GÉRER & COMPRENDRE N 47
UIN 199619955SYSTÈME INDULGENT,MARS 1997
EDITORIAL
Et si Napoléon était chef d'entreprise ?
La question peut surprendre et paraître anecdotique : un bon début d'article ou d'édito, une accroche en couverture et rien de plus sans doute. Ce serait se méprendre. Loin de n'être qu'une pirouette rhétorique, elle interroge quelques mythes fondamentaux dans la formation des décideurs politiques ou industriels, mythes souvent épinglés dans nos pages. Parmi eux, la croyance à l'universalité de quelques "principes éternels de succès" n'est certes pas le moindre : censés avoir inspiré les stratégies du petit caporal, ils promettent à chaque dirigeant son Austerlitz, à chaque scientifique son Nobel, à chaque politique ses lendemains radieux.
Si le rêve est bien là, les résultats sont mitigés. F. Le Roy illustre ainsi, à propos des doctrines stratégiques militaires, comment un marketing des idées à usage de managers pressés amène à ignorer la complexité de théories élaborées au fil du temps, les vidant de tout sens pour n'en garder qu'une apparence séductrice et inopérante. Et il n'est pas seul : Bernard Roy témoigne du désarroi qu'il ressentit alors que, jeune chercheur formé au confort de la quête des solutions optimales, il dût admettre l'éventualité de leur absence et s'ouvrir à la prise en compte de la complexité du réel et des jeux d'acteurs ; J. Toulemonde surenchérit en s'interrogeant sur la scientificité et les enjeux de l'évaluation des politiques publiques. Et que dire de Tchernobyl où l'arrogante certitude des décideurs soviétiques de l'époque, arc-boutés sur leur dogme et leurs privilèges, fut un facteur largement aggravant de l'accident, voire sa cause même, et n'a d'égale aujourd'hui que l'ignorance des financeurs occidentaux face aux réalités socio-économiques locales.
Ignorance et arrogance. A terme, ce cocktail coûte cher aux entreprises et notre pays est loin d'être épargné. Comme les Ukrainiens et bien d'autres, les Coréens peuvent en témoigner : vue de Séoul, la privatisation manquée de Thomson laisse un goût amer. Pour "ces pays-là", nous fûmes souvent des modèles, jusqu'à ce qu'ils s'aperçoivent que, non seulement nous ignorions leur culture, leurs potentiels et leurs évolutions, mais que cette ignorance s'affichait dans les gros titres vexatoires de nos journaux et dans le mépris à peine voilé de certains de nos politiques ou de nos industriels. Alors, ils signent leurs contrats avec d'autres que nous. Parfois à regret. Pas toujours.
Prenons garde alors aux certitudes et aux principes éternels : l'urgence du monde bruisse à nos portes.
Pascal LEFEBVRE
Secrétaire général du Comité de rédaction
SOMMAIRE
1- Témoignages
TCHERNOBYL ET L'AVENIR DU NUCLÉAIRE À L'EST
PAR XAVIER GORGE
Il y a dix ans , un réacteur nucléaire explosait à Tchernobyl. Si l'accident a révélé l'extraordinaire capacité de mobilisation de l'Armée rouge, il a permis de mesurer la faiblesse des conditions de sûreté de nombreuses centrales en activité dans les pays de l'Est. Le site, encore contaminé, menace à terme l'environnement. Cette perspective contrarie les plans de renouvellement du parc nucléaire des pays occidentaux qui se préparent donc à financer l'élimination de ce risque. Mais les incertitudes techniques, la difficile coordination des donateurs et les réactions socio-politiques de l'Ukraine sont autant de freins à cette entreprise.
2- Témoignages
LA RECHERCHE OPÉRATIONNELLE ENTRE ACTEURS ET RÉALITÉS
ENTRETIEN AVEC BERNARD ROY
Entretien mené par Bernard Colasse et Francis Pavé
Dès lors qu'il est question d'intervenir dans le champ du management, le décideur est confronté, non pas à une réalité objective et indéniable, mais à différentes versions de celle-ci, parfois contradictoires. C'est donc dans une perspective d'aide à la décision que Bernard Roy, pionnier en France de la recherche opérationnelle, conçoit la place des mathématiques et de l'informatique, entre individus et réalités.
