[ industrie | drire | dsin | 3614 MAGNUC ]

BULLETIN HEBDOMADAIRE DE L'OPRI

8 mai 1998

  • "3614-TELERAY"
  • RESULTATS DES CONTROLES DE CONTAMINATION RADIOACTIVE AU TERMINAL DE VALOGNES
  • LA HAGUE - REJETS GAZEUX
  • CERTIFICATION DES LABORATOIRES DE MESURES DE LA RADIOACTIVITE DE L'ENVIRONNEMENT ET DES DENREES DESTINEES A LA CONSOMMATION
  • DENREES ALIMENTAIRES DE BASE
  • RAYONNEMENT NATUREL

3614-TELERAY

Les résultats quotidiens des 172 stations du réseau de télémesure du rayonnement Gamma peuvent être consultés sur le minitel : 3614 TELERAY.

RESULTATS DES CONTROLES DE CONTAMINATION RADIOACTIVE AU TERMINAL DE VALOGNES : (8 mai 1998)

Alerté le 24 avril 1998, par les services du Ministère de l'Environnement et de l'Industrie, de l'éventualité d'une contamination surfacique significative sur des châteaux de transport de combustible nucléaire irradié provenant des centrales nucléaires à destination de l'usine de retraitement de La Hague, l'OPRI a procédé pour la première fois le 28 avril 1998 à un contrôle de la radioactivité du terminal de Valognes. Aucun container en partance pour La Hague n'était sur le site au moment de l'intervention.

Jusqu'à ce jour en effet, les rapports de surveillance radiologique du terminal de Valognes établis par COGEMA concluaient systématiquement à un impact sur l'environnement nul.

Cette campagne de mesures a consisté d'une part à évaluer la radioactivité ambiante de l'ensemble du site, d'autre part à prélever des échantillons sur les zones de manutention et de circulation (entre les rails notamment) et enfin, à réaliser des frottis sur les dispositifs de levage (palonnier) utilisés pour le transfert des châteaux sur les camions. En outre, des prélèvements d'échantillons ont été réalisés sur les circuits de récupération des eaux et des boues de lavage des containers.

Certains résultats ont été obtenus par mesure directe sur le site dès le 28 avril, d'autres ultérieurement par spectrométrie gamma. Les premières conclusions sont les suivantes :

1. les mesures radiamétriques directes sur le site n'ont pas mis en évidence de radioactivité supérieure aux niveaux naturels ambiants.

2. des niveaux mesurables en cobalt 60 (28 bq/m2), en argent 110M (16 bq/m2) et en cesium 137 (19 bq/m2) ont été mis en évidence sur les frottis réalisés sur certains éléments du palonnier : la contamination surfacique est ici anormale et inexpliquée d'autant qu'aucune radioactivité artificielle n'est détectée sur les câbles de levage.

3. sur le réceptable appelé "lèchefrite" associé aux wagons et destiné à récupérer les eaux de pluies ruisselant sur le château au cours du transport ferroviaire, la présence de cobalt 60, et d'argent 110M est également attestée à hauteur respectivement de 29 bq/m2 et 41 bq/m2. Le cesium 137 n'est pas mesuré au-delà du seuil de mesure.

4. les différents prélèvements de sol effectués (une des voies ferrées - site du terminal ferroviaire - extérieur du site) ne révèlent de contamination mesurable qu'entre les rails de la voie ferrée à des niveaux de 45 bq/kg pour le cobalt 60 et de 31 bq/kg pour le cesium 137. L'argent 110M est ici non détectable. Si la présence de cobalt 60 ne se justifie pas dans les sols, il est normal de mettre en évidence du cesium 137 (Tchernobyl, retombées des essais militaires) mais à des niveaux qui devraient être très largement inférieurs.

5. les eaux du bassin de collecte qui récupèrent les eaux de lavage des châteaux et les eaux de pluie, ne présentent aucune radioactivité artificielle décelable.

En revanche, les boues issues de ce bassin présentent une contamination de l'ordre de 85 bq/kg en cobalt 60, de 9,4 bq/kg en argent 110M et de 74 bq/kg en cesium 137. Ces bous intègrent les apports des bassins de collecte sur environ un semestre.

6. l'eau du ruisseau dans lequel se déverse le bassin de lagunage ne montre aucune radioactivité artificielle mesurable.

7. la présence de radioéléments naturels est attestée dans tous les échantillons à des niveaux qui n'appellent pas de commentaire.

Des résultats complémentaires seront prochainement fournis pour les émetteurs alpha de longue période (transuraniens notamment) et pour les émetteurs béta (strontium et tritium). Il convient toutefois d'observer qu'aucun des autres radioéléments artificiels émetteurs gamma recherchés n'a été mis en évidence, notamment le cobalt 58, le ruthenium 106, les antimoines 124 et 125, le cesium 134 et l'américium 241.

