Ministère de l?Economie, des Finances et de l?Industrie
Jean-Michel YOLIN
Table des matières
Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie
Ministère délégué
à l'Industrie
Conseil Général des |
Conseil Général des |
Mines |
Technologies de l'Information |
Internet et Entreprise
mirages et opportunités ?
Pour un plan d'action
Contribution à l'analyse de l'économie de l'Internet
Rapport de la Mission conduite par
Jean-Michel YOLIN, Ingénieur Général des Mines
avec
Jean-Claude Merlin, Ingénieur Général des
Télécommunications
Christian Scherer Ingénieur Général des Mines
Grégoire Postel-Vinay Ingénieur en Chef des Mines
Mise à jour 1er janvier 2003
Préambule.
Ce rapport 2003 est la septième édition depuis la première
demande du Ministre, en 1997 nous chargeant
L'année 2002, amplifiant le mouvement amorcé en 2001 a
été l'année des paradoxes avec une divergence
totale entre le "monde réel" et le "monde financier" :
v de contribuer à la réflexion sur les actions à conduire
notamment au profit des PME.
La nouvelle économie poursuit son développement rapide mais loin
des feux de la rampe : c'est au coeur des entreprises qu'elle apporte ses
mutations
· Un effondrement boursier des entreprises du secteur lié
aux télécom et au commerce électronique qui paient les
excès des 2 années précédentes: excès de la
spéculation, excès de certains investissements, excès des
acquisitions
Il apparaît aujourd'hui clairement qu'Internet ce n'est ni du contenu,
ni du contenant (ce n'est ni un "média" ni des télécom
et encore moins une synergie entre ces deux métiers profondément
différents), ni pour l'essentiel de la technologie, ni de la
communication, ni de l'information (dans NTIC, seul N est à conserver!),
que les sites web et le commerce électronique ne sont qu'une infime
partie du problème, qu'Internet, outil extrêmement puissant et qui
fera la différence dans la compétition n'est pas pour autant un
"gri-gri" qui dispenserait d'avoir un vrai métier avec des vrais
produits ou services, avec des vrais clients et un vrai compte d'exploitation
Internet est un outil de réseau, l'outil des transactions qui
transmet des instructions opérationnelles autant que des informations.
Il change en profondeur l'organisation des entreprises et permet des gains
considérables en écrasant les coûts: couts
administratifs permettant un redéploiement du personnel vers les
clients, coûts d'achat, coûts de formation, coût du SAV et
augmentation de son efficacité, en limitant les stocks et
en cours et donc les besoins de capitaux pour opérer une
entreprise, en réduisant temps et coût de conception d'un
nouveau produit, en donnant les moyens d'un suivi logistique performant
et en assurant aux "nomades" une connection à ce réseau
aussi efficace qu'aux sédentaires
C'est un outil de compétivité de flexibilité et de
réactivité: c'est en fait le nouveau système
nerveux de nos entreprises: son appropriation n'est ni un
problème technique, ni financier, mais culturel (organisation
autour de la satisfaction du client) et organisationnel (accent sur un
fonctionnement en réseau autour de projets avec un déplacement
fort des mécanismes de pouvoir)
C'est aussi un outil de modernisation des administrations, leur
permettant d'être plus efficaces, d'avoir des guichets
électroniques disponibles en permanence, générant moins de
frais pour les administrés grace à des procédures en ligne
et à visage plus humain, les tâches "de bureau" étant
automatisée les fonctionnaires devraient pouvoir être davantage
disponibles pour leurs concitoyens
Internet, loin de "déhumaniser" réduit toutes les
tâches automatisabes dans le cadre de process (comptabilité,
approvisionnement, organisation de la production, suivi client, archivage,
suivi qualité,...) et permet à l'inverse de redéployer le
personnel vers de fonctions d'écoute client, de développement de
partenariats, d'innovation, de conduite de projet
Internet entraine également une mutation profonde de l'organisation
du tissu industriel: réduisant les couts et les délais des
transactions interentreprises (production ou conception d'un produit nouveau)
permettant l'indispensable traçabilité exigée des
processus qualité, il conduit les entreprises à se
spécialiser sur leur coeur de metier et à se configurer en
"entreprise virtuelle" autour de projets (conception et construction
d'un avion, chantier petit ou gand de BTP, tourisme,..), en accroissant sa
capacité à s'adapter aux fluctuations chaque jour plus brutales
du marché (jusqu'au cas extrême de la Fabless Company): à
tel point, comme nous l'avons observé aux US, que symboliquement le
"firewall", protection des informations sensibles contre les intrusions, n'est
plus autour de l'entreprise à travers les entreprises mais autour du
projet
Bien entendu, cela implique qu'une entreprise ne peut véritablement
tirer bénéfice d'Internet que si cette évolution concerne
simultanémentses founisseurs, clients et partenaires : c'est une des
grandes difficulté qui confère aux pouvoirs publics et aux grands
donneurs d'ordre une responsabilité particulère à travers
le lancement d'action collective comme ce fut le cas, avec
succès, dans le domaine de la qualité il y a quelques
années
Internet introduisant de nouveaux modèles d'organisation, de nouveaux
produits ou services, continue à offrir des opportunités
nombreuses de création d'entreprises et la folie des start-up ne
doit pas occulter l'importance toujours actuel de cet enjeu: tout simplement
créer une entreprise redevient ce qu'elle a toujours été,
une aventure difficile et risquée, mais indispensable à la
vitalité et au renouvellement de notre tissu économique et qui en
tant que tel, mérite une attention d'autant plus soutenue des pouvoirs
publics que les financements se font rares.
Parmi les innombrables start-up qui ont disparu, certaines avaient
développé des concepts qui ne nous paraissent pas pour autant
condamnés: sans doute en avance sur leur temps elles avaient
anticipé une adoption plus rapide de leurs produits ou technologies en
sous-estimant la lenteur des évolutions des esprits, ou dans d'autres
cas elles ont été poussées à un
développement trop rapide, notamment à l'international par des
investisseurs impatients et elles n'ont pas tenu le choc. Nous n'avons pas
voulu gommer ces aventures qui seront sans doute reprises plus tard par
d'autres, ni nous gausser de ces échecs, car même si le
succès n'est pas au bout du chemin, le fait d'avoir oser créer
mérite notre respect
Malheureusement nos nombreux déplacement à l'étranger,
tant dans les pays du Nord qu'aux Etats Unis ou en Asie nous ont montré
le creusement de l'écart entre nos entreprises et leurs
compétiteurs : notre modèle sociologique d'entreprise, issu,
comme dans les autres pays latins, de l'agriculture est basé sur "la
défense de territoires", et donc sur le modèle hierarchique, ou
la fidélité est plus reconnue que la compétence, peu
adaptée à une organisation en projets partenariaux en
réseau. Nos entreprises ont vu arriver Internet non comme une
opportunité mais comme une menace et n'ont pas caché leur
satisfaction devant ce qu'ils ont cru être l'effondrement de la "nouvelle
économie" qui ne concernait en fait que les aspects superficiels et
excessif, et ont totalement détourné leur attention de ce
qu'elles considèrent aujourd'hui comme un mirage dissipé
Sur le plan géopolitique, à côté de la
domination des Etats Unis et du niveau d'excellence de l'Europe du Nord on note
que le Japon (en dehors des technologies nomades) souffre des mêmes
difficultés culturelles que nous pour pouvoir pleinement exploiter les
potentialités de l'Internet, mais qu'à l'inverse émergent
de nouveaux foyers de développement de très haut niveau en Inde
et dans le "monde Chinois" (périphérie du pacifique et Asie du
Sud-Est)
Le classement du World Economic 2002 basé sur le jugement des
businessmen de la planète, est certes très contestable, mais,
avec une recul de notre pays de 10 places (a la 30ème place,
l'Italie étant à la 39ème place) alors que les
pays ayant misé sur internet caracolent en tête (Amérique
du Nord mais aussi, Pays du nord et Dragons asiatique) doit néanmoins
nous inciter à la reflexion
Certains philosophes ont même idéalisé cet état de
fait dans un sommet de "french arrogance" en déclarant "la France ne
prend pas du retard, elle prend du recul": espérons que le
précipice n'est pas juste dans notre dos
Sur le plan de la technologie nous ne noterons cette année que la
percée spectaculaire au niveau mondial de la technologie WiFi qui
permet un accès sans fil beaucoup plus rapide que l'UMTS et infiniment
moins cher arriveront-elle à se compléter ? certains en doutent
et craingnent de nouvelles difficultés pour la "3G"
Confucius disait "l'ennemi de la connaissance n'est pas l'ignorance mais
le fait que l'on croit savoir": ce rapport se donne comme objectif
d'essayer d'aller au delà des apparence et de mettre le projecteur sur
les éléments clé de cette mutation, la
compétivité et les actions à entreprendre par les acteurs
concernés
Un grand nombre de personnes (entreprises, sociétés de conseil,
organismes de formation,...) nous ont suggéré d'assurer la mise
à jour d'un rapport qu'ils utilisent comme document de
référence (support de cours, source d'exemples d'application pour
la sensibilisation et le conseil, guide méthodologique, ...).
La présente version essaye de répondre à cette demande:
Comme la précédente, celle-ci est consultable à l'adresse
www.ensmp.fr/industrie/jmycs (depuis sa première publication
ce rapport a reçu près d'un million de requêtes provenant
de 103 pays), où il est possible de la télécharger ou de
l'utiliser en format html comme plate-forme de navigation pour accéder
à toutes les sources citées (le sommaire très
détaillé essaie de faciliter un accès direct et rapide
à la préoccupation du lecteur).
En outre une page de News -
www.yolin.net - permettra de
continuer à l'enrichir progressivement par des développements
spécifiques (formation, intelligence économique,
développement économique local, création d'entreprises
dans les NTIC, infrastructures et aménagement du territoire, Internet et
collectivités locales, rapports de mission,...) et de rester à
votre écoute pour continuer à capitaliser notre expérience
collective
Merci à tous
1 L'Internet en deux mots
20
1.1 Le fruit étrange de la liaison entre la rigueur des militaires et la
créativité libertaire des chercheurs sur fond de guerre froide
20
1.1.1 Dans les années 70, une initiative pour limiter la
vulnérabilité des réseaux informatiques en cas d'attaque
nucléaire :
20
1.1.2 Un apport décisif des chercheurs en terme d'ergonomie et de
convivialité :
21
1.1.3 Qui paye ? Qui contrôle ? :
23
1.1.3.1 Aujourd'hui un financement à 90% privé et une
régulation par consensus
23
1.1.3.2 ...sauf pour préparer la génération suivante : une
action forte de l'Etat américain
23
1.1.3.3 Qui le contrôle ? : une régulation par consensus
23
1.1.4 Une technologie peu onéreuse, et accessible aux PME
24
1.1.5 Une technologie simple et intuitive dans sa mise en oeuvre
25
1.1.6 Invulnérable aux attaques atomiques... mais pas aux pirates :
l'e-crime
25
1.1.7 Une distinction à opérer entre réseau de transport
et règles de circulation: "la tuyauterie"(le réseau Internet) et
les "protocoles" (les "technologies" Internet)
26
1.1.8 l'Internet : ni "du contenu" ni "du contenant", mais un standard
transactionnel permettant un fonctionnement en réseau
26
1.2 Au-delà du mail et de la navigation, les multiples fonctions
d'internet:
27
1.2.1.1 De nouveaux moyens de communiquer efficaces, rapides et bon
marché,
27
1.2.1.1.1 Le courrier électronique l'e-mail ou courriel
27
1.2.1.1.2 La téléphonie "IP" (VoIP): "l'international pour le
prix du local" avec d'importantes fonctionnalités en sus
27
1.2.1.1.3 Web-cam, visiophonie, téléconférence,
vidéoconférence pour une communication plus riche
28
1.2.1.1.4 voir à distance en trois dimensions : un atout pour le
tourisme, l'immobilier ou les catalogues
29
1.2.1.1.5 Des Forums, des espaces pour bavarder (IRC "Internet Relay Chat",
messageries instantannées),
29
1.2.1.1.6 Un outil aussi de communication entre les machines: à l'usine
comme à la maison (domotique)
29
1.2.1.1.7 La Radio et la télévision sur internet
30
1.2.1.2 Des outils pour faciliter la communication
30
1.2.1.2.1 La reconnaissance vocale
30
1.2.1.2.2 La synthèse vocale
31
1.2.1.2.3 La traduction automatique
31
1.2.1.2.4 La reconnaissance de l'écriture manuscrite
31
1.2.1.2.5 La Vision 3D, réalité virtuelle
31
1.2.1.2.6 de nouveaux outils prêts à sortir des laboratoires:
goût, odorat, toucher, reconnaissance des expressions du visage
32
1.2.1.3 Des outils pour trouver l'information pertinente
32
1.2.1.3.1 Internet représente aujourd'hui la nouvelle
encyclopédie universelle
32
1.2.1.3.2 Les annuaires et moteurs de recherche : trouver une information parmi
des milliards de documents
33
1.2.1.3.3 La recherche à travers les newsgroup
34
1.2.1.3.4 La recherche dans les banques de données
34
1.2.1.3.5 L'exploitation des flux d'information
34
1.2.1.4 Se procurer des produits et services sur le web
34
1.2.1.4.1 Le téléchargement de programmes informatiques, de
données, d'images, de sons, de vidéo... :
34
1.2.1.4.2 Faire ses courses sur internet, des magasins ouverts 24/7 payer en
ligne ou entre particuliers
34
1.2.1.4.3 Accomplir les formalités administratives
35
1.2.1.5 Publier de l'information accessible du monde entier
35
1.2.1.6 Travailler ensemble malgré les distances
35
1.2.1.6.1 Partager des documents
35
1.2.1.6.2 Partager des moyens de calcul les "grilles de calcul" ou "data Grid"
35
1.2.1.6.3 Partager des moyens de stockage de données
36
1.2.1.7 Surveiller et agir à distance: télésurveiller
et téléopérer, depuis Telnet jusqu'au simple SMS
36
1.2.1.8 L'arrivée du haut débit et de l'accès internet
nomade
37
1.2.1.9 Le Peer to Peer (P to P), un retour au source, la mise en réseau
des ordinateurs sans serveur central
37
1.2.1.10 De la réserve de puissance sous le pied: les lois de Moore, de
Machrone et de Rock
38
1.3 Un développement explosif: une "Hot-Technologie". Quelques
statistiques
38
1.3.1.1 Dans tous les pays développés une croissance
exponentielle mais difficile à mesurer
38
1.3.1.1.1 La fantastique explosion d'Internet : les "dog years"
38
1.3.1.1.2 ...mais que mesure-t-on? Est-ce significatif de la
réalité des évolutions importantes?
39
1.3.1.2 Quelques repères chiffrés néanmoins
41
1.3.1.3 Un paradoxe apparent : la bourse s'effondre et les usages continuent
à croitre sans rupture
42
1.3.1.4 Les statistiques cachent plus de choses qu'elles n'en montrent: les
"achats Online" ne sont que le sommet de l'isberg
43
1.3.1.5 Que faut-il penser du concept de "Nouvelle économie"?
44
1.3.1.5.1 C'est bien plutot d'une "nouvelle organisation de l'économie"
dont il est question
44
1.3.1.5.2 Même si l'on s'en tient au commerce électronique, ce
serait une erreur de l'opposer au commerce traditionnel: les Click & Mortar
44
1.3.1.6 la croissance en France et dans le monde
46
1.3.1.6.1 La France est en retard
46
1.3.1.6.1.1 les dernières années du siècle auront vu le
décollage ... mais pas le rattrapage et cette tendance se poursuit.
46
1.3.1.6.1.2 Encore très masculin et élitiste
47
1.3.1.6.1.3 Les grands groupes français prennent le virage,
l'année du décollage pour les mutations en profondeur
47
1.3.1.6.1.4 Les PME: en 2002 une prise de conscience encore faible
48
1.3.1.6.2 L'Amérique du Nord et Israel
48
1.3.1.6.3 L'Asie, partie plus tardivement mais elle connait une forte
croissance
49
1.3.1.6.4 Les pays européens: la fracture Nord/Sud entre pays latins et
anglo-saxons, les champions Nordiques
50
1.3.1.6.5 Le Minitel : notre langue d'Esope
56
1.3.1.6.5.1 Un atout :
57
1.3.1.6.5.1.1 Un fonds de commerce déjà établi pour le
commerce électronique (transport, banque, VPC,...)
57
1.3.1.6.5.1.2 Une profession d'éditeurs nombreuse et prospère
grâce en particulier à la formule kiosque qui a permis une
facturation simple et bien acceptée.
57
1.3.1.6.5.1.3 Des cyber-commerçants avant la lettre
57
1.3.1.6.5.1.4 Une profession de "télématiciens" performante
57
1.3.1.6.5.1.5 Des bases de données et des fonds documentaires
très importants
58
1.3.1.6.5.1.6 Des ressources financières confortables qui permettent le
financement du web
58
1.3.1.6.5.2 Un handicap :
58
1.3.1.6.5.2.1 le Minitel a renforcé notre tendance à raisonner au
niveau Franco-Français
58
1.3.1.6.5.2.2 il nous a plus habitué à payer le temps que
l'information
58
1.3.1.6.5.2.3 la confortable facilité de gestion d'un outil qui permet
de facturer bien des choses...
58
1.3.1.6.5.2.4 apportant une réponse partielle mais rapide aux besoins
principaux il limite l'appétence pour le web
59
1.4 Internet et les technologies traditionnelles de transfert de
données électroniques
59
1.4.1 Internet : quoi de plus que le Minitel ?
59
1.4.1.1 beaucoup d'avantages :
59
1.4.1.1.1 Il est mondial, les "Netizen"
59
1.4.1.1.2 Peu onéreux ... et en baisse rapide
60
1.4.1.1.3 Il offre quantité de fonctionnalités nouvelles
60
1.4.1.1.4 Il conduit pour les infrastructures à la "convergence" entre
Téléphone, TV et information
61
1.4.1.1.4.1 Mais pas de convergence pour les terminaux (à l'exception
des "nomades"
61
1.4.1.1.4.2 Et encore moins convergence "contenant-contenu" pour les
entreprises
61
1.4.1.2 Mais encore des problèmes à régler :
61
1.4.1.2.1 Facturation complexe par absence d'une fonction kiosque
61
1.4.1.2.2 Une lenteur parfois désespérante, plantages et
déconnexions nécessitent patience et nerfs solides
62
1.4.1.2.3 Des règles issues du monde anglo-saxon: il sera difficile de
réussir sans accepter d'en tenir compte
62
1.4.2 Des problèmes de sécurité pour les
échanges via internet et pour la conservation des documents
62
1.4.2.1 Votre correspondant est-il ce qu'il prétend être? vos
échanges n'ont-ils pas été altérés? Lus par
un tiers?: vers une architecture de confiance permettant de donner une valeur
juridique aux échanges
62
1.4.2.2 Lors de l'établissement d'un contrat électronique chaque
"partie" en conserve un exemplaire: comment s'assurer de sa conformité
à l'exemplaire d'origine ?
63
1.4.2.3 L'authentification des documents de toute nature: photo, vidéo,
dessin,...
63
1.4.2.4 la signature électronique, les certificats, "l'Infrastructure
à Clés Publiques" (ICP ou PKI)
63
1.4.2.4.1 le principe des clés asymétriques :
Intégrité, authentification, confidentialité, non
répudiation
63
1.4.2.4.1.1 Intégrité et authentification de
l'émetteur, en chiffrant à l'aide de la clé secrète
de l'émetteur: la signature
63
1.4.2.4.1.2 Confidentialité: chiffrement avec la clé publique du
destinataire
63
1.4.2.4.1.3 Intégrité, authentification et
confidentialité: le double chiffrement
63
1.4.2.4.1.4 Principe du théorème d'Euler:
63
1.4.2.4.2 Dans les faits c'est un peu plus compliqué : le
"condensé" ou "hachis" et les "clés de session"
64
1.4.2.4.2.1 Pour l'Intégrité et identification de
l'émetteur ou du signataire, le "condensé" ou "hachis"
64
1.4.2.4.2.2 Pour la confidentialité les "clés de session",
clés de cryptage symétriques
64
1.4.2.4.3 Principe de l'architecture de confiance: comment être certain
de l'identité de l'emetteur
64
1.4.2.4.3.1 L'Autorité de Certification (AC), tiers de confiance
65
1.4.2.4.3.2 L'autorité d'enregistrement
65
1.4.2.4.3.3 Les Services d'horodatage et d'archivage
65
1.4.2.4.3.4 L'architecture de confiance ICP (infrastructure de clés
publiques) ou PKI (Public Key Infrastructures)
65
1.4.2.4.3.5 Une complexité qui heureusement n'est pas perceptible au
niveau de l'utilisateur pour les messageries
65
1.4.2.4.3.6 Une ergonomie encore non stabilisée pour les documents
(contrats,...)
66
1.4.2.4.4 Vers une valeur juridique aussi forte que le papier, aux niveaux
mondial, européen et national
66
1.4.2.5 Les méthodes basées sur le cryptage sont elles sures?
66
1.4.2.6 Enjeux pour les entreprise et pour le pays de la réglementation
de la cryptographie'
67
1.4.2.7 Des solutions pour sécuriser les transactions
financières, problème des vol de numéros de carte de
crédit
68
1.4.2.7.1 La carte à puce et e-card (carte virtuelle dynamique ou CVD)
68
1.4.2.7.2 Le porte-monnaie électronique (PME)
69
1.4.2.7.3 Le paiement entre particuliers par e-mail, Web,
téléphone, SMS, infrarouge, ...
69
1.4.2.8 Risques d'intrusion dans les systèmes informatiques :
70
1.4.2.9 C'est un Far-West aussi en matière de droit et de police
70
1.4.3 Quoi de plus que les RÉSEAUX d'échange de données
professionnels existants ?
71
1.4.3.1 Moins onéreux et plus évolutif :
71
1.4.3.2 Mais jusqu'alors une moindre garantie de sécurité et de
débit: nécessité de passer de IPV4 à IPV6
71
1.4.4 Les TECHNOLOGIES Internet : quoi de plus que les systèmes
propriétaires ?
71
1.4.4.1 Des avantages majeurs: des logiciels plus abondants d'une
qualité supérieure et moins cher
71
1.4.4.2 Le paradoxe des Logiciels Libres
71
1.4.4.2.1 Un logiciel dont le code source est disponible la license GNU/GNL
71
1.4.4.2.2 Principaux handicaps : psychologiques
72
1.4.4.2.3 Son premier avantage : le cout
72
1.4.4.2.4 Second atout : ne pas dépendre d'un gros éditeur
73
1.4.4.2.5 Dernier atout, mais il est majeur : la sécurité
73
1.4.4.3 Aucun inconvénient identifié
75
1.5 jamais une nouvelle technologie ne s'était imposée aussi
rapidement
75
2 Des mutations majeures dans l'organisation des entreprises
77
2.1.1 L'information représente une part fortement croissante de la
valeur ajoutée
77
2.1.2 Internet écrase le temps en passant d'un processus discontinu
à un processus continu
77
2.1.2.1 aujourd'hui des étapes de production effectuées les unes
après les autres
77
2.1.2.2 Vers un processus continu: délais écrasés, stocks
supprimés, une personnalisation de masse
78
2.1.3 L'impératif du respect des standards, clé de
l'ineropérabilité et donc de l'entreprise en réseau
80
2.1.3.1 Les implications sur l'organisation de l'entreprise de cette logique de
standards
80
2.1.3.2 Le problème de "l'héritage" (les legacy systems): les
services web", l'EAI
80
2.1.4 centralisation ou décentralisation dans l'entreprise?
81
2.1.5 une modification en profondeur des circuits commerciaux
81
2.1.6 une industrie moins gourmande en capitaux: réduction des stocks et
"fabless company"
81
2.1.7 le "projet" comme structure forte de l'économie au
détriment de l'entreprise avec sa hiérarchie
82
2.1.8 L'Internet au service tant de la compétitivité que de
l'expansion
83
2.1.8.1 Les technologies de l'Internet et la compétitivité
83
2.1.8.2 Les technologies de l'Internet et le développement
83
2.1.9 Internet et la création d'entreprises
83
2.1.10 Faire une distinction entre PME et PMI n'apparaît pas pertinent
84
3 Les entreprises dont le métier repose sur le traitement de
l'information
85
3.1 Les entreprises directement concernées par le fonctionnement
d'Internet:
85
3.2 Les industries dont le métier consiste à produire ou à
traiter de l'information : des clients naturels...mais qui vont devoir
repenser leur métier
85
3.2.1.1 Les producteurs de logiciels
86
3.2.1.2 La presse, les médias, les éditeurs de journaux et
magazines (papier, radio ou TV)
86
3.2.1.3 La formation: un marché qui explose, le "e-learning"
89
3.2.1.4 Les professions financières: banques, assurance, courtiers,
bourses des valeurs...
91
3.2.1.5 Les producteurs de services de loisir : hôtel, tour operator,
opérateurs de billetterie
95
3.3 les professions où l'information est au coeur de la valeur
ajoutée, mais qui, néanmoins, nécessitent un contact
physique ou la livraison d'un objet :
95
3.3.1.1 Parmi les métiers à réinventer : ceux de la
chaîne éditoriale
95
3.3.1.1.1.1 Les livres
95
3.3.1.1.1.2 La musique
96
3.3.1.1.1.3 la valeur attachée à la connaissance du client
97
3.3.1.1.1.4 De nouveaux modes de rémunération : les liens
marchands, affiliation
98
3.3.1.2 Les intermédiaires du marché immobilier
98
3.3.1.3 Les entreprises et professions concernées par la e-santé
98
4 Quelles opportunités pour les PME "ordinaires", pour lesquelles le
contenu "immatériel" n'est pas considéré comme
l'élément essentiel du métier?
101
4.1 Emettre de l'information : Site Web, Commerce électronique
101
4.1.1 NIVEAU 0 : l'option "zombie" mettre sur le Web une "carte de visite", le
site "plaquette"
101
4.1.1.1 Le site zombie modeste. Un seul avantage, l'achat de votre nom
101
4.1.1.2 Mais de graves inconvénients
103
4.1.1.3 Une variante dans les grandes entreprises ou les institutions : le site
"zombie trilingue de luxe "
104
4.1.1.4 De tout cela nous tirons une règle d'ergonomie majeure : la
règle d'or des "20 kilo, 3 clic et 0 mépris"
104
4.1.2 NIVEAU 1 : le site catalogue
105
4.1.2.1 interactif : à l'écoute du client... en lui apportant des
réponses rapides à ses e-mail
106
4.1.2.2 Ergonomique: penser d'abord à en faire un outil efficace pour le
visiteur
106
4.1.2.3 Mise à jour permanente, richesse de l'information,
économies par rapport au papier
106
4.1.2.4 Une visibilité internationale
107
4.1.2.5 Beaucoup d'information mais avec une stricte gestion des accès :
le principe de la minijupe
108
4.1.2.6 Le site catalogue un moyen pour trouver de nouveaux partenaires.
108
4.1.2.7 Un moyen également pour trouver de nouveaux collaborateurs
108
4.1.2.8 Analyser la fréquentation de votre site pour en améliorer
l'efficacité :
109
4.1.2.8.1 Qui vient vous voir ?
109
4.1.2.8.2 Comment les visiteurs circulent-ils entre vos pages ?
109
4.1.2.9 Un site spécifique pour les partenaires financiers
109
4.1.2.10 La communication en cas de crise : un site
" fantôme " prêt à être mis en
oeuvre ?
109
4.1.3 NIVEAU 2 : vendre grâce à Internet: Le site transactionnel
111
4.1.3.1 Le paiement on line : un problème la plupart du temps secondaire
et pourtant mis en tête des préoccupations par 43 % des PME
françaises interrogées
111
4.1.3.1.1 Le paiement proprement dit, ne représente que 1% (ou moins) du
prix final, sa valeur ajoutée est donc faible (sauf pour les
micro-paiements)
111
4.1.3.1.2 Réinventer une fonction kiosque au profit des éditeurs
et des marchands: Telco, Portails ou Banques?
112
4.1.3.1.2.1 Les professionnels de la facturation: opérateurs de
télécommunications, fournisseurs d'accès Internet,
compagnies délectricité, ...
113
4.1.3.1.2.2 sites portails, principales portes d'entrée sur le web (AOL,
Yahoo !, Netscape, Lycos...)
114
4.1.3.1.3 "we need banking but not bankers" (Bill Gates) la création de
monnaie virtuelle?
115
4.1.3.1.4 La sécurité : Le risque réel n'est pas
toujours où l'on croit
115
4.1.4 NIVEAU 3: site à l'écoute du client permettant une
production sur mesure
117
4.1.4.1 Le vrai enjeux : la valeur ajoutée de toute la partie
commerciale représente généralement 20 à 30 % du
prix d'un produit ou d'un service vendu.
117
4.1.4.2 Ecoute attentive des clients et "production sur mesure de masse" (mass
customization)
117
4.1.4.2.1 Pour les clients individuels, la clé du succès : le
marketing "one to one" ou "1.2.1"
118
4.1.4.2.2 Le véritable fonds de commerce: la connaissance du client. Le
problème des fichiers
118
4.1.4.2.3 Le cas Amazon: le leader mondial du commerce électronique
119
4.1.4.2.4 L'émergence des communautés d'acheteur : une cible
privilégiée pour les PME :
120
4.1.4.3 Le développement de la marque et du produit, le
référencement, la publicité, l'e-pub, l'e-mailing
121
4.1.4.3.1 Le référencement: une étape essentielle
121
4.1.4.3.2 la publicité, l'e-pub pourquoi
122
4.1.4.3.2.1 Le développement de la notoriété de la
marque et des produits: un enjeu souvent majeur
122
4.1.4.3.2.2 Une stratégie qui explique les "pertes comptables" des
leaders
123
4.1.4.3.2.3 Des techniques publicitaires en pleine évolution: de la
pollution vers le service
123
4.1.4.3.2.4 un domaine promis à un brillant développement: mesure
d'audience, base de facturation
124
4.1.4.3.2.5 des outils pour un pilotage des campagnes de publicité en
temps réel
125
4.1.4.3.2.6 Mais encore bien des problèmes techniques et surtout
déonthologiques
125
4.1.4.3.3 l'e-pub, oui mais comment ?: 16 stratégies se dégagent
pour chasser le pigeon sur le Web
125
4.1.4.3.3.1 La chasse à l'affût : s'afficher sur un portail, le
bandeau, pop-up et pop-down, le sponsoring
125
4.1.4.3.3.2 La chasse à la glue : Le "mouse trapping"
126
4.1.4.3.3.3 La souricière : offrir un accès gratuit à ses
clients
126
4.1.4.3.3.4 la technique du coucou: graver directement votre publicité
sur le disque dur de votre prospect
126
4.1.4.3.3.5 l'appeau: payer l'internaute pour regarder votre publicité
et attirer des congénères : la "cashbar"
126
4.1.4.3.3.6 le miroir aux alouettes: loteries gratuites cadeaux, clic
humanitaire et jeux concours
126
4.1.4.3.3.7 La pêche au chalut: une présence sur une multitude de
petits sites
127
4.1.4.3.3.8 La "chasse à courre": ne faire apparaître sa
publicité qu'en fonction de l'internaute, les tags.
127
4.1.4.3.3.9 La chasse au furet : s'introduire masqué dans une
"chat-room"
128
4.1.4.3.3.10 Baguer les pigeons : cookies, web-bugs, brownies, et autre
"spywares"
128
4.1.4.3.3.11 Le braconnage: acheter le nom de son concurrent comme mot
clé sur les moteurs, les «hijackwares»
129
4.1.4.3.3.12 La chasse à l'appât: le "couponing"
130
4.1.4.3.3.13 La chasse à la mixomatose :Le marketing viral
130
4.1.4.3.3.14 La chasse en meute: les partenariats, les échanges de bons
procédés ( Web Ring)
131
4.1.4.3.3.15 La chasse en battue à l'aide de rabatteurs: les "liens
marchands et les contrats avec les shopbots
131
4.1.4.3.3.16 La chasse à la mitraille: l'e-mailing, simple, rapide, peu
onéreux mais éviter le SPAM : le "permission marketing
132
4.1.4.3.4 L'e-pub : un marché en forte croissance jusqu'en 2000 et qui
entre en phase de maturité
133
4.1.4.3.5 Ne pas confondre publicité sur le Web et publicité pour
votre Web
133
4.1.4.3.6 La fausse bonne idée : la galerie marchande
133
4.1.4.4 L'écoute du client, la négociation commerciale et le
back office
134
4.1.4.4.1 Première forme de dialogue: les FAQ et les systèmes
experts
134
4.1.4.4.2 Seconde étape : l'échange par e-mail
134
4.1.4.4.3 Troisième étape : dialogue avec un opérateur, le
click&talk et le click&see
134
4.1.4.5 Les centres d'appel
135
4.1.4.6 la logistique: coûts et respect des délais, facteurs
déterminants du succès
136
4.1.4.6.1 Dématérialiser totalement quand c'est possible
136
4.1.4.6.2 Si l'Internet est le système nerveux, la logistique est le
système sanguin: l'infogistique
136
4.1.4.6.3 Un élément de coût très important
qu'Internet permet de maitriser au plus près
137
4.1.4.6.4 La vitesse de livraison et le respect des délais
137
4.1.4.6.5 Une profession et de multiples métiers promis à une
évolution profonde
137
4.1.4.7 La facturation, l'encaissement, la gestion: elle se trouve
très simplifiée
139
4.1.4.8 Le service après vente: ne pas l'oublier sous peine de voir fuir
les clients
139
4.1.5 Des formes de vente plus sophistiquées : softselling,
enchères, brocante, bourses, ...
140
4.1.5.1 Le "softselling": des sites pour se distraire ou trouver une
information de référence
141
4.1.5.1.1 Des sites qui attirent, mais surtout qui retiennent: une
qualité nécessaire sur le web, être "collant"
141
4.1.5.1.2 ... et qui savent se rappeler à bon escient à votre
souvenir
141
4.1.5.1.3 "labourez moins large mais plus profond", préférez "la
part de client" à la "part de marché"": le CRM Customer
Relationship Management
141
4.1.5.1.4 Les sites visant l'achat "coup de coeur"
142
4.1.5.1.5 Pour des acheteurs recherchant le meilleur rapport
qualité/prix: informations, analyses comparatives, forums pour les
clients, outils de simulation, liens vers d'autres informations,...
142
4.1.5.1.6 Des sites qui ne vendent un produit mais qui apportent une
réponse globale au problème du client
144
4.1.5.1.7 Un nouveau marché de gros: celui de l'information, la
"syndication de contenu"
145
4.1.5.2 Les Meta-Marchands
145
4.1.5.3 La vente et les achats aux enchères sur le Web, les brocantes,
le we-commerce
146
4.1.5.3.1 La vente aux enchères: depuis "e-soldes" jusqu'à un
marché majeur
146
4.1.5.3.2 les ventes aux enchères descendantes
148
4.1.5.3.3 Les achats aux enchères: les enchères descendantes
148
4.1.5.3.4 Les enchères inversées
148
4.1.5.3.5 Les enchères hollandaises
148
4.1.5.3.6 La brocante, la vente de "particulier à particulier": le "C to
C"
148
4.1.5.3.7 Le troc
149
4.1.5.3.8 Les achats groupés: le we-commerce: les prix baissent en
fonction du nombre de clients
150
4.1.5.4 Les sites d'appel d'offres :
150
4.1.5.5 Un outil pour toutes les bourses
150
4.1.5.5.1 A tout seigneur tout honneur : les bourses des valeurs
151
4.1.5.5.2 Mais aussi toutes les autres bourses:emploi, fret, déchets,
technologies, partenariats, échanges, matériel d'occasion
152
4.1.6 Quelles PME peuvent espérer le plus de bénéfice
d'un "investissement Internet" pour faire du commerce électronique?
153
4.1.6.1 Pour le B to C
153
4.1.6.1.1 Tout d'abord bien entendu, les produits ou services
dématérialisables: tourisme, finance, musique,...
153
4.1.6.1.2 En fonction du produit ou du service
154
4.1.6.1.2.1 Produits nécessitant beaucoup d'informations et de
conseil voire des simulations avant l'achat
154
4.1.6.1.2.2 produits ayant potentiellement un créneau étroit mais
mondial
154
4.1.6.1.2.3 produits s'adressant à un public de haut niveau culturel
154
4.1.6.1.2.4 produits s'adressant à une clientèle de
passionnés
154
4.1.6.1.2.5 produits s'adressant à une clientèle
"branchée"
155
4.1.6.1.2.6 produits cadeaux : une "hotte technologie" et cadeaux d'affaires
155
4.1.6.1.2.7 Services visant au rapprochement de l'offre et de la demande quand
celui-ci est complexe et onéreux:
155
4.1.6.1.2.8 produits à durée de vie courte
156
4.1.6.1.2.9 produits saisonniers qu'un marché mondial permet de
désaisonnaliser
156
4.1.6.1.2.10 produits définis sur mesure avec le client (marketing "one
to one")
156
4.1.6.1.2.11 produits dont le coût de transport est faible par rapport
à la valeur
156
4.1.6.1.2.12 produits qui peuvent se définir facilement par des
caractéristiques objectives
156
4.1.6.1.2.13 produits nécessitant un service après vente
important (gros électroménager, véhicule,....)
156
4.1.6.1.2.14 produits nécessitant pour leur élaboration des
échanges techniques et administratifs nombreux
157
4.1.6.1.2.15 service rapide et personnalisé nécessitant beaucoup
d'informations pour le client et lui économisant du temps:
157
4.1.6.1.2.16 les produits susceptibles d'être vendus aux enchères
ou dans le cadre de bourses
157
4.1.6.1.2.17 entreprises jouant le rapport qualité/prix et cherchant
à être repérées par les agents intelligents
spécialisés
157
4.1.6.1.2.18 entreprises disposant d'une marque forte et qui ne peuvent
s'offrir d'être absentes sur le Web
157
4.1.6.1.2.19 entreprises désireuses de fédérer autour
d'elles des offres correspondant à des profils d'acheteurs
157
4.1.6.1.3 Bien entendu, produits destinés à d'autres entreprises
: le B to B (business to business)
157
4.1.6.2 Mais rappelons le encore une fois, le commerce électronique
n'est qu'une infime part des opportunités d'une PME pour
économiser des couts, des fonds propres, des délais, accroitre sa
réactivité et se développer
157
4.2 Réception d'information : recevoir, se faire livrer ou aller
chercher l'information
158
4.2.1 Passive : exploiter ce qui arrive, le data mining
158
4.2.2 Semi-active : définir ses centres d'intérêt afin de
recevoir automatiquement l'information pertinente ainsi que les mises à
jour des logiciels utilisés (PUSH et Agents Intelligents)
158
4.2.2.1 La veille économique, technique ou commerciale :
158
4.2.2.2 Des informations personnalisées : le "narrow casting"
159
4.2.2.3 Une mise à jour automatique de vos logiciels
159
4.2.2.4 Une fonction d'alerte qui vous permet de réagir plus vite pour
parer un danger ou saisir une opportunité
159
4.2.2.5 Des agents intelligents qui cherchent à votre place et
apprennent à mieux connaître vos besoins
160
4.2.2.6 Téléalerte et téléaction
160
4.2.2.7 Ce sujet est de ceux qui soulèvent les passions
161
4.2.3 Une utilisation active des ressources du web
161
4.2.3.1 Recherche de compétences : le recrutement
161
4.2.3.2 Une nouvelle voie pour la formation des membres du personnel de
l'entreprises
162
4.2.3.3 Recherche de partenaires technologiques ou commerciaux
162
4.2.3.4 Aller chercher des services sur le Web
163
4.2.3.5 L'utilisation de services évolués en ligne: les ASP
(Application Services Providers)
163
4.2.3.6 L'Intelligence Economique: Recherche d'informations techniques et
économiques (brevets, publications, banques de données,
normalisation, marques,.... )
163
4.2.3.7 Recherche d'information sur l'offre des concurrents
164
4.2.3.8 Renseignements commerciaux ou financiers sur les clients ou les
partenaires
164
4.2.3.9 Recherche d'appels d'offre
164
4.2.3.10 Les achats; recherche de nouveaux fournisseurs (sourcing),
e-procurement, shopbots, market-places
164
4.2.3.11 Des partenaires incontournables: les administrations
166
4.2.3.11.1 Le poids des formalités administratives représente une
charge non négligeable
166
4.2.3.11.2 Une opportunité pour faire des économies et gagner en
transparence: les marchés publics
166
4.2.4 En guise de conclusion..."de l'information moins fausse plus vite"
166
4.3 travail coopératif : l'apport majeur de l'Internet
167
4.3.1 un point commun: réduire les couts, les délais de
réalisation et de conception, les besoins de capitaux en augmentant
réactivité et flexibilité
167
4.3.2 A l'intérieur de l'entreprise l'Intranet
167
4.3.2.1 premier pas: donner à chaque salarié de l'entreprise une
adresse électronique
167
4.3.2.2 Développer un Intranet ?
167
4.3.2.3 L'Intranet zombie : le e-journal d'entreprise
168
4.3.2.4 Les Intranets de première génération : la
communication interne
168
4.3.2.4.1 Un point clé, donner l'accès à tous les sites
d'implantation et au personnel nomade: les VPN
168
4.3.2.4.2 une messagerie interne : l'annuaire, la norme LDAP
169
4.3.2.4.3 Un réseau téléphonique IP
169
4.3.2.4.4 Un site web avec un portail d'accueil, des forums ou news group et un
moteur de recherche
169
4.3.2.4.5 des fonctions "secrétariat général"
169
4.3.2.4.6 un système "Push" pour apporter à chacun l'information
dont il a besoin
169
4.3.2.5 Le véritable Intranet: le système nerveux de
l'entreprise
169
4.3.2.5.1 L'Intranet devient l'outil qui permet de réduire les
coûts de fonctionnement
170
4.3.2.5.2 Internet déshumaniserait? Bien au contraire
170
4.3.2.5.3 L'intranet siège de la conception des nouveaux produits: le
PLM Product Lifecycle Management
170
4.3.2.5.4 L'intranet permet le passage direct de la conception à la
fabrication et la conduite de la production
171
4.3.2.5.5 La Télémaintenance
172
4.3.2.5.6 L'intranet permet une connaissance et un suivi du client permettant
de mieux le servir: le "Customer Relationship Management" CRM
172
4.3.2.5.7 L'Intranet permet l'intégration des systèmes de gestion
(ERP).
172
4.3.2.5.8 L'Intranet un outil pour les achats le e-procurement, la SCM " supply
chain management"
173
4.3.2.5.9 Il est particulièrement bien adapté pour les
organisations par centres de responsabilités ou par chantiers
173
4.3.2.5.10 Il est un outil précieux dans le domaine de la
qualité: organisation, gestion et traçabilité
173
4.3.2.5.11 L'Intranet devient le siège de l'intelligence
économique et de la veille technologique
174
4.3.2.5.11.1 Il est l'outil qui permet d'alimenter le système en
informations
174
4.3.2.5.11.2 Il est l'outil qui permet de les stocker de façon à
les rendre exploitables
174
4.3.2.5.11.3 Enfin il permet de diffuser en temps réel l'information
ciblée aux membres de l'entreprise (Push)
174
4.3.2.5.12 Il facilite la mise à disposition d'outils d'expertise
permettant en particulier des simulations
175
4.3.2.5.13 L'outil pour la DRH
175
4.3.2.5.13.1 Pour la gestion du personnel
175
4.3.2.5.13.2 L'Employee Relationship management (ERM) : le cliemployé
175
4.3.2.5.13.3 pour construire et capitaliser un potentiel de compétence:
le knowledge management (KM)
175
4.3.2.5.13.4 pour La formation interne du personnel : le e-learning
175
4.3.2.5.14 Démultiplier l'efficacité des commerciaux en les
connectant aux services du siège
176
4.3.2.5.15 Un outil au service des techniciens de maintenance
177
4.3.2.5.16 L'Intranet, facteur de décentralisation qui se construit
lui-même de façon décentralisée
177
4.3.2.5.17 Des possibilités nouvelles pour le télétravail
177
4.3.2.5.17.1 De nombreux avantages pour les salariés, l'environnement
et l'aménagement du territoire
177
4.3.2.5.17.2 Le gain est par contre bien moins évident pour l'entreprise
et pour les syndicats de salariés :
178
4.3.2.5.17.3 Des résultats décevants
179
4.3.2.5.17.4 Télétravail et téléservices
179
4.3.2.5.18 l'élaboration de la stratégie de l'entreprise
180
4.3.2.5.19 L'outil de pilotage pour les managers
180
4.3.2.5.20 Touchant tous les aspects de la vie de l'entreprise il concerne
également les syndicats
180
4.3.2.5.21 Moins de bureaucratie, plus de contacts humains avec les
collègues et les clients
181
4.3.2.5.22 Le stade ultime, l'Intranet de l'entreprise étendue: les
extranets
181
4.3.2.6 Les pathologies des Intranet
182
4.3.2.6.1.1 une confusion entre le "physique" et le "fonctionnel"
182
4.3.2.6.1.2 une confusion entre "information" et "décision"
182
4.3.2.6.1.3 Un confinement à l'intérieur de l'entreprise
182
4.3.2.6.1.4 Deux questions test permettent de savoir s'il s'agit d'un Intranet
"plaquette" ou d'un véritable Intranet:
183
4.3.3 L'entreprise avec ses partenaires : Internet ou Extranet
183
4.3.3.1 Un extranet: l'Intranet de l'entreprise étendue, "l'usine
virtuelle"
183
4.3.3.2 Relations client/fournisseur, donneur d'ordre et sous-traitants,
banques et entreprises : le web-EDI
184
4.3.3.2.1 Un abaissement drastique des coûts de transmission en utilisant
le réseau Internet (l'EDI sur IP)
184
4.3.3.2.2 Plus simple, moins cher, EDI dans IP: le Web EDI, le nouveau
protocole XML
184
4.3.3.2.3 Pour ces échanges entre entreprises, les réseaux
extranets: lignes privées, VPN et Places de Marché
185
4.3.3.3 Echange de données techniques "co-engineering" PLM: gain de
temps et d'argent pour concevoir et fabriquer de nouveaux produits, le "single
sign on", la "Virtual Network Organisation"
186
4.3.3.4 De la conception à la production
188
4.3.3.5 Suivi d'exécution des commandes, maintenance dépannage et
service après - vente
188
4.3.3.6 L'animation des réseaux de prescripteurs, distributeurs,
importateurs,...
188
4.3.3.7 L'Internet "classe affaire" et "classe tourisme"
188
4.3.3.8 Les pathologies des extranets:
189
4.3.3.8.1 le syndrome du "territoire"
189
4.3.3.8.2 la peur de la transparence : une nécessaire culture de la
confiance
189
4.3.4 Les réseaux d'entreprises : un champ d'application
privilégié ?
189
4.3.4.1 La Mondialisation de l'économie entraîne tout à la
fois la concentration des grands groupes et le développement d'une
multitude de PME travaillant en réseau : le principe de
subsidiarité
189
4.3.4.2 Quels types de réseaux de PME ?
192
4.3.4.2.1 Entreprises géographiquement proches
192
4.3.4.2.2 A l'inverse, réseaux d'entreprises quadrillant le territoire
193
4.3.4.2.3 Des réseaux temporaires
193
4.3.4.2.4 entreprises sous-traitantes d'un même type de donneur d'ordre
193
4.3.4.2.5 entreprises appartenant à un club actif d'utilisateurs
193
4.3.4.2.6 entreprises appartenant à un même secteur professionnel
géographiquement concentré
193
4.3.4.2.7 entreprises appartenant à une même communauté
professionnelle géographiquement dispersée sur tout le
territoire
193
4.3.4.2.8 entreprises situées dans un même Technoparc
193
4.3.4.2.9 Entreprises ayant entre elles des liens capitalistiques
194
4.3.4.2.10 Entreprises participant à des partenariats internationaux
194
4.3.4.3 Les communautés virtuelles : travailler ensemble plus
efficacement et développer une force de frappe vis à vis de
l'extérieur
194
4.3.4.3.1 Un travail en réseau plus efficace avec mise en commun de
compétences et de services
194
4.3.4.3.2 Une capacité de négociation accrue pour les achats
195
4.3.4.3.3 Une meilleure visibilité internationale pour la promotion et
les ventes :
195
4.3.4.3.3.1 Un site Web riche en information sur le domaine de
compétence de la communauté
195
4.3.4.3.3.2 Une plus grande richesse dans le catalogue proposé au client
195
4.3.4.3.3.3 Une politique active de marketing : représentants
régionaux, mailing, achats d'espaces
195
4.3.4.3.3.4 La possibilité de se faire référencer comme
fournisseur dans une place de marché
195
4.3.4.3.4 Comment se construisent de telles communautés ? les
"community brokers" et les "infomediaires"
195
4.3.4.3.4.1 Sous l'impulsion d'un leader de la profession
195
4.3.4.3.4.2 Sous l'influence d'un fournisseur commun à la plupart des
membres de la communauté
196
4.3.4.3.4.3 A l'initiative d'un donneur d'ordre dont la
compétitivité dépend de celle de ses fournisseurs
196
4.3.4.3.4.4 Sous l'influence d'une structure professionnelle
196
4.3.4.3.4.5 A l'initiative d'une entreprise qui fait profession de mettre en
place de telles organisations
196
4.3.4.3.4.6 De nombreux magazines professionnels tentent également de
jouer ce rôle auprès de leurs lecteurs.
197
4.3.4.3.4.7 Bientôt aussi les grands sites "portail" comme Amazon.com ,
Yahoo!, geocities,...?
197
4.3.4.3.4.8 Sous la direction d'une entreprise qui se crée
spécifiquement pour fédérer l'offre de service ou de
produit de cette communauté vis à vis de l'extérieur
197
4.3.4.3.4.9 Soit sous l'impulsion des pouvoirs publics
197
4.3.4.3.5 Quelques autres exemples
197
4.3.4.4 Des communautés de métier au niveau des ouvriers
"professionnels" et non plus à celui des entreprises
198
4.3.5 Quid des intermédiaires ? La création de la relation
de confiance avec le client
198
4.3.5.1 un contact direct avec le client "d'économisant" tous les
intermédiaires?
198
4.3.5.2 vers une disparition des intermédiaires qui n'apportent que
surcouts et délais
198
4.3.5.3 ...mais besoin de CONseil CONfiance: dans un univers de plus en plus
complexe, la règle "des 2 CON"
199
4.3.5.3.1 Davantage d'opportunités dans une monde plus complexe et en
évolution rapide : un besoin de conseil
199
4.3.5.3.2 L'éloignement du client et du fournisseur et la nature
virtuelle de leur contact pose à l'un comme à l'autre un
problème de CONfiance.
200
4.3.5.4 "De nouvelles chaînes de valeur vont se créer
éliminant au fur et à mesure les anciennes": les
infomédiaires
202
4.3.5.4.1 des intermédiaires spécialisés dans les achats:
faire gagner du temps et de l'argent aux clients
202
4.3.5.4.2 Les mandataires de communautés : les "infomédiaires"
203
4.3.5.5 l'émergence brutale depuis début 2000 des "market
places dans tous les secteurs professionnels
203
4.3.5.5.1 les avantages offerts par les places de marché:
économies, rapidité, services, connaissance du marché
203
4.3.5.5.2 Une plus grande efficacité pour chacun des partenaires
à travers le développement d'outils collaboratifs
204
4.3.5.5.3 poursuivre l'élaboration de standards pour mener
l'intégration à son terme : les "services web", l'EAI
205
4.3.5.5.4 Pour essayer de classer les market Places il existe de nombreuses
typologies.
205
4.3.5.5.5 market-places créées par des intermédiaires:
start-up, entreprise du secteur et courtiers
205
4.3.5.5.5.1 les start-up: de forts risques
205
4.3.5.5.5.2 Des entreprises du secteur concerné: rarement acceptable par
les acteurs du marché
206
4.3.5.5.5.3 Des intermédiaires existants (courtiers, banquiers) : les
meilleures chances
206
4.3.5.5.6 Des places de marché constituées par des
coopératives d'acheteurs
207
4.3.5.5.7 Troisième cas enfin: c'est une coalition de vendeurs
209
5 Comment saisir les opportunités offertes par l'Internet?
210
5.1 Les freins et les moteurs
210
5.1.1 Les arguments évoqués par les entreprises qui
hésitent à se lancer
210
5.1.1.1.1 "Ce n'est pas un outil pour travailler sérieusement"
210
5.1.1.1.1.1 C'est un gadget qui va faire perdre du temps à nos
salariés (Syndrome du Minitel rose).: les "Sniffers"
210
5.1.1.1.1.2 "avec le courrier électronique les employés vont
être submergés de mail"
210
5.1.1.1.1.3 "Ce n'est qu'une mode, comme les cercles de qualité"
210
5.1.1.1.2 dans le domaine du Luxe, cela risque d'impliquer un prix uniforme
211
5.1.1.1.3 Internet, outil pour effectuer des transactions? Alors c'est inutile
tant que nos partenaires ne seront pas branchés
211
5.1.1.1.4 Nous manquons d'information permettant de voir les usages
véritablement efficaces
211
5.1.1.1.5 Crainte d'une technologie complexe réservée aux
entreprises de pointe
211
5.1.1.1.6 il y a des urgences plus grandes
211
5.1.1.1.7 "Les technologies évoluent trop vite. Attendons qu'elles
soient stabilisées"
212
5.1.1.1.8 "c'est trop cher" ! ou à l'inverse "cette gratuité ne
m'inspire pas confiance"
212
5.1.1.1.8.1 "C'est une technologie trop onéreuse pour ma PME"
212
5.1.1.1.8.2 À l'inverse la "gratuité" nous a plusieurs fois
été présentée comme un facteur de blocage :
212
5.1.1.1.8.3 Le réel problème des coûts?
212
5.1.1.1.8.4 des prix encore prohibitifs pour se raccorder au fournisseur
d'accès internet
213
5.1.1.1.8.5 Malgré des baisses depuis 1998 des prix encore prohibitifs
pour les lignes louées
214
5.1.1.1.9 "C'est un réseau au bord de l'apoplexie : on ne peut pas
bâtir une stratégie sur lui"
216
5.1.1.1.10 "C'est trop dangereux": des précautions nécessaires
mais le danger est aussi de surestimer les risques
216
5.1.1.1.10.1 les risques d'agression
216
5.1.1.1.10.2 Le risque d'engagements juridiques mal contrôlés
216
5.1.1.1.11 Mais aussi des blocages liés à la remise en cause des
pouvoirs qui transparaissent dans les réactions
216
5.1.2 Les raisons qui poussent les entreprises à tenter l'aventure
217
5.1.2.1 "on ne peut pas ne pas faire"
217
5.1.2.2 "on risque d'être obligé de faire"
217
5.1.2.3 La compréhension du fait que les outils de l'Internet sont
d'abord une source d'économies
218
5.1.2.4 une source de compétitivité en apportant souplesse
efficacité et réactivité
219
5.1.2.5 La perception qu'Internet ouvre des horizons, certes aléatoires,
mais prometteurs
219
5.2 Une profonde mutation pour tous les métiers dans tous les secteurs
et pour les entreprises de toutes tailles
221
5.2.1 Internet offre des outils pour toutes les fonctions d'une entreprises
221
5.2.2 Internet au service de la stratégie de l'entreprise
222
5.2.2.1 Pour renforcer la compétitivité en augmentant
productivité, réactivité et flexibilité
222
5.2.2.2 Pour faciliter l'expansion de l'entreprise
222
5.2.3 Une modification profonde de tous les métiers dans l'entreprise
223
5.2.3.1 Les "VRP" : moins de travail administratif, des outils plus puissants
mais une perte d'indépendance dans bien des cas
223
5.2.3.2 Les commerciaux en magasin , vont devoir davantage devenir des
conseillers que des vendeurs
223
5.2.3.3 Le marketing/vente/sav
224
5.2.3.4 Pour les services les services "appro" et les services comptables
224
5.2.3.5 Pour le service achat
224
5.2.3.6 Pour le service logistique
224
5.2.3.7 Pour l'ingénieur de production
224
5.2.3.8 Pour l'opérateur de MOCN
224
5.2.3.9 Pour le Directeur Informatique
224
5.2.3.10 Pour le DRH
225
5.2.3.11 Pour les hiérarchies intermédiaires
225
5.2.3.12 Pour les "cadres" qui doivent devenir des managers
225
5.2.3.13 Les réponses à toutes ces questions ne peuvent
être à l'évidence que celles du "patron".
226
5.2.3.14 Cela va nécessiter un immense effort de formation
226
5.3 Ni un problème financier Ni un problème technique : Internet
est au premier chef un défi stratégique, un problème
d'organisation et de gestion du pouvoir
226
5.3.1.1 Peu onéreux pour le matériel et les logiciels, et facile
techniquement à mettre en oeuvre
227
5.3.1.2 Mais le véritable problème est celui de la
stratégie de l'entreprise, redéfini à partir des
opportunités offertes par le Net ... et celui de la capacité
à mettre celle-ci en ordre de bataille.
228
5.3.1.3 Quelques questions clé avant de se lancer
228
5.3.1.3.1 L'entreprise et ses partenaires sont-ils techniquement capables
d'accomplir une telle mutation?
228
5.3.1.3.2 La structure humaine de l'entreprise est-elle capable de tenir le
choc?
229
5.3.1.4 Certaines organisations sont plus propices que d'autres:
229
5.3.1.5 l'atout d'avoir déjà mis en place une organisation
"qualité"
229
5.3.1.6 Les entreprises intégrées dans un réseau sont
à l'évidence les premières concernées:
229
5.3.1.7 La culture de l'entreprise joue un rôle essentiel
229
5.3.1.8 Ne pas confondre Stratégie et planification
229
5.4 Par où commencer ?.
230
5.4.1.1 Start Simple ! Grow Fast ! Do It Now !
230
5.4.1.2 Une première étape dans tous les cas : l'e-mail
231
5.4.1.3 Une première stratégie: prudence et d'amélioration
de la compétitivité, l'Intranet puis l'extranet
232
5.4.1.4 Une logique de conquête de marchés nouveaux : le site Web
et les techniques de promotion
232
5.4.1.5 Au bout du processus une intégration de toute la chaîne:
internet, extranet et Intranet
232
5.5 Comment conduire cette évolution : quelques pistes
233
5.5.1.1 Un nécessaire engagement du patron
233
5.5.1.2 Détecter, reconnaître et s'appuyer sur les
compétences latentes
233
5.5.1.3 Profiter le d'expérience des autres : réunion entre les
managers d'entreprise, les clubs
234
5.5.1.4 Un autre moyen puissant d'aller de l'avant : les stages longs
d'élèves ingénieurs, le win.win.win
234
5.5.1.5 Savoir utiliser des compétences extérieures
235
5.5.1.6 Développer les compétences et les moyens internes
235
5.5.1.7 Enfin ne pas négliger la sécurité
236
5.5.1.7.1 Les risques de fuite d'information sensible
236
5.5.1.7.2 Les risques dus aux brigands de toute espèce
237
5.5.1.7.3 Les risques dus au manque de rigueur dans la conception des
systèmes informatiques
237
5.5.1.7.4 Les risques enfin d'accidents : incendie, inondation, panne de
matériel...
237
6 Les grandes évolutions technologiques : le haut débit et
l'Internet nomade
239
6.1 Le haut débit: Les autoroutes de l'information, l'Internet large
bande
239
6.1.1.1 La fibre optique: effondrement des prix explosion des débits,
des hierarchies bousculées
239
6.1.1.1.1 Les progrès de la R&D
239
6.1.1.1.2 Dans l'industrie l'augmentation des débits suit
également la loi de Moore de doublement tous les 18 mois
239
6.1.1.1.3 Des couts de déploiement finalement relativement modiques
240
6.1.1.2 La transmission optique à très haut débit: la
technologie laser multiplexée
241
6.1.1.3 Les constellations de satellites: une technologie de niche
241
6.1.1.4 Le développement de Drones et de dirigeables: une idée
intéressante?
242
6.1.1.5 Les technologies ATM (voix, vidéo ou données): une
technologie intermédiaire?,
243
6.1.1.6 Les réseaux conçus directement autour de la norme IP
semblent être la voie d'avenir
243
6.1.1.7 Les noeuds d'interconnexion: en Europe un grave goulot
d'étranglement
245
6.1.1.8 Les "bretelles d'accès à l'autoroute: l'actuel goulot
d'étranglement, mais les techniques sont prêtes
245
6.1.1.9 L'utilisation des réseaux câblés: un
développement rapide
245
6.1.1.10 XDSL et ADSL un débit multiplié par 100 sur le fil du
téléphone classique: l'enjeu du "dégroupage"
246
6.1.1.10.1 Le principe de la technologie DSL, son potentiel technique
246
6.1.1.10.2 Pourquoi une telle lenteur de déploiement? L'enjeu du
dégroupage,
247
6.1.1.10.3 Pourquoi "brider autant les débits?
248
6.1.1.10.4 Quelques statistiques sur l'ADSL
249
6.1.1.11 la connection directe du client final par fibre optique (fiber to
home), une étape intermédiaire la fibre hybride?
249
6.1.1.12 La boucle locale radio (BLR) pour les zones à faible
densité...et une alternative à l'opérateur historique
249
6.1.1.13 Les WAN (Wide Area Network) radio: la norme 802.11 ("WiFi") et
Bluetooth 3
250
6.1.1.14 La réception directe par satellite: une place sans doute plus
modeste que prévu il y a quelques années
252
6.1.1.15 La technologie PLC (Powerline Communications) utilise les fils de la
distribution électrique basse tension
252
6.1.1.16 Quelques chiffres
253
6.2 L'Internet nomade
253
6.2.1.1 Pour les mobiles les normes GSM ("2G"), WAP, GPRS (2,5G) Edge et UMTS
(3G) en 2010 la 4G?
253
6.2.1.1.1.1 Le GSM, les résultats décevants du WAP et le
succès spectaculaire et inattendu du SMS
253
6.2.1.1.1.2 la "2,5 G" : Le GPRS
254
6.2.1.1.1.3 la "3G" : UMTS et Edge, IMT 2000 et CDMA 1X
254
6.2.1.1.1.4 La future norme "4G"
256
6.2.1.2 Le protocole ENUM
256
6.2.1.3 Les révolutions en gestation dans le "portable" la convergence
des appareils portables, le m-business et le "m-commerce" ... et les inattendus
SMS
256
6.2.1.4 Dans la même logique l'automobile va se trouver
profondément transformée
260
6.2.1.5 Il commence à en être de même pour le train et
l'avion
261
6.3 Des techniques permettant de limiter les volumes d'information à
transmettre
261
6.3.1.1 les techniques de compression notamment d'images vidéo (MPEG) et
de sons (MP3)
261
6.3.1.2 La multiplication des serveurs de proximité (Proxy) et les
Content Delivery Network (CDN)
261
6.4 Une saturation constante quelle que soit la largeur de bande?
262
7 Internet : une chance à saisir pour développer création
d'entreprises et emploi
263
7.1 La création d'entreprises dans les NTIC: un enjeu majeur, un
problème spécifique
263
7.1.1 Un enjeu majeur au delà des coups de folie de la bourse
263
7.1.1.1 Pour le développement économique, l'emploi et la balance
commerciale
264
7.1.1.2 Quelques repères sur les montants investis en capital risque
265
7.1.1.2.1.1 Aux Etats-Unis
265
7.1.1.2.1.2 En Europe
265
7.1.1.2.1.3 En France
266
7.1.1.3 Les innovation les plus radicales proviennent quasiment toujours
d'entreprises nouvelles
266
7.1.1.4 Une économie de Standards: les premiers arrivés prennent
les places et sont ensuite indélogeables
269
7.1.1.5 Quid de la stratégie du "me too" (les "suiveurs")?
271
7.1.2 La création d'entreprise dans les NTIC: de fortes
spécificités par rapport aux autres secteurs
271
7.1.2.1 Dans beaucoup de projets peu d'expérience professionnelle
requise pour démarrer
271
7.1.2.2 On peut distinguer trois catégories de petites entreprises: les
enfants les nains et les pygmées
272
7.1.2.3 Pour démarrer peu de capitaux sont nécessaires
273
7.1.2.4 Un jeune diplômé est naturellement bien en phase avec ces
nouveaux marchés
273
7.1.2.5 Les artistes aussi
274
7.1.2.6 Un domaine où la croissance de l'entreprise et la maîtrise
d'un marché l'emporte sur une vision patrimoniale de contrôle et
de transmission familiale
274
7.1.2.7 C'est l'âge ou l'on peut se permettre de prendre des risques
274
7.1.2.8 "vendre ses salades dans le désert"? : Une dose
d'humilité souvent nécessaire
275
7.1.2.9 1999: la rupture du contrat moral entre ingénieurs et Grandes
Entreprises
275
7.1.2.10 N'oublions pas cependant une autre source de création :
l'essaimage à partir des grandes entreprises
276
7.1.2.11 Des évolutions boursières spectaculaires en hausse comme
en baisse ("Start-up" et "Start-Down"), mais néanmoins une importance
contamment croissante dans notre économie
276
7.1.2.12 Les paradoxes d'une économie de standards: quelle est la valeur
d'une start-up? B2B: Back to Basics
277
7.1.2.12.1 Même dans la "nouvelle économie" la valeur" d'une
entreprise reste son espérance de gains actualisée
277
7.1.2.12.2 L'apparent paradoxe: la valeur économique d'une start-up peut
être un multiple de ses pertes!
278
7.1.2.12.2.1 Pour une entreprise visant à devenir le standard du
marché
278
7.1.2.12.2.2 pour une entreprise développant des technologies nouvelles
et visant à se faire racheter
278
7.1.2.12.2.3 la relation entre "pertes" et valorisation dans une entreprise de
croissance
279
7.1.2.12.3 les dérives du système, la vague de mars 2000 et le
creux de 2001 : le e-krach
279
7.2 Typologie des entreprises dont on peut considérer la
création comme directement liée au développement de
l'Internet
281
7.2.1.1 Les "Chercheurs d'or" : Entreprises exploitant l'internet pour
développer leurs activités
281
7.2.1.2 Les "fabricants de pelles et de pioches" créent les outils
exploitant les potentialités de l'Internet
281
7.2.1.3 Les "Maréchaux-Ferrants" : Entreprises de service Internet
281
7.2.1.4 "Shérifs, Saloon et banquiers" : Entreprises n'utilisant pas
nécessairement Internet mais créées à partir des
nouveaux besoins qu'il génère
281
7.3 Les difficultés à surmonter pour accroitre le nombre de
création d'entreprises
281
7.3.1.1 Aujourd'hui paradoxalement les mieux formés sont les moins
créateurs
281
7.3.1.2 Le contexte culturel est très important : le rôle des
médias
282
7.3.1.3 Il dépend également de la reconnaissance sociale du
créateur qui est aujourd'hui tenté de s'expatrier
282
7.3.1.4 Outre-Atlantique il est valorisant d'avoir créé une
entreprise, même si l'aventure s'est terminée par un échec
et ce n'est malheureusement pas encore le cas chez nous
283
7.3.2 Dispositif d'appui : incubateurs et kiosques d'informations
283
7.3.2.1 Le créateur d'entreprise a besoin d'économiser son temps
283
7.3.2.2 Il a surtout besoin d'être connecté à des
réseaux : les incubateurs publics et privés
283
7.3.2.2.1.1 L'incubateur: le point d'intersection de 4 réseaux
283
7.3.2.2.1.2 les incubateurs publics: à dominante technologique
283
7.3.2.2.1.3 Les incubateurs privés : entre la société de
service et le capital risque
284
7.3.2.2.1.4 Les incubateurs "corporate" : un outil de veille technologique pour
les grands groupes
284
7.3.3 Le financement de la création d'entreprises et du
développement des jeunes entreprises: manque d'argent ou manque de
projets?
284
7.3.3.1 Paradoxalement les deux sont vrais
284
7.3.3.2 Soyons clairs : le banquier stricto sensu, celui qui prête
l'argent des autres, ne peut et ne doit prendre de risques que très
limités
284
7.3.3.3 Les investisseurs : Ceux dont le métier est le commerce du
"risque"
285
7.3.3.4 Mais cette profession elle-même se subdivise en de nombreux
métiers
285
7.3.3.4.1 Le capital risque : le plancher du million d'euros
285
7.3.3.4.1.1 Un retard dans notre pays en cours de rattrappage mais une
évolution qu'il convient de consolider
285
7.3.3.4.1.2 Un financement ciblé sur des projets déjà bien
développés: la barre du Million d'Euro
286
7.3.3.4.2 Les marchés des capitaux : un élément
déterminant pour le capital-risque
286
7.3.3.4.3 Le capital de proximité : une capacité de
démultiplication
287
7.3.3.4.4 La "love money" : essentiel pour le démarrage
287
7.3.3.4.5 Les "fonds d'amorçage" (Seed Money) : une bonne solution pour
les entreprises technologiques
288
7.3.3.4.6 Les aides publiques (Drire, Anvar, Crédits d'impot,...):
problèmes d'adaptation et de vitesse
288
7.3.3.4.7 Les Business Angels et les stock options : les éléments
clé du dispositif
289
7.3.3.4.7.1 Les Business Angels : de l'argent, mais surtout une expertise et
un réseau
289
7.3.3.4.7.2 Financer et fidéliser des cadres expérimentés,
payer avocats, conseil et fournisseurs sans sortir de cash: les stock-options
292
7.3.4 Manque de projet ou manque d'entrepreneur? la solution de l'atelier de
l'innovation
292
7.4 Une piètre connaissance de la création d'entreprises en
France
293
7.5 Autres problèmes méritant d'être signalés
293
7.5.1.1 Alléger les formalités, simplifier les procédures
: le cri du coeur!
293
7.5.1.2 Un problème important et urgent : le danger d'adopter une
réglementation à l'américaine en matière de brevets
sur les logiciels
294
7.5.1.2.1 le risque de pousser au secret quand le brevet devrait entrainer la
connaissance publique des inventions
294
7.5.1.2.2 une durée de 20 ans inadaptée à l'innovation
logicielle
294
7.5.1.2.3 paradoxalement, un outil au main des gros éditeurs pour
s'approprier les innovations des petits
294
7.5.1.2.4 une arme contre les logiciels libres
294
7.5.1.2.5 Une opportunité pour l'Europe: créer une
réglementation sui generis performante
294
7.5.1.3 Aujourd'hui les règles des marchés publics
éliminent les entreprises qui n'ont pas de références
suffisantes et donc les créateurs
295
8 Propositions pour un plan d'action
296
8.1 Les pouvoirs publics ne peuvent pas ne pas agir
296
8.1.1 L'Etat responsable de fixer les règles de droit
296
8.1.2 Les administrations génèrent des contraintes, facteurs de
coûts de gestion
296
8.1.3 Les pouvoirs publics sont un acteur économique majeur
296
8.1.4 Les pouvoirs publics responsables d'un développement harmonieux
des territoires
296
8.1.5 Les pouvoirs publics ont une mission "d'éclairage public"
296
8.1.5.1 Diffuser l'information qu'ils détiennent
296
8.1.5.2 Mettre en place un observatoire pour que chacun puisse se situer par
rapport aux évolutions en cours
297
8.1.5.3 Assurer une formation adaptée aux évolutions
297
8.1.5.4 Orienter les efforts de la recherche publique aux fins de donner des
armes à nos entreprises pour forger leur avenir
297
8.1.5.5 Créer les conditions de la confiance : signature
électronique, registre du commerce, certification,...
297
8.1.5.6 Un rôle d'éclairage public vis à vis du tissu des
PME
297
8.1.5.7 Les pouvoirs publics se doivent enfin d'être exemplaires
298
8.1.6 Le programme d'action des pouvoirs publics
298
8.2 Améliorer l'environnement global pour créer les conditions du
décollage
298
8.2.1 Faire évoluer l'environnement juridique
298
8.2.1.1 Faire évoluer les règles de droit pour qu'elles apportent
des réponses claires et stables aux nouvelles questions posées
par l'internet
298
8.2.1.2 Créer les conditions de la confiance ; signature
électronique, nommage, registre du commerce, contrats type,
certification,...
299
8.2.1.3 Réunir les conditions permettant un véritable
développement du paiement électronique
300
8.2.1.4 Autoriser un niveau raisonnable dans le domaine du cryptage
300
8.2.1.5 Adapter le droit de la concurrence et le faire respecter notamment dans
le domaine des Télécom
301
8.2.1.6 Devenir des acteurs encore plus actifs de la construction d'un droit
nécessairement international: le problème du ressort
302
8.2.1.6.1.1 Quid du droit d'expression sur internet
303
8.2.1.6.1.1.1 responsabilité pénale et civile pour un site
accessible depuis tous les pays du monde,
303
8.2.1.6.1.1.2 protection contre la calomnie, les injures, la diffamation,
l'atteinte à la vie privée
303
8.2.1.6.1.1.3 Quid à l'inverse de la liberté d'expression
303
8.2.1.6.1.1.4 Quid des lois réglementant les publications?
303
8.2.1.6.1.2 Quid de la protection des individus
303
8.2.1.6.1.2.1 protection des mineurs (âge de la majorité?,...)
303
8.2.1.6.1.2.2 protection de l'adulte contre des tentations
préjudiciables à sa santé (drogue, alcool,...) ou à
ses finances (jeux, loteries, casino, paris sur les match de foot,...) ou
à sa moralité (censure,...)?
303
8.2.1.6.1.2.3 protection assurée aux malades : vente de
médicaments en ligne, publicité pour les médicaments
304
8.2.1.6.1.2.4 Quid des consultations en ligne (avocats, médecins,...)?
304
8.2.1.6.1.2.5 protection de la vie privée:
305
8.2.1.6.1.2.5.1 élaboration et commercialisation des fichiers
305
8.2.1.6.1.2.5.2 web-bugs et autres spywares
305
8.2.1.6.1.2.5.3 Quid de la publication sur Internet des décisions de
justice?:
305
8.2.1.6.1.2.5.4 Quid de l'exploitation des caméra de
vidéo-surveillance, de la géolocalisation
305
8.2.1.6.1.2.5.5 protection du secret des correspondances et donc du droit de
les crypter
306
8.2.1.6.1.2.6 protection des travailleurs (télétravail)
306
8.2.1.6.1.2.7 protection du consommateur? Législation du vendeur ou de
l'acheteur?
306
8.2.1.6.1.2.8 protection de l'épargnant? empêcher les
opérations de désinformation:
306
8.2.1.6.1.3 Quid de la propriété intellectuelle ?
307
8.2.1.6.1.3.1 droit d'auteur, copyright, droit de suite pour les oeuvres d'art,
site "warez",...
307
8.2.1.6.1.3.2 droit du brevet sur les logiciels
308
8.2.1.6.1.3.3 du droit des marques? problèmes posés par les
procédure de nommage sur Internet?
308
8.2.1.6.1.4 Quid du droit de la concurrence, exclusivités territoriales,
monopoles, abus de position dominante?,
308
8.2.1.6.1.4.1 publicité comparative, dénigrement, appel à
boycott, publicité mensongère, parasitisme commercial,
paracommercialisme,...
308
8.2.1.6.1.4.2 Lutte contre les monopoles : le cas Microsoft
309
8.2.1.6.1.4.3 ententes et abus de position dominante : les Market places ?
309
8.2.1.6.1.5 Quid du droit commercial, comptable, fiscal, douanier
310
8.2.1.6.1.5.1 signification de l'exclusivité territoriale d'une
concession?
310
8.2.1.6.1.5.2 Quelle est la période légale des soldes sur la
toile?
310
8.2.1.6.1.5.3 Quid du droit de la preuve en cas de contrats
électroniques?
310
8.2.1.6.1.5.4 Quid de la protection des données sensibles des
entreprises
310
8.2.1.6.1.5.5 Quid de la protection de certains privilèges (monopole des
commissaires-priseurs, loi bancaire, quotas, régime des pharmacies
d'officine, prix unique du livre,...)
310
8.2.1.6.1.5.6 Quid des règles comptables
311
8.2.1.6.1.5.7 Quid des législations fiscales et douanières sur
les produits dématérialisés ou vendus sur internet
311
8.2.1.6.1.6 Quid des règles protégeant la société,
lutte contre la cyber-criminalité et le cyberterrorisme
311
8.2.1.6.1.6.1 Quid contre le terrorisme s'attaquant à nos réseaux
d'information et de commandement
311
8.2.1.6.1.6.2 Quid de la protection de la société contre la
violence
311
8.2.1.6.1.6.3 capacité des Etats à se protéger (censure,
interdiction de la cryptographie, attaque des sites contrevenants...)?
311
8.2.1.6.1.6.4 protection contre de nouvelles formes de pollution comme le
SPAM?.
312
8.2.1.6.1.6.5 les pirates, les producteurs de virus, de bombes logiques, de
Worms, de Hoax, de Chevaux de Troie,...:
312
8.2.1.6.1.6.6 cyber-escrocs, blanchiment d'argent, chaînes pyramidales,
abus de confiance, désinformation, détournement de moyens de
calcul, sites de "carding"...
312
8.2.1.6.1.6.7 Comment être aussi rapides que les délinquants
313
8.2.1.6.1.7 Quid du rôle régalien de l'Etat
313
8.2.1.6.1.7.1 droit d'émettre de la monnaie?
313
8.2.1.6.1.7.2 Quid des organes de régulation dans le domaine des NTIC?
313
8.2.1.6.1.7.3 Quid du rôle à donner à
l'autorégulation (codes de bonne conduite) par rapport au pouvoir
normatif des Etats? La "corégulation"?
313
8.2.1.6.1.7.4 Une révolution dans l'élaboration des normes
313
8.2.1.6.1.7.5 Des règles nécessairement internationales sinon des
"arbitragistes" jouerons des différences de législation
314
8.2.1.6.1.8 Quid de la e-démocratie: le vote électronique ou
"e-vote"
314
8.2.1.7 Assurer une participation active de spécialistes
français aux instances informelles qui élaborent les
règles de droit sur le net
315
8.2.2 Alléger le poids des contraintes administratives,
316
8.2.2.1.1 moderniser l'Etat, dématérialiser les procédures
: impôts, déclarations sociales...
316
8.2.2.1.2 utiliser la géolocalisation
317
8.2.3 Les pouvoirs publics, acteurs économiques efficaces et facteurs
de progrès
317
8.2.3.1 Gérer les achats publics sur l'Internet: une source
d'économie, un facteur d'entraînement
317
8.2.3.1.1.1 Au minimum publier gratuitement les appels d'offre (et si
possible les prévisions)
318
8.2.3.1.1.2 ... de façon à simplifier le travail administratif
des soumissionnaires
318
8.2.3.1.1.3 l'utilisation des enchères sur Internet pour les achats
publics: les marchés publics
318
8.2.3.1.1.4 sans oublier une autre source de gain d'efficacité: la
gestion de l'exécution des marchés
318
8.2.3.2 utiliser Internet comme canal de vente
319
8.2.3.3 Encourager la migration sur Internet des services Minitel
319
8.2.4 Favoriser toute initiative permettant d'améliorer la vitesse de
transmission et de diminuer les coûts pour le client
319
8.2.5 Une mission d'éclairage public
320
8.2.5.1 Avoir au niveau des pouvoirs publics un discours fort clair et
crédible sur Internet
320
8.2.5.2 Diffuser l'information publique
321
8.2.5.3 Favoriser l'usage d'Internet à toutes les étapes du
processus éducatif et former les spécialistes nécessaires.
322
8.2.5.4 Conduire une politique de recherche ambitieuse
322
8.2.5.4.1 Bien entendu dans le domaine des technologies dures
322
8.2.5.4.2 Mettre au point les outils adaptés aux PME
323
8.2.5.4.3 Quelques sujets de recherche qui paraissent essentiels pour permettre
aux entreprises et à la société d'utiliser les
potentialités d'Internet plus intelligemment
323
8.2.5.4.3.1 Quelles mutations Internet génère-t-il dans les
structures industrielles ? la fabless corp?
324
8.2.5.4.3.2 Quelles mutations dans l'organisation des entreprises ?:
324
8.2.5.4.3.3 l'Internet une économie de standards et non de High Tech:
NTIC ou plutôt NST?
325
8.2.5.4.3.4 Quelles évolution dans les modèles
économétriques: les coûts? La rentabilité des
investissements immatériels? Les mécanismes de financement?
325
8.2.5.4.3.5 La propriété intellectuelle, le brevet logiciel:
325
8.2.5.4.3.6 l'urbanisme
325
8.2.5.4.3.7 l'aménagement du territoire
326
8.2.5.4.3.8 dans le domaine juridique
326
8.2.5.4.3.9 dans le domaine social et politique
326
8.2.5.4.3.10 dans le domaine artistique
327
8.2.5.4.3.11 Dans le domaine militaire: la soft-war
327
8.2.5.4.3.12 Dans le domaine de la formation: NTE et e-learning : les "Sciences
Cognitives"
328
8.2.5.4.3.13 Dans le domaine médical
329
8.2.5.4.3.14 dans le domaine de la politique de la recherche et de
l'évaluation des chercheurs
329
8.2.5.4.3.15 Dans le domaine macroéconomique enfin : comment
évaluer l'impact global, le benchmarking
329
8.2.5.4.4 Mobiliser tout particulièrement les écoles relevant de
notre Ministère
329
8.2.5.5 Favoriser la création de labels pour éclairer le
client
330
8.2.5.6 Les pouvoirs publics promoteurs du développement
économique
330
8.2.5.7 Aider les PME à se saisir des opportunités offertes par
Internet et favoriser la création d'entreprises
331
8.3 Des mesures spécifiques pour les PME
332
8.3.1 Une nécessité pour l'administration : travailler en
équipe de projet interministérielle
332
8.3.2 Informer les PME et les sensibiliser aux enjeux d'Internet
332
8.3.2.1 Une action de sensibilisation est encore malheureusement
nécessaire
332
8.3.2.2 Les grandes réunions de sensibilisation
333
8.3.2.2.1 En général un coup d'épée dans l'eau
333
8.3.2.2.2 Une exception : quand c'est le gros client qui organise la
cérémonie..
334
8.3.2.2.3 Egalement la technique du Coucou, efficace et peu onéreuse
334
8.3.2.2.4 Un risque grave: se reposer sur un grand opérateur pour
conduire cette sensibilisation
334
8.3.2.3 Une sensibilisation par une politique de communication au niveau
régional ou local
334
8.3.2.3.1.1 L'organisation de concours et de prix
334
8.3.2.3.1.2 Une collaboration avec les organes de presse
335
8.3.2.4 Un travail d'évangélisation sur le terrain
335
8.3.2.4.1 S'appuyer sur les réseaux qui travaillent déjà
au quotidien avec les chefs d'entreprise
335
8.3.2.4.2 Donner à ces conseillers les atouts leur permettant
d'être efficaces
335
8.3.2.4.2.1 Une formation aux usages performants et utiles des outils de
l'Internet dans une PME
335
8.3.2.4.2.2 Des moyens techniques permettant une pratique professionnelle
quotidienne en adéquation avec le discours
335
8.3.2.4.2.3 Une banque de success stories pour permettre au chef d'entreprise
de voir concrètement ce qu'Internet peut lui apporter
336
8.3.2.4.2.4 Des outils d'autodiagnostic, cahiers des charge type, guides
sectoriels, annuaires des compétences
336
8.3.2.4.2.5 mettre en commun tous ces outils entre les régions?: le
webring des acteurs de terrain
337
8.3.2.4.2.6 Des actions qui doivent faciliter l'émergence du conseil
privé et non se substituer à lui
337
8.3.2.4.2.7 Sensibiliser les patrons de PME par l'intermédiaire de
certains réseaux de professionnels ayant un rôle de conseil,
souvent très écoutés, comme les experts-comptables
337
8.3.2.4.2.8 Des plateformes de démonstration pour pouvoir "toucher du
doigt"
338
8.3.2.5 Utiliser le potentiel que représente les stagiaires en
entreprise
338
8.3.2.5.1.1 Les stages de fin d'étude des Grandes Ecoles
338
8.3.2.5.1.2 les CFA (Centres de Formation d'Apprentis), un outil fantastique
pour toucher les TPE
339
8.3.2.6 L'utilité des actions tournées vers le tissu
associatif
339
8.3.2.7 Une nécessaire coopération de tous les acteurs de terrain
pour mener les actions de sensibilisation
339
8.3.3 Passer de la sensibilisation à l'action
340
8.3.3.1 Proposer des prédiagnostics courts
340
8.3.3.2 Veiller à ce que dans chaque prestation de conseil aidé
(FRAC) il y ait un minimum de réflexion sur l'utilisation d'Internet
dans le domaine considéré
340
8.3.3.3 Aider les chefs d'entreprise engagés dans une démarche
internet à s'entraider et à se former mutuellement
340
8.3.3.3.1.1 Des Clubs actifs ou passifs?
341
8.3.3.3.1.2 ...Homogène, hétérogène ou
centré sur un cluster d'entreprises
341
8.3.3.3.1.3 ... Gros ou petit, local ou régional?
341
8.3.3.4 Agir à travers des groupes d'entreprises déjà
constitués
341
8.3.3.4.1.1 Utiliser des réseaux ou clubs existants, autour d'un
centre d'intérêt ou d'un projet commun
341
8.3.3.4.1.2 Organiser (ou de profiter d') un voyage à l'étranger
342
8.3.4 Une claire priorité : le montage d'actions collectives
342
8.3.4.1 Six arguments forts pour cette priorité
342
8.3.4.2 Pistes à creuser pour les actions collectives :
343
8.3.4.3 Quelques idées de thèmes qui pourraient intéresser
les entreprises participant à ces réseaux
343
8.3.4.4 N'oublions pas l'intendance : la logistique, un facteur clé
345
8.3.4.5 Des opérations lourdes qui nécessitent la mobilisation de
tous les partenaires
345
8.3.4.6 Un objectif prioritaire pour les Centres Techniques Industriels (CTI)
346
8.3.4.6.1 utiliser cet outil de communication pour mieux travailler avec les
"ressortissants" :
346
8.3.4.6.2 donner au CTI flexibilité, réactivité,
efficacité en comprimant ses couts
346
8.3.4.6.3 Enfin, et surtout le rôle du CTI est d'aider les entreprises de
son secteur à être plus performantes
346
8.3.5 Accompagner les développements les plus ambitieux
347
8.3.5.1 Savoir résister à la tentation d'opérations
spectaculaires, peu onéreuses, touchant un grand nombre d'entreprises et
permettant un fort effet d'annonce...mais contreproductives
347
8.3.5.2 Par contre savoir intervenir au stade coûteux, risqué,
mais à fort enjeu : celui du véritable engagement sur les
technologies Internet
347
8.3.5.3 Ne pas inventer des procédures nouvelles. Le portail des
concours publics
349
8.3.6 Un volet incontournable de tout plan d'action efficace : la formation des
acteurs
351
8.3.6.1 Une priorité : former le patron, ou mieux, l'équipe
dirigeante
351
8.3.6.2 Former les conseillers de l'entreprise sans oublier les experts
comptables
352
8.3.6.3 De nouveaux métiers? Ou plutot un profond changement dans les
métiers actuels?
352
8.3.6.4 Nécessité parfois de certaines formations plus pointues
353
8.3.6.5 ...et à l'inverse de formations touchant un public très
large
353
8.3.7 Utiliser Internet comme un outil d'une politique de développement
local
353
8.3.7.1 Internet peut tout aussi bien entrainer une concentration qu'une
déconcentration de l'activité économique
353
8.3.7.2 Une situation particulèrement critique pour les fournisseurs et
sous-traitants (automobile, armement, aéronautique,...)
354
8.3.7.3 Infrastructures de Telecom : quand les pouvoirs publics retrouvent leur
responsabilité en matière d'aménagement du territoire
355
8.3.7.3.1 Progressivement les infrastructures de
télécommunications, tant au niveau de leur qualité que de
leur coût sont devenues un élément déterminant dans
la compétitivité d'un territoire.
355
8.3.7.3.2 La fin du monopole entraîne une féroce concurrence qui
conduit à un effondrement des prix ... dans les zones où cette
concurrence se manifeste : le risque est de voir apparaître un
accroissement des écarts entre ces zones et les autres
355
8.3.7.3.3 Les Télécoms : une infrastructure qui pose les
mêmes problèmes aux responsables de l'aménagement que les
dessertes aériennes, les voies ferrées ou les routes
357
8.3.7.3.3.1 Les deux notions de rentabilité d'un investissement: pour
l'opérateur et pour la collectivité concernée
357
8.3.7.3.3.2 Les conséquences à en tirer en matière de
financement de ces infrastructures
357
8.3.7.4 Quelques pistes de réflexion sur les actions à
conduire au niveau des pouvoirs publics
358
8.3.7.4.1 Une solution de facilité désormais impossible : faire
pression sur l'opérateur historique
358
8.3.7.4.2 Alors quels moyens d'action ? Pour quels pouvoirs publics ?
359
8.3.7.4.2.1 Cohésion et solidarité : deux
préoccupations au niveau européen:
359
8.3.7.4.2.1.1 une préoccupation de cohésion
359
8.3.7.4.2.1.2 une préoccupation de solidarité :
359
8.3.7.4.2.2 Au niveau national comme au niveau régional ou local
à l'appui de la stratégie de développement ou de
reconversion définie pour le territoire
359
8.3.7.4.2.2.1 Gérer la "rente minière" liée à la
concession de l'espace electromagnétique
359
8.3.7.4.2.2.2 Réaliser des infrastructures préalable permettant
de baisser coûts et délais pour un nouvel entrant
359
8.3.7.4.2.2.3 Traiter ces d'investissements comme les autres infrastructures
structurantes pour l'aménagement du territoire
360
8.3.7.4.2.2.4 ceci implique d'autoriser les collectivités à
financer les opérations et leur en donner les moyens financiers (LSI et
CIAT du 9 juillet 2001)
361
8.3.7.4.3 La nécessité pour les pouvoirs publics de se doter
à chaque niveau des compétences nécessaires
361
8.3.7.5 Il est clair cependant qu'une telle politique ne peut se limiter aux
infrastructures, ni même au développement économique au
sens étroit du terme
362
8.3.7.6 Le projet de Parthenay illustre bien l'extrême imbrication de
l'économique et de tous les autres aspects de la vie locale.
362
8.3.7.7 De nombreuses autres initiatives qui méritent d'être
encouragées
363
8.3.8 Les services de l'Etat chargés de favoriser le
développement des PMI se doivent de pleinement maîtriser et
utiliser Internet
363
8.3.8.1 Les 10 points clef pour un Intranet-extranet-web de l'administration
364
8.3.8.1.1.1 Une messagerie: chaque membre du personnel de la DRIRE doit
être doté d'une adresse e-mail,
364
8.3.8.1.1.2 Un Intranet pour le fonctionnement interne (intégrant l'ERP)
364
8.3.8.1.1.3 Des bases de données structurées autour d'un SIG
(Système d'information géographique)
364
8.3.8.1.1.4 Cet Intranet devra prendre en compte le nomadisme de la plupart des
ingénieurs subdivisionnaires
364
8.3.8.1.1.5 Un site WEB transactionnel véritable Portail d'accès
à tous les services offerts
364
8.3.8.1.1.5.1.1 Il doit également être accessible au grand public
et aux associations
365
8.3.8.1.1.6 Un accès Internet à partir de chaque poste de travail
365
8.3.8.1.1.7 Une application-serveur PUSH pour diffuser l'information
365
8.3.8.1.1.8 Une application-client PUSH et d'agents intelligents
365
8.3.8.1.1.9 Des forums avec les usagers concernés et des listes de
discussion
365
8.3.8.1.1.10 Les DRIRE devront dans le même temps développer des
extranets entre elles et avec les administrations centrales qui les concernent:
économie, environnement, recherche, transports...
365
8.3.8.1.1.11 D'autres extranets devront être constitué avec les
administrations régionales et les autres partenaires
365
8.3.8.2 Une démarche originale de la DARPMI: d'abord favoriser les
initiatives puis les harmoniser
365
8.3.8.3 Un outil indispensable pour l'avenir : le KIT extranet
366
8.3.8.4 Nécessité de mettre en place un véritable outil
d'intelligence économique: le projet Myrtille
367
8.3.8.4.1.1 Nécessaire pour l'efficacité de notre action
367
8.3.8.4.1.2 Besoin d'entreprises nationales d'intelligence économique,
performantes et indépendantes
367
8.3.8.4.1.3 Utilité pour les PME de disposer d'un "éclairage
public" dans ce domaine
367
8.3.8.4.1.4 Le projet myrtille
367
8.4 Des mesures pour favoriser la création d'entreprises
368
8.4.1.1 Faire évoluer l'enseignement notamment dans les écoles
d'ingénieur
368
8.4.1.2 Favoriser les créations par des chercheurs
369
8.4.1.3 Créer un contexte culturel favorable à la création
d'entreprise
369
8.4.1.4 Ne plus pénaliser l'échec
369
8.4.1.5 Mettre en place des incubateurs bien branchés sur les
réseaux gestion, finance, technologie et industrie
369
8.4.1.6 Favoriser l'émergence d'un tissu dense de petites
sociétés de services
370
8.4.1.7 Pour les entreprises à fort potentiel de développement
favoriser le développement des Business Angels
370
8.4.1.8 Eviter que l'évolution sur la réglementation sur les
brevets ne donne des armes aux grosses structures pour verrouiller l'innovation
371
8.4.1.9 Se donner les moyens d'observer la dynamique de la création
d'entreprise pour agir de façon plus pertinente
371
8.4.1.10 Ouvrir l'accès des marchés publics aux créateurs
371
8.4.1.11 Rétablir les Stock Options pour permettre aux Pme à
forte capacité de croissance de recruter les cadres de haut niveau dont
elles ont besoin
371
8.4.1.12 Mener à terme la réforme des FCPRI afin d'en simplifier
les règles de gestion
372
9 CONCLUSION
373
"Ce qui est marginal mais croît de façon exponentielle peut devenir majeur"
Jean-Claude Pelissolo
"we haven't seen anything yet"
Jean-François Abramatic
Internet et Entreprises: Mirages et opportunités ?
Quelles initiatives prendre ?
Aujourd'hui celui que l'on appelle le "réseau des
réseaux" est devenu incontournable. Il a ses fans, fascinés par
ses possibilités immenses. Il a aussi encore ses détracteurs, qui
ne manquent pas une occasion de mettre en évidence ses défauts
liés à sa conception et l'absence de contrôle qui en fait
sa force aux yeux des uns et sa faiblesse aux yeux des autres.
Par ailleurs beaucoup encore, notamment dans notre pays n'ont pas toujours
compris qu'au delà de la partie "visible" (sites web, commerce
électronique) il offre de outils qui engendrent une transformation en
profondeur de l'économie et de la société.
1.1.1 Dans les années 70, une initiative pour limiter la vulnérabilité des réseaux informatiques en cas d'attaque nucléaire :
1964 : le Ministère américain de la
Défense a l'idée d'un réseau de communication sans
véritable direction centralisée, conçu de façon
à demeurer opérationnel même si des portions
entières du réseau tombent en panne ou sont détruites
Paul Baran de la Rand Corporation en invente l'architecture avec la
numérisation des informations et le découpage de celle-ci en
petits blocs : L'originalité du système mis en place, qui assure
son invulnérabilité à une attaque militaire "physique",
est l'absence de point central : Le réseau fonctionne sur un
mode purement coopératif avec une multitude d'ordinateurs et de
réseaux locaux ayant tous les mêmes prérogatives.
L'idée fondamentalement nouvelle est de mettre "l'intelligence" dans les
terminaux et non dans le système de transmission avec ses gros centraux
téléphoniques
Chaque ordinateur "serveur" qui se connecte pour émettre et recevoir sur
l'Internet, participe en outre au routage des messages qui circulent à
travers le monde selon des cheminements quelque peu aléatoires : il
reçoit des serveurs voisins des "paquets d'information" (les messages
trop longs doivent en effet être tronçonnés en petits
"paquets") et en fonction de l'adresse de destination, le transmet à son
tour à un autre ordinateur qui se trouve "à peu près" dans
la bonne direction et dont la ligne est disponible (les paquets composant un
même message empruntent éventuellement des chemins
différents et n'arrivent pas obligatoirement dans l'ordre initial)
Réaction1(*)
d'AT&T: "c'est aussi stupide que de mettre le pétrole
dans des tasses à café pour le transporter dans un pipeline".
A cette même époque Engelbart invente la souris
www.engr.orst.edu/old_news/121098/engelbart.htm
En 1969, Larry Roberts de l'Agence américaine de l'armement
(Arpa) demande à quatre universités américaines de
mettre ces idées en pratique dans un réseau expérimental.
Quatre supercalculateurs sont interconnectés en 1971 : c'est le
réseau Arpanet:
http://som.csudh.edu/cis/lpress/history/arpamaps/f8sep1971.jpg
La nécessité d'adopter des standards, élément
clé du succès, et d'aller vite a conduit à la mise en
place ce que certains ont appelé une "adhocratie" avec une
coordination d'étudiants qui développent les idées de
"protocoles" et de "RFC" (Request For Comment) permettant de
lancer les idées nouvelles et de les tester auprès de la
communauté
Cette rupture dans les méthode d'élaboration de la normalisation internationale, porte en germe une évolution dont nous n'avons pas encore tiré toutes les conséquences: elle risque de marginaliser les organes de normalisation officiels et leurs longs processus formels
Les chercheurs américains utilisent très vite ce réseau qui leur permet de se partager des capacités de calcul de quelques très gros ordinateurs, très onéreux à l'époque. Paradoxalement, comme nous le verrons plus tard cette utilisation, vite marginalisée refait surface aujourd'hui avec la mise en réseau de ... millions de micro-ordinateurs
1.1.2 Un apport décisif des chercheurs en terme d'ergonomie et de convivialité :
Mais
rapidement, comme c'est souvent le cas pour des innovations radicales
2(*) ce n'est pas l'usage pour lequel il
avait été conçu au départ qui prédomine : le
réseau est de plus en plus utilisé pour consulter des bases de
données, échanger des articles scientifiques puis des messages.
Quelques étapes :
1960 Ted Nelson invente l'hypertexte dont le premier
modèle électromécanique fut publié en 1945 par
Vannevar Bush. Inventeur du mot "hypertexte", Ted Nelson, conçoit
l'hypertexte comme un gigantesque réseau contenant toute la production
intellectuelle (littérature, peinture, musique,...) mondiale. Ce
réseau, qu'il a nommé "Xanadu" (dont on peut penser qu'il
a inspiré "wanadoo"...), serait accessible par tous, chacun pouvant y
ajouter ses propres productions. Celles-ci seraient reliées les unes aux
autres par des "liens hypertextes" explicitant leurs relations. Les liens entre
ces différents éléments permettraient de "naviguer" de
l'un à l'autre. L'utilisateur pourrait d'ailleurs lui-même ajouter
des liens à ce gigantesque Hypertexte, contribuant ainsi à la
mise à jour progressive du réseau implicite que constitue notre
culture littéraire, artistique et scientifique...
1971 Louis Pouzin, chercheur à l'INRIA,
épaulé par Michel Montpetit invente le
"datagramme", pièce essentielle de la transmission par paquet qui
ne nécessite plus l'immobilisation d'une voie de communication comme le
protocole américain de l'époque (Host-Host) : c'est le
début du réseau Cyclades.
automne 1971 Ray Tomlinson invente l'e-mail, courrier
électronique et choisit un symbole inutilisé dans les
laboratoires, le "@" pour séparer l'adresse de la machine du nom
du destinataire et création d'un groupe de travail en vue de
définir un standard d'interconnexion.
www.ifla.org/documents/internet/hari1.txt et
http://ojr.usc.edu/content/ojc
D'après un professeur de l'Université de Rome le @ aurait
été "inventé par les Marchands Vénitiens au
16ème siècle et correspondait à une unité de mesure
: l'amphore, ce symbole aurait transité par le monde arabe et l'Espagne
avant de devenir le "commercial a" Anglo-saxon
1972: André Truong, créateur de la
Société R2E, et François Gernelle, son
directeur général, pour répondre aux besoins de l'INRA
(Institut de Recherche Agronomique) invente le premier micro-ordinateur
: le Micral, autre pièce essentielle du futur réseau
Internet, (réaction d'alors d'un haut responsable de Bull
rappelée par le Monde "vous n'avez jamais rien compris à
l'informatique"),
1974 : Vinton Cerf met en oeuvre le concept de datagramme,
développé avec "Cyclades", dans le réseau Arpanet
pour créer un des protocoles de base de l'Internet : TCP
(protocole de contrôle de transmission). Les multiples "paquets"
émis ne parviennent pas tous à destination (jusqu'à 15%
sont perdus) : en cas d'engorgement momentané, certains routeurs peuvent
en effet être amenés à détruire ceux qui sont en
attente: c'est le protocole TCP qui détecte ces échecs de
transmission et provoque une nouvelle émission du paquet
considéré
Dès cette période, la participation de pays autres que les
Etats-Unis à des travaux de spécifications et de tests est tout
à fait notable: En France, l'Inria et le Cnet
www.cnet.fr sont
particulièrement actifs.
C'est aussi l'époque où le CNET "invente" l'ATM
www.atmforum.com qui a
été jusqu'à aujourd'hui une technologie importante pour
accroître de façon substantielle les capacités de
transports des réseaux de télécommunications pour la
transmission de données.
1977 : , le protocole d'adressage IP (Internet Protocol) voit le
jour : il vient compléter le protocole TCP. Dès lors, pour
reprendre la définition de l'AFTEL :
"Un
internet est alors défini comme un ensemble de réseaux
interconnectés
et l'Internet, comme l'ensemble des réseaux Internet
interconnectés à l'aide du protocole TCP/IP"
76-78 : le projet Cyclades beaucoup trop
"déstabilisant", moins "contrôlable" pour les modèles
établis dans notre pays, se heurte à une très violente
hostilité de l'administration des PTT3(*) : celle-ci développe la norme X25
issue du protocole "Host-Host" américain, crée Transpac et
obtient l'arrêt du projet Cyclades (qui n'aura coûté au
total que 20 MF) : le protocole TCP IP devient "hors la loi" (alors qu'à
ce moment il permettait déjà des débits 30 fois plus
élevés : 2.000 kbit/s contre 64 kbit/s pour Transpac).
Dany Vandrome, Directeur de Renater,
www.renater.fr rappelle qu'en
1984 nos chercheurs devaient se déplacer à Londres pour se
connecter à ARPANET ...
Sur cette base est lancé le Minitel à l'abri des
perturbateurs. "A cette époque déjà les tarifs
dans notre pays étaient plus du triple de ceux pratiqués
aux Etats-Unis pour les entreprises" (Robert Mahl, Annales des mines - nov
96).
1981: la NSF (National Science Foundation) décide de financer un
réseau "Computer and Science Network" qui deviendra plus tard le
NSFNet afin d'offrir aux universités des services tels que la
messagerie.
1982 l'Administration et les grandes entreprises américaines
(IBM, Digital, HP,..), voulant "reprendre la main" essaient d'imposer un
standard "vraiment professionnel": l'OSI: le consensus des internautes
sur TCP/IP conduit à l'échec de cette offensive
1988 le Finlandais Jarkko Oikarinen, université
d'Oulu invente l'IRC (Internet Relay Chat) "standard de
téléconférence synchrone en mode texte par Internet" qui
est aujourd'hui un des principaux usages du réseau, pour l'instant
encore peu dans les entreprises
www.mirc.co.uk/help/jarkko.txt
1990: Tim Berners-Lee chercheur au CERN
www.cern.ch (centre
d'étude et de recherche nucléaire de Genève) invente avec
ses collègues le concept de World Wide Web (WWW) et le langage
hypertexte (HTML)
www.w3.org/History.html
:
Derrière les images ou les mots clefs choisis par les auteurs de pages
publiées sur le réseau, "se cachent" les adresses (hyperliens)
d'autres pages d'information, situées éventuellement à
l'autre bout du monde.
L'Hypertexte contient aussi bien des images, des sons ou des séquences
vidéo que du texte proprement dit.
1991 un jeune étudiant Finlandais, Linus Torvalds
développe LINUX, système d'exploitation
dérivé des systèmes d'exploitation conçus 20 ans
auparavant pour les grosses machines en réseau (UNIX 1971 Ken Thompson
et Dennis Ritchie) et le propose gratuitement. Ce système, beaucoup plus
sur plus stable et moins gourmant en ressources que celui de microsoft, donne
une nouvelle dynamique au mouvement du "logiciel libre" qui rassemble une
communauté de plusieurs dizaines de millers de développeurs
bénévoles à travers le monde: c'est un nouveau
modèle économique qui prend naissance
1993 :Grâce aux navigateurs ("browser")dont
l'ancêtre fut MOSAIC inventé par Marc Andreesen de
l'université de l'Illinois, d'un simple "clic de souris",
l'internaute peut naviguer vers cette nouvelle adresse sans avoir besoin de
savoir ni où il va, ni par quel chemin. Notons toutefois pour notre
satisfaction nationale que le principe du browser avait été
parfaitement décrit en 1588 à Paris par le capitaine Agostina
Ramelli qui décrivait le principe d'une machine mécanique capable
d'accomplir ce travail ...
www.clic.net/~mephisto/bush/bush.html
1994-1995 : c'est le véritable début des usages de
l'internet pour des usages "business" avec un accent mis dans un premier temps
sur le e-commerce et les sites "portail" avec Yahoo!, Amazon.com,...
L'augmentation de puissance des PC à prix constant, (voire
décroissant) leur facilité d'emploi, permettent à cette
même époque une explosion du nombre d'internautes.
1999-début 2000: c'est l'envolée des valeurs Internet les
"dot.com" avec des valorisations atteignant des dizaines de milliards de
dollars pour des entreprises souvent encore en phase d'investissement (Yahoo!
atteint 100 Milliards de $, soit plus que BNP-Paridas, le crédit
Lyonnais, la société générale, Renault et Peugeot
réunis!)
2000 Lancement par le gouvernement américain du projet NGI
(internet de nouvelle génération) l'objectif des USA n'est plus
militaire stricto-sensu mais l'Internet n'en est pas moins
considéré comme un enjeu stratégique géopolitique
majeur dont il convient de conserver le leadership
2001 2002 années paradoxales avec concomitamment
l'effondrement des valeurs internet et la poursuite de l'explosion des
usages et la grave crise des opérateurs téléphonique ainsi
que des équipementiers, malgré une croissance du marché
que beaucoup de secteurs envieraient
Selon Lawrence Roberts, l'un des "pères" d'Arpanet,
l'ancêtre de l'Internet, le trafic des grandes artères de
l'Internet américain (compté en octets) aurait été
multiplié par 4 entre avril 2000 et avril 2001 et ce mouvement
s'est poursuivi en 2002. La croissance interne aux États-Unis serait
supérieure au rythme moyen enregistré depuis 1997, tandis que le
trafic entre les États-Unis et le reste du monde n'augmenterait "que" de
200 % par an. Les entreprises représentent 80 % du trafic.
· Les opérateurs téléphoniques historiques voulant
se transformer en "net-worldcompanies" ont perdu le sens de la mesure dans
leurs acquisitions (confondant billets de monopoly et vrais billets et payant
en cash jusque 10.000€ l'abonné, là ou d'autres payaient
avec leurs propres action et s'sont endettant de ce fait au delà du
raisonnable) et de leurs enchères dans l'UMTS. Malgré une
pressuration de leur marché domestique qui leur a permis de
dégager de juteuses marges d'exploitation grâce au maintien de
tarifs élevés, de sous-investissement dans les infrastructures et
à l'étouffement dans l'oeuf de l'émergence de concurrents
par des méthodes stigmatisées par Bruxelle et par les tribunaux,
... ces opérateurs se retrouvent devant une situation financière
délicates : cela se traduit par un arrêt brutal et quasi total des
commandes passées aux équipementiers qui sont devenus le
facteur d'ajustement de l'inconscience de leurs clients et en paient les
conséquences. Ces entreprises, détentrice de la technologie, bien
plus que les opérateurs, restent pour nos pays des
éléments stratégiques qu'il conviendrait de ne pas
abandonner dans la tourmente car elles nous feraient cruellement défaut
le jour ou les investissements repartiront et le risque est grand qu'elles
soient submergées par les industriels Taiwannais
· ... mais en même temps c'est le décollage des usages
véritablement efficaces des technologies de l'internet dans les
entreprises (automobile, chimie, sidérurgie, BTP) avec des objectifs de
réduction des couts et des délais, de suivi qualité, de
réduction des capitaux immobilisés (stocks), d'augmentation de la
flexibilité et de la réactivité et de la capacité
à travailler plus efficacement en réseau
D'après une étude de l'Université de Berkeley citée
par les Echos, en 2001, les documents imprimés ne représentaient
plus que 0,003% du total des informations produites
www.caspiannetworks.com/pressroom/press/08.15.01.shtml
www.caspiannetworks.com/library/presentations/traffic/Internet_Traffic_081301.pp
t
1.1.3 Qui paye ? Qui contrôle ? :
1.1.3.1 Aujourd'hui un financement à 90% privé et une régulation par consensus
Depuis
1995, la National Science Foundation (NSF) ne finance plus le
réseau des universités américaines, qui constituait
l'ossature d'Internet (arrêt des subventions au NSFNet).
Depuis avril 1995, Internet fonctionne en réseau coopératif.
Aujourd'hui chacun (les opérateurs principaux, les prestataires grand
public, les entreprises, les particuliers) paie un tronçon de
réseau.
Les fonds publics avaient assuré au début la croissance du
réseau, mais les entreprises ne dépendant pas des organismes
payeurs ne pouvaient pas y accéder. Depuis, des réseaux (au
départ indépendants), à vocation commerciale ont
adopté les standards de l'Internet et de nouveaux se sont
créés et et se sont connectés au réseau des
réseaux.
A l'heure actuelle, la majorité du trafic est d'origine commerciale et
plus de 90% du financement proviendraient de fonds privés.
1.1.3.2 ...sauf pour préparer la génération suivante : une action forte de l'Etat américain
L'arrêt des financements publics de l'Internet ne signifie
nullement que les pouvoirs publics américains se
désintéressent de cet enjeu, toujours considéré
comme vital sur le plan géopolitique. Bien au contraire ils ont
lancé deux grands projets très ambitieux :
NGI : Next Generation Internet (
www.ngi.gov) visant à
créer une infrastructure "Terabit" mille fois plus puissante que
l'actuelle : VBNS (Very High Performance Backbone Network Service
www.vbns.net) et mobilisant les
moyens du pentagone (DASA, NSA) de la NASA et du département de
l'énergie (DOE).
Internet 2
www.internet2.edu avec les
universités, centres de Recherche et Industriels pilotes qui ont
l'objectif de développer de nouvelles applications tirant parti de cette
puissance nouvelle (travail coopératif, médecine,
éducation, commerce, ...)
Un projet analogue est en cours de développement au Canada :
Canarie (
www.canarie.ca)
www.canet.upc.es/ngi.world.html présente une vue globale
des projets "NGI" dans le monde.
Il est indispensable que l'Europe se donne les moyens de rester dans la
course pour cette prochaine étape qui se prépare outre atlantique
tant au niveau des infrastructures que des nouvelles applications permises par
celles-ci, alors que les moyens financiers sont relativement modestes (100
millions de dollars par an pour le projet NGI): ce
n'est guère que 1/100e de la capitalisation d'une entreprise
qui a émergé de la génération actuelle comme Yahoo!
(valeur après le krach du printemps 2001, qui a réduit de 90% sa
valeur atteinte en mars 2000)
La FING (Fondation pour l'Internet de Nouvelle
Génération) s'est créée dans cet objectif: elle
regroupe des associations (comme l'Isoc ou l'Acsel), des grandes entreprises et
des établissements d'enseignement supérieur
www.fing.org
En 1997 est né le reseau europeen de la recherche TEN (Trans
European Network) avec un debit de 34 Mbit/s gere par DANTE (Delivery of
Advanced Networking Technology to Europe
www.dante.net), consortium a
but non lucratif qui regroupe de nombreux reseaux de la recherche d'Europe,
dont Renater
www.renater.fr en France et
DFN en Allemagne
http://www.dfn.de.
En decembre 1998, la capacite du reseau pan-europeen atteint 155 Mbits/s et
prend le nom de TEN-155. Mis en service en Novembre 2001, son
successeur, le reseau GEANT comprend notamment 9 arteres a 10 Gbit/s il
est utilisé par plus de 3000 institutions d'enseignement et de recherche
dans plus de 30 pays d'Europe
Au niveau National a été lancé en 2000 le réseau
VTHD (Vraiment Très Haut Débit)
www.vthd.org sous la houlette
de FT, du GET et de l'inria (Rennes/Paris/Nancy et
Paris/Lyon/Sophia-Antipolis). Ce réseau permet à l'utilisateur
final de disposer de 800Mbps. Fonctionnant sous la nouvelle version du
protocole Internet (IPV6
voir page
71) il permettra en outre de tester de nouvelles
applications nécessitant une qualité de service garantie
Au niveau régional Bretagne et des Pays de la Loire ont
créé en septembre 2000 un réseau régional à
hauts débits Mégalis (télémédecine,
services publics, formation continue , enseignement, culture et tourisme) ,
plus de 100 sites sont raccordés avec des débits compris entre 2
et 20 Mb/s (et de 20 à 40 Mb/s à partir de fin 2001)
www.megalis.org
1.1.3.3 Qui le contrôle ? : une régulation par consensus
La philosophie d'Internet est assez bien résumée dans cette phrase de Dave CLARK, prononcée pour l'IETF (Internet Engineering Task Force www.ietf.org) :
"Nous rejetons les rois, les présidents et le vote.
Nous croyons dans le consensus et les règles évolutives".
Dans cet
esprit la notion même de contrôle de l'Internet est très
largement rejetée, ce qui est un défi aux Etats dans la mesure
ou, n'étant plus confiné au sein d'un petit cercle de chercheurs,
Internet devient un élément clé du fonctionnement de nos
sociétés et pose des problèmes à la
société qu'il convient de ne pas sous-estimer
L'association étroite entre les phases de développement et de
déploiement "rough consensus and running code" favorise
plus l'innovation que les positions acquises et bouscule les processus
traditionnels de normalisation
Le fonctionnement de l'Internet est assuré par un certain nombre de
commissions et groupes de travail
En 1992 l'Internet Society est chargée d'assister l'IETF
et l'IAB (Internet Architecture Board), avec pour mission de diffuser
l'information au public, de promouvoir la coopération mondiale et la
coordination d'Internet, de ses technologies interréseaux et de ses
applications.
L'IETF suit l'évolution des protocoles TCP/IP, de leur standard et de
leur intégration avec d'autres protocoles.
Existe aussi, en matière de recherche, l'Internet Research Task Force
(IRTF) qui explore les techniques avancées en matière de
communications/réseaux, et, pour le développement d'un droit
adapté à Internet, l'ILPF (Internet Law&policy Forum)
ISTF (Internet Societal Task Force, présidé par Vint Cerf
se penche sur l'impact sociétal de l'Internet et plus
concrètement WAI (Web Accessibility Initiative) met au point des
standards afin de rendre accessible le web aux handicapés notamment les
aveugles.
www.w3.org/WAI
Enfin, il faut citer le WWW Consortium (ou W3C) pour
développer et promulguer des normes (comme Http en partenariat avec
l'IETF, HTML, XML,...), ainsi que ICANN
www.icann.org (Internet
Corporation for Assigned Names and Numbers) qui a récemment
remplacé l'IANA après d'intenses débats au sein d'un forum
international et qui est chargé des questions de noms de domaines et des
adresses.
L'INRIA joue dans ce domaine un rôle majeur puisqu'il a
été l'un des trois piliers mondiaux du WWW Consortium aux
côtés du MIT aux USA et de l'université Keio au
Japon (en 2002 il a passé la main à l'Ercim groupement de 16
instituts européens de recherche en informatique
www.ercim.org .
Malgré cela Jean-François Abramatic, Président du
consortium ne peut que regretter "un déficit de compétences
françaises particulièrement apparent dans les organisations de
standardisation de l'Internet": le droit nouveau s'élabore pour
l'essentiel dans ces instances informelles par des consensus mondiaux, il est
donc essentiel que nous y soyons actifs
1.1.4 Une technologie peu onéreuse, et accessible aux PME
La
recherche d'informations économiques ou techniques ne nécessite
en première étape que l'achat d'un micro-ordinateur (environ
5.000 F) et l'abonnement à un fournisseur d'accès internet (FAI -
Provider: entre 0 et 100 F par mois).
Créer un simple site Web coûte de 5 à 100 kF
d'investissement initial et entre quelques centaines et quelques milliers de F
par mois pour les mises à jour et l'hébergement (il nous a
même plusieurs fois été indiqué que les sites les
plus réussis avaient été réalisés par de
jeunes ingénieurs en stage).panorama des hébergeurs:
www.abchebergement.com
"C'est 20 fois moins cher qu'un serveur vidéotex" (Henri de
Maublanc président de l'AFTEL)
La taille de l'entreprise ne paraît pas un facteur déterminant
du succès :
Bern KRETSCHMER spécialiste allemand d'Internet
écrit :
Sur le réseau, ce qui compte est l'image qui s'affiche à
l'écran : elle se fait remarquer grâce à la
créativité et à la richesse des idées.
Les grosses entreprises sont plutôt sous-représentées sur
Internet parce que des marchés rapidement mouvants réclament des
collaborateurs particulièrement dynamiques et des décisions
extrêmement souples...
Pour se présenter elles-mêmes sur le Web, de petites
sociétés n'hésitent pas à employer de jeunes
diplômés, pleins d'allant, et souvent habiles. Alors que les
grosses sociétés confient souvent leur présence sur le Web
aux Agences de publicité. Celles-ci n'apprennent que lentement les lois
du Web qui sont différentes de celles qui appartiennent à
l'univers de l'imprimé.
A Autrans'99 Christian Huitema déclarait :
" quand j'étais jeune, pour gagner mon argent de poche, je tondais
la pelouse du voisin, aujourd'hui mes enfants font le site web du
commerçant du coin "
Nous avons pu de nombreuses fois vérifier la justesse de cette analyse.
Pour le client, ce qui est important, c'est de trouver une forte
capacité d'écoute auprès de son fournisseur et, là
encore, c'est souvent la PME qui sera la plus réactive.
Christophe Lambrecht, fils du patron d'une petite entreprise
artisanale "l'écrin du meuble", fabricant des meubles de style
à Corbeil-Essonnes, disposait entre sa sortie et l'école et son
départ au service militaire en février 98 d'une courte
période qu'il mit à profit pour créer un site catalogue
http://www.artinet.org/ecrin.htm : quelques semaines après un
acheteur américain distributeur de literie française prenait
contact avec lui pour venir voir la production
C'est aussi le fils de Christian Hébert qui a
développé le site
www.mangastore.com ,
librairie Teshima spécialisée dans les bandes
dessinées japonaises
Les Américains ont coutume de dire : "with the internet you can be small and look big"
L'Internet est même à la portée des entreprises
"SOHO" (small office, home office: architectes, journaliste freelance,
interprête, artisan,...), éventuellement même en utilisant
internet par l'intermédiaire de cybercafés
comme par exemple la chaîne Kinko's aux USA qui offre un
environnement professionnel aux très petites entreprises, avec
facturation à l'heure : accès internet, imprimantes haut de
gamme, fournitures spéciales, gestion comptable,...ou plus modestement
mais avec de grandes ambitions, NewWorks dans le IXème arrondissement
à Paris
www.newworks.net
Nous avons même pu noter que la plupart du temps dans les grandes
structures privées ou publiques les développements réussis
étaient le fait de " francs-tireurs" agissant en marge (voire à
l'opposé) des hiérarchies
L'existence d'un service informatique puissant est généralement considérée comme un lourd handicap au départ car celui-ci a naturellement tendance à brider des développements qui lui échappent.
Bernard Siouffi, délégué
général de la VPC, souligne que, heureusement, avec le
décollage du commerce électronique les projets internet
commencent à quitter les directions informatiques pour aller dans celles
chargées du Marketing ou des achats
Cette évolution ne se fait pas sans crises comme nous avons pu le noter
à plusieurs reprises
De même une direction de la communication richement dotée risque d'émasculer la dimension stratégique de la mutation vers l'internet en la confinant dans le monde du paraître
Netsurf signale par exemple qu' en 1997 lorsqu'on a
voulu féliciter LCI (filiale tout info de TF1)de sa remarquable
initiative on s'est rendu compte que les dirigeants de la chaîne
ignoraient même qui en était à l'origine.
Dans un registre voisin Jean-Noël Tronc (Annales des Mines de
nov96) rappelle qu'un des sites les plus visités - le WebLouvre -
est issu de l'initiative privée d'un étudiant parisien
(Nicolas Pioch) et que la première initiative significative dans
l'administration - ADMINET - a été le fait d'une
initiative personnelle d'un fonctionnaire (qui a pu heureusement s'appuyer
sur l'Ecole des Mines de Paris) mais qui n'a pas toujours
bénéficié d'encouragements particuliers de sa
hiérarchie
De même grâce à Internet l'échange de données
informatisées EDI entre entreprises a vu ses coûts
s'effondrer d'un facteur supérieur à 20 (et ce coût va sans
doute encore baisser dans l'avenir avec le développement de XML)
Ce qui était réservé aux grands groupes au temps d'X400 est maintenant à la portée des PME
"Curieusement la clé d'entrée n'est pas la taille de
l'entreprise ni son nombre de salariés, mais son degré
d'internationalisation" Olivier Barrelier Directeur de Taylor Nelson
Internet ou Extranet
Voir page
184
1.1.5 Une technologie simple et intuitive dans sa mise en oeuvre
Bien
entendu pour concevoir un routeur, un algorithme de chiffrement ou un
microprocesseur il est nécessaire de disposer de hautes
compétences technologiques, mais paradoxalement la puissance même
des ordinateurs et des moyens de télécommunication actuels permet
de fournir aux utilisateurs des outils extrêmement simples et intuitifs
dans leur emploi
De même une automobile ou un téléphone sont des objets
incluant de hautes technologie et pour autant ils sont simples à utiliser
Dans les bidonville de Delhi, une expérience originale -
financée par le gouvernement indien, des établissement locaux et
la banque mondiale - a consisté à observer comment des enfants
illettrés pouvaient apprendre à surfer sur Internet d'une
manière autonome et sans avoir jamais vu d'ordinateur auparavant
www.geocities.com/SoHo/1718/docs/lstyles.html
1.1.6 Invulnérable aux attaques atomiques... mais pas aux pirates : l'e-crime
Le
protocole TCP/IP, système de "panneaux de signalisation", qui
régule le trafic, peut en effet être assez facilement
truqué par des internautes malveillants : en l'absence de mesure de
protection, les messages peuvent être lus ou
détournés, le site informatique envahi ou
asphyxié, des virus introduits (petits programmes
altérant ou détruisant des données, capables de se
reproduire et de contaminer d'autres ordinateurs), de même que des
chevaux de Troie (programme caché activable de
l'extérieur), des "portes de services" ("backdoors) qui
permettent à ceux qui ont les clés de pénétrer
à l'insu du propriétaire) ou bombes logiques, des
adresses usurpées (Spoofing): là comme ailleurs,
au-delà des précautions élémentaires (tous
les rapports entre ordinateurs doivent être
"protégés"), un choix difficile est à faire entre
l'épaisseur de la cuirasse dont on se dote et la mobilité que
l'on recherche
Les 3 dernières années ont connu sur ce plan quelques
spectaculaires attaques, notamment celle ayant paralysé pendant
plusieurs heures les principaux sites de commerce électronique
grâce au détournement de ces "panneaux de circulation" entrainant
de monstrueux embouteillages et causant un "déni de service". La
police soupçonne de cet acte un adolescent de 15 ans. Notons aussi le
virus I Love You, qui, avec ses dérivés a causé des
dégats que certains chiffrenr à 10 milliards de $
Une attaque avec "déni de service" a été lancée en
2002 contre les serveurs gérant les noms de domaine du web. L'incident,
sans gravité aurait pu paralyser la toile. Il est pris au sérieux
par les experts qui vont renforcer la sécurité de leurs machines
Voir par exemple le site du Cybercriminstitut
www.cybercriminstitut.com
Par ailleurs la copie numérique est d'une extrême facilité
et la gestion des droits d'auteurs prend une dimension nouvelle,
aujourd'hui notamment pour les programmes informatiques, les jeux,
l'écrit et la musique et demain, avec le haut débit pour les
films et la vidéo
1.1.7 Une distinction à opérer entre réseau de transport et règles de circulation: "la tuyauterie"(le réseau Internet) et les "protocoles" (les "technologies" Internet)
Il
convient de ne pas confondre dans Internet ses 2 composantes
TCP/IP pour le transfert des paquets, HTTP pour le
transfert de pages en hypertexte (HTML, XML), HTTPS pour
les transferts sécurisés par cryptage, SMTP ( Avec
grâce au metaformat MIME la possibilité de transmettre dans un
même message des données hétérogènes : texte,
images,...) et POP3 ou IMAP pour le courrier électronique,
NNTP pour les News, IRC pour le "bavardage", VXML
www.vxml.org pour la voix,
VRML et X3D pour les objets tridimentionnels, GOPHER pour
les banques de données
v les "protocoles" qui gouvernent la circulation de ces informations
à travers le réseau, et qui s'imposent progressivement aussi dans
des réseaux internes aux entreprises (Intranets) ou sur des
réseaux reliant plusieurs entreprises, mais protégés de
l'extérieur (extranets).
Ce sont ces Protocoles et les logiciels développés autours d'eux que nous appellerons dans la suite de ce rapport "les technologies Internet" bien qu'il s'agisse davantage de "standards" que de "technologies" proprement dites.
Les "outils de l'Internet" sont ces logiciels, batis sur ces standards (navigateurs, messageries, langages, structures de base de données, ...) et qui permettent de batir les applications que nous verrons plus loin
1.1.8 l'Internet : ni "du contenu" ni "du contenant", mais un standard transactionnel permettant un fonctionnement en réseau
Internet est permettant l'émergence d'une nouvelle
organisation de l'économie et de la société
On entend souvent des débats sans fin pour savoir si ce qui est le plus
important ce sont les contenants (les "tuyaux") ou les contenus (les
informations accessibles par internet
Pour nous ce n'est clairement ni l'un, ni l'autre.
Certes pour l'industrie des média, le contenu étant leur raison
d'être, et se faire entendre étant leur métier, on comprend
que ce faux problème ait animé de nombreuses tribunes.
Il en va de même pour les opérateurs de
télécommunication dont le souci est, bien naturellement de faire
consommer des minutes sur leurs réseaux et de trouver des revenus
supplémentaires auprès de leurs clients en leur proposant du
contenu
Mais pour les entreprises des autres secteurs les enjeu ne sont clairement pas
là: pour elles ce qui est fondamentalement nouveau ce sont les standards
de l'Internet que nous venons de passer en revue ci-dessus et qui rendent
possible l'établissement dynamique de réseaux permettant aux
acteurs d'établir des communication entre eux d'effectuer des
transactions (pour concevoir une automobile en interconnectant des bureaux
d'étude par exemple ou pour en gérer la fabrication et le
transport) : bien entendu les technologies traditionnelles permettaient de
créer des réseaux de communication, mais ce qui est nouveau avec
l'Internet c'est que ces réseaux n'ont pas besoin d'être
définis à l'avance, ne nécessitent pas d'investissements
préalables et que les systèmes informatiques, ainsi que tout
objet doté d'un microprocesseur peut s'y connecter sans délai et
sans avoir à élaborer des "passerelles informatiques"
La révolution apportée par internet réside là :
dans cette possibilité de permettre un fonctionnement efficace d'une
entreprise en réseau.
Voir page
77
Internet ce n'est ni du contenu, ni du contenant mais c'est le nouveau système nerveux de notre économie et de notre société
Les
dramatiques évènements de septembre 2001aux Etats Unis ont bien
illustré cette réalité tant dans l'usage fait par les
réseaux terroristes pour coordonner leur projet que par l'usage tant des
pouvoirs publics que des particuliers pour la gestion de crise
C'est pourquoi le terme de NTIC est particulièrement mal choisi:
Internet, ce n'est ni l'Information, ni la "Communication", ni la Technologie
qui sont importants dans cette affaire (et de surcroit ils ne sont pas
nouveaux, d'ou le débat, là encore non pertinent, entre NTIC et
TIC): ce qui est véritablement révolutionnaire comme nous venons
de le montrer c'est l'adoption de Nouveaux Standards
Transactionnels autorisant de nouvelles formes d'organisation efficace.
Le terme de NST serait infiniment mieux approprié
C'est une évolution que l'on peut comparer à celle de
l'écriture: l'alphabet n'est lui aussi qu'une "convention" un
rond avec une queue c'est un "a".. et b-a= ba, mais la simple
possibilité de pouvoir écrire a permis de capitaliser les
connaissances (développement de la science et de la culture),
d'échanger les idées dans l'espace (entre les continents) et dans
le temps (entre les générations), de développer le
commerce, d'établir des règles de droit, des contrats, de la
monnaie "scripturale", d'entretenir une correspondance et par là
même de boulverser profondément l'organisation sociale et
économique...: il ne viendrait à personne l'idée de
réduire l'invention de l'écriture à l'affichage
publicitaire et à la VPC (et c'est ce que l'on fait quand on
réduit le e-business au commerce électronique) ni même aux
romans et aux journeaux (et c'est ce que l'on fait quand on assimile internet
au "contenu" auquel il permet l'accès)
Les plus significatives nous paraissent être
1.2.1.1 De nouveaux moyens de communiquer efficaces, rapides et bon marché,
1.2.1.1.1 Le courrier électronique l'e-mail ou courriel
Aujourd'hui tellement rentré dans les moeurs qu'il a
éliminé le courrier papier et le Fax dans bien des entreprises...
et bien des familles, l'e-mail (que nos cousins canadiens ont baptisé
courriel) offre la possibilité de transmettre des "documents
attachés", texte, devis, plans, factures, images, sons,
vidéo,...qui peuvent d'un clic être envoyés à une
liste de correspondants aussi longue que souhaitée. ;
Un autre clic chez le destinataire sur le bouton "répondre" et le
corps du message est prêt, avec la bonne adresse pour répondre
à l'émetteur (avec ou sans copie aux autres destinataires).
L'e-mail permet tout à la fois des échanges en temps
quasi-réel tout en étant beaucoup moins
" invasif " que le téléphone : il permet une
meilleure organisation de son temps, une possibilité simple d'archiver
vos messages et de les retrouver à partir de n'importe quel mot ou
morceau de mot qu'il contient (expéditeur, objet, texte,...) sans avoir
même besoin de les classer:
Jupiter estimait déjà à 12 milliards par jour le nombre
d'e-mail en 2001 avec un taux d'augmentation de 80% par an
De nombreux nouveaux terminaux apparaissent qui permettent de
communiquer sans ordinateur : téléphones portables, pagers,
webphones, webTV,...
La reconnaissance vocale qui a fait des progrès
considérables permet de dicter directement le courrier (ceci est
particulièrement précieux pour les cadres qui n'ont pas toujours
une bonne maîtrise du clavier)
voir page
30
1.2.1.1.2 La téléphonie "IP" (VoIP): "l'international pour le prix du local" avec d'importantes fonctionnalités en sus
Elle
permet de converser à l'autre bout du monde, bientôt en
visiophonie, pour le prix d'une communication locale (celles-ci ayant pu
jusqu'à présent maintenir un niveau de prix très
élevé grâce à une absence de concurrence)
Net2phone, 1,2 millions de clients, assure la communication de
PC à PC (
www.net2phone.net) tout en gardant la
possibilité, en même temps, sur la même ligne de transmettre
schémas, dessins, photos ou fichiers, Click2CallMe
www.net2phone.com/click2callme permet de placer un bouton sur une
page web permettant d'initier une communication téléphonique
entre l'ordinateur du client et le centre d'appel du marchand (c'est le
"click&talk")
Pour appeler un téléphone normal il en coute 2,5€ pour le
kit d'appel et 0,035€ vers les Etats-Unis par exemple
de même Dialpad
www.dialpad.com. avec 12
millions d'utilisateurs inscrits début 2001 l'entreprise revendiquait
40% du marché. Signe de reconnaissance, ATT et BT y ont investi 1,4
Milliards de $
Olitec
www.olitec.com lance le
Speak'Net V90 qui permet d'appeler n'importe quel type de
téléphones
L'opérateur suédois Telia
www.telia.fr a ouvert ses
services en France à partir de fin 2000
http://www.von.com présente informations et
références dans ce domaine
L'adoption du standard H323 apporte une réponse aux
problèmes de compatibilité existant encore actuellement
Aujourd'hui 30% des Californiens utilisent l'IP pour leurs appels
internationaux et IDC
www.idcresearch.com estime que 24 % des
internautes sont prêts d'utiliser le Net comme opérateur longue
distance: de 310 millions de minutes en 1998 la consommation bondit à
2,7 Milliards en 1999 (étude IDC
www.idc.com), 15 Millions
d'américains l'utilisaient déjà fin 2000
Au Japon qui dispose d'un opérateur historique
particulièrement cher, la téléphonie IP, autorisée
depuis 1997, connaît un large développement avec une projection de
33% de part de marché en 2002 (par exemple avec les cartes
ATT@phone. Les appels se font via une passerelle locale et donc à
partir de n'importe quel combiné fixe ou mobile. La qualité est
jugée excellente. La carte Kcom est non seulement utilisable
depuis le Japon mais aussi depuis 22 pays ... dont la France alors que ce
service n'est pas proposé par France Télécom dans
l'hexagone ... qui ne propose lui sa carte"Invox" qu'au Japon!. la
societe Fusion Communication Corp, creee en mars 2000, avait lance son
service de telephonie sur IP en avril 2001 (Ce service permet au client
d'effectuer des appels d'un PC vers un telephone fixe), elle a
été suivie a l'automne 2002 par toutes les grandes Telco
japonaises en divisant les tarifs par 10 pour la longue distance
à 0.07 euros les 3 minutes On estime aujourd'hui a 1.6 millions le
nombre d'utilisateur de la voix sur IP au Japon Source : The Nihon Keizai
Shimbun, 29/06/2002, 08/07/2002 Dow Jones Newswires 09/07/2002 : on imagine
l'impact possible du couplage avec le WiFi
voir page
250
Patrick Sarrazin de Logical a vu ainsi le coût de ses
communications vers son bureau de Shangaï divisé par 10!
De façon générale dans les pays en voie de
développement où les tarifs sont très élevés
pour les accès internationaux (et les écoutes fréquentes)
la téléphonie IP (éventuellement cryptée) est
fréquemment utilisée (Iran, Nigéria, Pakistan,...)
Grâce à l'Appliophone il n'est dès aujourd'hui
même plus nécessaire de disposer d'un micro ordinateur pour
profiter de la technologie IP et Netcentrex,
www.netcentrex.net jeune
start-up caennaise propose des centraux téléphoniques (PABX)
totalement IP offrant les mêmes fonctionnalités qu'un central
traditionnel
InterNext
www.internext.fr propose son service de
téléphonie IP depuis début 2000 à Paris
De nombreux prestataires permettent ainsi un appel de téléphone
traditionnel (POT "plain old telephone") à
téléphone traditionnel, en passant par une "passerelle IP":
On appelle un central par une liaison téléphonique locale
normale, celui-ci établit la communication avec un autre central
localisé près de votre correspondant qui appelle à son
tour le N° demandé
C'est ce que propose Poptel
www.poptel.fr avec sa carte
prépayée qui offre jusqu'à 70% de rabais ou Global
Media Concept, qui, grâce à son réseau de voix sur IP,
annonce une réduction de 80% des factures à qualité
identique
Pour les entreprises disposant de lignes spécialisées entre leurs
implantations le basculement de la voix sur IP ne nécessite que des
investissements très minimes et génère des
économies très substantielles
L'hopital de Besançon économise ainsi 1MF par an pour
ses télécommunications entre sites
Pour les particuliers disposant du câble la VoIP (Voice on IP) permet
aussi, là ou elle est disponible un abaissement drastique des
coûts: Flat25 offrait dès 1999 un forfait Amérique du Nord
pour 25$/mois. Dialpad
www.dialpad.com offre la
gratuité si l'appel part d'un PC
En 2000 la téléphonie IP représentait 3% des appels longue
distance (source UIT) et c'est déjà un marché de 4
Milliards de $ en 2001 essentiellement en Asie et en Amérique du Nord et
en Europe du Nord, Cisco étant le leader avec 42% de part de
marché(source Synergy Resources
www.srgsap.com )
Mais
l'avantage de la téléphonie IP va bien au delà du prix (on
peut penser qu'avec le développement de la concurrence le prix des
communications "normales", artificiellement élevés, devraient se
rapprocher de la téléphonie IP): Elle permet des services
beaucoup plus "riches" que la téléphonie traditionnelle:
· Messagerie unifiée : possibilité de
consulter en une seule opération tous les messages
téléphoniques et électroniques, consultable à
partir de tous types de terminaux
· Intégration des applications : transmission de textes, de
photos, de vidéo, de dossiers au fil de la conversation,
possibilité de partage de fichier (par exemple il est possible de
travailler sur un croquis), possibilité de compresser et de crypter
les échanges
· Possibilité d'organiser des conférences faisant
intervenir de nombreux participants (adressage IP multicast)
· Terminal intelligent: le téléphone IP sait
interpréter la signalisation ce qui ouvre le champ à de
nombreuses possibilités
· Mais aussi possibilité de traitement automatique des
appels " <si c'est> M Dupont <qui appelle> <alors
répondre automatiquement> M Durand est actuellement absent
voulez-vous laisser..." (voir Netcentrex
www.netcentrex.net)
AT&T affirme déjà ne plus acheter d'équipements
classiques à commutation de circuit
L'arrivée du protocole Internet de nouvelle génération
IPV6, qui démultiplie le nombre d'adresses fixes possibles permettra en
particulier d'affecter une adresse fixe à chaque terminal et facilitera
considérablement, conjugués au haut débit le
développement de la téléphonie IP
1.2.1.1.3 Web-cam, visiophonie, téléconférence, vidéoconférence pour une communication plus riche
Avec la
mondialisation des échanges et l'internationalisation des entreprises
les besoins de communication deviennent chaque jour plus importants. Par
ailleurs l'accélération de l'économie est de moins en
moins compatible avec les pertes de temps dues aux transports (rajoutons que
les tensions de la situation internationale dissuadent de nombreux cadres de
prendre l'avion
www.journaldunet.com/AFP/010928yahoo.shtml). les
vidéoconférences devraient donc d'autant plus se
développer que l'arrivée du haut débit, à des couts
raisonnables, devraient en améliorer l'ergonomie et la
disponibilité
Avec la reprise de l'Américain Vialog de l'australien
Telcen et de l'allemand Eureka, Genesys
www.genesys.com de
Montpellier, devient le leader mondial des téléconférences
sur internet: il est aujourd'hui controlé par Alcatel
Les célèbres boutiques "Kinko's" qui quadrillent les US en
offrant des moyens informatiques aux TPE offre dans 150 de ses magasins des
centres de visioconférence pour 225$/heure. L'ANPE Lorraine a
commencé en 2002 pour des offres d'emploi dans l'hôtellerie en
Corse
Mentionons aussi CuSeeMe
www.wpine.com et; pour des
Téléconférences plus professionnelles la
société israelienne V Con
http://www.vcon.com et
en France WebMeeting de Cegetel
www.cegetel-entreprises.fr/solutions/webmeeting
en mai 2001 plus de 50.000 employés d'IBM se sont
rencontrés dans un gigantesque brainstorming "WorldJam" pendant 4
jours, dans le réseau interne de la société (intranet):
plusieurs milliers de propositions sont ressorties de cette opération.,
en 1998, SummerJam et qui avait réuni physiquement les gens n'avait pu
associer à cette réflexion que 1500 personnes
Vous pouvez dès aujourd'hui visualiser en direct le Kremlin pratiquement
toutes les villes du monde à traver
www.123cam.com comme
l'état du trafic à Kowloon près de Hong-Kong
http://traffic.td.gov.hk/webcast/eng/kw_en.asp , au moment
où ces lignes étaient écrite il était possible de
voir le chantier de la Potsdamer Platz
http://cityscope.icf.de/cityscope_eng/current.html ou du Grand Lyon
(depuis le sommetde la tour du Crédit Lyonnais
www.grand-lyon.com
l'état du trafic dans de nombreuses localités (30
caméras couvrent les points névralgiques de virginie:
www.erols.com/tvn/tvn3.html
) ou ce qui se passe dans les cuisines du restaurant japonais de San
Francisco où vous avez réservé pour la semaine
prochaine (
www.kpix.com/xtra/live/html
)
Mona Lisa
www.monalisa.fr à Aix
en Provence, qui conçoit et vend des produits immobiliers
défiscalisés, secteur qui à donné lieu à
moult opérations frauduleuses "nous avons placé une web-cam pour
le suivi du chantier qui rassure efficacement les acheteurs", David Zimmermann,
Directeur Général
Vous pouvez également suivre l'avancement de votre propre chantier
à l'autre bout du monde : ces applications devraient se
développer avec le "haut débit", tant pour le fixe que pour le
téléphone mobile (norme UMTS)
Fin 2001 en Afganistan les journalistes ont pu ainsi disposer d'un "videophone"
(7E Communications
www.7e.com) par qui pèse
à peine 1,5 kilo. Connecté à une caméra digitale et
à un téléphone satellite, il compresse l'image qui est
transmise au siège de la chaîne.
www.nandotimes.com/technology/story/127117p-1336488c.html
1.2.1.1.4 voir à distance en trois dimensions : un atout pour le tourisme, l'immobilier ou les catalogues
La
technologie Ipix
www.ipix.com, EGG Solution
www.eggsolution.com (démonstrations disponible
en ligne)ou Quick Time
http://www.apple.com/quicktime vous offrent la
possibilité de faire visiter à distance votre maison à
vendre (voir immo by tel
http://www.immo-by-tel.com
), le lieu de villégiature que vous proposez, ou la voiture dont vous
rêvez... où le porte avion Charles de Gaulle
Plus puissant encore BeHere
www.behere.com propose la
vidéo en 360° : tout en regardant la vidéo il devient
possible pour l'internaute de faire pivoter la caméra afin de la pointer
dans n'importe quelle direction et de zoomer sur les détails qui
l'intéresse (pendant une descente de ski il est possible de retourner
la caméra pour regarder les concurrents derrière...)
Il est également possible de créer des univers virtuels en 3D
utilisable tant pour les jeux en ligne que pour les catalogues de produits
comme l'ameublement (Cryo Networks
www.cryonetworks.com
avec la technologie Scol par exemple ou Agemob
www.agemob-France.com avec la technologie
HPCN.
Ils permettent également de créer des univers virtuels vous
offrant des magasins adaptés à vos gouts. Ce sont en outre des
technologie parfaitement adaptés pour la création de maquettes
architecturales visitables
L'utilisation des univers virtuels et des "avatars" (le personnage virtuel dans
lequel l'internaute se projette) créés au départ pour les
jeux avec le commerce et avec l'enseignement offre de nouveaux horizons
à la créativité
Parmi la cinquantaine de sociétés présentes sur ce
créneau voir en particulier Metacreation
www.metacreations.com
avec Canona, Cybelius
www.cybelius.com ,
Avatarme
www.avatarme.com ,
Merin 3d de Digital Immersion
www.digital-immersion.com , Houdini de Side Effects
www.sidefx.com , ...
1.2.1.1.5 Des Forums, des espaces pour bavarder (IRC "Internet Relay Chat", messageries instantannées),
Les
forums de discussions, des newsgroup (sur Usenet) les listes
de diffusion (mailing list) et les espaces de bavardage (chatrooms),
permettent des échanges de toutes nature entre les internautes, des plus
frivoles au plus professionnels): ils se comptent aujourd'hui par centaines de
milliers
Les "chatrooms" peuvent servir de "salle de réunion virtuelle" les
échanges par le protocole IRC se faisant en temps réel
(mirc :
www.mirc.com) le "chatter" d'America
OnLine comptait déjà 61 millions d'utilisateurs en 2000.
Une analyse de l'IRC:
http://commposite.uqam.ca/2000.1/articles/latzko3.htm
1.2.1.1.6 Un outil aussi de communication entre les machines: à l'usine comme à la maison (domotique)
De
nombreux appareils, équipés de microprocesseurs deviennent
grâce au protocole de l'Internet (IP) capables de communiquer entre eux:
IP est en quelque sorte l'espéranto des machines intelligentes
Michael Dell estimait qu'il y aurait dans un futur proche 2 milliards
d'objets connectés dont seulement le tiers d'ordinateurs et les
américains parlent de "l'Evernet" pour "Internet Everywhere", ce
que l'on pourrait traduire par le "tout internet"
Machines outils à commande numérique: aux USA de plus en
plus d'industriels connectent leurs machines à l'Internet: cela leur
permet de programmer, d'exécuter et de contrôler les travaux, de
réparer à distance ou de faire appel pour ce faire à des
prestataires extérieurs
Distributeur de boisson qui peut demander en fonction de ses stocks, de
l'heure et de la température à être
réapprovisionné... : Coca Cola annoncé en mai 2000 sa
décision d'investir 100M$ dans 500.000 distributeurs reliés
à Internet
Compteurs de gaz et d'électricités
déjà connectés en Grande-Bretagne, ce qui économise
les "releveurs de compteurs"
JC Decaux a connecté ses panneaux afin d'en améliorer la
maintenance et d'optimiser l'affichage des publicités. "grace à
notre système de pilotage à distance, nous pouvons afficher le
texte d'une annonce en japonais pour les panneaux qui se trouvent dans une
salle ou embarquent des passager pour Japan Airline"
Mais aussi dans la domotique
Le réfrigérateur, d'après les enquêtes un
des lieux centraux du logis, il lit les étiquettes des produits,
gère les stocks, passe les commandes au magasin et vous propose des
menus optimisés en fonction des dates de péremption
Il vous alerte en cas de dysfonctionnement.
Commandé à la voix ou par le doigt ("pas de souris à la
cuisine"...) il va chercher les recettes (avec démo) dont vous avez
besoin (avec sa connexion à large bande, temps d'affichage 100
millisecondes).
Son écran remplace le "petit calepin de la cuisine"(avec caméra
et micro les messages peuvent être en vidéo).
Il peut bien évidemment être consulté à distance
(screenfridge Electrolux)
la machine à laver Marguerite 2000 (1200$) qui signale
ses pannes au service après-vente, le four qui va sur Internet
chercher le cycle optimal pour la cuisson (Merloni-Ariston
http://www.merloni.com/ita/digitale.htm: objectif, 30% des ventes
à 5 ans)
"une machine pourra signaler une panne au centre de relation client qui pourra
diagnostiquer le problème, voire le réparer à distance"
James Dyson Pdg de Dyson, fabricant britannique d'aspirateurs
Climatisation: Carrier et IBM se sont associé pour lancer le
service Myappliance.com permettant de télécommander la
climatisation depuis un téléphone Wap et d'effectuer de la
télémaintenance (l'usager sera instantanément
prévenu d'une éventuelle panne sur son mobile)
www.global.carrier.com/ca/cda/details/0,2262,CLI1_DIV1_ETI94,00.html
et les WC qui vous pèsent et procèdent aux analyses
permettant d'établir votre bilan de santé en temps quasi
réel grâce à une connexion avec l'hôpital et vous
propose les menus les plus appropriés (Matsushita Tokyo,
Twyford, Grande Bretagne), prenant ainsi en défaut Microsoft qui
avait fait afficher dans les toilettes de l'entreprise "le seul endroit ou
Internet ne vous servira à rien"
certains font même remarquer qu'avec le téléphone lecteur
de code-barre, la boite de conserve devient un objet communiquant: vous
pouvez par exemple vérifier qu'elle ne contient aucun produit que votre
religion ou votre santé vous interdit
C'est l'ensemble des appareils électroménager qui pourront ainsi être mis en réseau, assurant ainsi des fonctions de gestion, de sécurité, d'alerte, de télémaintenance, de régulation, d'optimisation de consommation énergétique,
En
Suède Electrolux et Ericsson se sont
associés dans e-to Home
www.e2-home.com pour
développer les normes de communication entre ces appareils dont
l'interconnexion sera assurée par les fils électriques. En
juillet 2000 Nokia et Whirpool annonçaient de leur côté
leur alliance
14 entreprises américaines ont signé en 2000 un
accord de partenariat stratégique pour développer le rôle
d'Internet dans la vie quotidienne. On trouve, parmi ces entreprises, aussi
bien des poids-lourds des nouvelles technologies (3Com, Cisco, Motorola,
Sun...) que des spécialistes de la grande distribution. Le but de cette
Internet Home Alliance est de créer et d'imposer un nouveau standard de
communication entre tous les appareils domestiques
La domotique qui avait soulevé beaucoup d'espoirs avant de retomber dans
l'oubli va-t-elle maintenant décoller?
Si oui quelles conséquences sur le "modèle
économique": la connection des machines par internet, la
possibilité de les superviser et d'en assurer la maintenance à
distance rend possible d'autres systèmes de facturation: le "pay per
use"
Au lieu de vendre la machine et de facturer les dépannages, certains
pensent que, sur le modèle d'une "laverie à domicile", la machine
serait mise gratuitement en dépôt chez vous et il ne vous serait
facturé que le le "kg de linge lavé"?). Quelles
conséquences pour l'ensemble du circuit de distribution/maintenance
composé de nombreuses PME?
1.2.1.1.7 La Radio et la télévision sur internet
L'augmentation des débits disponibles et
l'amélioration des technologies de compression permet à de
nombreuses radios d'émettre sur l'Internet et l'on entrevoit
l'arrivée de télévisions à la demande
"avec Internet vous pouvez écouter la radio tout en payant le
téléphone"
Déjà aujourd'hui, avec une résolution certes modeste on
peut accéder avec Realvideo à certaines émissions ou
téléparticiper à des congrès (Il vous était
loisible de suivre en direct la Conférence de Kyoto sur l'effet de
serre, et poser vos questions aux orateurs sur
www.cop3.or.jp)
EUnet Multimedia Network Service, en s'appuyant sur 8 serveurs relais
qui lui permettent de contrôler la qualité de bout en bout, offre
déjà le multimédia en direct. Beaucoup considèrent
que c'est le moment de prendre les places pour être prêt pour
l'arrivée de la large bande (ATT
www.att.com, @home
www.athome.net ,...)
1.2.1.2 Des outils pour faciliter la communication
1.2.1.2.1 La reconnaissance vocale
La
reconnaissance vocale qui a fait des progrès considérables
permet de dicter directement les e-mails ou des rapports (c'est le cas
d'ailleurs du présent rapport)
Elle s'impose pour des raisons d'ergonomie pour les usages nomades et pour des
raisons de sécurité pour les utilisations par un conducteur
Un nouveau standard est en cours d'élaboration VoiceXML pour la
navigation vocale
Les leaders de la dictée vocale sont Via Voice d'IBM
www.software.ibm.com/speech et l'éditeur
américain Scansoft qui a racheté les principaux brevets de
Lernout & Hauspie de reconnaissance vocale grand public (Dragon
Naturally Speaking)
www.dragonsys.com et
professionnelle (Automatic speech recognition) ainsi que celles de
synthèse vocale (Text-to-speech et RealSpeak).
Nuances
www.nuance.com ,
système multilocuteur de reconnaissance qui permet de prendre les ordres
de bourse par téléphone
www.voxml.com et
SpeechWorks
www.speechworks.com
sont les leaders de leur domaine
Telisma
www.telisma.com né en
2000 d'un transfert de technologie du Cnet se focalise sur le secteur des
télécom (alternative au clavier du téléphone):
objectif, 15 langues en 2003 il a développé un moteur de
reconnaissance vocale, PhilSoft, capables de gérer entre 50 et 10 000
mots de vocabulaire. Il peut effectuer une vérification
biométrique du locuteur. En utilisant le standard de description de
données vocales VoiceXML. il permet un accès Web depuis un
téléphone portable (accès vocal aux intranets pour les
commerciaux en déplacement par exemple) et la start-up nordiste
Interactive Speech
www.interactivespeech.com s'est spécialisée dans la
navigation vocale, incontournable pour les applications nomades
Pour un panorama général de ces technologies:
www.speachcentral.com et
www.voicerecognition.com
Vous pouvez même envoyer un e-mail à un
téléphone mobile par
numéro@sms.itineris.tm.fr
"de deux choses l'une, ou bien la banalisation des téléphones cellulaires génère un immense marché pour les cure-dents, ou ce sont les technologies vocales qui vont s'imposer" Jo Lernout
1.2.1.2.2 La synthèse vocale
C'est un
marché en plein développement pour les centres d'appel, les
systèmes vocaux, les jeux vidéo, les mal-voyants, l'automobile et
de façon générale les usages où le regard ne doit
pas être distrait
Des analystes prévoient que le marché des logiciels de "
texte-à-voix " atteindra un milliard de dollars sur les cinq prochaines
années
Elan Informatique,
www.elan.fr l'entreprise Toulousaine qui figure
parmi les leaders de la synthèse vocale a réussi à
reconquérir son indépendance, devenant Elan Speech en juillet
2002 après avoir été été rachetée par
Lernout&Hauspie qui menaçait de l'entrainer dans sa chute
Les laboratoires d'ATT commercialisent depuis mi 2001 un logiciel
permettant une synthèse vocale reproduisant avec une grande
fidélité votre propre voix (il faut à la machine
une trentaine d'heure d'apprentissage pour bien assimiler vos tics verbaux et
créer la base de donnée nécessaire). ATT souligne que les
phrases synthétisées s'approchant du cas réel posent des
problèmes de droits sur les voix, notamment celles des
célébrités. Une démonstration est disponible sur
www.naturalvoices.att.com
1.2.1.2.3 La traduction automatique
Signalons également le développement de logiciels
de traduction automatique : même si l'on ne peut, dans l'état
de l'art actuel, attendre d'eux des traductions de qualité (il n'est
que de se souvenir des gorges chaudes qu'avait provoquée la traduction
du rapport Star), par contre on obtient des traductions acceptables de
textes techniques simples et l'on dispose d'assez d'éléments sur
les autres pour en avoir une compréhension grossière : cela
permet de ne faire traduire que les textes qui en valent véritablement
la peine (économie de 70 à 90 % des traductions)
C'est un domaine où la France est bien placée avec un des
leaders du secteur Systran
www.systransoft.com qui
est utilisable gratuitement à travers la fonction babelfish du
moteur Alta Vista
www.altavista.com .(1
million de traductions par jour) notons également le
québécois
www.alis.com
NEC lance un nouveau système de traduction en 8 langues
dont le Japonais, le coréen et le chinois
1.2.1.2.4 La reconnaissance de l'écriture manuscrite
Déjà le palm permet une première forme de reconnaissance lettre par lettre avec sa tablette mais des logiciels comme REMUS permet à la fois d'identifier celui qui écrit et de reconnaitre les mots. Il peut être utilisé également pour aider les enfants à apprendre à écrire http://www-eph.int-evry.fr
1.2.1.2.5 La Vision 3D, réalité virtuelle
La
réalité virtuelle permet aux grandes entreprises comme
Renault ou les concepteurs d'installations complexes (CEA,Valmet, Bechtel,...)
de faire l'économie des maquettes et ainsi de pouvoir étudier
davantage de variantes et de raccourcir le délai nécessaire pour
concevoir une voiture. Il en va de même pour l'aménagement de
bureaux ou d'usines, permettant au client de visualiser et de simuler de
façon réaliste le fonctionnement évitant ainsi beaucoup
d'erreur de conception tout en en accélérant le processus
Ces "reality centers" avec salle de projection "immersives" sont
relativement onéreuses (1M€ pour Renault) mais vite amorties
(une maquette coute 0,15M€).
Buronomic
www.buronomic.fr
à Honfleur qui aujourd'hui offre à ses clients la
possibilité d'aménager et de visualiser leur futur bureau en 3
dimensions grace à la technologie VRML:
www.buronomic.fr:8028/buronomic/FR/client/client3df.html
La Lyonnaise des eaux s'est associée à l'Insa de
Toulouse pour modéliser une usine de traitement d'eau (y compris les
process physico-chimiques et biologiques). Cout 2M€ rapidement
rentabilisé par les optimisations permises
In VIVO a utilisé les compétences du centre de robotique
de l'Ecole des Mines pour ses études de magasins: le client est
"plongé" dans la maquette virtuelle du projet de la boutique ce qui
permet de tester ses comportements et de modifier en conséquence, en
temps réel la conception de celle-ci
L'entreprise israélienne Technomatics fournit les outils
logiciels pour concevoir une chaine d'assemblage et simuler son fonctionnement
(y compris les opérateurs humains)
Mais ces technologies ne sont pas l'apanage des grands groupes:
Opiocolor
www.opiocolor.com PME installée à
Opio près de Nice, fabricant des mosaïques en pâtes de
verre pour fonds de piscines, salles de bain ou façades, reproduit
dessins peinture ou photos que souhaite son client:
Dès 1997, grâce à virtual Mosaïc, un logiciel
relié à un casque de réalité virtuelle il
permet au client de visualiser immédiatement le résultat final et
d'apporter les retouches souhaitées.
Le fichier numérique est alors transmis à l'usine via internet,
processus qui a conduit à ramener le délai de
conception-fabrication de 3 mois à 10 jours.
L'entreprise dont on pouvait craindre la disparition face à la
concurrence italienne espagnole et chinoise compte maintenant 40 personnes et a
ouvert des filiales à Hong Kong et Dubaï
1.2.1.2.6 de nouveaux outils prêts à sortir des laboratoires: goût, odorat, toucher, reconnaissance des expressions du visage
Avec
gants et casque la communication (virtual technologie :
www.virtex.com), peut
également concerner le toucher (la souris tactile), le retour d'effort
ainsi que la vision (alioscopie
www.micronet.fr/~emuller/FRAMES/Alioframe.html ) et
l'audition tridimensionnelle (Qsound:
www.qsound.ca ).le
marché visé est aujourd'hui principalement celui de la simulation
(conception d'une nouvelle voiture...) et du jeu, mais sans doute plus tard
aussi celui du commerce électronique ("toucher d'un tissu")
FEELit espèce de souris tactile produite par la
société "Immersion"
www.immersion.com ou
iFeel de Logitech
www.logitech.com y rajoute
la capacité de sentir la texture de l'objet affichée sur
l'écran (on imagine les applications pour le commerce
électronique, notamment là où le toucher est important,
comme pour les textiles)
Parmi nos "sens" l"un d'entre eux retient particulièrement l'attention
des publicitaires : l'odorat (on connaît déjà les
diffuseurs d'odeurs de croissants chauds de nos boulangeries pour doper les
ventes...). Il peut également parfumer un mail...
En Californie Digiscent
http://www.digiscent.com
et
http://www.stanford.edu/~demian23/captology/DOPE développe un
procédé permettant de modéliser des odeur par ordinateur,
de les diffuser via Internet et de les synthétiser chez le destinateur
avec un petit boitier, un "orgue à parfum" iSmell
équipé de cartouches d'odeurs de base ou par un espèce de
"balladeur" accompagnant le nomade communicant...
En France signalons les initiatives de Olfacom et en Allemagne de Sniffman qui
plus modestement génèrent une gamme limitée d'odeurs parmi
lesquelles devront choisir les sites (herbe coupée pour la
météo pluvieuse) ou les jeux (caoutchouc brulé pour les
courses de voiture)
Alpha Mos
http://www.alpha-mos.com
de Jean-Christophe Mifsud, a levé 43 MF début 2000 sur le Nouveau
Marché à Paris pour numériser l'odorat et le goût
: en mars 2000 elle a présenté la "langue
électronique".
Les laboratoires de R&D de France Télécom à
Rennes travaillent à l'image olfactive de leur entreprise :
Orange? Mandarine? Pamplemousse? ... et à celle des sites de e-commerce
Le Monde 3/11/2000
Des laboratoires (MediaLab, Microsoft,...) s'investissent aussi sur
l'interprétation des mouvements du visage afin d'essayer d'en
décrypter les expressions (joie, tristesse, surprise,...)
Enfin de nombreuses équipes de recherche travaillent à la
convergence de tous les "portables" vers un outil intégré
combinant les fonctionnalités de chacun (téléphone,
organiseur, pager, balladeur, microordinateur, e-book, localisation GPS,
terminal de paiement électronique, lecteur de code barre, caméra,
console de jeu, capteurs biologiques, magnétophone, dictaphone, fax,
radio, télévision, balladeur numérique, montre,
télécommande ...
voir page
253)
Cambridge Display Technology, E-Ink
http://www.eink.com
, IBM, Kodak travaillent sur les écran souples en plastique
(technologie OLED
www.adit.fr/adit_edition/produits/vigie/br/v62/VOE_62_2.html)
permettant par exemple une plus large diffusion du "livre électronique"
(e-book) et l'intégration dans l'habillement
IBM de son côté développe dans ses laboratoires un
écran intégré dans le verre d'une lunette Sun
pousuit un projet analogue que certains proposent déjà de nommer
"Sun Glasses" Le Monde
Ce type de services, gourmands en capacité de transmission, et de ce
fait encore peu répandus devraient connaître un très fort
développement avec les gigantesques investissements dans les fibres
optiques, la mise en place de constellations de satellites en orbite basse
l'utilisation par Internet des réseaux câblés,
l'utilisation des transmissions par voie hertzienne, les nouvelles normes
permettant le haut débit pour les mobiles (UMTS), l'utilisation des
réseaux électriques permettant de hauts débits
voir page
252, le développement d'algorithmes
de compression et l'arrivée à maturité d'une nouvelle
technologie (ADSL
www.adsl.com puis le VDSL)
permettant une multiplication par plus de 100 puis par plus de 1000 de la
capacité des paires de cuivre des lignes téléphoniques
traditionnelles
voir page
216
1.2.1.3 Des outils pour trouver l'information pertinente
1.2.1.3.1 Internet représente aujourd'hui la nouvelle encyclopédie universelle
"notre civilisation a produit plus d'informations en 30 ans que
pendant les 5000 années précédentes. Et le
phénomène va se reproduire dans les 3 années à
venir" Jacques Péping, les Echos Janvier 2001
Selon une étude de l'université de Berkeley les documents
imprimés ne représenteraient plus que 0,003% du total des
informations produites dans le monde
Les disques durs des ordinateurs voient leur capacité doubler tous les
ans, des entreprises comme EMC ou Network Appliance offrent un
hébergement dans des "fermes de données" (data farms) pour les
entreprises et la mise en réseau de milliers d'ordinateurs (data grids)
permet d'offrir à bon compte des capacités de stockage
considérables
Le simple stockage représente aujourd'hui près de 40% des budgets
informatiques
Après le Kilooctet (Ko=mille octets), le Mégaoctet
(Mo=million d'octets) et le Gigaoctet (Go=milliard d'octets) qui sont
quasiment rentrés dans le vocabulaire courrant, il va falloir apprendre
à utiliser le Téraoctet (To=mille milliard d'octets), le
Pétaoctet (Po=million de milliard) d'octets, l'Exaoctet
(Eo=milliard de milliard d'octets), le Zettaoctet (Zo=mille milliard de
milliard d'octets) et le Yottaoctet (Yo=million de milliard de milliard
d'octets). Ensuite il faudra inventer de nouveaux préfixes....
D'après l'université de Berkeley, tous les mots prononcés
depuis le début de l'humanité représenteraient 5Eo
www.sims.berkeley.edu/how-much-info
Devant un tel volume se pose tout de suite la question "comment trouver
l'information pertinente?" sinon cette abondance ne serit qu'une nuisance
1.2.1.3.2 Les annuaires et moteurs de recherche : trouver une information parmi des milliards de documents
On
estimait en 2001 le nombre de documents publiées par les
entreprises, les chercheurs, les institutions ou les particuliers à
1.300 milliards (ceci comprend en particulier toutes les bases de
données) dont 2,5 Milliards accessibles par une recherche sur
le Web et s'accroissent de 7 millions par jour dont 85% par des
Américains!:
S'il est aisé de trouver un document dont vous connaissez l'adresse et,
en suivant les "liens", de naviguer d'un document à l'autre à la
recherche d'information, ce type de "navigation" au hasard sur le Web trouve
rapidement ses limites:
Une des innovations majeures qui ont concouru au développement du Web
sont les "Moteur de Recherche" et les annuaires
Ces outils informatiques puissants et conviviaux, permettent de trier parmi
cette masse d'information considérable et il n'est pas exclu de
trouver une aiguille dans une botte de foin parmi le millard de documents
qu'ils analysent et indexent (par exemple des informations juridiques,
technologiques, commerciales,...)
Les recherches se font
Des "métamoteurs" font travailler en parallèle plusieurs
moteurs et font une synthèse des résultats
· soit à partir de classements thématiques (ce sont des
annuaires qui font appel à un classement manuel et donc à
un jugement qualitatif) Annu@ire-bis
www.annuaire-bis.com
essaie d'en tenir une liste à jour
Des "portails" (comme Yahoo!) associent annuaire, moteur de recherche
(ils sous-traitent souvent le moteur à des entreprises comme Inktomi
ou Google) et offrent de nombreux services
Par ailleurs les logiciels de traduction automatique, quoique encore
perfectibles (on devrait plutôt parler d'outils de compréhension
voir page
31), permettent de ne pas
limiter sa recherche aux sites dont on comprend la langue
Ces moteurs sont utilisés plusieurs centaines de millions de fois par
jour
Les plus visités sont de la catégorie "portail" ont
pour nom Yahoo!
www.yahoo.com, Excite
www.excite.com,
Infoseek
www.infoseek.com,
Lycos
www.lycos.com, HotBot
www.hotbot.com ou Alta
Vista
www.altavista.com,
Dans la catégorie "métamoteurs Parmi les plus connus :
MetaCrawler
www.metacrawler.com
Mega Francité
http://mega.francite.com,
SavvySearch
www.savvysearch.com,
Fast Search
www.alltheweb.com Notons
également Kartoo,
www.kartoo.com, qui
présente les résultats de ses recherche sous forme graphique
à partir d'une analyse sémantique des sites trouvés,
permettant une recherche intuitive, par approximations successives
extrêmement intéressante
Un moteur s'est complètement détaché du lot en 2002 : et
Google
http://google.com avec 34
millions d'utilisateurs et 150 millions de requêtes par jour en 2002 : il
référence plus de 3 milliards de documents (dont 2 milliard de
pages html et 330 millions d'images) et est considéré par
beaucoup comme le plus efficace
www.google.com/press/pressrel/3billion.html
Google est en fait dérivé de " googol ", un
terme mathématique pour l'équivalent du chiffre 1 suivi de 100
zéros, censé symboliser la formidable exhaustivité du
moteur
En octobre 2001, d'après le site Canadien Cyberpresse, le
détective Patterson Jorgensen s'est contenté pour retrouver un
homme recherché depuis 30 ans par le FBI de taper son nom sur Google
pour retrouver sa trace...
www.cyberpresse.ca/reseau/internet/
0110/int_101100021811.html
d'autres moteurs plus spécialisés, prenant acte du fait
que les moteurs généralistes ont du mal à suivre
l'explosion du nombre de sites et n'en référencent plus qu'une
partie, permettent de meilleurs résultats dans certains domaines
La recherche d'adresses avec Voilà
www.adressemail.voilà.fr Yahoo! Annuaires
http://fr.people.yahoo.com
Lycos WhoWhere
http://french.whowhere.lycos.com,
La recherche d'emploi Keljob.com
www.keljob.com
La recherche de logiciels avec Filez.com
www.filez.com,
La recherche d'hébergeur
www.abchebergement.com
La gastronomie avec Gourmetsecker
www.gourmetsecker.com
, EatinParis
www.eatinparis.com
Le monde agricole Web-agri
http://www.Web-agri.com
Ou une région Click'in! Auvergne
http://clickin.gdebussac.fr
, Nantes
www.cybernantes.com ,la
façade atlantique
www.alouest.net ,
Breizhoo
www.breizhoo.com pour la
Bretagne
Certains moteurs permettent également de rechercher de la musique
comme
http://mp3search.lycos.com
,
Notify
http://cs.uni-bonn.de/info5/index-ge.html de Michael Clausen
reconnait les morceaux de musique en une fraction de seconde : lorsqu'on lui
donne une breve serie de note, le programme parcourt une enorme banque de
donnees de plus de 12 000 morceaux et retrouve la melodie recherchee. A
l'avenir, le programme devrait meme pouvoir reconnaitre une melodie qui serait
chantonnee ou sifflee dans un micro. Frank Kurth, un collaborateur du
professeur Clausen, travaille sur une variante de ce appelee "audentify"
qui devrait par exemple non seulement reconnaitre un morceau de musique
classique comme etant "Les quatre saisons de Vivaldi" mais en plus savoir qu'il
s'agit de la version du 15 mars jouee dans la salle Beethoven a Bonn et non pas
a la philharmoni de Berlin Source : Herve Loquais, Handelsblatt 7.05.2001
voire même des image ou vidéo avec LTU Technologies
(ex-lookthatup)
www.ltutech.com (recherche
d'objet sur ebay, d'images illicites, Media Finder
http://image.altavista.com
ou
www.compaq.com/speechbot
L'Inria a développé Surfimage qui permet
de retrouver les images qui " ressemblent " le plus au modèle
proposé
www-rocq.inria.fr/cgi-bin/imedia/surfimage.cgi qui sera
développé par la start-up Elucid Technologie
Ya-Hooka
www.yahooka.com est
spécialisé dans le cannabis (le Monde 16/5/00)
pour un panorama complet et à jour sur les moteurs, avec banc
d'essai, classement par catégorie,... voir
www.lapasserelle.com/sm/formation_veille.html
www.abondance.com,
www.searchengines.net,
www.beaucoup.com,
www.search.com,
http://searchenginewatch.com
http://solutions.journaldunet.com/dossiers/moteurs/sommaire.shtml
de logiciels spécialisés dans l' intelligence
économique compétitive permettent, comme nous le verrons plus
loin, des recherches beaucoup plus élaborées
voir page
163
1.2.1.3.3 La recherche à travers les newsgroup
Par
ailleurs il ne faut pas oublier que les newsgroup sont une source de
compétences immense pour vous aider dans votre quête :
Deja News
www.dejanews.com vous
permet de repérer les newsgroup traitant du sujet qui vous
intéresse et les internautes qui se sont exprimé dessus
Reference
www.reference.com cherche
également dans les listes de diffusion
Citons également Voilà News
www.news.voilà.fr
et AltaVista
www.altavista.com (section usenet)
Une fois un internaute identifié vous pouvez connaître la
totalité des ses contributions dans les forums (fonction "author
posting history" de Deja News et fonctions équivalentes pour les
autres): cette puissance des outils de recherche conduit en
général les participants à utiliser des pseudonymes
1.2.1.3.4 La recherche dans les banques de données
L'exploitation des banques de données est maintenant
également techniquement possible: des passerelles logicielles permettent
d'utiliser l'existant sans surcoûts importants (ce qui ne signifie pas
bien entendu que les propriétaires de banques de données ne
permettront pour autant un accès gratuit...)
Lexis-Nexis (filiale de Reed-Elsevier) qui dispose sur son
site de 1,8 Milliards de documents, est le dernier grand site à basculer
l'ensemble de ses bases sur le web, depuis trois ans tous ont suivi cette voie
afin d'être en mesure de délivrer automatiquement l'information
pertinente en fonction des profils d'intérêt des clients
Avec le nouveau standard XML les messages intégreront une
description de la structure de la base, permettant ainsi un accès direct
aux informations
Ces banques, très nombreuses nécessitant des abonnements et
posant des problèmes de propriété intellectuelle, des
intermédiairessont apparus (Qwam
www.qwam.com qui recence 25.000 bases
accessibles seulement sur abonnement, Screaming media
http://www.screamingmedia.com
,...), qui vous permettent un accès simple par un abonnement
unique à toutes ces ressources (le "web invisible")
1.2.1.3.5 L'exploitation des flux d'information
Toute
action sur l'internet laisse des traces qui peuvent être
exploitées : analyse des connections à votre site (fichier des
"logs", exploitation des programmes "espions" que vous avez placé sur
les ordinateurs de vos visiteurs, "spyware" dont les plus connus (et les moins
criticables) sont les cookies
Des scanners ou sniffers permettent en outre par l'analyse des requêtes
émises sur le réseau, de suivre l'activité d'autres
acteurs du net: c'est un puissant outil d'intelligence économique dont
l'usage est à la limite de la déontologie mais qu'il vaut mieux
connaître pour savoir en tenir compte
Des logiciels permettant de traiter des masses considérables de
données permettent d'exploiter ces informations
Il n'échappera à personne que ceci pose des problèmes
éthiques et juridiques
voir page
128 et
305
1.2.1.4 Se procurer des produits et services sur le web
1.2.1.4.1 Le téléchargement de programmes informatiques, de données, d'images, de sons, de vidéo... :
C'est
une des pratiques les plus courantes: d'innombrables logiciels, jeux ou
morceaux de musique, gratuits ou payants peuvent être directement
téléchargés du web vers votre ordinateur
Le 1er octobre 1997 1 million de personnes ont
téléchargé le nouveau navigateur Explorer 4 de
Microsoft et en 3 jours les internautes ont téléchargé 2,7
milliards de pages du rapport Starr
En ce qui concerne la musique, grâce au format MP3 offrant une
qualité "CD" pour un volume très limité, des entreprises
Morpheus, KaZaA et Grokster qui utilisent le réseau
FastTrack ont permis l'échange de 1,5 milliards de chansons et de
films sur le seul mois d'août 2001.
http://news.cnet.com/news/0-1005-200-7389552.html?tag=nbs et en
janvier 2002 Kazaa à lui seul comptait 70 millions d'utilisateurs et en
mai 2002 Odyssey estimait que 53% des internautes de moins de 30 ans
utilisaient ce type de logiciels
1.2.1.4.2 Faire ses courses sur internet, des magasins ouverts 24/7 payer en ligne ou entre particuliers
Voyage,
Voiture, locomotive, actions, contrat d'assurance, centrales nucléaires,
chaussure d'occasion ...: magasins en ligne, ventes aux enchères, places
de marché, troc,.. on peut tout acheter sur internet:
Il est également possible de payer et de gérer ses finances
Un gros avantage: une disponibilité 24h sur 24, et 7 jours sur 7, ce que
les anglosaxons dans leur style compact appellent le 24/7 nous verrons
cela en détail dans les chapitres suivants
1.2.1.4.3 Accomplir les formalités administratives
De plus
en plus d'administrations nationales ou locales offrent la possibilité
non seulement d'accéder à l'information mais aussi de payer ses
impots et d'accomplir les innombrables démarches administratives qui
nous incombent (cela devrait être particulièrement
précieux pour notre Pays que l'OCDE a classé début 2000 en
tête des 20 pays membres sur le plan de la richesse en formalités
administratives)
Pour l'anecdote mentionnons en Angleterre le "Pack Divorce", mis
en place fin 99, en liaison avec la Chancellerie par le cabinet d'avocat en
ligne Desktop Lawyer
www.desktop-lawyer.co.uk
et qui permet en cas de consentement mutuel de divorcer pour 59 £.
