8,5
millions de terminaux (dont 2,5 d'émulateurs sur PC), 14 000
services, 15 millions d'utilisateurs
Les Français ont depuis 20 ans l'habitude de taper sur un clavier pour
trouver une information, en la payant, ou pour acheter un produit. Aujourd'hui
les plus gros utilisateurs du minitel sont aussi ceux qui ont été
les plus gros utilisateurs d'internet
Le chiffre d'affaire du commerce en ligne représentait dès 1996
12,6 milliards de F (3,1 pour les éditeurs, 1,5 pour les
facturations directes et 8 pour la VPC sans compter les 3,2 pour France
Télécom) soit un chiffre nettement supérieur à ce
qu'il était sur internet pour le monde entier (depuis ce chiffre est
resté relativement stable alors que nous avons vu que sur Internet il
croît de façon exponentielle).
Henri de Maublanc
président de l'Aftel se scandalisait qu'un accès
Télétel soit facturé 100 fois plus cher qu'un nom de
domaine internet
Quant au trafic il poursuit sa légère baisse : -3% en
1997, -4,1% en 1998, baisse compensée par une hausse de tarif
significative : +11%en 2 ans, politique tarifaire classique pour des
produits en fin de vie ou il convient de profiter de l'inertie des
habitudes pour obtenir le rendement optimal auprès de clients qui
hésitent avant de basculer, c'est dans le domaine du marketing la phase
qui suit période dite "vache à lait" : c'est celle
où on mange la viande :
2002 : le Minitel est toujours là, et en pleine forme : le
parc n'a décru d'un an sur l'autre que de 3,2 millions à 3,1
(médiamétrie-France Télécom)
http://www.emmanuellerichard.com/Articles/Scan2001/Libe_Minitel.htm
"Cette année, son audience sera en hausse", affirme
Vincent Barnaud
, directeur commercial des activités Kiosques chez France
Télécom. Et, pied de nez à l'histoire, des stars de
l'internet comme Yahoo, devant le retard de notre migration vers Internet ont
ouvert le 36 15 Yahoo
Certes, le parc de minitels continue de fondre (-250 000 par an). Mais
I-Minitel permet aujourd'hui aux internautes une consultation facile et
à grande vitesse les services télématiques(500 000
téléchargements du logiciel depuis l'an dernier, 250 000
utilisateurs par mois), selon Vincent Barnaud. Si bien que le nombre des
minitélistes potentiels reste supérieur à celui des
internautes : 15 millions de Français ont accès aux services
télématiques chez eux ou au travail, contre 9 millions pour
l'Internet.
"Il y a encore dix-huit mois, on nous demandait quand France
Télécom comptait arrêter le Minitel : Aujourd'hui c'est
clair : non seulement nous n'arrêtons pas, mais nous continuons
d'investir, "en 1997, France Télécom avait décidé
de ne plus communiquer sur le Minitel mais la situation a changé et avec
Wanadoo plus personne n'a de doute sur notre engagement dans l'Internet"
Bien sûr, personne ne pense a un retour en force de l'ancêtre, si
peu multimédia et si onéreux à l'usage. Le trafic Minitel
est en baisse continue depuis 1993, et le temps de connexion devrait encore
chuter de 15 % cette année.
Chez France Télécom, on constate simplement que "le monde se
fragmente" entre PC, télé interactive, portables, Minitel, et
qu'"il est plein d'incertitudes". En particulier, le Web peine à se
trouver un modèle de revenus. Du coup l'opérateur propose
à ceux qui ont lourdement investi dans des contenus web des formules de
"multiaccès", c'est-à-dire des débouchés sur tous
les types d'écran. Depuis un an, avec d'autres éditeurs (Jet
Multimédia, Wokup), il propose un service baptisé "
Et Hop Minitel
" qui reformate automatiquement les contenus web pour le bon vieux
Minitel.
C'est ainsi que Yahoo propose aux étudiants de relever leur mail sur
Minitel quand ils passent les vacances chez Mamie, plus souvent
télématisée qu'internétisée. "On ne se fera
sans doute pas beaucoup d'argent avec ça, l'important est de trouver des
gens qui auront envie de continuer avec nous sur le Web", confie-t-on chez
Yahoo. Chapitre.com vend ses livres aux minitélistes, Boursorama ses
informations financières, le Quid ses données sur les communes de
France. Aufeminin, Jobfinance, Immopratique, etc. sont aussi venus explorer ces
terres low-tech. "Plus que le modèle économique de la
télématique (paiement à la durée avec le
système de "kiosque"), c'est l'environnement de confiance propre au
Minitel qui séduit. Le commerce électronique y est à
l'abri des pirates", dit Vincent Barnaud.
Promesse. France Télécom évalue le "commerce
télématique" à 12 milliards de francs (1,9 milliard
d'euros), dont 4,5 milliards en chiffre d'affaires de connexion (3 milliards
étant reversés aux éditeurs de service). Le cabinet
Jupiter MMXI compte différemment, puisqu'il vient d'estimer à
seulement 712 millions de francs (108 millions d'euros) le montant des
transactions effectuées via Minitel en 2001, contre 1,6 milliard pour
l'Internet. Le Minitel ne pourrait s'offrir un tel pied de nez à
l'histoire si l'Internet avait tenu ses promesses en termes de facilité
d'accès et de sécurité côté utilisateurs, et
de rentabilité côté fournisseurs de service.