Il
s'agit là de la présentation de l'entreprise par une page
hébergée sur un serveur externe (avec lequel la communication ne
se fait parfois encore que par fax par souci de maîtrise de
l'information!!)
une start-up que nous avons rencontré paient les pigistes qui réalisent ces site 300F par site, considérant qu'ils pouvaient en réaliser 3 par jour (temps de travail nécessaire, prise de photo comprises, 1à 3h). le temps nécessaire pour élaborer le devis préalable étant supérieur à celui de réalisation du site, la technique de vente adoptée est celle des "photographes de plage" : le site est gratuitement mis sur le Web et seules les prestations de personnalisation ultérieures sont facturées |
attention ce type de site est couramment facturé par des "chasseurs de pigeons" abusant de l'ignorance des PME à des tarif de plusieurs dizaines de milliers de Francs, l'essentiel de la dépense pour le prestataire étant de convaincre le client qu'il ne peut pas être "absent du web"
En fait, ce que l'on remarque aujourd'hui, ce n'est pas la présence sur Internet mais l'absence. Aujourd'hui, comme tout le monde fait des recherches grâce à Internet, le fait de ne pas avoir de site peut faire penser que l'entreprise n'existe plus. On notera enfin qu'un tel site est très peu coûteux. Daniel Chabbert , Cybersite de Saint Etienne |
"Pendant des années, les marques ne se sont pas intéressées aux noms de domaine. Aujourd'hui, elles se réveillent et doivent aller au tribunal pour gagner contre les particuliers. Ça va leur prendre dix ans" rappelle Sébastien Canevet, juriste spécialiste du droit des nouvelles technologies
Alta Vista, pourtant entreprise avertie, n'avait pas
acheté toutes les déclinaisons de son nom et a vu
apparaître un site "spécialisé" pour adulte vers lequel
certains de ses clients étaient susceptibles de se fourvoyer : pour
éviter de regrettables erreurs d'orientation elle a dû racheter
www.altavista.com au prix
fort : 3,3 millions de dollars !
La même mésaventure est arrivée en 2001 à France2 www.france2.com et France3, achetés par un Russe et revendu à un Coréen HANGANG Systems,Inc qui produit sous ces deux adresses le même site pornographique. Pour récupérer ces noms de domaine le service public a engagé une procédure qui promet d'être longue et coûteuse. De même pour l'institut Rexecode qui est tombé dans le piège du ".asso.fr" : les moteurs de recherche vous envoient vers www.rexecode.com qui a su se faire mieux référencer que l'original! Ebay qui n'avait déposé que ebay.com a vu ebay.fr acheté par son concurrent ibazar, son concurrent (ce qui soit dit en passant laisse pantois quand l'Afnic met en avant la "rigueur"de sa politique de nommage, d'autant plus que cette même vénérable institution a attribué abcool.fr a perenoel.fr, concurrent l'abcool.com, sous prétexte que la marque déposée était "abcool.com et non abcool!!) La situation a été réglée au prix fort: le rachat de ibazar par ebay De même la petite histoire dit que le Vice-Président des Etats-Unis a dû racheter Gore2000 qu'un auditeur averti avait acheté dès la fin de son discours-programme et n'a jamais pu reprendre le contrôle de Al-Gore.com! l'an dernier le premier Ministre Irlandais s'est vu proposer de racheter son_nom.com, utilisé pour un site "adulte" pour 1 M$ et 5 ans après la même déconvenue est arrivée à de célèbres hommes politiques français qui se croyaient "branchés un étudiant allemand utilise le nom de domaine www.verteidigungsministerium.de (ministère de la défense) pour expliquer à ses visiteurs comment échapper au service militaire et devenir objecteur de conscience. Amaury Sport Organisationsociété gestionnaire du tour de France, a du batailler pendant 2 ans pour récupérer en 1998 www.Tourdefrance.com qui avait été acheté par un américain McDonnald et Rolex ont également du payer le prix fort pour racheter leur nom Elysee.com, matignon.com et whitehouse.com ne correspondent guère à ce à quoi on pourrait s'attendre Pour les dernières présidentielles la plupart des noms imaginables avaient été déposés et leur cote aux enchères (entre 3000 et 250 000F) est une forme de sondage de popularité. Certains hommes politiques sont "hors marché" car ils ont pris la précaution d'acheter toutes les variantes de leur nom (Le Monde19 avril 2000) |
