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BULLETIN HEBDOMADAIRE DE L'OPRI

24 juillet 1998

  • "3614-TELERAY"
  • HARMONISATION DES MESURES DE LA RADIOACTIVITE
  • TRANSPORT DE COMBUSTIBLES IRRADIES
  • CONTAMINATION RADIOACTIVITE DANS UNE USINE D'INCINERATION D'ORDURES MENAGERES A VILLEJUST DANS L'ESSONNE
  • BILAN DES OPERATIONS, DES CONTROLES ET DES VERIFICATIONS
  • DERNIERE MINUTE : REDECOUVERTE DE LA RADIOACTIVITE NATURELLE
  • RAYONNEMENT NATUREL
  • DENREES ALIMENTAIRES DE BASE

3614-TELERAY

Les résultats quotidiens des 174 stations du réseau de télémesure du rayonnement Gamma peuvent être consultés sur le minitel : 3614 TELERAY.

La 174ème station TELERAY (télémesure du rayonnement gamma ambiant) est installée depuis le 9 juillet 1998 à la Société de Maintenance Nucléaire (SOMANU) à MAUBEUGE.

HARMONISATION DES MESURES DE LA RADIO-ACTIVITE

L'Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants (OPRI) organise au second semestre 1998 une campagne d'intercomparaison des mesures de la radioactivité de l'environnement et des denrées destinées à la consommation dans le cadre du décret n°88-715 du 9 mai 1988.

Cette campagne portera sur la détermination du potassium-40, du strontium-90, du césium-137 et de deux autres radionucléides, émetteurs gamma à identifier, dans un échantillon de lait en poudre préalablement rechargé.

Elle est ouverte à tous les laboratoires qui le souhaitent dès lors qu'ils auront déposé leur inscription avant le 1er septembre 1998.

Les laboratoires intéressés peuvent obtenir tous les renseignements nécessaires concernant les modalités d'inscription, les conditions techniques et le déroulement de cette intercomparaison auprès de :

M. G. LINDEN
O.P.R.I.
31 rue de l'Ecluse - B.P. 35
78116 LE VESINET CEDEX
Tél.: 01.30.15.52.26
Fax : 01.30.15.52.44

TRANSPORT DE COMBUSTIBLES IRRADIES :

Dans le cadre des procédures préalables à la reprise du transport des combustibles nucléaires l'OPRI a effectué le 21 juillet 1998 un contrôle du terminal ferroviaire de la centrale de Penly. Le débit de dose gamma ambiant sur ce site ne présente aucune particularité par rapport à celui mesuré à l'extérieur du site. Des prélèvements et des contrôles de contamination ont été effectués et les échantillons correspondants sont en cours d'analyse.

CONTAMINATION RADIOACTIVE DANS UNE USINE D'INCINERATION D'ORDURES MENAGERES A VILLEJUST DANS L'ESSONNE

  • 1 - Le 9 juillet 1998, l'OPRI a été informé par le CEA de Bruyères-le-Châtel qu'une source de strontium 90 de faible activité (20MBq) avait été orientée par erreur vers un circuit d'élimination de déchets ménagers. Elle a, selon toute probabilité, été incinérée dans l'usine de traitement des ordures ménagères située à Villejust dans l'Essonne (voir communiqué hebdomadaire de l'OPRI du 3 au 9 juillet 1998).

    Bien que la diffusion du strontium par la cheminée de l'usine soit peu probable, l'OPRI a immédiatement procédé à un échantillonnage de végétaux et de légumes cultivés à proximité de l'usine afin de confirmer l'absence d'impact environnemental de cet incident qui révèle un dysfonctionnement dans l'application des procédures de sûreté (Cf. communiqué précité). Les résultats des analyses sur les végétaux échantillonnés (légumes-feuilles) ne mettent en évidence aucune trace de stontium 90, ni même de radioéléments artificiels au-dessus des seuils de mesure.

  • 2 - Le 13 juillet 1998, au cours des opérations conduites par le CEA dans l'usine pour récupérer cette source dans les mâchefers ou les cendres issues de l'incinération, une tache de contamination manifestement sans rapport avec l'incident initial a été mise en évidence sur une plate-forme à l'air libre de l'usine destinée à l'entreposage des mâchefers.

    Par ailleurs, un objet faiblement radioactif de quelques millimètres a été également retrouvé.

    Le jour même, l'OPRI s'est de nouveau rendu sur place afin d'apprécier l'étendue de la zone concernée, de procéder à des prélèvements à fin d'identification du ou des radioéléments incriminés et de récupérer l'objet métallique provenant probablement d'une pointe d'un ancien paratonnerre. L'analyse de l'objet a confirmé qu'il s'agissait bien de radium 226 présentant une activité totale de 4700 becquerels.

