Il
convient que les Ecoles fassent évoluer leurs enseignements pour
favoriser la création d'entreprise, et plus généralement
la création d'activité, parmi leurs anciens élèves
Cette recommandation s'adresse tout particulièrement aux écoles
d'ingénieurs pour la création d'entreprises à dominante
technologique: les Ecoles dépendant du ministère de
l'économie des finances et de l'industrie se doivent d'être
particulièrement exemplaires dans ce domaine.
Une telle formation entrepreneuriale devra comprendre:
- une formation à la création d'activité
(incluant notamment le marketing et la finance adaptée aux PME),
enseignée dans le cadre du tronc commun de toutes les écoles
(sans transformer bien entendu celles-ci en écoles de gestion, la
maîtrise des technologies et des méthodologies devant rester un
objectif majeur de la formation d'ingénieur).
- une formation à la création d'entreprise proprement dite,
visant les élèves les plus motivés, dans le cadre
d'options ou de parcours adaptés individuellement qui,
dans un premier temps tout du moins, seront seulement délivrées
dans certaines écoles.
- Il serait bon de disposer d'écoles pilotes ayant
déjà engagé des actions dans ce domaine et dont
l'expérience pourrait être utile aux autres écoles ;
elles devraient de ce fait bénéficier d'un appui particulier.
- Il conviendra d'infléchir dans le sens de la formation
entrepreneuriale un certain nombre d'outils de formation utilisés
par les écoles d'ingénieurs (projets d'ingénieurs,
stages, tuteurs entrepreneurs) ; les activités extrascolaires
ne devront pas être oubliées dans cette réflexion
(junior entreprise, organisation d'évènements par les
élèves,... ).
- Le concours des associations d'anciens élèves sera
activement recherché, notamment pour les témoignages et le
tutorat.
- Les éléments intervenant dans les processus d'innovation
et la gestion des ressources technologiques devront être
enseignés (et notamment la protection de la
propriété intellectuelle et ses limites);
- à cet égard, des expérimentations pourraient
être utilement conduites visant à conjuguer technologie et
activités de nature sensiblement différente notamment artistiques
et culturelles
- Des collaborations devront être instaurées entre les
écoles d'ingénieur et les écoles de gestion ayant
développé des compétences dans ce domaine
Ces collaborations ne devront pas se limiter à l'aspect scolaire afin de
favoriser la création d'équipes mixtes technologie-gestion,
basée autant sur les affinités personnelles que sur les
complémentarités professionnelles (compétitions
sportives, organisation d'évènements culturels,...).
- Pour les écoles qui auront fait le choix d'axer leur projet
pédagogique sur la formation à l'entrepreneuriat, les membres
de l 'équipe dirigeante, et notamment le directeur de
l'école, devront être choisis en fonction notamment de leur
forte motivation pour la formation entrepreneuriale
- Le nombre d'enseignants aptes à s'impliquer dans la
formation entrepreneuriale devra être notablement augmenté par une
politique volontariste de recrutement et de formation. En particulier,
il faudra faire appel moins à des professeurs permanents qu'à des
professionnels extérieurs travaillant pour des jeunes entreprises
ou ayant vécu l'expérience de la création d'entreprise.
- Dans les écoles d'ingénieurs à formation
axée sur l'entrepreneuriat, les critères de recrutement
des élèves devraient tenir compte de cette finalité,
notamment pour le recrutement sur dossier, en cours de scolarité,
où la prise en compte des motivations et des capacités humaines
est plus facile qu'au niveau des concours.
- Les incubateurs d'entreprises (voir chapitre suivant)
devront être développés et une rémunération
de type bourse pourrait être attribuée pendant un an (le cas
échéant renouvelable une fois) au jeune créateur . Un
travail devra être entrepris pour définir des critères
d'évaluation plus pertinents des incubateurs ;
Une réflexion devra être conduite pour examiner le type de
services le plus utile au créateur (juridique, marketing,
technologique, ...) en s'appuyant notamment sur l'examen des
réalisations dans d'autres pays.
- En outre, les grandes écoles devraient constituer des centres
de ressources pour les créateurs d'entreprises et un travail
d'approfondissement devra être conduit sur ce thème.
- Enfin des collaborations étroites devront être
instaurées, ou lorsqu'elles préexistent, être
développées entre les écoles d'ingénieurs
qui peuvent avoir intérêt à mutualiser leurs moyens dans un
certain nombre de domaines (échanges d'expérience en vue de
dégager les meilleures pratiques, formation des professeurs, outils
d'évaluation, possibilité de passage de certains
élèves d'une école à l'autre pour optimiser les
cursus);