Par contre le tribunal du Caire a jugé irrecevable une notification de
répudiation envoyée par Internet (le Monde du 6/6/2000)
Au Koweït Khaled al-Mathkour, président du
Haut-Comité koweïtien pour l'Application de la Charia
déclarait en juillet 2001 qu'un texto ou un e-mail étaient
"suffisants pour reconnaître le divorce" il ne précisait pas
toutefois s'il fallait envoyer le mail trois fois de suite comme celà
est prévu dans les textes.Internet Actu 16/7/2001
1.2.1.5 Publier de l'information accessible du monde entier
L'Internet permet à des associations, des PME ou
même des individus avec des moyens (financiers) limités,
d'avoir une présence significative au niveau mondial. Pour le
meilleur comme pour le pire
La guerre du Kosovo outre les attaques des sites de l'OTAN par
les Serbes , l'inscription de graffitis vengeurs par les Chinois
sur le site de la Maison blanche ou les attaques par la CIA sur les comptes
bancaires des dirigeants serbes, montre la puissance qu'a acquise ce moyen
de communication. Celui-ci a permis en outre à de simples citoyens de
diffuser au monde entier des informations qui ne sont pas sans importance
géopolitique, il s'est révélé en outre un outil
extrêmement précieux pour le regroupement des familles
dispersées par le conflit et la collecte de fonds par la Croix
Rouge (170.000F).
La publication d'information par les Tchétchènes passe largement
par internet
Rappelons également que l'affaire Lewinsky a été
révélée par le journaliste indépendant Matt
Drudge et son Webzine d'information Drudge Report
www.drudgereport.com
(qui diffuse de l'information "vraie à 80%) avec les conséquences
que l'on sait, alors que la presse sérieuse avait décidé
de ne pas traiter l'affaire
Inversement Salon un magazine exclusivement diffusé sur le web
www.salonmagazine.com
a fait fortune (6M$ de revenus publicitaires en 1997) en prenant la
défense du président...en livrant des révélations
croustillantes sur ses adversaires
Dans le domaine du commerce électronique, il offre à l'entreprise
la possibilité de publier de l'informations sur l'entreprise et
ses produits, de pratiquer la vente en ligne et le paiement en
ligne et à l'inverse la recherche de fournisseurs ou de
partenaires nouveaux.
L'amélioration considérable de la performance des logiciels de
reconnaissance optique (OCR) permet de reprendre les documents
d'archives pour les rendre disponibles sur Internet.
Il est également possible de publier les d'appels d'offres,
d'expédier les bons de commande, les factures, et les
règlements,...d'interconnecter les systèmes informatiques
des partenaires commerciaux et de faciliter ainsi les échanges
inter-entreprises (Business to Business ou B to B ou B2B par opposition
à la vente au grand public : B to C ou B2C (Business to
consumer) ou le " commerce " avec les administrations : B to
A. ou B2A).
Notons également la possibilité "d'affichage publicitaire" sur
des sites web
1.2.1.6 Travailler ensemble malgré les distances
1.2.1.6.1 Partager des documents
Cela est
particulièrement important quand les équipes sont
géographiquement dispersées: (plans, résultats de mesures,
base de données, fichiers CAO, agendas, carnets d'adresse,...), mais
aussi tout simplement quand il est nécessaire aux membres de
l'équipe de travailler sur les mêmes documents.
C'est notamment le cas de la conduite de projet inter ou
intra-entreprises (groupware): n'oublions pas qu'en économie les
distances se mesurent en secondes et en euros plus qu'en Km.
C'est également particulièrement précieux dans le domaine
médical: il est ainsi possible de faire appel aux meilleurs
spécialistes quelle que soit la localisation du malade (consultation sur
une radio, soin de malades en mer, ...)
Jusqu'a présent, l'hôpital de l'île de Martha's
Vineyard, dans la région de Boston ne pouvait pas traiter
efficacement les victimes d'attaques cérébrales. Aujourd'hui, les
médecins de cet hôpital, après avoir soumis le patient a un
scanner peuvent consulter un des spécialistes du Massachusetts General
Hospital via la télétransmission des images d'une camera
vidéo. 15 personnes ont déjà bénéficie de
cette téléconsultation. Ce systeme devrait être
étendu a tous les hopitaux de proximite du Massachusetts. BG 10/07
1.2.1.6.2 Partager des moyens de calcul les "grilles de calcul" ou "data Grid"
Internet
permet de faire travailler en réseau un très grand nombre
d'ordinateurs, permettant, par exemple en mobilisant un très grand
nombre de microordinateurs pendant des périodes où ils sont
inutilisés de disposer de gigantesques moyens de calcul (cette technique
est par exemple utilisée par les chercheurs pour la physique des
particules ou la climatologie, mais aussi pour "casser" des clés de
cryptage)
Les "DataGrid" (réseau ou "grille" de calcul)visent
à organiser l'Internet comme le réseau électrique: en se
connectant à lui on peut faire appel à des capacités de
calcul ou de stockage sans avoir à se soucier de leur localisation
La première expérience a été lancée par
l'Université de Berkeley avec le programme Seti@home
http://setiathome.ssl.berkeley.edu qui a réussi en 1999 a
faire travailler de concert 2,8 millions de micro-ordinateurs pour analyser les
signaux reçus par un radiotélescope afin d'y détecter
d'éventuels signes d'une vie extraterrestre
Guy Wormser CNRS, coordinateur du programme européen de mise en
réseau Datagrid considère que l'on peut mettre en
réseau sans difficulté 10.000 ordinateurs: la limitation actuelle
est celle des débits de nos réseaux de transmission mais ce
handicap devrait être progressivement levé :
voir page
239
Le Datagrid
http://grid-france.in2p3.fr
sera utilisé par les physiciens des particules pour exploiter les
gigantesques masses de données produites par le nouvel équipement
(LHC) mis en place au CERN de Genève (à qui nous devons le Web)
pour tenter de percer les secrets de la matière en analysant les
collisions de protons
L'Université d'Oxford, sponsorisée par Intel et avec la
technologie de United Device a lancé en 2001 un programme de recherche
sur le cancer permettant d'analyser la structure
géométrique en 3D de 250.000 molécules en mettant en
réseau 1 million d'ordinateurs
En 2002 l'Université de Stanford a publié dans Nature la
structure tridimentionnelle d'une proteine obtenue par le calcul d'un DataGrid
de 200.000 ordinateurs (programme Folding@home)
Le capital risqueur ETF Group a investi 5M€ en 2002 pour la
création d'une start-up de grid-computing basée sur Globus en
visant en particulier le design collaboratif, comme la conception d'un
nouvel avion (test de soufflerie, codes de calcul,...)
Les PME pourront également tirer partie de cette technologie en
disposant ainsi (pour des calculs de pièce par éléments
finis par exemple) de moyens de calcul autrement inaccessibles. L'achat de
capacité de calcul pouvant se faire comme aujourd'hui pour
l'électricité.
SUN a développé le logiciel Grid Engine avec le slogan
"Making the computer from the Network"
IBM s'est quant à lui fortement investi dans l'élaboration
de logiciels libres et gratuits (basés sur Linux et Globus
www.globus.org ) permettant
de rendre accessible cette technologie au plus grand nombre d'entreprises et de
laboratoires en visant même le grand public à horizon 2004. Il a
choisi en 2002 Montpellier pour son premier centre GRID à vocation
mondiale
En 2002 l'Europe avait déjà investi 50M€ dont notamment
dans le projet Eurogrid
http://www.eurogrid.org
qui fédère meteo-grid, bio-grid, CAE-grid (aéronautique)
et HPC researh-grid (calcul) les Centres techniques pourraient jouer un
rôle de catalyseurs dans ce domaine
voir page
346
Un des problèmes majeurs est celui de la normalisation qui se fait dans
le Global Grid Forum
www.gridforum.org
1.2.1.6.3 Partager des moyens de stockage de données
Le
nombre considérable de données qu'il est nécessaire de
conserver (avec le niveau de sécurité voulue) conduit
également au partage de moyens de stockage dans des "entrepôts de
données" (Data Warehouses)
Des entreprises se sont lancées sur ce créneau
particulièrement porteur et bien que peu connues du grand public
atteingnent des tailles gigantesques : EMC
http://www.emc.com (dont la
capitalisation est montée jusqu'à 140 milliards de dollars au
début 2001, soit plus que Boeing ou Motorola) ou Network
Appliance
1.2.1.7 Surveiller et agir à distance: télésurveiller et téléopérer, depuis Telnet jusqu'au simple SMS
Télésurveillance, télémaintenance,
télédiagnostics, télémédecine,
téléopérations, télétravail...ouvrent de
nouveaux horizons à l'organisation du travail.
Le protocole TELNET ouvre la possibilité de prendre les
commandes à distance d'un autre ordinateur (via internet) et de
pouvoir disposer ainsi de ses moyens de calcul, de ses programmes, et de sa
mémoire.
La station astronomique de Nassau
http://astrwww.astr.cwru.edu/nassau/nassau.html connecte son
téléscope à Internet permettant aux internautes du monde
entier, à certaines heures, de commander à distance l'instrument
et de télécharger les images (mise en service prévue cette
année)
Lors de la manifestation Inet2000 à Yokohama le professeur
Mark Ellisman pilotait son microscope électronique de son
laboratoire de San Diego. L'objectif dans ce cas est de permettre
l'accès à des équipes de recherche de matériels
très onéreux et sous-utilisés
depuis New York un chirurgien a télé-opéré
de la vésicule biliaire une patiente à Strasbourg, CNN 19 sept
2001
De façon beaucoup plus simple et redoutablement efficace, la simple
utilisation d'une communication GSM avec les SMS permettent
Bouygues a équipé ainsi équipé 4.000 panneaux
publicitaires déroulants de JC Decaux
· ou à l'inverse d'envoyer des instructions :
télécommande de panneaux publicitaire dans un aéroport en
fonction de la destination d'un vol, changements tarifaires d'un automate,...
Les applications les plus développées chez nos voisins du Nord
concernent les fonctions "remplissage", "télémétrie" et
"maintenance/alarme". Une étude citée par Wavecom
www.wavecom.com
prévoit 70 millions de machines ainsi connectées à horizon
2005
Les SMS peuvent également être utilisés pour faire des
sondages à chaud (Q-all
www.q-all.com )
Selon Nature (mars 2002)des chercheurs américains auraient mis
au point un système électronique relié au cerveau de
rats permettant de contrôler leurs mouvements à distance. Les
rats ainsi "télécommandés" pourraient par exemple
retrouver des victimes enfouies.
http://www.palais-decouverte.fr/actu/technologies/#rats
Pour sa part le professeur britannique Kevin Warwick
www.kevinwarwick.org
s'est fait greffer des capteurs dans le cerveau pour étudier la
possibilité de commander directement à distance via internet des
objets télécommandés
1.2.1.8 L'arrivée du haut débit et de l'accès internet nomade
2001 a
vu un début de concrétisation des mutations vers les hauts
débits, grace à de multiples technologies (
voir page
239) et vers les accès nomades (
voir page
253) qui vont entrainer en 3 à 5 ans
une mutation aussi importante que celles que nous avons connu en passant de la
radio crachottante à la TV couleur de haute définition.
Bien entendu cela aura une influence forte sur les usages (type de sites, type
de logiciels, usage de la vidéo, interactivité,
télétravail, interconnection des bureaux d'étude, ...) et
les pays qui sauront disposer avant les autres d'infrastructures à haut
débit à des prix abordables offriront à leurs entreprises
un avantage compétitif déterminant
1.2.1.9 Le Peer to Peer (P to P), un retour au source, la mise en réseau des ordinateurs sans serveur central
La
technologie Peer to Peer (P to P ou P2P) qui a commencé à
émerger en 2001 permet de faire fonctionner des micro-ordinateurs en
réseau sans passer par un serveur: en fait chaque ordinateur se comporte
comme un serveur, ce qui ne pose pas de problème avec la puissance des
PC d'aujourd'hui, mais cela implique un système d'adressage
indépendant (qui s'affranchit des DNS, Domain Name Server, annuaire
centralisé des noms de domaine)
Tous les noeuds du réseau (Nodes) sont des"Pairs" et chaque "Pair" peut
fonctionner comme routeur, client ou serveur en fonction de la nature de la
requête qu'il reçoit. L'architecture P2P génère sa
propre organisation pour ses noeuds de communication. L'ajout d'un nouveau Pair
ne nécessite aucune réorganisation: le réseau s'organise
automatiquement en réseau de réseaux plus petits en fonction des
échanges, ce qui permet comme disent les anglo-saxons une "scalability"
(capacité d'adaptation aux changement de taille) et une optimisation de
l'utilisation de la bande passante
www.ida.liu.se/conferences/p2p/p2p2001/index.html
Vous avez ainsi accès direct aux ressource d'un autre appareil
connecté sans contrôle central. Cette technologie permet par
exemple :
Quelque 60.000 clients et fournisseurs d'entreprises, utiliseraient
actuellement le P2P, ce qui est encore très peu (étude Frost
& Sullivan
http://www2.frost.com): le
principal obstacle à l'adoption de méthodes de travail
basées sur le P2P semble résider dans le manque de
sécurité supposé de ce système. (Sun Microsystems
travaille actuellement sur la sécurisation de ces échanges P to
P). .
· D'échanger entre particuliers logiciels, films, musique
ou tout autre fichiers
voir page
149
· de sauvegarder des fichiers et des informations vers des
localisations distribuées sur le réseau (sans se limiter aux
disques durs locaux)
· d'interconnecter directement des consoles de jeux, de sorte que
plusieurs personnes dispersées géographiquement puissent
participer au même jeu en interactif sans serveur central
· de participer directement à des enchères entre des
groupes sélectionnés de personnes
· D'offrir d'énormes capacité de calcul en
mobilisant un très grand nombre d'ordinateurs en parallèle (
voir page
35) en partageant des services de calcul,
tels des cycles de processeur ou des systèmes de stockage,
indépendamment du lieu physique d'installation des systèmes ou
des utilisateurs: exemple United Device
www.ud.com
· D'accélerer la livraison de contenu en multipliant les
endroits de stockage sur les disques durs des membres du réseau, comme
le fait aujourd'hui Akamaï avec ses serveurs proxy:.
Exemple: Zodiac
Networks
www.zodiacnetworks.com ,
eMikolo Networks
www.emikolo.com
· De mettre en place des systèmes de paiement
transfrontaliers entre particuliers
Yahoo! (200 millions d'abonnés à ses services) lance
aux US fin 2001 un service de paiement en ligne directement de particulier
à particulier. L'offre (Yahoo! PayDirect)
http://paydirect.yahoo.com
, en partenariat avec la banque HSBC Holdings
http://www1.hsbc.com (28
millions de clients). En apportant l'ergonomie du peer-to-peer, elle autorise
les paiements en ligne de personne à personne sans tenir compte des
frontières. Quelle que soit la monnaie ou le moyen de paiement
utilisé en réalité, un simple email permet d'ordonner un
virement depuis le compte Yahoo! PayDirect préalablement ouvert par
l'utilisateur chez HSBC.
· de collaborer à des projets quelle que soit leur origine
(groupware: partage de fichiers, téléconférence,
messagerie,...), en utilisant n'importe quel type d'appareil connecté:
c'est là, avec la capacité de calcul (simulations,
modélisation, ..) la principale utilisation potentielle pour les
entreprises.
Groove
www.groove.net ,
créé par Ray Ozzie, auteur de
Lotus Note (un des outils de travail en groupe les plus connu mais
malheureusement bati sur une logique "propriétaire" et donc non
totalement compatible avec les standards de l'Internet) est un des pionniers de
cette technologie et offre une technologie de travail collaboratif permettant
aux membres d'un groupe de projet de partager des dossiers en interconnectant
leurs micro-ordinateurs sans passer par un serveur central (utilisé
actuellement par GlaxoSmithKline et Raytheon
Dans le même créneau : Consilient,NextPage
Sun
www.sun.fr/produits-solutions/logiciels/p2p s'est fortement
engagé dans le développement de cette technologie en "open
source" (logiciel libre) en essayant d'en prendre le leadership avec le Projet
JXTA
www.jxta.org
Quelques problèmes sont aujourd'hui mal résolu et ils
hypothèquent les développements pour les entreprises:
1.2.1.10 De la réserve de puissance sous le pied: les lois de Moore, de Machrone et de Rock
La
"loi" de Moore 1965
www.intel.com/francais/intel/museum/25anniv/html/hof/moore.htm
dit que la capacité des composants électroniques double
tous les 18 mois. Depuis plus de 35 ans cette loi a été
respectée, ce qui conduit à une multiplication des
capacités par 10.000.000 sur cette période. Et ce, à prix
à peu près constant:
La "loi" de Machrone" dit pour sa part que la machine dont vous avez
besoin coûte toujours moins de 5 000 $
La "loi" de Rock" ajoute, elle, que le coût des installations
nécessaires à la fabrication des semi-conducteurs double tous les
quatre ans, ce qui explique les concentrations observées dans cette
industrie
Ceci vaut aussi bien
- Intel prévoit de produire des processeurs
équipés d'1 milliards de transistor cadencés à 20
GHz. (en 2001 on est à 42millions de transistors, cadencés
à 1,7 GHz). L'extrême ultraviolet EUVpermet des gravures 20 fois
plus fines et donc des circuits plus rapides, plus compacts, moins gourmands en
énergie et plus riches en composants
www.intel.com/research/silicon/euvmask.pdf
Ï Pour les capacités de stockage: c'est le cas des mémoires
centrales (RAM), comme des disques dur ou des CDROM
- En stockage magnétique, Il serait possible d'atteindre 100Gbits
par pouce² sur les disques durs contre 25 en 2001. Et des disques de 400
Go pourraient donc apparaître dès 2003.
- Le stockage holographique, bien que délicat à mettre au
point permettrait l'utilisation de disque de 1 To soit 1000Go permettant
l'enregistrement de 200 films.(3 aout 200, la Lettre des Télécom
d'Alain Ducass)
Un nouveau CD a ete developpe a l'institut d'optique de l'universite
technique de Berlin. Ce nouveau disque, qualifie de micro-holographique,
contient 150 Gigabits a la place des 4 Gigabits des DVD:. Les informations ne
sont plus seulement inscrites a la surface mais dans un volume.:
http://moebius.physik.tu-berlin.de/lasergrp
Des recherches menées à l'université de Cambridge
(juil 01) permettent d'espérer à l'échelle de la
décennie un gain d'un facteur 100 000 pour les mémoires
dynamiques actuelles grâce à un effet quantique,
appelé phénomène de Blocage de Coulomb.
www.zdnet.com/zdnn/stories/news/0,4586,2779143,00.html
IBM a commencé à travailler sur des nanotubes de carbone
des composants électroniques (le premier a été le circuit
d'inversion de voltage ou "Not Gate"avec amplification de voltage, comportant
une seule molécule, changeant ainsi radicalement les ordres de
grandeur en terme de miniaturisation
www.ibm.com/news/us/2001/08/27.html
Fin 2001, une equipe coréenne dirigee par le Pr Kim Kwang-soo de
l'universite technologique de Pohang a reussi a fabriquer un nanofil
monocristrallin en argent de O,4 nanometres de diametre.En novembre 2000, une
autre equipe coeenne dirige par le professeur ShinHyung-chul, avait mis au
point le plus petit transistor jamais construit.Mesurant 50 nanometres,
ce transistor permet d'envisager la fabrication de memoires vives capables de
stoker 16.000 de fois plus de donnees que les composants actuels. Les
chercheurs esperent produire des transistors de 20 nanometres d'ici 2010.
L'ordinateur Quantique sur lequel travaillent IBM
www.weblmi.com/TECHNO/2000/874_38_processeurchezi00.htm, HP
("100 Pentiums pourraient tenir dans un grain de sable"déclare ce
dernier) et de nombreux laboratoires dont celui de Normal Sup:
www.lkb.ens.fr/recherche/qedcav/english/perso/jmr/notice.pdf le
principe est d'utiliser directement l' "état quantique" des
électrons (comme leur sens de rotation sur eux même (le spin)),
qui peuvent être représentés par des "0" et des "1".
1.3.1.1 Dans tous les pays développés une croissance exponentielle mais difficile à mesurer
Il est bien entendu difficile de donner des chiffres sûrs pour les données caractérisant Internet, principalement pour les raisons suivantes :
1.3.1.1.1 La fantastique explosion d'Internet : les "dog years"
Pour ce
qui concerne la partie visible : le nombre d'internautes croît de 5
à 10%... par mois et le trafic plus encore : 15% par mois.(225% entre
juin 2000 et fevrier 2001 en pleine "crise" jupiter MMXI, pour la France voir
www.afa-france.com/html/chiffres/index.htm)
(Plus important encore est la mutation, plus difficile à mesurer, des
usages de l'internet au plus profond des entreprises à qui transforment
leurs strutures d'organisation comme nous le verrons plus loin)
A tel point que certains parlent de "dog years", année de chien : une année réelle en contient sept
Ce
mouvement a connu une nouvelle accélération avec la baisse des
prix des télécommunications (suite au développement de la
concurrence) et l'internet gratuit
En fait il n'a rien de "gratuit" dans la mesure ou l'internaute paie à
la fois le prix de la communication et celui de l'accès internet ...or
le prix de la communication étant très supérieur à
son cout l'internet "gratuit" revient à une facturation de type kiosque
mais il donne un avantage majeur à l'opérateur de
télécom (d'ailleur ce modèle du gratuit n'est pas propre
à l'internet et 2002 a vu éclore "Metro" et "20 minutes" qui
semblent partis pour un succès commercial avec 2 millions de lecteurs
quotidiens)
Offrir un accès gratuit à ses clients, permet de se mettre en
position de mieux les connaître et de pouvoir leur faire des propositions
commerciales susceptibles de retenir leur attention : c'est le cas de Dell et
de Gateway
Ce nouveau créneau conduit certaines entreprises à vendre
de "l'Internet gratuit clef en main": c'est le cas de Internet Telecom
(maintenant Eircom.net
www.eircom.net/
voir page
126
Ceci a obligé les fournisseurs traditionnels à revoir en
profondeur leur politique tarifaire (forfaits tout compris) en y incluant
les couts de télécommunication, ce qui conduit à des
tarifs "inférieurs au gratuit" et racheter les fournisseurs d'Internet
"gratuit pour élargir leur clientèle
En 2001 ont démarré des services d'interconnexion forfaitaire
illimitée (Ifi) pour moins de 200f/mois, mais quelle place par
rapport à l'ADSL qui offre des débits beaucoup plus importants et
n'immobilise pas la ligne téléphonique pour un prix à
peine supérieur?
http://www.industrie.gouv.fr/cgi-bin/industrie/sommaire/comm/com_contenu.pl?COM_
ID=417
Pour une vue d'ensemble à jour:
www.journaldunet.com ,
www.internetgratuit.com ou
www.benchmark.fr
1.3.1.1.2 ...mais que mesure-t-on? Est-ce significatif de la réalité des évolutions importantes?
Aujourd'hui par exemple dans les pays avancés il est fréquent que
chaque membre de la famille dispose de son ordinateur (PC= Personnal Computer)
et on commence à voir apparaître une mise en réseaux locaux
par une boucle Ethernet (en utilisant par exemple comme support le cablage
électrique du logement) ou un LAN (Local Area Network) radio (WiFi voir
page
250.)
v Le manque de réflexion sur ce qui est significatif des
évolutions : les critères actuels sont extrêmement
primaires et ne prennent absolument pas en compte la sophistication des usages.
Quand tout le monde sera connecté à internet, cela voudra-t-il
dire pour autant que tout le monde sera au même niveau
d'évolution ? serait-il aujourd'hui pertinent d'évaluer
l'équipement en télécommunication d'un pays par le
pourcentage de foyers disposant d'une ligne fixe? Et le niveau de vie au nombre
de foyers disposant d'une montre ou d'une pendule?
Fin 2000 Jupiter Communication prévoyait que fin 2002 un foyer
américain disposerait de 2,7 appareils connectés à
Internet: quelle serait alors le sens du "taux de connection"?
De même peut-on compter de la même façon un accès par
un modem 56kbps, un accès haut débit ou un accès nomade?
mi-2001 il y avait 100.000 utilisateurs d'ADSL en
France pour 700.000 en Allemagne
On peut penser que pour des raisons culturelles on arrivera assez rapidement
dans les pays les plus avancés à un plafond quant au pourcentage
de foyer connectés et que la différence se fera sur la puissance
des machines, le nombre de périphériques, l'age moyen du parc, le
nombre d'heures d'utilisation, la sophistication des usages, le débit de
la connection, l'usage nomade, le nombre d'appareils connectés par
foyer, ...
Dans cette optique Jupiter qui devait fusionner fin 2000 avec Media
Metrix (Jupiter MMXI),
www.jmm.com développe un "global
sophistication index" qui met les USA en tête suivi de la puis
Suède, puis le Danemark, la Norvège,...et qui ne laisse pas
apparaître notre pays dans les dix premiers)
De même le cabinet Meta Group
www.metagroup.com a
lancé l'Index "Computer Savvy" qui met en tête USA et
Finlande, mais où, là encore on ne trouve pas notre pays dans les
10 premiers
www.metricnet.com/press/wecim.pdf
Selon le rapport 2002 de l'International Telecommunication Union,
l'Hexagone n'accroche pas le "top 20" des pays les plus avancés sur le
plan de la pénétration des NTIC : l'ITU a compilé,
pays par pays, 26 paramètres différents allant du taux de
pénétration de l'Internet, en passant par le nombre de FAI . La
première place revient à Hong-Kong avec une note de 65,88.
suivi du Danemark (65,61) et de la Suède (65,42). Les
Etats-Unis, avec une note de 65,04, arrivent en cinquième place.
L'absence de la France apparaît d'autant plus marquée que douze
pays européens sont présents au "top 20" de l'ITU.
www.itu.int/newsroom/press_releases/2002/20.html
L'écart est encore plus frappant dans le commerce électronique
selon que l'on compte les paiements électroniques ou les
décisions d'achat conclues à travers le Web et que l'on
intègre ou non l'EDI : il est alors de plusieurs ordres de grandeur!
(aux USA il ne s'achète en 2000 que 3% de voitures en ligne mais
d'après le cabinet JD Power 40% des clients ont utilisé internet
dans le processus d'achat. il en va de même dans le domaine de la
santé
voir page
98)
Les chiffres ci-après sont donc donnés à titre d'ordre de
grandeur et l'on gardera présent à l'esprit que d'autres sources
peuvent fournir des chiffres sensiblement différents, "78,3% de
statistiques sont fausses" assurait un statisticien, gageons que pour
l'Internet, le chiffre est encore supérieur
Mais tous concordent quant à la rapidité de l'évolution
et au classement des pays relatif à leur niveau d'usage de ces
technologies.
Un des sites les plus synthétique et régulièrement mis
à jour est
www.internet.gouv.fr/francais/chiffcles/sommaire.html, (même
si comme pour toutes les autres les enquêtes, chiffres et études
cités dans cette rubrique utilisent des approches et des
méthodologies différentes, emploient des mots qui n'ont pas
toujours la même signification car provenant de différents
instituts) ainsi que le Tableau de bord de l'innovation du Sessi
www.industrie.gouv.fr/observat/innov/so_tbi.htm et le tableau de
bord du commerce électronique du Minefi
www.men.minefi.gouv.fr/webmen/informations/tabord/tabord200204.pdf
Principales sources utilisées pour ce rapport qui vous
permettront, si ce document n'est entre vos main qu'au delà de 2002 de
voir des données plus actuelles
NUA
www.nua.ie/surveys , Netratings
www.netratings.com qui
n'a finalement pas pu racheter Jupiter MMXI
http://fr.jupitermmxi.com,
et ACNielsen eRatings (Nielsennetratings
www.nielsennetratings.com
www.nielsen-netratings.com
), ACNielsen
www.acnielsen.com, Network
wizards
www.isc.org/ds
Mediamétrie
www.mediametrie.fr Médiangle
www.mediangle.fr le
JournalduNet
www.journaldunet.com/chiffres-cles.shtml, Net Value
www.netvalue.com
(racheté en 2002 par NetRating) e-Marketer
www.emarketer.com, Taylor
Nelson Sofrès
www.tnsofres.com/ger2001/keycountry, Afa
www.afa-france.com, Dree
www.dree.org/etatsunis, Department of Commerce
www.doc.gov et
www.ecommerce.gov Center
for Research in electronic Commerce (Université du Texas)
www.internetindicators.com
The Industry Standart
www.thestandard.com, Novamétrie
www.novametrie.com
e-business Forum
www.ebusinessforum.com ,
GFK
www.gfk.cube.net, FIND/SVP
www.findsvp.com,Intelliquest:
www..intelliquest.com,
Netcraft,
www.netcraft.com/survey
, datamonitor
www.datamonitor.com ,
Strategie Internet
www.strategie-internet.com
, Matrix Information Service
www.mids.org Forrester
www.forrester.com, ZDNet
www.zdnet.fr ,idc Research
www.idcresearch.com
www.idc.fr et
www.idc.com,
www.3.nikeibp.co.jp, NOP
:
www.nop.co.uk, Ripe
www.ripe.net/statistics
et Nic France
www.nic.fr/Statistiques
,
Comme ce
rapport n'a pas été écrit en un jour, il est même
vraisemblable que pour des données en évolution rapides,
comme la capitalisation des start-up, il y ait des incohérences entre
plusieurs chiffres que nous citons : pour ne donner que deux exemples,
Il faut peut-être en rechercher la cause profonde dans le fait que les
outils de l'internet ont considérablement accéléré
tant la circulation de l'information que la vitesse de prise de décision
et que la rapidité d'exécution des ordres, ce qui amplifie les
phénomènes liés au panurgisme (je
décide en fonction de ce que je pense que les autres pensent que je
pense...) et les effets de panique associé
· Notons que ces mouvements ultrarapides (il n'est pas rare qu'une
entreprise cotée plusieurs dizaines de Milliards de Francs perde la
moitié de sa valeur en 24h sans raison majeure) ne sont pas propre aux
start-up (Apple a ainsi perdu 8 milliards de $ soit la moitié de son
capital le 29 sept 2000 et SUN 37 Milliards de dollars dans la
matinée du mardi 4 avril (plus que le budget annuel de la
Défense Nationale!),...avant de les regagner l'après midi En
l'espace d'une seule journée, le 27 juillet 2001, la valeur
boursière de NOKIA a varié de 65 milliards d'Euros soit 10 fois
la capitalisation d'Usinor, premier sidérurgiste européen, et et
le 14 Avril c'est 30% du PIB américain qui s'est "évaporé"
sur le Nyse à cause d'une statistique médiocre sur
l'inflation)... sans parler de Vivendi, France-Telecom ou Alcatel
"la réalité est que le marché monte, pour la seule
raison qu'il monte" Henry Kaufman, pionnier de la prévision
financière chez Salomon Brothers
"les excès, à la hausse comme à la baisse s'inscrivent
dans la démesurede la rupture technologique en cours" Fabrice
Moullé-Berteaux, JP Morgan
...et si de nombreuses entreprises se créent d'autres disparaissent dans
ce torrent tumultueux qui déferle sur l'économie mondiale
où il n'existe pas de recette pour une vie à l'abri du risque!
La durée de vie moyenne d'une entreprise est tombée aux USA de
13 ans il y a quelques années à 4 ans en 1999 par suite de
fusions, rachats, démantèlement, fermeture (William Daley,
Secrétaire américain au commerce)... sans doute a-t-elle
encore baissé depuis (celle des Pdg est passé sur cette
période de 6 ans à 16 mois)
Une statistique de Broadvision montre qu'en 1999 ce n'était pas moins de
6008 entreprise qui avaient été rachetées dans ce secteur
pour un montant de 1200 Milliards de $ et si les valorisation ont très
fortement baissé depuis on a tout lieu de penser que le nombre a
augmenté et la mortalité n'a clairement pas diminué
...et Mark Walsh, créateur de Verticalnet
www.verticalnet.com entreprise
précurseur dans l'organisation des communautés virtuelles de
conclure son exposé de présentation par cette citation
d'Albert Einstein "il n'y a que 4 ou 5 personnes au monde qui
comprennent véritablement ma théorie. Je n'en fais pas partie"
1.3.1.2 Quelques repères chiffrés néanmoins
Ces chiffres ne prennent donc pas en compte les sites personnels des
internautes (un site comme xoom (
www.xoom.com) en héberge
à lui seul 4,5 millions, geocities (
www.geocities.com ) 2,5
millions et leur équivalent français Multimania (
www.multimania.fr) 40.000
60 millions de personnes dans le monde avaient accès à
l'internet en juillet 96, elles étaient 90 millions en
juillet 97 (Matrix Information Service
www.mids.org ), 151 millions en
janvier 1999),380millions fin 2000), 513 millions
en aout 2001 et 605 Millions en septembre 2002.avec un sensible
rééquilibrage entre les 3 continents (182 en amérique du
Nord, 191 en Europe et 187 en Asie ). (NUA :
www.nua.ie/surveys. Ce chiffre
va sans doute atteindre un plafond, au moins dans les pays OCDE (... car il ne
pourra dépasser 100%) il faudra donc rechercher d'autres indicateurs
représentant la qualité elt l'usage (quantitatif et qualitatif)
de ces connexions
· 90% des étudiants américains se connectent au moins une
fois par jour
·
Le nombre de "host" (noms d'adresses IP correspondant à un ou
plusieurs noms de domaine augmente encore plus vite: de 1,3 millions en 1993 il
a connu un rythme de doublement annuel jusqu'en 1998 et croit de 50% par an
depuis cette date Source: Internet Software Consortium
www.isc.org on voit bien que la
"crise boursière" n'a aucune traduction jusqu'à aujourd'hui sur
cette croissance
· Les sites les plus fréquentés reçoivent chaque
jour plusieurs dizaines de millions de visiteurs (information, jeux
vidéo, annuaires, moteurs de recherche, voyage...)
· 2 Milliards de pages sont indexées par un moteurs de
recherche comme Google (ce qui ne représente pourtant encore qu'une
faible partie du total des pages présentes sur le web) et Yahoo!
revendique plusieurs centaines de millions de pages consultées par jour
· il y aurait 100 Milliards de liens entre les pages sur le web
(étude Btler Group) dont 10%périmés (vous pourrez sans
doute malheureusement le constater à la lecture de ce rapport)
· le chiffre d'affaire généré par le réseau
des réseaux a dépassé dès 1999 il le montant
cumulé du secteur automobile et de celui de l'énergie. Selon
une étude de la réserve fédérale
américaine
www.bog.frb.fed.us c'est
les 2 tiers des gains de productivité des années 1995-2000 qui
sont dues à Internet
· Les entreprises représentent 80 % du trafic
1.3.1.3 Un paradoxe apparent : la bourse s'effondre et les usages continuent à croitre sans rupture
Les
statistiques ci dessus et celles que nous verrons plus loin sont
déjà particulièrement explicites sur ce point : on ne voit
jusqu'à présentnullement trace de la crise boursière dans
le développement des usages
...et le trafic a cru plus encore : 15% par mois.(225% entre juin 2000 et
fevrier 2001) en pleine "crise" jupiter MMXI
Entre septembre 2001 et septembre 2002 d'après l'enquête TLB ne
nombre d'actionnaires "online" a cru de 30% en France à 1,3 millions
http://www.objectif-broker.com/actus.php?idActus=253
Aux US, d'après l'étude du cabinet RHK, le trafic a cru de 100%
et les revenus de 17% (le "prix du bit" a baissé de 45%). En 2002 le
trafic internet représente le double du trafic
téléphonique longue distance
Le voyage en ligne connaît une croissance de 30% l'an aux US (11% du
marché) et en Europe, partie plus tard, de 60%. Les compagnies "low
cost" dont les résultats financiers la capitalisation dépasse
parfois aujourd'hui celle des grandes compagnies traditionnelles travaillent
à 80% via Internet
La SNCF a augmenté ses ventes via internet de 80% de 2001 sur
2000
Le groupe Pinault-Printemps Redoute a plus que doublé son chiffre
d'affaire en 2001 à 458M€ et le premier semestre 2002 a encore
montré un quasi doublement (+97,8%) sur la même période de
2001
Plus significatif encore, la croissance du commerce électronique en
Europe : "de l'automne 2001 au printemps 2002il a progressé de 170%
à 11,5 G€ (dont 2,9 en France selon Forrester)" Helen Zetoun de
GFK Sofema
Par ailleurs le conseil en e-business se redéploie sur les
entreprises traditionnelles (biens d'équipement et compagnies
d'assurance arrivent en tête). 75% des projets concernent les achats et
la logistique et 68% visent l'intégration d'outils de marketing dont le
CRM. D'après une étude de Syntec Conseil ce secteur devrait avoir
connu une croissance de 10% en 2002
En matière de publicité, les investissements publicitaires
poursuivent leur croissance en Europe, de l'ordre de 30% par an, en 2001 et
2002 d'après Philippe Besnard d'AOL Europe), contrastant avec l'atonie
des marchés publicitaires plurimédias. Cette croissance
s'explique par l'arrivée sur Internet des annonceurs "traditionnels"
Au niveau mondial 2002 voit passer la barre des 100Milliards de $ pour les
ventes en ligne (73,6G€ pour les US et 32,8G€ pour l'Europe
(Forrester Research). Amazon, Expedia et ebay ont dépassé le
milliard de $ de chiffre d'affaire et les premières estimations des
ventes pour les fêtes de noel 2002 font ressortir une croissance de35%
(Bizrate.com)
2001 a également vu une augmentation considérable du "volume" du
web en 2001 : +1,5Exabytes (un milliard de Gigabytes)
1.3.1.4 Les statistiques cachent plus de choses qu'elles n'en montrent: les "achats Online" ne sont que le sommet de l'isberg
Les
estimations habituellement publiées qui ne prennent en compte que les
ventes en ligne stricto sous estiment très fortement
l'importance des évolutions en cours puisque Cisco à lui seul
déclare avoir réalisé un CA supérieur à 7,9
milliards de dollars sur le WEB dès 1999 (65% de son CA), que le
courtage en ligne déjà représenté 145 Milliards de
dollars en 1999 et que selon Forester Research 8 % du montant des commandes des
grandes entreprises américaines passe par Internet et 7 % par les
réseaux "à valeur ajoutée" (soit 300 milliard de dollars).
International Data Corporation -
www.idcresearch.com -
estime ce montant à 220 milliards de dollars en 2001, dont 26 en
Europe.
Forrester research annonçait en octobre 1999 un montant de
1.660 Milliards de dollars pour 2003 (108 pour les ventes aux
particuliers, 1330 pour les échanges de produits interentreprises et 220
pour les services), sans prendre en compte les 3.000 Milliards de dollars
correspondant au courtage en ligne, ni les 200 Milliards de dollars de
transactions qui devraient être réalisées sur le seul
réseau ANX de l'industrie automobile
En 2003 au niveau mondial nous ne sommes qu'au démarrage du
commerce électronique (source Forrester)
Pour la France il était évalué à 400MF en
1998 et, avec un taux de croissance de 170% par an, la barre du milliard a
été dépassée en 1999 (1,3Milliard) pour une
prévision de 60 Milliards de F en 2003 (estimations citées par
François Pinault dont les 64 sites de commerce
électronique (200M€ en 2000) ont connu une croissance de 270%
sur les seuls 4 premiers mois de 2001)
· Le commerce interentreprises est très largement
prépondérant puisqu'il représente plus de
90% de ces montants (évaluation IDC corroborée par
Forrester)
Ce point est très important à noter pour les entreprises, car
les média ont naturellement tendance à se polariser sur la vente
aux particuliers, alors que celle-ci ne représente que l'écume du
phénomène. Le site américain Techsavvy.com
(ex-Industry.net)
www.techsavvy.com recensait
déjà près de 300.000 acheteurs et 5.000 fabricants de
produits et services dès 1998
· Le montant des achats en ligne effectués par les
particuliers croit rapidement mais part de bas: 0,6 milliard de dollars en 96
à comparer aux 2 milliards d'euros du minitel, 18 milliards de dollars
en 1999 à comparer aux 2 milliards d'euros du minitel, 33 milliards
estimés en 2000 et 52 en 2001
d'après une étude du Benchmark Group,
www.benchmark.fr/eBN.asp?pid=45&etude=4060 le chiffre
d'affaires des ventes au détail en ligne a progressé en France de
246 % en 2000 et atteint 4,5 milliards de francs (voyage-tourisme (2 milliards
de francs), informatique (600 millions), alimentation/boisson (530 millions)) :
il n'a donc pas été affecté par la crise boursière.
L'étude 2002
http://www.benchmark.fr/eBN.asp?pid=45&etude=5991 fait
ressortir une poursuite de la croissance avec Avec 1,45 milliard d'euros en
2001, soit 110% de croissance par rapport à 2000
(datamonitor -
www.datamonitor.com -
fournit des chiffres pour l'Europe,
www.strategie-internet.com
pour la France enfin
http://www.planete-commerce.com/etudes-statistiques.html rassemble une
collection de données sur ce sujet)
Mais il faut néanmoins regarder ces chiffres avec
précaution car ils qui fortement le poids réel que prend internet
dans le commerce :
AutoByTel
www.autobytel.com
par exemple, dans la mesure où la voiture n'est pas
achetée en ligne, n'est pas pris en compte dans ces chiffres alors qu'il
représentait déjà à lui seul 3 milliards de$
en 96 et 17 milliards de $ en 2002 aussi bien pour des véhicules neufs
que d'occasion (il travaille aujourd'hui en partenariat avec 11.000 garagistes)
Cisco, 7,9 Milliards de dollars de vente sur internet dès 1999
(dont 2,1 de bénéfice net) ne vend pratiquement que les pin's et
les casquettes avec paiement "en ligne"(Bill Finkelstein
séminaire Aftel NY nov 98)
De même pour le commerce interentreprises ces chiffres
n'intègrent pas l'EDI qui pourtant bascule rapidement sur le
protocole Internet
Le projet ANX
www.anxo.com
voir page
197 de l'industrie automobile américaine,
en cours d'implémentation devrait pourtant représenter à
lui seul 100 milliards de dollars de commandes et facturations, et la gestion
des achats publics, notamment américains, davantage encore (le PEE de
Washington estimait le montant des transactions par EDI à 850 milliards
de Francs en 1998).
"regarder l'influence économique d'internet à travers les
statistiques d'achat en ligne, c'est comme vouloir réduire la TV au
téléachat" (Hugues Séverac patron de resultanet
www.resultanet.com )
On se rend compte en effet que progressivement Internet devient aux USA, dans
de nombreux domaines, le véritable marché directeur, le
marché de référence : même si l'achat se
réalise dans une boutique, le client aura préalablement
rassemblé des documents, comparé des offres, jusqu'à dans
certains cas finaliser son choix, en consultant l'internet :
Forrester Research estime qu'en 2002 la moitié des
acheteurs d'automobiles auront au moins recherché des informations
sur le véhicule sur le web avant de l'acheter
L'étude Starch AOL (août 98) montre que dès
aujourd'hui les 75% des internautes américains vont chercher des
informations sur les produits techniques qu'ils envisagent d'acquérir.
en 2002 70% des internautes consultent en moyenne 11 sites avant d'acheter leur
véhicule
"internet est un outil d'avant vente, d'après vente et de
fidélisation" Pierrick Dinard, directeur Internet de Peugeot
Cyberdialogue de juillet 98 indiquait que 1/3 des internautes avaient
fait des achats en pharmacie après une recherche d'information sur
internet (15.000 sites sont consacrés à la santé...)
Metifax
www.mfg-net.com estimait
que 42% des industriels prenaient leur décision d'achat de machines
outils sur internet (étude Atelier BNP-Paribas sur la machine outil,
juillet 1999
1.3.1.5 Que faut-il penser du concept de "Nouvelle économie"?
1.3.1.5.1 C'est bien plutot d'une "nouvelle organisation de l'économie" dont il est question
Tout
d'abord réduire l'impact d'Internet sur l'économie à la
vente en ligne serait, comme ce rapport le montre se limiter à 2% du
problème: l'essentiel de l'impact d'Internet se trouve dans le
fonctionnement d'une économie en réseau qui entraine une mutation
profonde dans tous les métiers de toutes tailles et de tous secteurs
voir page
223
On ne devrait donc pas parler de "nouvelle économie" qui pour certains
désigne les entreprises qui vendent à travers un site Web, mais
de "nouvelle organisation de l'économie"
1.3.1.5.2 Même si l'on s'en tient au commerce électronique, ce serait une erreur de l'opposer au commerce traditionnel: les Click & Mortar
Pour s'en tenir au "commerce électronique" ou e-commerce, qui ne représente donc qu'une toute petite part de cette "nouvelle organisation de l'économie" ce serait une erreur d'opposer boutiques et sites web
Ce serait une grave erreur de considérer que vente en ligne et vente dans les boutiques traditionnelles sont deux mondes indépendants qui peuvent se borner à s'ignorer ou à se combattre.
Dans la
plupart des cas la recherche d'une symbiose se révèle
mutuellement très profitable : le site prépare la vente et la
prolonge
Le catalogue (développé par les 3 Suisses avec des
microcodes-barre) ou la publicité papier eux aussi peuvent
devenir communicants : grace à des codes barres et un lecteur
connecté il est possible de commander par un téléphone
portable ou de demander des informations complémentaires
70% des personnes ayant l'habitude de chercher de l'information en ligne
vont d'abord s'informer sur Internet avant d'aller consulter leur
médecin
le chausseur lyonnais Bexley
www.bexley.com indique qu'il
voit arriver dans ses magasins des clients qui savent exactement ce qu'ils
veulent, y compris les références du produit
L'étude menée mi 2001 par RoperASW (ex-Institut Roper
Starch)
www.roper.com en
Grande-Bretagne, Allemagne et France révèle que 68 % des
internautes utilisent le Web pour se renseigner sur les produits qu'ils
souhaitent acheter.
· en boutique le vendeur pourra disposer à travers une
partie du site qui lui sera réservé d'un précieux concours
du fournisseur (argumentaire commercial, accès à la documentation
détaillée sur les produits, gestion des commandes et des stocks,
informations pour le SAV ...).
Autre synergie possible, particulièrement développée au
Japon, l'utilisation de la boutique pour la livraison, règlant ainsi le
difficile problème de la logistique "capillaire" jusqu'au domicile du
client. Le problème du paiement est alors de ce fait automatiquement
résolu
Au Japon il y a 30.000 "Combini" (seven-eleven, lawson, ).
Tout japonnais vivant en milieu urbanisé est à moins de 10
minutes d'un tel magasin ouverts quasi jour et nuit. Il peut passer commande
depuis chez lui, depuis son téléphone portable (de plus en plus:
40% visé) ou depuis la boutique
La livraison se fait dans le combini 13% (qui peut lui-même livrer
à domicile). Le client prend alors possession de la marchandise et paie
au Combini, tant et si bien que les paiements en liquide (9%)
dépassent de très loin les paiement par carte (6%)!! (Gilles
Etienne, PEE de Tokyo)
En 2001 Alapage s'associe à Extrapole
(Lagardère)pour coupler boutiques et vente en ligne, Fnac.com
s'appuie sur les 3000 relais-colis de la Redoute, Hachette lance
Zendis (ex UpTooYoo) pour quadriller le terrain de points relai a partir
des 900 distributeurs de presse (il prévoit 3500 "pick up points" entre
la France, la Belgique et la Suisse), C-Discount utilise le
réseau des 4.500 supérettes de "Petit Casino" et la
start-up Alveol
www.alveol.com se propose de
tisser un réseau de réseau de points relai en
fédérant des réseaux de buralistes, de distributeurs de
carburants, de guichets voyageur des gares,...
Pour stigmatiser ce concept majeur d'une stratégie de symbiose entre
commerce électronique (virtuel) et boutiques "en dur" ("Brick &
Mortar" en anglais), les américains nomment ces nouveaux
commerçants "Click & Mortar"
(ou aussi, clin d'oeil aux entreprises créées autour d'une
stratégie "tout internet" appelées les "dot.com", car elles ont
souvent choisi leur nom de domaine comme marque (amazon.com = amazon-dot-com),
ces Click & Mortar sont surnommées les "dot.bam" (bam= Brick
& Mortar....).
L'entreprise Grange,
http://www.grange.fr
créée en 1905 à Saint Symphorien sur Coisne fabricant de
meubles haut de gamme de style, 85% d'export (dont Bill Gates et la reine
d'Angleterre), dote ses 250 distributeurs dans 25 pays (avec boutiques et
commerciaux itinérants) du logiciel Caméléon qui
permet à ceux-ci de concevoir le meuble, en temps réel, à
partir d'éléments modulaires ou paramétrables, de calculer
le prix en temps réel et de lancer ainsi sans surcoût et sans
délai, la prise de commande, la mise en fabrication et la facturation
(que ce soit depuis la boutique ou depuis le micrordinateur portable du vendeur)
Objectif, outre les économies administratives et de stockage:
une augmentation de 50% en 3 ans du chiffre d'affaire, car
jusqu'à présent seuls 35 distributeurs étaient capables de
vendre du meuble sur mesure. "Les 1,5M€ d'investissement ont
été vite amortis grace à l'augmentation de la marge, la
division par 2 des délais de livraison et l'élimination de la
plupart des stocks" Laurent Francès
Des entreprises "virtuelles" comme Homeportfolio
www.homeportfolio.com
ou NamesUKnow
www.namesuknow.com
s'attachent à fédérer autour de leurs enseignes des
boutiques de meubles réelles en présentant leurs catalogues sur
le web
De même il n'y a jamais eu autant de salons professionnels,
justifiés par le besoin de se rencontrer, que depuis que l'Internet se
développe ... et ces salons utilisent largement Internet pour leur
organisation, les inscriptions et "l'après salon"
Il serait donc stupide de s'enfermer pour des commodités statistiques
dans une opposition entre "commerce en ligne" et "commerce traditionnel":
on peut penser qu'à terme un très grand nombre de transactions
seront mixtes avec une partie sur internet et une partie dans les boutiques
traditionnelles car l'acte de ne saurait se réduire à la vente
stricto-sensu club d'utilisateur, mailings,...)
"l'acte" de commerce est complexe et peut se décomposer en au
moins une dizaine de phases dont certaines s'effectuent de façon
plus performante en "face à face" et d'autres en ligne:
Une politique commerciale efficace évitera tout intégrisme et
s'efforcera d'utiliser le meilleur outil au meilleur moment en fonction du type
de produit et du type de client
la Camif
www.camif.fr développe
sa stratégie multicanal depuis 1998 avec son catalogue papier, 14
magasins et Internet. Entre 1999 et 2000, le site a vu le nombre de visiteurs
uniques par mois passer de 550.000 à 1 million de visites uniques pour
un panier moyen de 1.275 francs. En 2001 il devrait représenter 7%
à 10% de son chiffre d'affaires. Il utilise le mail-marketing pour
prévenir ses clients sur les nouveautés produits ou en leur
envoyant, personnellement, une documentation sur un produit
repéré sur le site. Cat@mag invite ainsi le client à
choisir le produit sur le catalogue, à venir l'essayer en magasin puis
à le commander sur le Net. "un client multicanal consomme 2,5 fois plus
qu'un client monocanal"
2) notoriété: faire connaître le produit et la
société (publicité, actions promotionnelle,...)
3) être "trouvable" par le client (qui avant un achat compare les
offres): référencement par les moteurs, présence dans les
sites de comparaison, dans les catalogues,...)
4) donner de l'information technique et commerciale sur les produits:
avant un achat important ou délicat le client souhaite pouvoir consulter
une documentation riche et précise et savoir où acheter le
produit (softselling)
5) donner confiance: avec la mondialisation clients et fournisseurs se
connaissent directement de moins en moins: c'est la raison de l'importance des
tiers de confiance qui, en donnant leur label apportent leur
crédibilité au fournisseur ou au client vis à vis de son
partenaire (ce peut être en matière de qualité des
produits, de solvabilité, de respect d'une charte éthique, de la
résolution des conflits, d'une assurance de bonne fin,...)
6) négociation du prix: vente aux enchères,
réductions de fidélité, négociation,...
7) adaptation du produit au besoin du client
8) décision d'achat ou de reservation
9) paiement proprement dit
10) livraison avec suivi en temps réel (tracking)
11) service après-vente, club d'utilisateur, gestion des
réclamation
de même les Banques qui avaient souvent développé
une banque en ligne sont de plus en plus revenue à une stratégie
"multicanal" permettant de conjuguer et d'utiliser au mieux tous les moyens de
communication avec leurs clients (Dexia a par exemple
réintégré Dexiaplus)
On constate malheureusement trop souvent que par une sorte de
schizophrénie l'entreprise "oublie" sur son site qu'elle a aussi une
existence dans le monde réel et n'indique que l'adresse de son webmestre
négligeant d'indiquer son numéro de téléphone et
son (ses) adresse(s) physique(s)
Des sites comme Ismap
www.ismap.com, Maporama
www.maporama.com,
Viamichelin
www.viamichelin.com ou
Sytadin
www.sytadin.equipement.gouv.fr vous aideront à indiquer
à vos clients sur votre site web comment se rendre chez vous
1.3.1.6 la croissance en France et dans le monde
voir en particulier l'étude de Taylor Nelson Sofrès www.tnsofres.com/ger2001/keycountry
1.3.1.6.1 La France est en retard
1.3.1.6.1.1 les dernières années du siècle auront vu le décollage ... mais pas le rattrapage et cette tendance se poursuit.
Si la
part des autres pays croissait de façon régulière ce
n'était pas jusqu'alors le cas de la France dont le taux de croissance
restait alors très inférieur à celui des Etats-Unis ainsi
qu'à la moyenne des autres pays de l'Union Européenne.
Cette évolution très inquiétante ne s'est pas poursuivie
depuis 98 où les taux de croissance français ont rejoint la
tendance mondiale : celle du quasi doublement en 18 mois . en 2001
ce taux (3,6% par mois) a même été supérieur
à celui de l'Allemagne(2,5) et du Royaume Uni (2,8%)
Mais pour autant en 2001, notre retard, s'il ne s'est pas aggravé
en valeur relative, s'est accru en valeur absolue et il en va de
même en 2002: D'autant plus que, au fur et à mesure que tout le
monde se connecte, l' "instrument de mesure" qu'est le taux de connection perd
sa signification. Le Challenge se porte sur les usages nouveaux (ce n'est pas
aujourd'hui le taux d'équipement en téléphone fixe qui
peut servir d'indicateur pertinent pour comparer le niveau de
développement de deux pays)
Paul Gratton déclarait aux Echos "l'attitude des
Français face aux nouvelles technologies est la même que celle des
Anglais en 1998"... 4 ans de retard, et les Anglais ne font pas la course en
tête
Comme nous l'avons vu le "global sophistication index" de Jupiter MMXI
ne laisse pas apparaître notre pays dans le top ten
"la France a une vision trop gadget de la "Nouvelle Economie", il s'agit
en fait d'une vraie révolution qui permet d'abord d'abaisser les
coûts" Alex Gontier fondateur de Ipin
Déjà En 98 avec 6 % de la population connectée
(2,87 millions de personnes, NOP Research Group), nous étions loin du
Royaume Uni (9 %), des Etats-Unis (27 %) et plus encore de la Finlande (35 %).
L'institut Rexecode
www.rexecode.asso.fr a
réalisé une étude couvrant 1990-1998 comparant les
Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France. On y note un retard de la
France et de l'Allemagne par rapport au Royaume-Uni et surtout par rapport aux
Etats-Unis. Le poids des NTIC dans l'économie est plus
élevée aux Etats-Unis (7,9%) et au Royaume-Uni (7,3%) qu'en
France (5,1%). Si au lieu de prendre le secteur des nouvelles technologies, on
se concentre sur le secteur des télécommunications, le
résultat est quasiment le même. La France est le pays où le
poids du secteur est le plus faible: 1,4 % contre 1,8 % en Allemagne et aux
Etats-Unis et 2% au Royaume-Uni.
1999 a démarré de façon beaucoup plus soutenue :
notre pays comptait 4,8 millions d'ordinateurs (ou autres plateformes
nomades,..) connectés et 6,5 millions d'internautes (IDC
www.idc.fr et Forrester
www.forrester.com),
En 2000, 30% des foyers possèdaient au moins un ordinateur dont
31% étaient connectés rattrappant ainsi le parc installé
dans les entreprises. Fin 2000 idc estime à 10,9 millions le nombre
d'internautes (à titre privé et/ou professionnel) pour 7 millions
d'ordinateurs connectés
Le nombre de sites marchands est passé de 625 en janvier 1999 à
1530 en janvier 2000 (annuaire "le web marchand") mais 2% seulement des foyers
ont acheté en ligne (17% aux US et 10% en Grande Bretagne) pour une
moyenne de 450$ (1200 aux US), soit un facteur 23 de décalage entre
la France et les US si les chiffres de Ernst&Young sont exacts
En 2001, 32% des foyers disposent d'au moins un PC et d'après
une étude du SESSI aout 2001 ("L'Internet : les
Français se hâtent lentement"), un tiers des
Français ont déjà utilisé internet au moins
occasionnellement et 20% sont connectés depuis leur domicile (56% y
accèdent en outre depuis leur lieu de travail ou d'étude).
Ces 20% sont à comparer à 30% en Allemagne, 36% en Grande
Bretagne, 54% au Dannemark
www.industrie.gouv.fr/biblioth/docu/4pages/pdf/4p152.pdf
Médiamétrie estime le nombre d'internautes quant à lui
à 14,3 millions à mi-2001 et c'est 28% des internautes qui
auraient procédé à un achat en ligne
(WallStreetJournalEurope sept 2001)
Mais notre retard se retrouve encore accru pour les nouveaux usages (haut
débit et nomade) : début 2001 par exemple il y a 7 fois plus
de connection ADSL en Allemagne qu'en France! (mais certains pensent que le
cout extrêmement élevé du bas débit et le retard du
forfait illimité risque de "booster" le haut débit malgré
son prix)
En Avril 2002 Médiamétrie évalue à 36% les
foyers possédant au moins un ordinateur, à 25% le nombre
d'internautes français (16,4 millions) et à 6,4% les foyers
connectés en "haut débit" (contre 2,8% en 2001): le million
d'abonnés haut débit a été atteint en septembre
2002 (essentiellement en ADSL, le câble avec une croissance de 43% ne
représente que le quart du marché)
Sur l'ensemble de l'année le commerce électronique B to C devrait
d'après les premières estimations s'élever à
3Milliards d'Euros avec 2.000 sites marchands dont une petite centaine
contrôlent 70% du marché (Ernst&Young)
En 2002 les ventes de PC fixes ont stagné mais les PC portables ont
fortement augmenté
"le développement technique de l'Internet en France a pris du retard
par rapport aux Etats Unis mais aussi à la Grande Bretagne, l'Allemagne,
les Pays-Bas, la Scandinavie, l'Australie ou Hong Kong...Par de nombreux
aspects ce retard se creuse..." Jean- François Abramatic
Président du World Wide Web
http://mission-dti.inria.fr/index.html
En matière de publicité, qui est un indicateur de l'usage
commercial d'internet, la France ne représentait que 0,3% du total
mondial en 1997, 1 % en 1998.(
www.journaldunet.com ) et 1,5%
en 1999 (Forrester
www.forrester.com)
Dell vend ses ordinateur essentiellement sur Internet : alors qu'en 2001 ses
ventes mondiales ont explosé (+18%), en France elles ont reculéde
4,5%
Néanmoins on note une augmentation de 32% entre le premier semestre 2002
et le premier semestre 2001 des ventes du pôle commerce
électronique de France télécom (Alapage, marcopoly,
Librissimo,...)
Autre indice qui pourrait nous réjouir s'il n'était la
confirmation du point précédent: sur les 900.000 pages
pirates ("warez") la France n'en compte d'après le BSA
(Business Software Alliance) que 9.800
1.3.1.6.1.2 Encore très masculin et élitiste
Internet
reste encore masculin et élitiste dans notre pays : les cadres
supérieurs masculins de moins de 35 ans sont plus des deux tiers
à utiliser Internet
La part des femmes est passée de 29% (2000)à
37,7% (2001) puis 39,9 (2002)des internautes (aux USA
elles étaient déjà 39% en 1998 pour une prévision
de 53% en 2002 et même 62% pour les fêtes de fin
d'année, ce qui est un signe de plus grande maturité du
marché car comme le fait remarquer le Cétélem "ce sont
principalement elles qui font leurs achats sur catalogue. Or elles ne
réalisent que 25% des achats sur internet, alors qu'elles sont à
l'origine de 70% des achats du commerce traditionnel et de 80% des
décisions en matière de santé")
Les sites consultés par les femmes (1- astrologie, 2- art&culture,
3- femme, 4- mode-beauté, 5- nourriture) sont très
différents de ceux consultés par les hommes (1- petites annonces,
2- adulte, 3- science&techno, 4- sport, 5- news) étude netvalue
www.netvalue.com sur les
USA. Ils diffèrent également fortement suivant les pays en France
les sites les plus fréquentés par les femmes sont 1- "femmes", 2-
logement, 3- art&culture, 4- cartes électroniques, 5-emploi. En
Allemagne après les cartes électroniques arrivent"chat,
santé, films et recherche de personnes
Pour des sites comme Marcopoly
www.marcopoly.com (France
Télécom), premier marchand français
d'électroménager à ne vendre que sur internet, l'enjeu est
important
1.3.1.6.1.3 Les grands groupes français prennent le virage, l'année du décollage pour les mutations en profondeur
Des
groupes comme Pinaut et Arnault, Vivendi et
Lagardère s'étaient jetés dans la bataille des
dot.com et la sélection naturelle a laissé quelques cadavres sur
le tapis (e-loan europe, boo.com, worldonline, clust, ...) mais on peut
espérer que ceux qui ont survécu à l'épreuve du feu
sont maintenant bien armés pour l'avenir:
Mais surtout des grands groupes comme Usinor, Renault, Aventis, Saint
Gobain, Carrefour,... commencent à utiliser les outils de l'Internet
pour développer la compétitivité et la flexibilité
de leur entreprise et de tout le réseau de fournisseurs et de
sous-traitants qui gravitent autour d'eux. le livre blanc 2001 de
novamétrie , qui résulte d'une enquête conduite
auprès de 300 dirigeants de grands groupes,
www.novametrie.com/html/etudes_co_grdscomptes01.html donne un
éclairage très interessant sur ce point même s'il s'agit de
chiffres "déclaratifs" qui peuvent enjoliver quelque peu la
réalité des faits
2001 a été vraiment de ce point de vue l'année de
l'amorce du décollage confirmé en 2002, après une
longue période d'incubation dans les grands groupes français :
40% ont entammé une première une mise en oeuvre
opérationnelle et ils ne sont plus que 50% à simplement
réfléchir et à esquisser leur stratégie...
Leur internationalisation croissante les a ammené, plus rapidement que
des entreprises purement hexagonales (voir l'étude Ufb-Locabail
sur les PME
page
55) à percevoir le
côté stratégique et incontournable de cette mutation et 45%
des directions e-business sont dorénavant directement rattachée
à la direction générale contre 12% à la direction
informatique et 76% indiquent que la stratégie est définie au
niveau DG pour 2% à la direction informatique et on ne parle même
plus des directions de la communication qui au départ, du temps ou
internet était assimilé à de la communication,
géraient l'essentiel des budgets "internet". Lors de notre mission
à chicago en mai 2002
http://www.yolin.net/Chic0426.zip nous avons pu constater dans
toutes le entreprises rencontrées (Boeing, Proctel & Gamble,
Daimler-Chrysler, Quaker Oats, General Electric, General Motor, Tower
Automotive...les responsables e-business étaient systématiquement
Vice-Président Groupe et rapportaient donc directement au patron
"it's a C-Level challenge")
88% considèrent qu'ils vont devoir repenser l'organisation de
l'entreprise et 62% les processus principaux qui structurent leur
activité. 83% estiment que cela va modifier la nature de leurs relations
avec leurs clients, 50% avec leurs fournisseurs et 53% leurs produits ou
services,
44% estiment qu'ils vont pouvoir baisser leurs coûts et 31%
développer leur chiffre d'affaire.
83% pensent que cela va modifier la contrainte "temps et 72% la contrainte
géographique:
La lourdeur de leur structure les condamne néanmoins à une
évolution étalée dans le temps pour être
sociologiquement supportable. Les freins prévus : "la résistance
au changement" (56%), l'organisation (51%), la technologie (52%), le cout vient
en dernier (45%). Mais à ces freins internes se rajoutent celle des
clients (41%).
17% utilisent déjà les market places autant pour vendre que pour
acheter et 34% y ont investi (ce plateformes ne sont pas encore
opérationnelles): plus que les prix sont mis en avant
l'intégration informatique et logistique entre fournisseur et acheteur
(donc la rapidité, la flexibilité et les couts administratifs).
Pour les ventes ils sont plus réservés considérant que
l'exercice de transparence qu'implique cet exercice pourrait être
préjudiciable à leurs marge (et ceci d'autant plus quand
l'entreprise a le sentiment d'être incontournable) "les entreprises
préfèrent mettre la pression sur leurs fournisseurs, bien qu'ils
s'en défendent, plutot que d'avoir à la subir de leus clients"
1.3.1.6.1.4 Les PME: en 2002 une prise de conscience encore faible
Le Livre
Blanc 2001 de Novamétrie
www.novametrie.com/html/etudes_co_pme01.html, issu d'une
enquête auprès de 800 patrons de PME indique qu'à 75%
Internet est perçu comme une opportunité et à 5% seulement
comme une menace
Néanmoins, même si 1% seulement considèrent que c'est un
enjeu passé, ils ne sont que 19% "pionniers" a avoir de premières
mises en oeuvre à leur actif (34% en Ile de France) et 13% a avoir
ébauché une stratégie. 66% considèrent que c'est un
problème stratégique important mais pas urgent: ils attendent un
déclencheur
En particulier 42% mettent e avant comme raison que leurs partenaires ne sont
pas prête (alors qu'ils ne sont que 25% à estimer que ce sont eux
qui ne sont pas prêts!) : ceci montre l'importance des actions
collectives pour rompre ce cercle vicieux de l'attentisme
L'existence des Market Place est quasiment inconnue en dehors des pionniers
"par leur attitude attentiste les PME se préparent à subir ce
que les grandes entreprises leurs réservent"
"Elles mettent en avant la communication à une large majorité
(81%) avant les relations avec les clients et les fournisseurs, montrant ainsi
que leur réflexion n'a guère dépassé le site
institutionnel, de la vitrine..."
Pour les 11% qui considèrent qu'il y a urgence, fortement
concentrés en région parisienne, la priorité est
à la qualité de la relation client (contrairement aux grands
groupes qui comme nous l'avons vu, sont davantage concentrés sur leurs
fournisseurs) et à la mise en ligne de la chaine de production et de
logistique pour une plus grande réactivité (ERP et extranet)
Malheureusement les PME concurrentes d'Europe du nord vont, elles, de l'avant
à vive allure ...
voir page
55
Les récents contacts sur le terrain, bien que très qualitatifs
semble montrer que la situation n'évolue pas dans le bon sens: la
plupart des PME en sont resté à la vision "site
plaquette+e-commerce". Elles sentaient confusément que cela
n'était pas un enjeu fort pour elles mais se croyaient obligées
de déclarer leur interet "pour plus tard". L'effondrement
boursière des start-up les délie de cette "obligation" et elles
ne se croient même plus obligées de "faire semblant"
D'autres chiffres intéressants, analysant finement par secteur
d'activité quelques indicateurs de la pénétration
d'Internet (mais limités aux industries manufacturières) sont
produits par le Sessi: ils sont accessibles à partir du site de
notre ministère
www.industrie.gouv.fr/biblioth/docu/4pages/pdf/4p137.pdf,
www.industrie.gouv.fr/biblioth/docu/4pages/pdf/4p135.pdf et
www.industrie.gouv.fr/biblioth/docu/4pages/pdf/4p136.pdf
1.3.1.6.2 L'Amérique du Nord et Israel
Tout en
restant prudent dans les comparaisons face à
l'hétérogénéité des sources on peut citer
quelques chiffres rassemblés notamment par NUA
www.nua.ie/surveys
Avec 183 millions d'internautes le continent Nord Américain
représente le tiers des effectifs mondiaux (estimés à 605
millions début 2002 (NUA :
www.nua.ie/surveys). 72% des
foyers étaient connectés avec une durée de connction de
10h par semaine (+15%) (Mission économique de San Francisco) ils
étaient 163 fin 2000 et 101 millions en 1999 (Forrester
www.forrester.com), 73
millions en octobre 1998 (Intelliquest:
www..intelliquest.com
) , 41 millions en avril 1997 (FIND/SVP
www.findsvp.com )
10% des foyers américains connectés disposent déjà
aujourd'hui d'un accès à haut débit (7% par le câble
et 3% par l'ADSL)
www.kineticstrategies.com
Ils seront 29 Millions en 2004 (Gartner)
Ce pays représente l'essentiel du e-commerce B to C, plus de 80%
(Forrester
www.forrester.com) et 47%
du B to B (IDC)
Pour le commerce de détail avec 17% des foyer (39 millions) acheteurs en
ligne en 1999 (17millions en 1998) qui ont acheté en moyenne pour 1200$
(230 en 97) ils dépassent largement l'Europe: 8,3 millions d'acheteurs
(5,2 en 98) et un montant moyen d'achat beaucoup plus faible (étude
Ernst&Young).
Une étude de Business Software Alliance (novembre 2002) indique que 93%
des internautes américains ont déjà acheté en ligne
Surtout, sur le plan des entreprises, les NTIC représentent en 2002 50%
du tatal des investissements
C'est un pays qui n'a d'ailleurs pas à rougir de la comparaison avec les
USA: il encourage vivement la recherche (télétransmission,
cryptage, intelligence économique) et a vu naitre de nombreuses start-up
dont certaines sont devenues des leaders comme ICQ, .... Omme aux US, les
financements militaires ont joué un rôle d'entrainement important
· Israël: 2 Millions en juillet 2001 (37%) : Internet
abolissant les distances, son tissu économique dans ce secteur est
totalement intégré à celui des USA (Avec 6 millions
d'habitants c'est le premier pays sur le Nasdaq après les US avec 102
sociétés cotées (pour 65 Milliards de $ en 2001) contre 8
entreprises françaises), c'est pourquoi nous l'avons classé ici
1.3.1.6.3 L'Asie, partie plus tardivement mais elle connait une forte croissance
Presque
à égalité avec l'Europe : 187 Millions d'internautes en
septembre 2002 contre 191, l'Asie, bien que très
hétérogène connaît une très forte croissance
(Chine et Taiwan) avec des domaines de leadership : l'Internet nomade (Japon),
le haut débit (Corée, Hong Kong) les usages (Singapour)
Il a surtout voulu développer intensivement les usages dans tous les
domaines (voir
www.tas.gov.sg qui est en
outre un remarquable modèle de "portail" public)
D'après l'étude Global eCommerce Report,le nombre
d'internautes aurait doublé en 2001 pour passer à 66% de la
population dont 93% des moins de 25 ans
Les internautes japonais bénéficient d'un ADSL non
bridé :la plupart des fournisseurs d'acces commercialisent une offre
a 8 Mbps pour un cout mensuel situe entre 17 et 25 euros et à 20 Mbps
début 2003 A terme, l'XDSL permet de monter jusquà 80Mbps sur
la ligne téléphonique classique (VDSL)
Fin 2000 le gouvernement japonais a annoncé le lancement d'un vaste
programme de cablage du pays en fibres optiques avec l'objectif
d'assurer du très haut débit à toute la population en
2005. A mi-2002 on denombrait 35.000 utilisateurs, avec un rythme de
progression de 8.000 nouveaux abonnes par mois, avec un prix inferieur a 85
euros par mois pour 100 Mbps
"Le japonais est devenu la deuxième langue du net" titraient "les
Echos", mais son économie comme celle des pays latins a bien des
difficultés à s'adapter au rythme de la nouvelle
économie, au rôle clé des start-up dans le renouveau
économique, à la nécessité d'innover en prenant des
risques, et surtout aux bouversement des méthodes de direction des
entreprises,
De plus l'opérateur historique japonnais NTT a été encore
plus préservé de la concurrence que les grands opérateurs
européens ce qui a entrainé des couts particulièrement
élevés pour les télécommunications et un freinage
des développements
Par contre le Japon a réussi une percée sans équivalent
dans les usages nomades (I-Mode, connexion Internet par
téléphone mobile) avec plus de 30 millions d'utilisateurs, et le
lancement de l'Internet mobile de troisième génération
(UMTS) en octobre 2001 bien avant l'Europe et les Etats Unis voir page
voir page
260
Il conserve par ailleurs une place de leader dans de nombreux secteurs de
l'électronique grand public qui se transforme en terminaux Internet
(appareils photo, caméra vidéo, consoles de jeu,...) et dans les
composants (chipsets peu consommateurs d'énergie,...)
Ce pays, dont les consommateurs sont friands de nouvelles technologies, se
place donc bien pour ce qui concerne les usages ludiques et nomades, par contre
au niveau des usages professionnel, pour des raisons culturelles très
semblables à celle de notre pays, le Japon ne fait pas partie des
pays leaders car les évolutions dont internet sont porteuses
heurtent de plein fouet la logique des Keiretsu, "loyauté,
exclusivité, discipline", sape le rôle des intermédiaires
traditionnels et bouscule les hiérarchies vieillissantes. (voir compte
rendu des Electronic Business Days du CFCE
www.cfce.fr de janv 01)
Par ailleurs le Japon est un pays qui n'est traditionnement pas propice
à l'éclosion d'entreprises innovantes susceptibles de
bousculer l'équilibre des pouvoirs en place : c'est une seconde source
de renouveau qui est ainsi bloqué
· Taiwan 12 millions d'internautes mi-2001, soit 52% de la
population (dont 35 par une connection à haut débit,
www.nielsennetratings.com/hot_off_the_net_i.jsp, 6 millions un an
auparavant, avait dépassé la barre des 3 millions fin 98 contre
1,6 million en décembre 97 et 0,4 en décembre 96
Par ailleurs ce pays depuis 30 ans a fait former ses élites en
Californie et aujourd'hui, avec le désinteret des jeunes autochtones
américains pour les études scientifiques, ils prennent
progressivement un rôle majeur dans la technologie puis dans le
management des entreprises High Tech : aujourd'hui c'est 20% d'entre elles qui
sont créées par des Ingénieurs Chinois (essentiellement
Taïwannais) qui pour nombre d'entre eux ont relocalisé le centre de
commandement à Taiwan, avec des laboratoires dans la Silicon Valley pour
rester branchés sur ce point focal scientifique, et des usines en Chine
continentale Cette configuration leur permet de constituer des entreprises, non
plus de sous-traitance et d'éxécution, mais aussi de R&D
notamment dans le hardware et on a du mal à imaginer que nos entreprises
puissent longtemps résister à cet assaut : de jeunes
ingénieurs français travaillant dans ce pays nous adressent une
forte mise en garde "est-il possible de travailler 2 fois moins en
gagnant 2 fois plus sans être mieux formé et plus performant? Dans
un premier temps on peut consommer l'héritage des ancêtres et
hypothéquer les revenus des générations futures, mais pour
combien de temps?"
· La Corée 16 millions d'internautes a tout de suite
misé sur les hauts débits : dès sept 2000 elle comptait
2,2 millions de foyer abonnés à des services à haut
débit (soit plus que les US, 2 millions!) et en juin 2002 était
le pays où la diffusion du haut débit est la plus avancée
avec plus de 8,5 millions d'abonnés, soit18% de la population.
Dans ce pays une large part de l'éducation est assurée par
e-learning, notamment l'anglais : un jeune Coréen qui n'a pas
à son domicile un accès à haut débit à
partir de l'age de 5 ans est très fortement pénalisé pour
ces études. Il s'agit de ce fait d'un investissement prioritaire pour
bien des foyers coréens (Martine Lapierre Alcatel, colloque CSTI
du2 décembre 2002). Ajoutons que ce pays a la passion des jeux en
réseau...
· A Hong Kong compte 4 millions d'internautes soit 54% de la
population. Comme la Corée, Hong Kong mise sur le haut débit: HK
Télécom met en place un réseau à large bande qui en
1999 irriguait déjà 1,9 million de foyers. En 2001 c'est
déjà 53% des Hong Kongais connectés depuis leur domicile
qui disposent d'une connexion large bande pour accéder au Web (Nielsen
NetRatings)
· Singapour, 2,1 millions d'internautes en aout 2001, soit 50% de
la population, a décidé pour sa part de connecter la
totalité des foyers de la ville Etat par des liaisons à haut
débit (1 à 2 Mégabit/s)
Depuis janvier 1999,grâce à l'alliance de Citibank, Gemplus et
MobilOne, il y est possible de faire ses transactions
financières à partir de son téléphone
mobile (consultation et suivi des comptes, virements, paiement de factures,
opérations boursières,...) et de recharger son porte-monnaie
électronique. Déjà en 1998 15% des contribuables faisaient
leur déclaration d'impôt par l'Internet
les petits Singapouriens apprennent à utiliser l'Internet avant
même la lecture et l'écriture et la cité-Etat entreprend un
programme spécifique pour initier les personnes
âgées (il y a déjà dans ce micro-Etat autant
d'ordinateurs que d'habitants)
Et n'oublions pas que 5% de la population Indienne, c'est la population de la
France
· L'Inde : n'oublions pas non plus ce pays que l'on a trop souvent
tendance à regarder de haut en ne considérant que ses zones de
sous développement : il existe aussi une Inde "high tech" qui
représente peut-être aujourd'hui 10% de la population totale, avec
des Universités entourées de parcs technologiques qui n'ont rien
à envier aux meilleures universités technologiques
américaines et des zones de développement hautement performantes
dans le domaine du logiciel
10% des entreprises de haute technologie Californiennes sont aujourd'hui
dirigées par des cadres d'origine indienne, comme Stratify qui fournit
à la CIA l'outil lui permettant d'extraire l'information "utile" de tout
ce qui circule sur les réseaux de télécommunication.
Ce pays devrait dans les prochaines années prendre une place majeure
dans le secteur du logiciel
Hervé Couturier , senior VP chez Business Object déclarait
en novembre 2002 aux Echos "au fil de l'eau chaque démission en
France dans le département R&D sera remplacé en Inde"
General Electric, a 3 centres mondiaux sur son coeur de métier pour
"attirer les cerveaux les plus brillants du monde": New-York, Shanghai
(matériaux) et surtout le centre "JF Welch" centré sur
l'informatique et la simulation numérique. (Il vient d'ouvris un
micro-centre à Munich consacré aux technologies vertes pour des
raisons de marketing "pour se rendre plus sympathique sur le vieux continent"
comme le dit ingénuement Scott Donelly, Directeur mondial de la
R&D
1.3.1.6.4 Les pays européens: la fracture Nord/Sud entre pays latins et anglo-saxons, les champions Nordiques
Les
sites
www.ripe.net/statistics
et
www.nic.fr/Statistiques
NUA
www.nua.ie/surveys
Nielsennetratings
www.nielsennetratings.com
Network wizards
www.isc.org/ds sont sans
doute ceux qui offrent aujourd'hui la collection la plus riche et la plus
à jour de statistiques comparatives : les deux tableaux qui en sont
extraits et que nous verrons plus loin illustrent bien la situation
eMarketer
www.emarketer.com,
prévoit dans son étude 2001 une croissance de la part de l'Europe
dans le commerce électronique de 12% d'un montant mondial de 286
milliards de dollars en l'an 2000 à 31% de 980 milliards de dollars en
2004. Il estime que l'Allemagne et le Royaume-Uni prendront une part importante
de cette croissance au contraire de pays plus méditerranéens
comme la France, l'Espagne ou l'Italie.
Forrester Research estime que le montant des achats online en 2002
aura quasiment doublé par rapport à l'année
précédente: 35% d'internautes acheteurs en plus (19% de la
populationadulte contre 14%) assorti d'une augmentation de 40% du "panier"
moyen (527€ contre 374) de pour la période des fêtes de fin
d'année 2002 à 65 Milliards d'Euros (+86%) auquels il faut
"ajouter" les 20 Milliards d'achats "influencés" par Internet (la
moitié des parents américains indiquent que la moitié des
demandes de cadeaux de leurs enfants proviennent de produits découverts
sur Internet)
L'enquête GFK Research Worldwide
www.gfk.com/english/presse/pressemeldung (juin 2001), couvrant 14
pays d'Europe, confirme que la France affiche un des plus faibles taux
d'internautes : 35% de la population, loin derrière la Suède,
leader avec 71%. En matière de e-commerce, la France est
également à la traîne: seulement 23% des internautes ont
acheté en ligne au cours des six derniers mois, bien en
deçà de l'Allemagne (60%) ou du Royaume-Uni (58%).
Pour l'avenir, l'étude prospective de Jupiter MMXI (av 2001)
évalue à 14% le nombre de foyers européens
connectés à haut débit en 2005. Deux
phénomènes expliquent ce retard : " une offre restreinte et peu
compétitive liée à une déréglementation
limitée et surtout, de ce fait, un coût prohibitif. " elle estime
le cout d'accès à l'Internet rapide à 50€/mois en
Europe. La situation prévue met là encore en évidence la
fracture Nord/Sud : 30 % pour les pays scandinaves 17 % pour l'Allemagne, 15 %
au Royaume-Uni et 10% pour les pays latins ( France, Italie et Espagne)
En juillet 2001 on comptait 5.54 million de suédois connectés
soit 62% de la population: ils sont 6 millions soit 68% en septembre 2002
http://www.nua.ie/surveys/how_many_online/europe.html
40% des utilisateurs sont des utilisatrices. 60% des internautes allemands
effectuaient des achats en ligne en 2001
En matiere de commerce electronique d'après le rapport
"Monitoring Informationswirtschaft" de sept 2001 l'Allemagne est
leader en Europe avec une part de 27,1%. et au troisieme rang mondial
apres les Etats-Unis et le Japon
www.infrasearch.de/bmwi
· Le Royaume Uni 34 57 dépasse l'Allemagne bien
qu'étant partie plus tardivement avec 34 millions d'habitants
connectés en septembre 2002, soit 57% du total
www.nielsen-netratings.com
:de 2,5 millions en 1997 à 4,3 millions en 1998 (NOP :
www.nop.co.uk) et 12,7 en 1999
(Forrester
www.forrester.com)17 millions
fin 2000 (PEE Londre) et 33 millions en 2001,
En 2001 c'est 58% des internautes qui ont acheté en ligne en 2001. Le
Royaume Uni possède maintenant avec Vodaphone la
4ème capitalisation mondiale (qui est monté
jusqu'à 330 Milliards de $ en mai 2000 au sommet de la "bulle"
spéculative) derrière Cisco, Microsoft et Général
Electric, un atout pour l'Internet nomade
En ce qui concerne l'Utilisation efficace des outils de l'Internet (Intranet,
Extranet, Achats, services clients, ...), elle occupe la seconde place
derrière les Pays Scandinaves
· La Suède caracole en tête des pays européens
au côté des autres Pays du Nord (Norvège,
Finlande, Danemark, et progressivement l'Estonie qui
dépasse déjà largement la France avec 35% d'internautes en
2002 contre seulement 28% pour notre pays) le niveau d'équipement et de
développement de ces pays n'a rien à envier à
l'Amérique du Nord.(et n'oublions pas que le "bassin économique
de la mer Baltique représente 100 Millions d'habitants)
Le poids de ce pays avec 5,2% du secteur Internet en Europe, s'il est
derrière le Royaume Uni (27%) et l'Allemagne (24%) dépasse la
France (4,4%)
D'après Forbès les efforts faits par ces pays en
matière d'infrastructures de télécom les place loin en
tête des pays européens, bien avant les "Grands Pays" (la France
arrive en 10ème position juste après l'Angleterre et
l'Allemagne): la Suède a supprimé le monopole de son
opérateur historique, Telia, en 1993 (et la Finlande n'en a jamais eu),
elle comptait 40 opérateurs en 2001
D'après une étude d'IDC auprès de 405 entreprises
européennes
http://computersweden.idg.se/text/010530-CS12 la Suède est
également le pays le plus avancé en Europe au niveau de ses
entreprises 78% ayant un Intranet et 54% un Extranet,
précédant les "grands pays" en têtes desquels se trouve le
Royaume Uni (55% d'Intranet and 26% d'Extranet)
Mieux encore, dans la vague technologique montante, celle de l'Internet nomade
et du haut débit, ils ont pris clairement la tête de la course.
Aujourd'hui tous les grands acteurs ont un laboratoire dans la Wireless
Valley. : ces pays comptent 2 poids lourds dans ce domaine : Ericsson
et surtout Nokia, la plus grosse capitalisation européenne
(250 Milliards de $ en mai 2000) avant la fusion Vodaphone-Manesmann
Ces deux constructeurs se positionnent sur ce qu'ils pensent être les 3
centres nerveux de l'Internet avec objectif d'y définir les standards:
Début 2000, 78% des suédois avaient un micro-ordinateur, et 70%
utilisaient régulièrement Internet (4,2 Millions de personnes).
ð VIP (Vehicule IP) : la voiture Wirelesscar avec Volvo
ð MIP (Mobile IP) l'utilisateur nomade Met avec Telia
Début 2001, 29% des Suédois utilisaient les services en ligne de
leur banque (contre18% des américains, 7% des allemands ou des
Anglais et 2,4% des Français ..
www.dagensit.se/index.asp?art_id=11807
d'après une étude conduite par IBM, après la City Bank
les 3 banques mondiales les plus efficaces sur Internet sont nordiques :,
Nordea, la Handelsbanken et surtout la SEB (groupe
Wallenberg)
avec 25% de clients "branchés", la SEB a décidé de fermer
80% de ses agences d'ici 2004, de conquérir l'Europe via Internet (la
rentabilité d'un client Internet étant 2,5 fois supérieur
à la moyenne) et de porter le nombre de ses e-clients de 570 000
à 5 Millions dans ce délai. Après le rachat de la Bfg
(5ème banque allemande) en 1999, elle lance sa Banque directe
en Grande Bretagne en 2001
Hans Dalborg président de Meritanordbanken (banque qui
avait déjà 250.000 clients sur Internet en 1996 et qui fait
maintenant partie de Nordea) prévoit également d'attaquer les
marchés britanniques, allemands, français et espagnols par
Internet: pour cela il est à la recherche de partenaires lui apportant
une forte image de marque et une large base de clientèle pour la banque
directe, pas nécessairement des banquiers (compagnie
d'électricité, opérateur télécom, entreprise
gazière,...)
Le montant des achats sur internet par habitants est 10 fois supérieur
au notre
La priorité est accordée maintenant à la connection de
tous les foyer en haut débit (de 2 à 10 Mbps): 20%
des foyers connectés bénéficient déjà de la
large bande au printemps 2001, l'objectif est d'atteindre 100% en 2005 pour un
cout de 200F/mois. Bredbandsbolaget
www.bredbandsbolaget.se
fondée en 1998 envisage de proposer dans les résidences qu'elle
câble des accès 10Mbps dans les 2 sens pour 200KR (180F) par
mois (qui devrait évoluer vers le 100Mbps). Cela peut être
couplé avec un forfait de 149Kr par mois pour un accès
illimité au téléphone IP
Plus de la moitié des municipalités ont construit leur propre
réseau optique à large bande.
En 2001, en outre 100.000 élèves devraient avoir accès au
réseau Gigabit
Il a su générer un géant comme Nokia, leader mondial
incontesté du téléphone mobile
ftp://ftp.ripe.net/ripe/hostcount/History/RIPE-Hostcount.01-Sep-20
http://www.ripe.net/ripencc/pub-services/stats/hostcount/2002/09/real-sort.all-t
ld-hosts.html
notre pays ne figure pas parmi les "poids lourds" de l'Europe
Le
premier site français, selon le classement établi par la
London School of economics est Renault qui se situe au
34ème rang mondial (critères : efficacité, ergonomie,
service après vente)
Pour Forrester Research nos sites, à force de privilégier
l'esthétisme sont beaucoup trop longs en temps de
téléchargement, les moteurs de recherche sont peu efficaces, les
outils de cross-selling (suggestion d'un autre achat en fonction des commandes
actuelles et passés) et up-selling (suggestion d'options
complémentaires) sous utilisés, les outils de configuration font
défaut, le suivi des commande par le client sont perfectibles, le
service client laisse à désirer (25% seulement affichent adresse
et numéro de téléphone), les délais de
réponse aux mail (quand il y en a ) dépassent souvent la
demi-journée, l'articulation avec le back-office est insuffisante,...:
dans son classement seul Château-Online
http://www.chateau-online.com
se situe dans les 10 premiers sites européen (N°10)
L'usage d'internet a, à l'évidence une forte composante culturelle : on ne peut que s'interroger sur la relation qui semble s'établir entre l'équipement informatique et....la latitude.
Le
même décalage entre Europe du Nord et Europe du Sud ayant
été constaté pour la diffusion de l'imprimerie, on peut ou
formuler l'hypothèse que l'origine en revient aux organisations
"tribales" imposées par les contraintes climatiques
Le Sud, avec ses terres riches, a conduit à des organisations
très hiérarchisées autour de la possession de la terre et
de la direction des armées chargées de la défendre ou
d'agrandir les empires. Le "Roi" avait donc pour fonction essentielle
l'unité du territoire et les modes de succession privilégiaient
cet élément sur la compétence. La stabilité du
royaume nécessitait un contrôle étroit des communications
entre les sujets toujours susceptibles de comploter pour prendre la place du
Roi (cabinet noir). L'organisation sociale avait la logique de la "villa
romaine" : "je te protège, tu me sers"
On remarque que dans les logiciels d'intelligence économique , de veille
stratégique ou de cryptage ces pays sont performants
Le Nord, où la survie des tribus liée à la chasse,
à la pêche ou aux expéditions maritimes, a conduit à
des organisations de communautés beaucoup plus petites et moins rigides
où le chef était bien davantage un "primus inter pares": ce
devait être le plus qualifié pour conduire les expéditions.
Voir
http://www.yolin.net/nord.html
Ce type d'organisation beaucoup plus "en ligne" avec la philosophie de
l'internet.
Rappelons par ailleurs que la Finlande n'a jamais eu d'opérateur
téléphonique disposant d'un monopole.
Notons également que le World Economic Forum
www.weforum.org classe en
terme de compétitivité ces pays à peu près dans le
même ordre: la Finlande arrive en première position avant
même les USA
L'écart ne semble donc pas être entre l'Europe et
l'Amérique du Nord mais entre pays Latins et Pays Anglo-Saxons pour des
raisons liées à l'organisation des pouvoirs
"Le continent Européen est divisé en deux, le Nord avec les
Pays Scandinaves en pointe et le Sud, plutot à la traine. L'Allemagne se
trouve dans une position moyenne" HJ Frank, Deutsche Bank
Research
Le nombre de "noms de domaine" appartenant à des ressortissants
français (dont beaucoup sont en ".com" et non en ".fr" pour des
raisons que nous verrons plus loin) atteint moins de 2% du total mondial
Une croissance forte, mais que relativise les mises en perspective européennes ....
L'enquête 1998 de l'AFTEL soulignait déjà que le
micro-ordinateur passait devant la télévision au hit-parade du
nombre d'heures passées par les Français devant un appareil
(cet apparent paradoxe tient au développement des micro-ordinateurs
dans les entreprises où ils sont maintenant omniprésents) et
en 1998 où, pour la première fois, la barre du million
d'ordinateurs achetés a été atteinte +66% sur
1997 où il s'est vendu davantage d'ordinateurs que de
télévisions.
ftp://ftp.ripe.net/ripe/hostcount/History
L'étude 2000 d'UFB Locabail
www.ufb-locabail.fr
qui procéde chaque année à une étude comparative
entre les PME Françaises, Allemandes, Italiennes, Espagnoles et
britanniques était extrêmement riche d'enseignement: elle
montrait que les marges de progrès qui nous restent à
faire pour rattrapper nos voisins n'ont pas diminué d'une année
sur l'autre
Certes pour l'équipement informatique nous sommes proches de la
moyenne puisqu'il n'y a plus que 4% des PME françaises de 6 à 200
salariés non informatisées, contre 2% en Allemagne et 3% en
Italie, 1% en Espagne pour une moyenne européenne de 2% (cet indicateur
est-il encore significatif?).
Mais ce n'etait malheureusement pas le cas pour Internet puisque
seulement 61 % de nos entreprises étaient connectées en juillet
99 contre 77 % des entreprises Britanniques et 74 % des entreprises Allemandes.
L'étude 2001
www.bnpparibas-leasegroup.com/enquete/pdf/Enquete2001_PMEPMI.pdf
montre que cet écart ne s'est pas comblé et tous les
indicateurs parus depuis tendent à montrer que cette analyse reste
d'actualité: si 75% des entreprises françaises sont
connectées (en moyenne 4 ordinateurs), c'est moins que la moyenne
européenne (83% aves 5 ordinateurs en moyenne) et loin derrière
les PME Allemandes (85% et 6 ordinateurs)
Ces chiffres sont cependant en très forte évolution: 7 %
en 95, 14 % en 96, 24 % en 97, 40 % en juillet 98 et alors qu'elles
étaient 30% à estimer en 98 qu'Internet ne leur servirait
à rien elles ne sont plus que 15% à le dire en 1999 et 12% en
2000 ... contre 16% en Allemagne (dont 5% déclarent qu'elles se refusent
même à avoir un site)!.
Or comme en 1999 les entreprises connectées sont significativement
plus performantes en 2000: en prenant pour indicateur le solde des opinions
positives et négatives en %: CA +35 contre +19, rentabilité +23
contre +11, Investissement +35 contre +15, effectifs +17 contre -2. Elles
exportent également davantage (83% contre 55%). Les estimations 2001
montrent les mêmes écarts
De plus nos dirigeants "connectés" utilisent beaucoup moins Internet
que leurs concurrents: ils ne sont que 51% à se connecter tous les
jours contre 63% de leurs homologues Britanniques et 61% pour les
allemands.(enquête 2001)
Nos PME sont également les dernières à utiliser
l'e-mail (73% contre 84% en Allemagne) et pour la recherche de
financements (3% en France contre 47% en Allemagne, ce qui n'est
peut-être pas sans rapport avec le retard de nos Banques)
Malgré un triplement en 2 ans, elles sont également en
dernière position en ce qui concerne les sites Web mais avec un
écart maintenant réduit: 40% (27% en 99 et 13% en 98) contre 44%
en Allemagne et 43% en Italie. Seule l'Ile de France se trouve dans la moyenne
Européenne. Les 2/3 des entreprises Européennes devraient
disposer d'un site début 2002
Beaucoup plus inquiétant encore est peut-être l'objectif poursuivi par l'entreprise :Alors que 53% des entreprises britanniques et 54% des entreprises allemandes ont pour objectif avec les outils de l'Internet de conquérir un avantage concurrentiel, elles sont moins de la moitié (24%) dans ce cas en France,
C'est en
particulier le cas pour les achats, source d'économies substantielles:
8% de nos entreprises ont passé des commandes en utilisant Internet
contre 23% pour leurs homologues d'outre Rhin, 13% seulement se
déclarent prêtes à le faire à l'avenir (28% en
Allemagne)
Il y a aujourd'hui un cercle vicieux: parmi les arguments évoqués
pour ne pas acheter sur Internet, la non présence des
références actuelles, mais le danger apparaît pour nos PME
quand on voit que 62,5% des PME qui achetent en ligne le font aupres de
nouveaux fournisseurs (etude Pouey International
www.pouey-international.fr/note20010411.htm, juil 01)
De même "apporter un meilleur service aux clients et aux
fournisseur" est un objectif pour 79% des PME Allemandes alors que ce n'est
le cas que pour 51% des françaises 86% de celles-ci mettant en
première ligne la Notoriété
2001
n'a pas vu de progrès puisque c'est 86% des pme françaises qui
mettent en avant la notoriété et seulement 51% le service client
en cumulant tous ces facteurs, l'écart entre France et Allemagne en
terme "d'Internet utile" est dans un rapport de 3,8!
Notons
toutefois à partir de 1999 un réveil du BTP qui bien que
restant la lanterne rouge (47% des entreprises connectées, 26% des
patrons du secteur pensent encore qu'internet ne leur servira jamais) a en un
an plus que triplé le nombre de ses sites et doublé le nombre de
ses ordinateurs. Par ailleurs les patrons connectés sont en pourcentages
les plus nombreux à utiliser effectivement l'Internet (71% contre 63%
dans l'Industrie)
La logistique reste encore cette année dans le peloton de queue
13% seulement des entreprises de ce secteur pensent qu'Internet peut leur
apporter un avantage concurrentiel contre 30% dans les services ... et de plus
parmi celles-ci seulement 32% l'utilisent pour les relations avec clients et
fournisseurs contre 59% dans l'industrie, alors qu'elle va être avec la
banque le secteur le plus "impacté" par l'accélération de
l'économie en se situant sur le chemin critique de la nouvelle
économie:
si Internet a vocation à devenir son système nerveux, la logistique restera son système sanguin
La
situation est encore pire pour les PME de plus de 100 salariés: les
patrons d'entreprises industrielles de plus de 100 salariés utilisent
moins l'Internet que ceux des TPE (entre 5 et 10 salariés) du BTP!, ils
sont 95% a développer un site pour leur notoriété et 37%
seulement pour apporter des services aux clients (82% pour leurs homologues
britanniques) et 10% pour commercer (30% pour les britanniques et 25% pour les
PME Françaises de moins de 50 salariés)
L'enquête réalisée auprès de 604 dirigeants
d'entreprise "traditionnelles" par Taylor Nelson Sofres pour le cabinet Mazar
en juillet 2001
www.mazars.com/pdf/etude07-01.pdf vient malheureusement corroborer
l'analyse ci-dessus:
Seulement 19 % des patrons français pensent que le Web
révolutionnera le fonctionnement de leur société. Ils sont
53% au Royaume-Uni, 44 % aux Pays-Bas.(même si elles sont 45% à
penser que ces évolutions radicales n'auront lieu que d'ici un à
deux ans notamment en ce qui concerne les profonde bouleversements attendus en
terme d'organisation).
L'enquête met clairement en évidence un très fort
décalage Nord/Sud, (pays Anglosaxons/Pays Latins) : d'un
côté le Royaume-Uni, les Pays-Bas, de l'autre, la France et
l'Espagne ... Celles-ci paraissent en effet bien en retard vis à vis de
leurs partenaires de l'Europe du Nord:
Ï Pour les sites marchands si la moyenne européenne est de 31%,
c'est seulement 11% qui en ont réalisé un en France.
Contrairement aux entreprises françaises les britanniques
considèrent que la sécurité des paiement n'est pas un vrai
problème
Ï De même, les entreprises françaises se placent en
dernière position pour mise en place d'un département ou d'une
filiale spécialisée e-business avec 15% (moyenne
européenne : 29%)
Ï 81% des entreprises françaises mettent en avant le manque de
confidentialité des échanges pour expliquer leur "prudence" vis
à vis d'Internet
Ï Forte divergence sur les objectifs
ð 46% des entreprises britanniques pensent que la Nouvelle économie
peut les aider à faire des économies et améliorer leur
profitabilité, notamment au niveau des stocks et des achats, 35 % aux
Pays-Bas et 16 % seulement en France!).
ð Les Pays Bas mettent l'accent sur la gestion des ressources humaines:
45% des entreprises sondées ont créé un site
destiné au recrutement, 33% ont augmenté de façon notable
leur recours au télétravail. 43% estiment que les
télétravailleurs travaillent plus que ceux qui viennent dans les
locaux de l'entreprise
1.3.1.6.5 Le Minitel : notre langue d'Esope
L'interprétation des comparaisons internationales est particulièrement délicate pour notre pays: il est en effet le seul à avoir connu dans le passé un important développement de la télématique avec le Minitel qui est à la fois:
1.3.1.6.5.1 Un atout :
1.3.1.6.5.1.1 Un fonds de commerce déjà établi pour le commerce électronique (transport, banque, VPC,...)
8,5
millions de terminaux (dont 2,5 d'émulateurs sur PC), 14 000
services, 15 millions d'utilisateurs
Les Français ont depuis 20 ans l'habitude de taper sur un clavier pour
trouver une information, en la payant, ou pour acheter un produit. Aujourd'hui
les plus gros utilisateurs du minitel sont aussi ceux qui ont été
les plus gros utilisateurs d'internet
Le chiffre d'affaire du commerce en ligne représentait dès 1996
12,6 milliards de F (3,1 pour les éditeurs, 1,5 pour les
facturations directes et 8 pour la VPC sans compter les 3,2 pour France
Télécom) soit un chiffre nettement supérieur à ce
qu'il était sur internet pour le monde entier (depuis ce chiffre est
resté relativement stable alors que nous avons vu que sur Internet il
croît de façon exponentielle). Henri de Maublanc
président de l'Aftel se scandalisait qu'un accès
Télétel soit facturé 100 fois plus cher qu'un nom de
domaine internet
Quant au trafic il poursuit sa légère baisse : -3% en
1997, -4,1% en 1998, baisse compensée par une hausse de tarif
significative : +11%en 2 ans, politique tarifaire classique pour des
produits en fin de vie ou il convient de profiter de l'inertie des
habitudes pour obtenir le rendement optimal auprès de clients qui
hésitent avant de basculer, c'est dans le domaine du marketing la phase
qui suit période dite "vache à lait" : c'est celle
où on mange la viande :
2002 : le Minitel est toujours là, et en pleine forme : le
parc n'a décru d'un an sur l'autre que de 3,2 millions à 3,1
(médiamétrie-France Télécom)
http://www.emmanuellerichard.com/Articles/Scan2001/Libe_Minitel.htm
"Cette année, son audience sera en hausse", affirme Vincent
Barnaud, directeur commercial des activités Kiosques chez France
Télécom. Et, pied de nez à l'histoire, des stars de
l'internet comme Yahoo, devant le retard de notre migration vers Internet ont
ouvert le 36 15 Yahoo
Certes, le parc de minitels continue de fondre (-250 000 par an). Mais
I-Minitel permet aujourd'hui aux internautes une consultation facile et
à grande vitesse les services télématiques( 500 000
téléchargements du logiciel depuis l'an dernier, 250 000
utilisateurs par mois), selon Vincent Barnaud. Si bien que le nombre des
minitélistes potentiels reste supérieur à celui des
internautes : 15 millions de Français ont accès aux services
télématiques chez eux ou au travail, contre 9 millions pour
l'Internet.
"Il y a encore dix-huit mois, on nous demandait quand France
Télécom comptait arrêter le Minitel : Aujourd'hui c'est
clair : non seulement nous n'arrêtons pas, mais nous continuons
d'investir, "en 1997, France Télécom avait décidé
de ne plus communiquer sur le Minitel mais la situation a changé et avec
Wanadoo plus personne n'a de doute sur notre engagement dans l'Internet"
Bien sûr, personne ne pense a un retour en force de l'ancêtre, si
peu multimédia et si onéreux à l'usage. Le trafic Minitel
est en baisse continue depuis 1993, et le temps de connexion devrait encore
chuter de 15 % cette année.
Chez France Télécom, on constate simplement que "le monde se
fragmente" entre PC, télé interactive, portables, Minitel, et
qu'"il est plein d'incertitudes". En particulier, le Web peine à se
trouver un modèle de revenus. Du coup l'opérateur propose
à ceux qui ont lourdement investi dans des contenus web des formules de
"multiaccès", c'est-à-dire des débouchés sur tous
les types d'écran. Depuis un an, avec d'autres éditeurs (Jet
Multimédia, Wokup), il propose un service baptisé "Et Hop
Minitel" qui reformate automatiquement les contenus web pour le bon vieux
Minitel.
C'est ainsi que Yahoo propose aux étudiants de relever leur mail sur
Minitel quand ils passent les vacances chez Mamie, plus souvent
télématisée qu'internétisée. "On ne se fera
sans doute pas beaucoup d'argent avec ça, l'important est de trouver des
gens qui auront envie de continuer avec nous sur le Web", confie-t-on chez
Yahoo. Chapitre.com vend ses livres aux minitélistes, Boursorama ses
informations financières, le Quid ses données sur les communes de
France. Aufeminin, Jobfinance, Immopratique, etc. sont aussi venus explorer ces
terres low-tech. "Plus que le modèle économique de la
télématique (paiement à la durée avec le
système de "kiosque"), c'est l'environnement de confiance propre au
Minitel qui séduit. Le commerce électronique y est à
l'abri des pirates", dit Vincent Barnaud.
Promesse. France Télécom évalue le "commerce
télématique" à 12 milliards de francs (1,9 milliard
d'euros), dont 4,5 milliards en chiffre d'affaires de connexion (3 milliards
étant reversés aux éditeurs de service). Le cabinet
Jupiter MMXI compte différemment, puisqu'il vient d'estimer à
seulement 712 millions de francs (108 millions d'euros) le montant des
transactions effectuées via Minitel en 2001, contre 1,6 milliard pour
l'Internet. Le Minitel ne pourrait s'offrir un tel pied de nez à
l'histoire si l'Internet avait tenu ses promesses en termes de facilité
d'accès et de sécurité côté utilisateurs, et
de rentabilité côté fournisseurs de service.
1.3.1.6.5.1.2 Une profession d'éditeurs nombreuse et prospère grâce en particulier à la formule kiosque qui a permis une facturation simple et bien acceptée.
1.3.1.6.5.1.3 Des cyber-commerçants avant la lettre
La
VPC a déjà une certaine habitude de la vente en ligne et
de nombreuses entreprises, qui ont aujourd'hui une place honorable sur le plan
international ont fait ses premières armes avec le minitel,
C'est le cas de Dégriftour, de i-bazar,
Telestore, Planfax
www.planfax.com,
Cadremploi
www.cadremploi.fr,
floritel
www.floritel.com,
minitelorama
www.minitelorama.com
qui ont démarré avec le service minitel
1.3.1.6.5.1.4 Une profession de "télématiciens" performante
Leurs
compétences ne sont pas spécifiques à la technologie
Minitel
Jusqu'à l'arrivée de google notre pays n'était pas mal
placé dans les moteurs de recherche sur Internet :
écho/voilà, Nomade, Lokace. Sans compter la forte
participation de Français à Alta Vista. Les travaux sur le
traitement de requête en langage naturel par exemple sont parfaitement
utilisable pour l'Internet
Lexiquest
www.lexiquest.com (ex Erli
www.erli.fr/) qui avait
participé aux programmes de recherche dans les annuaires du minitel
travaille pour les moteurs de recherche (Hot Bot, verity,...),
GoTo Software
www.goto.fr (à Hem
près de Lille) qui a créé le plus grand club mondial de
backgammon sur l'Internet (netgammon) est né du développement de
logiciels minitel comme le TimTel
1.3.1.6.5.1.5 Des bases de données et des fonds documentaires très importants
Il a
été très facile de les rendre également accessibles
par internet. Elle a apporté une masse critique et a un effet
d'entraînement certain. Le développement sur Internet de formules
offrant les mêmes avantages que le kiosque, sans le handicap d'une
facturation uniquement à la durée, devrait permettre de lever
bien des réticences.
Le transfert du Minitel à Internet de la base Formatel du
conseil régional d'Île-de-France (50 000 stages de formation
continue) a été réalisé en moins de 15 jours. Pour
sa part JetMultimedia
www.jetmultimedia.fr
puise dans les mêmes bases de données pour son service Minitel et
pour ses pages Web.
L'Aftel estimait qu'en 1999, 95% des sites minitel avaient déjà
basculé vers l'Internet: un exemple symbolique minitelorama
www.minitelorama.com N°1
des professionnels de l'immobilier sur minitel depuis 1986!
1.3.1.6.5.1.6 Des ressources financières confortables qui permettent le financement du web
C'est
souvent le même service qui a en charge Minitel, Audiotel et Internet et
les marges des premiers permettent de couvrir l'inévitable
déficit du Web pendant les années de développement et de
montée en puissance, alors même que le modèle
économique est encore incertain (abonnement, publicité, liens
commerciaux, portail, commerce électronique, services à valeur
ajoutée,...): c'est un point à souligner particulièrement
aujourd'hui, le Minitel a réussi à être rentable...
C'est le cas par exemple pour les journaux comme Le Monde, le
Parisien, libération, Investir ou "Les Echos" (qui indique même
qu'à l'époque le minitel a profité de la promotion en sa
faveur sur le site Web!!!...)
1.3.1.6.5.2 Un handicap :
1.3.1.6.5.2.1 le Minitel a renforcé notre tendance à raisonner au niveau Franco-Français
Il est
considéré à l'étranger comme le reflet d'une
société hiérarchisée, au centralisme pesant,
où le contrôle de l'information est considéré comme
un enjeu plus stratégique que sa large diffusion: Hollande et Finlande
nous sont proposés comme contre modèles "c'est une technologie
mondialement reconnue en France"
Brewster Kahle, le créateur de l'Internet Archive, les plus
grandes archives web du monde, à San Francisco rappelle que si
l'accès au public et la commercialisation du Minitel ont fait
rêver des pionniers américains, son côté
centralisé, principale caractéristique de la
télématique à leurs yeux, reste critiqué. Mais cela
pourrait changer : "L'Internet a été conçu pour
être décentralisé, mais avec les restrictions actuelles
inspirées par la lutte antiterrorisme aux Etats-Unis et en Europe, sans
compter les préoccupations culturelles internationales, nous sommes tous
en train d'oeuvrer en faveur d'un contrôle plus centralisé de
l'Internet"
1.3.1.6.5.2.2 il nous a plus habitué à payer le temps que l'information
La
tarification est diaboliquement efficace : grâce au système
kiosque elle sait se faire oublier et le niveau pratiqué (de
l'ordre de 2 à 3F/minute) correspond au coût social acceptable
pour les loisirs (ramené à la minute c'est le prix du
théâtre de la voiture ou du restaurant)
France Télécom ne peut espérer une maîtrise
d'Internet analogue à celle du Minitel (L'opérateur
bénéficiait en outre d'un pouvoir exorbitant du droit commun :
celui de couper la ligne téléphonique de celui qui ne s'acquitte
pas de sa facture Minitel ) et ne souhaite sans doute pas une
mort trop rapide de la poule aux oeufs d'or4(*). On ne peut que constater que son engagement sur
internet a été au début tardif et timide
Quand Wanadoo visait un objectif de 100 000 abonnés fin 97
T-online son homologue allemand en revendiquait 1,9 millions.
Fin 2001 France Telecom a "changé de braquet". Wanadoo a
repris la tête de la course en France avec 5 millions d'abonnés
(mais T-online à dépassé 10 millions de clients
quand Tiscali et Terra-Lycos, après de nombreux rachats,
dépassent le seuil des 7 millions de clients). Sur le plan financier
c'est cependant lui qui a les meilleurs résultats
1.3.1.6.5.2.3 la confortable facilité de gestion d'un outil qui permet de facturer bien des choses...
C'est
une autre source de blocage clairement perceptible : les entreprises, banques,
organismes et même certains services administratifs facturent par ce
biais, de façon parfois tout à fait discutable, les
informations délivrées au public.
Au début du minitel peu de directions générales y
croyaient : elles n'ont laissé leurs directions informatiques s'y lancer
que dans la mesure où celles-ci autofinançaient
l'opération, ce que le kiosque a permis.
L'opération s'étant soldée par un franc succès le
minitel est devenu une source de revenu offrant dans bien des cas un
appréciable confort de gestion aux services qui avaient su
prendre le pari : on comprend leur réticence à abandonner une
telle rente de situation
Dans les services publics en particulier, par exception à la
non-affectation des recettes, le minitel apportait une ressource exceptionnelle
flexible dont la disparition est fortement appréhendée car elle
trouvera difficilement une compensation budgétaire
Un exemple, la Météo nationale: elle cherche pour
maintenir ses ressources avec la décrue prévisible du minitel,
à vendre au moins ses prévisions à 5 jours, mais comment
faire quand ces informations sont publiées gratuitement par ses
homologues américains? Par ailleurs pour vendre des services
personnalisés comment conjuguer micropaiements et comptabilité
publique?
Il est clair que sur le WEB elles ne pourront pas se permettre de facturer la
délivrance d'un billet d'avion, les résultats à un
concours d'entré ou un appel d'offre paru au BOAMP Cela privera les
services concernés d'une ressource appréciée pour
l'indépendance qu'elle leur apportait
Le BOAMP n'est gratuit que depuis le 19 janvier 1999
www.journal-officiel.gouv.fr/boamp/R1.htm
Quand une banque faisait le travail (avec le chèque) c'était
gratuit, quand c'était le client qui le faisait (paiement par minitel)
c'était payant ! (mais en 2002 les grands distributeurs
américains demandent 41 Milliards de $ d'indemnité pour
une facturation qui n'est possible qu'a cause de l'oligopole Visa-Mastercard)
Récemment un banquier nous expliquait que cela était
normal puisque le service était amélioré ... cela ne
suppose-t-il pas une entente pour éviter la concurrence ? Une telle
entente est-elle susceptible de survivre à la concurrence
européenne? A la concurrence de non-banquiers?
Le Crédit agricole de Loire Atlantique essaie de transposer cette
habitude française sur le web en facturant 3F la connexion alors qu'a
l'inverse le Monde rapporte qu'une compagnie aérienne américaine
accorde une réduction pour les billets achetés par ce canal.
&b
La Société Générale prévoyait de faire
plus fort encore puisqu'elle s'économise une opération de
guichet qui coûte environ 1$ (et revient d'après les études
américaines à 0.01$ sur internet)...et elle envisageait de la
facturer 6F et de laisser l'abonnement Internet et la communication
téléphonique à la charge de son client!!: cette solution a
été finalement abandonnée et la banque fournit un
accès internet gratuit à ses clients (logitelnet)
1.3.1.6.5.2.4 apportant une réponse partielle mais rapide aux besoins principaux il limite l'appétence pour le web
Pour les
horaires de train, annuaires, réservation de spectacles, services
bancaires, le minitel apporte une réponse rapide et précise. Il
réduit ainsi la pression de la demande et beaucoup de décideurs
pensent qu'internet ce n'est que du minitel avec des images sans percevoir la
mutation radicale qu'il apporte
"Avoir quelque chose qui fonctionne vous rend moins enclin au changement"
Esther Dyson présidente de l'EFF
o
o o
Un seul
chiffre illustre cette différence de nature dans les usages :
l'internaute passe 7 fois plus de temps sur le réseau que le
minitelliste et cette différence s'accroît puisqu'en un an cette
durée a augmenté de 13% pour internet et baissé de 4.1%
pour le minitel.
Nous avons constaté aux Etats-Unis que beaucoup de cadres ou de chefs
d'entreprises avaient commencé à utiliser internet pour des
usages personnels (organisation de voyages, relations avec les banques,
recherche d'informations dans le cadre d'un hobby,...). Ne disposant
pas d'un minitel, ils ont dû utiliser internet (souvent incités
par leurs enfants... ou leurs parents retraités).
La transposition vers l'entreprise s'est ensuite faite tout naturellement.
M. Heckel Pdg de l'entreprise Lemaitre-Sécurité,
fabricant de chaussures de sécurité à La Walk en
Alsace
www.lemaitre-securite.com
, a ainsi commencé par utiliser internet pour rechercher des
informations dans le cadre de son hobby (l'aviation,...) et y rencontrer
d'autres passionnés, avant d'en faire une arme commerciale pour son
entreprise.
1.4.1 Internet : quoi de plus que le Minitel ?
1.4.1.1 beaucoup d'avantages :
1.4.1.1.1 Il est mondial, les "Netizen"
Les 25-34 ans sont à 132 points de confiance vis à vis de
l'achat en ligne en septembre 2001alors que les plus de 45 ans sont à 89
points (sondage conjoint Yahoo! et ACNielsen,
www.acnielsen.com qui ont
mis au point "l'Internet Confidence Index")
Ils ont un pouvoir d'achat supérieur à la moyenne (+ 50 %) et un
niveau culturel particulièrement élevé (80 % ont fait des
études supérieures)
La filiale luxembourgeoise d'une grande banque française a
constaté que les 25 % de sa clientèle passée sur Internet
représentait 65 % des transactions totales (AFP)
SEB banque appartenant à la Galaxie Wallenberg constate
que les clients qui ont basculé sur internet lui rapportent 2,5 fois
plus que la moyenne
Au CETELEM les cadres représentent 35% sur cetelem.net contre 17%
pour l'ensemble du cetelem
En France 70 % des acheteurs sont des hommes c'est aujourd'hui le contre
modèle de "la ménagère de 50 ans" qui sert de
référence pour le marketing traditionnel, notamment à la
télévision. (alors que l'internaute américain, dans une
société plus anciennement "branchée" est une
américaine dans 52% des cas)
1.4.1.1.2 Peu onéreux ... et en baisse rapide
(Encore que ceci soit à relativiser pour la France où, par suite
du monopole, et pour financer des acquisitions en cash, à des prix
déments à l'international (en oubliant que les concurrents comme
vodaphone payaient eux en "monnaie de singe", leurs propres actions)
l'opérateur historique a maintenu des tarifs de
télécommunication très élevés en
vérouillant la concurrence. Il est à craindre, vu l'ampleur
gigantesque des dettes constatées que cette situation ne se
maintienne)
Infonie offrait un PC multimédia pour 1990 F avec un abonnement
de 199 F par mois sur 2 ans.
Aux Etats-Unis Empire.net
www.empire.net offrait même gratuitement le
PC à condition de souscrire son abonnement à 175 F/mois
(rappelons que les communications locales sont généralement
gratuites aux US).
Le fournisseur d'accès se rémunèrent sur la
publicité figurant sur sa page d'accueil et par le reversement d'une
fraction du coût des communications téléphoniques
(Free.fr
www.free.fr, Freesurf
www.freesurf.fr, Libertysurf
www.libertysurf.com, , VNUnet Online
www.vnunet.fr, Lokace Online
www.lokace.fr, ).
Free.fr et libertysurf offrent même l'hébergement de pages
personnelles
X-Stream en Grande Bretagne offre la communication
téléphonique pendant les heures creuses
On voit même apparaître des offres où l'internaute assidu
est payé (1F de l'heure : Accès Internet Gratuit
www.accesinternet.com) à condition d'accepter
des publicités quelque peu invasives
Comme le soulignent leurs promoteurs le "gratuit" est paradoxalement un gage
de qualité car les clients ne sont prisonniers d'aucun contrat et si
la qualité faisait défaut, le provider serait
immédiatement condamné
Certains disent "l'internet gratuit ne peut pas fonctionner" : c'est oublier
qu'il n'est pas gratuit pour tout le monde : le vrai client est l'annonceur et
dans l'économie traditionnelle les "journeaux gratuits" marchent
très bien: voir sur ce plan l'introduction en 2002 de "20 minutes" et
"metro", sans compter "bonjour",.... C'est donc un modèle
économique avec un produit et un client et l'exemple de Yahoo qui gagne
de l'argent et qui vaut aujourd'hui 10 milliard de $ en bourse au coeur de la
crise est là pour le montrer
Cela ne veut bien évidemment pas dire à l'inverse qu'il suffit de
publier des choses interessantes sur le web et de cmpter sur la
publicité pour équilibrer les comptes (et combien de lancement de
journaux papier gratuits ou payants se sont traduit par des échecs...)
v L'absence de taxation à la durée évite la
tentation pour l'éditeur de vous faire perdre un maximum de temps avant
de vous permettre d'accéder à l'information utile
v Grâce aux "plug-in" et aux "applets", petits programmes
exécutables automatiquement qui accompagnent les documents, il devient
possible d'exploiter ceux-ci, même sans disposer a priori des logiciels
nécessaires : Il est ainsi possible d'accéder à Internet
grâce à des équipements très bon marché
1.4.1.1.3 Il offre quantité de fonctionnalités nouvelles
Communiquer , échanger, publier, rechercher de l'information, télécharger des logiciels ou de la musique, acheter, vendre, permettre à une équipe dispersée de travailler efficacement, télésurveiller ou téléagir, voici quelques fonctionnalités inexistantes ou embryonnaires sur le minitel Voir page 27
1.4.1.1.4 Il conduit pour les infrastructures à la "convergence" entre Téléphone, TV et information
Le
protocole TCP/IP permet une "convergence" entre la voix, les données et
la TV : il ne s'agira dorénavant que de faire circuler des "paquets"
d'informations numérisées qui pourront cohabiter sur les
mêmes voies de communication (paire de cuivre, câble, satellite,
radio, fil électrique, ...)
Ceci pose aujourd'hui des problèmes
Le problème va devenir de plus en plus aigu avec l'ADSL, technologie
développée à l'origine pour la TV, qui est aujourd'hui
essentiellement utilisé pour Internet et qui voit revenir les usages TV
et voix en bousculant tant les règlementations que les équilibres
économiques fort différents de ces 2 autres secteurs. Fin 2002 de
premières expériences sont montées chez 200 particuliers
à Boulogne et dans le 15ème arrondissement de Paris.
Notons que ces technologies sont déjà commercialement
exploitées dans des pays comme l'Espagne et le Canada
v qu'économiques : la voix est aujourd'hui la "vache à
lait" du système, or les spécialistes s'accordent pour dire que
dans peu d'années elle représentera un pourcentage tellement
faible des volumes d'informations transmises qu'elle ne pourra même plus
être facturée
v ou réglementaires car ces trois domaines sont
régulés par des mécanismes différents relevant
même de philosophies différentes appliquées par des organes
de régulation différents.
1.4.1.1.4.1 Mais pas de convergence pour les terminaux (à l'exception des "nomades"
Cela
étant convergence sur les moyens de transport ne signifie pas
convergence sur les terminaux dont l'ergonomie correspond à des usages
très différents :
Certes le téléphone fixe ou portable et la
télévision donneront accès à Internet mais on
imagine plutôt une diversification et une multiplication des types de
terminaux que leur convergence sur un micro-ordinateur à tout faire
De même que le moteur universel dans l'outillage à main a
laissé place à des outils électriques
spécialisés mieux adaptés à chaque usage, on
commence à voir apparaître à l'état de prototype de
plus en plus d'appareils connectables à Internet: baladeur RIO
(musique), web phone (téléphone), webTV
(broadcast), stylo (signature),voiture (cartographie,
guidage,...), réfrigérateur (gestion du stock), WC
(analyse médicale), machine à laver
(télémaintenance),...
Ce n'est guère que pour les applications nomades qu'une telle
convergence s'imposera pour de simples raisons d'encombrement
voir page
253
1.4.1.1.4.2 Et encore moins convergence "contenant-contenu" pour les entreprises
Le mythe
de la "convergence", sous une autre forme (contenant-contenu) a atteint
également les entreprises : éternelle question de
l'intégration verticale qui a entrainé la ruine de Boussac en son
temps : intégré depuis les moutons australiens jusqu'au BHV, il
comptait des gains tout au long de la chaine mais ce modèle s'est de
tout temps heurté à 3 difficultés dirimantes car a taille
optimale du fournisseur (ici le contenu: films, musique, jeux) ne correspond
jamais à celle du client (ici le contenant, càd le réseau
de distribution)
rajoutons à cela que les relations "maison mère/ filiale" ou se
mélange liens d'autorité et négociations partenariales
sont généralement très contre-productives et
entraînent des dérives dans les coûts de cession internes
porteurs de graves dérives de gestion
· inversement pour remplir les "tuyaux" vous êtes le client de vos
concurrents, ce qui entraîne une pénalisation de même nature
dans vos relations commerciales
· ceci ne pourrait se faire à votre bénéfice que si
vous étiez en situation de monopole soit comme fournisseur, soit comme
client et que vous abusiez de cette situation pour en dégager un
avantage concurrentiel ... mais il est justement de la responsabilité
des pouvoirs publics d'interdire cela
l'épopée de Vivendi qui devrait être suivie par
celle d'AOM-Time Warner (qui jusqu'à présent s'est
déjà traduite par la destruction de la totalité de la
valeur du capital d'AOL, soit 130Milliards de $ lors de la fusion) illustre
bien, après celle de Boussac ce type de dérive qui va
exactement à l'inverse de "l'entreprise virtuelle"
1.4.1.2 Mais encore des problèmes à régler :
Outre les problèmes nouveaux que le réseau et les outils de l'internet peuvent poser en matière de sécurité et que nous verrons plus loin quelques problèmes restent à régler
1.4.1.2.1 Facturation complexe par absence d'une fonction kiosque
Ouvert
en 1984 sur le 36.15, le kiosque a joué un rôle essentiel
dans le développement et le succès du Minitel : Ce
procédé consiste à inclure dans la facture
téléphonique du client la facture des services
télématiques, cette dernière comportant deux parties,
l'une destinée à rémunérer les fournisseurs de
services et l'autre à payer l'opérateur.
Tout le monde trouve son compte avec ce système :
Le fournisseur de services reçoit un versement global de
l'opérateur. Il n'a pas à établir de facture individuelle
(qui pourrait être très petite) pour chacun des utilisateurs de
son service. En outre, il est payé par l'opérateur ce qui, pour
lui, est une garantie très appréciable.
l'opérateur dispose de rentrées financières,
alimentées par l'activité des fournisseurs de services,
Le client a une facture globale, jointe à sa facture
téléphonique, système très commode, même si
cela peut entraîner parfois des surprises désagréables pour
un usager négligent ou distrait.
Par ailleurs, l'anonymat de l'usager est préservé.
Celui-ci n'a nul besoin d'être abonné - donc repéré
- aux services de son choix.
Nous verrons plus loin que des solutions se mettent progressivement en place
pour assurer ces fonctionnalités sur Internet.(
voir page
112)
1.4.1.2.2 Une lenteur parfois désespérante, plantages et déconnexions nécessitent patience et nerfs solides
Le
transfert de données se fait encore la plupart du temps par la ligne
téléphonique, la fameuse "paire de cuivre torsadée", dont
l'exploitation analogique traditionnelle actuelle n'exploite que 0,4% des
capacités de transmission
Cette situation devrait très rapidement évoluer, les
capacités mises en place se développant au rythme de 15% par mois
et de nombreuses nouvelles technologie devraient permettre une explosion des
débits assortie d'une baisse des prix
voir page
239
1.4.1.2.3 Des règles issues du monde anglo-saxon: il sera difficile de réussir sans accepter d'en tenir compte
96% des sites de commerce électronique sont
anglophones et 2% francophones (Malgré une intense
activité de nos amis québécois qui à eux seuls,
représentaient dès 1998 30 % des sites francophones),
Pour l'ensemble des sites, l'anglais ne représente plus 86,6% en
février 2000 mais le français n'est que la
sixième langue du web (4,4% en fev 2000, en recul d'une place par
rapport à l'an 2000 avec le développement du chinois)
après le japonais (7,2%), l'allemand(6,7%) le chinois
(5,2%) et l'espagnol (5,2%) (source DREE-CFCE)
Pour les nouveaux sites 22% sont en espagnol, 14% en allemand, 12% en japonais
et 10% en français d'après le site canadien
www.cefrio.qc.ca (Le
total est supérieur à 100 car de nombreux sites sont
multilingues)
Cependant, comme Jacques Attali le souligne, à l'inverse,
Internet offre une chance aux langues rares (car il permet à faible
coût l'édition de documents) et ceci est particulièrement
intéressant pour les communautés dispersées à
travers le monde et qui veulent conserver un lien avec leur culture.
voir aussi
www.oecd.org
1.4.2 Des problèmes de sécurité pour les échanges via internet et pour la conservation des documents
Internet
est un outil dont l'un des usages principaux dans le monde économique
consiste à effectuer des transactions (achat-vente, rédaction de
contrat, échange d'informations confidentielles, conduite de projet,
règlement des obligations fiscales (obligatoire pour le paiement de la
TVA (téléTVA) pour les entreprises de plus de 100MF de CA depuis
juin 2001
www.finances.gouv.fr/DGI/tva/telepro/sommaire.htm ),
procédures administratives, actes juridiques, transfert d'informations
contenues sur un site web, télécommande,
télésurveillance, téléopération de machines
ou de processus...)
Efficace, universel et bon marché, il n'a pas été
conçu au départ pour ces objectifs opérationnels à
contenu sensible et il présente des risques en matière de
sécurité
1.4.2.1 Votre correspondant est-il ce qu'il prétend être? vos échanges n'ont-ils pas été altérés? Lus par un tiers?: vers une architecture de confiance permettant de donner une valeur juridique aux échanges
Il est donc difficile de conférer une valeur juridique certaine aux
transactions conclues via Internet (un achat risque d'être
répudié, la valeur d'un acte conclu par un échange
électronique peut être contestée, en l'absence d'une
certitude en terme d'authentification et de confidentialité un
extranet ne pourra pas fonctionner)
· Il est tout aussi facile d'intercepter un message et de le modifier (ce
peut être par un tiers ou par l'un des protagonistes de l'échange
qui pourra prétendre avoir reçu une information différente
de celle qui a été émise)
· Dans la mesure ou le message a été intercepté il
perd son caractère confidentiel
C'est la raison pour laquelle se construit actuellement une "architecture de
confiance" se donnant comme objectif
le site sur lequel vous êtes est-il ce qu'il prétend être?
ð La garantie de l'intégrité du message
ð La possibilité d'assurer si nécessaire la
confidentialité du message
ð L'horodatage et l'archivage par un tiers de confiance
ð Et in fine la possibilité technique de réunir les preuves
de l'accord des parties et de permettre légalement de considérer
un acte électronique comme ayant la même valeur juridique que s'il
avait été matérialisé sur du papier, ce qui permet
en particulier de lui conférer un caractère définitif
(non répudiation)
Les sites en ."fr" apportent de ce côté une certaine
sécurité car l'attribution du nom de domaine ne se fait
qu'après des vérifications analogues à celles
pratiquées jusqu'à présent pour les sites minitel
Pour les sites déclarés auprès de l'Internic,le site
http://ds2.internic.net/ds/webfinder/WebFinder.html vous permet de
connaître la liste de tous les noms de domaine déposés par
une société
Inversement
http://ds2.internic.net/wp/whois.html vous fournit les
coordonnées du possesseur d'un site (en particulier les "com", mais ces
informations ne font que reprendre les déclarations et ne sont pas
vérifiées
Sans oublier
www.internic.com qui
fournit une information plus riche sur les sites enregistrés
Néanmoins, seule la certification, comme nous le verrons plus loin
apporte une garantie sérieuse
1.4.2.2 Lors de l'établissement d'un contrat électronique chaque "partie" en conserve un exemplaire: comment s'assurer de sa conformité à l'exemplaire d'origine ?
Dans
l'économie traditionnelle du papier, les exemplaires du contrat
étaient signés par les différentes personnes qui prenaient
des engagements, chaque page devant également être paraphée
Un tiers de confiance (notaire, témoin,...) pouvait également y
ajouter sa griffe
La dématérialisation des contrats sous forme électronique
implique de mettre en place un système de signature apportant des
garanties au moins égales
1.4.2.3 L'authentification des documents de toute nature: photo, vidéo, dessin,...
Les productions dématérialisées prennent une importance de plus en plus grande dans notre économie : il est donc particulièrement important de pouvoir disposer de moyens permettant d'en garantir l'origine et l'intégrité
1.4.2.4 la signature électronique, les certificats, "l'Infrastructure à Clés Publiques" (ICP ou PKI)
les moyens en cours de mise en place reposent sur 2 principes
1.4.2.4.1 le principe des clés asymétriques : Intégrité, authentification, confidentialité, non répudiation
Des algorithmes mathématiques permettent de produire des paires de clé de cryptage (que nous appellerons P et S) possédant la caractéristique suivante
Un
message crypté avec la clé P ne peut être
décrypté que par la clé S et vice versa.
Il est "impossible" en ne disposant que de l'une des 2 clés de calculer
l'autre dans des délais "raisonnables"
Chaque partenaire de l'échange crée donc une telle paire de clés composée (une "bi-clé")
1.4.2.4.1.1 Intégrité et authentification de l'émetteur, en chiffrant à l'aide de la clé secrète de l'émetteur: la signature
Un
message ou un document crypté avec la clef secrète de Albert est
déchiffré par n'importe qui avec la clef publique d'Albert. Ce
message ne peut provenir que d'Albert on a la garantie de son identité
(authentification)
Son contenu n'a pu être altéré car il aurait fallu pour
cela être capable après l'avoir décrypté avec la
clé publique de le recrypter avec la clé secrète (on
dit aussi qu'il est "signé électroniquement par Albert") : on
a la garantie d'intégrité.
1.4.2.4.1.2 Confidentialité: chiffrement avec la clé publique du destinataire
Un message crypté par Albert avec la clef publique de Bertrand n'est déchiffrable que par ce dernier au moyen de sa clef secrète : on garantit ainsi la confidentialité de l'échange.
1.4.2.4.1.3 Intégrité, authentification et confidentialité: le double chiffrement
Un message ou un document crypté par Albert successivement avec sa clef secrète et avec la clef publique de Bertrand ne peut être lu que par Bertrand qui peut en outre vérifier que le message provient bien d'Albert et qu'il n'a pas été altéré en chemin.
1.4.2.4.1.4 Principe du théorème d'Euler:
Soit
2 nombres premiers A et B et M leur produit : M=A*B
Alors le produit (A-1)*(B-1) que nous appellerons K a la
propriété suivante: quel que soit le nombre X, si on multiplie
celui-ci K fois par lui-même (on "l'élève à la
puissance K") le résultat est égal à 1 + un nombre
multiple de M
(pour les mathématiciens "XK= 1 modulo M"). en fait cette
propriété n'est vraie que si X n'est multiple ni de A ni de B
mais la probabilité en est quasi nulle puisqu'il s'agit de nombres
comportant plusieurs centaines de chiffres décimaux (typiquement M est
un nombre qui nécessite 300 chiffres pour l'écrire)
Pour calculer une paire de clé opérationnelle on commence donc
par choisir 2 nombres premiers A et B,
Puis on prend 2 nombres S et P (les clés secrètes et publiques)
tels que S*P-1 soit un multiple de K donc S*P=nK+1. Les clés S et P sont
des nombres gigantesques nécessitant 150 à 300 chiffres pour les
écrire (il suffit de 31 chiffres pour numéroter les grains de
sable du Sahara5(*), un milliard de
milliards de Saharas ne nécessiteraient encore que moins de 50 chiffres
pour en numéroter les grains de sable...)
Albert publie alors les nombres M et P
Il crypte son texte T (rappelons que tout texte "numérisé" est
représenté par un nombre binaire)en le multipliant S fois par
lui-même (TS) et il obtient un résultat T' qu'il
transmet à Bertrand
Bertrand lors de la réception va à son tour multiplier T' P fois
par lui même et il obtient T" qui est égal au message initial
multiplié (S*P) fois par lui même soit (T"= TS*P )
Mais nous avons choisi S et P tels que S*P= nK+1 : or le théorème
d'Euler nous dit que lorsque nous multiplions un nombre quelconque K fois par
lui même on obtient 1 + un multiple de M, donc le message T" est
égal au message initial + un multiple de M,
Il suffit donc de diviser T" par M et le reste de cette division est le message
initial T
Pour les mathématiciens : T"= TS*P = TnK+1 = T *
TnK or TnK = 1 modulo M donc T" = T modulo M
Une des techniques les plus connues est dite RSA (Du nom de ses
inventeurs: Rivest, Shamir et Adelman).
1.4.2.4.2 Dans les faits c'est un peu plus compliqué : le "condensé" ou "hachis" et les "clés de session"
Sur le
plan pratique le cryptage asymétrique consomme une puissance de calcul
considérable: il faut multiplier le texte à crypter, qui peut
être représenté par un nombre, plusieurs centaines de fois
par lui-même (voir plus haut le principe du théorème
d'Euler).
L'utilisation des clés asymétriques au texte proprement dit
entraînerait des temps de calcul prohibitifs, aussi ne les utilise-t-on
que pour des messages très courts, "condensats" ou "clés de
session"
1.4.2.4.2.1 Pour l'Intégrité et identification de l'émetteur ou du signataire, le "condensé" ou "hachis"
Albert
utilise préalablement un algorithme mathématique qui "hache" ou
"condense" le texte de façon telle que la modification d'un seul
élément du message initial produit un "hachis" ou "condensat"
différent. Ce procédé doit être irréversible
(impossibilité de reconstituer le message)
Il crypte celui-ci avec sa clé secrète et transmet à
Bertrand son document en clair avec le condensat crypté
Bertrand décrypte ce condensat avec la clé publique d'Albert et
le compare avec celui qu'il calcule lui-même avec l'algorithme de hachage
à partir du document reçu en clair:
Si les 2 textes sont identiques il pourra en conclure que le document provient
bien d'Albert et qu'il n'a pas été altéré
1.4.2.4.2.2 Pour la confidentialité les "clés de session", clés de cryptage symétriques
Il
existe des clés de cryptage symétriques (les 2 protagonistes de
l'échange disposent de la même clé) qui nécessitent
des puissances de calcul environ 1000 fois plus légères, à
difficulté de décryptage identique, que les clés
asymétrique
Le problème posé par leur utilisation repose bien
évidemment sur la difficulté d'échanger ces clés
confidentiellement au début de la transmission et c'est là
qu'interviennent les clés asymétriques :
Quelques standards de cryptage et protocoles méritent d'être
mentionnés:
Ï la transmission de cette clé est réalisée par une
transmission cryptée au moyen des clés asymétriques selon
le principe vu plus haut (pour un niveau de confidentialité
équivalent, une clé asymétrique de 512 bits correspond
approximativement à une clé symétrique de 40 bits)
Pour les algorithmes asymétriques RSA
www.rsa.com ,
Elgamal, PGP (pretty Good Privacy créé par Philippe
Zimmermann
www.pgp.com), DSA et
Diffie-Hellman pour l'échange des clés
www.er.uqam.ca/nobel/m237636/paiement/techniques.html
Pour les algorithmes de hachage : MD2, MD5 ou SHA-1
Pour les algorithmes symétriques DES et triple DES (Data
Encryption Standard, qui devrait être remplacé par l'algorithme
Belge Rijndael à la suite d'une sévère
compétition internationale), CAST, IDEA, RC2, RC4, RC5
Notons encore TLS-SSL (Secure Socket Layer) pour la sécurisation
des sessions (paiements on-line), S-MIME pour l'e-mail,
ISAKMP/IKE SSH et le protocole IPSec pour protéger
les transmissions (VPN
voir page
168).
La norme X509 définit le format des certificats, la norme
X500 celui des annuaires contenant ces certificats et les clés
publiques associées et LDAP (Lightweight Directory Access Protocol) les
modalités d'utilisation de ces répertoires
1.4.2.4.3 Principe de l'architecture de confiance: comment être certain de l'identité de l'emetteur
Nous
n'avons pas pour autant résolu toutes nos difficultés:
Si Bertrand ne connaît pas personnellement Albert comment être
certain qu'il est bien celui qu'il prétend être: c'est ce besoin
d'identification des personnes qui a conduit à mettre en chantier une
"architecture de confiance" constituée de "notaires" (autorités
de certification et autorités d'enregistrement)
1.4.2.4.3.1 L'Autorité de Certification (AC), tiers de confiance
Elle
délivre un certificat attestant de l'identité correspondant
à une clé publique, ce certificat est signé par la
clé secrète de cette Autorité ce qui permet de s'assurer
de son authenticité. Ce certificat peut être révoqué
et il a une durée de validité déterminée. L'AC doit
donc également gérer les listes de certificats expirés,
révoqués ou suspendus
Elle assure la conservation des clés publiques de ses abonnés
Son rôle est alors de permettre à 2 personnes qui ne se
connaissent pas mais sont toutes deux connues par l'AC d'effectuer une
transaction en toute confiance : c'est un tiers de confiance
La valeur du certificat délivré (ou son niveau) dépend
bien évidemment de la précision des contrôles
effectués par cette autorité :
au final une signature devrait coûter un prix voisin de celui d'une
lettre recommandée(moins de 10 €)
· d'autres, ceux qui donneront à la signature une valeur juridique
équivalente à celle du papier ne seront bien entendu
attribués qu'après des contrôles beaucoup plus rigoureux.
Cette signature est liée à la qualité avec laquelle vous
signez: vous avez donc autant de signatures que de "casquettes" : si vous
êtes chef d'entreprise, maire et président d'un club sportif vous
aurez bien évidemment 4 signatures distinctes
Pour obtenir le certificat Chambersign utilisé pour les
transactions fiscales ou commerciales il faut notamment présenter
physiquement à la Chambre de Commerce les documents établissant
l'identité de l'entreprise, l'identité de la personne
considérée ainsi que les pouvoirs de celle-ci à engager sa
société vis à vis des tiers
De nombreux autres organismes sont sur les rangs: Certinomis
www.certinomis.com
(la Poste), Certplus
www.certplus.com et bien
entendu l'Etat pour ses fonctionnaires: la mise en place de l'obligation de
déclaration de la TVA via Internet a été une incitation
extrêmement forte pour l'émergence de ces initiatives
la Commission européenne a autorisé en aout 2001 "des
accords entre un certain nombre" de grandes banques, dans le cadre du
réseau "Identrus" formé par des banques
américaines, Bruxelles a également engagé des recherches
en matière de sécurisation des transactions électroniques
entre entreprises, avec la Global Trust Authority (GTA).
http://europa.eu.int/ISPO/ecommerce/events/esignature.pdf
http://europa.eu.int/ISPO/ecommerce/Welcome.htm
à Hong Kong La poste a lancé en octobre 2001 son service
"m-cert", première certification pour le mobile au monde. Elle permettra
notamment de faire des achats via son mobile et son PDA. Selon une étude
d'International Data Corp. (IDC), en 2005 les transactions par mobile de la
région Asie-Pacifique (sauf le Japon) devraient avoisiner les 12,4
milliards de $ contre 557 M$ cette année (Internet Actu 11/10/2001).
www.hongkongpost.gov.hk/2news/news_fr22.html et
www.3gnewsroom.com/3g_news/news_1259.shtml
Au niveau mondial l'entreprise leader est une start-up Verisign
www.verisign.com qui
contrôlerait 90% du marché. Ce
marché est estimé à 500 millions de $ en 2001 avec un taux
de croissance de 66% par an(IDC/SG Cowen Equity Research/les Echos du
11/4/01)
1.4.2.4.3.2 L'autorité d'enregistrement
Pour des raisons de commodité l'autorité de certification peut se reposer sur une autorité d'enregistrement, plus proche du client, pour procéder aux "contrôles d'identité"
1.4.2.4.3.3 Les Services d'horodatage et d'archivage
Un des
éléments essentiels d'un acte juridique est la date à
laquelle celui-ci a été conclu: des Services d'Horodatage sont
prévues à cette fin
De même il est important pour certains documents que leur conservation
puisse en être effectuée par des tiers: des Services d'archivage
ont été créées à cette fin
Ces différentes "Autorités" peuvent être exercées
par le même organisme privé ou public ou par des organismes
distincts
1.4.2.4.3.4 L'architecture de confiance ICP (infrastructure de clés publiques) ou PKI (Public Key Infrastructures)
Bien
entendu la difficulté réside dans le nombre, forcément
important d'Autorités de Certification dans le monde. Deux principes ont
été établis pour résoudre ce problème
Ï la hiérarchie de confiance: la solution ci-dessus peut
difficilement fonctionner s'il y a un grand nombre d'AC placées sur un
même niveau de compétence, c'est la raison pour laquelle se
créent des "pyramides hiérarchiques" ou les autorités de
certification sont contrôlées et labellisées par des
autorités de niveau supérieur et ce sont seulement les niveaux
supérieurs de ces pyramides qui procèdent à des
reconnaissances mutuelles
1.4.2.4.3.5 Une complexité qui heureusement n'est pas perceptible au niveau de l'utilisateur pour les messageries
Le
processus de signature est donc finalement le suivant :
L'usage de la clé secrète est protégé par un mot de
passe mais elle gagne néanmoins à être conservée sur
une mémoire amovible (disquette ou mieux encore, carte à puce)
pour ne pas pouvoir être piratée par une intrusion sur votre
disque dur. Elle n'est pas liée à une machine ce qui permet une
utilisation "nomade"
Ï si le message n'est pas confidentiel, Albert transmet le texte en clair
avec son hachis crypté par sa clé secrète
Ï si le message est confidentiel, Albert transmet la clé de
cryptage dite "clé de session" cryptée elle-même pour sa
transmission par la clé publique de Bertrand (afin que seul lui puisse
la lire)
Certains pensent que la véritable solution ergonomique repose sur le
téléphone mobile, sa carte SIM et les messages SMS
Heureusement tous ces processus sont transparents pour l'utilisateur et, une
fois le paramétrage réalisé en un clic sur l'icône
idoine (en général un cadenas), puis sur une "case à
cocher", permettent de signer et éventuellement de crypter le message
....... et en sens inverse décryptage et vérifications sont faits
automatiquement
1.4.2.4.3.6 Une ergonomie encore non stabilisée pour les documents (contrats,...)
Il
n'existe encore que peu de méthodes commodes d'emploi pour signer un
document tel qu'un contrat
Signalons la solutions proposée par une PME française
Silcor
www.silcor.com consistant
à marier signature électronique et signature "visuelle" du
document par apposition d'un fac-similé de la signature manuelle
préalablement numérisée:
Psychologiquement cela permet de symboliser la signature et sur le plan
pratique de visualiser instantanément qu'un document a été
effectivement signé
Notons également qu'il faut se poser la question de savoir ce que l'on
signe effectivement (ce sur quoi on s'engage): n'oublions pas qu'un document
issu d'un traitement de texte comme word par exemple contient un nombre
considérable d'informations cachées sur le document (comme par
exemple l'historique des modifications).
Dans ces conditions il est plus prudent de limiter sa signature à ce que
l'on peut lire et donc de recourir à des formats qui représentent
seulement l'image du document (comme le formar ".pdf" par exemple)
1.4.2.4.4 Vers une valeur juridique aussi forte que le papier, aux niveaux mondial, européen et national
A
coté du travail technique et organisationnel une intense activité
a été déployée au niveau international pour
conférer à la signature électronique une valeur probante
juridique équivalente à la signature manuscrite
1996 au niveau mondial la Commission des Nations Unies pour le Droit Commercial
International (CNUDCI) a commencé à élaborer une loi de
référence : ce projet devrait être prochainement
définitivement adopté
1999 au niveau européen : c'est la directive du 12 décembre 1999
qui définit les règles à respecter par la signature
électronique pour qu'elle bénéficie d'une reconnaissance
juridique. Elle précise la notion de "signature électronique
avancée", plus exigeante en terme de "contrôle d'identité"
et de sécurité des processus de cryptage employés
http://europa.eu.int/comm/internal_market/en/media/sign
2000 au niveau national : c'est le 13 mars 2000 que la loi a modifié
notre Code Civil redéfinit la notion même de signature (
www.internet-juridique.net/cryptographie/preuve.html):
"la signature nécessaire à la perfection d'un acte
juridique identifie celui qui l'appose. Elle manifeste le consentement des
parties aux obligations qui découlent de cet acte"
Elle renvoie à deux Décrets qui formalisent les exigences d'un
procédé de signature électronique afin que celui-ci puisse
être considéré conforme à ce principe. Un premier
décret a été pris le 30 mars 2001, il précise en
particulier les notions de signature "avancée" et
"sécurisée" et de logiciel "certifié", de certificat
"qualifié", de prestataire "accrédité," tout en
s'efforçant de rester au niveau des principes pour ne pas figer la
technologie (ainsi pourront être ultérieurement
intégrés des paramètres biométriques (photo, iris,
fond de rétine, signature manuscrite dynamique, empreinte digitale,
ADN,...)
Ce décret renvoie lui-même à des arrêtés
précisant les modalités techniques et organisationnelles,
notamment la mise en place d'un comité de certification voir
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/pagsi2/signelect
Le décret 18 avril 2002, qui finalement s'est substitué aux
arrétés prévus, précise les règles
d'évaluation et de certification des dispositifs de création de
signatures pour la signature sécurisée, qui seule
bénéficie d'une présomption de fiabilité, en
faisant l'égal du "papier"
Ne doutons pas que ces textes seront complétés par une abondante
jurisprudence (homonymes, responsabilité civile et pénale des
prestataires, ...)
Avec la déclaration de revenus 2002 via internet, la signature
électronique a fait son entrée dans le grand public
www.internet.gouv.fr/francais/frame-actualite.html#irenligne
1.4.2.5 Les méthodes basées sur le cryptage sont elles sures?
Bien
entendu la clef secrète peut être en principe calculée
à partir de la clef publique par essai de toute les combinaisons
possibles. Il en va de même pour les clés symétriques
Les clés de 40 bits jusque récemment seule
autorisée en France (pour les algorithmes symétriques, ce qui
correspond approximativement à 512 bit pour les algorithmes
asymétriques comme RSA), ne résistaient que quelques secondes
à un ordinateur puissant. Mais il faut, avec les puissances de calcul
actuelles, un temps quasi infini pour des clefs à 128 bits
utilisées en Allemagne ou aux Etats-Unis et maintenant en France depuis
la décision du Premier Ministre le 19 janvier 1999 et le décret
du 17 mars 1999
Bruce Schneier (
counterpane.com/mime.html
) a développé un économiseur d'écran qui
vient à bout en quelques heures des clefs RC-2 de 40 bits
utilisées par Netscape ou Microsoft, en profitant tout simplement des
périodes d'inactivité des micro-ordinateurs d'un petit
réseau tel qu'on peut le trouver dans une entreprise de taille moyenne
(une centaine de machines).
Les clefs de 56 bits ont nécessité la mise au point par John
Gilmore, pour 250 M $ d'un ordinateur spécialisé "deep
crack" et seuls les USA, à notre connaissance, sont aujourd'hui
capables, dans des délais raisonnables, de casser de telles clefs: en
22h15 deep crack, associé à 100.000 ordinateur organisés
en réseau a réussi le 18 janvier 1999 à casser le code en
testant 250 milliards de clés par seconde
Une clef de 128 bits nécessite théoriquement 40 milliards de
milliards de fois plus d'essai qu'une de 40bits : " en mobilisant
dans un gigantesque réseau tous les ordinateurs de la planète il
faudrait plusieurs siècles pour la casser " (Jean-Noël
Tronc, alors au Cabinet du Premier Ministre). Même si les
capacités de calcul doublent chaque année et même si les
mathématiciens font progresser les algorithmes de calcul il semble que
pour quelque temps encore ce niveau de cryptage permet une bonne
sécurité
Même si le progrès technique va vite on peut penser que ce type de
clé apporte une vraie sécurité pour encore de nombreuses
années (à condition bien entendu de s'assurer que le logiciel
utilisé ne comporte pas de "trous" de sécurité, ce qui
serait probable pour une fourniture provenant d'un des pays participant au
système Echelon voir
page
310
Jusqu'à aujourd'hui, en France, pour des considérations de
sécurité extérieure et intérieure de l'Etat le
cryptage des données était réglementé de
façon très restrictive.
Enfin n'oublions pas que la protection des données ne doit pas concerner
que les flux (les messages) mais aussi les stocks (la mémoire de
l'entreprise). Se faire voler un micro ordinateur dont le disque dur non
crypté serait lisible pourrait se révéler catastrophique.
Même chose en cas d'intrusion sur le système informatique central:
l'expérience montre que le pirate vise les archives plus que les
échanges
Voir
www.aui.fr ,
www.crypto.com
1.4.2.6 Enjeux pour les entreprise et pour le pays de la réglementation de la cryptographie'
Depuis toujours la cryptographie, considérée comme une arme de guerre susceptible d'être utilisée par des gangster des mafias ou des terroristes, a fait l'objet dans notre pays jusqu'à une période très récente d'une réglementation très stricte dans ses principes
Cette situation était d'autant plus paradoxale que sous le noble dessein de protéger l'Etat, paradoxalement on créait une vulnérabilité systémique pour notre économie en interdisant à nos entreprises de se protéger et en inhibant le développement de produits de cryptage (qui ne pouvaient espérer trouver une rentabilité sur un marché aussi étroit, et ce d'autant plus que l'absence de consensus sur les règles ne pouvait que rendre dubitatif sur leur pérennité)
Il est
en outre difficile d'imaginer, dans la mesure où le commerce
électronique se développe, que ces règles ne soient pas
harmonisées au sein du grand marché unique européen,
et donc libéralisées.
La loi encore actuellement en vigueur, même si le récent
décret en a neutralisé les éléments les plus
pénalisants (longueur des clefs) devrait être modifiée
comme l'avait annoncé le précédent Premier Ministre, mais
le raidissement bien compréhensible des Etats après les
évènementsdu 11 septembre, qui ont mis en exergue l'utilisation
d'internet et des moyens de cryptage par les réseaux terroristes, ne
favorisent pas les nécessaires évolutions
D'autant plus que certains pensent que ces règlent ne gênent
guère que les entreprises honnêtes : ils doutent en effet que les
organisations maffieuses se soumettent aux formalités légales et
des logiciels comme Visual Encryption
www.fitin.com, S-Tool,
White-Noise, Storm ou Steghide incluent les messages cryptés au sein
d'anodines photos de famille permettant difficilement de détecter qu'un
morceau de ciel gris contient un message codé....
D'après plusieurs analystes cités par la presse anglosaxonne
cette technique, la Stéganographie,
a été utilisée par le réseau terroriste à
l'origine de l'attaque du 11 septembre sur Manhattan dans le réseau JOL
(Jihad On Line), notamment dans les "flous artistiques" des photos de sites
"pour adulte":
pour pouvoir décrypter un message encore faut-il détecter qu'il y
en a un:
www.bugbrother.com/security.tao.ca/stego.html pour voir une
démo :
www.neobytesolutions.com/invsecr/index.htm
Il n'y a aucune restriction chez la plupart de nos partenaires :
Aux Etats Unis le gouvernement fédéral a
été contraint par la cour suprême à autoriser les
logiciels de cryptage les plus puissants. , début 1999 un juge
Fédéral, Marilyn Hall Patel, déclarait
inconstitutionnelles les restrictions à l'exportation des logiciels de
cryptage dans un jugement qui pourrait faire date et une décision
analogue a été prise le 6 mai 1999 par un tribunal Californien.
Cependant l'année 2002 a vu un combat épique entre les tenant
d'une politique rigoureuse de contrôle des outils de cryptage au nom de
la lutte antiterroristes et les partisans d'une libéralisation au nom du
respect de la vie privée ou de la sécurité des
échanges commerciaux
Les Anglais qui étudiaient l'éventualité
d'instaurer une réglementation du cryptage ont annoncé en 2000
qu'ils en abandonnaient le projet.
Notons d'ailleurs que d'ores et déjà cette interdiction ne porte
que sur la version électronique : pour des raisons constitutionnelles
l'exportation de l'algorithme sous forme papier est libre, et un
norvégien l'a renumérisé avec un scanner pour le mettre
à la disposition de chacun de façon tout à fait
légale (plus simplement d'ailleurs, on peut se la procurer dans
n'importe quel pays du monde en respectant les règles
édictées par l'administration américaine, si on choisit un
provider filiale d'une compagnie ayant son siège aux USA...)
Comment imaginer par exemple des appels d'offre européens sur
Internet avec des réponses nécessairement cryptées
équivalent de l'enveloppe cachetée, auxquels des entreprises
françaises ne pourraient pas soumissionner légalement.
1.4.2.7 Des solutions pour sécuriser les transactions financières, problème des vol de numéros de carte de crédit
Si
personne ne rapporte le cas de vols, pendant leur transmission, de
numéros de cartes protégées par le cryptage standard
(SSL), on ne compte plus le nombre de magasins ou de banques
"dévalisées" de leurs précieux fichiers de cartes de
crédit, que les achats aient été fait dans un magasin, par
téléphone, par fax ou par Internet: le problème de
sécurité est beaucoup plus lié à la carte bancaire
qu'à Internet mais il n'en reste pas moins que ce sentiment
d'insécurité, même injustifié handicape le paiement
en ligne (d'autant plus que les responsables des cartes bancaires sont
souvent tentés d'imputer à Internet leurs propres insuffisances)
Un pirate a été jugé aux USA fin 1997 pour le vol de pas
moins de 100.000 numéros de cartes de crédit... mais, il
faut le souligner, ce vol avait eu lieu dans les fichiers du marchand et non
sur Internet,
En janvier 2000 c'est 25 000 numéros de cartes toutes les
coordonnées qui sont volées par un pirate Russe de 18 ans dans
une firme de vente de CD
le 8 septembre 2000 c'est la Banque Western Union qui se fait voler les
coordonnées de 15 700 cartes de crédit,
dans le conflit du Kosovo, selon les média, la CIA avait projeté
de s'attaquer aux banques dans lesquelles étaient entreposés les
avoirs du dirigeant Serbe et non à ses virements.
Comme le soulignent la plupart des spécialistes, il s'agit bien
davantage d'un problème psychologique que d'une
appréciation réaliste des risques (
Voir aussi
page
115), certaines personnes,
réticentes à utiliser leur carte de crédit sur Internet
n'hésitant pas à donner leur numéro de carte par fax ou
téléphone ce qui est infiniment plus risqué!
Ce problème est spécifiquement français et n'est sans
doute pas étranger aux actions de désinformation menées
pour défendre le minitel et bloquer l'arrivé de cet intru
d'outre-atlantique qu'était à l'époque Internet: il est
très facile de "casser" la confiance mais infiniment difficile de la
reconstruire et nous en payons encore aujourd'hui le prix, et sans doute pour
longtemps
Il est en effet aujourd'hui beaucoup plus dangereux de communiquer un
numéro de carte bancaire par fax, téléphone ou minitel que
par Internet, même avec un simple cryptage SET ou SSL (Secure Socket
Layer) à 40 bits, ...sans parler du risque d'indiscrétion lors de
paiements dans les magasins ou restaurants (Netsurf de février 99
signale en particulier le risque de vol de numéros de cartes dans les
hôtels des pays de l'Est qui est sans commune mesure avec un vol sur
Internet).
On ne peut néanmoins que constater les blocages que cette question
entraîne et il est impératif de mettre en place des moyens qui
permettent de ramener la confiance
1.4.2.7.1 La carte à puce et e-card (carte virtuelle dynamique ou CVD)
Aujourd'hui le protocole le plus utilisé pour payer en
transmettant le N° de sa carte de crédit est SSL (Secure
Socket Layer, créé par Netscape) il est installé en
standard dans la plupart des navigateurs
www.commentcamarche.net/crypto/ssl.php3
Les banques essayent en réponse au niveau international de faire
accepter, sans grand succès jusqu'à le protocole SET
www.setco.org (qui permet une
reconnaissance mutuelle de l'accréditation des acteurs du paiement) mais
dont le rapport sécurité/contraintes d'emploi/prix n'a pas
convaincu ni les marchands ni les consommateurs:
"SET is close to dead, today it creates no value for merchant
and no value for client" avons nous entendu de la bouche de Bill
Finkelstein de la Wells Fargo, analyse partagée par Nicole
Vanderbilt de Jupiter communication: "SET won't happen"
séminaire Aftel NY nov 98
En 97 a démarré en France un projet de système de
paiements sécurisés qui vise à renforcer encore la
sécurité en couplant au cryptage par logiciel, celui de la carte
à puce (Notons que dans ce domaine notre pays ne semble pas en retard
puisque d'après Marc Lassus, ex-PDG de Gemplus, la part de
l' industrie française dans l'industrie mondiale de la carte à
puce est de... 90 %.),
en 1997 étaient lancés les projets Cybercard et
e-comm conformes à la norme C-set. Ils regroupaient notamment le
Crédit Agricole, le Crédit Mutuel, les Banques Populaires, le
CIC, la Poste et les Caisses d'Épargne.
En 1998 tous les acteurs de l'univers de la carte bancaire ont
décidé de faire converger leurs efforts au sein de cyber-comm
www.cyber-comm.com
: cette technologie nécessitait toutefois d'une part que le
commerçant soit à la norme SET (qui semble avoir bien du mal
à s'imposer) et que le client dispose d'un lecteur de carte à
puce (d'une valeur de 400F environ)
Il aurait été impératif à la
viabilité de cette entreprise qu'elle soit étendue
à la zone euro, et qu'elle élargisse son
actionnariat en conséquence, ce qui était l'objet du consortium
Finread: comme nous l'avions laissé entendre dans les
éditions précédentes, faute de réunir ces
conditions, ce projet avait peu de chance d'aboutirt
Les cartes à puce sonores s'affranchissent des lecteurs en
émettant un signal sonore qui transmet le cryptogramme vers un serveur
géré par un tiers de confiance qui, comme pour Cyber-comm valide
la transaction
Avec la Carte Virtuelle Dynamique (CVD du GIE Carte Bleue ou e-carte
bleue), un établissement financier délivre un numéro
de carte valable pour une seule transaction et pour un seul montant: ce
procédé ne nécessite aucune mesure particulière du
côté du marchand et le vol éventuel du numéro ou son
utilisation par un commerçant indélicat est sans
conséquence puisque celui-ci n'est plus valide dès la transaction
effectuée. Ce procédé a été mis en oeuvre en
Irlande dès Aout 2000 et a démarré en France début
2002 (Société Générale, la Poste, Caisse
d'épargne, Crédit Lyonnais, )
www.journaldunet.com/itws/it_andre.shtml
Sur le plan international un consortium nommé e-card (Ibm,
Microsoft, AOL, Compaq, Visa, American Express, Cybercash, Mastercard,
utilisant ECML (Electronic Commerce Modeling Langage) projette de créer
une carte virtuelle, prenant la forme d'une simple icône
(que vous enverra à votre demande le site du fournisseur de e-card qu'il
suffira de mettre par glisser-déposer sur la facture
présentée par le commerçant pour l'acquitter (tous les
transferts d'information étant évidemment sécurisés)
La société SEP-Tech associée à la
société Altran Technologies lancé en 2002 une carte
prépayée destinée aux petits achats sur le Net.
Baptisée EasySmartCodes, la carte doit être vendue dans les
bureaux de tabac et de poste. Elle utilisera des codes de paiement à
usage unique, ce qui devrait limiter les risques de fraude
Les lecteurs de carte à puce pourraient être
intégrés en standard dans tous les terminaux susceptibles
d'être utilisés pour le commerce électronique
(claviers, télécommandes de web-TV,
webphones, souris, téléphones
portables,...) pour moins de 100F: ceci implique à
l'évidence un minimum de normalisation internationale
Cela étant
Un panorama des moyens de paiement:
www.declic.net/francais/savoir/dossier/paiement.htm
2. Mais le plus crédible des concurrents de la carte à puce nous
paraît être aujourd'hui l'utilisation directe du
téléphone portable ou autre PDA communicant, (qui intègre
une "puce", voire 2) comme Terminal de paiement électronique voir page
voir page
253. Evidemment cette évolution
technologique inquiète les Banques car on peut tout à fait
imaginer que dans ce cas l'opérateur, qui regroupera l'ensemble des
facturations, au moins pour les petits montants, sur un relevé mensuel
et prenne un rôle qui empiète sur le leur (et l'on commence
à voir un certain nombre d'alliances entre Banques et opérateurs
télécom)
1.4.2.7.2 Le porte-monnaie électronique (PME)
L'objectif poursuivi est de permettre à partir d'une carte
"pré-chargée" de régler de petites dépenses (qui ne
justifient pas la lourde procédure de la carte de crédit) et vise
plutôt à se substituer à l'argent liquide.
3 expériences concurrentes ont été lancées en
France
Monéo avec 11 établissements de crédit (
Société Financière du Porte-Monnaie
Électronique Interbancaire): ce porte-monnaie fonctionne comme une
carte téléphonique mais il permet d'effectuer toute sorte
d'achats. Il est en cours d'expérimentation à Tours avec 1500
commerçants et 500 automates (bus, parking,
distributeurs,...),Mondex (crédit mutuel) permet le paiement en
euros à Strasbourg et Modéus (la poste, ,Sncf, Ratp,
caisses d'épargne, banques populaires, société
générale) est en phase de tes à Noisy-le-Grand puis
à la gare Montparnasse
En mars 2000 Monéo et Modéus ont franchi une
première étape vers la normalisation en fusionnant et
Monéo reste aujourd'hui le seul compétiteur en France mais il se
heurte, en raison de son coût à une vive opposition tant des
petits commerçants (peu sensibles aux économies de gestion) que
des clients
La généralisation de ce moyen de paiement nécessitera une
normalisation de toutes ces initiatives au niveau international:
Elles sont au nombre de 22 rien qu'en Europe !!! (Danmont, le
pionnier au Danemark, Geldkarte (le leader avec 40 millions de cartes,
mais à vrai dire peu utilisé) en Allemagne, Proton en
Belgique, suisse et suède, Multibanco au Portugal, Chipnip
et Chipper aux Pays Bas, Quick en Autriche, PME-Visa en
Espagne, Minipay en Italie,...)
La viabilité économique de ce type de solution
nécessitera sans doute également de réussir à
mettre en place des cartes multifonctions: PME, billettique, carte de
crédit, de débit, gestion des clés et des
certificats,...(sans même aller jusquà la solution en vigueur en
Malaisie ou figure sur le même carte passeport, documents
d'identité, permis de conduire, dossier médical, ....)
1.4.2.7.3 Le paiement entre particuliers par e-mail, Web, téléphone, SMS, infrarouge, ...
Le
téléphone portable, dont personne ne prévoyait un
tel développement au moment où tous ces projets ont
été lancés pourrait mettre tout le monde d'accord en
assurant toutes ces fonctions avec sa propre puce
voir page
253
Les mini-messages SMS permettent également non seulement
d'effectuer des consultations et des réservations mais aussi des
paiements (achat de billets par exemple) : pour rentrer dans le stade
d'Helsinki par exemple il suffit alors pour passer le contrôle
d'accès d'utiliser l'emetteur infrarouge du téléphone
portable
Les ventes aux enchères qui nécessitent un paiement de
particulier à particulier a entraîné de multiples
initiatives avec des systèmes comme Paypal, service de
micropaiement par e-mail a déjà 10 millions d'utilisateurs
outre-atlantique
http://news.zdnet.fr/story/0,,t119-s2094473,00.html. Il qui permet
également de virer de l'argent entre 2 pagers en utilisant, un
échange par le port infrarouge ou en effectuant le virement en se
connectant sur le site
Avec paypal,
www.paypal.com il est
possible de s'échanger de l'argent de la même façon entre
téléphones qu'aujourd'hui des cartes de visite entre palm-pilot
(par infrarouge ou demain par radio selon la norme bluetooth : "on se beame de
l'argent"). lancé par une start-up (Confinity) début 2000,
rachetée en mars 2000 par une banque online X.com
www.x.com
A l'été 2001 c'est 1,5 Millions de commerces qui ont choisi
Paypal pour leurs transactions en ligne (pour 3,5 Milliards de $ de
transactions)et 70% des acheteurs d'eBay utilisent paypal (les echos
juillet 2001). Un partenariat a été signé avec le
crédit agricole
Paypal vient de réussir une importante levée de fonds en 2002
alors que son concurrent néerlandais MinutePay qui travaillait en
partenariat avec Banque Directe (BNP-Paribas, racheté en 2002 par
AXA) a du abandonner faute d''un nombre suffisant de clients (40.000 comptes en
France alors qu'un million auraient été nécessaires pour
équilibrer le service)
http://www.vnunet.fr/actu/article.htm?numero=9377
Par ailleurs, sur le même principe mais avec moins de
fonctionnalités Wells Fargo a lancé Billpoint
www.billpoint.com, Bank
One, eMoneyMail
www.emoneymail.com,
Amazon.com Accept.com,
www.accept.com, Ecommony,avec
pay2card, eCount, Ipin,... : voir l'étude de la
revue de l'Atelier
www.atelier.fr juillet 2000
1.4.2.8 Risques d'intrusion dans les systèmes informatiques :
Les
programmes téléchargés, les documents en Word, les plug-in
et les applets, les pièces jointes des mails peuvent véhiculer
virus, "vers", bombes logiques, chevaux de Troie ou
tout simplement des erreurs de programmes, volontaires ou non (bogues)
susceptibles de créer de graves dommages ou de permettre à des
tiers de pénétrer dans votre ordinateur (voir par exemple et
symantec
http://www.symantec.com ).
Certain chevaux de Troie sont particulièrement sophistiquée: l'un
d'entre eux transforme votre PC en magnétophone, et, lors de la
connection suivante envoie le contenu des conversations à l'adresse
programmée
www.zdnet.fr/cgi-bin/a_actu.pl?ID=18893&nl=zdnews , d'autres
permettent d'accéder à votre ordinateur à livre ouvert,
mots de passe et clés de cryptage compris. Les ordinateurs utilisant
windows sont particulièrement vulnérables
Des logiciels (antivirus
www.hitchhikers.net/av.shtml , pare-feu
www.interhack.net/pubs/fwfaq (firewall) ou
renifleurs (sniffers
www.faqs.org/faqs/computer-security/sniffers ) apportent des
éléments de réponse qui semblent satisfaisants dans la
pratique, même si la protection n'est jamais totale, à condition
qu'ils soient convenablement paramétrés fréquemment mis
à jour et correctement administrés pour pouvoir détecter
rapidement les éventuelles anomalies
Voir aussi
http://www.greatcircle.com/firewalls-book/
http://reptile.rug.ac.be/~coder/sniffit/sniffit.html
Dans les entreprises visitées nous avons pu constater l'importance
attachée, à juste titre, à cette question.
Néanmoins n'oublions pas que la principale faiblesse de tous les
systèmes de sécurité ce sont les hommes
Dans le même registre nuisants mais en principe non dangereux les
Hoax.
· Par la naïveté: le système du FBI a
été piraté par un escroc qui a obtenu tous les
renseignements voulus sur le système, par téléphone en se
faisant passer pour un technicien de maintenance: c'est ce que l'on appelle
"l'ingénierie sociale).
les HOAX (Canulars) qui sont de fausses alertes (alerte au virus,
alerte sanitaire, appel à la solidarité,..) n'ont comme seule
nuisance que l'encombrement des boites aux lettre à cause de leur
propagation par des internautes naïfs. Le site hoaxbuster
http://www.hoaxbuster.com
vous permet, avant de propager quoi que ce soit de voir de quoi il retourne
a noter en 2001 l'apparition du "virus belge" qui n'était jusque
là qu'un canular inoffensif:
"1-diffusez ce message à tous vos amis, 2-effacez votre disque dur"
Incroyable mais vrai ce virus a créé de gros dégats
sous la forme
"attention vous avez peut-être été infecté par le
virus Sulfnbk.exe. Pour le savoir examinez votre base de registre: si
vous détectez la chaine de caractère Sulfnbk.exe, c'est que vous
êtes contaminés: il est alors vraissemblable que tous les amis qui
sont dans votre carnet d'adresse l'ont été également,
prévenez-les de toute urgence et effacez le fichier Sulfnbk.exe" inutile
de dire que Sulfnbk.exe est un programme nécessaire pour le
démarrage de votre ordinateur et que c'est vous-même qui le mettez
hors service et qui conseillez à vos amis de faire de même... et
il s'est trouvé moult naïfs encore en 2002!
Il serait dangereux de trop rammener les questions de sécurité
à des questions techniques: certes, celles-ci ont leur importance mais
beaucoup moins que l'organisation, la formation ainsi que la confiance et la
solidarité des équipes
1.4.2.9 C'est un Far-West aussi en matière de droit et de police
Les
risques de piratage, virus, problèmes des cookies, faux sites, fausses
adresses, fausses nouvelles, inondation de mails publicitaires (SPAM),.
) sont effectivement bien réels : certes les règles du
droit s'appliquent pleinement sur l'Internet, mais encore faut-il une police
capable de l'appliquer ...et ceci au niveau international: ceci pose de
redoutables problèmes aux Etats
voir page
302
Il ne faut cependant pas sous-estimer la force de la Netiquette qui
impose des règles de bonne conduite dans le monde des internautes :
certes il y a des "outlaws", mais la pression de la communauté est
forte (un célèbre cabinet d'avocats new-yorkais en a fait
douloureusement l'expérience : 30 000 plaintes ont paralysé leur
fournisseur d'accès et leurs droits d'utilisateur ont été
révoqués par celui-ci, c'est ce qu'on appelle le
"flame".)
Par ailleurs, dans le domaine commercial, se mettent en place des
Cybertribunaux qui devraient fonctionner sur le principe de l'arbitrage :
Bien entendu ce mode de règlement des conflits implique qu'il y ait
accord des parties à la signature des contrats avec définition du
droit applicable (ce qui aujourd'hui est interdit en France pour les acheteurs
particuliers).
· "Cybertribunal"
www.cybertribunal.org
où, une fois encore, c'est le Québec qui a été le
premier à relever le gant, pour offrir un système de
règlement des conflits prenant en compte les codes civils des pays
latins.(centre de recherche de droit public de l'université de
Montréal), animé notamment par le professeur Pierre Trudel voir
www.juriscom.net/espace2/guide.htm
1.4.3 Quoi de plus que les RÉSEAUX d'échange de données professionnels existants ?
Jusqu'à une date récente, la plupart des applications
professionnelles impliquant des transmissions de données entre sites
distants utilisent des réseaux de télécommunications
spécialisés : TRANSPAC, liaisons spécialisées
point à point, réseaux à usage privatif constitués
à partir de liaisons spécialisées et d'équipements
de réseau (multiplexeurs, etc.), voire réseau
téléphonique commuté public avec équipements
d'accès incluant des modems.
C'est le cas des applications de type accès à des bases de
données professionnelles, d'échanges de données
administratives: EDI Echange de Données
Informatisées (commandes, factures,...) d'Echange de
Données Techniques EDT (plans, fichiers de
description de pièces issues de la CAO), transferts de fichiers, etc.,
et ceci dans de nombreux domaines d'application : banques,
administrations, grandes entreprises de production, commerce, transports, etc.
Par rapport à ces réseaux de données, l'utilisation
d'Internet présente un certain nombre d'avantages et
d'inconvénients.
1.4.3.1 Moins onéreux et plus évolutif :
Solution
beaucoup moins chère notamment pour les échanges de
données techniques, administratives ou financières
informatisées, parce que basée sur l'accès au
"Réseau" pour le coût d'une communication locale (les
marges prises par les intermédiaires "à valeur
ajoutée"(SVA) de type Allegro, Atlas, Geis, Cegedim, Edilectre,.., bien
qu'en forte baisse, sont souvent considérées comme
abusives.)
Le DoD (Department of Defense des USA ) estimait
déjà en 1997 que le coût d'expédition de 4 Megabit
d'information technique passait de 816$ pour un SVA à 20$ pour EDI sur
TCP/IP (l'évolution qui se dessine des traducteurs EDI vers XML-EDI
devrait encore accroître cet atout
voir page
184) :
c'est la solution retenue par la Société Roll Gom
fabricant de roulettes pour poubelles près d'Arras
www.mpr.fr pour sa liaison avec sa filiale
aux USA.
