(Last updated : Sun, 18 May 1997)
[ industrie | cgm | 1996 |

RAPPORT SUR L'ACTIVITÉ
DU CONSEIL GÉNÉRAL DES MINES
EN 1996

D. PETIT

Mission sur le maërl

Par lettre du 2 février 1996, le Ministre de l'Industrie, de la Poste et des Télécommunications a demandé que soit évaluée l'opportunité de l'inclusion de la recherche et de l'exploitation du maërl dans les substances visées par un projet de loi relatif à la prospection, à la recherche et à l'exploitation de substances minérales mentionnées à l'article 4 du code minier et contenues dans les fonds marins du domaine public métropolitain.

Le maërl est un dépôt sédimentaire marin composé d'une majorité d'algues calcaires du type Lithothamnium. Utilisé comme amendement calcaire, il fait l'objet depuis quelques dizaines d'années d'une exploitation active localisée sur trois gisements au large des côtes de Bretagne. La production, d'environ 500 kt/an est soit commercialisée à l'état brut, soit criblée, lavée, concassée ou incorporée à des formules fertilisantes. Le maërl a pour propriété essentielle, dans les usages agricoles, d'être disponible à assez faible coût et à proximité des sols acides de Bretagne. Il pourrait être remplacé par d'autres matériaux calcaires ou par la chaux. Son exploitation s'effectue dans un contexte juridique quelque peu incertain, qui ne permet pas de promouvoir une rationalisation de cette exploitation ni la recherche des gisements, sans doute peu nombreux, en tout cas assez mal connus. Aucune étude d'impact sérieuse n'a été, en outre, effectuée.

Il a été proposé de soumettre l'exploitation du maërl à des règles de même nature que celles qui concernent les granulats marins. Il a été suggéré, en outre, d'aboutir rapidement à un arrêt de la commercialisation du produit à l'état brut, sans transformation. Ces évolutions devront être accompagnées d'une concertation suivie avec les extracteurs, avec les transformateurs et avec les milieux agricoles locaux afin d'éviter des réactions vives à ce qui pourrait être ressenti comme une remise en cause de pratiques anciennes, voire de droits acquis. En tout état de cause, les gisements reconnus seront épuisés au rythme actuel d'exploitation dans quelques dizaines d'années et des matériaux de substitution doivent être trouvés (sables coquilliers marins, dépôts d'estuaires calcaires, etc.).