3- Réalités méconnues
ROUTINE ET URGENCE
La réanimation, une organisation centrée sur le malade
PAR BRUNO DEPORCQ
La réforme hospitalière en cours s'efforce de transposer dans notre contexte national le système d'accréditation des hôpitaux que les pays anglo-saxons ont développé depuis déjà longtemps sur le modèle de l'assurance qualité dans les productions industrielles. Mais implanter cette démarche à l'hôpital pose des difficultés particulières car les processus de production ne sont pas centrés sur les procédures, mais sur l'implication des personnes et sur les compétences qu'elles mettent en oeuvre. Le cas d'un service de réanimation est d'autant plus significatif que l'enjeu même de son activité est par définition la survie des patients.
4- L'épreuve des faits
L'INNOVATION DE SERVICE : DÉRIVÉ DE L'INNOVATION TECHNOLOGIQUE OU PRODUIT À PART ?
PAR CHRISTOPHE EVERAERE
Si l'innovation a fait l'objet de nombreuses réflexions dans le domaine industriel, les travaux sur l'innovation dans les services sont beaucoup plus récents et se cherchent une spécificité. Mais y a-t-il une innovation spécifique aux services ? Et peut-on s'inspirer des dispositifs d'encouragement à l'innovation utilisés dans l'industrie pour encourager l'innovation dans les services ? Si oui, à quelles conditions et n'y a-t-il pas des effets pervers possibles ?
5- Autres temps, autres lieux
L'INGENIERIE DE LA PERFORMANCE COREENNE
ou comment les Coréens voient leur modèle de performance.
PAR JEAN-JACQUES PLUCHART
Ces dernières années, les grands groupe coréens ont affiché d'ambitieux plans de développement, engageant simultanément des processus d'innovation de procédés et de produits, de globalisation d'activités, de réorganisation et de changement culturel. Ces réactions ont surpris par leur rapidité et par leur ampleur. Elles suscitent actuellement des interrogations, tant sur le sens des nouvelles stratégies que sur leurs processus de mise en oeuvre. Elles posent en particulier la question de la portée et des limites des concepts, méthodes et instruments d'ingénierie de la performance, mis en application par les managers coréens.
6- Sur le vif
L'AFFAIRE DAEWOO-THOMSON : UNE FRANCE AUX DEUX VISAGES
PAR HERVÉ CHAVAS
Les relations entre la France et la Corée sont profondes, anciennes et dépassent de loin les grands contrats technologiques. La France fait figure de pays d'élection pour les intellectuels coréens et a valeur de modèle pour les principes qui fondent la vie démocratique et la gestion publique. Pourtant, l'affaire Daewoo-Thomson suscite suspicion et malaise vis-à-vis du "grand frère", de la part d'une Corée, fière de son expansion, certes, mais à la recherche de sa reconnaissance par les grandes puissances. Le mépris dont la France est accusée serait-il rien d'autre, au fond, que le signe d'une grande ignorance des réalités coréennes ?
7- Mosaïque
L'ART DE LA SUBVERSION SELON ALBERT O. HIRSCHMAN
à propos du livre d'Albert O. Hirschman "Un certain penchant à l'autosubversion",
PAR PHILIPPE BEZES
DE LA DÉMOCRATIE EN ENTREPRISE.
À propos du livre de J. Lojkine : "Le tabou de la gestion, la culture syndicale entre contestation et proposition",
PAR MARIE-HÉLENE GAZEAU
POURQUOI Y A-T-IL DES RICHES ET DES PAUVRES ?
A propos du livre de Pierre-Noël Giraud : "L'inégalité du monde",
PAR THIERRY WEILL
L.- S. MERCIER, CONSULTANT DE L'ANCIEN-RÉGIME
À propos du livre de Louis-Sébastien Mercier, "Le Tableau de Paris",
PAR ELISABETH BOURGUINAT
LE CADRE, SES VIES, SES MORTS
A propos du livre de Michel Villette : "Le manager jetable : récits du management réel",
PAR YVON PEQUEUX
8- En quête de théories
FAUT-IL LIBÉRER L'ÉVALUATION DE SES LIENS DE CAUSALITÉ ?
