[ Internet et PMI - JM Yolin ] |
la France est en retard mais 1997 aura été l'année du décollageEn 1995, les USA représentaient plus des 2/3 des utilisateurs d'Internet. En avril 97 Find/SVP (http://etrg.findsvp.com/) en dénombre 41 millions soit environ la moitié des internautes mondiaux. Si la part des autres pays croissait de façon régulière ce n'était pas le cas de la France dont le taux de croissance restait alors inférieur à celui des Etats-Unis ainsi qu'à la moyenne des autres pays de l'Union Européenne.
Une source (Intelliquest et Dataquest) fournit quelques éléments de comparaison :
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NIC France 28/05/97
notre pays ne figure pas parmi les «poids
lourds» de l'Europe D'après Ripe et Nic France
l'usage d'internet a, à l'évidence une forte composante culturelle : on ne peut que s'interroger sur la relation quasi linéaire qui semble s'établir entre l'équipement informatique et....la latitude | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
La récente enquête de l'AFTEL montre cependant que le déclic semble s'être produit et que nous commençons à rattraper notre retard avec une augmentation
Le nombre d'adresses (domaines dans le jargon du net) appartenant à des ressortissants français (dont beaucoup sont en ".com" et non en ".fr" pour des raisons que nous verrons plus loin) atteint aujourd'hui 1,23% du total mondial contre 1,15 l'an dernier et 0,66 il y a 2 ans.
Source Nic France
Quant au parc de micro-ordinateurs français connectés son poids est passé de 1,47% en juillet 95 à 1,65%du total mondial en juillet 97 (source : Network Wizards - http://www.nw.com) En moyenne, un tiers des PME européennes ont mis en place des systèmes de messagerie électronique internes.
Dans ce domaine la France se situe légèrement au-dessus de la moyenne : nous ne sommes pas en retard, loin de là, pour les réseaux internes dans les entreprises : l'AFTEL estime en décembre 97 que 60% des PME françaises de plus de 5 salariés ont un réseau local
il en est de même pour l'équipement informatique puisque 92% de ces PME sont informatisées
Cette enquête souligne que le micro-ordinateur est maintenant devant la télévision au hit-parade du nombre d'heures passé par les Français devant un appareil (ce paradoxe tient au développement des micro-ordinateurs dans les entreprises où ils sont maintenant omniprésents)
Ce n'est malheureusement pas (encore ?) le cas pour Internet.
Enquête 1997 sur les PME européennes-Enquête exclusive Exco & Grant Thornton international
En France, moins de 10% des sociétés françaises étaient, à cette date, connectées sur Internet : ce pourcentage place la France en dernière position de tous les pays étudiés. Page 44 / 72 Enquête 1997 sur les PUE européennes-Enquête exclusive Exco & Grant Thornton international
Cependant on peut dire que pour nos entreprises 1997 a
été l'année du décollage. Toujours
d'après les estimations de l'AFTEL, fin 97, c'est 20% de
nos PME qui sont «au moins un peu» connectées à
l'internet, ce qui amène à chiffrer notre retard à
environ 2 ans sur les USA
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L'enquête UFB Locabail
(http://www.ufb-locabail.fr/Enq97/IntSynth.htm),
un peu plus ancienne, corrobore cette estimation
: en mars
97 elle dénombrait 14% de PME raccordées contre 7%
l'année précédente à la même
époque
le Minitel : notre langue d'Esope
L'interprétation des comparaisons internationales est particulièrement délicate pour notre pays : il est en effet le seul a avoir connu dans le passé un important développement de la télématique avec le Minitel qui est à la fois
* un atout :
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Quelques exemples montrent que dans la plupart des cas
une migration sur internet serait sans doute rapide et peu
onéreuse. Elle apporterait une masse critique et aurait un effet
d'entraînement certain. Le développement sur Internet de
formules offrant les mêmes avantages que le kiosque, sans le handicap
d'une facturation uniquement à la durée, devrait permettre
de lever bien des réticences.
Le transfert du Minitel à Internet de la base FORMATEL du conseil régional d'Île-de-France (50 000 stages de formation continue) a été réalisé en moins de 15 jours. Pour sa part JetMultimedia puise dans les mêmes bases de données pour son service Minitel et pour ses pages Web. Mais bien entendu si les nouvelles possibilités offertes par Internet conduisent, ce qui est en général le cas, à un projet beaucoup plus ambitieux...
* un handicap : Sur le plan culturel le Minitel a renforcé dans ce domaine notre tendance à raisonner au niveau Franco-Français Il est considéré à l'étranger comme le reflet d'une société hiérarchisée, au centralisme pesant, où le contrôle de l'information est considéré comme un enjeu plus stratégique que sa large diffusion : Hollande et Finlande nous sont proposés comme contre modèles Nous avons, en fait, davantage pris l'habitude de considérer que le transport et le temps sont cher que d'admettre que l'information a une valeur marchande
France Télécom ne peut espérer une maîtrise d'Internet analogue à celle du Minitel [5] et ne souhaite sans doute pas une mort trop rapide de la poule aux oeufs d'or [6]. On ne peut que constater que son engagement sur internet a été tardif et timide (quand Wanadoo vise un objectif de 100 000 abonnés fin 97 T-online son homologue allemand en revendique 1,9 millions)
Autre source de blocage clairement perceptible : les entreprises, banques, organismes et même certains services administratifs qui facturent par ce biais, de façon tout à fait discutable [7] dans les services publics en particulier, par exception à la non affectations des recettes, le minitel apportait une ressource exceptionnelle flexible dont la disparition est fortement appréhendée car elle trouvera difficilement une compensation budgétaire, les informations délivrées au public (ce qui était coûteux était gratuit (le papier) et ce qui était bon marché (la télématique) était payant !): il est clair que sur le WEB elles ne pourront pas se permettre de facturer la délivrance d'un billet d'avion ou un décret paru au journal officiel. Cela privera les services concernés d'une ressource appréciée pour l'indépendance qu'elle leur apportait. Par ailleurs le Minitel apporte une réponse partielle mais efficace aux besoins, réduisant ainsi la pression de la demande et beaucoup de décideurs pensent qu'internet ce n'est que de minitel avec des images sans percevoir la mutation radicale qu'il apporte. Nous avons constaté aux Etats-Unis que beaucoup de cadres ou de chefs d'entreprises avaient commencé à utiliser internet pour des usages personnels (organisation de voyages, relations avec les banques, recherche d'informations dans le cadre d'un hobby,...). Ne disposant pas d'un minitel, ils ont dû utiliser internet (souvent incités par leurs enfants... ou leurs parents retraités). La transposition vers l'entreprise s'est ensuite faite tout naturellement.
M. Lemaitre Pdg de l'entreprise Lemaitre-Sécurité, fabricant de chaussures de sécurité à LA WALK en Alsace http://www.lemaitre-securite.com, a ainsi commencé par utiliser internet pour rechercher des informations dans le cadre de son hobby (l'aviation, ...) et y rencontrer d'autres passionnés, avant d'en faire une arme commerciale pour son entreprise. |