[ Internet et PMI - JM Yolin ][ 1999 ] 4

Relations administratives et financières entre client et fournisseurs, donneur d'ordre et sous-traitants, banques et entreprises : internet, un atout pour le développement de l'EDI

Il s'agit des échanges de données techniques, administratives ou financières informatisées, qui s'opèrent déjà actuellement sur les réseaux traditionnels et que l'on connaît sous les vocables d'EDI (Echange de Données Informatisées) et EDT (Echange de Données Techniques).

Aujourd'hui l'EDI représente une très grande facilité et un coût négligeable pour les grands donneurs d'ordre ; par contre, il n'en est pas de même pour les petits sous-traitants, parfois occasionnels.

Par ailleurs, si les systèmes d'EDI ont récemment réussi à converger vers une normalisation interprofessionnelle dénommée EDIFACT, ce qui est un atout précieux, il n'en reste pas moins qu'EDIFACT est une norme extrêmement lourde à mettre en oeuvre pour une petite structure. En effet outre la normalisation des messages, il implique la refonte de toute l'organisation de la gestion des informations

Que pourrait apporter Internet à l'EDI ?

Le premier apport possible concerne un abaissement drastique des coûts de transmission en utilisant le réseau internet, et donc une utilisation potentielle par un plus grand nombre d'entreprises allant jusqu'aux PME. Apparaîtrait alors une certaine complémentarité entre EDIFACT et Internet, ce dernier renforçant la position de la norme.

Cette démarche est intéressante pour maintenir EDIFACT chez les industriels ayant récemment fait l'effort de se mettre à la norme.

En revanche, elle ne règle pas le problème des PME dont l'utilisation beaucoup plus occasionnelle s'accommoderait mieux d'un système beaucoup plus léger (certains parlent d'EDI "light"), sans être obligée de réorganiser entièrement leur chaîne de traitement informatique pour le rendre conforme à la norme (c'est là un investissement de l'ordre de 150 000 F) et aujourd'hui seulement 1,5% des PME françaises utilisent l'EDI estime Pierre Georget [30] directeur technique de Gencod

Une petite société française (NY consultant) propose aujourd'hui pour 9.000 F une station EDI sur PC : elle prend en charge l'émission et la réception de documents commerciaux complets après avoir assuré leur transformation en message EDIFACT normalisés. Le tout peut alors transiter sur Internet : pour un envoi de nuit, l'expédition d'un millier de messages EDI de 2 ko chacun coûte.... moins de 20 F. Les abonnés aux réseaux «à valeur ajoutée» apprécieront

Une autre solution est à trouver dans l'EFI (Echange de Formulaires Informatisés) permettant à une PME de simplement remplir sur micro-ordinateur un formulaire qui lui a été transmis sur le réseau, le petit logiciel intégré au formulaire «intelligent» se chargeant de la mise au format EDIFACT avant transmission

C'est une formule qui devrait se développer notamment pour les formulaires administratifs en particulier dans le domaine fiscal et social

Un équilibre s'établirait ainsi en fonction des coûts et des exigences des différents types d'échanges.

Il s'agit sans doute là de la norme que doit adopter l'État pour ses relations avec les entreprises en évitant absolument de s'engager dans des protocoles franco-français générateurs de surcoûts tant pour l'administration que pour les entreprises et n'ayant aucune perspectives d'avenir.

Le deuxième apport d'Internet concerne sa technologie, c'est-à-dire ses outils de navigation et ses protocoles.

Cela pourrait se concevoir au sein de véritables réseaux "Extranet", c'est-à-dire de réseaux utilisant les protocoles Internet mais acheminant les informations sur des supports du type de ceux actuellement utilisés par les réseaux traditionnels «à valeur ajoutée», (ou des réseaux privés virtuels créés par la technique de tunneling (Cf IV C 1 c)) quitte à abandonner la gratuité, de manière à bénéficier de leurs capacités en terme de sécurité de fonctionnement, de confidentialité et d'identification des interlocuteurs en présence.

On commence de ce point de vue à voir apparaître la notion d'Internet «classe affaire» en marge de l'Internet actuel que l'on pourrait baptiser Internet «classe tourisme» il existe actuellement de nombreux projets en ce sens, promus par IBM associé à 15 banques, Général Electric, France Telecom Deutch Telecom et Sprint avec Global One, Compuserve Network Service,...

anx

Cf VI - B - 2 - b ) LE GIGANTESQUE PROJET ANX en cours de mise au point sous l'impulsion de l'Automotive Industry Action Group

L'utilisation d'Internet pour la transmission d'informations de toute nature entre entreprises est peut être la partie la moins visible mais la plus importante sur le plan économique d'Internet.

Elle devrait à terme concerner la plupart des échanges inter entreprises


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