Pour
la voix une qualité équivalente aux réseaux sous protocole
ATM devrait être atteinte avec l'augmentation de la bande passante
(comme c'est déjà le cas dans les Intranet disposant en
général de hauts débits)
En tout état de cause la quasi gratuité pour la voix ainsi
obtenue pourrait inciter certains à accepter une petite perte de
qualité (analogue à celle des téléphones portables
qui semblent avoir atteint un certain niveau d'acceptation par les utilisateurs)
Colin William patron de Level3, comme beaucoup d'économistes
américains (Forrester Research
www.forrester.com par
exemple, Chris Mines séminaire Aftel NY nov98)
prévoient d'ailleurs, après une phase de regroupement des
opérateurs historiques de télécommunication et
d'apogée de leurs résultats vers 2002, leur
désintégration entre :
Des marchés de gros et des marchés spot où
s'achètent et se vendent des minutes de télécommunication,
ont déjà fait leur apparition
www.band-x.com,
www.ratexchange.com,
www.arbinet.com
Finacor
, courtier en produits financiers a lancé
Finphone
pour le courtage de minutes.
Alain Beluche
, responsable
de cette nouvelle activité précisait récemment au Monde
"il n'y a pas encore de contrats standards ni de produits dérivés
pour acheter à terme de la capacité téléphoniques
pour spéculer à la hausse ou à la baisse des prix, mais ce
n'est qu'une question de temps". En 2000 la start-up néerlandaise
Interxion
s'est installée sur ce créneau à
Aubervilliers
Il existe même des endroits facilitant sur le plan technique ces transactions : Telehouse héberge sur 1000m²au centre de Paris des machines appartenant à la plupart des opérateurs présents en France: "toutes ces machines sont connectées, ce qui permet des échanges de minutes sans lignes spécialisées très coûteuses" James Shibduth directeur de Telehouse France, filiale d'un groupe qui opère déjà à Londres (60.000m²) et aux USA. "ce marché est apparu il y a 5 ans" précise Pierre-José Billotte , président de son concurrent Executive Telecom |
c'est ce domaine qui devrait voir éclore les nouvelles entreprises
Ces prévisions semblent être en voie de se réaliser quand on voit ATT, l'opérateur historique américain, qui après s'être séparé de ses laboratoires (Lucent, lui même aujourd'hui en grave difficulté avec une capitalisation divisée par 6 en un an) vient de décider d'éclater en 4 entreprises indépendante, l'ancienne "vache à lait", la téléphonie fixe, victime de l'Electronic Strategy Business, ayant en particulier un avenir très incertain. La situation de British télécom, évolue dans le même sens et la transformation progressive en holdings financières de France Télécom, Deutch Télécom et NTT participent de la même évolution. Quant à l'opérateur historique néerlandais, KPN, un commentateur employait à son propos une expression roumaine "la situation est bonne, mais pas désespérée"
(C'est la même évolution qui est prévisible pour l'électricité, l'eau, le gaz ou les banques)
Dans ce domaine, la voix qui ne croit que de quelques pourcents par an, alors que les autres applications connaissent une croissance de 10à15% par mois devrait être progressivement marginalisée (3% en 2005 d'après Ovum),
"le prix d'un simple coup de fil sera trop bas pour justifier une
facturation" Stephen Young Cabinet Ovum. Pour les
liaisons intercontinentales le trafic internet a dépassé le
trafic téléphonique en 1999, il semble l'avoir
dépassé sur l'ensemble des réseaux en 2000 (Datamonitor) "
à ce moment là, la voix depuis un poste fixe sera devenue
tellement marginale qu'elle sera gratuite" John Chambers, président
de Cisco
www.cisco.com.
Elle représentait encore en 1999 75% du chiffre d'affaire des opérateurs historiques |
Aussi pour rester compétitifs les opérateurs devront être capables de transporter à un coût compétitif des térabits de données. Ils ne vendront plus à la durée et à la distance mais au débit instantané disponible, au volume transporté et à la qualité de service.
