Une
jeune entreprise à fort potentiel, qui vise à occuper dans des
délais très courts la place de leader sur son créneau, a
besoin de cadres expérimentés, notamment pour les fonctions
marketing et elle ne peut à l'évidence s'aligner sur les salaires
pratiqués par les entreprises déjà établies.
La solution qui a fait ses preuves dans les pays anglo-saxons pour tourner
cette difficulté est celle des stock options: le cadre ainsi
recruté est amené à accepter de voir son salaire
divisé par 2 ou 3 mais en contrepartie il reçoit des actions qui,
en cas de succès, lui permettent d'espérer faire fortune:
l'expérience récente a montré que dans une start-up ce
n'est nullement un salaire déguisé....
"c'est comme cela que nous avons réussi à faire venir le
directeur financier d'Adobe chez nous, son salaire était
inférieur de 40% à ce qu'il gagnait auparavant, mais le jour de
la vente de l'entreprise chacun a gagné bien davantage avec les stock
options que le montant des salaires cumulés depuis le début de
l'aventure: 12.000$ investis en stock options au départ de l'entreprises
ont rapporté 1,5 Million de dollars le jour du rachat" raconte Eric
Hautemont, un des 5 fondateurs de Raydream
de même Jim Barksdale , Pdg de Netscape, a quitté ATT et la côte est des Etats unis pour venir gagner 10 fois moins à Moutain View, Greg Maffei directeur financier de Microsoft est parti diriger Worldwide Fiber, Georges Shaheen à quitté la direction générale d'Andersen Consulting pour oser prendre le risque de la start-up Webvan |
Les Stock-options permettent en Californie non seulement de réunir l'équipe de départ mais aussi de payer les honoraires des avocats (c'est de cette manière que le cabinet Wilson, Sonsini, Goodrich et Rosati, qui a accompagné les premiers pas de Intel, Oracle ou Apple, est devenu si puissant, au point même de fonder son propre fonds de capital-risque).
De même la PME peut ainsi sans bourse délier s'attacher les services de consultants renommés, payer ses fournisseurs,...ou son propriétaire immobilier
"les stock-options sont un excellent moyen de lancer une entreprise sans le moindre capital" Alex Gonthier fondateur en Californie d'une start-up en train de développer une nouvelle technique pour payer de petits achats sur le Net sans utiliser de carte de crédit (interviewé par Michel Ktitareff ) |
Par ailleurs les plans de stock options sont un moyen de fidéliser les ingénieurs les plus doués
Eric Moreau
, Pdg d'Apogée communication (100MF
de CA, +50% par an) à Orsay, disait aux Echos à quel point un tel
plan lui manquait car son turn over de 7 à 8% était
extrêmement déstabilisant pour la conduite de son
développement
Cisco assure que c'est grâce à une politique de Stock Options particulièrement importante qu'il a réussi à limiter le turn over à 5% : 1$ investi il y a 4 ans en vaut 870 aujourd'hui, tant et si bien que la plupart des secrétaires sont millionnaires en dollars (Bill Finkelstein séminaire Aftel NY nov 98) Quant à Eric Monteil , Pdg d'Augeo (30 MF de CA, doublement annuel, spécialiste du knowledge management), il a décidé en partie pour cette raison de transférer sa R&D en Californie |
Enfin dernière vertu et non des moindres des stock options: ce sont elles qui permettent l'émergence de Business Angels. En effet lors de la réalisation du plan de stock options (introduction en bourse ou rachat), si la start-up a été un succès, les principaux acteurs de l'entreprise se trouvent avoir tout à la fois les moyens financiers et l'expérience industrielle indispensables au succès dans ce métier
Ce système paraît particulièrement vertueux : l'expérience de cette année a montré que "en cas de succès" n'est pas une clause de style et les managers des entreprises ne tirent bénéfice de ces dispositions que s'il y a eu une vraie création de valeur (dont ils récupèrent une partie). Dans ce cas tout le monde y gagne, au premier rang desquels les artisans de celui-ci, en cas de déboire, ceux qui ont pris le risque de la start-up en supportent personnellement les conséquences: parmi les exemples cités ci-dessus par exemple Georges Shaheen qui avait abandonné un salaire de 5M$ chez Andersen Consulting a tout perdu avec la déconfiture de Webvan (les mauvaises langues disent que de toute façon il aurait tout perdu en jouant la "sécurité" que représentait Andersen)
Il est regrettable qu'à la suite de détournements par des grands groupes pour contourner les règles fiscales (en en faisant des salaires déguisés) cette mesure fiscale ait été globalement abandonné dans notre pays.
Les "bons de créateurs d'entreprises", apportent une première réponse, techniquement interessante, mais certains leur reprochent leur manque de lisibilité notamment à l'international
Voir dans le dernier chapiter quelques suggestions pour développer cette activité essentielle à la création d'entreprises performantes voir page 415
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(Last update : Fri, 9 Feb 2007) |