Avec la
mondialisation les entreprises se recentrent sur leur coeur de métier et
sous-traitent (ou achètent) une part de plus en plus importante de leur
production (70% par exemple pour Renault ou Dassault). Leur
compétitivité repose donc chaque jour davantage sur leurs
achats, vecteur d'innovation, de qualité et de
"compétitivité prix"
voir page 190
Il est communément admis qu'économiser 1$ d'Achat équivaut
à augmenter ses Ventes de 20$ (sans pour autant avoir à baisser
ses prix). AMR Research estime que les économies
potentielles sur les achats est de 15 à 25%
Il convient donc de rechercher de nouveaux fournisseurs à travers le
monde le "sourcing" (en ayant des garanties sur leur sérieux tant
sur le plan technique que financier) et de les mettre en concurrence pour
obtenir les meilleurs prix
Inversement pour le producteur il s'agit de trouver de nouveaux clients au delà des frontières connues sans avoir à financer des coûts exorbitants de démarchage
2003 : Carrefour achète au travers du Global
Sourcing 15.000 produits à 1500 fournisseurs dans 65 pays.
En 2002 70% du chiffre d'affaire de la place de marché GNX correspond à son activité de sourcing (qui ont généré 4G de transactions) mais 70% de ses ressources financières sont consacrées en 2003 à créer de nouveaux services liés à la chaine logistique qui a réussi à faire baisser de 18% les frais de transport routiers en Espagne ou de 50% le traitement des déchets en Corée. les enchères inversées ont généré 1,3 Milliards d'Euros d'achats "( Antoine Boudet , les Echos 13 mars 2003) |
Bien évidemment le type de service déterminant dépend de la nature des achats:
Les carrefour d'affaires trouveront sans doute une large part de leurs revenus dans de multiples services à valeur ajoutée à coté des abonnements et des commissions sur transaction. Notons en particulier les services dans le domaine de l'assurance (Coface @rating par exemple), du financement (Citigroup propose avec FinancialSettlementMatrix.com une panoplie de services financiers et une chambre de compensation), de la logistique, de la documentation, des études économiques, de la formation ou des bourses d'emploi
Tous ces éléments ont conduit progressivement à l'émergences d'intermédiaires prenant en charge les uns ou les autres de ces aspects (voir le § précédent): Elles ont souvent pris le nom de "places de marché électronique" mais parfois, surtout lorsque l'effet de mode a été passé ces différents services ont été offerts sous des noms différents : par exemple certaine entreprises ont développé des "catalogues électroniques" agglomérant de nombreux catalogues d'entreprises et en les intégrant dans les ERP des acheteurs et fournissant ainsi la fonction "sourcing" qui est une des éléments clé d'une market-place
En 2000 ce fut l'explosion des initiatives: chaque secteur professionnel a vu émerger plusieurs Market Places (ou services équivalents), parfois plus d'une dizaine (aux US on en comptait 1275 en aout 2000 (Deloitte & touche) et on en attendait plusieurs milliers): Forrester Research estimait en 2001 que d'ici 2005 les flux transitant par celles-ci représenteront 2.500 milliards de dollars, mais avec seulement ... 50 survivants
Après cette phase d'émergence il paraît très vraisemblable que les prochaines années verrons une concentration de ces entreprises autour des concepts les plus adaptés et des intermédiaires les plus crédibles
La réduction moyenne des coûts attendus pour les achats est de 10 à 20% (2 à 5% pour les "commodités", jusqu'à 80% pour des équipements spéciaux) reste à définir le partage de ces marges entre les acteurs
en 2000 General Electric a par exemple réalisé 234M$
d'économies sur un volume d'achat de 2,1 Milliards de dollars et, sur la
plateforme Covisint, encore en cours de développement Ford affiche 70M$
d'économies (il en attend 350M$ en 2001)
United Technologies utilise la place de marché Freemarkets.com et annonce avoir deja enregistre des economies de l'ordre de 900 millions de dollars en 2001 et envisage pour l'annee prochaine une reduction du cout de ses approvisionnements de 1,2 milliards www.nytimes.com/2001/09/26/technology/ebusiness/26TREA.html Freemarkets, www.freemarkets.com créé en 1995 une des plus ancienne place de marché généraliste estime que sur un flux d'achat de 30 Milliards de dollards qui a transité chez elle, ses clients ont éconnomisé 6 Milliards de $. Elle considère que sa part de marché dans les achats généraux est de 81%. Après l'effondrement des bourses elle est encore valorisée 1 Milliard de $ en 2002 |
Cette évolution s'est toutefois réalisée à une vitesse telle que l'on peut parfois avoir des doutes sur la solidité de certains projets dans un domaine aussi complexe et ou les sommes en jeu dépassent souvent la centaine de milliards de dollars, les "mammouths" se comptent par dizaines et les PME par dizaines de milliers. Il n'est pas impossible que le syndrome du "first mover", le premier qui prend l'initiative rafle tout, ait conduit à annoncer l'ouverture de services encore imparfaitement ficelés
Ces Market Places concernent au premier chef les PME car il n'est pas besoin d'être grand clerc pour comprendre que, par exemple parmi les 70.000 fournisseurs prévus sur Global Net Exchange il n'y aura pas que des gros industriels. Elle pourront soit utiliser ces nouveaux moyens réduisant les coûts d'approche et les aléas quant à la solidité des nouveaux partenaires pour assurer leur développement, soit elles pourront être balayés par des concurrents dont elles n'avaient jusqu'alors même pas entendu parler. Il convient de ne pas prendre de retard pour entamer cette réflexion stratégique
une enquête du Centre de Recherche Automobile du Michigan montre que 77% des équipementiers de rang 1 s'attendent à des fusions de leurs fournisseurs |
C'est aussi un extraordinaire outil d'intelligence économique permettant de voir les secteurs qui se développent et les opportunités d'affaire, la compétitivité de son entreprise. cela peut conduire à des réorientations stratégiques (les marchés ont toujours joué un rôle dans les échanges d'informations et d'idées)
Les Echos citaient le cas de Turner Technologies qui a radicalement transformé son activité pour devenir marchand d'équipement de laboratoire après avoir participé incidemment à une vente aux enchères de produits de ce type sur un des marchés de Vertical Net |
Des éditeurs de logiciels et des intégrateurs se sont spécialisées sur le développement de "plates-formes techniques" permettant une mise en oeuvre rapide de ces places de marché
Un site MP coûte entre 1M$ pour le plus modeste et 250M$ pour le plus ambitieux (comme Transora: 238M$)
Evariste
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(Last update : Fri, 9 Feb 2007) |