Il ne faut pas non plus oublier de renouveler sa concession car un nom de domaine ne vous est attribué que pour 1 ou 2 ans et des cybersquatters guettent
MSN, portail de Microsoft avait eu un trou de
mémoire et n'a du qu'a la présence d'esprit d'un de ses "fan" de
ne pas tomber dans des mains hostiles (Les Echos 28/6/00)
L'entreprise Barnett a décidé de changer le nom de son site www.barnett-world.com en www.barnettsports.com et elle a abandonné son ancien domaine vers lequel pointaient de nombreux sites ... et ses catalogues papier. Bien entendu des cybersquatters s'en sont tout de suite emparés et aujourd'hui cette adresse est en déshérence Amaury Sport Organisation à qui l'expérience de 1998 n'a pas servi, n'a pas eu cette chance, il a oublié de renouveler www.Tourdefrance.com dans les délais nécessaires et un certain M. Garcia, Cybersquatter professionnel qui avait déjà acheté dior.net et dior.com fcbayern.com et Audi.net, s'en est emparé le 26 septembre 2000. C'est aujourd'hui un site pour adulte en langue allemande qui bénéficie des "favoris" des adeptes de la petite reine. Tourdefrance.net appartient lui à TRB Systems, une société américaine basée dans le New Jersey et Tourdefrance.org a été déposé par une association sportive... du Sri Lanka. La directrice juridique d'ASO dit ne pas se faire de soucis car France2 a gagné son procès ... elle oublie simplement que la décision n'est pas executoire en Corée et à l'heure ou ces lignes sont écrites la visite du site ne laisse pas de doute sur ce point |
Le rachat par des cybersquatters aux aguets des noms non renouvelés, le jour même de la date d'expiration, et le renvoi de ces adresses sur des sites pour adulte, installés dans des pays ou la justice reste une notion théorique, sont maintenant de pratique très courante: c'est une forme de racket face auquel une PME est aujourd'hui sans défense |
Enfin il
faut acheter toutes les variantes possibles du nom de l'entreprise et de ses
marques y compris avec les fautes d'orthographe (jean-pierre,
jean_pierre, jeanpierre, jean-piere,...) car sinon des cybersquatters
spécialisés ne manqueront pas de "cerner" le site principal et de
détourner les visiteurs : Le "cyberscam" consiste à
déposer des noms de domaine proches de ceux de sites "légaux" de
façon à récupérer les erreurs de frappe des
adresses de site Web
Les récentes décisions de justice tendent à donner raison aux propriétaires légitimes de la marque mais
D'autres mésaventures sont encore possibles : une
célèbre production de biscuits américains a vu
naître un site à son nom qui avait les apparences d'un site
officiel et qui était en fait animé par un consommateur
mécontent : autant dire qu'après avoir parcouru le site toute
envie de consommer les biscuits de cette marque vous était
définitivement passée.(exemple cité par William
Comcowich d'Ultitech séminaire Aftel NY 98)
De même cogema.org avait été acheté par Greenpeace en juillet 2000, la Cogema n'a obtenu un arbitrage en sa faveur de l'OMPI que mi 2001 |
Selon une étude de Cybermark (www.cybermark.org), en France seuls 6,5 % des noms de domaine en ".com" appartiennent à la société propriétaire du nom, 86 % ont été déposés par d'autres sociétés (souvent distributeurs dans des pays ou acheter le nom est un réflexe) et 7,5 % à des spécialistes connus de la contrefaçon ou de la spéculation ("cybersquatters") et ZDNet de son côté indique que 34,5 % des 25 millions des noms d'entreprises françaises sont déjà enregistrées en .com.. |
Cette
étude a en outre montré que les sites qui s'étaient fait
voler leur nom en .com et qui l'ont récupéré ont vu leur
chiffre d'affaire sur Internetmultiplié par 2 à 5
Dans le domaine du vin par exemple une soixantaine d'appellations
contrôlées (comme château-du-pape.com) ont
déjà été piratées et sont
proposés à la revente (on parle de sommes de 200.000F) et les
fédérations de producteurs vont créer une association
pour essayer de les récupérer.
