[ Internet et PMI - JM Yolin ][ 1999 ] |
Travail coopératif à distance
| |
3ème évolution : certains métiers et certains produits qui exigent
sont aujourd'hui réappropriés par les PMI (parfois par externalisation des grandes entreprises). Pour autant, ces entreprises, si elles veulent rester compétitives, exporter, développer des moyens d'essais leur permettant d'atteindre les critères de qualité exigés d'elles, avoir un poids suffisant dans leurs relations avec leurs fournisseurs ou leurs partenaires financiers, doivent mettre en commun un certain nombre de moyens techniques et logistiques. ainsi se sont développés, dans tous les pays industrialisés, des réseaux : districts italiens, Clusters danois, ou "systèmes locaux de production" pour reprendre le dernier vocable de la DATAR (réseaux de type 3)
Dans ces trois formes nouvelles d'organisation du tissu industriel, la coopération cohabite avec la compétition (le mot de "coopétition"a été proposé pour décrire cette situation). Elles présentent 2 points communs :
Tout ceci exige un système de circulation et de traitement de l'information performant, d'un coût acceptable, capable de s'adapter à des changements permanents de situation et de partenaires, permettant en interne de développer les échanges, et d'offrir à l'extérieur une vitrine ou un catalogue collectif.
| |
On peut se demander si Internet, fruit paradoxal de la liaison entre la rigueur des militaires et l'imagination foisonnante des chercheurs, n'est pas l'outil qui "colle" le mieux à ce besoin en rendant plus efficaces toutes les actions de coopération.
"[il] ouvre de larges champs d'action à des structures très mobiles, créatives et souples, comme à des systèmes de production "virtuels", légers, peu intégrés verticalement et donc très flexibles et réactifs"(note du poste d'expansion économique de Washington)
Si internet connaît aujourd'hui un développement aussi fulgurant ce n'est pas tant par son degré d'innovation technologique mais parce qu'il "colle" parfaitement à des tendances sociologiques majeures : aplatissement des pyramides hiérarchiques, organisation en centres de responsabilité, mondialisation des échanges, flux tendus, réseaux d'entreprises,... C'est sans doute dans les situations n° 2 (réseau des filiales d'un groupe) et n° 1 (grappes de fournisseurs et de sous-traitants) que l'évolution sera la plus rapide. En effet les grands groupes disposent d'une capacité plus grande que les réseaux de PMI indépendantes pour développer des «intranets». Il sera intéressant d'examiner ce qui existe aujourd'hui et d'étudier dans quelle mesure ces réalisations sont transposables à des réseaux de type 3 | |
Quelques exemples
Type 1 Aux USA constructeurs automobiles, équipementiers, et sous-traitants achèvent actuellement la mise au point du plus grand extranet du monde : ANX (Automotive Network Exchange) permettant transfert de fichiers CAO, messageries, conduite de projets,... toutes les transactions EDI étant naturellement transférées sur Internet : Objectifs : économiser 1 milliard de dollars par an et accélérer considérablement tant le processus de conception que celui de la production bien entendu pour que ce réseau puisse fonctionner avec la sécurité nécessaire, les transactions utilisent des procédures sophistiquées de cryptage et d'authentification Ford, par ailleurs est en train de développer un Extranet, intitulé «Focal Pt» pour relier ses 15 000 concessionnaires, qui offrira des informations sur les stocks, les promotions mais aussi sur l'historique des réparations de chaque voiture.
il est vraisemblable que ce mode de travail s'imposera également en Europe, et dans un marché aussi compétitif il convient de ne pas prendre de retard. | |
type 2 : GEC Plessey (GB), 3000 personnes, 2 milliards de F de CA conçoit des circuits spécifiques (Asic). Elle dispose d'implantation de fabrication ou de conception en France (les Ulis), en Grande-Bretagne, et à Taiwan. Elle utilise son intranet :
Ne peut-on imaginer qu'un bureau d'ingénierie travaille ainsi avec les entreprises oeuvrant à la réalisation d'un projet ? | |
type 2 :
SOLECTRON (US) spécialiste
de la sous-traitance électronique, 2 M $ de CA, organisé en 6
filiales relativement indépendantes
(dont une à Canéjan en Gironde)
L'intranet a été développé pour permettre aux services chargés de l'achat des composants
Une telle organisation ne pourrait-elle pas se transposer à un réseau de PMI travaillant dans la sous-traitance électronique ?
type 2 (à la frontière du type 3):ALPHA-C (http://www.alpha-c.com) à Vermondans dans le Doubs est un groupe de 5 PME, 250 personnes, 135 MF de CA, réparties dans un rayon de 200 km, spécialisé dans la réalisation de sous-ensembles mécaniques (usinage, traitement thermique, dépôts sous vide, outillage) Son patron, Philippe Contal déclarait lors
d'un séminaire à l'institut de productique de
Besançon : | |
type 3 (à la frontière du type 1) : Graphic village Créé à l'initiative de Jean-Michel Billaut à la Compagnie Bancaire, avec le soutien de la fédération de l'imprimerie et de la communication graphique, ce rendez-vous électronique des professionnels des industries graphiques, pour la plupart clients de la filiale UFC-Locabail, a déjà réussi à regrouper 500 d'entre-eux. Il leur offre messagerie, revue de presse quotidienne, offres et demandes d'emploi, bourse de matériels d'occasion, forums techniques, espace fournisseur, offres de sous-traitance,.... Les diverses filiales de la Compagnie travaillent sur des opérations similaires destinées à leurs segments de clientèles respectifs (CETELEM pour les distributeurs et commerçants, COFICA pour les garagistes, UCB pour les agents immobiliers, CARDIF pour les professionnels de l'assurance)
|