Ce n'est
plus le technicien enfermé dans son bunker, protégé par
des technologies complexes, et qui, involontairement, contribue à
rigidifier le fonctionnement de l'entreprise à travers des
"schémas directeurs" qui figent organisations dans leur passé en
reproduisant dans la programmation des procédures impossibles à
faire évoluer par la suite "traditionnellement le service
informatique était comme un pétrolier, difficile de virer de cap"
Nick Hughes DG de Interface
Désormais chaque responsable opérationnel peut prendre en main
les développements qui le concernent et l'interopérabilité
de la plupart des logiciels grâce à la standardisation
inhérente à l'Internet permet un développement
"biologique" en symbiose permanente avec l'organisation elle-même :
"Standards top down, developments bottom up" proclament à
l'unisson les grandes entreprises ayant fait d'internet leur système
nerveux
Le Directeur Informatique n'a bien souvent plus en outre à gérer
une "salle des machines" : l'informatique est largement distribuée et,
bien souvent, les moyens lourds (matériels comme logiciels) sont
sous-traités ("outsourcing" ou ASP
voir page188).
En outre dans une entreprise actuelle l'informatique n'est plus un coût
qu'il convient de réduire mais une opportunité à exploiter
L'entreprise a désormais besoin d'un manager
Pour marquer cette mutation, qui n'a rien de purement formelle, la plupart des
entreprises ont changé leur organisation et créé des
portes de DSI (directeurs des systèmes d'information) qui ne sont
d'ailleurs pas bien souvent issus de l'informatique mais plutôt de la
gestion ou du marketing, et qui font partie de l'état major
"leur rôle est de moins en moins celui d'un directeur des
opérations techniques et de plus en plus celui d'un acteur clé du
processus de décision"
Barry Wiegler
, directeur de
Sourcing Interests Group
interviewé par les Echos
Ceci ne veut pas dire bien évidemment que les entreprises n'aient plus
besoin de techniciens compétents notamment pour la gestion des
réseaux
Plus profondément encore un projet (un avion, un pont, une voiture,...),
ce n'est pas UNE entreprise, mais plusieurs centaines, "l'entreprise virtuelle"
qui collaborent en partageant les mêmes bases d'information et les
mêmes processus de conception, de production ou de logistique : ou est le
DSI de l'A380 ? Comment s'articule-t-il avec la centaine de DSI des entreprises
participantes ?
Le DSI, Directeur Des Systèmes D'information apparaît dans la
"Nouvelle organisation de l'Economie" comme un stratège en charge d'une
fonction clé de l'entreprise et donc nécessairement placé
directement au comité de direction.
Ce doit aussi être un meneur d'homme et un homme d'influence pour
conduire les nécessaires mutations dans lesquelles l'aspect technique
n'est pas premier. Il doit avoir des capacités diplomatiques car son
métier le conduit à toucher de près à
l'organisation du pouvoir (ce qui est particulièrement délicat
dans un pays latin ou la fidélité est plus reconnue que la
compétence)
Le DSI nouveau a donc toutes les qualités normalement exigées du
futur patron
le CIO de Boeing nous déclarait lors d'une mission à Chicago en
2002 "our business is 80% infomanagement and 20% physical process" :
Tous les coeurs de métier de l'entreprise sont maintenant
concernés par l'infomanagement qui ne se limite plus aux process de
gestion : DRH (KM, Télétravail,...), bureau d'étude (CAO),
la production (FAO), les achats (Sourcing, e-procurement), le commercial (CRM),
le SAV, l'intelligence économique, la prise de décision, et
l'intranet qui interconnecte toutes ces fonctions...
Evariste
©1996-2007
URL : http://www.evariste.org/new/index.html |
(Last update : Fri, 9 Feb 2007) |