Sur le
plan symbolique le Journal Officiel était évidemment une
priorité : il était en effet étonnant que jusqu'en 1998
notre JO n'ait été accessible sous une forme exploitable qu'en
Allemagne et au Japon! (et encore, dans un premier temps il ne fut accessible
dans notre pays que sous forme de facsimile occupant 100 fois le volume d'un
document en mode texte, et ne permettant ni navigation ni recherche sur mot
clé. Aujourd'hui c'est chose faite même si l'ergonomie est encore
largement perfectible. En effet, le système mis en place modifie
régulièrement (volontairement ?) les adresses des pages ce qui
interdit de mettre un pointeur sur le texte
www.legifrance.gouv.fr
Ce retard était d'autant plus paradoxal que notre JO, par sa conception,
constitue déjà un véritable document HTML avec des liens
prévus pour une navigation : "vu la loi du..." "En application de
l'article...". Il manquait jusqu'à l'arrivée de l'Internet la
solution technologique permettant pour un prix modique une consultation
aisée: la technologie papier ne pouvait proposer que la mise en forme de
"code" alors que HTML offre une solution beaucoup plus simple et plus
appropriée
Depuis septembre 2002 le site Legifrance
www.legifrance.gouv.fr,
exploité par la Direction des journaux officiels, permet, après
absorbtion de Jurifrance, d'accéder gratuitement aux textes de
loi et à la jurisprudence (Constitution, codes, lois, conventions
collectives, traités internationaux, directives européennes et
jurisprudence émise par les plus hautes juridictions (Cour de cassation,
Conseil constitutionnel), tout comme les publications officielles du
gouvernement. Des licences de réutilisation pourront être
accordées, à titre gracieux, «aux personnes qui souhaitent
faire un usage de ces données dans le cadre de leur activité, que
celle-ci ait ou non un caractère commercial». en particulier
«aux professionnels de l'information juridique, dont l'apport est
irremplaçable pour la connaissance du droit et sa
compréhension».
Informations opérationnelle en temps réel aussi pour permettre à chacun de décider en connaissance de cause: pollution atmosphérique www.airparif.asso.fr , conditions de circulation www.sytadin.tm.fr www.lepilote.com
Par ailleurs les pouvoirs publics se devaient de mettre à dispositions, sous une forme accessible, les gigantesques sources d'information dont ils disposent (statistiques, études économiques, brevets...).
3.500 sites publics renseignent chaque mois plusieurs millions d'internautes et 20% des internautes visitent chaque mois l'un des dix sites publics les plus fréquentés..
Le Ministère de l'économie des finances et de l'industrie a commencé pour sa part à publier sur internet une large partie de ses immenses ressources: avec 100.000 pages et 250.000 visiteurs par mois, il constitue maintenant un des sites de référence majeurs sur l'économie française http://www.minefi.gouv.fr .
Il convient toutefois de veiller à ce que l'Etat ne concurrence pas de façon anormale les éditeurs privés dans l'exploitation des données brute, inhibant ainsi des capacités d'analyse privées, et plus encore, que l'attribution de concessions exclusives ne conduise à confisquer ces information au profit de certains
Mais il apparaît souhaitable également de donner accès aux ressources culturelles dont il est propriétaire (musées, patrimoine,...). le nombre de consultations déjà atteint (des dizaines de millier par jour), montre qu'il y a là une véritable attente www.culture.fr.
L'approche "softselling" voir page 164 appliquee aux musées conduirait à offrir gratuitement la visite mais de proposer à côté une boutique richement pourvue.
Vers une évolution de la politique commerciale de la documentation française ?
L'objectif poursuivi normalement par les pouvoirs publics est de faire connaître le plus largement possible un certain nombre de documents ou de rapports participant à l'élaboration d'une réflexion collective (ce n'est pas de gagner de l'argent en tant qu'éditeur)
Les auteurs ne sont pas rémunérés et la facturation n'est justifiée que pour couvrir les coûts d'édition, tous les documents devraient donc être téléchargeables à coûts nuls
Seuls les documents papier devraient être facturés à prix coûtant, et on pourra, comme certains éditeurs, les imprimer seulement à la demande, ce qui évite des stocks parfois dormants générateur de surcoûts (le coût d'une impression à l'unité d'un livre de taille moyenne, avec une machine docutec de Xerox, est d'environ 30F).
Comme il est en général plus facile de travailler sur un document papier quand on en a véritablement besoin, et comme il est sans doute moins cher d'acheter un document que de l'imprimer soi-même, on peut penser que loin de cannibaliser l'édition papier, l'édition électronique, qui présente l'immense avantage de permettre aux documents d'être détectés par les moteurs de recherche, amènera de nouveaux clients pour l'édition papier
cela implique néanmoins qu'il soit possible de l'obtenir simplement et rapidement.
Evariste
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(Last update : Fri, 9 Feb 2007) |