    S'agissant de la zone contaminée, les mesures radiamétriques effectuées par l'OPRI ont permis d'en estimer la surface à environ 5 à 6 m2 en forme d'ellipse et sur une profondeur de quelques centimètres (5 à 20 cm). Les premières analyses du mélange de terre, de mâchefer et de cendres prélevés sur place, mettent en évidence des radioéléments issus de la fission nucléaire. Leur origine est donc nécessairement imputable à une réaction nucléaire. Tous les échantillons comportent des radioéléments du spectre identifié mais les activités massiques varient sensiblement en fonction de leur localisation sur la tache.

    Les premiers résultats - non exhaustifs - sont les suivants:

    Zirconium95 entre 0,6 et 2 Bq/g
    Niobium95 entre 1,4 et 4,2 Bq/g
    Ruthenium103entre 0,024 et 0,090 Bq/g
    Ruthenium106entre 8,5 et 26 Bq/g
    Antimoine124entre 0,034 et 0,11 Bq/g
    Antimoine125entre 6,4 et 20 Bq/g
    Cesium134 entre 0,085 et 0,28 Bq/g
    Cesium137 entre 0,38 et 0,91 Bq/g
    Cerium144 entre 6,4 et 20 Bq/g
    Thallium208 entre 0,88 et 3,1 Bq/g

    Des analyses complémentaires sont en cours afin de rechercher la présence d'uranium ou de plutonium.

    Ces radioéléments ne pouvant, a priori, provenir que d'une installation nucléaire disposant de réacteurs ou d'un laboratoire procédant à des recherches sur des échantillons de combustibles irradiés, leur présence sur un terrain d'une usine qui ne traite que des déchets ordinaires constitue un incident notable et révélateur d'une mauvaise application d'une procédure de sûreté.

    Des investigations sont actuellement conduites pour déterminer la date à laquelle l'incident s'est produit, l'activité de la source ainsi que les centres ou les laboratoires de recherche qui, dans la région concernée, pourraient être mis en cause.

  • 3 - D'un point de vue sanitaire, il est peu probable, compte tenu des caractéristiques physicochimiques des radioéléments identifiés, que la contamination ait pu, exception faite des cesium, diffuser dans l'environnement à partir de la cheninée de l'usine. Néanmoins des prélèvements de terre ont été effectués par l'OPRI autour de l'entreprise afin de vérifier cette hypothèse, l'accent étant évidemment mis sur la présence éventuelle des césium. Les analyses sont en cours.

    Sur l'emprise de l'usine et notamment sur tous les lieux ou surfaces ( sur le four en particulier) où des cendres et des mâchefers sont intentionnellement ou non déposés, des vérifications - jusqu'à ce jour négatives - sont entreprises afin de rechercher d'éventuelles autres taches de contamination.

    A la demande de l'OPRI, la tache déjà identifiée a été assainie par le CEA de Saclay dans la journée du 16 juillet 1998 et quelque 300 kilogrammes d'un mélange de terre, de mâchefer et de cendres ont ainsi été transférés en entreposage provisoire sur le site du centre nucléaire.

    Indépendamment de la contamination du site de l'entreprise se pose le problème de l'exposition des salariés. Selon la direction de l'usine, une seule personne serait affectée en permanence sur la zone empoussiérée où la tache a été localisée. Dans un premier temps, l'OPRI a demandé que ce salarié bénéficie d'une mesure de sa charge radioactive corporelle par anthropogammamétrie au Vésinet (siège de l'OPRI). D'autres investigations seront entreprises, en fonction de l'ensemble des résultats qui seront rendus publics.

BILAN DES OPERATIONS, DES CONTROLES ET DES VERIFICATIONS

  • 1 - Opérations de récupération de sources et de décontamination.

    La source de strontium 90 qui, le 9 juillet 1998, avait suivi par erreur le circuit des déchets oridinaire du Centre CEA de Bruyères-le-Châtel, a été récupérée intacte le 18 juillet 1998 dans un des fours de l'usine d'incinération d'ordures ménagères de Villejust dans l'Essonne. Elle est actuellement entreposée au Centre de Bruyères-le-Châtel.

    Les deux échantillons de faible activité en cesium 137 et américium 141, qui avaient été égarés dans les mêmes circonstances, ont également été récupérés sous forme de cendres et de suies et entreposés au Centre de Bruyères-le-Châtel.