Bien entendu le cours des noms de domaine génériques
recherché par les portails, a atteint des sommets pendant la
"bulle"(bizness.com, loan.com,... se négocient plusieurs millions de $:
business.com s'est vendu 7,5M$ et Peter Littke a refusé 50MF pour
ebuy.com)
Récupérer son nom devant les tribunaux n'est pas toujours
possible et c'est une procédure toujours longue et coûteuse
Porsche a déjà engagé 138 procès
pour utilisation des marques dont il est propriétaire dont 50 seulement
se sont conclus par des accords amiables dont on ignore les conditions, les
autres suivant leur cours après un premier rejet de sa plainte par une
cour de justice de virginie source ZDNet
Miele a perdu son arbitrage devant l'OMPI et n'a pu récupérer Miele.net, de même pour le Wall Street Journal qui ne pourra empêcher les sites d'intégrer WSJ dans leur nom et pour les laboratoires Garnier car Jacques Garnier a été plus rapide que le prestigieux mais peu réactif laboratoire Panavision a du aller en appel pour mettre en échec le sieur Dennis Troeppen qui voulait lui revendre panavision.com pour 13.000$ (AP). Armani.com échappe à Giorgio Armani L'OMPI a reconnu le droit à un graphiste canadien, Anand Ramnath Mani (AR Mani), de conserver un nom de domaine qu'il avait enregsitré en 1995. www.journaldunet.com/0108/010807armani.shtm |
Nous
ne saurions donc trop recommander d'effectuer de toute urgence cet
investissement de précaution.
Nous ne saurions trop recommander non plus si vous créez un nouveau produit ou une nouvelle marque de vous assurer que le nom de domaine correspondant en ".com" est libre et de l'acheter de suite AVANT même de le déposer à l'Inpi (Attention: le simple fait de s'assurer qu'un nom est libre peut alerter un cybersquatter qui risque de l'acheter avant vous, la consultation et la réservation doit être fait dans la même session) |
Les
groupes puissants ne sont pas à l'abri de ces désagrément,
et tout particulièrement les Français qui ont pris conscience
plus tardivement de ces enjeux (il se crée un nom de domaine en .com
toutes les 5 secondes)
L'opérateur Orange, filiale de France Telecom a acheté en novembre 2000 le nom de domaine orange.com à une entreprise américaine du Maryland, Orange Technologies, pour un montant qui "a été « significativement moins importante » que 5 millions de dollars" dixit l'entreprise Vivendi a du par 2 fois mettre la main à la poche pour racheter le nom de son ex-futur grand portail vizavi: 24MF à un web bar parisien pour vis@vis et une somme non rendue publique pour une association Alsacienne qui avait déposé Vizavi.com et Thales (ex-Thomson-Csf n'a pu racheter son nom et doit se contenter de www.thalesgroup.com ... |
Comme l'on pouvait s'y attendre cette ressource rare a donné lieu à l'émergence d'un marché et même de places de marché, comme www.Markbox.com de la société Apanage http://www.apanage.com , destinés à rapprocher des entreprises à la recherche de noms et "d'investisseurs" qui avaient su anticiper
Evariste
©1996-2007
URL : http://www.evariste.org/new/index.html |
(Last update : Fri, 9 Feb 2007) |