Possibilité d'accéder d'entrée de jeu à de
très nombreux interlocuteurs, sans avoir à se préoccuper
de la constitution d'un "réseau" de correspondants, à la simple
condition que ces interlocuteurs aient accès à Internet.
1.4.3.2 Mais jusqu'alors une moindre garantie de sécurité et de débit: nécessité de passer de IPV4 à IPV6
Les
réseaux de données professionnels et en particulier les
intermédiaires "à valeur ajoutée" apportent une plus
grande sécurité et une garantie de qualité professionnelle
pour l'acheminement des communications et des échanges
Mais l'évolution de la norme IP (Internet Protocol) de la version 4
à la version 6 (IPv6
www.ipv6.org), qui a
démarré en 2002 (Le japon a déjà entammé ce
basculement vers IPV6 et devrait l'avoir achevé en 2003 (en ce qui
concerne les routeurs, quand ils sont relativement récents, il suffit
d'en changer le logiciel)), devrait répondre à l'essentiel de ces
besoins:
Le système d'adressage d'IPv6 permettra en outre de répondre
à l'explosion du nombre d'adresses en permettant d'en
créer "une par prise de courant" (en fait 1000 au mètre
carré )voir
www.6bone.net
http://phoebe.urec.fr/G6/
et
www.ietf.org), alors que IPV4
était limité à 4 milliards, dont une large partie
neutralisée par la politique d'attribution initiale.
De même l'émergence de réseaux internet "classe
affaire" devrait répondre à cette préoccupation
essentielle pour certaines applications (
voir page
188)
Il n' existait jusqu'à récemment sur Internet que peu de
logiciels permettant les échanges professionnels correspondant aux
différents types d'application, banques, commerce, EDI, etc. (les
échanges se faisaient le plus souvent comme pièces
attachées d'un e-mail), mais là encore la situation évolue
très vite notamment pour l'EDI.
1.4.4 Les TECHNOLOGIES Internet : quoi de plus que les systèmes propriétaires ?
1.4.4.1 Des avantages majeurs: des logiciels plus abondants d'une qualité supérieure et moins cher
Les
nouveaux protocoles et logiciels sont basés sur des standards
ouverts, ils sont donc compatibles entre eux quel que soit leur
éditeur et sont d'une grande simplicité d'emploi
L'immense marché ainsi créé a entraîné une
extrême abondance de logiciels de très grande
qualité et d'une fiabilité éprouvée puisque les
principaux d'entre eux ont été testés par une
communauté de dizaines de millions d'utilisateurs sur le plus grand et
le plus complexe des réseaux existant
Les changements d'ordre de grandeur du nombre de clients, ont permis un
effondrement des prix et dans de nombreux cas les logiciels de base, de
qualité professionnelle, peuvent même être obtenus
gratuitement.
1.4.4.2 Le paradoxe des Logiciels Libres
1.4.4.2.1 Un logiciel dont le code source est disponible la license GNU/GNL
Depuis
le milieu des années 90 se sont développés des logiciels
de base (systèmes d'exploitation, serveurs, navigateurs, traitements de
texte) mais aussi des logiciels d'application (codes de calcul,...), sur une
logique analogue à celle des normes: élaboration
coopérative, documentation (codes source) publics et souvent, mais pas
toujours, gratuité totale.
Ils s'appuient sur un texte juridique original, la licence d'exploitation
GNU GPL (General Public Licence), le projet GNU
www.gnu.org ayant lui-même
été lancé dans les années 80 par Richard Stallman,
fondateur de la "Free Software Fondation" (GNU est un sigle
récursif : GNU is Not Unix).
Par opposition au copyright (le "droit d'auteur") ce texte créé
le concept du "copyleft" (le "gauche d'auteur"): l'auteur conserve ses droits
moraux mais l'utilisation du logiciel est libre
Contrairement à ce que certains pourraient croire le
développement des logiciels libres ne relève pas de la
philanthropie, que personne n'attendrait de firmes comme IBM,
Compaq, Dell, HP, AOL, Nokia ou SUN, mais
bien au contraire d'une profonde logique économique, un peu sur le
même principe que les standards, car ils fournissent les bases d'un
marché de développement d'applications et de services
concurrentiels et donc très actif et qui bénéficie aux
développeur et non à l'éditeur propriétaire de la
plate-forme de développement.
De plus le mode même d'élaboration conduit à des logiciels
beaucoup plus fiables infiniment moins gourmands en ressources
informatiques, totalement conformes aux normes
d'interopérabilité et adaptables aux besoins (pour les
grandes entreprises la gratuité n'intervient guère pour la
décision de choix dans les critères critiques) Par ailleurs ils
offrent une robustesse et une sécurité beaucoup plus grande grace
au caractère public des sources qui permet d'en détecter et d'en
corriger les défauts et dissuade l'éditeur d'installer des
"backdoors" permettant de pénétrer sans autorisation chez les
clients
Le choix de la licence Gnu/Gnl peut également être interessante
pour des logiciels comme des codes de calcul : EDF a choisi ainsi
cette option pour Code_Aster
www.code-aster.org,
outil de simulation numérique en mécanique des structures, car
"la valeur d'un outil dépend du nombre et de la qualité des
utilisateurs contributeurs" Jean-Raymond Levesque IE-Club oct 2001
C'est pourquoi maintenant, très souvent ces développements se
font dans le cadre de consortium pour mutualiser les coûts
1.4.4.2.2 Principaux handicaps : psychologiques
· Du côté des directeurs informatique: tout système
informatique complexe est susceptible de connaître des problèmes.
Jamais on ne lui fera de reproche s'il s'agit d'un logiciel onéreux,
standard du marché (mais il se développe des
sociétés de service qui assurent installation, formation et
maintenance comme Red Hat, VA Linux, Mandrake, ...)
1.4.4.2.3 Son premier avantage : le cout
Logiciel
libre ne veut pas obligatoirement dire gratuit, néanmoins ils permettent
des économies substantielles: Amazon en choisissant Linux a
économisé 20% de ses dépenses informatiques (soit 17M$ sur
le dernier trimestre 2001, lui permettant ses premiers
bénéfices qui se sont élevé à 5M$ sur ce
trimestre!)
Nokia équipera sa future console de jeu avec Linux. Le
"Media Terminal", destiné à concurrencer la "X-Box" de Microsoft,
par ce choix, Nokia apporte un démenti cinglant à Microsoft, pour
qui le "libre" n'a pas d'avenir
DataInternational, un cabinet specialise dans l'etude de ce marche,
souligne qu'en 2000, 20% des grandes entreprises utilisaient Linux pour leurs
propres bases de donnees, alors que 10% s'en servaient pour gerer leurs
ressources humaines et leurs relations avec les clients. Ces chiffres
representent un doublement par rapport a l'annee precedente WSJ 09/04/01
Echo, le moteur de recherche choisi par France Télécom
pour sa page d'accueil, son site portail
www.voila.fr a opté
pour Linux, installé sur de classiques PC: "Echo tourne sur un
ensemble de matériel qui nécessite environ 1 MF, quand Altavista
réclame 50 MF pour ses serveurs Unix" Michel Bisac, un des 2
patrons de l'entreprise
"en utilisant Linux, nos clients vont pouvoir bénéficier de la
robustesse de notre matérielS/390 qui ne connaît que 10 minutes
d'arrêt par an" déclarait aux Echos, Daniel Bakouch,
Directeur grands systèmes d'IBM
"nous allons pousser pour que Linux devienne le standard pour le
développement d'applications" Irrwing Wladawsky-Berger
vice-président stratégie et technologie d'IBM
La decision d'IBM d'investir 1,3 milliard de dollars pour soutenir Linux
apparait comme un tournant decisif dans l'histoire de ce systeme
d'exploitation qui penetre progressivement le marche de l'informatique
d'entreprise.. WSJ 09/04/01 et le fait que des entreprises comme Nestlé
Shell, Telia ou Gemplus l'aient adopté montre la
crédibilité de ces solutions
A budget donné les entreprises peuvent consacrer davantage de moyens
au conseil, à l'assistance technique et à la
formation qui sont des investissements essentiels au succès,
parfois trop négligés
Sur le plan de l'économie nationale ceci permet, à
dépenses constantes de localiser davantage de valeur ajoutée et
d'emploi dans notre pays: des entreprises comme Suse et Red Hat,
Caldera qui se sont spécialisées dans les services autour
des logiciels libre (élaboration de packages les "distributions", hot
line,...) sont très profitables
A noter qu'au plus fort de la spéculation boursière (mars
2000), VA Linux
www.valinux.com a atteint 9
Milliards pour redescendre à 140 M$ mi 2001et Red Hat
www.redhat.com
19 Milliards!
En Allemagne le leader est Suze
www.suse.de
De même en France se sont crées de nombreuses
sociétés capables de concevoir d'implanter des solutions Linux
dans les entreprises : Alcove
www.alcove.fr,
mandrake-soft
www.linux-mandrake.com ,
IdealX
www.idealx.com ...
Enfin ces logiciels qui n'ont pas vocation à pousser à la
consommation, sont en général beaucoup moins volumineux
pour les mêmes fonctionnalités (Roberto di Cosmo
www.dmi.ens.fr/~dicosmo
parle à propos de Microsoft d' "obésitiels") et
ne sont pas atteints d'obsolescence programmée.
1.4.4.2.4 Second atout : ne pas dépendre d'un gros éditeur
Autre
avantage pour les développeurs d'application : ils ne se retrouvent
plus à la merci d'un gros éditeur qui, détenant le
code source est dans un rapport de force léonin avec eux
Du coté des clients la faillite (fréquente) du développeur
d'une application n'entraine plus la nécessité de recommencer
à zéro si celle-ci a été réalisée en
logiciel libre: cela permet de s'adresser à des PME, moins chères
et plus réactives, alors que pour un logiciel propriétaire la
prudence conduisait à se limiter aux très gros fournisseurs
"now we have to stay on the shouders of Microsoft. not on his feet" Barry
J Folson Placeware
www.placeware.com
séminaire Aftel NY nov98. A l'inverse "les éditeurs peuvent avec
leurs logiciels développés pour Linux, gagner le marché
pour eux-mêmes et pas pour Microsoft" (Barry Ariko AOL).
C'est la raison pour laquelle 28 multinationales (dont Nortel,
Daimler Chrysler, Corel et Ericsson ) se sont
regroupées pour faire pression sur les gouvernements européens et
canadiens afin de promouvoir l'utilisation de logiciels libres et 4
ténors (IBM, HP, NEC et Intel notamment) ont
décidé à l'été 2000 de financer un
laboratoire indépendant pour développer des versions de Linux
adaptées aux ordinateurs multiprocesseurs de très grande puissance
Parmi les logiciels libre, citons
Selon IDC, depuis trois ans, le nombre de serveurs Linux en entreprise a
augmente de 212% dans le monde. Sur le marche europeen des serveurs web, ce
systeme d'exploitation prend la 2ème place avec 26% de parts de marche,
juste derriere Unix (32 %) et devant Windows NT (23,4 %).(oct 2001)
10 ans après sa naissance, Linux accélère sa montée
en puissance dans les entreprises: d'après IDC, le nombre d'applications
d'entreprise sous Linux a progressé de 30% entre janvier et aout 2001
http://solutions.journaldunet.com/0108/010817_server.shtml
Des PC préinstallés Linux sont attendus très prochainement
Cumetrix
www.suredeal.com a annoncé une machine
de puissance tout à fait convenable à 299$ et Logical
Effect
www.logicaleffect.com
en propose une au Japon, depuis l'été 2001, pour 300$
Voir
www.aful.org et
www.europe.inside.com
.
· Java
java.sun.com langage de
programmation de SUN
· Star Office (suite bureautique, 30% du marché
allemand)
www.stardivision.com ,
qui vient d'être racheté par le poids lourd Sun
Microsystem, ainsi que Corel Word Perfect 8
· GIMP logiciel de traitement d'image (
www.gimp.org
· ou la dernière version du Navigateur de Netscape
(Mozilla) en cours de mise au point
· Red Hat,
www.fr.redhat.com
développe un OS libre destiné aux mobiles de
nouvelle génération
www.zdnet.fr/cgi-bin/a_actu.pl?ID=2092452 et Sharp et
Intel font de même pour les nouveaux terminaux qu'ils
développent
1.4.4.2.5 Dernier atout, mais il est majeur : la sécurité
Un
avantage, extrêmement important, de ces logiciels est la
possibilité d'accéder au code source, de pouvoir le
modifier et d'être en mesure de vérifier qu'il ne comporte ni
"bogues" (erreurs de programmation) ni porte d'entrée indiscrète
(backdoors) permettant d'accéder au contenu de votre ordinateur
De nombreux produits à codes non publics se sont fait prendre la main
dans le sac comme Dansie
www.dansie.net (Netsurf):
l'entrée d'un mot clef dans un formulaire de commande permettait de
prendre à distance le contrôle de la machine, de plus ce mot de
passe était mal dissimulé, ce qui fait que n'importe qui pouvait
prendre le contrôle des machines utilisant ce produit...
Ces "backdoors" qui ont été mises en évidence,
à un rythme quasi mensuel, dans des produits leader du marché
comme le mouchard de Windows 98 qui a récemment défrayé la
chronique.
Parmi les innombrables exemples rappelons les dernier découverts
le 8 juin 1999 le spécialiste de la sécurité
eEye
www.eeye.com trouvait un bogue
qui mettait gravement en péril les serveurs IIS v4 et, face l'absence de
réaction devant ce trou gravissime qui permet à n'importe qui de
prendre le contrôle du serveur par Telnet, il publie sur son site le
programme IIShack qui exploite le bogue sans laisser aucune trace: c'est alors
seulement que Microsoft réagit...en commençant par
protester! (Netsurf août 1999)
Plus grave en Août 99 le serveur de messagerie Hotmail
montre la faiblesse de sa conception en permettant à n'importe qui,
suite à l'intervention d'un pirate suédois assisté de
quelques collègues américains, de consulter la messagerie (et les
archives) de tout internaute abonné ou d'expédier un message
depuis son adresse: "journée portes ouvertes" comme le titrat
malicieusement le journal Les Echos
Selon Netsurf (février 2000) le célèbre assistant
d'installation de Windows98 envoie à l'éditeur vos
données personnelles ainsi qu'une liste du contenu de votre disque dur
Outlook express, du même éditeur ne cesse de montrer des
failles de sécurité : le simple fait de lire un mail peut avec ce
logiciel permettre à un virus comme bubble Boy de contaminer
votre ordinateur, ou par l'intermédiaire du chargement d'une image
invisible à l'oeil nu d'initialiser un cookie qui permettra
de vous identifier par votre adresse lors de vos prochaines connections
en Septembre 1999 Andrew Fernandez directeur scientifique de Cryptonym's
mettait en évidence une clef secrète qui serait susceptible de
donner à la NSA accès (National Security Agency) aux clefs
secrètes utilisées par l'internaute
Nov 99 un nouveau type de virus apparaît: Bubbleboy: il
s'active à la seule lecture des messages mais uniquement avec les
logiciels microsoft (Internet Explorer, Outlook Express)
En Avril 2000 après la découverte par une
société de commerce électronique (Clint Logic) d'un
curieux "oeuf de Pâques" (un bout de code fonctionnellement
inutile où les programmeurs font des "figures de style"), Microsoft est
obligé de reconnaitre que ses ingénieurs "absolutely against our
policy" se sont en fait réservé la possibilité à
travers une "entrée de service" leur permettant
d'accéder illicitement aux serveurs de ses clients (sans doute
pour accroitre la qualité de la maintenance préventive?).
microsoft avait ainsi accès à toutes les données
commerciales confidentielles. Le mot de passe pour ouvrir cette porte
était "les ingénieurs de Netscape sont des couillons (weenies)"
en septembre 2000 nouvelle alerte La Privacy Foundation
révèle en effet qu'un bogue présent dans la suite
bureautique de Microsoft permet à des particuliers ou des entreprises
de glisser des "web-bugs" dans les fichiers Word, Excel ou PowerPoint,
téléchargés sur Internet. Ces petits points d'ancrage
d'un pixel carré, véritables mouchards du Web, permettent de
suivre le document en question et éventuellement de récolter des
informations confidentielles.
en 2000 les Virus IloveYou, Joke et Melissa avec leurs
milliards de dollars de dégats et RESUME qui permet de voler les
codes secrets des ordinateurs infectés ont mis une nouvelle fois en
évidence ausi bien les trous de sécurité de Outlook
express que les faiblesses de Windows notoirement connus et pour autant non
réparés
fin 2000 le site de l'entreprise montre lui-même ses faiblesses
structurelles en étant profondément pénétré
par des Hackers qui ont pu accéder aux codes source les plus secrets de
la compagnie
Mai 2001 Eeye Digital Security démontre que le logiciel IIS,
générant les pages web de près de 6 millions de sites dans
le monde présente une faille de sécurité qui
apparaît quel que soit le système d'exploitation Microsoft
utilisé : Windows NT, 2000 et même la bêta d'XP: un pirate
pouvait prendre " le contrôle complet du serveur et effectuer n'importe
quelle action sur lui "
Mai 2001 Windows Media Player était un mouchard en puissance
L'éditeur admet trois nouvelles failles de sécurité dans
son lecteur multimédia. L'une d'elles, discrètement
avouée, aurait permis à un tiers d'identifier l'usager à
son insu.
www.zdnet.fr/cgi-bin/a_actu.pl?ID=2087841&nl=zdnews
Mai 2001 Kaspersky Labs,
www.kaspersky.com
repère une faille de Word qui laisse la porte ouverte à un cheval
de Troie, "Goga" capable de se cacher dans un fichier au format RTF, ( lisible
à la fois par les utilisateurs de Mac et de PC). Attaché à
un e-mail, ce fichier ".rtf", une fois ouvert, établit un lien
hypertexte vers un programme (une macroinstruction, raccourci de commande
très commun chez Word) situé sur un site web en Russie qui pourra
ensuite effectuer à l'insu de l'utilisateur une série de
commandes malveillantes: récupération des log-in et mot de passe
présents sur la machine victime, pour aller les stocker ensuite sur un
autre site "complice" par exemple.Ce cheval de Troie parvient à berner
le système d'exploitation, qui exécute la macro sans s'apercevoir
de son caractère dangereux car celle-ci stockée sur un autre
ordinateur, "cette nouvelle technique permet de contourner complètement
le système de sécurité".
www.zdnet.fr/cgi-bin/a_actu.pl?ID=2089179
Juin 2001 Eeye Digital Security
www.zdnet.fr/cgi-bin/a_actu.pl?ID=2089467&nl=zdnews met en
évidence une faille analogue (buffer overflow) sur le même
logiciel IIS qu'en Mai, affectant tous les systèmes d'exploitation de
Microsoft : Un ver informatique "Code Rouge" se sert de ses victime pour aller
scanner, au hasard, une liste de 100 adresses IP à larecherche d'autres
machines IIS vulnérables. Selon le comptage effectué par la CAIDA
(Cooperative Association for Internet Data Analysis), un centre universitaire
américain, ce sont au total 359 014 serveurs IIS qui ont
été infiltrés le 19 juillet en moins de 14 heures de
prolifération
Juillet 2001 Les mots de passe de Messenger et Hotmail s'avèrent
piratables. Facilement et à bon marché, comme viennent de le
démontrer deux experts en sécurité " Concrètement,
il est possible de deviner un mot de passe de moins de 8 caractères
utilisé pour MSN Messenger en quelques heures avec un logiciel de
décodage téléchargeable sur le net et avec un accès
à la ligne de connexion ", explique Gregory Duchemin, consultant en
sécurité chez Neurocom Canada (filiale de Neurocom France), et
Simeon Pilgrim (Allied Telesyn International).
www.zdnet.fr/cgi-bin/a_actu.pl?ID=2091247&nl=zdnews
fin juillet 2001, les Experts du Kurchatov Institute de
Moscou détectent un bug dans le logiciel de base de donnée
SQL de Microsoft. Celui-ci met en péril le système de
gestion de l'arsenal nucléaire Américain et Russe: des
milliers de têtes nucléaires auraient ainsi pu s'évanouir
virtuellement en cas d'utilisation prolongée des logiciels de Microsoft.
(voir Center for Defense Information www.cdi.org/nuclear/nukesoftware.html et
www.newsfactor.com/perl/story/12219.html)
Aout 2001 L'assureur américain Wurzler informe ses clients
qui utilisent le logiciel Microsoft IIS qu'ils paieraient 15% plus cher que les
autres. Il estime que IIS,principale cible du virus Code Red, multiplie
les risques de piratage. Par ailleurs, l'assureur affirme que les utilisateurs
de logiciels libres sont mieux préparés aux questionsde
sécurité.
www.zdnet.com/intweek/stories/news/0,4164,2805906,00.html
Septembre 2001 un patch publié par l'éditeur
afin de protéger les serveurs équipés de Windows 2000 ou
Windows NT contre une faille de sécurité de type DDOS
présentait lui même un bug provocant une panne!
Octobre 2001, actant qu'elle n'arriverait jamais à combler les
failles de sécurité de ses logiciels, Microsoft, afin de luter
contre les virus et les pirates préconise... d'interdire toute
information sur les trous de sécurité! "Il est temps de
mettre fin à l'anarchie de l'information"
www.microsoft.com/technet/treeview/default.asp?url=/technet/columns/security/noa
rch.asp
Durant tout 2002 L'entreprise a décidé de faire de la
sécurité sa priorité en 2002: il était temps (mais
Graig Mundie, VP et directeur technologique déclarait en octobre 2002
que jusqu'à présent le "marché" ne le demandait pas...:
les Echos.net, 14/10/02)
les mises en évidence d'anomalies ne s'en sont pas moins poursuivies au
même rythme...citons seulement pour ne pas trop allonger la liste,
* en septembre, le "grave" (terme employé par l'éditeur)
problème de sécuritéqui pouvait conduireau piratage
d'informations personnellescomme les n° de cartes de crédit ou les
mots de passe en raison d'une faille dans le logiciel de cryptage,
* en octobre la faille dans Internet Explorer qui a permis au virus
W32-Bugbear d'établir un nouveau record de vitesse de propagation: ce
virus particulièrement dangereux permet de prendre le contrôle
d'une machine et de "siphoner" ses mots de passe
*pour finir lannée en beauté avec deux nouvelles failles
de sécurité crtiques dans windows (de W95 à XP) et
d'Internet Explorer: elles permettraient à un pirate de prendre le
contrôle de l'ordinateur de sa victime.
http://news.zdnet.fr/story/0,,t118-s2127140,00.html?nl=zdnews
Le succes des logiciels libres surtout au niveau de l'operating system (Linux)
ou des serveurs (Apache), plus encore que la gratuité est du à la
sécurité qu'ils apportent de par leur conception:
Windows a hérité du DOS (Disc Operating System) conçu pour
en 1981 pour des micro-ordinateurs de faible puissance non-connectés sur
Internet, donc sans grande préoccupation en matière de
sécurité. La volonté, louable au demeurant, d'assurer une
compatibilité ascendante à travers les développements de
la puissance des ordinateurs et leur connexion, a conduit à reproduire
les défauts congénitaux de ce système de
génération en génération pour aboutir aujourd'hui
à une "dentelle couverte de rustines (patch)", dont on comprend que
l'étanchéité aux virus et aux hackers soit
régulièrement prise en défaut et que les "plantages"
soient le lot quotidien des utilisateurs
A l'inverse Linux appartient "génétiquement" aux systèmes
UNIX, conçus pour de gros ordinateurs professionnels destinés
à fonctionner en réseau et donc pour lesquels la
sécurité a été, dès la conception, une
préoccupation majeure. Le développement considérable des
la puissance des "micro" ordinateurs (qui dépassent aujourd'hui de
très loin la puissance des très grosses machines de la fin des
années 70) a permis au début des années 90 de les faire
bénéficier avec LINUX de ce type d'architecture
intrinsèquement saine sur le plan de la sécurité et de la
stabilité
est-il aujourd'hui raisonnable de mettre des informations sensibles sur un serveur Windows?
"c'est aujourd'hui une faute professionnelle grave contre la
sécurité et la confidentialité que d'utiliser des produits
microsoft", Pierre Faure DSI de Dassault
Les logiciels libres sont ainsi considérés comme plus sûrs
: 250.000 personnes bénévoles (et volontaires) assurent les
tests, ce qu'un éditeur privé ne peut évidemment pas faire
C'est la raison pour laquelle l'Etat Major de la marine
américaine à choisi LINUX pour son système de
commandement et la marine pour ses systèmes d'arme
embarqués (de même que Schlumberger, la poste
américaine, l'Oréal, Ikea,...).
Le Gartner Group recommande cette option à ses clients,
même aux PME (Industrie et Techniques novembre 1998)
Juillet 2001, après avoir été attaqué par le
ver Code Red, de type DDoS (Distributed Denial of Service) qui
profitait d'une faille de sécurité dans les serveurs
Microsoft le site de la Maison-Blanche tourne désormais sous
Gnu/Linux
http://www.whitehouse.gov
http://uptime.netcraft.com
...
De même les sites sensibles de l'armée et du
parlement Allemand envisagent d'écarter les logiciels
microsoft au profit des logiciels libres
En 2002 c'est 25 Etats qui préparent des lois favorisant l'usage des
Logiciels Libres dans les administrations: de Taïwan à la
Californie en passant par la Chine qui craint les "chevaux de Troie", le
Pérou (pour des question de coût), la Finlande, le Canada,...: 66
textes seraient en préparation
Pour en savoir plus voir
www.smets.com et
www.freepatents.org/liberty
La Ville de Soisson a décidé, dans le cadre de sa
reconversion à miser sur les logiciels libre en créant "Soisson
Technopole" qui a fait de ceux-ci le moteur de son développement
www.soissons-technopole.org
1.4.4.3 Aucun inconvénient identifié
C'est la raison pour laquelle la mutation vers les Intranet et extranet se fait aux USA à une vitesse fulgurante
En tout état de cause Internet a déclenché un gigantesque mouvement de fond. Jamais une technologie ne s'était répandue aussi rapidement au niveau mondial : pour atteindre 30 millions de personnes l'automobile a mis 40 ans, Internet 5 ans
Document aimablement fourni par Xavier Dalloz. Animation
ppt à
www.yolin.net/croissance.ppt
De plus en plus de personnes pensent aujourd'hui que cette technologie,
conjuguée à l'accès nomade, touche à la valeur de
paramètres aussi essentiels que l'espace et le temps, et qu'elle modifie
les relations de pouvoir dans les organisations et réduit les pouvoirs
des Etats,
"j'estime pour ma part ,que la révolution de l'imprimerie, dite de Gutenberg, n'a rien été au regard de celle qui s'annonce, des techniques de l'information ...en sidérurgie comme dans n'importe quel autre secteur" Francis Mer, président d'Usinor
de ce
fait elles considèrent qu'elle va déclencher un nouveau cycle
économique, social et politique
loin d'être un outil déshumanisant renvoyant à un face
à face entre l'homme et la machine c'est un outil de communication qui
permet en se déchargeant des taches mécaniques et en
s'affranchissant des distances, de se concentrer sur l'essentiel:
l'écoute de l'autre, la créativité et la dimension humaine
de la relation
Qui peut raisonnablement prendre le risque de l'ignorer ?
Encore faut-il voir en quoi précisément chacun est
concerné
2.1.1 L'information représente une part fortement croissante de la valeur ajoutée
De plus
en plus fréquemment, le contenu informationnel dans un produit
dépasse, en valeur, son contenu en énergie, en matière
première et en heures de travail manufacturier.
Nous entendons par coûts informationnels :
de plus la compétitivité d'une entreprise, liée
à la pertinence de ses décisions, dépend largement de la
qualité des informations dont elle dispose et de sa capacité
à les capitaliser et à les traiter.
· coûts de conception : R&D, bureau d'étude, mise
au point, élaboration des programmes de CFAO qui piloteront les machines
de production (MOCN), suivi dans la pharmacie des tests sur des milliers de
patients
· protection juridique, veille technologique
· coûts de fabrication de la partie immatérielle :
élaboration des modes d'emploi, de la documentation technique et,
écriture des logiciels nécessaires pour le produit,....
· coûts du suivi qualité
· coûts de transmission de l'information (Telecom)
· coûts de traitement de l'information (informatique)
· coûts immatériels au niveau de l'atelier de
production, bureau des méthodes, organisation des processus de
production, cercles de qualité, programmation des machines-outils
à commandes numériques, choix techniques réalisés
par les opérateurs (définition des paramètres d'usinage,
choix des matériaux ...)
· recherche de sous-traitants ou de partenaires
· coûts de gestion :procédures administratives
relatives au paiement des taxes, aux demandes d'autorisations ou aux
questionnaires statistiques, comptabilité, facturation,...
· communication, relations publiques
· coûts de commercialisation : publicité, conseil au
client, catalogue, formation des clients, négociation du
prix et des clauses du contrat, recherche de nouveaux distributeurs, de
nouveaux clients, de nouveaux marchés
· coûts de gestion du personnel : recrutement, paye,
formation des agents
· coûts liés à la logistique : gestion et
organisation du transport et du stockage, ,....
· coûts des services financiers : négociation,
optimisations, gestion de trésorerie
· coûts des achats, recherche de fournisseurs, du lancement
des appels d'offre, gestion des approvisionnements
· coût de la conduite de projets ou de chantiers.
· coûts du service après vente : maintenance,
upgrading6(*), contentieux,....
· ....sans oublier le coût des informations que l'on achète
: brevets, licences, accès à des banques de
données,.....
"aujourd'hui Boeing, c'est 80% "d'infomanagement" et 20% de
processus physiques"
le CIO de Boeing, mission Acsel à Chicago mai 2002
Elle dépend également de sa réactivité et donc de la performance de son "système nerveux".
Tous ces processus touchant l'information, sa production, sa consommation, son échange, son traitement ou sa capitalisation sont susceptibles d'être concernés par les technologies de l'Internet.
2.1.2 Internet écrase le temps en passant d'un processus discontinu à un processus continu
C'est là une des principale modification qu'Internet apporte au fonctionnement de l'économie (et donc à terme à sa structuration) et pourtant peu la perçoivent dans toutes ses conséquences
2.1.2.1 aujourd'hui des étapes de production effectuées les unes après les autres
Prenons
l'exemple d'un fabricant de meubles :
· le commerçant envoie un ordre de fabrication à l'usine
(le meuble commandé ou un réassort pour son stock), voire
même à un grossiste qui lui-même s'adresse au producteur
· le fabriquant transmets les instructions de fabrication à
l'atelier
· le bureau d'étude et le bureau des méthode programment
les machines et ordonnancent la production
· pour certains éléments le fabriquant passe
également commande à ses fournisseurs et sous-traitants
· ceux-ci après production des pièces nécessaires
livrent l'usine qui procède au montage et au contrôle
qualité
· il est alors fait appel à un transporteur qui assure la
livraison de la marchandise
· il en va de même pour les factures et les paiements qui suivent
un processus identique: opérations après opérations avec
la lenteur, les couts et les risques d'erreur liés à la resaisie
des chiffres
2.1.2.2 Vers un processus continu: délais écrasés, stocks supprimés, une personnalisation de masse
Une des
mutations majeures entrainée par l'Internet est la remise en cause
radicale de ces process de conception, de production et de vente :
Jusqu'alors, dans l'économie traditionnelle, chacune des
opérations (prise de commande, approvisionnement, production, appel
à des sous-traitants, livraison,...) était initiée et
lancée l'une après l'autre: on était dans un processus
économique "séquentiel"
Ce que permet l'Internet, en interconnectant l'ensemble des acteurs de la
chaîne, c'est de lancer l'ensemble de ces opérations
simultanément. On passe ainsi à un processus "continu"
avec comme principale conséquence un écrasement radical des
délais
C'est cette mutation qui permet (nous le verrons moins) de produire des objet
"sur mesure" pour chaque client, avec des prix d'une production de masse, des
délais de livraison inférieure ceux de l'économie
traditionnelle tout en évitant d'avoir à financer des stocks
Dans la nouvelle organisation qui se dessine, l'ensemble des opérateurs
est interconnecté grâce à l'Internet, véritable
système nerveux qui les relie entre eux (on appelle cela un
"extranet"
voir page
181),
Demain notre client trouvera chez lui ou chez son marchand, comme
déjà aujourd'hui chez les "Meubles Grange"
page
45 ou chez Buronomic
www.buronomic.fr, un
outil de simulation et de visualisation lui permettant de
"créer" sa bibliothèque en fonction de ses gouts, de ses
contraintes de place et de son budget (mensurations, tiroirs, partie
vitrée, accessoires,...): lorsque son choix sera fait son "clic" de
commande n'envoie pas une simple "information" mais une "instruction"
qui traverse sans délai l'ensemble des maillons de la chaîne de
production-livraison-paiement sans aucune resaisie
Lorsque que le client lance sa commande, celle-ci "'irrigue", d'un clic, sans
aucun délais, chacun des acteurs avec les instructions qui le concerne :
il lance directement l'ensemble des processus de fabrication, de facturation et
de paiement: Ce qu'il envoie alors sur l'Internet, ce n'est pas seulement des
informations, mais des instructions exécutoires.
Sans aucune resaisie intermédiaire, les mensurations qu'il aura choisies
iront directement commander la machine à commande numérique qui
usinera les panneaux dans l'usine, initiera les commandes de serrurerie,
lancera la production chez les sous-traitants concernés, organisera la
logistique pour la livraison, transmettra les ordres de paiement relatifs
à chacune de ces opérations, entrainera la passation de
l'ensemble des opérations comptables...
La valeur ajoutée des différents opérateurs change alors
profondément de nature. Elle se situera en particulier dans la
définition préalable de l'ensemble des process: ceux-ci devront
faire l'objet d'une programmation afin de pouvoir être
déclenchés automatiquement par les choix du client (programmation
de la machine-outil, ordonnancement de la production, processus comptable,
organisation de la logistique,...)
L'action des acteurs se situe dorénavant au niveau de la conception,
de l'amélioration permanente et du contrôle de ce process
(notamment de la gestion des anomalies qui permet d'en améliorer
l'efficacité) et non plus de son exécution qui est
automatisée
On comprend ainsi comment cette nouvelle organisation, permise par les
technologies de l'Internet, peut écraser les délais et
éviter d'avoir à constituer les stocks de produits aujourd'hui
nécessaires pour être en mesure de répondre dans des
délais courts au client (et cela avec des produits qui correspondent
seulement "à peu près" à ses besoins)
Animation ppt accessible à www.yolin.net/process.ppt
Mutatis
mutandis, avec une organisation industrielle infiniment plus complexe (
voir page
197) l'industrie automobile bascule dans cette
nouvelle organisation avec pour objectif de fournir aux clients exactement la
voiture qu'il désire (et non le modèle en stocks qu'un "bon"
garagiste arrivera à lui "fourguer" éventuellement avec une
remise). Renault estime
"Cela va nécessiter une adaptation de l'outil industriel et la
formation de 28000 personnes pour être capable de produire une voiture
avec un préavis de 5 jours ...internet va booster la diversité
des modèles ... jusqu'à présent nos voitures neuves
attendaient les clients qui devaient se rabattre sur les modèles
disponibles" (André Bodis, Renault aux Echos)
· de réduire à 15jours les délais entre la prise de
commandes et la livraison
· de diviser par 2 les stocks qui ne se bonifient pas toujours avec le
temps et nécessitent une considérable immobilisation
stérile de capital
François Hinfray déclarait aux Echos en juillet 2002 "40% des
clients d'automobiles en Europe font une recherche sur le Web avant d'acheter.
Internet nous a apporté 10.000 nouveaux clients que nous n'aurions
jamais eu sans cela sur les 6 premiers mois de 2002"
Délais d'appro: avec le "e-procurement"
voir page
164 et les Market Places les gains
sont estimés à 50%
voir page
203
Bien entendu, tout au long de cette chaîne, le produit et ses composants
seront très précisément localisés avec un suivi
qualité continu
En outre moins de stocks c'est aussi une moindre vulnérabilité
à l'évolution parfois brutale des prix : les mémoires DRAM
ont baissé de 80% en 2001, DELL qui n'a que 5h de stocks a
gagné 1,7Milliards de $ en accroissant ses parts de marché
là ou ses concurrents "buvaient la tasse"
Derrière cette digression d'apparence très
technique se cache une profonde révolution :
·
les délais qui pour la plupart proviennent des temps morts entre
les étapes de fabrication ("mon acier passe son temps à
attendre", avait coutume de dire Francis Mer alors Pdg
d'Usinor) sont réduits d'un ordre de grandeur, d'où
cette expression de "dog years" illustrant
l'accélération du temps d'un facteur 7. Cette
accélération amplifiée par l'impatience des clients qui
ont perdu l'habitude d'attendre "l'unité de temps n'est plus la
même nous devons répondre au client dans les 24h"
(Darty)
· le capital immobilisé voir § suivant
· ce processus continu ne nécessite plus de stocks ce qui permet
de produire les commandes une à une et donc de les personnaliser
"marketing one to one" voir
voir page
118
· ce process qui ne nécessite pas d'interventions en cours de
fabrication permet une productivité voisine de la grande
série "mass customisation"
· la logistique se trouve dorénavant sur le chemin
critique: tous les autres processus étant considérablement
accélérés le client n'est pas prêt à attendre
notablement plus longtemps que lorsqu'il y avait des stocks: si l'Internet
devient le système nerveux de l'économie, la logistique devient
son système sanguin
· le changement de métier des commerciaux : avec des
vendeurs-conseillers et non des commerciaux chargés d'écouler les
stocks
· la disparition du métier de comptable, puisque la
comptabilité devient un sous produit de tout ce processus : ne reste
plus que l'audit de ce processus pour s'assurer qu'il traduit fidèlement
les opérations et la partie "artistique du métier", qui en
"calculant" les provisions, les dépréciations des stocks, la
valeur des contrats sur les années futures, les amortissements
exceptionnels et les revalorisations d'actifs permettent "d'ajuster les
bénéfices" et l'année 2002 a montré que ce pouvoir
d'appréciation pouvait porter rien moins que sur plusieurs dizaines de
milliards de dollars
· les évolutions que cela peut entrainer en matière
d'urbanisme: aujourd'hui les magasins sont immenses, plutot en
périphérie à cause des impératifs de stocks et de
parking. Demain ils pourraient être plus petits, réduits à
des boutiques d'exposition en centre ville (il sera encore longtemps
demandé par le client la possibilité d'évaluer la
qualité du meuble en le touchant)
2.1.3 L'impératif du respect des standards, clé de l'ineropérabilité et donc de l'entreprise en réseau
Comme
nous l'avons vu, Internet (IP) c'est d'abord et avant tout un standard
voir page
26 qui permet l'interconnexion entre
toutes les applications qui le respecte, et donc un fonctionnement en
réseau impose un strict respect de ceux-ci,
"les restructurations d'entreprises sont appelées à se poursuivre
et les frictions inévitables dans tout système humain
contraindront les systèmes à changer sans cesse" :La
réponse, selon John Hagel : "la modularité, la
déstructuration des organisations elles-mêmes en plus petites
organisations spécialisées, autonomes, reliées aux autres
par les "liens lâches" ("loose couples"), en pratique, de simples
interfaces standardisées. Loosely Coupled : A Term Worth
Understanding :
http://www.johnhagel.com/blog20021009.html Restructuring the
Enterprise :
http://www.johnhagel.com/blog20020820.html
· qu'entre entreprises concourrant à un même projet
(fournisseur, partenairen client, sous-traitant..) : extranet
voir page
181
2.1.3.1 Les implications sur l'organisation de l'entreprise de cette logique de standards
Pour
toutes les applications nouvelles il est donc impératif de respecter
absolument tous les standards, c'est la condition même de
possibilité de décentraliser le développement des
applications auprès des responsables opérationnels en
étant certain que celles-ci pourront communiquer tant à
l'intérieur de la société qu'avec les partenaires actuels
... ou futurs
Dans les relations interentreprises, la capacité à
s'intégrer au système informatique de l'acheteur devient un
critère de choix déterminant (Gartner)
Procter&Gamble publie tous ses développements pour
qu 'ils deviennent des standards
Pour l'élaboration des Standards, les Market Place (UDDI
pour les catalogues, XML, Web-EDI,...) jouent un rôle essentiel.
l'XML et le Web-EDI s'imposent car, moins chers et plus souples
que l'EDI ils permettent d 'aller "further down the supply
chain" (LEAR). 100% XML (Boeing)
voir page
203
...sans oublier l'utilisation des standard dans les produits fabriqués
qui sont eux aussi de plus en plus communicants (Bluetooth pour DaimlerChrysler
par exemple)
Il est important de s'assurer en particulier qu'un fournisseur de logiciel ou
ASP respecte les standards pour ne pas être handicapé par sa
disparition (Yankee Group)
Enfin une filiale est mieux valorisée si son système informatique
répond aux standards car elle est plus facilement vendable...
2.1.3.2 Le problème de "l'héritage" (les legacy systems): les services web", l'EAI
Une des
difficultés tient bien évidemment au fait que les entreprises ont
développé depuis plus de 30 ans des programmes informatiques
(legacy systems) qui ne sont bien entendu pas conforme à ces standards
et qu'il n'est pas envisageable de mettre au rebut dans un délai
rapproché (le traitement du bug de l'an 2000 a montré que bien
des applications étaient encore en Cobol, écrits dans les
années 70 et dont les modes d'emploi étaient souvent inexistants)
C'est un des grands défis pour les grandes entreprises, tout à la
fois en interne pour faire communiquer leurs applications (notamment avec les
innombrables fusions intervenues depuis lors) que pour les relations
interentreprises (e-procurement, ingénierie simultanée,
extranets, places de marché,...)
Les techniques d'autrefois, l'EDI (Electronic Data Interchange) et la
fabrication de "passerelles" entre programmes, l'EAI traditionnelle (Enterprise
Integration Application) est hors de prix (il en faut une pour chaque couple de
programme ayant besoin d'échange), et doit être revue à
chaque évolution de l'un d'entre eux.
C'est pourquoi a émergé la technique des "connecteurs",
briques logicielles permettant de rendre toute entrée-sortie du
programme compatible aux standards. Cette technologie a été
curieusement nommée "Services Web"
Ceux-ci ont représenté la plus grosse par des achats
informatiques en 2001 (40% à 60% des budgets) et la plus forte
croissance du marché (+63% en 2001)
Chez Quaker Oats c'est ainsi 200 systèmes incompatibles qui ont
du être connectés à un "core system"
Les services web font communiquer deux applications
hétérogènes grâce à la combinaison de
standards internet: le protocole Http (transport) et SOAP ((un
dérivé d'XML).
Pour des programmes récents, des logiciels comme GLUE (The Mind
Electric) ou CapeConnect (Cape Clear) automatisent ce process pour une somme de
l'ordre de 2000$
Cela permetde transformer les programmes en "jeu de lego"
réduisant de 30% le coût des projets (Whit Andrews, Gartner
Group)
"l'intégration de nos services entre un revendeur et notre plateforme
nécessite entre 3 jours et 8 jours. Le coût des échanges de
données-commandes, listes de prix, rapport de vente, etc- est nul, ce
qui est une fameuse différence avec l'EDI" Philippe Geleyn de
B2boost, place de marchéentre éditeurs et revendeurs de jeux
vidéo, les Echos 9/9/2002
Selon Forrester research ils devraient encore croitre de 84% en 2003 car, selon
le Yankee Group, cette technologie permet de diviser par deux les coûts
des projets d'intégration d'application inhérents à une
entreprise en réseau
2.1.4 centralisation ou décentralisation dans l'entreprise?
les
outils de l'internet conduisent paradoxalement et simultanément tout
à la fois à un mouvement de centralisation et de
décentralisation
Les standards doivent être totalement centralisés: c'est la
condition même de ... la décentralisation des projets
Pour reprendre l'expression entendue de nombreuses fois lors de notre mission
dans le coeur industriel des USA au printemps 2002 " standards
top down, developments bottom up "
http://www.yolin.net/Chic0426.zip
De même les Achats doivent être centralisés: c'est par leur
regroupement que l'entreprise peut les rationnaliser et avoir un volume
suffisant pour être en position de force pour négocier les prix
tout en veillant à ne pas mettre en difficulté un partenaire dont
il a besoin sur le long terme ... mais c'est ce qui permet de
décentraliser complètement les "appro" (ce qui explique en
particulier le développement fulgurant des "cartes d'achat" qui sont en
fait, non un simple bout de plastique, mais tout un système de gestion
décentralisée des appro)
"before we had purchasing people now we have people purchasing"
(Quaker Oats, mission Chicago, mai 2002)
La "nouvelle frontière" de la technologie : la
décentralisation Dans un marché malade, quelques
technologies font mieux que tirer leur épingle du jeu : Wi-Fi, les web
services, le "P to P", les weblogs. Leur point commun, selon Kevin
Marbach, analyste américain : elles traduisent une tendance majeure
vers la décentralisation. Les approches centralisées (grands
serveurs, distribution de contenus...) échouent pour deux raisons de
fond : elles passent mal à l'échelle, et elles ne
reflètent pas les usages réels.
http://news.com.com/2010-1071-963113.html
2.1.5 une modification en profondeur des circuits commerciaux
Quand
Caterpillar offre à son client la possibilité de définir
sur son site l'engin dont il a besoin à partir d'un outil de CAO lui
permettant de choisir fonctions et modules et assurant la cohérence
d'ensemble, il se met en intermédiaire entre le client et le
concessionnaire... et c'est maintenant souvent le constructeur qui
amène le client au distributeur
Il en va de même quand DailerChrysler permet aux acheteurs
potentiels de "construire" sur l'écran la voiture de ses rêves, et
dans une moindre mesure pour tous les sites qui fournissent les informations
conduisant à la décision d'achat, notamment les outils de
simulation permettant d'étudier le financement de cet achat: aujourd'hui
seuls 45% des clients s'adressent directement aux dealers: 55% prennent
leur décision via Internet dont 86% via des "neutral third parties"
(DaimlerChrysler, Mission Acsel à Chicago, mai 2002,
http://www.yolin.net/Chic0426.zip)
"Si cette démarche ne conduit pas à des achats en ligne, les
constructeurs deviennent des intermédiaires systématiques entre
le client final et le concessionnaire"PriceWaterHouseCooper dec 01.
Certes les grandes entreprises affichent leur soucis de ne pas tuer leurs
distributeurs en les court-circuitant mais
...elles créent un type de relation très différent de la
situation qui prévaut aujourd'hui
· En leur mettant leur capacité d'organisation à leur
service : DaimlerChrysler aggrège les commandes de ses
dealers pour passer des marchés groupés (économies 15
à 20% pour 50% des dealers)
· En aidant les distributeurs actuels et en favorisant la création
de nouveaux (fourniture d'études de marché, d'outils de gestion
et de sites web de commerce électroniques connectable a leur
système de SCM (United Stationers)
Ceci reste vrai même si, comme c'est souvent le cas (voir l'exemple des
Meubles Grange), l'outil de CAO et de simulation financière est
localisé chez le distributeur
Il s'agit là d'une mutation qui permet au fabricant d'avoir un contact
direct avec son client final, le concessionnaire étant recentré
sur un rôle de "centre de service"
A l'inverse, Internet a aussi favorisé l'émergence de sites
comparatifs comme Autobytel, permettant au client de faire des comparaisons
entre modèles de fabricants différents et mettant le pouvoir chez
les consommateurs et les infomédiaires
voir page
143
2.1.6 une industrie moins gourmande en capitaux: réduction des stocks et "fabless company"
le
travail en flux tendu, sans stocks permet de limiter les besoins en capitaux
nécessaires pour faire tourner l'entreprise dans des proportions
significatives (les capitaux immobilisés pour les stocks et les en-cours
sont souvent du même ordre que pour l'outil de production lui-même)
:
Bill Crist, le patron du fonds de pension Calpers, un
des principaux investisseurs mondiaux (il gère 200Milliards de $)
considère que c'est là le principal potentiel de gain en terme
d'immobilisation comme de réactivité pour les entreprises
La division "moteurs d'avion" de General Electric (CA de 9 milliards de
$) s'est engagée sur une économie de 100M$ en 2002
Caterpillar travaille en " build to order " ce qui lui a permi
une réduction drastique des stocks de produits finis (80%) et de 10% sur
les " en cours "
TowerAutomotive indique une réduction de 50% en 3 ans
Quaker Oats affiche une réduction de 15% et DaimlerChryler
après une réorganisation radicale de 33%
Covisint revendique entre 20 et 80% d 'accroissement du taux de
rotation des stocks
Une autre approche pour réduire les besoins en Fonds Propres que
permettent les technologies de l'internet c'est la Fabless Company
Il s'agit d'une tendance lourde qui touche les principales entreprises qui se
recentrent sur la conception et le marketing (automobile, aéronautique,
transport, equipements électronique) en s'appuyant sur fournisseurs et
sous-traitants. Internet permet cette évolution en accroissant
l'efficacité des relations interentreprise (conception,fabrication,
logistique, SAV)
Deux avantages
Contrairement à ce que l'on pourrait craindre cela ne se traduit pas
obligatoirement par une incertitude plus grande pour les sous-traitants : en
effet aujourd'hui au niveau de la production,les fluctuations sont dues, de
façon cumulée, à la conjoncture générale et
à la réussite du nouveau modèle développé.
Dans le cas de la sous-traitance de la production, dans les
téléphones portables par exemple, ce sont les mêmes
entreprises qui sous-traitent pour tous les équipementiers mais les
seules fluctuations qu'ils subissent sont celles de la conjonctures
· une limitation des besoins en capitaux, ce qui permet de concentrer
ceux-ci sur le développement de nouveaux produits
2.1.7 le "projet" comme structure forte de l'économie au détriment de l'entreprise avec sa hiérarchie
Comme
nous l'avons vu l'Internet conduit à des évolutions très
fortes dans l'organisation des entreprises tant au niveau individuel que
collectif car il permet de réaliser des objectifs poursuivi depuis
longtemps mais qui n'étaient pas réalisables jusque là :
meilleure écoute du client, travail sans stocks en flux tendu,
hiérarchies plates permettant une grande réactivité,
flexibilité dans l'organisation et l'outil de production,
accélération du renouvellement des produits, entreprise en
réseau ou chacun se recentre sur son coeur de métier,....
Ces mutations profondes entrainent un renouvellement
accéléré du tissu économique: la durée de
vie moyenne d'une entreprise en tant que personnalité morale
était déjà tombée aux USA de 13 ans au début
des années 1990 à 4 ans en 1999 par suite de fusions, rachats,
démantèlement, fermeture (William Daley, Secrétaire
américain au commerce)... sans doute a-t-elle encore baissé
depuis (celle des Pdg est passé sur cette période de 6 ans
à 16 mois),
Tout ceci conduit l'ensemble de l'économie à une organisation
bien connue dans le monde du BTP : une organisation en projet.
Celle-ci devient la structure forte de l'économie au
détriment de l'entreprise avec sa hiérarchie
C'est autour d'un avion ou d'une voiture, d'un char ou d'un navire, comme c'est
le cas aujourd'hui pour la construction d'un aéroport dans un pays
lointain, que s'organise temporairement des centaines d'entreprises pour la
conception, la réalisation et le service après-vente.
Les entreprises en question qui coopèrent sur un projet peuvent
être en concurrence sur un autre: un nouveau vocable a d'ailleurs
émergé pour décrire cette situation : la
"coopétition"
Les règles de sécurité et de confidentialité sont
alors définies et organisées autour du projet et non plus de
l'entreprise (règles d'identification et de gestion des droits
d'accès à travers tout le réseau d'entreprise (single sign
on), firewall,...)
voir page
181
Culturellement on peut dire que la nouvelle organisation de l'économie se batit sur une culture nomade (on s'allie pour une expédition) que sur une culture sédentaire (on s'organise pour défendre et accroitre son territoire), ceci pénalise clairement les pays latins par rapport aux anglo-saxons
DaimlerChrysler se présente comme "a fully Networked
Company across it's entire value chain" : 100% des dealers sont aujourd'hui
connectés, 100% des sous-traitants de premier niveau (tier1) et de
second niveau (tier2), 61% des employés disposent d'un accès
internet. dans la prochaine étape " fast car " il y aura
transparence totale à travers toutes les entreprises concourrant
à la conception
Boeing pour sa part affiche comme credo "through design, build and
support. Instant access to info by anyone in the global enterprise, anywhere in
the world at anytime", notons qu'il a par exemple une équipe de 1000
designers à moscou qui travaillent en totale symbiose avec leurs
homologues de Seattle sur les mêmes projets
TowerAutomotive déclare quant à lui: "avec le "single sign
on" on ne perçoit plus les frontières entre entreprises" à
l'unisson de Caterpillar "open book with more and more suppliers" ou de
Lear : "everything done through the screen (auction desk, collaborative
engineering), firewalls are no more built around companies but around projects"
"companies no longer compete with other companies but Supply Chain to Supply Chain" (Boeing)
2.1.8 L'Internet au service tant de la compétitivité que de l'expansion
2.1.8.1 Les technologies de l'Internet et la compétitivité
Internet, outil de transactions, permet de réduire les
coûts de télécommunications
(téléphone, fax, transmissions de données)
d'informatique (en échappant aux logiciels
"propriétaires").
Cisco, une des entreprises les plus engagées dans
Internet (CA sur Internet 7,9 milliards de dollars dès 1999)
considère qu'elle économise chaque année 70 millions de
dollars de téléphone.
Mais il permet également de gagner en flexibilité,
coûts de gestion, de stocks, de logistique en
coût des approvisionnements, de SAV, de financement.
Dell
www.Gigabuys.com qui
vendait 50M$ par jour dès 2000, arrive ainsi a faire tourner son stock
61 fois par an!, ce fut un atout majeur dans sa compétition avec Compaq
et HP
les mémoires DRAM ont baissé de 80% en 2001, DELL qui n 'a que 5h
de stocks a gagné 1,7Milliards de $ cette année là en
accroissant ses parts de marché là ou ses concurrents voyaient
plonger leurs résultats. Dès mi-2002 il reprenait la tête
du classement malgré la fusion de HP et Compaq
Heineken
www.heineken.com a fait
passer son délai de livraison aux US de 12 à 6 semaines
grâce à son extranet Hops (Heineken Operational Planning System)
qui le relie avec ses 400 distributeurs
Inditex-Zara, groupe textile espagnol qui pèse autant que les 3
plus gros Français cumulés doit largement son succès
à son extrême réactivité par rapport à la
mode et aux besoins du client : Internet lui apporte le "système
nerveux" nécessaire
2.1.8.2 Les technologies de l'Internet et le développement
L'ouverture sur le monde qu'offre le World Wide Web et ses outils de
publication et de navigation permettent d'accéder à des nouveaux
clients, de nouveaux marchés, à de nouveaux partenaires, à
de nouveaux collaborateurs, ou à de nouveaux fournisseurs.
Actiforge
www.laguiole-France.com
a réussi grâce à Internet à accéder au
marché américain qui représente maintenant la
majorité des clients de l'entreprise
2.1.9 Internet et la création d'entreprises
Pour les
nouveaux créneaux de marché, qu'il offre, le développement
de nouveaux outils qu'il suscite, Internet est également un gigantesque
réservoir de création de nouvelles entreprises voir
page
263
Certaines entreprises prisonnières de leurs structures ne sauront pas
s'adapter et disparaîtront, d'autres ne prendront conscience de ce
défi que trop tard : il faut que de nouvelles entreprises
s'apprêtent à prendre la relève
Il peut s'agir
Au plus fort de la spéculation sur les valeurs internet (mars 2000),
Aol atteignait350 milliards $, Yahoo! 115 milliards $,
Cisco 580 milliards $, (soit plus quela valorisation cumulée de
Ford, General Motors, DaimlerChrysler et Fiat),
Dell 109 milliards $, Amazon.com 34 milliards $, eBay 24
milliards $, E-trade 12 milliards $, sans parler de Microsoft qui
a atteint un sommet de 600 milliards de dollars:
v soit d'entreprises qui atteignent rapidement une envergure
mondiale et des capitalisations se chiffrant en milliards de dollars
Les 10 premières start-up, toutes américaines, toutes
(sauf une en 7ème position dans les biotechnologies) sont
dans le domaine de l'Internet et ont atteint une capitalisation proche de
1.000 milliards de dollars. Même avec des valeurs 10 fois plus faibles
aujourd'hui cela reste impressionnant (EMC valait encore 66 milliards de
$ en juin 2001, eBay 19 Milliards, Yahoo! 10Milliards,
e-trade 2 et Amazon 4,6)
Rappelons pour fixer les idées quelques capitalisation de grands groupe
traditionnels en milliards de $: Bayer 31 Unilever 30, Saint Gobain 12, walt
Disney 72, Michelin 5, Fiat 10, Usinor 3, Accor 8, Peugeot-Citrën 10, Air
Liquide 12, Carrefour 56
La plupart des gens sérieux prévoyaient depuis longtemps un
séisme boursier et ils ont fini par avoir raison en 2000-2002, mais
notons toutefois que cette prévision de catastrophe imminente
était déjà faite mi-96 et que, depuis cette époque,
les capitalisations ont été parfois multipliées par plus
de 100 avant d'être redivisées par 20...
Il faut avoir les nerfs solides pour ce type d'investissement et certains
traders embauchent des psychanalystes pour leurs clients: l'actualité
montre que ce n'est pas toujours suffisant (13 morts à Atlanta en juin
1999 à la suite de la déprime d'un épargnant
déçu)
au premier semestre 1999 un financier aussi avisé que George Soros a
perdu 700M$ en pariant sur la baisse des cours depuis
longtemps imminente des valeurs internet...qui ne s'est produite qu'un an plus
tard
Les Echos citent la prévision d'un magazine spécialisé
dans les hautes technologies, le célèbre Red Herring, qui,
en septembre 1996, pariant sur l'" éclatement prochain de la bulle
spéculative " illustrait son propos par le cas du moteur
Excite, indiquant "la société est aujourd'hui
valorisée à 177 millions de dollars mais son futur ne
semble pas aussi brillant que son présent" : en 1999 elle s'est
vendue 8 milliards de dollars ... pour finir par être
entrainée dans la faillite de son repreneur excite@home .
2.1.10 Faire une distinction entre PME et PMI n'apparaît pas pertinent
Il ne
serait donc sans doute pas judicieux de s'en tenir pour cette réflexion
à une définition trop restrictive de la PMI: le champ pertinent
ici semble être la PME, avec une attention toute particulière pour
celles qui sont directement ou indirectement confrontées à la
concurrence internationale (services à l'industrie, logistique, plate
formes commerciales, tourisme, industries culturelles, agroalimentaire,...)
De même il convient de souligner, comme le rappelle Christophe
Lambrecht que les TPE (Très Petites Entreprises) sont
particulièrement bien placées pour saisir ces opportunités
et bénéficient de mécanismes décisionnels
particulièrement bien adaptés à la
réactivité nécessaire dans ce domaine (et nous avons pu
constater au cours de cette mission, comme de nombreux exemples l'illustreront
plus loin de très remarquables réalisations de micro-entreprises)
Il convient néanmoins de distinguer différentes catégories
d'entreprises selon leur positionnement dans le champ de l'information
nous
n'avons sans doute rien à leur apporter mais beaucoup à apprendre
d'elles
Quelques exemples :
Certains d'entre-eux (fabricants de cartes, de terminaux, ... ou de tapis de
souris comme NOVA Mouse Pad à Novalaise en Savoie (
www.novasmic.com ) sont
confrontées à des problèmes sensiblement identiques aux
PME travaillant dans des secteurs traditionnels: Il serait sans doute
instructif de voir comment elles exploitent l'atout que représente pour
elles l'immersion dans le contexte Internet (en particulier pour le
fonctionnement en réseau, "l'écoute" du client et l'organisation
de communautés virtuelles).
v fournisseurs d'accès internet
v consultants, formateurs, ...spécialisés dans
les NTIC
v producteurs de logiciels Internet : moteurs de recherche,
(Spirit, echo, lokace), logiciels de
sécurisation des transactions, d'intelligence économique,...
v juristes spécialisés (cabinets Bensoussan,
Itéanu,...)
v fabricants de matériels contribuant à Internet : carte
à puce (Gemplus à Géménos, près de
Marseille -
www.gemplus.fr ), modem
(Olitec à Nancy
www.olitec.com ),
boîtier pour téléphonie IP (Aplio à
Sarcelle:
www.aplio.com),..
Elles ont une vocation naturelle d'avant-garde et de défricheurs.
Quelques
exemples :
Internet leur permet à la fois :
v les producteurs de banques de données : scientifiques,
cours de bourse,....
v les producteurs d'information : journaux, TV, réseaux de
mesure de la pollution, ...
v les producteurs audiovisuels : musique, vidéo,....
v les producteurs de services financiers : banque, assurance,
courtiers, experts comptables, agents de change,
v les producteurs de services de loisir : hôtel, tour
operator,....
v ceux dont le métier consiste à agir à distance :
télésurveillance, téléopérateur,
télémaintenance, ...
v les producteurs de services dématérialisables :
traduction, graphistes, ...
v et de multiples professions basées sur un échange
d'information et de conseils : avocats, conseils juridiques, conseils
financiers, mais aussi voyants, jeux de hasard,...
"le développement d'un nouveau produit nécessite la
coopération de nos filiales localisées dans 9 pays pour prendre
en compte cultures et sensibilités locales" Thierry Huynh
d'UBISoft
· la prospection des clients
· la gestion de production: gestion de projets entre producteurs
éventuellement dispersés aux 4 coins du globe
(télécoopération) :
Les entreprises de cette catégorie devraient donc être rapidement
des clients d'Internet (si ce n'est pas déjà le cas) même
sans mesures incitatives spécifiques
· la vente
· la livraison
· la facturation et l'encaissement
· le service après vente
3.2.1.1 Les producteurs de logiciels
Ils ont
bien naturellement été parmi les premiers à
développer ce que l'on appelle l'ESD (Electronic Software
Distribution) encore handicapé aujourd'hui par la faiblesse de la bande
passante qui oblige à pratiquer la distribution mixte (commande on-line
et envoi postaux)
Pour les logiciels des grands éditeurs, Beyond
www.software.net et
BuyDirect
www.beyond.com ont
été les précurseurs dès 1994 aux US. En France
Softgallery
www.softgallery.fr a
ouvert la marche en 1997
Pour les "shareware" produits par des particuliers ou de petites structures qui
ne pourraient pas utiliser les circuits de vente traditionnels, une floraison
de sites les proposent: Tucows
www.tucows.com le plus gros
répertoire de shareware a lancé eBarn
www.ebarn.com , mais voir
aussi Shareware.com
www.shareware.com,
Download.com
www.download.com, ShareIt
www.shareit.com, Kagi
www.kagi.com , RegSoft
www.regsoft.com.
Yaskifo
www.yaskifo.com fait de même sur le
marché français
Une idée intéressante pour pallier la déficience de nos
réseaux: est la distribution gratuite dans les magazines informatique de
logiciels "verrouillés" et la vente via internet des clés
permettant leur: c'est l'ELD Electronic Licence Distribution (que
pratique par exemple BitSource
www.bitsource.com)
3.2.1.2 La presse, les médias, les éditeurs de journaux et magazines (papier, radio ou TV)
A partir
de 2000 nous n'avons trouvé aucun organe de presse (journal, radio,
télévision) qui n'ait une activité Internet (ou tout du
moins un projet annoncé) et souvent les développements dans ce
domaine sont présentés comme le coeur de la stratégie
(Reuter, Pearson, Reed Elsevier, Thomson Corp,...) ....et une floraison de
nouveaux titres liés à la Net-économie sont apparus
En 2001 consulter un journal sur Internet commence à devenir un
réflexe courrant : le Site du Monde par exemple a reçu 3,2
millions de visites en juillet 2001, soit le double de l'année
précédente avec un nouveau doublement en 2002 : 7,98 millions de
connexions d'une durée moyenne de 10minutes (étude
Cybermétrie
www.mediametrie.fr) et
les Echos 3,1 millions
www.journaldunet.com/tops/top_cybermetrie.shtml
Reed Elsevier qui ne réalisait que 18M$ de CA sur
Internet a annoncé en 2000 sa décision d'y investir 1,2Millards
de dollars et le groupe Pearson 400M$. Thomson Corp a mis en
vente ses 54 titres de presse pour se recentrer sur le Net
Internet est en même temps un concurrent (en tant que média) et
une opportunité de développement pour une industrie de production
de rédactionnel. Concernant le premier point l'enquête
réalisée en 2000 par l'Association Mondiale des Journaux montre
que la Télé a plus souffert que la presse écrite : les
premiers au classement mondial du taux de pénétration de la
presse écrite (Norvège, Finlande, Suède) sont les
mêmes que pour Internet (la France occupe le 28ème
rang).
Dans un quotidien comme Les Echos l'expérience a même
montré que la principale source d'abonnement au journal papier
était ... le site lesechos.fr!
Dans les années 1998-1999 l'une comme l'autre ont fortement
profité de l'explosion des investissements publicitaires des entreprises
"Internet": le ralentissement de ce secteur provoque de significatives
difficulté pour les organes de presse qui avaient bati leur
stratégie trop fortement sur ce type de revenus
Le risque est cependant de croire qu'il serait possible d'utiliser Internet
sans repenser profondément le métier afin d'être en mesure
de répondre aux attentes des clients actuels (ou futurs) et des
annonceurs potentiels ainsi que de trouver le modèle économique
pertinent.
"Aujourd'hui la rubrique la plus visitée de TF1 est...la
caméra qui depuis le toit permet de voir la circulation
sur le boulevard périphérique!" déclarait en 1999 Louis
Rougier de Médiangle
www.mediangles.fr )
depuis les émissions de "tele-réalité" par exemple ont
mieux misé sur l'interactivité et la personnalisation avec de
nouveaux modèles économiques
Ils devront créer, à partir de leurs compétences (fonds
documentaires, capacité de synthèse, branchement sur
l'événement,...) des produits totalement nouveaux.
Cela a conduit certains, comme le Monde à filialiser
l'activité (Le Monde Interactif dirigé par Alain
Giraudo et animé par Michel Colonna d'Istria) pour les
protéger des pesanteurs culturelles de la maison mère et
permettre d'accueillir des partenaires au capital.
Les DNA, comme la plupart des titres de la PQR (Presse Quotidienne
Régionale), avaient déjà franchi le pas depuis longtemps
pour le minitel (SdV Plurimédia, ce qui explique peut-être
qu'ils furent les premiers de la PQR à se lancer en 1995)
Il serait par exemple tout à fait absurde de mettre simplement le
journal papier, tel quel, sur le Web (ce qui serait du "shovelware")
tout en facturant le prix d'un exemplaire sous prétexte que l'on perd
peut-être un lecteur
Les journaux américains l'ont bien compris en se regroupant pour
créer des concepts totalement nouveaux voir le site de la "newspaper
association of America"
www.naa.org
le Monde
www.lemonde.fr , 4
millions de pages vue par mois et Ouest-France
www.France-ouest.com
envisagent de suivre cette voie avec le projet ETEL mené par Christian
Philibert)
Cette approche permet en outre de constituer des fichiers de clients facilement
valorisables car l'éditeur connaît leurs préoccupations (et
nous verrons plus loin l'importance de tels fichiers dans l'économie du
Net ainsi que les problèmes déonthologiques que pose leur
commercialisation)
Net2One
www.net2one.fr
créé par Jérémie Berrebi fournit
gratuitement des revues de presse personnalisées en fonction de mots
clés. Riche de 70 000 utilisateurs, elle vend des profils aux annonceurs
qui peuvent ainsi mieux "cibler" les internautes
USA Today
www.usatoday.com
,après un premier essai non concluant de vente sur abonnement a
adopté la gratuité. Il est maintenant N°1 des sites de
presse sur Internet avec 135 personnes, en majorité journalistes
(seniors issus de l'édition papier et jeunes recrues), 1 million de
visiteur par jour et 7 millions de pages consultées et il gagne sa
vie. 33% de ses revenus proviennent des commissions sur les ventes
(10 à 50%) opérées par les marchands vers qui les lecteurs
ont été orientés par la pub du journal
560 journaux américains se sont regroupés pour
créer un site
www.adquest.com pour essayer
de reprendre la main face à des nouveaux venus comme
www.themonsterbooard.com
qui en ont fait une spécialité et non une annexe "vache
à lait" leur permettant d'être beaucoup plus compétitifs
pour le client
de même 8 grands groupes de presse (140 journaux) ont fondé
www.classifiedventures.com
qui a créé
www.cars.com,
www.apartments.com et
www.newhomenetwork.com
en Grande Bretagne 7 groupe de presse (560 titres, deux tiers des PA)
ont fondé
www.adhunter.co.uk
(400.000 véhicules, 60.000 emplois par semaine) : 1 million de pages vue
par mois 6 mois après son lancement en 1997
Notons l'initiative de Spir communication spécialisé dans
la presse gratuite (132 titres), et qui n'a pas de ce fait à craindre
une cannibalisation de son édition papier et qui avec
www.petites-annonces.fr
regroupe 200.000 petites annonces "la Sentinelle" vous offre la
possibilité d'être alerté par mail lorsqu'une annonce
concerne un centre d'intérêt que vous lui avez signalé.
Même démarche pour Comareg (le leader avec 165
publications, 15 millions d'exemplaires par semaine, distribués à
80% des foyers français 11 millions de PA)
www.bonjour.fr, filiale
d'Havas:
L'option de départ de ne pas apporter de valeur ajoutée
spécifique et de faire payer les consultations limitait les visites
(60.000 utilisateurs par mois). La décision prise mi-98 de passer
à la gratuité tout en enrichissant le site (multiplication par 10
du coût du site) par un riche contenu éditorial (conseil
techniques, actualité du secteur, informations locales, agendas,...) et
des services nouveaux (offres financières, bonnes affaires, voyages,
pages jaunes,...) a conduit a une explosion de la fréquentation (+30%
par mois dixit Marc Duteil directeur marketing)...sans pour autant
entamer l'offre payante du minitel (+15% sur 1 an)
Toutéla de Pierre Saliceti essaie de développer en
France le modèle de Classified (racheté par
Excite), profitant dit-il de l'absence de PA sur le web français
pour produire une base de petites annonces (insertions gratuites mais
vérifiées) distribuées par l'intermédiaire de
partenaires (portails, médias,...)
Pressed
www.pressed.com donne
accès (payant) à 8,5 millions d'articles de l'AFP et des journaux
de référence de la presse française publiés depuis
1983
Libé
www.liberation.com (4
millions de pages vue par mois dont 45% depuis l'étranger,
précurseur de la presse nationale avec un site ouvert dès mai
1995) fournit ainsi dans l'édition électronique un
véritable prolongement du journal papier
Les Echos (Philippe Jannet)
www.lesechos.com La
Tribune (Frédéric Filloux)
www.latribune.fr ou
Investir (Elisabeth Chamontin)
www.investir.fr ont su
créer des bases de données économiques qui deviennent des
outils de référence.
Aux Echos l'Intranet a été installé en même
temps que le web : il sert à récupérer l'information
(Bloomberg, AFP, Reuter,..), mais aussi à la production des articles par
les journalistes, à la validation par la rédaction et à la
mise en page.
Trois journalistes à temps plein, sur une équipe
limitée à 12 personnes grâce à une
automatisation poussée, assurent le "retraitement" pour le web en
ajoutant des liens vers des dossiers, des biographies ou d'autres sites: la
consigne est "d'ajouter de la profondeur
Une grande partie du site est gratuite mais l'accès à
l'ensemble des informations est payante, soit à la consultation
soit par abonnement (150 à 300€/an)
Un service de presse pour Intranet se met en place cette année en
association avec les principaux journaux économiques mondiaux (Wall
Street, Frankfurter, Financial Times, El païs, Il Sole,..) et elle permet
une diffusion personnalisée en fonction du profil d'intérêt
de chacun avec une fonction d'alerte
Pourquoi pas à terme une fonction de courtage électronique?
Au niveau de la maison mère (le Groupe Pearson), ce n'est pas
moins d'une centaine de journalistes qui travaillent sur le "portail
économique global ft.com
La souplesse du web lui permet d'approvisionner l'information en continu
(news, cours de bourse,...), - sans aller toutefois, comme Europe 1
www.EuropInfos.com
jusqu'à "offrir de l'information à flux tendu disponible
même sur le GSM-SFR avec service d'alerte personnalisé"
(Edmond Zucchelli) - , et en même temps de pouvoir
immédiatement accéder aux archives de l'entreprise ou du dossier
concerné permettant ainsi une mise en perspective
Selon l'étude menée par l'école de journalisme de
l'Université Columbia 60 % des journaux US possédaient un site
web éditorial au début 99.
Pour des journaux locaux ce peut être l'occasion de toucher le
public de la "diaspora" (pour la presse quotidienne régionale
française voir
www.pqr.org )
Le télégramme de Brest a ainsi, sur sa version
WEB, 33 % de clients "expatriés"
www.Bretagne-online.tm.fr
De même pour les Dernières Nouvelles d'Alsace (Michel
Landaret)
www.dna.fr.: 24% du trafic
provient des USA, aucun abonnement n'a été perdu mais à
l'inverse 12% des lecteurs-internautes, des jeunes pour l'essentiel, trouvent
la version papier inintéressante. L'horoscope vient largement avant
l'international, mais 60% des visiteurs lisent l'édito contre 5% pour la
version papier.... Grâce à la pub, la seule ressource, le petit
équilibre, 0,6MF,est atteint
Les sites de la télévision nationale France2
www.france2.fr est
"consulté à 85% depuis l'étranger (Philippe Dumez)
et la télévision régionale : "France3
www.france3.fr permet de voir
les actualités en image de sa région sans y résider
(Serge Blin)
A l'inverse le Parisien
www.leparisien.fr qui
couvre une large métropole essaie d'approfondir les déclinaisons
plus locales
Internet a permis la naissance d'innombrables newsletter, souvent
gratuites dans tous les domaines susceptibles d'interesser les internautes
(sport, finances, informations générales, cinéma,...et
bien entendu Internet). Ces lettres sont souvent couplées à des
sites qui offrent des développements sur les thèmes
évoqués ainsi qu'un archivage des nouvelles déjà
publiées. Financées jusqu'alors par la publicité, elles
devront cependant pour la plupart s'orienter vers d'autres modèles
devant l'affaiblissement de cette mane
FTPresse
http://www.ftpress.com/
spin off du CNRS, créée par François Vadrot, a
maintenant lancé 8 publications(Internet, santé,
collectivités locales, ressources humaines, photo,...), elle a
levé 10 MF fin 2000. Elle est devenue payante en 2002
Des "lettres confidentielles" financées par abonnements et sans
publicité commencent à se lancer sur le web
Indigo Publication
www.indigo-net.com de
Maurice Botbol avec une information personnalisé payée
à l'article sélectionné. Les logiciels très
spécifiques à ces fonctionnalités a donné naissance
à une start-up créée avec 3 jeunes centraliens
Aldabra.com
Certains journaux spécialisés ont fait du web leur édition
principale
C'est le cas de l'éditeur de magazines informatique Le Journal du
Net
http://www.journaldunet.com
, 01Net
http://www.01net.com
et ZDNet
www.zdnet.com (120salariés
créé par Ziff-Davis filiale du japonais SoftBank et leader
mondial de l'information sur les NTIC et racheté en 2000 par CNet) avec
près de 200 millions de pages vue par mois début 1999 et pour
autant "le web renforce l'édition papier" dixit Julien Jacob. Ils
proposent également
de la formation ZD University
et des jeux GameSpot
www.gamespot.com leader de
son secteur, 40 journalistes.
Notons chez nous l'Odyssée
Interactive
www.jeuxvideo.com leader
francophone le l'information sur les jeux vidéo, créé en
1995 par des étudiants et installé à Aurillac dans le
Cantal : 3,5 million de pages consultée par mois début 1999 (le
site est hébergé aux USA pour des problèmes de coût
et de bande passante 45 Megaoctet/s), il devrait s'adjoindre une boutique en
1999
Ses challengers: Overgame
www.overgame.com et
Gamelog
www.gamelog.com
Enfin des Webzines (magazines édités uniquement sur le
Web) se sont spécialisés dans l'évènementiel
World Media Live, syndication mondiale de 23 journaux
créé dans le contexte de la guerre en Yougoslavie, dont la
branche française
www.worldmedia.fr est
extrêmement active et couvre tous les grands évènements
avec des sites spécifiques (tour de France, festival de Cannes,
défilé d'Yves Saint Laurent,...) pour un public essentiellement
américain
N'oublions pas non plus les radios maintenant que les débits et
les techniques de compression permettent la diffusion de sons de qualité
(Aujourd'hui 2.300 stations de radio émettent sur l'Internet)....et sans
doute bientôt la télévision à la demande sur
l'Internet, dès que la bande passante le permettra: là encore
gageons qu'il faudra "réinventer ce média" pour le rendre plus
interactif, le simple "pay per view" n'étant sans doute pas la formule
gagnante
Spinner.com
www.spinner.com diffuse 120
chaînes différentes...
Imagine Radio
www.imagineradio.com
offre à ses auditeurs la possibilité de choisir
les titres qu'ils veulent écouter et rend ainsi caduque le rôle du
directeur des programmes
Reste encore à régler les problèmes juridiques des droits
d'auteur des journalistes, problème qui paralyse aujourd'hui bien des
initiatives, ainsi que celui des coûts d'hébergement ou de lignes
spécialisées
Ils sont dans un rapport de 1 à 10 avec les Etats Unis d'après
le rapport 1999 de l'Aftel, et même jusqu'à 20 fois
supérieurs d'après Serge Blin de France3 qui
diffuse des images nécessitant des bandes passantes conséquentes)
qui inhibe bon nombre de développements
Une étude très fouillée de ce secteur, encore largement
d'actualité, a été réalisée par Pierre
Lemoine dans l'édition 1999 du rapport de l'Aftel
www.aftel.fr
Le problème majeur auquel sont confrontés les journaux est bien
entendu celui du modèle économique:
Dans la suite de ce rapport nous serons amenés à revenir sur tous
ces points mais d'ores et déjà d'après le GFII
(Groupement Français de l'Industrie de l'Information), le marché
de l'information électronique atteignait 22 Milliards de Francs
dès 1999 et la diffusion via Internet devait dépasser l'ensemble
des autres canaux d'ici 2002
· Vente par abonnement? A travers un service Kiosque?
Voir page
112
· Vente à des sites marchands qui ont besoin d'apporter un contenu
rédactionnel à leurs sites
voir page
141
· Vente à travers la "syndication de contenu"
voir page
145
· Vente de newsletter personnalisées à des entreprises pour
leurs intranets?
Reuter annonçait réaliser en 2000 un CA plus important sur
Internet qu'avec la presse traditionnelle
3.2.1.3 La formation: un marché qui explose, le "e-learning"
Avec
l'émergence de "l'économie du savoir" (knowledge-based Economy),
la matière grise est aujourd'hui la principale richesse d'un
pays. (22 milliards d'euros en 2000, en progression de 2% sur 1999)
C'est aussi l'atout compétitif majeur des entreprises qui ont
consacré 61 Milliards de $ en 1998 rien qu'aux USA à la formation
continue de leurs employés (émergence du "knowledge
management" depuis1998, création de nombreuse "corporate
universities") l'investissement des entreprises Françaises (9
G€)s'est accru de 5% en 2000
Enfin pour des parents la formation inculquée à leurs
enfants constitue aujourd'hui la meilleure dot "you earn what you learn"
en 2000 l'investissement des ménages dans la formation s'est
accru de 14%
La formation devient un enjeu essentiel: chaque jour les technologies
progressent, les métiers évoluent, l'organisation change, les
méthodes de management se transforment: les besoins augmentent tant pour
la formation initiale que pour la formation continue
Mais... les budgets disponibles et surtout le temps qu'il est possible de
dégager ne sont pas extensibles à l'infini. c'est la raison pour
laquelle les outils construits sur l'Internet émergent à
très grande vitesse (notamment en Amérique du Nord). Ils offrent
en effet de nombreux atouts:
Tout ceci conduit tout à la fois
Philippe Queau de l'Unesco rapporte que le groupe Apollo qui
possède l'Université de Phoenix, un campus à Londres et un
autre à Mexico a comme projet de créer une université
virtuelle de 100.000 étudiants de tous niveaux répartis dans le
monde entier
Les universités les plus cotées s'assurent les services des
professeurs les plus renommés (prix Nobels par exemple) et deviennent
difficiles à concurrencer sur le marché mondial
Aujourd'hui il est possible pour 33.000$ de suivre un MBA à
Harvard (25.000$ en résidentiel, hors frais de déplacement
et de séjour)
Stanford Online fournit via Internet des cours à 2.500
étudiants dans le monde (Moscou, Berlin, Tokyo,...). Jean-Claude Latombe
Chairman du département informatique déclare aux Echos
"l'enseignement à distance risque d'affecter à terme
énormément les universités les moins cotées"
Le MIT a mis ses cours en ligne
http://ocw.mit.edu, ce qui lui a
assuré un énorme coup de publicité, mais on ne peut
absolument pas parler là de e-learning
La Finlande, particulièrement en pointe a organisé tout
son dispositif éducatifdu primaire au supérieur et à la
formation continue dans la logique de l'e-learning.Singapour, l'Australie et la
nouvelle Zélande sont également très avancés (les
Echos, 8 octobre 2002)
v Possibilité d'utiliser les mêmes "plates-formes
pédagogiques" pour tous les enseignements: ces plates-formes
permettent de mettre en oeuvre les cours proprement dits, elles offrent la
possibilité au tuteur de suivre les élèves et d'animer et
d'évaluer la classe, grâce à des agents intelligents elles
permettent d'analyser la progression des élèves et aider le
tuteur dans sa tache elles permettent les échanges directs entre les
étudiants (on estime que 30% des acquis se font par
l'intermédiaire des camarades de classe), elles offrent aux
étudiants l'accès aux ressources documentaires et toutes les
informations utiles pour gérer leur scolarité, elles permettent
également l'administration de l'enseignement (inscription, organisation,
facturation, suivi,...). Sur le plan technique elles utilisent
visioconférence, chat, mail, tableau blanc partagé, outils de
travail collaboratif, accès à des bases de donnée
Il existe aujourd'hui plusieurs centaines de plates-formes plus ou moins
sophistiquées. Une des plus appréciée est Webct,
développée par l'Université de Colombie-Britannique
au Canada et rachetée par la société
américaine Universal Learning Technology (ULT). Elle est
utilisée par plus de 1000 collèges et universités (dont
Nancy, Grenoble et Toulouse dans plus de 50 pays
Une start-up, onlineformapro,
www.onlineformapro.com installée à
Vesoul se propose d'être le portail de la formation professionnelle en
ligne
Nous sommes malheureusement aujourd'hui pénalisés par la
limitation des débits et leur coût qui amène à
brider considérablement les capacités de telles plates-formes
(voir le projet
FING page
23)
v Possibilité d'organiser grâce au "tutoring" une formation
personnalisée adaptée au projet professionnel:
sélection des élèves, évaluation des
compétences des acquis des motivations et du potentiel,
négociation du projet professionnel, architecture de cursus
adapté, tutoring de l'étudiant pour l'aider en cas de besoin,
"gérer" son niveau de motivation, veiller au maintien du rythme et du
planning d'apprentissage, faciliter les échanges entre étudiants,
faciliter l'émergence de leaders (qui sinon rentrent en conflit avec le
tuteur), contrôler et valider les acquis en vu de la délivrance du
"label" correspondant au cursus suivi (certificat, diplôme,...)
v Possibilité pour les étudiants de mener de front
activité professionnelle et études (si possible dans le cadre
d'un enrichissement mutuel, l'activité professionnelle apportant
expérience pratique et motivation, comme dans toute véritable
formation en alternance)
Le e-learning conduit à l'éclatement des structures
d'enseignement en 3 métiers profondément distincts
· une économie de temps (déplacements, formation
mieux ciblée sur le niveau effectif de connaissance de chacun
évitant les répétitions démotivantes):
· à une efficacité plus grande (tests
effectués par l'armée de terre américaine montrant que les
apprenants en ligne obtenaient de meilleurs scores pour un temps de formation
réduit) la Société générale qui
prévoit de former ainsi 20.000 salariés, estime que pour la
bureautique le temps d'apprentissage était réduit d'un facteur 2
à 4
ð La délivrance des enseignements: qui nécessite des
équipes de "tuteurs" alliant compétences scientifiques et
qualités humaines (capacité d'écoute, de jugement, de
charisme, d'animation, d'organisation). Il s'agit d'une activité de
service destinée au "client" final (B to C)
ð L'elaboration de plateformes logicielles permettant d'utiliser
les cours, de gérer le tutoring et d'assurer les fonctions
administratives : il s'agit d'une activité de start-up d'Internet
Internet apporte le même bouleversement que le cinéma d'un coté et la télévision d'un autre en a apporté aux théâtres de province
Les
représentations "live" données chaque soir par les
théatres de boulevards ont été largement remplacées
par de prospères chaines de télévision qui assurent une
programmation (en fonction du public visé) de films (en provenance pour
l'essentiel d'Hollywood, faisant appel à des vedettes mondialement
connues, mobilisant souvent d'énormes budgets rentabilisés en
quelques mois) à côté de "news", d'interview, de jeux
élaborés par la chaine.
Une industrie de support technique (caméras, émetteurs
hertziens,...) s'est développée a côté
Il subsiste pour un public "d'élite" quelques grands Opéras et
prestigieux théatres ... souvent déficitaires
Le e-learning est ainsi un enjeu pour notre balance commerciale (la
Banque Merrill Lynch estime que ce marché, hors système public,
pourrait croître de 3,6 Milliards de dollars en 1999 à 25 en
2003). Le Crédit Suisse l'évalue de son côté
à 40 Milliards de dollars en 2005
... mais aussi pour notre balance "culturelle": imaginons que
des universités comme Stanford ou Harvard offrent des formations
reconnues sur le plan international sous le "label" d'un prix Nobel et qui,
grâce aux économies de transport et de séjour revient
finalement moins cher qu'une formation universitaire (ou continue) en France,
que choisiront les étudiants (ou leurs parents) et les employeurs? ne
peut-on craindre, tant pour nos étudiants que pour ceux de pays tiers
où l'influence française se maintient de douloureuses
conséquences?: ne risque-t-on pas d'assister à la même
concentration qu'à Hollywood pour le cinéma aujourd'hui, nos
Ecoles étant reléguées au rang de "relais de tutorat"
Jan Rembowski ESC Reims?
Ce problème ne concerne évidemment pas seulement l'enseignement
supérieur
Cette mutation va entrainer de fortes évolution des métiers
d'enseignant: la disparition du "professeur" délivrant son
enseignement dans de grands amphithéâtres au profit
d'équipes pédagogiques élaborant des cours d'une part et
de tuteurs d'autre part
Evidemment une telle évolution met en exergue un certain nombre
d'aberrations du système actuel: un seul exemple, des enseignants
dans le supérieur payés en fonction du nombre d'heures de cours
(quelqu'en soit la qualité) à un tarif horaire ne
dépendant que de la qualité de la recherche (qui peut n'avoir
aucun rapport avec l'enseignement), le travail de préparation des cours
et le tutorat n'étant pas évalué ni
rémunéré alors que ce sont les métiers qui
subsisteront...
De nombreuses questions restent ouvertes: Quel modèle économique?
Logiciels libres? B to B?, ASP?, quelle rémunération pour les
auteurs des cours? Droit d'auteur? statut des e-professeurs?
Il est bien clair enfin qu'une telle révolution dans un domaine aussi
délicat nécessiterait un accompagnement substantiel en
matière de recherche en "ingénierie pédagogique" (ou
"Sciences cognitives) aujourd'hui quasi inexistante dans notre pays alors que
les Etats Unis et le Canada déploient d'immenses efforts dans ce domaine
Il conviendrait en particulier d'étudier comment articuler le
présentiel (pour souder les promotions et créer par là des
réseaux indispensables dans la vie professionnelle) et le virtuel,
comment concevoir des enseignement efficaces (consolider les acquis
professionnels, utilisation de l'aspect ludique propres à
l'efficacité des apprentissages dans toutes les espèces animales,
apprentissage des savoirs faire, adaptation à la forme de l'intelligence
de l'apprenant et à ses rythmes, articulation entre travail individuel
et travail en équipe, éducation des sens de la curiosité
de l'initiative de l'innovation et du risque, ...)
C'est également un domaine qui devrait voir naitre de nombreuses
start-up: nos Grandes Ecoles, notamment celles relevant de notre
ministère devraient devenir des incubateurs dans ces domaines
Dans le dossier consacré par Les Echos à ce sujet, il
est recensé 250 universités virtuelles sur Internet
(évaluation de Jacques Perriault de Paris-X) et il s'en ouvre
tous les mois.
En raison de son immense territoire, peu peuplé et aux conditions
climatiques difficiles le Canada fait partie des précurseur.
L'Université d'Athabasca en Alberta a démarré sur
Internet dès 1994 (elle avait auparavant une activité classique
d'enseignement à distance). Avec 100 professeurs, 200 tuteurs elle
compte 20.000 étudiants. Elle offre 450 programmes dans tous les
domaines scientifiques et littéraires et 37 MBA
Elle reçoit168MF de financement public et facture ses cours 400$
Une dizaine d'autres Universités Canadiennes, comme Teluc au
Québec, proposent de tels enseignements et 200.000 étudiants les
suivent (prévisions à 5 ans : un tiers des cours sera suivi sur
Internet)
Une innovation pédagogique à noter: d'ici à 2 ans
l'obtention d'un diplôme universitaire nécessitera d'avoir obtenu
une unité de valeur en ligne, gage du développement du e-learning
... et surtout de l'aptitude des étudiants tout au long de leur vie
professionnelle de savoir utiliser Internet pour apprendre
Les intranets de formation des Grandes entreprises comme IBM, Microsoft
ou Pricewaterhouse constituent également aujourd'hui de
véritables universités
En France notons La filière TIC de l'Université de
Limoges a ouvert en décembre 2002 son DESS "communautés
virtuelles et intelligence collective via les réseaux
numériques" www-tic.unilim.fr qui s'adresse, en formation continue,
aux cadres, les enseignements se déroulant entièrement à
distance via Internet ainsi que la formation en ligne mise en place par les
Ecoles des mines pour former des Ingénieurs par la voie de la
formation continue
Selon une étude d'Arthur Andersen le e-learning ne représente en
2001 que 2% des dépenses des entreprises françaises contre 60%
aux USA. 11% de nos entreprises utiliseraient le e-learning contre 90% aux US
Un site de référence :
www.distance-educator.com
Voir également la téléformation dans les entreprises
page
175 et la
recherche de formation sur le web
page
162
3.2.1.4 Les professions financières: banques, assurance, courtiers, bourses des valeurs...
Une
remarque de même ordre peut être faite pour les banques et
autres institutions financières françaises qui ne sont
pas toutes aussi en avance que pourrait le laisser imaginer les moyens
financiers et le potentiel de matière grise dont elles disposent
Zona Research
www.zonaresearch.com
considère qu'elles sont les premières qui risquent d'être
touchées dans leur existence même par le développement
d'Internet si elles ne changent pas radicalement leur façon de
travailler.
L'interpellation de Bill Gates lors de la conférence "retail
delivery" de 1996 :
"the world needs banking but not bankers"
Est sans
doute caricaturale, mais ne doit pas pour autant être
sous-évalué : le coût d'une transaction bancaire par
exemple passe de 1,07$ lorsqu'elle est traitée en agence
à 0,54$ quand elle est traitée par
téléphone et 0,01$ par l'internet (Bill
Finkelstein, Wells Fargo)
l'Etude de l'OCDE sur les incidences du commerce électronique
(août 1998
www.oecd.org )considère
que les technologies de l'internet permettent aux banques d'économiser
89% de leurs coûts de distribution et les banques finlandaises ont
déjà réduit leurs effectifs de 50% avec les
téléprocédures
"nous ne croyons pas à la banque en ligne pure et dure, l'Internet
n'est pas un eldorado mais une source potentielle d'économies
considérables" Moody's
Malgré cela, certaines banques françaises se proposaient
encore en 2000, sur le modèle du minitel de facturer 6 Francs les
clients qui leur en économisent 5,95 (en effectuant eux-mêmes
leurs transactions par l'Internet) sous prétexte que "cela leur rend
service", alors que l'on aurait pu imaginer logiquement qu'elles fassent partie
des premiers fournisseurs d'accès gratuit en prenant même en
charge les coût des minutes de communication consacré à la
gestion des comptes.
Et ce d'autant plus que comme l'a constaté la filiale
luxembourgeoise d'une banque française, les 25% de sa
clientèle passée sur internet représentaient 65%
des transactions totales...(le bon sens a fini par triompher en 2000 avec des
services comme voonoo)
A la Wells Fargo il est apparu que les clients internautes
étaient deux fois plus "rentables" que les autres et que ceux-ci, en
général plus mobiles géographiquement restaient 3 fois
plus fidèles à la banque lors d'un déménagement
(Bill Finkelstein de la Wells Fargo séminaire Aftel NY 98)
Cette analyse est confirmée par la SEB (une des 3 grandes banques
des Pays Nordiques): ses "e-clients" lui rapportent 2,5 fois plus que le
client moyen. En conséquence elle a décidé un
programme visant à faire passer l'ensemble de sa clientèle sur
internet pour les opérations courrantes et en conséquence elle
prévoit de fermer 80% de ses agences sur 4 ans. Elle
considère que cette stratégie lui permettra d'étendre ses
services sur l'ensemble de l'europe en 'écrémant" le
marché, les clients "branchés" étant les plus rentables.
Notons que cette Banque fait partie de la Galaxie Wallenberg, dont une
autre branche, OM Gruppen, qui est propriétaire de la bourse de
Stockholm et qui a créé l'éphémère
Jiway, bourse tout électronique qui avait "osé" lancer une
OPA hostile sur la vénérable Bourse de Londres en 2000,
entrainant la rupture de celle-ci avec Frankfort
Pour les produits financiers banaux, des systèmes de distribution
comme Carrefour (qui en outre peut proposer le choix entre les produits
financiers de plusieurs établissements) serait peut-être plus
adaptés grâce à des amplitudes d'ouverture plus large et
des coûts de fonctionnement plus modestes "il est temps d'appliquer les
recettes du commerce moderne aux services financiers" Damien Guermonprez
DG de la filiale finance d'Auchan
D'ailleurs en France la plus importante banque directe multicanal, avec plus de
200.000 clients dès 2000 est la Covefi, filiale des 3 suisses
www.covefi.fr
Certains jeunes hauts responsables de nos grandes Banques vont jusqu'à
assimiler le comportement interne de nos grands établissements
financiers actuels à celui des maîtres des Forges en 1960,
quelques années après l'ouverture du marché commun,
organisés en fonction de la production et non du client, leur
prospérité semblant refléter la pertinence des choix
stratégiques, alors qu'elle ne faisait que résulter de l'inertie
des rentes de situation:
Il est aujourd'hui encore choquant pour certains d'imaginer que
business village, filiale de BNP-Paribas, pourrait offrir
à ses clients une palette de services financiers, en mettant en
concurrence les produits les plus performants du marché et ne pas se
contenter de fournir ceux de sa maison mère
Plus choquant encore serait d'imaginer qu'une Agence Bancaire pour
amortir l'investissement considérable qu'elle représente,
pourrait faire autre chose, qu'écouler les produits maison, et qu'elle
puisse s'attacher à répondre à la globalité des
préoccupations du client qui en franchit le seuil: gestion de son
patrimoine (immobilier, bourse, oeuvres d'art, fiscalité, assurance,
succession,...) gestion de sa trésorerie (outils de paiement,
tableaux de bord, crédits à la consommation,...).
La crédibilité n'impliquerait-elle pas alors que le
conseiller puisse lui proposer les meilleurs produits, et donc y
compris ceux de la concurrence ? ne faut-il pas clairement
séparer la production de la distribution?
Voir page
141 Dans le téléphone,
l'informatique ..ou l'épicerie cette mutation a été faite
depuis longtemps, les produits financiers sont-ils si différents qu'ils
puissent se permettre de rester dans une logique de l'écoulement de la
production? Certaines timides avancées ont été faites
(sicav, certains produits d'assurance,...) ne faudrait-il pas aller
beaucoup plus loin?:
C'est le projet de Bernard Arnault avec Zebank
www.zebank.com, encore
faut-il ne pas sous estimer la fonction de conseil, ce qui, notamment dans
le domaine financier passe nécessairement par un contact personnel en
"face à face": cette absence a confiné Zebank à une niche
de faible rentabilité (ce qui a conduit à son rachat par egg en
2002), alors qu'il aurait pu s'appuyer sur le très dense réseau
de courtiers indépendant (assurance-vie et gestion de fortune) qui, avec
des outils d'aide à la gestion de patrimoine performants auraient pu
trouver là un précieux outil pour renforcer leur
efficacité et diminuer leurs couts de gestion.
C'est d'ailleurs la politique mise en oeuvre avec succès par les AGF
avec I-Bank qui a dépassé 100.000 clients et 540
M€ de dépots mi 2001, 6 mois après son lancement contre
20.000 clients et 68 M€ pour Zebank(
voir page
94) et atteint 255.000 clients
début 2003
"le modèle gagnant sera celui qui associera courtage en ligne, banque
directe et réseau de conseillers indépendants: les clients sont
confiants dans les services en ligne mais une fois par an ils ont besoin de
voir un conseiller"Huw Van Steenis, analyste de Morgan. C'est d'ailleurs ce que
fait AXA avec Banque Directe (créée par Paribas) qu'il a
racheté à BNP
Quel rôle joueront les "account aggregators",
sociétés qui consolident les comptes clients sur un écran,
en utilisant les codes fournis par les clients pour accéder aux
données de différents fournisseurs comme, Yodlee
www.yodlee.com
Les Banques n'ont par exemple pas vu arriver les courtiers en ligne qui
en cassant les prix et en fournissant des informations de qualité
se sont appropriés 15% du marché des transactions des
particuliers
E-Trade,
www.etrade.com, 3,7millions de
clients en juin 2001 avec plus de 50 Milliards de dollars de
dépôts continue à croitre au rythme de 80 000 nouveaux
comptes par mois (notamment par des rachats) et le volume des transactions
qu'il gère , après seulement 7 ans d'existence
(120.000transactions quotidiennes) est équivalent à la bourse de
Paris
Fort de ce succès e-trade a lancé en janvier
e-offering, banque d'investissement en ligne: elle prendra des
commissions limitées à 4,5% des montants levés contre les
7% habituellement pratiqués sur le modèle de Wit Capital
www.witcapital.com qui
l'avait précédé sur ce créneau.
La firme est par ailleurs derrière la création de
l'International Security Exchange, un système de transaction
électronique qui ambitionne de concurrencer le Chicago Board Option
Exchange (les Echos du 13/1/99)
A l'été 1999 elle a également pris le contrôle de
Telebank Financial pour 1,8 Milliard de dollars, banque en ligne
spécialisée sur les prêts immobiliers
L'entreprise arrive en France en commençant par s'associer avec CPR
www.cpr-etrade.com en
1999 avant de reprendre sa liberté pour un développement autonome
(éventuellement de concert avec un leader européen)
Charles Schwab
www.eshwab.com (7 millions de
compte) basé à San Francisco, existe depuis 20 ans et s'est
convertie au web plus récemment: elle reste N°1 en misant sur le
conseil personnalisé. Début 2001 elle vallait 33 milliards de
dollars (contre 29 par exemple pour Merril Lynch)
Fimatex qui est une belle réussite, bien qu'elle ait
été développée au sein de la Société
Générale n'était pas au catalogue du réseau...
En 2002 BNP-Paribas met la main à bon compte sur l'allemand Consors en
profitant de la conjoncture et, en la fusionnant avec Cortal, s'offrant ainsi
une place de choix au niveau européen, l'encours global du nouveau
CortalConsors étant de 13G€ mi 2002
Au total il y aurait aux USA 8,4 millions de personnes avec des
portefeuilles dépassant les 100.000$ (420 milliards de dollars au total)
opérant en bourse via internet, avec 450.000 ordres quotidiens (soit
22%des échanges), offrant 1 milliard de dollars de commissions
aux quelques 60 firmes de courtage existant actuellement
En l'an 2000, en Europe l'Allemagne arrive en tête (400.000) pour 100.000
en France (et par exemple 200.000 en Suède)
également voir
page
150 le
chapitre consacré aux bourses
Par ailleurs CompuBank
www.compubank.com,
première banque fonctionnant exclusivement sur internet, a vu le
jour en octobre 1998.
Elle est suivie par Egg
www.egg.com , filiale du groupe
britannique Prudential, qui n'accepte plus depuis avril 1999 que des
clients en ligne: selon Mike Harris "l'exploitation des services
bancaires grand public par internet sont 4 fois moins coûteux que par
téléphone et 10 fois mois chère qu'à travers les
agences traditionnelles" ce qui lui permet de servir des interets trois fois
plus élevés sur les comptes à vue (5% contre 1,5%).
Avec 500.000 clients après 6 mois d'activité, et
1,2 millions en aout 2000, 2,4 millions de clients en grande bretagne en aout
2002, elle se classe au 8ème rang mondial du
classement IBM-Interbrand après la Citybank l'UBS et Wells Fargo, mais
avant le crédit Suisse et la Commerzbank, et avec 5 milliard de £
elle revendique 40% de part de marché sur les nouveaux
dépôts
Elle propose crédits immobiliers, prêts personnels et
bientôt assurance-dommage, cartes de crédit et produits de
placement financier. Elle fournit évidemment accès internet et
e-mail gratuit
En novembre 2001 elle annonce ses premiers bénéfices et alors que
sa capitalisation boursière est de 1,3Milliards de £
http://fr.biz.yahoo.com/p/e/egg.L.html, elle rachète
Zebank en mai 2002 pour seulement 8M€
En aout 2002 elle lance ses services en France avec un objectif
affiché d'un million de clients sous 3 ans: son président Paul
Gratton déclarait aux Echos "l'attitude des Français face aux
nouvelles technologies est la même que celle des Anglais en 1998"... 4
ans de retard, et les Anglais ne font pas la course en tête
Il faudra voir si ses méthodes commerciales que certains jugent un peu
curieuses fera ses preuves en France
En Aout 2000 c'est au Japon que nait la banque 100% en ligne Japan
Net Bank en association avec l'opérateur téléphonique
NTT Docomo et un réseau d'épiceries de
proximité pour les retraits de liquidités
Mentionnons également
@AGF a créé en octobre 2000 Banque AGF qui comptait
250.000 clients mi 2002
@ Banque Directe autrefois leader compte 100.000 clients à mi
2002 (créée par Paribas en 1994, repris par BNP, puis AXA)
@ groupama devrait lancer sa banque avant fin 2003
@ - Entrium en Allemagne 700.000 clients N°1 européen
de la banque sans guichets compte 60% de clients ayant accès à
internet (en Allemagne on compte aujourd'hui 3,5 millions de compte en ligne
avec un rythme de doublement annuel (pour mémoire le leader en France,
@ - SE-Banken appartenant à la "constellation" Wallenberg"
en Suède, avec 300.000 clients sur internet en 2000 et a
racheté BfG en Allemagne au Crédit Lyonnais pour en faire la
tête de pont de son offensive internet sur ce pays
Aujourd'hui à côté des 200 sites financiers sur internet
comme ceux de la City Bank ou de la Wells Fargo,
opérationnels dès 1995, on en compte une dizaine opérant
exclusivement sur l'Internet (Compubank à Houston, Atlanta
Internet Bank, ...)
Rappelons que dans son plan stratégique City Group qui revendique
aujourd'hui 300 millions de comptes s'est fixé un objectif de 1
Milliard de clients en offrant à ceux-ci de gérer l'ensemble
de leurs comptes dans les autres établissements par son
intermédiaire (Chris Zaharias Netscape, séminaire Aftel
nov 98)
Maintenant tous les "portails" d'entrée sur le web comme Yahoo!
ou Aol, lancent leur chaîne "finance" offrant plate-forme
d'information économiques et financières conseils grâce
à des partenariats éditoriaux ainsi que un centre de courtage en
ligne permettant d'acheter et de vendre en ligne par l'intermédiaire de
courtiers électroniques comme e-trade
@ AOL qui a lancé "personnal finance" en 1996 compte
actuellement 10,5 millions de clients
(Cf classement des meilleures cyberbanques par l'association online banking
www.obanet.org )
L'Atelier Bnp-Paribas estimait qu'en 1998 entre 10 et 15% des
prêts aux USA, soit 1500 Milliards de dollars étaient
directement influencés par la consultation de sites Web
spécialisés qui outre un riche contenu éditorial
permettent de rechercher sur le marché le meilleur taux en fonction du
profil de risque du client - et en faisant l'économie des
intermédiaires financiers monoproduits
e-loan
www.e-loan.com : 15.000
demandes de prêts par mois, Get Smart
www.getsmart.com 50 000 par
mois, Quicken Mortgage
www.quickenmortgage.com
qui rassemble les propositions de 11 banques pour une comparaison
immédiate, 800.000 visites par mois,...). En France Selectaux
http://www.selectaux.com a
lancé un site adapté aux spécificités
françaises
GE Equipement finance a créé en 2000 un extranet
permettant d'accorder en quelques minutes pour les dossiers simples, (50% des
demandes de ses apporteurs d'affaire), un crédit permettant de financer
les achats de leurs clients
Dans le domaine social mentionnons "aide au logement
http://www.aidologement.com
qui vous offre la possibilité d'obtenir prêt ou subvention en
ligne avec le minimum de formalités
Toutes ces évolutions devraient conduire à l'avenir à
une claire séparation des fonctions de production de services
financiers de celles de distribution, car le client exigera de plus en plus
de pouvoir comparer des offres et n'acceptera plus d'être enfermé
dans celle de sa banque:
C'est une des raisons qui fait que paradoxalement, business-village,
filiale de Bnp-Paribas n'offrait pas de services financiers: Il ne serait pas
crédible de n'offrir que les produits de la maison mère mais les
esprits ne sont pas encore murs pour franchir le pas...
Un classement réalisé par Interbrand et IBM en mai 1999
des meilleures banques permet aux établissements scandinaves, allemands
suisses et britanniques de se placer honorablement au cotés de leurs
confrères nord américains. ce n'est malheureusement pas le cas
des 7 banques françaises sélectionnées (sur un total
de 45) dont aucune ne figure dans la liste des dix nominées: la
différence s'est faite sur le caractère clair, complet et
structuré du service offert aux clients mais selon l'AFB le retard des
banques françaises sur Internet est moindre qu'on ne le dit
Banque Directe (
www.banquedirecte.fr )
décolle plus lentement qu'espéré tandis qu'en Allemagne
son homologue Comdirect dégage déjà des
bénéfices (valeurs boursières : 9 milliards de
dollars).
Les assureurs ne sont pas non plus à l'abri de ce manque de
clairvoyance. Là aussi les nouveaux courtiers tels Insweb
http://insurance.yahoo.com
qui agrège et compare l'offre d'une vingtaine de compagnies
d'assurance devrait leur donner à réfléchir
Notons toutefois l'initiative de E-santé
www.e-sante.com , filiale du groupe Azur qui
en juillet 1999 était la première à proposer la
souscription en ligne d'un contrat d'assurance santé
complémentaire, ainsi que Reflex
www.reflex.tm.fr ou Maaf
Assurances
www.maaf-assurances.fr
Par contre les assureurs semblent plus audacieux dans la Banque ou ils
apportent des services complémentaires à leur réseau de
distribution sans leur faire concurrence comme Egg filiale de Prudential. Dans
ce domaine ils semblent de ce fait plus efficaces que les banques
En oct 2000 les AGF ont annoncé
@ - une ambitieuse politique dans la banque à
distance, secteur où elle n'est pas, avec I-Bank (une banque
qui offre toute la palette des services avec un compte
rémunéré à 5%, qui vise 500.000 clients
à 3 ans avec un investissement de 700Mfelle a dépassé
déjà atteint 100.000 clients et 540 M€ de dépots mi
2001 et 250.000 clients à mi-2002, dépassant ainsi à vive
allure Banque Directe de BNP-Paribas qui 8 ans après sa
création atteignait péniblement 100.000 clients (cette
dernière a d'ailleurs été reprise par un autre assureur,
AXA et Groupama devrait suivre en 2003).
@ - Une politique discrète dans l'assurance
(Okaou), où elle ne peut se permettre de faire de la peine
à ses 3000 agents généraux,
Dans le domaine de l'information financières de très
nombreux services se sont mis en place (
www.mine-yours.com de l'AFP,
www.woqats.com ,
www.netcote.com ,...) qui
proposent en outre des mécanismes d'alerte et des
systèmes experts pour assister le gestionnaire
Pour les renseignements financiers citons
Dun&Bradstreet :
www.dbisna.com
Et en France Societe.com
www.societe.com (gratuit) ou
SCRL
www.scrl.com filiale de la
COFACE.et surtout @rating
www.cofacerating.com
qui permet d'accéder à la notation, voire à la
labellisation de l'entreprise
voir page
201
De nombreux produits ou services financiers ont vocation à être
un simple composant d'un produit plus complexe:
Bien entendu les "market places" que sont les bourses de valeur peuvent trouver
dans les outils de l'Internet les moyens d'être plus efficaces et moins
couteuses: ces vénérables institutions ont été
violemment bousculées par les nouveaux entrants et ont du engager une
rapide mutation
voir page
151
v Les crédits (immobiliers, véhicules, crédits
à la consommation) peuvent être intégrés dans une
offre globale (
voir page
144) les courtiers en crédit
immobilier que nous avons vus plus haut, qui mettent en concurrence les
"fabricants" de produits financiers fournissant leur services au travers de
portails globaux (panoranet et Mynewdeal interviennent en backoffice de
nombreux sites immobiliers)
Enfin Internet offre la possibilté d'innover dans les produits
eux-même : ClickOption
www.clickoption.com
lancé en 2001 par la Société générale met
à la disposition des particuliers, en écrasant les couts et les
marges de gestion, des produits jusqu'alors trop complexes et
réservés aux professionnels de la finance qui permettent de
parier sur un événement boursier
Cette évolution sera sans doute plus difficile à conduire dans
les grandes structures où les hiérarchies intermédiaires
pourront être tentées de bloquer sous tous les prétextes
(sécurité, fiabilité, confidentialité...)
des processus susceptibles de remettre en cause les modalités
d'exercice des pouvoirs et l'utilité même de certaines
fonctions.
"il aura manqué à l'industrie banquaire française, trop
longtemps sous la coupe des pouvoirs publics, la vision et l'audace d'un Claude
Bébear" Pierre Albouy Rotschild, New York, les Echos
3.10.2000
à noter pour la petite histoire que pendant la crise argentine, comme les banques se voyaient interdire toute sortie d'argent liquide, seules les transactions électroniques de compte à compte fonctionnaient
3.2.1.5 Les producteurs de services de loisir : hôtel, tour operator, opérateurs de billetterie
Au
niveau mondial c'est un des premiers secteurs de developpement du e-commerce
avec les leaders Américains Travelocity
http://www.travelocity.com
et Expedia
http://www.Expedia.com
En Allemagne le premier voyagiste européen (Preussag) mise
à fond sur Internet et prévoit d'y réaliser 20% de son
activité,
En Angleterre Martha Lane Fox fonde à 26 ans avec Brent
Hoberman (29ans) Lastminute.com spécialisée sur le voyage
soldé à la dernière minute pour lequel Internet est
particulièrement bien adapté (introduit au "bon moment" en bourse
en mars 2000 à plus d'un milliard de £): il a racheté tour
à tour Degriftour en 2000, puis en 2002 Travelselect, The destination
group et Travelprice
Dans ce domaine en France le minitel a permis de bien roder le
modèle et les entreprises dynamiques de la profession réalisent
la transposition sans grande difficulté avec chaque jour de nouvelles
initiatives (visites virtuelles, accès par téléphone
mobile, couplage Web avec un centre d'appel, sites éditoriaux de plus en
plus riche permettant de préparer les voyages, techniques de
fidélisation, mails personnalisés aux clients abonnés,
partenariats avec les moteurs de recherche,...)
Pour les réservations de chambres Internet permet de diviser jusque par
par trois les couts et d'assurer un meilleur remplissage grâce à
un véritable "yield management" et aux nouvelles possibilités de
ventes de dernière minute
"En une année Internet est passé du statut de gadget
branché à celui d'enjeu stratégique pour l'industrie
du tourisme" Les Echos 14 juin 2000
Dégriftour
www.degriftour.fr,
www.reductour.fr,
www.promovac.com,
www.abcvoyage.com pour les
tour operator (racheté en aout 2000 par Lastminute.com
Club Med Online
http://www.clubmed.com,
Accor
www.accor.com (3 portails,
7 sites en 3 langues, Nouvelles Frontières
http://www.nouvelles-frontieres.com et
http://encheres.nouvelles-frontieres.fr), et queques autres y font
leurs premiers pas avec plus ou moins de bonheur
Relais&Châteaux
www.integra.fr/relaischateaux pour l'hôtellerie
De nombreuses start-up se sont lancées sur ce créneau avec
plus ou moins de succès: Jador.com
www.jador.com pour
réserver hotels et spectacles, Outdoor Attitude
www.outdoor-attitude.com
ou Skihorizon
www.skihorizon.com pour
les passionnés de nature et de sport d'aventure, Baoom.com
www.baoom.com
répertorie des centaines de fêtes, prétexte à des
déplacements. Toutes n'ont pas survécu car il y a rarement de la
place pour plusieurs entreprises sur un même créneau
Malheureusement ce n'était pas encore en l'an 2000 le cas
général: une enquête du quotidien du tourisme
revèlait que 91% des agents de voyage ignoraient encore les
possibilité d'Internet et que 80% des agences n'étaient
même pas reliées au Web!
Quelques
exemples :
c'est un domaine où Internet devrait permettre l'émergence
d'activités nouvelles
· les professions de la santé
(télémédecine, suivi des patients, information sur les
pathologie, gestion des feuilles de soins et des remboursements,
télésurveillance à domicile en cardiologie, recherche de
phase III, ...). la e-santé est un marché gigantesque
où des mutations majeures commencent à se faire jour
· les sociétés de recherche sous contrat
· les formateurs (encore que certains imaginent des formations,
même diplômantes entièrement délivrées sur le
web)
· les agents immobiliers (vente ou location)
· les commissaires priseurs
· les agences de publicité
3.3.1.1 Parmi les métiers à réinventer : ceux de la chaîne éditoriale
3.3.1.1.1.1 Les livres
Cylibris Editions
www.cylibris.com
éditeur de livres reçoit des "manuscrits" d'auteurs souhaitant
être publiés :
- il produit un catalogue sur Internet (
www.editions-cylibris.fr )
- à la réception d'une commande il lance l'impression de l'ouvrage
Les manuscrits étant aujourd'hui livrés sous forme de disquettes,
travaillant sans aucun stock, il peut se permettre de "publier" des auteurs
nouveaux sur lesquels les opérateurs classiques refusent de prendre le
risque éditorial
"pour être édité aujourd'hui il faut être connu. Il ne faut pas avoir quelque chose à dire" Jean d'Ormesson
Les
moyens d'impression modernes autorisent aujourd'hui une telle production et une
vente à l'unité à des prix tout à fait
compétitifs (prix de vente 58 F) et néanmoins rentables
00h00.com (
www.00h00.com), créé par
Jean-Pierre Arbon, (et racheté par l'américain Gemstar)
propose pour sa part le choix entre le Téléchargement et l'envoi
de l'ouvrage (prix de revient de l'impression par Dupli Print: 30F). en outre
il offre forums, éditos et animations spéciales pour la
communauté de lecteur qu'il cherche à créer: le livre peut
ainsi être prolongé par un débat entre les lecteurs.
Cette nouvelle approche permet également d'éditer des ouvrages
spécialisés à faible tirage
De même elle autorise de nouvelles formes d'écriture
grâce à l'hypertexte on peut sortir de la narration linéaire
Librissimo (
http://librissimo.com racheté par France
Télécom) édite les fac similé de livres rares ou
épuisés (400.000 titres des Jésuites de Chantilly et des
Dominicains du Saulchois) des accords en cours de négociation avec une
douzaine de bibliothèques devraient permettre de proposer 1 million
d'ouvrages (coût : 500 F à plusieurs milliers de F pour les
ouvrages fragiles de grand format)
Chapitre.com
www.chapitre.com créé en 1997 par Juan
Pirlot de Corbion recherche en outre pour vous, dans son catalogue de 400.000
ouvrages épuisés, chez 250 libraires spécialisés
dans l'ancien le livre rare que vous recherchez
Alibabook
www.alibabook.com qui fonctionne sur
le modèle de la partie librairie d'amazon.com vous permet de choisir
parmi 400.000 références et, par des contrats de partenariat est
présente sur des centaines de sites dont les visiteurs sont susceptibles
d'être intéressé par un livre
Les Editions du Cherche Midi
www.cherche-midi.com
utilisent internet pour donner une chance aux jeunes auteurs en mettant leur
livre en téléchargements gratuitement pour tester les
réactions des lecteurs avant d'en réaliser un tirage papier
Le site
www.livre.net recense toutes les librairies
présentes sur le Net
A travers les cinq exemples ci-dessus, on voit bien que des professions
d'intermédiaires comme les éditeurs, les libraires, les
disquaires, les critiques littéraires ou musicaux vont devoir
repenser leur métier avec cette modification radicale de la
chaîne de valeur :
Jusqu'à présent le risque industriel résidait
dans les invendus et le coeur de métier consistait à faire
le bon choix. Demain ce risque pourra être évacué :
la modification radicale de la chaîne logistique permet une chute
drastique de ces invendus (le taux de retour aux éditeurs passe des 40%
traditionnels à 2%!)
Le nouveau besoin du client, comme de l'auteur, est ailleurs :
Sans le filtre éditorial la production va exploser, noyant le
consommateur sous une masse d'opportunités qu'il ne peut explorer sans
aide
D'un autre côté l'oeuvre numérisée peut-être
très facilement reproduite, se pose le problème de la
rémunération du créateur et donc la gestion du copyright
au niveau mondial (problème à la fois technique et de principe :
la SACEM est-elle bien adaptée à ce changement de paradigme ?
d'autres formules se mettent en place à partir de "tatouage" d'oeuvres
et d'agents intelligents qui parcourent le Web à la recherche
d'utilisations non autorisées. (&&b)
Les nouveaux intermédiaires devront donc centrer leur activité
sur de nouveaux services :
· critiques littéraires ou musicaux pour guider les choix
du client
· organisation de clubs de personnes ayant des goûts communs
pour fidéliser le client
· analyse des goûts du consommateur à travers ses choix
d'ouvrages et les questions posées au moteur afin d'être en mesure
de lui suggérer des achats
· analyse des envies des clients potentiels pour rechercher,
détecter ou fabriquer de nouveaux "talents" et assurer leur
promotion (type Spice girls) "the brand is the artist, not the
label" Matthias Keudel de Getmusic.com
www.getmusic.com
· capacité à protéger les oeuvres et à
gérer le copyright
· performance du circuit logistique (gestion mondiale des stocks,
capacité d'impression à la demande, rapidité de livraison,
système de facturation adapté à chaque client, ...).
3.3.1.1.1.2 La musique
Pour la musique la chaîne de la valeur change radicalement car avec les nouvelles techniques de compression (MP3 (MPEG1 layer3 www.mp3.com qui réduit les volumes jusqu'à 12 fois) et l'augmentation des bandes passantes il devient possible de "livrer" la musique "en ligne" et on revient à la logique du chapitre précédent
Aujourd'hui |
demain |
|
Rémunération des artistes |
1$ |
3$ |
intermédiaires |
9$ (Compagnie de disque) |
7$ (site web de softselling) |
pressage |
1$ |
0 |
distribution |
1$ |
0 |
Revendeur-détaillant |
5$ |
0 |
Coût final utilisateur |
17$ |
10$ |
(mission Thierry Trouvé /Aftel avril 1999)
Avec le standard MP3 pour la musique et DivX pour la vidéo
www.divx.com le problème
de la gestion des droits d'auteur est loin d'être totalement
réglé
L'exemple emblématique de ce nouveau phénomène a
été Napster: il proposait un annuaire ou les internautes
indiquaient les titres qu'ils étaient prêts à donner, les
échanges se faisant ensuite directement entre particuliers. Il a eu
jusqu'à 37 millions d'utilisateurs et 1,5 millions
téléchargements journaliers au sommet de sa gloire: la plus forte
croissance connue du Web. Il a constitué un véritable cataclysme
qui a ébranlé l'ensemble de l'économie du secteur. Sur le
plan juridique son point faible était de disposer d'un serveur central
et la perte de son procès l'a conduit à se vendre à
Bertelsman et à offrir un système payant ce qui l'a
marginalisé et a conduit finalement à sa disparition
Le relais a été pris par des logiciels de P to P
voir page
37 qui permettent de la même façon
un échange de disque dur à disque dur mais sans annuaire central,
offrant ainsi moins de prise aux avocats. Ils permettent des échanges de
tous types de fichiers (musique, vidéos, logiciels,...)
Les principaux services qui ont pris le relais de Napster en février
2001 se nomment Audiogalaxy, Fast Track, Gnutella et
I-Mesh. A eux quatre, en moins de 6 mois ils ont déjà
largement dépassé les scores de Napster à son
apogée avec 3,05 milliards de fichiers téléchargés
et une croissance de 60% par mois et il faut en rajouter de nombreux autres:
Kazaa, autres Hotline, bearshare, Limewire, ...
des copies du film "American Pie 2" produit par les studios Universal
circulaient sous le format DivX sur de nombreux systèmes peer-to-peer
(P2P), notamment via un logiciel appelé Hotline, et cela une
semaine avant sa sortie officielle aux États-Unis, le 10 août
2001....
Quel nouvel équilibre naîtra-t-il des procès en cours?
Morpheus, KaZaA et Grokster utilisent le réseau
FastTrack, téléchargés plus de 34 millions de fois,
et c'est 1,5 milliards de chansons et de films qui ont été
échangés rien qu'en l'espace du mois d'août 2001. Les
tentatives de pollution des échanges par des morceaux de musique
dénaturés arrivera-t-il à paralyser ces nouveaux circuits?
La tâche des majors sera beaucoup moins facile qu'avec Napster, Scour et
Aimster, trois entreprises déjà réduites au silence par la
justice. En effet, la société FastTrack est basée
à Amsterdam, hors de portée du tribunal de Los Angeles
où la plainte a été déposée mardi soir. De
plus, contrairement à Napster, le réseau FasTrack ne repose pas
sur un serveur central, et pourrait survivre à la mort de l'entreprise
qui l'a créé.
http://news.cnet.com/news/0-1005-200-7389552.html?tag=nbs
Le standard SDMI, secure digital music initiative
www.sdmi.org , avait
tenté d'apporter une réponse mais en quelque jours il a
été "cassé" avant même sa sortie. De nombreuses
autre technologies ont été testées en 2002 avec des
résultats mitigés et les producteurs de contenu pèsent de
tout leur poids pour que les fabriquants de matériel introduisent des
dispositifs anti-copie
Cette nouvelle approche commerciale devrait permettre de réactiver les
fonds de catalogues des éditeurs, riches de plusieurs millions de
titres (qui ne sont aujourd'hui plus proposés à la vente),
Elle permet également d'éditer de jeunes auteurs qui, dans
l'économie du système actuel, ne peuvent l'être :
Spinner.com (
www.spinner.com) nouvelle
forme de radio sur internet (120 chaînes différentes) lance 125
artistes nouveaux...par jour
Goodnoise
www.goodnoise.com vend
chaque chanson téléchargée en MP3 pour 99cents
Un autre modèle totalement révolutionnaire, celui de la
société britannique StarGig.com
http://StarGig.com diffuse
gratuitement les jeunes artistes sur le web, lancée en août 1999
avec une mise initiale de 3 millions de £ par Terry Ellis en
partenariat avec le Business angel Damian Aspinall.
Il a acquis Register.com
http://Register.com (qui
recense 250.000 groupes indépendants dans le monde). Son credo:
libérer les jeunes artistes des 5 grandes compagnies de disque et leur
permettre de trouver un public et de se créer de la
notoriété qui leur permettra de vivre de leurs concerts et
tournées...
Aujourd'hui plus de 100.000 sites sont consacrés aux artistes
3.3.1.1.1.3 la valeur attachée à la connaissance du client
Bien
entendu il n'échappera à personne que la connaissance
extrêmement fine du client que permet ce métier (des
goûts, mais aussi de la personnalité à travers la
démarche d'achat et les lectures ou de ses préférences en
matière de couleur) peut être puissamment
valorisée en étendant largement la gamme des produits ou
services offerts :
comme nous le verrons plus loin,
page
119, amazon.com
www.amazon.com . le
célébrissime libraire de l'Internet après ses
développements dans les CDROM et les produits informatique a par exemple
étendu son offre aux ... produits pharmaceutiques et cosmétiques
en prenant une participation de 46 % dans Drugstore.com (le Monde, 5 mars 1999)
3.3.1.1.1.4 De nouveaux modes de rémunération : les liens marchands, affiliation
De
nombreux sites, que ce soit les grands "portails" d'entrée et
d'orientation sur le Web (moteurs de recherche (yahoo!, alta vista, ...) ou
fournisseurs d'accès (AOL, Wanadoo, ...) les sites
spécialisés (golf, chasse, électronique, ...) ou, à
l'autre bout de l'échelle les micro-sites personnels voudront offrir
à leurs visiteurs la possibilité d'acquérir des ouvrages
et un lien vers le site des libraires fournira ce service :
Il est clair que dans la démarche commerciale le fait de "rabattre"
ainsi le client est un élément essentiel qui justifie une
rémunération.
Ce type de liens commerciaux, rémunérés en fonction
des ventes qu'il génère devient une modalité de plus en
plus importante de rémunérations des "nouveaux
intermédiaires" (affiliation) : Amazon a dépassé 600.000
sites affiliés en 2001 dans son "Associate Programme"
www.amazon.com/exec/obidos/subst/partners/associates/associates.html
Celui-ci est usuellement rémunéré par une commission
allant de 5 à 15% du montant de la vente selon l'importance de la "plus
value" apportée en matière de sélection et de
conseil.(jusqu'à 20% pour le site de l'auteur qui assure
lui-même la promotion de son livre, soit une somme plus
élevée que le droit d'auteur lui-même)
Quelques fournisseurs de solution:
www.affiliate-channel.com,
www.befree.com,
www.404found.com
3.3.1.2 Les intermédiaires du marché immobilier
Les
professionnels de cemarché ont pour mission de rapprocher une multitude
de propositions de logement, ayant chacune leurs spécificités, et
une multitude de clients géographiquement dispersés : c'est
à l'évidence un domaine où l'Internet est à
même de participer au rapprochement de l'offre et de la demande de
façon particulièrement efficace et bon marché
Aussi, aux Etats Unis tout d'abord (
www.allapartment.com
&w,
www.realtor.com,...maintenant
réunis sous la bannière de Homestore.com) puis en Europe
et en France se sont développé d'innombrables sites (bien
évidemment tous n'ont pas survécu):
depuis les petites annonces:
www.lacentrale.fr,
www.pap.fr,
www.indicateurbertrand.com
,
www.ibneuf.com,
www.immobiliereentreprise.com,
www.seloger.com,
www.bellesdemeures.com,
www.domusnet.com,
www.immoweb.com,
www.unsipetitmonde.org,
...
les sites conçus pour les propriétaires: rediffusion
des petites annonces vers les dizaines de sites où celles-ci sont
publiées (voir ci-dessus), news, shopbots (robots d'achats)
spécialisés dans la recherche de biens immobiliers à
acquérir (ImmoBot), information et conseil juridique, gestion d'un bien
donné en location selon les mêmes modalités qu'un compte
bancaire avec une disponibilité 24/7, crédit immobilier,
assurance
www.directgestion.com
les annuaires
www.pagesimmo.com,...
jusqu'à des sites spécialisés comme ceux des
notaires:
www.immobilier-notaires.presse.fr,
www.paris.notaires.fr
www.maisons-France.presse.fr,...
ou ceux des organismes professionnels
www.anil.org,
www.snpi.com,
www.fnaim.fr,...
sans compter les 400 à 500 sites d'agences
immobilières comme
www.colliers.auguste-thouard.fr,
www.john-taylor.fr,
www.astime.com,
www.bourdais.fr,
www.rival-immo.com,
www.hestia.fr,
www.advalorem.com,
www.annonces2000.com,
www.real-estate-paris.com
,...ou les promoteurs et architectes
www.cogedim.fr,
www.franceconstruction.fr
,
www.meunier-promotion.fr
,
www.stimbatir.fr,
www.igloo-France.com,
www.anthonybechu.com,...
...avec quelques innovations comme les visites en
vidéo :
www.immo-by-tel.com,
www.immovision.com,
www.etnet.fr/not-net...
Début 2000 les Echos titrent : "au train où vont les choses il
sera bientôt plus facile de compter les professionnels qui n'y sont
pas": mais l'obligation de transparence et de productivité conduira
sans doute à de nombreux regroupements comme cela s'est produit aux
US
Cette surabondance est le signe d'un manque de maturité du
marché, c'est la période du premier engouement pour l'outil, de
tatonnement, de bouillonnement et d'opacité. ou chacun jette son offre
sur le Web sans trop se soucier du problème du client: en 2001-2002 un
bon nombre de sites se sont vendus ou ont arrété leurs
opérations comme c'était prévisible
Nous verrons plus loin une approche totalement orthogonale qui s'est
développée outre atlantique. Il ne s'agit pas alors de vendre ou
de louer un bien immobilier mais d'offrir au client une solution globale
à l'ensemble du problème de l'acquisition ou de la location de
son logement voir
page
144
3.3.1.3 Les entreprises et professions concernées par la e-santé
La
santé est un secteur d'une importance à la fois sociale et
économique majeure. Il concerne chacun d'entre nous et des entreprises
ou organismes publics ou privés de toute taille: Laboratoires
Pharmaceutiques, professions libérales, cliniques et hopitaux,
organismes de sécurité sociale et assurances, administrations....
Faisant largement appel à des masses considérables d'informations
très évolutives, à des échanges commerciaux portant
sur des produits périssables peu pondéreux et à
très forte valeur et devant être livrés très vite et
avec des exigences de traçabilité, à la gestion de
situations d'urgence, à de nombreux flux financier et à une
gestion administrative très complexe, il est naturel que l'Internet y
apporte de profonds boulversements malgré les blocages liés aux
traditions des petits et à l'inertie des gros ... et à une
aisance financière de nombreux acteurs qui ne les incite guère
aux remises en cause
"En arrachant le monopole de l'information des mains du corps
médical,l'Internet permet brutalement à des millions d'individus
de passer du statut de petit actionnaire de leur capital santé à
celui d'actionnaire majoritaire" Gwenn Bézard
D'innombrables sites ont vu le jour: plus de 10.000 sites aux US (1.500 en
France) et sont consultés par un internaute sur deux soit 50 millions de
personnes (Medline, 9 millions d'articles, a vu le nombre de requêtes
passer de 7 millions en 1997 à 120 millions dès 1998).
Le malade atteint d'une maladie grave communique directement avec le producteur
de médicament et accède à la même information que
son médecin
Mais celui-ci peut dorénavant s'appuyer sur des sites d'aide au
diagnostic comme WorldCare
www.worldcare.com associe
les spécialistes des 10 plus prestigieux hopitaux Américains
comme Johns Hopkins. Cout dune consultation: environ 1000$)
Il peut s'appuyer aussi sur des communautés de praticiens comme
Physicians Online
www.po.com qui compte
déjà 200.000 membres (et permet par exemple à un
médecin de fabriquer son site en 5 minutes). Ce site communautaire,
véritable portail médical, offre des services également
aux patients et aux assureurs-santé
Des sites comme Thriveonline
www.thriveonline.com
DoctorDirectory
www.doctordirectory.com
ou HealthGrades
www.healthgrades.com
surveillent la qualité des soins des hopitaux et des cabinets
médicaux afin de les noter en fonction de leur efficacité
médicale pour les patients (le "Michelin" médical)
Le malade peut sur des sites communautaires discuter des options de
traitement avec d'autres patients: il est frappant de noter que contrairement
à ce que suggère l'image "froide" d'un ordinateur, un des
premiers apports de l'Internet vu par les personnes interrogées, souvent
isolées dans le monde réel, est la chaleur humaine
qu'elles trouvent dans ces communauté de soutiens qui existent pour
toutes les pathologies chroniques: un millier de groupes de soutiens attirent
chaque mois plusieurs millions de malades (NIH's CancerNet
http://cancernet.nci.nih.gov
Granny Barb and Art's Leukemia
www.acor.org/leukemia/
WebMD
www.webmd.com AllHealth
www.allhealth.com...)
"les patients déclaraient dans une enquête du SHN
www.shn.net recevoir plus
d'information sur leur maladie, leur diagnostics et leur traitement via
les communautés que via le corps médical" d'autres
études ont montré que ce soutiens moral permet de diminuer le
nombre et la durée des hospitalisations
Ces communautés permettent également aux patients d'avoir un
poids leur permettant d'influer sur les décisions
la création en fev 2000 de l'Alliance pour les maladies rares
en France, qui rejoint Eurocordis au niveau Européen et Nord aux US
(National Organization for Rare Disorders), se donne comme objectif de pousser
les pouvoirs publics à favoriser la recherche sur les médicaments
destinés aux maladies rares
Il pourra également discuter sur de nombreux sites avec des
spécialistes la pertinence du diagnostic de son docteur:
Americasdoctor
www.americasdoctor.com
où la "salle d'attente" virtuelle voit défiler les
publicités..., a donné 2 millions de consultations en 1999,
Mediconsult
www.mediconsult.com,
200$ la consultation, Cyberdocs.com
www.cyberdocs.com, 50
à 75$
A l'inverse, il pourra aussi continuer à consulter son propre
médecin lorsqu'il est en voyage
Il peut mettre sur un site les éléments de son dossier
médical qu'il souhaite rendre accessible aux médecins n'importe
où dans le monde en cas d'urgence (PersonnalMD
www.personnalmd.com )
Des consultations en ligne ont été mises en place (dans le
cadre du système de santé Britannique) voire des
prescriptions en ligne (fortement encouragées en Australie ou
l'habitat très dispersé peut nécessiter un
déplacement en avion d'un "flying doctor" pour une consultation
médicale, aussi on y compte 250 sites de
télémédecine fin 2000)
Des e-Pharmacies ont vu le jour par milliers:
En Europe cela commence à se pratiquer en Suisse
(pharmacie Online MediService) en Grande Bretagne, en Belgique,
au Pays Bas, en Irlande et, de facto, en Allemagne à
travers une convention entre certaines caisses et le pharmacien online
néerlandais DocMorris : les caisses prennent en charge dans ce cas le
ticket modérateur de 4 ou 5 € et de leur coté elles
bénéficient d'une ristourne de 2 à 9%. (cette pratique
devrait être prochainement légalement autorisée
malgré la pression des pharmacies traditionnelles qui en contre-feu
proposent de réduire leurs marges de 350 à 450 M€ et
d'assurer également des livraisons à domicile
D'un côté elles peuvent être un facteur
d'économies substantielle en rationnalisant la logistique et en
assurant un meilleur suivi des malades
Celtifarm, PME Bretonne de 40 salariés,
spécialisée dans la pharmacie galénique, est en train de
s'imposer ainsi comme la référence incontournable dans son
secteur avec
www.celtipharm.com
portail de référence du B to B des pharmaciens et
vétérinaires (48% d'entre eux le consultent déjà).
Outre les 40.000 références qu'elle propose (médicaments,
matériel d'officine,...) elle offre une bibliothèque
scientifique riche d'un million de page. Pour l'accompagner dans cette
aventure, le Docteur Patrick Guérin a trouvé l'appui de
Financière de Rotschild, Gazéo, Partech et Advent Venture pour
l'accompagner dans son développement Français et
Européen
D'un autre elles peuvent ouvrir la porte à toutes sortes d'abus
pouvant poser problème en matière de santé publique
(l'exemple emblématique en est la commercialisation du Viagra par
240 e-pharmacie sans que l'on soit certain que la consultation
médicale préalable ait été effectuée dans
des conditions satisfaisantes)
Les conséquences économiques sont difficiles à
prévoir :quelle sera la balance entre les économies dues aux
visites médicales ainsi évitées et celles qui auront
été initiées par un site d'aide au diagnostic?
D'après les études citées par la revue de l'Atelier
BNP-Paribas 75% des visites chez le médecin pourraient être
évitées, une e-consultation coute la moitié du "face
à face", 20 à 50% des médicaments sont prescrits
inutilement, 250 Milliards de $ pourraient être économisés
grâce à Internet
Une étude menée par la compagnie d'assurance Kaiser
Permanente
www.kponline.org a mis en
évidence parmi les internautes utilisant ces sites que 15% avaient
évité une visite médicale et 46% un appel
téléphonique.... Mais 20% des utilisateurs avaient
été incités à s'adresser à un prestataire de
soin.
En tous cas on peut espérer des gains significatifs sur tous les couts
logistiques et administratifs.(15 à 20% des primes servent aux US
à payer les frais de gestion)
Quelques sites majeurs sont en train d'émerger aux US (fusion de
Synetic &&w avec Medical Manager
http://www.systemsplus.com/press/press39.htm pour 1,3 milliard de
dollars et de Healtheon et WebMD pour 5,5 Milliard de dollars) :
eux aussi fournissent toute la gamme de produits et services nécessaires
pour les professionnels de santé et une très riche information
(communication des feuilles de santé, logiciels d'organisation,
consultation sécurisée des résultats d'analyse, obtention
du feu vert des assureurs et des sociétés de gestion de
santé pour certaines opérations,....)
La Mayo Clinic
www.mayohealth.org (1,5
millions de visiteurs par mois)a ouvert des services spécifiques pour
les réseaux internes (intranets) d'entreprise
avec quelques échecs là aussi bien entendu comme DrKoop
www.drkoop.com
en France notons planetmedica.fr
www.planetmedica.fr,
33docavenue.com
www.33docavenue.com,
notredocteur.com
www.notredocteur.com,
Med In Web
www.medinweb.fr,
Comsanté
www.comsante.com,
AtMédica (Havas)
www.atmedica.com,
Medisite
www.medisite.fr 200.000
visiteurs,a levé 110MF en sept 2000
Notre Réseau Santé Sociale peut y trouver là
matière a réflexion quant à ses marges de
progrès potentielles
en France les principaux sont
www.caducee.net,
www.comsante.com,
www.medinweb.fr,
www.medimania.com,
www.medisite.fr,
www.planetmedica.com,
www.psychonet.fr,
www.vitago.fr
voir également l'étude de l'Atelier BNP-Paribas d'octobre 1999
www.atelier.fr dont une partie des
informations ci dessus sont extraites
Mais les outils de l'internet peuvent aussi très prosaquement
apporter leur concours tout au long de la chaine de santé pour
rendre plus efficace la logistique, favoriser le maintien à domicile par
un monitoring technique mais aussi un soutien psychologique permettant de
rompre l'isolement, diminuer les stocks, assurer la traçabilité,
écraser les couts administratifs et apporter un outil précieux
pour gérer les situations d'urgence
L'internet nomade permet également une télésurveillance
médicale (voir par exemple Bodymedia.com
http://www.Bodymedia.com )
un appareil mesurant in-situ la pression arterielle installe dans un
vaisseaux sanguin, transmet ses donnees par telemetrie. Bien d'autres de ces
"nanomedecins"sont a l'etude, notamment des capteurs d'acceleration capables de
detecterles moindres deplacements d'une prothese de hanche au niveau
del'interface os/metal (Université de Bochum, juillet 2001/Pee)
le suivi médical en médecine des catastrophe
notamment: la puce électronique, (sous forme de bracelet par
exemple
www.tracemed.net ) qui
permet de suivre un accidenté à travers les circuits d'urgence
(l'Institut Of Medecin estime à 80.000 par an aux Etats Unis le nombre
d'accidents médicaux liés aux carences de d'identification et de
traçabilité à la suite de resaisies successives)
Biotronik a lancé fin 2001 un nouveau type de pacemaker
qui devrait améliorer le suivi des patients: il contient un minuscule
transmetteur qui envoie des informations sur l'état de celui-ci via son
téléphone portable
www.fda.gov/bbs/topics/ANSWERS/2001/ANS01108.html
un créneau particulièrement important est celui du suivi des
essais cliniques ambulatoires pour les nouveaux médicaments: c'est
chaque année des centaines de milliers de personnes qu'il faut ainsi
suivre avec derrière un gigantesque problème de travail
statistique sur les données. L'Internet nomade est
particulièrement bien adapté pour cela: au Royaume Unis Orange a
développé "Orange Wirefree Clinica": messages SMS pour
rappeler les prises de médicament, retour des questionnaires par pagers
connectés ou wap,...
cette phase de test représente en moyenne 200M$ par médicament
(sur un cout de développement de 800M$) Orange estime possible
d'économiser ainsi 30 à 40M$ par médicament
voir page
259
Signalons également que le "grid computing"
voir page
35 en mettant
des dizaines de millier de calculateurs en réseau, comme dans le cas du
Décrypton qui s'est étalé sur 5 mois en 2002,
permet de fortes avancées dans le domaine du décryptage du
génome, de la modélisation tridimentionnelle des proteines et par
là même de significatifs progrès dans le domaine
médical
http://news.zdnet.fr/zdnetfr/news/story/0,,t118-s2106367,00.html?nl=zdnews
L'Université d'Oxford, sponsorisée par Intel et avec la
technologie de United Device a lancé en 2001 un programme de recherche
sur le cancer permettant d'analyser la structure
géométrique en 3D de 250.000 molécules en mettant en
réseau 1 million d'ordinateurs
En 2002 l'Université de Stanford a publié dans Nature la
structure tridimentionnelle d'une proteine obtenue par le calcul d'un DataGrid
de 200.000 ordinateurs (programme
Folding@home)
Une équipe de recherche de l'Université d'Oxford a besoin
de passer au crible environ 3,5 milliards de composés
moléculaires afin de trouver un remède à la maladie du
charbon. La réalisation d'un tel travail nécessite une
puissance informatique colossale correspondant à la puissance totale des
dix plus grands ordinateurs de la planète: la "grille de calcul
comprendra 160 000 micro-ordinateurs
http://interactive.wsj.com/articles/SB1011654906463427720.htm
"Et pourtant, dans un yaourt il y a plus d'informations (en valeur ajoutée) que de lait" Pierre Laffitte
Ce sont
celles pour lesquelles l'effort d'imagination le plus grand reste à
faire : cette analyse constituant le coeur de ce rapport, le présent
chapitre leur est consacré.
Les technologies Internet permettent
Les outils de l'internet fournissent le nouveau système nerveux du
tissu industriel (conduite de projet ou de chantier, gestion
intégrée de l'entreprise, capacité à concevoir,
à fabriquer et à livrer des produits aussi efficacement dans un
réseau d'entreprise qu'au sein d'une seule (entreprise virtuelle),
support des personnels nomades (commerciaux, techniciens d'après
vente,..), télétravail, relations donneurs d'ordre
sous-traitants, gestion directe des approvisionnement par les responsables
opérationnels, gestion de la logistique, du service apès
vente,...
bien que représentant moins du quart des enjeux économiques de
l'internet, bien des analyses se réduisent à ce chapitre (sans
parler des "boutiques en ligne" destinées à la vente au grand
public avec paiement électronique: ce segment d'application des
technologies de l'Internet qui a donné lieu à l'explosion
spectaculaire de nombreuses entreprises (les "dot.com") a
représenté 2% des enjeux pour 98% de la littérature)
· de recevoir de l'information: exploitation des ressources du web
: intelligence économique, veille technologique, recherche de
fournisseurs, de partenaires, gestion des alertes,
télésurveillance,...
· d'échanger des informations et de réaliser des
transactions: c'est là que les outils de l'internet apportent les
outils les plus méconnus mais les plus stratégiques pour les
entreprises car ils permettent économies,
réactivité et flexibilité, composantes
majeures de la compétitivité
· in fine de se recentrer sur son domaine d'excellence face à une
concurrence mondialisée et exacerbée et de travailler en
réseau dans le cadre d'une entreprise virtuelle performante au
contours évoluant avec les projets
Essayons pour chacune de ces grandes fonctions d'examiner ce qu'une PME peut
attendre de ce nouvel outil
Nous examinerons cependant également quelques grands groupes à
titre d'exemple (...ou de contre-exemple) de mise en oeuvre de certaines
pratiques
il faut distinguer un certain nombre de niveaux dans ce domaine
4.1.1 NIVEAU 0 : l'option "zombie" mettre sur le Web une "carte de visite", le site "plaquette"
4.1.1.1 Le site zombie modeste. Un seul avantage, l'achat de votre nom
Il
s'agit là de la présentation de l'entreprise par une page
hébergée sur un serveur externe (avec lequel la communication ne
se fait parfois encore que par fax par souci de maîtrise de
l'information!!)
une start-up que nous avons rencontré paient les pigistes qui
réalisent ces site 300F par site, considérant qu'ils
pouvaient en réaliser 3 par jour (temps de travail
nécessaire, prise de photo comprises, 1à 3h). le temps
nécessaire pour élaborer le devis préalable étant
supérieur à celui de réalisation du site, la technique de
vente adoptée est celle des "photographes de plage" : le site est
gratuitement mis sur le Web et seules les prestations de personnalisation
ultérieures sont facturées
attention ce type de site est couramment facturé par des "chasseurs de
pigeons" abusant de l'ignorance des PME à des tarif de plusieurs
dizaines de milliers de Francs, l'essentiel de la dépense pour le
prestataire étant de convaincre le client qu'il ne peut pas être
"absent du web"
Certains sous-estiment gravement l'importance de posséder son nom en
considérant que l'on "découvre" l'entreprise à travers les
moteurs de recherche: c'est oublier l'importance du marketing pour le site fait
par les média traditionnels (presse, radio, télévision,
rédactionnel, matériel publicitaire,...) qui implique des noms
simples, faciles à mémoriser et capitalisant sur la marque
v Avantage :cela vous permet d'acheter votre nom ou
votre marque (si votre concurrent ou un spéculateur ne l'a pas
déjà fait pour vous la revendre...) : c'est là un
investissement limité (12$ pour "ma-marque.com" en 24h par e-mail
chez gandi
www.gandi.net ou 1500 F(prix moyen)
pour "ma-marque.tm.fr" en 1 mois avec un lourd dossier papier à l'appui
et passage par un intermédiaire "à valeur ajoutée"
obligatoire)
"Pendant des années, les marques ne se sont pas
intéressées aux noms de domaine. Aujourd'hui, elles se
réveillent et doivent aller au tribunal pour gagner contre les
particuliers. Ça va leur prendre dix ans" rappelle
Sébastien Canevet, juriste spécialiste du droit des
nouvelles technologies
Alta Vista, pourtant entreprise avertie, n'avait pas
acheté toutes les déclinaisons de son nom et a vu
apparaître un site "spécialisé" pour adulte vers lequel
certains de ses clients étaient susceptibles de se fourvoyer : pour
éviter de regrettables erreurs d'orientation elle a dû racheter
www.altavista.com au prix
fort : 3,3 millions de dollars !
La même mésaventure est arrivée en 2001 à
France2
www.france2.com et
France3, achetés par un Russe et revendu à un
Coréen HANGANG Systems,Inc qui produit sous ces deux adresses le
même site pornographique. Pour récupérer ces noms de
domaine le service public a engagé une procédure qui promet
d'être longue et coûteuse.
De même pour l'institut Rexecode qui est tombé dans le
piège du ".asso.fr" : les moteurs de recherche vous envoient vers
www.rexecode.com qui a su
se faire mieux référencer que l'original!
Ebay qui n'avait déposé que ebay.com a vu ebay.fr
acheté par son concurrent ibazar, son concurrent (ce qui soit
dit en passant laisse pantois quand l'Afnic met en avant la "rigueur"de sa
politique de nommage, d'autant plus que cette même
vénérable institution a attribué abcool.fr a perenoel.fr,
concurrent l'abcool.com, sous prétexte que la marque
déposée était "abcool.com et non abcool!!)
La situation a été réglée au prix fort: le rachat
de ibazar par ebay
De même la petite histoire dit que le Vice-Président des
Etats-Unis a dû racheter Gore2000 qu'un auditeur averti avait
acheté dès la fin de son discours-programme et n'a jamais pu
reprendre le contrôle de Al-Gore.com! l'an dernier le premier Ministre
Irlandais s'est vu proposer de racheter son_nom.com, utilisé pour un
site "adulte" pour 1 M$ et 5 ans après la même déconvenue
est arrivée à de célèbres hommes politiques
français qui se croyaient "branchés
un étudiant allemand utilise le nom de domaine
www.verteidigungsministerium.de (ministère de la
défense) pour expliquer à ses visiteurs comment échapper
au service militaire et devenir objecteur de conscience.
Amaury Sport Organisationsociété gestionnaire du tour de
France, a du batailler pendant 2 ans pour récupérer en
1998
www.Tourdefrance.com
qui avait été acheté par un américain
McDonnald et Rolex ont également du payer le prix fort
pour racheter leur nom
Elysee.com, matignon.com et whitehouse.com ne
correspondent guère à ce à quoi on pourrait s'attendre
Pour les dernières présidentielles la plupart des noms
imaginables avaient été déposés et leur cote aux
enchères (entre 3000 et 250 000F) est une forme de sondage de
popularité. Certains hommes politiques sont "hors marché" car ils
ont pris la précaution d'acheter toutes les variantes de leur nom (Le
Monde19 avril 2000)
Il ne faut pas non plus oublier de renouveler sa concession car un nom
de domaine ne vous est attribué que pour 1 ou 2 ans et des
cybersquatters guettent
MSN, portail de Microsoft avait eu un trou de
mémoire et n'a du qu'a la présence d'esprit d'un de ses "fan" de
ne pas tomber dans des mains hostiles (Les Echos 28/6/00)
Amaury Sport Organisation à qui l'expérience de 1998 n'a
pas servi, n'a pas eu cette chance, il a oublié de renouveler
www.Tourdefrance.com
dans les délais nécessaires et un certain M. Garcia,
Cybersquatter professionnel qui avait déjà acheté dior.net
et dior.com fcbayern.com et Audi.net, s'en est emparé le 26 septembre
2000. C'est aujourd'hui un site pour adulte en langue allemande qui
bénéficie des "favoris" des adeptes de la petite reine.
Tourdefrance.net appartient lui à TRB Systems, une société
américaine basée dans le New Jersey et Tourdefrance.org a
été déposé par une association sportive... du Sri
Lanka. La directrice juridique d'ASO dit ne pas se faire de soucis car France2
a gagné son procès ... elle oublie simplement que la
décision n'est pas executoire en Corée et à l'heure ou ces
lignes sont écrites la visite du site ne laisse pas de doute sur ce
point
Le rachat par des cybersquatters aux aguets des noms non renouvelés, le jour même de la date d'expiration, et le renvoi de ces adresses sur des sites pour adulte, installés dans des pays ou la justice reste une notion théorique, sont maintenant de pratique très courante: c'est une forme de racket face auquel une PME est aujourd'hui sans défense
Enfin il
faut acheter toutes les variantes possibles du nom de l'entreprise et de ses
marques y compris avec les fautes d'orthographe (jean-pierre,
jean_pierre, jeanpierre, jean-piere,...) car sinon des cybersquatters
spécialisés ne manqueront pas de "cerner" le site principal et de
détourner les visiteurs : Le "cyberscam" consiste à
déposer des noms de domaine proches de ceux de sites "légaux" de
façon à récupérer les erreurs de frappe des
adresses de site Web
un certain M. Zuccarini de Pennsylvanie a créé 5.500
sites Web de ce type pour détourner le trafic de sites connus en
comptant sur les fautes de frappe des internautes. Il aurait ainsi
enregistré 41 versions du nom de Britney Spears. La faute de frappe vous
dirigeait alors vers un site pornographique ou de pari en ligne. Et si vous
essayez de le quitter, une avalanche d'autres pages Web apparaissent à
mesure que vous tentez de les fermer
www.keytlaw.com/urls/zuccarini.htm
Les récentes décisions de justice tendent à donner raison
aux propriétaires légitimes de la marque mais
Ceci devient d'autant plus pénalisant qu'aujourd'hui, pour les adresses
en ".com" notamment, il suffit de taper "DUPONT" dans un navigateur moderne
pour arriver directement sur le site
www.Dupont.com
· Les plaignants étaient bien souvent de grands groupes capables
d'investir du temps et de l'argent dans ces contentieux a longue durée
· Cet achat de votre nom peut aussi avoir été fait en toute
bonne foi :Combien y a t il à travers le monde de Dupont, de Smith ou de
Perez ? c'est le premier qui met les 70$7(*) sur la table qui devient propriétaire, et
le seul propriétaire de Dupont.com, Smith.com ou Perez.com et vous
êtes obligé de vous rabattre sur des noms moins commodes du type
Dupont-nom-de-mon-activité
D'autres mésaventures sont encore possibles : une
célèbre production de biscuits américains a vu
naître un site à son nom qui avait les apparences d'un site
officiel et qui était en fait animé par un consommateur
mécontent : autant dire qu'après avoir parcouru le site toute
envie de consommer les biscuits de cette marque vous était
définitivement passée.(exemple cité par William
Comcowich d'Ultitech séminaire Aftel NY 98)
De même cogema.org avait été acheté par Greenpeace
en juillet 2000, la Cogema n'a obtenu un arbitrage en sa faveur de
l'OMPI que mi 2001
Selon une étude de Cybermark ( www.cybermark.org ), en France seuls 6,5 % des noms de domaine en ".com" appartiennent à la société propriétaire du nom, 86 % ont été déposés par d'autres sociétés (souvent distributeurs dans des pays ou acheter le nom est un réflexe) et 7,5 % à des spécialistes connus de la contrefaçon ou de la spéculation ("cybersquatters") et ZDNet de son côté indique que 34,5 % des 25 millions des noms d'entreprises françaises sont déjà enregistrées en .com..
Cette
étude a en outre montré que les sites qui s'étaient fait
voler leur nom en .com et qui l'ont récupéré ont vu leur
chiffre d'affaire sur Internetmultiplié par 2 à 5
Dans le domaine du vin par exemple une soixantaine d'appellations
contrôlées (comme château-du-pape.com) ont
déjà été piratées et sont
proposés à la revente (on parle de sommes de 200.000F) et les
fédérations de producteurs vont créer une association
pour essayer de les récupérer.
Bien entendu le cours des noms de domaine génériques
recherché par les portails, a atteint des sommets pendant la
"bulle"(bizness.com, loan.com,... se négocient plusieurs millions de $:
business.com s'est vendu 7,5M$ et Peter Littke a refusé 50MF pour
ebuy.com)
Récupérer son nom devant les tribunaux n'est pas toujours
possible et c'est une procédure toujours longue et coûteuse
Porche a déjà engagé 138 procès
pour utilisation des marques dont il est propriétaire dont 50 seulement
se sont conclus par des accords amiables dont on ignore les conditions, les
autres suivant leur cours après un premier rejet de sa plainte par une
cour de justice de virginie source ZDNet
Miele a perdu son arbitrage devant l'OMPI et n'a pu
récupérer Miele.net, de même pour le Wall Street
Journal qui ne pourra empêcher les sites d'intégrer WSJ dans
leur nom et pour les laboratoires Garnier car Jacques Garnier a
été plus rapide que le prestigieux mais peu réactif
laboratoire
Panavision a du aller en appel pour mettre en échec le sieur
Dennis Troeppen qui voulait lui revendre panavision.com pour 13.000$ (AP).
Armani.com échappe à Giorgio Armani L'OMPI a
reconnu le droit à un graphiste canadien, Anand Ramnath Mani (AR Mani),
de conserver un nom de domaine qu'il avait enregsitré en 1995.
www.journaldunet.com/0108/010807armani.shtm
Nous
ne saurions donc trop recommander d'effectuer de toute urgence cet
investissement de précaution.
Nous ne saurions trop recommander non plus si vous créez un nouveau
produit ou une nouvelle marque de vous assurer que le nom de domaine
correspondant en ".com" est libre et de l'acheter de suite AVANT même de
le déposer à l'Inpi (Attention: le simple fait de s'assurer qu'un
nom est libre peut alerter un cybersquatter qui risque de l'acheter avant vous,
la consultation et la réservation doit être fait dans la
même session)
Les
groupes puissants ne sont pas à l'abri de ces désagrément,
et tout particulièrement les Français qui ont pris conscience
plus tardivement de ces enjeux (il se crée un nom de domaine en .com
toutes les 5 secondes)
L'opérateur Orange, filiale de France Telecom a
acheté en novembre 2000 le nom de domaine orange.com à une
entreprise américaine du Maryland, Orange Technologies, pour un montant
qui "a été " significativement moins importante " que 5
millions de dollars" dixit l'entreprise
Vivendi a du par 2 fois mettre la main à la poche pour racheter
le nom de son ex-futur grand portail vizavi: 24MF à un web bar
parisien pour vis@vis et une somme non rendue
publique pour une association Alsacienne qui avait déposé
Vizavi.com et Thales (ex-Thomson-Csf n'a pu racheter son nom et doit se
contenter de
www.thalesgroup.com
...
Comme l'on pouvait s'y attendre cette ressource rare a donné lieu
à l'émergence d'un marché et même de places de
marché, comme
www.Markbox.com de la société Apanage
http://www.apanage.com ,
destinés à rapprocher des entreprises à la recherche de
noms et "d'investisseurs" qui avaient su anticiper
4.1.1.2 Mais de graves inconvénients
Ayant le sentiment du devoir accompli et constatant, comme prévu, que
cela ne lui apporte pas grand chose, elle court paradoxalement le risque de
prendre du retard par rapport aux autres. Il conviendrait sans doute de
s'interroger sur certaines initiatives ne visant qu'à faciliter ce
premier pas : Confucius le disait déjà "l'ennemi de la
connaissance n'est pas l'ignorance, mais le fait que l'on croit savoir"
comme nous l'a fait remarquer un industriel, ce qui est gênant avec le
Web c'est que, quand vous êtes mauvais, tout le monde peut le voir
et ce sera le premier réflexe d'un prospect étranger que d'aller
voir votre site: même un piètre référencement ne
vous en protège pas....
Conclusion : un site zombie modeste peut être positif s'il
est considéré comme la toute première marche d'un escalier
(achat du nom, processus d'apprentissage) et ne reste à ce stade
primitif que très peu de temps.
Il est par contre fortement contre-productif s'il est considéré
comme un objectif qui se suffit à lui-même (il ne
faut pas que cette première marche soit considérée comme
un "podium") :
Sur ce plan il faut être très méfiant vis à vis
d'initiatives, partant d'un bon sentiment, qui conduisent à "offrir"
à des entreprises une page Web sans aucune réflexion
stratégique sur le développement de l'entreprise.
De nombreux exemples pourraient être cités ici (concernant autant des PME que des grands Groupes) qui illustreraient notre propos : nous ne le ferons pas: il vous suffit de parcourir les sites de nos entreprises vous avez 4 chances sur 5 de trouver une illustration à ce propos
4.1.1.3 Une variante dans les grandes entreprises ou les institutions : le site "zombie trilingue de luxe "
C'est en
général ce qui se produit lorsque c'est la direction de la
communication qui prend en charge le développement du site:
Chargée de promouvoir l' image de l'entreprise et de son
président, et peu orientée vers les besoins opérationnels
des clients, fournisseurs ou actionnaires, elle succombe bien souvent à
la tentation de faire un "beau site", à la gloire de l'entreprise,
où l'esthétisme l'emporte sur la richesse de l'information.
Les maquettes de ces sites sont en général
présentées à l'état major soit sur le réseau
interne de l'entreprise (offrant un haut débit), soit en
préinstallant le site sur le disque dur ou sur un CDROM, masquant ainsi
les effets de son embonpoint sur la vitesse d'affichage des pages (ce type de
site Web, en général trilingue est riche en derniers gadgets
à la mode tel shockwave, Flash, Active X, Gif animés, et les
pages "pèsent" jusqu'à plusieurs centaines de kilooctets).
Ces sites sont particulièrement onéreux (entre plusieurs
centaines de KF et plusieurs MF) car la décision remonte au
président de l'entreprise
Le résultat ne se fait pas attendre :
Le jugement porté sur vous au niveau international sera sans appel :
"non seulement il n'a rien compris à l'internet mais en plus il est
crédule et prétentieux!"
· un internaute vient chercher de l'information utile pour lui : il n'a
que faire d'auto-glorification du producteur du site.
· les internautes expérimentés qui n'ont pas acheté
leurs ordinateurs à la dernière promotion d'une grande surface,
et qui de ce fait n'ont pas forcément la capacité d'installer les
dernières versions des logiciels apprécieront le mépris
dans lequel on les tient ("si vous n'avez pas shockwave cliquez ici",
avons-nous vu par exemple!!)
"il est plus facile de faire comprendre en 2h à une colombienne
comment exporter des hamac que de tenter d'y sensibiliser certains dirigeants
français" déclare Bruno Lanvin, responsable du commerce
électronique à la CNUCED
Dans
notre pays l'an dernier la version "Zombie de luxe Trilingue" était
malheureusement particulièrement bien représentée, et
ceci est corroboré par les résultats d'une enquête
conduite en 1998 dans le cadre du festival de Biarritz:
48% des chefs de projet Web sont des directions de la communication, 81% ont
pour objectif la notoriété du client (alors qu'en Grande Bretagne
c'est le service au client qui vient en tête des motivations).
"Le site web institutionnel Français transmet l'image
négative d'un camp retranché à l'opposé du but
recherché: il perd alors toute utilité jusqu'à devenir
contre productif" Jean-François Susbielle.
Signalons enfin un dernier piège pour les débutants: ce
n'est pas parce que vous avez financé le développement de votre
site qu'il vous appartient effectivement, tout dépend du contrat et
beaucoup d'entreprises se sont ainsi trouvée piégées par
leur prestataire. Les chasseurs de pigeon sont sans pitié
4.1.1.4 De tout cela nous tirons une règle d'ergonomie majeure : la règle d'or des "20 kilo, 3 clic et 0 mépris"
Une page d'accueil ou d'orientation ne doit jamais dépasser 20 ko, (au
moins pour la partie utile).
Il faut dans ce délai pouvoir cliquer pour aller plus loin. Si l'on
souhaite néanmoins illustrer par des photos et un fond de page
(background) il faut impérativement
Evidemment pour un site vivant de la publicité il faudra accepter que
les bandeaux se chargent en premier, mais ce n'est pas le cas habituel d'un
site d'entreprise "classique"
N'oubliez pas ce slogan "inversé" d'un célèbre hebdomadaire "le choc des mots et le poids des photos"
pub
de Bull "Quand il est sur un site, Nick ne s'impatiente jamais. Il
attend au moins 2 secondes avant de cliquer ailleurs"
Zona research estime à 4,25Milliards de dollars la seule perte de
chiffre d'affaire des cybermarchands du à des pages trop longues
à charger Selon ses enquêtes, si une transaction sur deux ne va
pas à son terme sur l'Internet, c'est parce que le temps de chargement
moyen d'une page web serait de 17 secondes. Trop long !
www.newsbytes.com/news/01/165393.html
Stewart Butterfield a lancé un concours pour mettre en exergue
des sites complets (fonctionnels et visuels, dotés d'animations
et d'applications interactives) pesant au maximum 5 Ko : 450
projets ont répondu au défi
www.sylloge.com/5k
Dans 4 ou 5 ans quand l'internaute de la région la plus reculée
disposera d'une desserte large bande (2Mégabit/s et plus) et que ces
contraintes disparaîtront les règles de bonne pratique
évolueront sans doute mais aujourd'hui rappelons-nous que l'internaute
de base ne dispose que de 28kbits/s et que de nombreuses artères sont
encore bien engorgées ...et que la vitesse réelle au compteur se
situe bien souvent entre 3 et 10 kbits/s.
Arif Janjua Vice President de Saraide
www.saraide.com rappelle "chaque
clic vous fait perdre 50% de vos clients"
On peut voir des sites qui, selon la logique des galeries marchandes dans les
corridors d'hypermarchés, vous obligent à "passer devant" des
pages sans intérêt pour vous. Votre visiteur n'est pas votre
prisonnier et dès qu'il voit qu'on le "promène", d'un clic, il
s'échappe.
Il faut également s'assurer que les indications données soient
claires, sans ambiguïté et déjà riches en
contenu: fuyons les liens pouvant prêter à confusion et qui
obligent le visiteur à des aller retour (ce qui est clair pour vous ne
l'est pas forcément pour lui): à "nouveau"
préférons "nos nouveaux produits" ou "les
dernières nouvelles de notre entreprise"
Des logiciels (comme Netaudience
www.cartel-info.fr/netaudience ) vous permettent d'analyser le
cheminement de vos visiteurs et de détecter à temps les
éventuelles zones mal fléchées de votre site.
Il est
nécessaire d'arbitrer : éviter les pages élégantes,
esthétiques et peu chargées des plaquettes de communication au
profit de pages d'accueil riches d'informations permettant d'aller directement
à la bonne information.
v la règle du "zéro mépris" : tenez compte du fait que toute la richesse opérationnelle de votre site doit être accessible aux internautes qui n'ont qu'un écran de 14 pouces, un disque dur surchargé qui ne leur permet pas d'implanter les dernières versions des navigateurs avec leurs derniers "additifs" (plug-in) même si vous leur proposez gratuitement.
Ces trois règles sont réunies Outre-Atlantique par la règle : "KISS" : "Keep It Stupid Simple".
Quelques
bons conseils chez ergoTIC à
www.chez.com/ergotic
L'échec de Boo.com est pour une large partie lié
à cette erreur: beaucoup s'accordent à penser que le concept de
départ était bon (viser un public branché avec des
produits haut de gamme difficiles à trouver)
Mais oubliant les besoins du client, les "designers" ont tellement
sophistiqué le site et les effets visuels sur les produits que les
internautes qui n'avaient pas d'ordinateurs ultrapuissants ne pouvaient pas y
accéder (sans parler des possesseurs de Mac, exclus d'office...)
"il fallait, quand on arrivait à se connecter parfois plus d'une
heure pour commander une paire de baskets" (Flore VasseurPrésidente
de l'Agence Trendspotting aux Echos): c'est ainsi que quelques centaines de
millions sont partis en fumée...
4.1.2 NIVEAU 1 : le site catalogue
(Il
va de soi que sauf pour des entreprises désirant se limiter strictement
à un commerce de proximité et ne souhaitant aucune forme de
partenariat international tous les catalogues devront avoir au moins une
version en anglais)
Le catalogue des produits, des services ou du savoir-faire doit être
4.1.2.1 interactif : à l'écoute du client... en lui apportant des réponses rapides à ses e-mail
Le site doit permettre d'ouvrir facilement sur un dialogue: le développement du "capital client" se trouve en bonne partie là, sur ce plan la situation en France qui dénote un particulier mépris pour le client est alarmante, et ce d'autant plus qu'elle se dégrade
Stratégie Telecom & multimédia qui a
testé 125 sites en 1999 et a pu constater que 42% d'entre eux mettaient
plus de 5 jours pour répondre ce qui est clairement inacceptable,
En 2001 une étude de Codecal Conseil
www.qualiweb.com
portant sur 200 sites représentatifsa montré qu'en France, seuls
14% (19% en 2000) des sites répondent systématiquement, 12% ne
répondent jamais et 47% des mails étaient sans réponse
après 2 semaines d'attente (contre 42% l'année
précédente)!
Les bons
points: les Click&Mortar (54%), un score médiocre, les banques (43%)
Walter Zagar, Pdg de Zagar Inc
www.zagar.com (machines
outils) avait un délai de réponse de 15 jours par fax. Il a
ramené celui-ci à 24h en passant sur internet...à
l'insatisfaction de ses clients qui s'étonnent quand le temps de
réponse dépasse la demi-heure (dossier machine outil, revue de
l'Atelier BNP-Paribas juillet 1999)
4.1.2.2 Ergonomique: penser d'abord à en faire un outil efficace pour le visiteur
beaucoup
de sites dont l'objectif, comme nous l'avons vu plus haut est en fait davantage
la "notoriété" que le service au client cèdent au
narcissisme et à l'exercice de style
Sans le respect de ces règles de bon sens l'internaute aura repris sa
navigation avant d'avoir eu la patience de découvrir votre oeuvre.
· Les cheminements doivent être intuitifs et ne
nécessiter aucun effort d'apprentissage (sans oublier que les visiteurs
n'ont pas tous la même logique et qu'il convient donc de pouvoir
accéder à l'information par chacun des cheminements "logiques" )
4.1.2.3 Mise à jour permanente, richesse de l'information, économies par rapport au papier
Le
catalogue électronique permet de proposer un nombre d'articles bien
supérieur à toute boutique (150.000 références
dans la plus grosse FNAC contre 450.000 sur FNACdirect)
Quatre atouts majeurs d'Internet
depuis Aout 2000 la Redoute ne propose plus que les articles
effectivement disponibles avec des nouveautés tous les jours ce qui lui
permet de proposer la livraison express dans la journée avec le
slogan "Bienvenue sur le site qui se renouvelle aussi vite que la mode". ""le
cout d'une commande Web est4 fois moins élevée qu'une commande
papier" Paul Delaoutre
Une entreprise peut ainsi mettre à la disposition des bureaux
d'études, avec son catalogue, les fichiers CAO directement utilisables
pour la réalisation des plans et notices techniques : elle se donne
là un avantage concurrentiel très fort.
Nord Réducteur 25 MF de CA
www.nord.com a mis pour ses clients toutes les
notices de mise en service et les éclatés de chaque
matériel avec leur nomenclature, les fichiers DAO sont
téléchargeables via le réseau.
Autre élément important pour un fabricant de composants entrant
dans la fabrication de sous ensembles, dont le prescripteur peut
être une autre entreprise que celle qui lui achète ses produits
"ce site est également conçu pour les clients de nos
clients" déclare Jean-Claude Reverdell son directeur
C'est également une source d'économie
substantielle, tant au niveau du coût du catalogue (le coût
d'élaboration est identique mais le coût de reproduction est nul),
que de sa distribution.
AMP par exemple économise par ce moyen 4 M $ par an en
supprimant la version papier de son catalogue de composants
électroniques : aujourd'hui les 70 000 composants sont accessibles en 8
langues et l'utilisateur, guidé dans son choix, a accès aux
spécifications techniques complètes et documentées qu'il
peut directement télécharger
Autre exemple : Alcatel Mobil Phone exporte 92 % de sa production.
Grâce à son Intranet, les 35 antennes commerciales disposent en
permanence de données actualisées leur permettant de produire des
dossiers personnalisés en couleur, dans la langue du pays, sans avoir
à éditer et stocker des brochures rapidement obsolètes.
Lemaitre-Sécurité (
www.lemaitre-securite.com
) implanté à La Walk en Alsace, fabrique des
chaussures de sécurité: Son catalogue en 6 langues ne lui
a pas coûté plus cher que son ancien catalogue papier. Il a permis
de supprimer l'essentiel de son service SVP car le client peut
dorénavant accéder à toutes les spécifications
techniques et les informations (modèles, prix, questions
douanières...) sont toujours à jour.
Un exemple qui ne manque pas de piquant : M. Arditi
président de Photonetics (entreprise high-tech des Yvelines) nous
a indiqué qu'une entreprise voisine de la sienne avait trouvé, et
acheté grâce au Web... un produit qui contrefaisait sa production
!
Wattel, " casseur de voitures " à
Lesquin, près de Lille, (16 personnes au départ) dirigé
par Olivier Wattel et qui vend des pièces d'occasions
ww.wattel.com En effet :
les mises à jour doivent être très rapides (les photos des
véhicules accidentés sont mises sur le site 2 h après leur
arrivée)
le nombre de pièces est considérable : 40 000
références avec 4 niveaux de qualité
les clients potentiels sont innombrables.
Pour 40 000F le site Web a apporté la réponse
adaptée.
L'entreprise reçoit une quinzaine de commandes par jour (parfois par
container complet) qui proviennent, comme bien souvent, majoritairement de
l'étranger (Espagne, Pologne, Ile Maurice, ). aussi le site est en 4
langues.
Le chiffre d'affaire s'est accru de 20 %, avec 3 MF à l'export et
l'entreprise emploie maintenant 24 salariés.
L'étape suivante sera la mise en réseau de plusieurs
" casseurs " de la région pour être en mesure de mieux
répondre à la demande (actuellement celle-ci ne peut être
satisfaite qu'à hauteur de 40% seulement)
Bien entendu pour certaines parties du catalogue qui bénéficient
d'une pérennité et qui sont très volumineuses (documents
techniques détaillés, dessins, images, séquences
vidéo,...), tant que les débits sont aussi faibles, il peut
être intéressant de les graver sur CD-ROM permettant ainsi une
complémentarité entre la richesse d'information d'accès
rapide que permet le CD et la mise à jour permanente qu'apporte
Internet :
L'optimum semble, dans l'état actuel des bandes passantes disponibles,
de coupler la capacité de stockage du CD-ROM pour le fonds documentaire
du catalogue (plans, notices techniques, photos, séquences
animées,...) et celle d'internet pour la partie nécessitant des
mises à jour (prix, promotions, état du stock disponible,...)
C'est par exemple la solution retenue par Valley Drive System
à Rockford, qui a dans son catalogue des milliers de modèles de
trains avant de voiture pour lesquels il est capable de réparer la cage
de roulement, ou par La Redoute (
www.redoute.fr )
Les capacités de visualisation et de simulation devraient
permettre un essor tout particulier dans l'architecture et la
décoration, d'autant plus que les magasins virtuels restent
ouverts 24 h sur 24, même le dimanche
GoodHome.com
www.goodhome.com est
aujourd'hui un des plus avancés sur le plan technologique dans ce domaine
C'est ce que propose Courtieu, une maison Lyonnaise plus que centenaire,
grâce au logiciel Decodesigner : elle offre la possibilité
d'aménager votre appartement et de visualiser en direct le
résultat
www.C-Plaza.com/courtieu
, de même pour les meubles Grange
http://www.grange.fr
voir page
45
Dans le domaine de la mode Modacad (Los Angeles) fournit des logiciels
permettant d'essayer virtuellement les robes en les faisant essayer par
des "clones virtuels" (Avatar) leur ressemblant.
Par ailleurs l'enregistrement de cookies (qui sont gérés par la
plupart des navigateurs) sur le disque dur des clients, concernant notamment
les informations sur les visites ou les transactions précédentes,
permet un accueil personnalisé.