    L'objet de quelques millimètres contaminé au radium 226 et provenant probablement d'une pointe d'un paratonnerre a été récupéré par l'OPRI le 13 juillet 1998 en vue de son entreposage provisoire.

    La tache de contamination par des radioéléments artificiels produits de fission nucléaire, détectée par l'OPRI le 13 juiller 1998, a été assainie dans la journée du 16 juillet 1998 et quelque 300 kilogrammes d'un mélange de terre, de mâchefer et cendres ont été transférés en entreposage provisoire sur le site du centre nucléaire CEA de Saclay.

  • 2 - Bilan des contrôles de l'usine.

    A l'issue des opérations de récupération de sources et de décontamination, des contrôles radiamétriques et des analyses ont été effectués par le CEA et l'OPRI dans l'enceinte de l'usine sur des mâchefers, sur des cendres, sur les scories et sur les suies, tant sur les aires d'entreposage qu'à l'intérieur et à l'extérieur des fours. Les résultats actuellement disponibles attestent de l'absence de contamination résiduelle par des radioéléments artificiels ou naturels "importés".

  • 3 - Bilan des contrôles à l'extérieur de l'usine.

    Dès la découverte des différentes sources de contamination radioactive, l'OPRI a procédé a des prélèvements de végétaux et de terre dans l'environnement proche de l'usine. Aucune des analyses pratiquées n'a mis en évidence de contamination mesurable par des radioéléments artificiels, exception faite d'un échantillon de terre où des traces de césium 137 ont été détectées à un niveau inférieur à celui couramment mesuré dans tout l'ouest de la France (3 Bq/kg). Les vérifications dans l'environnement seront poursuivies et tous les résultats rendus publics.

  • 4 - Bilan des examens anthropogammétriques sur les travailleurs de l'usine.

    Le 20 juillet 1998, l'OPRI a procédé à un examen anthropogammétrique (mesure de la charge radioactive fixée dans l'organisme) des trois travailleurs potentiellement les plus exposés à un risque de contamination par inhalation. A l'issue de cet examen, aucune trace de contamination n'a été mis en évidence au-dessus des seuils de détection.

  • 5 - Recherches de l'origine de la contamination par des produits de fission d'une aire de l'usine.

    Les investigations conduites jusqu'à ce jour ne permettent pas d'identifier l'origine de la contamination ni la date précise à laquelle elle a pu se produire. Ces enquêtes seront poursuivies par les différents services compétents jusqu'à leur terme.

  • 6 - Redémarrage de l'usine.

    Compte tenu des résultats obtenus, il n'y a pas d'objection à ce que l'usine reprenne ses activités de traitement d'ordures ménagères. Cependant l'OPRI demande que, compte tenu de son implantation dans une région où sont utilisées et manipulées de nombreuses sources d'émission radioactive, elle soit équipée dorénavant et dans les meilleurs délais, d'un portique de détection des rayonnements. En outre, l'OPRI demande que les mâchefers entreposés sur le site et qui n'ont pas encore fait l'objet de contrôles de non-contamination artificielle ne soient transférés à l'extérieur de l'usine en vue de leur éventuelle utilisation qu'après vérification adéquate.

DERNIERE MINUTE: REDECOUVERTE DE LA RADIOACTIVITE NATURELLE

L'OPRI a été informé le 23 juillet 1998 qu'une association locale avait récemment déposé auprès de la Direction du Parc National des Ecrins un caillou "radioactif" détecté et prélevé en août 1997 dans un éboulis situés à 1740 mètres d'altitude près d'un sentier de grande randonnée. Cette redécouverte de la radioactivité naturelle d'origine tellurique conduit ses inventeurs à préconiser la plus extrème prudence à ceux qui pourraient se révéler radioactifs. L'OPRI prend acte de ces recommandations qui pourraient d'ailleurs être étendues à de nombreuses régions de France et rappelle en outre aux randonneurs insouciants que la fréquentation assidue de la haute montagne conduit aussi à une augmentation significative de l'irradiation d'origine cosmique.

L'OPRI observe cependant que la récente directive européenne du 13 mai 1998 qui fixe les nouvelles normes de radioprotection a écarté de son domaine d'application les expositions résultant de la présence dans un sol non perturbé par l'homme de radioéléments naturels.

L'OPRI souhaite de bonnes vacances aux nombreux passionnés de la montagne.

RAYONNEMENT NATUREL-FRACTION COSMIQUE : (OBSERVATOIRE DE MEUDON) :

R.A.S.

DENREES ALIMENTAIRES DE BASE, LAIT, CEREALES, ETC :

R.A.S.