Une réponse illustrée par les politiques structurelles européennes*
PAR JACQUES TOULEMONDE
Toutes les définitions du mot évaluation intègrent la notion d'efficacité. Mais l'évaluation des politiques publiques peut-elle, hormis quelques heureuses exceptions, promettre d'analyser les liens de cause à effet, en accord avec les méthodes des sciences sociales ? Comment alors diagnostiquer si un lien de causalité est susceptible d'être étudié par les méthodes des sciences sociales ? Et que faire des liens de causalité inaccessibles ?
9- En quête de théories
DE L'UTILISATION DES DOCTRINES MILITAIRES DANS LE DOMAINE DE L'ENTREPRISE
PAR FRÉDÉRIC LE ROY,
Et si Napoléon était chef d'entreprise ? Lui suffirait-il d'appliquer les quelques "principes éternels de succès" qui, selon certains, expliqueraient ses victoires, pour rendre son entreprise performante ? Cette conception unifiée et réductrice du succès ne semble pas conforme aux évolutions historiques de la stratégie militaire. Il faut alors se demander dans quelle mesure et sous quelles conditions une interprétation d'une doctrine militaire particulière permet d'enrichir les connaissances sur un problème précis de gestion stratégique.
FOR OUR ENGLISH-SPEAKING READERS
TESTIFYING
CHERNOBYL AND THE FUTURE OF NUCLEAR ENERGY IN THE EAST
Xavier Gorge
Ten years ago, a nuclear reactor exploded in Chernobyl. This accident revealed the army's extraordinary capability for mobilization, but it also brought to light how poor safety conditions are in several power stations operating in eastern Europe. Still contaminated, the site is an ongoing threat to the environment. These prospects have thwarted plans for replacing nuclear power stations in Western countries, which are preparing to pay to eliminate this eastern risk. But Ukraine's social and political reactions, uncertain techniques and the difficulty of coordinating donors hinder this undertaking.
OPERATIONS RESEARCH: BETWEEN ACTORS AND REALITY
An interview with Bernard Roy conducted by Bernard Colasse and Francis Pavé
When the question of intervening in management comes up, decision-makers face not an undeniable, objective reality but different, sometimes contradictory versions thereof. With the aim of providing help in decision-making, Bernard Roy, a pioneer in operations research in France, saw mathematics and computer science as having a place between individuals and reality.
OVERLOOKED REALITIES
ROUTINE AND EMERGENCY: INTENSIVE CARE, AN ORGANIZATION CENTERED AROUND THE PATIENT
Bruno Deporcq
The underway hospital reform tries to transpose to France the hospital accreditation system that English-speaking lands designed long ago on the model of quality control in industrial production. Transplanting this system to hospitals raises problems, since production processes there center not around procedures but around the involvement of persons and the qualifications they use. The case of an intensive care service carries all the more meaning since its activities have the patient's survival at stake.
TRIAL BY FACT
INNOVATING IN SERVICES: A SIDE-PRODUCT OR A FULL-FLEDGED PRODUCT?
Christophe Everaere
Although several studies have focussed on innovation in industry, innovation in the service sector is a much more recent topic that is looking for a definition. Is there something specific to innovation in services? Can the arrangements for stimulating innovation in industry be applied in this sector? If so, under what conditions; and what might be the negative side-effects?
OTHER TIMES, OTHER PLACES
ENGINEERING KOREAN PERFORMANCE, OR: HOW KOREANS SEE THEIR MODEL OF PERFORMANCE
Jean-Jacques Pluchart
In recent year, Korean conglomerates have adopted ambitious development plans that call for innovating in processes and products, globalizing activities, re-engineering organizations and making cultural changes. Owing to its rapidity and scope, all this has come as a surprise. But questions are now cropping up about the meaning of these new strategies and the ways of implementing them. In particular, questions have come up about the scope and limits of the underlying concepts, and about the methods and means that Korean managers are applying in order to engineer performance.
LIVE
THE DAEWOO-THOMSON AFFAIR: DOUBLE-FACED FRANCE
Hervé Chavas
The deep, longstanding relations between France and Korea reach far beyond big technology contracts. France is a favorite country for Korean intellectuals; and it serves as a model for the principles governing democracy and public administration. But the Daewoo-Thomson Affair has aroused Korea's suspicion and discontent with regard to its "big brother". Proud of its expansion, Korea is looking for recognition from the major powers. France is accused of being scornful, but is this nothing other than a sign of a major lack of knowledge about Korea?
