ANNEXE 4

COMMISSION N° 1

«CONNAISSANCE DU MARCHÉ ET PROSPECTIVES»

SOUS-GROUPE N° 3

«RÉACTIVITÉ ET ADAPTABILITÉ DES FORMATIONS AUX ÉVOLUTIONS

DES MÉTIERS ET DE L'EMPLOI»

Synthèse des comptes- rendus des réunions du groupe Rédacteur : Jean-Claude Duriez

Au cours des réunions du sous-groupe, 3 points ont été évoqués susceptibles de constituer certaines des têtes de chapitres pour l'élaboration d'un cahier des charges de ce que pourrait être un autre type de filière de formation continue diplômante répondant à certaines attentes formulées par les industriels tant en terme de réactivité que de durée des études au sein des institutions d'enseignement :

- validation des acquis professionnels et personnels, - personnalisation du cursus,

- mise en oeuvre d'un parcours minimal en commun.

Les propositions ci-dessous sont un guide de nature à aider chaque établissement intéressé à définir sa propre démarche de progrès dans ce domaine. Pour ce nouveau type de filière, le mode de formation retenu est l'alternance.

1. VALIDATION DES ACQUIS (POUR ACCROÎTRE LE NIVEAU D'ENTRÉE DANS LA FORMATION)

1.1 en amont de la formation :

. validation des acquis personnels : il s'agit, pour le public de la formation continue diplômante, sur la base des dispositions législatives et réglementaires en vigueur ou à proposer, de valider par équivalence un niveau académique de formation pour permettre de reconnaître à un stagiaire le droit de suivre l'enseignement comme ses camarades remplissant les conditions minimales de diplôme requises pour entrer dans le cycle de formation - si ce niveau est jugé insuffisant, de définir un parcours de formation académique lui permettant d'atteindre le niveau souhaité dans un temps donné selon des modalités à définir.

. validation des acquis professionnels : pour les stagiaires remplissant les conditions de diplôme ou ayant satisfait aux exigences de résultats de la mise à niveau, il s'agit de valider la pratique professionnelle antérieure à l'entrée dans le cycle de formation, cette validation permet de dispenser le stagiaire des enseignements correspondants et de réduire ainsi la durée de la formation. Cette validation peut également permettre de définir, en terme de métier, la nature des formations à inscrire dans le programme pédagogique du stagiaire.

1.2 en cours de formation :

. la personnalisation du cursus qui va être évoquée au point suivant est définie dans un contrat d'objectifs tripartite (stagiaire, établissement d'enseignement, entreprise), ce contrat définit les modalités de vérification des connaissances acquises (contrôles des connaissances, exercices sur cas concrets, attestation des tuteurs, certification des compétences, appréciation des stages ou de la partie de la formation réalisée en entreprise...). Ces évaluations doivent jalonner le parcours et permettre de s'assurer que les différents aspects du contrat d'objectif ont bien été pris en compte et que l'apprenant s'est suffisamment entraîné à l'exercice de ses responsabilités.

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2. PERSONNALISATION DU CURSUS - INVARIANTS

2.1 modularisation :

. organisation de la formation : la formation est pensée de manière modulaire compatible avec les contraintes du public concerné. En cas de formation continue, ces modules doivent, dans la mesure du possible, se distribuer sur des périodes situées en partie hors du temps de travail, pour laisser la liberté au stagiaire de compléter sa formation au delà des aspirations de l'entreprise et à l'entreprise de négocier avec le stagiaire un engagement personnel. Pour prendre en compte les aspirations du stagiaire et favoriser la mobilité, la formation doit pouvoir se décliner sous forme d'unités de valeur capitalisables.

. durée de la formation : en matière de formation continue le trio stagiaire, entreprise, établissement de formation est potentiellement le plus aisé à constituer ; divers types de formations ont été évoqués dans ce cadre, et devront faire l'objet de discussions ultérieures.

. contenu de la formation : il est défini sur la base du contrat d'objectifs visé au point 1.2. Ce contrat prend en compte la situation professionnelle rencontrée, il décline la manière dont se coordonnent les activités académiques et les activités dans l'entreprise. Le cursus défini dans le contrat d'objectifs doit pouvoir intégrer la composante diplômante et comporter alors un contenu scientifique et de savoir être dont la pluridisciplinarité dépasse la notion de métier.

. certification : la modularisation doit être pensée avec l'objectif d'une certification de savoir-faire dans les domaines concernés et adaptés à la certification (qualité, gestion de projets...)

. formation générale : la formation doit comprendre des modules d'économie, de gestion et de sciences humaines en relation avec les attentes des deux partenaires. Une ouverture sur la notion d'éthique est à prévoir ainsi que des modules de communication orale et écrite. Les approches marketing et commerciales doivent être privilégiées avec pour objectif de donner la capacité au stagiaire de construire des arguments commerciaux, de les organiser, de les critiquer et de les utiliser pour convaincre. La durée de cette formation générale ne nous semble pas devoir être inférieure à 300 heures. Si possible cette formation sera complétée par un stage de vendeur d'un mois dans une entreprise commerciale.