D'une manière générale, il faut noter que ces niveaux sont manifestement supérieurs à ceux couramment mesurés dans un environnement classique y compris lorsqu'il s'agit de prélèvements provenant de l'aval des centrales nucléaires.

Ils témoignent indirectement du phénomène de contamination surfacique des containers.

Ils attestent que des opérations de décontamination sont opérées sur le site de Valognes dans des conditions qui mériteraient d'être clairement précisées.

Le terminal de Valognes n'étant pas un lieu public, la principale question qui se pose en ce qui concerne l'exposition des personnes est celle des travailleurs. A partir d'un scénario dans lequel la totalité de la contamination surfacique des appareils de levage est susceptible d'être remise en suspension, l'exposition d'un travailleur présent 2000 heures par an sur le site pourrait atteindre quelques millisieverts par an.

Dans la pratique, quatre sociétés spécialisées interviennent sur le site de Valognes dont les travailleurs (un peu plus de 200) font l'objet d'un contrôle dosimétrique depuis la mise en service du terminal "nucléaire". Deux de ces entreprises sont suivies directement par l'OPRI, les deux autres par le service médical de la COGEMA qui procède en outre régulièrement à des examens anthropogammamétriques destinés à vérifier une éventuelle contamination interne.

Sur ces dix dernières années, aucun dépassement de dose n'a été constaté, la quasi-totalité des doses annuelles étant très inférieure à 10 millisieverts.

Ces valeurs sont à comparer avec la limite maximale pour des travailleurs non directement affectés à des travaux sous rayonnements qui est de 15 millisieverts/an et à celle des travailleurs directement affectés qui est de 50 millisieverts/an et qui sera prochainement abaissée à 20 millisieverts.

L'OPRI précise à cet égard qu'il convient de ne pas confondre ces valeurs limites avec le seuil de mesure (donc d'enregistrement) des dosimétres courants qui est de l'ordre de 0,15 millisieverts. En tout état de cause, l'OPRI se propose d'intensifier la surveillance de l'exposition interne des travailleurs et d'une manière générale de toutes les personnes qui se signaleront comme ayant fréquenté ce site.

LA HAGUE - REJETS GAZEUX :

Lors d'une réunion le 24 avril 1998 au Vésinet entre l'OPRI et la COGEMA, l'OPRI a demandé aux responsables de la COGEMA des explications sur le déficit existant entre le bilan des rejets gazeux en krypton-85 mesuré dans les émissaires de rejet par rapport à celui résultant des calculs effectués à partir de la quantité de combustible irradié retraité.

CERTIFICATION DES LABORATOIRES DE MESURES DE LA RADIOACTIVITE DE L'ENVIRONNEMENT ET DES DENREES DESTINEES A LA CONSOMMATION :

Conformément aux prescriptions du décret NR 88/715 du 9 mai 1988, relatif à l'harmonisation des mesures de la radioactivité dans l'environnement et des denrées destinées à la consommation, la commission interministérielle d'harmonisation s'est réunie le 2 avril 1998 et a émis un avis favorable à la certification de qualification technique de 32 laboratoires de mesures qui avaient participé avec succés à la campagne d'intercomparaison réalisée par l'OPRI dans le courant de l'année 1997.

La liste de ces laboratoires sera entérinée par le Secrétariat d'Etat à la Santé et publiée prochainement au journal officiel. Une nouvelle campagne d'intercomparaison sera organisée par l'OPRI au cours du second semestre de l'année 1998. Elle portera sur la détermination de radionucléides émetteurs béta et gamma dans un échantillon de poudre de lait préalablement rechargé.

Les modalités d'inscription et les conditions techniques de cette intercomparaison peuvent, d'ores et déjà, être obtenues auprès de l'OPRI (Tél. 01.30.15.52.26 - télécopie 01.30.15.52.44).

DENREES ALIMENTAIRES DE BASE, LAIT, CEREALES, ETC :

R.A.S.

RAYONNEMENT NATUREL-FRACTION COSMIQUE : (OBSERVATOIRE DE MEUDON) :

L'observatoire de Paris (Centre de prévision de Meudon) a signalé qu'une éruption solaire avec émissions de protons a débuté le samedi 2 mai 1998 à 14H05 UTC.

Flux maximal observé en altitude :

1) Energie supérieure à 10 MEV = 150 protons/cm2/sec/stéradian le 02/05/98 à 16H50 UTC.

1) Energie supérieure à 100 MEV = 7,6 protons/cm2/sec/stéradian le 02/05/98 à 15H40 UTC.

Ces flux d'énergie qui n'apparaîssent que lors des éruptions solaires et qui s'ajoutent au rayonnement cosmique permanent, n'ont entraîné aucune variation mesurable du rayonnement gamma ambiant par le réseau des stations de l'OPRI.