Mais il peut y avoir des sites extrêmement simples mais bien
pensés et très utiles :
Raphaël Ranucci artisan Taxi a créé son
site dès 1997: celui-ci lui a permis de
développer des prestations "haut de gamme" essentiellement pour des
clients allemands et italiens (le journal d'internet
www.journal-internet.com ) et
maintenant il fédère sur son site des collègues
indépendants de sa ville
http://taxigti.technolog.fr
Notons que certaines méthodes, comme les tests de couleurs
(proposés par exemple par Spectrum de Jonathan Robin
avec son logiciel Colornet
http://www.couleurs.com/,
permettent même grâce à des questionnaires
électroniques de procéder à l'analyse de la
personnalité de votre visiteur et de procéder à une
segmentation comportementale
4.1.2.4 Une visibilité internationale
C'est
évidemment un des atouts majeur que de permettre, avec une mise de fonds
somme toute modeste de présenter vos produits ou votre savoir faire au
monde entier (ce qui, soulignons le tout de suite mais nous y reviendrons,
n'est utile que si l'entreprise dispose de produits originaux susceptibles
d'intéresser des clients éloignés et si elle s'est
organisée pour pouvoir répondre aux besoins du prospect dont elle
aura éveillé l'intérêt)
Franklin, PME de 20 personnes installée à
Ozoir-la-Ferrière,
www.franklin-France.com spécialiste mondial des
paratonnerres a eu l'heureuse surprise de prendre ainsi plus d'un million de
Francs de commande en moins de 6 mois en provenance notamment du Canada et
d'Amérique latine
Laurence Curtat, responsable logistique de Polyprofils, fabricant
de pièces agricoles en carbure de tungstène (80 personnes, 50 MF
de CA) "En France, notre marché est fermé, tout le monde se
connaît. Nous attendons de notre site qu'il nous ouvre de nouveaux
horizons commerciaux",
www.indexel.net/dossier.jsp?dossier=4
Michel Pillet, le gérant d'AMC,
www.amc-etec.com pmi de St
Cézaire spécialisée dans la construction de circuits
électriques souligne que la création d'un site internet en 1997
a donné à sa petite société en forte croissance une
nouvelle envergure internationale. "Grâce au courrier
électronique, nous pouvons échanger avec nos clients des
données techniques qui auparavant se matérialisaient par des
kilos de plans ! Nous avons également pu obtenir des contrats avec des
clients étrangers qui avaient vu ce que nous faisions sur notre site
Internet"
www.sophianet.com/articles/6500099.html
4.1.2.5 Beaucoup d'information mais avec une stricte gestion des accès : le principe de la minijupe
Questions :
Ces deux questions, souvent entendues, sont clairement de bonnes questions : il
n'est bien entendu pas envisageable pour une entreprise de tout dévoiler
sur son site ... et néanmoins celui-ci doit comporter tous les
éléments utiles au client ou au partenaire (revendeur,
sous-traitant, entreprise assurant la maintenance des produits).
· dans le B to B le prix se négocie : je ne peux donc pas
afficher un catalogue !
Comment répondre à ce paradoxe ? le principe de la minijupe.. "Il faut en montrer assez pour attirer l'attention du chaland mais pas trop pour cacher ce qui doit l'être"
Ce n'est
que dans une deuxième étape, une fois le visiteur
identifié, après s'être assuré que c'est bien un
client ou un partenaire, que celui-ci est autorisé à rentrer dans
"l'arrière boutique" où, en fonction des relations que l'on a
avec lui, comme dans les relations d'affaire traditionnelle on lui donne
accès aux informations pertinentes (données techniques, catalogue
de prix correspondant au client donné, ...).
Pour une première relation ou pour une négociation le site doit
offrir la possibilité d'une mise en contact avec l'interlocuteur
adéquat
Le plus simple est le mail mais de plus en plus se développe avec la
téléphonie sur Internet ("Téléphonie IP") le
"Click &Talk" : vous cliquez sur l'icône du
téléphone et vous entrez en communication avec l'entreprise par
liaison vocale à travers la connexion internet. Au cours de la
conversation votre interlocuteur vous ouvre certaines portes d'accès et
peut vous communiquer en temps réel plans et documents (c'est par
exemple le système Alloweb de la Redoute
www.redoute.fr qui a opté pour la solution
Matra Nortel "internet voice button").
Grâce à la visiophonie, se développe sur le
même principe le "click&see" (qui ne pourra prendre son essor
qu'avec le haut débit)
Pour des relations commerciales suivies l'accès est ouvert par un mot de
passe ou à travers un extranet (cette notion sera
développée plus loin dans le chapitre "échanger
l'information"
voir page
181)
Avantage : l'enregistrement des personnes consultant le catalogue permet
de se faire à bon compte un fichier de prospects qu'il sera possible,
par exemple, de recontacter à l'occasion de la sortie de nouveaux
produits
4.1.2.6 Le site catalogue un moyen pour trouver de nouveaux partenaires.
Grâce à la promotion de ses produits et de son
savoir-faire, la PME peut également trouver des partenaires à
travers le monde pour assurer sa distribution ou conduire des projets communs
(il est indispensable, dans ce cas, que le site soit au minimum bilingue):
Il nous a été rapporté à plusieurs reprises que
des distributeurs, oeuvrant notamment dans les pays émergents
utilisaient largement Internet pour repérer et sélectionner les
produits qu'ils étaient susceptibles de commercialiser.
Internet se prépare à jouer, au niveau mondial, le rôle
des pages jaunes de l'annuaire.
Complémentaire des expositions dans les salons professionnels mais
beaucoup moins gourmande en temps et en argent, cette utilisation d'Internet
semble très intéressante pour pénétrer les
marchés riches de promesse mais difficiles à
pénétrer par vente directe comme ceux d'Asie du sud-Est.
OPF, PME familiale implantée près d'Amiens
spécialisée dans la pièce mécanique de
précision, a réussi, par le biais d'internet, à
étoffer son réseau d'agents qui lui permettent maintenant de
vendre dans des pays où elle n'aurait peut-être jamais
songé aller (Syrie, Lituanie,...)
Jean et Michèle Ailhaud artisans santonniers à Aubagne
depuis 1987 avaient au départ développé en 1997 un site
avec 8 autres santonniers pour développer les ventes à l'export.
après l'échec de ce premier projet du à la
mésentente ils sont repartis seuls C'est ainsi qu'ils sont
rentrés en relation avec un importateur américain: dès la
première commande, les frais de création et d'installation du
site étaient couverts
www.enprovence.com/ailhaud
Ainsi, à Rennes, Algaliment qui fabrique des additifs à
base d'algue pour la nourriture porcine a-t-elle trouvé ainsi ses
nouveaux clients grâce au net : il leur a permis de nouer les contacts,
la messagerie de monter les rendez-vous et, en un voyage d'une semaine, les
négociations commerciales ont été conclues.
L'entreprise Bauer à Raon l'Etape, près de
Saint-Dié (
www.claude-bauer.com )
recherche ainsi ses agents et distributeurs
De même l'entreprise Lemaitre-Sécurité,
précédemment citée, a-t-elle trouvé de nouveaux
distributeurs pour des pays où elle n'était pas encore
présente.
Desjoyaux
http://www.desjoyaux.fr
fabricant de piscines préfabriquées modulaires haut de
gamme a ainsi trouvé des partenaires en Europe de l'Est pour la
création et l'installation de piscines à partir de sa
technologie
4.1.2.7 Un moyen également pour trouver de nouveaux collaborateurs
De plus
en plus le recrutement (ou la préselection) de cadres ou de
spécialistes se fait sur Internet. La plupart des entreprises qui
recrutent le font savoir sur leur site et il y a souvent une bonne
adéquation entre le profil du visiteur et celui du collaborateur que
vous cherchez.
CISCO recrute ainsi 70 % de ses ingénieurs (Bill
Finkelstein séminaire Aftel NY nov 98) et en France Siris
réalisait 40% de ses recrutement sur le web dès 1999 : 70% des
candidatures spontanées émanent de ce canal et ont
consulté son site préalablement
... mais cela n'est pas réservé aux start up hight tech
californienne : regardons par exemple une entreprise porteuse des traditions
s'il en est, mais dans une profession qui a su très tôt exploiter
les potentialités d'Internet, comme Relais et Châteaux
www.integra.fr/relaischateaux qui recrute ainsi ses sommeliers ou
ses maîtres d'hôtel.
4.1.2.8 Analyser la fréquentation de votre site pour en améliorer l'efficacité :
Au-delà du nombre de visiteurs q'un simple compteur vous permettra de connaître, deux points sont à regarder :
4.1.2.8.1 Qui vient vous voir ?
L'analyse de l'origine de vos visiteurs (des " log ") et
du chemin que les a conduit vers vous (à partir de quel mot clef) vous
fournira déjà de précieuses indications et vous permettra
de voir si vos visiteurs sont bien ceux que vous escomptez Cela pourra en
particulier vous amener à changer les mots clef déclarés
aux moteurs
Un fabricant de cosmétiques qui avait déclaré le mot
clef " skin " a vu son site inutilement embouteillé par les
Fans d'un jeu célèbre dont des héros portait ce nom.
4.1.2.8.2 Comment les visiteurs circulent-ils entre vos pages ?
Un
certain nombre de logiciels, comme
Net@udience
www.cartel-info.fr/netaudience réalisent une étude
statistique du cheminement de vos visiteurs et visualisent leur parcours
permettant ainsi de détecter les anomalies :
Ils mettent en particulier en évidence les trajectoires correspondantes
à des recherches infructueuses ou ayant nécessité plus de
3 clic, révélant ainsi une conception inadéquate du site.
En effet une tendance naturelle est d'utiliser une arborescence
" logique " sur le plan cartésien : le problème
est que chacun a sa logique et que ce qui est évident pour le concepteur
ne l'est pas toujours pour le client.
Un site efficace doit être intuitif, il ne doit nécessiter
aucun apprentissage, aucun raisonnement complexe (c'est une des raisons pour
lesquelles les jeunes enfants y sont aussi habiles).
Il conviendra donc, soit d'être plus explicite sur certains liens, soit
de créer de nouveaux liens pour permettre d'arriver à la bonne
information selon plusieurs logiques différentes.
4.1.2.9 Un site spécifique pour les partenaires financiers
De plus
en plus les sites Web dédiés aux actionnaires et aux
analystes prennent une place importante dans la communication
financière de l'entreprise. Cette exigence d'une communication riche,
rapide et exacte s'est développée notamment avec l'accroissement
du rôle des fonds de pension anglo-saxons dans le financement de nos
entreprises.
La Seita
www.seita.fr fournit sur son
site la même qualité d'information que celle dont disposent les
analystes (comptes téléchargeables sous une forme qui permet de
les travailler directement, transcription complète des questions des
analystes et des réponses,...). L'Oréal de son
côté propose même sur son site financier
www.loreal-finance.com
son cours de bourse en temps réel
Suez Lyonnaise des Eaux a même créé deux sites
financiers différents: un site uniquement en anglais destiné aux
investisseurs professionnels
www.finance.suez-lyonnaise.com , un site en français
destiné aux petits porteurs
www.actionnaires.suez-lyonnaise.com en sus du site institutionnel
qui lui est bilingue
www.suez-lyonnaise-eaux.fr
Les OPE BNP
www.bnp.fr
-Société Générale
www.socgen.com
-Paribas
www.paribas.com ont
été la première occasion d'une utilisation intense de
sites financiers
www.projetscparibas.com
et
www.sbp.bnpgroup.com
pour faire valoir les arguments des uns et des autres : n'oublions pas que dans
l'issue cette bagarre les fonds de pensions anglo-saxons ont un rôle tout
à fait déterminant
Bien entendu cela exige une extrême rigueur dans la qualité de
l'information fournie et, étant donné l'importance
grandissante de ce type d'information dans le bon fonctionnement du
marché, la COB (commission des opérations de bourse) et ses
homologues étrangers travaillent sur les règles à
respecter dans ce domaine très sensible (un lien dans la page
pourrait en effet par exemple conduire subrepticement le visiteur vers des
informations n'ayant pas la rigueur voulue).
4.1.2.10 La communication en cas de crise : un site " fantôme " prêt à être mis en oeuvre ?
Peu
d'activités sont à l'abri du risque (sécurité,
catastrophes naturelles ou attentats, pollutions, défaut de fabrication
nécessitant le rappel des produits, OPA hostile, faillite d'un gros
client, profit warning, accident, désinformation
générée par un concurrent,...)
"Nous vivons dans une société où les crises ne
revêtent plus un caractère exceptionnel" dit Christophe Roux
Dufour, Deboeck Université.la gestion de crise fait maintenant
partie de la gestion "normale" d'une entreprise ou d'un Etat
Belvédère, fabricant de spiritueux s'est
laissé surprendre par la campagne de désinformation menée
par son concurrent et incapable de réagir rapidement a vu son cours
s'effondrer de 600 à 260F empêchant l'augmentation de capital
nécessaire à son développement international
Il convient en particulier de définir une stratégie pour
ne pas se laisser conduire par les juristes et éviter des erreurs aussi
flagrantes que celle de Danone qui en faisant un procès à
JeboycotteDanone.com.leur a offert une magnifique tribune.
Les 120kf gagnés lors du procès, victoire à la Pyrrhus
sont en effet à mettre en face de
@ la publicité donnée à jebycotdanone et à
Voltaire (dont le grand public aurait sinon ignoré jusqu'à leur
existence): 120kf= 3 secondes de pub au 20h
@ la détestable image que s'est donné Danone: pour donner
des ordres de grandeur, l'erreur de communication de Coca
Cola l'an dernier a couté à la valeur de la marque la bagatelle
de 10Milliards de $ ... alors que pèsent 0,00000002 Milliards d'€
face à la perte d'image (il n'est jamais bon de chausser les bottes de
Goliath vis à vis de l'opinion publique, surtout lorsqu'elle est
constituée de vos clients)
La même erreur a été commise par Leonardo en
s'attaquant à un site d'artistes portant le même nom
Voir
www.communication-crise.com
Tous ces risques ne sont évidemment pas prévisibles, mais
certains le sont (en particulier ceux qui sont détectés
dans les études d'impact environnementales : pollution de la nappe
phréatique pour une raffinerie, nourriture inadéquate pour une
volaille, présence de produits indésirables dans une boisson,
tempête ou inondations pour les pouvoirs publics,...).
De plus n'oublions pas qu'un client mécontent
, un employé en colère ou une petite association ont
montré leur capacité à faire des sites aussi visible,
souvent mieux faits, mieux référencés et plus vivants
que les sites des entreprises (même très grosses ) et que leurs
pouvoirs de nuisance sont considérables quand ils s'appuient sur un
problème réel.
Aux USA ce problème prend une très grande ampleur dans
certains cas et nous en avons eu un avant goût lors du Mundial 98 ou une
liste noire d'Hôtels Français jugée dangereux
(légionellose) était diffusée sur un site Web
américains.
Au moins 8 sites appellent au boycott de Nike (emploi d'enfants en
Asie), idem pour le Mavica de Sony
voir page
122, chez Wal-Mart ce sont les
employés qui dénoncent leurs conditions de travail . Renault
a connu ce problème lors de la fermeture de Vilvoorde,
Lapeyre accusé de cautionner des pratiques peu écologiques
dans ses approvisionnements en bois, et France-Télécom
voit fleurir les protestations contre ses tarifs
Cybercable (Lyonnaise des eaux) dont le réseau ne tient
pas ses promesse en a fait les frais avec une centaine de sites revendicatifs
organisés en webring!
www.perso.cybercable.fr/baudron/Routeurs Le Monde 28 oct 99
En France, en 2001, "jeboycotteDanone" en a été un des
premiers exemples médiatisé ou Danone a accumulé toutes
les fautes possibles dans la gestion de cette crise en offrant une tribune
quasi gratuite à ceux qui contestaient sa politique en les trainant
devant les tribunaux et en les "victimisant" de surcroit
Aux USA cette pratique est courrante depuis longtemps, si bien que les
entreprises ont pris l'habitude d'acheter les noms de domaine susceptibles
d'être utilisés pour les neutraliser :
www.Ihate-name-of-the-company.com, ce que l'on appelle les fameux "suck sites"
Sucks = C'est Nul ! Près de 15 000 noms de domaines contiennent
«sucks» comme
www.VivendiUniversalSucks.com
www.chasebanksucks.com,
www.aolsucks.org,
www.lockheedmartinssucks.com,
www.microsoftsucks.com,
www.nikesucks.com ...)
Pétitions Express
http://www.petitionsexpress.org constitue la première
plate-forme de pétitions en ligne. Elle a pour objectif de prendre
en charge les pétitions de A à Z: les lancer sur Internet en
quelques clics, leur donner une large audience, les faire figurer
automatiquement sur de nombreux sites, collecter les signatures, en assurer le
suivi par une information régulière et une relance permanente des
destinataires
Dans la presse écrite traditionnelle la publicité comparative est très sévèrement réglementée et le dénigrement est interdit. De plus, peu de particuliers peuvent se payer des pages de magazine: Rien de tel sur l'internet notamment si le contestataire a pris la précaution de déterritorialiser l'opération
Pour un
coût dérisoire il est possible de manifester sa déception
sur la qualité du produit, sa critique du comportement de l'entreprise
vis à vis de son personnel ou de la nature, son insatisfaction quant
à sa gestion,...
Dans ces cas il est prudent de prévoir à froid, en même
temps que l'on procède à l'analyse des risques (cyndinique), le
site dont on aura besoin pour communiquer en cas d'accident, ce site
sera prêt à être complété et activé
sans délai le jour où...
Il conviendra de rassembler les données techniques qui permettront de
gagner un temps précieux afin d'éviter en cas de crise des
erreurs de communication grossières (que l'on commet trop souvent
à chaud et qui accroissent l'effet de l'accident) ou de n'être pas
en mesure de répondre aux légitimes questions de la presse (ce
qui les conduira à aller chercher l'information ailleurs...). Il
conviendra bien évidemment de désigner également "à
froid" les modalités précises de gestion de ce site (responsable
des mises à jour,...)
C'est ce qu'a su faire Air France avec un site de crise prêt
depuis 1999, si bien que moins de 10 minutes après l'accident du
Concorde la compagnie rendait compte du crash avec message aux familles
et numéros d'urgence
General Electric dispose d'un site et d'une organisation de crise sur
chacune de ses implantations
Dans son rapport le député Thierry Carcenac
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapcarcenac/sommaire.htm
propose de créer un site www.crises.gouv.fr: certes, plus que toute autre organisation, le
gouvernement se doit de savoir utiliser l'Internet pour gérer des crises
(tempête, Erika, Ievoli Sun, ESB,...), mais faut-il les centraliser sur
un seul site? Ne faut-il pas plutot inviter chacun des ministère
à faire prendre en charge les sites de crise par ceux-là
même qui seront ammenés à les gérer?
Les dramatiques journées de septembre aux Etats Unis ont mis en
évidence le rôle qu'Internet pouvait jouer dans ces circonstances,
et, a contrario l'explosion de Toulouse a montré que nos sites publics
n'avaient pas encore intégré ce facteur: le public était
renvoyé vers des numéros téléphoniques
saturés et le lendemain encore aucune information opérationnelle
n'était disponible
"Tandis que le réseau téléphonique local,
saturé, n'écoulait qu'une infime partie de la demande d'appels,
les pouvoirs publics proposaient aux familles inquiètes.... des
numéros téléphoniques d'urgence. Tandis que les sites webs
institutionnels des ministères et des collectivités locales se
mettaient en branle avec une lenteur majestueuse, la palme de la
réactivité revenait au site yahoo.fr qui mettait en place et
maintenait en temps réel une page très complète
d'informations pertinentes autour du sujet. Moins nerveux que son homologue
http://ny.com , le site officiel de
la ville de Toulouse continuait de titrer samedi matin sur les attentats aux
USA, avant d'ouvrir dans l'après midi une page spécifique
consacrée a son propre accident. (Adminet
www.adminet.fr)
4.1.3 NIVEAU 2 : vendre grâce à Internet: Le site transactionnel
Réaliser des transactions sur Internet a depuis 1998
quitté le domaine de l'anecdotique
@ Milacron Inc
www.milpro.com
propose à la vente en ligne plus de 50.000 produits
industriels à la centaine de milliers de PMI de la
mécanique américaines (voir aussi sur le même sujet
Kennametal
www.kennametal.com et
Valenite
www.valenite.com
@ Dell Computer
www.Gigabuys.com par
exemple vendait déjà en 2000 pour 40 M $ par jour de
matériels informatiques (dont 0,3 en France).soit 30% de son chiffre
d'affaire total (voir les derniers chiffres sur
www.dell.com/corporate)
et c'est sans doute la raison de son spectaculaire succès face à
ses compétiteurs dans la crise du PC de 2002
@ toute proportions gardées Lithos fait mieux avec
50%: c'est une petite entreprise fabricant des circuits
hyperfréquence, installée à La Gerche de Bretagne
www.lithos.fr,. Son site
très riche a été conçu pour les laboratoires de
recherche et les bureaux d'étude, il offre également la
possibilité d'une cotation interactive pour les nouveaux produits qui
lui sont demandés ainsi que bien entendu une assistance technique. Ces
services, très appréciés par les prospects lui ont permis
de trouver de nouveaux clients à l'international (Canada, Etats Unis,
Roumanie, Malaisie,...)
@ En 1998 les 18 millions d'abonnés à AOL avaient
acheté pour 12 milliards de dollars de vêtements et ce
chiffre croit régulièrement depuis malgré la crise
@ Notons également que Wallmart qui dans son plus grand
magasin n'offre que 150.000 articles, en propose 500.000 sur internet.
@ Travelocity et Expedia deux agences de voyage virtuelles qui
réalisent chacune un chiffre d'affaire de 1M$ par jour et en
France celui de Dégriftour
www.degriftour.fr qui
vend, à prix cassés, les places restant disponibles dans les
voyages organisés (avec photos des hôtels,...)CA sur internet :
100MF
En 1998 certains analystes expliquaient doctement que la pharmacie en
ligne n'avait aucune chance: en mai 1999 trois entreprises ont fait
irruption sur ce marché : PlanetRx
www.planetrx ,Soma.com
www.soma.com et
Drugstore.com
www.drugstore.com qui a
déjà été racheté par Amazon.com: la
proportion d'internautes souhaitant acheter des médicaments en ligne se
révélant être la même que pour les livres, les
ordinateurs ou les billets d'avion
En 2002 la pharmacie en ligne est déjà opérationnelle
en Europe En Suisse (pharmacie Online MediService) en Grande
Bretagne, en Belgique, au Pays Bas, en Irlande et, de facto, en Allemagne
à travers une convention entre certaines caisses et le pharmacien online
néerlandais DocMorris : les caisses prennent en charge dans ce
cas le ticket modérateur de 4 ou 5 € et de leur coté elles
bénéficient d'une ristourne de 2 à 9%. (cette pratique
devrait être prochainement légalement autorisée
malgré la pression des pharmacies traditionnelles qui en contre-feu
proposent de réduire leurs marges de 350 à 450 M€ et
d'assurer également des livraisons à domicile
en 2000 c'est 30% du Chiffre des ventes de General Electric qui se sont
faites par Internet soit 50 Milliards de $ et l'objectif est de réaliser
100% des achats en ligne (5% en 1999, 30% fin 2000)
Si seulement 20% des nouveaux internautes achètent la première
année, cette proportion passe à 45% pour ceux qui ont 3 ans
d'ancienneté (et si les années 2000 à 2002 ont vu
l'éclatement de la "bulle" des valeurs boursières, le chiffre des
ventes en ligne a continué à croitre avec la même vigueur)#
Mais le site catalogue ce n'est que la partie visible d'une
stratégie de commerce électronique, c'est en quelque sorte la
fane de la carotte et il n'a de sens qu'intégré dans la
chaîne de création de valeur qui permet d'aller de la production
jusqu'à la satisfaction du client.
les plus importants sites marchands français étant FNAC
www.fnac.fr et Alapage
www.alapage.com (livres)
Campanile
www.campanile.fr
(hôtellerie) JPG
www.jpg.fr (fournitures de
bureau) Camif
www.camif.fr,
la Redoute
www.redoute.fr, les
3 Suisses
www.3suisses.fr (VPC)
Degriftour,
www.degriftour.fr
LCDV
www.lcdv.com et Nouvelles
Frontières
www.nouvelles-frontieres.fr (tourisme) Source :
Benchmark Group.
www.benchmarkgroup.net
Moins de 40% des clients étaient des femmes en 2002 alors que
dans les pays matures cette proportion dépasse 50% (52% aux US en 2002),
or celles-ci gèrent 66% des dépenses des ménage...
4.1.3.1 Le paiement on line : un problème la plupart du temps secondaire et pourtant mis en tête des préoccupations par 43 % des PME françaises interrogées
C'est une confusion trop souvent entendue que d'assimiler commerce électronique et paiement en ligne !
4.1.3.1.1 Le paiement proprement dit, ne représente que 1% (ou moins) du prix final, sa valeur ajoutée est donc faible (sauf pour les micro-paiements)
Les
moyens de paiement traditionnels comme le chèque ou le virement restent
parfaitement utilisables: les paiements par chèque représentent
deux tiers des montants des paiements d'achats sur internet (étude A
Jour Médiangles
www.mediangles.fr )
Un boucher travaillant dans une banlieue résidentielle de
Toulouse constatait que son commerce ne marchait vraiment bien que le week
end : ses clientes travaillaient à la ville et faisaient leurs
courses à midi, sa boutique étant fermée à leur
retour.
Son idée de génie fut alors de créer un petit site tout
simple, avec les produits, leurs prix les promotions du jour accompagnés
de quelques recettes.
Depuis son bureau, la cliente fait sa commande (n'oublions pas comme le
rappelle le directeur du développement des 3 Suisses Joël PALISE,
que les clients passent essentiellement leurs commandes depuis leur lieu de
travail)
L'artisan prépare celle-ci l'après midi en "temps masqué"
entre deux clients et un commis qui reste un peu plus tard n'a plus qu'à
distribuer les paquets, le soir au retour des clientes, sans aucun
problème de paiement "on line"(paiement dans la boutique lors des
courses du week-end.
De plus, dans les échanges interentreprises (B to B), qui
représentent plus de 90% du commerce électronique, bien
souvent les partenaires se connaissent, les paiements sont
domiciliés et sont simplement effectués par des messages EDI
qui ne posent aucun problème spécifique.
Enfin n'oublions pas, comme nous l'avons vu plus haut, que 75 % des internautes
qui achètent des produits techniques dans les magasins traditionnels
utilisent l'Internet pour préparer leurs décisions d'achat
(Internet a joué un rôle déterminent dans la vente, mais
celle-ci se dénouant dans une boutique le problème du paiement ne
se pose pas)
Rappellons aussi qu'au Japon la livraison se fait bien souvent dans une
des innombrables boutiques de proximité (combini), le client prend alors
possession de la marchandise et paie au Combini, tant et si bien que les
paiements en liquide (9%) dépassent de très loin les paiement par
carte (6%)!! (Gilles Etienne, PEE de Tokyo)
voir page
45
Une autre solution très simple dans son principe est la carte
prépayée (technologie Kosmos
www.ksurf.net : en la grattant
on découvre identifiant et un code secret qui permet le règlement
de dépenses jusqu'au montant réglé à l'achat
Bien entendu le paiement électronique permettra, dans certains cas, de
substantiels gains de productivité dans la phase "facturation-paiement"
et sera un facteur de développement du commerce électronique,
mais les modalités actuelles de règlements de la transaction ne
sont aujourd'hui un véritable obstacle que pour les transactions
multiples de faible montant, surtout à l'international (mini paiements
entre 1 et 100 $).
Par ailleurs aujourd'hui déjà, il est possible pour une PME de
sous-traiter la gestion des paiements sécurisés à des
intermédiaires spécialisés (
www.hypermall.com ,
www.suresite.com , ou en France la
société Virtual Internet à Besançon -
www.France.vi.net , ...).
&&wobs
Notons que pour les véritables micropaiements, ce n'est pas non
plus le problème car le paiement électronique a un coût
fixe estimé à 0,1$ à l'acte, et les paiements
inférieurs à 1$ (consultation d'un article) relèvent
davantage d'une logique Kiosque ou abonnement que du paiement
électronique (c'est ce qui nous manque le plus, dit Serge Blin
de France3 qui aurait besoin de facturer 1F le journal
télévisé, ce qu'il ne sait pas faire aujourd'hui)
4.1.3.1.2 Réinventer une fonction kiosque au profit des éditeurs et des marchands: Telco, Portails ou Banques?
On a
tendance, avec les souvenirs du minitel, à assimiler "Kiosque" à
"facturation à la durée", or ce n'est pas là que se trouve
le réel atout de ce moyen de paiement, celles qu'il convient de
préserver car elles continuent à répondre à un
véritable besoin pour le client nous paraissent être les suivantes:
pour l'éditeur ou le marchand
· simplicité
· paiement global inclus dans une facture d'un abonnement à un
service déjà souscrit par ailleurs
· transparence de la facturation
· une certaine forme de certification de l'existence et de la
qualité du fournisseur
· possibilité de microfacturation essentiellement
intéressant pour acheter des informations à l'unité sans
abonnement
L'opérateur intermédiaire joue véritablement le
rôle d'un "tiers de confiance". En outre il permet des gains
substantiels sur le coût administratif de la transaction qui sans lui
serait rédhibitoire
· absence de coûts de facturation, de recouvrement et de
contentieux lui permettant de se concentrer sur son métier
Dans le domaine de la vente d'information, la facturation à la
durée est par contre, sauf exception, un véritable contresens
: plus le service est lent et de mauvaise qualité, plus la facture
est élevée ! la facturation doit se faire en fonction
du service rendu (à l'unité, au forfait, au volume , ...et
seulement dans de rares cas au temps)
Aujourd'hui vous avez le choix: pour acheter le Monde en formule
kiosque: vous pouvez le payer à la pièce par wanadoo
(5F) ou à la minute par France Explorer (2,23F8(*) la minute), formule qui ne saurait être
recommandée que pour les adeptes de la lecture rapide...
L'information n'a pas de prix mais elle a un coût
Le Kiosque minitel, jouant le rôle d'une vaste librairie
virtuelle, a permis l'émergence d'une importante profession
d'édition électronique qui, nous a-t-on dit, n'avait pas
jusqu'à une période récente son équivalent à
l'étranger, même aux Etats Unis : c'est pour notre pays une
richesse économique et culturelle dont il convient de préserver
les capacités de développement.
· le site peut être un site commercial riche en information (soft
selling) l'information est là aussi gratuite et son coût est
couvert par les marges sur les ventes ou le budget communication
de l'entreprise (gain de notoriété)
· mais il peut s'agir aussi d'information très
spécialisée, onéreuse à élaborer et qui
ne peut être financée que par sa vente (Banque de
données, oeuvre musicale, encyclopédie,...). Il faut alors
retrouver sur le Net un service offrant les atouts du Kiosque. voir aussi la
syndication de contenu
page
145
Qui, à l'avenir, pourra offrir ces deux atouts ?
4.1.3.1.2.1 Les professionnels de la facturation: opérateurs de télécommunications, fournisseurs d'accès Internet, compagnies délectricité, ...
Les
frontières entre opérateurs de télécommunications
et fournisseurs d'accès Internet deviennent de plus en plus floues etla
plupart des opérateurs téléphoniques, notamment les
"historiques" sont les actionnaires des principaux fournisseurs d'accès:
Autant il y a absence de convergence entre contenant et contenu, autant ces
métiers de gestionnaire technique de réseau est similaire, (une
fois passé le choc culturel opposant un réseau traditionnel avec
ses "centraux téléphoniques" où "l'intelligence est au
centre" d'un réseau IP avec ses routeurs ou "l'intelligence est à
la périphérie")
E-Charge
www.echarge.com
développé au départ sous l'impulsion des "sites pour
adultes" reporte le montant de la facture sur celle du téléphone,
NetToll
www.nettoll.com
, Ipin
www.ipin.com et Trivnet
www.trivnet.com sur la
facture du fournisseur d'accès
Europe Explorer avec Easyclick centralise les micropaiements sur
la facture téléphonique
SEL distributeur de jeu utilise le...3617SEL! et vous demande de
vous connecter le temps adéquat pour régler votre achat: Au lieu
de transformer le temps en argent c'est le processus inverse qui est mis en
oeuvre!
Creanet avec PayByTel
www.paybytel.net utilise un
serveur vocal surtaxé pour facturer la prestation sur la note de
téléphone
Mais cela implique des accords mondiaux entre opérateurs pour la
répercussion des factures jusqu'au client final.
Par ailleurs on peut se demander si les "transporteurs" sont les mieux
placés pour jouer le rôle de libraires
La déréglementation actuelle va augmenter encore la
complexité de ce problème mais en même temps elle rend les
opérateurs plus imaginatifs.
L'accès internet dit "gratuit" n'est autre qu'une formule Kiosque
lorsque une partie de son coût est financé par le reversement de
l'opérateur télécom
D'ailleurs on trouve l'opérateur de nouvelle génération
Colt derrière les initiatives de X-Stream,
WorldOnline, Lokace et free.fr
C'est également le cas de freesbee (créé par
None Networks
www.none.net) qui a acheté des
milliards de minutes à France Télécom,
négociées au prix de gros et qui facture les communications
à ses abonnés
C'est enfin le sens de la dernière proposition Tarifaire de
France-Télécom de la connexion sans abonnement à
"28 centimes la minute tout compris"
Les Finlandais et les Suédois, sautant cette étape,
vont un cran plus loin en utilisant le téléphone portable comme
"TPE" (Terminal de Paiement Electronique):
Dans ce pays vous pouvez avec votre téléphone portable
actionner toute une série de distributeurs automatiques (distributeur de
boissons, laveur de voitures, juke box, parking ...) et le coût
est directement imputé sur votre facture
téléphonique.
Vous téléphonez à 1 mètre de distance de votre
"interlocuteur" le téléphone portable ne sert... qu'à
actionner la machine et à effectuer la facturation.
De La Rue Card System essaye de convaincre les fabricants de
téléphones portables de prévoir une "seconde fente" pour y
glisser une carte faisant office de portefeuille électronique.
Itinéris teste un tel service où le portable se transforme
en Terminal de Paiement par carte de crédit chez les commerçants
avec "Iti-Achat"
"le téléphone mobile est un lecteur de carte de crédit
avec une antenne" (Jean-Pierre Buthion du Groupement Cartes
Bancaires)
Ericsson considère pour sa part que le télépnone
portable est le "terminal de paiement électronique" idéal :
il peut intégrer la puce de la carte de paiement (il n'y a alors plus
besoin de carte...) et grâce a la norme "bluetooth" de communication
radio à courte portée qui commence à s'imposer, il peut
dialoguer avec le marchand sans connexion physique. Ericsson illustre cela par
l'image d'un brocanteur interpellant son client par "sir, do you pay by cash or
by phone?"
Les distributeurs d'électricité ne sont pas en reste
Hemel à Stockholm (Home Electricity) vend des
cartes...pour les téléphones mobiles!, les communications sont
facturées avec la note d'électricité
4.1.3.1.2.2 sites portails, principales portes d'entrée sur le web (AOL, Yahoo !, Netscape, Lycos...)
Les 4 ou
5 plus importants couvrent à eux seuls plus de la moitié du
marché mondial et seraient en mesure de remplir cette fonction
d'intermédiaires de paiement sans difficulté : ils sont en
quelque sorte dans la situation des kiosques des halls des grandes gares qui
voient passer un grand nombre de voyageurs en transit vers d'autres lieux.
Selon une étude Jupiter Media Metrix (juin 2001), quatre entreprises
(AOL-TimeWarner; Microsoft, Yahoo! et Napster) concentrent plus de la
moitié du temps de navigation des internautes américains : 32%
pour AOL-Time Warner, 7,5% pour Microsoft (notamment grâce à
Hotmail), 7,2% pour Yahoo!, et 3,6% pour Napster. Le phénomène de
concentration sur la toile se confirme. 14 sociétés s'adjugeaient
60% du temps de connexion en mars 2001, alors qu'elles étaient 40 en
mars 2000, et 110 en mars 1999.
www.jup.com/company/pressrelease.jsp?doc=pr010604
AOL revendiquait dès 2001 plus d'abonnés
(plus de 30 millions d'utilisateurs payants) que les dix principaux
journaux américains réunis, (13 millions).
En 1998 près de 20 % de tous les achats en ligne avaient
déjà été générés par les 4
leaders : AOL (8 %) Yahoo ! (4 %) Netscape (3 %) Excite
(3 %).
En 2000 AOL déclare que les ventes réalisées par son
intermédiaire représentent 33 milliards de dollars (jupiter
estime qu'il représente maintenant 40% du total des ventes)
AOL pourrait sans difficultés regrouper les factures des achats
effectués par son canal et les prélever sur les comptes de ses
clients chaque mois en sus de l'abonnement.
Depuis 1999 AOL-Compuserve France met en place le système
Cobra : l'internaute-abonné paye ses menus achats, directement
sur sa facture compuserve qui se charge de sécuriser les transactions
Le 7 avril 1999 il a annoncé le lancement de la chaîne
"shopping"
il garantit la sécurité des transactions
électroniques au marchand
il garantit qualité de l'information et du service
clientèle et délais de livraison au consommateur.
Yahoo! Ouvre un "compte yahoo!" Aux abonnés de sa messagerie
gratuite qu'il utilise en particulier pour ses ventes aux enchères
Lycos a lancé dans cette logique une carte de crédit, et
grâce à un partenariat avec Bank One il est capable d'accorder des
crédits à la consommation de façon quasi
instantanée
Aujourd'hui Wanadoo offre la possibilité de régler un
certain nombre d'achats par son intermédiaire, comme l'achat du Monde ou
la consultation dune annonce sur Cadremploi
www.cadremploi.fr ,
Club-internet a annoncé qu'il allait faire de même
La start-up RedCart
www.redcart.com propose sa
technologie pour centraliser les paiements réalisés dans la
galerie marchande du portail en une seule facture
Si cette hypothèse se concrétise et cela semble être le cas
en 2001 la concentration dans cette profession devrait encore
s'accélérer : les Portails pourraient jouer tout naturellement ce
rôle de "libraire" d'Internet alors que les opérateurs
Télécom se cantonneraient dans leur fonction de
transporteurs.
On peut par contre s'interroger sur l'intérêt pour eux d'exercer
en propre, comme ils le font parfois encore actuellement, le métier
d'éditeur
L'échec du journal produit par Microsoft, Slate
www.slate.com malgré
des moyens considérables, est un exemple de la difficulté qu'il y
a à exercer avec un égal bonheur des métiers aussi
différents.
Yahoo! qui semble faire montre de plus de succès s'interdit de
produire quoi que ce soit: Yahoo! diffuse ce qui lui permet de rester
innovant...et svelte: 600 personnes (moins que l'équipe de
lawyers de Microsoft!)
La sortie de MSIX, nouveau protocole de facturation de services
www.msix.org est candidat pour
être l'outil de cette évolution
On pourrait aussi imaginer dans ce cadre une facturation type "SACEM",
forfaitaire pour le client dans une gamme de services et une
rémunération des éditeurs au prorata des consultations.
Ces ISP exerceraient alors un métier de "bibliothécaire".
La rémunération de ces portails pourrait se faire davantage par
le biais de cette fonction kiosque et par le reversement de l'opérateur
de Telecom (qui doit lui rétrocéder une partie de la facture de
téléphone) que par le biais d'une facturation du service de l'ISP.
On s'orienterait alors vers la généralisation de l'Internet
"gratuit" (qui en fait est loin d'être gratuit puisqu'en France comme
dans plusieurs autres pays européens les communications locales sont
encore particulièrement onéreuses) ou avec un paiement
forfaitaire "accès internet + communications".
3. Les banques ?
À travers les groupements de cartes bancaires, elles pourraient offrir
ce service avec la formule du "porte-monnaie virtuel" permettant des
micropaiements multidevises qui répond parfaitement aux
fonctionnalités qui ont fait le succès du kiosque telles que
décrites ci-dessus
Kle-line
www.kleline.com filiale de
Bnp-Paribas, même si son ergonomie au départ ne recueillait pas
encore tous les suffrages, revendiquait 300 marchands à
l'été 1999 dont 60% à l'étranger et 35 000
transactions par mois. pour un montant de 28 MF: après l'OPE de BNP sur
Paribas Kle-line a été fermé, sans doute pour ne pas faire
d'ombre à Cybercomm... qui a lui-même rendu l'ame en 2002
Cybercash indique que le coût d'une transaction
réalisée par le moyen d'un porte-monnaie virtuel est de 0.10$+4%
du prix facturé : dans ces conditions la facture minimum est de 0.25$ ce
qui correspond à des "mini-paiements" (1 à 100$) plus qu'à
des micro-paiements (quelques centimes). Digital Equipment a
développé de son côté millicent mais aucune de ces
initiatives ne semble véritablement s'imposer aujourd'hui
La concurrence dans ce domaine va s'exercer non au sein d'une profession mais entre trois grandes professions du recouvrement de facture
Comme le
dit de façon très pertinente une publicité
américaine : "e-business, it makes cents"
Pour la vente au numéro, Le Monde vous offre le choix entre la
solution Banque le système kiosque à la
minute (France Explorer 1,29F/mn F/minute) ou la
facturation kiosque "à la pièce" via un portail
(Wanadoo).
En tout état de cause une préoccupation a avoir toujours
présent à l'esprit: l'obligation de remplir de longs formulaires
répétitifs (nom, prénom, adresse, N° de carte,...)
avant de pouvoir passer commande refroidit bien des enthousiasmes: seuls 8% de
ceux qui ont commencé cette "épreuve" vont jusqu'au bout. Des
entreprises comme Qpass
www.qpass.com ont
essayé de répondre à cette préoccupation en
créant une fonction générant un remplissage automatique de
ceux-ci
Microsoft avec son "passport" reprend le même concept, mais ce n'est pas
sans inquiéter les internautes soucieux de privacy voient cette
entreprise se mettre en mesure d'accumuler une telle masse de données
personnelles
4.1.3.1.3 "we need banking but not bankers" (Bill Gates) la création de monnaie virtuelle?
Sur le
modèle des "grains de SEL" (Système d'Echange Local), sont
apparues des "devises électroniques globales sur le web", monnaie
virtuelle créée par des particuliers pour échanger des
services sans utiliser la monnaie officielle,.couplée à
l'émergence depuis début 2000 de systèmes de paiements
entre particuliers de type Paypal
voir page
69 "nous irions vers la création
d'une nouvelle monnaie, pourquoi pas mondiale" (J M Billaut
BNP-Paribas)
La plus importante d'entre elles a été le BEENZ
www.Beenz.com géré par la
Beenz company, start up britannique lancée en avril 99 a
reçu le support d'ORACLE, SUN et EXODUS. Les clients se voyaient ouvrir
un compte et la Beenz company, qui se rémunèrait par une
commission sur les transactions validées, agissait comme une chambre de
compensation. il y a eu jusqu'à un milliard de beenz en
circulation. Elle a certes déposé son bilan mais faut-il pour
autant enterrer l'idée?
Internet, terre de contraste a également vu apparaître des
monnaies virtuelles basées sur ... l'or!: des start-up,
considérant que le mot clé en matière de monnaie est
"Confiance" sont revenues un demi-siècle en arrière: E-Gold
www.e-gold.com (basé
aux Caraïbes ...) par exemple aurait acheté 1,5 tonnes d'or pour
gager les transactions effectuées avec sa monnaie et il en est de
même pour GoldMoney
www.goldmoney.com
basé à Nassau
4.1.3.1.4 La sécurité : Le risque réel n'est pas toujours où l'on croit
Le
problème de sécurité souvent évoqué,
rarement à bon escient, devient néanmoins un vrai problème
quand les craintes qu'il inspire deviennent un des facteurs inhibant au
développement du commerce électronique.
Voir aussi
page
62
Examinons donc quelques-unes des multiples facettes de cette question.
La sécurité pour le client : certes il n'est pas
très difficile de détourner un message, mais encore faut-il le
décrypter (les transactions par carte se font en général
à travers SSL - secure socket layer - qui en assure le cryptage).
Bien entendu il est possible de casser ce code s'il est limité à
40 bits : en 1988 cela nécessitait 1 heure de calcul pour 100
micro-ordinateurs en réseau "vous n'allez pas vous donner tout ce mal
pour un achat de 300 F"(Bernard Siouffi du Syndicat de la VPC)
Il est infiniment plus facile
Le plus gros cambriolage du Y2K fut le 22 décembre 2000 le vol de
3,7 millions de numéros de cartes de crédit chez
EggHead!
v d'utiliser le "skimming", lecteur miniature de cartes de
crédit, utilisé par des serveurs indélicats dans les
restaurants et qui permet de lire et de stocker en un instant les
données d'une carte et de récupérer le code secret
v plus simple encore : le "shoulder surfing" permet dans n'importe quel
restaurant ou magasin de repérer les 4 chiffre du code secret
tapé par les clients (et en cas de vue basse il suffit de repasser la
bande de la caméra de surveillance)
v En septembre 2002, en mettant tout simplement une microcaméra
dans une station service d'hypermarché puis en novembre 2002 dans des
distributeurs de billet des malfaiteurs ont escroqué des centaines de
victimes pour des centaines de milliers dEuro
v d'acheter des listes de numéros de carte avec leur date de
validité auprès des portiers d'hôtel de certains pays de
l'Est ou d'afrique qui s'en sont fait une spécialité avec de
véritables gangs spécialisés (Russie, Cote d'Ivoire,...)
et ce n'est malheureusement pas seulement une spécialité
étrangère puisqu'un restaurateur français vient de se
faire prendre la main dans le sac
v de récupérer des numéros de cartes
dérobés régulièrement publiées sur
Internet (les sites de "carding")
v de fabriquer de fausses cartes (les fameuses "yescards" qui
fonctionnent quel que soit le code à 4 chiffre tapé). le logiciel
geZeroLee Box permettrait d'après Laurent Pelé de les fabriquer.
Serge Humpich en a fait la démonstration
http://altern.org/humpich
Aussi, afin de pallier ces défauts de sécurité le GIE
carte Bancaire envisage... de demander l'interdiction de toute publication sur
ce sujet (Le Monde du 23 juin 2001)
v de pirater un fichier d'un commerçant ou d'une banque (ce qui
est par contre assez facile car les systèmes informatiques sont souvent
très mal conçus et il est déjà arrivé
à des internautes d'accéder au fichier client ... sans le faire
exprès
voir page
237) dans ce cas le pirate accède
à des numéros de carte qui ont pu être aussi bien saisis
par fax, par la poste, par téléphone ou lors d'achat dans la
boutique physique!
quelques jours auparavant c'est CreditCard.com qui s'en était
fait dérober 55.000: devant le refus de payer une rançon
les pirates ont publié tous ces numéros sur le web (site de
"carding") de même pour les 30.000 numéros
dérobés à CD Universe
le 8 mars 2001 le FBI annonçait le vol par des pirates Russes de
plus de 1 million de numéros de cartes dans 40 entreprises
(depuis début 2000 la fraude à la carte de créditarrive en
tête des délits économiques en Russie)
Avec le passage à 128 bits le risque de vol de numéro sur le
réseau, déjà infime, deviendra tout à fait
infinitésimal
Malgré tout, et c'est un réel problème, le paiement online
est fortement pénalisé, plus que dans d'autres pays, par les
craintes des consommateurs. L'explication nous semble venir la rémanence
de certaines actions de communication
Or chacun sait qu'il est infiniment plus facile de semer le trouble dans les
esprits que de créer un climat de confiance
· de ceux qui s'appliquaient à détourner l'attention du
consommateur des risques présentés par les cartes de paiement, et
qui jouant sur l'incompétence du client ont réussi à faire
porter à Internet la responsabilité de leurs propres carences en
matière de sécurité (Le Monde du 14 mars 2001 signale
même le cas d'un client escroqué qui s'est vu réclamer par
la Banque des interets au taux de 12% sur le découvert ainsi
créé alors qu'elle était tenue de recréditer ce
compte immédiatement!).
Il n'a pas été porté à notre connaissance un
seul cas de vol de numéros de cartes sur Internet. Par contre
plusieurs cas de vol ou de détournement de fichiers de numéros de
cartes se sont produits chez des commerçants
Citons par exemple le cas de la banque Noris Verbraucherbank .
www.norisverbraucherbank.de cité par les DNA
www.dna.fr (en
général les victimes préfèrent taire leur douleur
mais dans ce cas l'entreprise avait offert une récompense) qui s'est
fait délester de 500.000 Mark et le pirate qui avait réussi
à pénétrer sur son serveur, réclamait 1 million de
Mark pour ne pas divulguer les codes bancaires
Certains sites commerciaux sont, il faut le dire particulièrement
négligents en matière de sécurité: le Canard
Enchaîné du 10 mars 1999 cite le cas d'un internaute qui est
tombé...par mégarde et sans manipulation spéciale sur la
liste des clients avec les N° de carte de crédit et les dates de
validité!
Par ailleurs, rappelons qu'il existe une multitude de logiciels disponibles
sur Internet qui génèrent des numéros de carte et que,
sans même que vous, ni votre marchand n'ait commis la moindre imprudence
votre carte peut se trouver débitée !
Creditmaster par exemple peut générer des
numéros personnalisés pour 1400 banques ou établissements
financiers dans le Monde (Netsurf mars 99)
Signalons également le risque qu'un commerçant indélicat
vous facture d'autres dépenses que celles que vous avez
effectuées (contravention indue imputée par un loueur de
voiture, facturation de 5 voitures au lieu d'une seule par un autre loueur,
double débit pour une même dépense, poursuite des
débits sur un abonnement résilié, pour n'en citer que
quatre qui nous ont été rapportés durant cette mission
...).
Enfin il convient de rappeler le risque du "shoulder surfing" qui
consiste pour un observateur attentif ou une camera de surveillance à
lire le mouvement de vos doigts pendant que vous tapez votre code secret, vous
privant largement de vos moyen de recours contre un paiement contesté.
Le véritable risque est de posséder une carte de paiement: ce n'est pas de l'utiliser sur Internet.
Netsurf signale dans ce domaine une "arnaque" de plus
en plus fréquente: un débit de faible montant (quelques
dizaines de franc) récurrent comme un abonnement (...mais qui
touche un très grand nombre de comptes). Souvent la somme passe
inaperçue, ou son faible montant dissuade le possesseur de la carte
d'entamer les formalité pour faire recréditer son compte.
L' été 2000 les factures "Web transaction" ont fait de
très nombreuses victimes ...dont la plupart n'avaient jamais mis le nez
sur le web: seule solution, changer de carte bancaire (...ou réapprendre
à vivre sans)
Au terme d'une enquête publiée dans son édition du 19
juillet 2001, le bi-mensuel Le Monde du Renseignement affirme:
"Depuis quelques semaines, les hackers disposent d'une véritable
machine à fabriquer des fausses cartes bleues grâce
à un simple logiciel, mis en ligne gratuitement sur Internet par un
pirate" et ajoute "la confiance en la sécurité des cartes
bancaires à puces ne repose plus que sur des campagnes de communication"
www.intelligenceonline.fr/p_Index.asp reste néanmoins
à s'approvisionner en cartes vierges...
La sécurité pour le fournisseur trois cas sont à
distinguer :
Gérard Fournier (Netsurf 99) indique que lors du
lancement de Soft Gallery 20 % des achats étaient des tentatives
de fraude.
De nombreuses méthodes existent pour limiter ce risque
(développées essentiellement par les spécialistes de sites
pour adultes particulièrement exposés à ce risque) qu'il
serait trop long de développer ici (voir
www.sevpcd.com ,
www.solftgallery.fr ou
www.certifier.com ).
Mais soulignons qu'en cas de fraude le seul préjudice est une
non-rentrée d'argent, assimilable au préjudice subi lors d'une
copie illicite : c'est un manque à gagner plus qu'une perte.
Quand vous livrez dans un pays OCDE avec des règles de droit, une police
et une justice efficace, les risques sont faibles:
Floritel, fleuriste sur le Web déclare en près
de deux ans d'expérience qu'il n'a pas eu à déplorer une
seule tentative de fraude.
Quand vous acceptez le risque de livrer, après un paiement par carte,
dans un pays à structure juridique floue, vous prenez effectivement un
vrai risque
Netsurf relate la mésaventure d'Hervé le Billon (
www.bretagne-brittany.com
) qui a accepté de livrer 8 pulls à un habitant de
Vladivostok payé par la carte bleue, évidemment bien
créditée, d'une américaine. On devine la suite.
De même Catherine Leroy, avec ses vêtements de haute couture
voir
page
156 reconnaît avoir été
plusieurs fois abusée par des commandes venant des pays de l'Est
Une escroquerie à la carte de crédit pourrait coûter 460
000 CHF à plusieurs entreprises suisses. Les fraudeurs, qui
opéraient de Côte-d'Ivoire, commandaient des montres de
luxe par e-mail avec des numéros de carte de crédit volés.
Néanmoins certains émetteurs de moyens de paiement faisant
d'internet leur cheval de bataille assurent gratuitement leurs clients contre
toute utilisation frauduleuse de la carte
v ... mais inversement les cartes de crédit ne représentent que
5% des fraudes sur Internet (source FBI).
Voir les conseils de la National Consumer League
http://nclnet.org/shoppingonline
4.1.4 NIVEAU 3: site à l'écoute du client permettant une production sur mesure
4.1.4.1 Le vrai enjeux : la valeur ajoutée de toute la partie commerciale représente généralement 20 à 30 % du prix d'un produit ou d'un service vendu.
Elle
comporte :
Ce que l'on appelle "marge commerciale" correspond pour l'essentiel à la
rémunération de cette importante valeur ajoutée
· la promotion : développement de la marque (branding),
référencement, publicité (e-pub, e-mailing)
· la création de la relation de confiance avec le client
· la présentation d'une offre sous une forme
adaptée, le soft selling, la vente aux enchères,
les bourses
· la négociation commerciale avec une éventuelle
adaptation du produit, le back office
· la mise à disposition du produit avec une logistique
adaptée
· la facturation et la gestion comptable
· le service après vente
Il est bien clair que l'innovation dans les méthodes de
commercialisation peut être aussi déterminante pour le
succès de l'entreprise, que l'innovation dans le service ou dans le
produit lui-même.
Le marketing sur ce média nouveau reste encore pour beaucoup à
inventer et il peut donner des avantages compétitifs à de petites
structures qui ne sont pas prisonnières de schémas mentaux que
les médias anciens avaient peu à peu forgés: on
attend encore l'Aristide Boucicaut du Web
La bergamote de Nancy a su créer autour de son produit, en
Asie du Sud-Est, une image de "produit du savoir-vivre et du raffinement
français" qui en a assuré le succès commercial au sein
d'une galerie marchande
http://icat.francecontact.com/marche .
4.1.4.2 Ecoute attentive des clients et "production sur mesure de masse" (mass customization)
Un des atouts majeurs qu'offre l'Internet, encore faut-il savoir l'exploiter, est de permettre une écoute individuelle du client: la valeur ajoutée se déplace vers la qualité de la relation que l'entreprise est capable d'établir avec lui et la capacité à gérer la masse considérable d'information que ce processus génère
Ecouter ses attentes et personnaliser toujours plus, tout en développant des méthodes de production permettant de conserver des prix de revient de la série "
Renault a affiché les enjeux : dès 2001
proposer au client de définir sa voiture selon ses gouts, la livrer dans
les 2 semaines et diviser les stocks par 2. Cela va nécessiter une
adaptation de l'outil industriel et la formation de 28000 personnespour
être capable de produire une voiture avec un préavis de 5 jours
"internet va booster la diversité des modèles ... jusqu'à
présent nos voitures neuves attendaient les clients qui devaient se
rabattre sur les modèles disponibles" (André Bodis, Renault aux
Echos)
Procter &Gamble propose à ses clientes avec
reflect.com de fabriquer une gamme de produit de beauté
composée par chacune d'entre elle poussant le raffinement jusqu'à
l'étiquette personnalisée au gout de la cliente
Il convient d'être particulièrement attentif à son
comportement, à ses questions ou à ses réclamations. C'est
là une source infiniment précieuse pour faire évoluer
produits et services.
"le client est Roi" était une réclame, maintenant c'est une réalité qui contraint, sous peine de disparition de passer d'une approche produit à une approche client:
Cette
nouvelle approche va permettre "de conduire une entreprise en surveillant ce
qui se passe devant et non pas en regardant dans le rétroviseur"
Sanjiv Sidhu I2 technologies
Nous avons plusieurs fois entendu dire aux USA que tout le monde comprenait
qu'un nouveau service soit imparfait, car Internet donne une prime
déterminante au premier entrant et, de ce fait, oblige l'entreprise
à lancer son produit sans attendre que tous les tests aient pu
être réalisés, mais personne ne supporte que lorsqu'un
défaut a été détecté il n'y soit pas
immédiatement porté remède.
4.1.4.2.1 Pour les clients individuels, la clé du succès : le marketing "one to one" ou "1.2.1"
Il vous
est possible dans certain cas de personnaliser totalement votre produit dans la
mesure où les machines de production sont elles-mêmes
commandées par des ordinateurs et qu'en fait c'est le client qui leur
fournit les paramètres (impression, broderie, découpe, usinage,
brochage, marquage, tissage, composition d'un produit de beauté,
...).
Il est ainsi possible de créer des produits personnalisés avec
des prix de revient analogues à la grande série et en
évitant les stocks, c'est la "personnalisation de masse (mass
customisation)" (Philippe Coste PEE San Francisco)
De plus comme le souligne André Bodis de Renault, aujourd'hui un "bon"
vendeur arrive à persuader le client d'acheter ce qu'il a en stock, pas
ce que le client a en tête, ce qui se traduit par une
"paupérisation" de la commande et un manque à gagner pour le
constructeur (la ristourne étant souvent le principal argument
commercial) : demain ce sera celui qui par sa capacité d'écoute
aidera le client à "construire" la voiture correspondant à ses
désirs les plus profonds et qui de ce fait sera conduit à
accepter une facture plus élevée
Pour les grands distributeurs outre un nouveau service et un
développement du chiffre d'affaire, c'est aussi un puissant outil de
marketing permettant de mieux appréhender les besoins du client
Procter&Gamble propose sur le site
www.reflect.com à ses clientes de composer
elles-même un produit qui leur sera spécifique . L'Oréal
envisage d'en faire de même en 2002 sur le site
www.lancome.com :
NF Valmary (
http://.valmary.fr ) garde en
mémoire les mensurations de ses clients, ce qui lui permet de proposer
des chemises sur mesure à ses clients à partir de 375 F
Febvay Création
www.febvay.com réalise des
vêtements professionnels (hôtels, boucherie, boulangerie,...): il
offre la possibilité à ses clients de concevoir leur ligne de
vêtement (choix de la forme, du tissu, des mesures,...)
Land's End
www.landsend.com et Custom
Taylors
www.customtaylorservice.com
permettent à leurs clients de construire son vêtement (forme,
couleur, longueur, style, boutons) les conseillent dans leurs choix et
connaissant ainsi leurs goûts leur proposent les accessoires assortis.
LeFelix fait de même pour les sacs à main
www.lefelix.com
Dell
www.dell.com vous donne la
possibilité de construire votre ordinateur en fonction de vos souhaits
(en vous offrant la possibilité de vérifier la cohérence
de vos choix) avec
www.Gigabuys.com, 30.000 produits
électroniques il propose également du matériel d'autres
constructeurs (en France à une échelle beaucoup plus modeste
c'est la stratégie adoptée par Mansoft avec un PC sur
mesure livrable en 5 jours)
Les poupées Barbie
www.barbie.com/mydesign
offrent la possibilité à ses petites clientes de concevoir et
d'acheter la poupée de leur rêve : joyeuse ou sérieuse,
brune ou blonde, claire ou bronzée, on choisit la couleur de ses yeux,
sa garde-robe, son nom...et l'histoire de sa vie (40$, soit le double du prix
habituel, livré en 6 à 8 semaines) "il y a un charme indicible
à jouer les Pygmalions virtuels" Francis Pisani pour Le Monde
Bien des sites spécialisés dans le cadeau (fleurs, jeux, ...)
savent également utiliser, fort à propos prénoms et dates
de naissance de vos proches pour vous rappeler la fête ou l'anniversaire
que vous auriez pu malencontreusement oublier comme
Pense-fête.com
www.pense-fete.com
4.1.4.2.2 Le véritable fonds de commerce: la connaissance du client. Le problème des fichiers
La connaissance fine du profil d'intérêt des clients devient rapidement le principal actif du cyber-commerçant
Aussi se
développe un actif commerce de Fichiers clients qualifiés
I-Base
www.ibase.fr, pour rester en
France, start-up crée en janvier 1999, a levé 88MF en sept 2000
et a repris Centrale Direct et Icoupon: objectif, disposerd'ici fin 2000 de
1,2 millions de profils de jeunes de 15 à 25 ans avec plus de 1000
critères remplis pour chacun
De ce fait les deux segments qui croissent le plus vite parmi les
éditeurs sont
NetZero
www.netzero.com site
internet gratuit compte déjà aux US plus de 1 million
d'abonnés 8 mois après son lancement. En échange de cette
gratuité l'internaute doit remplir un questionnaire
détaillé sur ses goûts, ce qui permet un premier ciblage de
la publicité qu'il voit sur son écran. Ce ciblage est
affiné au fur et à mesure de sa navigation, et la connaissance de
son code postal permet de sélectionner pour lui des commerces de
proximité (pizza, cinéma,...)
v les "fermes de données" qui permettent de gérer les
masses considérables d'informations (se chiffrant en milliards de
mégaoctets) que nécessite une approche personnalisée du
client (dont le leader incontesté est EMC,
http://www.emc.com (60% du
marché revendiqué): Michael Ruettgers son Pdg estime qu'en
2001 le stockage représentera les 2/3 des dépenses informatiques
soit 50 Milliards de dollars)
De nombreux sites vous offrent d'improbables cadeaux mirifiques à
travers des loteries sous réserve de remplir des formulaires permettant
de constituer des fichiers (au moins on sait que l'on a là une liste de
personnes crédules...)
Firefly racheté par Microsoft, vous aide gratuitement
à trouver le disque à votre goût où la
communauté dans laquelle vous vous épanouirez. Il a ainsi obtenu
les profils psychologiques très fins de plus de 3 millions
d'internautes. Pour néanmoins protéger la vie privée
de ses utilisateurs Nicholas Grouff, son président indique qu'il a mis
au point "Passport" qui permet à son abonné de
décider du niveau d'informations personnelles dévoilé au
site visité: ainsi seul Firefly (donc maintenant Microsoft qui
intègre ce service dans MSN) vous connaît véritablement...:
une douzaine d'associations américaines ont décidé fin
2001 de porter plainte contre cette atteinte à leur vie privée
(AOL avec ses 20 millions de clients qu'elle essaie de rendre le plus captifs
possibles, n'est pas en reste avec "Magic Carpet" révélé
au public en juillet 2001 par le Washington Post
Colornet
http://www.couleurs.com/
alimente une base de données comportementale à partir de tests de
couleur proposés sur plusieurs sites et permet ainsi une adaptation
dynamique des bandeaux pour les internautes répertoriés dans
cette base (rapport de la CNIL)
La connaissance fine du client est une des motivations principale des
fournisseurs d'accès gratuits, qui sont d'ailleurs souvent filiales
de grands distributeurs comme Dixons (freeserve), Tempo
(screaming.net) Darty (Libertysurf), la Fnac (
www.fnac.fr )
Les intermédiaires qui assurent les paiements (comme
cybercash) sont également en position de collecter de
précieuses informations
4.1.4.2.3 Le cas Amazon: le leader mondial du commerce électronique
Une
entreprise comme Amazon.com crée par le
visionnaire Jeff Bezos, et numéro 1 mondial du commerce sur
Internet en 2002 avec 3,4 Milliards de $ de CA, fonde son business model sur
la connaissance intime de chacun de ses 20 Millions d'acheteurs :
elle connaît leurs adresses (livraison), leurs coordonnés
bancaire, leurs goûts, leurs façons d'acheter...en 2002 comme
annoncé elle a atteint le seuil des bénéfices avec un
virage dans sa politique en écrasant ses couts de production (la
logistique) et une politique de discount
On peut penser que la librairie est seulement une entrée en
matière et non une finalité, un cyberdistributeur global
ce qui expliquerait un rapport de 1 à 3 avec la valorisation de
Barnes&Noble leader de la librairie traditionnelle qui s'est
jeté de tout son poids dans la bataille pour rattraper son retard en
s'associant avec l'allemand Bertelsman (qui a depuis jeté le gant et
a signé un partenariat avec Amazon.
Notons dans l'interview fin 2002 de Jeff Bezos que la performance de la
logistique est un élément clé du succès de
l'entreprise
voir page
136
Sur les 6 premiers mois de 2002 la valorisation d'Amazon a gagné 60%
quand celle de Barnes&Noble en perdait 33%) et sur l'ensemble de
lannée le gain est de 75%
quelques faits laissent penser que vendre des livres, des CD ou des jeux
n'est pas le coeur de métier que s'est donné Amazon.com
mai 99 : achat de Alexa Internet
www.alexa.com qui, en
échange d'aide à la navigation enregistre toutes les
données sur les sites visités par leurs clients (sites
visités, pages vues, durée de visite) grâce à des
" brownies " (cookies actifs).
Achat de Junglee,
www.junglee.com robot de
comparaison des offres concurrentes sur le net (octobre 1998)
achat de live Bid,
www.livebid.com site de
vente aux enchères et de brocante virtuelle en mars 99
achat de Pets.com
www.pets.com nourriture et
accessoires pour animaux de compagnie en mars 99
achat de Drugstore.com
www.drugstore.com qui
vend des produits pharmaceutiques et cosmétiques en
février 99 et pousse le soucis de votre bien-être jusqu'à
vous rappeler la nécessité de faire renouveler votre
ordonnance...ou de changer votre brosse à dent!
juillet 99 ouverture d'un magasin de jouets,
juillet 99 annonce de l'ouverture du service haut de gamme
avecsothebys et de la commercialisation de voyages organisés
juillet 1999 ouverture d'un rayon électronique grand public, habits,
montres joaillerie, jardinage
août 1999 prise de contrôle de Gear.com
www.gear.com
spécialisée dans la vente d'articles sportifs
octobre 1999 ouverture de zShops &&wgalerie commerciale ouvert
à tous les vendeurs occasionnels ou professionnels
début 2000 Accept.com,
www.accept.com, entreprise
permettant des paiements entre particuliers
aout 2000 vente de voitures, de service de photos en ligne
ofoto.com
www.ofoto.com
début 2001 accord avec Toy'R Us dans la distribution de jouets
fin 2001 ouvertured'une boutique "ordinateurs PC"
fin 2002 c'est l'ouverture d'un magasin virtuel de vêtements proposant
pas moins de 400 marques
en 2001 c'est18 millions de produits qui sont en vente, en mai 2001 c'est 22
millions de visiteurs mensuels
...mais peut-on être performant dans autant de métiers
différents? Comme dans la distribution traditionnelle il y a fort
à parier que l'avenir fera le tri entre toutes ces
diversifications
Le succès boursier de portail comme Yahoo! Netscape ou
Excite tient sans doute pour une bonne part à cette analyse.
Mais le fin du fin consiste à n'exploiter cette connaissance
qu'avec modération explique J P Charpentier, Directeur
général de France Loisirs
www.franceloisirs.com
(Internet Professionnel 07/98)
"toute la difficulté consiste alors à éviter que l'adhérent ne se sente "épié. Nous devons donc élaborer notre proposition de telle sorte que le client ne se sente pas reconnu. C'est la limite du one-to-one "
On
imagine facilement combien cette évolution vers un marketing
personnalisé est susceptible de révolutionner le marché
publicitaire dans son approche et dans ses techniques
Il faut bien avoir conscience aussi que cette intrusion qui peut être
très profonde dans la vie privée et la connaissance intime des
individus peut provoquer des réactions de rejet brutales
Ces réactions se sont traduites en Europe par des lois, mais pas aux
Etats Unis ou le respect de la vie privée relève du droit
contractuel et est mis en oeuvre dans le cadre de "Chartes", où morale
et marketing cherchent à négocier un équilibre incertain
(quid en particulier de la commercialisation des données, par exemple en
cas de liquidation judiciaire c'est souvent le principal actif, de même
qu'en cas de rachat de l'entreprise elle-même). Nous reviendrons
ultérieurement sur ces sujets très délicats qui font
l'objet d'âpres discussions car les internautes européens sont
d'actifs clients des sites US
4.1.4.2.4 L'émergence des communautés d'acheteur : une cible privilégiée pour les PME :
Internet
est un outil particulièrement adapté pour le fonctionnement de
communautés de tous types.
Leur première préoccupation est en général de
mettre en commun les informations ou la documentation qui leur est
spécifique à travers un site web protégé ou non par
une clef d'accès et de développer les moyens d'échange
entre membres et le travail collectif (messagerie, IRC, new group,
groupware, ...).
Il s'avère fréquemment que ces communautés ont des besoins
communs de produits ou de services (transport, outillage, équipements
sportifs, spectacles... par exemple).
Elles sont bien entendu les mieux à même de définir de
façon précise leurs spécifications : les chirurgiens ou
les radiologues sont par exemple les mieux placés pour élaborer
le cahier des charges de leur futur matériel.
Essayons d'analyser "l'économie" de la communauté en terme de
marketing :
La valeur du "fonds de commerce" que représente un client dont vous
connaissez les habitudes de consommation et qui vous fait confiance
peut-être estimé à une somme variant de quelques dizaines
à quelque milliers de $
Il correspond à l'avantage économique que représente
une connaissance fine de ses goûts et de ses diverses
caractéristiques (solvabilité, localisation, profession,
ethnie,...) permettant de lui faire des propositions commerciales pertinentes
L'économie d'une communauté consiste en fait à mutualiser
ces sommes et de les conserver à son profit ou, comme nous le verrons
plus loin (
voir page
202), de
celui qui la fédère (l'infomédiaire) au lieu de se
la laisser " dérober " par les sites que vous visitez :
C'est la La marchandisation des données personnelles
www.cecurity.com/site/html/article_marchandisation_dp.php
"les enjeux financiers sont énormes, il faut savoir que la
communauté des supporter de Manchester United représente
un chiffre d'affaire de 200MF et celle des Spice Girl de 1,4 Milliard de
Francs par an" Christian Lainé responsable du programme
intercommunity intr@net99
www.intranet99.org #
De cette analyse découlent deux conséquences majeures :
Robert Eaton PDG de Chrysler lui-même soulignait que grâce
à l'information abondante et pertinente du client (celui-ci sait avec
autobytel
www.autobytel.com à quel prix le
concessionnaire achète la voiture) "le rapport de force est
inversé".
Le géant General Motors ouvre un extranet, un site web, et
crée en août 1999 une filiale e-GM pour essayer reprendre
le contrôle de ses propres concessionnaires, contrôle quelque peu
mis à mal par ce même autobytel
cf page
143 et en 2001 il confie à la
start-up la mission de développer un site pour ses propres
concessionnaires
www.autobytel.com/content/home/help/pressroom/pressreleases/index.cfm?id=4;4&
;action=template&ArticleID=137128
La description du processus d'achat d'une communauté montre que le
travail préalable réalisé par celle-ci a permis de
réaliser une large partie du travail habituellement
réalisé par le fournisseur
Dans de telles conditions, une PME qui possède de la compétence
technique mais qui n'aurait pu préfinancer tout ce travail
préliminaire, se retrouve en meilleure position compétitive que
les grandes entreprises installées sur le marché: plus flexible,
plus réactive elle est surtout moins chargée en frais
généraux.
· bureau d'étude (définition des
spécifications du produit)
· distribution (regroupement des commandes)
Son handicap structurel se transforme dans ce contexte en avantage
compétitif.
On voit en particulier apparaître des intermédiaires qui
fédèrent des communautés
Communauté des chirurgiens, Surgery on ligne
www.ortopedie.com, des architectes bretons,
www.architecture-services.com, les laboratoires
d'analyses médicales de l'Ouest
www.biologistes-village.com les imprimeurs
www.imprimfr.com , les camionneurs
américains
www.layover.com pour leurs
achats de gazoil ou d'assurance ou les acheteurs de fuel de
Genève ( Global Interactive City
www.gkb.com):
Firefly, Wired, Netgame, Parent Soup, et bien
d'autres se sont placés sur ce créneau majeur (une excellente
analyse dans Net Gain publié par l'université de Harvard
www.hbsp.harvard.edu/hbsp/prod_detail.asp?7595
SeniorNet, une communauté virtuelle de retraités
branchés compte 10 millions de membres
www.seniornet.org.
son doyen a 104 ans. Ce réseau fonctionne grâce aux
cotisations de 25.000 membres bienfaiteurs: "c'est un endroit où l'on
peut rompre son isolement sans quitter sa chambre, se soutenir dans les
épreuves de la maladie, mais aussi partager des évènements
heureux, anniversaires et mariages" Glen Gilbert, animateur du site . de
nombreuses associations comme l'APF (association des paralysés de
France), pourraient utilement s'inspirer de ces initiatives
Un nouveau business model a fait son apparition le "we-commerce" (achats groupés)
voir page
150
Lancé par Mercata
www.mercata.com (disparu
début 2001) et Mobshop
www.mobshop.com (ex
Accompany
www.accompany.com) ces
sites proposent aux consommateurs de se regrouper pour acheter un produit:
Plus le nombre de clients est important plus le prix est bas
Chacun des clients est alors incité à faire la promotion du
produit vis à vis de ses connaissances (à l'exact opposé
des ventes aux enchères) pour en faire baisser le prix en utilisant le
bouche à oreille: le "marketing viral".
Ces communautés virtuelles tirent les prix vers le bas ...mais ce peut
être une opportunité pour une PME de tailler des
croupières à un gros concurrent en jouant pleinement la carte de
telles communautés, faisant ainsi l'économie du réseau
commercial, de la promotion de la marque et d'une partie du marketing (ce
que la grosse entreprise pourra plus difficilement faire)
c'est la carte jouée par Barnet Sport
www.barnett-world.com
qui vend son matériel sportif aux clubs (ceux-ci regroupent les
commandes) et qui étend ses prestations à des reportages
vidéo sur internet de match qui n'interessent pas les
télévisions
4.1.4.3 Le développement de la marque et du produit, le référencement, la publicité, l'e-pub, l'e-mailing
Dans un
univers qui s'étend de façon explosive avec 3 millions de sites
en ".com" # il est extrêmement difficile d'émerger de la masse.
Or il ne sert pas à grand chose d'avoir une offre remarquable si
personne ne le sait.
La "marque" élément de confiance pour le client (
voir page
200) devient un
élément majeur de l'actif de l'entreprise (car la fabrication
proprement dite des produits et services peut bien souvent être
sous-traitée)
Mais pour autant, cela n'est pas nouveau, une excellente publicité ne
peut suppléer ni la qualité du produit ni celle de la
stratégie "la meilleure des agences ne peut rien pour un client qui
ne sait pas ce qu'il veut" Frank Tapiro, Hémisphère droit
On peut même dire que la publicité est un "amplificateur de
notoriété" et joue dans un sens comme dans l'autre: une
excellente publicité pour un mauvais service ne fait qu'aggraver la
situation et une marque connue est beaucoup plus vulnérable à un
dysfonctionnement, car cette notoriété joue encore plus pour
faire connaître les défauts que les qualités (voir par
exemple la montée et la chute de Boo.com accompagnée par
des centaines de millions de publicité)
Une exception néanmoins : quand l'objectif est de devenir LE
standard du marché (dans bien des cas il n'y a pas la place pour deux
compétiteurs) l'expérience montre malheureusement que ce n'est
souvent pas le meilleur qui gagne mais celui qui arrive très vite
à prendre la plus grosse part du marché car ensuite c'est un
cercle vertueux pour le leader et vicieux pour tous les autres dans la mesure
ou clients et partenaires misent sur le leader, contribuant à
développer sa part de marché et donc ses bénéfice
car nous sommes là dans une économie ou les couts de production
sont essentiellement des couts fixes (dans les logiciels par exemple: suites
office, operating systems,...). On assiste dans ces cas là à une
courseà la notoriété qui laisse rarement plus d'un
survivant
voir page
269
Sans politique de "signalisation" les risques sont grands de rester inconnu.
Plusieurs outils peuvent alors être mobilisés.
4.1.4.3.1 Le référencement: une étape essentielle
Bien
souvent l'internaute à la recherche du produit ou du service que vous
offrez, ou qui souhaite trouver un partenaire ou un employeur que vous
êtes susceptible d'être, fera appel à un moteur de recherche
ou à un annuaire.
La première démarche à faire est de se faire
référencer par les principaux d'entre eux en leur indiquant votre
existence et en leur signalant les domaines d'intérêt que vous
revendiquez.
Des méta référenceurs comme Top Dog (qui,
cela ne manque pas de sel, s'est fait voler son nom en 1999 voir
www.topdog.com),
WebPosition Gold
www.webposition.com
SubmitWolf
www.trellian.com,
NetBooster
www.netbooster.com ou
AddWeb
www.cyberspacehq.com
peuvent vous simplifier la tâche en référençant vos
pages auprès des moteurs (jusqu'à 1.500 moteurs pour AddWeb) mais
aussi en optimisant vos pages pour qu'elles soient plus facilement
indexées (en particulier au niveau des "tag méta" instructions
invisibles par le visiteur mais qui contient les informations d'indexation pour
les moteurs, et qui sont bien souvent négligés par les
débutants)
Mais bien entendu ils sont moins performants qu'un référencement
" à la main" moteur par moteur ou réalisés par des robots
de sociétés spécialisées.
Par ailleurs des "outils de contrôle" vous permettent
d'apprécier le résultat obtenu comme
www.weborama.fr
Toutefois cette démarche n'est en général pas suffisante :
dans de nombreux cas le moteur renvoie des centaines sinon des milliers de
réponses à la question de l'internaute : il convient de
faire en sorte de figurer dans les 20 premiers, (la première page
de réponse du moteur) ou, à la limite, dans les 40 premiers : il
est rare que l'internaute aille bien au-delà dans l'examen des
réponses.
Cela nécessite l'utilisation d'un certain nombre de techniques
(scoring), jalousement gardés (car si tout le monde les
utilisaient, elles deviendraient bien entendu inopérantes puisqu'il
s'agit d'une compétition) et évoluant rapidement (car les moteurs
apprennent au fur et à mesure à déjouer les "astuces"
inventées pour les abuser).
Citons néanmoins
Il est de bonne politique d'échanger des liens avec des sites
partenaires ou complémentaires quand une communauté se
fédère autour d'un thème ou d'un type de public (cela
s'appelle un Web ring) : un tel réseau de liens augmente
considérablement la "visibilité" de chacun de ses membres
(l'Anneau Arriégeois par exemple relie artisans et pme ariégeois)
· les pages d'accueil multiples (voire des pages fantômes)
qui permettent de rabattre du trafic à partir de plusieurs séries
de mots clefs
· la multiplication du nombre de liens en provenance d'autres sites : le
nombre de liens pointant sur vous, indicateurs de l'intérêt
que d'autres vous portent, est un élément fortement pris en
compte par certains moteurs
De plus en en plus de moteurs de recherche font payer la prise en compte des
sites web. Un procédé assimilable à de la publicité
clandestine, affirme Commercial Alert, association fondée par Ralph
Nader qui a déposé plainte devant la FTC (Federal Trade
Commission, chargée de la protection des consommateurs). Parmi les
moteurs cités, on trouve ceux d'AltaVista, AOL, Microsoft, Looksmart et
Lycos. A lire sur NewsFactor.com
· l'achat auprès de certains moteurs d'une
"priorité" : en 2002, de nombreux moteurs, parmi les plus
prestigieux ont mis aux enchères les premières places (voir
e-pub) et cela. Cette pratique est fortement condamnée par les
internautes quand le caractère commercial de ce classement
n'apparaît pas clairement
par ailleurs Realname vous permet d'acheter le nom de votre entreprise
en tant que mot clef, et d'assurer ainsi que votre site officiel sortira en
tête lors d'une recherche sur votre nom.
Notons qu'à ce "sport" les grandes entreprises ne sont pas toujours
les plus performantes :
Lorsque nous avons voulu acheter un appareil photo numérique à
New York, après l'avoir repéré dans une boutique notre
premier réflexe a été d'aller sur le Web pour voir ses
caractéristiques techniques détaillées et les prix afin
d'être en mesure de négocier avec notre marchand de Broadway :
Quelle ne fut pas notre surprise de constater que sur la requête
correspondant au nom de cet "appareiil" les 20
premières références étaient occupées par
des sites de clients mécontents qui expliquaient en détail tous
les défauts de cette caméra. Le site officiel de son fabricant
n'apparaissait qu'en seconde page ! Nous n'avons pas acheté l'appareil
cette année là
Gardons à l'esprit qu'un individu astucieux ou une PME ont autant de
poids qu'une multinationale sur ce plan et que, de ce fait, les sites de
clients mécontents et qui veulent le faire savoir sont extrêmement
nombreux.
Ils ont une capacité de nuisance considérable en mettant sur la
place publique les défauts des produits jusqu'à obtenir
satisfaction (citons parmi les plus célèbres campagnes : un
modèle de voiture ayant tendance à s'enflammer, les
défauts d'un produit électronique, ...)
voir page
110
4.1.4.3.2 la publicité, l'e-pub pourquoi
4.1.4.3.2.1 Le développement de la notoriété de la marque et des produits: un enjeu souvent majeur
2
objectifs sont ici visés :
Cette économie d'échelle joue également pour financer les
coûts, qui peuvent devenir gigantesques, exigés pour la
création de sites très riches sur le plan éditorial
(soft selling) que nous verrons dans le prochain chapitre.
· Mais aussi de faire en sorte que spontanément quand on pense
à un de vos produits ou service votre marque vienne à
l'esprit: cette politique de développement de la notoriété
spontanée est essentielle en particulier dans le domaine où il
importe de devenir la référence du marché
voir page
269
§ Soit parce qu'il n'y a pas de place pour de nombreux acteurs car
le client a fortement intérêt à aller chez celui qui, ayant
pris le leadership du marché, offre le choix le plus vaste :
Amazon.com pour les livres, Autobytel pour les
voitures, Adquest pour les petites annonces, Furniture.com pour
les meubles, Fromages.com pour les fromages, eBay pour les
enchères, DoubleClick pour la publicité, Freemarket
pour les places de marché ou Homestore.com pour l'immobilier (il
contrôle maintenant Springstreet.com, autrefois nommé
Allappartments.com pour la location, mais aussi realtor.com
pour la vente, homebuilder.com pour la construction neuve,
Commercialsource.com pour les biens commerciaux, Remodel.com pour
la décoration et l'ameublement),... sites sur lesquels nous reviendrons
plus loin
§ Soit parce que, notamment dans le domaine du logiciel, il n'y a
quasiment que des coûts fixes ce qui permet des économies
d'échelle considérable (avec de plus l'avantage de voir les
développeurs d'application se focaliser pour des raisons
évidentes sur le produit leader et consolider par là même
ce leadership) : Microsoft, Oracle, SAP,
Yahoo!, E-trade, Real Audio, ...
Il faut noter par exemple que pour les opérateurs qui se donnent pour
vocation de devenir "La référence" dans leur
créneau, le marketing représente les deux tiers des
dépenses d' "investissement" contre 10 à 15% pour les
développements techniques et éditoriaux. (encore en 2000
Autobytel investissait 85% de son chiffre d'affaire en promotion, avec la
nécessité vitale d'atteindre rapidement l'équilibre
financier ce chiffre devrait être rammené à 60% en 2001).
4.1.4.3.2.2 Une stratégie qui explique les "pertes comptables" des leaders
Ces
dépenses d'investissement, sur la marque ou "branding"
étant comptablement considérés comme du fonctionnement,
cela explique les déficits que connaissent les principaux leaders du
marché dans leurs premières années
en 1998 AMAZON avait perdu 124M$ pour un chiffre d'affaire de
600 M$, mais les marchés avaient accepté cette logique puisque
malgré ces pertes récurrentes ils valorisaient à plus de
10 milliards de dollars en 1999.
Sur l'ensemble de l'année 2000, Amazon a presque doublé
ses ventes à 2,76 milliards de dollars. Les pertes nettes, qui ont elles
aussi doublées, s'élevaient à 1,41 milliard de dollars et
la valorisation après une pointe à 34 Milliards de $ pendant
l'euphorie de début 2000 est retombée à 4 Milliards en fin
d'année
Au premier trimestre 2001 les pertes étaient encore de 255 M$ -
en baisse pour la première fois- pour un chiffre d'affaire de 695 M$ et
la valorisation est de 4,6G$ dans une perspective de bénéfice en
2002
Ceci ne veut pas dire toutefois qu'il suffit de jeter l'argent par les
fenêtre pour réussir!, comme de nombreuses faillites l'ont
montré (la plus emblématique ayant été Boo.com
au printemps2000)
Il faut noter que dans ce domaine aussi le "Minitel" a été
précurseur en donnant gratuitement le matériel, ce qui au
départ a crée un gigantesque déficit, vivement
reproché par la Cour Des Comptes, compensé ensuite pendant de
longues années par une rente de situation qui émerveille
encore les Américains.
Avant le lancement des ordinateurs gratuits à très bon
marché, nombre de spécialistes de marketing américains
sont venus étudier le "modèle Minitel".
4.1.4.3.2.3 Des techniques publicitaires en pleine évolution: de la pollution vers le service
Tant sur
le plan tant technologique que conceptuel la publicité est un des
domaines qui connaît la plus forte évolution en étant
souvent la première à exploiter les ressources des nouvelles
possibilités techniques, mais elle n'a pas encore trouvé son
équilibre
La première génération de publicité, calquée
sur les méthodes développées sur les médias ou le
spectateur ne pouvait fuir était plutot envahissante:
Mais ces formes de publicité envahissante avec leurs débordements
qui sont parfois chères et souvent contre-productives, sont aujourd'hui
clairement perçue comme une pollution par l'internaute, et bien
qu'encore majoritaires en volume, sont en voie de régression en part
relative
· bandeau fixe ne prenant pas en compte le profil de l'internaute,
· fenêtres publicitaires sauvages "pop-up" qui jaillissent
que vous vous connectez à certains sites
· mieux encore les "pop-down" ou "pop-under" qui restent
cachés et ne s'affichent que quand vous fermez votre navigateur
www.siliconvalley.com/docs/news/svfront/062170.htm, largement
utilisés par Amazon dans le cadre d'un contrat avec Yahoo! , il permet
une publicité ciblée en fonction du parcours sur le
célèbre annuaire (près d'un internaute sur 3 finit par
céder à la tentation et suit effectivement le lien proposé
vers Amazon). Les sites pour adulte en font un large usage de pop-under en
cascade, à tel point qu'il faut parfois arréter son ordinateur
pour y échapper...
· Le "mouse trapping" : quand vous cliquez pour fermer une
fenêtre, cela vous en ouvre encore une ou plusieurs autres (très
développé dans les sites pour adulte qui tentent par tous les
moyens de "racoler" le client)
· Le mailing de masse (SPAM)
Les internautes expérimentés (qui sont ceux qui achètent)
sont nettement moins de 1% à leur attacher le moindre
intérêt (contre 5% pour les néophytes) et cela les fait
plutot fuir.
De plus il existe maintenant des filtres permettant d'éliminer la
pub (pour le courrier comme pour la navigation) en désengorgeant les
boites aux lettre et en accélérant le chargement des pages (bien
entendu il y a aussi des anti-filtres qui détectent ceux-ci et bloquent
l'accès au site mais peut-on séduire un client par la
contrainte?...)
Les internautes allergiques aux publicités utilisent des programmes
comme Adkiller
www.adkiller.com ,
Adsubstract
http://cgi.zdnet.com/slink?46968:5295731 ou Junkbuster
http://internet.junkbuster.com, WebWasher
www.webwasher.com . La
société Adkey
www.adkey.com
s'apprête à commercialiser un programme qui permet à un
site de refuser son accès aux internautes ayant installé un
filtre anti-pub: un Killer de pubkiller
C'est pourquoi se développent des stratégies beaucoup plus
sophistiquées en essayant d'être perçues comme apportant un
divertissement (advertainment
www.hotwheels.com de
mattel ou
www.kswiss.com ) ou un
service à l'internaute: "
La publicité pour la pizzeria de sa rue apparaît au
moment où il a faim, le livre en promotion correspond à
son centre d'intérêt, les balles de golf vont avec les club
qu'il a acquis il y a un mois, il peut voir en temps réel le montant des
enchères sur un produit analogue à celui qu'il consulte, une
idée de cadeau vient à point nommé le jour de son
anniversaire de mariage,une proposition de voyage à Lisbonne
apparaît sur le moteur de recherche quant la question porte sur cette
ville...
De plus en plus, afin d'éviter les réactions d'allergies qui
provoque une publicité invasive, les propositions commerciales ne sont
faites qu'après s'être assuré de l'accord du prospect :
c'est le "permission marketing
Il convient pendant les phases de développement être
particulièrement attentif aux insatisfactions des clients qui peuvent
s'exprimer au sein des news group voir
page
159 ou à travers les sites
protestataires
voir page
110 afin d'améliorer les produits
et d'adapter la communication
Signalons enfin que la publicité joue un rôle majeur dans
l'économie de l'Internet : beaucoup de sites éditoriaux
ne peuvent offrir de riches contenus gratuitement que grâce à la
publicité (une dizaine de milliards de dollars en 2001), mais c'est ce
qui a mis en difficulté de nombreux sites qui comptaient essentiellement
sur cette source de revenu (les tarifs de l'e-pub a baissé d'un tiers
entre début 2000 et début 2001 et la majorité des sites
Internet européens dépassent les 60% d'espaces publicitaires
invendus, selon Jupiter-MMXI).
4.1.4.3.2.4 un domaine promis à un brillant développement: mesure d'audience, base de facturation
Plus
encore que dans la presse traditionnelle se pose la question de l'outil de
mesure fiable susceptible d'être accepté par les partie pour
asseoir la facturation
Pour ce qui concerne la publicité "classique" sur le web
éléments mesurés s'affinent progressivement et
conduisent progressivement à engager les agences sur les
résultats et plus sur les moyens
des "hits" au CPM "cout pour mille pages vues", avec tarif
adapté au profil des visiteurs: entre 10 et 100€ aux mille pages
selon la spécialité du site. un site généraliste
"tout public" sera au bas de la fourchette, un site très
spécialisé attirant un public à haut revenu sera à
l'inverse en haut. (Un site sportif comme "Outdoor Attitude" par
exemple
www.outdoor-attitude.com,
racheté en 2002 Didier Richard pour le compte de leur site
Mabalade.com annonçait des
tarif entre 30 et 50€)
Un site généraliste pourra cependant facturer plus cher s'il est
capable d'adapter la publicité au profil du visiteur (par exemple dans
les moteurs de recherche apparition de la publicité en fonction des mots
clés demandés)
En 2001 les prix ont baissé en moyenne de 30% le CPM passant de 30
à 20$ (source jupiter MMXI). Selon AdLink ils seraient tombés
de 2 à 5€ en 2002 pour des achats en nombre non qualifiés
Une plaquette est disponible sur demande à
cesp@cesr.org voir aussi
www.iab.net ou
www.iabfrance.com, site de
"l'internet advertising bureau")
· puis prise en compte du taux de clic (clic through) et de la
qualification du profil des internautes (Procter&Gamble a indiqué
qu'à compter de juillet 2000 il ne rémunérerait plus ses
agences à l'audience mais au taux de clic)
· pour arriver à un pourcentage sur les ventes
réalisées (liens marchands).
Le rôle crucial des mesures d'audience se traduit par les valorisations
des entreprises qui ont réussi à s'imposer
Aux USA, Mediametrix
www.mediametrix.com (qui a fusionné avec
Relevant Knowledge
www.relevantknowledge.com et plus récemment
avec Jupiter
www.jup.com qui finalement, pour
des raisons d'antitrust a du renoncer à se vendre à
Netratings
www.nielsen-netratings.com en même temps que Nielsen
e-rating) a installé un logiciel de mesure des comportements sur
près de 40.000 ordinateurs privés ou professionnels. En Asie elle
s'est alliée à Dentsu en Amérique latine avec Ibopeet en
Europe à l'Allemand Gfk et au Français Ipsos.
www.ipsos.com pour créer MMXI.
Signalons également Open Adstream
www.realmedia.com , Media Research,
www.mrc.org
En France 3 sociétés émergent
Médiamétrie e-Ratings.com
www.mediametrie.fr avec
Cybermétrie analyse la fréquentation des sites a partir
d'un panel de 8 500 personnes
Netvalue
www.netvalue.com présidée par
Emmanuel Brizard, analyse le comportement d'un échantillon
d'internautes avec un panel de 700 foyers. Crée en mars 1998 la
société a réussi à convaincre un pool
d'investisseurs menés par Innovacom d'investir 80 MF fin 1999 pour le
développement de cette start up en Europe et aux Etats Unis.
(racheté par le hollandais NetRating)
Profile for You
www.profileforyou.com,
plateforme de mesure et de qualification d'audience basée sur des
cookies ("profiling comportemental"), a levé 10M€ en janvier 2001
4.1.4.3.2.5 des outils pour un pilotage des campagnes de publicité en temps réel
Là encore Internet conduit à passer
L'avantage d'Internet est de permettre d'évaluer l'impact d'une campagne
pendant son déroulement, la pertinence d'un message,... et de pouvoir
ainsi l'adapter sans délai pour en accroitre l'efficacité
· à un processus continu piloté par les
réactions des internautes: la "conception" de la campagne ne
s'arrête pas à son lancement car c'est en fonction des
réactions mesurées en temps réel que celle-ci est conduite
Ces mesures permettent soit de suivre une population test bien connue (ce qui
permet d'en extraire des échantillons représentatifs du public
visé), soit d'exploiter des informations que laisse volontairement ou
non un les internautes en se connectant
Les outils sont nombreux (Clickstream, Webtrends,
ActivStats, Webmeasure, Dart, Open ad Stream,...) et ils
permettent une mesure en temps réel de l'efficacité d'une campagne
Ad Net Track
www.adnettrack.com, développé par 15
régies, permet aux différents acteurs de la publicité sur
le net d'avoir une vue détaillée sur les campagnes en cours et
LemonAd
www.lemonad.com lancé
début 2000 par Netcrawling offre un outil de pige publicitaire en
temps réel offrant une vue panoramique détaillée sur
toutes les campagnes en cours
Internet permet aussi de procéder à des test marketing sur des
produits diffusés par les circuits traditionnels
La jeune société ToTeam (ex-Etnosphère)
http://www.2team.com
crée par Olivier Barrelier utilise internet pour des sondages
ultrarapides de panels de consommateurs pour orienter une campagne de pub
classique ou des nouveaux sites web en leur faisant tester bandes son,
vidéo ou maquettes de sites avec réponse dans les 72H chrono
4.1.4.3.2.6 Mais encore bien des problèmes techniques et surtout déonthologiques
De
nombreuses difficultés techniques sont encore non résolues
Par ailleurs les problèmes de déontologie se posent de
façon beaucoup plus complexe que dans les média traditionnels
(frontière entre l'édition et la pub: la
rémunération du site éditorial à la commission sur
les achats ne risque-t-il pas d'influer sur l'objectivité?, vente de
mots clef, publicité comparative, utilisation du sexe,
dénigrement à travers des liens, exploitation des données
personnelles, techniques de parasitisme commercial...), sans oublier qu'il faut
raisonner au niveau mondial et que les règles diffèrent
sensiblement d'un pays à l'autre
· par ailleurs n'oublions pas qu'une majorité de clients se
connectent ... depuis leur entreprise, à travers un firewall ce qui ne
permet que difficilement de les identifier
La crise qu'ont connu les "dot.com" en 2000-2001 ont en outre eu de fortes
répercussion sur le développement du marché publicitaire
car au départ elles en étaient les principales pourvoyeuses
4.1.4.3.3 l'e-pub, oui mais comment ?: 16 stratégies se dégagent pour chasser le pigeon sur le Web
4.1.4.3.3.1 La chasse à l'affût : s'afficher sur un portail, le bandeau, pop-up et pop-down, le sponsoring
Il
s'agit de placer son "panneau", son bandeau, là où passent le
maximum d'internautes (moteurs de recherche, sites des fournisseurs
d'accès ou des navigateurs) ce sont les fameux "portails" vous
permettant d'être vus par des dizaines de millions d'internautes. En
France d'après une récente étude de Pricewaterhouse
ceux-ci captent 63% des investissements publicitaires
Une variante consiste à générer des pages qui
"jaillissent" lorsque vous vous connectez à un site (les
"pop-up") et plus récemment, mais sans grand succès
à vrai dire, les "pop-down" qui font leur apparition lorsque vous
quittez le site
Une formule voisine consiste à "sponsoriser" un site (sur le
même mode qu'une émission de télévision): la
relation est alors plus stable qu'une simple campagne de bandeau
Par exemple 90 % des utilisateurs de Netscape démarrent sur sa page
d'accueil (options par défaut lors de l'installation pour le Web comme
pour le mail).
Evidemment c'est là une stratégie extrêmement
onéreuse qui ne peut se justifier que lorsque votre produit est
susceptible d'intéresser une proportion substantielle des internautes
(coût aux mille pages comportant une publicité vue (CPM)
: 10 à 40 $ aux USA, 10 à 100€ en France selon que le
site est généraliste ou est fréquenté par un public
plus spécialisé).
La City bank, qui affiche un objectif de 1 milliard de clients, a
payé 50 M$ en 1999 à Netscape pour être
présent sur son "portail", eBay a dépensé 75
Millions de dollars et la start-up pharmaceutique PlanetRx
crée en mai 1999, 15 M$ pour être présents sur celui
d'AOL
La start-up living.com avait conclu un accord à 145M$ avec
Amazon avant de déposer son bilan! (toutes les grenouilles ne peuvent
pas devenir plus grosses que les boeufs)...
Bien entendu cette politique est davantage à la portée de PME
quand les "portails" en question correspondent à des publics plus
spécialisés (tel ou tel sport, domaine de collectionneur ou
région par exemple) et plus encore quand l'entreprise est
référencée par une communauté d'acheteurs et figure
de ce fait dans la liste des fournisseurs référencés sur
le portail de leur Intranet. C'est ce qui explique en 1999 une certaine
désaffection pour les sites généralistes au profit des
sites verticaux ("Vortails") ciblés sur un public ou une profession
A l'avenir qui va devoir payer à qui?
Homestore.com paie aujourd'hui 40M$ à AOL.
Etant maintenant de très loin le premier site immobilier (
voir page
144), dans la mesure où un citoyen
américain fait en moyenne une opération immobilière tous
les 7 ans et que 64% d'entre eux utilisent Internet pour leur recherche, il
considère que c'est lui qui apporte du trafic à AOL et il
s'interroge pour savoir si à l'avenir ce n'est pas lui qui demandera pas
à être rémunéré par les portails qui
permettent l'accès à son site
4.1.4.3.3.2 La chasse à la glue : Le "mouse trapping"
Certains sites (notamment les sites pour adulte ou les sites de jeu), bloquent certaines fonctions du navigateur et, quand vous souhaitez les quitter vous envoient au contraire sur d'autres sites de la même catégorie et il faut bien souvent fermer son navigateur, voire rebooter l'ordinateur pour arriver à leur échapper : c'est le "mouse trapping"
4.1.4.3.3.3 La souricière : offrir un accès gratuit à ses clients
Une
nouvelle stratégie commence à apparaître prenant en compte
la réalité des coûts: offrir un accès Internet
gratuit ne coûte quasiment rien (de l'ordre de 16F/mois) par rapport
à l'avantage d'inviter votre client à naviguer en partant de
votre "port" ce qui présente deux avantages majeurs
C'est ce qui a conduit Internet Telecom (maintenant
Eircom.net)
www.eircom.net
à vendre de "l'Internet gratuit clef en main": Elle a
déjà pour clients La Fnac, VNU et le Crédit Maritime
Mutuel
2. Vous êtes en situation de lui faire des propositions à
l'occasion de chacun de ses passages, et, grâce à la connaissance
fine que vous avez de lui ces propositions ont de meilleures chances de retenir
son attention (nous avons vu que la valeur de ce fonds de commerce était
évaluée à plus de 100$ par client). Il est étonnant
que nos banques n'aient pas encore saisi cette opportunité
"un objectif de 100.000 abonnés en 18 mois nécessite une mise de
fonds de 5MF" Sébastien Crozier à Netsurf août-99
4.1.4.3.3.4 la technique du coucou: graver directement votre publicité sur le disque dur de votre prospect
Un cran
plus loin que dans la méthode précédente, vous offrez non
seulement l'accès gratuit, voir les communications
gratuites: vous offrez également l'ordinateur, (ou vous
passez par l'intermédiaire d'entreprises qui le font pour vous comme
Free-PC Network et sa gamme de logiciels AdOptimizer
sales@free-pc.com )
Mais en échange de ces "cadeaux" l'internaute accepte
· qu'il accepte que s'affiche votre publicité sur son
écran, (que la machine soit connectée ou non). La
publicité étant sur son disque dur, il n'y a pas de
problème de bande passante et elle peut être beaucoup plus
sophistiquée que les pauvres bandeaux habituels
4.1.4.3.3.5 l'appeau: payer l'internaute pour regarder votre publicité et attirer des congénères : la "cashbar"
Dans ce
cas vous rémunérez l'internaute pour chaque heure de surf (0,5
à 1€)
Mais la principale source de revenu que l'on fait miroiter est une
rémunération pour chaque heure de surf des internautes qu'il aura
parrainé ainsi que pour les filleuls de leurs filleuls et ceci
jusqu'à 5 niveaux! Ce qui évidemment facilite le marketing viral
... de la publicité!
Les ventes "pyramidales" sont certes interdites mais dans le cas présent
toute la chaîne est rémunérée...
Alladvantage revendique plus de 6 millions d'inscrits, Surf
is Money et GotoworldFR fonctionnent sur le même
modèle, Winbe diffuse également des news,
Mediabarre paie au nombre de publicités vues (1ct)
4.1.4.3.3.6 le miroir aux alouettes: loteries gratuites cadeaux, clic humanitaire et jeux concours
Une des
façon les plus efficaces et les moins onéreuses de se
créer un fichier de prospects qualifiés est de les inviter
à participer à un jeu-concours leur permettant de gagner des
cadeaux en relation avec votre production: à priori ce sont des
prospects pertinents pour vous, et pour participer au concours ceux-ci doivent
vous donner de nombreuses informations comme par exemple l'adresse de livraison
de l'éventuel cadeau
Comme le faisait malicieusement remarquer un publiciste "on parle de Banque
de donnée, pourquoi voudriez-vous qu'un internaute accepte de
déposer ses données dans une banque sans
rémunération?"
Peugeot offrait ainsi un cadeau à toute personne visitant le site de
la 206 laissant ses coordonnées: 13 000 fiches de prospects ont
été ainsi recueillies et Bristol Meyer en offrant
gratuitement des produits sur le WEB a obtenu 30 000 adresses à
moitié prix des méthodes habituelles
Pour sa part Consodata offre promotions, réductions ou
échantillons pour obtenir des informations
Plus subtil le clic humanitaire vous offre gratuitement de la bonne
conscience puisque le cadeau est fait à un tiers
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations Unies vous propose
sur la "Hunger Page"
www.thehungersite.com
des bandeaux publicitaires: pour 1000 clics l'entreprise reverse 5$ au PAM
Une nouvelle race de sites a vu le jour en 2000: les loteries gratuites:
dans la "roue de la fortune" par exemple on choisit 7 chiffres parmi 39 et
on valide en cliquant sur une des bannières publicitaires du
site . le site est rémunéré sur la base de 0,3
à 1€ par clic, plus un pourcentage comme dans tout lien marchand en
cas d'achat
Pour avoir des prospects qualifiés, il est exigé avant de pouvoir
tenter sa chance de remplir un questionnaire qui fournit de précieuses
informations.
"De plus ces loteries permettent d'obtenir au-delà des informations
déclarées des informations comportementales qui ont beaucoup plus
de valeur encore" Pascal Magne DG de Eldorawin (300 000 membres)
Les mails annonçant les résultats, tant attendus, comportent de
la publicité adaptée au profil du joueur
Luckysurf.com
www.luckysurf.com,
inventeur du concept, créé par le Français Pierre Achach
est aujourd'hui parmi les 20 sites mondiaux les plus fréquentés
avec 400.000 joueurs quotidiens. Objectif affiché: 100 millions de
joueurs
Pour obtenir des "luckies", qui permettent de jouer plusieurs fois par jour il
faut répondre à des questionnaires détaillés sur
ses habitudes de consommation et son niveau de vie
Ludopia a créé le site Lucky Village
www.luckyvillage.com,
plate-forme de marketing direct, permet de gagner jusqu'à 1MF par jour
ainsi que des lots offerts par les sites partenaires.
LoTree
www.lotree.com (120 000
membres), géré par Directinet, pour se prémunir contre
"l'accident" (un joueur gagne le gros lot) a contracté une assurance
chez AXA, comme la plupart de ses concurrents !
Notons encore sur le même modèle Good Luck City
www.goodluckcity.com,
Koodpo
www.koodpo.com, Emilio
www.emilio.com, Bingonet qui
commercialise Bananaloto,
www.bananaloto.com,
Madnetix avec MadQuiz
www.madquiz.com,
Zeturf.com
www.zeturf.com, Sport4fun.com
www.sport4fun.com
,Europeinfos.com en liaison avec Pronostix
www.pronostix.com ...
4.1.4.3.3.7 La pêche au chalut: une présence sur une multitude de petits sites
La
technique consiste là à mettre des bandeaux un peu partout sur
les innombrables petits sites à la recherche de moyens pour boucler leur
budget et dont le profil des visiteurs correspond à votre offre (en
particulier les sites de la presse nationale, régionale ou
spécialisée dont c'est la principale ressource):
La rémunération se fait alors de plus en plus "au clic" (entre
0,03 et 0,2€) ou par une commission sur les ventes aux clients qu'elle
oriente vers le site marchand, plutôt qu'au "1000 pages vues" (CPM)
voir page
131
Des régies publicitaires exploitent ce nouveau créneau:
LinkExchange
www.linkexchange.com
gère 200.000 sites
DoubleClick
www.doubleclick.net
gère 60 millions de pages vues par jour pour 1.400 annonceurs,
LinkShare
www.linkshare se
présente comme le plus important vendeur en "syndication": il se
spécialise dans la constitution de réseaux d'affiliés
rémunérés à la commission par des liens marchands.
Il représente une centaine de marchands
Netgravity
www.netgravity.com
qui permet le traçage systématique du trafic avec la
possibilité de tester les campagnes et de les adapter en temps
réel
Netperceptions
www.netperceptions.com
et Broadvision
www.broadvision.com
spécialisés dans "l'intelligence" marketing et la personnalisation
Notons encore Real Media
www.realmedia.com,
Numeriland
www.numeriland.com,
AcceSite
www.accessite.com,
Valueclick
www.valueclick.com Add
Manager, Accipiter
www.accipiter.com,
OpenAdStream ou Cyberthryll
www.cyberthryll.com
Hi-Media
www.hi-media.com ZD
Régie
www.zdnet.com/zdregie,
Declicnet
www.declicnet.com
En France : Régie-click
www.regieclick.com
lancé par la start-up Centpourcent, (0,60F par clic a
déjà 176 client au printemps 1999), Interdéco
Multimédia
mailto:info@interdeco.mgn.fr
régie du groupe Lagardère ainsi que des régie
traditionnelles:, Circuit A
www.journaldunet.com/99avril/990401circuitA.shtml ,
Médiavision
www.mediavision.fr ,
Websat Pub
www.websatpub.com ...
4.1.4.3.3.8 La "chasse à courre": ne faire apparaître sa publicité qu'en fonction de l'internaute, les tags.
La
"chasse à courre" est plus subtile et plus technique mais moins
onéreuse : cette stratégie vise à faire
apparaître sa publicité au bon moment, quand l'internaute est
susceptible d'être intéressé
Il s'agit de gérer la fréquence des bandeaux ou des "pop-up" et
leur personnalisation en fonction des profils des visiteurs, de l'heure, de la
température, des questions posées... en optimisant le budget de
l'annonceur avec une analyse de performance disponible en temps réel
L'objectif est de faire en sorte que l'information commerciale apparaisse comme
un service et non comme une nuisance envahissante
Dans cette compétition ce sont bien évidemment les moteurs de
recherche qui sont les mieux placés et qui ont connu les plus forts
taux de développement en 2002, souvent au détriment d'autres
formes de publicité comme les bandeaux : vendus aux enchères les
mots clés se vendent jusqu'à 1€ le clic ou à
un CPM de 60€ (Google). Ceci représente déjà
10% en 2002 du marché publicitaire aux US
Exemple :AXA a "acheté" en exclusivité
2500 mots clé sur les principaux moteurs pour 12 MF: la publicité
est adaptée au pays du client
La communauté des fournisseurs de matériels pour le traitement
des eaux Water On Line a acheté dans les moteurs de recherche
tous les mots clés correspondant aux produits et services offerts par
ses membres.
Si vous interrogez un moteur avec un de ces mots clés, un bandeau
cliquable permettant d'aller directement sur leur site apparaît sur votre
écran.
La capacité d'analyse fine du profil des internautes, à travers
l'examen de leurs requêtes et l'analyse du "mouchard" (cookie)
placé sur leur disque dur, permet à certains opérateurs
(gestionnaires de moteurs de recherche en particulier) de gérer
l'affichage de bandeaux publicitaires cliquables de façon très
ciblée
La connaissance des goûts, âge, pouvoir d'achat, sites
visités précédemment, localisation géographique
(la simple connaissance du code ZIP donne de précieuses indications
sur le quartier habité et donc sur les styles d'achat) permet une
gestion efficace des accroches commerciales: c'est le DAA "Dynamic
Advertising Allocation"
Bien entendu Amazon.com utilise cette technique sur les moteurs de
recherchepour vous proposer des livres susceptibles de correspondre à
votre sujet d'intérêt, tel que l'on peut l'appréhender
à travers votre requête.
Une variante est proposée par ThirdVoice (une entreprise qui au
départ offrait aux internautes, utilisateurs de sa technologie, la
possibilité de "tagger" les sites web pour que le visiteur suivants
puisse visualiser les appréciations portée par ceux qui l'avaient
précédé). Aujourd'hui cette entreprise recherche un
modèle plus rémunérateur: elle propose un logiciel gratuit
s'intégrant dans votre navigateur qui a la propriété de
faire apparaître, souligné en orange, tout mot faisant partie des
2,5 millions qu'il a référencé; 1 clic fait
apparaître une douzaine de sites suggérés et un autre clic
vous conduit sur celui de votre choix (généralement des sites
partenaires qui paient une commission de 5 à 10 cent pour chaque client
orienté chez eux et de 5 à 20% des montant d'achats
générés)
De même Fatbubble
www.fatbubble.com permet
de suivre les pérégrinations de ses amis, les "buddies" sur la
toile et d'échanger tuyaux et commentaires, ... et à fatbubble de
connaître les centre d'interret des communautés d'internautes qui
se constituent ainsi que la dynamique des réseaux sociaux qui se forment
pour aider les commerçants dans leur marketing
C'est évidemment un modèle privilégié pour les
journaux (projet ETEL de Ouest France) ou les radios
(EuropInfo
www.EuropInfo.com) qui
offrent des journaux personnalisés qui ont de ce fait des
clientèles bien connues
En un clic de souris le client intéressé par votre
publicité atterrit directement sur votre proposition commerciale et..
d'un second clic peut vous passer commande
Le "taux de clic" varie de moins de 1% pour les publicités non
ciblées à 20% pour celles qui le sont
Pizza Hut par exemple n'affiche son bandeau qu'aux heures des
repas et en tenant compte du fuseau horaire de l'internaute.
Une forme plus subtile de publicité consiste à l'introduire au
sein même des scénario des jeux (CNM &n).
France Télécom a développé une
plate-forme gratuite de jeux sur Internet GOA
www.goa.com: Forteresse est un
jeu de stratégie qui se déroule au Moyen âge. Le joueur se
voit attribuer un fief et devra mettre en place une puissance militaire pour se
protéger et conquérir de nouveaux territoires
4.1.4.3.3.9 La chasse au furet : s'introduire masqué dans une "chat-room"
En se
faisant passer pour des internautes ordinaires, cachés derrière
un pseudo, les "guérilleros du chat", mercenaires à la
solde des grandes marques" (les Echos, mai 2001) tentent à travers
les discussions pour essayer de créer un effet de mode pour leur produit
et drainer le trafic vers leurs sites (Premier Réflex
www.premier-reflex.com ,
Idée Virale
www.viralpub.com
Il faut évidemment beaucoup de doigté pour ne pas se faire
"éjecter" pour non respect de la Nétiquette: par exemple indiquer
une lotereie gratuite qui fait elle-même la promotion de la marque
Sur le plan légal "cela n'est pas considéré
comme de la publicité mais comme de l'information, cela n'est donc pas
illégal" christiane Feral Schuhl auteur de cyberdroit
Cette technique ne fait cependant pas l'unanimité parmi les
professionnels
4.1.4.3.3.10 Baguer les pigeons : cookies, web-bugs, brownies, et autre "spywares"
Comment
connaître les visiteurs?
Faire une proposition commerciale pertinente au moment adéquat est
d'autant plus commode que l'on a une connaissance intime de son client, de ses
goûts, de ses habitudes, de ses faiblesses, de ses amis, de sa famille,
en un mot du détail de sa vie privée. Un bon commerçant se
doit de bien connaître ses clients et cela a toujours été
le cas depuis que le commerce existe. Le problème naît aujourd'hui
du changement d'échelle, de la capacité à traiter les
données et à les recouper. Le mythe de Big Brother devient
techniquement réalisable. Quelle frontière mettre entre ce qui
autorisé et ce qui ne l'est pas? Ce qui est "éthique" et ce qui
ne l'est pas?
Il est clair que ces outils posent des problèmes, sinon juridiques, au
moins éthiques et en restant sur un strict plan économique
il convient, là encore de respecter un certain nombre de
règles de déontologie car certaines pratiques peuvent être
perçues comme attentatoires à la vie privée et sont
susceptibles de créer chez le client potentiel de violentes
réactions de rejet. Une charte de déontologie a été
élaborée, et des sites de plus en plus nombreux s'en
réclament voir
page
200 et
page
299
· Le cookie: c'est le plus connu. Le navigateur du visiteur,
à la demande du site enregistre sur son disque dur des informations
collectées à travers ses requêtes, qui pourront être
relues par le serveur à sa prochaine connexion : cela lui permettra par
exemple d'accéder à un accueil personnalisé et à ne
pas devoir à chaque fois ressaisir les mêmes informations (nom,
adresse,...).
Le cookie ne peut être relu que par le site d'origine et le visiteur a
le choix de ne pas l'accepter. de plus il sait où est enregistré
celui-ci et il peut l'effacer: on peut considérer que cela relève
du "permission marketing" et n'est pas une pratique déloyale.
Les navigateurs comme Netscape permettent de créer jusqu'à 300
cookies de 4 Ko (20 cookies maximum par serveur). Les navigateurs vous
permettent toutefois de refuser leur installation (mais cela peut vous
interdire l'accès à certains sites). Pour savoir les localiser, y
accéder et les détruire Spécifications disponibles
à :
http://developer.netscape.com:80/viewsource/archive/goodman_cookies.html
· Les "cache cookies" utilisent eux une faille des navigateurs et
sont donc indétectables par l'utilisateur: en consultant la
mémoire cache (qui sert à charger plus rapidement les sites
récemment consultés) Les cache cookies permettent à ceux
qui l'ont installé chez vous de connaître les détails de
votre navigation
www.princeton.edu/pr/news/00/q4/1205-browser.htm
· Pour le web-bug il en va tout autrement: il se dissimule dans la
page consultée sous la forme d'une "image" d'un pixel (grosse comme une
tête d'épingle), qui plus est, comme un caméléon, de
la même couleur que le fond sur laquelle elle est posée. Il peut
également se dissimuler dans un e-mail en HTML voir
www.intelytics.com
Quasiment indécelable il s'installe sur le disque dur et permet de
connaître les faits et geste de l'internaute à travers les
sites qu'il consulte : des régies publicitaires comme DoubleClick qui
mettent des annonces dans un très grand nombre de serveurs sont ainsi en
mesure d'accumuler et de recouper un nombre incalculable d'informations sur
chacun. D'après certaines sources c'est un tiers des sites commerciaux
qui utiliseraient des web-bugs:
voir quelques exemples comme CNN avec un web-bug de Netscape, le
Washington Post avec un web-bug de Double Click,....à
l'adresse
www.bugnosis.org/examples.html. AOL a
également déclaré en octobre 2001 que dorénavant il
utiliserait des web-bugs
L'entreprise Intelnetics, dans une démonstration au Congrès US a
montré qu'un web-bug, tel un virus pouvait aller jusqu'à
transmettre à l'extérieur des documents stockés sur le
disque dur. Il ne s'agit pas d'un épiphénomène puisque
cette entreprise indique que sur 50 millions de pages testées elle a
débusqué un web-bug sur un tiers d'entre elles
· Pire encore le brownie: à la limite du virus de type
"cheval de troie": une fois installé sur votre ordinateur il enregistre
vos faits et gestes et lors de vos connections il envoie les informations
à son propriétaire. Ils sont souvent installés avec un
petit utilitaire téléchargeable qui rend des services
(Comet ° avec ses Curseurs, Alexa (maintenant filiale
d'Amazon) avec ses aides à la navigation,...). Ils se nomment
Obongo, Flyswat, Enfish, Neoplanet ou encore
Thirdvoice : gratuits en général, ils viennent enjoliver
votre navigateur, lui ajoutent quelques fonctions utiles ... mais ils vous
surveillent: ils permettent à leurs créateurs de connaître
quels sites vous avez visités, quelles requêtes vous avez
menées sur les moteurs de recherche,...afin d'enrichir des bases de
donnée marketing
www.privacyfoundation.org/pdf/bea.pdf Google en installe un
lorsque vous lui en donnez l'autorisation explicite pour affiner ses
statistiques sur les pages consultées et ainsi améliorer la
pertinence de ses réponses à vos interrogations
· Les e-mail en HTML peuvent aussi cacher un petit programme espion en
javascript qui renvoie à l'expéditeur une copie à chaque
fois que celui-ci fait l'objet d'échanges (on en comprend le danger
quand on imagine les échanges sur un projet de contrat)
www.wired.com/news/technology/0,1282,41608,00.html
4.1.4.3.3.11 Le braconnage: acheter le nom de son concurrent comme mot clé sur les moteurs, les «hijackwares»
L'utilisation des noms de marque de ses concurrents dans les
"metatags"
Les metatags sont des mots clé, invisibles pour le visiteur,
proposés aux moteurs de recherche pour indexer votre site. Mettre la
marque du concurrent dans ces mots clé permet de faire apparaître
votre site lorsque l'internaute recherche celui de votre concurrent: en France
cela tombe sous le coup de la loi
L'achat auprès d'un moteur de recherche du nom de votre concurrent
afin de faire apparaître votre publicité lorsque l'internaute
recherche ce nom
Cette technique d'achat des mots clés peut aller très loin :
Datek
voir page
151 nous a annoncé avoir "acheté"
le nom de son concurrent, actuel leader sur le marché, Charles
Schwab, tant et si bien que quand une requête est faite sur celui-ci
une publicité pour celui-là apparaît à
l'écran "why pay 29,5$ with Charles Schwab when you can get a better
service for 9,95" et Ericsson nous a dit avoir "acheté"
"Wirlpool" et sur AltaVista, une recherche sur "Ford" fait
apparaître une publicité pour Toyota.
Achat d'une "pole position" sur les mots clé
Dans un domaine voisin certains moteurs comme Alta Vista ont annoncé
leur intention de procéder à une vente aux enchères des
places en première page pour les mots clefs. Google et la plupart de ses
concurrents on fait de même en 2002 mais en faisant clairement ressortir
qu'il s'agit de liens commerciaux
www.google.fr/intl/fr/ads
Les «hijackwares»: techniques visant à
détourner le client d'un site où il est sur le point d'acheter
vers un concurrent en utilisant des "pop-up"
Des plug-in (programmes informatiques qui s'intègrent dans votre
navigateur) téléchargés subrepticement avec certains
programmes gratuits analysent les sites que vous visitez et en fonction des
produits ou services que vous examinez vous proposent des offres concurrentes:
par exemple si ce plug-in a reussi à s'installer sur votre disque
dur, lorsque vous vous apprêtez à commander un bouquet chez
1800FLOWERS.COM, un pop-up vous propose une réduction de 10$ chez son
concurrent FTD.com. Même chose chez AmericanAirlines.com ou une promotion
de Delta Airlines vous est pareillement proposée.
Le plus connu de ces programmes se nomme GATOR
www.gator.com qui est
déjà (parfois à l'insu de l'internaute)
téléchargé par 7millions d'internautes: il se dissimule
souvent en passager clandestin de programmes comme AudioGalaxy, Gozilla et
WeatherBug,... et il est fort difficile une fois installé de s'en
débarasser sauf à reprendre l'installation du navigateur à
zéro ou à utiliser des programmes spécifiques comme
Ad-Aware de LavaSoft
www.lavasoftusa.com .
Parmi ses clients: Sears, Proctor & Gamble, Chrysler, CS First Boston, Dell
Computer, ESPN, MSN, Mazda; The New York Times...Compagnon d'aide à la
décision comme un shopbot, donnant un conseil utile à un
utilisateur qui a volontairement (?) installé le programme, ou outil de
parasitisme commercial et de concurrence déloyale?, le débat
juridique est encore ouvert
Les Smart Tags de Microsoft et leurs clones de KaZaA, les spywares
le projet de Smart Tags d'Internet Explorer 6, actuellement abandonné
devant les protestations, participait de la même logique en fournissant
des renseignements "orientés" qui, sous prétexte de guider
l'internaute, risquaient de le conduire systématiquement là ou
Microsft avait interet à le voir aller
KaZaA qui est un logiciel d'échange de fichiers utilisé
par des millions d'internautes, installe subrepticement un "spyware" "Top
Text", conçu par la société eZula: il reprend le principe
des "Smart Tags". Pendant la navigation sur Internet, certains mots
apparaissent surlignés en jaune, et conduisent sur le site des
annonceurs. Exemple (fictif) : en surfant sur le site de Pepsi et en cliquant
sur "soda", certains internautes seront conduits au site de Coca-Cola. On
appelle ça le "contextual advertising".voir SearchDay
http://searchenginewatch.com/searchday
ces pratiques à la limite du parasitisme commercial font
d'ailleurs actuellement l'objet d'un premier procès :
En 1999, Play boy a porté devant la justice le cas de sites pour
adultes qui avaient ainsi acheté son nom et profité de sa
notoriété pour faire apparaître leurs bandeaux en cas de
recherche sur la firme au lapin (le Monde). Sa demande a été
rejetée en 2001 et se plaide en appel
Néanmoins elles sont en plein développement car elles
augmentent considérablement le rendement des investissements
publicitaires en sélectionnant les cibles des messages publicitaires
4.1.4.3.3.12 La chasse à l'appât: le "couponing"
Il
représente un marché de 3 milliards de dollars et commence
à faire également son apparition sur le web
L'impression d'un bandeau surprise permet d'obtenir des bons de
réduction
Vous obtenez des ClickMiles ou WebMiles au fur et à mesure
de vos achats ou même simplement de vos visites
Ces coupons, sur le modèle des programmes de fidélisation des
compagnies aériennes, vous permettent d'obtenir cadeaux et
réductions (ClickReward de Netcentives
www.netcentives.com ,
les Jookers avec
www.jookers.com)
Le taux de clic serait 10 fois plus élevé que sur les bandeaux
traditionnels (Eric Tilenius Cofondateur de Netcentives
séminaire Aftel nov 98)
En France 1999 a vu l'émergence de nombreuses initiatives "0 !
Points" de Oh My Deal
www.ohmydeal.com ,ou
Maximiles
www.maximiles.com qui a
levé 60MF à l'automne 2000,
4.1.4.3.3.13 La chasse à la mixomatose :Le marketing viral
L'objectif est de faire en sorte que vos clients aient
intérêt à faire eux même la publicité de vos
services auprès de leur famille et de leurs amis : la meilleure
façon de faire est de proposer un service interessant et de
qualité en encourageant et facilitant le "bouche à oreille". Il
est ainsi possible avec des moyens très réduits d'arriver
à une excellente notoriété, c'est le "marketing viral" une
des base du développement de l'Internet marchand (et la base quasi
exclusive pour l'Internet non-marchand)
La start-up Hotmail, messagerie gratuite, a réussi par exemple
à séduire 12 millions d'utilisateur en inserrant en bas de chaque
message un pointeur permettant au destinataire de chacun des mails émis
par ses clients souscrire au service
C'est aussi comme nous le verrons la base du fonctionnement des sites d'achats
groupés
voir page
150 (plus il y a de clients plus les
prix sont bas) ainsi que celle des systèmes de parrainage : vous
êtes rémunérés (comme nous l'avons vu pour les
loteries en fonction du nombre de filleuls)
Certains sites en ont fait le coeur de leur stratégie, en particulier
les innombrables projets centrés sur la famille (Notrefamille.com
www.notrefamille.com)
ou la généalogie et tout particulièrement autour d'une
naissance : dès qu'un membre commence à mettre un album photo sur
le site, progressivement celui-ci devient le site de rassemblement de la
famille ... or chacun sait qu'un des principaux créneaux du e-commerce
ce sont les cadeaux:
Avant même sa naissance bébé dispose de sa liste de
cadeau (ce qui lui évite d'avoir 6 paires de chaussures et pas de
bavoir), cela facilite la "corvée" pour les parents
éloignés: d'un clic le cadeau est choisi, emballé avec un
petit mot, expédié et votre compte débité!.
Bientôt c'est l'enfant lui même qui lors de ses
pérégrinations sur le web clique sur les objets qui le tentent,
ce qui suffit à les faire figurer dans sa "liste"voir
IhaveBeenGood.com
www.IhaveBeenGood.com,
et le site familial ne manque pas de vous rappeler en temps utile les
fêtes et anniversaires
Par ailleurs il n'échappera à personne que le gestionnaire du
site dispose ainsi de fichiers client particulièrement bien
"profilés": carnet d'adresse, dates marquantes, type de cadeaux,
coordonnées physiques et bancaires.... Voir aussi
www.marketing-viral.com
Mutatis mutandis le principe n'est pas différent dans le commerce
interentreprises quand il s'agit de créer et de fédérer
une communauté: les membres sont d'autant plus efficaces qu'ils sont
nombreux et ils sont ainsi motivés pour convaincre eux mêmes leurs
collègues de venir les rejoindre (voir par exemple les Market Places
page
203)
4.1.4.3.3.14 La chasse en meute: les partenariats, les échanges de bons procédés ( Web Ring)
Bien
souvent des opérateurs sur internet ont des activités
complémentaires et peuvent donc trouver interessant de se "renvoyer" des
clients: un très grands nombres d'accords de partenariat existent
dans ce domaine, avec ou sans exclusivité réciproque (un portail
avec un libraire ou une chaine de distribution par exemple)
Les Web Ring, échanges de liens, qui comme nous l'avons vu plus
haut renforcent le scoring du site sont également une
façon efficace et peu onéreuse d'assurer la promotion de votre
site.
La technique du web ring est particulièrement bien adaptée pour
toutes les communautés professionnelles préexistantes
(cluster, systèmes locaux de production, grappes industrielles,
réseaux de franchise, ...) et qui trouvent avec l'Internet un outil
particulièrement adapté au développement de leur
efficacité.
L'Anneau Ariégeois par exemple relie artisans et PME de cette
région
Ils permettent une promotion collective de l'ensemble des sites de la
communauté puisque lorsqu'un internaute atterrit sur un des sites il
est invité à aller visiter les autres
Des entreprises ont même été créées par
dizaines sur ce nouveau créneau : "courtier en échange de
bandeau": Quand vous acceptez 2 bandeaux vous avez droit à en
publier 1, la vente du second emplacement permettant de financer l'ensemble de
l'opération
www.australisintelligence.com/communication/outils/echange.htm
,
www.bandoo.com voir une
synthèse sur ce sujet à
http://www.netsurf.ch/archives/1999/99_05/990531qd.html
4.1.4.3.3.15 La chasse en battue à l'aide de rabatteurs: les "liens marchands et les contrats avec les shopbots
Des
modèles très différents de la télévision
sont à inventer : à la télé "où les
clients quand ils arrivent sont déjà cérébralement
morts" la publicité emploie des moyens qui provoqueraient des
réactions allergiques chez l'internaute dont l'esprit critique est plus
aigu : L'internaute souhaite prendre du bon temps ou se voir proposer une
information utile. Il en résulte une évolution du simple bandeau
vers les liens marchands et les sites de softselling que nous allons examiner plus loin.
voir page
141
En effet on constate tout à la fois que les internautes qui
achètent sur Internet sont ceux qui l'utilisent depuis 2 ou 3 ans...et
qu'à partir de cette tranche d'ancienneté les
"vétérans" ne sont plus qu'une infime minorité à
cliquer sur les bandeaux (moins de 1%): ils ne les voient même plus
(quand ils n'ont pas fait l'acquisition de logiciels permettant de les
occulter). D'où quelques déceptions des adeptes de la simple
règle de 3
Au-delà de la simple publicité par bandeau éventuellement
rémunérée au "taux de clic" ("click through") il
s'agit d'un véritable contrat commercial ("Merchant link")
où les sites présentent vos services ou produits et lorsqu'ils
"envoient" un client, ils reçoivent une commission "d'apporteurs
d'affaires" (qui représente 5 à 7 % du chiffre d'affaire
généré, mais qui peut dans certains cas aller
jusqu'à 15 ou 20 % quand le site assure une promotion du produit).
Amazon-com pratique cette technique commerciale à une
très large échelle avec tous les sites dont les clients sont
susceptibles d'être intéressés par un livre (sport,
cinéma, peinture : en 2001 Amazon annonçait avoir
dépassé 600.000 "affiliés" (ou "associés")
En France Alapage
www.alapage.com(racheté
par France Télécom) , 500.000 références a
adopté cette démarche et compte près de 1000 sites
"partenaires".
USA Today
www.usatoday.com
n° 1 des sites de presse 1 million de visiteurs/jour, réalise 1/3
de ces recettes par ce moyen..
Maintenant pratiquement tous les sites portails hébergent une galerie
commerciale : Yahoo!, Wanadoo, AOL, Lycos, Excite, ...et fonctionnent de plus
en plus sur ce modèle
Les sites peuvent dans certains cas jouer le rôle de "Vitrine de Soft
selling" pour des sites marchands relativement banaux et qui sans cela
peineraient à trouver directement des clients.
Signalons ici l'initiative pour la commercialisation sur le net de produits
et spécialités françaises : "le marché de
France"
www.lemarchedefrance.com
, galerie du savoir-vivre et du savoir-faire
français (registered trademark of "France world contact trading Ltd
Hongkong")
Des outils ont été développés pour suivre le client
jusqu'à l'acte d'achat et verser la commission à l'apporteur
d'affaire:
Engage
www.engage.com
, Open Sesame,
www.opensesame.net
Firefly, Net Perception et le français imediation (
www.imediation.com )
dirigé par Sven Lung et soutenu par vivenditure Apax et Innovacom
à partir d'une technologie développée au MIT : (source
AFTEL).
Des intermédiaires comme Link share (
www.linkshare.com ) se
sont spécialisés dans la constitution des réseaux
d'affiliés.
Jupiter Communication
www.jup.com prévoit qu'en
2001 ce processus concernera le quart du commerce électronique.
Autre forme de "rabatteurs" les shopbots ou "robots d'achat"
voir page
165: ces robots parcourent le Web pour
orienter le client vers le site offrant le meilleur rapport
qualité/prix. Bien entendu la plupart de ces robots demandent une
commission pour chaque internaute arrivant sur le site sur son conseil
4.1.4.3.3.16 La chasse à la mitraille: l'e-mailing, simple, rapide, peu onéreux mais éviter le SPAM : le "permission marketing
L'e-mail
offre dans des conditions financières extrêmement
intéressantes la possibilité de contacter les clients potentiels
de façon très personnalisée. Plus encore qu'un outil
permettant de faire de la publicité Internet c'est un puissant outils de
marketing direct
Drugstore.com, jeune start-up pharmaceutique, crée en
mai 1999 et rachetée en juillet de la même année par
d'Amazon.com prévient ainsi ses clients lorsqu'ils doivent faire
renouveler leur ordonnance...ou lorsqu'il conviendrait qu'ils remplacent leur
brosse à dent...
Par ailleurs, comme nous l'avons vu plus haut, il y a de nombreuses
possibilités de constituer des fichiers de prospects qualifiés
(loteries, jeux-concours, cadeaux, forums, diffusion gratuite de revues de
presse "profilées" (Net2One
www.net2one.fr ...) et il
existe un commerce très actif de fichiers permettant d'obtenir une liste
de prospects présélectionnés.
Engage Technology (Lycos) a collecté l'historique de
30 millions d'internautes et en a dressé le profil
marketing : on sait ainsi que telle personne consulte
régulièrement les résultats de tennis et rien n'est plus
simple quand il va dans une agence de voyage que de lui proposer un package lui
permettant d'assister à une compétition (Michel Ktitareff).
Le fichier des membres des Clubs Weight Watcher (800 000) croisé
avec celui des patientes ayant subi une mammographie dans les 6 mois (3
millions) a permis à l'agence Bounty,
www.bountysca.com
filiale de Havas Advertising, de cibler les clientes
intéressées aux produits liés à la ménopause
Bounty gère des fichiers très sophistiqués sur 100
millions de personnes en croisant des fichiers d'abonnés, de
clients, de membres de club enrichis par des jeux concours: classés par
age, par maladies, par ethnie, par situation familiale ainsi que les
données récupérées sur Internet par des entreprises
comme Circle.com (également rachetée par Havas).
Les cookies permettent ensuite de suivre les clients dans leurs
pérégrinations sur le web, les failles de sécurité
de Windows permettant d'identifier le visiteur d'un site
le patron de Bounty, Steven Kaplan prétend connaître 96%
des femmes enceintes dans 7 pays et de pouvoir toucher 98% d'entre elles 72h
après la naissance...(Le Monde 18/4/00)
Il convient cependant, sous peine de rejet parfois brutal d'en user avec
modération et de respecter les règles de convenance
d'Internet :
l'e-mail doit plutôt être utilisé comme outil de
fidélisation des clients que comme un vecteur de conquête
· s'attacher à ne pas inonder le client potentiel d'information
non désirée, (vous pouvez acheter 10 millions d'adresses pour
1000$...mais cela n'est pas vraiment à conseiller9(*).)
· lui offrir à chaque envoi la possibilité de se retirer de
votre liste de diffusion, ce que Seth Godin nomme le "permission
marketing"
Dans cette optique Consodata a racheté Datatrader et a
lancé Yoptin.com dont l'objectif est d'obtenir des informations
sur le profil client et de faire accepter l'envoi de publicité
ciblée en échange de primes et cadeaux
Il ne faut pas oublier que la psychologie des internautes peut être parfois décalée par rapport aux clients habituels de la PME française et le harcèlement textuel (le SPAM) fait, bien souvent, fuir le client plus qu'il ne le convainc de passer à l'acte: il convient donc d'en user avec modération
Le
SPAM est un composant de charcuterie industrielle Anglaise,
popularisée par les Monthy Pytons dans un sketch où ce
mot, chanté crescendo, submergeait progressivement toute la
scène. Nos cousins canadiens proposent le polluriel ou le
pourriel
Certains pensent qu' avec le développement explosif du nombre d'
internautes la psychologie de ceux-ci perdra sa spécificité : il
est en effet probable que l' internaute de demain se distinguera des pionniers,
mais il n' est que de regarder la différence de psychologie entre un
citoyen à pied et le même au volant de sa voiture pour penser qu'
il ne sera pas pour autant un client comme les autres
Des logiciels (comme SpamKiller
www.spamkiller.com Spamhater
www.cix.co.uk/~net-services/spam/spam_hater.htm), offrent
même aujourd'hui des moyens de rétorsion musclés contre les
"propositions commerciales non sollicitées":
Cyber Promotion que de nombreux internautes accusent
d'être le plus gros Spammer mondial a vu son site mis hors d'usage par
WinCrasher qui retourne à l'expéditeur des paquets ICMP
(instructions de contrôle du protocole internet) hors norme provoquant
ainsi des "plantages" du serveur
Comment combattre le spam :
www.vix.com/spam/,
http://junkbuster.com
http://www.abuse.net
www.anti-spam.outblaze.com
ou en français
www.cypango.net/~spam
Le site de CAUCE : Coalition Against Unsollicited Commercial E-mail
www.cauce.org,
www.spam.abuse.net,
Megagiciel.com
www.megagiciel.com ainsi
que
webbo.enst-bretagne.fr/tig/fr.usenet.abus/ qui capitalise les
débats du groupe français réuni pour combattre ce
fléau et
webo.enst-bretagne.fr/tig/fr.usenet.abus: qui vous fourniront
d'utiles informations et outils pour vous protéger du SPAM et organiser
la lutte contre cette pollution.
4.1.4.3.4 L'e-pub : un marché en forte croissance jusqu'en 2000 et qui entre en phase de maturité
La
publicité sur Internet a connu une croissance fulgurante jusqu'en 2000:
de 0,04 milliard de dollars en 1995, elle passe à 0,3 en 1996 pour
atteindre le milliard en 1997, 1,9 milliards en 1998, 4 milliards de dollars
en 1999, 9,6 milliards en 2000 (dont 8 aux US, 1,3 en europe et 0,3 en Asie) -
Internet Advertising Bureau
www.iab.net
2001 a connu une pause (8,3 Milliards de $), signe de
maturité : la baisse des prix de 30% a été à peu
près compensée par une hausse en volume qui ne se dément
pas
les chiffre encore provisoires pour 2002 semblent indiquer une baisse de
10 à 12% sur le marché US à 6,4G€, et les
premières estimations pour 2003 (eMarketer) font état d'un
chiffre d'affaire voisin de celui de 2001
Pour l'avenir les avis divergent: les entreprises traditionnelles remplacent
les "dot.com" Forrester Research
www.forrester.com
prévoit 22 à 33 Milliards pour 2004 tandis que Jupiter Media
Metrix
www.jup.com annonce cinq
années de vaches maigres et pas d'éclaircie en vue avant cinq ans
pour le marché américain
www.zdnet.fr/cgi-bin/a_actu.pl?ID=2092898 ... mais prévoit
néanmoins un marché mondial de la publicité sur internet
de 28 milliards en 2006 (sans compter 19 milliards pour le "marketing
numérique" notamment par e-mail) Les Echos 14 aout 2001
C'est en 1998 que le chiffre d'affaire de l'e-pub a dépassé
celui de l'affichage traditionnel (1,6 milliard $, source IAB)
Mais au delà même de la technologie c'est un métier
radicalement différent de la publicité traditionnelle: la
télévision s'adresse à un public passif et essaie
de convaincre, de séduire, voir de "manipuler" ou de matraquer pour
créer de la notoriété
Cette approche est très peu efficace vis à vis d'un internaute
qui conduit lui même son parcours et est actif dans sa recherche:
il faut alors être capable de répondre à ses attentes ou
à ses questions, aussi on assiste à la croissance des liens
marchands et surtout la publicité adaptée à
l'interrogation de l'internaute, dans les moteurs de recherche au
détriment des bandeaux. A mi 2002 Google représentait plus de 50%
du total des revenus publicitaires des moteurs (source NetBooster-Boursorama)
Pour les élections présidentielles américaines l'e-pub
devrait représenter 20 % des dépenses TV ! "le Web sera-t-il
l'arbitre du scutin?" titraient les Echos en oct 2000
En France avec un décalage de 3 ans ce décollage se
produit également : après 0,4 MF en 96, 29 MF en 97 et
114 MF en 1998 et 516 en 1999, 1,2Milliard en 2000, elle ne
représente encore que moins de 5% des dépenses à la
Télévision (22 Milliards), 2001 a montré une
stabilité et avec 127 millions d'euros pour le premier semestre 2002
contre 87 l'an dernier l'Iab-France semble indiquer une forte reprise (mais il
n'est pas certain que les dépenses prises en compte soient identiques
d'une année sur l'autre et ce chiffre est donc à prendre avec
prudence)
Ces chiffres ne comprennent pas le paiement à la commission
généré par les liens marchands (Carat multimédia,
Iab-France
http://www.iabfrance.com)
Le site
www.rol.fr/html/francais/audience/termin/termin.html du
CESP fournit de précieuses informations dans ce domaine
4.1.4.3.5 Ne pas confondre publicité sur le Web et publicité pour votre Web
N'oubliez pas que la publicité sur Internet peut concerner des choses que vous n'y vendez pas (la vente elle-même peut se faire dans vos boutiques) et qu'inversement les moyens traditionnels de publicité et de promotion (presse, objets publicitaires, foires et salons, papier à lettre, véhicules de service...) doivent être mobilisées pour vos services sur Internet :
Imaginerait-on un fournisseur d'accès essayant de convertir
à l'Internet de nouveaux clients en faisant sa publicité sur le
Web ?
Aux USA la plupart des publicités dans les journaux ou sur les affiches
ainsi que les spots publicitaires mentionnent l'adresse du site. En France cela
commence à être le cas.
En février 2000, 40% des spots publicitaires sur CNN concernaient
Internet
Le fabricant de lingerie Victoria Secrets
www.victoriassecret.com qui
organise des défilés de mode sur Internet a placé en 1999
une publicité (coût de 2,5 M$ par spot de quelques secondes) lors
de la finale télévisée du super bowl (football
américain). Avant la fin du match 1 million de personnes
s'étaient connectées sur son site web et l'entreprise vend
aujourd'hui dans 25 pays dans lesquels elle n'a aucune présence physique.
En 2000 le forfait "SuperBowl" était de 5M$ (4 spots avant et 1
spot pendant la rencontre)
En 1999 la publicité faite en France par les sociétés
spécialisées dans Internet sur les média traditionnels a
été (avec plus de 400MF) supérieure au montant de la
publicité sur Internet
4.1.4.3.6 La fausse bonne idée : la galerie marchande
Cette
transposition du monde réel vers le web, consistant à regrouper
des commerçants hétéroclites, souvent sur une base
géographique, n'a pas fonctionné pour une raison très
simple : une galerie marchande physique est basée sur 2 principes :
Ces deux principes, s'ils ne disparaissent pas totalement sur le Web perdent
néanmoins leur force déterminante car l'internaute peut
s'échapper d'un clic et ses déplacements sont instantanés
et gratuits.
· les déplacements physiques sont longs et onéreux : c'est
un vrai service que l'on vous offre en groupant vos achats.
Pour cette raison toutes les galeries commerciales présentant des
boutiques n'ayant pas de politique commerciale commune (par exemple les
spécialités d'un "pays"), sans apporter un "soft selling"
significatif ni assumer des responsabilités crédibles de tiers de
confiance ont été un échec, même quand elles ont
été initiées par des acteurs puissants et connus.
Ces projet ont pour la plupart commis un pécher capital dans
l'univers de l'Internet : se polariser des problèmes des fournisseurs
avant de s'interroger sur les besoins du client
"il faut inverser le modèle et aller chercher le trafic là
où il est, c'est à dire sur les portails et les sites
éditoriaux pour le diriger ensuite vers les sites marchands" Claudine
Delalande directrice générale de HFI (Hachette Filipacchi
Interactions)
4.1.4.4 L'écoute du client, la négociation commerciale et le back office
Avoir défini un bon produit, avoir une bonne image, avoir su attirer le client et capté sa confiance est un préalable nécessaire mais encore faut-il amener le client à passer commande ... et l'avoir convaincu de l'intérêt de revenir pour un prochain achat.
Comme dans les magasins réels, la vitrine c'est utile pour retenir l'attention du chaland, mais l'essentiel se passe à l'intérieur. C'est dans ce domaine, peu visible, celui du back office que les plus gros efforts de professionnalisation nous semblent avoir été accomplis outre-atlantique depuis 1998.
Suivons la démarche du client : malgré votre catalogue et toutes les informations fournies, le client se pose des questions avant d'acheter.
4.1.4.4.1 Première forme de dialogue: les FAQ et les systèmes experts
Les
interrogations étant souvent récurrentes, il convient d'afficher
des réponses aux questions les plus fréquentes. On
considère que ces FAQ (frequent asked question ou foire aux
questions).permettent de traiter 70 % des problèmes.(chiffre
donné par Olivier Seznec en soulignant l'importance des
données techniques ainsi rendues accessibles au client: 25 Gigaoctets
Cisco reçoit plus d'un million d'interrogations par mois)
Par ailleurs les systèmes experts peuvent vous aider à
résoudre vos problèmes en cas d'incident, à trouver le
produit qui correspond à votre problème, à vous guider
dans vos choix et en particulier en vérifier la cohérence
technique:
l'outil mis au point par Cisco, 1,1 million de
connections par mois sur son site, a permis de faire tomber les erreurs de
commande de 20% à 2% en moins de 2 ans. Il considère que ce
système qui a accru de 25% la satisfaction des clients (98% des
réponses sont jugées pertinentes) lui a permis
d'économiser 365M$ par an (Bill Finkelstein séminaire
Aftel NY nov 98)
Chez Hewlet Packard l'historique des communications est passé au
crible afin de faire émerger les problèmes récurrents et
une équipe spécialisée est chargée d'enrichir la
base :
"cette capitalisation de la connaissance a permis d'augmenter en outre
l'efficacité de notre première ligne de réponse et le
nombre de question réglées par des opérateurs non experts
(coût 180F contre 1200f quand il faut mobiliser un expert)a
augmenté de 20%, tandis que la durée des appels baissait de 30%"
(Alain Moreau)
4.1.4.4.2 Seconde étape : l'échange par e-mail
Reste
donc les 30 % auxquelles les FAQ n'ont pas répondu: un site se doit de
fournir une boîte aux lettres pour recevoir ces questions et il se doit
d'y répondre bien et vite. Il ne faut pas sous-estimer l'importance de
l'organisation à mettre en place pour ne pas décevoir le client
tout en limitant le coût de ce service: comme nous l'avons vu plus haut
Stratégie Telecom & multimédia qui a testé 125 sites a
pu constater que 42% d'entre eux mettaient plus de 5 jours pour
répondre, ce qui est clairement inacceptable, cette situation
s'étant encore dégradée depuis :
voir page
106
Certains robots, sont capables de reconnaître l'essentiel d'un
texte à partir de certains mots clef (Select Response d'Aptex
Software
www.aptex.com), d'y
répondre par des messages tout préparés et, en cas
d'échec, l'envoyer sur la personne la plus qualifiée (EchoMail
http://www.echomail.com/flash/home.html offre un service soit
implémentable dans le site de l'entreprise ou utilisable comme service
en ligne (ASP : Application Service Provider )
CISCO un des leaders du commerce électronique a
décidé que tous ses employés devaient être
mobilisés pour répondre: un des objectifs poursuivis
étant que chacun soit en permanence en prise sur les clients.
Un robot analyse le contenu des messages et les route vers la personne idoine,
un superviseur s'assure du respect des délais et de la qualité
des réponses (qui peuvent engager la responsabilité de la
compagnie)
AT&T, HomePortfolio.Com, JC Penney, Allstate, John Hancock, American
Express & Gateway, Cars.Com, Apartments.Com, utilisent ce type de robots
Un des éléments essentiels est la vitesse de la
réponse: le BCG estime dans son étude 1999 sur le
commerce électronique américain, que lorsqu'un marchand
répond à une demande en moins de 4h, la vente se
concrétise dans 36% des cas. Ce pourcentage tombe à 8% si le
délai passe à 48h.
Roxy.com (matériel électronique
www.roxy.com) vise une heure
4.1.4.4.3 Troisième étape : dialogue avec un opérateur, le click&talk et le click&see
Vous
visitez un site et voulez discuter de vive voix avec un interlocuteur pour
avoir un renseignement ou guider votre choix ... vous cliquez sur un bouton
pour établir un contact téléphonique via IP avec
l'entreprise (ou demain visiophonique dès que les réseaux
à haut débit seront disponibles).
Celle-ci sait déjà qui vous êtes : si vous êtes un
client important, fidèle, les pages que vous avez consultées (et
donc ce qui vous intéresse). Elle peut donc optimiser le choix de votre
interlocuteur et fournir à celui-ci le dossier vous concernant avant
même que la communication ne soit établie.
Le grand avantage de la téléphonie IP est que votre conseiller
peut, au fur et à mesure des nécessités de la conversation
afficher sur votre écran plans ou documentation technique : chez
Cisco
www.cisco.com cela permet en moyenne
à un technicien de "traiter" 4 clients en parallèle
Land's End
www.landsend.com qui propose
à ses clients de se confectionner des vêtements haut de gamme sur
mesure a couplé un centre d'appel à son site web . La
communication avec le vendeur s'établissant par Internet il n'est pas
nécessaire de disposer d'une seconde ligne
téléphonique.
Vous pouvez tester ce service par exemple chez les "3 Suisses"
www.3suisses.fr
Le
contact personnalisé qui rassure, permet d'augmenter de façon
très sensible le passage à l'acte d'achat : on
l'évalue à +32%
Il permet en outre un "enrichissement des ventes" ("suggestive selling") :
achat d'un matériel de plus haut de gamme, vente de fourniture ou
d'accessoires, proposition d'une promotion sur un produit susceptible
d'intéresser le client que l'on estime également à +34%
(Jupiter Communication
www.jup.com Nicole
Vanderbilt séminaire aftel NY 98)
Il
permet enfin d'augmenter considérablement le taux de
fidélisation (Wells Fargo banque californienne
pionnière dans ce domaine estime que le taux de fidélisation de
ses clients lors d'un déménagement a été
multiplié par 3 (Bill Finkelstein séminaire aftel
NY 98).
Soulignons au passage que dans les sites les plus performants les robots
n'ont pas remplacé les hommes, bien au contraire, mais le travail de
ceux-ci a été recentré là où il était
le plus utile (l'écoute, l'expertise, l'aide à la
résolution de problème, le conseil, ...) en lui épargnant
les tâches ingrates et répétitives à moindre valeur
ajoutée
Le besoin d'un contact avec un vendeur concerne 8% des ventes dans les
livres ou la musique, 20% pour les vêtements, 35% pour les emprunts et
47% pour les voyages (Jupiter Communication
www.jup.com )
4.1.4.5 Les centres d'appel
Les
centres d'appel deviennent en effet un rouage essentiel dans la relation entre
l'entreprise et son client : outre une éventuelle fonction de
démarchage, ils apportent une nouvelle capacité de service
(conseil, dépannage) et une écoute précise des besoins ou
insatisfactions.
La téléphonie IP avec les atouts techniques qu'elle apporte
(outre l'abaissement drastique des coûts) est un des
éléments de cette expansion : elle autorise le
click&talk et une meilleure intégration téléphone
/informatique.
En 1998 il y avait déjà, selon Datamonitor
www.datamonitor.com, 11
000 centres en Europe pour 1000 000 de Téléopérateurs (7
millions aux USA).
Pour la France (100 000 opérateurs en 1999) PA Consulting prévoit
30 000 créations d'emploi par an (Banque, assurance, assistance
technique, prise de commande hot lines informatiques, enquête d'opinion,
dépannage automobile marketing téléphonique, centres de
réservations, SAV,.....).
Ces centres évoluent vers la notion de "centres de contact
multimédias" prenant en charge tout type de relations avec le client:
voix, courrier postal, e-mail, chat, téléphone sur IP, SMS,...
que ce soit à travers un teléphone, un pager, un ordinateur,...:
Une condition sine qua non est bien entendu de pouvoir disposer d'une
infrastructure de Telecom compétitive (bande passante, qualité,
prix)
Ces plateformes ont une grande liberté de localisation. L'Irlande et
Amsterdam ont depuis longtemps joué cette carte avec succès
Aujourd'hui par exemple la Jamaïque accueille le centre de
relation clientèle d'un des grands fabricants européens
d'électronique) ... tandis que les logiciels de "chat" ("bavardage")
qu'il utilise tournent sur des machines installées à Omaha dans
le Middle West, région mieux pourvue en techniciens de
maintenance informatique: l'avantage par rapport à l'échange
vocal est que le "chat" permet à l' opérateur de traiter en
moyenne 3 clients simultanément (les Echos avril 2001)
Les pays émergeants offrent des coûts inférieurs d'environ
40% et "l'accent exotique" ne s'entend pas dans les échanges
électroniques: il convient donc si nous voulons conserver cette
activité d'accroitre le niveau de service rendu et donc la valeur
ajoutée : ces métiers sont donc de plus en plus exigeants en
terme de formation tant technique qu'humaine,
En France Amiens essaie de jouer à fond cette carte avec la
mise en place d'une université spécialisée montée
en partenariat avec Matra Nortel (avec un certain succès puisqu'en 1 an
elle a accueilli 8 plateaux (voda phone, kertel, et négociations en
cours avec le crédit mutuel .... de Bretagne).
La région Picardie a en outre très intelligemment joué de
sa position géographique (point de passage obligé entre le coeur
de l'Europe et Paris) pour obtenir des nouveaux opérateurs, en
échange de droits de passage (canaux,...), des bretelles d'accès
à très haut débit à des tarifs très
compétitifs
Lille, Poitiers et quelques autres villes jouent maintenant cette
carte alors qu'il y a peu d'années encore nous avions pu constater que
les régions en reconversion n'affichaient que mépris pour ce type
d'activité
Dans le Nord Pas de Calais 14 centres d'appel, employant 4.680
personnes se s'étaient déjà installés fin 99
Ces centres d'appel ne sont bien entendus pas réservés aux
grandes entreprises : sur le plateau du Vercors , un mini centre
d'appel de 5 personnes travaille pour une petite agence de voyage parisienne
&&w
la taille moyenne des centres d'appel devrait descendre de 57 postes en 97
à 16 en 2002 (étude 01 Réseau ) et les
évolutions tant technologiques (possibilité de concevoir des
réseaux de petits centre) que commerciales (nécessité de
proximité culturelle du client : un accent de Strasbourg crée une
distance dans la communication avec un client de Marseille) conduisent à
penser que l'on s'oriente vers des centres de plus en plus petits.
Notons l'élection comme produit de l'année d'ETROG produit
par la jeune entreprise française N-Soft
www.n-soft.com par le
magazine américain CTI Magazine, qui fait référence en la
matière,
4.1.4.6 la logistique: coûts et respect des délais, facteurs déterminants du succès
4.1.4.6.1 Dématérialiser totalement quand c'est possible
Dans
certaines circonstances une innovation dans l'organisation permet une
dématérialisation totale mais cela reste très
exceptionnel:
Dégriftour
www.degriftour.fr et TWA proposent à
leurs clients la suppression du billet d'avion : ceux-ci reçoivent
alors, comme le transporteur un n° de dossier qu'il suffit de
présenter avec ses papiers d'identité à l'embarquement.
Avantage: les réservations de dernière minute et la suppression
du risque de perte du billet
Dans la plupart des cas (hormis bien entendu les ventes de biens
immatériels livrés "on line") une vente se traduit par la
nécessité d'une livraison physique
4.1.4.6.2 Si l'Internet est le système nerveux, la logistique est le système sanguin: l'infogistique
Internet, nous l'avons vu, permet de réduire
considérablement le temps nécessaire pour passer une commande et
l'exécuter: ceci permet réaliser une production
personnalisée au prix de la fabrication en série (mass
customisation) et de travailler sans stocks (donc avec moins de besoins de
capitaux et moins de risque d'invendus ou de rabais pour fins de séries).
Il concerne de plus en plus souvent des petits paquets à forte valeur
unitaire
De plus les partenariats industriels, comme le commerce ont tendance à
devenir chaque jour plus international, ce qui implique des flux logistiques
multimodaux
Comme le dit le slogan rappelé par Paul Soriano directeur de
l'Irepp et inventeur du concept "d'infogistique"
http://www.irepp.com
"du fournisseur de votre fournisseur au client de votre client"
Tout ceci n'est possible que si la logistique est à la hauteur en terme
de cout, de délais, de qualité et de fiabilité
La logistique se retrouve sur le chemin critique et elle devient une condition
sine qua non de la nouvelle organisation de l'économie
Trop peu de marchands en France se soucient de la logistique. La croyance dans
l'idée que "l'intendance suivra" ressort clairement de
l'enquête réalisée par l'Irepp et l'Afcee
(enquête Afcee - Irepp 1998).puisque ce facteur n'intervient qu'en
11ème position (7 % de réponses) très loin
derrière les paiements sécurisés (1ère
position, 43 % des réponses) alors que nous avons vu plus haut
l'importance très relative de ce dernier facteur. Symétriquement
84% des transporteurs n'envisageaient pas la nécessité
d'évoluer!
Il y a 2 ans Wal-Mart, la plus grande entreprise privée de la
planète par son chiffre d'affaire (220 milliards de $ en 2002), a choisi
comme patron Lee Scott qui a passé l'essentiel de sa carrière
dans la logistique. Le succès foudroyant de cette entreprise est sans
doute largement du à sa parfaite maitrise de l'information
voir page
158
Ce sont sans doute ces contraintes logistiques qui amènent la grande
distribution française à une telle prudence (sans
doute justifiée) car leur logistique est peu adaptée à la
VPC, et les produits commercialisés ne s'y prëtent guère
(les plus optimistes n'envisagent pas de dépasser 5 à 10% du
marché):
Ce secteur utilise pleinement les outils internet pour son fonctionnement
propre et pour ses approvisionnements (voir en particulier l'initiative de
Carrefour avec Sears et Metro dans une market place mondiale
"GlobalNetExchange" et celle de Auchan, Casino et 10 autres groupes de
distribution dans "WorldWide Retail Exchange", visant chacune un montant
annuel de transactions de plus de 200 Milliards de dollars)
Par contre les initiatives tournées vers le client final restent
aujourd'hui très limitées et n'osent même pas utiliser
le capital d'image de la marque car, paradoxalement, ce n'est sans
doute pas là qu'il y a le plus à gagner pour cette profession: en
effet la force de la grande distribution réside dans sa capacité
d'achat et sa logistique amont qui lui permet d'écraser les prix, par
contre la logistique aval, de la palette au placard du client, est
effectuée par ce dernier. Or ce système de transport "capillaire"
est extrêmement complexe et onéreux, c'est un métier
à lui seul ... et ce n'est pas celui des grandes surfaces! (la fermeture
en 2002 de C-mescourses illustre bien ce fait)
Aux US les résultats ne sont pas toujours probants "dans
l'e-picerie, au rayon déconfiture on trouve Peapod"
souligne avec humour Michel Lo de Ft Presse
http://www.ftpress.com/)
On a vu ainsi apparaître tout au long de l'an 2000 les
Cypermarchés: Ooshop
www.ooshop.com (Carrefour),
Télémarket
www.telemarket.fr
(Galeries Lafayette, le précurseur), C-mescourses
www.c-mescourses.fr
(fermé en 2002), C-mesvacances, C-macave, C-discount,
C-nouveau (Casino), Houra
www.houra.fr (Cora)
4.1.4.6.3 Un élément de coût très important qu'Internet permet de maitriser au plus près
La
même enquête Irep-Aftel citée plus haut, montre que dans la
plupart des secteurs les frais d'expédition (qui ne sont qu'une partie
de la chaîne logistique) représentent 30 % du coût du
produit (fleurs, habillement) à 70 % (alimentaire, gastronomie) et
même jusqu'à 100 % pour la librairie.
Quand vous achetiez en 1998 un livre chez Amazon, la moitié de la
facture allait chaine logistique qui gagnait de l'argent et la moitié
chez le libraire ... qui en perdait.
Il s'agit donc d'une composante en fait essentielle de la nouvelle
organisation de l'économie et qui ne se réduit pas aux frais
d'expédition car en fait, pour être en mesure de répondre
sans délai aux commandes c'est toute la chaîne qu'il faut
maîtriser: approvisionnement, sous-traitance, gestion des flux de
production, gestion des stocks, conditionnement, expédition, reprise des
produits défectueux, SAV.
Jeff Bezos le patron d'Amazon, interviewé par Antoine Boudet
(les Echos, 10/12/02) sur les résultats enfin positifs (profit
opérationnel de 200M$ en 2002), l'explique par les efforts sur la
logistique permettant de très substantielles économies par
réduction de coûts et d'erreurs, répercuté en baisse
de prix et par voie de conséquence en parts de marché: Amazon est
aujourd'hui autant un leader en logistique (avec une rotation des stocks de 19
fois par an) qu'en VPC
Caterpillar: "dans nos container nous transportons essentiellement du
vide" (Mission Acsel à Chicago, mai 2002,
http://www.yolin.net/Chic0426.zip) Les outils de l'internet
permettent d'optimiser toute la chaine depuis la prise de commande, la
fabrication par les sous-traitants, l'assemblage et, en fonction des
délais de livraison, il est possible de grouper les commandes pour des
livraisons parfois à l'autre bout du monde: objectif d'économie,
80%
Hub Group, groupe de transport, utilise les outils de l'Internet pour
optimiser ses transports en fonction de l'ensemble des produits à
prendre et à livrer et en prenant en compte les impératifs
d'urgence. Une localisation en temps réel (tracking) permet de savoir
à chaque instant ou sont les camions et les colis. Il est
également possible d'avoir à chaque instant la position des colis
dans les "hub" centres de stockage permettant les groupages pour les transports
"longue distance"
Il est ainsi possible, en temps réel, de modifier le trajet d'un
véhicule en fonction d'un nouveau coli a prendre ou d'un problème
affectant la circulation également il peut être
décidé de ne pas faire de regroupage si les délais
l'implique. En 2001 Hub Group a ainsi pu économiser 8% sur ses couts et
atteindre un niveau de respect des délais sans commune mesure
Voir rapport de mission Chicago
http://www.yolin.net/Chic0426.zip
4.1.4.6.4 La vitesse de livraison et le respect des délais
Au
delà du coût, un facteur essentiel: la vitesse, argument
majeur pour séduire le client, mais qui ne peut prendre sa pleine mesure
que si la réorganisation de toute la chaîne de production est
revue
Sinon cela se traduit par la nécessité de gonfler les stocks avec
les coûts afférents (et les risques de dévalorisation), au
lieu de pouvoir les baisser, ainsi que par l'impossibilté de fabriquer
les produits "sur mesure" désirés par le client, un des
éléments clé du succès
Dell computer
www.dell.com : "Aujourd'hui il
s'écoule 7 jours entre la commande et la livraison, nous allons
prochainement passer à 3" Kevin Rollins, vice-chairman octobre
1998. Le constructeur envisage même de pouvoir tenir "dans la
journée" à chaque instant client comme fournisseur peuvent
suivre l'avancement de la commande de la localisation du produit
(tracking).Son organisation extrêmement réactive lui a permi
de répercuter immédiatement la baisse de prix des composants et
de résister mieux que ses concurrents à la crise de 2001
"on peut avoir le meilleur produit du monde, si on a une mauvaise logistique,
l'internaute ne repassera pas commande" déclarait aux Echos le
"cyberfromager Marc Réfabert
www.fromage.com
Plus important encore que la vitesse: le respect des délais "un
sapin livré le 25 décembre ne vaut plus rien" quelques
start-up internet ont payé de leur vie le non respect de cet adage lors
la période de vente la plus forte (noel)
La division "moteur d'avion" de General Electric a réussi
à passer d'un écart de -5/+20jours à -3/+0 jours lors de
la réorganisation complète de l'entreprise autour des
possibilités nouvelles offertes par Internet: en 2001 il n'y a eu aucun
retard de livraison (très pénalisant) et simultanément une
réduction des stocks de produits finis
Toys R Us a perdu sa place de leader et son Pdg après
qu'elle se soit révélée incapable de tivrer dans les temps
à Noel
Ce qui est vrai dans le B to C l'est encore plus dans le commerce inter
entreprises et la fiabilité de l'organisation logistique, le suivi des
colis et le suivi qualité deviennent un des critères majeurs pour
le choix d'un fournisseur
4.1.4.6.5 Une profession et de multiples métiers promis à une évolution profonde
A
travers ces exemples, extrêmes mais représentatifs des
évolutions, on voit que:
La logistique prend de plus en plus d'importance (au point que certains
voient en elle le futur "Darty" du Web, acteur dominant qui à
travers le service au client ravalerait le producteur au rang de fournisseur
ou de sous-traitant
CISCO
www.cisco.com par exemple,
lorsqu'à l'issue du stade précédent la commande est prise,
il la dispatche immédiatement vers les sous-traitants qui assurent la
production, et vers le transporteur qui va prendre les composants chez ceux-ci,
assurer le montage dans des salles blanches, les livrer chez les clients et,
éventuellement, en cas de défaillance du matériel
d' aller l'y reprendre et ainsi d' assurer un premier niveau de
service après vente: 45% des produits ne passent déjà plus
par Cisco, les délais de livraison sont passés de 6-8 semaines
à 1-3 semaines
En France Hays DX
www.hays-dx.com né
du rapprochement de Colirail et de France Partner propose des prestations
globales incluant gestion des stocks, livraison et SAV
Avec les professions bancaires celles de la logistique sont sans doute
celles qui sont les plus profondément remises en question par
l'émergence de l'Internet: mondialisation, délocalisation,
entreprise éclatée, développement des communautés
de production, évolution de la fonction messagerie, externalisation des
fonctions non stratégiques, chasse aux stocks, flux tendus, ....
Ceci nécessite des investissements considérables en
systèmes informatiques (plusieurs milliards de $ pour être
capables de s'interfacer totalement avec les systèmes de leurs
clients), avions (UPS a commandé 60 Airbus
début 2001 et a levé en bourse 5,4 Milliards de $,
FedEx annonce investir 1,5 Milliards de dollars par an pour son
système d'information et a commandé 10 gros porteurs A380 en
2002), plates-formes logistiques, flotte de véhicules,... dans
le cadre de réseaux mondiaux qui privilégient les plus gros :
Fedex
http://www.fedex.com/
UPS
http://www.ups.com/ DHL
http://www.dhl.com/ en
particulier
Mais la logistique concerne un nombre très important de professions
artisanales, administratives, financières ou industrielles:
transporteurs routiers et ferrés, assureurs, postes, douaniers,
chargeurs, bourses d'affretement, compagnies aériennes et maritimes,
ports et aéroports, transitaires, stockistes, manutentionnaires,
logisticiens d'entreprises,
Baliseo.com
www.baliseo.com, start-up
lyonnaise a développé un outil logiciel adapté au cas des
pme pour assurer suivi de bout en bout de la logistique depuis la commande en
passant par la gestion des incidents jusqu'à la livraison avec
même la possibilité intégrée d'un suivi visuel par
webcam
Les services postaux des différents pays, qui ont comme atout la
capillarité de leur réseau, mais comme handicap structurel la
rigidité de leur statut et leur champ d'action national, conscients de
cette évolution et de ses enjeux essayent par des accords internationaux
de revenir dans la course
les Postes Néerlandaises qui ont racheté Jet Service et
Allemandes qui prennent 49% dans l'espagnol Guipuzcoana (leader du petit
colis) et projettent de racheter Danzas - ont ouvert le jeu.
La Poste Française à son tour rachète en Allemagne
Denkhaus (en 98),puis Birkart et Interespe (en juin99),
tous trois franchisés de DPD, portant ainsi sa participation
à 42,7% de ce réseau qui contrôle 21% du
marché allemand, elle a par ailleurs acquis Insa en juin 99 aux USA et
resserre ses liens avec les Poste Italiennes et Espagnoles Portugaises et
Grecques. Elle s'apprête en outre à passer un accord d'une
importance stratégique majeure avec Fedex
Le Post Office britannique de son côté amorce une timide
évolution vers le statut de société anonyme à
capitaux publics pour pouvoir plus facilement s'internationaliser ....
Les communautés portuaires ont compris l'enjeu et tentent de
relever le gant. Le développement d'intranets permettra à toute
la chaîne logistique que constitue une communauté portuaire
(douanes comprises) de travailler sans rupture de la chaîne d'information
C'est le cas de Nantes qui a développé un intranet au
niveau de toute la communauté portuaire (Gimnaute, lauréat
du grand prix net 2000
http://www.mynet2000.net/actes/concours/gimnaute/data/menu.html)
Marseille a également pris des initiatives : "nous voulons
positionner les NTIC au même rang que la manutention dans un
contexte de mondialisation des marchés qui a rendu la fluidité de
circulation des informations aussi indispensable que celle des marchandises"
Bruno Carpentier directeur général adjoint.
L'Intranet sécurisé permettra à toute la
chaîne logistique que constitue communauté portuaire (douanes
comprises) de travailler sans rupture de la chaîne d'information
Le secteur du transport, qui comprend de très nombreuses PME
ne peut faire l'économie d'une réflexion
stratégique pour voir avec cette nouvelle donne les positionnements
possibles des uns et des autres et les investissements à consentir
(organisation, création de réseaux, formation, informatique,
matériel, ...).
Signalons ici en particulier l'initiative de Arnaud Saint-Paul qui a
créé E-pack (premiers tests début 1999
www.e-pack.net )
spécialisé dans le "courtage en logistique".
L'entreprise assure le choix et la coordination des transporteurs, se charge
des formalités administratives (douane, contrôle sanitaire,
contentieux,...)
Elle peut de ce fait offrir une alternative aux grosses multinationales de
messagerie en laissant une place aux PME, souvent plus efficaces et moins
chères, mais ne pouvant offrir le service global et "sans couture" dont
le marchand a impérativement besoin.
4.1.4.7 La facturation, l'encaissement, la gestion: elle se trouve très simplifiée
Nous
avons vu au début de ce chapitre que ce point n'était nullement
déterminant et que de nombreuses solutions éprouvées "clef
en main" existaient en dehors même des moyens de paiement traditionnels
comme le chèque.
Voir page
111
Dans le B to B, le "web-EDI" permet de réduire les coûts et les
risques d'erreurs en supprimant toute nécessité de ressaisie
entre la comptabilité du vendeur et celle de l'acheteur.
4.1.4.8 Le service après vente: ne pas l'oublier sous peine de voir fuir les clients
Dans
bien des domaines comme celui du matériel d'équipement dont la
durée de vie est parfois très longue (30 ans pour un avion par
exemple) et qui posent des problèmes de sécurité, la
maintenance est une activité stratégique qui tient une place
déterminante dans la stratégie de l'entreprise
Elle représente en même temps une activité
économique d'une ampleur souvent voisine de celle de la production avec
des marges d'économie et de sécurité
(traçabilité des opérations) encore plus substantielle
GM-division Moteur : c'est 30 Millions de page à
gérer, mettre à jour et tenir à disposition pendant la
durée de vie du moteur (30 ans, partout à travers le monde)
L'entretien " life long " d'un moteur d'avion coûte plus cher
que sa construction et nécessite une organisation infiniment plus
complexe
Il est bien certain que dans un tel domaine, par rapport au papier Internet
apporte un atout déterminant
Mais aussi dans les autres domaines, par la qualité et
l'efficacité des relations qu'il permet de maintenir entre fournisseur
et client, par l'amélioration de la logistique qu'il autorise, Internet
apporte des atouts considérables au SAV
Le marketing "one to one" ne doit pas s'arrêter à la
vente : "un internaute visite 3 ou 4 fois chaque site avant un
achat. S'il n'est pas satisfait, il ne revient pas" (Florence Amalou).
"Un service après-vente défaillant, c'est la méthode la
plus efficace pour transformer un bon client en ancien client"
Pour ceux qui envisagent "d'attaquer" le marché des USA n'oublions pas
le problème des retours :
Dans ce pays la tradition commerciale veut que lorsque le client n'est pas
satisfait de son achat il puisse le retourner sans avoir besoin d'apporter
quelque justification que ce soit.
Cette possibilité est aussi parfois offerte dans notre pays (VPC)...la
différence est qu'aux USA elle est utilisée très
fréquemment, et, pour un fournisseur français elle risque de
présenter une difficulté organisationnelle et un facteur de
surcoût (ou une cause de perte de clientèle) très souvent
largement sous-estimés
On oublie trop souvent qu'il est moins onéreux d'investir pour
fidéliser ses clients que pour en gagner un nouveau.
Chez AOL ce n'est pas moins de 8000 des 11500 employés qui
s'occupent de l'assistance à la clientèle.
"the Brand must be loyal to its customers, not vice-versa" Carla
Hendra, Ogilvy One
www.ogilvyone.com
séminaire Aftel NY nov 98)
A partir d'une alarme de panne, Alcatel offre un accès direct
à la documentation du matériel concerné, fournissant les
instructions permettant de réparer rapidement la panne
Dell assure 70% de son service après-vente par Internet
Des moyens de communication comme Internet leur permettent sans
dégrader, bien au contraire, la qualité du service, de
réduire, parfois de façon drastique, les
immobilisations (matériel et succursales) en centralisant stocks et
personnel technique ainsi qu'en développant la production en flux tendu
Bien entendu cela implique une augmentation du poste "transport", mais cet arbitrage "coût des immobilisations / coût des transports" sera de plus en plus intéressant dans beaucoup de secteurs (coûts du capital immobilisé et obsolescence rapide des produits, alors que la vitesse des transports augmente et que leurs prix baissent)
Sony a annoncé en aout 2000 la fermeturede 45
centres en Europe pour les concentrer sur 4 ou 5,
Mi-octobre 2002 Abbott, laboratoire pharmaceutique, malgré une
situation financière convenable (+14% sur ses bénéfices)
annonçait le fermeture de 10 nouveaux sites de production
Internet peut aussi permettre des innovations radicales dans l'organisation
de la maintenance:
L'entreprise hydrokit
www.hydrokit.com à Poiré-sur-vie, en
Vendée est une PME dont les trois quart de l'activité consiste
à mettre à disposition de ses clients des pièces et des
kit hydrauliques (pompes, moteurs, vérins,...) dans l'urgence
"on vend de la réactivité" résume Philippe Mongodin
le responsable logistique: il faut être capable de livrer jusqu'en
Angleterre ou en Allemagne en 12 ou 24 H. et ce marché s'étend
avec le juste à temps, les clients veulent réduire leurs stocks
mais sans pour autant risquer de bloquer l'avancement d'un chantier
Après le catalogue papier, cher, fournissant peu d'informations
techniques et vite périmées, est apparu le CD-Rom puis le site
informatif. Dans le même temps se développait l'ERP pour la
gestion interne de l'entreprise
Aujourd'hui une petite équipe composée d'un jeune
technico-commercial associé une informaticienne travaille à
marier Internet avec l'ERP pour interfacer celui-ci avec le
client afin de permettre à celui-ci d'accéder directement au
système de gestion des commandes ainsi qu'aux descriptifs techniques et
aux notices de montage ou d'utilisation, ce qui doit permettre dans bien des
cas simples de faire l'économie de l'intermédiation d'un
technicien et de rendre ainsi ces derniers plus disponibles pour les clients
Un couplage avec l'équipement téléphonique est
également prévu permettant de visualiser automatiquement la fiche
du client qui appelle (source école des mines de Nantes)
Dell annonce en 1999 que progressivement tous les ordinateurs qu'il
vendra seront équipé d'un système de
télédiagnostic et de
téléréparation
Aujourd'hui aux USA la plupart des nouvelles machines à commande
numérique sont connectables à internet ce qui permet
1- la télémaintenance à partir du poste d'un
technicien spécialiste
2- la formation de l'opérateur par tutoring
3- un service SVP pour les hommes de terrain
4- l'accès à des newsgroup de plus en plus nombreux pour
faire appel au réseau mondial des opérateurs connectés,
qui peuvent ainsi s'entraider pour faire face aux problèmes
l'Imprimerie Moderne de l'Est, IME près de Besançon
utilise des machines Japonnaises et allemandes très performantes mais
extrêmement couteuses: celles-ci sont
télésurveillées par les constructeurs qui en assurent la
télémaintenance en s'appuyant sur les techniciens de l'usine qui
bénéficient d'un télétutoring
Notons ici l'initiative remarquable d'une PME alsacienne qui connaît
malheureusement aujourd'hui de graves difficultés Yellow
Connexion, à Mulhouse, qui, grâce à son logiciel
Submarine diagnostiquait via Internet les pannes des machines outils
à commande numérique de ses clients, et dans la plupart des cas,
par téléchargement des modifications de programmes, est en mesure
d'assurer le dépannage sans déplacement d'un technicien : Au
niveau de l'atelier l'opérateur, en cas de panne, n'a qu'à
appuyer sur un simple bouton pour lancer la connexion Internet
Malheureusement l'industrie française n'était pas encore mure
pour ce type d'approche alors qu'elle se généralise sur le
marché US
c'est ce que fait en particulier le fabricant de machines-outils
Hurco
www.hurco.com qui se tient
ainsi à l'écoute des problèmes rencontrés par les
programmeurs ou les opérateurs de ses clients
· possibilité d'assurer un service partiellement
personnalisé, partiellement automatisé et de
réagir plus rapidement aux défauts de jeunesse de ses nouveaux
produits :
· permettre au client un suivi en temps réel de
l'exécution de sa commande, du service (localisation du colis pour un
transporteur comme Canadian railways et tous les services performants de
messagerie (
voir page
345) ou de la réalisation d'un
chantier (éventuellement même avec une caméra accessible
en permanence)
· Réponses aux questions les plus courantes (FAQ ),
allégeant ainsi la charge du service "SVP",
· conseils de dépannage par e-mail,
· vente des pièces détachées (Boeing vend
ainsi ses pièces détachées à 150 compagnies
aériennes)
· formation complémentaire des opérateurs des
clients par tutoring
· Les notices d'emploi peuvent être ainsi mises à
jour en temps réel en fonction des incidents détectés
pendant la vie du produit
· Par ailleurs l'animation de clubs d'utilisateurs permet (si le
produit est de qualité...) de fidéliser la clientèle et
l'entreprise, mieux à même de cerner les besoins de ses clients,
peut faire évoluer ses produits:
Internet devrait permettre, à budget constant, une augmentation
considérable de l'efficacité par rapport à la hot-line
traditionnelle.
