[ Yolin | 2004 | Sommaire ]

5.2.3.10 Pour le "DSI" : du Service Informatique à la Stratégie de l'Information

Ce n'est plus le technicien enfermé dans son bunker, protégé par des technologies complexes, et qui, involontairement, contribue à rigidifier le fonctionnement de l'entreprise à travers des "schémas directeurs" qui figent organisations dans leur passé en reproduisant dans la programmation des procédures impossibles à faire évoluer par la suite "traditionnellement le service informatique était comme un pétrolier, difficile de virer de cap" Nick Hughes DG de Interface

Désormais chaque responsable opérationnel peut prendre en main les développements qui le concernent et l'interopérabilité de la plupart des logiciels grâce à la standardisation inhérente à l'Internet permet un développement "biologique" en symbiose permanente avec l'organisation elle-même : "Standards top down, developments bottom up" proclament à l'unisson les grandes entreprises ayant fait d'internet leur système nerveux

Le Directeur Informatique n'a bien souvent plus en outre à gérer une "salle des machines" : l'informatique est largement distribuée et, bien souvent, les moyens lourds (matériels comme logiciels) sont sous-traités ("outsourcing" ou ASP voir page188).

En outre dans une entreprise actuelle l'informatique n'est plus un coût qu'il convient de réduire mais une opportunité à exploiter

L'entreprise a désormais besoin d'un manager

le CIO de Boeing nous déclarait lors d'une mission à Chicago en 2002 "our business is 80% infomanagement and 20% physical process" : Tous les coeurs de métier de l'entreprise sont maintenant concernés par l'infomanagement qui ne se limite plus aux process de gestion : DRH (KM, Télétravail,...), bureau d'étude (CAO), la production (FAO), les achats (Sourcing, e-procurement), le commercial (CRM), le SAV, l'intelligence économique, la prise de décision, et l'intranet qui interconnecte toutes ces fonctions...

Pour marquer cette mutation, qui n'a rien de purement formelle, la plupart des entreprises ont changé leur organisation et créé des portes de DSI (directeurs des systèmes d'information) qui ne sont d'ailleurs pas bien souvent issus de l'informatique mais plutôt de la gestion ou du marketing, et qui font partie de l'état major

"leur rôle est de moins en moins celui d'un directeur des opérations techniques et de plus en plus celui d'un acteur clé du processus de décision" Barry Wiegler , directeur de Sourcing Interests Group interviewé par les Echos

Ceci ne veut pas dire bien évidemment que les entreprises n'aient plus besoin de techniciens compétents notamment pour la gestion des réseaux

Plus profondément encore un projet (un avion, un pont, une voiture,...), ce n'est pas UNE entreprise, mais plusieurs centaines, "l'entreprise virtuelle" qui collaborent en partageant les mêmes bases d'information et les mêmes processus de conception, de production ou de logistique : ou est le DSI de l'A380 ? Comment s'articule-t-il avec la centaine de DSI des entreprises participantes ?

Le DSI, Directeur Des Systèmes D'information apparaît dans la "Nouvelle organisation de l'Economie" comme un stratège en charge d'une fonction clé de l'entreprise et donc nécessairement placé directement au comité de direction.

Ce doit aussi être un meneur d'homme et un homme d'influence pour conduire les nécessaires mutations dans lesquelles l'aspect technique n'est pas premier. Il doit avoir des capacités diplomatiques car son métier le conduit à toucher de près à l'organisation du pouvoir (ce qui est particulièrement délicat dans un pays latin ou la fidélité est plus reconnue que la compétence)

Le DSI nouveau a donc toutes les qualités normalement exigées du futur patron

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(Last update : Fri, 9 Feb 2007)