MOSAICS
Philippe Bezes: The art of subversion according to Hirschman: On Un certain penchant à l'autosubversion by Albert O. Hirschman
Marie-Hélène Gazeau:: About democracy in firms: On Le tabou de la gestion, la culture syndicale entre contestation et proposition by J. Lojkine
Thierry Weill: Why are there rich and poor people? On L'inégalité du monde by Pierre-Noël Giraud
Elisabeth Bourguinat: L.S. Mercier, a consultant under the monarchy: On Le tableau de Paris by Louis-Sébastien Mercier
Yvon Pequeux: The white-collar, his lives and deaths: On Le manager jetable: Récits du management réel by Michel Villette
IN QUEST OF THEORIES
SHOULD EVALUATION BE FREED FROM CAUSALITY? A RESPONSE ILLUSTRATED BY EUROPEAN STRUCTURAL PROGRAMS
Jacques Toulemonde
All definitions of the word "evaluation" turn on the notion of efficiency. But can public policies - apart from a few lucky exceptions - be evaluated by analyzing cause- effect relationships with the methods used in the social sciences? How to analyze whether a given relationship can be studied with these methods? What to do with inaccessible cause-effect relationships?
ON USING MILITARY DOCTRINE IN FIRMS
Frédéric Le Roy
What if Napoleon headed a firm? To improve efficiency there, would he merely have to apply the "eternal principles of success" that, according to some pundits, account for his military victories? This unified, reductionist conception of success seems incompatible with historical developments in military strategy. To what extent and under what conditions can a particular interpretation of a military doctrine improve knowledge about a precise problem of strategic management?
1 - TESTIMONIOS
CHERNOBIL Y EL FUTURO DE LA ENERGIA NUCLEAR EN EL ESTE
Xavier Gorge
Hace diez años un reactor nuclear explotaba en Chernobil. Este accidente, que reveló la extraordinaria capacidad de movilización del Ejército Rojo, permitió comprobar la insuficiencia de las condiciones de seguridad de numerosas centrales en servicio en los países del Este. El lugar, todavía contaminado, constituye una amenaza permanente para el entorno. Esta perspectiva contraría los planes de renovación del potencial nuclear de los países occidentales, que se preparan, en consecuencia, a financiar la eliminación de dicho riesgo. Pero las incertidumbres técnicas, la difícil coordinación entre los donantes y las reacciones sociopolíticas de Ucrania son otros tantos frenos para este empresa.
2 - TESTIMONIOS
LA INVESTIGACIÓN OPERATIVA ENTRE ACTORES Y REALIDADES
Entrevista de Bernard Roy
por Bernard Colasse y Francis Pavé
Dado que no cabe pensar en intervenir en el terreno de la gestión, el responsable llamado a tomar decisiones se encuentra, no ya ante una realidad objetiva e innegable, sino ante diferentes fersiones de ésta, a veces contradictorias. Por consiguiente, Bernard Roy, pionero de la investigación operativa en Francia, sitúa el papel de las matemáticas y de la informática en una perspectiva de ayuda a la decisión, entre los individuos y las realidades.
3 - REALIDADES DESCONOCIDAS
RUTINA Y URGENCIA
La reanimación: una organización centrada en el paciente
Bruno Deporcq
La reforma hospitalaria en curso intenta transponer a nuestro contexto nacional el sistema de acreditación de los hospitales que los países anglosajones han desarrollado hace largo tiempo ya según el modelo del seguro de calidad en las producciones industriales. Pero trasplantar al hospital este enfoque plantea dificultades particulares, pues los procesos de producción no están centrados en los procedimientos, sino en la implicación de las personas y en las competencias que aplican. El caso de un servicio de reanimación es tanto más significativo cuanto que el objetivo mismo de su actividad es, por definición, la supervivencia de los pacientes.
4 - LA PRUEBA DE LOS HECHOS
LA INNOVACIÓN DE SERVICIO: ¿DERIVADO DE LA INNOVACIÓN TECNOLÓGICA O PRODUCTO APARTE?
