(Last updated : Sun, 18 May 1997)
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RAPPORT SUR L'ACTIVITÉ
DU CONSEIL GÉNÉRAL DES MINES
EN 1997-98

C. TRINK

Mission d'évaluation de projets pour

la Direction des Relations Économiques Extérieures (DREE)

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1. Dans le cadre de la réorganisation du Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, le Conseil Général des Mines a été saisi d'une demande de la part de la DREE de conduire des évaluations de projets d'exportation de produits industriels susceptibles de bénéficier de financements privilégiés.

Une mission concernant l’évaluation de deux projets d'exportation de matériels vers la Chine a ainsi été confiée en juin 1998 à M. Claude Trink, ingénieur en chef des Mines.

Ces deux projets, l'un concernant des équipements de fabrication de cartes à microprocesseur ("cartes à puce"), l'autre concernant l'équipement de la modernisation du réseau de mesure de la pollution atmosphérique de la ville de Pékin, ont bénéficié d'une aide publique dans le cadre du protocole franco-chinois, après la remise d'un rapport d'évaluation concluant de manière positive.

L'évaluation doit ainsi notamment porter sur le projet en tant que tel, sur le marché dans lequel il s'inscrit, enfin sur l'entreprise française exportatrice.

2. Le projet d'exportation d'une ligne de machines de fabrication de cartes à puce par la société CYBERNÉTIX (qui a son siège près de Marseille) représente un marché de 17,8 MF (y compris les fournitures d'ingénierie, de formation et de pièces de rechange). Cependant l'enjeu est plus important car il s'agissait d'affirmer la présence d'une PME française (CA 1997 : 206 MF) dynamique faisant partie des leaders mondiaux, face à une forte concurrence allemande. Il s'agit de machines effectuant à haute cadence l'insertion de microprocesseurs (tous importés) dans des cartes plastiques et permettant une fabrication locale (certaines cartes, par exemple pour le téléphone mobile, sont toutes importées).

Le client chinois (la société CHINA HUAXU GOLDEN CARD : 100% de capitaux chinois) est appelé à jouer un rôle significatif dans le développement général de la carte à puce en Chine, face aux sociétés en joint-venture (capitaux mixtes chinois et occidentaux) qui réalisent actuellement la plus grosse part de la production locale.

La mission a permis de faire le point sur le marché chinois de la carte à puce qui présente des perspectives de taille considérable en nombre (une expérience test sur une application correspond aisément à 10 millions de cartes) et en diversité d'applications compte tenu d'un engouement des autorités pour ces systèmes : cartes téléphoniques, cartes bancaires (il n'y a pas de chèque), cartes d'identification, ... Plusieurs autres fabricants chinois ont été rencontrés à l'occasion de cette mission.

Ce projet présente aussi des aspects innovants (fabrication de cartes sans contact) pour la société CYBERNÉTIX dont la stratégie dans la monétique a été analysée.

3. Le projet d'exportation d'équipements pour l'extension du réseau de mesure de la pollution atmosphérique de Pékin par la société ENVIRONNEMENT SA concerne lui une PME (CA 1997 : 130 MF) qui fait aussi partie des leaders mondiaux d'instrumentation pour l'environnement, face à des concurrents américains et japonais.

Le projet consiste en la fourniture de 16 stations nouvelles de mesure automatique de la pollution atmosphérique (venant s'ajouter aux 8 stations existantes, ce qui reste modeste pour une agglomération de 11 millions d'habitants, si on le compare aux 80 stations de Paris/Ile-de-France), ainsi que la fourniture des équipements de recueil et traitement des données, et enfin, technologie nouvelle, la fourniture d'un analyseur multigaz par télédétection. Le montant total du projet est de 20 MF en incluant l'assistance technique et la formation du personnel.

Ce projet, qui est la première exportation significative en Chine pour ENVIRONNEMENT SA qui réalise la moitié de son chiffre d’affaires à l'exportation, bénéficie d'une grande visibilité d'une part en Chine (Pékin, capitale d'un Etat centralisé), d'autre part face à la Banque Mondiale et à l'Agence américaine de l'Environnement (EPA), très présentes (notamment par leurs concepts et normes) dans cette région. Les retombées politiques sont appréciables si l'on note que lors de sa visite en Chine fin juin, le Président Clinton a octroyé un prêt pour équiper 11 villes chinoises de réseaux automatiques analogues d'origine américaine.

Les perspectives de ventes d'équipements à d'autres municipalités chinoises existent car il y a une demande sociale à cet égard : la mesure de la pollution atmosphérique fait l'objet de publications régulières dans la presse et la situation

de différentes villes est comparée et commentée. Les prochaines étapes visent la prévision et les épisodes d'alerte. Encore faut-il pouvoir apporter un financement extérieur, pour surmonter les problèmes de prise de décision.

Au passage la mission a permis de prendre la mesure de la politique chinoise en matière de pollution atmosphérique : de la mesure mais pas d'efforts de réduction de la pollution, liée à une stratégie de communication tournée vers le public.