L'entreprise Valley Drive System
www.rockford.com/vds ,
dans l'Illinois, fournit les "reconstructeurs" de voitures du monde entier, en
trains avant qu'il reconditionne à partir de pièces d'occasion
(en les dotant notamment de cages de roulement neuves) : pour se procurer les
pièces provenant de modèles anciens ou rares, il procède
par appel d'offre sur le net (où répondent en particulier les
casseurs de voitures)
· outre l'usage des deux services précédents l'entreprise
peut rechercher une pièce ancienne qui n'est plus fabriquée
(machines, moteurs, engins,.... ) ou faire appel à une
compétence qu'elle ne sait pas où trouver
4.1.5 Des formes de vente plus sophistiquées : softselling, enchères, brocante, bourses, ...
De
même qu'il existe des sites Zombie, plus ou moins luxueux, vous
trouverez des boutiques "zombie" avec quelques produits
présentés à la vente, un caddie et des modalités de
paiement sécurisées : vous avez tout, sauf l'envie d'acheter.
Pourquoi aller sur ce site ? Pourquoi y acheter alors qu'il offre souvent moins
de choix qu'une vraie boutique, que les prix sont plus élevés, le
transport aléatoire, le service après vente incertain ?
De fait, la déception est le plus souvent au rendez-vous chez ceux
qui se sont "fait installer une boutique de commerce électronique". Et
nous voudrions souligner ici le rôle particulièrement nocif de
sociétés sans scrupule (parfois très connues sur la place)
qui abusent ainsi de la crédulité de commerçants qui sont
ensuite durablement dissuadées de réfléchir plus avant
Le commerce est autre chose qu'un acte technique : il nécessite, sur le Web comme dans le commerce classique 3 ingrédients essentiels : séduction, information, négociation.
Les entreprises qui réussissent l'ont bien compris et nous allons présenter quelques-unes des approches commerciales qui sont aujourd'hui couronnées de succès.
4.1.5.1 Le "softselling": des sites pour se distraire ou trouver une information de référence
4.1.5.1.1 Des sites qui attirent, mais surtout qui retiennent: une qualité nécessaire sur le web, être "collant"
Pour
réussir sur l'Internet il faut d'abord attirer le client mais aussi et
surtout veiller à ce qu'il ne s'échappe pas... et faire en sorte
qu'il ait envie de revenir
Un mot qui revient en permanence dans toutes les analyses de site
"sticky".
le caractère "collant" du site est considéré comme une de ses qualités principale: "The name of the game is "stickiness", keep the eyeballs" est un slogan entendu à chaque travée de l'Internet Fall de New York d'octobre 1999,
Ce
slogan était appuyé par la distribution de force gadget de
goût douteux, comme des mains collantes ou des yeux
réalisés en matière visqueuses et qui projetés sur
un écran y restaient collés)
On pourrait tenter une francisation de ce concept en disant "faites un site
adhésif si vous voulez des adhérents"
La qualité "l'adhésivité" dépend
évidemment au premier chef de la qualité du service rendu et de
la richesse de l'information proposée
Elle implique également de nouvelles approches techniques comme
l'encapsulation afin qu'un lien sur un autre site marchand (par
exemple vers un cyberlibraire pour y commander un livre dont vous auriez
recommandé la lecture à votre visiteur- liens marchands
voir page
131) puisse se
réaliser à travers une fenêtre sans quitter votre
site: c'est une variante du lien marchand s'apparentant ici plus à
la "sous traitance" qu'à la publicité pour un tiers (qui dans ce
cas est "transparent pour le client)
Trois types d'approches commerciales semblent ici connaître un grand
succès aux États-Unis:
4.1.5.1.2 ... et qui savent se rappeler à bon escient à votre souvenir
Même si un site vous a interessé vous n'allez pas le
consulter tous les matins pour voir s'il n'offre pas une nouveauté
interessante! : Une des méthode essentielle pour fidéliser un
client est donc l'édition d'une "newsletter" qui permet de garder le
contact, de valider votre fichier d'adresse et d'inviter le destinataire, en un
clic, à aller directement sur la page de votre site qui contient
l'information qui l'intéresse
Cette lettre peut être régulière (journalière pour
des sites de presse, mensuelle pour des sites commerciaux), elles peuvent
également être expédiées à l'occasion d'un
évènement:
Une des règles essentielle est que le client ressente cet envoi comme un
véritable service et non comme une pollution (Spam) ce qui serait
totalement contreproductif: la méthode la plus simple consiste à
proposer à l'internaute de cocher lui même une case dans votre
site pour manifester son souhait de rester informé (permissive
marketing) et de lui proposer à chaque envoi la possibilité en un
clic de se désabonner
· pour un site de B to C ce peut être par exemple le rappel d'une
date d'anniversaire d'un proche et la possibilité de lui faire parvenir
un cadeau
4.1.5.1.3 "labourez moins large mais plus profond", préférez "la part de client" à la "part de marché"": le CRM Customer Relationship Management
Plutôt que d'essayer d'augmenter votre part de marché
(market share) il peut apparaître plus rentable
d'acquérir une connaissance plus fine de vos clients actuels dont vous
avez déjà conquis la confiance afin d'être en mesure de
mieux cerner leurs attentes, de leurs vendre une plus large gamme de produits
et d'augmenter ainsi la "part" que vous occupez dans leur esprit
(mindshare)
"go deep better than wide" résume ainsi Marcel Legrand
VP de Monster.com
cette préoccupation a conduitau développement rapide
d'entreprises comme Siebel permettant une gestion beaucoup plus fine du
portefeuille client: le CRM, customer Relatioship Management en permettant de
regrouper et d'exploiter toutes les informations jusqu'ici dispersées
entre le marketing, les ventes, la comptabilité, la logistique et le
service après vente
Des éditeurs spécialisés se sont
développé dans ce secteur de la gestion des relations client, le
CRM (Customer Relationship Management) marché évalué par
le cabinet AMR Resarch à 1,2 milliard de dollars (Siebel, Vignette,
Broadvision, Clarify, Quintus, Vantive,...)
Voir également
www.marketing1to1.com
L'archétype de cette politique est amazon
voir page
119
4.1.5.1.4 Les sites visant l'achat "coup de coeur"
Les
sites les plus visités sont ceux qui n'ont pas une apparence trop
utilitaire et qui savent "offrir" une information riche ou du "fun"
(publicités divertissantes ou "advertainment"et qui permettent aux
visiteurs, grâce à des hyperliens, de se connecter à
d'autres sites susceptibles de les intéresser.
Ils savent offrir à leurs visiteurs un espace ludique: non seulement
quasiment tous proposent des concours ou des jeux gratuits (47% des joueurs
sont des adultes
www.idsa.com ), mais ils sont
eux-mêmes largement inspirés dans leur conception par les jeux
électroniques.
Voir aussi les loteries gratuites
page
126
L'attribution de "coupons de réduction" commence également
à se développer avec le ClickReward de Netcentives
www.netcentives.com (
voir page
130)
4 millions de joueurs fréquentent les sites de
jeux en ligne (gaming rooms ou game centers) fin 1998 (contre
1 million en 1997): ce sont les meilleurs endroits pour vendre des pizzas,
boissons gazeuses, chaussures de sport, chaînes Hi-Fi et
matériel informatique.
Une des plus connue est celle de Microsoft
www.zone.com ,
En France celle de France Télécom
www.goa.com qui rêve
d'internautes connectés pendant plusieurs heures d'affilée en
heure creuse (le "pic" du samedi qui commence à 15h se termine à
3h du matin...)
Parlant du site de jeu Gamelog
www.gamelog.com Cyril
Fiévet indique "le site est conçu dans une logique
d'entonnoir qui ramène vers une boutique de commerce, on attire pas avec
des boutiques, mais par le contenu offert"
D'après Jupiter communication les achats d'impulsion,
non "prémédités" représentent 23% du total
Cette offre trouve souvent comme contrepartie une demande de
s'enregistrer, ce qui permet de se constituer un fichier client (afin par
exemple de pouvoir leur faire parvenir ultérieurement, s'ils le
souhaitent, des informations sur les nouveaux produits ou les offres
promotionnelles):
Avec la démocratisation du web qui amène un public moins
éduqué ce type d'approche a tendance à se développer
C'est le modèle de base adopté par les "Portails"
d'accès au web, qui vous offrent gratuitement des informations de
presse, la météo, des jeux, des e-mail gratuits, des cotations
boursières, des contenus d'intérêt local, des ventes aux
enchères, des moteurs de recherche et des annuaires, un soutien scolaire
pour les enfants...et même aujourd'hui des accès internet gratuits
C'est ce que les Américains appellent le Softselling par opposition
aux méthodes agressives de vente: Un certain nombre de consommateurs
fuient en effet comme la peste le vendeur "sangsue" dont l'exemple typique est
le concessionnaire automobile américain (qui pratiquent ce que l'on
appelle le hardselling)
Au-delà des sites pour adultes où, comme le remarque l'Atelier de
Bnp-Paribas, "ont démarré pratiquement toutes les innovations
techniques et marketing avant de s'étendre au commerce
électronique traditionnel et où chose curieuse les
Français ne sont pas à la première place", les
produits les plus vendus sur ces sites sont ceux qui correspondent à des
publics "passionnés" : musique, livres, sport, paris sur les
courses, jeux électroniques, objets de collection, gastronomie (et tout
particulièrement dans le domaine des vins),...
le site de MBK
www.integra.fr/mbk
où les scooters réalisent des prouesses virtuelles ou celui
d'Alka-Seltzer qui offre une abondante information sur le sport
En France "Place du Vin" (
www.placeduvin.com )
paraît un exemple intéressant : elle propose à
côté de ses 30 boutiques une abondante information sur l'histoire
du vin, sa géographie, des articles de fond et des rubriques
d'actualité, une rubrique touristique, des petites annonces, des
conseils pratiques, un forum,...il en va de même pour ChateauOnline
http://www.chateau-online.fr
qui vise la place de leader européen
Le World Wine Web
www.winevin.com est aussi
une initiative intéressante
Ce peut être également des sites qui présentent une
région, son histoire, sa géographie, sa culture, qui offrent
des forums de discussions :
Ces sites, qui ont vocation à devenir le point de rendez-vous de tous
ceux qui s'intéressent à la région peuvent devenir l'
"écrin" dans lequel sont proposés les produits fruit de
l'histoire et de la culture de la Région : artisanat, bijouterie,
arts de la table, gastronomie, musique, ... mais aussi hébergement sur
place location de voiture, réservation de place pour les spectacles.
Le site des Cathares
www.cathares.org fruit
d'une initiative privée individuelle, qui a réussi aujourd'hui,
à drainer une audience considérable, de par sa richesse
culturelle, s'oriente aujourd'hui dans cette voie
http://imaginarium.cathares.org
Le Chef cuisinier Christian Berluti propose dans sa boutique "Pebre
d'Aze" à côté des produits du terroir ses recettes et
répond à toutes les questions culinaires
www.abanastes.com
4.1.5.1.5 Pour des acheteurs recherchant le meilleur rapport qualité/prix: informations, analyses comparatives, forums pour les clients, outils de simulation, liens vers d'autres informations,...
L'acheteur potentiel est à la recherche, dans ce cas, toutes
les informations lui permettant d'éclairer son choix et Il est
particulièrement sensible aux sites qui lui offrent
Celtifarm, PME Bretonne de 40 salariés,
spécialisée dans la pharmacie galénique, est en train de
s'imposer ainsi comme la référence incontournable dans son
secteur avec
www.celtipharm.com
portail de référence du B to B des pharmaciens et
vétérinaires (48% d'entre eux le consultent déjà).
Outre les 40.000 références qu'elle propose (médicaments,
matériel d'officine,...) elle offre une bibliothèque
scientifique riche d'un million de page. Pour l'accompagner dans cette
aventure, le Docteur Patrick Guérin a trouvé l'appui de
Financière de Rotschild, Gazéo, Partech et Advent Venture pour
l'accompagner dans son développement Français et
Européen
"La Boite à Outils" offre aux bricoleurs trucs et astuces
à travers une "bricothèque", ils peuvent consulter les
fiches conseil et les imprimer. Il leur offre également des forum pour
leur permettre de demander un conseil ou d'en apporter.
Les fabricants d'outils et de matériel de second oeuvre peuvent
présenter leurs produits dans des stands virtuels
Il offre également à ses visiteurs l'hébergement de pages
personnelles sur un thème de bricolage qui leur est cher (la culture du
bonzaï par exemple)
L'entreprise Airstar (
www.airstar-light.com
) à Poisat dans l'Isère 20 salariés, 20 MF de CA, dont 75
% à l'import vend de l'éclairage par ballons d'Hélium de
grands évènements sportifs ou de tournage de films (l'entreprise
a le tournage du "Titanic" à son actif): le logiciel de simulation
installé sur son site permet au client en jouant sur altitude, puissance
des lampes ou nombre de ballons de voir le rendu de telle ou telle option,
allégeant ainsi substantiellement le travail du vendeur.
Virgin Clothing vous permet de faire des essayages des vêtements
qu'il propose grâce à un mannequin électronique
www.virgin-clothing.co.uk
. de même pour les Galeries Lafayette à l'occasion
de Noël 99
une visualisation précise et détaillée du bien
considéré Show Before vous permet de visiter pièce
par pièce l'appartement qui a retenu votre attention
www.showbefore.com
Legrand
www.legrand.fr permet aux
électriciens de préparer leur dossier de rénovation
électrique en les conseillant dans leurs choix (sécurité
de l'installation) et en allant jusqu'à la création d'un dossier
pour l'architecte
Charles Schwab,
www.eshwab.com courtier
électronique, permet à ses clients d'accéder à 5000
gestionnaires indépendants, outre ses propres analyses il offre
l'accès aux analyses de ses concurrents et met à leur disposition
un logiciel d'analyse des stratégies d'investissement personnel
v ainsi que des pointeurs vers des sources d'information pertinentes et
de qualité : sites offrant des prestations ou des produits
complémentaires... voire concurrents:
Autobytel
www.autobytel.com,
créé en 1995 par Peter Ellis, concessionnaire automobile
mis en faillite par la crise du secteur au début des années 90
vous offre ainsi de mettre en concurrence, à côté des
concessions automobile (en informant le client du prix payé par celui-ci
au fabricant), les assureurs et les fournisseurs de crédits à la
consommation.
Sachant que les écarts de prix actuellement pratiqués sur
le marché européen (étude de la commission
européenne de juillet 2001)sont supérieurs à 20%
sur 60% des modèles (31% sur la clio, 49% sur l'Opel Vectra,...), on
imagine la révolution qu'apportera ce type d'opérateur. Devant
cette menace les écarts ont commencé à se réduire :
lors de étude de février 1998 les écarts de prix
étaient supérieurs à 20% chez tous les
constructeurs (à l'exception d'un seul), dépassaient 40% sur 22%
des modèles et atteignaient 54% pour la VW Polo.
Autobytel a lancé son site en Angleterre et sa base
européenne s'est mise en place à Amsterdam en 2000.
Volkswagen interdit à ses concessionnaires de travailler avec lui
mais il paraît peu probable qu'il puisse longtemps résister
à une entreprise capable d'apporter 1 million de dollars par heure de
ventes à ses partenaires en supprimant des rigidités
artificielles apportées à la concurrence.(rappelons que le
régime dérogatoire des concessions exclusives pour l'automobile
expirait en 2002)
De même Insweb
www.insweb dans
l'assurance ou Furniture
www.furniture.com dans le
meuble
Dans le domaine médical quelques sites majeurs sont en train
d'émerger également
voir page
98
L'idéal pour un site est de devenir la référence
dans son domaine et d'être régulièrement consulté
pour la richesse et la qualité des informations offertes. Ceci rejaillit
fortement sur l'image de l'entreprise et de ses produits, et à terme sur
ses ventes par une fidélisation de la clientèle (on parle de la
"stickiness" du site, terme qui n'a pas encore trouvé son
équivalent: "capacité à "scotcher" le client"?)
Aux USA les agents immobiliers comme BestAgent (
www.BestAgent.com ) ont
fait un effort particulier dans ce domaine (contrats types, informations
légales, pièges à éviter, modalités de
financement, état du marché, information générale
sur la zone (écoles, aéroports, fêtes locales,...) Allant
même comme Century
www.century21.Santacruz.com jusqu'à la géologie et les
mouvements sismiques
Dans le domaine de la pharmacie c'est l'objectif que s'est fixé
Drugstore.com
www.drugstore.com: le
visiteur peut consulter la liste des médicaments et leur prix, lire les
notices d'information, s'informer sur les risques d'interaction
médicamenteuses, utiliser un moteur de recherche, Soma.com
www.soma.com offre en outre les
services d'un Call-Center ouvert 24h sur 24 et PlanetRX
www.planetrx.com
développe de nombreux thèmes d'information concernant
la santé
Les literies Simmons
http://www.cie-simmons.fr
offrent ainsi une riche information sur le sommeil et Damart
www.damartshop.com , la
météo à 4 jours sur plus de 50 villes
Il est bien clair que ce deuxième type de stratégie commerciale
est le modèle dominant dans le B to B, mais il en existe
également dans le B to C (comme le montre l'exemple
d'Autobytel (
www.autobytel.com ) qui a
déjà commercialisé 800. 000 voitures dès 1998 par
ce moyen pour 8 milliards de dollars
Bien entendu, dans certains cas il est difficile d'évaluer l'impact sur
les ventes de ce type d'investissement, mais beaucoup estiment qu'il s'agit
là, dans une optique de long terme de l'approche la plus intelligente de
ce nouveau marché.
En tout état de cause, ne pas être présent sur le Web avec
la richesse d'information voulue, vous écarte de la "short list" sur
laquelle se fera le choix final de ce type d'internautes. Or l'exemple
d'Autobytel montre qu'il s'agit là de clients aux revenus plus
élevés que la moyenne et qui achètent plutôt du haut
de gamme.
4.1.5.1.6 Des sites qui ne vendent un produit mais qui apportent une réponse globale au problème du client
Ces
sites permettent en général d'accéder à tout un
ensemble de produits et services de nature différente, mais concourant
au même objectif. Le client doit y trouver toute la gamme des produits ou
services nécessaires par exemple pour gérer un
déménagement ou l'achat d'une voiture: le fameux "one stop
shop"
Leur leit motiv est : "more efficient, more convenient"
Aujourd'hui Springstreet.com offre 8 millions d'appartements
à la location et devient de ce fait quasiment incontournable. D'autant
plus qu'il fait maintenant partie du groupe Homestore.com qui contrôle
également realtor.com pour la vente de biens immobiliers,
homebuilder.com pour la construction neuve,
Commercialsource.com pour les biens commerciaux, Remodel.com pour
la décoration et l'ameublement,...Homestore est
bénéficiaire depuis l'été 2000 et sa valorisation
mi- 2001 dépasse 3 milliards de $
Selon NPD Online research
www.ndp.com
&&wnpd?(juillet 1999) 64% des internautes US à la
recherche de biens immobiliers se connectent sur des sites immobiliers
dont 7% ont débouché sur un achat (rappelons que le
marché immobilier US est de 7.600 Milliards de dollars)
En France c'est 200 sites qui essaie de se partager un marché
significativement moins mature : on imagine le résultat...
Springstreet.com (autrefois nommé
Allappartments.com) en fournit un bon exemple en fournissant tous les
éléments pour résoudre les multiples problèmes
posés par un déménagement.
@ aide à la sélection d'une offre à partir de
multiples critères (prix, localisation, proximité de services,
niveau de criminalité du quartier, taux de réussite scolaire des
écoles voisines, sismicité, ...)
@ veille sur le marché (il vous prévient automatiquement
si une offre qui correspond à vos souhaits apparaît sur le
marché)
@ visite virtuelle de l'appartement (grâce à des photos 3 D
&&b il est possible de véritablement "visiter" le logement: voir
une démonstration de cette technique sur le site EVM Multimédia
http://evm.vr-consortium.comw)
@ prise de rendez-vous avec l'agent immobilier compétent par
"click&talk"
@ organisation du déménagement en ayant la
possibilité de mettre en compétition déménageurs ou
loueurs de véhicules
@ réfection de l'appartement en pouvant faire appel aux artisans
locaux
@ financement de l'achat et assurance
@ et même remplissage d'un certain nombre de formulaires
administratifs par exemple pour inscrire les enfants à
l'école.("Realestate process is paperwork intensive" Perry Morton
Vice President Homestore.com Aftel NY oct 1999)
@ il fournit en outre une véritable information de
référence sur tout ce qui concerne le logement
(problèmes techniques, administratifs, juridiques, financiers,...)
Le montant des transactions initiées par internet est 50% plus
élevée que la moyenne (450.000£ contre300.000) les
délais nécessaires pour réaliser l'affaire sont
divisés par 2 et le nombre de visite préalables passe de 10
à 4
Autobytel là encore mérite d'être cité car
outre la sélection de l'offre de voiture il assure également
l'assurance et le financement, la fourniture d'accessoires ainsi que la revente
de votre ancienne voiture.
En France AutoValley
www.autovalley.com
lancé en juillet 1999 avec son slogan "simplifiez-vous l'auto"
démarre sur ce modèle dans la région parisienne (cette
entreprise, comme business village est sorti des analyses de l'Atelier,
tête chercheuse de BNP-Paribas
www.business-village.fr
En partenariat avec le magazine auto-moto il vous offrira,
des réductions sur les prix (5 à 17%) des voitures
neuves (2.900 modèles avec un logiciel qui aide aux comparaisons) avec
en outre des promotions "coup de poing",
la possibilité d'acheter ou de vendre des véhicules
d'occasion
des prix "cassés" dans sa boutique notamment sur les GSM et
les autoradio
de nombreux services annexes comme l'assurance, le financement,
l'entretien (avec Euromaster)
une abondante documentation: résultats des essais sur
route, tourisme, sport automobile,...
des conseils juridiques, administratifs, apprentissage de la
conduite, mais aussi pour le montage pour votre autoradio ou pour l'entretien,
des logiciels de simulation: un module de calcul pour
évaluer son budget auto et choisir en particulier entre essence et
diésel, un autre pour optimiser vos itinéraires avec Michelin
des informations en temps réel comme l'état de la
circulation (avec un rafraîchissement des informations toutes les 3
minutes)
les nouveaux pharmaciens en ligne, ayant passé contrat avec les
assureurs prennent en charge l'ensemble des formalités administratives
et assurent le tiers payant
plus modestement C-mescourses (timide tentative de Casino fermé
en 2002)
www.c-mescourses.fr/recettesdecuisine.html proposait des recettes de
cuisine et permettait en 1 seul clic de commander tous les
ingrédients
Nota : Homestore comme autobytel n'entre pas, en dehors de sa
commission, dans les statistiques du commerce électronique car, bien
entendu, la transaction ne se fait pas en ligne et d'ailleurs comment la
comptabiliser ? la commission touchée par l' agent immobilier? le
montant de la vente ou de la location ?
Au-delà de ce premier rôle d'ensembliers ces nouveaux
intermédiaires connaissant mieux que tous les besoins de leurs clients,
définiront les nouveaux produits dont ils sous-traiteront
l'élaboration à des partenaires producteurs.
4.1.5.1.7 Un nouveau marché de gros: celui de l'information, la "syndication de contenu"
La
richesse de l'information nécessaire pour attirer, et surtout pour
retenir le client peut représenter une dépense hors de
portée du marchand
D'un autre côté des millions de sites produisent une information
de grande qualité peu consultée soit parce que ces sites sont mal
référencés (les moteurs de recherche peinent dans la
montée très raide du nombre de sites...), soit parce que les
informations ne sont pas librement reproductibles (problème des droits
d'auteur, d'acheter la petite quantité d'information dont vous avez
besoin sur des sites qui par exemple fonctionnent sur abonnement ou qui
nécessiteraient l'élaboration d'un contrat,...)
L'idée est donc venue à quelques sociétés de passer
des contrats d'achat en gros d'information et de construire des "filtres" en
fonction des besoins de leurs clients pour enrichir les sites de ces derniers,
en temps réel par des news, des vidéo "en ligne" avec les centres
d'intérêt des publics visés avec deux modèles
principaux
Cette formule permet de résoudre très simplement pour le client
les problèmes de licence et de copyright
· Screaming Media
www.screamingmedia.com
(210 sources, 240 clients dont Adidas, AOL, Texaco, Forbes, Sun...)
passe des contrats d'accès avec des sites dont l'information est payante
(abonnement, copyright,...) et facture ensuite "au volume" l'information
fournie retenue par le client pour la publier sur son site (10.000 à
20.000F par mois
On voit ainsi apparaître une nouvelle forme de "Bourse de matière
première" permettant de rapprocher l'offre de la demande, ce que les
américains nomment la syndication de contenu (ce marché est
estimépar screaming media à 15 Milliards de dollars à
échéance 2003):
On imagine la puissance de cette idée lorsqu'on se rappelle que contrairement aux matières premières habituelles le coût de reproduction des données est quasi nul
Ce nouveau concept de syndication de contenu est dans notre pays doublement handicapé par le fait que le français ne représente que 1% de la production de contenu et que notre marché est substantiellement moins développé que celui des anglo-saxons, mais à n'en pas douter ce concept percera aussi chez nous dans le futur: qui saura se positionner ? une première start-up européenne est apparue sur ce modèle: nFactory www.nfactory.com mais elle a du déposer son bilan en avril 2001 à la suite d'un échec de sa reprise par iSyndicate
4.1.5.2 Les Meta-Marchands
De
même que les Meta-Moteurs mettent pour vous en compétition les
moteurs créés par d'autres, les Meta Marchands mettent pour vous
en compétitions les Marchands afin de vous permettre d'obtenir le
meilleur rapport qualité prix.
A Montpellier choix.com
www.choix.com (crée par
Claire Doussan et son père Robert après la
fermeture du précurseur que fut le Codec de Castelnau),
relève les prix de l'ensemble des hypermarchés de la ville et
vous permet ainsi de bénéficier de toutes les promotions de tous
les hypermarchés : quand vous passez commande ses acheteurs font le
tour des grandes surfaces (en moyenne 4 pour tirer parti des promotions) pour
composer votre panier et vous le livrent.
Le Picking permet un catalogue de 9200 référence, sans aucun
stock et, grâce aux cumul des promotions, un prix moyen plus faible que
les hyper eux-mêmes!: c'est la TPE qui est en mesure de peser sur les
prix des grandes surface comme autobytel vis à vis de l'industrie
automobile
Acheter-moins-cher
www.acheter-moins-cher.com et Promosoldes
www.promosoldes.com
sélectionnent les marchands les moins cher pour chaque type de produits,
Promofrance
www.promofrance.com et
Super-promos pointent sur les promotions de la grande distribution
Promoguide
www.promoguide.com quant
à lui se propose de recenser toutes les promotions et permettra (Push)
aux abonnés de recevoir les promotions concernant les domaines qu'ils
auront définis. (produit ? marque ? zone
géographique ? ...) le cas extrême étant
représenté par un site qui vous oriente vers les produits en
cours de lancement offerts gratuitement à la dégustation...
http://www.legratuit.com
http://www.club-internet.fr/guides/vie-quotidienne/gratuit/gratuit.phtm
http://www.gratuit-fr.com
http://www.topgratuit.com
en 0,39 secondes Google trouve 545.000 pages avec le mot clé
"gratuit"....
Kelmoney.com
www.kelmoney.com se
présente comme l'annuaire du gratuit ... voire du
rémunérateur pour l'internaute
Dans le domaine du livre des Meta-marchands font simultanément la
recherche sur tous les sites de librairie virtuelle (amazon, Alapage, 00h00,
...) et vous proposent le meilleur prix
Un des atouts, que les meta-marchands devraient conserver longtemps sur les
"robots d'achat" (shopbots
voir page
165), est la capacité à
apprécier la qualité du produit et du service associé
(conformité de la livraison, SAV,...) et à conseiller l'acheteur,
voire à livrer les produits
4.1.5.3 La vente et les achats aux enchères sur le Web, les brocantes, le we-commerce
Le
succès de ces méthodes de vente est tout à fait
spectaculaire : Internet est un outil extraordinaire de fluidification du
marché en offrant la possibilité pour un coût
extrêmement bas de confronter l'offre et la demande. Il permet de se
rapprocher ainsi des mécanismes de marché "parfait" dont
rêvaient nos économistes.
Aujourd'hui on estime que près de 20 % du commerce électronique
se fait de cette façon (sans même parler du domaine financier).
Plus de 150.000 produits sont mis en vente chaque jour dans 600 sites
professionnels (sans compter les innombrables petits sites). Keenan
Vision Inc de San Francisco prévoit 29% en 2002 et le
développement des places de marché ne pourra qu'amplifier le
phénomène
Au-delà de cette rationalité économique notons
également la dimension psychologique: comme le rappelle un des leaders
du marché
"you don't buy the marchandise, you win it",
Tout est
organisé pour stimuler les instincts du chasseur, du "gagnant"
Un "chien de chasse" doté de beaucoup de flair comme l'agent intelligent
MySimon.com
www.mysimon.com &w
permet de dénicher l'objet de votre désir
Mais l'objectif est aussi d'en faire comme un marché physique un lieu
de rencontre, d'échange, de bavardage, de rendez-vous entre
personnes passionnées par les mêmes sujets.
4.1.5.3.1 La vente aux enchères: depuis "e-soldes" jusqu'à un marché majeur
Au
départ il s'agissait essentiellement de liquider des stocks de produits
à obsolescence rapide, typiquement des produits électroniques
(composants, ordinateurs, imprimantes,...) des places d'avion , des
séjours organisés ou des désistements sur des espaces
publicitaires, en quelque sorte des e-soldes.
Progressivement ce type de vente, devant le succès rencontré est
devenu une méthode de vente à part entière et l'on compte
déjà 150 sites ayant une activité significative
Outre-Atlantique (et sans doute plus de 10.000 de façon plus marginale).
Egghead
www.egghead.com le "Surcouf"
Américain, leader de la grande distribution de matériel
électronique a décidé de fermer ses 100 magasins pour tout
vendre sur le Web dont 50 % par vente aux enchères à travers ses
sites
www.surplusdirect.com
et
www.surplusauction.com
(il revendique 2 millions de clients) ). Racheté par Onsale il
connaît aujourd'hui quelques difficultés
Apparaissent même sur le Web des objets qui ne sont pas encore
commercialisés par d'autres voies: c'est une méthode pour
voir combien les clients sont prêts à payer, afin de
déterminer un "prix de marché" pour un produit nouveau.
La difficulté consiste à recréer tout à la fois la
fièvre d'une salle des vente mais aussi d'apporter climat de confiance
que peuvent créer ces vénérables institutions
Onsale
http://onsale.com créé en
1994, un des pioniers du e-commerce, lui aussi en difficulté aujourd'hui
réalisait 200 M $ de vente en 1998 organise chaque jour 13.000 ventes
auprès de 100.000 clients (sur les 800.000 enregistrés fin 98).
Les enchères démarrent pratiquement toujours à 1 $ :
l'expérience montre que la vitesse acquise par les enchères en
partant de bas conduit les joueurs qui se prennent au jeu, à franchir
plus fréquemment les limites raisonnables (voire même à
atteindre des prix supérieurs au prix catalogue, le cas extrême
étant des bons d'achat de 100$ adjugés jusqu'à 110$ par la
firme The Sharper Image), qu'avec un prix de départ
élevé.
Le montant moyen des achats est de 800 $, mais certaines ventes peuvent monter
à 1 million de dollars (une cargaison de boeuf "Taco").
Bien entendu si vous n'avez pas "gagné" Onsale sait ce qui vous
intéresse et ne manquera pas de vous signaler la prochaine vente qui
proposera des produits analogues.
Voir également par exemple le site
www.goinggoinggone.com
10(*) créé par
Jean-François Drageon, un français installé aux USA ou
celui de southwest Auction (
www.webusa.com/usaweb/southwest ) pour l'immobilier.
ubid
www.ubid.com organise des ventes au
rabais : les prix baissent et le premier internaute qui clique emporte la vente
WorthGuide.com
www.worthguide.com
exploite le résultats des ventes réelles pour déterminer
la valeur commerciale des produits
En Europe le principal opérateur est QXL (Quick Sell)
http://www.qxl.fr qui doit
s'introduire en bourse sur la base d'1 milliard d'euros (groupe Arnault et
vivendi sont présent à son tour de table)
Le portail Interauctionlist
www.interauctionlist.com fournit une entrée très
complète dans le monde des ventes aux enchères
En France le monopole jusqu'en aout 2001 des commissaires priseurs a
conduit à une démarche très timide se limitant en
général à une information sur les ventes,
Voir par exemple
www.auctionconsult.com
www.interauction.com
www.gazette-drouot.com
www.encheres.com
www.auctionvo.com ,
Me Tajan qui dirige une des principales études de
commissaires-priseurs, récemment rachetée par le groupe Arnault
en France a ouvert un site catalogue dès 1997, qui assure la promotion
des ventes ("softselling") et étudie la possibilité de
procéder à certaines ventes aux enchères de son
étude directement sur le WEB. (
www.TAJAN.com),.
Le projet de loi mettant fin à 4 siècles de monopole (celui-ci a
été institué par Henri III en 1556) devrait permettre
l'essor de cette activité qui pour l'instant doit contourner la
réglementation des "ventes publiques aux enchères"
Notons surtout les organisateurs de voyages comme
Nouvelles Frontières (à partir d'octobre 98) : une
vingtaine de destinations à prix cassés chaque semaine quelques
jours avant la date de départ
http://encheres.nouvelles-frontieres.fr
Degriftour
www.degriftour.com (qui
vient d'être racheté par l'Anglais lastminute.com) dont les 100 MF
de CA sur Internet doivent beaucoup à son initiative dans le domaine des
ventes aux enchères.
Les organisateurs des ventes aux enchères peuvent travailler selon 2
méthodes :
Bien entendu, là encore, il n'échappera à personne la
richesse du fichier client constitué à cette occasion : pour
participer à une vente vous devez vous identifier, donner votre adresse
pour que l'on puisse vous livrer, fournir vos coordonnées bancaires et
garantir votre solvabilité. Par ailleurs, mieux encore qu'avec les
livres on connaît également vos goûts (ce que vous avez
tenté d'acheter mais aussi ce que vous avez regardé) et votre
tempérament (achats d'impulsion ou démarche plus
réfléchie, ...).
· servir d'intermédiaires et prendre une commission
comme Opensite
www.opensite.com (de
l'ordre de 3 à 15%)
La commercialisation de ce type de données est bien évidemment un
enjeu économique très important qui pose des problèmes
éthiques non moins importants.(le rachat du fichier pouvant
s'opérer en rachetant l'entreprise qui le possède: voir
firefly/microsoft...)
Progressivement tous les grands acteurs du Web proposent des ventes aux
enchères: Aol avec le concours
d'eBay, Yahoo!
http://auctions.yahoo.com
et depuis août 1999
http://encheres.yahoo.fr
, Amazon.com ...
Tout s'achète et se vend : liquidation d'inventaires,
produits nouveaux, produits rarissimes, pièces de
collection, produits d'occasion...)
La part la plus importante, bien que la moins visible de ce
marché est là encore dans le B to B :
On achète des machines
outils avec des "Slide Show Auctions" virtuelles où les
machines, grâce à la large bande qui se généralise
aux USA permet une présentation vidéo de qualité de la
machine mise en vente: voir le site de Floorspace
www.floorspace ouvert en
Février 1999 (mais aussi eBay et yahoo!)
Mais on achète aussi des avions, des véhicules, du
pétrole, des espaces publicitaires
www.adonsale.com de
l'électricité (Altra Energy
www.altranet.com , Oasis
http://nepool.jtsin.com/OASIS ), des
médicaments avec Pharmbid, des fréquences radio ou
des droits à polluer, des noms de domaine
(Mailclub :
www.mailclub.com/encheres; en l'an 2000 le nom
www.drugs.com a
été mis en vente à 855.000$))
EDF a lancé la première mise aux enchères avec une
une première tranche de 1.200 mégawatts adjugés en
septembre 2001 et 42 enchérisseurs y ont participé (les prix ont
atteint les tarifs allemands, notablement plus élevés qu'en
France). D'ici novembre 2003, ce sont progressivement 6.000 mégawatts de
droits de tirage, soit l'équivalent de six réacteurs
nucléaires (plus de 12% de la production française
d'électricité), qui seront ainsi mis aux enchères .
www.edf.fr/bitbucket/pdf/CQ-maj2.pdf
Le Dôme du Millénaire après sa faillite a vu son
contenu (15.000 lots) vendu aux enchères par EAuctionRoom
voire même une équipe de 16 informaticiens qui s'est
proposée sur le site d'eBay pour une mise à prix de 3,14
M$ un trio d'autruches reproductrices, un tableau de Picasso pour
2 Millions de dollars un Dinosaure de 12 mètres à 5,8 M$
ou le Sequoia Yacht des présidents américains mis à
prix 1,5 M$!!, et en juin 2001, un tupolev 144 "Concordski" sur
eBay 10M$
En Suède, pays qui connaît une grave pénurie
d'enseignant un professeur d'histoire géographie, Olof
Patolla a mis ses services aux enchères publiques et attendait des
propositions d'embauche jusqu'au 24 août 1999
www.jobline.se/kompetenauktion !!
Il reste à l'évidence à développer des moyens de
régulation de ces nouveaux marchés qui ont déjà
connu quelques dérives
Parmi les plus pittoresques l'achat par Andrew Tyler, avec la
carte de crédit de ses parents, du lit du Premier Ministre Canadien pour
900.000$
Les risques sont en effet non négligeables que certaines ventes
enfreignent la loi. Ce problème est d'autant plus délicat
à gérer que dans beaucoup de domaines liés à la
morale ou aux moeurs la loi est loin d'être la même dans tous les
Etats
Vente d'armes ou de drogue entre particuliers, vente d'un
"rein en bon état" 5,75M$, vente d'un bébé
à naître 4M$ (Le Monde 7 sept 99).
Forester research prévoit que ce marché où les 50
premiers sites de vente aux enchères ont réalisé 3
milliards de dollars en 1997 aurait du dépasser 50 milliards de
dollars en 2002 ;
Ces ventes peuvent également se faire de façon "privée"
au sein d'Intranets (Peugeot a ainsi créé un site pour les
véhicules d'occasion réservé à ces
concessionnaires).
Des logiciels de vente sont développés et
commercialisés.
Opensite
www.opensite.com propose des logiciels de vente aux
enchères (auction 4.0), clef en main, paramétrables (classique,
à la bougie, Yankee Auction, au cadran, ventes au rabais, enveloppe
scellée, enchères hollandaises...) entre 5.000 $ (ventes simples
pour une PME) jusqu'à 50.000 $ pour le modèle "corporate"
permettant des ventes "à la commission". Il en va de même pour
Moais avec liveexchange 2.1
Il se développe même des logiciels pour les "garages
sales", vente "vide grenier" pour particuliers.
A l'autre extrémité Christie's
www.christies.com et
Sotheby's
www.sothebys.com
(et en association avec Amazon
www.sothebys.amazon.com
), il vaut mieux tard que jamais, ont annoncé début 99 leur
intention de développer un site d'enchères en ligne.
L'intérêt marqué par les groupes Arnault et
Pinault sur chacune de ces vénérables maisons n'est
d'ailleurs peut-être pas étranger à cette évolution.
eBay qui a racheté la prestigieuse maison
Butterfield&Butterfield vise également ce créneau
Des ASP (Application Services Provider) se sont également
positionnés sur ce créneau: hébergeant les logiciels
spécialisés, ils vous offrent de prendre en charge sur leurs
propres machines toute la gestion de votre mise aux enchères (Bidland
com
www.bidland.com par exemple)
4.1.5.3.2 les ventes aux enchères descendantes
le
principe est celui de la traditionnelle vente au cadran: les prix
décroissent toutes les heures et le premier qui "clique" remporte la
vente
Exemple Affaire-conclue.com
www.affaire-conclue.com
4.1.5.3.3 Les achats aux enchères: les enchères descendantes
Par
appel à la cotation les acheteurs essayent d'obtenir les meilleurs prix:
Aux Etats unis General Electric qui réalise 2 Milliards de
dollars par cette voie avec pour objectif de passer rapidement à 5
General Electric a ainsi regroupé l'ensemble des
commandes de lunettes de sécurité de ses filiales et a
procédé à des achats aux enchères: 80 entreprises
ont soumissionné, 2 ont été retenues. Résultat, une
baisse de prix de 40%
C'est aujourd'huile principe de tous les sites de market places
voir page
203
4.1.5.3.4 Les enchères inversées
Dans ce
cas c'est le client qui affiche ce qu'il veut acheter et le prix qu'il est
prêt à payer : il l'obtient en fonction des propositions que le
marchand arrive à obtenir de ses fournisseurs
Price line créée en 1998 sur cette idée
www.priceline.com a vendu
de cette façon 130.000 billets d'avion l'année de sa
création. Après de grave difficultés elle a
bénéficié en juin 2001 d'une injection de 109M$ de Li
Ka-Shing
"combien êtes vous prêt à payer?" permet de
vendre plus cher: dans le commerce comme au bridge celui qui ne montre pas
sa carte le premier dispose d'un solide avantage
"Cette technique de vente a pour originalité de créer une
opacité des prix au profit du vendeur : il vend au prix auquel
chacun des acheteurs est prêt à payer, et deux personnes
différentes sont prêtes à payer des prix différents
pour un même produit, ce qui lui permet de ne pas avoir à
s'aligner sur le prix le plus bas comme pour les enchères normales"
Pierre Alzon, patron de Dégriftour (son entreprise travaille
également sur ce concept)
4.1.5.3.5 Les enchères hollandaises
C'est la formule retenue par exemple par Bill Hambrecht www.wrhambrecht.com créateur de la Banque d'investissement en ligne W.R. Hambrecht&Co pour les introductions en bourse (OpenIpo): chaque investisseur propose un prix d'achat,qui doit rester confidentiel, ce qui permet de déterminer le prix qui permet de vendre toutes les actions (tous les investisseurs payent le même prix)
4.1.5.3.6 La brocante, la vente de "particulier à particulier": le "C to C"
Il
s'agit là d'offrir à des tiers (particuliers ou entreprises) la
possibilité de mettre en vente des objets avec une
rémunération à la commission.
Un des problèmes est pour l'intermédiaire, véritable tiers
de confiance voir
www.iescrow.com (I escrow=
je consigne), d'assurer l'honnêteté des transactions et de fournir
au client des éléments d'appréciation sur le vendeur :
Soulignons l'initiative de Aucland (voir plus bas) qui demandait
à ses clients, après transaction de "noter" le vendeur
(qualité du produit, délai de livraison, traitement des litiges,
...) : cette note était publiée pour les prochains clients.
Ce modèle dont eBay est le champion concurrence directement les
"petites annonces" et pourrait mettre en péril de nombreux
journaux dont c'est l'activité la plus rentable :
eBay
www.ebay.com dirigée par
un français Pierre Omidyar a su attirer 37 millions de clients et
plus de 10 Milliards d'enchères sur le second trimestre 2001, le site
d'enchères eBay devient le site ommercial le plus visité du monde
en mars 2001. Le libraire en ligne Amazon passe en seconde position avec un peu
moins de 22 millions de visiteurs mensuels.
Elle se rémunère par une commission de 5 % sur les ventes et par
la publicité (ce type de site génère
énormément de trafic: un client y passe 120 minutes par mois
contre 50 chez yahoo!). Elle a réalisé 47 millions de dollars de
CA en 1999 et 2,4 millions de dollars de bénéfice. Sur les 3
premiers trimestre 2002 son CA est passé à 800M$ et un
bénéfice de 260M$
Ebay a racheté Paypal (moyen de paiement en ligne) pour 1,5 milliards de
$ en 2002
Après un pic de 26 milliards de dollars (PER 11(*) : 1004 !!!) est encore valorisée 19
Milliards après le e-krach (juin 2001), soit plus qu'une banque
comme le Crédit Lyonnais et 10 fois plus que Sotheby's (1,8 milliards)
Le Financial Times raconte qu'un antiquaire réalisant le même
chiffre d'affaire sur eBay que dans sa boutique pour des frais 12 fois
inférieurs a fermé son magasin physique.
Bien évidemment les vendeurs ont interet à mettre en vente leurs
objets là ou il y a le plus grand nombre d'acheteurs ... et les
acheteurs là ou il y a le plus grand nombre de vendeurs. De plusles
dépenses de développement d'un site de vente aux enchères
sont des couts fixes. Si on ajoute à cela que les marchés,
faisant la même analysesurvalorisent le leader on comprend bien que sauf
niches particulières et souvent provisoires (la langue par exemple) il
n'y a guère de place pour les seconds (et le leader peut sans sortir de
cash les racheter par échange d'action
C'est ce qui s'est passé en 2001
@ - iBazar (
www.ibazar.com ) crée par
Pierre-François Grimaldi qui présente chaque jour une centaine de
nouveaux articles (depuis la paire de chaussettes à 2F jusqu'à
une villa sur la côte d'Azur à 4,5MF) le second site
français le plus consulté d'après Netvalue, après
Wanadoo mais avant yahoo!, qui avait acheté avec le feu vert de l'Afnic
le nom eBay.fr, a ainsi été racheté par eBay
@ - Aucland (
www.aucland.fr ) crée par un jeune
Français Fabrice Grinda 24 ans de retour des USA et qui en
était à sa deuxième création d'entreprise, filiale
d'Europ@web : à noter que ce site s'était mis en vente en
février 2001... sur iBazar!
@ - Onatoo.com
www.onatoo.com lancé en janvier1999 (prix
uniquement en euros...). Après chaque négociation l'acheteur va
"noter" le vendeur (de -2 à +2) selon la conformité de
l'objet, la vitesse de livraison...: ce système permet aux acheteur
d'avoir une idée de la confiance qu'ils peuvent accorder au vendeur
@ - Enchères on Line
www.enchereonline.com
s'est spécialisé dans le matériel micro
informatique
@ -Auction Click
www.auctionclick.com
est née de l'initiative de 4 PME bretonnes
www.auctionlist.com portail de la
vente aux enchères, donne une vue panoramique des
opérateurs présents dans ce domaine et des agents intelligents
peuvent parcourir pour vous le web pour vous prévenir de la mise en
vente de l'objet que vous convoitez
4.1.5.3.7 Le troc
Internet
est également un outil extrêmement efficace pour le troc
(facilité de rapprocher l'offre de la demande à un coût
très bas): il y a bien entendu des sites pour les collectionneurs
(timbres, cartes postales,...)
Dans la pratique, quand il s'agit d'objets physiques qui n'ont pas tous la
même valeur beaucoup de sites de troc créent une "quasi monaie"
(des "points") qui permettent des échanges équilibrés
(MrSwap.com, Switchouse,Intelli-Barter, Webswap,...). La plus forte
période de l'année est le lendemain de Noël!
Ce type de fonctionnement économique sans échanges
monétaires n'est pas sans poser quelques problèmes juridiques
(problèmes fiscaux, droit d'auteur,...)
L'exemple emblématique de ce nouveau phénomène a
été Napster
www.napster.com
créé en 1999 par Shavin Fanning, 18 ans, il a eu 37
millions d'utilisateurs et plus de 1,5 millions téléchargements
journaliers au sommet de sa gloire en aout 2000: la plus forte croissance
connue du Web. C'est un véritable cataclysme qui a ébranlé
l'ensemble de l'économie du secteur
Il est évidemment, en terme de copyright à la limite de la
légalité (et nul de sait de quel côté). Qel nouvel
équilibre naîtra-t-il des procès en cours?
"que Napster gagne ou non son procès n'a déjà plus
d'importance" souligne Mark Mooradian de Jupiter rien ne sera
plus comme avant
Gnutella
http://gnutella.wego.com,
de son côté fonctionne un peu sur le même principe mais sans
serveur et sans responsable central ("Peer to Peer" ou P2P)ce qui rend
plus difficile encore une attaque juridique Scour
www.scour.com devrait faire de
même en y ajoutant la vidéo et en France on annonce la naissance
de Trokers.net
www.Trokers.net
Kazaa
www.kazaa.com de la compagnie
FastTrack, Morpheus exploité par MusicCity.com et
Grokster aux Iles Caraïbes pourraient bien prendre le relais du
Napster de la grande époque et s'avérer beaucoup plus difficile
à déboulonner que lui: ces nouveaux systèmes
d'échange P2P, ont attiré en moyenne 350 000 utilisateurs
simultanés au mois de juin 2001 avec un nombre total de 370 millions de
fichiers téléchargés (Musiques, vidéos, films,
logiciels). ils pourraient bien atteidre les chiffres records de Napster (1,5
million au faîte de sa gloire). Comme Gnutella, et à la
différence de Napster, ce ne sont pas des systèmes
centralisés, ce qui rendra difficile toute tentative judiciaire et
quasiment impossible la mise en place de systèmes de filtrage. Cette
nouvelle rechnologie résout par ailleurs les limitations
inhérentes aux systèmes décentralisés tels que
Gnutella en réduisant considérablement le temps de réponse
des recherches et en augmentant la vitesse de téléchargement
Notons qu'en matière de marketing le troc est la norme "un peu
de temps ou d'attention contre prime ou réduction"
@ -Swap.com
www.swap.com
propose un lieu d'échange de jeux et jouets,
Swapit.com
www.swapit.com se centre sur
les CD, MrSwap.com
www.mrswap.com dans les jeux
électroniques, Webswatch.com
www.webswatch.com et
Switchhouse.com
www.switchhouse.com
proposent un éventail des plus larges
@ - EbizNet.com
http://www.eBIZnet.com
avec Global Online Exchange crée un portail consacré au troc,
orienté vers les Traders il se rémunère à la
commission
4.1.5.3.8 Les achats groupés: le we-commerce: les prix baissent en fonction du nombre de clients
Nous en
avons vu le principe dans le cadre des communautés d'acheteurs
voir page
121 : Ces sites de we-commerce,
lancés par Mercata
www.mercata.com et
Accompany
www.accompany.com et
suivis par Letsbuyit (Suède) Powershopping, Akabi, Union-Dream,
Alibabuy, Kooby, Yahoo!,...proposent aux consommateurs de se regrouper pour
acheter un produit
Certains sites se sont spécialisés dans un type de produit comme
le New-York Fuel Consortium
www.nyfco.com ou celui des
camionneurs américains
www.layover.com (gazoil et
assurances)
Plus le nombre de clients est important plus le prix est bas: c'est un
modèle qui reprend celui des coopératives et des comités
d'entreprise
Ultra-ventage
www.ultra-vantages.net se propose d'offrir aux PME par ce
moyen les avantages des comités d'entreprises des grandes
sociétés
Un autre avantage, peut-être plus important est de pouvoir faire
élaborer un produit spécifique pour le groupe que l'on ne
trouve pas dans le commerce (séjour touristique, cravatte d'une Ecole,
objet évènementiel,...): c'est en particulier le créneau
de Uniondream.com
www.uniondream.com
En France ebuyclub.com
www.ebuyclub.com ou
Clust.com
www.clust.com ont démarré
début 2000 sur le même principe.Clust.com Clust
(racheté par Dealpartners qui exploite le site d'achats
groupés concurrent Uniondream)
http://news.zdnet.fr/story/0,,s2061501,00.html , qui compte 10.000
membres à mi-2000, permet par exemple à 50 surfeurs de se
regrouper pour importer une planche qui n'est disponible qu'outre Atlantique,
des forums permettent d'initier des idées de produits nouveaux qui
peuvent être mis en fabrication si un nombre suffisant de clients se
manifestent comme ce fut le cas pour la "veste-téléphone" par
exemple. le retournement des investisseurs au printemps laisse cependant peser
un doute sur son avenir face à des concurrents comme le Suédois
Let's Buy it- et il a du accepté d'être racheté
Chacun des clients est alors incité à faire la promotion du
produit vis à vis de ses connaissances (à l'exact opposé
des ventes aux enchères) pour en faire baisser le prix ou pour pouvoir
obtenir un produit qui n'est pas en vente au détail:
De nombreux acteurs qui se sont lancés sur ce créneau s'y sont
cassé les dents (Mercata, Clust, Letsbuyit, Koobuy,...) mais cela ne
nous paraît pas une raison pour oublier ce modèle (qui,
historiquement fut celui des coopératives) car il renaitra sans doute
à l'avenir sous une autre forme quand le marché sera plus
mature
4.1.5.4 Les sites d'appel d'offres :
C'est
ici le principe inverse : on offre à l'acheteur la possibilité
de mettre en concurrence les offreurs.
On a vu plus haut que cela était un des composants de Autobytel ou
Springstreet.com (anciennement Allappartments.com)
Aux USA des "courtiers" se sont installés sur ce créneau
pour mettre en concurrence des fournisseurs de crédits
hypothécaires comme Eloan
www.eloan.com permettant ainsi à leurs
clients de voir leur taux de prêts baisser de 0,75 % en moyenne.
Verticalnet
www.verticalnet.com,
créé en 1995 par un ancien cadre d'AOL, qui fédère
en communautés électroniques plusieurs dizaines de secteurs
professionnels organise entre eux des sites d'appel d'offre et de ventes aux
enchères qui ont tendance aujourd'hui à remplacer les ventes
à prix catalogue.
En France, un exemple extrêmement intéressant : celui de
Graphic Village
www.imprimfr.com. Cette communauté
professionnelle d'un millier d'imprimeurs s'est organisée (sous
l'impulsion de l'ex-Compagnie Bancaire) pour permettre à leurs
clients de les mettre en compétition, entraînant ainsi une
baisse prix de 10 à 20 %.
Cette façon d'opérer pourrait apparaître à
première vue quelque peu "masochiste" mais, comme le souligne
Jean-Michel Billaut "aujourd'hui, si vous êtes en dehors du site, vous
êtes en dehors du coup donc morts" :
Dans une optique internationale les membres de Graphic Village ont ainsi acquis
une visibilité et une capacité d'attirer les clients
difficilement imaginable dans l'approche traditionnelle et la baisse des prix
consentis est largement compensée par l'économie des coûts
commerciaux que permet cette technique de vente.
Voir aussi le chapitre sur les Market Places qui offrent pour la plupart des
services d'appel d'offre
page
203
Cette évolution conduit le cabinet zona research &w
www.zonaresearch.com
à prédire la fin des prix catalogues dans de nombreux secteurs
industriels.
4.1.5.5 Un outil pour toutes les bourses
Internet
est à l'évidence un outil particulièrement bien
adapté pour les Bourses
Toutes les Bourses, dont l'objet même est de rapprocher une offre
proposée par un grand nombre de fournisseurs et une demande pouvant
provenir d'un grand nombre de clients, devraient rapidement utiliser les
potentialités d'Internet.
Les opérateurs actuels sauront-il s'adapter ? Verra-t-on émerger
de nouvelles entreprises créées pour profiter de cette
opportunité qui déstabilisera les structures anciennes parfois
peu mobiles ? :
4.1.5.5.1 A tout seigneur tout honneur : les bourses des valeurs
Devant
l'intérêt évident de cette approche (Forrester research et
Jupiter communication s'accordent pour estimer que le marché du
courtage en ligne, qui était de 145 Milliards de dollars en 1998,
atteindra 3.000 Milliards de dollars en 2003) la chute des cours
actuelle rend aujourd'hui cette prévision peu réaliste car le
nombre et le montant des transactions ont considérablement souffert de
la crise, mais néanmoins le nombre de clients continue d'augmenter, tant
et si bien que le prochain cycle de hausse verra sans doute une envolée
des transactions en ligne
On peut se demander si ce n'est pas l'existence même des bourses et les
plateformes de négociations telles que nous les connaissons aujourd'hui
qui risquent d'être remis en cause
Le Chicago Board of Trade qui effectuait encore 95% de ses
transactions sur le parquet n'a décidé qu'à
l'été 1999 de basculer sur un marché électronique
et parce qu'il était sous la menace de William Porter, fondateur
d'e-trade, qui projette de lancer un marché des options sur
action avec des coûts de transaction beaucoup plus bas
Le 9 nov 1999 Richard Grasso président du NYSE
(New York Stock Exchange) sous la pression de ses
gros clients qui ont commencé à dévier leurs
opérations vers les marchés électroniques (ECN)
annonce une évolution semblable malgré les menaces que fait peser
cette orientation sur l'avenir de ses opérateurs comme les teneurs de
marché
Les ECN avec des entreprises comme DATEK, Instinet (qui a
racheté Island en 2002), Archipelago, Bloomberg Tradebook,
Brass Utilities, Redibook, MarketXT, Strike T, NexTrade, soutenus par les
grandes banques d'investissement, pourraient même selon certains
remplacer totalement les anciennes bourses: ils sont beaucoup moins couteux,
travaillent simultanement sur toutes les places financières, sont
opérationnels parfois jusqu'à 23h sur 24.
En 2001, ils avaient déjà capté 22% des transactions du
Nasdaq et 6% du Nyse. Ils viennent de décider
d'interconnecter leurs systèmes informatiques pour mieux informer leurs
clients
Tradeweb voit déjà transiter15% du volume
négocié sur les emprunts d'Etat américains
en 1998 on recensait 12 plateformes électroniques de transaction
utilisant Internet, 80 en 2000 (et même 300 en comptant les
plateformes privées des institutions financières) qui captent 50%
des opérations effectuées aux US: il est bien évident que
là comme ailleurs cette phase de créativité bouillonnante
sera suivi d'une phase de rationalisation ou seuls les nouveaux leaders
emergeront
En Europe Virt-X
www.virt-x.com (ex
Trade-Point)a lancé à Londre en juin 2001 la
"première" bourse électronique pan-européenne avec pour
objectif 10% du marché européen sur les valeurs vedettes
En France Anthium Finance (ex-Web-Bonds) a lancé mi 2001 "Web
After Hours" qui permet de négocier en dehors des heures de bourse
http://213.11.78.71/THS/TradingSerial/Pages/Avantouverture.php3
Par ailleurs une multitude de nouveaux courtiers ont émergé aux
USA, citons parmi les principaux :
Deux géants Charles Schwab
www.eshwab.com qui a conquis 7 millions de
clients (55$ par transaction pour les ordres passés par
téléphone et 29,95 par internet) (fev 2001)
et surtout E-trade (
www.etrade.com ) qui avec ses
3,7millions de clients (mai 2001), son tarif inchangé depuis l'origine
de 14,95$ par transaction, son chiffre d'affaire de 245 millions de dollars et
malgré son déficit atteint une capitalisation de 12 milliards de
dollars
Datek
www.datek.com
(fusionné en 2002 avec Ameritrade ce qui leur permet d'arriver en
4ème place avec 2,7 millions de client fin 2002)a
apporté une nouvelle révolution dans ce domaine
@ - en affichant les cotations en temps réel ("streaming
quote", mise à jour chaque seconde),
@ - en effectuant la compensation d'une large partie (60%) des
ordres entre ses clients, (grâce à Datek Online Clearing
Corp)
@ - en assurant l'exécution des opérations en temps
réel (garantie moins de 60 secondes, au delà le client est
remboursé), car il possède Island
www.island.com qui est un
ECN (Electronic Communication Network ou "bourse
électronique") ayant capacité à exécuter les
transactions pour des coûts très inférieurs sur les valeurs
cotées sur toutes les places mondiales, offrant une plage horaire
notablement plus large (12h contre6h30). Island a fusionné avec Instinet
en 2002 : ils assurent à eux deux 22% du volume des échanges du
Nasdaq
Il représente aujourd'hui 12% des transactions sur le Nasdaq
@ -en tenant la comptabilité de ses clients en temps
réel : ceux-ci peuvent alors immédiatement réinvestir.
Chaque client de Datek réalise 15,8 transactions par trimestre cotre une
moyenne de 3,5 pour les concurrents
@ -bien entendu il assure conseils analyses et fonctions
d'alerte à ses clients
@ - avec un coût forfaitaire encore inférieur
(9,95$): ce ne sont pas seulement les intermédiaires financiers
classiques dont l'existence est menacée mais les bourses traditionnelles
elles-mêmes
Datek 850 employés, qui était à la 4ème
place des e-traders avec 837.000 comptes actifs en 2002, dépensait 450$
par client nouveau soit 9 mois de commissions. Il a levé 300M$ pour
financer son développement
Brown&Co
www.brownco.com et
protade
www.protade.com sont
actuellement les moins chers (5$ par transaction), mais ne fournissent
quasiment aucune information "
Mentionnons également des fournisseurs d'information boursière
Quote.com
http://quote.com (racheté
en sept99 par Lycos) fournit une information précise et de
qualité indispensable aux cyber-boursiers (l'entreprise a des clients en
direct, mais fournit aussi e-trade, Charles Schwab ou Fidelity)
En France le leader semble être Boursier.com
www.boursier.com,
lancé en 1998 il atteint en sept99 500.000 pages vue par mois avec un
taux de croissance de 100% par trimestre
Notons également l'émergence de véritables places de
marché avec système d'enchères inversées pour les
produits financiers comme bfinance
Afin de répondre aux besoins de financements des
trésoriers d'entreprise bfinances
www.bfinance.com met en
compétition 217 banques internationales : en 2000 il avait
déjà réalisé un volume de transactions de 1,5
milliards d'euros
Dans son rapport la COB souligne "traditionnellement,
l'information riche avait une diffusion réduite et une
diffusion large impliquait de limiter cette information: l'Internet permet
de concilier ces deux caractéristiques jusqu'alors contradictoire, et
cela à un coût minime"
Elle concluait avec un sens remarquable de la litote "il est encore
prématuré d'affirmer qu'internet deviendra le moyen de diffusion
dominant pour l'information financière"
Cette évolution a pris la forme d'un raz de marée pendant la
période d'euphorie de la bourse et déjà 15 à 20
% des transactions effectuées par des particuliers passent par ces
nouveaux courtiers, ce qui n'est pas sans influence sur l'augmentation du
nombre des transactions, la volatilité des cours (il n'est pas rare de
voir des entreprises dont la cote a été multipliée par 10
entre le printemps 1999 et le printemps 2000 et divisé par 3 à
l'été 2000 et par 20 en 2002... et cela ne concerne pas que les
start-up) et la cote atteinte par les "valeurs internet"
On a même vu timidement apparaître l'introduction en bourse
virtuelle, directement sur le web, d'une petite brasserie new-yorkaise
(Spring Street Brewery) et la création d'une firme
spécialisée dans ce type d'introduction en bourse (IPOnet)
qui a reçu l'agrément de la SEC.
www.corp.ca.gov/commiss/op6600.htm
L'Allemande Net.IPO, première banque d'affaire européenne
sur Internet a participé au cours de son premier exercice clos en avril
2000 à 20 introduction en bourse
www.netIPO.de
www.netIPO.fr et
www.netIPO.it . notons
également, toujours en Allemagne Going-Public
www.going-public.com
Notre pays a connu pour sa part en 1998 une particulière effervescence :
ce n'étaient pas moins de 4 à 5 nouveaux sites francophones
concernant le domaine financier qui s'ouvrent chaque jour: là
encore une décantation a du se faire
@ - sites d'information (
www.qualisteam.com ) ,
@ - sites dédiés au sein de moteurs de recherche (
http://finance.lokace.fr) ou (
http://finance.yahoo.fr )
@ - sites officiels (
www.nouveau-marché.fr)
@ - sites forum (fr.misc.finance )
@ - sites des journaux financiers (
www.Lesechos.fr ),
@ - sites offrant des outils d'évaluation ou de simulation
www.finance-net.com ou
www.boursorama.com, accès
aux cours en temps réel (
www.cotations.com )
@ - sites qui vous permettent d'être alerté en
fonction du niveau atteint par certaines cotations
www.bourse-de-paris.fr
@ - sites qui vous permettent de vous initier ou de vous
former (
www.firstinvest.com ou
www.svpbourse.com )de retrouver
les communiqués de bourse (
www.prline.com ).
@ - Par ailleurs Atos
http://www.atos-group.com ,
spécialiste de l'informatique bancaire met, avec son système
Net-trading une boite à outils permettant à un
établissement financier de créer une salle des marchés
virtuelle personnalisée.
"il y a un an personne ne voulait être le premier à se lancer,
aujourd'hui personne ne veut être le dernier" Eric Baudoin d'Atos
aux Echos
Enfin les principaux organismes accrédités auprès de la
bourse de Paris s'engagent tous avec une indéniable frilosité
vers le passage d'ordre en ligne:
voir
www.dubus.fr ,
www.portzamparc.fr ,
www.wargny.fr ,
www.delahaye.fr , si ce n'est
Cortal
www.banque-cortal.fr qui s'est
lancé dans le discount brokerage (e-cortal) avec+43%au 1er
semestre 1999 par rapport à l'année précédente
L'annonce fin 98 de l'accord entre e-trade
www.etrade.com et la banque
française CPR
www.cpr.fr
pour créer un véritable site de transaction
www.cprbourse.tm.fr
pourrait annoncer un nouveau changement de rythme dans cette
évolution.(if you can't beat them, join them!)
Le site
www.gomezadvisor.com propose
un classement des courtiers.
4.1.5.5.2 Mais aussi toutes les autres bourses:emploi, fret, déchets, technologies, partenariats, échanges, matériel d'occasion
Dans le domaine de la machine outil
d'occasion chaque semaine voit apparaître de nouveaux sites aux USA
(voir l'étude de l'Atelier BNP Paribas Juillet 99
www.atelier.fr):
www.netlist-ww.com (qui
écoule par exemple les surplus de General Electric),
www.machinerynet.com,
www.machine-and-tools.com
,
www.surplusrecord.com,
www.industrylist.com
,...
Dans le domaine agricole aussi: c'est un des services de
www.agriculture.com aux
Etats-Unis
Saluons ici une initiative (novembre 1997) d'une très ancienne
compagnie parisienne, le groupe Budd (créé au milieu du
siècle dernier et l'un des principaux correspondants des mutuelles
d'assurance des armateurs)
InterXion, Band-X et Trading Com ont levé en 2000
plusieurscentaines de MF pour mettre en place des bourse où les
opérateurs achètent et vendent des minutes de
télécommunication
La bourse sur Internet Internet fonctionnant 24h sur 24 Intercontinental
Exchange (ICE) a absorbé la grande bourse traditionnelle
traitant le pétrole à la criée (International Petroleum
exchange: IPE), filiale du New York Mercantile Exchange (Nymex) au
printemps 2001. ICE traitera 3,5 Milliards de Dollars par jour soit 1000
Milliards de Dollars par an. En réaction la bourse New Yorkaise a
décidé de lancer Nymex. Les déboires d'Enron lui ont
permis d'augmenter encore son volume d'activité à 4 milliards de
$ par jour en 2002
OM Gruppen propriétaire de la bourse de Stockholm de UK Power
exchange, d'Environnement Exchange et de Pulpex (pate à papier) a pris
le contrôle de Natural Gaz Exchange (NGX) au 1 janvier 2001
2001 a également vu la création d'EPM (Electronic Precious
Metals LLC) Bourse électronique des métaux précieux
www.epmex.com
· Bourses des déchets, (Enviroplus
www.enviro2B.com,
Prorecyclage.com
www.prorecyclage.com )
· Bourse de Fret
Ce groupe a créé une Bourse de Fret "The Global Freight
Market"
www.freightmarket.com
qui compte déjà 5000 utilisateurs réguliers pour des
transports internationaux maritimes, terrestres ou aériens : ce
système très rapide et économique permet surtout une
optimisation des coefficients de remplissage des bateaux, camions ou
aéronefs
En 1998 les bourses représentaient d'après l'AFTEL, 24% du
commerce électronique
· Bourses des technologies, &&b
· Bourses de la sous-traitance &&b
· Bourses de l'emploi
voir page
161
· Bourse pour la recherche d'un partenaire ou d'un distributeur
www.france-compagnies.com
ou
www.businessroad.com
spécialisé dans la recherche de partenariat à
l'international
4.1.6 Quelles PME peuvent espérer le plus de bénéfice d'un "investissement Internet" pour faire du commerce électronique?
L'analyse précédente fournit déjà quelques clefs
4.1.6.1 Pour le B to C
Aujourd'hui les produits les plus vendus en France sont tout
naturellement les produits ou services dématérialisables
(réservation de voyages (30%), les services financiers,
l'information,...), le matériel informatique et les logiciels (45%) les
disques et livres (10%). Les autres produits et service ne font
qu'émerger (source: médiangle
www.mediangles.fr)
Bien entendu, cela va de soi les entreprises ayant déjà connu le
succès dans le cadre de la VPC se doivent sans tarder d'offrir
leur catalogue sur Internet
Il n'y a pas de "miracle", un client n'achètera sur Internet que s'il y
trouve son interet: il y cherchera ce qui lui permet d'économiser du
temps ou de l'argent ou de trouver ce qu'il ne peux trouver ailleurs. L'atout
majeur d'internet étant de pouvoir rapprocher efficacement et à
faible cout l'offre et la demande
N'oublions pas que l'usage d'internet ne se réduit pas à la vente en ligne: il peut intervenir de façon déterminante dans le processus d'achat à travers la richesse de l'information sur les produits (éventuellement vendus par des circuits traditionnels: voiture, immobilier,...) ou par la qualité du service après vente...
Essayons d'analyser les caractéristiques qui donnent un atout particulier pour une utilisation d'internet dans le processus commercial
4.1.6.1.1 Tout d'abord bien entendu, les produits ou services dématérialisables: tourisme, finance, musique,...
l'Ocde
www.oecd.org estime
l'économie pour la distribution de logiciels à 97%
· logiciels: ce que l'on appelle l'ESD (Electronic
Software Distribution) est encore handicapée aujourd'hui
par la faiblesse de la bande passante qui oblige à pratiquer la
distribution mixte (on-line et envoi postaux) et l'ELD
(Electronic Licence Distribution) ou seule la clef de
déverrouillage du logiciel est envoyée par l'Internet, alors que
le produit lui-même est diffusé largement à travers des
distributions gratuites de CD Rom voir
page
86
en Chine afin d'économiser de précieuses surfaces
cultivables et d'éviter les transports pour la fête des morts ont
été encouragés la crémation et la création
de Chambres Funéraires Virtuelles à Pekin et Canton
permettant de rendre homage au défun sans se déplacer (avec
possibilité d'envoyer des couronnes de fleur virtuelles)
· tous les téléservices :
télémaintenance, télésurveillance,
télécontrôle (surveillance du stock dans les
distributeurs de boissons),...
· les produits ou services qui peuvent contribuer aux exigences de
performance des transactions électroniques: conseil,
confiance, sécurité et fiabilité,
fédérateurs de communauté, formation,...
Chez nous on trouve aussi
www.somotha.mc ou
www.cimetiereinternational.com qui permet d'envoyer fleur, image
texte ou musique
4.1.6.1.2 En fonction du produit ou du service
4.1.6.1.2.1 Produits nécessitant beaucoup d'informations et de conseil voire des simulations avant l'achat
C'est le
cas de l'automobile, de l'immobilier, du tourisme, de l'informatique, des soins
médicaux, de la pharmacie, des produits techniques, ...: la vente
elle-même ne se faisant pas nécessairement "en ligne":
exemples: AutoValley
www.autovalley.com avec son
slogan "simplifiez-vous l'auto" immo by tel
http://www.immo-by-tel.com,
Nouvelles Frontières
http://www.nouvelles-frontieres.com, Planet Medica
www.planetmedica.fr
, Medimania
www.medimania.com
Netlab
www.notredocteur.com
Jean-Pierre Garnier, Président français du nouveau
géant Glaxo-SmithKline déclarait au Monde le 8 avril 2000,
en répondant à une question sur la centaine de sites ouverts par
son groupe : ""en face d'un médecin ils ont un temps limité pour
parler de leur maladie. Sur le Net ils ont accès aux meilleurs
spécialistes mondiaux pour les conseiller...nous n'avions pas
jusqu'à présent une communication directe avec lui ...en les
écoutant nous pouvons alerter les médecins... Internet donne de
nouvelles opportunités dans la relation
laboratoire-patient-médecin"
On remarquera que ce type de site n'est pas sans renouveler la
problématique de "l'interdiction de publicité" de certaine
professions libérales couplé à un financement par le
sponsoring des laboratoires: en effet on peut "poser sa plaque" sur
internet et, sans faire "de la réclame" il est possible par la richesse
éditoriale proposée de développer sa
notoriété de façon individuelle ou groupée
(médecins, avocats, pharmaciens...). Rien que dans
le domaine de la santé plus de 10.000 sites ont vu le jour
consultés aux US par un internaute sur deux (en France les principaux
sont
www.caducee.net,
www.comsante.com,
www.medinweb.fr,
www.medimania.com,
www.medisite.fr,
www.planetmedica.com,
www.psychonet.fr,
www.vitago.fr)
4.1.6.1.2.2 produits ayant potentiellement un créneau étroit mais mondial
Hors USA
58% des internautes achètent à l'étranger (29% pour des
questions de prix, 55% parce que le produit n'est pas disponible dans leur
pays) forrester research nov 2000
exemple: composants mécaniques, agroalimentaire porteur de valeurs
culturelles,...comme, Franklin,
www.franklin-France.com
spécialiste des paratonnerres
Internet offre la possibilité de vendre des produits haut de gamme
ou artisanaux, élaborés en faibles volumes
(grands crus du bordelais par exemple) qui ne peuvent de ce fait, en
dehors des plus prestigieux, justifier les investissements considérables
que nécessite la promotion d'une grande marque à l'échelon
mondial par les approches marketing traditionnelles (comme c'est aujourd'hui
le cas pour les champagnes ou les whiskies)
Citons également les santons de Provence
www.enprovence.com/ailhaud &w ou le marché
aux truffes de Saint-Alvère en Dordogne &n (une étude
de Machination citée par Business Village nous indique que le
coût du contact utile pour "l'association de promotion de la truffe" est
de 4,50F contre une moyenne de 80F dans le marketing direct traditionnel)
Le "soft selling", permettant au client d'apprécier le contexte
culturel, technique ou historique, associé aux objets qu'il peut
acheter, est alors essentiel (exemple : les couteaux Laguiole
www.laguiole.com avec leurs techniques de
fabrication et l'histoire de sa célèbre abeille...)
De nombreuses spécialités gastronomiques ou artisanales se
prêtent particulièrement bien à cette démarche comme
nous l'avons vu à partir de multiples exemples dans ce rapport: ils
visent principalement soit des français expatriés soit des
étrangers qui ont découvert notre cuisine pendant des
séjours touristiques
la Boulangerie "le four aux navettes", la plus ancienne de Marseille
propose ses célèbres gâteaux sur
www.maxistore.com/navettes , de même pour les
bergamotes de Nancy
http://icat.francecontact.com/marche ou Yves
Deshoulières pour les arts de la table
Crée en 1918 sur la Place d'Armes à Haguenau, la
Pâtisserie Heitz
www.chocox.com vise pour une large part la
communauté des Alsaciens à travers le monde. Elle a en
particulier conçu des emballages spéciaux permettant d'exporter
des Kougloff frais
Une approche collective accroît bien évidemment la visibilité internationale, augmente les ventes et réduit le coût pour chacun: un site de Softselling implique un lourd travail rédactionnel et une ergonomie poussée qui ne sont pas gratuits
Panier.com www.panier.com , French Gourmet Fromage www.fromages.com ou Douret gastronomie www.douret.fr STM-Interco www.limoges-porcelains.com Rouge-Blanc www.rouge-blanc.com (négoce international de vin) , Vinternet www.vinternet.fr/index.html, Notre Provence www.notreprovence.com
4.1.6.1.2.3 produits s'adressant à un public de haut niveau culturel
vitraux: www.vitrail.com ou www.vitrail-France.com réunissent la communauté de spécialistes des vitraux, Patchwork décoratifs à base d'étoffes artisanales françaises Quilt Créations www.quiltcreations.com ... ) livres rares avec Chapitre.com www.chapitre.com
4.1.6.1.2.4 produits s'adressant à une clientèle de passionnés
Sports,
course hippiques, animaux de compagnie, collectionneurs: c'est le "marketing
tribal": il nécessite un effort éditorial important pour devenir
LA référence et le lieu de rencontre des aficionados
Tous ces sites sont en mesure de vendre des produits adaptés aux
goûts d'une population clairement identifiée
@ - le gérant de la Maison du Timbre à
Marseille déclare à Netsurf avoir augmenté de 75% son
chiffre d'affaire, avec des clients nouveaux (Finlande, USA, ...), sur les 9
mois qui ont suivi l'ouverture de son site (
www.gulliver.fr/www/timbre/index.htm ), Il projette une vente aux
enchères, un forum, il a entamé un partenariat avec un
collègue Canadien et est capable ainsi de répondre très
vite lorsqu'un événement exceptionnel donne une cote
particulière à certains timbres soudainement très
recherchés (timbre à l'effigie d'une personne
célèbre qui disparaît brutalement)
@ -
www.frenchtoutou.com ,
www.chatterie.com,
www.animorama.com pour les
amis des animaux
@ -
www.paristurf,
www.lescourses.com,
www.grm.fr/turf,
www.chez.com/bip,
www.le-cheval-bleu/lcb.htm
,
www.perso.wanadoo.fr/turf.ares/turf.htm pour les mordus des
hippodromes
le sport, domaine de passion par excellence, a tout naturellement
donné lieu à l'émergence d'innombrables initiatives sur le
web: (le site officiel de l'Euro 2000 a vu 150 millions de visite par jour! Et
les jeux olympiques de Sydney 7,2 milliards de connections): alors que la
télévision ne peut retransmettre que les principaux
évènements sportifs des sports majeurs, Internet peut lui tout
aussi bien, par ses structures de cout et son mode de diffusion assurer une
couverture beaucoup plus large depuis le petit club local jusqu'au sport le
plus ésotérique
@ - Football 365
www.football365.co.uk , le site britannique
spécialisé dans les sports accueille 200.000 visiteur par jour et
a absorbé son homologue français C-Foot qui en
reçevait 6.000 et Disney a mis la main sur le leader
européen et même mondial Soccernet
www.soccernet.com (22
millions de pages vues par mois en mai 1999). La maison mère "365
Corporation" a été introduite à la bourse de Londres
le 2 décembre 1999 à 750 M$
en France sport24
www.sport24.com se
classe parmi les 10 premiers sites en terme de notoriété
spontanée (Médiangle), Ridearth
www.ridearth.com (pdg
Edgar Grospiron) se consacre aux sports de glisse, Sport4fun
www.sport4fun.com a pris le créneau
des pronostics sportifs gratuits compte 230.000 inscrits
4.1.6.1.2.5 produits s'adressant à une clientèle "branchée"
Ce sont en particulier les produits destinés aux jeunes, étudiants tout particulièrement, milieux des arts et de la mode,...
4.1.6.1.2.6 produits cadeaux : une "hotte technologie" et cadeaux d'affaires
Une
commande via Internet permet en effet d'assurer dans la même
opération emballage-cadeau, expédition et accompagnement par une
carte personnalisée.
En 1999 aux USA la seule période des fêtes de Noël,
"l'e-Chrismas" a représenté 12 milliards de dollars entre le
25 novembre et le 31 décembre soit 4 fois plus que l'année
précédente et plus de la moitié des ventes en ligne aux
particuliers (Lehman Brothers)
Les études de marché montrent que bien souvent le premier
achat en ligne concerne un cadeau
Exploitant cette idée un certain nombre d'entreprises comme
IhaveBeenGood.com
www.IhaveBeenGood.com
proposent gratuitement à leurs abonnés, petits ou grand, un
service de liste de cadeau: lors de vos pérégrinations,
d'un clic vous rajoutez l'article qui vous tente à votre liste (qui
enregistre les coordonnées du marchand, le prix,...).
Pense-fêtes
www.pense-fete.com a
repris ce modèle
Lorsque quelqu'un souhaite vous faire plaisir (Noël, anniversaire, carnet
scolaire, mariage,...), il suffit de consulter la "liste de voeux" et en
quelques clic de souris le "père Noël" a fait son oeuvre.
Moyennement poétique mais diablement efficace
Une fois le fichier client constitué un programme "PUSH" permet de
rappeler en temps utile au client les fêtes et anniversaires de ses
proches ("gifting opportunities")
http://lifeminders.com/l/
.
Le Printemps propose une boutique spécialisée dans les
listes de mariage
www.boutiqueblanche.com
Noël 99 et le 1 janvier 2000 a été propice à
de nombreuses initiatives (
www.pere-noel.fr,
www.abcool.com,
www.jouet-online.com ,
...) plus ou moins heureuses pour saisir le pactole que représentaient
23 millions de clients pour 12 milliards de dollars (Président des Etats
Unis en tête): 4 fois plus que 1998. Amazon a livré 20 millions de
produits à cette occasion.Tous n'ont pas réussi à relever
avec succès le défi de la logistique et chacun sait qu'un sapin
de Noël qui arrive le 25 décembre...(en particulier Toy'R'Us, Best
Buy, Buy.com, eToy et Wal-Mart)
Noël 2000 et le 1 janvier 2001 ont vu un nouveau doublement des
ventes (+108%), en fort contraste avec l'effondrement des cours...
Noël 2001/janvier 2002, malgré la crise a vu une nouvelle
progression, certes moins spectaculaire mais avec une concentration sur les
leaders (Yahoo! + 86%, Aol +67%, amazon +20% (en volume)
La France est en particulier bien placée dans le domaine des fleurs :
www.Aquarelle.com prétend au leadership
mondial dans son domaine et il a vendu 2000 bouquets pour la fête des
mères 1999 (source JDNet) mais il doit compter avec
www.jennyfleurs.com,
www.floritel.com,
www.interflora.fr,
www.net-flower.com,...).
Pour les cadeaux d'affaire (un marché français de 1
Milliard d'euros) Internet est particulièrement bien adapté
à la personnalisation des produits offerts (logos, slogans,...) ou
composer des catalogues ou le client pourra choisir son cadeau. (CoShopPro,
Atgoodies.com, Roger-junca.fr, ...)
4.1.6.1.2.7 Services visant au rapprochement de l'offre et de la demande quand celui-ci est complexe et onéreux:
Articles
d'occasion
www.phileas.fr,
www.okasou.com/pa,
placements financiers:
voir page
150, casseurs de voiture Wattel
ww.wattel.com, brocantes
voir page
146, petites annonces voitures:
www.lacentrale.fr, ,
www.e-annonces.fr,
www.cardriver.com,
appartements:
www.pap.fr,
www.domusnet.com,
rencontres:
www.netclub.fr
www.celibaweb.com,
www.unicis-paris.com
&w recherche d'emploi,
www.emailjob.com,
www.init-emploi.tm.fr,
www.monster.com ,
voir page
161, hôtellerie, tourisme,
voyage,...
Catherine Leroy s'est rendu compte que les artiste d'Hollywood
achetaient nombre de vêtements de haute couture qui n'étaient mis
qu'une fois ou deux et qu'il existait un marché très important en
dehors de Etats Unis ("la plupart des américains sont très mal
habillés") pour du très haut de gamme à prix abordable.
Ses clientes sont principalement au Japon et en Europe (les clients des pays de
l'est nécessitent quelques précautions et un mandat international
est exigé après quelques déboires sur les cartes de
crédit):
Il s'agit là typiquement d'une micro-niche internationale que seul
internet permet d'aborder
www.pieceunique.com &w (le journal d'internet
www.journal-internet.com &w)
Ce type de créneau offre une quantité extrêmement grande
d'opportunités pour des micro-entreprises, utilisant un des paradoxes du
web :
un marché infiniment étroit (comme la collection d'emballages de chewing-gum") mais susceptible d'atteindre une base de clientèle quasi infinie, peut donner une petite entreprise rentable (parfois à la frange du "cyber-petit-boulot") à la portée d'une frange de la population à laquelle on ne penserait pas au premier abord :
Le Monde
citait Denis Ettighoffer &w&v qui dénombrait 15.000
créations de cyber-micro-entreprises aux USA...par mois
En France mentionnons par exemple les Bergers Cathares
www.bergers-cathares.com
créé par un ingénieur agronome Olivier Chautarles
ventes (produits en Mohair) générées par Internet
généraient déjà 10% du chiffre d'affaire
début 2000 (pas de vente en ligne) et un revendeur américain les
a contacté pour distribuer leurs produits. Leur site fait partie d'un
réseau: l'Anneau Arriégeois (Webring)
La Ferme de Keres en Bretagne, créé par un
ex-ingénieur et une ex-sociologueJacques et Pascale Nuttall se sont
spécialisés dans les poules d'ornement (150.000F de CA au
bout de 9 mois d'activité). il utilise également le Net pour
acheter des produits introuvables sur place
4.1.6.1.2.8 produits à durée de vie courte
v les produits périssables qu'il convient d'écouler
très rapidement (chambres d'hotel vides, places d'avion,...
www.lastminute.com ),
mais aussi liquidation d'entreprises ou il convient de réaliser sans
délai les actifs (Bid for Asset
www.bid4asset.com, ou
www.startupfailure.com )
4.1.6.1.2.9 produits saisonniers qu'un marché mondial permet de désaisonnaliser
Une distribution mondiale permet de lisser la production en jouant sur les décalages entre les pays (par exemple Sankt-Niklaus, Noël, Nouvel an Russe ou Chinois, Halloween,...)
4.1.6.1.2.10 produits définis sur mesure avec le client (marketing "one to one")
Il
s'agit des produits pour lesquels il est crucial d'assurer un couplage
étroit entre vente et production
@ - Dell Computer
www.dell.com a bati tout son
succès sur ce concept
@ - Cartadoo.com
www.cartadoo.com permet
aux entreprises de commander en ligne leurs cartes de visite avec leur logo en
validant le bon à tirer sur le web
@ - Fruit Of The Loom
www.fruit.com vend ainsi
ses vêtements brodés aux initiales du client
@ - Actimat
www.eurobretagne.fr/ACTIMAT à Rennes fabrique des tapis
créés sur le web par ses clients et permet à ceux-ci de
calculer directement le devis correspondant,
@ - FUJILABnet vous fabrique puzzle, calendrier ou T-shirt à
partir d'une photo transmise par e-mail.... Printmania
www.printmania.com fait
de même avec casquette, tasse ou horloges
@ - les Français Custom Tailors
www.customtailorservice.com vous propose de "construire"
entièrement votre costume ,NF Valmary
www.valmary.fr fait de
même et garde en mémoire les mensurations de ses clients, ce qui
lui permet de proposer à sa clientèle internationale des chemises
sur mesure à partir de 375F,
Evidemment on peut coupler personnalisation avec cadeau comme pour le site
Image Baker
www.imagebakers.com qui
crée à partir de photos ou dessins envoyés par e-mail, des
images commestibles pour décorer les gateux
4.1.6.1.2.11 produits dont le coût de transport est faible par rapport à la valeur
de ce fait, les contraintes logistiques sont moins déterminantes(CD audio, médicament,..):
4.1.6.1.2.12 produits qui peuvent se définir facilement par des caractéristiques objectives
Il n'y a
pas de difficulté à définir un CD ou un livre par son
titre, son auteur, son éditeur: il sera donc beaucoup plus facile
à vendre sur Internet q'un produit que l'on souhaite voir (couleurs),
toucher, voir essayer (habillement) pour lesquels peu de clients
franchissent le pas
Par ailleurs n'oublions pas que pour le vendeur, les risques de retour,
extrêmement coûteux, sont très pénalisants
4.1.6.1.2.13 produits nécessitant un service après vente important (gros électroménager, véhicule,....)
Le
produit ne sera pas forcément vendu lui-même sur Internet mais le
service après vente pourra être allégé et plus
efficace
Un atout supplémentaire sera alors de rendre le produit connectable
directement sur internet afin de pouvoir offrir des services de
télédiagnostic, télé-assistance voir
télémaintenance
4.1.6.1.2.14 produits nécessitant pour leur élaboration des échanges techniques et administratifs nombreux
C'est le cas par exemple de la construction d'une maison,...
4.1.6.1.2.15 service rapide et personnalisé nécessitant beaucoup d'informations pour le client et lui économisant du temps:
Commande
de repas à domicile (eatonline
www.eatonline.fr) ou
livraisons des courses (Toupargel
www.toupargel.com
Telemarket
http://www.telemarket.fr,
Montpellier
www.choix.com )
Sherpa
www.sherpa.net permet aux
skieurs dès avant leur départ de passer leurs commandes
alimentaires qu'ils pourront prendre dans un magasin affilié ou se faire
livrer
4.1.6.1.2.16 les produits susceptibles d'être vendus aux enchères ou dans le cadre de bourses
4.1.6.1.2.17 entreprises jouant le rapport qualité/prix et cherchant à être repérées par les agents intelligents spécialisés
voir page
165
il s'agit en particulier des sites qui pratiquent le "hard discount" comme
CDdiscount
www.cdiscount.com (25 à
45% moins cher que chez les leaders. Lancé en 1998 après 2 mois
de développement à Bordeaux par trois frères
Hervé Nicolas et Christophe Charles qui ont joué la carte des
prix en limitant leurs références à 2 ou 3.000 ce qui
permet de les avoir en stock et de livrer moins de 48h
4.1.6.1.2.18 entreprises disposant d'une marque forte et qui ne peuvent s'offrir d'être absentes sur le Web
Il s'agit en effet du secteur le plus dynamique du marché et même sans forcément y vendre directement les grandes marques ne peuvent guère prendre le risque d'être absentes (Toyota &w)
4.1.6.1.2.19 entreprises désireuses de fédérer autour d'elles des offres correspondant à des profils d'acheteurs
jardinage, médecins, gourmets, bricoleurs,...Castorama www.castorama.com propose fiches pratiques, agenda du jardinier, forum de discussion...
4.1.6.1.3 Bien entendu, produits destinés à d'autres entreprises : le B to B (business to business)
Dans ce
domaine la richesse de l'information disponible est en effet essentielle
(descriptifs détaillés, mise à jour permanente, plans
et caractéristiques téléchargeables,....) et le
contact client personnalisé et rapide indispensable
Par ailleurs les gains de productivité administrative sont
spectaculaires
le département américain de la défense estime que le
coût relatif à la production, à la gestion et à la
gestion des documents représente 20 à 30% du coût final du
produit : l'utilisation des technologies Internet et de l'EDI permet de diviser
ces coûts par 12
...avec un atout majeur en terme de délai
Soulignons tout particulièrement l'importance des fournitures dans le
cadre de marchés sur appel d'offre (
voir page
203 le développement massif
des "Market Places")
Nous avons vu ci-dessus que pour certains pays, notamment les pays
émergents, c'est maintenant une condition sine qua non pour pouvoir
soumissionner : n'ayant ni infrastructures ni structures ni traditions à
défendre ils brûlent les étapes.
Mais c'est aussi le cas des Etats Unis où dans deux ans 80% des appels
d'offre se feront sur le net
Par ailleurs des d'entreprises chaque jour plus nombreuses, recherchent ainsi
de nouveaux fournisseurs plus compétitifs ou plus innovants
"si dans le B to C on peut s'interroger sur la part de marché que prendra à terme Internet, dans le B to B c'est clairement 100% des entreprises qui seront concernées, les seules questions sont de savoir quand et comment" (Jean-Claude Pélissolo, lorsqu'il présidait l'AFCEE)
4.1.6.2 Mais rappelons le encore une fois, le commerce électronique n'est qu'une infime part des opportunités d'une PME pour économiser des couts, des fonds propres, des délais, accroitre sa réactivité et se développer
4.2.1 Passive : exploiter ce qui arrive, le data mining
Aux USA 79 % des étudiants qui sont arrivés sur le
marché du travail à l'été 99 ont utilisé
Internet pour leur recherche d'emploi
www.sbs.com
Les quantités d'information pouvant être gigantesques (Sears
exploite 1 milliard de données par jour, mais même pour une
PME 10.000 fois plus petite ce chiffre peut encore être
considérable)
Wal-Mart, dont le chiffre d'affaire le situe au niveau du PIB
du 26ème Etat de la planète, en a fait un
élément majeur de sa stratégie
Les données saisies au niveau des caisses enregistreuses pilotent
l'ensemble du processus logistique et d'approvisionnement de ses fournisseurs
en temps réel (voir l'exemple de Lorina
voir page
219)
Il dispose pour cela en outre d'une gigantesque "ferme de donnée" qui en
2002 stockait 200 Térabits d'information (25 fois la plus grande
bibliothèque du monde, celle du Congrès). Toutes les
transactions, dans tous les points de vente sont répertoriées,
classées et analysées pour se donner les moyens de comprendre et
d'anticiper le comportement des utilisateurs. Celles-ci sont disponibles en
temps réel pour les managers ... y compris dans l'avion du
président
Les Echos de septembre 2002 analysent comment cette capacité à
gérer l'information, la réactivité que celle-ci
confère au groupe lui a permis de mettre "KO debout" Kmart l'ex-N°1
de la distribution aux US tombé en faillite le 22 janvier 2002
Il peut s'avérer pertinent de faire appel à des outils d'analyse
spécifiques développés à cet usage (data
mining) afin de dégager en temps réel les tendances
significatives du marché (datamind, neovista) de
façon à adapter l'assortiment, faire évoluer les prix,
décider des promotions,...
"le système peut détecter que les porteurs de carte de
crédit qui font des achats élevés et tard le soir sont
aussi des sportifs qui pratiquent plutôt le golf que le football"
(interview de Datamind, start-up créée par le
Français Eric Archambeau en Californie, par Michel Ktitareff)
Le numéro un des ERP (Enterprise Ressource
Planning) l'allemand SAP
www.sap.com a annoncé que son
outil de stockage des données et de data mining (Business information
Warehouse) serait disponible au dessus de son célèbre R/3
IBM quant à lui utilise la technologie des réseaux neuronaux
et des algorithmes statistiques avec l'objectif de déboucher sur une
visualisation tridimensionnelle permettant de faire des simulations pour tester
des projets alternatifs
Des logiciels comme Umap/Trivium
www.trivium.fr ou tétralogie
http://atlas.irit.fr permettent, à partir
de calculs mathématiques complexes, de présenter cette immense
masse de données en 5 dimensions (3D+temps+couleurs) sous forme
de cartes en relief et en couleur grâce auxquelles, avec un peu
d'habitude, le décideur peut détecter les points importants et
utiliser son intuition pour prendre ses décisions
Ce
mariage entre la rigueur du calcul et l'intuition du professionnel est sans
doute promis à un bel avenir
v
Exploitation des requêtes des visiteurs du catalogue
v Et bien entendu une attention toute particulière doit être
apportée aux réclamations, indispensable pour
fidéliser le client mais également toujours riche d'enseignement
pour faire évoluer l'entreprise et ses produits.
4.2.2 Semi-active : définir ses centres d'intérêt afin de recevoir automatiquement l'information pertinente ainsi que les mises à jour des logiciels utilisés (PUSH et Agents Intelligents)
4.2.2.1 La veille économique, technique ou commerciale :
Chaque
jour dans votre boîte aux lettres vous recevez automatiquement les
informations sélectionnées en fonction des critères que
vous avez choisis.
Il s'agit là d'un domaine promis à une très forte
expansion (technologie PUSH, où l'on "pousse" l'information vers
vous par opposition à la technologie "PULL" où vous allez
la chercher).voir
www.pushcentral.com,
annuaire international des technologies push
Après les précurseurs Pointcast
www.pointcast.com ,
Backweb
www.backweb.com (actuel
N°1), Firefly
www.firefly.com (repris par
Microsoft) une trentaine de sociétés proposent aujourd'hui
leurs services.
Une des difficultés majeures est d'être capable de cerner
de façon suffisamment précise ses besoins afin d'éviter
la noyade sous un flot d'informations moyennement pertinentes que leur
volume rend inexploitables (ce que le professeur Roberto di Cosmo
www.dmi.ens.fr/~dicosmo
de Normale Sup appelle l'infobésité) et qui
consomment inutilement trop de bande passante
Les difficultés rencontrées l'an dernier par Pointcast
paraissent relever de ce défaut mais ne nous paraissent pas pour autant
remettre en cause l'intérêt même du PUSH l'entreprise vient
d'ailleurs de repartir après fusion avec LaunchCast sur un concept moins
invasif sous le nom de Entrypoint
www.entrypoint.com .
Mutatis mutandis, le PUSH a bien entendu de nombreuses applications dans les
Intranets et les extranets (notes de service, signalisation
d'évènements importants, revue de presse personnalisée,
...)
Le cabinet The Yankee Group, prévoit pour cette activité
un chiffre d'affaire de 6 Milliards de dollars à
échéance 2000
4.2.2.2 Des informations personnalisées : le "narrow casting"
Certains
éditeurs proposent des journaux "sur mesure" composés en
puisant dans un groupement de plusieurs centaines de banques de données,
de quotidiens ou de revues, les articles relevant des domaines retenus par le
client:.
voir page
86
En Californie ClariNet:
www.clarinet.com a,
aujourd'hui, 1,5 million d'abonnés
Le Monde,
www.lemonde.fr qui
après quelques tâtonnements pour trouver son modèle
économique est maintenant un des sites les plus fréquentés
(50000 visites/jour) envisage de permettre à ses lecteurs de se
construire un Monde personnalisé.
Press Intelligence, &&w jeune start-up parisienne vise le
créneau des entreprises dotées d'un Intranet (revues de presses
personnalisées avec accès aux sources et aux archives,
système d'alerte sur des types d'événements
prédéfinis,...) ou Net2One,
www.net2one.fr revue des
presse gratuite définie à partir de mots clés que vous
choisissez
Par opposition au "broad casting on le nomme "narrow casting", voir
forum Narrowcast99 à la cité des sciences
www.ptolemee.com
&&w
4.2.2.3 Une mise à jour automatique de vos logiciels
Pratiquement tous les logiciels d'antivirus sont maintenant
dotés de cette fonction de mise à niveau automatique
Marimba
www.marimba.com surveille en permanence
l'apparition de nouvelle version pour tous les logiciels que vous utilisez et
assurent automatiquement les mise à jour
4.2.2.4 Une fonction d'alerte qui vous permet de réagir plus vite pour parer un danger ou saisir une opportunité
Des
services push vous permettent de saisir des opportunités, pour les
appels d'offre par exemple, ou des évènements susceptibles
d'affecter votre activité
Closingbell
http://bradhill.com/iec/closingbell.htm vous signale une
évolution anormale de cours de bourse ou de matières
premières,
EuropInfos
www.EuropInfos.com vous prévient
gratuitement par un "texto" annoncé par un bip de tout
événement important dans les thématique que vous avez
défini (pour pouvoir l'écouter il vous en coûte 3F)
Les Echos offrent la fonction
http://alerte.lesechos.fr
de même que Legal News
www.legalnews.fr dans le
domaine juridique
Robert Mahl de l'Ecole des Mines de Paris a mis en place une
fonction Push (gratuit) pour le Journal Officiel : il vous suffit
de déclarer vos sujets d'intérêt et vous êtes
immédiatement prévenu par un message dès qu'un texte les
concernant est publié au JO
www.admi.net/admijo.html
Périclès de Datops en traitant l'immense masse
d'information autour d'un sujet (entreprise, monnaie, matière
première,...) détecte les ruptures de consensus
annonciateur d'évolutions: l'infowarning
Il annonce être capable d'une anticipation des crise de 5 à 9
jours et dit avoir détecté les anomalies précurseurs
de la chute des cours d'Alcatel 9 jours avant, l'OPA de la BNP avec un
préavis de 5 jours et la dévaluation du real brésilien une
semaine avant. Son président, Louis Gay, son créateur, ancien
pilote de chasse estime ces prévisions fiables à 80%
Appels-offres.com (
www.appels-offres.com) devenu
http://www.doubletrade.com
qui rassemble tous les appels d'offre publics (BOAMP et JOCE) et privés
a publié 300.000 appels d'offre pour 4 Milliards de F et vous signale
ceux qui correspondent aux critères que vous avez définis. Elle
compte aujourd'hui 12.000clients
Sont aussi apparus sur le marché des logiciels que l'on appelle
robots ou Agents Intelligents qui scrutent en permanence un grand
nombre de sources d'information afin de donner l'alerte en fonction de
certains événements.
CyberAlert
www.cyberalert.com
développé par UltiTech
parcourt, outre les sites WEB 150.000 forums usenet et 250.000 groupes de
discussions pour détecter ceux qui parlent de vous ou de vos produits
permettant ainsi de détecter les problèmes, voire d'anticiper sur
les crises,
Les cas les plus couramment cités sont ceux de Ford dont un
modèle avait tendance à s'enflammer spontanément et
Intel dont un processeur connut certains problème : une
détection précoce de ces problèmes par une
surveillance attentive du web aurait sans doute permis de substantielles
économies en prenant les devant pour pallier les défauts
détectés par les consommateurs avant qu'ils ne
débouchent sur une crise
Net Intelligenz
www.netintelligenz.net
créé par Jacques Attali et Maurice Levy analyse tous les forums
et conversations entre internautes afin de fournir à ses clients une
analyse d'opinion sur leurs produits, leurs marchés ou leurs concurrents
(entre 50kF et 500kF par étude)
Business Village qui a lancé le site
www.autovalley.fr rapporte
qu'une requête lancée sur "Renault" a permis d'en extraire
1600 citations: parmi celles-ci des internautes interrogeaient la
communauté électronique sur tel ou tel problème
rencontré avec leur voiture.
La possibilité pour l'entreprise d'identifier ces demandes et d'y
répondre rapidement permettrait d'utiliser ces systèmes d'alerte
comme nouveau support d'information et de relation avec les clients ainsi que
de remédier dans les meilleurs délais aux défaux
constatés (en limitant le cout des éventuels "rappels", souvent
considérables)
World Scanning
www.createam-is.com scrute en permanence les sources
de votre choix (web, messagerie, base de données, bureautique,...),
Netmind,
www.netmind.com start-up californienne a mis au
point un agent intelligent (Web Agent) qui va chercher l'information
intéressante et son logiciel Mind-it la ramène aussitôt
à l'utilisateur même sur son pager, son PDA ou sur son
téléphone cellulaire s'il n'est plus connecté à
l'Internet (4 millions d'abonnés, essentiellement pour de la veille
concurrentielle ou la surveillance de la bourse)
Centralcast
www.net2one.com start-up française
créée il y a 2 ans a relevé le gant dans ce domaine en
levant 10 MF en 2000 pour donner une envergure mondiale à son service
gratuit d'alerte et de diffusion d'information personnalisée
Philippe Contal patron d'alpha-c (
www.alpha-c.com )
voir page
198, qui utilise cette technologie pour
récolter toute l'information sur les prospects qu'il va visiter a ainsi
été alerté, la veille d'un rendez-vous commercial
important, d'une déclaration du président de l'entreprise qu'il
allait rencontrer, concernant sa nouvelle politique en matière de
qualité.
Il a pu ainsi réadapter totalement la présentation de son offre
qu'il se proposait d'argumenter principalement sur les prix, et remporter le
marché.
Alain Soularue, 52 ans, dirige l'agence en communication
opérationnelle NSA Bastille : "Avant un rendez-vous en clientèle,
Internet permet de se renseigner sur la société
prospectée, son marché, ses produits, ses concurrents (Indexel)
En France citons également Qwam
www.qwam.com , fruit d'un
partenariat entre l'Arist de Versailles et la société
Cycnos, qui surveille en permanence 350 banques de données et
informe immédiatement ses clients de tout événement se
produisant dans leur champ d'intérêt (article, dépôt
de brevet,... ) ou Pat'Agent
www.createam-is.com spécialisé dans la
surveillance des dépôts de brevets
voir aussi
www.internetpatrol.com
Seul un système Push automatique permet ce type de surveillance
sachant qu'il y a un nouveau site Web toute les 20 secondes et 300.000 messages
postés chaque jour dans les forum
D'autres sont capables de vous informer quand votre marque est
usurpée sur le Web, ou quand vos documents sous copyright sont
utilisés sans autorisation
Digimarc
www.digimarc.com avec
son logiciel MarcSpider sillonne le web à la recherche des
contrefaçons.
Citons un autre exemple d'une nature légèrement différente
justifiant la mise en place en période de crise d'un système
automatique de mise sous surveillance du Web: un cas de
déstabilisation d'une entreprise par la distillation de rumeurs
ciblées auprès de la communauté financière.
La société Belvédère
www.yahoo.fr/finance/profil/6087.html , PME
bourguignonne dynamique de 207 personnes, cotée au Nouveau
Marché, fabricant de bouteilles sérigraphiées avait
conquis une part significative du marché de la vodka polonaise aux USA.
Elle est entrée en conflit avec son distributeur et a vu un jour le
cours de ses actions chuter brutalement, mettant en cause sa capacité
à lever les fonds qui lui étaient nécessaires pour
participer à la privatisation de son fournisseur polonais. Une analyse
fine de l'ensemble des rumeurs véhiculées par le web lui permit
à temps de remonter à la source de l'opération de
désinformation et de prendre les contre-mesures (exemple cité
par Philippe Darantière d'Atlantique Intelligence&n)
Une mésaventure similaire est arrivée début 2000 à
la chaine de bijouterie Marc Orian dont le cours a chuté de
30%
Vous pouvez également surveiller les offres d'emploi
correspondant à certains critères ou ... être
prévenu en cas du retard de votre avion
MyAlert.com qui a levé 300Mf en juillet 2000 gère
l'envoi de telles alertes sur téléphone portable (cours de
bourse, disponibilité d'un bien sur eBay, ) le Finlandais
iobox est un des leaders du secteur
Ce type d'outil est parfois trop onéreux ou trop complexe à
manier pour une PME seule, mais peut par contre être à la
portée d'une communauté d'entreprise qui a besoin
d'anticiper par exemple une tension sur des matières premières,
des évènements concernant un gros fournisseur ou les
évolutions d'un marché clé
4.2.2.5 Des agents intelligents qui cherchent à votre place et apprennent à mieux connaître vos besoins
De
nombreux agents peuvent maintenant aller chercher (même pendant que votre
ordinateur est déconnecté) l'information dont vous avez besoin
Checkitout &&w par exemple traque les
opportunités, sur des gammes de produits sélectionnés.
De plus en plus en analysant vos réactions à leurs suggestions
ils apprennent à mieux cerner vos besoins et vos goûts afin de
vous faire des propositions plus pertinentes
Firefly (
www.firefly.com, après une période
d'apprentissage, vous présente des artistes qui répondent
à vos goûts musicaux,
Excite Live !
http://live.excite.com avec
Newstracker
http://nt.excite.com vous
offre la possibilité de donner une note aux articles qu'il a
sélectionnés pour vous. Vos centres d'intérêt sont
alors progressivement précisés ce qui permet au logiciel de mieux
vous satisfaire.
BotSpot (
www.botspot.com ) et UMBC
Agent Web (
www.cs.umbc.edu/agents)
offrent une mine de renseignements sur les agents intelligents
4.2.2.6 Téléalerte et téléaction
Le PUSH
c'est également tous les mécanismes de
téléalerte (distributeur de boisson vide, panne d'une
balise,..)
ou de télémesure : avec componentWorks
www.natinst.com/cworks
Mais aussi avec la possibilité de télécommande (
voir page
172 l'exemple de Roll Gom) il est
possible de conduire à distance des campagnes de mesure et de les
exploiter:
La première application a concerné la navette Endeavour
4.2.2.7 Ce sujet est de ceux qui soulèvent les passions
"Le
PUSH est parfaitement contraire à la philosophie du net" "Avec le
push, l'internaute risque fort d'être réduit à
l'état de couch patato12(*)"
déclarait Patrick Robin PDG d'Imaginet.
Nous considérons qu'il s'agit là d'un faux débat : en
effet le processus est toujours interactif, la requête est faite une fois
(définition du champ d'intérêt) et la réponse prend
la forme d'une suite de messages réguliers.
La source de cette "guerre de religion", d'apparence tout à fait futile,
doit sans doute être recherchée dans l'inquiétude des
providers devant le flux d'information gigantesque que vont
générer ces messages quotidiens qui ne leur procurent aucune
rémunération.
Le vrai sujet nous paraît être celui du modèle
économique pertinent (ou tout du moins viable) pour la facturation
et le moins que l'on puisse dire est que depuis l'an dernier les idées
ne sont toujours pas clarifiées ... : accès Internet gratuit, (y
compris en Grande Bretagne le coût de l'appel téléphonique
local) forfait, facturation au megaoctet, rémunération de
l'internaute au delà de 35h,...
Le Push-Pull parait une formule intéressante : le push ne
concerne que les titres et les résumés accompagnés des
pointeurs sur les documents, et il est donc peu volumineux, le Pull permet en
fonction des besoins d'aller chercher l'information détaillée.
C'est sans doute là la formule d'avenir.
4.2.3 Une utilisation active des ressources du web
4.2.3.1 Recherche de compétences : le recrutement
Exploitation des CV présents sur le Web, par affichage de
propositions d'emploi aux endroits où des personnes compétentes
sont susceptibles d'aller (dans le catalogue, sur les sites de partenaires
ou sur celui d'une Grande Ecole par exemple) ou utilisation des sites de
recrutement :
En 1999 avec 28 millions d'offres d'emploi en mai 1999 (étude
Interbiznet) le secteur du recrutement était déjà l'un
des plus dynamiques et des plus innovants du marché
En 2000, selon une enquête de l'APEC, 77% des cadres et des jeunes
diplomés utilisent Internet dans leur recherche d'emploi (la plupart des
autres invoquent l'impossibilité de le faire, seuls 5%
considèrent cette démarche inutile). Ils y recherchent en outre
des conseils pour leurs CV, lettres de motivation ou des informations sur les
entreprises... mais 85% d'entre eux considèrent que les entreprises ne
se sont pas encore vraiment adaptées à cette évolution
En 2001 aux USA, d'après Idc ce sont 96% des entreprises qui utilisaient
ces moyens. En si 80% des entreprises des Pays Bas se servaient du Web pour
recruter, la France qui sans surprise occupe le dernier rang n'est qu'a 30%
(moyenne européenne : 50%)
Le recrutement par Internet permet en effet de réduire drastiquement
les coûts, surtout pour trouver des profils pointus notamment
à l'étranger (voir l'étude réalisée par
l'atelier de Bnp-Paribas
www.atelier.fr )
Selon Computer World le coût passe de 3295 $ en moyenne par
voie de presse à 377 $ par Internet et les délais
de 53 jours à 14.
Pour éviter les déplacements les entretiens d'embauche par
videoconférence se multiplient (surtout depuis le 11 septembre
2001) : le réseau des magasins "Kinko's" a équipé
150 de ses magasins en salle de visioconférences à travers les US
(225£/heure). Monster fait largement appel à ce moyen. L'ANPE
Lorraine a commencé en 2002 pour des offres d'emploi dans
l'hôtellerie en Corse
Cette pratique s'est naturellement développée largement dans le
domaine de l'informatique
www.jobuniverse.com ou
www.jobworld.com
Elle s'étend progressivement à l'ensemble des secteurs
www.cadresonline.com (Vivendi) 5000
offres, gratuit, 2 millions de pages vues par mois et autant d'e-mail
envoyés à ceux qui y ont inscrit leur profil de recherche
alimente une vingtaine de titres de presse: Le Monde, L'Usine Nouvelle,
l'Express, 01 Informatique, le Moniteur....
www.cadremploi.com qui a démarré sur
minitel fédère plus de 100 cabinets de recrutement "payant pour
ne drainer que les candidatures de qualité" dixit Roland Tresca qui
ajoute "on a aussi le sentiment qu'une autre stratégie ne serait pas
idiote..."
Voir aussi
www.jobline.fr ,
www.carreerPath.com,
www.headhunter.net,
www.hotjobs.com,
www.careermosaic.im.fr ,
www.emailjob.com,
www.apr-job.com,
www.demain.fr,
www.Cybersearch.fr sans
parler des nombreux newsgroup
www.news.pagesweb.com/news/fr.emploi.offres
www.news.pagesweb.comInews/fr.emploi.demandes,
www.news.pagesweb.comInews/fr.emploi
Et sans oublier l'ANPE
www.anpe.fr et surtout l'APEC
www.apec.asso.fr avec 7.000 offres et 1.500 pages
sur l'évolution du marché
La CIA comme le FBI par exemple offrent des emplois sur
www.odci.gov/cia et
www.fbi.gov, et CISCO
www.cisco.com recrute ainsi 70 % de ses
ingénieurs,
La profession hôtelière commence à utiliser
significativement cette voie
www.lhotellerie.fr/Annonces
Le leader américain Monster.com
www.monster.com, 60% du
marché US, 122 Millions de pages vues en juin, a racheté 111
entreprises d'offres d'emploi et dispose en octobre 1999 de 230.000 offres
d'emploi et de 2 Millions de CV (sur les 3 millions déposés en
ligne dans 30.000 sites concernant l'emploi) il annonce un taux de croissance
de 22% par mois.
Il est en mesure d'apporter une assistance extrêmement puissante aux
demandeurs d'emploi:
@ - analyse des postes et des rémunérations correspondant
à leur profil,
@ - benchmarking avec les autres candidats sur le marché du
travail,
@ - analyse du déroulement des entretiens,
@ - conseil pour des formations complémentaires, la
rédaction de CV et la conduite des prochains entretiens d'embauche
Pour les compétences rares et très demandées
(spécialistes internet par exemple, il organise des "placements aux
enchères" depuis cet été (7000 placements
déjà réalisés ainsi).
Depuis la même date il a lancé Talent Market pour les
indépendants et free lance
Monster commence à étendre ses activités en Europe
et a créé en 2000 une filiale française
www.monster.fr
Elle concurrencera probablement les "petites annonces" dans tous les
secteurs de la vie professionnelle au gré de la
pénétration d'Internet dans le monde des affaires.
Des robots (comme Resputin &n) peuvent parcourir la
toile pour trouver les CV correspondant au profil recherché.
4.2.3.2 Une nouvelle voie pour la formation des membres du personnel de l'entreprises
Notamment pour les formations techniques pointues l'Internet offre
chaque jour davantage d'opportunités, avec de nouvelles méthodes
pédagogiques pour la formation. Il est ainsi possible de gagner un temps
de déplacement précieux ainsi que les frais correspondants
(Cisco, General Electric ou Procter&Gamble considèrent
économiser ainsi plus de 40% des coûts)
Certaines universités américaines délivrent même
leurs diplômes officiels par cette voie
C'est le cas par exemple de la Concord University School of Law
www.concord.kaplan.edu du
Massachusetts qui a ouvert en 1998 un cycle de droit entièrement en
ligne et sanctionné par un très officiel "Juris Doctorate Degree"
En Allemagne l'ensemble des filières, modules et cours disponibles sont
accessibles à
www.studieren-im-netz.de
En Espagne, l'université ouverte de Catalogne compte plus de
10.000 étudiants (salariés à 95%) répartis
dans 10 disciplines. Elle emploie 50 profs à temps plein et 600
consultants et des tuteurs extérieurs pour conserver sa souplesse Les
diplômes délivrés sont les mêmes que dans les
universités classiques. Après seulement 4 ans d'existence. Elle
dispose d'un budget de 103MFle coût de la scolarité pour
l'étudiant est de 3.600F
En France le Cned amorce l'évolution vers de telles
possibilités
www.campus-electronique.tm.fr ainsi qu'un certain nombre
d'universités (comme celle de Compiègne) et d'Ecoles
d'Ingénieur (Mines et Télécoms notamment)
Certains fournisseurs de matériel offrent aussi ce type de
possibilités pour la formation technique des utilisateurs de leurs
produits
Selon l'analyste du secteur de l'information Rhoda Lau 710 000
salariés américains ont pratiqué la formation à
distance dès 1998 et ils devraient être 2,3 millions en 2002
En France la délégation académique à la
formation continue de la région Midi Pyrénées
développe un programme de formation en zone rurale isolée
destiné aux salariés des coopératives agricoles qui ont
besoin de diversifier les compétences de leurs salariés pour
maintenir l'emploi toute l'année: chaque salarié dispose d'un
ordinateur équipé d'une caméra vidéo leur
permettant à la fois d'accéder aux cours et de rentrer en contact
avec leur tuteur
L'Afpa de Longwy a mis au point par exemple une formation
permettant d'acquérir une formation d'électronicien: une
caméra permet de travailler en visioconférence
Voir également
page
175 et
page
89
4.2.3.3 Recherche de partenaires technologiques ou commerciaux
La
recherche de partenaires à travers le web est une pratique très
courante (notamment de la part d'entreprises des pays émergeants qui
recherchent des produits à distribuer)
"Une entreprise agroalimentaire bretonne a pu ainsi accéder à
de nouvelles techniques d'élevage porcin et signer des accords
commerciaux avec des entreprises américaines" bilan de
l'opération Cyberbretagne.
L'expérience montre que c'est là une des principales
retombées des sites commerciaux initialement prévus pour
vendre des produits:
La plupart des PME françaises que nous avons rencontrées nous ont
dit avoir été plutôt déçues par les ventes
elles-mêmes mais très heureusement surprises par le nombre de
contacts pris spontanément par des partenaires potentiels
étrangers pour en particulier la distribution, assortie ou non de
fabrication locale de leurs produits.
C'est de ce fait un complément indispensable de la participation
à des salons internationaux.
L'entreprise Cotherm participait à une exposition à
Pékin et mentionnait son site
www.cotherm.com dans sa
brochure commerciale : c'est par l'intermédiaire de celui-ci que
l'entreprise qui allait devenir son distributeur Coréen reprit contact.
Le chausseur lyonnais Bexley vend ainsi par l'intermédiaire de
partenaires distributeurs par le biais du web à Moscou, Dakar,
Genève ... ou en Mongolie
4.2.3.4 Aller chercher des services sur le Web
Dans le
domaine de la sous-traitance de l'immatériel : traductions (
http://artinternet.fr )
comptabilité, formation, organisation des déplacements, Hot Line,
marketing et accueil téléphonique, ...Internet permet une
"dé"-localisation au sens propre du terme (le sous-traitant est
"n'importe où) et non une "re"-localisation (le sous-traitant est
installé à un autre endroit):
Saurons-nous par nos compétences capter, sur le marché
mondial, le travail d'un niveau qualitatif correspondant au niveau de vie que
nous souhaitons pour notre pays ?
Un point particulier mérite d'être évoqué tant de
part son impact sur l'emploi et l'aménagement du territoire que par
l'évolution des relations avec le client qu'il sous-tend : les
centres d'appel (call centers)
voir page
135
4.2.3.5 L'utilisation de services évolués en ligne: les ASP (Application Services Providers)
Vous
pouvez acheter des licences d'exploitation de logiciels et les installer sur
vos ordinateurs. Mais certaines applications nécessitent des techniciens
spécialisés (outils de simulation) d'autres nécessitent
des mises à jour fréquentes (logiciels de CAO), enfin pour des
logiciels très peu fréquemment utilisés vous pouvez
préférer payer seulement en fonction des usages réels
Vous pouvez également préférer consacrer vos moyens
financiers et humains sur votre coeur de métier et "sous-traiter" ou
"outsourcer" un certain nombre de fonctions informatiques (gestion, archivage
Pour toutes ces raisons vous sont aujourd'hui proposés des services
disponibles en ligne, du simple traitement de texte (suite office par exemple)
aux plus sophistiqués sur le plan technique (gestion
déléguée, infogérence)
Comptanoo.com
http://www.Comptanoo.com
offre pour 60f/mois la possibilité à une PME de gérer sa
comptabilité
Siriatech
http://www.Siriatech.com
lui permet de faire des simulation sur sa pollution pour son étude
d'impact "installations classées
CDCZantac
www.cdc-1816.com/zantas.htm s'est spécialisée dans
l'archivage des échanges électroniques
Cadence Design System
http://www.cadence.com mets
ainsi à disposition en ligne I- Cadence , son logiciel de CAO de
circuits électroniques"
Dassault System développe "3D commerce" qui permettra de
mettre à disposition en mode ASP des outils comme Solidworks, Delmia ou
les 150 modules qui composent son logiciel phare de CAO : Catia.
Plus originale encore, son initiative "3D Expert"permet en outre au
client de disposer de l'intervention d'un expert en ligne, communicant en
téléphonie IP et pouvant directement "prendre la main" sur
l'ordinateur du client pour retoucher la pièce en cours de conception
De très grosses entreprises émergent aux US sur ce secteur en
offrant une externalisation quasi totale des applications, de leur maintenance
et de leur hébergement
Des entreprises comme Corio ou Akamai prennent en charge
pour 20.000 à 50.000$ par mois l'ensemble des applications majeures de
l'entreprise : relations client (en utilisant des licences comme Siebel),
gestion intégrée (avec SAP ou peoplesoft), place de marché
(Oracle, Commerce One),...
Il est cependant nécessaire avant d'opter pour l'ASP de se poser
quelques questions (durée du contrat, responsabilités et
notamment nécessité de s'interroger sur cas ou l'ASP
disparaitrait: quelle serait votre vulnérabilité? Serait-il
possible de transférer l'application vers un autre ASP?, les
données seraient-elles sauvegardées? Sont-elles stockées
dans des formats standards permettant de les transférer ailleurs?...
4.2.3.6 L'Intelligence Economique: Recherche d'informations techniques et économiques (brevets, publications, banques de données, normalisation, marques,.... )
Thierry Breton Pdg de Thomson Multimédia aime à
rappeler que "95% de l'information utile est librement disponible, encore
faut-il savoir la trouver"
Les ARIST (Agences Régionales d'Information Scientifique et
Technique) et les CDT (conseillers en développement
technologique) ont là un rôle important à jouer pour aider
les entreprises à définir une politique dans ce domaine, à
maîtriser la méthodologie de recherche et à les assister
pour les cas difficiles.
En effet la simple utilisation des moteurs de recherche peut se
révéler présenter un rapport "temps
passé/qualité de l'information récoltée"
rédhibitoire 13(*).
Les logiciels plus "intelligents" que les moteurs (qui se bornent le
plus souvent à indexer les mots présents dans les pages), ont
été souvent développés par les services de
renseignement et ont donné lieu à la commercialisation de
versions très performantes, bien que sans doute légèrement
"bridées
Aperto Libro issu du projet Taïga :
www.inforama.com : à l'aide
d'un jeu de dictionnaires conceptuels spécifiques et multilingues, une
analyse syntaxique et sémantique produit de l'information
élaborée) elles permettent en particulier d'exploiter les sites
en japonais qui sont particulièrement nombreux et intéressants
Le site de la CIA
www.odci.gov/cia/publications/factbooks/ est
considéré comme de toute première qualité
Beaucoup moins sophistiqué mais néanmoins performant,
Copernic
www.copernic.com s'appuie
sur 130 moteurs de recherche et assure un prétraitement de sa
récolte (analyse de pertinence, élimination des liens
rompus,...)
Les logiciels les plus évolués, difficiles à
paramétrer et coûtant plus de 1 MF ne sont évidemment pas
à la portée d'une PME individuelle, mais par contre le sont tout
à fait pour un réseau opérationnel de Pme.
Watch For You (watch4U) d'Arisem
www.arisem.com dont les
créateurs Alain Garnier et Stéphane Landré
avaient aussi travaillé sur le programme Taïga, coûte 400kf
à l'installation et 50kf par mois avec ses très nombreux modules
: Class4U, Push4U, MoreSens4U, InformationMiner4U
La participation à des News group spécialisés
permet parfois d'obtenir des réponses à des questions complexes
à une vitesse surprenante, (mais il faut comme toujours savoir donner de
l'information pour en recevoir)
Cybion,
www.cybion.com donne un
intéressant panorama des différents types d'agents
présents sur le web
Enfin n'oublions pas que dans la jungle de l'Internet tout chasseur est aussi
une proie potentielle pour ses concurrents et il n'est pas inutile ce stade de
rappeler le principe "Aimé Jacquet" :"la défense est
aussi importante que l'attaque"
4.2.3.7 Recherche d'information sur l'offre des concurrents
Une
exploitation attentive de leur présence sur le web permet de recueillir
de précieuses informations sur leur politique commerciale et tarifaire.
"aujourd'hui les couteliers d'auvergne s'intéressent à
ce qu'offrent les couteliers du Pakistan car c'est peut-être de là
que viendra la concurrence demain" Thierry Ferrari de l'ADIT
On peut envisager dans ce domaine une politique d' "intelligence
économique" (ce que les anglo-saxons appellent la "competitive
intelligence")plus ou moins offensive (voir en annexe &&w un
chapitre consacré à ce sujet).
4.2.3.8 Renseignements commerciaux ou financiers sur les clients ou les partenaires
Internet
vous permet d'obtenir sans délai (mais pas toujours gratuitement) de
précieuses informations sur vos partenaires industriels ou commerciaux
Thomas Register, Dun&Bradstreet :
http://dbisna.com et en France
Societe.com
www.societe.com (gratuit)
Infogreffe
www.infogreffe.com,
Euridile
www.euridile.com ou
SCRL
www.scrl.com filiale de la
COFACE.et surtout @rating
www.cofacerating.com
qui permet d'accéder à la notation, voire à la
labellisation de l'entreprise
voir page
201
4.2.3.9 Recherche d'appels d'offre
C'est un
secteur en très fort développement qui représente
déjà aujourd'hui 16% du commerce électronique (source
Aftel)
Il s'agit là aussi bien d'appels d'offre publics (USA,
Danemark, Pologne,...) Que privés
Des services Push permettent de mettre sous surveillance comme nous l'avons vu
un certain nombre de sources mais des recherches actives sont parfois aussi
utiles
Japan Airline, par exemple sur son site
www.jal.co.jp recherchait, le
jour où nous l'avons consulté des fournisseurs de serviettes de
toilette pour ses hôtels
General Electric a passé pour 1 Milliard de dollars de
marchés par l'Internet
Sur le même modèle le projet de la Délégation
Générale à l'Armement devrait être
opérationnel en 2001 (plateforme d'achat au sein du portail Ixarm.com
www.ixarm.com fonctionnant
avec des enchères inversées objectif annoncé par le
Délégué Général Jean-Yves Helmer, diviser
par trois les délais des procédures d'achat: à titre
expérimental a lancé avec le concours de la PME SynerDeal
www.synerdeal.com une
enchère inversée pour l'acquisition d'un lot de
cartouches...d'imprimantes
4.2.3.10 Les achats; recherche de nouveaux fournisseurs (sourcing), e-procurement, shopbots, market-places
Il est
communément admis qu'économiser 1$ d'Achat équivaut
à augmenter ses Ventes de 20$ (sans pour autant avoir à baisser
ses prix). AMR Research estime que les économies potentielles sur les
achats est de 15 à 25%
Il est clair, qu'aujourd'hui par exemple pour les grandes surfaces, il
est plus important d'utiliser à bon escient les technologies de
l'internet pour faire des économies sur les achats plutôt que pour
vendre en ligne
Technip lance début 2001 un site pour acheter sur
Internet: il en attend une économie de 20% sur les couts de gestion et 5
à 10% sur le prix des achats: or ceux-ci représentent 50% de son
chiffre d'affaire, c'est donc une économie de 600MF qui est ainsi
visée
Une des utilisation majeures d'internet est la fonction achat car
l'entreprise gagne sur quatre tableaux :
C'est clairement la partie la plus difficile, la plus onéreuse mais
où les enjeux de réduction de couts sont les plus grands
Quaker Oats avait 13 process, 8 systèmes 30.000 "fournisseurs" elle
l'a rassemblé en un seul ce qui a permis de constater que les "30.000"
fournisseurs étaient bcp moins nombreux que cela, et, en utilisant la
capacité de négociation nouvelle de faire fortement baisser les
prix. Il en a été de même pour Boeing avec 18
systèmes d 'achat, 100 data bases (il s'est rendu compte qu'il
avait 200 contrats avec Alcoa!...)
Daimler-Chrysler quant à lui regroupe les achats de ses dealers :
économies 15 à 20%
· Economies sur le processus administratif des achats (de 50
à 80%), les commandes étant directement passées par les
opérationnels à partir d'un catalogue négocié par
les acheteurs: c'est le e-procurement
Selon Deloitte&Touche 80% des entreprises US auront mis en place un
système d'e-procumement d'ici fin 2003
les opérationnels passent directement leurs ordres aux fournisseurs
référencés :suppression du service "appro" de GE (4000
personnes), une commande passe de 70$ à 4$, chez Quaker 1000 acheteurs
disposent d'une carte d'achat
Il est communément admis que deux tiers des achats ne
représentent que 4% du montant total de ceux-ci
Le troisième rapport sur l'eBusiness publié en aout
2001 par l'association américaine de la gestion des achats (NAPM
www.napm.org ) et le cabinet
Forrester Research
www.forrester.com indique
que les entreprises américaines ont toujours davantage recours à
Internet pour effectuer leurs achats. De 71% au premier trimestre 2001, la
proportion des firmes interrogées -manufacturières ou non- ayant
pratiqué l'eProcurement pour leurs achats indirects atteint 73%
au deuxième trimestre. En ce qui concerne les achats directs de
matériel, la proportion passe de 46% à 54% sur la même
période
La e-carte d'achat développée par Orbiscom
www.orbiscom.com/press/releases/111001.html et diffusée en
France par France télécom, carte virtuelle, fonctionne comme la
e-carte bancaire et permet d'avoir un numéro affecté à
chaque transaction renforçant ainsi sécurité et
traçabilité
· Economies par mise en compétition des fournisseurs
à travers des enchères inversées rapides et peu couteuses.
Il est ainsi possible d'acheter des biens, des services ou d'btenir les
meilleurs références de prix pour un catalogue. Les places de
marché offrent en général ce service (économies en
général de 5 à 20%)
20% des entreprises sondées ont acheté des produits ou
des services par le biais d'enchères en ligne à l'automne
2000, alors qu'elles n'étaient que 15% selon le rapport
précédent,
...et ils sont moins d'un sondé sur cinq à affirmer n'avoir pas
franchi la barre des 20% de leurs efforts de migration vers les
procédures en ligne.
En 2001, Boeing durant de son premier conseil d'administratio à
Chicago a conduit 5 enchères: 65% d'économie sur mes couts
historiques
GE-locomotives: 100 enchères par jour, 1,6 Milliards de $
d'économies
Daimler économise 674M$ (sur 7,4G$ d'achats)en "Online bidding"
sur Covisint:
Freemarket : matériel médical, 10 fournisseurs
présélectionnés, 238 offres en 5h , 19,2%
d 'économies sur les couts historique (4,8M$/6M$)
Mercedes : sur Covisint : 3 jours à 12h/jours
· Economie en faisant appel à de nouveaux fournisseurs : la
recherche de nouveaux fournisseurs au niveau mondial (sourcing) est sans aucun
doute celle qui autorise les économies les plus significatives en
permettant parfois un changement d'ordre de grandeur dans les prix (lors du
concours net 2001 Thales a ainsi mentionné pour un achat significatif
une économie de 83% par rapport à son fournisseur habituel!)
Elliot Greenfield de Greenfield MFG Co une PMI de 18
personnes à Philadelphie achète ainsi toute ses presses et ses
machines outils sur les innombrables sites internet vendant des machines
d'occasion
voir page
152 ou lors des ventes aux
enchères
voir page
147
ð dans de nombreux cas (produits complexes nécessitant un travail
collaboratif), c'est le sourcing qui permet de trouver les nouveaux partenaires
Internet offre la possibilité de rechercher des fournisseurs en
naviguant sur le Web,
Jean-Michel BOYER, Directeur général de l'
entreprise Vitagermine (à Cestas près de Bordeaux)
fabriquant des produits diététiques "bio" souligne que pour son
activité, Internet est surtout utile pour optimiser ses achats et
trouver de nouveaux produits ou de nouvelles technologies. Il en est de
même pour Spora
www.spora.fr fabricant de textiles techniques
pour l'habillement et les équipements hospitaliers
Il permet aussi de mettre en compétition les entreprises
présentes sur Internet (par des appels d'offre), ou d'utiliser des
agents intelligents spécialisés, des robots qui parcourent le web
à votre place et qui vous ramènent les meilleures offres selon
les critères que vous avez fixé dans un tableau comparatif: ce
sont les "shopbots" ou "Shopping Bots"
BargainBot Search Agent
www.ece.curtin.edu.au/~saounb/bargainbot
ou Bargain Finder
www.bf.cstar.ac.com/bf vous permettent d'acheter au meilleur
prix.
L'Israëlien R U Sure (Are You Sure)
www.rusure.com vous
accompagne dans une petite fenêtre de votre navigateur et vous permet
pendant la visite chez un marchand et avant d'acheter de vérifier s'il
n'y a pas moins cher ailleurs...
Certains se sont spécialisé comme
www.acses.com pour les livres,
www.junglee.com pour les
logiciels Comparatel
www.comparatel.fr ou
Panoranet
www.panoranet.com pour
les télécommunications, GEMM (CD, vidéo, livres)
www.gemm.com, Eurostockcity
www.eurostockcity.com
pour les actions, Notons encore Assurland
www.assurland.com qui
permet de comparer les polices d'assurance
De même de façon plus fruste
www.acheter-moins-cher.com ou
www.lenegociateur.com
Jango
www.jango.co , d'Excite, après un
processus d'apprentissage où il affine sa connaissance de vos besoins,
est à même de vous proposer spontanément des affaires qui
devraient a priori vous intéresser tout particulièrement...
Le Français Kelkoo
www.kelkoo.com a levé
200MF en juillet 2000 et MySimon,
www.MySimon.com (en France
Bravonestor
www.bravonestor.com) en
quelques secondes balaie des dizaines de millions de références
Le Guide.com
www.le-guide.com ,
résultat de la fusion de Laventis Le WebMarchand et Promoselect annonce
sa capacité à afficher des tableaux comparatifs TTC et frais de
port inclus, Eurocote.com
www.eurocote.com permet de
comparer les prix des voitures neuve dans les différents pays
européens
un inventaire des shopbots en est tenu à
www.planete-commerce.com/annuaire2000/agents/shopping.html
Déjà aujourd'hui 20%des consommateurs américains utilisent
ces logiciels pour faire des comparaisons de prix avant d'acheter (CDB
Research&Consulting &&w)
Voir également les chapitres sur les market-places
page
203 les extranets et le
e-procurement
page
173
4.2.3.11 Des partenaires incontournables: les administrations
Les administrations et organismes publics ou parapublics sont des partenaires importants pour les entreprises à deux titres.
4.2.3.11.1 Le poids des formalités administratives représente une charge non négligeable
La
fiscalité, les assurances sociales, les contrôles au titre de
l'urbanisme, de l'environnement ou de la sécurité, les besoins
statistiques impliquent aujourd'hui pour les entreprises une lourde charge
administrative (évaluée par le rapport Martin Lalande à
plus d'un milliard de Francs par an).
Aujourd'hui progressivement, dans le cadre du PAGSI, la plupart des
administrations commencent à offrir aux entreprises la
possibilité d'accomplir toutes ces formalités via Internet.
Il y a là une source d'économie considérable qu'il
convient de saisir.
4.2.3.11.2 Une opportunité pour faire des économies et gagner en transparence: les marchés publics
Les
administrations sont aussi des acteurs économiques majeurs avec plus de
750 milliards de francs d'achats annuels.
La mise en ligne progressive des appels d'offre (tant pour notre pays que
pour les pays voisins) et la possibilité, en souscrivant un
abonnement de recevoir automatiquement ceux qui correspondent à vos
compétences est une nouvelle opportunité, notamment pour les
petites entreprises qui n'avaient pas en général les moyens de
surveiller les innombrables consultations pour de petits chantiers
DoubleTrade.com
www.doubletrade.com qui
a succédé début 2000 à:
www.appels-offres.com
Marcheonline
www.marcheonline.com
du journal "le Moniteur" (Havas) les a rejoint début 2000.
Les petites entreprises qui souvent ne sont concernées que par un
bordereau verraient leur travail très allégé car elles
pourraient télécharger tout le cadre de leur réponse et il
leur suffirait alors de compléter celui-ci par quelques chiffres.
Cette première phase ne présente aucune difficulté et
aurait un fort effet d'entraînement
les dossiers techniques proprement dit, parfois lourds de plusieurs Kg
pouvant éventuellement, tant que les débits du réseau
restent ce qu'ils sont, être transmis par la poste sous forme d'un CD-ROM
dont le prix de revient n'excède guère 1$. Quant aux frais
d'envoi, hors main d'oeuvre, le DoD a calculé qu'ils passent ainsi de 30
$ à 0,5 $.
Pour aller au-delà dans le domaine de la procédure, (remise en
cause de la procédure de soumissions des propositions par "enveloppe
cachetée") il est nécessaire de procéder à la mise
à jour des textes légaux. Les travaux du Conseil d'Etat en 1998
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm ont
permis de faire un grand pas en avant dans cette direction, reste à
transcrire ces propositions dans une loi dont le principe a été
annoncé à Hourtin en Août 99
Les nouveaux textes sur les marchés publics publiés au printemps
2001 permettent une première avancée dans cette voie
www.finances.gouv.fr/reglementation/CMP/code
Par contre rien n'empêche dès aujourd'hui d'offrir la
possibilité aux entreprises d'assurer tout le suivi de
l'exécution par EDI/TCP/IP, ce qui entraînerait pour tous des
économies substantielles voir
www.openbuy.org &w
toujours selon les estimations du DoD le coût de chacun des 14
états intermédiaires en moyenne nécessaires pour
l'exécution d'une commande publique élémentaire passerait
ainsi de 50 $ à 4 $.
Les projets en ce sens du ministère de l'équipement doivent
être encouragés et l'équipement des DDE en
micro-ordinateurs développé en conséquence (il s'agit
là d'un investissement hautement rentable) : nous avons vu plus haut en
particulier l'expérimentation en cours à Colmar
4.2.4 En guise de conclusion..."de l'information moins fausse plus vite"
On pourrait conclure ce paragraphe par la boutade de Xavier Fouger de Dassault à Net 2000 www.intranet2000.net
"Internet permet d'obtenir de l'information moins fausse plus vite"
On
arrive ici à la partie la plus importante pour la plupart des
entreprises (...et un retour aux sources, voir lhistorique au début de
cet ouvrage) , et ceci quelle que soit leur taille ou leur secteur
d'activité
3 niveaux semblent devoir être distingués ici :
Les technologies qui permettent le fonctionnement de l'internet peuvent
également être utilisées pour le traitement, le transfert
et les stockage des informations à l'intérieur de l'entreprise
Ï avec les partenaires de l'entreprise
Ï dans le cadre d'un réseau d'entreprises
La seule différence par rapport à l'Internet réside dans
le fait que ces informations ne sont pas librement accessibles:
4.3.1 un point commun: réduire les couts, les délais de réalisation et de conception, les besoins de capitaux en augmentant réactivité et flexibilité
Internet permet certes d'accroitre sa part de marché, de développer son chiffre d'affaire mais c'est avant tout un outil pour réduire les coûts (achats, informatique, paperasse) les besoins en capitaux (réduction des besoins de fonds de roulement liés aux stocks et aux en-cours), les délais (autant pour la conception d'un nouveau produit que pour la production), comme nous allons le voir tout du long de ce chapitre
4.3.2 A l'intérieur de l'entreprise l'Intranet
4.3.2.1 premier pas: donner à chaque salarié de l'entreprise une adresse électronique
L'e-mail, outre ses fonctions d'outil de communication avec l'extérieur, est déjà un premier outil pour la conduite de projet, un moyen pour rendre l'information plus accessible ou pour communiquer avec les clients avant de passer à une véritable messagerie
Pour ceux qui ont des contacts extérieurs, surtout internationaux, il s'agit là en outre d'un signe de reconnaissance dont l'importance dépasse l'aspect fonctionnel
Aujourd'hui chaque jour de nouveaux fournisseurs proposent des
formules d'adresses Internet gratuites et même comme nous l'avons vu plus
haut des accès Internet gratuits : l'obstacle ne peut en aucun cas
être considéré comme financier.
Bien entendu, pour des raisons commerciales, il peut apparaître
souhaitable assez rapidement d'avoir une adresse de la forme
prénom-nom@nom-de-l'entreprise.com qui n'est pas gratuite,
mais en tout état de cause, nous avons vu l'intérêt majeur
qu'il y avait à acheter un domaine au nom de son entreprise.
Cette forme de messagerie ouvre déjà des possibilités
de travail collectif dont on découvre chaque jour les nouvelles
potentialités, même pour des personnes travaillant à faible
distance l'une de l'autre (transmission de documents que l'on peut
retravailler) et a fortiori pour les entreprises éclatées sur
plusieurs sites
Par exemple entre les différents services de l'entreprise au cours du
développement d'un produit :C'est ce que fait TOPAL,
entreprise de levage de la région lyonnaise
www.topal.com
4.3.2.2 Développer un Intranet ?
Au
delà des échanges d'information par le biais d'une messagerie il
apparaît très vite nécessaire de donner des outils
permettant aux acteurs de l'entreprise de partager des informations
(financières, techniques, commerciales, annuaire, ...). Il s'agira de
sites web internes, de bases de données, ...
Bien entendu la confidentialité de ces données conduit à
les préserver des regards des indiscrets : ce réseau interne,
utilisant les techniques de l'Internet mais rendu inaccessible aux personnes
n'appartenant pas à l'entreprise, a été nommé
INTRANET.
Cette option semble s'imposer, sans délais, si l'entreprise dispose
en interne de réseaux informatiques :
Il est aujourd'hui clair que les technologies Internet vont
révolutionner toute l'informatique interne des entreprises : il va
permettre d'échapper aux logiques "propriétaires", avec les
surcoûts de développement, les cloisonnements, la
difficulté technique et les coûts énormes des passerelles
permettant de faire communiquer entre elles des applications (ainsi que la
non-pérennité du suivi).
Comme pour les sites web que nous avons vus dans le chapitre
précédent, on peut distinguer plusieurs niveaux, plusieurs phases
dans le développement d'un Intranet
Depuis l'Intranet "plaquette" (simple journal d'entreprise pour les personnes situées "dans les bureaux") jusqu'au stade où l'Intranet devient l'endroit où l'information se crée, circule et se capitalise, les décisions se prennent, l'intelligence collective de l'entreprise se développe, en un mot le système nerveux de l'entreprise.
Là encore l'engagement fort et personnel du patron est
indispensable (car il s'agit plus d'organisation des taches et des pouvoirs que
de technologie).
L'appropriation par chacun, qui passe par un processus plus biologique que
cartésien ne peut se développer que dans la durée
(Philippe Contal estime à 2 ans le temps nécessaire
pour une véritable intégration à la culture de
l'entreprise).
82% des actifs connectés s'accordent à considérer cet
outil comme un élément essentiel dans l'organisation de leur
travail au quotidien. Ipsos "Internet au bureau"
www.canalipsos.com/articles_fr/0601/internet_bureau.htm juin 2001
4.3.2.3 L'Intranet zombie : le e-journal d'entreprise
Il
est à l'Intranet ce que le web zombie est au web : un outil de "com"
qui consiste à mettre le journal d'entreprise sur le site web
éventuellement agrémenté de la possibilité
d'inscrire les enfants du personnel aux colonies de vacances. Il est
géré par la direction de la communication interne
L'Intranet Zombie est limité aux employés du siège social
et n'est pas accessible par les "nomades"
Comme pour le web zombie il faut sans doute en passer par là dans la
phase d'apprentissage mais ne pas y rester trop longtemps.
4.3.2.4 Les Intranets de première génération : la communication interne
4.3.2.4.1 Un point clé, donner l'accès à tous les sites d'implantation et au personnel nomade: les VPN
Un
Intranet véritable a pour objectif d'accroître l'efficacité
de chaque membre de l'entreprise et au premier chef de ceux qui sont au contact
du client et des partenaires de l'entreprise: commerciaux, techniciens de
maintenance, personnel de chantier,...
Ils ont besoin de pouvoir s'appuyer sur toutes les compétences de
l'entreprise pour être en mesure de répondre au mieux aux
exigences de ceux-ci et ils sont en même temps à la source des
informations clé:, prise de commandes, informations sur la concurrence,
dysfonctionnement du matériel livré, demandes du marché...
Différentes solutions, de niveau de sécurité de garantie
de débit (et de coûts) différents sont possibles pour ce
WAN (Wide Area Network):
"M.Tunnel de Matranet a été le premier outil de
chiffrement de forte puissance autorisé en France avec une clef de 168
bit" déclare son patron Fabrice Bourdeix
v les réseaux de lignes spécialisées virtuelles
crées par le protocole PPTP (Point to Point Tunneling
Protocol) assurent une sécurité logicielle en isolant les
flux de données grâce à une protection par cryptage (
protocoles SSL, SSH ou IPSEC) c'est le choix fait par
exemple par Ubisoft pour sa liaison à 10 Megabit/s avec les USA,
beaucoup moins onéreuse qu'une ligne louée.
IPSec, SSL, SET... voir le Dossier ATICA
www.atica.pm.gouv.fr/dossiers/documents/secu_e-business.shtm
Aujourd'hui la libéralisation de la cryptologie va permettre que se
développent, comme dans les autres pays de l'OCDE, ces réseaux
que l'on appelle VPN (virtual private network)
Ceux-ci utilisent l'Internet (avec les avantages de coût mais aussi
d'accès par toute prise téléphonique ou GSM sans
programmation préalable) Les VPN, tout en étant moins
onéreux que les lignes privées et permettant un accès
nomade, assurent une sécurité bien supérieure aux
simples réseaux de lignes louées grâce au
cryptage et à la signature électronique des
messages et des requêtes. Voir
www.vpnc.org
Christian HUITEMA Chief scientist des Bell laboratories www.bell-labs.com soulignait en janvier 99 à Autrans que le développement massif des VPN a été la principale (bien que par définition discrète) évolution de l'Internet aux USA en 1998. Ils devraient selon certaines estimations représenter les 3/4 du trafic Internet total
Les
récentes évolutions des terminaux nomades en augmentent tout
à la fois l'ergonomie et la puissance et permettent un véritable
décollage du m-business
Les entreprises américaines basculent aujourd'hui massivement sur les
Intranet et y consacraient 25 % de leurs budgets informatiques en 1999.
Après Chrysler, Renault a signé en 1998 avec
Netscape un contrat visant développer un Intranet permettant à
plusieurs dizaines de milliers de postes d'y accéder
Didier Lambert, directeur informatique d'Essilor
déclarait14(*) "le passage
à l'Intranet s'est fait sans douleur particulière et, surtout de
façon économique, dans la mesure où nous avions une
architecture informatique saine : quelques dizaines de milliers de francs pour
les serveurs et quelques heures d'informaticiens par mois pour les mises
à jour".
Comme beaucoup il se refuse à s'engager sur le terrain du calcul de
rentabilité : "trop de tâches ne sont plus comparables. Et
surtout, l'arrivée de cet Intranet s'inscrit dans une stratégie
de globalisation de l'entreprise au niveau mondial"
Ils comportent en général les fonctionnalités suivantes
:
4.3.2.4.2 une messagerie interne : l'annuaire, la norme LDAP
C'est
évidemment le premier pas qui permet de savoir "qui fait quoi" et de
pouvoir communiquer avec les autres membres de l'entreprise
la norme "LDAP"
www.umich.edu/~dirsvcs/ldap/ldap.html permet de structurer les
annuaires d'entreprise (y compris les droits d'accès à
l'information) et de faciliter la constitution d'annuaires globaux par la
réunion d'annuaires de services ou de filiales (ou de partenaires comme
nous le verrons plus loin avec les extranets)
Cet annuaire peut comporter de très nombreuses informations sur
lesquelles un moteur peut faire des recherches (compétences,
expérience professionnelle, langues parlées, pays connus,...) est
déjà un premier outil de gestion des compétences
("knowledge management").
4.3.2.4.3 Un réseau téléphonique IP
Les technologies de l'Internet permettent de substantielles économies, à la fois sur le coût des communications et sur celui du câblage des locaux : un seul câblage suffit pour les données et pour le téléphone. Le PABX devient un PC ou un routeur (c'est ce concept qui a fait le succès de la start-up Odisei www.odisei.com récemment rachetée par le groupe américain 8*8)
4.3.2.4.4 Un site web avec un portail d'accueil, des forums ou news group et un moteur de recherche
Ce site
offre des informations sur l'entreprise et en particulier les news (nouveaux
contrats, arrivée de nouveaux membres du personnel, sortie d'un nouveau
produit, cours de bourse de la société), il donne un accès
à la "bibliothèque" de l'entreprise (catalogue des
produits, documentation technique,...)
L'accès à ce site est en général
personnalisé, ce qui permet à chacun de pouvoir s'orienter
rapidement parmi les services offerts (des entreprises comme Mediapps
&&w ont développé des logiciels qui permettent une
génération automatique de tels portails personnalisés)
Un moteur de recherche permet de retrouver les informations quelle que
soit leur localisation (forum, news, web, base de données, news group,
notes internes en traitement de texte, bibliothèque, ...)
Il permet de télécharger les outils logiciels
(bureautique, outils de CAO, ...)
Les forums ne fonctionnent en général que s'il y a un bon
animateur sachant user intelligemment de l'envoi de messages aux membres du
groupe pour attirer l'attention de tel ou tel sur un sujet qui doit
l'intéresser
Une des difficultés souvent rencontrées pour le bon
fonctionnement des forum, rappelée par Christian Lainé est
celle de la hantise de la faute d'orthographe qui inhibe la "prise de parole"
notamment pour les cadres. Dans les groupes multinationaux la difficulté
est partiellement tournée par une langue pivot et un système de
traduction automatique.
4.3.2.4.5 des fonctions "secrétariat général"
C'est
une fonction importante des intranets de première
génération, permettant des économies administratives
substantielles: organisation des déplacements et des remboursements des
notes de frais, inscription aux formations, gestion des congés,
organisation des réunions et réservations de salles, offres
d'emploi à l'intérieur du groupe, ...
Des sites comme Ismap
www.ismap.com, Maporama
www.maporama.com,
Viamichelin
www.viamichelin.com ou
Sytadin
www.sytadin.equipement.gouv.fr ont été conçus
pour aider à organiser les déplacements. A partir d'une simple
adresse, il est possible d'obtenir des itinéraires, de consulter les
cartes des villes en France ou en Europe et d'être informé sur
l'état de la circulation en temps réel. Les cartes et
itinéraires peuvent être imprimés, envoyés par
e-mail à des clients et même téléchargés sur
un assistant personnel.
Dans ce cadre, profitant de ces infrastructures certaines entreprises offrent
à leur personnel des services extérieurs en les faisant
profiter de la capacité d'achat de l'entreprise : par exemple
Dressmart (emporté depuis par une crise de croissance) proposait
sur les intranets de Merril Lynch, KPMG ou Andersen Consulting des
vêtements correspondant aux "normes" définies par leur employeur
Voire même des conseils fiscaux (Hervé Thermique), ou
médicaux (Microsoft avec le projet "virtual clinic" qui se donne
pour objectif d'éviter des visites superflues chez le médecin
qu'ils évaluent à 20 à 30%)en ligne
4.3.2.4.6 un système "Push" pour apporter à chacun l'information dont il a besoin
Une
newsletter apporte à chacun, en fonction de ses centres
d'intérêt, les informations qui lui sont utiles: revue de presse,
dépôt de brevet, modification du site d'un concurrent,...)
Un système d'alerte peut être également mis en place pour
certains métiers (finance, achat de matière première,
accident,...)
4.3.2.5 Le véritable Intranet: le système nerveux de l'entreprise
L'information devient aujourd'hui la principale richesse de
l'entreprise: c'est une matière première qu'il faut savoir
acquérir, transformer, diffuser, capitaliser, produire, utiliser pour
les prises de décision, l'intégrer dans les produits et services
ou la vendre.
Mais "l'information" c'est aussi les "instructions" qui commandent
directement les process de production et de distribution des flux dans des
usines toujours plus automatisées: il serait tout à fait
réducteur de séparer le virtuel et le réel: le fichier de
CFAO sortant d'un bureau d'étude de mécanique et transmis via
l'intranet dans une machine outil à commande numérique produit
directement des copeaux!: le système nerveux actionne les
muscles
Les technologies de l'Internet sont les outils qui permettent d'accomplir ces
tâches de façon plus efficace, plus rapide et moins onéreuse
General Electric pour résumer sa politique a
adopté ce slogan "Internet= sell+buy+make". Comme toutes les
grosses entreprises traditionnelles il a rencontré résistances et
inerties, pour faire abandonner aux salariés leurs vieux réflexes
Jack Welsh lorsqu'il a pris conscience des retards de son entreprise a
utilisé des méthodes radicales en supprimant les solutions
alternatives
* l'intranet permet d'organiser les déplacements: il a
supprimé le service voyage,
* toutes les notes doivent être diffusées par le
réseau : il a supprimé les photocopieuses du siège,...
* l'e-procurement permet à chaque responsable de passer directement les
commandes : il supprimé le service approvisionnement (4000 personnes)
L'intranet n'est pas réservé aux grands groupes et des
éditeurs comme le Lyonnais libertyBoard
www.libertyboard.com
ont développé des intranets/extranets clé en main
apportant déjà de nombreuses fonctionnalités
Quand l'Intranet devient véritablement l'endroit où se prennent
les décisions et qui pilote la production, LE système
d'information de l'entreprise, englobant l'informatique traditionnelle, il
apparaît très vite la nécessité de créer des
espaces protégés, accessibles uniquement aux personnes qui ont
à en connaître (conduite de projet, gestion du personnel,
préparation d'un contrat, pilotage de la production ou de la logistique,
fonctionnement du conseil d'administration, ...).
Un point essentiel devient celui de la gestion des droits d'accès en lecture comme en écriture de chacun des éléments d'information de l'Intranet.
"l'Intranet est le passage d'une simple informatique de
traitement à une informatique de la relation" (Christian
Lainé, animateur du programme intercommunity").
"dans notre entreprise toutes les informations et les processus sont
gérés électroniquement et vous ne pouvez échapper
à l'intranet même si vous le vouliez" Mike Betzer de MCI
Worldcom
4.3.2.5.1 L'Intranet devient l'outil qui permet de réduire les coûts de fonctionnement
"aujourd'hui, Boeing c'est 80% d'infomanagement et 20% de
processus physiques" (le CIO de Boeing, Mission Acsel à Chicago, mai
2002,
http://www.yolin.net/Chic0426.zip)
Il y a donc enormément à économiser en argent et en
délai avec les outils de l'internet sur ces "80%" mais cela
nécessite de repenser en profondeur tous les processus de l'entreprise
pour réaliser ces gains qui peuvent être de grande ampleur et
modifier radicalement la compétitivité de l'entreprise
La division moteur d'avion de General Electric a économisé
ainsi 297M$ dans par une réingénierie totale des process.
Le programme mis en oeuvre en 2002 s'est fixé comme objectif une
économie supplémentaire de 385M$ avec un principe "Find it,
Get it Keep it", quand un organe est devenu inutile il faut le supprimer
sinon il réinvente du travail: trop de papiers, supprimons photocopieurs
et imprimantes (économie 1,8 M$), idem pour les appro (4000 personnes),
le service voyage (300 personnes),...
Caterpillar a programmé une économie de son back office de
15% pour 2002
Caterpillar: considère que le travail collaboratif lui a permis
un gain de 20% de productivité. Par ailleurs son système de CAO
en libre service supprime une partie significative des coûts commerciaux
(projets techniques et devis) puisque c'est le client qui, comme chez Dell,
réalise lui-même l'engin qui correspond à ses besoins
Boeing a remplacé 3 réunions sur 4 en Webconferencing
(Voice &Video sur IP)
Alors qu'elle embauche notablement plus, que son effort de formation est
sans commune mesure, grâce à son intranet, Cisco a 3 fois
moins d'employés à la DRH (1 pour 150) qu'une entreprise
"normale" de même taille.
Dans le même temps, à titre d'exemple, l'automatisation des
process administratifs a fait passer le temps de remboursement des missions de
3 semaines à 2 jours (le fameux facteur"7").
Les employés semblent apprécier le fait d'avoir moins de temps
à passer au reporting et aux demandes d'autorisation au profit d'un
travail opérationnel ce qui s'est traduit dans les périodes de
surchauffe notamment par un turn-over 7 fois plus faible que la moyenne du
secteur informatique (3% contre 20%)
4.3.2.5.2 Internet déshumaniserait? Bien au contraire
Une
critique souvent faite à Internet est qu'il déhumaniserait les
relations
Nous avons pu constater que c'est systématiquement l'inverse
(l'e-commerce ne faisant que remplacer la VPC classique).
Les technologies internet permettent surtout d'éliminer les tâches
administratives répétitives et fastidieuses, le "back-office", et
elles permettent de ce fait au personnel de se consacrer aux taches plus
"riches" de relation avec le client, d'innovation, de conduite de nouveaux
projets avec les partenaires de l'entreprise
4.3.2.5.3 L'intranet siège de la conception des nouveaux produits: le PLM Product Lifecycle Management
Concevoir un nouveau produit nécessite tout à la fois
Elle implique un travail étroit avec les services comptables pour le
calcul des prix de revient et le bureau d'étude pour la conception des
pièces
· celles du service après-vente : faiblesses ou inadaptation des
produits actuels
· de connaître les initiatives des concurrents
· d'avoir connaissance des possibilités de la technologie
· de s'appuyer sur la mémoire" de l'entreprise
Mais la création de nouvelles pièces, leur analyse fonctionnelle,
l'analyse cinématique des assemblagescomplexes, nécessite aussi
de faire appel à des logiciels puissants (CAO : conception
assistée par ordinateur) et de faire travailler ensemble les
spécialistes compétents appartenant parfois à d'autres
entreprises (un avion par exemple est aujourd'hui composé de plusieurs
millions de pièces)
Durée de vie plus courte, nécessité de concevoir des
produits plus rapidement et pour moins cher font que l'Intranet devient l'outil
autour duquel s'organise la coopération des services concourrant
à la conception des nouveaux produits
L'Intranet l'outil de la conduite de développements menés par des
équipes éclatées car il permet de gommer les distance en
leur faisant partager les données et en offrant des outils de travail
collaboratifs
Ceci est particulièrement important pour les entreprises
géographiquement dispersées, dont les compétences sont
réparties ou qui ont besoin de sortir en même temps des variantes
de leurs produits adaptées aux différents marchés (langue,
symbolique, couleurs, design, ...)
"un gros projet mobilisant 200 personnes dont 3/4 en Europe et un quart aux
USA a pu être bouclé en 7 mois au lieu d'un an grâce
à l'intranet qui nous a en particulier affranchi du décalage
horaire" Didier Lambert, Essilor
Ubisoft dans le domaine des jeux par exemple qui fait travailler
simultanément des équipes dans 9 pays
RadialSoft
www.radialsoft.com entreprise de 4 personnes,
architecte de logiciels de CFAO.fait appel pour la réalisation des
différents modules à des sous-traitants (qu'elle recrute sur son
site).
Ceux-ci sont éparpillés dans le monde (et notamment en Inde qui
dispose d'excellentes entreprises dans ce domaine).
Le code au fur et à mesure de son élaboration est mis sur le
serveur dédié au projet et il est disponible, notamment pour les
test de toutes les équipes participant au projet et pour le client qui
peut suivre son avancement et réagir immédiatement en cas de
problème. tous les échanges de mail sont archivés et
constituent la "mémoire" du projet
4.3.2.5.4 L'intranet permet le passage direct de la conception à la fabrication et la conduite de la production
Réduire les délais de production: c'est la
contrepartie incontournable de la viabilité du "build to order"
Dans l'industrie mécanique par exemple de plus en plus
fréquemment les constructeurs de machines outils à commande
numériques équipent celles-ci d'interfaces IP et
optent pour le Browser comme interface Homme-Machine
Les pièces étant conçues par des systèmes de CAO,
les fichiers informatiques qui sortent du bureau d'étude peuvent
être directement transférés via l'Intranet dans l'armoire
de commande de la machine pour lancer la production, et un dialogue peut
s'établir pour les mises au point entre opérateur de fabrication
et technicien d'étude (CFAO : conception et fabrication
assistée par ordinateur)
Par ailleurs, pour la conduite de la production, ces machines étant
connectées à l'intranet de l'entreprise, il devient
possible de dissocier l'endroit où est localisée la machine
elle-même de ceux où se situent les compétences
(maintenance, dépannage), la gestion des commandes et des stocks ou les
centres de décision (exécution et contrôle des travaux)
Les logiciels peuvent ainsi être mis à jour à distance,
l'opérateur peut se former par tutoring avec un formateur distant.
Il peut également accéder à des logiciels d'aide au
diagnostic comme Steeplechase
www.steeplechase.com,
ControlPro
www.labtech.com ou
Rockwell Software
www.software.rockwell.com
De plus en plus également les machines se connectent aux extranet
(en particulier pour une liaison avec le constructeur et la maintenance)
Mais aussi directement à l'Internet : l'opérateur peut
ainsi directement accéder à toutes les information depuis les
sites des fabricants ou des sites fournissant conseils ou expertise comme
Techspex
www.techspex.com
fédérateur de la communauté des professions liées
à la machine-outil
Il peut aussi faire appel à l'intelligence collective de ses
collègues branchés à travers les newsgroup ou des
forums comme ceux de Machinist.com
www.machinist.com : on
considère en effet (Managing Automation juin 98) qu'en cas de
panne 80% du temps est utilisé pour localiser celle-ci contre 20% pour
la réparer: la performance dans le diagnostic est donc un facteur
important pour la compétitivité
Cet usage des newsgroup n'est d'ailleurs pas sans poser de problèmes
quant à l'équilibre à trouver entre la
performance des opérateurs et la capacité à
préserver les secrets de fabrication
voir page
236
Virtual Tech de Toyoda,
http://toyodausa.com/hitech.html grâce à une
caméra vidéo portée sur le casque de l'opérateur
permet de faire effectuer une réparation depuis l'autre bout du monde
par un opérateur non qualifié
C'est aussi le cas de Hurco
www.hurco.com de Mazac
www.masakusa.com
Bosch
www.boschat.com
Farley
www.farleyoz.com.au ,
Fanuc
www.gefanuc.com,
Huron
www.huron.graft.fr
Makino
www.makino.com,
Mitsubishi
www.mitsubishi-edm.com,
Okuma
www.okuma.america.com,
Star Cutter
www.starcutter.com,
Tree Machine
www.treemachine.com
Wisconsin Machine Tool
www.machine-tools.com,
Zagar
www.zagar.com et surtout de
DMG
www.gildemeister.com
avec son logiciel de maintenance à distance NetServices.
Un certain nombre de ces services étaient délivrés
à travers des lignes louées pour des questions de vitesse et de
fiabilité mais de plus en plus elles utilisent directement le
réseau de l'Internet
L'ingénieur de permanence peut avoir depuis son PC chez lui ou en voyage
toutes les informations dont dispose l'opérateur et communiquer avec
celui-ci (voir également le § télémaintenance
page
172
Voir sur ce plan la remarquable étude effectuée par l'Atelier
BNP-Paribas juillet 1999
www.atelier.fr
Ces évolutions technologiques ouvrent des portes à une
réorganisation radicale du système productif en faisant
disparaître de nombreuses contraintes organisationnelles et en permettant
une nouvelle optimisation de la production tant entre les sites d'implantation
de l'entreprise qu'entre ceux de l'ensemble de ses donneurs d'ordre et
sous-traitants
Schneider a développé des systèmes de
machines autonomes pour l'usine Mercedes de Berlin pour l'usinage des
têtes de cylindre utilisant l'intranet pour faire circuler les moteurs en
fonction des disponibilités effectives de chacune. D'après Alain
Marbach, responsable des automatismes chez Schneider ceci a permis de faire
passer le taux de productivité de 65% à 95% économisant
ainsi 30% de l'investissement
L'Internet va permettre en particulier le partage de machine entre entreprises,
fluidifiant les méthodes de production en flux tendu dans le cadre d'une
économie de production en temps réel
4.3.2.5.5 La Télémaintenance
La
télémaintenance s'impose progressivement pour toutes les machines
ou les chaînes de production pilotées par un microprocesseur:
celui-ci concentre en effet toutes les informations provenant des multiples
capteurs nécessaires au contrôle du processus et il peut
être facilement interrogé à distance.
Il est également possible depuis le point de contrôle de modifier
les paramètres de réglage ainsi que les programmes qui le pilotent
C'est le cas en particulier des machines-outils à commande
numérique (dont la télémaintenance est toutefois, bien
souvent sous-traitée au constructeur ou à des entreprises
spécialisées
voir page
140)
La supervision des machines de moulage de caoutchouc de l'entreprise
Roll Gom (
www.mpr.fr )est également
assurée via l'Intranet et l'entreprise travaille actuellement à
la mise en place d'un VPN qui permettra:
* aux responsables de l'usine de pouvoir de n'importe où (de chez
eux, depuis un poste nomade) accéder à l'état de
fonctionnement de chacun des éléments de l'installation
* au technicien de permanence pendant les jours fériés
(certaines parties de l'installation fonctionnent en continu) de faire appel au
spécialiste où qu'il soit, (chez lui ou en déplacement par
exemple). Celui-ci pourra accéder à tous les paramètres
des machines, comme s'il était sur place, et donner les instructions
utiles pour le dépannage et la remise en route.
Cette nouvelle organisation doit permettre tout à la fois des
économies de maintenance et une moindre immobilisation des
machines.
De nombreux fournisseurs de logiciels de supervision et de contrôle de
chaîne de production ont rajouté cette possibilité
d'accès et de pilotage par le web (soit en Intranet (à
l'intérieur du site ou depuis l'extérieur en transitant par
l'Internet via une procédure sécurisée), soit en extranet
(entreprise de maintenance)
Citons USData, Intellution, PC Soft, Factory
Systems, Areal ou Ordinal Technologies &w leurs premiers
clients: Michelin et Creusot-Loire
4.3.2.5.6 L'intranet permet une connaissance et un suivi du client permettant de mieux le servir: le "Customer Relationship Management" CRM
Bien
souvent les éléments concernant un client (sa solvabilité,
ses besoins, l'historique de ses commandes et la situation des en-cours, les
problèmes d'après-vente, l'état des livraisons, le montant
des créances,...) est dispersée entre de multiples services
(service commercial, comptabilité, service après-vente,
marketing, logistique, production,...) qui ne communiquent que partiellement et
lentement entre eux, tant et si bien que le client ne trouve que rarement en
face de lui un interlocuteur capable de résoudre rapidement et
efficacement l'ensemble de son problème ou de pouvoir prendre des
engagements fermes (délais de livraison, accord sur des facilités
de paiement,...)
Par ailleurs le non-rapprochement des informations empêche parfois de
percevoir à temps certains dysfonctionnement ou laisse échapper
des opportunités d'affaire
L'Intranet est l'outil qui permet la mise en commun de toutes ces informations,
notamment au niveau des centres d'appel et surtout des nomades (commerciaux ou
après-vente) qui sont au contact du client et qui sont ainsi en mesure
de régler en temps réel les problèmes
4.3.2.5.7 L'Intranet permet l'intégration des systèmes de gestion (ERP).
Ceci est
en particulier précieux pour les entreprises qui ont plusieurs
implantations et en particulier des filiales à l'étranger. La
plupart des systèmes d'informatique intégrée (ERP,
Enterprise Resource Planning) ont maintenant une interface IP qui permet de
les intégrer pleinement dans l'Intranet
C'est le cas de tous les leaders : SAP, Baan, Peoplesoft, JD Edward. Le retard
de certains d'entre eux dans cette mutation les a mené tout près
du dépôt de bilan (Baan). A l'inverse d'autres, qui connaissaient
une situation très délicate comme Peoplesoft ont vu leur
marché se redresser de façon spectaculaire quand ils ont offert
des solutions 100% internet permettant à leurs clients une diminution
considérable des couts ainsi qu'une possibilité d'ouverture
à leurs partenaires commerciaux
L'entreprise Roll-Gom (
www.mpr.fr ) à Arras bien que de taille
moyenne dispose de plusieurs implantations et d'une petite filiale aux Etats
Unis : sa gestion fortement informatisée (ERP, entreprise ressource
planning de SAP) utilise un réseau fait de lignes louées en
France et une liaison Internet VPN avec les USA.
4.3.2.5.8 L'Intranet un outil pour les achats le e-procurement, la SCM " supply chain management"
L'Intranet permet, à partir de fournisseurs
référencés et de prix négociés, de fournir
un catalogue interne de produits offrant à chacun la possibilité
de composer sa commande, de la faire valider éventuellement par
l'échelon hiérarchique adapté en fonction de son montant
et, en tant que de besoin, de préciser ligne par ligne les instructions
de livraison (Hervé Thermique)
Ce processus (supply chain management) permet de réduire le
coût administratif des achats de façon drastique (6$ au lieu
de 75 Chris Zaharias de Netscape séminaire Aftel
nov 98)
D'après une enquête d'AT Kearney auprès de 162
entreprises les achats sur le Net devraient passer de 1,6% en 1998 à
20,4% en 2001 avec un accroissement notable de l'externalisation des
activités non stratégiques.
L'an 2002 a vu en particulier un développement
généralisé au niveau des voyages d'affaire avec le
"self-booking" Accenture a évalué à 50%
l'économie d'un dossier voyage chez lui, General Electric a ainsi pu
supprimé un service de 300 personnes. Le taux de
pénétration atteint 21% aux US et 5% en France fin 2002
La fonction achat perd sa dimension administrative pour se redéployer
dans la recherche de nouveaux fournisseurs (sourcing) et l'innovation
(définition avec les fournisseurs de produits ou services nouveaux
correspondant mieux aux besoins)
500 ingénieurs de Schlumberger travaillant sur 300 sites dans
50 pays passent dorénavant directement leurs commandes sur Internet: ils
disposent d'un catalogue négocié par le service achat
auprès de 20 fournisseurs. Après une éventuelle validation
hiérarchique les commandes sont automatiquement éclatées
et routées vers les fournisseurs
le processus d'achat a été ramené de 3 semaines à 3
jours (on retrouve le fameux facteur 7) avec une réduction sensible des
coûts (plus d'une centaine de MF)
Spie Batignolle qui a bati son cybercatalogue estime pour ses 600
chantiers faire une économie de 20% sur le poste achat et de 50% sur les
couts de facturation (séminaireCFCE)
Le standard en cours de finalisation OBI (Open Buying on the Internet)
est opéré par CommerceNet
www.commerce.net qui gère
4.3.2.5.9 Il est particulièrement bien adapté pour les organisations par centres de responsabilités ou par chantiers
Il
fournit en effet des outils permettant une large autonomie dans l'organisation
du travail
Bien évidemment pour arriver à ce niveau de
décentralisation l'outil technique est nécessaire mais ne suffit
point et ce large partage de l'information n'est pas sans problème au
niveau de la confidentialité
· contrats type (sous-traitance, embauche, ...) permettant de contracter
en prenant en compte toutes les hypothèses avec une bonne
sécurité juridique
· accès aux informations touchant au droit du travail à
l'hygiène et à la sécurité
· possibilité de procéder aux achats directement sans
aucune formalité (petit matériel, fourniture) en utilisant les
accords cadres négociés avec les fournisseurs au niveau du
siège (éventuellement avec une validation hiérarchique
au-delà d'un certain montant : par exemple achat de véhicule).
· mais "le vrai risque dans la sécurité ce sont les
hommes, pas les systèmes informatiques ou le fire wall: il faut mettre
en place de tels systèmes mais l'important est la confiance dans les
hommes" (Philippe Contal
Alpha-c).
"une telle organisation ne peut fonctionner que sur la confiance totale dans tous les membres de l'entreprise" (Michel Hervé), ce qui est culturellement opposé aux organisations fortement hiérarchisées qui bien souvent reposent davantage sur le contrôle et la défiance.
4.3.2.5.10 Il est un outil précieux dans le domaine de la qualité: organisation, gestion et traçabilité
Les notaires, dont le coeur de métier est la codification des
actes, ont placé, au-delà de la mise en commun d'informations
juridiques et de bases de données, la qualité au coeur de
l'Intranet qu'ils ont bâti dans le cadre de leur chambre syndicale
parisienne (démonstration accessible par
www.intranet99.org)
· Que pour la gestion proprement dite de la qualité
(accès permanent aux documents à jour, gestion workflow de la
procédure qualité à travers le processus de production).
L'industrie automobile confrontée récemment à des
rappels pouvant concerner des millions de véhicules et l'industrie
agroalimentaire, avec les multiples problèmes rencontrés
récemment (dioxine, ESB, fièvre aphteuse, benzène,
éclats de verre,...) sont bien placées pour connaître
l'aspect stratégique de la traçabilité des
produits"de la fourche à la fourchette"
Alpha CIM
www.alpha-cim.com entreprise de 120 personnes
à Evry (Essonne) oeuvrant dans l'informatique industrielle
(environnement, pharmacie, chimie, gestion d'éclairage, ...) a
créé un serveur Intranet pour assurer la diffusion et la
consultation des documents Iso 9001. L'entreprise étudie avec
l'AFAQ la possibilité de supprimer le
référentiel papier.
