[ Yolin | 2004 | Sommaire ]

6.2.1.1.1.3 la "3G" : UMTS et Edge, IMT 2000 et CDMA 1X

Le 29 janvier 1998 a été adoptée la norme l'option UMTS,(Universal Mobil Telecom System: 3G) d'IMT2000 (norme adoptée au niveau mondial), voir www.itu.int/imt ou www.umts-forum.org et), successeur de GSM : elle ambitionne de changer véritable changement les ordres de grandeur des capacité de transmission des mobiles (2 mégabps théorique, mais seulement aux alentours de 300kbps dans la pratique).

EDGE, technologie concurrente permet des débits légèrement plus élevé (384kbps théorique) mais implique l'immobilité du terminal pendant la transmission, ce qui est un handicap certain. HSCSD, moins cher est trop gourmand en ressources radio

Par ailleurs l'UMTS offre de nouvelles bandes de fréquences ce qui permet d'évacuer le spectre de la saturation des bandes de fréquence

Quelques problèmes nouveaux surgissent cependant avec ces nouvelles générations de "téléphones" : ceux-ci ont des puissances et des systèmes d'exploitation qui n'ont rien à envier aux micro-ordinateurs et s'ils héritent de leur puissance ils patissent en contrepartie aussi de leur fragilité ("plantages", virus, ...)

En France l'attribution des 2 premières licences ont eu lieu au printemps 2001, (au moment où l'Espagne et le Japon commençaient leurs premiers essais) t la troisième en 2002 pour une mise en service espérée fin 2003 (en Finlande les premières licences ont été attribuées dès 1999 et l'infrastructure des cellules est en place) espérons que ce retard ne sera pas trop pénalisant pour les entreprises développant des services, même si le développement est très sensiblement moins rapide que ce qui était prévu au départ www.art-telecom.fr/telecharge/listlch.htm#umts

Cette nouvelle technologie devrait offrir un véritable accès Internet nomade à haut débit (certains prévoient qu'à partir de fin 2003 il y aura plus de téléphones connectés que de microordinateurs,)

Les montants déraisonnables auxquels les opérateurs ont fait monter les enchères sur les licences dans la plupart des pays européens (plus de 30 milliards d'euros en Angleterre et plus de 50 en Allemagne), handicapent sérieusement leur capacité d'investissement car à ces sommes il faut ajouter l'investissement proprement dit évalué à 250 Milliards de dollars par Forrester Research

Sur ce plan il faut tout de même rappeler que dans les pays ou les licences ont atteint les prix les plus élevés (Allemagne et Grande Bretagne), le niveau de celles-ci est de la seule responsabilité des opérateurs que nul n'obligeait à monter si haut et est-ce à l'administration de savoir, mieux que les entreprises, les profits que celles-ci pourront tirer de l'exploitation de ces licences?(il en va de même pour la souscription à ce tarif au concours de beauté: d'ailleurs Bouyghes qui, lui, se sentait financièrement responsable a su décliner l'offre). il ne viendrait d'ailleurs à l'idée de personne de faire porter la responsabilité à d'autres qu'aux opérateurs pour les sommes démesurées payées dans cette même période pour acquérir des entreprise à l'étranger en payant même parfois en cash (rien que sur les acquisitions malheureuses de NTL et Mobilcom notre opérateur national à perdu 20 milliards de $... soit le double de sa propre capitalisation résiduelle en septembre 2002)

Certains objectent que stratégiquement elles étaient obligées d'acheter ces licences, mais c'est oublier que si un concurrent a payé un prix déraisonnable ceci ne peut que le conduire à la déconfiture ce qui permet in fine, éventuellement en rachetant ses actifs de payer le prix économiquement normal

En terme d'investissement, l'UMTS nécessite en effet 20 000 relais pour couvrir le territoire contre 7000 pour leGSM: les premiers contrats semblent montrer la prééminence de Nokia et Ericsson devant Nortel suivis de Motorola, Alcatel, Lucent et Siemens qui font figure d'outsiders. mais la compétence technique n'est pas seule à rentrer en ligne de compte: beaucoup d'opérateurs exangues privilégierons les fournisseurs capables de supporter le poids d'un substantiel crédit fournisseur (..."jusquà 150%, prenant ainsi leur part du cout des licences", les Echos, oct 2000), avec les transferts de risques d'insolvabilité que cela comporte et les équipementiers sont tous aujourd'hui dans des situations financières dramatiques).

