[ Internet et PMI - JM Yolin ] |
utiliser Internet comme un outil d'une politique de développement local
Le propre d'Internet est d'abolir les distances, et, paradoxalement, dans le même temps où il ouvre les régions enclavées sur le monde, il constitue un remarquable moyen pour renforcer les solidarités de proximité : il constitue donc un outil privilégié d'une politique active de développement local. Le Codec de Castelnau Le Lez, dont le site qui offre 6500 produits, a été développé avec l'Association des Paralysés de France (APF), avec comme objectif premier une desserte de proximité (livraison à domicile notamment pour les handicapés), a paradoxalement trouvé une clientèle à l'export pour ses produits gastronomiques Bien entendu le raccordement à Internet dans des conditions de débits convenables ne participe pas des obligations de service public imposé aux opérateurs de télécommunication
Dans la logique précédente, la création du «kiosque micro», bien que ses faiblesses techniques au départ ait été fort critiquées, avait, à l'époque, répondu pour partie à cette préoccupation Néanmoins pour le fournisseur d'accès Internet, un client en province (20 % du marché) lui coûtait 30 à 40 % plus cher qu'un client parisien (80 % du marché), et c'était à son niveau que se faisait la péréquation Déjà pour le RNIS il n'en a plus été semble-t-il tout à fait de même : le kiosque V 2 à 2 mégabits, celui qui permet la transmission vidéo, n'a été rendu accessible qu'à FranceTelecom-Wanadoo, AOL et Microsoft-MSN ce qui créé une grave distorsion de concurrence et pénalise les fournisseurs d'accès régionaux.
Par ailleurs la fin du monopole qui devrait à terme, que l'on peut espérer proche, se traduire par des baisses de tarifs drastiques (alignement sur les tarifs de pays comme les USA) et par la mobilisation de capacités de transports actuellement sous-utilisés, s'il va enfin mettre nos entreprises des zones bien desservies sur un pied d'égalité avec leurs concurrents internationaux, il risque par contre d'engendrer une augmentation des disparités entre les régions denses et les autres. Il revient aux pouvoirs publics (locaux, nationaux, européens [69]) pour «réseaux transeuropéens» http://www2.echo.lu/tentelecom96/en/tthome.html et pour «info 2000" : http://www2.echo.lu/info2000/infohome.html) de financer les surcoûts des investissements qui procèdent d'une logique d'aménagement du territoire et non de rentabilité économique (comme c'est déjà le cas pour toutes les infrastructures de transport : avion, bateau, train, routes,....). le FEDER pourrait sans doute être mobilisé sur certains projets. Dans cette optique la première urgence pour les acteurs concernés (au premier chef sur le plan local) est de dresser une cartographie de l'ossature de transport et des sous-réseaux afin de mettre en évidence les éventuels goulots d'étranglement.
Il convient en suite de procéder aux renforcements des artères qui le nécessitent (en mettant en concurrence les opérateurs pour que le financement public soit le plus limité possible et ne couvre que le surcoût lié à l'anticipation de l'investissement).
Enfin il faudra examiner l'opportunité et la faisabilité d'un renfort de la desserte de certaines zones prioritaires sur le plan du développement économique (zones industrielles, pépinières d'entreprises, zones de conversion, vallées de montagnes...), éventuellement avec des émetteurs herziens qui paraissent mieux adaptés pour «arroser» des zones à faible densité ainsi que de favoriser la mise en place de sites Web
Il est clair qu'une telle politique ne peut se limiter aux infrastructures, ni même au développement économique au sens étroit du terme, il est bien entendu nécessaire d'irriguer les établissements de formation, de favoriser le développement des compétences des SSII locales et plus généralement de toutes les structures de conseil (privées et publiques), de mettre à disposition de chacun la possibilité d'accéder à Internet, et de faire en sorte que tous les services publics (mairies, CCI, services sociaux,...) soient accessibles sur le Web.
S'agissant d'une politique de solidarité, outil privilégié de vivification de réseaux, le cadre naturel de telles opérations paraît être celui des «pays» (tels que définis dans la loi sur l'aménagement du territoire) Pour être efficace elle nécessite la définition d'une stratégie claire et consensuelle des principaux acteurs locaux (même si la mise en oeuvre doit rester très souple et pragmatique)
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Le
projet de Parthenay illustre bien l'extrême
imbrication de l'économique et de tous les autres aspects de la vie
locale.
Cette petite ville de 12 000 habitants rayonne sur un «pays» (organisé en district) composé de nombreux villages. Il y règne une intense culture associative (250 associations, 150 manifestations culturelles dont notamment le festival mondial du jeu de rôle qui réunit 100 000 personnes). L'objectif était donc double
Le serveur (http://www.district-parthenay.fr) couvre progressivement l'ensemble des aspects de la vie locale
Bien évidemment le succès de cette opération implique que chacun ait accès à Internet. Pour ce faire deux mesures :
Notons enfin la création d'une quasi monnaie : le PES (Parthenay Exchange Service) sur le modèle des grains de SEL (Systèmes d'Échange Local) permettant par exemple de vendre des heures de garde d'enfants et d'acheter des heures de jardinage, pour l'instant hors TVA. Vercors connect ( http://www.cyberaccess.fr/Overcors), de son côté s'est donné comme objectif de créer des activités économiques sur le plateau du Vercors, et a misé sur le Télétravail et les Téléservices
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Marly le Roy, Sophia-Antipolis, Saint-Dié, le projet Rimbaud en Champagne Ardennes, le projet cristal en Alsace, Blaksbird aux USA sont également des exemples instructifs les nombreux jumelages qui existent avec les autres villes européennes pourraient sans nul doute être fortement vivifiés par internet et, avec des outils comme les «bourses» d'offre et de demandes de stages pour les jeunes, avoir des développements à terme dans le domaine économique si les collectivités locales ne prennent pas leur destin en main [70], Microsoft est près à le faire : son programme Side Walk (http://www.sidewalk.com) qu'il a déjà appliqué à Seattle puis à New York, s'occupe de tout. |