"Nous avions des centaines de copies de nos procédures qualité
à gérer : aujourd'hui non seulement tout le monde a un
accès facile mais surtout je suis certain que tous ont la
même version, c'est un point critique car l'entreprise est
certifié ISO" Philippe Cuif responsable des services
réseaux d'ECIA
Michel Hervé indique que sans l'Intranet son entreprise
éclatée en 500 lieux de travail n'aurait jamais pu atteindre le
niveau exigé par la norme ISO 9002
4.3.2.5.11 L'Intranet devient le siège de l'intelligence économique et de la veille technologique
4.3.2.5.11.1 Il est l'outil qui permet d'alimenter le système en informations
Au moins
5 types de sources permettent d'alimenter les bases de données avec des
informations utiles à l'entreprise (
voir également page
163):
L'entreprise alpha-c
voir page
198surveille à l'aide de
robots ses principaux clients fournisseurs ou concurrents, ses marchés,
les technologies qu'elle emploie, à travers l'analyse permanente
automatique de 400 sites web (avec Enterprise Minder de Netmind
www.netmind.com/html/enterprise_minder.html) et la presse.
L'information est automatiquement mise à disposition des salariés
susceptibles d'être concernés.
· La souscription à des services permettant d'accéder
à des informations payantes accessibles seulement sur abonnement
(Qwam
www.qwam.com qui
fédère 25 000 sources de ce type) : bases de
données techniques ou économiques, fils d'information,
accès aux archives de journaux,...
· Les documents produits par chacun des services et susceptibles
d'être utiles pour les autres: études de marché, ,
analyses d'incidents, notes de synthèse, documents techniques, ...
· Les sources d'informations pertinentes repérées par les
membres de l'entreprise ("bibliographie" au sens large du terme)
· Les informations recueillies par chacun des membres de l'entreprise
(au contact des clients, via les réclamations, pendant les visites de
salon, lors de voyages à l'étranger,...).
4.3.2.5.11.2 Il est l'outil qui permet de les stocker de façon à les rendre exploitables
Avoir
des masses d'informations ne sert à rien si elles ne peuvent être
exploitables aisément par ceux qui ont à prendre des
décisions. Pour cela il faut disposer de différents outils
Dans ce domaine des outils permettent des représentations graphiques
(utilisant volume et couleurs) ils permettent au spécialiste d'un coup
d'oeil de détecter des "anomalies" en visualisant globalement des
milliards d'informations: ce sont les outils de Data Mining (Trivium
www.trivium.fr)
· Pour pouvoir retrouver les informations utiles (moteurs de
recherche sémantique multilingues,...)
Cegibat (filiale de GDF) chargée de conseiller les
professionnels du bâtiment a créé un "centre virtuel
d'expertise" structuré par thèmes qui permet de capitaliser
l'expérience de ses techniciens ; cette base de données est en
outre utilisée par les agents du marketing, les formateurs et les
services chargés d'éditer les manuels techniques.
Pour des villes comme par exemple Nancy (démonstration accessible par
www.intranet99.org) le
système d'informations géographiques (SIG) permet à
tout instant de disposer des informations relatives à chaque parcelle
construite ou de voirie: - informations de toute nature sur les bâtiments
ou la voirie concernant la parcelle
- en cas de travaux, état d'avancement des chantiers.
Toute information ayant une composante géographique est ainsi
accessible.
· Pour pouvoir analyser des masses de données parfois
considérables et hétérogènes notamment à la
recherche d'anomalies, de ruptures de tendances, de phénomènes
non préalablement identifiés mais susceptibles de concerner
l'entreprise.
4.3.2.5.11.3 Enfin il permet de diffuser en temps réel l'information ciblée aux membres de l'entreprise (Push)
· lorsque cela est nécessaire il peut également envoyer
celles-ci sous forme d'alertes par exemple sur les téléphones
mobiles.
4.3.2.5.12 Il facilite la mise à disposition d'outils d'expertise permettant en particulier des simulations
Ceci
peut concerner tant les bureaux d'étude (conception de produits
nouveaux) que les services maintenance (aide au diagnostic) et plus encore les
commerciaux à qui ils fournissent un précieux outil de dialogue
avec leurs clients (élaboration d'un produit personnalisé en
temps réel)
Le Crédit Lyonnais met à la disposition de chacun de
ses chargés d'affaire un outil de simulation permettant de mieux
apprécier le profil de risque de chaque client démonstration
accessible par
www.intranet99.org
Sollac permet à ses métallurgistes de faire
appel à un système expert pour l'évaluation des
défauts (démonstration accessible par
www.intranet99.org)
Desjoyaux
http://www.desjoyaux.fr
fabricant de piscines préfabriquées modulaires haut de
gamme, fournit ainsi à ses distributeur un outil permettant de
concevoir une piscine sur mesure prenant en compte à la fois les
contraintes esthétiques et techniques
Mona Lisa
www.monalisa.fr à Aix
en Provence, qui conçoit et vend des produits immobiliers
défiscalisés a placé sur son site un simulateur de calcul
financier
4.3.2.5.13 L'outil pour la DRH
4.3.2.5.13.1 Pour la gestion du personnel
Gestion des congés, recrutement, affichage des postes à pourvoir, l'Intranet permet de fluidifier l'information tout en automatisant les nombreuses tâches administratives de la DRH, ce qui permet à celle-ci de se concentrersur la partie "humaine" de sa mission
4.3.2.5.13.2 L'Employee Relationship management (ERM) : le cliemployé
L'intranet peut également offrir des services permettant de contribuer à la qualité de vie en entreprise: babysitting, réservation de voyage, pressing, courses, conseil fiscal,...
4.3.2.5.13.3 pour construire et capitaliser un potentiel de compétence: le knowledge management (KM)
Dans
l'économie actuelle la compétence des hommes devient
l'élément déterminant de la compétitivité de
l'entreprise: c'est un capital qu'il convient de bien connaître et de
gérer avec soin: quelles sont les connaissances?, l'expérience?,
les aptitudes et les potentialités de chacune des personnes? Comment les
compléter ou les accroître (par la formation? (voir§
suivant), par l'organisation des parcours professionnels?)
Ceci est d'autant plus précieux à savoir que lorsque les
évolutions sont permanentes c'est parfois des compétences
"cachées" qui s'avèrent les plus précieuses:
On l'a vu par exemple lorsqu'il s'est agit de désigner des webmestres,
nouveau métier requérant des compétences non
habituellement détectées et répertoriées. De
même des développements inattendus à l'export (l'entreprise
est sollicitée pour un partenariat...) peut rendre précieux la
capacité à savoir qui éventuellement dans le personnel
parle la langue du pays en question
JP. Doumenc (Schneider) : "on voit bien à travers
l'Intranet du CEA à Marcoule que celui-ci peut apporter non plus
seulement de l'empilement des connaissances, du triage des connaissances,
mais la création de nouvelles connaissances" (concours
Intr@net 99
www.intranet99.org).
John Doyle vice président de Hewlet Packard avait
déclaré un jour "Si seulement HP savait ce que HP savait!"
Une entreprise française Trivium
www.trivium.fr déjà auteur de UMAP
s'est lancé sur ce créneau avec succès. Elle a levé
30MF en 2000 pour financer son effort de marketing: son logiciel Gingo
donne à l'entreprise une connaissance fine des ressources de
compétence de son personnel, qui sont en général
très sous-utilisées parce que mal connues. La start-up a su
déjà convaincre PSA, Bouygues, France Télécom...)
4.3.2.5.13.4 pour La formation interne du personnel : le e-learning
les
organisations changent, les métiers changent, les méthodes de
travail changent, les technologies changent, les entreprises
accélèrent le rythme et s'internationalisent:
Les grandes entreprises qui sont celles qui aujourd'hui sont le plus
avancées dans ce domaine comme Boeing, General Electric, Cisco ou
Procter & Gamble considèrent que le e-learning (tutoré ou
non) permet une économie de plus de 60% associé à une
efficacité plus grande grâce au fait que
ð les contraintes de temps deviennent plus fortes
ð Incontournable, la formation devient un centre de cout de plus en plus
lourd
La formation du personnel à travers des outils interactifs
permettant un véritable apprentissage accompagné par des tuteurs
ð La formation est disponible au moment ou les gens en ont besoin
C'est en particulier un outil parfaitement adapté pour l'apprentissage
technique (informatique, langue, argumentaire de vente,...).
Manpower dispense à partir de son Global Learning
Center 1200 cours à ses collaborateurs intérimaires. 10.000
d'entre eux se sont déjà inscrit : c'est un système
particulièrement bien adapté pour des personnes qui ont une
activité discontinue
L'Intranet permet notamment d'assurer la formation de commerciaux
dispersés sur le terrain, par exemple à l'occasion du
lancement de nouveaux produits, en économisant temps et frais de
déplacement et en permettant aux hommes de terrain d'être
opérationnels immédiatement pour répondre aux questions
des clients
Il donne également la possibilité d'offrir une formation au
client, apportant ainsi une notable valeur ajoutée
Il y a tout lieu de penser que Oracle SAP et Siebel intégrerons des
plates-formes de e-learning dans leurs produits
D'après une étude de Pascal Deborde (Arthur Andersen), 60% des
enseignements professionnels aux US auraient basculé sur le e-learning
avec des réduction de temps de formation pour des résultats
équivalents de 40 à 60%
Web Conferencing produit par Placeware
www.placeware.com spin off
de digital Design par exemple a mis au point une intéressante
méthodologie d'organisation de téléconférence
associée à une présentation et à un espace de
travail de groupe:
Le téléconférencier envoie aux participants (qui
peuvent le voir et l'entendre ) les pages de sa présentation. Il est
assisté de faciliteurs qui peuvent répondre en temps
réel et individuellement aux questions des participants sans interrompre
le cours de l'exposé, ils interviennent auprès de celui-ci
seulement si le nombre et la nature des questions indique qu'une
majorité de l'auditoire décroché.
Il est ainsi possible d'assurer avec quelques dizaines d'assistants une
formation de 5000 techniciens répartis à travers le monde lors du
lancement d'un nouveau produit ce qui leur permet en outre d'être
immédiatement au contact de leurs client pour exploiter la dynamique
commerciale du lancement
Horizon Live Distance Learning
www.horizonlive.com
spin-off de Digital Design a une approche semblable
L'Université virtuelle Ziff Davis
www.zdu.com ou
http://learn.elementk.com
offre déjà plus de 250 cours: avec 20.000 entreprises clientes et
150.000 stagiaires cette approche pédagogique commence à devenir
significative: une version francophone devrait prochainement voir le jour
Une université privée du nouveau Brunswick démarre
en 2000 exclusivement sur Internet et délivre un MBA : objectif, les
cadres vivant en Amérique et en Asie
Après Simon&Shuster Family Education Network et The Forum
Corporation, le groupe Pearson vient d'acheter pour 2,5 milliards de
dollars NCS qui réalise 630M$ de CA dans le domaine de la formation: il
doit lancer début 2001 son "Learning Network"
Certaines universités américaines délivrent leurs
diplômes officiels par cette voie
En France notons l'initiative de l'Université de Compiègne
et le lancement en avril 2001 par les Ecoles des Mines en collaboration avec
celles des Télécoms d'une téléformation
permettant de réduire de 2 ans à un an la période de
présence à l'Ecole pour les formations d'ingénieur en
formation continue en utilisant les NTIC pour les matières qui s'y
prêtent
voir les colloques de Rouen (1998) et Troyes (2000) sur les Nouvelles
Technologies Educatives
http://nticf98.insa-rouen.fr et
http://www.univ-troyes.fr/tice
Voir aussi les sites de l'american society for training and development
www.astd.org, distance learning
on the net
www.hoyle.com/distance.htm
l'office of learning technologies, du Canada
http://olt-bta.hrdc-drhc.gc.ca
Teaching on-line
www.nau.edu tele training
institute
www.teletrain.com les
universités de Cornell
www.ilr.cornell.edu de
columbia
www.ilt.columbia.edu de
Phoenix
www.uophx.edu/uop/_distanc.htm, le MASIE center
www.masie.com ou le training
supersite
www.trainingsupersite.com
Voir également le chapitre sur le e-learning
page
89 et la recherche de formation sur le
web
page
162
4.3.2.5.14 Démultiplier l'efficacité des commerciaux en les connectant aux services du siège
bien
entendu le domaine d'application privilégié de l'Intranet reste
celui des commerciaux et des cadres en déplacement qui peuvent ainsi
être reliés de façon beaucoup plus efficace au Siège
.
Ils disposent ainsi d'un précieux support quand ils sont au contact
du client
L'Intranet augmente considérablement leur efficacité en leur
permettant un accès à tout le savoir de l'entreprise, y compris
le savoir vivant d'expertise (grâce à l'inventaire des
compétences).
"ils pourront exécuter les mêmes recherches complexes, en temps
réel, que les utilisateurs du siège" Alain Psénica,
direction commerciale du groupe Schneider
Il autorise des prises de décision rapide grâce à un
accès direct et permanent au décideur.
Il permet en outre de substantiels gains de temps et économies de
gestion en offrant la saisie directe, à la source de toutes les
informations nécessaires au lancement de la production, à la
gestion des ordres et à la facturation,
Déchargeant ainsi les hommes de terrain des tâches administratives
il leur permet de se concentrer davantage sur l'écoute du client, le
conseil et l'intelligence économique..
AREL ingénierie, 20 personnes dont 17 ingénieurs
et cadres, située dans les Yvelines vend surtout à l'exportation
(U.R.S.S., Bangladesh, Cuba, Inde, Cameroun, Pologne, Vietnam,...).
Son ingénieur commercial peut, à l'autre bout du monde,
négocier en temps quasi réel les modifications techniques : Le
bureau d'étude avec qui il est relié par Internet, peut,
grâce à la CAO, adapter le projet, calculer le devis, et envoyer
par e-mail en pièce attachée une représentation
tridimensionnelle de l'installation (par un simple "coupé-collé"
grâce au protocole VRML)
Le fantastique gain de temps par rapport au fax (1 jour au lieu de 10), la
quasi interactivité avec le client, permet, au moindre coût,
d'aboutir à une proposition bien mieux adaptée au besoin du
client et fait la différence avec les autres compétiteurs.
4.3.2.5.15 Un outil au service des techniciens de maintenance
Dans
bien des domaines comme celui du matériel d'équipement dont la
durée de vie est parfois très longue (30 ans pour un avion par
exemple) et qui posent des problèmes de sécurité, la
maintenance est une activité stratégique qui tient une place
déterminante dans la stratégie de l'entreprise
Elle représente en même temps une activité
économique d'une ampleur souvent voisine de celle de la production avec
des marges d'économie et de sécurité
(traçabilité des opérations) encore plus substantielle
GM-division Moteur : c'est 30 Millions de page à
gérer, mettre à jour et tenir à disposition pendant la
durée de vie du moteur à tous les techniciens de maintenance (30
ans, partout à travers le monde)
L'entretien " life long " d'un moteur d'avion coûte plus cher
que sa construction et nécessite une organisation infiniment plus
complexe
La Cogema a mis sur son Intranet l'ensemble des plan des installations
électriques qui sont ainsi à tout moment à jour et
disponible pour la surveillance et la maintenance
Il est bien certain que dans un tel domaine, par rapport au papier Internet
apporte un atout déterminant
Mais c'est aussi le cas pour les PME et les entreprises oeuvrant dans les
secteurs traditionnels
Hervé Thermique (Deux-Sèvres) 1000 personnes
(génie climatique, électricité, cuisines industrielles,
...) exerce une activité de chantier et de service chez le client.
L'entreprise emploie une dizaine de personnes à son siège mais
couvre un vaste territoire avec ses 25 agences.
Elle dispose de 1,1 ordinateurs par personne dont 750 micros portables
Chez le client, en cas de panne, le technicien se connecte avec son
micro portable (par n° vert) à l'Intranet de l'entreprise, ce
qui lui permet de consulter les plans tridimensionnels de l'installation (VRML)
avec la possibilité pour chacune des machines d'accéder d'un
simple clic à toutes les caractéristiques techniques des
pièces.
Il peut en outre accéder à une série de photos
numériques qui avaient été prises au fur et à
mesure du montage (ce qui est particulièrement utile pour des machines
calorifugées et donc non visibles sans un travail de démontage
important).
En cas de problème particulièrement difficile il peut
transmettre par mail une photo de l'installation accidentée au
technicien de l'entreprise le plus compétent dans le domaine,
où qu'il se trouve sur le territoire, ce qui lui confère une
efficacité beaucoup plus grande
Ceci permet en particulier d'assister le technicien de permanence, qui n'est
pas toujours celui qui connaît l'installation et qui doit procéder
à l'intervention.
A noter que cette idée de transmettre une photo, comme beaucoup
d'autre, vient d'une suggestion du forum
Il peut ensuite établir immédiatement le devis en ligne
grâce à sa connexion avec les services comptables,
l'éditer, le faire signer et entreprendre aussitôt le travail
(gain : une semaine de délais, économies de coûts
administratifs, division par deux des déplacements) : cette approche
s'est révélée là aussi un atout déterminant
face à la concurrence.
Par ailleurs la gestion fine de toutes les informations accumulées
à l'occasion de pannes permet un meilleur suivi qualité des
fournisseurs de pièces ou d'équipements.
En outre l'Intranet de l'entreprise permet de gérer l'agenda
électronique de tout le personnel, de permettre à chacun des
commerciaux de voir comment il se situe par rapport à ses objectifs de
gestion, de regrouper l'organisation des voyages professionnels,... et de
répondre aux préoccupations personnelles des agents en
particulier dans le domaine fiscal.
Il va sans dire qu'une telle méthode de travail a entraîné
une très profonde mutation dans l'organisation du travail et le
rôle de la hiérarchie.
Voir aussi page
139
4.3.2.5.16 L'Intranet, facteur de décentralisation qui se construit lui-même de façon décentralisée
Les
technologies de l'Internet, grâce à la standardisation des
interfaces permettent, contrairement aux systèmes propriétaires,
une large décentralisation des initiatives pour son développement
:
Cela peut certes conduire à une certaine
hétérogénéité mais cet inconvénient
est largement compensée par son caractère dynamique, vivant et
bien adapté aux besoins opérationnels.
Avant l'Intranet, l'informatique était l'affaire d'experts, et les
utilisateurs n'étaient que consommateurs. Avec l'Intranet, il
existe encore de l'informatique, mais tous les salariés peuvent
eux-mêmes être des développeurs de systèmes leur
permettant de mieux s'organiser dans leur travail, donc ils deviennent
"acteurs" Michel Hervé.
"les nouveaux outils qui arrivent, par leur simplicité d'emploi, vont
permettre aux cadres opérationnels de concevoir eux-mêmes leurs
solutions sans devoir en référer aux services informatiques"
Craigh Mathis du Fairpoint Group
4.3.2.5.17 Des possibilités nouvelles pour le télétravail
Internet
permet aussi le travail à domicile, à partir d'un poste nomade
depuis ou d'un centre local équipé (une petite vingtaine en
France en 2001)
Il permet également notamment pour le service clientèle, de plus
en plus important avec des produits plus personnalisés ou plus
sophistiqués, de délocaliser les Call-Centers en prenant en
compte des paramètres d'optimisation géographiques qui ne sont
pas ceux de la production
4.3.2.5.17.1 De nombreux avantages pour les salariés, l'environnement et l'aménagement du territoire
Le
télétravail permet de limiter les déplacements:
Aux USA il y a en 2001 d'après IDC
www.langhoff.com/surveys.html 39 millions de
télétravailleurs dont 8 millions à temps plein voir
également la note du PEE
www.dree.org/documents/WASHINGTON/TeletravailUS.pdf . Le
ministère des transports américain teste un programme de
réduction d'impôts pour les entreprises qui favorisent le
télétravail afin de réduire la pollution dans des
métropoles très polluées, comme Los Angeles, Houston et
Philadelphie
http://siliconvalley.com/docs/news/svfront/051210.htm
"IBM a mis en place un programme "Mobilité"(La filiale
française est la seule qui a retenu la solution des bureaux de
proximité, les autres pays s'orientant plutôt vers le travail
à domicile). Sur 5000 salariés, 1500 sont concernés (sans
surrreprésentation selon le sexe, l'âge ou l'ancienneté
dans l'entreprise): ils passent 1, 2 ou 3 jours par semaine dans un des 8
bureaux de proximité de la région parisienne, et n'ont plus de
bureau attribué dans la Tour Descartes. Le programme est parti d'une
demande des salariés, qui se plaignaient du manque de temps libre, aussi
leur a-t-il été proposé un système permettant de
baisser le temps de transport. En fait le temps ainsi libéré est
affecté par un tiers des bénéiciaires à une
augmentation du temps privé, mais par les 2/3 restants à une
augmentation du temps travaillé (les bénéficiaires de
cette organisation semblent vouloir montrer qu'ils sont aussi efficaces - voire
plus - qu'en conditions normales). Le taux de satisfaction est très
élevé et les syndicats, au début hostiles au
système, sont maintenant du côté des salariés
à qui on en refuse le bénéfice" Jean-Marc
Jancovici
· économies pour l'employeur (surfaces de bureaux et couts
annexes,...)
AT&T déclare économiser près de 3 000$ par
an et par personne travaillant à distance.
www.house.gov/reform/tapps/hearings.htm et
www.dree.org/etatsunis/documents.asp?Rub=4&F=PDF&Num=14273
· limitation des besoins d'infrastructure
· baisse des émissions polluantes pour les grandes
agglomérations, (c'est à ce titre que la Californie aide les
entreprises qui font largement appel au Télétravail comme
Hewlet-Packard),
· possibilité de répartir les emplois sur le territoire
et notamment de maintenir des emplois dans des zones rurales ou en
reconversion,
"Mayetic
www.mayeticvillage.fr,
SSII de 6 ans d'existence, emploie 20 personnes, avec un turnover nul depuis sa
création. Tous les salariés, répartis dans toute la
France, travaillent à domicile: ils ont tous un espace professionnel
aménagé, payé par Mayetic (y compris la part
immobilière), disposent du haut débit à domicile. Beaucoup
sont rentrés à Mayetic précisément pour pouvoir
travailler depuis chez eux, et l'organisation décentralisée
était un souhait explicite des dirigeant de Mayetic dès le
départ. Les salariés sont libres de gérer leurs horaires
de travail comme ils l'entendent, dès lors que cela ne gêne pas la
bonne marche de l'entreprise. Le point fondamental pour les personnes
rencontrées est que l'organisation de la société fait
abstraction du temps dans le calcul de la rémunération : Mayetic
a mis au point un système managérial permettant de "mesurer" la
valeur ajoutée produite par chacun on paye "tant de valeur
ajoutée par mois". Ce point parait central : pas de
télétravail sans cela. Tous les salariés de Mayetic disent
apprécier fortement ce système, d'aucuns ayant confié
qu'ils ont refusé des offres financièrement alléchantes
ailleurs pour pouvoir conserver ce mode de fonctionnement". Jean-Marc
Jancovici
Mayetic n'a aucun locaux: tous les collaborateurs ont adopté le
télétravail et ne se réunissent qu'une fois toutes les 6
semaines pour partager un repas et recaler la stratégie. L'entreprise en
tant que telle, totalement virtuelle n'existe que par son intranet
(échanges, forums, gestion administrative, bases de connaissance,
reporting) et ses extranets (toutes les fonctions secondaires sont
externalisées : comptabilité, recrutement,...)
· possibilité de travail pour les handicapés
moteurs, ...
Au Canada le groupe Prével (
www.generation.net/prevel
) vend des maisons prééquipées (câblage,
réseau local, séparation bureau/famille,..) pour le
Télétravail.
L'Allemagne a lancé dans ce domaine un ambitieux programme de
création d'emplois : Telearbeit.
Cette forme de travail laisse entrevoir un contexte nouveau, ou
l'appartenance à l'entreprise n'est plus un concept binaire, et qui du
coup peut contribuer à gommer certains mécanismes d'exclusion.
4.3.2.5.17.2 Le gain est par contre bien moins évident pour l'entreprise et pour les syndicats de salariés :
les
problèmes d'organisation, de contrôle d'hygiène et de
sécurité, de prise en charge des frais, de responsabilité,
notamment en cas d'accident, sont délicats.
En particulier le salarié ne peut plus être
contrôlé simplement à travers ses horaires et son
activité immédiate: le télétravail implique
qu'on l'on soit capable de définir au salarié des objectifs
à atteindre assortis d'indicateurs pertinents pour évaluer
son travail.
Le "Chef" habitué à "commander", n'a plus ses troupes à sa
disposition, perd son statut et n'a pas forcément la capacité
à se transformer en animateur d'équipes
Au niveau du salarié "Certains ont besoin de contraintes, de
repères matériels, de rappels à l'ordre. Or dans le
télétravail on entre dans une logique d'autonomie" Nicole
Turbé-Suétens, présidente de l'AFTT
Ce problème de contrôle se pose aussi pour les syndicats.
Ce problème est apparu sous une autre forme quand Vivendi a
annoncé son intention de donner des ordinateurs à ses
employés (comme c'est le cas en Suède) : est-ce pour que les
employés travaillent à la maison et alors quid du temps de
travail? Est-ce un avantage en nature et alors quid de la fiscalité?
· alors que le travail correspond à l'accomplissement d'une
mission ou d'une tâche c'est une "énergie" qui se mesure en
"kilowattheures" plutôt qu'en heure: ce qui importe c'est le
résultat, pas le temps qu'on y a passé.
Notre code du travail conçu autour des concepts de la production
traditionnelle a du mal à appréhender ce nouveau mode
d'organisation
4.3.2.5.17.3 Des résultats décevants
L'écart est frappant entre notre pays, avec 2,9% de la
population active, et le reste de l'Europe (notamment avec les pays du Nord),
avec 6%
L'enquête réalisée en juillet 2001 auprès de
604 dirigeants d'entreprise "traditionnelles" par Taylor Nelson
Sofres pour le cabinet Mazar
www.mazars.com/pdf/etude07-01.pdf met clairement en évidence
un très fort décalage Nord/Sud, (pays Anglosaxons/Pays Latins):
d'un côté le Royaume-Unis, les Pays-Bas, de l'autre, la France et
l'Espagne Seulement 19 % des patrons français pensent que le Web
révolutionnera le fonctionnement de leur société. Ils sont
53% au Royaume-Uni, 44 % aux Pays-Bas.(même si elles sont près de
la moitié à penser que ces évolutions radicales n'auront
lieu que d'ici un à deux ans notamment en ce qui concerne les profonde
boulversements attendus en terme d'organisation). Les Pays Bas mettent l'accent
sur la gestion des ressources humaines 33% ont augmenté de façon
notable leur recours au télétravail. 43% estiment que les
télétravailleurs travaillent plus que ceux qui viennent dans les
locaux de l'entreprise
La confusion entre les notions d'emploi et de travail, trop
fréquente, ne facilite pas le développement du
télétravail et ceci nous paraît expliquer pour une large
part son faible développement (en dehors des cadres qui travaillent dans
une logique de mission et des commerciaux qui souvent eux sont dans une logique
de commission) malgré tous les avantages qu'il présente
Outre que cela n'est pas possible pour tous les emplois, le passage d'une logique de soumission à une logique de mission ou de commission n'est pas simple.
L'organisation du pouvoir dans nos entreprises basé sur des hiérarchie parfois encore lourdes, une organisation du travail où l'on contrôle le temps passé plus que le résultat obtenu, une "gouvernance" de tradition royale, où les cadres sont davantage préoccupés par la satisfaction du chef que du client, expliquent que le télétravail est notablement moins développé dans notre pays que dans l'Europe du Nord: l'augmentation a certes été de 67% entre 1997 et 1998 mais cela ne représente que 420 000 personnes contre 1 455 000 au Royaume Uni (Nicole Turbé-Suetens) et 45 millions au niveau mondial.
4.3.2.5.17.4 Télétravail et téléservices
Pour les
cadres, des commerciaux et des techniciens du service après-vente qui ne
sont pas rémunérés à l'heure de travail et dont la
mission recèle en général une large part de nomadisme, le
télétravail ne pose guère de problème (si ce n'est
qu'elle rend encore plus ténue la césure entre vie
professionnelle et vie privée...)
Chez Thermatec industrie par exemple, (35 personnes installées
à SOPHIA) le directeur financier travaille depuis son domicile
à Menton.
Pour un développement plus ample, c'est quand toutes les
conséquences sont tirées de l'analyse faite au §
précédent que le "télétravail" peut fonctionner
véritablement:
A un lien de subordination hiérarchique doit être
préféré un lien de partenariat avec une personne se
mettant à son compte et qui offre des Téléservices aux
entreprises (journalistes "free-lance", designer, conseil juridique,
documentaliste, secrétaire bilingue, dépannage informatique,
interprète, courtier d'assurance...) :
Netsurf cite par exemple le cas d'un dessinateur projeteur
spécialisé dans la CAO, installé à Gassin
près de Saint-Tropez qui travaille essentiellement avec des cabinets
d'architectes parisiens ou étrangers (Beyrouth) ou d'une
rédactrice technique implantée à Trégastel, dans
les côtes d'Armor
Catherine Meunier partage quotidiennement son temps de travail
d'assistante de direction entre trois entreprises angevines pour
lesquelles elle assure des fonctions de communication, de contrôle de la
rentabilité et des ressources humaines (le Monde interactif)
Question.fr
www.question.fr rassemble un
réseau d'une centaine de documentaliste permettant d'externaliser la
fonction documentation
Cyberworkers.com
http://www.cyberworkers.com/
, à Aubagne a créé une place de marché pour
faciliter les mises en relation d'entreprises et de
télétravailleurs: elle recence début 2001 3.000
prestataires dans 70 pays répartis en 250 métiers
Aussi en dehors de quelques entreprises "citoyennes" EDF et
Hewlet-Packard avec notamment une équipe de
télétravail sur le plateau du Vercors, le
télétravail n'a pas connu l'essor que ses multiples avantages
auraient permis espérer.
Le cas particulier des Centres d'appel (Call centers), parfois
intégré à l'entreprise et parfois sous-traité qui
peut être assimilé au télétravail sont
traités plus en détail dans le chapitre consacré aux
extranets
voir page
135 et dans celui traitant de
l'aménagement du territoire
voir page
353
European Telework Development (EDT :
www.eto.org.uk ) fournit
informations, conseils pratiques et support tant aux entreprises
intéressées qu'aux candidats télétravailleurs, aux
fournisseurs de produits et services ou aux collectivités locales. Un
rapport publié en 2000 par la commission européenne et disponible
à l'adresse
http://www.aftt.net/aftt/europe/europe.htm est la
référence en ce domaine au niveau européen. Pour des
données européennes les plus récentes voir les actes du
colloque européen sur le télétravail (e-work) qui s'est
tenu à Bercy fin septembre 2002
http://www.telecom.gouv.fr/9teletrav
Le Forum des droits sur l'internet a publié le 17 septembre 2002 son
rapport "Relations du travail et internet" qui analyse les implications de
l'usage des nouvelles technologies au sein de l'entreprise au niveau des
libertés individuelles et collectives
http://www.foruminternet.org/recommandations/lire.phtml?id=394
En France l'Association Française du Télétravail et des
Téléactivités (AFTT :
www.aftt.net ) organise la
réflexion au niveau national. Contact France :
n.turbe@ibm.net
4.3.2.5.18 l'élaboration de la stratégie de l'entreprise
A ce
niveau l'Intranet est naturellement utilisé pour faire participer
l'ensemble du personnel à l'élaboration de la stratégie de
l'entreprise
Une entreprise finlandaise, Decretum Solution Oy
www.decretum.com (anciennement NetParliament)
propose par exemple IdeaFactory: recueil d'idées dans l'entreprise,
organisation de débat, vote, signature de mise en oeuvre, suivi
(demo:
http://194.89.10.212/idea_hkl/aloita.taf )
Chez Somfy entreprise savoyarde spécialiste des moteurs et des
automatismes de volets roulants 20 % des salariés sont
équipés de logiciels de groupware pour travailler en management
par projet.
Grâce à cet outil l'entreprise a pu également faire
activement participer une centaine de ses salariés à
l'élaboration du plan stratégique à 5 ans
Le groupe Renault est devenu ces dernières années
véritablement multinational:
Son efficacité nécessite une véritable implantation de ses
centres de décision dans les pays d'implantation.
L'accélération de l'économie implique une
réactivité chaque jour plus grande dans la prise de
décision et néanmoins il est important d'assurer une
cohérence stratégique au groupe.
Pour concilier ces impératifs contradictoires et éviter que les
cadres dirigeant ne passent leur temps dans l'avion le Pdg, Louis Schweitzer, a
décidé la mise en place pour le fonctionnement de tous les
comités de direction du groupe d'outils permettant à chacun de
disposer de tableaux de bords synthétiques adaptés à
chacun des décideurs (prix Net2001 voir
www.mynet2001.net)
En mai 2001 plus de 50.000 employés d'IBM se sont
rencontrés dans un gigantesque brainstorming "WorldJam" pendant 4
jours, dans l'intranet d'IBM: plusieurs milliers de propositions sont
ressorties de cette opération., en 1998, SummerJam et qui avait
réuni physiquement les gens n'avait pu associer à cette
réflexion que 1500 personnes
4.3.2.5.19 L'outil de pilotage pour les managers
Système nerveux de l'entreprise, l'intranet permet de faire
converger vers les managers toute l'information : ce serait la "noyade"
assurée (trop d'info tue l'info") si des outils n'avaient pas
été développés permettant
dans le projet Renault primé au concours Net 2001 il ne s'agit
pas moins que d'utiliser Internet pour le fonctionnement des comités de
direction.
· De générer les alarmes signalant sans délai les
anomalies
· De produire les outils de travail collaboratif permettant à
l'équipe de direction des prises de décision collégiales
rapides même si le nomadisme et l'internationalisation des entreprises,
(y compris les petites) rendent difficiles les réunions physiques
Ceci est particulièrement stratégique pour une entreprise qui
devient véritablement multinationale avec de vrais centres de
décision répartis à travers le monde, mais qui dans le
même temps doit pouvoir agir rapidement, avec une vision globale (sans
pour autant que les dirigeants passes l'essentiel de leur temps dans les
avions).
Seul l'engagement personnel du président dans un tel projet, permet
à celui-ci, qui bouscule bien des habitudes, de devenir
véritablement opérationnel
Parmi les nombreux outils développés signalons ceux
développés par Artech
www.artech.fr
(tableaux de bord stratégiques pour dirigeants) , start-up
qui a levé 23M€ en juin 2001
4.3.2.5.20 Touchant tous les aspects de la vie de l'entreprise il concerne également les syndicats
Il va
sans dire que ces mutations dans les structures touchent aussi les syndicats:
Dans une telle organisation il est difficilement imaginable que les syndicats
n'aient pas leur espace réservé, un "droit d'affichage" ainsi que
les comités d'entreprise
www.comite-entreprise.com
&w
"si le pouvoir hiérarchique des cadres est contourné dans les
Intranets, car il y a possibilité de communication transversale hors
hiérarchie, les structures syndicales sont également
contournées car il y a des salariés qui s'expriment directement
"(Michel Hervé)".
les négociations sociales chez Hervé Thermique sont
organisées entre le collège des cadres, porteurs des
intérêts à long terme de l'entreprise et celui des
employés, davantage sensible aux résultats immédiats et
concrets notamment sur les salaires et les 35 heures.
Si les directions d'entreprise se refusent à utilisation de l'intranet
par les syndicats dans le cadre d'un protocole d'accord, le site est
créé à l'extérieur sans aucune règle
Un premier exemple de cybersyndicat: Ubifree
www.multimania.com/ubifree/Index2.htm qui est né à
l'occasion du conflit chez le concepteur de jeux informatique Ubisoft
Le site intersyndical d'Elf "Elf en Résistance" a accueilli
30.000 internautes. Christian Magne, Cfdt Air France compare les 70F de son
abonnement mensuel au 3.000F de coût d'un seul tract
4.3.2.5.21 Moins de bureaucratie, plus de contacts humains avec les collègues et les clients
Le constat sur lequel tous les réalisateurs d'Intranet se retrouvent est qu'en tout état de cause les Intranet ne remplacent jamais les contacts humains, bien au contraire ils les prolongent et leur confèrent une nouvelle efficacité
"L'énergie du personnel peut être ainsi réorientée: moins de soucis de gestion administrative, de recherche ou de classement de l'information, lui permet d'être davantage à l'écoute des besoins du client afin d'améliorer le service rendu" ( OPAC HLM de Rouen démonstration accessible par www.intranet99.org )
Yves
Lasfargue note " les enquêtes montrent qu'aujourd'hui 78% des
salariés ont au moins une fois par mois un contact avec les clients
alors qu'il y a une trentaine d'année ils n'étaient que 35%" ce
point est donc de plus en plus crucial
http://perso.wanadoo.fr/yves.lasfargue
Chacun des membres du personnel ayant une parfaite connaissance des clients
(profil client, liste des affaires en cours ou en négociation, personnes
en contact avec l'entreprise, ...) il devient possible de leur confier une
responsabilité commerciale (Michel Hervé).
Une PME de conseil facture ses journées 6000F: toute immobilisation au
bureau pour des réunions ou des tâches administratives
représente un manque à gagner.
Aussi Asco, PME de 10 salariés, travaillant sur la
planification des arrêts de tranche nucléaire a-t-elle
développé un Intranet et équipé tous ses
ingénieurs de portables connectables.
Sans compter l'augmentation de l'efficacité de ses cadres nomades qui
peuvent maintenant accéder à tous les savoirs de l'entreprise,
Asco estime avoir amorti son investissement en 6 mois rien qu'en
journées supplémentaires facturables
4.3.2.5.22 Le stade ultime, l'Intranet de l'entreprise étendue: les extranets
L'entreprise travaille pour ses clients et en étroite liaison
avec ses différents partenaires : fournisseurs, sous-traitants,
distributeurs, ...
Un Intranet efficace ne saurait donc être déconnecté...
:
"nous travaillons dorénavant avec les salariés des sous-traitants
comme si c'était nos propres salariés" JP Colin Thomson
· de l'Intranet des fournisseurs et sous-traitants pour
organiser la logistique d'un produit ou d'un service de qualité
(c'est le cas par exemple de Servair Grand prix d'Intranet 99, qui
doit assurer l'approvisionnement en boissons et repas des avions aux escales
démonstration accessible par
www.intranet99.org)
· des Intranets des distributeurs afin que ceux-ci, qui sont les
"commerciaux externalisés" de l'entreprise puissent accéder
à toute l'information technique ou administrative nécessaire, et
gérer les commandes.
L'Intranet glisse ainsi inexorablement vers l'extranet que
nous allons voir plus en détail au chapitre suivant :
nous n'avons jamais vu de véritables Intranet sérieux qui
n'évoluaient pas vers des EXTRANET.
Dior
Parfums éditait jusqu'en 1997 un catalogue de plus de
3.000 références diffusé à 350 exemplaires avec une
douzaine d'informations nouvelles par semaine. Les délais
dépassaient parfois 15 jours dans la zone Asie
Grâce à la mise en place de l'Intranet les distributeurs,
filiales et agents commerciaux disposent en permanence d'une information
à jour et d'une riche photothèque de qualité pour les
présentations
Une
des difficultés rencontrées bien entendu par les entreprises
pionnières est le retard de leurs fournisseurs et clients dans ce
domaine comme nous avons pu très régulièrement le
constater, or dans un échange il faut être deux.
Une action prioritaire que devraient conduire les DRIRE serait sans nul
doute de s'appuyer sur ces défricheurs pour aider leurs fournisseurs
à franchir ce pas.
Exemple l'entreprise Lenoir-Elec
www.nancy.cci.fr/LENOIR
à Longwy conçoit et assemble des connecteurs de puissance
pour des grands groupes (Schneider, CEA, Edf,...) elle élabore les plans
en CAO en liaison avec les bureaux d'étude de ses clients
(échanges par e-mail). Pour la fabrication proprement dite elle s'appuie
sur une dizaine de sous-traitants disposant de machines à commande
numérique (découpe laser, usinage,...)...mais elle doit
transmettre les plans et les cotes par fax, ce qui entraîne
surcoûts, perte de temps et risque d'erreur
L'entreprise Diamoutils
www.diamoutils.com
à Annemasse, qui fabrique des outils diamantés,
connaît le problème inverse: les bureaux d'étude de ses
clients élaborent les plans des pièces en CAO, les transmettent
à leurs services achat sous forme de plans papier et c'est ceux-ci qui
servent pour les demandes de devis aux fournisseurs:
Transmis par fax ces plans doivent être ressaisis de façon
sommaire pour l'élaboration des propositions puis de façon
détaillée pour programmer les machines de fabrication (avec les
coûts, délais et risques d'erreur que l'on devine)
Il en est de même pour l'entreprise Facnor
www.facnor.com, à
Cherbourg, leader mondial des enrouleurs de voile, qui regrette de ne pouvoir
travailler rapidement et efficacement dès le stade de
l'élaboration des plans avec son principal client français
pourtant lui aussi leader mondial dans sa catégorie comme elle le fait
avec ses clients suédois ou Finlandais: cela se traduit par des
surcoûts, des délais et surtout par des erreurs de conception
qu'il est ensuite impossible de rattraper
Aux USA l'évolution s'est faite ainsi de l'aval vers l'amont. C'est
presque toujours le client qui a poussé le fournisseur à
évoluer (cf rôle des acheteurs de l'automobile par exemple
sur les sous-traitants mais aussi de Autobytel sur les constructeurs).
Le risque est que nos entreprises les plus dynamiques, devant l'avantage
économique considérable qu'apporte une chaîne de commande
intégrée, ne se tournent vers des fournisseurs étrangers.
"dès lors l'on aura des sociétés dans notre domaine qui
seront capables de s'interconnecter avec nous c'est avec elles que nous
travaillerons" Michel Hervé.
... et que les grandes entreprises étrangères (comme
l'automobile) se détournent de leurs sous-traitants français qui
n'auront pas su s'adapter
Le concours Intr@net'99 puis Net2000 et Net2001 ont permis de faire
émerger des exemples remarquables illustrant les
différents points développés ci-dessus
Ces concours patronné par notre Ministère sont organisé
par l'AFUU (
www.afuu.fr ) il est possible sur le site du
concours de visualiser les démonstrations présentées par
les candidats (ce qui est exceptionnel, puisque par constructions les Intranets
qui représentent la majeure partie des applications des technologies de
l'Internet ne sont pas accessibles depuis le web). voir
www.intranet99.org .
www.intranet2000.net,
www.mynet2001.com/concours/publiste.shtm
4.3.2.6 Les pathologies des Intranet
Nous avons malheureusement pu constater (à vrai dire surtout dans les grandes entreprises ou organisations, notamment lors des concours mentionnés ci-dessus, deux types de pathologies dans les Intranet:
4.3.2.6.1.1 une confusion entre le "physique" et le "fonctionnel"
l'Intranet est alors réduit à ceux qui sont matériellement réunis par un câble (bien souvent le siège social).
C'est à l'évidence l'Intranet le moins performant car le principal intérêt d'un Intranet concerne la liaison entre les personnes au contact avec le client (et donc la plupart du temps "nomades") et les services fonctionnels qui leur assurent lors des négociations un "back up" technique (bureau d'étude) ou financier (services de gestion).
Ceci est
caractéristique des Intranets construits par les directions
informatiques qui ont tendance à réduire leur champ de vision
au matériel qu'elles contrôlent, surtout quand les
télécommunications dépendent d'une direction
différente.
Michel HERVE, Président-Directeur général
de Hervé Thermique et ancien Maire de Parthenay, rappelle : "il y a 3
ans les services informatiques étaient bloqués sur le
client/serveur et ne voulaient pas entendre parler de l'Intranet, jugé
"amateur": il a fallu changer les responsables informatiques pour la même
raison tant dans l'entreprise que dans les services de la ville"
.Ce cas n'est pas exceptionnel : nous avons constaté à de nombreuses reprises que pour développer de véritables Intranets, les entreprises avaient du se séparer de leur directeur informatique
4.3.2.6.1.2 une confusion entre "information" et "décision"
aujourd'hui beaucoup d'Intranets autorisent tous les membres de l'entreprise
raccordés à avoir accès à toutes les informations
qui s'y trouvent.
Ces Intranets ne comportent alors que les informations non confidentielles :
informations générales sur l'entreprise, données
techniques, postes disponibles, revue de presse, stages de formation avec
possibilité d'inscription, annuaires, messagerie, organigramme et notes
de services, colonies de vacances,... Ce n'est en fait qu'un "e-journal
d'entreprise" et, même si tout cela est indéniablement utile,
on est loin d'un véritable Intranet, système nerveux de
l'entreprise :
Dans un véritable Intranet comme nous l'avons vu plus haut, c'est en son sein que se créée l'information "native" et que se prennent les décisions. Cela implique que les droits d'accès soient définis dossier par dossier, en lecture comme en écriture.
4.3.2.6.1.3 Un confinement à l'intérieur de l'entreprise
les
acteurs de l'une entreprise ne peuvent la plupart du temps agir qu'en prise
directe avec des partenaires extérieurs (clients, fournisseurs,
sous-traitants, banquiers, actionnaires,...). Un intranet qui
n'intégrerait pas ces partenaires, donc en fait qui ne serait pas un
extranet serait bien limité dans son utilité
Cet Intranet ne pouvant se cantonner aux sédentaires du siège
social est alors nécessairement conçu autour de la technologie
VPN (il peut avoir une partie sur des liaisons louées pour garantir
le débit, mais doit quasiment toujours avoir une partie transitant par
Internet ou par RTC pour permettre un accès nomade
voir page
168).
4.3.2.6.1.4 Deux questions test permettent de savoir s'il s'agit d'un Intranet "plaquette" ou d'un véritable Intranet:
Question 1 : combien cet Intranet a-t-il coûté ?
Quel est le retour sur Investissement (ROI Return On Investment)?
Quant au "retour sur investissement" il est d'ordre tellement
stratégique que les éventuelles parties chiffrables sont
là aussi très secondaires
· Dans un Intranet "sérieux", nous l'avons déjà vu
pour le web, on vous fait gentiment remarquer que votre question n'a pas de
sens car les seuls éléments mesurables sont les coûts
informatiques, négligeables par rapport à l'ensemble des
investissements immatériels qu'une telle évolution implique (et
que l'on apporte une réponse, purement formelle que quand cela est
exigé lors de "rites" du reporting dans les grands groupes ou lors d'une
demande de subvention dans les PMI)
Michel Hervé "l'informatique représente 3
à 4 % du budget général et en son sein les coûts des
développements intranet sont marginaux. Ce qui coûte ce sont les
outils de gestion et la formation ainsi que tous les coûts inchiffrables
liés à la modification de l'organisation".
Philippe Contal "c'est une grave erreur de vouloir compter en francs ou
en retour sur investissement. Ce qui est surtout important c'est d'avoir une
réactivité par rapport à nos clients, une gestion
performante de l'information, c'est d'avoir des équipes qui travaillent
efficacement.
Je n'ai même jamais essayé de chiffrer le ROI. L'investissement
direct est très faible: nous utilisons des logiciels libres, c'est
l'investissement intellectuel de tout le personnel de l'entreprise qui est
important. Comment le chiffrer ?"
Stéphane Landré (Intranet des chantiers HLM
d'Orléans) : "certains se posent encore la question aujourd'hui : on ne
se la posera plus dans 2 ans. Qui s'interroge aujourd'hui sur le ROI d'un
téléphone ou d'un fax ?"
Question 2 : quel serait l'impact d'une panne générale de
l'Intranet ?
Philippe Contal : la question ne se pose même pas car
nos clients se connectent les uns après les autres.
· Pour un véritable Intranet la réponse que nous avons
systématiquement reçue est : l'entreprise
s'arrête de fonctionner (Michel Hervé).
4.3.3 L'entreprise avec ses partenaires : Internet ou Extranet
4.3.3.1 Un extranet: l'Intranet de l'entreprise étendue, "l'usine virtuelle"
On voit
bien également qu'il n'y a pas de différence de nature entre
un véritable Intranet et un extranet : la conduite de projet, la
réalisation d'un chantier, la fabrication d'un produit, la
négociation d'une affaire, la gestion des commandes, nécessite
qu'un groupe de personnes travaille sur des dossiers communs en gérant
des flux d'informations protégés d'interventions
extérieures (projet de contrat, commande, ordonnancement, factures,
paiements, ...)
Parfois, mais rarement, ce groupe est strictement interne à l'entreprise
et travaille au sein d'un Intranet, mais la plupart du temps l'équipe
projet inclut client, partenaire, sous-traitant ou fournisseur et c'est un
extranet : on peut dire que "l'extranet est l'Intranet de l'entreprise
étendue"
La maquette numérique d'une frégate comporte 500.000
objets et "pèse" 300 Gigaoctets. Elle a permis de supprimer le stade de
la maquette
4500 postes de travail permettent de concourir à la conception du bateau
et seulement
"En fonction de son habilitation une personne peut visualiser une donnée
ou carrément la modifier. Cela permet de faire travailler les gens
ensemble en étant certain que tous partagent les mêmes
données" Vincent Page de la DCN, les Echos 9/12/02
18 mois après la signature du contrat les clients de Singapour ont pu
virtuellement "visiter" le navire et préciser leurs choix. Bien entendu
c'est un outil extrêmement précieux pour les transferts de
technologie qui sont très souvent dans ce domaine un argument essentiel
pour remporter un contrat (Singapour construira dans ses propres chantiers les
5 exemplaires suivants)
Un seul exemple de l'optimisation permise par cette approche : un
économie de 60km de cables sur le bateau (30%) et une réduction
de 90% des retours en Atelier lors de l'implantation des matériels dans
la coque)
Pour l'Airbus A380, c'est 20.000 opérateurs qui à
terme auront accès à la maquette virtuelle de l'avion à
tous les stades de sa vie : conception, essais, commercialisation, après
vente
Schneider parle de "transparent factory: "nous pouvons conduire le
métro de Lyon à partir d'un simple PC basé à
Boston" déclare Alain Marbach responsable de la division automatisme
Pour les échanges par exemple entre la maison mère et une filiale
on est d'ailleurs bien en peine de dire s'il s'agit d'Intranet ou d'extranet.
Valmet par exemple (
www.valmet.com ) est une entreprise
Finlandaise, leader mondial dans la construction de machine à papier.
Une telle machine (dont, pour la petite histoire, le contrôle de process
écrit en JAVA depuis 1997, fabriquée sur mesure produit des
bandes de papier larges de 4 mètres à plus de 100 km/h et
coûte aujourd'hui plus d'un milliard de Francs.
Elle nécessite pour sa conception une coopération
extrêmement étroite tant avec le client qu'avec les principaux
sous-traitants (qui sont plusieurs centaines)
"Durant toute la négociation technique un extranet permet de faire
fonctionner ensemble les bureaux d'étude de Valmet et de ses
sous-traitants et de présenter virtuellement la machine en 3 dimensions
au client (VRML).
Dans la phase suivante cet extranet permet d'organiser la production et
d'assurer un suivi qualité particulièrement rigoureux.
Enfin, une fois livrée, il est possible si nécessaire de
télé-opérer la machine à distance (la machine
installée en Afrique du Sud est ainsi pilotable depuis Bordeaux à
travers une liaison à très haut débit privée (car
la machine émet 40.000 informations par seconde soit 10 fois plus qu'une
fusée Ariane)" Jean-Louis Couffinhal Valmet Bordeaux.
Pierre Barnier, Pdg de Doucet SA, PME grenobloise exerçant
le commerce en gros de pièces mécaniques pour l'automobile et
l'industrie (48 salariés, 58 MF de CA) Depuis maintenant un an, les
salariés de Doucet utilisent internet quotidiennement pour consulter les
stocks des fournisseurs, suivre les commandes des clients et rechercher un
fabricant ou une marque. "Nos clients sont des garagistes ou des industriels de
la région. Quand ils sont dans l'attente d'une pièce, ils ont
besoin d'une réponse quasi-immédiate. Internet contribue à
notre rapidité de réaction", se félicite le grossiste
(interview réalisée par Indexel
Laurence Curtat, responsable logistique de Polyprofils, fabricant
de pièces agricoles en carbure de tungstène (80 personnes, 50 MF
de CA) utilise Internet quotidiennement pour recevoir et transmettre des plans
de pièce.
www.indexel.net/dossier.jsp?dossier=4
Ceci ne veut pas dire que ces extranets (de même que les Intranets)
utiliseront systématiquement à l' avenir les infrastructures
publiques de l'Internet : pour des raisons de garantie de débit et
de sécurité certaines grandes entreprises continueront à
préférer l'utilisation des réseaux
spécialisés, évidemment payants, leur apportant des
garanties sur ces plans.
4.3.3.2 Relations client/fournisseur, donneur d'ordre et sous-traitants, banques et entreprises : le web-EDI
Il
s'agit des échanges de données administratives ou
financières numérisées, qui traditionnellement
s'opéraient sur les réseaux traditionnels selon la norme
EDI (Echange de Données Informatisées)
Ils représentent selon Forrester Research
www.forrester.com 17% du
montant des commandes des grandes entreprises américaines (150 milliards
de dollars) et 120 milliards d'Euros d'après Edifrance (total des
échanges non consolidés, donc non directement comparable aux
chiffres américains) pour la France et 30% de la totalité des
échanges. Sur ce plan, notre pays n'accuse donc pas de retard
Aujourd'hui l'EDI représente une très grande facilité et
un coût négligeable pour les grands donneurs d'ordre; par contre,
il n'en est pas de même pour les petits sous-traitants, parfois
occasionnels pour lesquelles elle représente un coût
d'investissement qui est pour elle tout à fait significatif (de l'ordre
de 150 KF), et un coût de fonctionnement important (transmission en
général assuré par des messageries X400 avec des services
"à valeur ajoutée", nécessité de compétences
informatiques interne,...)
Par ailleurs, si les systèmes d'EDI ont récemment réussi
à converger vers une normalisation interprofessionnelle
dénommée EDIFACT, ce qui est un atout précieux, il n'en
reste pas moins qu'EDIFACT est une norme extrêmement lourde à
mettre en oeuvre pour une petite structure. En effet outre la normalisation des
messages, il implique la refonte de toute l'organisation de la gestion des
informations
Que pourrait apporter Internet à l'EDI ?
4.3.3.2.1 Un abaissement drastique des coûts de transmission en utilisant le réseau Internet (l'EDI sur IP)
Dans ce
cas l'ensemble de la chaîne d'échange et de ses protocoles sont
maintenus mais la communication est établie à travers le
réseau Internet, ce qui permet un abaissement sensible des coûts
de transmission et donc une utilisation potentielle par un plus grand nombre
d'entreprises allant jusqu'aux PME. Il y a une forte
complémentarité entre EDIFACT et Internet, ce dernier
renforçant la position de la norme.
Cette démarche est intéressante pour maintenir EDIFACT chez les
industriels ayant récemment fait l'effort de se mettre à cette
norme et cet énorme avantage en terme de coût et de vitesse de
mise en place, devrait amener toutes les entreprises à remplacer
rapidement les réseaux "à valeur ajoutée".
"ce type d'échange [EDI] a encore peu migré vers Internet a
la différence des pays anglo-saxons" Frédéric Lavelle,
CCI Versailles, mai 2002
En revanche, elle ne règle pas le problème des PME qui n'en ont
qu'une utilisation plus occasionnelle et s'accommoderait mieux d'un
système beaucoup plus léger (certains parlent d'EDI "lite"
ou "Web-EDI") utilisant les mêmes formats de message
normalisés mais ne les obligeant pas à réorganiser
entièrement leur chaîne de traitement informatique pour la rendre
conforme à la norme
4.3.3.2.2 Plus simple, moins cher, EDI dans IP: le Web EDI, le nouveau protocole XML
Cette
solution offre une facilité d'emploi et une convivialité inconnus
de l'EDI classique, et qui, par rapport au fax (outre le coût) permet un
traitement de l'information sans ressaisie (pour l'élaboration du bon de
livraison ou de la facture par exemple)
En outre le protocole XML facilite grandement la mise
en forme de messages EDI en permettant de faire l'économie de
l'élaboration des "subset EDI" (description formelle des données
devant figurer dans un message EDI dont seule l'enveloppe est
normalisée), au profit des modèles des données, beaucoup
plus faciles à établir (les " schémas " XML)
XML est également particulièrement bien adapté pour la
description d'objets ce qui en fait un outils de choix pour la normalisation
des catalogues des places de marché (voir par exemple l'allemend
Mädler
www.maedler.de et son
catalogue de 14.000 pièces, SPX Valley Forge (Opel)
www.spx.com , Alcatel,
First-Offer.com pour la bourse, la communauté européenne pour la
gestion des documents dans les différentes langues de la
communauté,...)
Les RFC (enquêtes publiques) pour XML ont été
publiées en juillet 1997 et les spécialistes estiment
nécessaire un délai de 4 à 7 ans pour que ce nouveau
standard soit effectivement utilisé à grande échelle. A mi
parcours en l'an 2000 XML s'etait déjà assez largement
imposé et toutes les nouvelles version de navigateurs le prennaient en
compte
"aujourd'hui seulement 1,5% des PME françaises utilisent l'EDI"
estimait en 1998 Pierre Georget15(*) directeur technique de Gencod qui pense
que le Web EDI doit permettre de multiplier par 10 le nombre d'entreprises
utilisant cette norme (300.000 au niveau mondial à cette époque),
les premiers développements sont déjà opérationnels
dans la grande distribution (Tesco, Sainsbury, Leclerc, Casino, Leroy Merlin,
Intermarché,...) et chez des industriels comme Chrysler ou Ericsson avec
leurs fournisseurs PME.
Une petite société française (NY consultant)
proposait dès 1998 pour 9.000 F une station EDI sur PC : elle prend en
charge l'émission et la réception de documents commerciaux
complets après avoir assuré leur transformation en message
EDIFACT normalisés. Le tout peut alors transiter sur Internet : pour un
envoi de nuit, l'expédition d'un millier de messages EDI de 2 ko chacun
coûte.... moins de 20 F. Les abonnés aux réseaux
"à valeur ajoutée" apprécieront.
Dilicom, opérateur de réseau pour l'interprofession du
livre a adopté cette solution: il gère 30 millions de lignes de
commande pour3.500 points de vente: début 2000, 1.800 libraires
passaient encore leurs commandes par Minitel mais pour un volume
inférieur aux 100 qui avaient basculé sur Internet
Et des formules encore meilleur marché se développent chaque
jour :
actuellement les artisans de Colmar travaillent avec leur centre
technique (le CTAI de Colmar (
www.artifrance.fr ), SPIE
Batignolles, la DDE et leur organisation professionnelle (la CAPEB) au
développement d'un "extranet" permettant la gestion technique et
administrative d'un chantier avec un système d'EDI "libre" totalement
gratuit
Une autre solution est à trouver dans l'EFI (Echange de
Formulaires Informatisés) permettant à une PME de
simplement remplir sur micro-ordinateur un formulaire qui lui a
été transmis sur le réseau, le petit logiciel
intégré au formulaire "intelligent" se chargeant de la mise au
format EDIFACT avant transmission
Le projet EFI (Echange de Formulaires Informatisés) de
GALIA (Groupement pour l'Amélioration des Liaisons dans
l'Industrie Autmobile) concernera les échanges de faible volume (moins
de 300k€ par an et moins de 10 références
traitées)
C'est également une formule qui devrait se développer notamment
pour les formulaires administratifs en particulier dans le domaine
fiscal et social.
Un équilibre s'établirait ainsi en fonction des coûts et
des exigences des différents types d'échanges.
4.3.3.2.3 Pour ces échanges entre entreprises, les réseaux extranets: lignes privées, VPN et Places de Marché
Les
réseaux extranet sont ceux qui permettent ces échanges de
données entre les entreprises en utilisant les protocoles de l'Internet.
Ils peuvent:
On conçoit aisément l'immense gisement d'économie
financière et de gain de temps pour les échanges interentreprises
et les transmissions des informations d'une application informatique à
une autre (pas de ressaisies d'informations avec les risques d'erreur que cela
comporte). On peut donc penser que cette pratique doit être
étendue le plus rapidement possible à la quasi totalité
des échanges interentreprises
· soit utiliser tout simplement l'Internet en protégeant la
confidentialité, l'intégrité et l'authentification des
messages, transmission de fichiers ou requêtes par cryptage et signature
(VPN
voir page
168)
· ce peut être aussi des places de marché qui offrent
des outils de travail coopératifs
voir page
203.
L'utilisation du protocole IP pour la transmission d'informations de
toute nature entre entreprises est peut être la partie la moins
visible mais la plus importante sur le plan économique car
elle entraîne un changement d'ordre de grandeur dans les coûts et
les délais.
D'après les estimations de Forrester Research
www.forrester.com,
dès 1998, aux USA, plus de la moitié des échanges
électroniques interentreprises avaient basculé sur le
protocole IP
cf. le gigantesque projet ANX
www.anxo.com
voir page :
197 en cours de déploiement aux USA sous
l'impulsion de l'Automotive Industry Action Group (Aiag, les projets similaires
JNX au Japon, KNX en Corée et AANX en Australie)
En Europe a été lancé en mars 1998 le projet
Rapides (Réseau Automobile Pilote D'Echanges
Sécurisés) pour étudier la possibilité de
créer un réseau de ce type (supportant conception, achats,
logistique, après vente, facturation/paiement) sur le vieux continent et
capable de s'interconnecter avec ANX. Ce projet a débouché
sur ENX actuellement en phase expérimentale (il est rentré
en préproduction début 2000 le VPN étant
opéré par France Telecom et Equant
www.radguard.com/ENXexplained.html et
www.galia.com/triencou.htm
.
En 2002 le projet d'interconnexion GNX de ces différents
réseaux a été lancé
http://www.telecom.gouv.fr/documents/autom/synthe.htm
GE Global eXchange service interfacé avec 100.000
sociétés clients, filiales ou fournisseur de General Electric
s'est associé à Commerce One pour passer de l'EDI à
Internet, alors que Sterling Commerce et Harbinger ont
été rachetés faute d'avoir conduit cette mutation assez
vite
Chez Avis Fleet Service loueur de flotte aux entreprises l'extranet
permet aux clients de partager l'information avec le loueur sur la gestion de
la flotte (objectif 2002 : la gestion de 200.000 véhicules)
plus modeste en terme de taille Carrier à Montluel (Ain),
spécialiste du conditionnement d'air, s'est complètement
réorganisée (projet Mut@tion)pour optimiser flux
matière et flux d'information afin que chacun (usine, fournisseurs,
distributeurs, client final) dispose des données utiles en temps
réél. Chaque commande est automatiquement éclatée
en composants de base et instantanément transmise aux fournisseurs et
aux lignes de production. Objectif: doubler la production à effectif
constant en ramenant les délais de fabrication de 9 à 6 semaines
et en offrant au client un suivi de leur commande de bout en bout
www.clim-froid.com/en_bref/enbref.htm
L'Association Electronic Commerce Europe,
www.ec-europe.org
animée par Eric Blot-Lefevre, qui réunit les grands groupes
européens et les associations européennes de PME, travaille
actuellement sur un ambitieux projet pour faciliter les échanges
électroniques interentreprises dans "l'Euroland"
Il s'agit sans doute là de la norme que doit adopter l'État
pour ses relations avec les entreprises en évitant absolument de
s'engager dans des protocoles franco-français générateurs
de surcoûts tant pour l'administration que pour les entreprises et
n'ayant aucune perspective d'avenir).
Pour prendre le seul exemple des achats de fourniture, le coût
administratif de la gestion d'une commande peut être ainsi,
lorsqu'elle est totalement dématérialisée, (supply chain
management) être ramenée de 70$ à 4$
voir page
173).
Par ailleurs l'accès direct des fournisseurs, en temps réel aux
données commerciales permet une accélération
considérable des cycles et une réduction drastique des stocks
: Philippe Lemoine Pdg des Galeries Lafayette indique "dans un
supermarché français les stocks tournent en moyenne 10,5 fois,
alors que dans un Wall-Mart de même taille ils tournent 25 fois"
Intel qui a mis en place un extranet en juillet 1998 avec 200 de ses
clients dans le monde remplaçant les solutions EDI traditionnelles a vu
une explosion de ses commandes électroniques avec plus d'un
milliard de dollars par mois
L'Allemand Loon Logistics
www.myloon.de dispose d'une
plateforme logistique desservant 15.000 magasins en ligne: cette place de
marché interentreprise est entièrement conçue autour de
XML ce qui permet une interconnexion, sans aucune resaisie des informations, de
tous les acteurs, y compris les chauffeurs à travers leurs
téléphones WAP
4.3.3.3 Echange de données techniques "co-engineering" PLM: gain de temps et d'argent pour concevoir et fabriquer de nouveaux produits, le "single sign on", la "Virtual Network Organisation"
La
durée de vie des produits étant de plus en plus courte, les couts
de conception prennent une part de plus en plus lourde dans le prix de revient
global
Grâce à Internet le transfert des données
nécessaires à l'élaboration des produits devient rapide,
peu onéreux, et s'effectue sous une forme directement "assimilable" par
l'informatique du partenaire voire même par ses machines outils à
commande numérique (éventuellement avec le concours de
plates-formes assurant la transposition des fichiers de CAO d'un système
à l'autre : Exemple : relations plasturgiste/mouliste)
D'après Jens Newman membre du directoire de Volkswagen, en couplant les
économies sur les processus administratifs et sur la conception
l'économie peut aller jusqu'à 3.650$ par véhicule
Par ailleurs le délai de conception d'un nouveau produit
(véhicule, avion, armement, produit lié à la mode, jeu
électronique...) devient un facteur stratégique clé. Pour
concevoir par exemple un nouveau modèle de voiture il fallait 5 ans au
début des années 90 : l'accélération des cycles
économiques, des modes, des contraintes en matière de
consommation d'énergie ou de pollution, la nécessité de
réagir sans délai aux initiatives des concurrents a rendu
impératif la réduction de ce délai
De même "un Boeing nécessite la conception de 5 millions de
pièces différentes et leur agencement en 3D" Bernard
Charlès, DG de Dassault System, sans oublier que sur un cycle
de vie supérieur à 20 ans de nombreuses adaptations devront
être opérées pour un certain nombre de celles-ci bien
souvent dans des délais extrêmement brefs (modifications pour des
raisons de sécurité par exemple)
Pour ce faire la première initiative a été de regrouper
physiquement sur une "plateforme technique" (Guyancourt pour Renault) les
bureaux d'étude de l'architecte industriel et de ses sous-traitants
majeurs: le délai a pu ainsi être rammené à 3 ans.
Mais cette solution présentait 3 graves inconvénients
Le stade suivant, celui qui commence à se développer de
façon opérationnelle en 2001, consiste donc à créer
une véritable plateforme virtuelle pour la conception d'un
produit nouveau : tous les bureaux d'étude des partenaires
associés à la conception d'un nouveau produit sont
interconnectés et travaillent sur la même base de données
technologique:
· Il n'était possible d'associer qu'un nombre limité de
partenaires industriel (alors même que l'industriel "architecte" se
recentre sur son coeur de métier et sous-traite chaque jour davantage
(70% pour Renault) et Alcatel a même évoqué la notion de
"fabless Company", l'entreprise sans usine)
· Pour un fournisseur ou un équipementier écartelé
entre plusieurs grands donneurs d'ordre dans plusieurs pays on voit les limites
de cette organisation en terme de rigidité et de cout
c'est la Virtual Network Organisation et le PLM (Product
Lifecycle Management) Il est ainsi possible de gagner un nouvel ordre de
grandeur dans les délais
Pour ce faire Dassault System a investi 1 Milliard d'€ pour adapter
ses logiciels de CAO afin qu'ils puissent utiliser l'Internet pour
l'interconnection des bureaux d'étude (Dassault associé à
IBM en est le leader avec 25% d'un marché de 5 milliards d'€)
Avec cette nouvelle approche Peugeot se fixe pour objectif de connecter
150 fournisseurs à sa plateforme virtuelle d'ici 2002 et de rammener de
3 à 2 ans le délai nécessaire pour développer un
nouveau véhicule Renault affiche lui un objectif de 18 mois pour
la conception d'un nouveau modèle et sa filiale Nissan porte la barre
à 11 mois à échéance 2005!
La réduction des délais de conception est
considéré par toutes les grandes entreprises américaines
que nous avons rencontrées à Chicago, Cincinati et Detroit au
printemps 2002 comme " the Next Big Thing " pour les 2 prochaines
années. L 'objectif affiché chez tous (GE,
Daimler, Boeing, Caterpillar, Tower, ..) est une
division par 2 des couts et des délais (typiquement
pour une voiture passage de 36 mois à une fourchette 12/18)
http://www.yolin.net/Chic0426.zip
Par ailleurs l'approche consistant à considérer un produit
(voiyure, avion, bateau,...) comme une gigantesque base de donnée
accessible en permanence tout au long de la vie du produit rend possible
Bien entendu une des difficultés est de gérer la
confidentialité, chacun des intervenant ne doit pouvoir
accéder qu'aux informations strictement nécessaires à son
travail, en distingant celles qu'il peut consulter et celles qu'il peut
modifier: c'est le "single sign on" qui lui permet d'être
identifié par le réseau global et de pouvoir accéder aux
informations autorisées(et seulement à celles-là) quelle
que soit l'entreprise dans laquelle celles-ci sont hébergées.
· La possibilité de procéder infiniment plus vite à
des modifications de pièces qui doivent trouver place dans des
ensembles complexes : Dans la division "moteur d'avion" de General
Electric le délais nécessaire pour modifier une pièce est
passé de 3 mois à 3 quarts d'heure
La sécurité et très symboliquement le firewall est
organisée autour du projet et non plus de l'entreprise
l'identification de l'opérateur peut se faire par simple login et mot de
passe ou utiliser des moyens biométriques plus sophistiqués comme
chez boeing ou l'on prend l'empreinte digitale en vérifiant que le sang
circule dans le doigt
Les places de marché comme Covisint offre ce service de "single sign on"
Alpha-c,
voir page
198 petit groupe d'entreprises de
mécanique dont nous avons déjà parlé
www.alpha-c.com s'est brutalement aperçu
qu'il allait perdre un de ses gros clients qui déplaçait ses
activités aux Etats Unis.
Elle produisait pour lui des moules pour la fabrication de cannes de golf et
les méthodes de travail classiques n'étaient, avec la distance,
plus compatibles avec les délais.
L'interconnexion de ses bureaux d'études via Internet avec ceux
de son client a permis en travaillant de façon coopérative sur
les fichiers de conception assistée par ordinateur (CAO) de faire chuter
le temps de fabrication d'un moule de 1,5 mois à moins d'une semaine :
le client a été conservé et il constitue maintenant une
très utile référence
Fisher Rosemont (Cernay)
http://www.frco.com/systems
entreprise issue du rachat de plusieurs PME sur les 3
continents (fabrique en particulier vannes et compteurs): pour des
pièces nécessitant la collaboration USA-France avec le bureau
d'étude du fondeur, le temps nécessaire passe de 15 jours
à 30 minutes (en économisant de surcroît un
déplacement). Pour une pièce demandant une
collaborationSingapour/US/Cernay le délai est passé de 3 semaines
à 90 minutes
Lafarge Peinture
www.lafarge-peintures.fr a développé
un mini-extranet qui relie les machines à teinter de ses 250 revendeurs
qui permet un accès direct a la banque de donnée des
référentiels de couleur et de réaliser ainsi
automatiquement et avec une grande finesse les mises à la teinte. Il est
prévu d'ajouter beaucoup d'autres services à Colorsystem
Renault et Dassault expérimentent ces nouvelles
méthodes mais son extension aux petits sous-traitants est aujourd'hui
encore très difficile à cause de l'étroitesse des bandes
passantes et le coût des liaisons spécialisées à
haut débit, ce qui limite l'utilisation aujourd'hui à un extranet
pour les principaux sous-traitants et équipementiers qui peuvent
être reliés par fibre optique: d'ores et déjà
cependant en 2001 Renault affiche une économie de 1 Milliard de Francs
et une réduction de 12 mois sur les délais
Cadence Design System qui a interfacé son produit avec Internet
(I-Cadence) considère que cette capacité d'intégration des
bureaux d'étude permettra de gagner 30% au minimum des coûts de
développement
Nous avons également pu voir à Oakland en Californie une
application, en cours de test, permettant à une PMI d'envoyer son
programme de forgeage à un laboratoire, et de recevoir, en retour, le
résultat de la simulation (autorisant ainsi une mise au point par
itérations)
http://www.ecrc.org
Mais, même en dehors de la sous-traitance mécanique, ceci peut
concerner aussi de toutes petites entreprises du secteur libéral
(échange entre un architecte, ses clients et les entreprises du
batiment) ou artisanal
la chocolaterie "Les Marianik's"
www.marianiks.com, de
Honfleur (8 personnes)
voir page
231 échange avec ses clients des
fichiers pour la chocogravure (procédé de
personnalisation des chocolats à partir de photos).
"l'outil interactif que nous avons créé via Internet permet
à nos clients d'agir directement sur la mise au point de leur projet de
construction et de le visualiser en 3 D" (l'obervatoire APIPL Marie-Luce
Bassil architecte à Paris)
4.3.3.4 De la conception à la production
La
généralisation des machines pilotées par de ordinateurs
permet de plus en plus souvent de passer directement de la production des
bureax d'étude "en ligne" aux machines, sans rupture dans la
chaîne de l'information
L'extranet permet d'organiser et de gérer la production comme si
l'entreprise ses fournisseurs et ses sous-traitants ne faisaient qu'un
4.3.3.5 Suivi d'exécution des commandes, maintenance dépannage et service après - vente
Nous
avons déjà examiné plus haut (
voir page
139) les économies et les gains
d'efficacité qu'Internet permet pour le SAV (FAQ, gestion des e-mail,
clubs d'utilisateurs, réduction des stocks de pièces
détachées, personnalisation du service, formation des
utilisateurs).
Internet permet également un suivi très précis de
l'exécution de la commande d'abord au sein de l'entreprise puis, sans
discontinuité, tout au long du processus de livraison : les grands
logisticiens mondiaux (: Fedex
http://www.fedex.com/
UPS
http://www.ups.com/ DHL
http://www.dhl.com/, ...)
offrent tous la possibilité de ce suivi "sans couture"
voir page
345.
Dans l'entreprise Card Channel à Poisat près de
Grenoble
www.cardvchannel.com le client peut
ainsi, à chaque instant suivre l'élaboration puis l'acheminement
des produits qu'il a commandés en passant de façon transparente
du site du fabricant à celui du transporteur.
Mais Internet fournit également un outil extrêmement
précieux pour le technicien chargé du dépannage chez le
client en lui apportant les éléments utiles pour faciliter son
diagnostic et le guider dans la réparation.
L'entreprise Cotherm à Vinay près de Grenoble
(Isère)
www.cotherm.com fabrique des
thermostats : ces matériels de formes et de
caractéristiques très diverses se trouvent dans de très
nombreuses installations où elles sont chargées d'assurer des
fonctions de régulation ou la sécurité.
v Que ce soit pour des sociétés de services ou des artisans
appelés à intervenir à la suite d'une panne survenue
à votre produit (ou à celui d'un de vos concurrents).
Une des difficultés rencontrées par le technicien chargé
de la réparation est d'identifier le modèle, d'en connaître
les caractéristiques techniques et de savoir quel est aujourd'hui le
modèle de thermostat susceptible d'assurer le remplacement en toute
sécurité.
L'entreprise Cotherm a alors créé un petit site WEB
présentant les photographies de tous les thermostats existants
permettant de répondre ainsi aux besoins d'identification de la
pièce défaillante et de proposer dans son catalogue le
matériel idoine pour le remplacer.
Outre l'usage des deux services précédents, l'entreprise qui doit
faire face à une panne peut rechercher une pièce ancienne qui
n'est plus fabriquée (machines, moteurs, engins,.... ) ou faire appel
à une compétence qu'elle ne sait pas où trouver
L'entreprise Valley Drive Systems
www.rockford.com/vds, dans l'Illinois, fournit les
"reconstructeurs" de voitures du monde entier, en trains avant qu'il
reconditionne à partir de pièces d'occasion (en les dotant
notamment de cages de roulement neuves) : pour les modèles anciens ou
rares, il procède par appel d'offre sur le net (où
répondent en particulier les casseurs de voitures
4.3.3.6 L'animation des réseaux de prescripteurs, distributeurs, importateurs,...
Pour
tous les produits techniques (électronique, colles,...) et notamment
ceux qui posent des problèmes de sécurité ou
d'environnement (médicaments, phytosanitaires,...) ou qui
nécessitent de conseiller le client (parfum, cosmétique, produits
de luxe) les prescripteurs et les distributeurs privilégient les marques
qui leur offrent une assistance technique pointue pour leur permettre de mieux
servir leurs clients
Sothys, entreprise Corrézienne de 110 personnes
fabrique des produits de beauté dont les 2/3 sont exportés dans
60 pays. Elle vend ses produits à travers 60 importateurs-distributeurs
et grâce aux prescriptions de 10 000 esthéticiennes. Son projet en
cours de concrétisation vise à leur apporter une qualité
d'information tant technique qu'esthétique : aujourd'hui papier et
téléphone ne permettent pas d'atteindre cet objectif
malgré un coût très élevé
4.3.3.7 L'Internet "classe affaire" et "classe tourisme"
On
commence pour ces raisons à voir apparaître la notion
d'Internet "classe affaire" en marge de l'Internet actuel que l'on
pourrait baptiser Internet "classe tourisme" il existe actuellement de nombreux
projets en ce sens, promus par IBM associé à 15 banques, (qui l'a
revendu en 2000 à ATT) Général Electric, France Telecom,
Deutch Telecom et Sprint avec Global One, Compuserve Network Service,...
La "réservation de ressource" (protocole RSVP)
réserve des capacités à certains noeuds pour des paquets
d'un certain type, le "routage différencié" permet de
choisir pour les paquets identifiés un chemin privilégié
plus rapide et le "routage de bout en bout" impose le trajet
Le projet ENX
www.enxo.com par exemple qui met en
réseau l'ensemble des entreprises concourrant à la conception et
à la production des voitures doit répondre à des
contraintes techniques de débit et de délai extrêmement
rigoureux que le réseau "public" ne peut assurer: l'opérateur
retenu après appel d'offre prend la responsabilité d'assurer ce
service
Eric Benhamou, ex-président de 3Com et président
de Palm l'expliquait dans une interview aux Echos: "L'Internet demain ne
sera plus égalitaire. Quand on prend un avion, on peut choisir une
place en stand-by : on paie très peu cher et on ne monte que s'il y a de
la place. Ce modèle convient pour beaucoup de choses, par exemple pour
mon courrier électronique, qui ne comporte pas d'urgence. Ensuite il y a
un tarif où en est sûr d'avoir une place, même si le
siège n'est pas très grand, et ainsi de suite jusqu'à la
première classe. Le prix grimpe vite, bien sûr, mais le service
est très défini. À chaque fois on sait ce que l'on paie.
C'est comme cela que fonctionnera l'Internet. Il y aura toujours des services
gratuits et beaucoup de payants, mais on saura exactement pourquoi on paie"
D'ors et déjà MCI, Telephonica, Telecom
Italia et OtelO ont lancé des services à
qualité de service plus élevé avec une tarification
différenciée
La nouvelle norme IP (IP version 6 ou IPv6
www.ipv6.org) intègre
· la réservation de bandes passantes
· et l'attribution de champs de priorités qui permettra de
s'affranchir encore davantage à l'avenir des réseaux
propriétaires (mais en compensation la priorité sera très
vraisemblablement elle aussi payante).
4.3.3.8 Les pathologies des extranets:
4.3.3.8.1 le syndrome du "territoire"
La
plupart des pathologies observées découlent des approches en
terme de "territoire". Bien souvent les concepteurs d'extranet cherchent
à définir qui est dedans et qui est dehors, ce qui est une
démarche qui ne peut que conduire à l'inefficacité (Global
extranet par exemple)
En effet dans la vie réelle les équipes de projet (ou de
chantier) évoluent dans le temps et changent à chaque projet. Par
ailleurs, à l'inverse, il est bien clair que toutes les personnes de
toutes les entreprises "membres" d'un tel extranet n'ont pas vocation à
avoir accès à tout
Aussi, plutôt que "d'un" extranet regroupant des entreprises (ou des
personnes) convient-il de parler "d'outils d'extranet" qui permettent de
gérer les droits (accès aux données en lecture ou en
écriture, habilitation à prendre telle ou telle décision
dans un processus,...)
Dans cette situation c'est chacun des dossiers ou des stades décisionnel
d'un workflow qui doit "savoir" qui est autorisé à le consulter
ou à l'activer
Un fonctionnement d'une communauté sur extranets c'est donc en fait
un outil permettant
... et une organisation avec un administrateur par projet chargé
de cette gestion des droits
· Une gestion dossier par dossier et processus de décision par
processus de décision permettant de gérer les habilitation
· Des outils d'administration
voir
http://www.cgm.org/extranet.html et mioga
www.mioga.org
4.3.3.8.2 la peur de la transparence : une nécessaire culture de la confiance
Imprégné des relations connues jusqu'alors une
entreprise peut avoir quelques scrupules à cacher à ses
partenaires des informations dont elle peut craindre qu'elles soient
utilisées contre elles (problèmes de qualité, état
des stocks, état du parc machine...): ceci est vrai par exemple pour tel
sous-traitant pouvant craindre une pression sur ses prix, ou tel cncessionnaire
qui ne souhaite pas que son fournisseur ait une visibilité totale sur
ses activités
Néanmoins l'Entreprise Virtuelle nécessite une parfaite
visibilité de tous les partenaires sur l'ensemble de la chaine si l'on
veut en tirer pleinement profit pour réduire les stocks et les en-cours
et garantir une bonne réactivité en cas d'incident
Une entreprise virtuelle ne fonctionnera véritablement efficacement que
dans une culture de la confiance, ce qui pénalisera certains pays et en
favorisera d'autres
4.3.4 Les réseaux d'entreprises : un champ d'application privilégié ?
4.3.4.1 La Mondialisation de l'économie entraîne tout à la fois la concentration des grands groupes et le développement d'une multitude de PME travaillant en réseau : le principe de subsidiarité
La
mondialisation de nos économies se traduit avec l'ouverture de
frontières et l'abaissement des coûts de transport par un
accroissement sensible de l'intensité de la compétition (d'autant
plus grande dans nos pays européens que se met en place la monnaie
unique).
Pour y faire face nos entreprises se doivent se relever deux défis
apparemment contradictoires :
il faut être capable d'investir des sommes de plus en plus
considérables
Pour amortir ces sommes gigantesques ou pour asseoir leur puissance comme
les banques (dans son plan de développement la "City Group"
vise 1 milliard de clients), nos entreprises ont donc besoin d'avoir une
envergure mondiale et il n'est guère de semaine sans que soit
annoncée une méga fusion portant sur des dizaines de milliards de
dollars.
· le coût de recherche et de développement d'un nouveau
médicament se chiffre en milliards de francs
· le coût de développement d'une marque mondiale, par
exemple dans les softdrinks s'élève à plusieurs milliards
de francs par an
Dans le même temps l'intensité de cette même
compétition implique d'être plus flexible, plus réactif,
plus innovant, et l'expérience de tous les pays montre que cela est
davantage le fait de petites structures voire de start up que des très
grandes organisations
voir page
266
Cette double exigence débouche sur un principe, bien connu dans le fonctionnement de nos pays européens, le principe de "subsidiarité" : "ne jamais faire dans une grande structure ce qui peut être fait dans une petite".
Sur le
plan de l'organisation industrielle, cela s'est traduit par trois
conséquences :
1 ère évolution : les grandes entreprises se sont
étendues sur le plan géographique mais en même temps se
sont reconcentrées sur le coeur de leur métier, en
sous-traitant une part croissante de leur chiffre d'affaire :
Denis Ettighoffer estime que, malgré les fusions qui font la
"Une" des journaux, la taille moyenne des entreprises s'est réduite de
20% en 10 ans et 52% des chefs d'entreprise considèrent encore que
l'externalisation sera un élément clé de leur
stratégie future
D'après une étude réalisée par le Midest
(salon de la sous-traitance), le "taux d'intégration" (part de la valeur
ajoutée apportée par le chef de file industriel) est passé
de 40% à 29% en 20 ans
Dans l'automobile par exemple cette part est passée sur cette
période de 33 % à 70 % (chiffre cité par Carlos
Ghosn en juin 99, partant pour le Japon, qui considérait que un des
problèmes de Nissan était un taux trop faible
d'externalisation (65% "seulement")
Comme le souligne François Bouvard de McKinsey le coeur de
métier d'un d'un constructeur automobile est de "construire une marque"
dans la tête des clients, toute la fabrication pouvant être
sous-traitée à des fournisseurs, designers équipementiers,
sous-traitants et assembleurs travaillant pour toutes les marques: il
devient un "gonfleur d'Ego", son objectif ultime étant de trouver
l'alchimie permettant transformer tole plastic et peinture en une "boite
magique" permettant à son propriétaire de vivre et d'exprimer sa
réussite sociale, sa virilité, son dynamisme ou sa jeunesse:
c'est de l'atteinte de cet objectif que réside le succès
financier bien plus que de la qualité des véhicules (voir le
succès de Mercedes)
Elle devient ainsi progressivement comme l'habillement, une industrie de
marketing plus que de manufacture
Les récentes déclarations d'Alcatel et d'Ericsson
ont même conduit à parler d'entreprises "fabless", sans
usines, se concentrant sur le marketing et la R&D et sous-traitant toute la
production et limitant ses besoins en fonds propres "asset lignt company"
voir page
324
Ce phénomène n'est pas seulement quantitatif : les donneurs
d'ordre n'attendent plus seulement de leurs partenaires qu'ils soient de bons
exécutants. Ils exigent maintenant une capacité d'innovation et
de co-ingénierie.
La réduction corrélative du nombre de sous-traitants de premier
niveau s'est paradoxalement traduite par une augmentation du nombre global
d'entreprises concernées, car les partenaires de premier niveau ont, eux
aussi, dans la même logique fait appel à des sous-traitants, qui
eux-mêmes....
D'une structure "en râteau" (plusieurs milliers de
sous-traitants-exécutants) le tissu industriel a évolué
vers une structure "en balai" ou "en grappes" (seulement quelques centaines de
partenaires capables de participer au développement du produit, qui eux
mêmes s'appuient sur une centaine de sous-traitants qui eux-mêmes,
...).
Bien entendu ces "grappes" s'enchevêtrent car désormais ni le
sous-traitant, ni le donneur d'ordre, ne souhaitent que la dépendance
mutuelle soit trop forte. (réseaux de type 1) : on a
maintenant un véritable tissu industriel au sens propre du terme
Benetton externalise 75 à 90% de ses productions : avec
1000 personnes elle en fait travailler 25.000 chez ses sous traitants et si
l'on compte ses 7000 distributeurs-partenaires ce n'est pas moins de 10.000
sociétés qui font le "réseau Benetton" (Fredéric
Fréry, Vuibert)
2ème évolution : tirant la leçon du manque de
compétitivité de structures trop lourdes, trop
hiérarchisées, peu manoeuvrantes, les grandes entreprises se sont
efforcées de retrouver les qualités intrinsèques à
la PMI en développant "l'intraprenariat", prenant ou non la forme
juridique de filiales (des groupes comme Vivendi ou TotalFina-Elf
ont plusieurs milliers de filiales chacun: pour Vivendi leur nombre
est passé de 2500 en 1994 à 3371 en début 1999)
Ces filiales, pour la plupart, disposent d'une autonomie certaine (notamment
pour le choix de leurs fournisseurs ou clients) qui les rapprochent de vraies
PMI, et ce d'autant plus que, souvent fruits de joint ventures elles ont
plusieurs actionnaires. (réseaux de type 2)
3ème évolution : pour certains métiers et certains
produits qui exigent
sont aujourd'hui réappropriés par les PMI (parfois par
externalisation des grandes entreprises comme Lenoir Elec
voir page
344).
· une image de marque, sans investissement commercial gigantesque
(produits "du terroir", produits culturels, textile-habillement,.... )
· ou qui occupent des niches trop réduites pour
intéresser les grands groupes (machines spéciales,....
)
Pour autant, ces entreprises, si elles veulent rester compétitives, exporter, développer des moyens d'essais leur permettant d'atteindre les critères de qualité exigés d'elles, avoir un poids suffisant dans leurs relations avec leurs fournisseurs ou leurs partenaires financiers, doivent mettre en commun un certain nombre de moyens techniques et logistiques, en un mot faire partie de réseaux.
Ainsi se sont développés, dans tous les pays
industrialisés, des réseaux : districts italiens, Clusters
danois, ou "systèmes locaux de production" pour reprendre le dernier
vocable de la DATAR (réseaux de type 3)
"every day you must ask you: who can you help?, who can help
you?" Perry Morton VP Homestore.com NY 1999
Dans ces trois formes nouvelles d'organisation du tissu industriel, la
coopération cohabite avec la compétition (le mot de
"coopétition" a été proposé pour
décrire cette situation).
Jeanine Graf, 28 ans , née a Paris et qui a
créé déjà 2 start-up en Californie (Inquire et
3Scope) explique la différence entre l'Europe et la Californie ""it's
hypercompetitive over there, but they help each other. You have to play fast
and hard because of the competition, but you have to play fair, because if you
don't people stop playing with you"
Pierre Faure, Pdg de la Sagem à l'époque citait une
statistique américaine montrant que malgré les concentrations
spectaculaires "la part relative dans les 100 plus grandes entreprises
mondiales va en décroissant" (25/10/99)
Les trois situations présentées ci-dessus ont 2 points communs
:
- 1 - les différents acteurs sont indépendants mais,
néanmoins, ne peuvent se développer qu'en synergie forte avec
leurs partenaires.
- 2 - le recentrage sur le métier augmente fortement la performance
de chacune des entreprises mais la performance globale est maintenant fortement
dépendante de l'efficacité des liaisons interentreprises :
· capacité d'échange de données techniques
permettant le co-engineering et la conduite de projet
· performance du système de facturation-paiement
· continuité du processus d'assurance qualité à
travers la cascade de production
· Et le tout, bien entendu, à des coûts les plus bas possible
La compétitivité de chacun dépend de la productivité des interfaces
Tout
ceci exige un système de circulation et de traitement de l'information
performant, d'un coût acceptable, capable de s'adapter à des
changements permanents de situation et de partenaires, permettant en interne de
développer les échanges, et d'offrir à l'extérieur
une vitrine ou un catalogue collectif.
Pour pouvoir être flexibles, agiles, capables de "s'interconnecter"
à la demande, les entreprises doivent devenir "plug and
play" comme le souligne de façon imagée Denis
Ettighoffer et c'est cette capacité que leur offre les technologies
de l'Internet
On peut se demander si Internet, fruit paradoxal de la liaison entre la
rigueur des militaires et l'imagination foisonnante des chercheurs, n'est pas
l'outil qui "colle" le mieux à ce besoin en rendant plus efficaces
toutes les actions de coopération.
"[il] ouvre de larges champs d'action à des structures très
mobiles, créatives et souples, comme à des systèmes de
production "virtuels", légers, peu intégrés verticalement
et donc très flexibles et réactifs" (note du poste d'expansion
économique de Washington)
Si
Internet connaît aujourd'hui un développement aussi fulgurant ce
n'est pas tant par son degré d'innovation technologique mais parce qu'il
"colle" parfaitement à des tendances sociologiques majeures :
aplatissement des pyramides hiérarchiques, organisation en centres de
responsabilité, mondialisation des échanges, flux tendus,
réseaux d'entreprises,...:
Il devient le système nerveux de ces réseaux, outil de leur
efficacité, de leur compétitivité et de leur
réactivité
C'est
sans doute dans les situations n° 2 (réseau des filiales d'un
groupe) et n° 1 (grappes de fournisseurs et de sous-traitants) que
l'évolution sera la plus rapide.
En effet les grands groupes disposent d'une capacité plus grande que les
réseaux de PMI indépendantes pour développer des extranets
étant donné l'enjeu, en terme de compétitivité du
tissu industriel de cette évolution
L'effort des pouvoirs publics devra porter prioritairement sur les
réseaux de type 3 et sur ceux de type 1 quand le donneur d'ordre est une
moyenne ou une petite entreprise.
Il sera intéressant d'examiner ce qui existe aujourd'hui au niveau des
grands groupes et d'étudier dans quelle mesure ces réalisations
sont transposables à des réseaux de PME
4.3.4.2 Quels types de réseaux de PME ?
On peut, a priori, penser à plusieurs formes de réseaux d'entreprises
4.3.4.2.1 Entreprises géographiquement proches
En particulier dans l'artisanat et l'agroalimentaire où l'image de marque du terroir, la culture locale, est un élément fédérateur fort : l'échange d'expérience est à l'évidence facilitée par la proximité des hommes, particulièrement pour les petites entreprises : c'est le cas par exemple de l'Aveyron où sur www.aveynet.com, en cours de développement, les artisans de cette région vous proposeront foies gras, confits, champignons, gants de Millau ou couteaux de Laguiole
4.3.4.2.2 A l'inverse, réseaux d'entreprises quadrillant le territoire
Ils
permettent d'offrir des services de proximité, dont la qualité
est collectivement garantie, sur une vaste zone géographique (en
particulier les entreprises appartenant à un réseau de
franchisés): service après-vente, livraison à domicile
(nourriture, fleurs, tourisme, hôtellerie -
restauration,....
Relais et Châteaux -
www.integra.fr/relaischateaux - en est l'exemple le plus connu son
réseau couvre aujourd'hui 40 pays: il guide le client dans son choix,
présente les établissements (photos des chambres...) et offre la
possibilité de réservation.
Les réseaux de fleuristes sont maintenant tous sur internet et de
nouveaux se sont créés pour exploiter cette opportunité:
Aquarelle.com
http://Aquarelle.com, Jenny Fleurs &w, Interflora
&&w
4.3.4.2.3 Des réseaux temporaires
Ils
rassemblent des entreprises participant à la réalisation d'un
même projet :
Orléans: Réseau temporairement mis en place pour
la réalisation d'un programme de construction de 460 logements HLM
dans le cadre des "intercommunity" de lotus qui associe par
exemple, à côté des professionnels du bâtiment
(Bouygues, architectes, maître d'ouvrage, fournisseurs, sous-traitants,
bureau Véritas, DDE,...) le lycée technique
www.intercommunity.com et
www.lotus.com/intercommunity
Projet d'extranet de chantier des artisans de Colmar
www.artifrance.fr
4.3.4.2.4 entreprises sous-traitantes d'un même type de donneur d'ordre
Quelques exemples: tôlerie pour le matériel électronique, petite mécanique pour l'électroménager, sous-traitants électroniques (Net Tronic : http://copilote.com/snesel ) fournisseurs de l'industrie de l'armement (comité Richelieu : www.comite-richelieu.com) ...
4.3.4.2.5 entreprises appartenant à un club actif d'utilisateurs
par exemple de logiciels de CAO comme PDMS
4.3.4.2.6 entreprises appartenant à un même secteur professionnel géographiquement concentré
Ceci pourrait concerner des "clusters" petits ou grands d'entreprises comme les plastique (Oyonnax) www.plasticway.com , le textile (Roubaix-Tourcoing), le décolletage (vallée de l'Arve), la fonderie (Ardennes), la robinetterie (Wimeux), la coutellerie (Nogent, Thiers ou Laguiole), le délainage (Mazamet), le flaconnage (vallée de la Bresle), les vitraux (région de Troyes), la fabrication de produits tressés (Ambert), les microtechniques (Besançon), les santons et autres spécialités provençales (Provence) www.notreprovence.com , les mécaniciens d'outillage pour l'aéronautique (Midi-Pyrénées), les pipes (Saint Claude), les jouets (jura), la VPC (Roubaix Tourcoing), les "Bières de Garde" (Nord), le sel des paludiers de Guérande, les entreprises textiles du Cambrésis regroupées sous le label "la griffe du Cambrésis", les entreprises du secteur de l'emballage en Champagne-Ardenne, les stations de sport d'hiver savoyardes, "Packaging Valley" qui sont partie intégrante de la chaine logistique...
4.3.4.2.7 entreprises appartenant à une même communauté professionnelle géographiquement dispersée sur tout le territoire
comme
par exemple :
- 91 "déconstructeurs automobiles" se sont regroupés dans
Cybercasse.com
www.cybercasse.com pour
être en mesure d'offrir une plus large palette de pièces
d'occasion (Jean-Yves Rossi, DG de l'APCM à Net 2000
www.intranet2000.net)
- industrie graphique (graphic village :
www.imprimfr.com et le portail
www.imprimerie-online.com
),
- cabinets de recrutement
www.cadremploi.fr
(regroupe plus de 100 cabinets ainsi que nombre de professionnels du
recrutement)
- les journaux qui se regroupent pour gérer leurs petites
annonces
- traducteurs(ArtInternet regroupe 1200 traducteurs couvrant toutes
les langues. Il met aux enchères parmi ses membres les travaux qu'il
collationne, il perçoit les paiements et assure le support technique de
ses membres (dictionnaires en ligne, forums, hébergement)
www.artInternet.fr
- Documentalistes : organisés en réseau avec Question.fr
www.question.fr ils offrent
la possibilité d'externaliser la fonction documentation
- communauté des entreprises constituées autour du vin :
Vinéa &&a (législation fiscale,
douanière et formalités diverses sur le vin pour tous les pays,
comme la communauté vinea...)
- communauté des agriculteurs avec des sites comme
Paysans.org
www.paysans.org , Web-Agri.fr
www.web-agri.fr, Agrionline
www.agrionline.com,
Terre-net.fr.
www.terre-net.fr
- communauté de 6000 entreprises PME du BTP, à faible
sinistralité qui se sont regroupées pour mettre en concurrence
les assureurs leur permettant ainsi de faire baisser leurs primes de 4,6% du CA
à 1,8% (Jean-Yves Rossi, DG de l'APCM à Net 2000
www.intranet2000.net)
4.3.4.2.8 entreprises situées dans un même Technoparc
Ceux-ci
sont souvent bâti autour d'un thème fédérateur, et
ils assurent la gestion de nombreux services communs:
c'est le cas par exemple de la Flander's Language Valley,
www.flv.be zone de 25 hectares
située près de Ypres en Belgique et entièrement
consacrée aux technologies du langage et des langues (50 entreprises
spécialisées dans les technologies vocales et linguistiques),
bénéficiant d'une infrastructure à haut débit, une
fondation avec un service d'incubation, d'un fonds de capital risque
spécialisé (120M$) qui possède des participations dans 40
sociétés, de services pour aider à la mondialisation des
activités de ses membres
le projet de coopération interrégional transfrontalier avec la
Région Nord Pas de Calais paraît extrêmement
séduisant
en France nous pouvons noter l'initiative de Savoie Technolac
&&w
entreprises logées dans une pépinière ou un hôtel
d'entreprises : dans ce cas l'équipement de "smart building" ou
"bâtiment intelligent" précâblé avec des
matériels performants et évolutifs pourrait constituer un atout
fort.
À noter sur ce plan une très intéressante initiative
à New York financée, pour reprendre le vocabulaire local,
grâce à un "french style package" dans le cadre du
"Downtown Revitalization Plan"16(*) :câblage du bâtiment, exemption ou
abattement de la realestate taxe et de la commercial rent tax, réduction
de prix sur le matériel et sur les communications, organisation d'une
vie communautaire intense (cybercafé, salle de rencontre "global
community sandbox".
Le bâtiment abrite aujourd'hui plus de 70 entreprises
www.55broadst.com , le
"55 Broad Street" est devenu l'épicentre de ce que les
New-Yorkais surnomment maintenant la "Silicon Alley" centré sur
un des points d'excellence de la ville : la communication les médias et
la publicité et qui emploie aujourd'hui 100.000 personnes dans 5.000
entreprises (avec ses success-stories DoubleClic
www.doubleclic.com ,
N2K, Agency.com, I.Traffic.com
http://Agency.com,...).
Son promoteur Bill Rudin projette de développer ce concept dans d'autres
villes (Carreras House à Londres) voir
www.itcww.net &w
Républic Alley, dans le sentier tente la même aventure sous
l'impulsion de Laurent Edel et le patronage de André
Lévy Lang. La pépinière entièrement
précablée Cybervillage,
www.paris-cybervillage.org
rue de Crimée à Paris a ouvert ses porte début 2001
C'est le cas aussi par exemple du World Trade Center de Lyon
www.wtc-lyon.org, qui met
en outre une " personne ressource" à la disposition des entreprises pour
les aider à tirer le meilleur parti de l'Internet et anime un club
"commerce électronique et échanges"
4.3.4.2.9 Entreprises ayant entre elles des liens capitalistiques
Un
certain nombre de réseaux de PMI fonctionnent avec des participations
croisées, avec un actionnaire de référence commun ou sous
forme de holding. (Alpha-C :
www.alpha-c.com )
En général les entreprises de ces réseaux ont un
élément stratégique commun (technologies,
marché,.... ) et ont donc des besoins en matière de
communication interne et de présentation collective vis-à-vis de
leurs partenaires extérieurs
4.3.4.2.10 Entreprises participant à des partenariats internationaux
Voir www.gin.sme.ne.jp/homee.html ou www.links-web.net par exemple &&w
4.3.4.3 Les communautés virtuelles : travailler ensemble plus efficacement et développer une force de frappe vis à vis de l'extérieur
4.3.4.3.1 Un travail en réseau plus efficace avec mise en commun de compétences et de services
Bien
évidemment chaque communauté est un cas d'espèce et les
services communs seront d'ampleur et d'intensité très
différentes selon qu'il s'agit d'une communauté de quelques
membres (en général plus opérationnel) ou de plusieurs
dizaines de milliers (en général plus tournés vers la mise
en place de services communs)
Outre la messagerie et l'annuaire correspondant, on notera
en général:
Toutes ces fonctionnalités étant supportées par un
extranet propre à la communauté, "son animateur a un
rôle clé dans le succès de l'opération
".Christian Lainé responsable du programme intercommunity
à intr@net 99
www.intranet99.org
· un service d'information personnalisée (revue de presse
professionnelle, ...) en mode push
· organisation collective d'une veille technologique et commerciale
(surveillance le la concurrence, appels d'offre) mettant en oeuvre en tant
que de besoin des outils hors de portée d'une PME isolée comme
les agents intelligents de veille stratégique
· une bourse pour le matériel d'occasion
· des offres et demandes d'emploi
· des modules de formation technique
· forum, news group ou groupe d'e-mail pour les discussions
d'intérêt commun (élaboration de normes, organisation
qualité, préparation d'un salon, échange
d'expérience à l'export, ...)
· des offres et demandes de sous traitance
· des services communs (voyages, mailings, traductions,
téléphonie IP...)
· une banque de donnée professionnelle technique
· la possibilité de faire appel à des
spécialistes (juridique, export, fiscal, design, technologie,
propriété industrielle ou artistique, organisation
qualité, ...)
· ou à des matériels lourds notamment à
travers un centre technique (métrologie, outils de simulation, gros
moyens de calcul pour les simulations par exemple, ...)
· une organisation commune pour la logistique.
4.3.4.3.2 Une capacité de négociation accrue pour les achats
c'est le cas de plastic Net
www.plasticsnet.com , laboratoires d'analyses
médicales bretons
www.biologistes-village.com, Gas Connection
www.gasconnection.com , Grocery Network, ou
Oil Online
www.oilonline.com
· ainsi qu'une organisation pour grouper certains achats afin
d'être en position de force pour négocier
c'est également le cas des PME du Btp à faible
sinistralité vis à vis de leurs assureurs
4.3.4.3.3 Une meilleure visibilité internationale pour la promotion et les ventes :
4.3.4.3.3.1 Un site Web riche en information sur le domaine de compétence de la communauté
Qu'elle
soit géographique ou professionnelle il se doit de devenir une
référence dans son secteur (soft selling)
Exemple: site des notaires parisiens
www.paris.notaires.fr
Ce site doit bien entendu être organisé en fonction des besoins du
client et non de l'organisation de la communauté.(
www.cadremploi.fr )
4.3.4.3.3.2 Une plus grande richesse dans le catalogue proposé au client
C'est par exemple le cas des 91 "déconstructeurs automobile" www.cybercasse.com ou des artisans spécialistes en produits de décoration visant le public des architectes d'intérieur américains (Artisansdirect de Windham Loopesko Webforce avec the-french-touch.com de Gérard Ayache ou Styledefrance.com de Jérome Didat)
4.3.4.3.3.3 Une politique active de marketing : représentants régionaux, mailing, achats d'espaces
Une
trentaine de sites de la PQR disposent d'une régie publicitaire
commune Web 66 offre "une plate-forme nationale avec une audience
régionale"
Notons en particulier l'intérêt pour une communauté
d'acheter chez les principaux moteurs tous les mots clefs qui se
réfèrent à elle : ainsi lorsqu'un internaute
s'interroge sur un thème la concernant, immédiatement une
publicité cliquable apparaît l'invitant à venir sur son
site et consulter ses offres
C'est le cas de Verticalnet et la communauté des entreprises
travaillant dans le domaine du traitement de l'eau (Water Online)
www.verticalnet.com
Dans cette catégorie on peut ranger Fast Parts
www.fastparts.com ou Virtual Garment Center
www.garment.com et le projet de la start-up
française Quelm
www.quelm.fr
4.3.4.3.3.4 La possibilité de se faire référencer comme fournisseur dans une place de marché
Toute la valeur d'une place de marché voir page 203 repose sur la qualité de son catalogue de fournisseur : celui-ci doit bien entendu être le plus riche possible, mais il doit surtout assurer le client de la qualité du fournisseur (qualité des produits ou service, mais aussi respect des délais, fiabilité de la logistique, solidité financière et de plus en plus, capacité d'intégration informatique) : se faire référencer dans une market place sérieuse n'est pas chose aisée pour une PMI et une communauté permet de mutualiser les investissements nécessaire
4.3.4.3.4 Comment se construisent de telles communautés ? les "community brokers" et les "infomediaires"
Les
exemples montrent une grande diversité dans la genèse de telles
communautés.
Notons tout d'abord que dans la plupart des cas des embryons de
communautés existaient (syndicat professionnel, union locale,
lecteurs d'une revue technique, ...) mais n'avaient pas pris leur
véritable essor
Comment ces communautés se structurent ?
v parce que l'ouverture internationale jusqu'alors limitée autorisait
une organisation plus décousue, moins réactive avec une
notoriété locale établie au fil du temps sans
nécessiter une politique active (produits artisanaux ou gastronomie
régionale par exemple).
4.3.4.3.4.1 Sous l'impulsion d'un leader de la profession
@
- artisans du BTP à Colmar
www.artifrance.fr : ce
sont deux artisans électriciens &b qui, en s'appuyant sur leur
centre technique développent l'intranet de chantier
@ - c'est le laboratoire Jacques Paltz, un des premiers à
Bordeaux a avoir fait d'internet une carte maîtresse de son
développement à l'international (produits de beauté) qui a
fédéré Mécacyl (jardinage bio), VitalPack
(nutrition végétale), vins, spiritueux et gourmandises
www.aquitainevillage.com
@ - Cadremploi créé à l'origine à
l'initiative de 60 cabinets de recrutement
www.cadremploi.fr et
regroupant maintenant la majorité de la profession (Le Figaro a
depuis pris la majorité du site)
4.3.4.3.4.2 Sous l'influence d'un fournisseur commun à la plupart des membres de la communauté
Celui-ci
peut avoir un intérêt à la prospérité de ses
clients (tout en espérant les fidéliser en augmentant la valeur
ajoutée de ses services) :
Business Village
www.business-village.fr
avait été organisé par les sociétés de
crédit filiales de l'ex-compagnie bancaire : Cetelem, UFB
Locabail, ...) qui cherchaient à valoriser leur potentiel de 300.000
entreprises clientes en offrant d'une part des services spécifiques
à certaines communautés, il a disparu dans le cadre du rachat par
la BNP
graphic village
www.imprimfr.com, le plus ancien, avec un
système d'appel d'offre auprès de ses membres
voir page
198 a survécu à la disparition de Business village. Les autres n'ont pas eu le
temps de prendre leur envol:
laboratoires d'analyse de l'ouest,
www.biologistes-village.com
avec une organisation d'achats groupés
Dentaire-Village
www.dentaire-village.com
bati en coopération avec le groupe de presse Information Dentaire
sur le même modèle
agents immobiliers
www.immo-village.com
qui devaient bénéficier en outre d'un accès nomade
et d'autre part il proposait une multitude de prestations à l'ensemble
des communautés qu'elle hébergeait : messagerie, chatline,
annuaire, organisation de voyages, mailings, revues de presse professionnelles,
consultation d'une base de transmission d'entreprises et autres
opportunités d'affaire, traductions, forums, avis de solvabilité,
téléchargement de formulaires administratifs, recherche de
subventions françaises et européennes, consultation d'experts, et
sans doute bientôt une centrale d'achat
Certaines de ces prestations étaient payantes, mais grâce à
une facturation de type Kiosque, celles-ci étaient
prélevées globalement à la fin du mois avec l'abonnement
Peugeot a aidé ses concessionnaires les plus dynamiques a
créer le 7 avril 1998, un site collectif pour les ventes de
véhicules d'occasion et la reprise de véhicules anciens
www.occasions-du-lion.com qui permet de
présenter 3.000 voitures venant de 45 concessions (avec la garantie
constructeur et clause "satisfait ou remplacé") "en trois clics la messe
est dite et la voiture dans le caddie" explique Pierre Emmanuel Beau (bien
entendu il n'y a pas achat en ligne...). Si aucune voiture ne répond au
besoin la demande est diffusée à l'ensemble du réseau et
conservée dans la base, afin de pouvoir prévenir par mail le
client "au cas où"
Dans un domaine différent, Sotheby's
www.sothebys.com fédère 3 000
marchands et leur fournit un site sur lequel ils peuvent
bénéficier des services et de la notoriété de cette
prestigieuse maison, sous réserve d'un contrat d'exclusivité sur
2 ou 3 ans et en s'engageant bien entendu sur la qualité et
l'authenticité des objets mis en vente
4.3.4.3.4.3 A l'initiative d'un donneur d'ordre dont la compétitivité dépend de celle de ses fournisseurs
Cas
notamment de l'industrie automobile (projet ANX
voir page
197 et bientôt en Europe son projet
homologue ENX) ou aéronautique).
Concernant ENX "Il ne s'agit plus d'un simple avantage concurrentielmais bien
d'une condition indispensable à la pérennité de
l'entreprise" rapport PriceWaterHouseCooper dec 01
4.3.4.3.4.4 Sous l'influence d'une structure professionnelle
On
pourrait espérer que les centres techniques industriels puissent jouer
ce rôle à l'avenir de façon encore plus active à
l'instar du CTIH avec
www.lamodefrancaise.com
Citons ici le marché aux puces de Saint Ouen
www.antika.com qui vous
laisse découvrir les boutiques des 1.400 professionnels
représentés
4.3.4.3.4.5 A l'initiative d'une entreprise qui fait profession de mettre en place de telles organisations
@
- Verticalnet (
www.verticalnet.com ), organise
des communautés professionnelles, elle a commencé par les
industries de traitement des eaux en 1995 (Water On line) puis
crée d'autres communautés dans les domaines de l'environnement,
de l'électronique, de la chimie, de l'électricité, de la
téléphonie, de l'assurance, des chirurgiens de la face,
actuellement elle anime une vingtaine de communautés professionnelles:
elle propose informations professionnelles, fournisseurs
référencés, forums, petites annonces, appels d'offre,
informations personnalisées (push),
@ - Surgery on line créée en France 96 (
www.surgeonline.com ) a
pour vocation de créer des web destinés à des
communautés médicales (chirurgie de la main
www.thehand.com, ophtalmo
www.ophtalmologie.com,
dermato, orthopédie
www.orthopedie.com,
chirurgie plastique
www.plasticien.com)
Elle offre bases de données, demande de conseil, forum, discussion de
cas, accès en temps réel aux congrès médicaux, mais
également informations et conseil dans le domaine juridique financier ou
fiscal.(150.000pages d'information)
Financée par abonnement et par la publicité des labos
pharmaceutiques sa cible de développement est aujourd'hui les Etats Unis.
@ - Net-trans
www.net-trans.fr
associé à Cargohub
www.cargohub.com tente de
fédérer l'ensemble du monde des transports et de la
logistique avec
un espace de transaction riche de 12 bourses (fret, appels d'offres,,...)
un espace de communication (show room)
un espace information
un espace commerce électronique spécialisé, conseil
juridique fiscal, de la formation on line,...)
@ - MayDream
www.maydream.com/adlibrary
start-up d'origine française lance AdForum.com, le
portail mondial de l'industrie publicitaire
@ - Philnet
www.philnet.fr PME née
en 1996 à Vicdessos dans l'Ariège plus modestement regroupe 5
professionnels de la Philatélie avec comme objectif d'avoir le catalogue
le plus large possible
Voir aussi le projet "inter community"
www.intercommunity.com de
Lotus avec les chantiers HLM d'Orléans
voir page
193 et la communauté de la vigne
vinea
4.3.4.3.4.6 De nombreux magazines professionnels tentent également de jouer ce rôle auprès de leurs lecteurs.
Reed Elsevier www.reed-elsevier.com , principal éditeur de revues scientifiques a racheté en 2000 coup sur coup les web de communauté Chemweb www.chemweb.com , BiomedNet www.biomednet.com et Ingineering Information &n : la communauté scientifique saura-t-elle à reprendre l'initiative?
4.3.4.3.4.7 Bientôt aussi les grands sites "portail" comme Amazon.com , Yahoo!, geocities,...?
Ils ne s'intéressent jusqu'à présent essentiellement à susciter la création de communautés de particuliers mais il est vraisemblable qu'ils porteront également à terme leur intérêt sur certaines catégories de PME.
4.3.4.3.4.8 Sous la direction d'une entreprise qui se crée spécifiquement pour fédérer l'offre de service ou de produit de cette communauté vis à vis de l'extérieur
La
partie extranet est alors souvent moins développée que le volet
site web-promotion des ventes:
exemples Springstreet.com (anciennement Allappartments.com) ,
Autobytel, ou plus modestement
@ - STM-Interco
www.limoges-porcelains.com
créé par Pascal Guinot pour la porcelaine de Limoges (il
fédère 12 porcelainiers et vend à 90% aux USA des produit
personnalisés très spécifiques aux goûts
américains. UPS permet un suivi des colis et une facturation "tout
compris, franco de port" sans surprise
@ - la vente de produits du terroir panier.com
www.panier.com à Mamers dans
la Sarthe ou Douret gastronomie
www.douret.fr
@ - Rouge-Blanc
www.rouge-blanc.com,
commerce électronique de vin tourné vers l'export (principalement
l'Allemagne),installée à Toulouse, elle fédère 17
propriétaires représentant plus de 30 appellations.
4.3.4.3.4.9 Soit sous l'impulsion des pouvoirs publics
notamment au niveau régional qui, à partir de
l'analyse des opportunités de développement, ceux-ci peuvent
prendre l'initiative d'animer une réflexion sur les enjeux
stratégiques collectifs et sur les nouvelles possibilités
offertes par Internet et fournissent quelques moyens pour démarrer
(communauté des verriers de la vallée de la Bresles
www.abgm-moldmakers.com
).
Voir page
343
4.3.4.3.5 Quelques autres exemples
@
- Réseau de Type 1 Aux USA constructeurs automobiles,
équipementiers, et sous-traitants achèvent actuellement la
mise au point du plus grand extranet du monde : ANX (Automotive Network
Exchange
www.anxo.com visant à terme le raccordement de
30.000 entreprises
Il est organisé à deux niveaux
au premier niveau l'option a été le protocole IP sur
réseau ATM à débit garanti : prototype même de
l'internet "classe affaire", reliant les "Big Three" et leurs
équipementiers de premier rang
au second niveau, en périphérie de ce coeur ATM, des
points d'accès, hébergés et gérés par des
prestataires attitrés "Certified Service Provider", permettent
d'établir des tunnels cryptés au dessus de l'internet public
(technologie VPN) pour interconnecter les fournisseurs de
deuxième et de troisième rang, peu enclins jusqu'ici a recourir
aux solutions EDI traditionnelles, coûteuses et fastidieuses
ce réseau permettra, outre les échanges de données
techniques, logistiques, administratives et comptables, la
visioconférence et le partage de fichiers CAO
Objectifs : économiser 1 milliard de dollars par an et
accélérer considérablement tant le processus de
conception que celui de la production
Ford, par ailleurs est en train de développer un Extranet,
intitulé "Focal Pt"
www.focalpt.com pour relier
ses 15 000 concessionnaires, qui offrira des informations sur les stocks, les
promotions mais aussi sur l'historique des réparations de chaque voiture.
il est vraisemblable que ce mode de travail s'imposera également en
Europe, et dans un marché aussi compétitif il convient de ne pas
prendre de retard d'autant plus que Ford a décidé de reconcentrer
sur Detroit toutes ses relations avec ses sous-traitants.
Le projet ENX vise à relever ce challenge
@ - type 2 : GEC Plessey (GB), 3 000 personnes, 2 milliards de F
de CA conçoit des circuits spécifiques (Asic). Elle dispose
d'implantations de fabrication ou de conception en France (les Ulis), en
Grande-Bretagne, et à Taiwan. Elle utilise son Intranet :
pour échanger les fichiers techniques (CAO) entre les sites
pour mettre à disposition de toutes les équipes des banques de
logiciels de simulation
pour donner aux commerciaux la possibilité de suivre l'exécution
de sa commande à travers les différentes usines du groupe
Ne peut-on imaginer qu'un bureau d'ingénierie travaille ainsi avec les
entreprises oeuvrant à la réalisation d'un projet?
@ - type 2 : Solectron (US) spécialiste de la
sous-traitance électronique, 2 M $ de CA, organisé en 6 filiales
relativement indépendantes (dont une à Canéjan en Gironde)
L'Intranet a été développé pour permettre aux
services chargés de l'achat des composants
de créer au niveau du réseau une base de données commune
de négocier les meilleures conditions d'achat (prix, qualité,
délais)
de créer une bourse de composants entre les filiales permettant de
réduire d'1/3 le "ferraillage" des composants en stock devenus
obsolètes
Une telle organisation ne pourrait-elle pas se transposer à un
réseau de PMI travaillant dans la sous-traitance électronique ?
@ - type 2 (à la frontière du type 3):ALPHA-C
alpha-c.com à Vermondans
dans le Doubs est un groupe de 5 PME, 250 personnes, 135 MF de CA,
réparties dans un rayon de 200 km, spécialisé dans la
réalisation de sous-ensembles mécaniques (découpe, pliage,
usinage, assemblage, traitement thermique, dépôts sous vide,
outillage)
Son patron, Philippe Contal , déclarait lors d'un
séminaire à l'institut de productique de Besançon :
" tous nos sites industriels sont connectés au réseau. Cela
permet d'échanger des informations en temps réel, aussi bien en
interne que vis-à-vis des clients. Transmission de devis et
possibilité de visite virtuelle de nos installations à partir de
tout ordinateur de la planète connecté au réseau, Internet
c'est aussi un formidable outil de marketing"
En moins de 2 h, alors que j'envisageais un développement de produit,
j'ai pu accéder à l'ensemble des données mondiales sur les
systèmes qui m'intéressaient. Aussi bien sur ceux qui
possédaient cette technologie, que sur ceux qui l'utilisaient : avec une
recherche traditionnelle il m'aurait fallu plus de 6 mois
Un manuel qualité, réalisé en collaboration par 5
personnes travaillant en parallèle à été
rédigé en 1 mois seulement, en échangeant les documents au
moyen du réseau
Aujourd'hui il est aussi impératif de disposer d'Internet que d'avoir un
fax"
@ - type 3 (à la frontière du type 1) : Graphic village
www.imprimfr.com
Créé sur l'initiative de Jean-Michel Billaut à la
BNP-Paribas, avec le soutien de la fédération de
l'imprimerie et de la communication graphique, ce rendez-vous
électronique des professionnels des industries graphiques, pour la
plupart clients de la filiale UFB-Locabail, a déjà réussi
à regrouper 500 d'entre eux.
Il leur offre messagerie, revue de presse quotidienne, offres et demandes
d'emploi, bourse de matériels d'occasion, forums techniques, espace
fournisseur, offres de sous-traitance,.... et surtout il offre, ce qui peut
paraître "masochiste" la possibilité pour les clients de les
mettre en compétition à travers un site d'appel d'offre.
Effectivement cette mécanique permet au client d'obtenir des prix
inférieurs de 10 à 20 % ... mais aujourd'hui qui pourrait se
permettre de ne pas adhérer à cette communauté ?
Les diverses filiales de la Compagnie travaillent sur des opérations
similaires destinées à leurs segments de clientèles
respectifs (CETELEM pour les distributeurs et commerçants, COFICA pour
les garagistes, UCB pour les agents immobiliers, CARDIF pour les professionnels
de l'assurance)
4.3.4.4 Des communautés de métier au niveau des ouvriers "professionnels" et non plus à celui des entreprises
De plus
en plus des professionnels, pour être efficaces, participent à des
communautés professionnelles, comme c'est le cas depuis longtemps pour
les informaticiens, mais aussi, depuis que l'informatique a envahi les
ateliers, pour des opérateurs de base (opérateurs et programmeurs
dans l'industrie mécanique
www.machinist.com ou dans
la chaussure)
L'intégration à une communauté professionnelle où
participent des employés d'entreprises concurrentes est le gage d'une
meilleure efficacité, même si elle n'est pas sans présenter
quelques risques quant à la préservation des secrets de
fabrication
voir page
236
4.3.5 Quid des intermédiaires ? La création de la relation de confiance avec le client
4.3.5.1 un contact direct avec le client "d'économisant" tous les intermédiaires?
En dehors même des contraintes de la logistique (nécessité fréquente de gérer les stocks nécessaires à la rapidité des livraisons à l'étranger et permettant une économie de transport par regroupement des envois à longue distance, règlement des problèmes administratifs et douaniers locaux, techniciens pour la mise en service ou l'après-vente,...) qui dans bien des cas les rendent incontournables, les intermédiaires garderont un rôle essentiel : ils apportent à l'entreprise nouvelle qui arrive sur le marché le capital de confiance qu'ils ont su mériter auprès de leurs clients.
L'acte d'achat implique en effet que le client ait un minimum de confiance dans son fournisseur. La construction et la gestion de cette relation de confiance sont au moins aussi importantes pour le développement d'Internet dans le monde des affaires que la technologie stricto sensu
4.3.5.2 vers une disparition des intermédiaires qui n'apportent que surcouts et délais
Les
intermédiaires qui fonctionnent aujourd'hui sur une pure logique de
"péage", sans valeur ajoutée, peuvent nourrir de gros soucis
quant à leur avenir:
Aujourd'hui les commerçants japonais dont on connaît les
marges qu'ils pratiquent, s'inquiètent de voir des clients
japonais acheter des caméras japonaises ... aux
Etats-Unis
Les intermédiaires des grandes bourses classiques (agents
de change, teneurs de marché,... s'interrogent aujourd'hui sur leurs
chances de survie devant l'arrivée des ECN (bourses
électroniques): le lancement de l'OPA hostile d'OM Gruppen,
créateur de l'éphémère bourse électronique
Jiway, sur la vénérable Bourse de Londres, qui
certes a échoué mais a conduit à renoncer à son
alliance avec Frankfort est une bonne illustration des boulversements qui se
dessinent
Les Pharmaciens s'ils se contententent d'un rôle des distributeurs
onéreux et sans valeur ajoutée spécifique avec une
politique purement défensive risquent de ne faire que retarder les
échéances. JP Tran-Thiet avocat chez Francis Lefebvre rappelle
que la cour de cassation a débouté l'Ordre des Pharmaciens qui
tentait de faire prévaloir leur monopole pour la livraison de
médicaments à domicile
en Allemagne , malgré l'opposition des pharmaciens d'officine, la loi
interdisant la vente par correspondance est contournée par les caisses
qui encourragent financièrement leurs ressortissants à
s'approvisionner en Hollande
voir page
99
"il y a fort à parier que les commissaires-priseurs
connaitrons le même malheureux sort que les agents de change
parisiens il y a 20 ans" Philippe Chalmain, les Echos
De même, le marché aux plantes d'Aalsmeer aux Pays Bas fait
maintenant de plus en plus "l'économie" des grossistes
étrangers pour s'adresser directement au client
final
A l'inverse il faudra sans doute que d'autres, nécessaires au
fonctionnement de ce nouveau marché voient le jour:
4.3.5.3 ...mais besoin de CONseil CONfiance: dans un univers de plus en plus complexe, la règle "des 2 CON"
l'Internet apporte en effet deux éléments nouveaux :
4.3.5.3.1 Davantage d'opportunités dans une monde plus complexe et en évolution rapide : un besoin de conseil
Le
nombre d'opportunités qui s'offrent à l'internaute comme au
marchand explose (placements financiers, achats d'ordinateurs,
stratégie d'exportation, ...)
Les problèmes deviennent plus complexes, ils ont donc besoin de
CONseil.
Charles Schwab,
www.eshwab.com courtier
électronique notablement plus cher qu'e-trade, a néanmoins
encore aujourd'hui davantage de clients car il a basé sa
stratégie sur le conseil : 75.000 appels par jour sont traités
par reconnaissance vocale VOXML (standard voix) avec un système lui
permettant de reconnaître 15.000 noms propres et pour les
problèmes plus complexes ses conseillers "physiques" sont à la
disposition du client.
Pour Zebank, c'est clairement un handicap de ne pas dispoer d'un tel
réseau ce qui la confine à des produits basiques
Le développement du niveau de complexité, l'évolution
toujours plus rapide de la Net-économie et l'obligation de prendre
rapidement les décisions nécessitent conseil et expertise.
De très nombreuses start-up se sont lancées sur ce créneau
pour offrir aux clients de s'y retrouver dans des offres surabondantes et de
plus en plus sophistiquées:
Prenons simplement :le téléphone: il y a 5 ans un seul
opérateur offrait un seul tarif, aujourd'hui si les prix ont
drastiquement baissé, pour trouver l'offre la plus adaptée il
faut comparer (en faisant éventuellement des simulations) des dizaines
de propositions venant de dizaines d'opérateurs Comparatel
www.comparatel.fr s'est
créé sur ce nouveau besoin
C'est un des domaines où se créent le plus d'emploi
qualifiés dans la nouvelle économie qui se met en place (en
particulier dans le cadre des Call Centers
voir page
135)
Pierre Alzon alors patron de Dégriftour
www.degriftour.fr
soulignait que ces récentes évolutions l'avaient conduit à
"réhumaniser" les contact client car devant la multiplication des
options, si les processus administratif peuvent être automatisé,
le conseil personnalisé est de plus en plus nécessaire : son
entreprise qui comptait 4 personnes lors de son démarrage avec le
minitel en compte 250 aujourd'hui
Au niveau des entreprises on assiste à un double
phénomène:
De cette double évolution est né un besoin de conseil qui a
donné naissance à une floraison de cabinets individuels à
côté des ex-Big Five (nourris à la fois par les anciens
membres des états majors de grands groupe mais aussi par des jeunes qui
apprécient la liberté et la richesse de ce métier)
· un environnement plus complexe (notamment sous l'influence de
l'internationalisation des marchés avec un droit des affaires incertain
et une réglementation disparate et mouvante) et plus mouvant (sous
l'influence de la technologie qui boulverse bien des "business models" comme
nous l'avons vu tout au long de ce rapport: il y a donc besoin de davantage
de capacités d'analyse et de proposition auprès des
décideurs et ceci dans des domaines chaque jour plus varié
Internet est bien entendu, là encore un précieux outil
parmi les nombreuses initiatives prises dans ce domaine notons
v de permettre notamment pour les consultations de courte durée
à l'entreprise qui a un problème de trouver le conseil
adapté
eQuesto
www.equesto.com mettant en
relation les professionnels avec des experts dans différents domaines:
Informatique, Ressources Humaines, Droit, fiscalité,...)
les anciens élèves des Grandes Ecoles ont
créé des réseaux de consultants indépendants (X
www.x-consult.org,
Centrale, Gadzarts, Mines, Supélec, regroupant plus de 1000 conseillers
de haut niveau)
le cabinet d'avocat Clifford Chance a mis en place un service "Next
Law" accessible par abonnement par ses clients "le client fait une partie
du travail de son côté et se retourne vers nous pour des questions
plus ciblées"
Le Cabinet Allen&Overy offre avec "New Change" une "deal
room" en ligne ils établissent par exemple le contrat a partir de
documents type sous la supervision de l'avocat
Avec "Documents" il va un pas plus loin en permettant à ses
client d'élaborer eux-même les actes juridiques dont ils ont
besoin: 400 modèles type d'actes ont été
décomposés en clauses modulaires, un logiciel étant
chargé de les assembler et de veiller à leur
intercompatibilité. Les avocats du cabinet peuvent ainsi concentrer
leurs onéreuses intervention là où ils apportent une
véritable valeur ajoutée
4.3.5.3.2 L'éloignement du client et du fournisseur et la nature virtuelle de leur contact pose à l'un comme à l'autre un problème de CONfiance.
La création d'une marque forte est pour les grandes entreprises
une solution pour créer cette nécessaire confiance mais il s'agit
là d'un investissement considérable au niveau international et
qui n'est que rarement à la portée des PME
Claire Kent de Morgan Stanley déclarait aux Echos "les
faussaires opèrent déjà sur quelques 5000 sites
dispersés sur Internet"
Verifdiploma
www.verifdiploma.com
permet de vérifier la réalité des diplomes et depuis 2002
il est possible de déposer un CV certifié sur Ceriv.fr
www.ceriv.fr
· Mêmes questions du côté du fournisseur: ce client
est-il solvable ? est-ce celui qu'il prétend être ? son
numéro de carte n'a-t-il pas été volé ?
Le rôle des "tiers de confiance", au sens propre du terme,
est donc essentiel pour les deux parties (Il s'agit bien ici d'un "tiers" en
qui les deux parties ont confiance et non, comme dans la réglementation
de 1996 sur le cryptage, d'un tiers dans lequel seul l'Etat a confiance).
Ceux-ci peuvent intervenir
Le site
www.dowjones.com
référence 2.000 sites identifiés comme source
d'information financière fiable et Bruxelles envisage de
créer un registre du commerce européen
www.ebr.org pour donner une
information officielle et fiable sur les e-commerçants.
pour des produits destinés au grand public (livres, musique,
gastronomie, logiciels, électroménager,...), des
organismes de référencement voient progressivement le jour
dans la plupart des domaines et constituent de véritables "guides
Michelin" pour les consommateurs
Real Estate directory (
www.onramp.net/inred )
donne une appréciation des sites consacrés à l'immobilier
à l'aide de pictogrammes qui transposent les "toques" des guides
gastronomiques
La poste, en partenariat avec Netscape et une start-up Axenet
www.axenet.com ont annoncé
leur intention de se lancer sur ce créneau avec Certinomis
v En certifiant les échanges sur l'Internet :Gemplus, France
Télécom, Matra HT et Verisign
www.verisign.com ont
créé la société Certplus
www.certplus.com dont la vocation
est de délivrer des certificats électroniques permettant
d'identifier les correspondants, de signer les messages, de les chiffrer et de
s'assurer de leur intégrité
Les Market Places, c'est une de leurs fonctions essentielles, apportent
une garantie de sérieux pour les fournisseurs qu'elles
référencent : sur FoodsTrading, place de marché
consacrée aux produits frais par exemple chaque utilisateur doit pour
pouvoir adhérer être certifié et sa
crédibilité financière être garantie par la Coface
par @rating (voir plus loin)
C'est ce que fait aux USA le site
www.truste.org qui appose son
label "TRUSTe"sur les sites qui respectent sa charte (Excite, Disney,
IBM, Intel, ...), BBB on line ou ICSA
www.icsa.net, SGPD en Espagne
WebTrust,
www.webtrust.fr
originaire du Canada est en cours d'adoption par les commissaires
aux compte et experts comptables européens (qui en seraient
l'autorité de certification, Certplus étant son opérateur
technique): coût : 1400$ plus les honoraires pour la mise en place du
label
Dans le domaine de la pharmacie la National Association of Board of
Pharmacy a lancé un programme de certification pour les pharmacies
virtuelles qui viennent de faire irruption dans les circuits de distribution
des médicaments
En Europe franceplus,
www.franceplus.com
filiale de l'anglais Continental Network Solutions, avec son label Fbusiness et
fin 1999 en France Labelsite &n sous l'égide de la grande
distribution et de la VPC
En France la la Fevad (fédération de la Vente à
Distance) et la FCD ont créé L@belsite
www.labelsite.org
Signalons ici le projet très intéressant initié par un
ingénieur de l'AFNOR (Marcel Deturche) et repris par
l'AFAQ (
www.afaq.org ) visant à
créer un tel label : le projet est actuellement à
l'enquête. Bien évidemment à terme ce label n'aura du sens
que s'il est reconnu au moins au niveau européen.
Citons également les mutuelles d'achat
Netmarket.com
www.Netmarket.com
(ex-Comp-U-Card) qui, pour un abonnement faible quelquefois pris en
charge par la banque au titre de cartes bancaires "privilège", propose
des produits "éprouvés" aux clients : 65 millions
d'abonnés dont 63 millions aux USA, 1 million d'articles sur site
Internet depuis juillet 1997. CA de Comp-U-Card: 2,3 Milliards $ ;
cotation boursière : environ 11 Milliards $.
Des mutuelles comme la CAMIF
www.camif.fr voir
page
46 ou des entreprises comme la FNAC
www.fnac.fr ont commencé
à relever le gant avec des résultats qui commencent à
être significatifs : Sous l'impulsion du groupe Pinault, maison
mère de la FNAC, celle-ci décolle véritablement: rachat de
Alibabook
www.alibabook.com
, création de FNAC-net, fournisseur d'accès
gratuit, décision d'investir 200MF dans ce domaine
Gencod
www.gencod-ean.fr qui
gère les "code barre" de tous les produits vendus en grande surface et
qui constitue actuellement, dans la logique de son activité, un
catalogue normalisé de produits destinés aux acheteurs de la
distribution: ceci concerne 20 000 PMI.
De la même façon les communautés d'acheteurs jouent ce
rôle, pour les industriels qui ont réussi à se faire
référencer, vis à vis de leurs membres.
I-escrow
www.iescrow.com intervient
dans les ventes aux enchères : cette start up garantit
l'honnêteté et le bon déroulement de la vente en
étant le dépositaire des fonds pendant que l'acheteur s'assure de
la conformité de l'objet reçu.
En France SecurAchat
www.securachat.com joue
un rôle similaire et a signé des partenariats avec les principaux
sites de vente aux enchères entre particuliers
Equifax
www.equifax.com
vérifie la solvabilité des individus et ses services seront
proposés à tous les vendeurs faisant appel à eBay
(voir plus loin).
e-secure propose une assurance contre une utilisation frauduleuse de la
carte bancaire ou les incidents de transport.
http://www.bull.fr/securinews/courant/e-secure.html .
Fia-net &&w avec AXA Courtage garantit les clients des
sites qu'il labellise contre fraude et aléas de livraison
http://www.journaldunet.com/99juin/990626fianet.shtml : elle assure le
tiers des sites français pour une prime allant de 0,2 à 0,8% du
chiffre d'affaire
Enfin et surtout l'année 2000 a été marquée par
l'arrivée de la Coface sur ce marché de la
Confiance : le lancement de @rating lui a permis d'un seul coup de
doubler son cours de bourse: c'est dire si l'attente du marché
était forte pour ce type de service couplant notation des
créances, système d'alerte pour les "credit managers"
et assurance crédit pour l'e-commerce
@rating est une transposition sur le Net aux créances commerciales de la
logique de notation développée sur les marchés financiers.
La Coface a développé un outil qui suit en permanence 33
millions d'entreprises dans 140 pays
il en coûtera 300$ par an pour se faire noter (accès libre aux
notes a
www.cofacerating.com ,
la coface s'engageant à agréer automatiquement l'assurance des
débiteurs notés, @rating pourrait devenir un standard de
l'e-commerce et 13$ pour mettre sous surveillance une entreprise
les Market Places représentent évidemment une cible de choix, la
Coface souhaitant se positionner en "chambre de compensation en se proposant
d'assurer le vendeur (600$)après avoir noté l'acheteur (250$)
en association avec Gemplus et les Banques populaires elle a
lancé une carte couplant l'identification du porteur et son habilitation
à réaliser la transaction avec le système @rating, les BP
intervenant comme intermédiaire de confiance pour le paiement,
permettant ainsi de réduire les coûts de la chaîne paiement
facturation interentreprises
en association avec TradeCard elle se positionne enfin sur la
sécurisation des paiements en ligne par carte (B to B)
Euler également introduit en bourse début 2000 a
manifesté une stratégie Internet plus hésitante ce qui ne
serait pas étranger à l'évolution décevante de son
cours de bourse. Lui aussi vise les transactions effectuées sur les
places de marché. il prévoit également de vendre en ligne
des contrats d'assurance crédit simples pour les petites PME
(directement ou à travers des portails financiers)
L'Etat peut lui aussi jouer ce rôle de référenceur dans
certains domaines, comme l'a fait le Secrétaire d'Etat au commerce
extérieur en labellisant "exportateur sur la toile" des sites de
qualité professionnelle (bilingue, vivants, interactifs, riches
d'information,...) de même le domaine France.fr pour
l'information de référence de toute nature sur notre pays.
De ce point de vue un site en "tm.fr" apporte déjà comme garantie
la possibilité pour le client de bénéficier de la
protection des lois françaises ce qui n'est pas toujours certain pour
les sites en ".com" et les controles effectués permettent normalement
d'être certain de l'existence de l'entreprise et de son identité
Notons toutefois que d'après Internet Actu pere-noel.fr aurait
acheté le nom de son concurrent Abcool.com en ".fr" et le site pirate
abcool.fr renverait vers le site de pere-noel.fr! avant d'être
condamné pour cela par les tribunaux
L'émergence de nouveaux intermédiaires (Internet "classe
affaire", galeries marchandes, mutuelles d'achat, caution mutuelle des
fournisseurs par catalogue commun ou référencement croisé,
certificateurs d'origine, serveurs de clefs de cryptage, assureurs juristes ou
investisseurs spécialisés...) seront sans nul doute
complétés par d'autres initiatives : il faut, surtout à
l'international, d'une façon ou d'une autre des structures de
référencement reconnues qui permettent une certaine forme de
certification, de sérieux ou de qualité.
Les organes de régulation boursier font partie de ces
intermédiaires là
CONseil et CONfiance sont dans cet univers COMplexe les deux missions majeures des nouveaux intermédiaires
"un distributeur de voyage ne produit rien d'autre que de l'information, du conseil, de la garantie et de la sécurité" déclarait Emmanuel Guirado, DG d'Havas Voyage aux Echos
4.3.5.4 "De nouvelles chaînes de valeur vont se créer éliminant au fur et à mesure les anciennes"17(*): les infomédiaires
Ceux que
l'on appelle les " Market Maker " ou
" infomédiaires " prennent de plus en plus d'importance
dans les transactions électroniques.
Leur rôle est de permettre à un groupe dispersé d'acheteurs
de se mettre en relation avec un groupe organisé de vendeurs dans des
marchés de niche.
Le Market Maker offre un système commercial de mise en relation
neutre et transparent.
Selon le Gartner group le nombre d'infomédiaires devrait passer de 300
aujourd'hui à 1 000 fin 99.
On peut les ranger en plusieurs catégories (les places de
marché feront l'objet d'un développement spécial en raison
de leur importance :
4.3.5.4.1 des intermédiaires spécialisés dans les achats: faire gagner du temps et de l'argent aux clients
Les
robots d'achats ne fonctionnent convenablement que pour des biens relativement
simples pour lequel le prix est un élément déterminant.
Dans des domaines plus complexes notamment dans le B to B la comparaison des
offres nécessite une bonne connaissance du métier et à
conduit à l'émergence d'intermédiaires
spécialisés sur certains marchés.
Techspex
www.techspex.com et
dans une moindre mesure Hexapodes
www.hexapods.com disposent
d'immenses bases de données sur toutes les machines outils et
permet à partir d'un seul site de comparer l'aptitude à l'emploi
et les prix de plus de 5.000 machines. Ils proposent également les
offres promotionnelles des constructeurs et des liens vers les sites marchands
Les visiteurs accèdent gratuitement au site sous réserve de
s'enregistrer. il dispose en outre d'un partenariat avec Machine Tool
Finance Group
www.usbank.com qui
répond dans la journée aux demandes de crédit ne
dépassant pas 250.000$
e-loan
www.eloan.com , fondée en
1997vous permet de trouver le meilleur taux d'intérêt pour vos
crédits hypothécaires, économisant les
intermédiaires (1500$ par prêt) et, en faisant jouer la
compétition entre une centaine d'organismes de prêt, il fait
économiser de surcroît 0,75 points sur les taux obtenus.
Il fait des prévisions sur l'évolution des taux , prend en compte
la fiscalité et votre profil de risque
Il peut également vous prévenir automatiquement (push)
lorsqu'une offre correspond aux conditions que vous avez fixées ou
lorsqu'un refinancement de votre prêt en cours peut
s'avérer intéressant
Wine Buyer
www.winebuyer.com prépare
pour la fin de l'année un site destiné aux restaurateurs, aux
hôteliers et aux marchands de vin leur permettant d'optimiser leurs caves
Carreer Builder
http://www.careerbuilder.com
qui travaille pour un millier de sociétés permet la
conclusion d'un million de contrats de travail par mois : le prix de
revient à l'embauche est passé de 8000$ par les voies
traditionnelles à 900$ par son canal (étude gartner group).
Acced Multimedia
www.acced.com destiné aux
acheteurs des grandes surfaces rassemble depuis le printemps 1999 les offres
d'une dizaine d'entreprises européennes (bagages, vêtements,
parapharmacie,...). Il se rémunère en prenant une commission sur
les commandes
Leur valeur ajoutée est d'autant plus importante que le secteur est
traditionnellement opaque. (comme les voiture avec Autobytel)
l'évolution la plus importante dans ce domaine est l'évolution de
plusieurs de ceux-ci vers de véritables places de marché:
4.3.5.4.2 Les mandataires de communautés : les "infomédiaires"
Un des
actifs principaux dans la Net-économie est en effet constitué
comme nous l'avons vu par les fichiers clients. Allant jusqu'au bout du
raisonnement, l'infomédiaire (nom proposé par John Hagel,
Harvard) : se propose comme mandataire de ceux-ci afin de gérer
pour leur compte ce patrimoine que représente leur "profil" de
consommation (qui leur est actuellement "dérobé" par les
cyber commerçants
voir page
120).
Pour connaître ce profil de façon précise, des logiciels
ont été développés: installés sur le micro
des clients ils analysent de façon détaillée leurs faits
et gestes afin de connaître leurs besoins et leurs centres
d'intérêt (ce qui nécessite une sérieuse
confiance vis à vis de l'infomédiaire !).
v avec l'accord de leurs clients, il peut même vendre
éventuellement ces données personnelles au profit de ceux-ci
(c'est un peu leur "agent" qui gère leurs "droits d'auteurs")
voir
www.cecurity.com/site/html/article_marchandisation_dp.php
Cette organisation, n'est pas sans rappeler les fonds de pensions qui
créent une puissance de négociation considérable et
transforme une économie essentiellement vendeur-centrique en une
économie acheteur-centrique
chacun mesure aujourd'hui le poids des retraités californiens
dans le management des principales firmes mondiales ou, comme nous l'avons
récemment constaté, dans la restructuration du paysage industriel
et bancaire de notre pays.
En février 2000 s'est crée "l'Alliance pour les maladies
rares" qui rassemble 14 associations sur le modèle américain de
NORD (National Organization for Rare Disorders)
4.3.5.5 l'émergence brutale depuis début 2000 des "market places dans tous les secteurs professionnels
4.3.5.5.1 les avantages offerts par les places de marché: économies, rapidité, services, connaissance du marché
Avec la
mondialisation les entreprises se recentrent sur leur coeur de métier et
sous-traitent (ou achètent) une part de plus en plus importante de leur
production (70% par exemple pour Renault). Leur compétitivité
repose donc chaque jour davantage sur leurs achats, vecteur d'innovation,
de qualité et de "compétitivité prix"
voir page
164
Il est communément admis qu'économiser 1$ d'Achat équivaut
à augmenter ses Ventes de 20$ (sans pour autant avoir à baisser
ses prix). AMR Research estime que les économies potentielles sur les
achats est de 15 à 25%
Il convient donc de rechercher de nouveaux fournisseurs à travers le
monde le "sourcing" (en ayant des garanties sur leur sérieux tant sur le
plan technique que financier) et de les mettre en concurrence pour obtenir les
meilleurs prix
Trade-Match.com
www.trade-match.com
s'est spécialisé sur ce créneau du "sourcing". Il
travaille sur une base de 450.000 fournisseurs européen et avec son
équipe de 30 spécialiste se porte fort de générer
une économie de 60% du temps d'administration des achats, une baisse de
40% des coûts d'appel d'offre et de 10 à 30% du prix des achats
Inversement pour le producteur il s'agit de trouver de nouveaux clients au
delà des frontières connues sans avoir à financer des
coûts exorbitants de démarchage
Bien évidemment le type de service déterminant dépend de
la nature des achats:
Enfin, dans la plupart des marchés les règles administratives
(sécurité, normes, environnement, fiscalité,...)
diffèrent selon les pays : les deux cocontractants ont besoin de ce fait
d'informations riches et à jour dans ces domaines:
· pour des biens ou services plus banaux la mise en compétition
par des systèmes d'enchère pourra être le point clé:
L'impératif de vitesse implique que la mise en compétition par
des enchères descendantes des fournisseurs intéressés
puisse se réaliser dans des délais très brefs
(sur Freemarkets les entreprises ne disposent que d'une minute pour
enchérir!) et à des coûts les plus faibles
possibles. Le faible coût, la réduction des taux d'erreurs, la
fluidité et l'efficacité des transactions deviennent des
éléments essentiels pour la compétitivité de toute
la chaîne de production
· pour les petites fournitures courantes la négociation portera
sur un catalogue de référence et l'élément
déterminant sera peut-être alors la capacité
d'intégration informatique et logistique permettant la mise en
place d'un système d'e-procurement
Les carrefour d'affaires trouveront sans doute une large part de leurs revenus
dans de multiples services à valeur ajoutée à coté
des abonnements et des commissions sur transaction. Notons en particulier les
services dans le domaine de l'assurance (Coface @rating
par exemple), du financement (Citigroup propose avec
FinancialSettlementMatrix.com une panoplie de services financiers et une
chambre de compensation), de la logistique, de la documentation,
des études économiques, de la formation ou des bourses
d'emploi
Tous ces éléments ont conduit progressivement à
l'émergences d'intermédiaires prenant en charge les uns ou les
autres de ces aspects (voir le § précédent). En 2000 ce
fut l'explosion des initiatives: chaque secteur professionnel a vu en
émerger plusieurs, parfois plus d'une dizaine (aux US on en comptait
1275 en aout 2000 (Deloitte & touche) et on en attendait plusieurs
milliers): Forrester Research estime que d'ici 2005 les flux transitant par
celles-ci représenteront 2.500 milliards de dollars, mais avec
seulement ... 50 survivants
Après cette phase d'émergence il paraît très
vraisemblable que les prochaines années verrons une concentration de ces
entreprises autour des concepts les plus adaptés et des
intermédiaires les plus crédibles
La réduction moyenne des coûts attendus pour les achats est de
10 à 20% (2 à 5% pour les "commodités", jusqu'à
80% pour des équipements spéciaux) reste à définir
le partage de ces marges entre les acteurs
en 2000 General Electric a par exemple réalisé 234M$
d'économies sur un volume d'achat de 2,1 Milliards de dollars et, sur la
plateforme Covisint, encore en cours de développementFord affiche 70M$
d'économies (il en attend 350M$ en 2001)
United Technologies utilise la place de marché Freemarkets.com et
annonce avoir deja enregistre des economies de l'ordre de 900 millions de
dollars en 2001 et envisage pour l'annee prochaine une reduction du cout de ses
approvisionnements de 1,2 milliards
www.nytimes.com/2001/09/26/technology/ebusiness/26TREA.html
Freemarkets,
www.freemarkets.com
créé en 1995 une des plus ancienne place de marché
généraliste estime que sur un flux d'achat de 30 Milliards de
dollards qui a transité chez elle, ses clients ont
éconnomisé 6 Milliards de $. Elle considère que sa
part de marché dans les achats généraux est de 81%.
Après l'effondrement des bourses elle est encore valorisée 1
Milliard de $ en 2002
Cette évolution s'est toutefois réalisée à une
vitesse telle que l'on peut parfois avoir des doutes sur la solidité de
certains projets dans un domaine aussi complexe et ou les sommes en jeu
dépassent souvent la centaine de milliards de dollars, les
"mammouths" se comptent par dizaines et les PME par dizaines de milliers. Il
n'est pas impossible que le syndrome du "first mover", le premier qui prend
l'initiative rafle tout, ait conduit à annoncer l'ouverture de services
encore imparfaitement ficelés
Ces Market Places concernent au premier chef les PME car il n'est pas
besoin d'être grand clerc pour comprendre que, par exemple parmi les
70.000 fournisseurs prévus sur Global Net Exchange il n'y aura
pas que des gros industriels. Elle pourront soit utiliser ces nouveaux moyens
réduisant les coûts d'approche et les aléas quant à
la solidité des nouveaux partenaires pour assurer leur
développement, soit elles pourront être balayés par des
concurrents dont elles n'avaient jusqu'alors même pas entendu parler. Il
convient de ne pas prendre de retard pour entamer cette réflexion
stratégique
une enquête du Centre de Recherche Automobile du Michigan
montre que 77% des équipementiers de rang 1 s'attendent à des
fusions de leurs fournisseurs
C'est aussi un extraordinaire outil d'intelligence économique
permettant de voir les secteurs qui se développent et les
opportunités d'affaire, la compétitivité de son
entreprise. cela peut conduire à des réorientations
stratégiques (les marchés ont toujours joué un rôle
dans les échanges d'informations et d'idées)
Les Echos citaient le cas de Turner Technologies qui a radicalement
transformé son activité pour devenir marchand d'équipement
de laboratoire après avoir participé incidemment à une
vente aux enchères de produits de ce type sur un des marchés de
Vertical Net
Des éditeurs de logiciels et des intégrateurs se sont
spécialisées sur le développement de "plates-formes
techniques" permettant une mise en oeuvre rapide de ces places de marché
3 leaders se sont imposés : Commerce One
www.commerceone.com
Oracle
www.oracle.com
et Ariba)
www.ariba.com auxquels il faut
peut-être rajouter SAP
www.sap.com
et IBM. i2
www.i2.com spécialiste de
la chaîne logistique est également très présent.
Un site MP coûte entre 1M$pour le plus modeste et 250M$ pour le plus
ambitieux (comme Transora: 238M$)
4.3.5.5.2 Une plus grande efficacité pour chacun des partenaires à travers le développement d'outils collaboratifs
De
toutes les enquêtes il ressort que places de marché ne sont pas
considérées dans la plupart des domaines comme de simples
"Bourses" analogues aux bourses des valeurs
Au delà des prix d'achat il convient aussi "d'accroitre
l'efficacité de nos relations avec les fournisseurs dans la
logistique et la conception des véhicules" (Hervé Guyot directeur
des achats de PSA)
Les places de marché, pour les plus évoluées
d'entre elles comme COVISINT, mettent en effet à la disposition des
entreprises des espaces privés virtuels permettant d'échanger de
manière rapide, souple et protégée des données
confidentielle.
Elles assurent dans ce cadre des services complémentaires comme le
"single sign on", système de gestion des droits d'accès a travers
un réseau collaboratif ou le processur de suivi qualité
Powerway,...
En interaction avec Covisint Peugeot a créé un portail
réservé à ses fournisseurs avec des espaces de travail
sécurisés collaboratifs permettant aux équipementiers
d'accéder à la "maquette numérique" de projet de voiture
afin de pouvoir faire leurs propositions
Vice-pésident de GNX, site qui regroupe les leaders mondiaux de
la grande distribution et qui devrait gérer des flux de 250 milliards de
$ de transaction, Cédric Guyot souligne lui aussi que le
principal bénéfice attendu de sa plateforme réside dans
les processus collaboratifs qu'elle permettra d'instaurer sur le
modèle qui a fait le succès de Wall-Mart avec sa plateforme
Retail Link, mais en allant évidemment encore beaucoup plus loin
C'est ce qui explique la création Megahub
http://chicago.internet.com/news/article/0,2326,5401_554981,00.html
, résultat de la collaboration de GNX avec le site regroupant
les industriels fournisseurs (Transora): son objectif est de permettre
une meilleure gestion des flux et donc une réduction tant des
ruptures d'approvisionnement que des invendus tout en limitant
drastiquement les stocks et les en-cours. Ils permettront en outre des
opérations promotionnelles mieux ciblées et plus réactives
De même Air-Newco qui rassemble 9 des principales compagnies
aériennes mondiales a fusionné avec MyAircraft qui
regroupait les grands équipementiers
Bien entendu ces nouveaux modes de travail impliquent de profonds changement
dans l'organisation des partenaires ce qui implique des délais
4.3.5.5.3 poursuivre l'élaboration de standards pour mener l'intégration à son terme : les "services web", l'EAI
La mise
en place de ces market place aura également des conséquences
très profondes sur l'informatique des acheteurs comme des vendeurs :
en effet ces processus d'achat (e-procurement) ne dégageront toute leur
efficacité que si les systèmes de gestion de l'acheteur et du
vendeur sont interconnectés pour supprimer toute opération
manuelle lors de la transaction. C'est aujourd'hui un des savoirs-faire majeurs
des plateformes de market-places que d'être capables d'assurer au mieux
possible des interconnections entre informatiques incompatibles. Demain les
systèmes d'information des entreprises seront conçus à
partir de l'impératif d'interconnection
Une condition essentielle à remplir pour tirer pleinement partie de ces
outils que sont les places de marché est de définir des
standards pour les annuaires et catalogues permettant de décrire
de façon "compréhensible" par tous les systèmes
informatiques les objets, les services, les acteurs et les standards de leurs
systèmes informatiques afin de leur permettre d'effectuer des
transactions sans interventions manuelles.
Le langage XML fournit pour cela un excellent outil encore faut-il se mettre
d'accord sur les "schemas" descriptifs : le standard UMA (Universal
MarketPlace) avait fait l'objet de travaux à Stanford avec BizBots, mais
c'est finalement UDDI
www.uddi.org (Universal
Description Discovery and Integration) développé conjointement
par Ariba, IBM et Microsoft, et dont l'ossature a été
publiée en mai 2001, qui semble devoir s'imposer.
Associé à Soap (Simple Object Access Protocol)
www.w3.org/TR/SOAP il
doit permettre une automatisatisation poussée des échanges en
utilisant les "services Web", sortes de briques logicielles permettant
à des programmes, a priori incompatibles entre eux, de communiquer (ces
logiciels trouveront dans l'annuaire UDDI les parties d'application auxquelles
peut accéder un partenairegrâce au langage WSDL Web Service
Description Language)
voir page
80
4.3.5.5.4 Pour essayer de classer les market Places il existe de nombreuses typologies.
Nous en avons choisi une cinquième qui nous paraît la plus
interessante pour en comprendre les ressorts et les chances de succès
à travers les rapports de force sous-jacents et nous distinguons trois
type de market places
· Une autre typologie distingue les achats "hors production" et
ceux qui sont intégrés à la production
· Une troisième distingue les places de marché en fonction
du niveau de service qu'elles offrent : simple mise en relation, appels
d'offre, vente en ligne, paiement en ligne, intégration du service
client, intégration logistique, design collaboratif (Hubert d'Hondt)
· Une quatrième les classe par "business models" (gratuit,
commission, abonnement, vente de services, modèles hybrides, ...)
· Une cinquième selon qu'elles sont conçues pour les pme
(places de marché "publiques" comme Freemarket ou Mondus) ou pour
quelques grands groupes grands groupes (places de marché
"privées" comme Hubwoo)
· Une sixième distinguera les places de marché qui
fonctionnent par appels d'offre et enchères inversées (gains sur
les prix d'achat) et celles qui fonctionnent sur la base de catalogues (gains
sur les couts administratifs des achats)
4.3.5.5.5 market-places créées par des intermédiaires: start-up, entreprise du secteur et courtiers
Dans ce premier cas ce sont des indépendants, des "Market Makers" qui ont pris l'initiative.
4.3.5.5.5.1 les start-up: de forts risques
La
richesse potentielle de ce créneau a conduit d'innombrables
start-up à s'y lancer (il y en avait déjà plus de
150 dans le domaine agroalimentaire en aout 2000 et 50 rien que dans le
textile en Europe) mais il s'agit là de projets à forts risques
car
En effet, venir sur une market place demande un investissement souvent non
négligeable : il faut s'enregistrer, se faire référencer,
parfois payer un abonnement, organiser son informatique pour s'interfacer afin
de tirer tout le bénéfice administratif de l'opération,
adapter parfois son service vente ou achat,...
· et pour que les fournisseurs viennent il faut de nombreux acheteurs
présents sur cette place de marché
Freemarket, créée en 1995
référence 20.000 fournisseurs (doublement sur 2000)
Le sourcing représente 73% des couts: les équipes
chargées de trouver et d'évaluer les nouveaux fournisseurs
couvrent 195 métiers avec 1000 personnes travaillant en
30 langues minimum 1M$ par achat,
Il se rémunère en facturant 2,5% sur la transaction et un
pourcentage négocié sur sur les économies
réalisées par rapport aux coûts historiques
La réduction de la durée du cycle d'achat est supérieur
à 50%
Il revendique une économie de 6,4 Milliards de $ d sur un flux
de 30G$ (19% en moyenne, fourchette de 5 à 50%) ce qui correspond
pour le client à un retour sur investissement 20 pour 1
Il affiche dans le domaine des "achats généraux" une part du
marché mondial : 81%, ce qui laisse peu de place pour la
concurrence
Cette logique poussera à ne laisser subsister qu'un nombre
extrêmement réduit d'opérateurs par marchés et c'est
le domaine des "achats généraux qui paraît le plus propice
car il n'y a pas de grands opérateurs dominants ni de courtiers dans ce
secteur
Dans le domaine du cinéma, propice au foisonnement de dot.com,
c'est plus d'une douzaine de start-up qui ont essayé de devenir LA place
de marché, (en dehors des courtiers habituel) : Internet Studios,
RightSmart.com, Screenexchange.com, Reelplay.com, FilmBazaar.com,
ShowBizData.com, iFilm.com, MIPinteractive, Tivix.com, InHolliwood.com,
FilmAxis, FilmFinder,... : autant dire que les désillusions sont au
rendez-vous
4.3.5.5.5.2 Des entreprises du secteur concerné: rarement acceptable par les acteurs du marché
Parfois
ce sont des entreprises du secteur qui ont pris l'initiative. elles
connaissent bien le secteur professionnel concerné mais:
· si elles ont une certaine taille elles risquent de faire fuir leurs
concurrents, soucieux de ne pas laisser des données sensibles à
un compétiteur.
· Le seul rare cas ou cela paraît envisageable est celui d'une
entreprise leader incontestée de son secteur et qui peut de ce fait
être accéptée par les autres dans un rôle de
fédérateur
4.3.5.5.5.3 Des intermédiaires existants (courtiers, banquiers) : les meilleures chances
Pour des
marchés spécialisés ceux qui sont les mieux placés
pour survivre sont ceux qui exercent aujourd'hui un métier de
courtier: outre qu'ils connaissent bien les traditions des professions
concernés, ils bénéficient d'un atout inestimable: la
Confiance des opérateurs de marché, confiance que les nouveaux
entrants auront de grosses difficultés à acquérir dans des
délais raisonnables et avec des couts supportables (ce qui ne veut pas
dire pour autant bien entendu que le succès est garanti...)
AXS Marine est une Spin Off de Barry, Rogliano & Salles, ,
N°1 français du frêt maritime (le marché mondial est
supérieur à 100Milliards de $) : ils estiment que la simple
automatisation des transations devrait permettre un gain de temps de 30%.
Level Seas à Londre s'est batie sur le même modèle
Sabre, système de réservation a créé une
place de marché Sabre-MarketPlace pour les dizaines de milliers
d'agences, d'hotels et de loueurs avec qui il travaillait déjà
www.wiredhotelier.com/news/4007693.2000382.htm
Pour les biens et services généraux les Banquiers disposent
d'atouts indubitables (connaissance des clients, réseaux de confiance,
possibilité d'apporter des services financiers, neutralité
commerciale,...),
Answork
https://www1.ms.answork.net/home a été
développé conjointement par BNP-Paribas, Société
Générale et Crédit Agricole) et Seliance
www.seliance.com par le
Crédit Lyonnais
Un cas intermédiaire : le Crédit Agricole, à la
fois Banque et spécialiste du marché, a lancé mi-2001 une
Market-Place consacrée aux vins et spiritueux "SpiritXchange"
https://www.spiritxchange.com
. elle y apporte la précieuse crédibilité de
l'institution ainsi que son expertise dans un marché
particulièrement sensible (disponibilité et qualité des
produits, confidentialité sur l'identité des vendeurs, prise en
compte de contrats d'exclusivité sur certains marchés,
mécanismes antispéculation, ...)
Quelques exemples
La liste ci-dessous élaborée au fil des annonces en 2000 et 2001
comporte déjà un certain nombre d'acteurs disparus ou en grande
difficulté
Agroalimentaire: Foodstrading
www.foodstrading.com
pour les produits frais et surgelés (produits de la mer, fruits
et légumes) créé par Jean-Jacques Mennillo (cabinet
conseil AMI) en partenariat avec des sociétés de contrôle,
de logistique et d'assurance et avec l'appui de Gustave Leven intervenant comme
Business Angel. Une augmentation de capital de 110MF est prévu pour
financer les développements à l'international,
Worldoffruit est son pendant en Irlande, créé par Fyffes
un des 5 premiers négociants mondiaux du secteur créé en
1888, pour les Céréales c'est Cigrex,
www.agriflow.com
lancé par le trader britannique Agroceres et pour les tomates
Tomatoland
www.tomatoland.com (un
marché de 13 Milliards de $). IngredientsNet.com
www.ingredientsnet.com
(ingrédients alimentaires),
Distribution: Equadis.com
www.Equadis.com lancé
par 2 vendeurs auprès de centrale d'achat (Emmanuel Hauserman et
Bertrand Prezioso) a identifié 86.000 entreprises et leur propose de
décrire leurs produits dans une base structurée afin de faciliter
leur sélection par les distributeurs
achats généraux des entreprises Mondus
www.mondus.fr a
déjà levé 17M$ et cherche à en lever entre 50 et
100. Il compte déjà plus de 10.000 acheteurs et fournisseurs
Acequote
www.acequote.com
(fournitures pour les PME) et Dans la même logique,
Buying-Partner.com
www.buying-partner,com,
BidTheWorld,
www.bidtheworld.com
Marketo.com
www.marketo.com
(liquidée début 2002), Achatpro
www.achatpro.com
Hubwoo,
www.hubwoo.fr Seliance
www.seliance.com
mais il faut surtaout citer FreeMarkets
www.freemarkets.com
qui annonce que sur un montant de transactions de 30 Milliards de $
avoir permis une économie de 6Milliards et dit avoir une part de
marché de 81% dans les achats généraux, laissant peu de
place aux autres .Après l'effondrement des bourses elle est
encore valorisée 1 Milliard de $ en 2002
Dans le textile c'est une petite société niçoise
qui a pris l'initiative Etexx
www.etexx.com a levé
46MF pour son carrefour d'affaire sur un marché de 115 Milliards
d'euros. après son dépôt de bilan fin 2001 elle s'est
recréée sous le nom de Texconnexion en commercialisant plus
modestement sur un salon virtuel qui devrait être suivi d'un showroom
pour les "marchés de compensation": Ubarter.com
http://www.ubarter.com et
BarterTrust.com
http://www.bartertrust.com
offrent une place de marché (un constructeur automobile se fait par
exemple payer en café et souhaite récupérer du cash ou
l'échanger contre des tôles): ces échanges
représentent 64 Milliards de dollars rien qu'aux US.
Les espaces publicitaires avec Ad On Sale
www.adonsale.com
biens professionnels d'occasion : ProXchange.com
www.proxchange.com: il a
levé 230MF pour financer son développement (à son capital
europ@web et Didier Pinault Valencienne)
équipement industriel Goodex
www.goodex.com
Meubles: HomePoint.com
www.homepoint.com et
RetailMetro.com
www.retailmetro.com,
anciens portails de vente aux particulier se sont recentrés sur des
places de marché
Industries du bois : Fordaq
www.fordaq.com,
spécialisés sur les panneaux et produits de sciage,
créé par 2 jeunes entrepreneurs belges Europal
http://europal.net pour les
palettes
pièces industrielles et aux fabrications spécifiques:
DirectMarket.com se lance sur le modèle de SupplierMarket
www.suppliermarket.com
aux USA revendu 580M$ six mois après son lancement (marché de 1
900 milliards de dollars en europe) correspondant à 48 secteurs
industriels: sélection et labellisation des compétences des
fournisseurs, organisation des négociations sur les
spécifications, enchères inversées. Gains
espérés 5 à 35% sur le prix d'achat (en plus de la
réduction du cout administratif)
Sourcing Park créé par Paul de la Rochefoucault se
spécialise dans la pièce à façon pour fabricant de
machines lourdes
Cemia
www.CEMIA.com
créé par trois jeunes ingénieurs de Valencienne pour la
sous-traitance mécanique
Chimie: E-chemical propose de surcroît facilités de
paiement et logistique, Chemdex
www.chemdex.org (maintenant
Ventro
www.ventro.com) s'est
spécialisé sur les petits produits pour la recherche en chimie et
en biologie (plusieurs centaines de milliers de références),
CheMatch
www.chematch.com
organise des enchères dont il assure l'anonymat. il en va de
même pour ChemConnect
www.chemconnect.com
actuel (mai 2000) leader du secteur
Ils ont été rejoint par FobChemicals
www.fob.com/fobchemicals.asp et on compte maintenant une quinzaine
de places de marché, sans compter les sites propres des fabricants
(lycra.com, corian.com, Basf, Bayer( qui compte 70
à /80% de ses plastiques en ligne à 5 ans) et de multiples
indépendants (comme SciQuest
www.sciquest.com
coté 2 Milliards de dollars)
En Europe Philippe Corcos, ancien du CEA a créé
CortecNet.com
www.cortenet.com (50.000
produits). Les professionnels du secteur comptent sur un montant de
transactions effectives sur le Net de 180 Milliards de dollars en 2003
Energie : Powernext créé en novembre 2001 et qui a connu sur
l'année 2002 une croissance très rapide
Electronique: Consumer Electronics, distributeur allemand, N°1
européen a créé le Virtual Chip Exchange
www.virtualchip.com
dès 1999 et sa capitalisation frôle le milliard d'euros
équipement médical eumediX
www.eumedix.com ,
Informatique :Prestataires.com
www.prestataires.com
Télécoms: Tradingcom
www.tradingcom.fr start up
s'attaque au trading de minutes de télécommunication et de bande
passante (un marché estimé à 3,5 milliards d'euros pour
l'Europe, Band-X (bourse de débit Internet /
télécoms),
BTP: Build-Online start-up Irlandaise cible le monde du bâtiment
et a réussi à lever 16M$ pour financer son projet. Objectif
affiché: une réduction des coûts de 23% et des
délais de construction de 15% "la construction d'un bâtiment est
un processus très complexe qui peut faire intervenir au total plus d'un
millier d'acteurs, Eu-supply
www.eu-supply.com
start-up suédoise propose aux entreprises de BTP son
système d'enchères descendantes associé à une riche
documentation technique et réglementaire
Métaux Aluminium.com
www.Aluminium.com
opèrent dans les métaux non-ferreux, PaperExchange
www.paperexchange.com
dans le papier, eCredit
www.ecredit.com dans le
financement, MetalSite
www.metalsite.com et
e-STEEL
www.e-steel.com dans l'acier
Electricité : initié par Scottish Power 12
électriciens européens (dont Edf) ont décidé de
créer une société pour leurs achats hors courant
électrique (30 milliards d'euros): objectif, une économie de 10%
Hôtels : PurchasePro.com
http://corp.purchasepro.com
, Hsupply.com
www.hsupply.com tentent de
s'imposer sur un marché de 50 Milliards de dollars à
côté de market places montées par les groupements de
grandes chaînes
Le tourisme avec Sabre MarketPlace (son nom de domaine est cyber
squatté ...
www.Sabre-MarketPlace.com
)
Finance: Bfinance
www.bfinance.fr permet de
lancer des appels d'offre sur les achats de produits financiers
(monétaires, diversifiés, fonds dédiés,
affacturage, lignes de crédit, ...).en 2001 les demandes de financement
ont été de 5 Milliards d'Euros avec 1.450 entreprises clientes et
312 banques internationales et une exploitation équilibrée pour
la France. 88% des demandes sont satisfaites par ce canal.une très riche
partie éditoriale se finance par la publicité
VerticalNet
www.verticalnet.com
cette start-up valorisée 20 milliards de dollars début 2000a fait
son métier de créer des communautés virtuelles par
secteurs d'activité (56 professions en 2000), la "place de
marché" en constituant un composant essentiel (plus de 3000
marchés virtuels avec des dizaines de milliers de participants).
Recherche de financements pour trésoriers d'entreprise bfinances
www.bfinance.com il met en
compétition 217 banques internationales : en 2000 il avait
déjà réalisé un volume de transactions de 1,5
milliards d'euros
4.3.5.5.6 Des places de marché constituées par des coopératives d'acheteurs
Dans ce
second cas, aujourd'hui le plus significatif, ce sont les principaux acheteurs
qui créent une filiale commune (les COBAM Coalitions
d'entreprises "Brick&Mortar)
Les chances de succès sont évidemment beaucoup plus
grandes car les principaux acheteurs sont présent et on imagine mal
que les fournisseurs se refusent de venir, malgré parfois leurs
réticences à être soumis à une mise en concurrence
drastique
Les secteurs qui avancent le plus vite sont ceux qui ont déjà une
certaine pratique collaborative (R&D, normalisation,...)
Bien entendu ces market places, (en général à dominantes
sectorielles) prévoient bien souvent (pour les achats
généraux ou la logistique par exemple) de faire appel à
d'autres market places horizontales spécialisées dans ces
domaines
En ce qui concerne le fonctionnement même des marché, ce second
cas de figure n'est pas sans danger car il pourrait conduire à une
cartellisation des achats clairement contraire aux règles de la
concurrence garantes d'un marché efficace
Dans les projets actuels les gros acheteurs se sont déjà
imposé un certain nombre de règles
Néanmoins ces questions qui ont brutalement pris une ampleur
considérable depuis l'an 2000 (les marchés revendiqués par
ces market places sont de plusieurs milliers de milliards de $) ne sont pas
sans inquiéter les pouvoirs publics notamment au Etats Unis, berceau de
ces initiatives (Covisint, dédié à l'industrie automobile
a reçu le feu vert de Bruxelle en juillet 2001)
· une stricte confidentialité est assurés entre les appels
d'offres et les prix obtenus par les différents acheteurs afin de
garantir un minimum d'opacité pour éviter les coordinations
tacites de comportement des acheteurs
· une ouverture à tout autre acheteur ou fournisseur elle ne doit
pas pouvoir être utilisée pour "exclure" une entreprise du
marché
CPGmarket.com
http://marketplace.mysap.com/cpgmarket lancé par l'alliance
Danone-Nestlé-Henkel pour les produits frais (flux d'achat: 20
milliards de dollars, investissement 30MF , technologie SAP) objectifs:
diviser par un facteur pouvant aller jusqu'à 10 les coûts
administratifs des achats et une économie de 5 à 10% de leur prix
(sans compter la diminution du coût des stocks et des transports)
GNX (Global Net Exchange)
www.GlobalNetExchange.com
est la plate-forme de la Grande Distribution crée par
Sears et Carrefour et à laquelle ont adhéré
depuis une dizaine de grands distributeurs (Metro, Sainsbury, Pinault Printemps
Redoute,...). Cette place "pèse" déjà 250 Milliards de
dollars de volume d'affaire et concerne70.000 fournisseurs (les membres se
sont engagé à faire transiter au moins 75% de leurs achats
par cette plateforme).... Objectifs: le "sourcing" (trouver de nouveaux
fournisseurs), abaisser les coûts des appros de 20 à 40%, les
enchères, la coopération pour l'innovation, la logistique, les
services à valeur ajoutée
Sainsbury par exemple a indiqué avoir lancé mi-2000 une
enchère pour approvisionner ses 432 magasins en Mild Cheddar:
l'enchère dure 4 heures
WWRE (WorldWide Retail Exchange),
www.worldwideretailexchange.org le projet concurrent a
été initié par 17 distributeurs dont Auchan et Casino aux
côtés de Ahold, Tesco, K-Mart, plus gros encore (420
Milliards de dollars). Elle a un statut de société
indépendante
GMA avec General Mills, Kraft, Procter&Gamble,...
Covisint.com (ex tradeXchange)
www.Covisint.com
développé par General Motors, Daimler, Ford, et Renault-Nissan,
rejoints en 2001 par Peugeot 230 Milliards de dollars (Oracle et
Commerce One).: objectif, une économie de 1000$ par véhicule
(réduction du cout administratif d'approvisionnement de 90% qui
mobilisent aujourd'hui 3.800 salariés). Les constructeurs attendent
également grâce à la fluidité de l'information une
plus grande réactivité en cas de dérive de la
qualité (dans cette industrie les rappels de pièces
défectueuses représentent des coûts financiers et en terme
d'image considérables)
En 2002 Covisint compte 5000 sociétés inscrites, 200 catalogues,
2,5 Millions de produits héberge le e-procurement de Ford (100.000
utilisateur) et Delphi (45.000), Lear (100% de ses achats), ainsi que le
portail achat de DaimlerChrysler. Il offre de nombreux services pour
gérer la "supply chain" de bout en bout ainsi que des outils pour le
développement collaboratif, "single sign on". Il apporte un très
important service qualité : " powerway "
Sur le 1er semestre 2001 36 Milliards de $ de flux d'achat et sur l'ensemble
de l'année 2001, c'est 5 Milliards d'économies qu'il revendique
Volkswagen a jusqu'alors décidé de créer sa propre
market place avec IBM, i2 et Ariba. L'économie totale estimée par
une Banque d'investissement et cité par Jens Newman membre du directoire
de Volkswagen l'économie peut aller jusqu'à 3.650$ par
véhicule
E2open, dédiés à l'industrie
électronique (Hitachi, IBM, LG Electronics, Lucent , Panasonic,
etc.).