Christophe Everaere
Si la innovación ha sido objeto de numerosas reflexiones en el terreno industrial, los trabajos sobre la innovación en los servicios son mucho más recientes y se buscan una especificidad. Pero ¿existe una innovación específica de los servicios? ¿Y es posible inspirarse en los dispositivos de estímulo a la innovación aplicados en la industria para alentar la innovación en los servicios? De ser así, ¿en qué condiciones pueden evitarse los eventuales efectos perversos?
5 - OTROS TIEMPOS, OTROS LUGARES
LA INGENIERÍA DEL ÉXITO COREANO O CÓMO VEN LOS COREANOS SU MODELO DE EFICACIA
Jean-Jacques Pluchart
En estos últimos años, los grandes grupos coreanos han anunciado ambiciosos planes de desarrollo, que moviliza simultáneamente procesos de innovación de procedimientos y de productos, de mundialización de actividades, de reorganización y de cambio cultural. Estas reacciones han sorprendido por su rapidez y su amplitud. Actualmente suscitan interrogantes, tanto sobre el sentido de las nuevas estrategias como sobre sus procesos de puesta en práctica. En particular, plantean la pregunta sobre el alcance y los límites de los conceptos, métodos e instrumentos de la ingeniería de la eficacia aplicados por la dirección de las empresas coreanas.
6 - DEL NATURAL
EL CASO DAEWOO-THOMSON: UNA FRANCIA BIFRONTE
Hervé Chavas
Las relaciones entre Francia y Corea son profundas, antiguas, y superan con mucho los grandes contratos tecnológicos. Para los intelectuales coreanos, Francia representa un país de elección, y dicho país tiene un valor de modelo para los principios fundamentales de la vida democrática y de la gestión pública. Sin embargo, el caso Daewoo-Thomson suscita suspicacia y malestar con respecto al "hermano mayor" por parte de una Corea ciertamente orgullosa de su expansión, pero en busca de su reconocimiento por las grandes potencias. El desdén de que se acusa a Francia ¿no será acaso, en el fondo, sino el signo de una gran ignorancia de las realidades coreanas?
7 - MOSAICO
El arte de la subversión según Albert O. Hirschman
Acerca del libro de Albert O. Hirschman "Un certain penchant à l'autosubversion"
Philippe Bezes
De la democracia en la empresa
Acerca del libro de J. Lojkine "Le tabou de la gestion, la culture syndicale entre contestation et proposition"
Marie-Hélène Gazeau
¿Por qué hay ricos y pobres?
Acerca del libro de Pierre-Noël Giraud "L'inégalité du monde"
L.-S. Mercier, consultor del Antiguo Régimen
Acerca del libro de Louis-Sébastien Mercier "Le Tableau de Paris"
El cuadro, su vida, sus muertes
Acerca del libro de Michel VIllette "Le manager jetable: récits du management réel"
Yvon Pequeux
8 - EN BUSCA DE TEORÍAS
¿HAY QUE LIBERAR LA EVALUACIÓN DE SUS VÍNCULOS DE CAUSALIDAD?
UNA RESPUESTA ILUSTRADA POR LAS POLÍTICAS ESTRUCTURALES EUROPEAS
Jacques Toulemonde
Todas las definiciones de la palabra "evaluación" integran la noción de eficacia. Pero la evaluación de las políticas públicas, aparte de ciertas felices excepciones ¿puede prometer analizar los vínculos de causa a efecto, según los métodos de las ciencias sociales? ¿Cómo diagnosticar si una relación de causalidad puede ser estudiada aplicando los métodos de las ciencias sociales? ¿Y qué hacer de los vínculos de causalidad inaccesibles?
9 - EN BUSCA DE TEORÍAS
DEL USO DE LAS DOCTRINAS MILITARES EN LA ESFERA DE LA EMPRESA
Frédéric Le Roy
Si Napoleón fuera empresario ¿le bastaría aplicar los pocos "principios eternos del éxito" que, según algunos, explicarían sus victorias, para lograr que su empresa fuera eficiente? Esta concepción unificada y reductora del éxito no parece conforme a las evoluciones históricas de la estrategia militar. Entonces, hay que preguntarse en qué medida, y en qué condiciones, una interpretación de una doctrina militar particular permite enriquecer los conocimientos acerca de un problema preciso de gestión estratégica.