Stéphane Lelux du cabinet Tactis www.tactis.fr souligne cependant que l'UMTS présente un atout stratégique essentiel dont personne ne parle mais qui est déterminant : il permet d'augmenter la bande de fréquence et par là même le nombre de clients raccordables alors que les réseaux approchent aujourd'hui de la saturation

La technologie annoncée par Nokia à l'été 2001 permettant de mutualiser les dépenses des opérateurs devrait permettre de réduire quelque peu la facture

Le 1er octobre 2001 NTT Docomo lançait commercialement l'UMTS (FOMA :Freedom of Mobile Multimedia Access) http://foma.nttdocomo.co.jp/english (384Kbps en descente et 64kbps en montée) disposant de fonctions "visioconférence" et courrier électronique: sa faible couverture, l'absence de nouveaux services, la durée très insuffisante de sa batterie et son prix, en bref "plus cher pour moins bien que la génération précédente", même dans un pays technophile, ne lui ont permis qu'un succès modéré :12 mois plus tard il ne compte encore que 150.000 clients, loin des objectifs initiaux car il a été complètement dépassé par ses rivaux J-Phone et KDDI qui ont su innover

Lancé en Avril 2002 le réseau 3G de KDDI (Au) offrant de nouveaux services (photos, clips video, géolocalisation, vidéo "rose",...) à prix cassés (terminaux 5 fois moins chers que DoCoMo : 85€), avec une durée des batteries 5 fois plus longue et avec une très large couverture du territoire, a par contre, malgré un débit 2,5 fois plus faible, connu un succès considérable avec 2 millions d'utilisateurs 5 mois après le lancement et une prévision de 7 millions un an après. Son option pour le CDMA 1X pour la 3G lui a permis de limiter son investissement à une évolution au niveau du logiciel, tout en réutilisant l'essentiel de son infrastructure 2G. Le lancement en décembre 2002 du réseau J-Phone (controlé par Vodaphone) avec des terminaux bi-mode (GSM-W-CDMA) offira surtout pour les professionnels une possibilité de se connecter dans tous les pays (roaming)

la Corée dont les test sont concluants devraient suivre rapidement car il a adopté comme KDDI le CDMA 2000 1x qui lui évite de réinvestir massivement dans les infrastructures comme devront le faire les Européens et NTT DoCoMo qui ont choisi l'option du W-CDMA (il en coutera 8 milliards de $ à ce dernier contre 1 à KDDI)

En France les premiers essais ont eu lieu à l'été 2001 et le véritable démarrage commercial est actuellement prévu au mieux fin 2003 (l'attribution des licences dans notre pays a donné lieu à de multiples contretemps car il est bien clair, comme le souligne Elie Cohen qu'il était difficile de fixer à la fois le prix, le nombre d'opérateurs et le cahier des charges ...) www.francetelecom.com/vfrance/direct_v3/journalistes/f_journalistes.htm

Mais surtout autre obstacle en vue pour l'UMTS est l'arrivée du WiFi, qui certes n'offre pas tous les atouts de l'UMTS sur le plan du nomadisme, mais qui offre des débits dix plus élevés pour des prix 1000 fois inférieurs. Le risque est que le WiFi prenne une partie du marché dans les parties les plus rentables, (va-t-on pour l'essentiel consulter son micro-ordinateur en marchant?) déséquilibrant ainsi un peu plus l'équilibre précaire de l'UMTS voir page 250. Déjà fin 2002 nous constations que dans bien des endroits à Paris il est possible de se connecter gratuitement en se raccordant à une des multiples stations de base existantes et le développement de la téléphonie IP pourrait encore réserver des surprises

le Gartner Group prévoit que 95% des téléphones portables seront connectables à Internet en 2004 (en 2002 déjà au Japon, 75% des abonnés au téléphone mobile (70 millions) sont déjà convertis à l'Internet mobile) mais la question est de savoir si ce sera par le WiFi ou par l'UMTS, certains n'hésitant plus à comparer l'UMTS Européen à Iridium

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(Last update : Fri, 9 Feb 2007)