RubberNetwork.com
www.RubberNetwork.com
créé par Goodyear, Michelin, Pirelli Continental
et Sumitomo 50 Milliards de dollars d'approvisionnements annuels aura
le statut d'une société indépendante
Chimie : en réaction contre les initiatives prises par des
acteurs extérieurs à la chimie perturbant les relations
"cordiales" qui règnent dans la profession (qui a été
souvent au banc des accusés en matière d'ententes) ,12 chimistes
(BASF, BAYER, Atofina, BP, Amoco,Dow, Dupont, Mitsui, Rhodia,...) ont
annoncé pour début 2001 une market place de 400
Milliards de dollars. Ils ont créé pour ce faire une
société indépendante dotée de 150M$. objectif: pas
de baisse des prix (pas d'enchères) mais baisse des coûts
d'approvisionnement, meilleur suivi logistique, amélioration du SAV : il
s'agit d'une action défensive des gros industriels du secteur face aux
multiples initiatives indépendantes qui pèsent lourdement sur les
marges
Trade Ranger
www.trade-ranger.com
pour les achats de fourniture du secteur pétrolier(14 grands
pétroliers)
BuyForMetal.com pour les achats de fourniture de la sidérurgie
KeyMRO (Maintenance Repair & Operations) rassemble Rhodia,
Schneider, Thomson et Usinor (12 milliards d'euros), objectif 5%
d'économies sur les achats
MetalSpectrum
www.MetalSpectrum.com
(Alcoa, Reynolds,...) pour les métaux non ferreux
Aeroxchange
www.aeroxchange.com
rassemble 12 compagnies (Lufthansa, SAS, KLM, Northwest, Air Canada, Japan
Airline, Austrian Airlines, All Nippon Airways, Cathay, Singapore Airlines,...)
et Fedex. Elle sera développée par Oracle, 45 Milliards de
dollars d'approvisionnements annuels
Aéronautique: Air-Newco (Air France, Américan
Airline, British Airways, Continental, Delta, United,...) 32
Milliards de dollars devraient y transiter
Electronique: Compaq, HP, Gateway, Nec, Hitachi et 7 autres grands de
l'électronique ont annoncé la création d'une
société indépendante: objectif, une économie de 5
à 7% sur les achats sur un volume de 200 Milliards de dollars
de transactions
Ciment: e-cement.com
http://195.217.222.40/index.html à l'initiative de
Blue-Circle, Italcementi et just2clicks
Build-net
www.Build-net.com à
l'attention des constructeurs de maison (Lafarge) ainsi qu'une place de
marché pour les matériaux de construction avec Hanson,
Heidelberger et RMC
Constructeo.com
www.Constructeo.com
à l'initiative de GTM et Vinci(ex-SGE) visait également le
marché des matériaux il comptait aussi offrir des espace pour la
conduite des chantiers (armoires de plan, suivi d'exécution,...) mais il
a été repris parBricsnet puis liquidéen février 2002
Mais aussi les acheteurs publics: en Grande Bretagne le site OGC
est la centrale d'achat sur appel d'offre de l'administration
Dans le domaine de la Santé Ehospitalsystems
(marché estimé aujourd'hui à 60 milliards d'euros)
http://www.eHospitalSystems.com (technologie I2)
4.3.5.5.7 Troisième cas enfin: c'est une coalition de vendeurs
Les
chances de succès apparaissent intermédiaires entre les 2
premiers : ils n'ont pas l'avantage de compter l'atout maitre que
représentent le fait d'être "le gros client solvable" mais ils ne
sont pas non plus dans le cercle vicieux de la place de marché
montée par la start-up. Les gros vendeurs étant
généralement de gros acheteurs il n'est pas rare que les
plateformes "vente" et "achat" soient voisines comme par exemple dans la chimie
avec Elemica
www.elemica.com
Toutefois (voir l'étude Novamétrie
www.novametrie.com/html/etudes_co_grdscomptes01.html ) les
grandes entreprises sont beaucoup plus intéressées pour acheter
(pression sur les prix de petits fournisseurs qui ne peuvent pas ne pas y
être) que pour vendre car elles considèrent que leur puissance
leur permet de s'abstenir de cet exercice de transparence susceptible
d'être préjudiciable à leurs marges : les interviews
montrent de la part des acheteurs de grands groupe le soucis de transactions
"gagnant gagnant", ... mais que l'égalité ne saurait être
la même pour tous
Bien souvent ils profitent de l'accès à une large
clientèle pour vendre des produits connexes : Orbitz, site des
compagnies aériennes vend aussi des nuités d'hotel et des
locations de voiture
Transora.com,
www.Transora.com,
"squeeze the inefficiency", projet américain qui réunit 49
industriels (Procter&Gamble, Philip Morris, Coca-Cola, Pepsi, Heinz,
Cadbury-Schweppes, Unilever, Heineken, Gilette, Sara Lee,...) est 16 fois plus
gros : avec 350 milliards de dollars de puissance de vente et 238
millions de dollars d'investissement de lancement. Son objectif affiché:
écraser les coûts administratifs et les stocks (économie
visée 1 à 10% du prix des achats) et peser face aux places de
marché des acheteurs de la grande distribution GNX et WWRE
Les équipementiers automobile(25 sociétés: Bosch,
Delphi, Continental, Varta, Magneti Marelli, Valeo) ont créé leur
propre Market Place TecCom spécialisée dans les
pièces de rechange pour les professionnels de l'automobileDe leur
côté les constructeurs et les équipementiers
aéronautiques (boeing, Raytheon, Bae-System, Honeywell, BF Goodrich,
United Technologies, Lockheed Martin, Rolls Royce,...) ont confié
à Commerce One le développement de leur Market Place Exostar
www.exostar.com
faster, better, cheaper : comme les autres joue également un
rôle majeur dans l'élaboration des Standards
et MyAircraft.com (civil développé avec i2)
représentant un courant d'affaire de 70 Milliards de dollars
IntercontinentalExchange
https://www.intcx.com
pour le pétrole (TotalFinaElf, BP-Amoco, Royal
Dutch-Shell,...) qui a pris le contrôle de l'opérateur
londonnier traditionnel International Petroleum Exchange
Steel24-7.com
www.Steel24-7.com (Usinor,
Corus, Thyssenkrupp) pour la vente d'acier
Orbitz
www.orbitz.com regroupe les 5 principales
compagnies aériennes américaines (Américan, United, Delta,
Northwest, Continental) et une trentaines de compagnies
étrangères (British Airways, Virgin,...)
Hôtellerie: ACCOR, Hilton, Bass, Granada-Forte et Whitbread d'un
côté, et Hyatt et Marioff qui possèdent 2000
hôtels (5 Milliards de dollars d'achats) d'un autre coté
(Avendra)ont mis en chantier leurs places de marché pour leurs
appros (les premiers y ajoutant une fonction de réservation des
chambres: le coût d'une réservation passant de 4,29$ à
quelque cents)
Papier Neuf acteurs de l'industrie du papier s'associent pour
créer une plate-forme de transactions électroniques pan
européenne. Expresso (International Paper, M-real, Sapp Fine
Paper Europe, Soporcel, Stora Enso et UPM-Kymmene). Ils représentent
près de 60 % de la production européenne de papiers fins et de
papiers d'édition. Le marché européen des papiers fins et
des papiers d'édition est estimé au total à 23
milliards d'euros.démarrage prévu mi-2002
Build2pro
www.build2pro.com regroupe
les produits de Saint-Gobain, la branche peinture de TotalFinaElf et le
N°1 européen de la distribution électrique : Sonepar. Il
s'adresse aux multiples PME du batiment
Quelques études interessantes
http://solutions.journaldunet.com/0105/010502_etude_marketplace_ovum.shtml
et
http://solutions.journaldunet.com/0110/011016_etudedatamonitor.shtml
Le compte rendu de notre mission au printemps 2002 au coeur de
l'amérique industrielle (Chicago-Detroit-Cincinati) a clairement mis en
évidence l'importance de ces places de marché, les
économies considérables qu'elles permettent, leur performances
dans la recherche de nouveaux partenaire, les services mis à disposition
des partenaires pour la conduite des projets (suivi qualité, single sign
on, hébergement de systèmes privés d'e-procurement, ...)
ainsi que leur rôle dans l'élaboration des normes de la profession
http://www.yolin.net/Chic0426.zip
5.1.1 Les arguments évoqués par les entreprises qui hésitent à se lancer
5.1.1.1.1 "Ce n'est pas un outil pour travailler sérieusement"
5.1.1.1.1.1 C'est un gadget qui va faire perdre du temps à nos salariés (Syndrome du Minitel rose).: les "Sniffers"
"C'est
un gadget, ce n'est pas professionnel, nos salariés vont "faire
joujou" et perdre leur temps"
Notons à cet égard l'existence de renifleurs ("Sniffer") puissants (trop même peut-être)
qui permettent d'analyser et enregistrer tous les flux d'échanges
internes et externes, et en procédant à une scrutation
(destinataire, termes contenus dans les messages, type de site visité,
mots clés utilisés dans les moteurs de recherche,...) permettent
de bloquer les transmissions, de les enregistrer et de prendre toute mesure
adaptée
On peut ainsi bloquer des messages qui contiennent des formules juridiques
susceptibles de conduire à un engagement commercial de l' entreprise par
une personne non habilitée
Il est également loisible de bloquer, pendant certaines plages horaires,
l' accès à des jeux ou à certaines catégories de
sites
exemple Sessionwall-3
www.artexa.tm.fr, CyberPatrol
www.CyberPatrol.com, Win What Where
(Investigator),
www.winwhatwhere.com, WebSense
www.websense.com, Little Brother
www.littlebrother.com, SurfWatch
www1.surfwatch.com, SurfControl
www.surfcontrol.com,
Smartfilter,
www.smartfilter.de,
Silent Runner
www.silentrunner.com,
SuperScout, Command View d'Elron Software, ...: un marché
estimé à 140M$ en 2000
Selon une étude publiée en juillet 2001 par la Privacy
Foundation, un tiers des salariés américains utilisant
Internet sont systématiquement surveillés par leur direction
grâce à des logiciels spécifiques
www.privacyfoundation.org/resources
d'après l'AMA (American Management Association
www.amanet.org) près de 80% des
entreprises américaines surveillent leurs salariés d'une
façon ou d'une autre
http://www.amanet.org/research/pdfs/ems_short2001.pdf. Deux tiers
des sociétés interrogées ont déjà
licencié ou sanctionné des salariés pour "usage
inapproprié" d'Internet, et 47% avouent surveiller les mails de leurs
employés.
voir
www.faqs.org/faqs/computer-security/sniffers
Cela étant si l'on souhaite que les membres de l'entreprise soient
efficaces il faut leur laisser la possibilité de s'approprier l'outil
Procter & Gamble par exemple a encouragé ses
employés à utiliser internet à des fins personnelles pour
se familiariser avec l'outil considérant que limiter l'accès peut
brider leur créativité
D'autre part, selon les pays le droit de l'employeur à controler la
correspondance de ses salariés (mail) ou leur navigation sur internet
est très différent : en France les jugements rendus
récemment assimilent les mails et le disque dur à une
correspondance privée couverte par le secret, ce qui n'est pas le cas en
Grande Bretagne par exemple
5.1.1.1.1.2 "avec le courrier électronique les employés vont être submergés de mail"
Il est
un fait qu'au démarrage, la facilité du courrier
électronique peut produire un excès d'enthousiasme
générateur d'une inflation de courrier électronique
(notamment les envois groupés): comme pour tout nouveau moyen technique
une période d'apprentissage est nécessaire avant qu'il ne trouve
sa juste place
Une étude américaine montre qu'un cadre est interrompu dans
son travail en moyenne une fois toutes les 10 minutes
(téléphone, entrée dans son bureau, fax, mail,...).
Une étude anglaise réalisée par la société
Pitney Bowes arrive à une conclusion voisine: 169 fois par jour en
moyenne un cadre reçoit une information qui demande une décision
ou une réponse:
Le gros avantage du mail est qu'il peut être traité dans des
plages de temps gérées (contrairement au
téléphone), et qu'il permet un archivage simple de tous
les échanges (grâce au moteur de recherche inclus dans tous les
navigateurs) permettant de se passer de tout classement
5.1.1.1.1.3 "Ce n'est qu'une mode, comme les cercles de qualité"
Malheureusement aujourd'hui, l'effondrement des valeurs en bourse
des dot.com !conduisent à une recrudescence de cette attitude parmi de
nombreux patrons d'entreprises qui semblent soulagés de voir
s'éloigner les mutations menaçant leur organisation
Les prestataires "chasseurs de pigeon" qui veulent faire de "l'abattage"
portent une lourde part de responsabilité dans ce phénomène
"Les prestataires régionaux Internet ne réalisent que
très rarement une analyse stratégique de l'entreprise. Plus
grave, certains prestataires "profitent" de la méconnaissance de leurs
prospects. Cette approche commerciale réductrice est
préjudiciable à l'entreprise. a l'extrême 3 prestataires
repérés durant les visites aux entreprises, sont
véritablement nuisibles et après une expérience
malheureuse certaines PME ont fait machine arrière "ça coute
cher, ça ne rapporte rien, ça ne marche pas et ça n'est
pas sur" (enquête 2001 de l'agence pour le développement
économique de la Haute Saône
www.action70.com )
5.1.1.1.2 dans le domaine du Luxe, cela risque d'impliquer un prix uniforme
"Dans le
domaine du luxe nous optimisons nos prix en fonction du marché
local, et ils sont très différents en France aux
États-Unis et au Japon. Un catalogue sur Internet serait mortel tant
pour nos marges que pour nos distributeurs"
L'affichage du prix est-il un élément indispensable d'une
présence efficace sur le Web? Plusieurs stratégies semblent
possibles :
Dans ce mode de distribution le site Web a pour objectif de créer de la
valeur autour du produit. Il doit surtout être particulièrement
riche en informations et compléter l'investissement publicitaire pour
construire le rêve associé au produit et indissociable de
l'idée de luxe.(voir
page
141:
le Softselling),
· la distribution sélective pour laquelle la qualité
de l'accueil et du conseil chez le distributeur est une part essentielle de la
valeur ajoutée du produit telle qu'elle est perçue par le client:
Par ailleurs ce site permet d'orienter le client vers le distributeur local :
c'est par exemple la politique suivie par l'entreprise Corina, &n
fabricant de VTT de très haut de gamme (pouvant dépasser 10.000F)
En outre, comme nous l'avons vu, la partie privative du site, accessible
seulement au distributeur lui apporte en temps réel les
informations techniques lui permettant d'apporter un meilleur service au
client.( Dior Parfum
voir page
181)
5.1.1.1.3 Internet, outil pour effectuer des transactions? Alors c'est inutile tant que nos partenaires ne seront pas branchés
"Internet, c'est fait pour communiquer. Actuellement ni nos
fournisseurs ni nos clients n'y sont : à quoi cela nous servirait-il
d'y aller seul?"
Un bon chef d'entreprise c'est celui qui sait être à l'heure sur
ses produits, ses méthodes et ses marchés. Être en avance
est, comme être en retard, une grave faute de gestion"
"nous avons proposé à certains de nos fournisseurs de mettre
à jour eux-mêmes, via un navigateur, leurs dates de livraison
confirmées. Malheureusement, la plupart de nos fournisseurs (des PME
elles aussi) n'avait pas de connections Internet, Bref, l'idée est
séduisante, mais inapplicable pour l'instant. La technologie, notamment
XML, est bien là mais reste inexploitable dans la pratique".Raynald
Messié, La Tôlerie Plastique.
www.e-fbox.com
interviewvé par le journaldunet en octobre 2001
même remarque de la chocolaterie "Les Marianik's"
www.marianiks.com, de
Honfleur " Un seul regret : les fournisseurs et prestataires de services de
notre entreprise sont peu présents sur Internet"
voir page
231
cette remarque nous parait tout à fait pertinente et il convient d'en
tirer les conséquences dans la conception du plan d'action qu'il doit
s'attacher à travailler autant que faire se peut à travers
des communautés professionnelles.
5.1.1.1.4 Nous manquons d'information permettant de voir les usages véritablement efficaces
"Nous manquons d'information utile sur Internet : nous sommes submergés d'informations sur le "télécommerce" et les "sites" mais rien de clair et concret sur les utilisations efficaces par une PME. Il n'y a aucun livre de référence qui permette à un chef d'entreprise de voir pratiquement, en fonction de sa stratégie ce qu'Internet pourrait lui apporter comme avantage concurrentiel. Alors on se réfère au Minitel ce qui est à l'évidence inapproprié"
C'est pour répondre à cette remarque que nous avons fréquemment entendue, que notre mission s'est attachée à apporter des éléments de réponse concrets à cette légitime demande
5.1.1.1.5 Crainte d'une technologie complexe réservée aux entreprises de pointe
les outils Internet sont maîtrisée sans difficulté, au
moins pour les premiers développements, par un adolescent mais ils
conservent néanmoins, au niveau des PME, une image de forte
technicité (il faut remarquer qu'il en est parfois de même pour
un patron de grand groupe)
v "Nous n'avons pas les compétences informatiques voulues"
5.1.1.1.6 il y a des urgences plus grandes
Il est vrai que Internet demande un minimum de temps pour la formation et pour
la réflexion stratégique, et il s'agit du temps le plus
précieux pour la petite entreprise : celui de son patron
A vrai dire, nous avons davantage entendu cette remarque dans les grands
groupes que dans les PME, mais convenons que faire des anticipations sur
Internet exige une perspicacité encore plus grande que pour
prévoir l'arrivée de l'an 2 000
5.1.1.1.7 "Les technologies évoluent trop vite. Attendons qu'elles soient stabilisées"
A nos
yeux l'essentiel nous paraît aujourd'hui stabilisé : les
protocoles Internet. Bien entendu les matériels et les logiciels
connaissent des mutations extrêmement rapides mais tout donne à
penser que, tant qu'il subsistera une concurrence, ce phénomène
aura plutôt tendance à s'accélérer qu'à
s'arrêter : la politique d'attentisme paraît dans ce domaine, de
toutes les stratégies possibles, clairement la plus risquée
Par ailleurs "l'apprentissage" d'Internet, qui oblige à repenser
progressivement mais en profondeur tout le fonctionnement de l'entreprise, est
une démarche forcément longue : il nous parait extrêmement
dangereux pour se jeter à l'eau et commencer à apprendre à
naviguer
"ils pensent qu'il sera toujours temps de mettre en place des
systèmes quand les technologies seront mieux rodées, mais ils ne
réalisent pas que l'Internet c'est 20% de technologie et 80%
d'organisation de l'entreprise! et donc un long apprentissage" dixit George
Delorme Pdg de C-ware
www.cware-inc.com au courrier de
l'Anvar
www.anvar.fr
5.1.1.1.8 "c'est trop cher" ! ou à l'inverse "cette gratuité ne m'inspire pas confiance"
5.1.1.1.8.1 "C'est une technologie trop onéreuse pour ma PME"
Mais
l'entreprise n'a en général aucune idée sur les
coûts d'Internet, qui sont, nous l'avons vu à la portée
même de très petites entreprises et, alors même que celui-ci
est susceptible de générer immédiatement des
économies considérables (télécommunications,
courrier, ...)
Mais psychologiquement l'image "haute technologie" est associée à
"coûts élevés"
5.1.1.1.8.2 À l'inverse la "gratuité" nous a plusieurs fois été présentée comme un facteur de blocage :
"les entreprises qui croient encore au Père
Noël ne survivent généralement pas longtemps"
"aujourd'hui c'est gratuit probablement parce qu'il s'agit de flux
marginaux qui utilisent les infrastructures existantes, mais si l'Internet
se développe ces réseaux seront atteints d'apoplexie et ceux qui
auront fait le pari Internet auront le choix entre la paralysie et le prix
fort. Il serait beaucoup plus rassurant pour nous de payer un service à
son juste prix : c'est à dire dont nous saurions qu'il permet à
l'opérateur de financer normalement son exploitation et son
développement"
"Nous avons la crainte que ce soit comme les "joints" dans les cités :
au début on vous les offre mais quand vous vous êtes mis en
situation de dépendance..."
5.1.1.1.8.3 Le réel problème des coûts?
Un
point mérite d'être approfondi : quel est l'équilibre
économique permettant de financer le fonctionnement et le
développement d'Internet notamment au niveau des opérateurs de
télécommunication ?.
Remarquons d'entrée de jeu que la "gratuité" d'Internet est toute
relative : les coûts sont certes de plusieurs ordres de grandeur
inférieurs à ceux des structures tarifaires
précédentes (notamment dans les réseaux à valeur
ajoutée) mais ils sont néanmoins loin d'être nuls, comme
l'ont rappelé les internautes au cours de 2 grèves ayant pour
objectif d'arriver à une tarification forfaitaire.
Ce que payent aujourd'hui les utilisateurs assure-t-il globalement aux
opérateurs une rémunération convenable?
De sources crédibles le prix de revient des communications
transatlantiques serait de 10 à 20 F/heure et celui des raccordements
à Internet par liaison permanentes 200 à 400 F/mois (aujourd'hui
facturé 5 000 F/mois). Ceci est corroboré par les
dernières prévisions tarifaires des nouveaux entrants: 5 à
10 cents la minute
"Les nouvelles technologies de télécom ont divisé
par 20 le besoin de personnel technique. Malheureusement le statut de
l'opérateur ne lui a permis que de redéployer les 50.000
personnes exédentaire en interne vers les activités
commerciales quand British Telecom lui se séparait de ses techniciens en
surnombre. Cela s'est traduit en Grande Bretagne par de nombreuses
créations d'entreprises par ces techniciens très compétent
et en France par une inefficacité des services commerciaux et un poids
considérable sur les prix de revient" Jean-Ruffat,
président de Stratégies-Structures colloque du CSTI du 2
décembre 2002.
Nous avons personnellement recueilli quelques témoignages en ce sens
notamment à Alby chez Dyrup XyloChimie, filiale d'une entreprise
Danoise ou le directeur de l'établissement, Damien Radkte,
s'étonnait de ce manque de réactivité qu'il ne rencontrait
pas par exemple chez EDF. Il citait par exemple, lors d'un
déménagement le fait que, sans raison, il ait fallu un mois pour
brancher le routeur ce qui les a coupé pendant toute cette
période de connection avec leurs commerciaux sur le terrain dans toute
l'Europe avec les conséquences que l'on imagine
Par ailleurs les écarts entre la tarification de services dans
différents pays (France / USA) dont rien ne permet de croire que le prix
de revient diffère sensiblement, conduit à penser que, comme dans
le système bancaire, la surtarification de certains services compense la
gratuité des autres (ainsi que les surcoûts de structures qui
n'étaient pas confrontées à la concurrence internationale
ce qui avait pu les conduire à un certain embonpoint)
Cette situation peut permettre un équilibre financier global mais ne
conduit pas forcément les acteurs concernés à un
comportement optimal notamment en terme d'investissement
L'ouverture progressive de la concurrence a permis d'observer une certaine
remise en ordre des prix en 1998-2001.
Malheureusement la volonté pour les opérateurs historique de
devenir des "compagnies mondiales" les a conduit à surpayer des
acquisitions
...et pour cela l'opérateur historiquea été
ammené à "rationner" les services (lignes privées, ADSL)
pour se créer une rente, c'est la "destruction canibalistique des
rentes, seul un dépôt de bilan permettrait de repartir sur une
base saine" Jean-Ruffat, président de
Stratégies-Structures colloque du CSTI du 2 décembre 2002. :
"la tentation totalitaire est toujours du côtéde
l'opérateur de réseau" Henri de Maublanc, président
de l'Acsel
"l'endettement est "sous contrôle et il suffit de gagner du temps pour
qu'il soit remboursé par la génération de cash en
provenance des activités opérationnelles" réplique comme
en confirmation Jean-Louis Vinciguerra directeur financier de
l'opérateur
Sans même compter le surcout d'acquisition d'Orange, avec les 2 seuls
"sinistres totaux" de NTL en Grande Bretagne et de Mobilcom en Allemagne, c'est
20 milliards de $ qui ont été perdus, soit 2 fois la
capitalisation résiduelle de l'opérateur en septembre 2002 ou
celle cumulée de Renault et Peugeot-Citroen,
Pour celles qui ont payé en cash quand les autres payaient en "monnaie
de singe" (leurs propres actions), cela s'est traduit par un endettement
pharamineux qui les ont conduit a verrouiller l'arrivée de la
concurrence, à sous-investir en France et à maintenir des tarifs
élevés pour rembourser ces dettes (une "machine à cash"
comme le dit le nouveau Pdg, une "cash cow" comme disent les anglo-saxons
Cette ambition les ont également amené à pousser les
enchères pour l'UMTS à des sommets invraissemblables (en
allant jusqu'à accuser les Etats de ne pas les avoir
empêché de commettre de telles folies!),
"on regrettera que la remise au pot du contribuable français serve
directement à enrichir le contribuable britannique et
allemand, par le biais des licences UMTS de 15 Milliards d'Euros, soit
tout de même l'équivalent de 4 mois d'impôts sur le
revenu"Jean-Louis Constanza, président de tele2 France
23/09/02
Ces deux causes ont conduit à plus de 70 milliards d'€
d'endettement pour France Télécom, soit l'équivalent de
25 portes avions du type "charles de Gaulle avec leur escadrille
embarquée
"Cette montagne de dettes est due à une frénésie
d'acquisition, payée à 80% en cash, créant une spirale
infernale" (Thierry Breton, décembre 2002)
"En fait les consommateurs d'aujourd'hui paient déjàle prix
des licences UMTS car les opérateurs mobiles doivent rembourser
leurs dettes: résultat, trop peu de concurrence, un comportement
de cartel, pas d'offres innovantes" JL Constanza DG France de Tele2 qui a
porté plainte contre Orange qui refuse de lui vendre des minutes
de communication afin qu'il puisse se développer comme MVNO (Mobile
Virtual Network Operator) avec des prix de revient qui n'incluent pas le cout
des erreurs de gestion de l'opérateur dominant Les Echos 13 Aout 2002
Par ailleurs cet endettement va sans doute se traduire par un accroissement
du sous investissement au niveau des réseaux métropolitains
: si la "bulle" a conduit à d'énormes surcapacités sur
les "backbones" (mais faire passer une fibre ou un câble de 1000 fibres
coute a peu près le même prix), il n'en va pas de même pour
les réseaux métropolitains qui ne sont pas tous
dimensionnés convenablement comme Maurice Gagnaire, professeur
à l'ENST le soulignait lors du colloque du CSTI du 2 décembre
2002. Oc ceux-ci vont créer un goulot d'étranglement si l'ADSL
était moins bridé en puissance et à un prix plus conforme
au prix de revient
Derrière cette question du prix, se cache en fait deux
problèmes bien distincts
5.1.1.1.8.4 des prix encore prohibitifs pour se raccorder au fournisseur d'accès internet
Sur ce
plan ce sont, après le Japon, les pays européens dans leur
ensemble qui connaissent des prix élevés, tous les
opérateurs historiques ayant peu ou prou suivi la même
politique visant à reporter leurs marges de la partie exposée
à la concurrence (la longue distance) vers la partie
protégée (la boucle locale), qu'ils défendent bec et ongle
(long blocage du dégroupage qui se poursuit encore cette année):
L'Institut belge des services postaux et des
télécommunications (IBPT, équivalent français de
l'ART) estime que l'opérateur historique Belgacom ne respecte
pas les règles de dégroupage de la boucle locale. On lui reproche
de ne pas permettre une concurrence réelle notamment sur le
marché de l'ADSL
www.ibpt.be
D'après l'ART Internet représentait en 1999 12% des
communications locales en France avec une prévision de 50% d'ici 2002
www.art-telecom.fr )
Andy Grove, président fondateur d'Intel, estime que les internautes européens payent encore trois fois plus cher que leurs homologues américains leurs abonnements et leurs communications, (Le Monde du 18 novembre 1998)
"high
telephone access charges will continue to retard the amount of time spent
online for the foreseable future" Jupiter Communication
www.jup.com/jupiter/press/releases/1999/0518a.htm
le Conseil Stratégique pour les Technologies de l'Information,
organisme consultatif placé auprès du premier ministre qui
réunit les plus grands noms de l'industrie attribue le retard du pays
dans l'utilisation de l'internet aux coûts d'accès dues "au
monopole de fait des communications" en raison de l'abus de position
dominante de l'opérateur historique NTT et son
président Nobuyuki Idei (patron de Sony) demande au gouvernement nippon
d'y mettre fin
la situation est identique pour l'opérateur historique allemand
condamné par la cour d'appel de Munster en octobre 2001, le
président de l'Autorité de Régulation des
Télécom (RegTP) l'ayant sommé de mettre fin à
ses "manoeuvres dilatoire"
La pression des internautes (ADIM :
www.citeweb.net/ADIM/accueil.htm Association Des Internautes
Mécontents) a conduit à imaginer une tarification spéciale
pour ce type de communication locale se rapprochant du forfait américain
: de nombreuses initiatives commerciales des nouveaux entrants marquent de
substantiels progrès (encore que de nombreuses promesses
s'avèrent ne pouvoir être tenues devant le rush qu'elles
déclanchent)
Il est d'ailleurs symptomatique de noter que les protestations des
internautes de base ont été beaucoup plus vives que celle des
PME, alors que l'enjeu pour ces dernières était beaucoup plus
important
il faut dire que beaucoup de CCI, même les plus grosses, avaient "sous-traité à l'opérateur historique le soin de "sensibiliser" les PME à internet ...ce qui permettait d'éviter de focaliser sur les bonnes questions
Ceci
illustre le faible niveau de prise de conscience de nos PME sur les enjeux
(comme nous avons pu le constater régulièrement dans nos
nombreuses visites de terrain
Cette question ne pourra sans doute pas trouver de réponse satisfaisante
avant le "dégroupage de la boucle locale", c'est à dire la fin du
monopole de fait de l'opérateur historique sur l'accès au client
final, ce qui n'est pas encore le cas en 2003
Un certain nombre de personnes s'étonnent que l'ART dont les avis
sont régulièrement bafoués ne fasse pas usage des pouvoirs
de sanction pourtant notables que la loi lui confie devant de tels abus:
alors qu'elle est en droit d'infliger une amende d'un montant maximum de 3% du
chiffre d'affaire (soit 500M€) elle s'est limitée jusqu'à
présent à ... 0,3M€ (les Echos 1 oct 2001). Son soucis de ne
pas déstabiliser l'opérateur historique est louable mais parfois
excessif
Pour le proche avenir, l'étude prospective de Jupiter MMXI (av
2001), peu optimiste évalue à 14% seulement le nombre de foyers
européens connectés à haut débit en 2005 à
cause "d'une offre restreinte et peu compétitive liée à
une déréglementation limitée et, de ce fait, un coût
prohibitif" elle estime le cout d'accès à l'Internet rapide
à 50€/mois en Europe
5.1.1.1.8.5 Malgré des baisses depuis 1998 des prix encore prohibitifs pour les lignes louées
L'Association Européenne des Fournisseurs de services Internet (EuropISPA www.euroispa.org ) soulignait déjà fin 1998 qu'un provider britannique acquittait 4.000$/mois pour une liaison à 2 Mbit/s quand, pour ce prix un américain disposait d'une 45 Mbit/s!
Ces coûts anormalement élevés conduisent les fournisseurs d'accès à sous-dimensionner leurs installations et réduit leurs capacités d'investissement, les mettant en situation d'infériorité dans la compétition internationale
Le
problème se pose surtout de façon aiguë pour les lignes
louées, aujourd'hui indispensables pour héberger un serveur
"On ne pourra pas indéfiniment payer 5 à 10 fois plus cher
qu'aux Etats Unis, nous réfléchissons sérieusement
à l'opportunité d'un hébergement outre atlantique"
déclare Frédéric Filloux directeur des
éditions électroniques de libération (Netsurf dec
97)
Seal's, hébergeur français de sites de commerce
électronique a conservé son siège en France mais il a
installé son centre technique pour l'hébergement à
Phoenix (US) pour des questions de prix et de bande
passante
Quant à Ubisoft il a installé pour les mêmes raisons
ses serveurs de jeux en ligne sur le continent américain
Ce mouvement de délocalisation est encore accru par le fait que les
liaisons transatlantiques sont de meilleure qualité et moins
onéreuses que les liaisons intraeuropéennes (1M$ par an pour
45 mégabit/s sur Londres New York, alors que pour le même prix la
liaison Paris Madrid n'offre qu'un débit de 8 mégabit/s - source
: Philips Tarifica Ltd
L'Ocde dans ses tableaux comparatif fait ressortir un coût au km
27,5 fois plus élevé pour Paris Bruxelles par rapport à
New York Los Angeles
www.oecd.org
"il existe des écarts gigantesques et injustifiables au sein de
lUnion par rapport aux Etats Unis" DG XIII oct 99
Notons par exemple que Echo, filiale de France
Télécom, qui réalise le moteur "voilà" a
installé ses ordinateurs serveurs à Jersey City (New York)
pour assurer une connectivité plus directe avec les différents
pays d'Europe!!. un site miroir a été installé à
Montréal (Le Monde 20 janvier 1999)
Pour sa part IDT évaluait à cette époque le prix de
revient d'une communication transatlantique à 0,25 F par minute.
"En Californie Pacific Bell propose un abonnement forfaitaire
à 15 dollars par mois pour une ligne de téléphone
classique connectée 24 h/24" (Michel Ktitareff nov 1997)
L' entreprise Finkl à Chicago nous a indiqué en 1997 payer
pour une T1 (1,5 Mégabit/s) 1500$/mois et le prix affiché
à l'Internet Fall de New York en novembre 1998 était de 999$.
C'etait le prix en France d'une liaison à 64 kbit/s
Voir également
www.sims.berkeley.edu/resources/infoecon/Pricing.html qui rassemble
des informations très riches sur la question des tarifications
Phillips Tarifica ( "leased line market in Europe" 1998 (incumbant
Princing) indique dans son étude de 98 que pour la location d'un
demi-circuit E 1 les tarifs en France sont 16 fois plus élevés
qu'aux USA (les écarts sont bien moindres avec les autres pays
européens : 50 % de plus que la Hollande mais bien moins chers qu'en
Italie).
A partir de 1998 le développement de la concurrence, associé
à un rythme soutenu de progrès technologique et d'augmentation
des volumes a entraîné une substantielle baisse des prix, surtout
bien entendu à l'International (Source NUS
www.nusinc.com ):
Entre 1998 et 2000
pour l'international: Etats Unis -56 %, Allemagne -55%, Hollande
-54 %, Suède -49 %, Italie -23 %, France -19 %, Belgique -6 %
pour les communications nationales, là où la concurrence
était moins vive, la baisse était moins forte : Allemagne
-64 %, USA -37 %, France -10 %
pour les communications locales l'absence de concurrence conduit aux
résultats que l'on pouvait prévoir. L'émergence de la
téléphonie IP qui contourne cet obstacle et le
dégroupage de la boucle locale devrait conduire à une
évolution substantielle à partir de 2001
pour les lignes louées les prix ont baissé de 70% en France en
1999 et de situent à peu près dans la moyenne européenne
en 2001 (en dessous pour les faibles débits, au dessus pour pour les
liaisons à 34 mbit/s et 155 mbit/s (La Lettre des
Télécommunications 11 juin 2001)
C'est en Allemagne, marché considéré comme l'enjeu
majeur dans la bataille que livre les nouveaux opérateurs (pas moins de
155 licences ont été accordées en 1998 et 51
opérateurs étaient déjà actifs au 31
décembre 98) que la pression de la concurrence a été la
plus vive, faisant perdre 30% de part de marché en un an à
Deutsche Telekom
"la première année de concurrence fut passionnante, excitante et
souvent aussi mouvementée. Elle nous a amené à faire plus
rapidement des baisses prévues depuis longtemps" commentait Ron
Sommer, alors président de l'entreprise qui avait du accepter des
baisses allant jusqu'à 70% sur les liaisons longue
distance en avril 1999
Le 12 novembre, il a du annoncer une nouvelle baisse allant jusqu'à
63%, suivi immédiatement le 8 décembre par Mannesmann
(jusqu'à -54%) et le 14 décembre par O.tel.o (jusqu'à 61%
)..
Le premier trimestre 1999 a connu pour la première fois une baisse de 7%
du chiffre d'affaire.
Malheureusement la situation financière dramatique des opérateurs
les a conduit à verrouiller l'émergence de la concurrence au prix
de quelques accomodements avec les règles de la concurrence ce qui leur
a permis de maintenir les prix à un niveau élevé
limitant les développements des usages et leur permettant de
sous-investir dans la distribution: ils se sont en effet engagé dans
des opérations financières totalement déraisonnables
(licences UMTS ou ils ont fait monter les enchères à des montants
interdisant tout espoir de rentabilité et acquisitions à
l'international ou la volonté de constituer des empires internationaux
leur a fait perdre tout sens de la mesure quant aux prix d'acquisition :
jusqu'à 10.000€ pour un client mobile!)
Ces chiffres semblent montrer que la marge de baisse est encore
substantielle là où la concurrence lui permettra de la
concrétiser
L'ADSL, que nous verrons plus loin
voir page
246, qui apporte
à la fois la large bande et un vrai forfait (200 à 300F/mois) ou
le câble (et peut-être le réseau
électrique ou la boucle radio) semblent être une
première réponse au moins pour les PME: encore faudrait-il que
leur déploiement se fasse rapidement, et pas seulement dans les zones
privilégiées comme beaucoup le craignent et sans "brider" les
débits
L'an 2000 a vu la pousuite du mouvement de décrue des prix mais avec un
éclatement de l'offre tariffaire qui se traduit par d'innombrables
options destinées au moins pour partie à rendre les comparaisons
de prix plus complexe afin de tenter de freiner la pression à la baisse
Le rapport Abramatic
mission-dti.inria.fr/index.html souligne que pour le transport
les coûts ont été divisés par 10 entre 1998
et 2000 et qu'ils vont continuer à baisser de moitié tous les
semestres, tandis que la capacité fait plus que doubler dans le
même temps, mais l'écart des tarifs ne se résorbe pas au
niveau du client final
en 2000 Sébastien Socchard, pdg de Worldnet,
s'étonnait dans une interview à Netsurf de payer le Megabyte de
bande passante 40.000F contre 7.000F outre-atlantique
Les coûts facturés par notre Opérateur Historique ont
certes baissé de 70% en 1999, mais restent encore notoirement trop
élevés : une étude comparative réalisée en
aout 2001sur 8 pays européen par Yankee Group and Ebone
fait apparaître la Suède (malgré sa faible densité
de population) comme le pays pratiquant les tarifs les plus raisonnables avec
un cout de 115€ par mois pour une liaison de 2 Mb/sec
extraits de l'interview (sept 2001) au Journaldunet de
Christophe Lahaye , directeur Europe du Sud d'Ebone,
propriétaire du backbone historique européen
http://solutions.journaldunet.com/itws/010628_it_ebone_lahaye.shtml
: "Les liaisons spécialisées (LS) de 2 à 155 Mbps sont
de trois à six fois plus chères en Europe qu'aux
Etats-Unis et le commerce électronique y pèse six fois moins,
...une entreprise dont le métier était d'élaborer des
plans avec de très gros fichiers à déplacer utilisant
aujourd'hui du RNIS de 128 Kbps voulait profiter d'une liaison à 10
Mbps. Mais les prix de France Télécom sont tels qu'ils ne peuvent
même pas investir dans 2 Mbps"
citant l'étude du Yankee Group, "sur un circuit transfrontalier
européen de 750 km, les sections locales coûtent 75 fois plus
cher, au kilomètre, que la partie internationale du circuit", il met
en évidence la politique tarifaire des opérateurs historiques
(sans parler des délais de livraison qui atteignent parfois plus de
douze semaines). Sur la moyenne des critères de cette étude
(couts, délais de livraison, qualité,...), le pays le plus
avancé est la Hollande (à 2,1/5) suivi du Danemark (à
2/5), de la Suède puis de l'Allemagne (à 1,8/5). la France
obtient seulement 1,6/5 (si l'Hexagone n'est jamais dernier sauf ex-aequo, il
reste presque toujours proche de l'être).La plupart de ces
critères sont du ressort des opérateurs historiques nationaux:
Peu prompt à laisser se développer les concurrents, ceux-ci
rechignent à mettre en oeuvre le dégroupage qui permettrait
d'augmenter les débits en abaissant les prix..
"En août, l'ART a émis une recommandation intimant à
France Télécom d'offrir ses LS à des prix se rapprochant
des coûts, mais celui-ci, argant que la recommandation n'avait pas de
valeur, non seulement n'en a pas tenu compte mais a durci
unilatéralement ses conditions de fourniture.....il paraîssait
déjà clair auparavant que cette résistance laisserait des
acteurs sur le bord de la route comme Mangoosta et Subiteo qui
avaient basé leur business sur la boucle locale qui n'a pas
été débouclée à temps" Au printemps 2001,
une étude du Bureau International du Travail (BIT) avait prévu
que le dégroupage permettrait de créer entre 75 000 et 150 000
emplois et participerait à générer de 0,5 à 1 % de
croissance en plus." il est actuellement prévu que le haut débit
sera sur tout le territoire en 2005. "Trop tard", réplique Christophe
Lahaye.
Il est regrettable qu'il n'existe actuellement en Europe qu'aussi peu de
centres de recherche capables d'analyser de façon indépendante
les modèles économiques dans ces domaines
5.1.1.1.9 "C'est un réseau au bord de l'apoplexie : on ne peut pas bâtir une stratégie sur lui"
"Internet est désespérément lent, avec la
croissance exponentielle du trafic le réseau va finir par s'effondrer
Bob Metcalfe, illustre professeur, avait
annoncé, à partir d'une rigoureuse démonstration
mathématique (théorème de Metcalfe) que le réseau
s'effondrerait au printemps 1996, et il en avait pris le pari.
Le 11 avril 1996, conformément aux termes de son pari, il mangea le
texte de son théorème mixé avec un peu d'eau lors de
la 6ème conférence internationale du World Wide Web
Certes aujourd'hui, notamment à certaines heures, les temps
nécessaires pour établir une connexion ou le
téléchargement d'un document demandent parfois une certaine dose
de patience, à tel point que de mauvais esprits le surnomment parfois le
"World Wide Wait".(Netratings
www.netratings.com
estime le nombre d'heures perdues à 2,4 milliards par an)
Deux phénomènes, chacun très rapide, jouent en sens
contraire : l'augmentation fulgurante du nombre d'internautes et le
développement non moins spectaculaire de capacités nouvelles de
transmission
La simple évolution technologique a permis sur 15 ans d'augmenter en
moyenne la capacité des microprocesseurs, des vitesses de transmission
comme des capacités de stockage de 60% par an! respectant ainsi
remarquablement la loi de Moore du doublement tous les 18 mois.(loi qui
semble-t-il commence à ne plus être respectée, le
doublement ayant tendance à se faire maintenant ...tous les 12 mois)
"Jusqu'alors, protégés par le monopole les opérateurs
historiques se contentaient d'innover à leur rythme en prenant bien
garde de ne pas cannibaliser leurs investissements" David Barroux, les
Echos : cette période calme est révolue
"la position de l'opérateur historique est compréhensible car
ils ont d'importants sureffectifs à financer, mais les tarifs
pratiqués vont à l'encontre de l'interet national en freinant les
développements d'Internet dans notre Pays" Naoyuki Akikusa,
patron de Fujitsu, fev 2000
il convient cependant de discerner aujourd'hui deux problèmes de nature
très différents :
5.1.1.1.10 "C'est trop dangereux": des précautions nécessaires mais le danger est aussi de surestimer les risques
5.1.1.1.10.1 les risques d'agression
"Internet est un système peu sûr : risques de
piratage, d'intrusion dans notre système informatique, peut-on
garantir la confidentialité des échanges? Quelle est la
fiabilité des transactions? Quel serait l'impact d'une panne du
réseau?"
Ce sont là de vrais problèmes qui n'ont pas de réponses
simples : en tout état de cause,
In fine, un choix est à faire entre la dimension offensive qui nécessite vitesse et légèreté d'une part, et celle d'une plus grande sécurité qui n'incite pas à aller de l'avant, un arbitrage doit être opéré entre ligne Maginot et panzer divisions: privilégier la confidentialité ou la vitesse?
Dans ce
domaine, les entreprises françaises étaient jusqu'en mars 99
pénalisées par rapport aux entreprises allemandes,
américaines ou des autres pays de l'OCDE qui peuvent se protéger
en cryptant leurs échanges.
En France la loi restreignait fortement cette possibilité: les
clés de 40 bit jusqu'à récemment seules autorisées
pouvaient être cassées en une journée...par un
économiseur d'écran fonctionnant pendant les temps morts d'un
réseau de quelques dizaines de micro-ordinateurs voir
page
67. Aujourd'hui nos entreprises sont presque
sur un pied d'égalité (reste encore quelques formalités
à alléger).
Par ailleurs n'oublions pas qu'obtenir de l'information implique
d'accepter d'en donner, et c'est là un des principes de base de
l'économie du Web.(voir annexe &&w sur Internet et
l'intelligence économique).
5.1.1.1.10.2 Le risque d'engagements juridiques mal contrôlés
"Sur
le plan commercial, un e-mail engage mon entreprise de façon non
contrôlable. Dans le flou actuel du droit sur le Web il y a là un
risque qu'aujourd'hui je ne veux pas prendre"
les Sniffers évoqués ci-dessus semblent permettre de
détecter et de bloquer ce type de mail non autorisé dans la
plupart des cas, mais le risque est réel et le procès contre
Microsoft a montré la valeur probante d'un e-mail dans une
procédure judiciaire.
C'est un point qu'il convient de ne pas sous estimer notamment pour une
entreprise opérant à l'international
5.1.1.1.11 Mais aussi des blocages liés à la remise en cause des pouvoirs qui transparaissent dans les réactions
"Où sera le terminal ? Qui y aura accès ?"
"Nous avons déjà une page sur le Web dans une
société de service mais il est finalement plus commode de
travailler avec eux par fax"
L'information c'est le pouvoir, rien n'est donc plus sensible que d'en
modifier les règles d'accès et de circulation. La
réticence, quasi culturelle, vis-à-vis de l'informatique, qui ne
s'est levée que très progressivement a sans doute la même
origine.
L'évaluation des résultats de l'agence "Action 70"
www.action70.com en
Haute Saone en mars 2001 l'a clairement mis en évidence : "les
chefs d'entreprise sont encore assez réticents à faire
évoluer leur société parce que les NTIC mettent souvent en
cause leur organisation et leur gestion de l'information. Même si les
entreprises ont de réelles capacité d'adaptation, leurs
démarches sont lentes et les freins culturels profonds ... les usages
sont encore à leurs balbutiements,"
Le risque de déstabilisation sociale est tout à fait
réel pour certaines structures fortement hiérarchisées
:
On a bien vu par exemple que, dans le domaine de la qualité,
Certes, la discipline ne devrait plus être
considérée comme la force principale des organisations,
mais dans ce domaine ou beaucoup ont bâti leur pouvoir sur la
rétention d'information il convient de prendre en compte les
réalités.
· alors que les cercles de qualité qui cherchaient
à mobiliser les compétences et l'imagination de chacun pour faire
progresser l'entreprise, a déstabilisé bien des
hiérarchies par la mise au jour des capacités réelles de
chacun (et des incompétences de certains autres mieux situés dans
la hiérarchie), et elle n'a pu être admise et prospérer que
dans un nombre très restreint d'entreprises françaises.
Ceci touche tout particulièrement les commerciaux dont le métier
va changer en profondeur :
voir page
223
"les réseaux du savoir" font trembler les "pyramides du pouvoir" avec
lesquelles elles sont fondamentalement incompatibles (René
Trégouët, Sénateur)
Notons que le blocage ne vient pas toujours du patron, dont le pouvoir ne peut être menacé, puisqu'il provient de la détention du capital, mais bien souvent des hiérarchies intermédiaires qui peuvent craindre que l'on s'interroge sur leur véritable valeur ajoutée dans une organisation où le contrôle de l'information serait sensiblement différent.
Nous
avons pu constater aussi bien en France qu'aux Etats-Unis qu'Internet se
développait d'abord chez les jeunes puis ensuite chez les
retraités et enfin seulement chez les personnes en situation de pouvoir
dans la vie active (certains en prennent pour exemple symbolique l'avance
surprenante prise par nos Sénateurs sur nos Députés dans
ce domaine)
d'après une enquête de l'opérateur américain MCI
(650 000 réponses) les femmes âgées de 60 ans obtiennent un
meilleur score que les hommes âgés de moins de 17 ans......(
www.mci.com )
La tranche d'âge 40-55 ans des cadres en situation de pouvoir semble
être la plus réticente à s'engager résolument dans
cette évolution sans doute pour les raisons évoquées
ci-dessus.
5.1.2 Les raisons qui poussent les entreprises à tenter l'aventure
5.1.2.1 "on ne peut pas ne pas faire"
"Le
problème n'est pas de savoir combien ça coûte d'y aller,
mais combien cela coûterait de ne pas y être"
"On ne peut pas ignorer Internet sans risque de se marginaliser"
"Il nous est impossible de travailler avec des pays anglo-saxons sans
être sur Internet"
"C'est une question d'image"
"Quand on a pas d'e-mail aux États-Unis, c'est un peu comme si on
n'avait pas le téléphone ou le fax, ça fait "ringard",
"vieillot", "sous-développé", ("pas
hygiénique" pour reprendre l'expression d'un éminent
dirigeant de l'organisation patronale française) vous êtes "no
where",( un "sans clavier" pourrait-on dire)
Enfin si vous ne vous jetez pas à l'eau vos concurrents ou de nouvelles
entreprises risquent de surgir et de brutalement prendre votre marché
"don't forget your Amazon.com!" ont coutume de rappeler les
anglo-saxons: n'oublions pas qu'après la folie des "dot.com" amazon est
toujours là en 2002!
5.1.2.2 "on risque d'être obligé de faire"
" Si les donneurs d'ordre utilisent Internet ou si les mutuelles d'achat comme covisint qui ont un pouvoir de prescription considérable se développent nous n'aurons pas le choix"
Le slogan de grands distributeurs américains "do it or get out" 18(*)ont un indéniable pouvoir de conviction
Il en
est de même pour l'administration américaine qui a
décidé de mettre l'essentiel de ses appels d'offre uniquement sur
Internet
l'ECRC d'Oakland Oakland Electronic
Commerce Resource Center,
http://www.ecrc.org un des 16
centres financés par le département de la défense pour
aider les PME à maîtriser l' usage d' Internet a organisé
un séminaire sur la base militaire de Camp
Pendleton pour les entreprises locales
Il n'a eu aucune difficulté à faire venir plus de 1000 PME
locales sur le thème : "Using Electronic Commerce to Win Federal
Contracts"
Dans le même ordre d'idées, la décision de l'administration
française, sans l'imposer comme peut le faire un donneur d'ordre, de
rendre possible pour une entreprise les déclarations fiscales et
sociales par Internet et d'ouvrir ses appels d'offre sur le WEB (avec une
gestion du contrat par EDI/IP), aura sans nul doute une influence tout à
fait significative
5.1.2.3 La compréhension du fait que les outils de l'Internet sont d'abord une source d'économies
C'est, plus prosaïquement la motivation de celles qui font le calcul de ce qu'elles vont économiser sur leurs budgets fax et téléphone un des premiers surnoms d'Internet dans les entreprises a été: "le faxkiller"
L'étude menée au printemps 2001 par le cabinet Booz
Allen& Hamilton
www.bah.com met en
évidence que les entreprises les plus satisfaites de leur
stratégie internet sont celles qui avaient misé uniquement sur
la réduction des couts (achats, couts administratifs, relation
clientèle)
Economiser 1$ d'Achat équivaut, en terme de rentabilité
à augmenter ses Ventes de 20$ or AMR Research chiffrait en 2002 à
15 à 25% le potentiel d'économies sur les Achats
Comme nous l'avons vu tout au long de ce rapport les outils de l'Internet
permettent d'écraser de nombreux couts :
Alain Soularue, 52 ans, dirige l'agence en communication
opérationnelle NSA Bastille (6 personnes, 5,2 MF de CA) souligne
l'interet de la messagerie électronique dans les échanges
professionnels dans une interview à Indexel
www.indexel.net/dossier.jsp?dossier=4 " on réduit les
délais de communication avec nos clients et fournisseurs et on arrive
à joindre des interlocuteurs que l'on n'arrivait pas à joindre
auparavant, notamment dans les grandes entreprises. En plus, on réalise
des économies considérables au niveau des coursiers ou des
Chronopost, il y a moins de réunions avec nos clients qui valident
directement nos créations sur écran au format PDF" Il utilise
également internet pour télécharger des polices de
caractères gratuites (
www.freegraphics.org),
des photos (
www.photonica.com,
www.fontshop.com) des
filtres et programmes additionnels pour ses logiciels PAO (
www.extensis.com).
Jacques Anglade de Compobaie à Albi 227
salariés,
www.compobaie.fr fabriquant
d'encadrement de fenêtres à Albi envoie les plans aux architectes
par e-mail.
D'après une étude conduite en 2001 par Booz Allen & Hamilton
les entreprises les plus satisfaites de de leur stratégie e-business
sont celles qui ont misé uniquement sur la réduction des
couts (achats, facturation et relations clients) avec une imbrication
très forte des outils de l'internet dans les processus
opérationnels
· couts administratifs: la comptabilité devient un simple
sous-produit des processus commerciaux et de production
le portail d'Airbus, AOLS; avant de devenir l'arme
stratégique qu'il est aujourd'hui a été un outil à
traquer la paperasse: en 2000 c'est 125 millions de page représentant
des dizaines de millions de dollars qui devaient être produites et
gérées sur les décennies de durée de vie d'un
avion
· couts financiers: gestion optimisée de la trésorerie
· des couts de production (optimisation de l'outil de production,
télémaintenance,...)
· cout du suivi qualité
· cout des stocks,
· cout de la formation
· cout et délais pour les recrutements
· couts des achats: possibilité de trouver de nouveaux
fournisseurs (sourcing), mise en compétition par enchères
descendantes (market places), intégration informatique
"client-fournisseur" (via les market places pour les opérations
ponctuelles, via le e-procurement pour les fournisseurs ayant
négocié des catalogues de produits, via les intranets pour les
sous-traitants)
· cout du marketing
"nous ne croyons pas à la banque en ligne pure et dure, l'Internet
n'est pas un eldorado mais une source potentielle d'économies
considérables" Moody's
Par ailleurs les stocks représentent parfois des montants de capitaux
immobilisés du même ordre de grandeur que l'outil de production
lui-même: réduire les stocks conduit alors à réduire
les besoins de fonds propre tout en augmentant la rentabilité des
capitaux investis
Peter Solvik de Cisco
www.cisco.com chiffre
à 70 millions de dollars les économies de téléphone
et de fax le passage de son entreprise dans l'économie de l'internet
A Aubagne, Novatech
www.novatech.fr ,
fabricant de prothèses dentaires et auditives apprécie les
économies que lui procure son site Internet par rapport aux mailings (un
catalogue pour l'Asie du Sud-Est lui revenait à 300F pièce !)
de même l'entreprise Rives à Mazamet
www.editech-net.com/rives/
transformateur de peaux lainées de mouton dont une des
principales filiales est en Australie et qui regarde d'un oeil plus
léger sa facture de télécommunication (économie de
400kF par an)
et le directeur financier d'Airstar Benoît Beylier y voit un des
avantages de son investissement sur internet quand les clients sont en Colombie
ou en Jordanie où les communications téléphoniques restent
hors de prix
voir page
143
Dior Parfums
www.dior.com économise
250kF par an pour son catalogue et 700kF pour les mises à jour, à
mettre en face du coût total de l'Intranet : 700kF
D'après les chiffres transmis par notre PEE de san Francisco
www.dree.org/etatsunis la réduction des
couts due à l'utilisation des outils internet est évaluée
à 17 Milliards de $ et devrait atteindre 1250 Milliards en 2002 (Giga
Information Group
www.gigaweb.com)
5.1.2.4 une source de compétitivité en apportant souplesse efficacité et réactivité
l'entreprise Alsacienne Lorina
www.lorina.com fabrique à Munster de la
limonade de luxe (7 fois plus chère que ses concurrents). Après
avoir manqué disparaître en 1995, elle a réussi à
devenir un fournisseur de Wal-Mart: totalement intégrée
dans le système d'information de son client, elle connaît en temps
réel les ventes et l'état des stocks de chacun des 400 magasins
américains, ce qui lui permet de limiter ses stocks tout en s'assurant
qu'il ne sont jamais en rupture et d'organiser de façon beaucoup plus
efficace les actions promotionnelles. Les liaisons Internet sont devenu
l'élément clé du succès de l'opération
· ...ainsi que pour leur fabrication extranets "sous-traitant/fournisseur"
· logistique plus performante, intégrée au process, suivi
des colis
· possibilité de faire du sur "mesure" au cout de la production en
série
· possibilité pour l'ingénieur technico-commercial, chez le
client de s'appuyer sur le bureau d'étude et les services juridiques et
financiers pour faire une proposition "sur mesure"
· un SAV plus efficace, moins couteux, permettant de rester à
l'écoute du client
· appui des techniciens de maintenance qui peuvent depuis le lieu de la
panne faire appel à tout le potentiel de compétence de son
entreprise et de ses fournisseurs de composants
· capacité à gérer les alertes tant sur le plan
financier que commercial ou économique
· capacité à rassembler, exploiter et diffuser en son sein
les informations technologiques, économiques ou commerciales utiles
à son développement
5.1.2.5 La perception qu'Internet ouvre des horizons, certes aléatoires, mais prometteurs
C'est la
motivation des PME les plus dynamiques, celles qui travaillent à
l'export ou en réseau, et qui voient les réalisations de leurs
concurrents internationaux.
C'est aussi la motivation d'entreprises qui embauchent de jeunes
cadres19(*) ou prennent des
élèves-ingénieurs en stage, et qui ont par-là
même la chance d'avoir en leur sein des personnes culturellement
préparées à Internet et qui, de ce fait, avec leurs yeux
neufs voient les opportunités et jaugent les risques à leurs
justes dimensions :
· Possibilité de détecter de nouveaux appels d'offre
· Possibilité d'accéder à de nouveaux marchés
(notamment à l'export)
· Possibilité de trouver des partenaires (techniques ou
commerciaux)
· Possibilité de trouver de nouveaux cadres
· Possibilité de trouver de nouveaux fournisseurs
· Possibilité de travailler avec des communautés
structurées, ce qui permet souvent à des PME d'être plus
compétitives que des grands groupe face à des clients qui ont
préalablement défini leurs besoins et qui sont à
même de choisir le fournisseur le plus performant sans avoir à se
reposer sur la seule réputation d'une "marque"
· Possibilité au delà de sa part de marché,
d'augmenter sa "mind-share" ("part de client") en utilisant la base de clients
qui vous font confiance pour élargir la gamme de produits ou de services
proposés, notamment grace au marketing one to one et à
l'exploitation de la base de donnée client
En effet, pour un hacker20(*) dont le but est d'accroître sa
renommée par un exploit, percer les protections du Pentagone ou du CEA
est un enjeu qui justifie l'emploi de moyens particulièrement lourds et
explique les très nombreuses attaques21(*) dont ce type de cible est l'objet. Il est
clair qu'une PME ordinaire ne présente qu'un intérêt
modeste pour ceux qui se considèrent un peu comme des "sportifs de haut
niveau"
Il est à craindre que les entreprises qui ne pourront pas recruter des jeunes22(*) soient fortement pénalisées pour conduire cette évolution,
Et il y a malheureusement beaucoup de grandes entreprises françaises, confrontées à des restructurations et à des réductions d'emploi qui sont dans ce cas en particulier dans les banques.
5.2.1 Internet offre des outils pour toutes les fonctions d'une entreprises
comme
nous l'avons analysé au fil des pages, Internet concerne chaque
fonctions de l'entreprise:
· Recherche d'appel d'offres: appels d'offre publics, place de
marchés, enchères,...
· back-up des technicocommerciaux pendant leurs
négociations chez le client
· la recherche de partenaires commerciaux ou industriels:
distributeurs, sous-traitants,...(notamment à l'étranger)
· la surveillance des concurrents
· la veille technologique
· Conception et co-engineering: les bureaux d'étude des
multiples entreprises qui travaillent à la conception d'un produit
peuvent ainsi travailler simultanément,...
· Achats: recherche de nouveaus fournisseurs, mise en
compétition de ceux-ci, gestion des approvisionnement,...
· Conduite de projet ou de chantier
· Gestion du personnel: le recrutement et la
formation, la gestion des compétences, le
télétravail,...
· Organisation et conduite de la production: bureau des
méthodes, ordonnancement, gestion de production, suivi de la
qualité,...
· l'intégration des sous-traitants dans le processus de
production
· Maintenance: télémaintenance par le producteur de
machine, outils de diagnostic, forums d'opérateurs,...
· Publicité: campagnes de notoriété,
publicité pour un produit, bandeaux publicitaires, mailings
personnalisés,...
· Vente: vente de produits personnalisés, vente aux
enchères, , gestion globale des relations client...
· Logistique: bourses de fret, suivi des colis, intégration
informatique avec le logisticien pour le suivi qualité le cout des
"rappels" auxquels ont été récemment confronté
l'industrie automobile montre l'importance vitale de ce facteur),...
· Service Après Vente: SVP, gestion des
réclamations, club d'utilisateurs, back-up des techniciens chez les
clients, tutoring des opérateurs du client...
· Surveillance des risques: solvabilité des clients,
gestion des alertes techniques
· Communication en cas de crise
· Gestion administrative et financière: ERP,
comptabilité, gestion de trésorerie, EDI, relations
financières avec les partenaires et les Banques,...
· la dématérialisation des relations avec les
administrations
· Information des financiers et des actionnaires
· Et bien entendu la stratégie: intelligence
économique, outils d'aide à la décision, conduite globale
des opérations, tableaux de bord, reporting,...
Le petit shéma ci-dessous récapitule sommairement les principales utilisations des outils de l'internet mentionnées
L'animation ppt correspondante est accessible à l'adresse www.yolin.net/prediagnostic.ppt
5.2.2 Internet au service de la stratégie de l'entreprise
Les outils de l'Internet peuvent être mobilisés au profit de l'un ou (et) l'autre des deux axes stratégiques de toute entreprise: la compétitivité et le développement
5.2.2.1 Pour renforcer la compétitivité en augmentant productivité, réactivité et flexibilité
N'oublions pas que comme cela a été
détaillé dans les chapitres précédents les
technologies de l'Internet sont d'abord et avant tout des outils de
productivité (économies sur les taches
administratives, les stocks, les coûts
télécom et informatique, les achats (voir les
market places), les processus de recrutement, les coûts de non
qualité, ...) et de façon générale elles
permettent d'abaisser de façon significative le coût de toutes les
"transactions" tant internes qu'externes
Ce sont aussi des outils permettant flexibilité et
réactivité :
La sidérurgie, industrie classique s'il en est, d'après
Ramon de Oliveira responsable de la gestion d'actif monde chez JP
Morgan a davantage su tirer partie d'Internet que bien d'autres secteurs
comme l'industrie bancaire, contrairement à ce que l'on aurait pu
attendre
· la veille technologique permet de profiter sans délai des
progrès techniques
· le co-engineering entre donneur d'ordre et sous-traitant permet
d'écraser les délais de conception et de mieux intégrer,
très en amont les compétences des multiples entreprises
participant à la conception d'un produit ou d'un chantier
· le "Service Après Vente", la télémaintenance ainsi
que la possibilité pour les techniciens de maintenance d'accéder
depuis le client à toute la compétence de l'entreprise augmente
l'efficacité de ce service crucial pour la fidélisation du client
tout en en abaissant le coût
· la possibilité pour l'ingénieur commercial de rester
"branché" sur le bureau d'étude et le service commercial lui
permet de faire plus rapidement des offres plus pertinentes tant sur le plan
technique que juridique et financier
Principale conséquence de l'arrivée d'Internet "une baisse des
prix, car le client aura devant lui toute la palette des produits
disponibles" Patrick Genevaz d'ADCD Consulting et une réduction des
délais acceptés par le client : "tout produit commandé
en ligne devra être disponible en un semaine (contre 3 aujourd'hui)"
Michel Vathaire Directeur à Fos
De nombreuses "market places" mondiales ont récemment vu le jour pour
vendre de l'acier: e-Steel
www.e-steel.com ,
FerrousExchange
www.ferrousexchange.com
, Metalsite
www.metalsite.net ,
Steelscreen
www.steelsceen.com ,
iSteel Asia
www.isteelasia.com
,...souvent nées d'abord pour écouler des stocks
excédentaires ou des produits de second choix
D'autres initiatives se sont donné pour objectif de permettre aux
aciéristes de trouver les fournisseurs les plus performants: c'est le
cas de la Market Place Metique
www.metique.com
créé par le sidérurgiste Anglo-Indien Ispat en
collaboration avec Commerce one.
www.commerceone.com
Selon les normes communément admises Metique annonce que le coût
administratif d'une commande passera ainsi de 80$ à 5$
Francis Mer Président d'Usinor déclarait "c'est un
outil extraordinaire d'amélioration de la productivité...la mise
en ligne des achats étant sans doute une des actions les plus
prometteuses" et il a présenté au printemps 2000 son projet
ebizcus.com
http://www.ebizcus.com
doté de 50M$ qui devrait concerner au premier chef les produits à
haute valeur ajoutée conçus grâce au savoir faire du groupe
à partir des caractéristiques fonctionnelles nécessaires
(alors que les initiatives précédentes concernaient plutôt
les "commodités" produits banaux vendus "au poids
"l'acier passe son temps à attendre" déclarait encore
Francis Mer:
Une accélération du cycle "conception de l'acier
correspondant aux fonctions nécessaires au client / fabrication /
contrôles qualité / logistique" permettra de réduire
drastiquement "l'actif circulant" (stocks et en-cours) or il faut bien savoir
que dans beaucoup d'industries celui-ci exige une immobilisation de capital du
même ordre de grandeur que l'outil de production lui-même.
Associé aux réduction de délai de paiement accordés
aux fournisseurs il s'agit pour l'entreprise d'un potentiel notable
d'augmentation du ratio "résultats nets sur capitaux investis" et
donc de son cours de bourse...et de sa capacité dans les
vagues de concentration à venir d'être bien placée
5.2.2.2 Pour faciliter l'expansion de l'entreprise
Internet
en "gommant" la distance et le temps (et surtout les coûts y
afférent) permet à l'entreprise d'élargir ses horizons
communauté des personnes assurant la gestion de leur portefeuille
comme MotleyFool , communauté des américains d'origine
asiatique comme PhoenixTeaHouse et Tea-trader, des Ethiopiens
expatriés
www.ethiogift.com ou des
"Gaijin" de Tokyo, communauté des pêcheurs à la mouche ou
des amateurs de flûtes traversières, communautés de
personnes souffrant d'un handicap ou d'une maladie (communauté des
Diabétiques, animée par le fabricant de médicament
Eli-Lilly,...)
· Pour être en mesure d'aborder de nouveaux marchés
sans implantation commerciale lourde: les Banques Suédoises
prévoient ainsi "d'attaquer" la clientèle à haut revenu
des autres pays européens. Internet est un des moteurs de la
mondialisation de l'économie
· Pour trouver de nouveaux partenaires : notamment dans l'Asie du
Sud-Est et les Pays de l'Est, les entreprises qui émergent cherchent des
partenaires disposant de produits complémentaires aux leurs qu'elles
peuvent distribuer ou de technologies utiles à leur développement
(Thermostats de Cotherm en Corée)
· Pour trouver de nouveaux collaborateurs en France ou dans les
pays où elles souhaitent se développer: Cisco recrute sur
Internet 70% de ses ingénieurs et Relais&Chateaux recrute ainsi
maître d'hôtels cuisiniers et sommeliers
· Pour trouver de nouveaux fournisseurs : c'est le marketing
amont. Avec le système de mise en compétition par enchères
descendantes c'est là une des principales motivation des Market Places
· Pour accéder au marché de communautés
d'acheteur, permettant à des PME d'être plus
compétitives que de grands groupe quand la communauté prend
elle-même en charge le marketing et le design (elle assure la
"définition de besoin" de ses membres et le cahier des charge du produit
à réaliser): bien souvent ce sont ces postes ainsi que le
coût de promotion de la marque qui donnent l'avantage aux grosses
structures et non la production proprement dite
5.2.3 Une modification profonde de tous les métiers dans l'entreprise
5.2.3.1 Les "VRP" : moins de travail administratif, des outils plus puissants mais une perte d'indépendance dans bien des cas
Ils voient leurs client moins souvent mais plus longuement et peuvent avoir
à les former : "ce ne sont plus des chasseurs mais des consultants"
Lee Bakerman DRH d'e-mail Vision aux Echos
v ils deviennent des conseiller des clients, à leur
écoute pour déterminer les produits ou services pertinents,
moteurs des innovations dans l'entreprise, vecteurs majeurs d'intelligence
économique (propositions de la concurrence), connectés en
permanence avec le siège pour bénéficier de l'appui du
bureau d'étude et des services administratifs, juridiques et financiers
et déchargé de toute fonction administrative directement prise en
compte par l'interconnexion informatique "client-fournisseur".
Ils gagnent en importance stratégique pour l'entreprise, leur niveau de
formation devra être notablement plus élevé, mais
reliés à l'entreprise aussi fortement que les employés du
siège leur indépendance et leur "non interchangeabilité"
ne sera plus qu'un souvenir "Internet avec le CRM limite les risques que les
commerciaux s'en aillent avec la mémoire de l'entreprise"
Stéphane Zadri directeur Europe de FrontRange
Gageons que beaucoup de commerciaux chevronnés auront beaucoup de mal
à accepter cette interchangeabilité, cette transparence et ce
changement profond de la nature de leur métiers. Leurs entreprises
auront alors de grosses difficultés pour gérer leur mutation
5.2.3.2 Les commerciaux en magasin , vont devoir davantage devenir des conseillers que des vendeurs
Libérés d'un certain nombre de tâches
répétitives et fastidieuses ils vont avoir une fonction à
plus forte valeur ajoutée, beaucoup plus orientée vers le
conseil au client et surtout vers l'écoute de leurs besoins,
afin de permettre à l'entreprise d'orienter sa stratégie.
v quand le produit est fabriqué en fonction du besoin du client le
problème est tout autre: le métier du vendeur est alors d'aider
celui-ci à tirer partie de toutes les options possibles pour
définir le produit le plus en ligne avec ses besoins. C'est alors la
capacité d'écoute et de créativité
qui devient primordiale
Les commerciaux devront sans doute être plus qualifiés qu'aujourd'hui et apporter le nécessaire contact humain, de capacité d'écoute active pour aider le client à exprimer ses besoins, facteur d'innovation, inhérent au succès dans le e-commerce
Le
Laboratoire Jacques G. Paltz s.a
www.jacquespaltz.com implantée à
Cestas près de Bordeaux fabrique des pommades et des produits de
beauté.
Il a créé son catalogue Internet par redéploiement de son
budget communication 500kF: son premier gros client Coréen lui a
apporté un contrat de 2MF
Le dialogue entretenu avec de nouveaux prospects à Singapour l'a
amené à développer une nouvelle ligne de produits
cosmétiques mieux adaptée aux climats chauds et humides.
Le client Internet est en général mieux informé que le
client traditionnel et il est très souvent beaucoup plus exigeant.
le serveur de l'Université de Pennsylvanie
www.cancer.med.upenn.edu
vous donne en fonction de vos symptômes, la liste des questions
à poser à votre médecin.
"avoir un patient compétent pousse à la perfection. 60%
des médecins consultent Internet au moins une fois par semaine aux Etats
Unis ... et 70% des clients de ces médecins vont s'informer sur
Internet" Woody Grosman, PriceWaterhouse Cooper
"Cela fera évoluer notre rôle de
commerçant-négociant vers celui de catalyseur de synthèse
entre les découvertes scientifiques et les rêves de nos clientes".
Ainsi s'exprime Patrick Amar, PDG de la maison Courtieu dans le
progrès de Lyon.(
Raoul.Courtieu@hol.fr )
Une étude d'Arthur D. Little estime qu'en Allemagne 750 000
commerciaux sont directement concernés par cette mutation
5.2.3.3 Le marketing/vente/sav
Ces services qui jusqu'à présent travaillaient bien souvent de façon indépendante vont devoir demain partager leurs informations et leurs fichiers. Le SAV devient un outil du marketing et le technicien de maintenance est doté d'outils lui permettant de prendre des commandes: le "Customer Relationship Management" va entraîner bien des modifications dans les frontières entre les métiers
5.2.3.4 Pour les services les services "appro" et les services comptables
Comme
nous l'avons vu plus haut, l'e-procurement avec l'interconnexion des
informatiques par l'Internet, permet de supprimer les fonction
approvisionnement, gestion des achats et comptabilité
La comptabilité est un "sous-produit" des décisions prises par
les services opérationnels, elle ne nécessite plus de travail de
ressaisie ni de traitement administratif : le travail du service comptable ou
de l'expert comptable devra alors se concentrer sur la conception du processus
comptable, l'audit des programmes mis en place et l'élaboration de
tableaux de bord pour les gestionnaires
5.2.3.5 Pour le service achat
Par
contre au niveau des acheteurs (et des juristes) le niveau de
compétence exigée va considérablement croître
à cause de:
D'après une étude de Goldman Sachs, en 1999 les directions Achat
consacraient 74% de leur temps en tâches administratives et 7% seulement
à développer des partenariats stratégiques avec les
fournisseurs: on voit l'ampleur de cette mutation
· le rôle nouveau de l'acheteur comme vecteur d'innovation
· la complexité logistique et juridique entraînée par
des achats de plus en plus internationaux
· l'importance chaque jour plus grande des achats dans la
compétitivité des entreprises au fur et à mesure que se
recentrant sur leur métier elles sous-traitent davantage (le service
Achat de Renault représente 70% du chiffre d'affaire alors que la
production n'en fait que 30%
5.2.3.6 Pour le service logistique
dans une entreprise fonctionnant en flux tendu, ayant des partenaires, fournisseurs et clients plus éloignés qu'auparavant, la logistique devient un métier critique, beaucoup plus "technique" qu'auparavant
5.2.3.7 Pour l'ingénieur de production
Jusqu'alors, dans l'économie traditionnelle, chacune des
opérations (prise de commande, approvisionnement, production, appel
à des sous-traitants, livraison,...) était initiée et
lancée l'une après l'autre: on était dans un processus
économique "séquentiel"
Ce que permet l'Internet, en interconnectant l'ensemble des acteurs de la
chaîne, c'est de lancer l'ensemble de ces opérations
simultanément. On passe ainsi à un processus "continu"
avec comme principale conséquence un écrasement radical des
délais
C'est cette mutation qui permet de produire des objet "sur mesure" pour chaque
client, avec des prix d'une production de masse, des délais de livraison
inférieure ceux de l'économie traditionnelle tout en
évitant d'avoir à financer des stocks
Dans la nouvelle organisation qui se dessine, l'ensemble des opérateurs
est interconnecté grâce à l'Internet, véritable
système nerveux qui les relie entre eux (on appelle cela un
"extranet"
voir page
181),
L'action de l'ingénieur se situe dorénavant au niveau de la
conception, de l'amélioration permanente et du contrôle de ce
process (notamment de la gestion des anomalies qui permet d'en
améliorer l'efficacité) et non plus de son exécution qui
est automatisée
voir page
78
5.2.3.8 Pour l'opérateur de MOCN
Disposant d'une machine connectée à Internet deux
évolutions diamétralement opposées sont possibles
· A l'inverse il peut utiliser la capacité de sa machine
connectée, pour développer ses compétences
(télé-tutoring) et pour assurer des tâches jusqu'alors
remplies par les services de programmation ou de maintenance: il dispose pour
cela d'outils de programmation beaucoup plus ergonomiques, d'une assistance
technique en ligne du fabriquant et de l'aide de la communauté de ses
collègues.
cf page
171
· L'opérateur, fait totalement nouveau, est alors directement en
contact avec des partenaires extérieurs à l'entreprise ce qui lui
donne des responsabilités nouvelles quant à la gestion des
"secrets de fabrication", ce qui n'est pas sans conséquences sur
l'organisation et la formation voir
page
236
5.2.3.9 Pour le Directeur Informatique
Ce n'est
plus le technicien enfermé dans son bunker, protégé par
des technologies complexes, et qui, involontairement, contribue à
rigidifier le fonctionnement de l'entreprise à travers des
"schémas directeurs" qui figent organisations dans leur passé en
reproduisant dans la programmation des procédures impossibles à
faire évoluer par la suite "traditionnellement le service
informatique était comme un pétrolier, difficile de virer de cap"
Nick Hughes DG de Interface
Désormais chaque responsable opérationnel peut prendre en main
les développements qui le concernent et l'interopérabilité
de la plupart des logiciels grâce à la standardisation
inhérente à l'Internet permet un développement
"biologique" en symbiose permanente avec l'organisation elle-même
Le Directeur Informatique n'a bien souvent plus en outre à gérer
une "salle des machines" : l'informatique est largement distribuée et,
bien souvent, les moyens lourds (matériels comme logiciels) sont
sous-traités ("outsourcing" ou ASP
voir page
163).
En outre dans une entreprise actuelle l'informatique n'est plus un coût
qu'il convient de réduire mais une opportunité à exploiter
L'entreprise a désormais besoin d'un manager
Pour marquer cette mutation, qui n'a rien de purement formelle, la plupart des
entreprises ont changé leur organisation et créé des
portes de DSI (directeurs des systèmes d'information) qui ne sont
d'ailleurs pas bien souvent issus de l'informatique mais plutôt de la
gestion ou du marketing, et qui font partie de l'état major
· Capable, au niveau du comité de direction, de superviser la
gestion de ce qui est aujourd'hui la principale richesse de l'entreprise:
l'information et les processus permettant à celle-ci d'être
recueillie, stockée, transformée, diffusée,
gérée (notamment dans le cadre des partenariats étroits
qu'implique le fonctionnement en réseau), exploitée et
intégrée dans les prises de décision
"leur rôle est de moins en moins celui d'un directeur des
opérations techniques et de plus en plus celui d'un acteur clé du
processus de décision" Barry Wiegler, directeur de Sourcing
Interests Group interviewé par les Echos
Ceci ne veut pas dire bien évidemment que les entreprises n'aient plus
besoin de techniciens compétents notamment pour la gestion des
réseaux
5.2.3.10 Pour le DRH
L'accélération des processus dans l'entreprise, la
brutalité plus grande des phases d'expansion et de contraction
d'activité, l'internationalisation des personnels comme des clients
(même dans les PME), les évolutions technologiques et
organisationnelles, la mobilité plus grande du personnel, sans
même parler des contraintes liées à la réduction du
temps de travail, pose de redoutables problèmes au DRH
A l'inverse l'Intranet permet des gains sensibles pour toutes les tâches
administratives qui peuvent être automatisées (gestion des
congés, fichier de gestion du personnel, ...). Il offre des outils
facilitant les recrutements, la gestion des compétences, la formation
(e-learning)
L'évolution constatée chez Cisco, une des entreprises les plus en
avance dans ce domaine, devrait se retrouver à une moindre
échelle dans toutes les entreprises:
· Une augmentation sensible de la compétence requise pour
ð être davantage à l'écoute des besoins des
salariés et de leurs aspirations
ð être capable d'utiliser les technologies d'e-learning et de
coaching pour permettre à chaque salarié d'acquérir les
compétences lui permettant de faire face aux mutations qui touchent tant
les technologies que l'organisation ou les changements de fonctions
ð être en mesure d'analyser les besoins de compétences de
l'entreprise en maîtrisant les outils d'analyse et de gestion
correspondants (Knowledge management)
5.2.3.11 Pour les hiérarchies intermédiaires
L'organisation de l'entreprise et la répartition
des pouvoirs vont nécessairement profondément évoluer:
la structure sociale de l'entreprise va-t-elle tenir le choc (cette
difficulté croît indéniablement avec la taille et le nombre
de niveaux hiérarchiques)
"Ces outils sont de véritables dynamiteurs d'organisations trop
pyramidales, trop hiérarchiques et, et trop cloisonnées"
Frank Niedercorn
Stéria 4000 personnes s'est réorganisé "nous faisons
tout pour rester agiles" (Gérard Guyodo) avec seulement 3 niveaux
hiérarchiques et la création de 22 start-up
"nous avons dorénavant besoin de managers charismatiques, reconnus non
pour leur rang hiérarchique, mais parce qu'ils sont capables d'inspirer
confiance dans un environnement durablement déstabilisé"
Claude Brunet Pdg Ford France
5.2.3.12 Pour les "cadres" qui doivent devenir des managers
Il ne
s'agit plus de n'être que des "cadres", rouages efficaces fiables et bien
huilés dans une pyramide hiérarchique, répercutant les
ordres et faisant remonter les problèmes (avec une rétention
d'information dans les deux sens pour asseoir son existence)
La nouvelle organisation implique des managers, animateurs d'équipes
pluridisciplinaires et pluriculturelles, acceptant le fait que chacun est plus
compétent dans son domaine que le patron de l'équipe et dont le
rôle est bien plus d'amener chacun à se dépasser au
bénéfice d'un projet collectif que d'exercer son autorité,
le reporting étant limité à la satisfaction des grands
objectifs et non à un contrôle permanent et tatillon
Le vocabulaire lui-même (encadrement, dirigeant, "baron", défi,
groupe de travail...), statique et se référant à un
"territoire de souveraineté" montre bien notre handicap culturel par
rapport à une vision de dynamique et de développement (manager,
task force, challenge, leader,...)
Voir également
www.yolin.net/cnisf.html
5.2.3.13 Les réponses à toutes ces questions ne peuvent être à l'évidence que celles du "patron".
La
gestion de l'information et l'élaboration des processus qui
conditionnent la performance de l'entreprise va devenir la richesse principale
de l'entreprise, conditionnant son avenir. De plus elle nécessite de
profondes modifications de l'organisation, des métiers et des pouvoirs:
elle ne peut donc être pilotée qu'au niveau du Patron
AT Kearney, rapportaient les Echos du 9 décembre 1998, a
récemment mené une enquête auprès de 213 Pdg de
grandes entreprises.
Principal enseignement : ce sont les technologies de l'information et la bonne
gestion informatique des données qui sont considérées, par
ces patrons comme ayant le plus d'impact sur les activités de
l'entreprise (30%) avant le réengieniering (20%) ou la réduction
des coûts de fonctionnement (15%).
Toujours dans cette enquête les mêmes PDG sont les plus nombreux
à estimer que dans le futur il sera plus important de bien
maîtriser ces nouvelles technologies (33%), qu'avoir des produits de
qualité (28%)
Ainsi chez le transporteur Fédéral Express, c'est
Frederick Smith lui-même, le PDG qui est en train de faire de la gestion
informatique des paquets transportés le coeur même de
l'activité de la firme, (en sous-traitant à l'avenir certaines
livraisons à d'autres transporteur, si besoin est)
"transporter un colis d'un point à un point B des n'est plus
stratégique, ce qui compte c'est de toujours savoir où il est et
comment l'acheminer de la meilleure façon" confiait récemment
Jim Barksdale, ancien patron informatique de : Fedex
http://www.fedex.com/ et
PDG de Netscape au Wall Street journal
Il en est de même pour James Kelly, PDG d'UPS
http://www.ups.com/, le
principal concurrent de Fedex "notre activité qui croit le plus vite (de
40 à 50% par an) est le service de tracking que nous proposons à
nos clients"
Le développement des nouvelles technologies n'est plus rattachée
que dans 10 pour cent des cas au directeur financier ou au secrétaire
général, car elles sont alors considérées comme les
sources de dépenses qu'il faut réduire au maximum.
L'édition de juillet 2001 du mensuel américain Fast
Company interroge ses lecteurs : "Levez le doigt si votre PDG a compris
quelque chose a la nouvelle définition de son poste et de ses fonctions?
Se convertir à l'e-business ne signifie pas seulement brancher tout le
monde sur le Net et adhérer à une place de marché pour
économiser sur le mobilier de bureau. Derrière la
redéfinition des process s'impose un réexamen radical du
rôle et du style d'un système hiérarchique conçu
à l'époque où tout semblait vertical, alors que c'est le
règne de l'horizontal qui s'installe peu à peu: le PDG d'hier
donnait des ordres ; le PDG d'aujourd'hui doit plutôt s'habituer à
donner la permission - permission aux talents innovants de prendre des
risques"
5.2.3.14 Cela va nécessiter un immense effort de formation
La mise en place de formations adaptées sera une des pierres angulaire de toutes les actions des pouvoirs publics sur le terrain : voir page 351
Quelques
phrases, prononcées par les vice présidents e-business des
grandes entreprises américaines rencontrées lors de la mission
Acsel à Chicago en mai 2002,
http://www.yolin.net/Chic0426.zip ,sont particulièrement
significatives
"it's a business journey, not a technical journey" (Quaker Oats)
"lthe problem is with people not with technolog" (Boeing)
"costs are in 10's M$ when savings are in 100'sM$per year, difficulties come
from management" (P&G)
"main difficulties are with procurement managers" (Caterpillar)
mise en place de ces processus : "a dramatic impact on organisations"
(TowerAutomotive)
les freins tiennent au fait que l'organisation plus performante que permet
internet interpelle chacun sur sa véritable valeur ajoutée dans
le processus et bouscule les relations de pouvoir en privilégiant le
chef de projet (souvent interentreprise) par rapport à la
hiérarchie traditionnelle)
En l'absence de crise il est très difficile de conduire une telle
évolution dans une grande structure ou les niveaux hierarchiques se sont
sédimenté et ne tiennent que grâce à une politique
de rétention de l'information
"entre l'urgent et l 'important on choisit toujours l'urgent : pour
faire l'important il faut donc le rendre URGENT"
C'est pourquoi Jack Welsh, mythique dirigeant de General Electric dont il a fait l'entreprise ayant la plus forte capitalisation mondiale déclarait "s'il n'y a pas de crise, eh bien, créez en une!"
Joignant
l'action à la parole il a lancé l'opération
"destroyYourBusiness.com" suivi de "RebuildYourBusiness.com" qui a conduit en
100 jours les principaux jeunes cadres à haut potentiel à
reconstruire "base zéro" toute l'organisation de l'entreprise.
Pour veiller à ce que l'approche hiérarchique ne bloque pas le
projet, il a embauché 500 brillants jeunes cadres, frais émoulus
de l'université (moins de 25 ans) pour "coacher" les 500 principaux
dirigeants du groupe: les résultats ont été
particulièrement spectaculaires comme l'illustrent de nombreux exemples
de ce rapport
Il a, dès le début de l'exercice supprimé les moyens
financiers qui devaient être économisés dans
Chez Quaker si l'équipe de projet n'a pas de réponse
à sa proposition en 15 jours la demande d 'arbitrage monte d'un
niveau hierarchique "escalation procedure" et il n'y a que 3 niveaux avant
d'arriver au patron...
"it's about doing business in the future and the future is now!" (boeing)
Les PME bénéficient du fait qu'elles ont en général une ligne hiérarchique courte et que leur fragilité intrinsèque les conduit en général à moins de phénomènes de cour et de blocages liés à des luttes de pouvoir entre féodalités
5.3.1.1 Peu onéreux pour le matériel et les logiciels, et facile techniquement à mettre en oeuvre
Les
points que nous avons passés en revue dans les chapitres
précédents montrent clairement que pour mettre son entreprise
à l'heure de l'Internet, l'essentiel des problèmes ne
résulte nullement des difficultés informatiques ni de leur
coût.
Ne parlons même pas des sites plaquette type "Zombie modeste dont
le coût est quasi nul (à partir de 500F)"
voir page
101:,
Pour fixer les idées vous trouvez dans le commerce pour 10.000 F
(e-go.commerce
www.encanto.com ,
Qube
www.cobaltmicro.com ,
freegate
www.freegate.com ,
...)
Une personne sans compétences informatiques particulières peut
l'installer.
· une base de données SQL pour votre catalogue
· une dizaine de modèles de boutiques qu'il vous suffit de
paramétrer (Templates)
· un serveur d'Intranet pour votre entreprise
· un millier de logiciels traitement de texte, traitement d'images, ...
D'autres formules, encore plus simples pour démarrer (hébergement
chez un fournisseur d'accès voir pour un panorama complet sur les choix
d'hébergement
www.findahost.com ou
www.abchebergement.com)
permettent la création de boutique avec système de paiement
sécurisé :
IBM allié à France Telecom fournissent
l'ensemble des outils nécessaires pour que le commerçant puisse
lui-même, de façon très simple, mettre en place sa boutique
avec système de paiement sécurisé et
référencement: ce produit E-comptoir coûte
hébergement compris 600 F/mois
Yahoo!store 3000 boutiques, et des start up comme beweb (
www.beweb.fr ), 1000 boutiques
ouvertes fin 99, offrent le même type de prestation mais sont gratuits
Jerry Yang un des deux "inventeurs de Yahoo! déclarait: "nous
allons offrir les outils et les solutions d'hébergement ainsi que les
outils du commerce électronique gratuits, faciles et qui permettent de
bâtir un site sympa en 20 minutes"
WWWGratis réalisé par Christophe Lambrecht
(créateur du site web "l'écrin du meuble"
voir page
24 pour ses parents artisans à
Corbeil Essonne) explique sur son site comment opérer avec un budget
Zéro
www.citeweb.net/ecrin
Christophe Hebrard créateur de "Mais Moins Cher"
www.maismoinscher.com
, site de commerce électronique d'électroménager à
Albi, qui a gagné de l'argent pratiquement depuis le début,
grâce à une stratégie d'approvisionnement, de logistique,
de positionnement prix et produit et de montée en puissance
particulièrement pertinente a démarré sa boutique en ligne
avec un logiciel à 400F
Pour 1500 $ des logiciels de création de boutique (comme iCat
www.icat.com) grâce à des centaines
de modèles (templates) prédéfinis (y compris les
formulaires de paiements sécurisés) permettent de
réaliser, après 4 jours de formation, un catalogue d'une
vingtaine de produits en 15 jours.
d'innombrables possibilités sont offertes pour des budgets
s'étalant de
@ - zéro (Icat ou BeWeb
www.boutiquecenter.com pour moins de 10 articles,
www.i-France.com,
www.chez.com pour l'hébergement)
@ - à 25.000F (
www.easynet.fr,
www.fth.net)
@ - avec les solutions à prix intermédiaire moins de
5000F (
www.boutik.com,
www.artinternet.fr,
www.ibm.com/hpc),
@ - moins de 10.000F (
www.cyberbag.com,
www.eshop.coming.fr),
@ - moins de 15.000F (
www.rapidsite.tm.fr,
www.intershop.com,
www.interact-fr.com)
@ - et moins de 20.000F (
www.isoshop.com,
www.maboutique.com)
étude réalisée par Netsurf mars 1999
www.netsurf.com/
RapidBuilder vous promet de bâtir un site commercial
en une heure sans aucune notion de programmation
www.rapidsite.fr
La Strasbourgeoise qui a réalisé un des premiers sites
d'assurance en ligne (e-santé
www.e-sante.com)
déclare à Netsurf, par la voix de Claude Friedrich, que son
investissement s'est limité à quelques dizaines de milliers de
Francs
Pour des besoins plus évolués Intershop, première
entreprise Internet de l'ex-RDA crée par Stephan Schambach, et leader de
ce secteur avec Enfinity, offre grace à XML, des "briques" logicielles
qui permettent par simple "glisser déposé" de construire tous les
processus administratifs les plus complexes liés à la vente, tant
en B to B qu'en B to C
Dans un premier stade les compétences en informatique ne sont
nécessaires que pour
· être capable de sous-traiter l'exécution informatique
en conservant la maîtrise du projet (sans se laisser imposer ce que
la société de service a envie de vendre)
Dans cet esprit la plupart des PME auront avantage à faire suivre une formation courte (entre 1/2 journée et 3 jours) à l'un de ses cadres (le patron lui-même dans bien des cas) comme elles l'ont fait dans le domaine de la qualité ou de l'environnement.
5.3.1.2 Mais le véritable problème est celui de la stratégie de l'entreprise, redéfini à partir des opportunités offertes par le Net ... et celui de la capacité à mettre celle-ci en ordre de bataille.
D'ailleurs il est significatif qu'à la question
"combien ça nous a coûté? " "quel est le
retour sur investissement?" tous les chefs d'entreprise
qui ont su dépasser le stade zombie ont systématiquement
répondu :
"Votre question n'a pas de sens: Les coûts identifiables
(informatique, prestations extérieures) sont négligeables par
rapport à l'investissement global".
"L'essentiel se trouve dans l'investissement personnel d'une large partie des
gens qui travaillent dans l'entreprise ainsi que dans l'évolution de nos
priorités d'investissement"
"Les usages des Technologies de l'Internet sont tellement
intégrés aujourd'hui à la vie même de l'entreprise
que chercher à les isoler, serait totalement artificiel" (tellement
artificiel, a souligné malicieusement l'un d'entre eux, que cela n'a de
sens que pour demander une subvention).
5.3.1.3 Quelques questions clé avant de se lancer
5.3.1.3.1 L'entreprise et ses partenaires sont-ils techniquement capables d'accomplir une telle mutation?
Le Laboratoire Pierre Fabre
www.cipf.com avait
attaqué un pharmacien Alain Breckler qui avait mis ses produits
sur le Web: il a été débouté par le TGI de
Bordeaux
· Serais-je capable de communiquer dans la langue de mes clients ?
(ou au minimum dans une langue comprise par eux)
· Comment atteindre le niveau de réactivité et de
flexibilité indispensable ? augmenter les stocks de produits
finis ? ou, au contraire, les baisser et réorganiser la
production ? (investissements de capacité ?, machines plus
versatiles ? organisation du travail ?)
· quid pour les fournisseurs et sous-traitants ? sont-ils capables
de s'adapter ? faudra-t-il augmenter les stocks de matières
premières ? revoir les contrats ? changer de partenaires ?
· L'organisation de la logistique est-elle assez performante ?
· Serais-je capable d'assurer le service après vente ? de
gérer les retours?
· Augmentation des stocks ou investissements peuvent nécessiter
une évolution de la structure financière (besoin de fond
de roulement ? achat de machines ? formation ? ...) Comment trouver les
capitaux éventuellement nécessaires ? faut-il mieux garder son
indépendance au risque d'être balayé ou s'allier pour
mettre plus de chances de son côté?
· Quelles conséquences sur les systèmes de
distribution : quel rôle mes partenaires commerciaux actuels vont-ils
jouer à l'avenir ?
cf. les problèmes rencontrés par Compaq, qui
s'appuyait sur un réseau de 40.000 distributeurs, pour adopter
les méthodes de vente directe qui ont fait le succès de son
principal compétiteur Dell.
Son annonce annonçant sa décision de réserver à la
vente directe sur le web sa nouvelle gamme Prosigna, réservée aux
PME, a fait décoller son cours de bourse mais a fait plonger celui de
ses distributeurs américains comme Ingram, Tech Data ou Radio Shack:
tout le monde ne peut pas se payer le luxe de se mettre à dos son
réseau de distribution et il a du se résoudre à fusionner
en 2002 avec HP pour voir de nouveau au bout de quelques mois Dell reprendre la
tête du classement
Apple rencontre le même problème et souligne que son site
AppleStore lancé dans la plus grande discrétion
www.apple.com/francestore a
comme objectif de ne pas dépasser 10% de ses ventes...
Levi's a du abandonner ses ventes en ligne pour avoir
confondu "business design" et "web design": un site techniquement
réussi ne saurait pallier un manque de réflexion
stratégique de l'entreprise
Il en est de même pour les assureurs qui dépendent encore
pour leur distribution d'Agents Généraux et qui de ce fait ont
une présence extrêmement timide sur le web, laissant
l'opportunité aux Courtiers indépendants prendre la place
C'est également la difficulté vécue aujourd'hui par
Barnes & Noble qui n'a pas pu ne pas aller sur le web après
l'offensive d'Amazon.com mais qui peine à développer sa
stratégie "click & mortar"
voir page
45
· En tout état de cause pour ceux qui ont des réseaux de
distributeurs que signifiera l'exclusivité territoriale?
5.3.1.3.2 La structure humaine de l'entreprise est-elle capable de tenir le choc?
Tous les
métiers dans l'entreprise vont devoir évoluer avec parfois des
changements culturels profonds à la clé
voir page
223
La géographie des pouvoirs va évoluer, certains vont craindre
d'être incapables de s'adapter: des blocages vont très
vraissemblablement se faire jour, certains venant de personnes essentielles
pour le fonctionnement de l'entreprise
C'est bien évidemment un point que l'on ne peut négliger dans la
façon d'engager le processus et nous allons voir plus loin comment
conduire au mieux le processus de mutation en prenant en compte cette
réalité
5.3.1.4 Certaines organisations sont plus propices que d'autres:
à l'inverse les entreprises très rentables, vivant de rentes de
situation, avec une hierarchie issue de la fidélité plus que de
la compétence sont particulèrement handicapées
v entreprises ayant de nombreux commerciaux sur le terrain (Hervé
Thermique,...)
v entreprises faisant appel au télétravail (Hewlet Packard,
Edf, Schneider,...)
5.3.1.5 l'atout d'avoir déjà mis en place une organisation "qualité"
Finalement il y a de nombreux points communs entre l'organisation
mise en place pour la qualité et celle qu'implique internet ; il s'agit
d'organiser l'entreprise autour de la satisfaction des besoins du client, les
problèmes techniques étant dans l'un comme dans l'autre cas
secondaires (même s'ils ne sont pas négligeables)
Notre entreprise, pourquoi Internet, :"a customer driven business"
(Daimler, mission acsel à Chicago, mai 2002)
Il n'est donc pas surprenant de constater que les entreprises qui ont
réussi à mettre en place une organisationqualité efficace
et bien rentrée dans les moeurs sont celles qui réussissent le
mieux à maîtriser les outils de l'Internet
Parmi les entreprises qui ont su le plus rapidement tirer profit des
opportunités apportées par les outis de l'Internet, celles qui
avaient mis en oeuvre en particulier Six Sigma au début des
années 1990 (General Electric, Caterpillar)
5.3.1.6 Les entreprises intégrées dans un réseau sont à l'évidence les premières concernées:
Industrie graphique, textile habillement, hôtellerie restauration, fleuristes, vignerons, professionnels du bâtiment,... voir page 189
5.3.1.7 La culture de l'entreprise joue un rôle essentiel
Cela
étant, les points mentionnés précédemment ne sont
que quelques pistes pour guider la réflexion de ceux qui, sur le
terrain, s'attacheront à "faire lever la pâte".
Il ne faut en effet pas oublier que la démarche Internet,
liée à des facteurs culturels procède rarement d'une
démarche totalement logique.
la passion, comme dans toute aventure joue un rôle majeur, et les
facteurs clefs du succès seront peut-être davantage que les
précédents:
· un projet d'entreprise visant un recentrage sur le métier, le
travail en équipe, un vrai partenariat développé avec
fournisseurs et sous-traitants, une écoute du client avec un
système d'évaluation des performances prenant en compte la
mission de "facilitateur" plus "d'autorité" de la hiérarchie
· le niveau de confiance entre les membres de l'entreprise : patron,
cadres personnel (Hervé Thermique
voir page
177)
· l'ouverture sur le monde extérieur Roll-Gom ARRAS voir
pages
172 et
172 (
www.mpr.fr )
· le nombre de jeunes embauchés ou de stagiaires
(l'écrin du meuble voir
page
24,...)
· et la personnalité du patron (Alpha-C voir
page
198,...)
Internet sera un facteur de succès dans les entreprises qui sauront marier passion et raison
5.3.1.8 Ne pas confondre Stratégie et planification
Souvent dans notre pays quand on parle "stratégie" certains entendent "planification". Ce serait dans ce domaine une grave erreur, : l'avenir est trop incertain, la stratégie des concurrents trop évolutive, les développements technologiques trop rapides pour pouvoir tracer un cadre assez réaliste pour une planification
Pour
être une voie rapide l'Internet n'est pas pour autant gérable
comme une autoroute
"on ne sait pas conduire de très gros chantiers complexes à
travers de vastes schémas directeurs monolithiques car Internet implique
de trop profonds changements organisationnels que l'on ne peut prévoir
au départ. Il convient donc de laisser les responsables
opérationnels prendre l'initiative de développer des projets
indépendants mais il faut par contre imposer un strict respect des
normes pour ne pas se laisser enfermer dans des technologies
propriétaires et pour que les différentes applications puissent
ultérieurement s'intégrer les unes aux autres" Pierre
Pezziardi Octo Technology, WebcommerceEurope. Alain Foret exprimait
à peu près la même idée lors du Forum d'octobre 2001
du CJD
"Dans un grand projet Internet il faut savoir mener de front la
réflexion et l'action" Thierry Courtiol Newton, Vaureal&Co
Il s'agit davantage de prendre le départ d'une course comme la route du
rhum que de tracer une autoroute en rase campagne :
Il faut fixer un cap, essayer d'avoir une carte des récifs et
quelques prévisions météo, mais face aux risques des
icebergs, des tempêtes (ou des abordages par les concurrents) ou,
à l'inverse, des opportunités offertes par les vents porteurs, il
faut surtout donner au navire une architecture lui conférant une
manoeuvrabilité maximale, le doter d'une vigie à l'oeil
perçant capable de déceler tous les évènements
précurseurs,
... et s'assurer d'une solidarité à toute épreuve de
l'équipage.
Cisco auteur sans aucun doute d'une des réalisations les
plus performantes (65% de son chiffre d'affaire passe par le Net et il affiche
un résultat net de 8,1 Milliard de F), pour son directeur informatique
Europe Guido Jouret "Cisco n'est pas le fruit d'un plan stratégique
à 5 ans, mais d'une construction brique par brique"
Schlumberger parle de croissance organique.
N'oublions pas la 10ème et dernière recommandation de
la commission Fourtou de l'Institut de l'entreprise :
10- Instillation d'un minimum de désordre dans l'entreprise et
acceptation de l'erreur. Un dirigeant doit savoir contrebalancer les
systèmes normatifs pour pousser des parties de l'organisation à
la frontière du désordre, conserver des hommes perturbateurs
et limiter, pour les acteurs de la prise de risque, les conséquences
en cas d'échec
les grandes structures, surtout celle issues de monopoles de fait ou de droit dont la prospérité s'est établie à l'abri des clients, celles où le pouvoir résultait de jeux de cour ou du "fait du Prince" et non des succès au front, sont de ce fait particulièrement handicapées dans cette nouvelle bataille
Rosabeth Moss Kanter, professeur renommé de la célèbre Harvard Business School souligne que le e-krach n'est qu'un épiphénomène: Internet est le moteur d'une évolution en profondeur dans l'organisation des entreprises, dans celles d'hier comme celles de demain. Il faut reconstruire son organisation comme une communauté, aplanir les hiérarchies, fluidifier les frontières, raisonner en termes d'équipes, accorder plus d'importance aux processus qu'à la structure. Ce qui sous entend une profonde évolution des mentalités. Elle souligne que ceux qui ont réussi ont laissé la curiosité et l'imagination guider leur stratégie, qu'ils se sont montrés adeptes fervent de la communication qu'ils ont développé des aptitudes pour résoudre des problèmes complexes, qu'ils se sont montrés sensibles à l'éventail des besoins de chacun lorsqu'ils ont créé leurs structures, qu'ils ont travaillé avec leurs collaborateurs en les considérant comme des ressources et non pas comme des subordonnés, qu'ils ont convaincu par la puissance de leurs idées et la force de leurs voix plutôt que par leurs prises de position formelles. http://solutions.journaldunet.com/0108/010828_chroniquelombard_evolve.shtml
La première condition est bien entendu une VISION forte portée par le Patron de l'entreprise : le développement des NTIC est une politique strucurante "reingineering the company" (Procter & Gamble) qui doit entrainer tout son état-major "a "C-Level" management challenge" (Quaker Oats) (C-Level veut dire "au niveau du président (CEO Chief Executive Officer) et de tous les Vice-Présidents : CFO (Finance) CIO,...
5.4.1.1 Start Simple ! Grow Fast ! Do It Now !
Heureusement le "ticket d'entrée" n'est pas très
élevé car il est possible de démarrer par des applications
modestes et, c'est le gros atout des technologies Internet, la stricte
utilisation des standards permet que les différentes étapes de
développement, même si elles ne suivent pas une démarche
logique, puissent s'articuler sans trop de difficultés les unes aux
autres.
La plupart des grandes entreprises qui ont avancé avec succès
dans cette évolution préconisent, au delà de la
volonté politique clairement affichée du management, de
définir des projets de petite taille susceptibles d'être
menés à bien dans un délai de 90 jours
un éclatement en projets " délivrables " en 90
jours sur la base de contrats : 3.600 contrat en 2002 dans la division
moteur d'avion de General Electric
"global strategy, incremental approach chez TowerAutomotive,
"driven by a vision, focus on immediacy" (Quaker Oats)
... sans oublier la dimension humaine essentielle au travail en équipe :
quand le projet est terminé "il est important de faire la
fête" (GE) "celebrate when you win!"
(Caterpillar)
Mais il faut :
Neoglyphics
www.neog.com, racheté par Renaissance
Worldwide explique son succès par la pluridisciplinarité de
toutes ses équipes de projet
- un conseiller en stratégie, en organisation et en gestion
- un spécialiste du design dont l'objectif n'est pas de faire de
"belles" pages, mais des pages ergonomiques et rapides à charger pour le
client
- un spécialiste en informatique et télécommunication
le suédois Icon Medialab n°3 européen regroupe les
compétences d'ingénieurs, d'architectes, d'enseignants, de
musiciens et de psychologues. De même le français Valtech regroupe
conseil en stratégie, design et informatique
Pensons seulement à "l'internet gratuit" : ce concept est
arrivé en France au début du printemps 1999 et a suscité
l'hilarité, puis l'incrédulité avant de déboucher
sur un raz de marée d'initiative obligeant, moins de deux mois plus tard
ceux qui avaient déclaré "moi, jamais, d'ailleurs c'est
impossible" à revoir radicalement le modèle
économique de leur métier
En Grande Bretagne AOL qui s'était jusque là fermement
refusé à ce modèle, devant les parts de marché
prises par les 80 opérateurs britanniques offrant ce type de service a
annoncé qu'à son tour il offrirait à partir d'août
1999, un service d'accès gratuit en Grande Bretagne et en Allemagne sous
la marque de sa filiale, Netscape Online (sans doute pour ne pas
effaroucher ceux qui continuent à payer leur abonnement)
www.aol.co.uk
De même certains fournisseurs d'accès ont "oublié" de
signaler à leurs anciens clients que les tarifs avaient
été divisés par deux
Il convient de démarrer simplement
Il est préférable de pouvoir, pour cette phase
d'appropriation, s'appuyer sur une dynamique interne et à l'inverse,
éviter les domaines où il y a de trop forts blocages (il est
tellement plus facile de paralyser une initiative que de la faire aboutir
...).
· mais surtout et peut-être plus encore là où il y
a des personnes motivées, même si ce n'est pas l'endroit
où se trouve l'enjeu majeur.
Mais il est indispensable de démarrer sans plus de délai et
d'investir une énergie farouche pour "tracer" la route. C'est ce que les
Américains résument par ces trois interjections :
Start Simple ! Grow Fast ! Do It Now !
chacune
des fonctionnalités peuvent être développées de
façon autonome, les techniques Internet leur apportent la
capacité d'être interopérables et inter-communicantes
la montée en puissance peut ainsi se faire de façon simple et
fiable, autorisant par là-même la réalisation de projets
vastes et modulaires en gardant la maîtrise de leur développement
....Et par cette pertinente remarque: "You can build on what you
have" les technologies Internet sont un remarquable outil pour
valoriser l'immense patrimoine d'informations bien souvent sous
exploitées qui sommeillent dans des fichiers aujourd'hui inaccessibles
un exemple interessant parce que non spectaculaire mais montrant comment une
entreprise artisanale peut progressivement et de façon pragmatique
utiliser les multiples opportunités offertes par les outils de
l'Internet (d'autres exemples recensés par le CTN de Caen
www.ctn.asso.fr/Fr/Sti/internet/exemples.html
la chocolaterie "Les Marianik's"
www.marianiks.com, de
Honfleur (8 personnes), a intégré Internet très
progressivement fin 1999 en commençant par un abonnement gratuit d'essai
de 2 mois après une démonstration/sensibilisation
réalisée dans l'entreprise par l'animateur NTIC de sa Chambre
de Métiers
Premier usage: la messagerie qui permet de gagner du temps, de limiter
les déplacements, et d'améliorer les relations avec les clients
professionnels. Cela va du simple devis envoyé à un gros
client (organisateur de réception, hôtel, casino...)
jusqu'à l'échange de fichiers pour la chocogravure
(procédé de personnalisation des chocolats à partir de
photos). Internet intervient systématiquement maintenant dans la
relation commerciale avec ces gros clients
Internet sert également pour la veille concurrentielle (politique
de prix des concurrents avec Copernic, ...).
C'est aussi un support de recherche pour les jeunes apprentis dans le
cadre de leurs études.
Un seul regret : les fournisseurs et prestataires de services de
l'entreprise sont peu présents sur Internet.
L'entreprise a acheté son nom de domaine et mis en ligne son site
: de plus en plus de clients venant au magasin, surtout étrangers ou
parisiens, disent avoir connu l'entreprise grâce à son site (un
système de commande et de paiement en ligne est en cours
d'intégration)
Les coûts liés au conseil et aux développements ont pour
leur part été rendus moins lourds grâce à un
FRAC (Fond Régional d'Aide au Conseil)
5.4.1.2 Une première étape dans tous les cas : l'e-mail
Tout le
monde s'accorde pour dire que la première application à
développer est l'e-mail car elle est immédiatement rentable
(elle se substitue aux lettres et aux fax et pour partie au
téléphone), elle est utile tant à l'intérieur de
l'entreprise qu'avec les clients ou les partenaires et elle est indispensable
pour être considérée comme quelqu'un de civilisé
hors de nos frontières.
Il permet déjà un fonctionnement en réseau entre
entreprises car il permet les échanges de fichiers (plans,
fichier de CAO pour machines outils, fichiers de PAO pour l'impression
graphique, fichiers de placement pour machines de découpe textile,
documents comptables, factures, planning, bons de commande...)
Teddy Smith, confection de sportsware à Albi,
www.teddy-smith.com 131
salariés envoie à ses soustraitants marocains et tunisiens les
fichiers informatiques permettant de piloter directement les machines de
découpe Lectra
Avec la signature électronique il bénéficie de garantie en
matière d'Intégrité, authentification,
confidentialité, non répudiation ce qui permet d'échanger
des contrats ayant la même valeur juridique que sur papier
Comme on dit aux USA "sans e-mail vous êtes "no where" (en
quelque sorte "SDF"), vous êtes un "sans clavier"
Au-delà nous avons constaté que les entreprises s'organisent en
fonction de leur culture ou de leur stratégie autour de deux approches
opposées (mais qui finissent en général par converger)
5.4.1.3 Une première stratégie: prudence et d'amélioration de la compétitivité, l'Intranet puis l'extranet
Commencer par développer un Intranet qui permet
d'acquérir la maîtrise de l'outil, d'assurer une
rentabilité immédiate en "libérant" leurs systèmes
informatiques des logiciels propriétaires, et en renforçant les
relations internes propices à la conduite de projets.
Au-delà de la productivité, ces Intranets ne produisent dans
l'entreprise une véritable dynamique nouvelle que si chacun est
véritablement invité à contribuer et à y apporter
sa pierre (chez Oracle 4 000 sites web ont été
créés sur l'initiative des différentes équipes,
chez Schlumberger on en dénombre plus de 200).
La pathologie principale étant la "confiscation" de l'outil par des professionnels de la communication interne peu sensible aux véritables impératifs professionnels notamment pour les "nomades".
Un
Intranet ne fonctionne que si les opérationnels l'utilisent vraiment
pour leur travail quotidien en y créant directement l'information : en
cas contraire l'Intranet apparaît comme une charge supplémentaire
"à côté" de la vie réelle et le webmestre
s'épuise (en général en vain) à le rendre vivant
actuel et utile.
Ces entreprises s'ouvrent ensuite progressivement à
l'extérieur en commençant souvent par un extranet avec leurs
fournisseurs, clients et sous traitants (EDI, e-procurement, co-engineering,ou
conduite de projets en partenariat) avant de se jeter dans le grand bain de
l'Internet.
5.4.1.4 Une logique de conquête de marchés nouveaux : le site Web et les techniques de promotion
Commencer par développer le catalogue afin de se
créer des marchés nouveaux, de trouver de nouveaux partenaires ou
distributeurs, tout en ne perturbant pas dans un premier temps les
délicats équilibres internes de l'entreprise.
Puis progressivement par le biais de l'e-mail, création de
relations avec les partenaires, sous-traitants et fournisseurs à travers
un extranet
Enfin développement d'une messagerie interne et développement
d'un Intranet.
Remarque : nous avons remarqué que les entreprises qui ont des
filiales, même petites, à l'étranger (États-Unis
ou Singapour par exemple) ont pu constater que celles-ci ont bien souvent
pris, sous l'influence du climat local, une singulière longueur d'avance
sur la maison mère.
Avoir l'humilité de s'inspirer de ce qu'elles ont produit peut
être une bonne façon de commencer, même si elles ont eu
l'outrecuidance de le faire sans demander la bénédiction du
siège.
Pierre Laffitte cite le cas d'une très grande
entreprise française, qui était fière d'avoir "mis" son
entreprise sur le Net, mais en prenant force précautions pour que ses
concurrentes ne puissent en tirer aucune information ni sur ses projets, ni sur
ses capacités financières.
Il a fallu qu'un visiteur lui montre le site Web de sa filiale
américaine qui publiait depuis des années toutes ces informations
qu'il voulait cacher.
Vertement sermonné sur-le-champ, le Patron de la filiale ne pu que lui
indiquer qu'appliquer les instructions du siège conduirait à
l'effondrement du titre à la bourse...
5.4.1.5 Au bout du processus une intégration de toute la chaîne: internet, extranet et Intranet
Pour
tirer pleinement partie des avantages des technologies internet en terme de
coût et de réactivité il convient bien entendu
d'éviter toute rupture de la chaîne qui va depuis le client
jusqu'à l'ordonnancement de la production en passant par les commandes
aux fournisseurs et aux sous traitants
L'ensemble des données se trouve alors rassemblées dans des bases
de données communes alimentées par tous les services de
l'entreprises (bureau d'étude, finance, gestion, logistique,
achats,...), et consultables (sous réserve, bien entendu, des
autorisations d'accès) aussi bien par les clients à travers le
site web, les sous-traitants et fournisseurs par l'extranet ou le personnel par
l'Intranet
Cisco, Dell ou Amazon.com sont de bons exemples de ce type d'intégration
dont il y a peu d'exemple aujourd'hui dans notre pays car cela implique que
tous les partenaires aient atteint un minimum d'appropriation des technologies
de l'internet dans leur organisation
Ce qui différencie alors web, extranets et Intranet ce sont les
droits d'accès accordés à chacun tant en consultation
qu'en autorisation de modification des contenus
Un "extranet" est un concept (ensemble d'informations et d'outils à droits d'accès réservé, ouvert au delà d'une seule entreprise) ce ne peut pas être un réseau d'individu au périmètre bien défini : c'est un outil de travail interentreprises aux contours nécessairement flous et évolutifs.
C'est
chacun des éléments d'information constituant un extranet
(base de données, outil de simulation,...) qui comporte la
définition du groupe qui dispose des droits d'accès: il ya
à la limite autant d'extranets (si l'on voulait définir celui-ci
comme un réseau d'individus ayant accès aux mêmes
information) que de dossiers!
A ce stade de développement la gestion de la sécurité et
la gestion des droits d'accès devient bien entendu un point plus
essentiel encore
Un développement touchant de façon aussi intime la communauté de travail ne peut donner sa pleine mesure s'il est "parachuté" brutalement de l'extérieur.
5.5.1.1 Un nécessaire engagement du patron
Comme nous l'avons déjà noté dans ce chapitre, la première condition de la réussite est qu'il y ait une ferme volonté du "patron" pour aller résolument dans cette voie. Cela est indispensable pour que le projet 'Internet" soit une des composantes de la stratégie globale de l'entreprise et non un développement "à côté" et donc, en fait, nécessairement marginal, même s'il est techniquement évolué.
5.5.1.2 Détecter, reconnaître et s'appuyer sur les compétences latentes
Une
démarche "rationnelle" conduirait à s'attaquer directement aux
projets les plus rentables et les plus stratégiques pour l'entreprise.
il n'est malheureusement pas rare que ces projets se heurtent à
l'hostilité du cadre concerné: l'expérience semble montrer
que vouloir passer en force est une démarche rarement couronnée
de succès car il est extrêmement facile avec un peu de mauvaise
volonté de faire échouer un projet. Par ailleurs le cadre en
question joue souvent un rôle important dans la vie de la
société et il n'est pas toujours possible de se passer de ses
services
Il convient donc plutot dans un premier temps de savoir détecter dans
l'entreprise les services où se trouvent compétences et
motivations, même si les enjeux y sont moins stratégiques
Il faut savoir s'appuyer sur la présence diffuse au sein du personnel de
l'entreprise de gens ayant déjà une connaissance des outils de
l'Internet et souvent même une certaine "passion" et une
expérience à travers des responsabilités
extérieures (club sportif, hobby, ...).
Rappelons qu'il y a maintenant plus de 20 % de nos concitoyens qui utilisent
déjà cet outil et que cette proportion est encore très
notablement plus élevée chez les jeunes ayant fait des
études supérieures. (la presque totalité des jeunes cadres
arrivés sur le marché du travail depuis 1999).
Une des premières tâches sera de repérer ces
compétences latentes, de les "reconnaître" (au sens propre, c'est
à dire leur assurer une "reconnaissance" au sein de l'entreprise)
et de leur proposer de prendre des initiatives dans leur sphère de
compétence.
Ces initiatives seront peut-être modestes et maladroites mais elles
contribueront à l'appropriation de l'outil par l'entreprise et
à la formation "en tache d'huile" des autres membres du personnel :
l'Internet apparaît moins effrayant, voire même sympathique s'il
vient d'un collègue plutôt que d'un organisme extérieur ou
de la hiérarchie.
On est souvent surpris de la fécondité des initiatives prises par les hommes de terrain, directement confrontés aux problèmes, et de l'énergie qu'ils peuvent y investir quand ils se sentent reconnus par la direction : les développements sont plus "biologiques", moins cartésiens que s'ils étaient conçus par des spécialistes mais collent mieux aux besoins, et surtout leur "appropriation" par les utilisateurs, les rend beaucoup plus efficaces.
C'est
seulement dans un second tempsque l'on pourra s'attaquer aux
développement qui se heurtent à une hostilité des cadres
concernés. Par une stratégie de contournement: on se sera d'abord
attaché à ce que les personnes qui refusent cette
évolution soient progressivement moins indispensables et on favorisera
les développements dans leur domaine d'activité par la base en
s'appuyant sur la dynamique créée par les premières
réalisations grâce à une forte reconnaissance de la
direction. Ainsi pris en tenaille le facteur de blocage, soit s'adapte soit
quitte l'entreprise
Il ne semble pas non plus souhaitable de confier les développements
à une équipe spécifiquement dédiée aux
projets Internet qui risqueraient assez rapidement d'être
perçues comme des "corps étranger": même dans les grandes
entreprises (Général Electric, Airbus) les projets réussis
ont été conduits par les responsables opérationnels,
assistés en tant que de besoin par des spécialistes
"disséminés" dans les services
Alain Foret propose au nom du CJD d'organiser dans les entreprise
un coaching réciproque entre un "ancien" qui apporte sa
connaissance du métier et un "jeune" qui apporte ses compétences
en NTIC
Enfin certains s'inquiètent des risques de perte de temps que risquent
d'entrainer l'introduction de ces nouveaux moyens. Des outils existent pour
contrôler étroitement les usages que les salariés font de
l'Internet et interdire certains accès (
voir page
210) faut-il les utiliser pour
éviterdes pertes de temps?: beaucoup pensent que c'est là une
politique à courte vue, en effet d'une part le climat de
suspicion ainsi créé n'est pas propice aux initiatives et d'autre
part l'apprentissage de l'outil se fait d'autant mieux qu'elle n'est pas trop
cadrée, voire même qu'elle s'accompagne d'un côté
ludique qui la rend moins rébarbative.
Ceci est d'autant plus important que dans la dynamique de progrès que
l'on crée il y a fort à parier que les éléments
moteur du personnel seront ammenés à travailler pour l'entreprise
depuis leur domicile et qu'ils comprendraient mal une attitude trop mesquine
(d'ailleurs à la suite d'une initiative prise par les compagnies
suédoises beaucoup de sociétés de par le monde ont
favorisé l'acquisition d'ordinateurs familiaux par leurs employés
grâce à des conditions financières particulièrement
favorables)
Les entreprises les plus dynamiques ont bien au contraire favorisé
l'appropriation de la culture "Internet" sous toutes ses formes par leurs
employés...et toute leur famille en les aidant à s'équiper
à leur domicile (projet EmployEconnect de Daimler et leurs
équivalents chez General Motors ou AOL),
Notons en particulier les nombreux portails B2E (Business to Employee) dans de
nombreuses entreprises, souvent accessibles depuis le domicile avec un
accès e-learning
"l'information professionnelle ne se limite pas à un contenu strict
tournant autour de l'entreprise. Limiter l'accès peut brider la
créativité"Christian Pilaud, club Med", "nous
n'interdisons pas l'usage personnel ni ne filtrons les accès. Mais notre
charte indique que cet usage doit rester contenu dans des limites raisonnables"
Pierre Chavarel, Ciments Français et Procter & Gamble
a encouragé ses employés à utiliser Internet à des
fins personnelles pour accélérer la familiarisation avec l'outil,
enquête Echo.net 12/2/01
5.5.1.3 Profiter le d'expérience des autres : réunion entre les managers d'entreprise, les clubs
La
façon la plus efficace d'aller de l'avant est de confronter le plus
souvent possible sa démarche, avec ses succès et ses
échecs, à celles d'entreprises qui se sont engagées dans
le même type de processus
Les clubs d'entreprises, sous toutes leurs formes (clubs professionnels, clubs
locaux multisectoriels,... voir page une analyse des différentes formes
de clubs), permettent indéniablement une plus grande efficacité
voir page
340
Ceci est vrai tant pour les petites que pour les grandes entreprises: l'Afnet
au niveau parisien, certaines structures professionnelles (ce devrait
être le cas de tous les Centres Techniques) et de nombreuses Chambres de
Commerce et d'Industrie ont pris des initiatives en ce sens
2 ou 3 fois par an l'état major de Boeing rencontre celui
d'une des grandes entreprises leader de son secteur sur sa strategie Internet (
Procter&Gamble, Amazon, Wallmart,...) ... et tous les
trimestres avec ses fournisseurs majeurs comme General Electic
5.5.1.4 Un autre moyen puissant d'aller de l'avant : les stages longs d'élèves ingénieurs, le win.win.win
l'investissement est modeste et celle-ci peut, sans engagement de longue
durée, explorer des pistes de développement et esquisser un
projet (voire même le réaliser si celui-ci est d'ampleur
limitée).
Le jeune élève ingénieur apporte une double
sensibilité : celle de l'entreprise, qu'il a acquise à
travers les stages maintenant inclus dans tous les cursus, et celle des
technologies de l'Internet (qui sont aujourd'hui largement
répandues dans toutes les écoles ... même si elles ne sont
pas toujours au programme officiel).
En outre, il peut en général s'appuyer sur les laboratoires de
son école en cas de difficultés et par ce canal apporter un
haut niveau de compétences dans les PME. Très souvent il a
déjà fait des séjours à l'étranger
dans des pays ayant quelques années d'avance sur nous
Il n'a pas comme certaines sociétés de service l'objectif de
vendre un site web ou une boutique clef en main sans se soucier des
priorités réelles de l'entreprise.
Car celui-ci aura ainsi l'occasion de travailler en ligne directe avec le
patron de la PME et d'être associé à la
réflexion stratégique.
Les stages de ce type débouchant généralement sur des
réalisations effectuées sont particulièrement motivants et
formateurs, sans doute plus que les stages, bien "cadrés", en grande
entreprise.
qui peut ainsi développer ses relations avec le tissu industriel
environnant et être ainsi davantage à même de sentir les
évolutions des besoins et donc mieux armée pour faire
évoluer ses enseignements (... sans parler de la taxe d'apprentissage)
l'entreprise Lacmé,
www.lacme.fr fabricant de
clôtures électriques à La Flèche (Sarthe) a
démarré et fonctionné pendant plus d'un an avec un site
bâti par un stagiaire (journal de l'Ecole des Mines de Nantes).
Le chausseur Bexley
www.bexley.com a ouvert un site marchand dès
1996: c'est un stagiaire de l'INSA de Lyon (embauché depuis) qui en 4
mois a assuré tous les développements
C'est véritablement une stratégie "Win. Win. Win. " qu'il convient d'encourager
5.5.1.5 Savoir utiliser des compétences extérieures
Tous les
développements précédents ne signifient pas bien entendu
qu'il faut s'orienter vers une stratégie d'autosuffisance permanente. Il
vient un stade où il est nécessaire de faire appel à des
conseils extérieurs:
Il ne faut pas croire qu'il s'agit là d'un gaspillage ou d'une perte de
temps. Cette première étape aura été essentielle
pour bien sentir les capacités des outils à répondre aux
besoins, pour voir quelles nouvelles possibilités ils offrent et quelles
mutations de l'organisation ils rendent nécessaires, pour faire
émerger de nouveaux talents et développer leurs compétences
v pour rationaliser et professionnaliser les outils car après
une phase de créativité, d'appropriation nécessairement
foisonnante doit venir une phase d'harmonisation, de mise en cohérence,
même si (et c'est un de leurs principaux atouts) les technologies de
l'Internet permettent par construction une compatibilité entre ces
développements hétérogènes
v pour passer au stade de développement : à ce stade il
est vraisemblable qu'une bonne partie des réalisations de la
première phase devront être entièrement
réécrites :
Elle permet de définir ce qui peut être maitrisé en interne
et ce qui peut être sous-traité
Cette
première phase est en quelque sorte une phase de prototypage
qui permet d'élaborer un cahier des charges pertinent pour la
phase suivante et qui permet à l'entreprise, si elle décide de
sous-traiter, de maîtriser fermement son (ou ses) fournisseurs et de
les conduires "à rênes serrées" là où elle le
veut sans se laisser éblouir par de pseudo promesses
technico-esthétiques nuisibles sur le plan fonctionnel (cf chapitre
sur les sites zombie) ni se laisser imposer une solution bien
maîtrisée par la société de service mais qui ne
correspond pas au problème opérationnel.
Il faudra également veiller à ce que ces développement
ne retirent pas la capacité pour l'entreprise de continuer à
faire évoluer ses outils: il est fondamental d'en conserver la pleine
maitrise
Il conviendra d'être particulièrement vigilant sur la
propriété juridique des développements ainsi
réalisés
les prestataires Internet en France ont parfois tendance
à prendre les chefs d'entreprise pour des pigeons,. Ils profitent de
leur méconnaissance de l'Internet pour les faire payer très cher,
et au final, ils font des sites qui servent plus à faire leur propre
publicité qu'à vendre " Claude Binette, laboratoire
G.Paltz
"Les prestataires régionaux Internet axent leurs activité sur la
réalisation de sites Web et ne réalisent que très rarement
une analyse stratégique de l'entreprise. Plus grave, certains
prestataires "profitent" de la méconnaissance de leurs prospects. Cette
approche commerciale réductrice est préjudiciable à
l'entreprise. a l'extrême 3 prestataires repérés durant les
visites aux entreprises, sont véritablement nuisibles et certaines
entreprises après une expérience malheureuse ont fait machine
arrière "ça coute cher, ça ne rapporte rien, ça ne
marche pas et ça n'est pas sur" (enquête 2001 de l'agence pour le
développement économique de la Haute Saône
www.action70.com )
voir aussi l'étude de Kiopa qui met en évidence la grave
déficience de bien des sites de sous-traitants
www.ksiopa.com/etudes/2001a
Nous avons pu faire ce constat à de nombreuses reprises reprises,
et, pire, nous l'avons vu enseigner , dans une grande université
française comme méthode de marketing, par le patron d'une
société de service, qui plus est responsable professionnel !!
"faites parler votre prospect pour chercher son point faible; est-il amoureux
de la technique ou impressionné par elle?, sensible au paraître?,
un peu parano?,... quand vous aurez trouvé vous saurez quel site lui
vendre et comment car, rappelez-vous, ce qui est important c'est de conclure la
vente" (Sic!!). Nous intervenions juste après lui...(Dieu merci
l'université en question a depuis renoncé à ses
services...)
5.5.1.6 Développer les compétences et les moyens internes
Bien
entendu, à un certain niveau de développement, des
compétences informatiques deviennent nécessaires : lorsque
Internet devient un élément majeur de la stratégie de
l'entreprise, celle-ci peut plus difficilement accepter que son serveur soit
géré à l'extérieur avec la dépendance que
cela implique
Héberger votre serveur devient impératif si, pour
assurer une mise à jour instantanée, l'option a été
prise que le serveur aille, de lui-même, puiser l'information dans les
bases de données internes comme le permet aujourd'hui la "technologie
objet"
Exemples : Clarks, fabricant de chaussures orthopédiques
britannique avec le concours de O2 technologie ou, en France, la
Redoute
Il faut donc acquérir les compétences nécessaires pour
l'héberger (celle de "Sysop", l'Opérateur Système)
et consentir les dépenses nécessaires pour le connecter au
réseau
Un poste clef sur lequel il convient également d'insister est celui du
webmaster ou webmestre
www.ensmp.fr/industrie/jmycs/divers/webmaitre.html chargé
de veiller à l'adéquation permanente entre les outils internet
mis en place et les besoins des utilisateurs (on peut considérer que
dans ses fonctions d'écoute des aspirations des utilisateurs internes ou
externes et d'animation de la circulation de l'information c'est un
véritable "data jockey")
Normalement pour pouvoir héberger son serveur, il est
nécessaire d'avoir une adresse internet fixe afin que les serveurs de
nom (les DNS: Domain Name Server) puissent
aiguiller vers vous les requêtes qui vous sont destinées.
Or quand vous passez par un provider, celui-ci vous affecte, à chaque
connexion une des adresse dont il dispose et qui est libre à cet
instant.
En effet pour des raisons d'économie il n'a pas acquis autant d'adresse
qu'il a de client, mais seulement le nombre statistiquement nécessaire
pour faire face aux besoins à chaque instant. Votre adresse change donc
à chaque connexion (et parfois même pendant) : vous avez une
adresse IP dynamique
Une solution a été mise au point pour tourner cette
difficulté et vous permettre de faire des économies par rapport
à la location d'une ligne tant que le trafic est faible: l'adresse
internet fixe virtuelle.
Le principe en est simple: il s'agit d'un serveur qui lorsque votre adresse
virtuelle est la cible d'une requête, appelle votre machine,
établit la connexion (cela ne nécessite qu'une seconde par RNIS),
vous attribue une adresse IP dynamique et assure le reroutage vers celle-ci
(l'abonnement à un tel service instantConnect est facturé
49$ par mois par Encanto aux Etats Unis
www.encanto.com)
Signalons également la possibilité d'héberger un serveur
(qui ne pourra cependant être joint que quand vous êtes
connecté) malgré une adresse dynamique grâce à
DynamicIP, gratuit
www.dynip.com qui est capable
de configurer à distance un serveur de nom de domaine.
Il vous attribue un nom de domaine fixe "chezmoi.dynip.com" et chaque
requête arrivant à cette adresse sera reroutée vers votre
adresse IP du moment
(Ipv6 en supprimant l'actuelle pénurie d'adresses fera
disparaître ce problème à l'avenir)
Bien entendu si le trafic devient important il n'est plus possible
d'éviter la location d'une ligne (ou équivalent) pour des
questions de débit (encore qu'avec l'ADSL ou le câble ...)
Des "guides des bonnes pratiques", analysant les points clefs d'une
opération réussie, comme certaines régions commencent
à le faire, seraient sans doute d'un concours appréciable.
voir page
336
Au niveau national un ouvrage répondant à cet objectif a
été réalisé dans le cadre de l'Echangeur sous la
coordination de Daniel Kaplan
http://www.echangeur.fr/actualites/publications/guide-du-commerce-electronique.p
df
5.5.1.7 Enfin ne pas négliger la sécurité
Si il ne faut pas rester paralysé devant les risques du Web, il ne faut pas non plus négliger les problèmes de sécurité.
5.5.1.7.1 Les risques de fuite d'information sensible
Nous
avons vu plus haut les possibilités offertes par l'Internet en
matière d'intelligence économique, mais rappelons nous que dans
la jungle tout chasseur est aussi un gibier potentiel et le risque est de voir
ses informations commerciales ou ses secrets de fabrication percés par
les concurrents
Comme nous l'avons vu plus haut l'application du principe de la minijupe
voir page
108 permet d'assurer une information tenant
compte de l'identité du visiteur
Il s'agit là d'un problème très délicat à
gérer car s'il ne faut pas tomber dans l'angélisme en assurant
une transparence totale, il ne faut pas non plus penser que l'on obtiendra
toute l'information nécessaire à l'entreprise sans en donner en
retour: l'exemple de l'ex-Union Soviétique qui avait
érigé l'espionnage industriel et le cloisonnement de
l'information entre ses entreprises en principe de gestion, tend à
montrer que cette approche n'est pas la plus efficace
Prenons l'exemple des opérateurs de machine-outil:
De plus en plus Outre Atlantique ceux-ci font appel à des
newsgroup (comme ceux de
www.machinist.com) pour
résoudre les problèmes de production auxquels ils sont
confrontés (il en va de même dans de nombreuses autres professions
comme la chaussure &&b) :
D'un côté cette capacité d'information est
essentielle à la bonne marche de l'entreprise, de l'autre les
risque de fuite sur un secret de fabrication, qui assure l'avance
de l'entreprise sur ses compétiteurs, ne sont pas négligeables
(imaginons un instant qu'un opérateur de Michelin réponde dans
un tel newsgroup à une question sur l'adhérence du caoutchouc
à un fil métallique...)
Certaines entreprises ont réagi de façon purement
défensive en bloquant l'accès de leurs opérateurs
à l'Internet. Mal leur en a pris car elles ont été
doublement pénalisées: certains opérateurs
résignés ont vu leur efficacité diminuer, d'autres voulant
rester "au top" de la performance se sont connectés aux newsgroup depuis
leur domicile personnel, ce qui accroît singulièrement les risques
puisque tout monitoring des échanges par des sniffers est ainsi rendue
impossible
N'oublions pas que avec les NTIC est survenu un changement majeur: jusqu'alors,
depuis que l'homme est sur terre, les technologies naissaient des besoins
militaires (la pierre taillée, le bronze, le fer, ..., le
nucléaire, les ordinateurs,...) et c'est seulement dans une seconde
étape que se développaient des usages civils et enfin parfois des
applications dans des jeux pour les enfants. Avec Internet, de par la vitesse
de ses développements et les séries de fabrication (permettant
à certaines entreprises des budgets de R&D supérieurs au
budget de recherche de défense de pays comme la France), l'ordre de ces
facteurs se trouve inversé: bien des ordinateurs utlisés par les
militaires sont en retard technologiques sur ceux des entreprises... et il
n'est pas rare que l'ordinateur offert à Noël par la grand
mère soit plus puissant que celui du bureau
le constructeur de machine Zagar
www.zagar.com signale ainsi que de
nombreux opérateurs se connectent ainsi depuis leur domicile en arguant
des "chartes d'entreprise" qui leur interdisent l'accès depuis leur
poste de travail
Pour Robert Albaugh d'Hurco
www.hurco.com "les vielles
lois de la confidentialité sont obsolètes"
La seule parade possible semble être
· d'assurer un monitoring des échanges sur l'internet au vu
et au su des opérateurs afin de surveiller les risques de dérive
et de pouvoir intervenir en temps utile: c'est aujourd'hui la solution retenue
par les 2/3 des entreprises américaines (étude de l'Atelier
BNP-Paribas, juillet 99
www.atelier.fr)
5.5.1.7.2 Les risques dus aux brigands de toute espèce
Comme
toute activité humaine le développement de l'Internet
s'accompagne de délits et de tentative d'escroquerie, et là comme
ailleurs l'imagination des gardiens de la loi n'a d'égal que celle des
malfrats: les statistiques des délits suivent très
fidèlement les courbes de croissance du web (et dieu merci
notre pays est là aussi en retard)
Sur le plan technique c'est aussi la lutte permanente entre l'arme et la
cuirasse et toute défense purement statique est perdante
Parmi les mesures élémentaires que l'on peut citer ici, notons en
particulier la nécessité d'installer, et surtout de
paramétrer convenablement, le mur coupe-feu (firewall), de mettre
un antivirus avec un contrat de mise à jour permanente, de
prêter une attention particulière aux données sensibles
(fichier client en particulier), d'assurer des sauvegardes
régulières et de ne pas oublier la sensibilisation du
personnel
Il convient également de prendre en compte la fragilité
intrinsèque à le conception de certains logiciels :"c'est
aujourd'hui une faute professionnelle grave contre la sécurité et
la confidentialité que d'utiliser des produits microsoft",
Pierre Faure DSI de Dassault
En outre il convient de surveiller régulièrement les
accès à votre site afin d'être en mesure de détecter
à temps les anomalies pouvant être le signe de tentatives
d'intrusion (internes ou externes)
Des sociétés spécialisées peuvent faire un audit
sécurité du site et se livrer à des test d'intrusion, mais
n'oublions pas que là comme ailleurs en matière de
sécurité le maillon faible c'est l'homme, et la plupart
des attaques commencent par de "l'ingénierie sociale" en faisant
parler, sous des prétextes divers les membres du personnel afin de
trouver le bon point d'entrée (sans même parler des
éventuelles complicités internes, si ce n'est des attaques de
l'intérieur...)
Anthony Zboralski, hacker reconverti dans la
sécurité rappelle qu'il obtenait ses informations sur le FBI,
nécessaires pour pirater leur site, en se faisant passer pour un
attaché de l'ambassade des Etats Unis en France...
Voir le Clusif (club de la sécurité des systèmes
d'information français
www.clusif.asso.fr )
Quelques sites vous permettent de mieux comprendre le monde des Hackers
(qui se définissent comme des chevaliers blancs experts pointus en
informatique et prêts à utiliser la force pour faire respecter
leur éthique en terme de liberté d'expression (comme par exemple
l'attaque du site de la RATP après le procès que celle-ci avait
intenté à Altern): mais ils protestent contre leur assimilation
aux pirates ou aux "lammers", les loubards du web (l'assimilation des
hackers avec les pirates de la première version de ce rapport avait
provoqué de vives protestations)
Voir
www.zataz.com,
www.antionline.com,
www.anti-hack.org,
fidev.2600.com
Internet : un facteur clé de succès dans les entreprises qui sauront marier passion et raison
5.5.1.7.3 Les risques dus au manque de rigueur dans la conception des systèmes informatiques
Kitetoa.com
www.kitetoa.com , qui dénonce les sites
internet à sécurité limitée qui opère avec
un simple navigateur met malheureusement chaque semaine en évidence une
certaine incompétence dans les domaines basiques de la
sécurité
Rappelons qu'une telle négligence constitue une infraction à la
loi de 1978 (dite "informatique et libertés"), imposant aux
entreprisese protéger les fichiers nominatifs
Quelques exemples parmi d'autres
www.kitetoa.com/Pages/Pages/toc.shtml
Thales: " Il faut deux minutes à un internaute lambda pour
accéder à la liste des personnes abonnées aux
mailing-lists de Thales ", explique Kitetoa. (le groupe a créé
fin avril 2001 une start-up Thales Secure Solutions!...)
www.kitetoa.com/Images3/Ugly/TextesUgly/thales_ex_thomson-English.htm
Marieclaire.fr: Kitetoa a constaté que les réponses aux
annonces de rencontres, sensées être confidentielles, sont
accessibles à tous les visiteurs, les coordonnées des
intervenants étant même affichées.
www.kitetoa.com/Images3/Ugly/TextesUgly/quelm_marie_claire.htm
Answork, une place de marché électronique aux actionnaires
prestigieux (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société
Générale ainsi que Cap Gemini Ernst & Young et France
Télécom) et qui fait de la sécurité un argument
commercial. Armé d'un simple navigateur, il a fallu moins de 2
minutes, selon l'équipe de Kitetoa, pour accéder à la page
où sont stockés "en dur" les mots de passe de la base de
données.
www.kitetoa.com/Images3/Ugly/TextesUgly/answork.htm
Morgan, des contrats de travail et des fichiers Excel sur l'état
financier de la société étaient directement accessibles
à un simple visiteur.
En 2000 Tati permettait l'accès, sans aucune effraction à
son fichier client et il a eu l'impudence d'attaquer Kitetoa en justice pour
avoir signalé cette grave faille de sécurité (kitetoa
condamné en première instance a été absout en
appel)
5.5.1.7.4 Les risques enfin d'accidents : incendie, inondation, panne de matériel...
Il ne
faudrait pas non plus oublier ce type de risque moins rare qu'on ne le croit et
procéder aux sauvegardes en veillant à celles des fichiers
précieux soient stockées dans des lieux distincts
Au total il faut compter de l'ordre de 3% des dépenses totales pour
assurer une sécurité raisonnable (AT Kearney)
On
trouvera sur
http://fcc.gov/bandwidth
des informations détaillées sur ces différents moyens d'
accès à Internet
Cartographie:
www.cybergeography.org,
www.caida.org/Tools/Mapnet/Backbones/,
http://navigators.com/isp.html
, ainsi que les sites des opérateurs et surtout celui de Tactis
www.tactis.fr , un des
principaux bureaux d'étude avec l'Idate
www.idate.fr sur ce sujet
6.1.1.1 La fibre optique: effondrement des prix explosion des débits, des hierarchies bousculées
6.1.1.1.1 Les progrès de la R&D
Les
progrès dans ce domaine sont encore plus rapides que pour les
microprocesseurs:
Nortel travaille depuis 1999 sur la technologie
"OPTera" qui gère 160 couleurs, multipliant d'autant la
capacité de la fibre : 1,6 térabit/s (une seule fibre permettrait
de transmettre simultanément 360.000 films ou la totalité des 4
millions de volumes de la bibliothèque du congrès en 14 secondes)
ü Débit commercial maximum par une grosse artère :
140 Mb/s;
ü en laboratoire: débit testé pour une fibre, 10
000 Mb/s, soit 10 Gigabit/s, Michel Feneyrol, Directeur du CNET,
Annales des mines de nov 96
v Aujourd'hui: 10 Gigabit/s sur le terrain pour une paire de
fibre et 2 640 000 Mb/s en laboratoire (Fujitsu) (soit 2,6
térabit/s, 1 térabit=1 million de Mégabit).
v Le point clé se trouve aujourd'hui au niveau des "routeurs"
tout optiques qui doivent orienter les paquets de donnée à ce
débit : avec un "switch" électrique, technologie 2001, il faut
réduire le débit d'un canal à 155Mbps ce qui est
très inférieur à la capacité de transport des
fibres
Atrium, est un projet finance par l'Europe associant Alcatel et
France Telecom avec les Facultes de Namur et l'Universite de Liege. Les deux
entreprises mettent en place un laboratoire permettant de tester des "routeurs
terabits" -Avril 2001
v le WDM (Wavelength Division Multiplexing), qui est un "simple"
multiplexage des longueurs d'onde (chaque longueur d'onde ou couleur est une
voie de transmission indépendante) permet de multiplier par 32 la
capacité de la fibre (10 gigabit/s par canal) soit 320 Gigabit/s par
paire de fibre.
le DWDM (Dense WDM) avec 300 longueurs d'onde puis l'UDWDM (Ultra
DWDM) avec 1022 ont déjà fonctionné en 1999 aux
Bell Labs
www.bell-labs.com, la
Start-up Sycamore, spécialiste de cette technologie a vu sa
valeur monter à 23 Milliards de $
6.1.1.1.2 Dans l'industrie l'augmentation des débits suit également la loi de Moore de doublement tous les 18 mois
La
technologie optique a connu en 2000 et 2001 une véritable
révolution comme le laissaient pressentir l'envol de ces technologies en
laboratoire
Pour gagner du temps dans cette course les leaders n'ont pas
hésité à mettre sur la table des milliards de dollars
prendre le contrôle de starts-up en phase de démarrage,
Pour gagner quelques mois dans cette course à la large bande par la
technologie "tout optique" Cisco a racheté, pour 6,9 Milliards
de $, la start-up Cerent, &&w (10M$ de chiffre d'affaire,
210 salariés) soit 32M$ par salarié, ce qui est 5 fois plus que
la norme habituelle dans ce domaine
Cerent ne disposait alors que d'un seul produit, non encore
commercialisé: un petit boîtier assurant la commutation et qui
permet en outre d'accélérer la transmission des données
sur une fibre optique (d'un facteur 200 grâce au multiplexage en longueur
d'onde, DWDM). Cette technologie offre à Cisco la
possibilité d'attaquer frontalement Lucent, Alcatel Nortel et Siemens
Mais il ne s'agit pas d'un cas isolé : 25,2 Milliards de $
pour Ascend , 6,7 pour Bay-Networks, 2 pour
Xylan, 4 pour DSC, 3,2 pour Qtera, 4,7 pour
Chromatis, 2,9 pour Sirocco System, 0,8 pour Qeyton, 25
pour Sycamore, 7,1 pour Newbridge, 7,8 pour
Alteon...
Corvis
www.corvis.com avec 0$ de
chiffre d'affaire, mais une technologie permettant une transmission sur 3000km
sans répéteur et des commutateurs optiques s'est introduit en
bourse en 2000 pour 11,8 milliards de $
Notons aussi une PME française Photonétics,
www.photonetics.com
dans les Yvelines rachetée pour 1,05 Milliards de Dollars en sept
2000 par le Danois Great Nordic et la Spin off de France Télécom:
Highwave
www.highwave-tech.com
estimée à 1,2 Milliards de dollars en juin et 3 Milliards en
octobre 2000 (pour redescendre à 100 Millions un an plus tard)
Ces deux dernières années, le passage au niveau industriel
n'avait pas déçu les amateurs d'émotion forte avec des
variations dépassant couramment 20% en une seule journée à
la hausse comme à la baisse (Nortel a perdu 29% le 25 octobre 2000 et
33% le 16 février 2001 soit en 2 séances plus que le budget
annuel de la défense natinale)
En 2000, Cisco a maintenu sa place de leader, Nortel a vu
sa capitalisation doubler à 200 Milliards de $ et Alcatel presque
tripler de 35 à 103 Milliards quand Lucent s'effondrait de 280G$
à 70 "Lucent était notre Challenger, aujourd'hui il n'est plus
dans le top 5 de nos compétiteurs"John Chambers, Cisco
Il s'écoulait en 2000 chez Alcatel par exemple seulement 12 mois entre
la conception d'un composant et sa mise sur le marché contre 21 mois en
1998! ... et chaque nouvelle génération 'rebat les cartes" entre
les compétiteurs:
La consommation finale ne cesse de croitre mais l'anticipation du rythme de
cette croissance (et des mutations économiques et culturelles qui la
sous-tendent) est extrêmement difficile. Or les investissements des
opérateurs sont extrêmement dépendants des
prévisions: une surestimation même légère de cette
croissance conduit à des suréquipements dans une première
phase suivi d'un arrêt brutal et complet dans une seconde, laissant les
fournisseur devant des usines neuves sans commandes. ("le verre est
à moitié plein?"titrait l'étude de Merryll Lynch)
Cette situation est d'autant plus difficile à gérer que les
surcapacités entrainent un effondrement des prix qui peut se traduire in
fine par une baisse du chiffre d'affaire et donc des pertes rapidement
abyssales à cause des couts fixes. Si on y ajoute la
dépréciation des actifs (notamment des entreprises
rachetées dans la phase d'euphorie) on comprend l'ampleur de la
catastrophe financière industrielle et sociale (Nortel a affiché
une perte de 19 G$! et les licenciements dans ce secteur (opérateurs et
équipementiers) se chiffrent en centaines de milliers de personnes)
Quand une technologie et des marchés évoluent à de telles
vitesses les anticipations deviennent extrêmement difficiles: comme dans
un championnat de formule 1 qui se déroulerait sans aucune
visibilité, tout manque d'accélération dans les lignes
droite vous laisse irrémédiablement en dehors de la course, mais
tout retard dans le freinage à l'arrivée du virage vous met hors
jeu, souvent définitivement.
L'année 2001 a connu des mouvements aussi brutaux à la
baisse: Nortel a perdu plus de 80% de sa capitalisation, Cisco
Ericsson et Alcatel, 75% et Lucent, ex-leader mondial
pourrait disparaître dans la toumente, dépecé en 4
entitées
Après une phase de gel les rachats ont repris à partir de
l'été 2001 (Kymata par Alcatel, Allegro et AuroraNetics par
Cisco, Ambert Ntworks par Nokia, River Delta Networks par Motorolla...)
Mais beaucoup d'opérateurs pour limiter leur inertie et accroitre ainsi
leurs capacité d'adaptation à des mutations aussi rapides ont
décidé de se recentrer sur leur coeur de métier: la
conception et la vente de nouveau produits, en soustraitant totalement les
fabrications faisant appel à des technologies banalisées : c'est
le cas en particulier d'Alcatel et Ericsson qui tendent vers le modele de
"fabless companies" (entreprises sans usines
voir page
324) qui utilisent les services de
sociétés comme Solectron, Flextronics ou Sanmina
http://news.zdnet.fr/story/0,,t118-s2092652,00.html
L'année 2002 a été pire encore car les
opérateurs téléphoniques exangues et surendettés
à la suite de leurs surenchères pour les licences UMTS et des
acquisitions faites pour atteindre une taille mondiale, mais à des prix
qui interdisaient tout espoir de rentabilisation (tout du moins quand ces
achats étaient payés en cash...) ont, pour ne pas tomber en
cessation de paiement, stoppé net tous leurs investissements.
La violence du freinage (les investissements ont chuté de 240G€ en
2000 à 120 G€ en 2002), entrainant un nouvel effondrement brutal du
chiffre d'affaire s'est traduit par des situations dramatiques pour les
équipementiers qui ont vu leur valorisation boursière
s'écrouler et leur dette ravalée au rang de "junk bonds"
Pour ne donner qu'un exemple, les acquisitions de composants optiques ont
été divisés en valeur par 5 en 2 ans quand le
marché final doublait sa consommation...
Contrairement aux opérateurs les équipementiers
détiennent des technologies clés et il serait dramatique pour
notre pays de les voir disparaitre
6.1.1.1.3 Des couts de déploiement finalement relativement modiques
La pose
de cables contenant plusieurs centaines de fibres ne nécessite
qu'une mini-tranchée de 2cm sur 10 et n'impose des
amplificateurs que tous les 100km, ce qui en fait une technologie
particulièrement bon marché tant pour les réseaux
régionaux (200F/mètre) qu'intercontinentaux (100F/m): c'est
donc aujourd'hui en Térabit/s sinon en Pétabit/s (1000
Térabit/s) qu'il faut apprendre à compter
Le goulot d'étranglement reste les routeurs qui doivent pouvoir
s'adapter à ce type de vitesser pour orienter les paquets:
d'aprèsJim Crowe, Pdg de Level 3, pour 1$ investi dans la fibre, il
faut 20$ en équipement électronique pour l'utiliser
De plus il est possible d'utiliser les pylones électriques pour
supporter les cables optiques (EDF qui dispose d'un réseau
électrique 70.000 km en utilise déjà 2.000 km pour y
installer des câbles à fibres optique pour ses propres besoins de
communication)
Cette solution permet encore de baisser les prix (40F/m annoncé par le
Canada à Autrans en 2001, 100F/m en Suède)
Le CIAT de l'été 2001 vient d'ouvrir cette
possibilité en France (Le Réseau de Transport Electrique a
commencé à installer, en septembre 2001, un câble en fibres
optiques sur une ligne à haute tension à 30 km de Toulouse
Le 1er juillet 1999 les Echos annoncent le projet "i-21" (internet du
XXIème siècle), lancé par la fondation Sandoz, long de 21.000 km, reliant 70 villes
européennes, d'un coût de seulement 1,44 milliard d'euros, il
offrirait à la fin de l'année 2000, 5 fourreaux contenant chacun
192 paires de fibres, pouvant transmettre 300 térabit/s (téra
= 1000 giga)
Level 3 présentait à Internet Fall une machine
avançant à la vitesse d'une homme au pas et qui posait 13
fourreaux de ce type à la fois.
Le Suédois Telia construit son réseau pan-européen
Vicking (12 cables de 92 paires de fibres, d'une capacité
provisoirement limitée à 40 fois 10 gigabps chacune) pour la
seule partie française (1.400 km en 16 mois) il en coute 1 milliard de F
de génie civil et quelques centaines de million pour l'équipement
optique (80F/m)
Par ailleurs aujourd'hui tout chantier de travaux publics
"linéaire" (autoroute, égout, voie ferrée, pipe line,
canal, ligne électrique,...) comporte la pose au moins d'un
fourreau prêt à accueillir une fibre le moment venu (ou une
fibre "noire", c'est à dire non activée), ce qui
représente au niveau des grandes artères des potentiels
considérable
Le vaste réseau d'égout, hérité de Vauban, de la
ville de Besançon a permis le déploiement au moindre
coût du Réseau Lumière
www.besancon.com/lumière &w qui dessert 47 sites sur
40km
Au niveau des câbles sous-marins, à cette augmentation de la
capacité liée au progrès technique s'ajoute
l'accroissement des masses financières qui leur sont
consacrés. En 2000, 17 millions de Km de fibres ont
été posés (contre 4 en 1997). 2001 et 2002 ont vu une pose
dans ces investissements au vu des surcapacité (les débits
croissent effectivement mais chaque opérateur prévoyait d'en
capter l'essentiel à son seul profit: ces phénomènes se
rencontrent régulièrement dans les industries nécessitant
de très lourds investissements, que ce soit dans les vapocraqueurs, les
aciéries ou les producteurs de composants électroniques))
Chaque nouveau câble posé (on en inaugure plusieurs par an
depuis 1998) est à lui seul plus puissant que tous les anciens
câbles présents (David Barroux les Echos)
Level3, dans le cadre de son projet de réseau de réseau
mondial (14 Milliards de $), devait mettre en service en 2001 un nouveau
câble transatlantique de 1,28 térabit/s reliant Londres
à New York et la liaison Flag Atlantic 1 (GTS, LDCom, Alcatel),
2,4 térabit/s pour un investissement de 1,2 milliards de dollars
a été inaugurée à Plérin dans les
côtes d'Armor en juin 2001, Flag Pacific 1 aurait du suivre un an
plus tard pour 1,9 Milliards de $
Début 2001 Cable & Wireless annonçait le projet
Apollo d'une capacité de 26 térabit/s
Par contre la défaillance de l'opérateur canadien
360networks a conduit à l'abandon de son câble
transpacific
Voir aussi la position de l'ART sur les cables sous-marins:
www.art-telecom.fr/telecharge/listlch.htm#csm
6.1.1.2 La transmission optique à très haut débit: la technologie laser multiplexée
Lucent et ses Bell Labs développent le
réseau sans fil à haut débit baptisée Wavestar
Opticair capable selon l'équipementier d'autoriser des débits
maximum de 10 Gbp/s (100 Kbps en 1995, 10 Mbps en 2001 et 1 Gbps
prévu en 2002). Voir aussi en France Actipole
www.laser-com.com
Le procédé recourt à des lasers, qui pourront être
placés sur les toits d'immeubles. Son handicap réside dans le
fait qu'un obstacle interromp la liaison, ce qui donne une certaine
sensibilité aux intempéries. Le Laser a cependant un avantage a
garder en memoire il ne consomme aucune frequence... donc pas d'autorisation
Wavestar Opticair repose sur la technologie DWDM (wave division multiplexing)
habituellement utilisée dans les fibres optiques. Elle multiplie le
nombre de longueurs d'ondes disponibles du signal et augmente du coup le
débit d'informations.
Selon Lucent, ce dernier est multiplié par 65 si l'on compare aux
performances des équipements actuels utilisant les fréquences
radio.
www.lucent.com
L'opérateur Global Crossing a été le premier
à effectuer des tests grandeur nature à partir du mois de
décembre 1999.
6.1.1.3 Les constellations de satellites: une technologie de niche
deux
type de satellites se partagent le marché :
Mais les lois de la physique impliquent, pour que leur vitesse de rotation soit
identique à celle de la terre, qu'ils soient situés à
36.000 km de celle-ci ce qui leur donne deux gros défauts
Aussi les grand projets en cours de déploiement concernent les
constellations de satellites en orbite basse destinés à la
téléphonie mobile ou à l'Internet: le coût d'une
constellation se chiffrant en Milliard de dollars (hors imprévus).
· la durée de la transmission est non négligeable (vitesse
de la lumière n'est que de 300.000km/s soit 0,2s pour un aller retour,
ce qui commence à être gênant pour une conversation au
téléphone)
v les satellites en orbite basse (entre quelques centaines et 3000 km
d'altitude): mais alors ils ne peuvent être "positionnés" au
dessus d'un territoire: ils "défilent", pour qu'il y ait toujours un
satellite visible d'un point donné il en faut donc un grand nombre, une
"constellation" (d'autant plus que, proches du sol, ils "embrassent" une zone
plus réduite)
Elles peuvent desservir directement l'abonné (2Mb/s avec une voie de
retour par téléphone à 64kbit/s) ou une boucle locale
(quelques dizaines de Mb/s) mais le débit maximum pour un satellite
est le Gigabit/s pour 500M$ (soit le prix d'un câble transatlantique
d'une capacité 50 à 150 fois plus grande)
De plus les coûts sont 5 à 10 fois plus élevés pour
les terminaux comme pour la minute de communication
Enfin ces projets patissent du très long délai qui
s'écoule entre le lancement du projet et la mise en service
opérationnel. Ces projets lancés pour la plupart au début
de la décennie 1990 arrivent sur un marché qui n'a plus rien
à voir avec les hypothèses économiques de départ :
En presque une décennie les données du problème ont
changé du tout au tout car la suppression des monopoles des
opérateurs historiques pour la téléphonie mobile a
entraine un effondrement des tarifs et une densification de la couverture des
zones "solvables", qui risque de leur être fatal
Tous ne verront donc sans doute pas le jour car les progrès
énormes accomplis par la fibre optique, tant en capacité qu'en
coûts et le développement du Herzien terrestre (voir plus loin le
MMDS) sans parler de GSM, du GPRS et de l'UMTS pour les mobiles, confinent
actuellement le satellite à un marché de niche (zones
à faible densité, océans, pays en voie de
développement, dessertes temporaires, sécurisation d'un
réseau terrestre,...) en 2002 des offres commerciales de liaisons
bidirectionnelles sont apparues comme celle d'ARAMISKA
http://b2b.zdnet.fr/story/0,,t381-s2125660,00.html
Les départements de la Région PACA ont
décidé de lancer en 2002 une opération
expérimentale de desserte bidirectionnelle par satellite pour les
entreprises de l'arrière pays, actuellement lourdement
handicapées par l'absence de connection internet à haut
débit et qui auraient été contraintes sinon de se
délocaliser
www.rhone-durance.region.francetelecom.fr/news/adslsat.htm
Dataquest évalue aujourd'hui le marché à 10 millions
d'abonnés à échéance 2003) ce qui menace
l'équilibre financier de certains projets comme Globalstar (ICO,
Orbcomm et Iridium ayant déjà déposé leur bilan (la
constellation d'Iridium devait même être détruite pour des
questions de sécurité en aout 2000 avant qu'il ne soit
sauvé par le Pentagone pour 1% de ce qu'il avait couté)
citons parmi la dizaine de projets annoncés projets
annoncés
pour la téléphonie
@ - Inmarsat, l'ancêtre, au départ coopérative
d'opérateurs nationaux créée en 1979 pour les
opérateurs maritimes, maintenant entreprise privée britannique,
génère en 2001 un chiffre d'affaire de 400M$ pour 200.000
utilisateurs et lance en 2001 un service IP de 64 Kbps (Mobile Packet Data
Service), le haut débit (512 Kbps) étant annoncé pour 2004
@ - Iridium
www.iridium.com (mis en
service le 1 nov 98; 20 investisseurs dont Lockheed Martin, Motorolla;
66 satellites; 7 milliards de dollars), qui s'est mis sous la protection de la
loi sur les faillites le scénario catastrophe de la destruction
des satellites a été décidé avant que l'entreprise
ne soit finalement reprise grace à la garantie d'un marché
militaire)
@ - Globalstar
www.globalstar.com
fondée en 1994 (Loral, Alcatel, Dasa, France Télécom,
Qualcomm 48 satellites+4 en réserve; 2,7 Milliards de dollars; mise en
service repoussée à fin 1999 après la perte de 12
satellites par suite de la défaillance de la fusée russe Zenit).
Plus prudent dans le domaine technologique, contrairement à Iridium, il
a laissé toute "l'intelligence" dans les stations au sol, limitant les
satellites à un rôle de simple "miroir" sans traitement du signal
(architecture dite du "tuyau coudé" ou "bent pipe").
1 million d'abonnés étaient prévus dès la
première année d'exploitation mais ils étaient 20 fois
moins nombreux au rendez-vous fin 2001. Son avenir reste encore bien incertain
sa capitalisation n'étant plus que de 35M$ (-98%), sa trésorerie
à sec et ses actionnaires prenant du recul après la perte de 3,8
Milliards de $ en 2000 et de 600M$ en 2001 pour un CA de 6,4M$
@ - ICO (Deutsche TeleKom; Inmarsat, Hughes, BT objectif 2001; 4,6
milliards de dollars), s'est également mis sous la protection de la loi
sur les faillites en septembre 1999 avant de fusionner en mai avec
Teledesic
pour le trafic Internet
@ - Skybridge
www.skybridgesatellite.com
(Alcatel, Loral, Aérospatiale Toshiba, Sharp, Mitsubishi;
80 satellites 4,2 milliards de dollars; objectif 2003),
@ - Teledesic
www.teledesic.com (Bill
Gates, Craig McCaw et Boeing;lancé en 1990 avec un buget
prévisionnel de 9 Milliards de dollars pour 840 satellites au
départ et un objectif 2001. Ce projet a absorbé ICO et Celestri
et aujourd'hui, pour des dépenses qui devrait être de 15
milliards, le nombre des satellite est rammené à 288 pour une
mise en service en 2005. Fin 2002 il décide de suspendre ses
activités (annulation de ses commandes de satellites)
@ - Celestri (Motorolla; 13 milliards de$; objectif 2003): il a
fusionné avec Teledesic
@ - Astrolink
www.astrolink.com
(Lockheed Martin, TRW, Telespazio; objectif 2003; 3,6 milliards de dollars)
@ - Orbcomm, Teleglobe, Orbital Science (messagerie, mesure,
localisation) créé en 1990, 35 satellites en orbite basse,
opérationnel en 1998 a fait faillite en 2000 après avoir englouti
800M$
@ -iSky
www.isky.net projet beaucoup
plus modeste de 2 satellites géostationnaires entièrement
dédiés au trafic Internet sur le continent américain
(objectif 2001-2002)
Leurs budgets s'étalent entre 1 et13 milliard de dollars pour un
marché estimé à moins de 30 milliards de dollars
par an, ils ne verront donc sans doute pas tous le jour (la durée de vie
d'un satellite en orbite basse n'est estimée qu'à 5 ans):
déjà Iridium, TRW et son partenaire Teleglobe ont
déjà jeté l'éponge et Europe On Line et sa filiale
Easysky, qui commercialise l'offre d'accès à Internet
à haut-débit par satellite en France (Astra), ont annoncé
qu'ils mettaient un terme à la commercialisation
@Le service d'accès à l'internet "DirectWay" de Hughes
Network Systems, propriété de General Motors en cours de
cession à son concurrent Echo Star, fonctionne dans les deux sens comme
les autres modes d'accès sur réseaux fixes, il est
proposé en 2002 uniquement sur le marché nord américain
pour 70 dollars par mois il permet enfin de se passer de relais terrestre pour
envoyer ses requêtes
www.hns.com/direcway/intro.htm .
@ Eutelsat ne dispose pas encore d'une infrastructure pour assurer ce
type de services en continu (début 2003 avec sa filiale
Skylogic et le programme de satellite E-bird conçu pour
assurer un relais des signaux dans les deux sens?)
voir idate
www.idate.fr
Pour localiser en temps réel l'ensemble des satellites
opérationnels :
http://liftoff.msic.nasa.gov/realtime/jtrack/3d
&n
6.1.1.4 Le développement de Drones et de dirigeables: une idée intéressante?
Avions
sans pilote tournant à 20.000 mètres d'altitude au-dessus des
grandes agglomérations et permettant "d'arroser une zone de 120km de
diamètre pour un coût très inférieur aux satellites
(6 millions de dollars par an pour 3 avions). Proteus (Angel
Technologies
www.angeltechnologies.com
),un des pionniers, a été présenté cette
année au Bourget
Des projets concernent également avec le même principe des
dirigeables.
Ces projets ne paraissent toutefois pas compétitifs avec la fibre
optique ou le cuivre (avec la technologie ADSL) maintenant que la concurrence a
permi de faire chuter les prix et multiplier les investissements
6.1.1.5 Les technologies ATM (voix, vidéo ou données): une technologie intermédiaire?,
Avec
cette technologie ATM (Asynchronous Transfert Mode
www.atmforum.com), les
données sont découpées en petits paquets (commutation de
paquet) qui partent dès qu'il y a une place libre :
Ceci permet un meilleur remplissage des lignes de transmission que la
réservation d'une ligne pour une transaction (commutation de circuit).
Cette technologie garantit néanmoins une certaine qualité de
service statistique en s'assurant, avant d'accepter d'établir la
liaison, que la bande passante disponible est suffisante
Actuellement les réseaux sont la plupart du temps "IP sur ATM" :
c'est à dire que les paquets IP sont à leur tour
découpés en paquets ATM. Chacun des paquets, IP comme ATM, devant
comporter un volume non négligeable d'informations (notamment sur son
adresse de départ et d'arrivée : les headers) cette superposition
entraîne un gaspillage très significatif de ressources
Pour ce qui concerne le transfert de la voix, la polémique fait rage
aujourd'hui sur le fait de savoir si le protocole IP permettra d'atteindre la
qualité de service que procure le protocole ATM, en effet le
protocole IP, beaucoup plus simple que le protocole ATM, ne s'assure pas que la
bande passante est suffisante pour émettre un message : les paquets
passent quand il y a de la place, chacun d'entre eux pouvant emprunter un
chemin différent.(IP ne "s'engage" qu'à faire de son mieux
: "best effort")
Ceci ne pose aucun problème quand la transaction n'exige pas le temps
réel (mail, consultation d'une page web), cela est plus gênant
pour une conversation téléphonique qui ne supporte ni les
délais de transmission (100ms maxi), ni les blancs que peuvent
entraîner les paquets mal reçus qui ne peuvent être
utilement réémis
6.1.1.6 Les réseaux conçus directement autour de la norme IP semblent être la voie d'avenir
Pour
la voix une qualité équivalente aux réseaux sous protocole
ATM devrait être atteinte avec l'augmentation de la bande passante
(comme c'est déjà le cas dans les Intranet disposant en
général de hauts débits)
En tout état de cause la quasi gratuité pour la voix ainsi
obtenue pourrait inciter certains à accepter une petite perte de
qualité (analogue à celle des téléphones portables
qui semblent avoir atteint un certain niveau d'acceptation par les utilisateurs)
Colin William patron de Level3, comme beaucoup d'économistes
américains (Forrester Research
www.forrester.com par
exemple, Chris Mines séminaire Aftel NY nov98)
prévoient d'ailleurs, après une phase de regroupement des
opérateurs historiques de télécommunication et
d'apogée de leurs résultats vers 2002, leur
désintégration entre :
Des marchés de gros et des marchés spot où
s'achètent et se vendent des minutes de télécommunication,
ont déjà fait leur apparition
www.band-x.com,
www.ratexchange.com,
www.arbinet.com
Finacor, courtier en produits financiers a lancé
Finphone pour le courtage de minutes. Alain Beluche, responsable
de cette nouvelle activité précisait récemment au Monde
"il n'y a pas encore de contrats standards ni de produits dérivés
pour acheter à terme de la capacité téléphoniques
pour spéculer à la hausse ou à la baisse des prix, mais ce
n'est qu'une question de temps". En 2000 la start-up néerlandaise
Interxion s'est installée sur ce créneau à
Aubervilliers
Il existe même des endroits facilitant sur le plan technique ces
transactions :Telehouse héberge sur 1000m²au centre de Paris
des machines appartenant à la plupart des opérateurs
présents en France: "toutes ces machines sont connectées,
ce qui permet des échanges de minutes sans lignes
spécialisées très coûteuses" James Shibduth
directeur de Telehouse France, filiale d'un groupe qui opère
déjà à Londres (60.000m²) et aux USA. "ce
marché est apparu il y a 5 ans" précise Pierre-José
Billotte, président de son concurrent Executive Telecom
Il s'agit typiquement de fournisseurs d'accès internet gratuits, de
téléphonie mobile, cartes prépayées, call-back,
passerelle IP, portails, TV à la demande, pager, entrepôt de
données (data warehouses), annuaires...:
· Les services innovants, "Application Hothouses for
innovation" qui achètent des "secondes" aux premiers pour revendre
des services à travers les seconds :
c'est ce domaine qui devrait voir éclore les nouvelles entreprises
Ces prévisions semblent être en voie de se réaliser
quand on voit ATT, l'opérateur historique américain, qui
après s'être séparé de ses laboratoires
(Lucent, lui même aujourd'hui en grave difficulté avec une
capitalisation divisée par 6 en un an) vient de décider
d'éclater en 4 entreprises indépendante, l'ancienne "vache
à lait", la téléphonie fixe, victime de l'Electronic
Strategy Business, ayant en particulier un avenir très incertain. La
situation de British télécom, évolue dans le
même sens et la transformation progressive en holdings financières
de France Télécom, Deutch Télécom et
NTT participent de la même évolution. Quant à
l'opérateur historique néerlandais, KPN, un commentateur
employait à son propos une expression roumaine "la situation est
bonne, mais pas désespérée"
(C'est la même évolution qui est prévisible pour
l'électricité, l'eau, le gaz ou les banques)
"Les sociétés de télécommunications
européennes se concentrent sur l'ingénierie financière au
lieu de s'attaquer à leurs véritables problèmes: le manque
d'innovation et les occasions manquées. Elles ne se rendent pas compte,
que la cause de leur malaise est le modèle d'intégration vertical
qu'elles suivent depuis un siècle. Dans une industrie en crise, les
fusions, acquisitions et restructurations classiques ne sont pas une solution.
Les telcos doivent adopter une structure horizontale qui favorise l'innovation
et accélère les processus organisationnels". Forrester.
http://www.forrester.com
aout 2001
Dans ce domaine, la voix qui ne croit que de quelques pourcents par an,
alors que les autres applications connaissent une croissance de 10à15%
par mois devrait être progressivement marginalisée (3% en 2005
d'après Ovum),
"le prix d'un simple coup de fil sera trop bas pour justifier une
facturation" Stephen Young Cabinet Ovum. Pour les
liaisons intercontinentales le trafic internet a dépassé le
trafic téléphonique en 1999, il semble l'avoir
dépassé sur l'ensemble des réseaux en 2000 (Datamonitor) "
à ce moment là, la voix depuis un poste fixe sera devenue
tellement marginale qu'elle sera gratuite" John Chambers, président
de Cisco
www.cisco.com.
Elle représentait encore en 1999 75% du chiffre d'affaire des
opérateurs historiques
Aussi pour rester compétitifs les opérateurs devront être
capables de transporter à un coût compétitif des
térabits de données. Ils ne vendront plus à la
durée et à la distance mais au débit instantané
disponible, au volume transporté et à la qualité de
service.
