RAPPORT SUR L'ACTIVITÉ
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Il paraît utile de terminer ce rapport sur une réflexion plus générale complétant l'éclairage donné par l'avant-propos.
L'action de l'État vis-à-vis des entreprises peut être de nature économique sous forme d'incitations proposées. Elle peut être de nature régalienne au travers de réglementations imposées. Dans ce cas, elle implique une action de contrôle convenablement organisée pour assurer le respect de la réglementation.
L'action économique d'appui aux entreprises est par nature souple, subsidiaire, souvent temporaire. L'objectif visé peut généralement être atteint par des voies diverses.
L'activité de contrôle liée à l'action régalienne et réglementaire est par nature plus rigide, plus uniforme, plus permanente et irremplaçable et ne peut pour l'essentiel être exercée que par l'administration elle-même.
De natures très différentes, leur coexistence au sein d'une même administration n'est pas exempte d'ambiguïtés qui peuvent prendre un tour désagréable en cas de recherche de responsabilité dans des accidents liés à l'inobservation des règlements.
Par ailleurs les caractéristiques mêmes du fonctionnement de l'administration traditionnelle s'apparentent mieux à celles de l'action réglementaire, tandis qu'établissements publics ou agences peuvent disposer de souplesses de fonctionnement adaptées aux caractéristiques de l'action économique.
Enfin, l'insuffisante application d'un règlement engendre des dérèglements insidieux et nuisibles. Les fonctionnaires qui auront accepté la responsabilité de son application seront de plus en plus mis en cause par la justice en cas d'accident.
Pour ces différentes raisons, une priorité claire dans l'affectation des moyens disponibles pour les DRIRE, doit être donnée à la bonne exécution des tâches régaliennes relatives aux risques industriels et à la protection de l'environnement. Leurs modalités d'exécution et les moyens correspondants, doivent être précisés avec soin par les directions centrales pour mettre les agents des DRIRE à l'abri de recherches en responsabilité inattendues et injustifiées.
Trois remarques doivent compléter cette affirmation :
Il ne faudrait cependant pas en conclure hâtivement que les DRIRE doivent être cantonnées dans l'action réglementaire et de contrôle.
La multiplicité, sans doute excessive, des canaux d'intervention économique auprès des entreprises comporte des inconvénients. Elle disperse et cloisonne notamment l'information sur les entreprises.
Remettre en avant à ce sujet l'idée de "guichet unique" relève certainement d'un simplisme irréaliste.
En revanche rassembler l'information dispersée, tant sur les entreprises que sur les actions engagées ; dégager, monter et animer en tant que de besoin les actions concertées nécessaires entre intervenants, entre entreprises, notamment pour mieux les insérer dans les marchés y compris financiers ; orienter au mieux les entreprises dans 'le complexe interventionniste" ; faire émerger une stratégie d'ensemble cohérente, simple et lisible face à l'unicité de l'entreprise ; la faire connaître, suivre sa mise en oeuvre, proposer les corrections nécessaires ; mettre enfin en évidence les infrastructures réparties dont ont besoin les entreprises, notamment en matière d'analyses, d'installations de mesure et d'essai et s'assurer de leur disponibilité, répondent à un réel besoin.
Les DRIRE paraissent les mieux placées pour assumer cette responsabilité.
Elle suppose néanmoins une connaissance intime des entreprises, de l'industrie, de la technologie.
Quatre canaux devraient pourvoir pour l'essentiel à cette connaissance :
L'exercice de cette responsabilité exige en autre des moyens (crédits d'orientation, d'actions concertées) et naturellement de redéfinir ou de préciser en fonction de cet objectif, les relations qui doivent exister entre les DRIRE et les autres intervenants économiques de l'État : administrations, agences, organismes.
Ce qui a été fait avec les DRRT est un pas dans le bon sens dans quelques régions. Il faudrait sans aucun doute développer et renforcer ce type de relations tout en ménageant la souplesse et surtout les responsabilités de chaque intervenant spécifique (ANVAR, DRCE, etc... ).
Finalement, s'il est important que les DRIRE puissent garder un contact avec le terrain, c'est néanmoins vers l'organisation d'une telle fonction de "Chef d'État-major pour l'action industrielle " que les efforts devraient converger en matière d'action économique des DRIRE. Le reste est accessoire et peut, s'il est nécessaire, être largement sous-traité.
Tel est l'éclairage général avec lequel le Conseil propose d'apprécier les observations relevées dans ce rapport.