(Last update : Thu, 1 Oct 1998)
[ industrie | cgm | 1997-98 |

RAPPORT SUR L'ACTIVITÉ
DU CONSEIL GÉNÉRAL DES MINES
EN 1997-98

G. PIKETTY

Avenir industriel des Ateliers et Chantiers du Havre (ACH)

_______________

Par lettre du 18 juin 1998, le Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie et le Secrétaire d'Etat à l'Industrie ont demandé une expertise rapide de la faisabilité de la poursuite de l'activité des Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) dans la perspective de la suppression totale des aides à la construction navale à partir de 2001, prévue par la directive européenne de 1998.

Des difficultés majeures de divers ordres sont en effet apparues dans l'exécution par les ACH du contrat relatif à la construction des trois gros chimiquiers pour l'armateur norvégien Stolt-Nielsen.

Le rapport d'expertise souligne l'extrême gravité de la situation et l'existence d'un handicap structurel non négligeable lié à la localisation différente des ateliers et cales de fabrication des coques d'une part, des ateliers et du quai d'armement (second oeuvre) de l'autre alors que la tendance lourde est à la «remontée» du maximum de l'activité d'armement en amont de l'assemblage de la coque sur la cale d'assemblage.

Il met en évidence par ailleurs la nécessité d'un important programme d'investissement centré sur la mise en place de moyens de levage de forte capacité permettant par ailleurs d'activer deux cales d'assemblage.

Compte tenu d'une situation financière exsangue et de l'absence de marge de manoeuvre de l'actionnariat actuel, la poursuite de l'activité et la mise en compétitivité du chantier est liée au succès de la recherche d'un actionnaire de référence solide, du monde de la construction navale, seul à même de préciser le programme d'investissement de mise en compétitivité, d'assurer la reconstitution des fonds propres de la société, la mise en oeuvre du programme d'investissement et de restaurer ainsi la confiance des partenaires de l'entreprise et de ses clients potentiels.

Il constate qu'un tel investisseur (et manager) ne pourra vraisemblablement être trouvé qu'hors de France et que la probabilité de succès est faible, compte tenu du contexte de la construction navale de nouveau très perturbé par la crise asiatique, du handicap structurel évoqué, enfin des aides limitées encore possibles.

Il souligne que cette probabilité est nulle s'il n'est pas possible de faire accepter par Bruxelles, en dérogation aux règles en vigueur, l'effacement par une subvention publique, des pertes induites par la construction des chimiquiers, en raison des circonstances largement exceptionnelles qui y ont conduit.

Il constate l'importance de l'activité de réparation navale pour l'avenir du port du Havre, activité fragile et concentrée actuellement au sein du groupe ACH.