[ Internet et PMI - JM Yolin ][ 1999 ] |
Les industries dont le métier consiste à produire ou à traiter de l'information : des clients naturels... mais qui vont devoir repenser leur métier
Quelques exemples :
Internet leur permet à la fois :
Notons par exemple les initiatives prises dans le domaine musical, grâce à l'arrivée de logiciels performants (comme keychain) permettant de gérer le copyright, et aux débits qu'autorisent les réseaux câblés (Paris music par exemple où le chargement du morceau choisi ne prend que quelques secondes pour une qualité CD audio) : cette nouvelle approche commerciale permettra de réactiver les fonds de catalogues des éditeurs, riches de plusieurs millions de titres (qui ne sont aujourd'hui plus proposés à la vente), ou d'éditer de jeunes auteurs
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Remarquons aussi celui de Dégriftour
(http://www.degriftour.fr)
qui vend, à prix cassés, les places
restant disponibles dans les voyages organisés (avec photos des
hôtels,...); ou pour les renseignements financiers
Dun&Bradstreet :
http://www.dnb.com.
Dans le domaine financier de très nombreux services d'information se sont mis en place (http://www.mine-yours.com de l'AFP, http://www.woqats.com, http://www.netcote.com, ...) qui proposent en outre des mécanismes d'alerte et des systèmes experts pour assister le gestionnaire Ces entreprises devraient donc être rapidement des clients d'Internet (si ce n'est pas déjà le cas) même sans mesures incitatives spécifiques
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Cependant, pour elles (et tout particulièrement pour les journaux) le risque est de croire qu'elles pourront utiliser Internet sans repenser profondément leur métier pour répondre aux attentes de leurs clients actuels (ou futurs) et de leurs annonceurs potentiels. Elles devront créer, à partir de leurs compétences (fonds documentaires, capacité de synthèse, branchement sur l'événement,...) des produits totalement nouveaux. Il serait par exemple tout à fait absurde de mettre simplement le journal papier, tel quel, sur le Web en facturant le prix d'un exemplaire sous prétexte que l'on perd peut-être un lecteur : les journaux américains l'ont bien compris en
se regroupant pour créer des concepts totalement nouveaux :
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Pour des journaux locaux ce peut être l'occasion de
toucher le public de la «diaspora».
Le télégramme de Brest a ainsi, sur sa version WEB, 33 % de clients «expatriés». (http://www.bretagne-online.tm.fr/) Une remarque de même ordre peut être faite pour les banques qui ne sont pas toutes aussi en avance que pourrait le laisser imaginer le potentiel de matière grise dont elles disposent Zona Research considère qu'elles sont les premières qui risquent d'être touchées dans leur existence même par le développement d'internet si elles ne changent pas radicalement leur façon de travailler. L'interpellation de Bill Gates lors de la conférence «retail delivery» de 1996 : «the world needs banking but not bankers» est sans doute caricatural, mais ne doit pas pour autant être sous-évalué : le coût d'une transaction bancaire passe de 6 F lorsqu'elle est traitée en agence à 0,1 F par l'internet (Cf classement des meilleures cyberbanques par l'association online banking http://www.obanet.org) Les assureurs ne sont pas non plus à l'abri de ce manque de clairvoyance.
Des actions de sensibilisation à partir de success-stories peuvent donc se révéler opportunes pour accélérer le mouvement ainsi que des opérations d'aide au conseil afin de les mettre en mesure d'opérer les meilleurs choix stratégiques.
Cette action sera sans doute plus difficile à mener dans les grandes structures où les hiérarchies intermédiaires pourront être tentées de bloquer sous tous les prétextes (sécurité, fiabilité, confidentialité...) des processus susceptibles de remettre en cause les modalités d'exercice des pouvoirs.
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