Il leur reste, heureusement pour eux, encore quelques belles années pour s'adapter mais
"les prix baissent mais restent encore très largement au
dessus des coûts. Sur les grandes artères où il y aura
une véritable compétition ils pourraient chuter de 60 à
80% par an" Stephen Young Cabinet Ovum
Par ailleurs "la convergence des réseaux rend brutalement obsolète une grande partie des infrastructures existantes des opérateurs historiques" Hubert Tardieu directeur général de Sema group-Télécom, analyse confirmée par Gerald Thames patron de GTS "à service équivalent un réseau construit sur le modèle internet est 4 fois moins coûteux qu'un réseau traditionnel" Russel Daggat Pdg de Teledesic "Les opérateurs traditionnels se trouvent pris en porte-à-faux par des investissements élevés et des offres inadaptées, une opportunité stratégique apparaît pour les opérateurs qui s'appuient sur une unification autour d'IP" Rapport de Jean-François Abramatic http://mission-dti.inria.fr/index.html |
Ces trois types d'activité ayant des besoins en capitaux très différents (en volume comme en nature), nécessitant des profil de gestionnaires très dissemblables il paraît peu probable au yeux de certains analystes, qu'une fois la concurrence établie et les "rentes de situation" résorbées le modèle intégré actuel soit encore viable (d'autant plus qu'un client acceptera difficilement quand il aura le choix que son fournisseur soit également son concurrent, le mettant à la merci d'un manque de fair-play, qualité qui n'est pas toujours au rendez-vous dans les périodes où la survie est en jeu)
Aussi Level3 qui vise rien moins que 60% du marché des
communications longues distances se dit prêt à investir 10
milliard de dollars sur un réseau totalement IP permettant de
réduire de 50%, à très court terme, les coûts
facturés aux opérateurs, puis de casser à nouveau les prix
en 2001
De même Worldcom, Global Crossing, Teleglobe, GTS-Hermès, Equant, BT-ATT, Williams, Teligent, Winstar, Flag, GTE, Frontier, Viatel-Circe, IXG, Qwest associé à KPN, Iaxis, LD Com (groupe Dreyfus), Telia, Interoute... qui nourrissaient des ambitions de même nature et construisaient des réseaux IP intercontinentaux : les mouvements de concentration devraient continuer à se produire (comme le rachat de Eunet par MCI, lui même absorbé e 1998 par Worldcom lors d'une OPA de 30 Milliards de dollars, suivie en octobre 1999 par la plus importante OPE historique : le rachat de Sprint pour 129 Milliards de $ (bloquée depuis en raison de la réglementation anti trust) avant que Woldcom ne sombre lui-même dans une retentissante faillite frauduleuse, ou le rachat plus modeste, pour 5 Milliards de dollars, du réseau d'IBM par ATT) En France 2003 a vu la concentration se faire autour de LDCom (groupe Louis Dreyfus) qui a racheté nombre de sociétés (Squadran, Kertel, Belgacom France, Kaptech, 9Telecom, Jet Multimedia, Firstmark, Ventelo et T-System Siris,...) et dans une moindre mesure Interoute (famille Sandoz) |
Chacun d'entre eux prévoyait qu'il n'y aurait que trois ou quatre survivants au niveau mondial dans ce métier
l'année 2001 a déjà vu la faillite de Teligent et 2002 la faillite de flag, Global Crossing , KPNQwest et celle record de Worldcom avec un passif de plusieurs dizaines de milliards de $
Les récentes OPA et OPE ont mobilisé 600 Milliards de dollars depuis 1996, date de l'adoption du nouveau cadre réglementaire américain
Il est peu douteux qu'il en sortira à terme des réseaux plus performants et avec des structures de coût et de frais généraux nettement moins élevés que des opérateurs historiques comme ATT aux USA ou NTT au Japon, mais dans un premier temps les acquisitions financières faites pour atteindre la taille mondiale sans regarder le prix de celles-ci à conduit à des situations financières extrêmement tendues qui amènent les opérateurs à geler leurs investissements et à maintenir des tarifs anormalement élevés
La vitesse de réaction de ces nouveaux groupes est évidemment sans commune mesure avec celle des consortiums internationaux qui sont soumis à de délicates règles pour les prises de décision
Notons par ailleurs que British télécom a
annoncé la construction d'un réseau entièrement IP
(réalisation Nortel Networks à partir de la technologie Bay
Networks)...en Espagne, pour attaquer l'opérateur historique local :
cela lui permettra d'avoir un seul réseau voix et données au lieu
de 2
"d'ici 2 à 3 ans les réseaux n'auront plus d'éléments de commutation traditionnelle de circuit... notre objectif est de réduire par 10 dans les 5 ans les couts de transport" Pascal Debon, Nortel aux Echos le 1/3/00 |
Evariste
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