Il est
également compréhensible qu'en l'absence de contraintes
l'opérateur en situation de monopole de fait se limite à des
offres très bridées (limitation du débit et surtout de
la bande montante pour empêcher l'installation de serveurs à
domicile) afin de ne pas concurrencer inutilement les lignes louées qui
représentent aujourd'hui un précieux pactole. (les britaniques
parlent de "cash cow")
Les débits proposés aujourd'hui se limitent à quelques
centaines de Ko alors que Jo Cornu d'Alcatel rappellait le 5 décembre
2002, à l'occasion du projet "télévision sur ADSL",
que"70% de la population peut disposer sans problème de 5,5 Mbps et
qu'avec ce débit il est possible de s'offrir simultanément le
téléphone, l'internet à haut débit et une chaine de
télévision de haute définition"MPEG2" Patrick
Laurencier de Lucent rajoute "dans 2 ans, avec la compression offerte par
le nouveau standard Mpeg4, c'est 3 ou 4 chaines supplémentaires qui
seront disponibles"
Les internautes japonais bénéficient d'un ADSL non
bridé :la plupart des fournisseurs d'acces commercialisent une offre
a 8 Mbps pour un cout mensuel situe entre 17 et 25 euros et
à 20 Mbps début 2003 A terme, l'XDSL permet de monter
jusquà 80Mbps sur la ligne téléphonique classique (VDSL)
Si cette situation se poursuit ce serait au premier degré une nouvelle
pénalisation pour nos PME, et au second degré une nouvelle source
de retard pour le développement du marché national, et donc de
nos entreprises, et il y malheureusement tout lieu de croire que cette
situation se perennisera: les achats insensés à l'international
(songeons que le seul "sinistre" Mobilcom en Allemagne est
déjà estimé à plus de 10 milliards de
dollars) et le montant gigantesque de dettes qui en résultent ne
peuventt que conduire l'opérateur à continuer à pressurer
le marché national pour afficher une flatteuse rentabilité de
l'exploitation malgré des sureffectifs estimés à plusieurs
dizaines de milliers de personnes afin de pouvoir faire face aux
échéances ... et comme le principal compétiteur a connu
avec Vivendi des déboires similaires on ne peut pas être
très optimiste
L'Electronic Business Group qui rassemble les plus grandes entreprises
françaises soulignait mi-2002 "les adhérents de l'EBG
innovent largement mais, sans haut débit ils sont obligés de
chercher des terrains d'expérimentation en dehors et aux dépens
du territoire national, France Télécom multiplie les tracasseries
pour freiner le dégroupage. Tout nouvel entrant risque de devoir
affronter une mauvaise volonté, qui peut rapidement ressembler à
une grève perlée... et il est à craindre qu'une fois le
marché dominé par un opérateur les autres risquent d'avoir
grand peine à l'attaquer"'
Cette situation catastrophique explique sans doute les critiques des
opérateurs alternatifs sur l'Autorité de régulation qui,
delà du verbe (encore plusieurs mises en demeure engagées en
2002), ferait preuve d'une très grande clémence en utilisant
que de façon très parcimonieuse son pouvoir (devoir?) de
sanction (Bruxelle a entamé en mars 2002 des procédures
d'infraction sur ce plan à l'égard de notre pays pour n'avoir pas
su contraindre l'opérateur historique à respecter les
règles de la concurrence) et calculerait la façon "large" le
coût du service universel (d'ailleurs en partie invalidé en
décembre 2001 par la Cour de justice Européenne à la suite
de la plainte de leur association, l'Afors ce qui conduit à en diviser
l'évaluation du cout par trois!). l'ART admet d'ailleurs "ne pouvoir
ignorer les difficultés financières de l'opérateur
public" (les Echos, le 10 juillet 2002)
"tant que les opérateurs historiques verrouilleront leur
marché domestique, ils vivront bien chez eux et mal en dehors de leurs
frontière.... Pour l'instant hormis en Grande Bretagne, les
régulateurs européens n'ont pas brillé par leur
agressivité vis-à-vis de l'opérateur historique"
Philippe Escande, les Echos, 27 mars 2002
lors de la condamnation en appel de l'opérateur historique, à la
suite d'une plainte de free (qui affiche un objectif de moins de 20€ pour
son tarif d'abonnement), la cour d'appel de Paris relève dans son
jugement "Les moyens soutenus par France Télécom sont mal
fondés... En réalité France Télécom tente de
contrarier l'action d'un nouvel opérateur venant d'être mis en
mesure de présenter une offre concurentielle sur le
marché"
Notons, relation de cause à effet?, que British
télécom est le seul opérateur historique a avoir
traversé la crise sans dommage en s'abstenant de prendre des risques
qu'il n'était pas en mesure d'assumer. de plus n'étant pas
engagé dans l'UMTS il est plus libre de jouer la carte du WiFi...
Evariste
©1996-2007
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(Last update : Fri, 9 Feb 2007) |