. sensibilisation à la recherche : pour compenser le manque de culture scientifique de base des stagiaires concernés par cette formation, il nous parait important d'imaginer pour eux la réalisation d'un projet de développement en environnement recherche à mettre en place dans l'établissement d'enseignement ou dans l'entreprise si celle-ci dispose d'un centre de recherche et de l'encadrement disponible, la durée minimale de ce projet nous semble devoir être d'au moins 120 heures.

2.2 alternance :

. tutorat : l'alternance doit être privilégiée, la mise en place d'un tutorat académique et d'un tutorat professionnel est à étudier, ces tuteurs auraient à définir la coordination des deux formations et le jalonnement de l'évaluation.

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. périodicité : en formation continue une alternance permettant de poursuivre l'activité professionnelle est préférable.

. formation par projets : la formation par projets doit se situer à la fois dans la formation académique et dans la formation professionnelle. Elle est incluse dans le projet pédagogique de l'établissement d'enseignement et à ce titre connue du stagiaire et de l'entreprise «clients potentiels» et se négocie au cas par cas entre les tuteurs pour la partie se situant en entreprise. Tous les projets doivent donner lieu à la rédaction d'un mémoire concis et à un exposé oral dans un temps limité. En cas de formation diplômante, le projet de mise en situation est indispensable, il est d'une durée d'au moins 6 mois.

. formation en entreprise : les missions confiées au stagiaire dans l'entreprise doivent dans toute la mesure du possible constituer une formation à ses futures responsabilités. Elles sont dans ce contexte arrêtées en accord entre les deux tuteurs. Il n'est pas exclu a priori d'imaginer une formation qui ne devienne diplômante qu'à l'issue d'une période d'application en entreprise de 12 à 18 mois par exemple. Ce sujet reste toutefois à étudier plus en profondeur.

3. PARCOURS MINIMAL EN COMMUN

. compte tenu de la modularité et de la validation des acquis, les stagiaires ne se retrouvent que sur une base de temps nettement inférieure à la durée de la formation académique. Un parcours minimal en commun au sein de l'établissement de formation nous semble indispensable, pour permettre au stagiaire de s'extraire des seules préoccupations de l'entreprise, acquérir un socle de connaissances et créer une dynamique de groupe à vocation pédagogique. Cet enseignement en commun au cours de cette période doit notamment mettre l'accent sur l'apprentissage de méthodes de travail, d'investigation, de communication, de représentation.... La diversité des techniques employées et les échanges culturels étant l'un des aspects importants de cette période de formation.

Ce parcours minimal est à moduler en fonction des acquis, son contenu et sa durée restent à étudier par un groupe de travail.

. le sous groupe préconise d'entrer dans une logique «une ou des écoles regroupées pour la mise en oeuvre de cette formation continue, une ou des marques (à l'instar de ce qui se pratique par exemple dans l'industrie automobile), des produits différents, des appellations différentes - des formations diplômantes ou non pouvant être à plusieurs niveaux» avec si nécessaire la création de labels propres ou la référence à des diplômes français ou étrangers lisibles au niveau international.

4. ACCROÎTRE LA RÉACTIVITÉ DES FORMATIONS EXISTANTES

4.1 pour les formations d'ingénieurs :

. sur le long terme : on travaille sur des profils et non sur des métiers, la démarche de progrès doit permettre de décrire le système d'évolution des profils et les programmes pédagogiques correspondants ;

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. sur le court terme : les écoles ont à répondre par la pédagogie par projets, les stages longs, > 6 mois ou lourds (dans ce dernier cas le tutorat est renforcé, la règle est l'obligation de résultat), les modules au choix, l'apprentissage, l'accompagnement des élèves dans la définition de leur projet professionnel, les méthodes pédagogiques pour apprendre à apprendre. Le groupe préconise par ailleurs l'apprentissage certifié d'au moins deux langues étrangères et la réalisation d'un parcours scolaire minimum à l'étranger ; parcours d'une durée > 3 mois.

4.2 pour la recherche d'une spécialisation :

La formation dure de trois à six mois. Elle concerne des ingénieurs ou des personnes disposant des prérequis nécessaires pour suivre la formation et souhaitant acquérir une autre spécialisation.

. mini mastères, ils permettent aux stagiaires d'approfondir leurs compétences ou d'acquérir des savoirs nouveaux.

. formation orientée P.M.E. elle permet de fournir aux stagiaires des bases méthodologiques au management innovation. Un tutorat est assuré par des professeurs spécialisés en transfert technologique et en innovation. La formation peut comporter le montage du dossier innovation.

. les mastères

4.3 points divers devant être abordés dans la démarche de progrès :

. formation des formateurs à la pédagogie, à l'analyse de l'attente des entreprises,

. utilisation des nouvelles techniques de communication dans la formation afin de permettre des formations déportées et accessibles en temps différé,

. suivi du placement et suivi qualitatif emplois/carrières des anciens élèves,

. mise en place d'une activité de formation continue pour accompagner les personnes formées pendant leur vie