Il leur reste, heureusement pour eux, encore quelques belles années pour
s'adapter mais
"les prix baissent mais restent encore très largement au
dessus des coûts. Sur les grandes artères où il y aura
une véritable compétition ils pourraient chuter de 60 à
80% par an" Stephen Young Cabinet Ovum
Par ailleurs "la convergence des réseaux rend brutalement
obsolète une grande partie des infrastructures existantes des
opérateurs historiques" Hubert Tardieu directeur
général de Sema group-Télécom, analyse
confirmée par Gerald Thames patron de GTS
"à service équivalent un réseau construit sur le
modèle internet est 4 fois moins coûteux qu'un
réseau traditionnel" Russel Daggat Pdg de Teledesic
"Les opérateurs traditionnels se trouvent pris en porte-à-faux
par des investissements élevés et des offres inadaptées,
une opportunité stratégique apparaît pour les
opérateurs qui s'appuient sur une unification autour d'IP" Rapport de
Jean-François Abramatic
http://mission-dti.inria.fr/index.html
Ces trois types d'activité ayant des besoins en capitaux très
différents (en volume comme en nature), nécessitant des profil de
gestionnaires très dissemblables il paraît peu probable au
yeux de certains analystes, qu'une fois la concurrence établie et les
"rentes de situation" résorbées le modèle
intégré actuel soit encore viable (d'autant plus qu'un client
acceptera difficilement quand il aura le choix que son fournisseur soit
également son concurrent, le mettant à la merci d'un manque de
fair-play, qualité qui n'est pas toujours au rendez-vous dans les
périodes où la survie est en jeu)
Aussi Level3 qui vise rien moins que 60% du marché des
communications longues distances se dit prêt à investir 10
milliard de dollars sur un réseau totalement IP permettant de
réduire de 50%, à très court terme, les coûts
facturés aux opérateurs, puis de casser à nouveau les prix
en 2001
De même Worldcom, Global Crossing, Teleglobe,
GTS-Hermès, Equant, BT-ATT, Williams,
Teligent, Winstar, Flag, GTE, Frontier,
Viatel-Circe, IXG, Qwest associé à
KPN, Iaxis, LD Com (groupe Dreyfus), Telia,
Interroute... qui nourrissaient des ambitions de même nature et
construisaient des réseaux IP intercontinentaux : les mouvements de
concentration devraient continuer à se produire (comme le rachat de
Eunet par MCI, lui même absorbé e 1998 par
Worldcom lors d'une OPA de 30 Milliards de dollars, suivie en octobre
1999 par la plus importante OPE historique : le rachat de Sprint pour
129 Milliards de $ (bloquée depuis en raison de la
réglementation anti trust) avant que Woldcom ne sombre lui-même
dans une retentissante faillite frauduleuse, ou le rachat plus modeste, pour 5
Milliards de dollars, du réseau d'IBM par ATT)
Chacun d'entre eux prévoyait qu'il n'y aurait que trois ou quatre
survivants au niveau mondial dans ce métier
l'année 2001 a déjà vu la faillite de
Teligent et 2002 la faillite de flag, Global Crossing ,
KPNQwest et celle record de Worldcom avec un passif de plusieurs
dizaines de milliards de $
Les récentes OPA et OPE ont mobilisé 600 Milliards de dollars
depuis 1996, date de l'adoption du nouveau cadre réglementaire
américain
Il est peu douteux qu'il en sortira à terme des réseaux plus
performants et avec des structures de coût et de frais
généraux nettement moins élevés que des
opérateurs historiques comme ATT aux USA ou NTT au Japon, mais dans un
premier temps les acquisitions financières faites pour atteindre la
taille mondiale sans regarder le prix de celles-ci à conduit à
des situations financières extrêmement tendues qui amènent
les opérateurs à geler leurs investissements et à
maintenir des tarifs anormalement élevés
La vitesse de réaction de ces nouveaux groupes est
évidemment sans commune mesure avec celle des consortiums internationaux
qui sont soumis à de délicates règles pour les prises de
décision
Notons par ailleurs que British télécom a
annoncé la construction d'un réseau entièrement IP
(réalisation Nortel Networks à partir de la technologie Bay
Networks)...en Espagne, pour attaquer l'opérateur historique local :
cela lui permettra d'avoir un seul réseau voix et données au lieu
de 2
"d'ici 2 à 3 ans les réseaux n'auront plus
d'éléments de commutation traditionnelle de circuit... notre
objectif est de réduire par 10 dans les 5 ans les couts de
transport" Pascal Debon, Nortel aux Echos le 1/3/00
6.1.1.7 Les noeuds d'interconnexion: en Europe un grave goulot d'étranglement
Avoir
des réseaux à haut débit est une chose, encore faut-il
qu'il n'y ait pas de goulots d'étranglement pour passer de l'un à
l'autre or les GIX (Global Internet eXchange) sont aujourd'hui quelque
peu sous-dimensionnés :
Tous les Gix français sont à Paris (mis à part un embryon
à Grenoble: GNI
www.gni.fr) et l'absence de noeud
régionaux sature inutilement les lignes, celui géré par
Renater, SFINX (Service For French INternet
eXchange) devait passer de 34 à 155Mbit/s.
www.renater.fr/Sfinx/
&w
"l'existence de financement public et des rapports contractuels avec
l'opérateur historique sont à l'origine de limitations
techniques ou organisationnelles qu'on ne retrouve pas ailleurs en
Europe...le retard français dans le déploiement de l'internet
a masqué les problèmes liés à l'interconnexion de
réseaux... Au fur et à mesure que la capillarité augmente,
ces problèmes vont devenir critiques... La possibilité d'une
marginalisation de l'infrastructure française est réelle...
les possibilités offertes par Londres risque de conduire les
opérateurs français à y réaliser leur
interconnexion plutôt qu'à Paris" Jean-François
Abramatic
http://mission-dti.inria.fr/index.html
Le Sfinx est maintenant complété par des initiatives
privées comme Parix
www.parix.net second GIX
opéré lui aussi par France Télécom mais qui
malgré cela communique très mal avec lui et telehouse
www.telehouse.net
Aujourd'hui entre 50 et 70% du trafic intra-européen transite par les
Etats Unis : Louis Bonnet-Madin estime que cela rallonge le délai de
transit de 120ms, or une page Web un peu complexe peut nécessiter entre
30 et 50 requêtes (et les test de Netsurf montrent qu'il est parfois
plus rapide de se connecter au site du Monde ou de libé depuis New
York que depuis Paris)
voir page
359
Deux GIX européens émergent et développent des ambitions
continentales :Londres (Linx
www.linx.net) et
Stockholm (D-Gix
www.netnode.se/index-eng.html )
6.1.1.8 Les "bretelles d'accès à l'autoroute: l'actuel goulot d'étranglement, mais les techniques sont prêtes
l'inertie dans ce domaine est beaucoup plus grande et, en
l'absence d'action très volontariste des organes de régulation,
les clients sont de facto prisonniers des opérateurs historiques.
Les technologies permettant les gros débits existent, mais elles sont
extrêmement déstabilisatrices pour les opérateurs
historiques (qui ont transféré leurs marges depuis
l'international, concurrencé, vers la boucle locale qui ne l'est pas
encore) et, c'est d'ailleurs très compréhensible, tous les
moyens sont bons pour eux afin de gagner du temps (non application des
injonctions de l'ART, périodes d'expérimentation
prolongées à l'extrême, procès, mobilisation des
syndicats,...)
Tant et si bien qu'aujourd'hui entre un ordinateur de plus en plus puissant et l'autoroute chaque jour plus "roulante" il reste un vilain petit chemin vicinal lourdement taxé (ceci n'est d'ailleurs pas propre à la France: le Japon par exemple souffre encore davantage de la main mise de NTT).
Comme le
dit David Barroux "les internautes se retrouvent aujourd'hui dans la
situation de propriétaires de Ferrari tournant en rond sur des routes de
campagne, roulant au ralenti à la recherche de l'entrée de
l'autoroute
"l'accès direct aux abonnés est verrouillé. Ce qui
génère des coûts d'accès rédhibitoires"
Olivier Porte Cigref, club informatique des grandes entreprises
françaises
Rajoutons que les bretelles d'accès "rapides", les lignes
louées, sont toujours en 2002 hors de prix, malgré
plusieurs baisses (5 à 15 fois plus cher qu'outre atlantique)
"L'objectif pour la boucle locale à l'horizon 3 à 5 ans est de
passer à quelques mégabit/s pour le particulier à
34mégabit/s pour la PME et entre 155 et 622 mégabit/s pour les
grandes entreprises, et ce à prix constant" Jean-François
Abramatic
http://mission-dti.inria.fr/index.html
Aux US Forrester Research estimait en 1999 que 19 Millions d'habitants seront
connectés à plus de 2Megabps en 2002 (2,5 aujourd'hui). En fait
le phénomène semble être encore plus rapide que
prévu puisque fin 2000 ils sont déjà 12 millions
La plupart des étudiants disposent durant leurs études de
connections à haut débit : "the connections in most dorms
offer 10 Mbps, students find it difficult to revert back to using slower
connctions" (Los Angeles Time 14/1/00)
Ces débits donneront naissance à des applications totalement
nouvelles (richesse des sites, vidéo,...) il est à craindre que
les entreprises des pays qui tardent sur ce déploiement ne prenne un
retard difficilement rattrappable dans la compétition
6.1.1.9 L'utilisation des réseaux câblés: un développement rapide
Le
câble initialement conçu pour la rélévision permet
une connection à haut débit à l'Internet, donnant une
nouvelle jeunesse aux réseaux du "plan câble" qui avaient
été un douloureux fisco financier pour les opérateurs et
les collectivités locales
En Amérique du Nord, en 1999 1 million de foyers
utilisaient le câble pour accéder à l'Internet connexion
à Internet par câble aux US 3,6 millions en 2000 et 6,2 millions
en 2001 contre (CMA Consulting). le câble représente les 2/3 du
marché de l'Internet rapide aux Etats-Unis (le DSL conservant un tiers
www.epoll.com . (Yankee Group
&&w en prévoit 4,5 millions en 2002)
ATT a dépensé 100 milliards de dollars pour devenir le
premier câblo-opérateur des USA (...ce qui peut d'ailleurs poser
des problèmes d'abus de position dominante)
En France, après injonction de l'ART
www.art-telecom.fr et
décision de justice, la situation a commencé à se
dégeler, mais le long blocage de la situation a provoqué une trop
brutale montée en puissance ce qui a provoqué quelques
difficultés pour l'adaptation des réseaux, notamment parce que le
débit total est à diviser par le nombre d'utilisateurs
simultanés
Un indicateur montre que nos grands groupes ont mis du temps à saisir
les enjeux nouveaux de l'internet: le réseau Vidéopole a
été vendu pour un "prix dérisoire " au groupe
américain Lenfest qui l'a revendu quelques mois plus tard 6 fois plus
cher à UPC (rapport du CSA juin 1999) ... qui a lui-même
été emporté en 2002 dans la tourmente des
télécom.
Le magazine Futur(e)s cite le chiffre de 25 Milliards de F perdu dans ces
réseaux cablés par suite de ces conflits
Voir
www.cybercable.fr
www.wanadoonetissimo.com
,
www.numericable.com ,
www.mediareseau.com
Grâce à la téléphonie IP, le câble peut
devenir un réseau téléphonique alternatif: Noos qui
conduit actuellement des expérimentations à Chambery et Annecy
prévoit un déploiement commercial en 2002
6.1.1.10 XDSL et ADSL un débit multiplié par 100 sur le fil du téléphone classique: l'enjeu du "dégroupage"
6.1.1.10.1 Le principe de la technologie DSL, son potentiel technique
Ces
technologies Digital Subscriber Line (DSL: ligne
d'abonné digitale)
www.adsl.com/adsl/adsl-forum.html ou
www.modem-fr.com/adsl
utilisent la bande de fréquence entre 4 Kilohertz à 1
Mégahertz actuellement inutilisée (et même
éliminée par un filtre pour autoriser le multiplexage de la voix
en technologie téléphone traditionnelle (0 à 4 kHz)) :
Le cuivre était jusqu'à présent volontairement
sous-utilisé pour des raisons historiques, car la voix ne
nécessitait pas un débit d'information plus grand et il
était ainsi très commode en décalant tout simplement les
fréquences des lignes actives au niveau du concentrateur, de
faire transiter simultanément depuis celui-ci (d'où son nom) vers
l'autocommutateur des dizaines de conversations sur le même fil,
en les localisant côte à côte dans les bandes 0-4khz,
4-8khz, 8-12khz,...)
Depuis le début des années 1990 des études ont
été menées pour faire passer des émissions de
télévision par les fils du téléphone en
substitution au câble: ces recherches ont débouché sur la
technologie DSL. Cette technologie a trouvé en fait ses premières
applications avec Internet qui connaissait simultanément l'essor que
l'on sait (mais aujourd'hui les médias télévisés
s'interessent de nouveau à cette voie de diffusion notamment grâce
aux progrès de la technologie Mpeg2 puis Mpeg4 de compression d'image)
Avec la traditionnelle paire de cuivre torsadée, qui dessert le
particulier, les technologies DSL doivent permettre de
Cette bande passante peut être partagée de différente
façon entre "l'émission" et la "réception" d'information
("voie montante" et voie "descendante"). Usuellement un internaute
reçoit plus qu'il n'émet et l'optimum conduit donc à un
partage "asymétrique" entre les deux voies (Asymetric DSL:
ADSL). L'ADSL représente actuellement 58% du marché de l'XDSL
v puis par 2000 avec la technologie VDSL 58Mégabit/s
(Very High Speed DSL, dévoilé par Alcatel en octobre 1999
et commercialement disponible en 2001) sur des distances inférieures
à 1km (SMT Microélectronics et Télia en
ont déjà fait une démonstration et annoncent des ventes
pour 2001 voir
www.telia.se )
v Avant de laisser place à la fibre optique dont le prix devrait
dans les 10 ans être inférieure au cuivre, car la fibre se sera
à cette échéance déjà rapprochée
jusqu'au concentrateur et s'imposera progressivement dans les programmes de
rénovation immobilière (le coût provenant de la pose et non
de la fibre elle-même).
Il n'en serait évidemment pas de même si le client final
hébergeait un serveur ce qui est techniquement tout à fait
possible
Moyennant
...on peut ainsi obtenir une bande passante de l'ordre de 8 mégabit/s (2
mégabit/s pour l'ADSL lite un peu moins onéreux, car il
prend des marges de sécurité entre les bandes de
fréquences, ce qui permet une installation plus fruste)
· et un DSLAM (DSL Access Multiplexer) dans le concentrateur de
l'opérateur (150€ par ligne)
La technologie DSL n'exige aucun investissement supplémentaire sur les
lignes: elle utilise les paires torsadées ordinaires installées
pour l'analogique ou le RNIS, dans la mesure toutefois où elles sont
assez récentes, ce qui est le cas en France (les lignes anciennes
étaient équipées de bobines "poupin" qui neutralisaient de
larges bandes de fréquences). Les investissements sur
Ces technologies permettent pour 150 à 300F de coût forfaitaire
par mois (40$ aux US, 160F en suède) d'avoir un accès permanent
à haut débit à internet tout en conservant sur la
même ligne un accès téléphonique classique (mais
bien entendu la plupart des communications basculeront sur IP, rendant ainsi
le téléphone totalement gratuit, puisque outre l'accès
internet à haut débit (permettant la réception de
vidéo à haute définition, en même temps qu'une
navigation rapide sur internet)
La technologie DSL offre jusqu'à 16 lignes
téléphoniques, ce qui bousculera sans doute quelques
modèles économiques et explique le peu d'empressement des
opérateurs historiques pour aller de l'avant: (les propositions
actuelles sont extrêmement "bridées" débits limités,
adresse IP non fixe et voie montante très limitée en terme de
débit pour éviter de concurrencer les lignes louée,
véritables vaches à lait)
Le CNET
www.cnet.fr estimait possible en
1999 de raccorder 40 à 50 % de la population à un débit de
8 Mégabit/s Jo Cornu d'Alcatel estime fin 2002 que c'est 70% de la
population européenne qui pourrait en bénéficier en se
limitant à 5,5 Mbps
Tactis a publié une étude cartographique montrant la
population desservie et les "zones d'ombre"
www.tactis.fr/documentation/TACTIS-ADSLjuin2001.PDF
SBC la plus grosse des "baby bell" a lancé fin 1999
le projet "pronto", 6 Milliards de dollars, afin de fournir "d'ici 2002
l'ADSL à 80% de ses 77 millions de clients" Les Echos 19 oct 1999
Pour sa part, l'opérateur suédois Telia a retenu
Alcatel (qui a déjà équipé Singapour) pour
être en mesure d'installer l' ADSL dans 98% des foyers d'ici 2004
et a confié à Cisco
www.cisco.com la reconstruction complète de
son réseau pour le mettre entièrement en technologie IP
400.000 prises étaient installées fin 1999 aux US avec un forfait
de 40$ mensuel, 3 millions sont prévues en 2001 et 20 en 2003 selon
plusieurs estimations convergentes
Alcatel reste le leader mondial incontesté des équipements
DSL: Selon la dernière étude du groupe Dell'Oro, la part de
marché ADSL d'Alcatel, calculée d'après les livraisons de
lignes effectuées au cours du premier trimestre 2002, a atteint 39% en
hausse de 14 % par rapport au quatrième trimestre 2001, soit plus de
quatre fois celui de son concurrent immédiat Sumitomo (9,3%) et Siemens
(9,1%)(13 %). Il a vendu son activité modem "grand public" à ,
Thomson Multimédia qui devient le nouveau leader mondial dans ce
domaine
TeleChoice
www.telechoice.com
donne les chiffres d'évolution de ce marché
6.1.1.10.2 Pourquoi une telle lenteur de déploiement? L'enjeu du dégroupage,
La
lenteur actuelle du développement de cette technologie,
techniquement parfaitement au point, est dû au fait que les
concentrateurs, où se situent ces fameux filtres passe-bande
éliminant le signal au delà de 4 kHz, se trouvent sur à
l'intérieur de la boucle locale, et donc jusqu'à fin
2002, dans les faits sinon en droit, inaccessibles à la
concurrence (celle-ci n'a aujourd'hui accès au mieux qu'aux
autocommutateurs, points d'entrée dans les boucles locales, vers qui
convergent les concentrateurs):
Seul l'opérateur de cette boucle (en fait quasi exclusivement
l'opérateur historique) peut de ce fait mettre en oeuvre cette
technologie révolutionnaire (en septembre 2002 il n'y avait que ...1150
lignes de dégrouppées en France opérées par des
opérateurs concurents de France Télécom, soit 0,13% des
lignes ADSL exploitées par l'opérateur dominant..., en Allemagne
il y en avait déjà 623.000 début 2002)
"avec 400 lignes le dégroupage est inexistant en France. Son prix est
inacceptable: c'est quand même le seul exemple ou le tarif de gros
consenti aux opérateurs est 50% plus élevé que le tarif de
détail payé par le particulier" Philippe Germond, Pdg de
Cegetel dans une interview aux Echos le 14 mars 2002
""France télécom déploie ses offres depuis 2 ans alors
même que les autres opérateurs n'ont pas été en
mesure de fournir des services dans des conditions équivalentes" ART,
rapport d'activité
www.art-telecom.fr
Ses concurrents, regroupés dans le "Collectif libre ADSL"
www.libreadsl.org accusent
France Télécom de ne pas respecter les échéances
fixées par l'autorité de régulation (le 1er
janvier 2001) en usant de tous les moyens (informations fausses ou
incomplètes, fourniture de documents papiers inexploitables, retards de
transmission, facturations abusives, tarifs exorbitants, installation de
filtres mettant hors service l'ADSL proposé par son concurrent Mobius
à la Réunion (et démarchant ses clients pendant ce temps :
France Télécom a fait l'objet d'une condamnation le 11 Avril
2001...), procédures judiciaires abusives cherchant à affaiblir
un concurrent (jugement de juin 2001 / One.Tel),
"[le dégroupage] suppose des négociations complexes. Les
ex-monopoles utilisent cette complexité pour contrer la concurrence
indésirable: dispositions techniques, tarifs (jusqu'à 0,5M€
pour l'accès aux salles),.... Certains observateurs estiment que France
Télécom a remporté une première victoireavec les
délais de mise en oeuvre..." (étude CCIP, mai 2002)
Ils l'accusent de bloquer l'arrivée des concurrents sur le
marché, contraignant même ainsi au dépôt de bilan
certains des nouveaux entrants comme Mangoosta ou Subiteo qui ne pouvaient
financer cette période de paralysie et d'incertitude (de surcroit
à un moment où les investisseurs adoptent une politique
d'extrême prudence) ou à un retrait du marché comme ce fut
le cas de l'américain Covad.
"l'opérateur rationne l'ADSL pour se créer des rentes"
Jean-Ruffat, président de Stratégies-Structures colloque
du CSTI du 2 décembre 2002.
L'ART estime en juin 2001 que "Cette situation pourrait être de nature
à révéler un comportement prédateur" Une
plainte, qui pourrait être suivie d'autres, a été
déposée en février 2001 devant le conseil de la
concurrence par un concurrent s'estimant lésé (9
Télécom) mais Pierre Goubet de Mangoosta estime "pour lui une
amende même lourde est probablement préférable à une
concurrence réelle sur la boucle locale". Rappelons par exemple que
c'est seulement en janvier 2002 que l'ART a infligé une amende à
l'opérateur pour une infraction de novembre 2000 ... et que Mangoosta a
été acculé au dépôt de bilan
Cette situation n'est pas propre à notre pays et en aout 2001 la
commission européenne a décidé de lancer une nouvelle
enquête afin d'analyser les éventuels abus de position dominanteet
de lancer les procédures appropriées avec ce commentaire:"ce
secteur demeure en l'absence de dégroupage effectif, le moins
concurrentiel des télécom en europe". En Italie
l'opérateur historique a été condamné à une
amende de 70M€ par le gendarme de la concurrence ... sur une plainte de la
filiale de France Telecom (Infostrada)
Par ailleurs le retard dans l'arrivée de la concurrence se traduit par
des prix élevés (le double de la Suède ou
l'opérateur historique a du céder 40% de part de marché
aux nouveaux entrants, et du Canada ou déjà en 2000 le
prix moyen d'un accès illimité à haut débit
était de 28€ par mois) et par voie de conséquence un
retard dans le développement préjudiciable tant aux entreprises
traditionnelles qu'aux producteurs de contenu (e-learning, médias,...):
avec une population moitié de la notre, le Canada compte 6 fois plus
d'internautes connectés à haut débit
Ceci permet de comprendre l'enjeu considérable dans tous les pays européen de l'ésotérique "bataille du dégroupage" qui donnera l'accès à la concurrence jusqu'à ce fameux filtre
"les
opérateurs européens semblent plus désireux de promouvoir
leur offre RNIS, dont le débit est très inférieur
mais qui présente l'avantage de préserver les recettes de la
téléphonie locale et de ne pas menacer le métier
très lucratif des liaisons louées" rapport Aftel 1999
en aout 2001 l'ART a renouvelé son appel à la baisse de ces
tarifs très rémunérateurs pour l'opérateur
historique (1,3G€, +13%), qui conserve là encore un monopole de
fait, mais très pénalisants pour les entreprises
Lors de nos missions aux USA nos interlocuteurs nous ont indiqué qu'ils
considéraient cette technologie comme obsolète
Ceci permet également de comprendre pourquoi l'opérateur
historique risque de n'installer l'ADSL que dans les zones où il y sera
contraint par la concurrence du câble, accentuant ainsi encore les
distorsions dans l'aménagement du territoire voir
page
353
La CCI du Cantal a du organiser une pétition de ses industriels
pour obtenir l'ADSL
6.1.1.10.3 Pourquoi "brider autant les débits?
Il est
également compréhensible qu'en l'absence de contraintes
l'opérateur en situation de monopole de fait se limite à des
offres très bridées (limitation du débit et surtout de
la bande montante pour empêcher l'installation de serveurs à
domicile ) afin de ne pas concurrencer inutilement les lignes louées qui
représentent aujourd'hui un précieux pactole. (les britaniques
parlent de "cash cow")
Les débits proposés aujourd'hui se limitent à quelques
centaines de Ko alors que Jo Cornu d'Alcatel rappellait le 5 décembre
2002, à l'occasion du projet "télévision sur ADSL",
que"70% de la population peut disposer sans problème de 5,5 Mbps et
qu'avec ce débit il est possible de s'offrir simultanément le
téléphone, l'internet à haut débit et une chaine de
télévision de haute définition"MPEG2" Patrick
Laurencier de Lucent rajoute "dans 2 ans, avec la compression offerte par
le nouveau standard Mpeg4, c'est 3 ou 4 chaines supplémentaires qui
seront disponibles"
Les internautes japonais bénéficient d'un ADSL non
bridé :la plupart des fournisseurs d'acces commercialisent une offre
a 8 Mbps pour un cout mensuel situe entre 17 et 25 euros et
à 20 Mbps début 2003 A terme, l'XDSL permet de monter
jusquà 80Mbps sur la ligne téléphonique classique (VDSL)
Si cette situation se poursuit ce serait au premier degré une nouvelle
pénalisation pour nos PME, et au second degré une nouvelle source
de retard pour le développement du marché national, et donc de
nos entreprises, et il y malheureusement tout lieu de croire que cette
situation se perennisera: les achats insensés à l'international
(songeons que le seul "sinistre" Mobilcom en Allemagne est
déjà estimé à plus de 10 milliards de
dollars) et le montant gigantesque de dettes qui en résultent ne
peuventt que conduire l'opérateur à continuer à pressurer
le marché national pour afficher une flatteuse rentabilité de
l'exploitation malgré des sureffectifs estimés à plusieurs
dizaines de milliers de personnes afin de pouvoir faire face aux
échéances ... et comme le principal compétiteur a connu
avec Vivendi des déboires similaires on ne peut pas être
très optimiste
L'Electronic Business Group qui rassemble les plus grandes entreprises
françaises soulignait mi-2002 "les adhérents de l'EBG
innovent largement mais, sans haut débit ils sont obligés de
chercher des terrains d'expérimentation en dehors et aux dépens
du territoire national, France Télécom multiplie les tracasseries
pour freiner le dégroupage. Tout nouvel entrant risque de devoir
affronter une mauvaise volonté, qui peut rapidement ressembler à
une grève perlée... et il est à craindre qu'une fois le
marché dominé par un opérateur les autres risquent d'avoir
grand peine à l'attaquer"'
Cette situation catastrophique explique sans doute les critiques des
opérateurs alternatifs sur l'Autorité de régulation qui,
delà du verbe (encore plusieurs mises en demeure engagées en
2002), ferait preuve d'une très grande clémence en utilisant
que de façon très parcimonieuse son pouvoir (devoir?) de
sanction (Bruxelle a entamé en mars 2002 des procédures
d'infraction sur ce plan à l'égard de notre pays pour n'avoir pas
su contraindre l'opérateur historique à respecter les
règles de la concurrence) et calculerait la façon "large" le
coût du service universel (d'ailleurs en partie invalidé en
décembre 2001 par la Cour de justice Européenne à la suite
de la plainte de leur association, l'Afors ce qui conduit à en diviser
l'évaluation du cout par trois!). l'ART admet d'ailleurs "ne pouvoir
ignorer les difficultés financières de l'opérateur
public" (les Echos, le 10 juillet 2002)
"tant que les opérateurs historiques verrouilleront leur
marché domestique, ils vivront bien chez eux et mal en dehors de leurs
frontière.... Pour l'instant hormis en Grande Bretagne, les
régulateurs européens n'ont pas brillé par leur
agressivité vis-à-vis de l'opérateur historique"
Philippe Escande, les Echos, 27 mars 2002
lors de la condamnation en appel de l'opérateur historique, à la
suite d'une plainte de free (qui affiche un objectif de moins de 20€ pour
son tarif d'abonnement), la cour d'appel de Paris relève dans son
jugement "Les moyens soutenus par France Télécom sont mal
fondés... En réalité France Télécom tente de
contrarier l'action d'un nouvel opérateur venant d'être mis en
mesure de présenter une offre concurentielle sur le
marché"
Notons, relation de cause à effet?, que British
télécom est le seul opérateur historique a avoir
traversé la crise sans dommage en s'abstenant de prendre des risques
qu'il n'était pas en mesure d'assumer. de plus n'étant pas
engagé dans l'UMTS il est plus libre de jouer la carte du WiFi...
C'est la raison pour laquelle le régulateur anglais, l'Oftel,
a contraint British Telecom à louer des capacités ADSL,
dès aujourd'hui, à ses concurrents et, pour s'assurer que BT
n'abusera pas de sa position pour traîner les pieds, BT devra accepter de
louer les accès client à partir de ses concentrateurs au plus
tard au 1er juillet 2001
de plus l'Oftel se garde le droit d'intervenir s'il constate que certaines
régions ou certaines catégories d'utilisateurs sont
négligées
L'Allemagne a adopté un schéma semblable et CMT le
régulateur espagnol propose à son gouvernement de faire de
même (Telephonica étant dans la même situation de monopole)
L'ART
www.art-telecom.fr/telecharge/listlch.htm#im bien consciente du
problème jette toute son énergie pour faire avancer le dossier
6.1.1.10.4 Quelques statistiques sur l'ADSL
ECTA, the "European Competitive Telecommunications
Association", a publié une étude sur l'état du
dégroupage en europe
www.ectaportal.com/ecta2001/ecta_home/geneva_release.htm Il estime
que les opérateurs nouveaux entrants ne luttent pas encore à
armes égales avec les opérateurs historiques.
Tableau complet de la situation des pays européens en juillet 2001
www.ectaportal.com/ecta2001/ecta_home/llu.htm
L'étude du cabinet Analysis réalisée pour le CSTI
et faisant une analyse comparée de la pénétration de
l'ADSL dans les différents pays est disponible sur le site
www.csti.pm.gouv.fr
A fin septembre 2002 sur les 33 millions de lignes, 1,14 millions
bénéficiaient du haut débit en France (dont 77% ADSL),
soit 1,9% du total des lignes. Sur ce total seules 1150 seulement
étaient exploitées par des opérateurs alternatifs...
6.1.1.11 la connection directe du client final par fibre optique (fiber to home), une étape intermédiaire la fibre hybride?
C'est
l'étape suivante qui permettra des débits supérieurs
à 100 Mégabps: une connection généralisée
des batiments à Stocholm était annoncée pour 2001 mais ce
projet est semble-t-il retardé
Au Japon Usen Broad Networks offre depuis mars 2001 des
connection à 100Mbit/sec. Internet pour 4,900 yen par mois
(50€)
http://ne.nikkeibp.co.jp/english/2001/02/0214yusen_bbnet.html et
sur l'agglomération de Tokyo, NTT propose également depuis
l'été 2001du 100Mbps à ses clients sur une large partie de
la zone urbaine
http://www.ntt.com
A Pau sous l'impulsion conjointe du député-maire et de
Jean-Michel Billaut, le projet "Pau Braod Band" vise à
rééditer les réalisations de Stockholm
Certains envisagent une étape intermédiaire: la fibre hybride
jusqu'au trottoir (la lettre des télécommunications, n°
73 du 5 mars 2001).
Economiquement, le prix du transport sur les 4 fils optiques nécessaires
au transport, se répartit maintenant à 80 % en coût de
distribution et à 20 % pour la partie transport longue distance alors
que le rapport était quasiment l'inverse pour le réseau
téléphonique.
Si le modèle de raccordement avec une paire de cuivre est si
coûteux, c'est surtout parce que chaque abonné est le seul
propriétaire et utilisateur de celle-ci sur 2 à 6 km de longueur.
Si l'on mutualise la fibre optique sur une grande longueur dans le
réseau d'accès (de 60 à 120 km d'éloignement par
rapport au central) avec notamment des multiplexeurs d'insertion - extraction
de flux d'abonnés, sur plusieurs longueurs d'onde (en WDM) , le
coût par abonné sera plus faible et le prix au Mbit/s d'autant.
Ce qui est proposé avec cette technologie, c'est de terminer le parcours
des dernières dizaines de mètres par des paires de cuivre
appartenant en propre aux exploitants en concurrence et de mutualiser une
grande largeur de bande entre plusieurs abonnés. Chaque abonné
disposerait alors de flux duplex à 25 Mbit / s
6.1.1.12 La boucle locale radio (BLR) pour les zones à faible densité...et une alternative à l'opérateur historique
Les
derniers kilomètres sont alors assurés par ondes Hertziennes,
cette boucle locale pouvant être "alimentée" par toutes les
technologies de boucles métropolitaines vues plus haut : fibre optique
(solution surnommée le "câble sans fil"), satellite,
hertzien...
Comme le câble cette technologie est utilisable pour la
télévision comme pour l'internet et donc le
téléphone
La technologie LMDS, qui utilise des fréquences plus
élevées (40GHz) expérimentée à Limoges par
Thomson offre un débit de 50Mb/s
Elle est handicapée sur le plan réglementaire en France du
fait qu'elle dépend d'une autorisation du CSA
www.csa.fr pour la partie
diffusion télévision et de l'ART
www.art-telecom.fr pour
les télécommunications alors même qu'il s'agit de la
même installation dont l'économie est encore incertaine
MMDS : Microwawe Multipoint Distribution System,
d'une portée de 50 à 100 km, nécessite selon la
distance une antenne de réception de 10 à 30 cm de
diamètre. Elle autorise un débit de 2 à 15 Mbit/s et,
comme pour le satellite, utilise le téléphone comme voie de
retour. D'autres options technologiques permettent des dessertes à plus
courte portés avec des matériels plus légers chez
l'abonné
Le 23 août 1999 Gain communication lance à Tucson
son service large bande (T1 = 1,54 Mégabit/s bidirectionnel) avec
un prix inférieur de 70% à ceux actuellement
pratiqués :
www.gainwireless.com
Le seul réseau de MEXICO dessert déjà 400.000
abonnés pour la diffusion TV numérique A Paris,
Easynet,
www.easy.net proposait dès 98
grâce à son antenne placée en haut de son immeuble dans un
rayon de 7km un accès internet à 10.000F/mois contre 60.000f/mois
par ligne louée
Cette technologie est intéressante pour les zones à faible
densité (desserte filaire plus onéreuse) ou pour une utilisation
"chantier" (comme sur le port de Rotterdam). Elle n'est pas cependant
pas totalement insensible aux phénomènes
météo
Nokia en augmente le rayon d'action grace à l'installation chez l'usager
d'antennesqui jouent également le rôle de relai pour d'autres
clients plus éloignés: ces boitiers RoofTop permettent ainsi de
créer un résau maillé
Mais son intérêt principal est d'offrir une alternative
technique à la boucle locale filaire de l'opérateur
historique (technologie LMDS, débit 512Kbps à 2 Mbps),
tout du moins pour les PME (car son cout la met pour l'instant en dehors du
marché "grand public")
Belgacom offre aux entreprises un package complet de
télécommunications BLR avec la voix (70 à 80 % des besoins
de l'entreprise française) : Becom à partir de 600
€ dont 550€ de téléphonie et 50€ pour
l'internet à volonté
Si l'investissement théorique est sensiblement plus onéreux
rapporté à l'abonné, il présente l'immense avantage
d'être extrêmement modulaire et de ne pas nécessiter de
lourds investissements préalables:
Ce n'est qu'une fois le client acquis que l'on installe une antenne
d'émission-réception chez celui-ci, permettant au chiffre
d'affaire de croitre de concert avec l'investissement, limitant ainsi les
risques financiers et commerciaux de l'opération par rapport aux
techniques filaires (qui, elles, exigent de lourds et longs travaux de
génie civil avant le premier client et une immobilisation
financière stérile durant la montée en charge commerciale)
Cette technologie présente en outre l'avantage de pouvoir
acquérir des clients dispersés dans une agglomération
alors qu'une approche filaire nécessite une conquête "paté
de maison par pâté de maison" et chacun a en mémoire les
problèmes rencontrés à l'époque par le "plan
câble"
L'année 2000 a vu l'attribution de 2 licences nationales et de 2
licences locales par région: l'ART a veillé à
privilégier l'arrivée de nouveaux opérateurs afin
d'utiliser le levier de la concurrence pour dynamiser le décollage de
cette nouvelle boucle locale (ont été exclus par les
critères retenus tant les opérateurs téléphoniques
déjà installés que les opérateurs GSM)
l'ART a choisi le "concours de beauté" avec des licences
gratuites: ceci équivaut à une substantielle subvention pour les
gagnants du concours, ce qui devrait espérons-le leur permettre de
procéder à des investissements massifs et rapides
FirstMark
www.firstmark.net
créée par Lynn Forester, un des 2 lauréats nationaux, part
à l'assaut de l'Europe: avec 129 licences sur le marché allemand
elle couvre 40% de la population). Parmi les objectifs affichés, le haut
débit pour les PME isolées
Regrettons toutefois que l'ART n'ait pas su prendre en compte les
problèmes d'aménagement du territoire (ce qui aurait
été très facile en assurant par exemple un couplage entre
régions "juteuses" comme l'ile de France et d'autres qui le sont moins
comme le Limousin ou la Corse). Aussi 4 de ces Régions n'ont pas
d'opérateurs locaux fin 2000 (certes un second tour d'enchère a
été organisé mais il ne pouvait pas permettre des niveaux
d'engagement aussi importants que si couplage il y avait eu: les engagements
sur la Région Auvergne sont nettement plus faibles que ceux du "premier
tour") et les régions concernées vont devoir investir sur leurs
propres deniers pour compenser cette erreur d'appréciation
Voir
www.art-telecom.fr/dossiers/blr/attrib/corps.htm et
www.art-telecom.fr/telecharge/listlch.htm#blr
Notons que cette technologie peut également être employée
dans la partie intermédiaire de la boucle locale et desservir les
concentrateurs: la paire torsadée ou la distribution électrique
prend alors le relaisCette technologie a beaucoup déçu et nombre
d'opérateurs ont jeté l'éponge ou ne respectent pas leurs
engagement : l'arrivée du WiFi risque de lui porter un nouveau coup
6.1.1.13 Les WAN (Wide Area Network) radio: la norme 802.11 ("WiFi") et Bluetooth 3
Les
technologies 802.11 (Wireless Fidelity ou "WiFi") et Bluetooth 3
permettent une connexion à haut débit dans un rayon d'une
centaine de mètre par une liaison radio
Le Wifi exploite 2 bandes de fréquences mondialement libres
d'usage en radiocommunication:
* 2,4 Ghz est une bande de fréquence réservée aux liaisons
"ISM" (Industrielles, Scientifique et Médicale), c'est celle
utilisée par exemple par les fours micro-ondes.
Ces technologies présentent néanmoins des risques de brouillages
avec les autres utilisations ce qui conduit à en limiter la puissance,
notamment en France ces fréquences sont utilisées par les radars
de la défense nationale ...
* 5,1 Ghz pose également des problèmes de risques
d'interférences avec d'autres usages (également militaires) mais
permet de disposer de plus de canaux ce qui permet de mieux régler les
problèmes de recouvrement partiel avec les cellules voisines
www.telecom.gouv.fr/telecom/car_wifi.htm.
le site
www.meshnetworks.com
présente 2 animations permettant de saisir toutes les
possibilités pratiques de cette nouvelle forme de réseau et
le site de la fing propose une vue d'ensemble à
www.fing.org/index.php?num=2818,4
La norme IEEE 802.11b Wireless Ethernet définie fin 1999
permettant un débit de 5 à 10 Mbps, est concurrente de la norme
Bluetooth 3, à longue portée (100m, 11 Mbps), mais Bluetooth
paraît avoir plus d'atout dans sa version à très courte
portée grâce à sa très faible consommation
d'énergie donc pour le PAN, (Personnal Aera Network) qui connecte les
appareils portés par une même personne (oreillette, laryngophone,
téléphone, GPS, système de vision, palm,...)
La future génération, 802.11a atteindra un débit de
57 Mbps
Il en coute de 50 à 100€ pour en équiper un microordinateur
et de l'ordre de 500 à1000€ pour une borne d'accès
Conçu initialement pour des intranets d'entreprise, le WiFi connait
actuellement des développements spectaculaires dans des zones à
forte densité (les "hot spots": grands hotels, aérogares,
centres ville ou Congrès (par exemple au printemps 2001 le
congrès annuel de l'Isoc à Stockholm)
au Japon le gouvernement a decide d'installer des reseaux WiFi
dans 8000 ecoles
Le faible coût des matériels correspondants a créé
un engouement tout particulier pour ces fréquences qui ont
été rapidement utilisées en extérieur pour des
réseaux locaux étendu et notamment dans des villes comme Seattle
voire dans des zones plus vastes comme en Scandinavie où en Chine
(où s'est tenue en septembre 2002 la China Wireless LAN
Conference avec des projets de couverture systématique de
manière à ce que les télécommunications soient
disponibles dans une "anytime, anywhere era"
http://www.ccwexpo.com.cn/english/conferences/wireless)
A San Francisco "Ricochet", tel est le nom de ce service, offre une
liaison 128Kbps grace à des balises d'une vingtaine de cm
accrochées aux lampadaires de la ville (2 ou 3 par km²)
www.metricom.com/ricochet_advantage
A Seattle c'est une initiative menée dans la philosophie des logiciels
libres qui a conduit un réseau de bénévoles, sous
l'impulsion de Matt Westervelt et Steve Briggs à
créer Seattle Wireless
www.seattlewireless.net
totalement gratuit pour les utilisateurs, les bénévoles,
membres du réseau prenant à leur charge les
émetteurs-récepteurs-routeurs constituant les noeuds (nodes) du
réseau
Une association de plus de 100 volontaires à Kyoto offre depuis
le mai 2002 un acces WiFi gratuit aux habitants de la ville et aux
touristes: Chacun d'entre eux loue a ses propres frais une station de base et
paie le raccordement de celle-ci a un reseau haut debit fixe de type ADSL
Source : Nikkei Weekly
Sur le même modèle se développe en France l'association
Wireless-fr
www.wireless-fr.org avec
des équipes dans 21 villes
Les 1.200 cafés Starbuck étaient en cours
d'équipement fin 2002.
Il y avait déjà 35.000 bornes dans 14 villes et 11
aéroports début 2002 Par ailleurs IBM, Intel et ATT ont
annoncé en décembre 2002 un projet de réseau sans fil
national "Cometa Networks" (ex Project Rainbow) qui devrait
démarrer début 2003 dans les 50 principales métropoles
américaines avec 20.000 nouveaux points d'accès avant fin 2004
En 2002 Intel a entrepris d'intégrer la fonction radio WiFi dans toutes
ses puces ce qui permettrait d'abaisser les couts à presque rien et le
Medialab du MIT travaille sur le concept du "hot spot wearable" (projet
mithril) c'est à dire intégré dans les vêtements
voir
http://www.media.mit.edu/wearables/mithril
Cette technologie est partiellement en concurrence avec l'UMTS,
notamment pour les connections internet (débits beaucoup plus
importants: 5 à 50 Mbps contre 0,5 à 2 et des prix d'un tout
autre ordre de grandeur, quasi gratuite, lui permettant de rentrer dans une
logique du "libre": les infrastructures étant financées par des
particuliers et mis à disposition de la communauté).
Etherlinx (Cupertino, Californie) lance une technologie basée sur
le "software-designed radio" dont chaque unité communique avec une
antenne centrale et convertit directement à la norme Wi-Fi les signaux
destinés à être reçus à l'intérieur
des habitations. Elle a modifié les cartes Wi-Fi, peu coûteuses,
en utilisant leur propre code, afin d'accroître la portée du
système de réception jusqu'à 30 km.
www.nytimes.com/2002/06/10/technology/10WIRE.html
Par ailleurs l'utilisateur nomade qui voudra utiliser Internet ne le fera
pas en marchant comme dans le cas du téléphone. Il aura
besoin de s'asseoir et on peut penser que dans quelques années, il
trouvera aisément un lieu public, un café repérable par
une enseigne "Wi-fi". Pour un prix incomparable, le débit sera alors
bien plus confortable qu'avec l'UMTS
Enfin la téléphonie sous IP se développe avec le haut
débit
voir page
27: Au Japon, par exemple, la societe
Fusion Communication Corp, creee en mars 2000, avait lance son service
de telephonie sur IP en avril 2001 (Ce service permet au client d'effectuer des
appels d'un PC vers un telephone fixe), elle est suivie a l'automne 2002 par
toutes les grandes Telco japonaises avec une divsion par 10 des
tarifs pour la longue distance à 0.07 euros les 3 minutes On
estime aujourd'hui a 1.6 millions le nombre d'utilisateur de la voix sur IP au
Japon Source : The Nihon Keizai Shimbun, 29/06/2002, 08/07/2002 Dow Jones
Newswires 09/07/2002
En particulier les assistants personnels devraient permettre de
transmettre la voix: SkyWave Japan a deja mis au point un
protocole de voix sur IP, qui offre une qualite sonore superieure a
celle des telephones classiques et Toshiba va commercialiser un
assistant personnel, capable de se connecter à un réseau sans fil
à la norme Wi-Fi, sans carte d'extension. Un appareil qui intègre
également, pour la première fois, un processeur graphique Source
: Nikkei Weekly, Nikkei Interactive.: on imagine l'impact possible du
couplage avec le WiFi
En outre deux sociétés américaines, Transat (Texas)
et Performance Technologies (Caroline du Nord) ont annoncé en
février 2002 qu'elles maitrisaient la technologie permettant
d'accéder aux services GSM via une connexion à un
réseau sans fil de norme 802.11. Notons que l'opérateur de
téléphonie mobile VoiceStream a récemment fait
l'acquisition de MobileStar, fournisseur de services sur réseau
LAN 802.11. Pour en savoir plus :
http://www.3gsmworldcongress.com
http://wwww.wirelessweek.com
L'opérateur British Telecom, qui a du se séparer de son
téléphone mobile dans sa restructuration, a dévoilé
mi 2002 un ambitieux plan d'attaque pour dominer le marché naissant
de l'accès à l'internet par WiFi. il prévoit dans un
premier temps de relier 400 cafés, stations-services et aéroports
britanniques dès 2003 et 4000 en 2005. "nos clients pourront utiliser
leurs portables ou leurs téléphones pour avoir accès
à des données sans devoir se brancher sur un réseau"
déclare David Hughes directeur de la division BT
Mobility.Selon lui les WLAN de BT offriront un service supérieur aux
réseaux de troisième génération (3G). "Les
services WLAN offrent des performances trois fois supérieures au 3G pour
un coût inférieur de moitié". Interrogé sur les
tarifs, le responsable de BT a laissé entendre que les clients WLAN
pourraient avoir droit à un accès illimité contre un
abonnement mensuel d'environ 65 euros. Une démarche très
éloignée des différents projets coopératifs qui se
développent dans les principales villes d'Europe et d'Amérique du
Nord, pour qui un accès modique ou à prix coûtant doit
être la règle.
Au Japon NTT et. KDDI s'interessent aussi de tres pres au
developpement des reseaux WiFi début 2003 ils se trouvent indecis entre
les options 3G et WiFi . Alors que certains mettent en doute le bien fonde de
la 3G, KDDI reve d'une offre globale unifiee entre ces 2 technologies: dans un
"point chaud", utilisation du WiFi, plus genereux en débit et, lors d'un
mouvement rapide, utilisation de la 3G, il travaille avec CISCO qui
développe un routeur permettant de basculer d'un protocole a l'autre
avec l'objectif d'arriver à des solutions performantes pour l'automobile
et les transports ferres Pour sa part, NOKIA a effectue l'essai d'un
service WiFi a grande echelle sur une ligne tres frequentee de la region de
Tokyo. L'equipementier pense que le marche "du trajet au travail" sera
la clef du succes des reseaux sans fil au Japon dans le futur.: Source : Nikkei
Interactive
NTT est l'acteur le plus dynamique dans le deploiement des "hot spots"
avec son service Mzone: il equipe restaurants, hotels, gares... . Softbank
Japan, a l'ambition pour sa part de deployer des "dizaines de milliers" de
points chauds dans tout le pays. la facture pour le client
sélève entre 17 et 26 euros par mois pour un acces illimite
à Internet (on peut se connecter dans une zone d'environ 100 m autour de
ces "points chauds" Source Nikkei Weekly, Nikkei Interactive
Certains craignent que le WiFi prenne plus de 20% du marché de l'UMTS déjà particulièrement difficile à équilibrer financièrement: les opérateurs sauront-ils en faire un service complémentaire?
Des
bornes implantées le long des autoroutes américaines
devraient permettre aux ambulances d'échanger avec l'hopital, aux
policiers de télécharger la photo d'une personne
recherchée, aux autobus d'indiquer conformément à la loi
leur position aux voyageurs... qui pourront connecter leur ordinateur portable,
le service étant financé par les publicités des
commerçants situés près du prochain arret
"petit à petit un véritable réseau voix et
données se construit qui pourrait avoir un effet perturbant sur la 3G"
Cisco, les Echos 10 déc 02
En France, théoriquement d'usage libre seulement à
l'intérieur d'une propriété privée son usage pour
le public (à l'initiative de communes ou d'hotel par exemple) a conduit
France Télécom à intenter des procès envers les
contrevenants.
A Mane, un village de 1300 habitants, un réseau Wi-Fi a du
être démonté suite à une procédure visant
à faire respecter la règlementation
Comme il s'averrait dans la pratique difficilement possible d'enrayer un
mouvement déjà largement déployé dans les autres
pays européens, et comme il y avait néanmoins des risques de
gène pour des usages précédents, notamment militaires,
L'ART pour permettre au moins de premiers essais (notamment pour la desserte
publique de zone à faible densité que par ailleurs
l'opérateur historique se refusait de desservir en haut débit)
à mis en place en 2002 une solution juridique provisoire
http://www.art-telecom.fr/communiques/communiques/2002/07-11-2002.htm
Ces technologies posent encore toutefois quelques problèmes de
sécurité car ils sont vulnérables aux intrusions: un
groupe de Hackers, le BAWUG (Bay Area Wireless Users Group) de San Francisco,
mets régulièrement en évidence les failles de
sécurité
6.1.1.14 La réception directe par satellite: une place sans doute plus modeste que prévu il y a quelques années
Les
satellites géostationnaires, mais surtout les constellations peuvent
comme nous l'avons vu offrir un service de boucle locale pour la voie
descendante, mais bien souvent celle-ci nécessite la boucle classique
à faible débit pour la voie montante
En outre les prix sont pénalisants et les espoir d'augmentation rapide
des débits restent faibles. Cette option peut néanmoins se
révéler précieuses pour les zones à faible
densité
"j'ai monté une entreprise de sous-traitance d'e-mail à
Madagascar. Là-bas le satellite est le seul moyen de se
connecter. Mais mon accès 128kbpsme coute aussi cher que mes 60
salariés" exemple cité par Futur(e)s juillet 2001
6.1.1.15 La technologie PLC (Powerline Communications) utilise les fils de la distribution électrique basse tension
N'oublions pas non plus qu'il existe un réseau
extrêmement développé jusque chez l'habitant et qui n'a,
paradoxalement, jusqu'ici pas été exploité : le
réseau électrique. Depuis longtemps pourtant la domotique
l'a utilisé pour véhiculer le son ou les
télécommandes d'EDF pour ses changements tarifaires etbientot
avec Schlumberger pour relever les compteurs.
2 forums réunissent les industriels travaillant sur ces technologies
:"l'international Powerline Communication Forum" (IPCF)
www.etsi.org/forawatch/all.htm avec Alcatel, Edf, Sagem,
Cisco,...et le"Powerline Telecommunication Forum" (PTF)
www.plcforum.org
Northern Telecom
www.nortelnetworks.com a développé, en
association avec un électricien britannique, United Utilities une
technologie "Digital Powerline" offrant sur les réseaux
électriques un service à 1 Megabit, soit 10 fois plus que le
RNIS, à des prix bien entendu beaucoup plus compétitifs. Ils ont
créé pour la développer la société
Norweb
www.norweb.co.uk
Les données sont amenées jusqu'au transfo basse tension par
boucle radio ou fibre optique et ,à partir de là, utilisent le
réseau électrique pour desservir l'abonné (grâce
à des courants de faible puissance mais de hautes fréquences, se
propageant à la périphérie des fils électriques
distribuant le 220V, dits "courants de peau")
Elle peut également être utilisée pour les intranets
Par ailleurs Media Fusion
www.mediafusioncorp.net de
Dallas a annoncé, également en mai 1999 être parvenue au
même résultat par une technologie
Aux US : Microsoft pour sa part a racheté une licence à
Intellon
www.intellon.com qui a lui aussi
développé une telle technologie)
Amperion Inc
www.amperion.com (fruit de
la collaboration de CiscoSystems, d'American Electric Power et de
Redleaf Group) développe de son côté une solution powerline
pour le début de 2002. Wall Street Journal 11/06/01
En Allemagne Veba, Preussen Elektra, EnBW
(controlé par Edf) et ont commencé leurs tests en 2000:
www.online-ag.de, et
à l'été 2001 RWE-Powerline et MVV-Energie, ont
annoncé l'ouverture d'une offre commerciale d'accès à
"Internet sur la prise en 2001 dans les villes d'Essen et de Mulheim. Une offre
spécialisée est également lancée pour connecter les
écoles de ces deux villes. Les débits proposés vont de 250
Kb/s à 10 Mb/s, pour des abonnements mensuels de 164 FF à 835 FF,
avec un coût fixe d'inscription de 335 FF et d'achat d'un modem entre 670
FF et 1.170 FF.( Die Welt, 02.07.2001)
http://www.rwe-powerline.com/relaunch/produkte/produkte_powernet.htm
les premiers résultats commerciaux en 2002 ne sont cependant pas
très probants face à l'ADSL et RWE a jeté le gant en
octobre 2002
Il en est de même en Autriche, la compagnie autrichienne
d'électricité EVN a reçu le feu vert en aout 2001
pour développer la technologie "Powerline" d'Ascom
www.ascom.com
A New York la compagnie d'électricité locale, Con
Edison propose depuis mai 2002 PowerLan Ethernet qui offre de l'internet
haut débit, en trasférant les données informatiques sur le
réseau électrique
http://news.zdnet.fr/story/0,,t118-s2111290,00.html?nl=zdnews
Cela étant, comme le souligne l'Aftel dans son rapport annuel 1999
"l'actuel monopole d'Edf ne lui laisse guère de marge de manoeuvre
pour se lancer en France dans une concurrence avec les opérateurs de
Télécom"
D'autre part Nortel qui ne pouvait mener tous les projets de front a
considéré plus stratégique de concentrer ses efforts sur
les technologies optiques
Les premiers développements commerciaux devraient concerner
l'utilisation du cablage des habitations ou des écoles pour
créer des réseaux Ethernet reliant entre eux les ordinateurs ou
des appareils électroménager, et les concentrant vers une seule
ligne de connexion externe.
A l'été 2000 par Edf avec le Suisse Ascom
Powerline
www.ascom.ch/plc/int_home.htm mène une expérimentation
dans le collège Louis Pasteur de Saint lô avec des
débits de plusieurs Mbps)
www.edf.fr/retd/futur/rd_miss.htm
Se limitant volontairement aujourd'hui à la desserte interne des
batiments, France Telecom a annoncé en avril 2001 que ses
chercheurs ont atteint des débits allant jusqu'à 7 Mbit/s
sur le câblage électrique: L'opérateur souhaite utiliser la
technologie Powerline Communications pour offrir des " prises "
haut-débit partout dans la maison sur n'importe quelle prise
électrique standard. Cette configuration permettrait ainsi " à
moindrecoût aux usagers " une mise en réseau de tous leurs
équipements électroniques,que ce soit leurs ordinateurs,
imprimantes, téléviseurs, modems ou encore alarme.
La "HomePlug Powerline Alliance"
www.homeplug.org,
consortium qui regroupe près de 90 sociétés high-tech,
dont Cisco Systems, Intel, Motorola, Hewlett-Packard et France Telecom, a
annoncé en juillet 2001 la finalisation d'un nouveau standard qui
permet de relier des périphériques électroniques à
internet via les prises électriques.
Grâce à lui, chaque foyer peut utiliser son réseau
électrique domestique pour relier des périphériques
électroniques grâce à un kit de connexion
(commercialisés par Phonex Broadband
www.phonex.com ). Ce nouveau
standard est basé sur la technologie développée par la
société Intellon.
www.intellon.com. Ce
standard HomePlug permet théoriquement d'atteindre 14 Mégabps
(8Mbps dans la pratique), mais aujourd'hui cette technologie est bloquée
par les réglementations européennes
Coté fournisseurs au même moment Thomson Multimédia
et Schneider Electric ont conclu un partenariat mondial (Easyplug) et
ont déjà vendu plus d'un million de prises notamment aux Etats
Unis
En 2002 LANergie start-up galloise, a lancé une technologie
powerline destinée aux réseaux internes à un batiment
(LAN, Local Aera Network): elle elle permet de mettre en réseau
jusqu'à 100 noeuds séparés chacun de 100 mètres se
compose d'une carte "Appian Pro (150 à 300£) et une suite
logicielle pour l'administration du réseau. La vitesse proposée
aujourd'hui est de 14 Mbps mais devrait évoluer vers 100Mbps en 2003.
Elle rejoint ainsi les concurrents européens comme Easyplug (JV
entre Schneider et Thomson) et Nord américains Phonex et
LinkSys
6.1.1.16 Quelques chiffres
Aux USA :le nombre d'utilisateurs domestiques de reseaux a haut debit s'est accru en 2001 de 200%. Aujourd'hui, 7,3 millions de menages en bénéficient voir www.fing.org
6.2.1.1 Pour les mobiles les normes GSM ("2G"), WAP, GPRS (2,5G) Edge et UMTS (3G) en 2010 la 4G?
6.2.1.1.1.1 Le GSM, les résultats décevants du WAP et le succès spectaculaire et inattendu du SMS
Le
GSM (Global System for Mobile communication -2G: 2ème
génération), norme de transport, basée comme le
téléphone classique sur la "commutation de circuit"
(l'opérateur dédie un circuit permanent pendant la communication
entre les deux interlocuteurs), permet déjà l'accès
à Internet mais avec des débits (9,6 kbit/s) et des coûts
très limitatifs, néanmoins d'ores et déjà les
"mini-messages" (SMS Small Message System) assurent une partie non
négligeable du trafic (Nokia prévoit 20à 30% à 3
ans)
Le WAP (Wireless Application Protocol) ainsi que le WML (Wireless
Markup Language), normes de langage et d'affichage, ont fait son apparition
pour adapter le format des informations disponibles sur Internet à la
taille de l'écran des téléphones mobiles
Mis en service trop tard en France, cette technologie a une durée
de vie trop courte pour justifier des investissements importants.
De plus les options technologiques ont privilégié la
qualité de la transmission sur la vitesse: Temps de connection
redhibitoire (15 secondes) ... et facturé, faible débit,
difficulté pour naviguer entre les services, mauvaise ergonomie, manque
de services adaptés, le WAP n'a pas connu le succès attendu
Si l'on y rajoute que la position frileuse des opérateurs qui ont
essayé d'abuser de leur position pour imposer la fourniture de leurs
services ("Wap Lock") a stérilisé les initiatives des start-up
pendant 7 mois. La condamnation de cette pratique est arrivée trop tard
pour permettre le décollage de ce marché: 1,3 million de clients
mi-2001 (pour 3,3 Millions de terminaux commercialisés) contre plus de
50 millions au Japon en septembre 2002 avec I-Mode (35 millions)
auquels il faut ajouter EZ-Web (9,5 millions) et J-Sky (10
millions)
Néanmoins Les 400 chauffeurs du Sernam utilisent
quotidiennement leur téléphone WAP. Couplé avec un
extranet clients, ce système permet de gérer en temps réel
les livraisons
De même, les transports Mesguen à Saint Pol de Léon,
société d'affètement, en intégrant l'ensemble des
chauffeurs dans sa plateforme de gestion informatique grace au WAP
(entrée directe par ceux-ci de tous les éléments relatifs
à leurs chargements et livraisons) estime avoir économisé
40% de ses couts administratifs tout en réduisant retards et erreurs de
livraison (et donc litiges et pénalités)
En juin 2001 l'Association GSM (425 opérateurs) a présenté
"Mobile Service Initiative" (M-Services) s'inspirant du I-Mode de DoCoMo
pour pallier les carences du WAP. Cette plateforme, élaborée par
Openwave (créateur du WAP) est libre de droits et devrait faire ses
premiers pas début 2002
Le SMS, discret successeur du "pager", outil que l'on avait enterré trop
vite, a connu un extraordinaire développement,
Avec au total 1 milliard de SMS par jour fin 2001 le
développement SMS a été une des grandes surprises de
l'année.
· que pour des applications de sustitution au WAP: recherche
d'information, réservations, commerce électronique, jeux en
ligne. Plus simple, plus convivial et moins cher
voir page
257
· et pour des applications industrielles plus sophistiquées
encore qui nécessitent beaucoup d'intelligence mais peu d'octets:
téléchargement de billets de théatre utilisable
pour le contrôle d'entrée grâce au port infrarouge,
télécommande d'un automate (changement de prix, mise en
sécurité, affichage d'un panneau publicitaire) ou à
l'inverse réception d'alarmes (machine de distribution de
boisson, panne d'automate, ...) ou de mesures (relevé de
compteur,...)
voir page
36
· par sa "robustesse" qui le rend précieux en cas de crise : c'est
le seul moyen qui restait utilisable pendant les grandes innondations de
septembre 2002 dans le Sud Est
6.2.1.1.1.2 la "2,5 G" : Le GPRS
La norme
intermédiaire GPRS (General Packet Radio Service: 2,5G,
"2ème génération et demie") est, elle, comme
l'Internet Protocol basé sur la commutation de paquet : il n'y a pas de
reservation d'une voie de communication permanente entre les 2 interlocuteurs:
l'information est "tronçonnée" en paquets qui cheminent au mieux,
selon les voies disponibles, vers leur destination
Cette technologie permet une connection permanente et une facturation assise
sur le volume de données transférées (c'est à dire
émise ET reçue : dans une communication utilisant le mode paquet
les 2 correspondants paient, ce qui n'est pas sans poser problème pour
le SPAM, courrier publicitaire non sollicité ... mais qui vous sera
facturé!)
Le GPRS offre déjà une augmentation sensible du débit (56
à 116 kbit/s dans les meilleures conditions, 30 kbps dans la pratique)
et est utilisable de façon généralisée sur tout le
territoire depuis 2002 (cette technologie peut être
déployée rapidement et à moindre frais car elle n'est
qu'une extension de la norme GSM et utilise les mêmes infrastructures)
Limité en 2002 à des usages professionnel le GPRS a
été lancé dans la plus grande discrétion pour ne
pas renouveler les erreurs de communication du WAP. 2003 devrait voir le
développement grand public avec le nouveau terminal SFR et celui
d'Orange SPV (Son, Photo, Video qui fonctionnera sous une base Windows)
Pour communiquer avec les différents services qui se mettront en place
il est possible de continuer à utiliser le protocole WAP et le langage
WML ou directement HTTP et HTML ou XML
Mais il est également possible d'utiliser l'i-modede DoCoMo avec cette
norme: c'est l'option prise par Bouyghes pour un lancement en novembre 2002 de
même que Telefonica, E-plus, KPN ou Base sur un modèle
économique finalement très proche... du Minitel (au Japon J-Phone
avait déjà mi-2002, plus de 6 millions d'abonnés GPRS)
Texte de référence :
www.art-telecom.fr/telecharge/listlch.htm#im
6.2.1.1.1.3 la "3G" : UMTS et Edge, IMT 2000 et CDMA 1X
Le 29
janvier 1998 a été adoptée la norme l'option
UMTS,(Universal Mobil Telecom System: 3G) d'IMT2000 (norme
adoptée au niveau mondial), voir
www.itu.int/imt ou
www.umts-forum.org et),
successeur de GSM : elle ambitionne de changer véritable changement les
ordres de grandeur des capacité de transmission des mobiles (2
mégabps théorique, mais seulement aux alentours de 300kbps dans
la pratique).
EDGE, technologie concurrente permet des débits
légèrement plus élevé (384kbps théorique)
mais implique l'immobilité du terminal pendant la transmission, ce qui
est un handicap certain. HSCSD, moins cher est trop gourmand en
ressources radio
Par ailleurs l'UMTS offre de nouvelles bandes de fréquences ce qui
permet d'évacuer le spectre de la saturation des bandes de
fréquence
Quelques problèmes nouveaux surgissent cependant avec ces nouvelles
générations de "téléphones" : ceux-ci ont des
puissances et des systèmes d'exploitation qui n'ont rien à envier
aux micro-ordinateurs et s'ils héritent de leur puissance ils patissent
en contrepartie aussi de leur fragilité ("plantages", virus, ...)
En France l'attribution des 2 premières licences ont eu lieu au
printemps 2001, (au moment où l'Espagne et le Japon commençaient
leurs premiers essais) t la troisième en 2002 pour une mise en service
espérée fin 2003 (en Finlande les premières
licences ont été attribuées dès 1999 et
l'infrastructure des cellules est en place) espérons que ce retard ne
sera pas trop pénalisant pour les entreprises développant des
services, même si le développement est très sensiblement
moins rapide que ce qui était prévu au départ
www.art-telecom.fr/telecharge/listlch.htm#umts
Cette nouvelle technologie devrait offrir un véritable accès
Internet nomade à haut débit (certains prévoient
qu'à partir de fin 2003 il y aura plus de téléphones
connectés que de microordinateurs,)
Les montants déraisonnables auxquels les opérateurs ont fait
monter les enchères sur les licences dans la plupart des pays
européens (plus de 30 milliards d'euros en Angleterre et plus de 50 en
Allemagne), handicapent sérieusement leur capacité
d'investissement car à ces sommes il faut ajouter
l'investissement proprement dit évalué à 250
Milliards de dollars par Forrester Research
Sur ce plan il faut tout de même rappeler que dans les pays ou les
licences ont atteint les prix les plus élevés (Allemagne et
Grande Bretagne), le niveau de celles-ci est de la seule
responsabilité des opérateurs que nul n'obligeait à monter
si haut et est-ce à l'administration de savoir, mieux que les
entreprises, les profits que celles-ci pourront tirer de l'exploitation de ces
licences?(il en va de même pour la souscription à ce tarif au
concours de beauté: d'ailleurs Bouyghes qui, lui, se sentait
financièrement responsable a su décliner l'offre). il ne
viendrait d'ailleurs à l'idée de personne de faire porter la
responsabilité à d'autres qu'aux opérateurs pour les
sommes démesurées payées dans cette même
période pour acquérir des entreprise à l'étranger
en payant même parfois en cash (rien que sur les acquisitions
malheureuses de NTL et Mobilcom notre opérateur national à perdu
20 milliards de $... soit le double de sa propre capitalisation
résiduelle en septembre 2002)
Certains objectent que stratégiquement elles étaient
obligées d'acheter ces licences, mais c'est oublier que si un
concurrent a payé un prix déraisonnable ceci ne peut que le
conduire à la déconfiture ce qui permet in fine,
éventuellement en rachetant ses actifs de payer le prix
économiquement normal
En terme d'investissement, l'UMTS nécessite en effet 20 000 relais pour
couvrir le territoire contre 7000 pour leGSM: les premiers contrats semblent
montrer la prééminence de Nokia et Ericsson devant Nortel suivis
de Motorolla, Alcatel, Lucent et Siemens qui font figure d'outsiders. mais la
compétence technique n'est pas seule à rentrer en ligne de
compte: beaucoup d'opérateurs exangues privilégierons les
fournisseurs capables de supporter le poids d'un substantiel crédit
fournisseur (..."jusquà 150%, prenant ainsi leur part du cout des
licences", les Echos, oct 2000), avec les transferts de risques
d'insolvabilité que cela comporte et les équipementiers sont tous
aujourd'hui dans des situations financières dramatiques).
Stéphane Lelux du cabinet Tactis
www.tactis.fr souligne cependant que l'UMTS
présente un atout stratégique essentiel dont personne ne parle
mais qui est déterminant : il permet d'augmenter la bande de
fréquence et par là même le nombre de clients raccordables
alors que les réseaux approchent aujourd'hui de la saturation
La technologie annoncée par Nokia à l'été 2001
permettant de mutualiser les dépenses des opérateurs devrait
permettre de réduire quelque peu la facture
Le 1er octobre 2001 NTT Docomo lançait commercialement
l'UMTS (FOMA :Freedom of Mobile Multimedia Access)
http://foma.nttdocomo.co.jp/english (384Kbps en descente et
64kbps en montée) disposant de fonctions "visioconférence" et
courrier électronique: sa faible couverture, l'absence de nouveaux
services, la durée très insuffisante de sa batterie et son prix,
en bref "plus cher pour moins bien que la génération
précédente", même dans un pays technophile, ne lui ont
permis qu'un succès modéré :12 mois plus tard il ne compte
encore que 150.000 clients, loin des objectifs initiaux car il a
été complètement dépassé par ses rivaux
J-Phone et KDDI qui ont su innover
Lancé en Avril 2002 le réseau 3G de KDDI (Au) offrant de
nouveaux services (photos, clips video, géolocalisation, vidéo
"rose",...) à prix cassés (terminaux 5 fois moins chers que
DoCoMo : 85€), avec une durée des batteries 5 fois plus longue et
avec une très large couverture du territoire, a par contre,
malgré un débit 2,5 fois plus faible, connu un succès
considérable avec 2 millions d'utilisateurs 5 mois après le
lancement et une prévision de 7 millions un an après. Son option
pour le CDMA 1X pour la 3G lui a permis de limiter son investissement
à une évolution au niveau du logiciel, tout en réutilisant
l'essentiel de son infrastructure 2G. Le lancement en décembre 2002 du
réseau J-Phone (controlé par Vodaphone) avec des terminaux
bi-mode (GSM-W-CDMA) offira surtout pour les professionnels une
possibilité de se connecter dans tous les pays (roaming)
la Corée dont les test sont concluants devraient suivre
rapidement car il a adopté comme KDDI le CDMA 2000 1x qui lui
évite de réinvestir massivement dans les infrastructures comme
devront le faire les Européens et NTT DoCoMo qui ont choisi l'option du
W-CDMA (il en coutera 8 milliards de $ à ce dernier contre 1 à
KDDI)
En France les premiers essais ont eu lieu à l'été 2001 et
le véritable démarrage commercial est actuellement prévu
au mieux fin 2003 (l'attribution des licences dans notre pays a donné
lieu à de multiples contretemps car il est bien clair, comme le souligne
Elie Cohen qu'il était difficile de fixer à la fois le
prix, le nombre d'opérateurs et le cahier des charges ...)
www.francetelecom.com/vfrance/direct_v3/journalistes/f_journalistes.htm
Mais surtout autre obstacle en vue pour l'UMTS est l'arrivée du
WiFi, qui certes n'offre pas tous les atouts de l'UMTS sur le plan du
nomadisme, mais qui offre des débits dix plus élevés pour
des prix 1000 fois inférieurs. Le risque est que le WiFi prenne une
partie du marché dans les parties les plus rentables, (va-t-on pour
l'essentiel consulter son micro-ordinateur en marchant?)
déséquilibrant ainsi un peu plus l'équilibre
précaire de l'UMTS
voir page
250.
Déjà fin 2002 nous constations que dans bien des endroits
à Paris il est possible de se connecter gratuitement en se raccordant
à une des multiples stations de base existantes et le
développement de la téléphonie IP pourrait encore
réserver des surprises
le Gartner Group prévoit que 95% des téléphones
portables seront connectables à Internet en 2004 (en 2002
déjà au Japon, 75% des abonnés au téléphone
mobile (70 millions) sont déjà convertis à l'Internet
mobile) mais la question est de savoir si ce sera par le WiFi ou par l'UMTS,
certains n'hésitant plus à comparer l'UMTS Européen
à Iridium
6.2.1.1.1.4 La future norme "4G"
Le
Japon met déjà au point sa future norme 4G
de quatrième génération, qu'il espère
commercialiser autour de 2006
http://fr.gsmbox.com/news/mobile_news/all/34817.gsmbox .
4G: Les achats des matériels expérimentaux sont
programmés pour juin 2002, et les candidatures devaient parvenir
a NTT DoCoMo avant la fin du mois d'aout 2001. Les specifications de la
4G n'existent pasencore a l'heure actuelle, mais en ce qui concerne le materiel
devant etre fourni, le debit descendant sera de 100 Mbps ou plus,
tandisque le debit ascendant sera de 20 Mbps ou plus.(Source : AsiaBizTech, 9
aout 2001)
6.2.1.2 Le protocole ENUM
ENUM, protocole résultant de travaux de l'IETF définit la conversion d'un numéro de téléphone en un nom de domaine. Il peut être utilisé pour des services de communication divers (service téléphonique, e-mail, fax, localisation, messagerie unifiée, ...). Le protocole permet de faire correspondre à chaque nom de domaine ENUM une liste de services decommunications via lesquels l'utilisateur associé au nom de domaine ENUM peut être joint. Ainsi, ce protocole pourrait peut devenir la colonne vertébrale d'un système rendant "intéropérables" l'ensemble des coordonnées numériques d'un individu." www.art-telecom.fr/publications/index-cp-enum.htm
6.2.1.3 Les révolutions en gestation dans le "portable" la convergence des appareils portables, le m-business et le "m-commerce" ... et les inattendus SMS
En
terme d'ergonomie une révolution se prépare:
Progressivement jusqu'à présent apparaissaient pour chaque
fonction de nouveaux appareils: téléphones,
magnétophone-dictaphone, pager, palm pilot, téléphone,
caméra video, appareil photo, micro ordinateur, terminal de paiement,
terminal gps, lecteur de code barre, radio, télévision, fax,
système de traduction automatique, messageries, montre, calculatrice,
convertisseur de devises, console de jeu, livre électronique,
télécommande, radionavigation, télésurveillance
médicale, ...
Bientôt, sans évolution une valise sera nécessaire pour
tous les transporter, or le corps humain ne dispose que d'un nombre
limité d''organes "d'entrée/sortie" (I/O) : les yeux, les
oreilles, lle larynx, la peau, le gout et l'odorat.
Une idée simple est donc "d'équiper" chacun de ces organes
: écouteur, microphone, lunettes, capteurs biométriques,...pour
assurer les interfaces et de mettre l'ensemble des applications sur une "base
électronique" composée
Chacun des "device" actuel ne serait plus alors qu'un programme, une
fonctionnalité de cet ensemble
Ï d'une capacité de stockage en dizaines de Gigaoctets
Ï d'une capacité de transmission (UMTS)
Ï et d'un capacité de localisation GPS
Ï les ressources en energie
On devrait voir l'émergence de produits rassemblant en un seul
ensemble d'appareils : oreillettes, laryngophone,
lunettes, montre, capteurs médicaux (pouls,
humidité de la peau, température,...), mini caméra
capable également de servir de lecteur de code barre,
Tous ces appareils seront sans doute, pour des questions d'esthétique et
d'ergonomie intégrés aux vêtements, aux montres et aux
bijoux (voir par exemple la "veste-téléphone de Levi's). les
Universités américaines et japonaises (comme le bunka fashion
college
www.bunka-fc.ac.jp )
organisent des concours rassemblant technologues et stylistes pour
réaliser cette intégration et organisent des
défilés de mode pour présenter les projets les plus
réussis
http://www.charmed.com
spinoff du MIT Media Lab
Olivier Lapidus, associé à un professeur
del'Université de Los Angeles (Ucla) a créé une entreprise
à cette fin "Wearlap Technology" (Wearlap pour Wearable Lapidus)
www.weblmi.com/CHAMPS/2001/882_77_confectiondespu00.htm
Mais les premières applications commerciales seront sans doute dans le
domaine militaire, la maintenance ou la médecine domaines dans lesquels
le fait d'avoir les mains libres peut s'avérer capital
Grâce à la norme radio Bluetooth, 2,4 Ghz, 720 Kbps
(du nom d'un roi viking du Xe siècle, Harald II, amateur de
myrtilles), qui vient de Scandinavie (maintenant disponible en France
depuis que l'Armée a libéré les fréquences
correspondantes), les appareils sont capables de se reconnaître et de
dialoguer entre eux dans un rayon d'une dizaine de mètre (PAN:
Personnal Area Network), sans la servitude de la vue directe de l'infrarouge:
ils permettent donc en outre de réaliser une transaction avec un
commerçant, des échanges de données ou de carte de visite,
une synchronisation avec le réseau résidentiel ou de
l'entreprise...)
En 2002 la norme WiFi a également fait son apparition sur
ce marché en créant même des "hot spot wearable"
(jusqu'alors les hot spot étaient des aéroports, des cafés
ou des hotels...): des individus mobiles pourraient ainsi constituer un
réseau de communication...Projet Mithril du MIT Medialab
www.media.mit.edu/wearables/mithril
Broadcom
www.broadcom.com a mis sur
le marché fin 2001 une puce radio qui autorisera les portables à
bénéficier des services " Bluetooth " pour moins de cinq
dollars
Grâce au nouveau protocole Internet IPV6 chacun des composants de
ces appareils nomades aura une adresse internet (numéro IP)
fixe, ce qui permettra de communiquer avec eux beaucoup plus simplement.
Le Japon, aujourd'hui leader dans ce secteur a commencé à
basculer sur cette norme, cette opération devant être
achevée en 2003
Elle offre un débit de 1 Mégabit/s dans un rayon de 4 m (75 kbps
au delà) et consomme très peu d'énergie. 1500
constructeurs s'y sont ralliés site de référence
http://www.bluetooth.com
Cet ensemble d'appareils devraient offrir notamment les fonctionnalités
suivantes (la liste ci-dessous, non exhaustive, reprend des projets en cours de
développement, voire déjà opérationnels)
son cout est d'environ 0,60 F quand il est de 0,10 F dans les pays
nordiques.(Pierre Audoin Conseil). En 2001 avec 377M€ les SMS ont
rapporté 30 fois plus que le WAP (13M€) qui aurait pu imaginer
celà
Cybernis développé par FT R&D pour les
archéologues rend possible une liaison visiophonique sans fil à
haut débit, depuis n'importe quel point du monde, avec les
différents sites de fouille (sur terre ou sous marin: il est
actuellement utilisé pour les fouilles d'Alexandrie)
www.rd.francetelecom.fr
Fujitsu développe pour cette application une caméra de la
taille d'une tête d'allumette avec une consommation d'énergie de
30 milliWatts seulement pour 15 images/seconde.
http://pr.fujitsu.com/en/news/2001/10/4-2.html
Sony lance fin 2001 un caméscope à la norme
Bluetooth qui permettra d'envoyer des vidéos via l'internet, sans
câble ni ordinateur, par liaison radio avec un modem Bluetooth.
http://news.zdnet.fr/story/0,,t118-s2093459,00.html
Les téléphones UMTS FOMA lancés fin 2001 au
japon intègrent la possibilité de regarder des extraits de film
www.dimanche.ch/article2.asp?ID=5477 et la visiophonie
http://foma.nttdocomo.co.jp/english/terminals/index.html
Des lunettes japonaises baptisées "Saint-Bernard",
destinées à être distribué à l'entrée
de grand bâtiments, doivent aider les visiteurs à s'orienter. Au
fil de la progression, une caméra logée dans les lunettes filme
les couloirs. Un ordinateur cherche alors la localisation en comparant les
prises de vue avec une base de donnée d'images du bâtiment et il
affiche sur les verres la direction à suivre pour trouver le bureau
recherché
www.newscientist.com/news/news.jsp?id=ns99991406
· la radio et la TV portable
· le magnétophone-dictaphone
· le fax
· le pager ce type de service semblait
devoir sombrer aux oubliettes: en fait il a connu un formidable renouveau avec
les SMS (Short Message Services) ou "texto": il s'en
échangeait en 2001 près d'un milliard par jour! avec 2
domaines de prédilection
ð pour les jeunes qui ont inventé une nouvelle forme
d'écriture ultra-abrégée pour communiquer rapidement
avec un clavier de téléphone et un écran peu conçu
pour cela et une limitation à 160 caractères
ð comme "erzatz" du WAP: en effet, adressé à un ordinateur,
un SMS peut être interprété comme une instruction: il est
ainsi possible d'accéder à des services interactifs via ces
textos (paiement d'un parking (stockholm), commande et réception d'un
billet de cinéma (Helsinki), demande de renseignement, jeux , ...). Dans
l'autre sens un serveur peut vous joindre par exemple pour vous signaler le
retard de votre avion
Small Planet
www.smallplanet.fi
entreprise Finlandaise, une des meilleures spécialistes,
développe des jeux et des services d'information en marque blanche
Oy Moom Solutions
www.moonsolutions.com
d'Helsinki permet de recevoir des tickets de théatre, coupons de
réduction ou billet d'avion par SMS: ceux-ci sont lus par infrarouge
à la caisse. Un portail électronique a été par
exemple installé à cette fin au stade d'Helsinki
Portalify
www.portalify.com à
Innopoli, Finlande, fournit, avec la Smashlet Mobile Platform
www.smashlet.com, les
outils permettant de donner facilement et en quelques instants la
capacité à un site web ou à un intranet de dialoguer via
SMS avec un téléphone portable
Dans la grande tradition française la RATP fait payer pour
vous prévenir de ses grèves et autre interruption de service!:
inscription au service uniquement par minitel, minitel au 36 17 Paristrafic
à 5,53 F HT la minute, renouvelable chaque mois limité à 5
lignes , 2 créneaux horaires, uniquement en semaine et avant 21h !
L'institut Fraunhoffer de Darmstadt travaille sur l'utilisation de
ces lunettes pour les techniciens de montage et de maintenance afin de
permettre à ceux-ci de produire ou de réparer des
matériels qu'ils n'ont jamais vu auparavant
ð "l'écriture" se fait par reconnaissance vocale: certes il
est possible de composer des messages à partir du clavier d'un
téléphone (SMS) ou d'un clavier souple intégré dans
une pièce d'habillement (une cravatte par exemple) mais cela n'est pas
très commode. L'avenir semble être aux technologies de la
reconnaissance vocale (laryngophone, minimicro) qui a fait des progrès
considérables ces dernières années (le présent
rapport a été pour l'essentiel dicté)
Deux entreprises nippones viennent d'unir leurs efforts afin de proposer
une interface à reconnaissance vocale. Baptisé ITS Voice
Portal Service: il combine la technologie de navigation d'Oki
Electric
www.oki.co.jp/OKI/Home/English/index.html à la reconnaissance
vocale développée par KDDI
www.kddi.com/english/index.html. celle-ci permet d'identifier les
mots clé permettant de naviguer sur internet même quand
l'utilisateur se trouve dans un environnement bruyant (75 dB)
ð la lecture se fait soit par synthèse vocale, soit par les
lunettes (film sandwich (Essilor) et Sun (les "Sun-Glasses") ou
projection fond d'oeil (IBM)), soit par un petit écran (type palm
ou e-book, montre, écrans souples,...),
fin 2001 Hitachi et Xybernaut lancent ensemble pour 2 000$ un PC
ultraléger, permettant de travailler et surfer "mains-libres" grace
à un casque à écran vidéo et doté d'un micro
InViso développe des lunettes "eShades"
www.inviso.com/eshades.html offrant une vision correspondant
à un écran de 19 pouces
"Les cyborgs de Bell": les techniciens de Bell Canada, seront
équipés du nouveau Mobile Xybernaut
www.xybernaut.com Il
s'agit d'un ordinateur Intégré à la veste et la ceinture
(1,5 kg), permettant au technicien d'avoir constamment accès aux cartes
et aux données nécessaires à l'accomplissement de sa
tâche, même en haut d'un poteau téléphonique ou au
fond d'un tunnel d'entretien. Il dispose d'un clavier, sur son bras, et d'un
écran, logé dans un monocle rectangulaire transparent
placé devant l'oeil Ajoutons à toutes ces potentialités
l'accès à Internet et à la communication cellulaire
vocale,
www.transfert.net/fr/techno/article.cfm?idx_rub=89&idx_art=6813
voir aussi un benchmark de ces lunettes
http://www.osu.edu/researchnews/archive/neareye.htm
Coca-cola intègre la technologie i-Mode à ses
distributeurs de boissons Coca-cola va tester à Tokyo ses distributeurs
"Cmode" qui permettent aux utilisateurs d'acheter des boissons via un code
barre affiché sur leur mobile.
http://neteconomie.com/r.pl/infos/article/20010821121610
Présenté à Seattle lors du congrès 2001 sur
l'intelligence artificielle, le projet Verbmobil, piloté par
l'Institut de Saarbruck, permettra de traduire anglais chinois japonais et
allemand, en quelques centièmes de secondes. il ne possède, pour
le moment, qu'un vocabulaire spécialisé dans certains domaines :
réservations de billets ou prise de rendez-vous. le système fait
des fautes, mais les interlocuteurs comprennent le sens général
de la phrase. :
http://www.dfki.de
· Il permet d'accéder à l'information, d'envoyer des
e-mail, de passer des commandes, de consulter son compte en
banque et de régler des factures, de rechercher un
hôtel et d'y réserver une chambre, de passer des ordres
de bourse, suivre une compétition sportive d'un petit club,
de consulter la météo, de recevoir des alertes
(retard d'avion, opportunités d'achat dans le voisinage, baisse d'un
titre en bourse, alerte provenant du système domotique (cambriolage,
température frigo,...)...)
· Il dispose ainsi par exemple de l'agenda de WooZwoo de VoxMobili
· et, qui peut le plus peut le moins, la calculatrice et le
convertisseur de devise
· le baladeur numérique (streaming, radio ou musique
"stockée" )
· la montre connectée et offrant une possibilité
d'affichage complémentaire (Hewlett Packard en coopération avec
Swatch) : un producteur de produits frais a remis à ses vendeurs une
montre qui affiche en temps réel... les prix pratiqués
par la concurrence (les Echos oct 2000). La montre "Wrist Camera" de
Casio intègre une camera
la montre peut également faire office ... de
téléphone: (Philips et Siemens ont produit des
"wristphones" de 35 grammes
http://w4.siemens.de/en2/html/press/newsdesk_archive/2001/foe01121.html
) ou de GPS pour se localiser comme celle de casio de 80 grammes
www.casio.co.jp/gpsw
IBM et Citizen développent une montre, la
WatchPad, fonctionnant sous Linux. Munie d'un écran couleur
tactile, celle-ci pourra identifier son utilisateur par reconnaissance vocale
ou par un scanner d'empreintes digitales, communiquer via la norme Bluetooth
avec un ordinateur, servir de "clé" sécurisée, ouvrant
l'accès à des zones protégées, recevoir des emails,
ou des données, disponibles dans les lieux publics, comme les horaires
des avions dans les aéroports. Elle donnera en outre l'heure. elle
pèsera 43 grammes. début des test printemps 2002
www.trl.ibm.com/projects/ngm/wp15_sys_e.htm .
· l'e-book :écran léger, consultable comme un livre
grâce aux écrans souples, alternative ou complément
des lunettes et de la montre (Cambridge Display Technology, E-Ink
http://www.eink.com , IBM,
Kodak)
· la console de jeu (connectée ou non: des start-up
comme la société bordelaise In Fusio
http://www.in-fusio.com
développent déjà des jeux spécifiques et Ubisoft
avec Lupi Wap : Jupiter prévoit un marché de 1 Milliard de
$ pour ce marché en 2002)
Sagem par exemple intègre depuis fin 2001 le moteur de jeux
ExEn, de la société In-Fusio, dans sa gamme de
téléphones portables 3000
www.comparatel.fr/count_article.php3?id=2772
· l'organiseur ou PDA, type Palm Pilot, Casio ou Psion, qui
proposent une ergonomie appréciée
· le lecteur de code barre (Motorolla-Ericsson) :
ð il vous est possible par exemple en lisant le code-barre d'une boite de
conserve de vous assurer qu'elle ne contient pas de composants contraires
à votre régime ou à votre religion.
ð Il permet aussi d'interroger un "shopbot"
voir page
165 pour savoir s'il n'y a pas le
même réfrigérateur qui vous séduit pour moins cher
dans un autre magasin de la ville.
ð On peut l'utiliser pour commander à partir d'un
catalogue papier (3 Suisses) ou d'une publicité dans un
journal c'est ce que l'on appelle le "click&paper"
ð Enfin cela permet tout au long de la chaine logistique de
contrôler la bonne circulation des produits
La décision a été prise aux US d'imposer la
présence d'une telle balise dans tous les téléphones
vendus a partir de 2002 qui permette lors d'un appel de détresse (le
"911") de localiser l'appelant à 150 mètres près
· le terminal GPS permettant de vous positionner
à quelques mètres près la
"géolocalisation" et donc de vous fournir des informations
pertinentes par rapport au lieu et à l'heure locale (tourisme,
gastronomie, propositions commerciales, alerte en cas d'accident,...) ou de
vous secourir en cas de besoin. Cette capacité de localisation
facilitera le développement du commerce en ligne depuis un
"portable"
La société SIRF a développé un composant de la
taille d'un timbre poste offrant une précision comprise entre 2 et 15
mètres pour 10$
Malgré son cout s'élevant à plusieurs milliards de $, qui
a entrainé plusieurs reports, cette décision devrait cette
fois-ci être suivie d'effet après les évènements de
septembre qui ont montré l'importance que revêtait la
capacité à localiser rapidement les personnes en détresse
http://www.fcc.gov/e911/#press
le Swedish Institute for Computer Science
www.sics.se développe de
nombreuses recherches dans ce domaine comme le "post it virtuel" ou "virtual
graffitti", permettant de communiquer une information aux personnes
situées dans un certain périmètre ou de suivre et
d'archiver les mouvements d'une personne (contrôle de tournée de
surveillance, zone à risque pour apporter des secours, études
statistiques,...)
En avril 2000 Nokia, Ericsson et Motorolla créent MeT (Mobile
electronic Transactions)
www.cellular.co.za/met.htm
pour définir les standards permettant d'assurer la
sécurité nécessaire pour ce type de transaction
· un laboratoire suédois travaille sur le concept de "post
it", message que vous pouvez affecter à une zone géographique
donnée et pour une cible de destinataire déterminée
· le téléphone devient ainsi un système de
radionavigation susceptible de concurrencer les systèmes beaucoup
plus onéreux installés aujourd'hui dans les véhicules
"haut de gamme" (voir par exemple Webraska
www.webraska.com )
· une télésurveillance
médicale (voir par exemple Bodymedia.com
http://www.Bodymedia.com )
un créneau particulièrement important est celui du suivi des
essais cliniques ambulatoires pour les nouveaux médicaments: c'est
chaque année des centaines de milliers de personnes qu'il faut ainsi
suivre avec derrière un gigantesque problème de travail
statistique sur les données. L'Internet nomade est
particulièrement bien adapté pour cela: au Royaume Unis Orange a
développé "Orange Wirefree Clinica": messages SMS pour
rappeler les prises de médicament, retour des questionnaires par pagers
connectés ou wap,...
cette phase de test représente en moyenne 200M$ par médicament
(sur un cout de développement de 800M$) Orange estime possible
d'économiser ainsi 30 à 40M$ par médicament
un appareil mesurant in-situ la pression arterielle installe dans un
vaisseaux sanguin, transmet ses donnees par telemetrie. Bien d'autres de ces
"nanomedecins"sont a l'etude, notamment des capteurs d'acceleration capables de
detecterles moindres deplacements d'une prothese de hanche au niveau
del'interface os/metal (Université de Bochum, juillet 2001/Pee)
LifeStream a développé le Data Concern, terminal portable
connecté à Internet qui permet une surveillance permanente du
cholestérol
http://quickmedical.com/LifeStream
· le suivi médical en médecine des catastrophe
notamment: la puce électronique, (sous forme de bracelet par
exemple
www.tracemed.net ) qui permet de suivre un
accidenté à travers les circuits d'urgence (l'Institut Of Medecin
estime à 80.000 par an aux Etats Unis le nombre d'accidents
médicaux liés aux carences de d'identification et de
traçabilité à la suite de resaisies successives)
Biotronik a lancé fin 2001 un nouveau type de
pacemaker qui devrait améliorer le suivi des patients: il
contient un minuscule transmetteur qui envoie des informations sur
l'état de celui-ci via son téléphone portable
www.fda.gov/bbs/topics/ANSWERS/2001/ANS01108.html
· un terminal de paiement électronique, capable de
dialoguer tout à la fois avec le commerçant et la banque
("do you pay by cash or by phone" disait un personnage mis en
scène par Ericsson..). ce terminal aurait vocation à
remplacer dans l'ensemble de leurs fonctionnalités tant la carte
à puce que le porte-monnaie électronique, permettant
d'éliminer les terminaux spécifiques aujourd'hui
envisagés. voir une démonstration de paiement en ligne
www.conduitsoftware.com/mobi/mobipay.html
La poste hongkongaise a lancé en octobre 2001
"m-cert", première certification pour le mobile au monde. Elle
permettra de faire des achats via son mobile. Selon une étude
d'International Data Corp. (IDC), les transactions par mobile de la
région Asie-Pacifique (hors Japon) devraient avoisiner les 12,4
milliards de $ en 2005 contre 557 M$ cette année
www.hongkongpost.gov.hk/2news/news_fr22.html et
www.3gnewsroom.com/3g_news/news_1259.shtml InternetActu
En mars 2002, à Singapour des téléphones
intégrant une carte à puce bancaire permettront de régler
des dépenses par échange sécurisé de données
entre le téléphone et le point de vente (via SMS, Wap,
infra-rouge ou BlueTooth)
http://technology.scmp.com/comm/ZZZQPEMFRSC.html
L'opérateur Sud Coréen SK Telecom (15 millions
d'abonnés) a lancé en avril 2002un mobile qui fait à la
fois porte-monnaie électronique, carte de transport et permis de
conduire: 300.000 lecteurs (sans contact) devraient être installés
en 2003
en nov 2002 SFR a lancé une expérimentation de
signature électronique à partir du téléphone
mobile en partenariat avec Crédit Mutuel
www.mobileoffice.fr
au Japon, depuis sept 2001, NTT Docomo a développé
des distributeurs automatiques "c-mode"qui permet d'utiliser le
telephone portable comme porte-monnaie electronique: le client s'identifie en
utilisant le port infrarouge (Source : Nikkei Business Daily, 30/08/2002) et en
association avec IY Bank il permettra mi-2003 de retirer de l'argent
savec cette technologie infrarouge, dans des distributeurs de billets à
disposition des clients dans les supermarchés et les épicerie
· Avec des systèmes de paiement entre particuliers comme
Paypal
www.paypal.com
(échange d'argent par la liaison infrarouge ou Bluetooth) le portable va
même au delà des capacités actuelles du porte monnaie
électronique
Ce public "nomade" nécessitera le développement d'applications
tout à fait spécifiques prenant en compte le lieu de
réception, l'heure locale, une personnalisation et un filtrage
poussé, la possibilité de prendre des décisions et
d'effectuer des transactions, de permettre sorties vocales et commandes vocales
"anywhere, any time, any device" (Arif Janjua Saraide
www.saraide.com Aftel
NY oct 1999)
Le concept de l'ordinateur "portable comme un vetement" (wearable) se
developpe rapidement, principalement dans l'industrie.
Au delà du m-commerce se développe également le m-business: l'intranet de l'entreprise n'atteint toute sa puissance que quand sont connectés les hommes-clé de l'entreprise : les nomades: cadres de plus en plus itinérants, commerciaux sur les routes ou chez le client, livreurs, techniciens de maintenance...
Les mecaniciens de Northwest Airlines utilisent
deja ce type de produit pour travailler les mains libres
certains services d'urgence medicale peuvent ainsi rester connectes en
permanence avec l'hopital.
ViA II PC,
www.flexipc.com ( 4 700 $),
est un ordinateur portable de poche connecte a des lunettes carrees
le Mobile Assistant 4 de Xybernaut
www.xybernaut.com (4 000 a
7 000 $) dispose d'un ecran qui couvre un seul oeil.
D'ores et deja, des chaines de fast food comme McDo et In-N-Out Burger
ont manifeste de l'interet pour ces "wearables": les employes pourraient
circuler dans les files de voitures pour prendre les commandes et accelerer
ainsi le service. Quant aux fabricants d'electromenager, ils s'interessent
aussi a un service apres-vente a distance qui permettrait au specialiste de
reparer un appareil en consultation directe avec son proprietaire. CT 20/06
Voir
http://sric-bi.com/BIP/summaries/2392.shtml rapport sur les usages
du wearable computing (vêtements
communicants), notamment pour les soldats et les employés dont le
travail nécessite d'avoir les mains libres
Il
s'ouvre ainsi un nouveau chapitre du e-commerce: le m-commerce (mobile
commerce) dont les Finlandais considèrent qu'il prendra entre 25 et 40%
du marché du commerce électronique
(évaluation Gartner Group 40% en 2004)
voir
dans le MET Forum (Mobile Electronic Transaction)
http://www.cellular.co.za/mcommerce.htm
Dans ce domaine majeur l'Europe, grâce à la politique
très volontariste menée en matière de standards (en
commençant par le GSM) a, pour une fois, très clairement pris
la tête de la course loin devant les USA avec des leaders mondiaux
comme le Finlandais Nokia et le Suédois Ericsson sans
oublier le Français Sagem (5% du marché mondial):
Ce sont d'ailleurs aujourd'hui les pays du Nord qui assurent le leadership
mondial tant en terme de recherche que de nouvelles application et toutes
les grandes compagnies internationales ont maintenant au moins une antenne de
R&D à Stockholm ou à Helsinki
Notons toutefois que, en matière d'usages du téléphone
mobile pour l'accès à l'Internet, les Japonais ont pris
une longueur d'avance avec I-Mode de l'opérateur NTT
DoCoMo
http://www.nttdocomo.com,
EZ-Web et J-Sky, le premier lancement de l'UMTS le 30 mai 2001,
la sortie du premier vrai téléphone avec écran couleur
à l'été : ils ont aujourd'hui dans ce domaine pris 2
ans d'avance sur les Européens (Finlande exceptée)
En aout 2000 avec sa norme I-mode NTT DoCoMo offre 400
services dédiés et l'accès à 7.000 sites
adaptés, il avait plus de 12 millions d'abonnés un an seulement
après son démarrage et 20 millions 2 ans après. Il
continue sa progression avec un taux de croissance de 10% par mois. Le
téléphone I-mode fait aujourd'hui partie de la panoplie de
base du jeune branché (dont la facture mensuelle approche les 700F/mois
(Gilles Etienne, PEE Tokyo)
En octobre 2001 NTT DoCoMo a ouvert ses services de
3ème génération UMTS et 20% des 32
millions d'internautes Japonais se connectent exclusivement depuis leur
téléphone. Herald Tribune.
http://www.iht.com/articles/24044.htm
En 2002, en association avec Bouygues il lance ce service en France
Voir sur ce sujet des mobiles
www.wapforum.org
6.2.1.4 Dans la même logique l'automobile va se trouver profondément transformée
Les constructeurs espèrent également par ce moyen maintenir un
contact permanent avec leur client afin tout à la fois de le
fidéliser et de faire une étude marketing en temps réel
pour la conception des modèles suivants
· un bureau mobile relié à Internet avec
possibilité de visioconférences (projet Spirit de
Siemens)
· mémorisation des réglages pour chaque conducteur,
· système de guidage, préparation de trajet,
optimisation en fonction du temps ou du cout, information sur le trafic,
informations touristiques sur les zones traversées, réservations
d'hotels, restaurants ou spectacles,...
· divertissements pour les passagers,
· système de sécurité : communication avec
l'infrastructure et les autres véhicules, détection d'obstacles,
détection d'endormissement, alerte sur l'état de ses pneus
grâce à la technologie de communication sans fil Bluetooth
(fabricant de pneumatiques Nokian Tyres). ...
· paiement automatique des péages, pleins d'essence, PV
· localisation en cas de vol (Onstar
www.onstar.com),
· assistance, modes d'emploi, guide d'entretien
· gestion du véhicule: consommation d'huile d'essence, cout
des réparations, carnet de bord, calcul du prix kilométrique
· aide au dépannage,
· télédiagnostic technique pour la maintenance
préventive,
· déclanchement automatique des secours en cas d'accident
(Odysline de Renault)
GM a sorti la Cadillac Seville2000 et
équipés de son ordinateur Onstar et Ford décline
son nouveau modèle Galaxy en ".com" General Motors a deja equipe 1,2
millions de ses voitures du service de communications OnStar qui se
compose d'un telephone portable,d'un acces sans fil a Internet et du GPS. WSJ
juillet 2001
Mercédès
www.mercedes.com propose
une "voiture-bureau" connectée
Dans le système proposé par Ford l'ouverture d'un airbag
déclenche automatiquement l'appel d'un centre de secours
En Europe Peugeot et Vivendi ont développé le
portail Wappi! Transformé en Egery Et prévoient
d'équiper 80% des véhicules en 2003, Citroën
www.citroen.fr
présente en collaboration avec Microsoft la Xsara Windows CE
Ford et PSA estiment que 80% de leurs véhicules seront
connectés à l'Internet d'ici 2003
Les Suédois prévoient que Internet représentera
50% de la valeur du véhicule: voir Wirelesscar
www.wirelesscar.com
joint venture de Ericsson, Electrolux, Volvo et Telia et
www.osgi.org (Open Service
Gateway) qui définit une plateforme ouverte sur laquelle pourront se
développer les initiatives en matière d'applications
5 millions de Japonais sont déjà aujourd'hui
équipés de systèmes d'aide à la navigation, qui
commence à être monté en standard sur les
véhicules
Inutile de dire que la guerre des standard pour les systèmes
d'exploitation fait rage entre toutes celles développées par les
appareils destinés à fusionner (norme Windows CE défendue
par Microsoft mais pénalisé par son instabilité et ses
nombreux bogues, norme Epoc proposée par le consortium Symbian des
fabricants de téléphone, PalmOS développé par
Palm
6.2.1.5 Il commence à en être de même pour le train et l'avion
Internet
abolit les distances ... ce qui n'empêche pas le développement des
transports pour le travail : en effet il favorise la mondialisation
(entreprises multinationales, éloignement des clients et des
fournisseurs,...) or, même avec l'e-mail et les
téléconférences, toutes les relations ne peuvent
s'accomplir aujourd'hui de façon virtuelle
Aussi, le temps passé par les cadres dans les trains et avion
augmentant, compagnies ferrovières et compagnies aériennes
entreprennent de vastes efforts pour transformer leurs sièges en
véritables bureaux interconnectés
Même si les évènements de septembre 2001 on mis en
priorité les questions de sécurité, Airbus et Boeing ont
fait d'Internet un de leur terrain de compétition.
Le projet "connexion by Boeing"
www.boeing.com/special/connexion va d'après le
constructeur "bouleverser la façon de voyager". Retardé par les
évènements du 11 septembre, il a reçu les autorisations
voulues et devrait être mis en service début 2003 avec Luftansa et
British Airways
http://news.zdnet.fr/zdnetfr/news/story/0,,t118-s2126394,00.html?nl=zdnews
A la même échéance est annoncé Airbus In-flight
Services
www.newsbytes.com/news/01/166870.html
6.3.1.1 les techniques de compression notamment d'images vidéo (MPEG) et de sons (MP3)
Ces
technologies réduisent de façon drastique le volume
d'informations à transporter et se combinent avec l'augmentation de
capacité des réseaux pour rendre progressivement possible le
transfert de la musique puis de la télévision sur internet en
temps réel (streaming)
Voir Mpeg2 et Mpeg4 pour la Vidéo
www.mpeg.org et Mpeg1
Layer3 ou "MP3" pour l'Audio
www.mp3.com
6.3.1.2 La multiplication des serveurs de proximité (Proxy) et les Content Delivery Network (CDN)
Les
PROXY ou "sites miroir" dupliquent les pages les plus consultées
à proximité de l'internauteévitant ainsi des transmissions
transcontinentales.
Les (CDN) Content Delivery Network allègent aussi bien les
besoins de bande passante des sites Web que celle des fournisseurs
d'accès : le principe consiste à installer des serveurs chez ces
derniers répliquant le contenu statique des sites.
Le leader, Akamaï
www.akamai.com a ainsi
installé 10.000 serveurs chez les principaux FAI et sa technologie
permet surtout par un "routage intelligent" d'optimiser les flux de
données transmises (cette entreprise utilise à elle seule 7% du
réseau Internet). Il est ainsi possible d'accélérer par un
facteur 2 ou 3 le temps de chargement des pages et dorénavant tous les
grands sites l'utilisent (Yahoo!, CNN, Amazon,...)
Digital Island (Câble&Wireless) a de surcroit construit son
propre réseau en fibre optique pour desservir ses 3.500 serveurs
D'autre entreprises se sont lancées sur ce créneau :
MadgeWeb, Adero, Inktomi, Network Appliance,
CacheFlow,..
Toutes ces évolutions concourent à augmenter les
capacités de transport ou à limiter les besoins de communications
à longue distance.
En
France (source France Telecom) comme aux Etats Unis (source Bells
Laboratories, Christian Huitema Autrans 99) le même constat a pu
être fait : malgré une croissance du trafic de 15 % par mois,
si la qualité de service ne s'est pas notablement
améliorée, elle ne s'est pas non plus dégradée.
En fait ce miracle permanent nous conduit à bâtir une
hypothèse radicalement opposée à celle couramment
professée quant au fonctionnement de l'internet.
Il est en effet peu vraisemblable que le hasard soit à l'origine d'un
strict parallélisme des taux de croissance de deux variables
indépendantes à des vitesses sans précédent (+15%
par mois) avec une qualité de service (insatisfaisante) rigoureusement
constante.
Nous pensons qu'il y a une erreur de modélisation qui a
entraîné la faillite du modèle de Metcalf
voir page
216
Aujourd'hui les prévisionnistes anticipent une augmentation des besoins
et s'inquiètent de la capacité des opérateurs de Telecom
à suivre
En fait le fonctionnement réel nous paraît inverse:
Les flux de circulation de paquet (comme de voitures dans une grande ville) sont sur le moyen terme directement fonction des débits offerts (à prix donné), dès que les capacités de transport augmentent les flux font de même jusqu'à atteindre le " degré d'insatisfaction maximum admissible " qui est le véritable invariant du système.
(il est
mesuré en temps réel par Andover Advanced Technology
www.internettrafficreport.com)
et chacun d'entre nous, en tant qu'utilisateurs peut bien comprendre ce
phénomène, nous nous censurons quand nous anticipons que tel ou
tel téléchargement va être trop long et notre navigation se
fait au rythme des débits autorisés.
Bien entendu ceci n'est pas vrai quand il y a une variation trop brutale (panne
de réseau, ou à l'inverse mise en service d'une capacité
nouvelle beaucoup plus grande)
Comme pour les voitures cela plaide pour des voies rapides à péage, non pas au premier chef pour rentabiliser les infrastructures, mais pour permettre, à côté du réseau " tourisme", d'avoir réseau professionnel réglé par une constante de "degré d'insatisfaction maximum admissible" différente : c'est la seule façon d'améliorer ce facteur
En fait
cette fonctionnalité est aujourd'hui assurée par les lignes
louées, mais comme nous l'avons vu avec un péage beaucoup trop
élevé qui bloque de nombreux développements
Les débits sur Internet sont régis par la physique des gaz
: ils occupent tout l'espace qu'on leur propose et il est vraisemblable que
quelles que soient les capacités disponibles à l'avenir,
l'Internet sera toujours autant saturé comme le sont nos disques
durs (développement d'application plus gourmande comme la vidéo
par exemple, pages Web plus riches, push plus volumineux, navigation plus
rapide,...)
7.1.1 Un enjeu majeur au delà des coups de folie de la bourse
1999 et
le début 2000 ont été marqués par une perte de
repère des investisseurs qui, conscients de l'ampleur de la
révolution en cours sans bien en comprendre les ressorts, et craignant
de "rater le train" ont déclenché des surenchères sur les
valeurs boursières jusqu'à des valeurs sans rapport avec la
capacité des entreprises à créer de la valeur (soit par
leurs bénéfices après la phase de développement,
soit par le potentiel de leur technologie pour un acheteur)
Ce phénomène a été amplifié par le fait que
le prix d'une action, sur courte période, ne dépend pas de la
valeur économique de l'entreprise, mais du prix auquel vous pouvez
espérer la revendre ... et ce prix dépend uniquement de ce que
vous pensez que les autres pensent, et comme ceux-ci font de même, la
valeur d'une action dépend de ce que vous pensez que les autres acteurs
pensent que vous pensez on comprend bien l'extrême instabilité que
cela crée
De surcroît Internet lui-même donnait la capacité
d'effectuer des transactions beaucoup plus rapides, de façon beaucoup
moins onéreuse et avec des outils d'aide à la décision
extrêmement sophistiqués permettant au premier venu de disposer
d'écrans analogues à ceux des "golden boys" et de penser qu'il
disposait de la même information que les professionnels (courtiers en
ligne
voir page
92)
Enfin le principal actif d'une entreprise est aujourd'hui constitué
d'immatériel : sa valeur est, comme le souligne Jeremy Rifkin,
intrinsèquement beaucoup plus volatile qu'autrefois
Bien entendu cette vague spéculative, après l'éclatement
de la "bulle", le "e-krach", est suivie par un creux tout aussi
exagéré depuis lors renforçant l'idée pour certains
que l'internet n'était qu'une mode éphémère comme
la spéculation sur les tulipes au XVIIème siècle
Ce
phénomène avait été parfaitement prévu dans
son principe par tous les économistes (avec en particulier la
célèbre courbe du Gartner) ...si ce n'est la date: La chute s'est
produite 6 mois plus tard que prévu, ce qui a provoqué la ruine
de ceux qui avaient "raisonnablement" spéculé à la baisse
en juin 1999 comme Georges Soros et Tiger Fund et qui a accru encore
l'amplitude de la vague
En fait l'analyse, non des cours de bourse, mais du développement des
usages montre que pendant cette crise financière le développement
de l'Internet, tant pour les particuliers que pour les entreprises se
poursuivait sans rupture de rythme
voir page
41
"notre étude démontre au contraire que loin d'être un
pétard mouillé, l'e-business est une bombe à
retardement" Novamétrie
www.novametrie.com livre blanc
2001
Selon Lawrence Roberts, l'un des "pères" d'Arpanet,
l'ancêtre de l'Internet, le trafic des grandes artères de
l'Internet américain (compté en octets) aurait été
multiplié par 4 entre avril 2000 et avril 2001. La croissance interne
aux États-Unis serait supérieure au rythme moyen
enregistré depuis 1997, tandis que le trafic entre les États-Unis
et le reste du monde n'augmenterait "que" de 200 % par an. Les entreprises
représentent 80 % du trafic.
www.caspiannetworks.com/pressroom/press/08.15.01.shtml
www.caspiannetworks.com/library/presentations/traffic/Internet_Traffic_081301.pp
t
le nombre d'actionnaires individuels en ligne a cru de 30% de
septembre 2002 sur septembre 2001 (cabinet d'étude TLB)
http://www.objectif-broker.com/actus.php?idActus=253
Or ce développement, même s'il concerne au premier chef les
entreprises traditionnelles qui y trouvent une source d'économies, de
réactivité et de développement, passe par
l'émergence de nouveaux concepts et de nouveaux outils, et,
l'expérience le montre, innovation signifie le plus souvent,
création d'entreprise
La création d'entreprise, source d'emplois directs, mais aussi et
surtout de compétitivité pour tout le tissu économique et
d'évolution pour toute la société est donc un enjeu majeur
et il ne faut pas déduire du e-krach et des innombrables disparitions
qui ont suivi qu'il n'y a plus d'opportunité pour de nouvelles start-up
Rappelons nous seulement le développement de l'industrie
automobile à la fin du siècle dernier et les centaines de
constructeurs dont la plupart ont aujourd'hui disparu : de même
qu'aujourd'hui, devant le potentiel de possibilités d'innombrables
petites entreprises ont été créées, chacune
apportant des idées neuves avant de disparaître ou d'être
absorbées. En déduit-on pour autant la faillite de l'industrie
automobile? Et il en a été de même pour les compagnies de
chemin de fer, le télégraphe et plus récemment, les
constructeurs informatiques
"l'e-krach, ce n'est pas le début de la fin, mais la fin du
début"
La principale différence avec ce que nous vivons réside dans la
vitesse avec laquelle cette évolution se produit aujourd'hui!
Enfin soulignons que de nombreuses innovations ont échoué parce
que le marché ne s'est pas développé à la vitesse
prévue (les inerties dans les comportements dans le commerce
électronique, où à l'inverse les engouements que personne
n'avait prévu comme pour le téléphone portable) sont
souvent difficiles à anticiper. Ce n'est pas pour autant que les
concepts développés sont sans intérêt: il est
très vraisemblable que nombre d'entre eux figureront parmi les
ingrédients du succès d'autres entreprises dans le futur et c'est
la raison pour laquelle nous avons choisi de ne pas "gommer" de ce rapport ceux
qui ont apporté des idées neuves, même si l'échec
financier a sanctionné leur aventure
Ces créateurs ont apporté des idées neuves : ils
méritent notre reconnaissance et leurs idées se doivent de ne pas
être effacées de nos mémoires
7.1.1.1 Pour le développement économique, l'emploi et la balance commerciale
Il faut
bien entendu examiner les évolutions au delà des
péripéties du court terme:
La création d'entreprises, notamment dans un secteur susceptible de
créer des emplois qualifiés et de générer des
produits ou des services ayant un marché mondial, est évidemment
d'une grande importance par ses créations directe d'emploi et de valeur
ajoutée
Mais ne sous-estimons pas non plus l'impact de la création d'entreprise
de ce secteur, même de taille modeste, pour le renouveau de notre tissu
économique "traditionnel" par les innovations qu'elles apportent, les
services et les outils qu'elles créent, les challenge qu'elles adressent
aux entreprises somnolant sur leurs certitudes ou les jeunes entrepreneurs
qu'elle forment : 90% des emplois créés dans la
"net-économie"se situent en dehors des "dot.com" (voir l'étude de
l'Université du Texas
www.internetindicators.com/jan_2001.pdf)
Or, le secteur des NTIC est aujourd'hui, et de loin, celui qui offre le plus
d'opportunités nouvelles, comme le montrent les exemples de plusieurs
pays de l'OCDE et notamment les USA, le Canada mais aussi les pays d'Europe du
Nord ou d'Asie
Aux États-Unis, ce secteur est passé en tête de tous les
autres, tant en ce qui concerne sa contribution au PIB (entre 10%
et 15% en 2001, le double de notre pays)
Il en a été de même pour sa part dans l'emploi
salarié (de 8 à 12% selon le périmètre de
l'analyse), mais n'oublions pas que ces nouvelles technologies emploient
très peu de monde pour "produire" et que l'essentiel concerne les
développements: une simple phase de "stabilité" ou de
ralentissement de la croissance se traduit donc par un choc brutal dans ce
domaine.
Là-bas comme en Europe, la croissance de ces secteurs a tiré la
croissance globale :L'emploi y a cru 5 fois plus vite que dans
l'économie en général de 1995 à 2001 (3% contre
0,6%):
L'effondrement des valeurs boursières des start-up, s'il a
entrainé la disparition de nombreuses entreprises en phase de
décollage qui n'ont pas trouvé les ressources en capital pour
atteindre l'équilibre d'exploitation, a surtout élagué de
façon Darwinienne les multiples entreprises qui s'étaient
lancées nombreuses sur les mêmes créneaux, ne laissant
survivre que les plus fortes (celles qui s'étaient imposées comme
les leaders du marché, pas forcément celles qui avaient la
meilleure technologie)
Ce Krach (le "e-krach") a bien entendu conduit à des réductions
d'emploi dans les start-up mais ceci ne s'est pas traduit pour autant par une
baisse du développement de l'Internet, et ce secteur est, en 2001,
encore fortement créateur d'emplois (une étude
réalisée par le Bipe à la demande de notre
Ministère chiffre à 145.000 emplois par an les créations
dues au développement des NTIC dans notre pays : ces emplois seraient
localisés tant dans les services que dans l'industrie)
Le chiffre d'affaire généré par l'internet (8,4% du PIB)
dépasse maintenant l'industrie de l'automobile et de l'énergie
cumulé
www.doc.gov
Selon un rapport du ministère du commerce américain rendu
public en juin 1999 les trois quart de la croissance des Etats-Unis et
40% des créations d'emploi provenaient des technologies de l'information
: s'il est vraissemblable qu'en intégrant les 2 dernières
années le résultat serait moins brillant, les gains de
productivité obtenus sur cette période n'ont pas pour autant
disparu (Selon une étude de la réserve fédérale
américaine
www.bog.frb.fed.us c'est
les 2 tiers de ceux-ci 5 dernières années qui sont dues à
Internet contre 20% pour la France (tableau de bord du MEFI
www.men.minefi.gouv.fr/webmen/informations/tabord/tabord200204.pdf
)
7.1.1.2 Quelques repères sur les montants investis en capital risque
7.1.1.2.1.1 Aux Etats-Unis
NOTA:Toutes les statistiques dans ce domaine sont à prendre
avec précaution car, selon les sources, elles concernent des
périmètres souvent différents et les écarts peuvent
être très significatif, c'est donc surtout l'évolution
d'une année sur l'autre qu'il faut examiner (voir en particulier le site
de la NVCA : National Venture Capital Association
http://www.nvca.org/ffax.html
qui permet une mise en perspective sur 30 ans du capital risque,
à l'origine de 13% du PIB)
Sous ces réserves l'ensemble des fonds américains ont investi
pour les TIC
On observe donc un ralentissement, mais pas un arrêt: 1.679 start-up ont
réussi à lever des fonds sur le premier semestre 2001 contre
3.554 pour la même période un an auparavant (les estimations sur
l'ensemble de 2001 sont de 35G$ dans 3.200 start-up)
http://venturewire.com/default.asp
Ï 22,7G$ uniquement dans les TIC en 1999 dans 1664
start-up, (80% du capital risque total: 28G$) cette année là 263
entreprises se sont introduite au Nasdaq en y levant 20 Milliards de $
Ï 95G$ dans les TIC en 2000 (source NVCA) dans 7872
start-up, L'année 2000 a vu "l'explosion" de cette progression
au premier semestre (sur le seul premier semestre le niveau de 28
Milliards de 1999 était déjà dépassé)
239 sociétés se sont introduites au Nasdaq en y levant 23 G$
Le montant des fonds investis ainsi que des nouveaux fonds levés ont
commencé à baisser fin 2000 (néanmoins selon
PriceWaterHouseCooper au second semestre 2000, 11,7 Milliards de dollars ont
encore étés investis par des capitaux risqueurs dans des
sociétés Internet, soit près du double de la même
période 1999!)
Notons l'extrême concentration de ces investissements puisque
VentureWire
www.venturewire.com
estime que sur les 65 G$ investis entre mars 2000 et mars 2001, 45% l'ont
été dans la Silicon Valley
Ï une chute des deux tiers en 2001 (NVCA). Dans cette
phase de maturité les financements correspondent en
général davantage à des phases de développement
www.ventureeconomics.com , phénomène
amplifié dans la silicon valley à la baisse comme hier à
la hausse
www.siliconvalley.com/docs/news/svfront/vc080701.htm
2002 a été surtout marquée par les faillites
frauduleuses retentissantes de très grandes entreprises (Enron,
Worldcom, Andersen, ...) et par les crises majeures subies par les
opérateurs (France Télécom, Deutch Telekom, KPN,...)
entrainant celle des équipementiers (Nortel, Lucent, Alcatel,...) : ce
sont ainsi des centaines de milliards de dollars qui se sont
évaporés en bourse, mettant en difficulté nombre
d'investisseurs et provoquant bien naturellement un brutal repli de ceux-ci
Au dernier trimestre 2002, les investissements dans les start-up sont
retombées au niveau des annéesdu démarrage de la vague
internet (1996-1997) avec un montant de 3,9$ pour 464 sociétés
principalement dans les société de logiciel ciblés sur la
sécurité et l'intégration des applications avec une
croissance dans ce secteur de 28% (VentureOne-Ernst&Young)
Début 2002 il restait encore 80 milliards de $ à investir et les
levées de fonds ont donc été très faibles (3
milliards au premier semestre contre 42G$ en 2001 et 2,7 ont été
rendus aux souscripteurs).
Mais comme le titrait les Echos "les Anges sont de retour" puisqu'en
2002 les premières estimations évaluent leurs investissements
entre 30 et 35 G€ dans la création d'entreprise contre
seulement 24 pour le Venture Capital dont 0,5 dans de nouvelles start-up
(de mémoire d'investisseur1999 et 2000 sont les seules années ou
le Venture Capital a dépassé les investissements des Business
Angels)
Des "fonds bis" ou "side funds" ont vu le jour pour refinancer certaines
participation ne pouvant entrer en bourse dans la conjoncture actuelle
7.1.1.2.1.2 En Europe
D'après les statistiques de l'EVCA l'European private
equity & venture capital association (y compris non TIC, mais 80% sont dans
les TIC). Les fonds levés dans le capital investissement (dont 56% dans
le capital risque)
Le ralentissement est moins fort qu'aux Etats Unis (d'environ 40%)
Ï 7 G€ en 1996
Ï 10 G€ en 97
Ï 14,5 G€ en 98
Ï 25 G€ en 99
Ï 49 G€ levés et 35 G€ investis en 2000,
dans 1985 start-up, (dont 24% provenant des fonds de pension). Le Royaume Uni
conserve la première place (38%) suivis par la France et l'Allemagne
Ï 26 G€ investis en 2001 et 30 G€ levés
Ï 8,5 G€ sur le premier semestre 2002, dont une
grosse part de LBO , 7,4G€ levés (45G€ restaient
à investir au 1er janvier 2002)
Une autre évolution doit être notée: "l'essentiel de ces
fonds s'investissait dans la promotion et le marketing (parfois de façon
exagérée comme l'a illustré la faillite retentissante de
boo.com) beaucoup plus que dans les développements techniques" (Brian
Jacobs de St Paul Venture Capital). Cette tendance pourrait s'inverser avec
le développement d'entreprises plus technologiques liées au
développement des usages nomades et haut débit et des logiciels
plus techniques (intranets, Internet nomade, technologies optiques, CRM, KM,
cryptage, reconnaissance vocale, places de marché, ASP,...)
Voir aussi
www.btobavenue.com/Tableau_de_bord/console.asp
La crise boursière de 2002 a mutatis mutandis eu les mêmes
conséquences qu'aux US
7.1.1.2.1.3 En France
Même évolution en France
légèrement décalée dans le temps puisque les
investissements du capital risque dans les start-up sont passés
d'après Chausson Finance de 675MF en 1998 à
2,27Milliards en 1999 dont 79% dans les NTIC et 12% dans les
biotechnologies,
En 2000 5,3 G€ qui ont été investis dans le capital
investissement dont 1,2 G€ dans des start-up (source
Afic
www.afic.org et
Leonardo-Digital Business
www.digitalbusiness.fr)
pour conforter le développement des leaders du B to C (Kelkoo
(200 MF), Aquarelle, RueDuCommerce,CanalWeb,...)
Après l'année hors norme 2000 les chiffres 2001 affichent
une baisse de 17% pour ce qui concerne le montant des capitaux levés
(5,06G€) et, plus inquiétant le montant des capitaux investis a
chuté de 50% à 2,7 G€ . d'après l'Afic le Taux de
Rendement des Investissements (TRI) s'établit néanmoins à
43% sur 10 ans. De nouvelles levées de fonds ont eu lieu:
En 2002 les créateurs d'entreprises sont majoritairement des
Ingénieurs alors qu'en 1999 2000 c'était davantages des
formations commerciales. Les nouvelles entreprises sont davantage
technologiques. Les investissements récents financent en particulier
l'émergence des 4 secteurs aujourd'hui les plus porteurs:
Ï et en capital d'amorçage 83M€ pour I-Source Gestion(avril
2001), 12M€ pour le nouveau fonds Sophia Euro Lab (fev 2001), 15M€
pour le fonds de Siparex dédié aux start-up centrées sur
le marché de la sécurité (mai 2001)
Ï d'après Pascal Beder, greffier au tribunal de commerce de Paris
il y avait 1.064 start-up en activité début 2002 dont 931
créées en 2001 contre 138 qui ont déposé leur bilan
Début 2002, 6 fonds nationaux (I-Source, I-source 2, Emertec, T-Source,
C-Source, Bioam) et 8 fonds régionaux et entre 2001 et 2003 c'est au
minimum 700M€ qui s'investiront dans les start-up technologiques
Même si le premier trimestre 2000 restera sans doute comme un pic
difficilement égalable, et que la situation délicate de certains
VC les obligera à une cure d'austérité, on peut penser que
sur moyenne période le montant des fonds injecté dans les
start-up restera sur une trajectoire ascendante mais sans doute pas dans
l'immédiat: le refinancement pour les tours de table suivant
étant beaucoup plus difficile et l'entrée en bourse devenant
exceptionnel, les investisseurs doivent concentrer leurs moyens sur le
refinancement de leur portefeuille actuel
· le Haut Débit, notamment dans les technologies optiques
voir page
239 Algety (30MF) High Wave Optical
Technology (300MF) Opsitech (180MF), Eolring(11M€ mars 01), Memscap
(31M€ juin 01)
· et l'Internet mobile
voir page
253 avec de nombreuses petites
opérations symptomatiques d'un marché en phase de
démarrage et qui cherche encore sa voie avec Ubiki (50MF), ,
VoxMobili avec WooZwoo (5 MF), Mobipocket (9 MF), Aladdino, Mobiclick,
K-Mobile, Pagesmobiles, Arkadia Netsystems, Wokup, Cybernomade, FrontSales.com,
Internet Télécom, In Fusio, Musiwap.com (1M€), Mobiquid
(10M€ janv 01), Mobistation (jeux), Nomadesk (bureaux nomades), Pages Wap
(1,5M€ janv 01), FinGo, Webraska (50M€ janv 2001), Maporama (51 MF
janv 01), NexWave (fev 01), Phonevalley.com (1M€), Ofye (2,6M€ avr
01), Freever, Ismap (8M€ juin 01),), Mobileway (30M€), Neolane
(2M€ en mai 2002), Aladino (1M€ Avril 2002), Telisma (10M€ en
juillet 2002...
· la sécurité sunic (détecteur infrarouge
100MF), Intranode (2M€), Solsoft (10M€), Networks Vigilance (1M€
janv 01), Qualys (22M€ avr 01)
La plupart des start-up que nous avons vu en 2002 ont adopté des
stratégies de développement beaucoup plus prudentes avec une
croissance plus mesurée, en faisant de ce fait beaucoup plus largement
appel à l'autofinancement ("Mais Moins Cher.com" vente de gros
électroménager, Nexedi développement d'ERP en
logiciel libre, exalead logiciels de gestion de données et
d'intelligence économique,...)
7.1.1.3 Les innovation les plus radicales proviennent quasiment toujours d'entreprises nouvelles
Les
innovations majeures ne viennent que rarement des structures établies
(que l'on nomme communément par un terme popularisé par JM.
Billaut les "Empereurs") car celles-ci sont souvent
prisonnières de structures lourdes, de baronnies qui s'inquiètent
des impacts sur leurs pouvoirs, de personnel mal préparé à
une mutation radicale, d'un réseau de distribution qui paralyse les
changements commerciaux rapides
Levi's a même du faire machine arrière en
supprimant son site de vente en ligne fin 1999 pour ne pas s'aliéner ses
distributeurs
Au début de cette révolution, elles sont plutôt
prospères ce qui les amène à regarder d'un oeil
condescendant les premières aventures, souvent imparfaites de leurs
nouveaux concurrents ("seuls les bébés mouillés
aiment le changement" rappelle la sagesse populaire...)
Bien souvent elles ne développent une activité Internet que de
façon marginale
La prestigieuse Encyclopaedia Britannica fondée en 1768 a
manqué sombrer : la nouvelle direction a du revoir de fond en comble son
business model: le coût de l'encyclopédie est passé de
9.400Fpour l'édition papier à 1.980F(CD-Rom + Internet) en 1998
et 360F en 1999 (la version électronique représentant
néanmoins 64% du chiffre d'affaire). cette évolution s'est
traduite par 20.000 licenciements dans son réseau de coutage
Le prochain pas, celui d'un accès gratuit sur le Web a été
franchi début 2000
www.britannica.com avec
l'ambition de devenir un site à fort trafic
rémunéré pour une large proportion par la publicité
L'affaire est de nouveau bénéficiaire mais le nombre de courtiers
est passé de 200 à 30. Par contre l'encyclopédie est
maintenant réactualisée en profondeur tous les ans, contre un
léger lifting tous les 5 ans précédemment
Son homologue française Encyclopaedia Universalis était
vendue sous forme papier à 3000€ et son édition
électronique ne peut pas être acquise en ligne : elle avance
à reculons vers cette évolution en profitant de la moindre
maturité du marché français
Ken Olsen, un précurseur dans le manque de vision,
président de l'alors puissant Digital equipment déclarait
au début des années 1970 "je n'arrive pas à trouver une
seule raison pour laquelle quelqu'un voudrait avoir son propre ordinateur.."
La plupart des présidents des grands groupes (IBM,
Hewlett-Packard, Ericsson, Compaq...) ont eux-mêmes
récemment avoué que leur entreprise n'avait pas pris la mesure
à temps de l'importance de cette évolution ou avaient
reculé devant l'ampleur des remises en cause nécessaires
"ces dernières années nous n'avons pas tout fait pour devenir un
leader dans ce domaine et nous avons eu tort" Lewis Platt
Président de Hewlett-Packard
"vous n'imaginez pas la créativité qui est déployée
pour résister au changement!" Nobuyuki Idei Pdg de Sony
Le "100 days work-out blitz": Jack Welch patron de General
Electric, (290 000 salariés) se vantait jusqu'il y a 5 ans de ne
même pas savoir se servir d'un micro-ordinateur, sa prise de conscience
s'est faite...sous l'influence de sa femme "Avoir une seconde femme 17 ans plus
jeune que soi oblige à rester dans le jeu" déclarait-il à
"fortune" . Après être passé de la première
capitalisation mondiale à la troisième, la prise de conscience
tardive (1999) mais fulgurante de ce patron énergique entraine une
réaction tout aussi brutale: les 500 principaux dirigeants du groupe
qu'il convoque se voient donner un délai de 100 jours pour
redéfinir leur stratégie chacun dans son domaine. Une
équipe d'un millier de "e-business leaders" sont mis en place. Chacun
des cadres dirigeants (lui compris) se voit désigner un tuteur de moins
de 30 ans. Les groupes "destroyyourbusiness.com" ont pour objectif d'obliger
chacun à imaginer comment une start-up ou un concurrent pourrait les
évincer du marché grâce à une capacité de
mieux servir le client, et dans la foulée de lancer de nouvelles
initiatives
Un an après, 3 niveaux de management étaient supprimés
dans la circulation de l'information et GE avait retrouvé la
première capitalisation mondiale (530 milliards de dollars), "mais
jamais cette révolution n'aurait pu avoir lieu si vite si le terrain
n'avait été préparé par une démarche
qualité (Six Sigma) ayant orienté toute l'énergie de
l'entreprise vers la satisfaction du client"
Merrill Lynch n'a proposé qu'en juillet 1999 un service en ligne
à ses 5 millions de client en divisant par 10 ses tarifs de courtage
à 29,95$ au lieu de plusieurs centaines de dollars (selon le montant de
la transaction) précédemment (et elle a du pour cela
acquérir la start-up DE. Shaw pour 25 M$): son cours a
aussitôt baissé car les analystes ont considéré que
cette stratégie n'était pas crédible sans remise en cause
profonde de la structure qui continue de s'appuyer sur ses 15.000 courtiers!
C'est également le cas des bourses :
voir page
151
D'autres Grands Groupes, notamment dans notre pays, n'ont toujours pas compris:
Philippe Lemoine coprésident du directoire des Galeries
Lafayette déclarait au Monde "des entreprises ne s'y sont lancées
que pour ne pas arriver à la réunion des analystes financiers
sans un projet Web quelconque sous le bras. Il y a des tas de gens qui y sont
allés sans conviction et qui ont pris le risque de perdre de l'argent et
de ne pas savoir pourquoi ils le perdaient. Du coup le retour de bâton
est violent".
C'est un euphémisme de dire que ni les grandes banques, ni les
grandes bourses, ni les constructeurs automobile, ni les grandes maisons de
disque, ni les leaders de la distribution pharmaceutique n'ont
été les visionnaires de leur domaine
"dip toe in the water strategy doesn't work" dit l'adage#
L'an
2000 nous paraît avoir été celui de la prise de conscience
de nos grandes entreprises:
Elles ont dépassé le stade du site institutionnel pour s'investir
dans des projets majeurs touchant le coeur même de leur activité
comme cela est ressorti clairement du congrès Net2001
www.mynet2001.net
(reseau virtuel des entreprises du secteur automobile
www.mynet2001.com/concours/publiste/63.html, réorganisation
du processus d'achat autour du e-procurement chez Aventis
www.mynet2001.com/concours/publiste/8.html, service client chez
Snecma
www.mynet2001.com/concours/publiste/51.html , création d'une
base de donnée pour la maintenance des avions (SITA)
www.mynet2001.com/concours/publiste/31.html , outil d'analyse
stratégique pour les comités de direction du groupe
Renault
De plus en plus de grands groupes, prenant la mesure du danger, après
une première phase de condescendance pour ces jeunes étudiants,
ont créé des fonds de "corporate venture", sur le
modèle des entreprises américaines comme IBM, SUN, HP,
Oracle,Microsoft, Merck, Intel ...(Intel dispose d'un portefeuille de 600
sociétés) pour être présents au capital de ces
nouveaux venus et disposer ainsi d'un poste d'observation des évolutions
en cours sans les étouffer prématurément dans leurs
lourdes structures en les rachetant (on parle alors de "Spin-in")
Cisco considère que 30% de ses innovations proviennent
de ses acquisitions, souvent préparées par des prises de
participation
"nous sommes les yeux et les oreilles d'Intel, nous observons les tendances"
Stephen Nachstein VP d'Intel Capital)
En 2001d'après l'indicateur Leonardo/Digital Business Globe ils
étaient présents dans le tiers des premiers tours de table, le
quart des levées de fonds et ont apporté 10% des capitaux ainsi
investis. Bien entendu la débacle financière de certains de ces
grands groupe a entrainé la mise en sommeil de certains fonds dont
certains ne sont cité ci dessous que pour mémoire et, au niveau
Européen 2001 aura vu une division par 2 des montants investis
544M€..
, Auriga (Rhône-Poulenc, Danone, AXA), Innovacom (un des
pionniers avec 300 investissements à mi-2002 et une récente
levée de fonds Innovacom5de 200M€) Denis Champenois,
Valeo Venture chez Valeo,Technocom (France
Télécom), Dassault développement Benoit Haber (Pdt)
Luc Lechelle (500MF gérés), Thomson CSF Venture
Jean-Michel Barbier, Thomson Multimédia Yves Stebe, Schneider
Electric Ventures Jean Netter, EDF Capital Investissement
Jean-Philippe Larramendy, Flavius investissement (LVMH), Club de
développement (Pinault Printemps Redoute),), Air Liquide Partners
et Air Liquide Venture Bertrand Girin,, Aventis Venture Capital Fund
Michael Garrett,),de même pour EDF, le CEA, Alcatel, Chrysalead
(Daniel Pinto) incubateur de Danone, ETF Group Maurice Khawam,
Bull Internet Incubator, Vivenditure (Vivendi associé à
d'autres industriels européens et américains), Viventure
Partners Jean-Pascal Tranié, ), @viso (Vivendi, et le groupe
japonais Softbank de Masayochi Son, actuellement en sommeil
Spinnove
www.spinnove.com
offre aux entreprise un service clé en main....pour favorise
l'essaimage de leurs cadres à partir d'une technologie non
stratégique
D'autres comme Thomson, Hewlet Packard ou IBM, encouragent
les "spin-off" et Toyota a créé une
société totalement en marge des structures (VVC :Virtual Venture
Company) avec une quarantaine de jeunes cadres (moyenne d'age 36 ans) pour
créer éventuellement une nouvelle marque plus "jeune"
échappant ainsi aux réseaux traditionnels et capable de mieux
tirer parti des nouvelles possibilités offertes par l'internet
"nous encourageons également la filialisation de certaines
découvertes, les start-up étant plus à même de
lancer rapidement des produits commerciaux" Paul Horn, patron de la
R&D d'IBM : au début des années 1990 une étude
interne avait montré que moins de 5% des travaux de recherche
débouchaient sur le marché
Même la CIA qui a créé le Fonds In-Q-it (en
référence au major Boothroyd alias "Q"), doté de 28M$,
adopte cette démarche (NY Times du 29 sept 99)
Certaines fonctions ne peuvent être assurées que de façon
totalement intégrées à l'entreprise (relations client,
approvisionnement, intelligence économique, ingénierie
simultanée, intégration des ERP, ...) mais d'autres peuvent
être traitées en "périphérie" de l'entreprise
(places de marché, ventes sur internet,..) : Ils confient leurs
propres développements Internet bien souvent à des filiales ad
hoc vivant au rythme et selon les modalités de fonctionnement moins
contrainte. Ce sont soit des "start-up internes", soit de jeunes entreprises
rachetées mais qui conservent leur modes de gestion: l'effondrement des
valeurs Internet a permi cette année aux entreprises traditionnelles de
s'attacher des équipes expérimentées à bon compte
(avec cependant le risque de retarder la nécessaire transformation en
profondeur de l'entreprise elle-même)
"il est en effet extrêmement difficile de passer d'une organisation
basée sur les "fonctions" à une autre basée sur les
missions, à un mode de management où il faut donner du sens et
pas seulement des directions, "il faut que le manager soit capable de
fédérer au service des enjeux du client plutot que toute autre
condition de statut, de pouvoir ou de hiérarchie" (Bernard
Dufau alors Pdg IBM France),
"l'entreprise n'est plus une forteresse mais un réseau ouvert,
enchevétré avec d'autres...les entreprises deviennent des
structures molles à périmètre variable" Bernard
Brunhes, les Echos:
Le handicap de notre culture profondément marquée par notre
tradition paysanne avec un attachement très fort à la notion de
territoire, de patrimoine et de frontières est dans ce domaine un fort
handicap pour nos grands groupes
On peut d'ailleurs constater que tous les leaders dans les secteurs nouveaux
sont de jeunes entreprises "qui ne pensent qu'à ça" (les
"barbares"). Elles n'ont pas d'inertie interne à vaincre, elles
n'ont rien à perdre et elles bousculent allègrement les
structures établies : Amazon.com, e-trade, Springstreet.com, Dell
computer, Onsale, Autobytel, Yahoo!, Cisco, AOL, eBay, e-loan, EMC,
Siebel, ariba, freemarket, google, DoubleClick,...
Notons que ces entreprises nées pour la plupart vers 1995, à un
moment où l'on réfléchissait plus à des
stratégies innovantes qu'à des "business plan" fait pour
séduire les investisseurs sont, pour une large partie d'entre elles,
encore en vie contrairement à beaucoup "d'enfants de la bulle"
...elles sont souvent dirigées par des jeunes ou des personnes venant,
sans préjugés, d'horizons très différents :
le pdg de Qwest, Phil Anschutz venait d'une entreprise de Chemin
de fer
Léquipe de fondateurs de Level3, dirigée par James
Crowe, vient du BTP (Groupe Peter Kiewit)...
Une expression avait vu le jour pour décrire ce phénomène
:"to be Amazoned"
Elles ont l'esprit libre pour sortir des ornières "you must think and act outside the box"
On les
appelle aussi les "Dot.com", car pour mieux marquer leur option totale
pour l'Internet elles ont intégré le ".com" dans le nom
même de leur marque : Amazon.com, springstreet.com , fromages.com,
quote.com, boursier.com, Alafolie.com (industrie du mariage), Xoom.com,
Moreover.com, promosdujour.com, startupfailure.com,...sans parler de la ville
de Halfway dans l'Oregon qui a décidé de changer son nom pour
celui de Half.com!
Certes, toutes ces entreprises ne survivront pas: comme lors des grandes
révolutions industrielles des siècles passés (marine
marchande, chemin de fer, électricité, automobile,
micro-ordinateurs,canaux de Suez et de Panama,...) d'innombrables initiatives
ont permis une floraison d'innovations, d'intenses spéculations sur les
nouvelles "start-up". Des faillites et des crises parfois dramatiques (1929)
ont accompagné les phases de consolidation. Il n'en reste pas moins
que toutes ces technologies ont façonné le paysage
économique et que de nouveaux leaders sont apparus et que l'on est
jamais revenu à la situation antérieure
Il semble que là comme ailleurs le "phénomène internet" se
traduise par une accélération du temps, une accentuation de la
hauteur de la vague, suivi, quasi mécaniquement, par une amplification
du creux
La même semaine une PME de quatre ans d'âge, Excite, se
vendait plus cher (6,7 milliards de dollars) qu'une grosse entreprise
centenaire très convoitée, Volvo (6,3 milliards de
dollars) et Yahoo!, après avoir absorbé Geocity, atteint
la même valeur que BNP et Paribas réunis tandis que
symboliquement AOL avec 63 milliards de dollars dépassait
Disney (61 milliards malgré un chiffre d'affaires 10 fois plus
élevé) et que Microsoft (261 milliards) prenait
la tête du classement mondial devant General Motors ("seulement
257 milliards). En 1999 Microsoft a dépassé la barre des
600 milliards avant de redescendre en particulier lors de son procès
pour abus de situation dominante
En juin 1999 Freeserve, fournisseur d'accès britannique gratuit,
créé le 22 septembre 1998, vaut 9 mois après sa
création presque aussi cher que le plus gros sidérurgiste
européen né de la fusion de British Steel et de Hoogoven
Entre mars 2000 et octobre 2002 il n'est pas exceptionnel de voir les
valorisations baisser de 95% alors même que le développement
d'Internet continue à un rythme soutenu (de l'ordre du triplement des
volumes)
Le e-krach ne doit pas nous faire baisser la garde: il reste toujours aussi important de favoriser la création de nouvelles entreprises technologiques, et cela étant plus difficile, l'effort des pouvoirs publics ne doit pas s'affaiblir, bien au contraire
7.1.1.4 Une économie de Standards: les premiers arrivés prennent les places et sont ensuite indélogeables
Le
coût d'un logiciel est quasiment un coût fixe et ne dépend
pratiquement pas du nombre de clients: si vous multipliez par 1000 le nombre
de vos clients vous divisez pratiquement par ce même chiffre votre prix
de revient unitaire...
Aussi le marché est-il au départ d'un nouveau produit
extrêmement instable quand plusieurs compétiteurs s'affrontent:
celui qui arrive à distancer ses concurrents se retrouve très
rapidement en position dominante, inexpugnable, en devenant la
référence dans son secteur tandis que le marché se
concentre sur lui
Les autres sont condamnés à disparaître (où à
se faire absorber) ce que les américains résument par
l'expression "the bigger, the Biggest"
"il faut créer tout de suite un leader mondial. Car quelqu'un qui a une
avance dispose d'une fenêtre de 6 ou 9 mois seulement pour en profiter"
Maurice Tchénio patron d'Apax Partner
Yahoo!, AOL et Amazon.com ont par exemple atteint un taux de
notoriété spontané supérieur à 50% ce
qui donne à ces entreprises une valeur boursière sans commune
mesure avec leur chiffre d'affaire et leurs résultats financiers:
AOL "a valu" 100 milliards de dollars et Yahoo! a
dépassé 100 Milliards de $ début 2000 avant de retomber
à 10 à l'été 2001 (c'est quand même encore 2
fois la capitalisation de Thalès...), et Amazon 17 milliards de
dollars (aujourd'hui 4) bien qu'elle soit aujourd'hui à peine à
l'équilibre.
Cisco a déboursé 6,9 Milliards de dollars pour une
petite société californienne Cerent (créée
en 1997, 10M$ de chiffre d'affaire, 30M$ de perte, un seul produit...mais qui
en donnant accès à la technologie DWDM (multiplexage sur les
fibres optiques permettant d'en décupler le débit) apporte
à Cisco la dernière brique pour lui permettre une attaque
frontale contre les fournisseurs des opérateurs historiques (Lucent,
Alcatel,...)
Dans l'économie de l'Internet, tout va tellement vite que rater une
marche ne pardonne pas, soulignait John Chambers, patron de Cisco, lors d'un
passage à Paris et aucun leadership n'est donc jamais acquis
Un argument que l'on entend souvent en effet dans notre pays
paraît extrêmement pernicieux :
"toutes ces entreprises ne reposent en fait que sur une bonne idée en
matière de marketing, elles ne bénéficient d'aucune
protection technologique, laissons-les donc essuyer les plâtres,
créer le marché et les nouveaux entrants
bénéficieront de l'expérience et pourront "ramasser la
mise""
Mais ne peut-on pas tenir le même raisonnement sur Coca-Cola ? Des
dizaines d'entreprises se sont mises depuis une dizaine d'années
à fabriquer et vendre des colas en profitant d'une "éducation du
goût" déjà faite. Elles ont réussi à mettre
sur le marché des produits dont on ne peut pas dire qu'ils soient
notablement plus mauvais que l'original. Et pourtant peu d'entre elles
approchent la capitalisation boursière du leader historique (la
marque Coca-cola, malgré les déconvenues de 1999 est
estimée par Interbrand, à 72,5 Milliards de $)
Les pionniers bénéficient en effet, grâce à leur
situation de "référence", et au caractère innovateur des
services qu'ils offrent d'une énorme publicité gratuite: il y a
peu de journaux qui ne parlent régulièrement d'Amazon.com et de
Yahoo! avec des connotations "jeune", "dynamique", "conquérant" et
"sympathique", alors qu'en contrepoint se dessine l'image de "lourdeur", de
"vieux", de "manque d'imagination" des "Empereurs", l'image de Goliath contre
David
Amazone et Yahoo! Ont atteint en trois ans un taux de
notoriété spontanée de 50 % que les très grandes
marques ont mis souvent des décennies à obtenir
Ceci est un premier atout d'une valeur considérable que notre
culture a tendance à sous-estimer
Deuxième atout : avec la mondialisation tout internaute, à
titre personnel comme professionnel, se trouve placé en position de
choisir entre des centaines sinon des milliers de références.
Dans ce contexte deux éléments sont déterminants
- le prix car c'est un élément qui se prête à des
comparaisons faciles notamment grâce aux agents intelligents
- la notoriété de la marque, facteur de confiance qui offre un
repère essentiel milieu de cette jungle
en termes de rentabilité pour le marchand le second est
généralement considéré comme le plus important
Troisième atout: de plus en plus les sites marchands
véritablement performants pratiquent le "softselling",
c'est-à-dire qu'ils offrent aux visiteurs de très nombreux
services gratuits afin de les fidéliser et de faire de leur site la
référence de la profession :Analyse financière pour
E-trade, critique littéraire, club de lecteurs, moteur de recherche pour
Amazone.com, banque de données géographiques pour
Springstreet.com, tout ce que vous devez savoir sur la voiture pour autobytel,
sourcing des fournisseurs pour Freemarket,...
Cela représente de très lourds investissements, facilement
amortis quand les clients se comptent par millions et, à l'inverse,
extrêmement difficiles à financer pour le nouveau venu : la
notoriété favorise le "bouche à oreille" limitant le
besoin de publicité payante et rappelons que les logiciels ou les sites
sont quasiment des coûts fixes et que, de ce fait, leur prix de revient
unitaire est inversement proportionnel au nombre de clients.
Dans la net-économie il y a une prime considérable pour le
leader car il peut vendre moins cher, voir même fournir ses services
gratuitement, tirer des revenus substantiels de la publicité, et
accumuler les moyens financiers pour creuser la différence en termes de
qualité et pour racheter ses concurrents malheureux
C'est ce
qu'on appelle la loi de Davidow :
"le premier qui part à la conquête d'un nouveau marché en
conquiert 60%"
Ou plus radicalement "first mover takes all"
Ceci est
une des explications des cours de bourse au plus fort de la période de
spéculation, totalement déconnectés des chiffres
d'affaires et des bénéfices de l'époque mais capitalisant
les bénéfices escomptés quand l'entreprise deviendra le
"Coca Cola" ou le "Microsoft" de son secteur (même si dans l'euphorie de
début 2000 certains ont quelque peu perdu le sens de la mesure...)
Bluemountain.com, leader des cartes de voeux gratuites
en ligne, 65% du marché, a été rachetée en novembre
1999 par Excite@Home pour 780 M$ !
Attention : cela ne signifie pas qu'un leader est inexpugnable :
il a peu à craindre d'un imitateur mais il a tout à redouter
d'une idée neuve et les chutes sont en général plus
rapides encore que la montée.
L'économie start-up c'est un sprint en forme de Marathon!
La
bataille de l'Internet gratuit en 1999, qui a permis à Dixons
d'obtenir en quelques mois trois fois plus de clients que des leaders comme
Wanadoo illustre bien ce point. Tiscali opérateur Sarde, start-up
créée en 1997, qui a été le premier à
exploiter cette idée est aujourd'hui le numéro 2
européén derrière T-online et au coude à coude avec
Terra Lycos
Mais cela a nécessité une idée marketing neuve :
couplage du portail de commerce électronique et de la fourniture
d'accès gratuit, et en se rémunérant pour partie par un
reversement de la marge réalisée par l'opérateur de la
boucle locale. La contreattaque n'a pas tardé avec un nouveau business
model: la vente groupée de la communication et de la connexion...
à un prix inférieur à la communication seule qui a permis
aux opérateurs de reprendre la main
...et la création de nouvelles start-up comme Internet
Télécom qui se propose de vendre des plates-formes
d'internet gratuit personnalisé, clé en main (portail,
plate-forme technique, centre d'appel, ...) aux grands distributeurs (ou aux
Banques!) qui choisiraient comme Darty ou la Fnac cette voie pour
développer leur commerce
"le succès et l'arrogance qu'il apporte empêche de voir
arriver la révolution suivante et ses futurs concurrents. La route 128
qui entoure Boston où se trouve notre siège social est le
premier cimetière d'entreprises High Tech des Etats Unis"
Michael Ruettgers Pdg d'EMC
http://www.emc.com entreprise
qui s'est créée pour répondre au besoin nouveau de
stockage de données, métier qui se développe avec
l'Internet commercial qui nécessite de stocker de gigantesques
quantités d'information atteignait encore 140 milliards de dollars de
capitalisation début 2001, soit plus que Boeing ou Motorola
Il est donc extrêmement important pour notre pays de faciliter
l'émergence de telles start-up, et de créer un environnement
qui ne les oblige pas à se vendre très vite à des
entreprises étrangères. Le seul domaine aujourd'hui où ce
sont des start-up françaises qui dominent le marché mondial
était celui des cartes à puces, avec Gemplus dont le
contrôle a été pris par des fonds américains qui
l'ont entrainé dans une grave crise dont, fin 2002 il n'était pas
encore sorti
Dans les jeux23(*) (Infogrames,
Ubisoft, Vivendi, In Fusio, Titus Interactive ...) dans les
industries de la Langue (Systran, Elan informatique), dans le
multimédia grand public (Havas Interactive), dans les logiciels
d'intelligence économique (Arisem, trivium, Qwam,..)... et plus
anecdotiquement dans les fleurs (Aquarelle.com, Jenny Fleurs,
Interflora
voir page
155) nous avons cependant des entreprises
figurant parmi les leaders mondiaux même si l'avenir de certaines d'entre
elles paraît aujourd'hui bien compromis.
Bien des entreprises Françaises véritablement innovante se sont
installées au moins pour partie aux US pour bénéficier
d'un marché plus important, de clients et de partenaires plus
avancés, d'infrastructures plus performantes et moins onéreuses
et de ressources financières plus significatives
Internet est davantage une économie de normes, de
standards, que de technologie
Plutôt que NTIC, Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication, dont nous avons vu à quel point ces mots étaient
trompeurs, il serait sans doute plus approprié de les nommer NST :
Nouveaux Standards Transactionnels.
7.1.1.5 Quid de la stratégie du "me too" (les "suiveurs")?
La
prime aux entrants est déterminante : si la stratégie du
" me too " (produit imité de l'innovateur)
connaît parfois des succès dans la pharmacie, même s'ils
sont bien souvent relatifs, elle ne saurait ici être gagnante
Malgré les moyens considérables déployés par
Barnes&Noble, le leader historique des libraires, malgré son
alliance avec Bertelsmann et Hachette on voit ses difficultés
à essayer, avec un succès jusqu'à présent non
confirmé, de rattraper le temps perdu
Novembre 2002: Bertelsmann signe un partenariat avec Amazon devenu
bénéficiaire et poursuivant sa croissance (+15% en 2002)...et
sur les 6 premiers mois de 2002 la valorisation d'Amazon a gagné 60%
quand celle de Barnes&Noble, toujours en perte et avec des ventes
stagnantes, en perdait 33%
Une exception cependant : cette stratégie de l'imitation de
modèles qui ont réussi ailleurs peut être
intéressante dans des pays encore peu ouverts à internet et
qui ne sont pas encore un véritable enjeu pour les entreprises qui font
la course en tête
l'objectif est alors, en s'inspirant d'un modèle marketing qui a fait
ses preuves outre atlantique, de conquérir une part de marché
dans le pays considéré, pour pouvoir la revendre dans un second
temps à un leader (Américain ou d'europe du Nord), lui faisant
ainsi gagner un temps précieux dans sa phase d'expansion.
En 1999 les entreprises américaines ont acheté 405 entreprises
européennes pour 36 milliards de $ (Broadvision)
Pour être même tout à fait francs l'immense majorité
des start-up que nous avons rencontrées en France ont créé
leur entreprise en copiant (au mieux en adaptant) des modèles ayant
déjà connu le succès aux US. D'ailleurs il est
caractéristique de voir que dans les présentations faites aux
investisseurs l'argument choc est bien souvent "c'est un modèle qui a
fait ses preuves aux USA, mais nous sommes les premiers en France"
Ce fut en particulier le cas des fournisseurs d'accès qui n'ont
véritablement gagné d'argent que lors de la vente de leur "fonds
de commerce" sur une base d'un ordre de grandeur de 1000$ par client
(Iway, Calvacom, Imaginet,Caramail, ...)...de 1
600$ pour Ya.com racheté l'Allemand T-Online, de 8000$
pour le rachat de Club-internet par l'Allemand Deutsche Telekom,
24.000$ pour le rachat de VoiceStream par ce même Deutsche
Telekom et 30.000$ pour SelfTrade lors de son rachat par
l'Allemand DAB
Mais aussi de Autoatnet.com qu'Autobytel avait racheté en aout
2000 pour accélérer son implantation en France, iBazar
racheté par eBay ou Jobline repris par Monster en
2001 pour plus d'un milliard de couronnes Multimania racheté pour
1,5 Milliards de Francs par Lycos, Caramail repris par Spray lui
même racheté par Lycos avant que Terra Networks n'en prenne le
contrôle, ou 00h00 repris parGemstar
"chaque fois que cela sera possible nous procéderons par acquisition
plutot que par implantation directe. Dans l'Internet, 2 mois
représentent une année de l'industrie classique et nous ne
pouvons pas nous permettre de perdre du temps en créant de nouvelles
structures" Bernt Weber Président de Comdirect
7.1.2 La création d'entreprise dans les NTIC: de fortes spécificités par rapport aux autres secteurs
Plus que
dans d'autres domaines, la création d'entreprises dans les NTIC concerne
les jeunes pratiquement dès la fin de leurs études comme bien des
success-stories le montrent (ce qui ne veut pas dire comme nous le verrons plus
loin quelle ne concerne que les jeunes)
En effet
7.1.2.1 Dans beaucoup de projets peu d'expérience professionnelle requise pour démarrer
Créer une entreprise dans certains créneaux des
technologies de l'Internet demande très peu d'expérience
professionnelle: ces métiers étant radicalement nouveaux, un
jeune aujourd'hui, à la sortie du système scolaire dispose d'un
bagage technique et d'idées neuves que n'a souvent pas un cadre plus
âgé ;
Microsoft a recruté en 2000 pour orienter sa stratégie et
former ses directeurs afin de percevoir les besoins emergents de la
société, 2 consultants : Jennifer Corriero 19 ans et
Michael Furdyk 17 ans qui a créé sa première
entreprise à 15 ans (MyDesktop.com et l'a revendue depuis)
Sans même prendre en compte les innombrables start-up qui n'ont pas
encore fait leurs preuves, la listes des succès remportés par des
entrepreneurs de moins de 25 ans (et parfois même de 20) est
impressionnant: quelques exemples
Shavin Fanning n'a que 18 ans quand il fonde Napster
qui, moins d'un an après sa création, remet en cause le
modèle économique imposé jusque là par les 5 majors
ébranlant ainsi tout un secteur économique bien établi
Marco Börries n'avait que 16 ans lorsqu'il a
créé Star Division (logiciel libre qui a conquis 30% du
marché allemand de la bureautique et qui vient d'être
racheté par Sun)
Acses auteur de DealPilot.com, un des leader des "shopbots"
racheté par Bertelsmann a été créé par des
étudiants allemands agés de 20 ans
Alex Hartman, était lycéen et avait 17
ans quand il a signé un contrat de 1 million de dollars pour un
logiciel simplifiant les connections internet : il avait fondé son
entreprise (Amicus
www.amicus.com
) à 15 ans (le Monde)
Les fondateurs de Mirabilis (ICQ
www.mirabilis.com )
n'avaient pas terminé leurs études à
l'université de Jérusalem, 18 mois plus tard ils avaient 10
millions d'utilisateurs
Orianne Garcia a 22 ans quand elle crée Caramail revendu 5
ans plus tard 500MF au suédois Spray
Mike Lynch a 23 ans lorsqu'il fonde Autonomy moteur de recherche
contextuel à Cambridge, elle vaut aujourd'hui plusieurs Milliards de $
CheckPoint (antivirus)
www.checkpoint.com a
été créé en 1993 à Tel Aviv par trois jeunes
à l'issue de leur service militaire, à trois ans elle
rentre au Nasdaq et y lève 60 M$, fin 1998 sa valeur boursière
était de 1,13 milliard de dollars
Fabrice Grinda fonde Aucland
www.aucland.fr à 24
ans, il en a cédé la majorité à Bernard Arnault
pour 120MF
Justin Frankel, 20 ans, étudiant en première
année à l'Université de l'Utah a vendu sa
société (Nullsoft
www.nullsoft.com) pour
100 millions de dollars à AOL : il avait développé
en 1996 un logiciel pour lui et ses amis afin de mieux comprimer le son
(MP3).
C'est également un groupe d'étudiants qui a
créé Firefly,
www.firefly.com
racheté depuis par Microsoft. En juillet 1999, lors de son introduction
en bourse, MP3.com représente les 2/3 de la valeur
boursière d'EMI group, la troisième plus grosse maison de disque
Larry Page et Sergey Brin étaient encore étudiants
à Stanford,25 et 24 ans, quand ils ont créé google en
1998, le moteur de rechercheactuellement leader du marché (120 millions
d'utilisateurs, 100 millions de requêtes par jour)
L'Allemande "de l'Est", Stephan Schambach n'a que 22 ans quand il
créé Intershop
www.Intershop.com qui est
devenu, à côté de SAP un des leader Allemend de la nouvelle
économie en l'an 2000
Martha Lane Fox a 25 ans quand elle crée
lastminute.com, comme Karl Matthaus Schmidt créateur de
ConSors (racheté par BNP-Paribas)
Steve Jobs n'a que 21 ans quand il fonde Apple
Marc Andressen est agé de 23 ans à la naissance de
Netscape
Michel Meyer a 25 ans quand il créa Multimania
www.multimania.fr, un
des sites français, racheté par Lycos, aujourd'hui les plus
consulté (hébergement de pages personnelles et de
communautés virtuelles)...et il avait déjà
créé le célèbre site francophone "the virtual
baguette"
www.baguette.com lors de
son séjour en Californie
C'est au même âge qu'Alexandre Ross fonde Lokace
www.lokace.com avec
Orianne Garcia 23 ans que Sébastien Forest lance
Eat On Line
www.eatonline.fr
ou que Bernard Candau crée Chman, le premier
site qui crée des contenus de jeu optimisés pour les hauts
débits (interactivité comportementale: voir la maquette sur
www.banja.com )
Henri Tebeka et Eric Constantini "récidivistes" avec la
création d'Aplio
www.aplio.com
(téléphones IP) avaient créé leur première
entreprise, Kortex international,
www.primenet.com/~towens/ISDN/kortex.htm alors qu'ils étaient
étudiants, dans une cave à Sarcelle
Sébastien Pissavy était également
étudiant lorsqu'il créa avec ses copains l'Odyssée
Interactive, aujourd'hui leader francophone des webzines de jeux
Buycentral, moteur de comparaison de prix créé par des
étudiants à la fin de leurs études en juin 1999 employait
un an plus tard 40 personnes dans 4 pays
Jérémie Berrebi Pdg de Net2One
www.net2one.fr
(ex-Centralcast) et président pour la France de l'association
française des webmestres
www.iwanet.org &w n'a que
21 ans quand il lève 10MF pour internationaliser son entreprise
comme Alexandre Dreyfus créateur de de WebCity &w qui
de son côté obtient 12 MF de capital risque au même mois
d'août 1999 (Alexandre Dreyfus qui n'a pas même son bac
crée sa première entreprise à 18 ans à Lyon)
Les 5 cofondateurs de Comparatel sont encore en 2001 étudiants
à l'INT d'Evry
Paul Gautier 26 ans cofondateur d'Inktomi est entré
en 2000 dans la liste des hommes les plus riche du monde de "Fortune" avec 418
millions de dollars (certes loin encore de Michael Dell qui a
créé Dell à 19 ans et de Jeff Bezos (35
ans) ou Steve Case qui a fondé Aol à 27 ans
sans parler de Bill Gates qui a fondé Microsoft à 19
ans en compagnie de Paul Allen 22 ans
Sans compter les nombreux sites qui, sans être des entreprises
recueillent déjà un trafic très significatif alors que
leur créateur est encore en culotte courte: un site de "confession"
www.javoue.com
réalisé par Daniel 14ans cité par Le Monde et
d'innombrables sites de ventes ou d'échange de jeux comme les
Pokémon
Pour les domaines nécessitant une bonne connaissance d'une profession ou
des réseaux de confiance qui ne peuvent être établis que
par une longue vie professionnelle, n'oublions pas qu'une création
d'entreprise est dans ce domaine, contrairement à d'autres secteurs
professionnels plus traditionnels, très rarement le fait d'une personne
seule: quasi systématiquement c'est l'oeuvre d'une équipe aux
compétences complémentaires (la qualité et la
cohérence de cette équipe sont d'ailleurs un des critère
essentiel d'un investisseur)
L'exemple des très nombreuses start-up que nous avons par exemple
rencontrées dans le réseau de business angel Léonardo
montre que très souvent ces équipes savent associer l'oeil neuf
et la maitrise technologique du jeune diplomé et la longue pratique
professionnelle d'un cadre qui prend souvent la responsabilité du
marketing ou de la gestion
7.1.2.2 On peut distinguer trois catégories de petites entreprises: les enfants les nains et les pygmées
Les entreprises pygmées, placées sur des niches correspondant
à un petit créneau de marché, ou dans lesquelles il n'y a
pas beaucoup d'économies d'échelle à attendre, (comme
d'ailleurs c'est le cas dans beaucoup d'autres secteurs industriels: conseil,
design, petits crénaux très spécialisés,...)
correspondent à une partie significative et tout à fait
importante du tissu industriel qui, pour être moins spectaculaire, ne
doit pas être négligé :
· Les seconds, les nains ont vu leur croissance interrompue par
un dysfonctionnement hormonal auquel il est parfois possible de remédier
: c'est souvent un problème de management quand la technique prend trop
le pas sur le marketing. Ce sont souvent des proies pour les premiers
· Mais il ne faut pas pour autant négliger les
troisièmes, les pygmées dont la taille pour être
petite, n'en est pas moins normale à l'âge adulte :
Le Monde citant le livre de Denis Ettighoffer (e-business
génération) indique qu'aux USA se créent ainsi chaque
mois 15.000 nouvelles cyber-micro-entreprises
Yves Riquet, 60 ans passionné du "bas couture"
assure la survie de l'usine de Montceau les Mines, menacée de
fermeture, en commercialisant 22.000 paires de bas notamment au Japon
grâce à un site riche en "softselling"
www.sodibas.com Le Monde 24
sept 99
Les étoiles les plus brillantes ne doivent pas nous aveugler au point de nous empêcher de voir la Voie lactée
7.1.2.3 Pour démarrer peu de capitaux sont nécessaires
Au
moins dans un tout premier stade, créer une entreprise dans ce
domaine, demande très peu de capitaux et aux Etats Unis la
possibilité de payer en stock options collaborateurs, conseils et
fournisseurs diminue encore le besoin de "Cash" au démarrage
comme le rappelle Alex Gonthier
voir page
292
Realviz,
www.realviz.com
spécialisée dans la production d'effets spéciaux a
démarré en mars 1998 avec l'apport de 100 kF de chacun de ses 6
membres fondateurs, ils ont ensuite vu leurs capital abondé de 500kF par
l'arrivée de 2 business Angels: Alain Tingot,
l'ex-président de Siemens-Nixdorf France et Jean-Marie Hulot,
l'ex-bras droit de Steve Jobs chez Next. 6 mois plus tard un groupe de capital
risque franco-suédois apportait 5 MF pour...20% du capital
Frédérique Artru a créé Odisei
www.odisei.com en février
1998 avec 500.000 francs, et il l'a revendu, 18 mois après, pour 80MF au
groupe américain 8*8
C'est avec la même somme récoltée auprès de 5 amis
qu'a démarré Marc Refabert créateur du
célèbre "fromage.com
www.fromages.com
pour les entreprises de services les besoins sont quasi nuls:
CDNow
www.cdnow.com a
démarré dans le traditionnel garage familial,
Rouge-Blanc
www.rouge-blanc.com
(négoce international de vin) a démarré en 1997 avec
50.000F,
Vinternet
www.vinternet.fr/index.html
a été créé par Marc Perrin et Rodolphe
Boivin (27 ans chacun) avec la même somme
Teach&Toy créé en 1996 par Jean-Baptiste Gayet,
avec 30.000F
www.teachandtoy.com (dont 2.000F pour le site,
1.500F pour le logiciel serveur sécurisé SSL, plus le coût
du dépôt de marque à l'INPI
www.inpi.fr)
l'Odyssée interactive
www.jeuxvideo.com voir
page
88 démarré avec les
économies des étudiants-créateurs s'est autofinancé
Catherine Leroy, PieceUnique.com: mon site me coûte
39$/mois pour l'hébergement, 35$/mois pour le système de paiement
et 24$/mois pour un accès permanent à internet il est vrai que
ce sont des tarifs américains
Maismoinscher.com
www.Maismoinscher.com
a démarré avec une mise initiale de 400f, sans aucun personnel au
domicile du créateur qui avait conservé son emploi salarié
pendant toute la période de lancement
Par ailleurs, même si pour les entreprises ayant pu saisir un
créneau commercial à très forte croissance les besoins de
financement peuvent s'avérer extrêmement important très
rapidement, il ne faut pas pour autant oublier que toutes les PME n'ont pas des
rythmes de croissance identique : les pygmées peuvent normalement
s'autofinancer
7.1.2.4 Un jeune diplômé est naturellement bien en phase avec ces nouveaux marchés
En 2000,
80 % des internautes ont ont fait des études supérieures, ils
avaient 13 ans de moins que la population moyenne, disposaient néanmoins
d'un revenu double de celle-ci : c'est un public qu'un jeune
diplômé est particulièrement à même de
"sentir" , même si aujourd'hui l'usage d'Internet se
démocratise un peu
L'internaute consommateur a l'esprit critique, il est allergique
à toute forme de matraquage ou de manipulation : Il constitue ainsi
une cible très différente de celle qui sert de
référence au marketing classique (la traditionnelle et
caricaturale "ménagère de 50 ans") et à la TV
considérée par beaucoup d'internautes comme "une machine
destinée à l'abrutissement distractif des masses" (C.
Huitema, Chief scientist des Bell Laboratories) ;
Certains pourraient objecter que l'usage d'internet se banalise et que la
population des internautes se rapproche de la moyenne. Cela est
indéniable pour les usages bien établis mais il nous semble qu'il
n'en va pas de même pour les développements innovants comme par
exemple ceux qui vont découler de l'internet à haut débit,
c'est d'ailleurs ce que semble mettre en évidence les premières
statistiques
Même sur le plan pathologique l'internaute se distingue par son soucis
de dépassement: ses médicaments préférés
sont le Viagra et la Nandrolone
L'internaute " créateur ", entrant dans la vie active, est
particulièrement à même de sentir le décalage
entre les aspirations des jeunes de sa génération et le
système économique issu de l'histoire : il est donc bien
placé pour saisir les opportunités de développer des
initiatives nouvelles
Quelques exemple typique :
ICQ (I seek you) est parti de l'initiative de trois jeunes au sortir
de leur service militaire qui ont ressenti le besoin d'un outil permettant
à des internautes de bavarder entre eux sur le Web de façon
simple et économique : ils ont revendu leur jeune entreprise 587
millions de dollars à AOL
MP3 développé par un jeune étudiant, Justin
Frankel, pour stocker des partitions musicales pour ses copains
Eat On Line créé par Sébastien Forest est
né, un soir après une longue journée de travail, du
constat qu'il était extrêmement long et difficile de se faire
livrer un repas à domicile de façon improvisée avec le
chois du style de cuisine, la possibilité de consulter une carte...et
pas de mauvaises surprise sur la qualité ou les coûts
Teach&Toy créé par un tout jeune papa,
Jean-Baptiste Gayet qui cherchait en vain des jeux éducatifs pour
sa progéniture
Les créateurs de geocities ont, pour leur part, eu l'idée
d'offrir gratuitement aux internautes des outils pour créer leur home
page ainsi que l'hébergement de celles-ci (3,5 millions de sites, 32
millions de pages vues, valeur boursière 5milliards de dollars
De même Yahoo! est partie du constat, en 1995, par deux jeunes
universitaires, Jerry Yang et David Filo, qu'il manquait à leurs
camarades un annuaire des sites, car ceux-ci se faisaient de plus en plus
nombreux et il devenait difficile de s'y retrouver : ils créèrent
alors le "Jerry's guide to the www"(dernières estimations
boursières 35 milliards de dollars pour 200 millions de dollars
de chiffre d'affaires et un effectif de 600 personnes, Yahoo! est
contrôlé à 31% par le japonais Softbank)
1999 a vu une croissance brutale des vocations de créateurs
d'entreprises tant dans les Ecole d'Ingénieurs que de Commerce. Un
patron déclarait alors aux Echos "avant les étudiants d'HEC nous
contactaient en quête d'un stage, aujourd'hui ils viennent nous demander
20MF": espérons que cette rupture dans les comportement des
étudiants de nos grandes Ecoles se maintiendra malgré la chute de
la bourse et l'éloignement des espoirs de fortunes faciles et rapides
7.1.2.5 Les artistes aussi
Sans
doute est-ce parce qu'ils sont par essence ceux qui "sentent" les
décalages entre ce qui se fait et ce à quoi certains aspirent ils
sont particulièrement à même de trouver les premiers les
créneaux pertinents
Patrick Robin créateur d'Imaginet, Régie Online
etKangaroo Village était éditeur d'art
Michel Forgues et Jean Chouraqui, experts et marchands de
tableaux à Toulouse souhaitaient pouvoir présenter leurs tableaux
à leurs clients.
Experts pour Sotheby's ils découvrirent à New York les
possibilités d'internet et eurent l'idée de faire fabriquer des
cartes format carte de visite la ViewCard, qui grâce à des
épaulements et à un équilibrage parfait pouvaient
être lues dans n'importe quel lecteur de CD Rom.
Catherine Leroy créateur de Pieceunique.com était
photographe voir
page
156
7.1.2.6 Un domaine où la croissance de l'entreprise et la maîtrise d'un marché l'emporte sur une vision patrimoniale de contrôle et de transmission familiale
Le
caractère extrêmement évolutif tant des technologies que
des marchés condamne toute approche statique ou malthusienne : elle
implique souvent que le chef d'entreprise sacrifie son pouvoir en acceptant des
prises de contrôle majoritaires pour ne pas brider l'expansion de son
affaire (ce qui la conduirait dans bien des cas à la disparition) :
Le nombre de sociétés rachetées par d'autres
entreprises est 8 fois plus élevé que le nombre d'introductions
en bourse
"Ce qui est important ce n'est pas de faire des bénéfices,
bien au contraire : ce qui est important c'est de gagner de l'argent. Si
l'entreprise fait rapidement des bénéfices, c'est soit que
l'idée n'était pas très intéressante, soit qu'elle
a été gâchée en n'investissant pas massivement
dès le départ pour devenir la référence mondiale
dans le domaine"(Eric Benhamou ex-CEO de 3Com et Président de Palm
"ses deux repères sont le burn et le stock" : le
"burn est la quantité d'argent "brûlé", c à d
dépensé chaque mois et le "stock" est la valeur boursière
: Ceci ne veut pas dire jeter l'argent par les fenêtre, car le
principe inverse n'est pas vrai : il ne suffit pas de perdre de l'argent pour
en valoir beaucoup comme certaines "dot.com" que certains ont surnommé
ironiquement "dot.org", noms de domaine des "non profit" organisation
voir page
279
Dans les NTIC, le créateur se focalisera davantage sur la
création de plus-values, gage de croissance forte à terme, que
sur la réalisation de bénéfices rapides :
"le plus grand risque d'échec est la panne de trésorerie au
moment fatidique" Serge Cuesta Pdg de Synchronix
www.synchronix.com dans
l'Essonne, (créateur du logiciel Bootsweb qui assure diviser par
2 ou par 3 les temps de connexion au web),
et Pierre Haren créateur d'Ilog, de renchérir "le Pdg d'un
grand groupe, membre de notre conseil avait conduit au départ le groupe
à stagner dans son développement avec le principe "on ne peut
dépenser plus d'argent qu'on en gagne". Nous n'avons compris que
plus tard que la véritable contrainte, mais celle-là est
mortelle, est de ne pas en dépenser plus que ce qu'elle en a
en caisse et que la différence ce sont les fonds propres..."
7.1.2.7 C'est l'âge ou l'on peut se permettre de prendre des risques
Créer une entreprise comporte toujours une part de risque.
Or le jeune diplômé qui n'est pas encore "installé" dans la
vie et qui en général n'a pas encore de charge de famille n'a
rien à perdre dans l'aventure, et un échec à ce stade de
la vie professionnelle n'est pas pénalisant dans un CV.
Il est à une époque de sa vie particulièrement favorable
à courir ce risque.
7.1.2.8 "vendre ses salades dans le désert"? : Une dose d'humilité souvent nécessaire
Pour le
créateur d'entreprise, avoir son nom largement connu est
indéniablement une source de satisfaction très forte: voir sa
publicité sur les murs du métro ou au 20h est très
flatteur pour l'ego de l'équipe dirigeante.
Cependant devenir la référence dans son secteur est une politique
extrêmement coûteuse en terme de marketing et de publicité.
Cette stratégie n'est pas à la portée de tous (d'autant
plus que dans chaque domaine il n'y la place que pour UNE
référence...)
Pour son développement, caricaturalement on peut dire que la start-up a
2 stratégies possibles
Souvenons nous des sites qui proposaient des prêts immobiliers:
dans un premier temps, tous ont choisi la première stratégie et
se sont installés dans des endroits "isolés" du web. Ils ont
dépensé des sommes gigantesques pour attirer le client, sommes
qu'ils n'ont pas été en mesure de rentabiliser
Ï Aller là ou les clients sont déjà parce qu'un
certain nombre de services y sont rassemblés
Dans un second temps, les survivants, exsangues, se sont retourné vers
la seconde stratégie: fournir leur prestation au sein d'un site offrant
l'ensemble des services liés à l'immobilier (achat, vente,
location, travaux, assurance, financement,...).
Ils ont perdu leur identité, leur service est devenu un "produit blanc",
un composant d'un service global.... Mais ils ont gagné la
possibilité de vendre celui-ci à travers tous les sites
ayant besoin d'une telle fonctionnalité et qui drainaient
déjà une importante clientèle (c'est la stratégie
de panoranet par exemple)
Ceci est particulièrement vrai pour tous les services pouvant
s'intégrer dans une place de marché ... et pour des places de
marché elles-mêmes:
Prenons l'exemple d'une place de marché consacrée dirons-nous
à l'aéronautique. cette place référencera et
qualifiera les producteurs de service, sous-traitants et équipementiers
du secteur, elle organisera les mises en compétition et la logistique,
elle fournira les informations sur les normes et les réglementations
dans les différents pays pour ce qui concerne le domaine
aéronautique.... Mais les entreprises de ce secteur ont également
besoin de gommes, d'ordinateurs, de bureaux et de service de nettoyage
Va-t-on devoir changer de place de marché en fonction du type d'achat?
n'oublions pas que malgré de louables efforts de normalisation les
procédures offertes par chaque place sont quelque peu
différentes, et que surtout l'interconnexion des informatiques entre
entreprise et place de marché demande un travail non négligeable
: Faudra-t-il que chaque entreprise du secteur refasse le travail? N'est-il pas
plus simple d'intégrer au sein d'une Market Place sectorielle des Market
Places "généralistes" (achats généraux, logistique,
services, assurances,...):
On voit ainsi se dessiner comme dans d'autres domaines des fonctions
d'intégrateurs offrant une large panoplie de services qu'ils ne
produisent pas eux-mêmes, mais qui rassemblent en un seul endroit (ou
plutôt en une seule "ergonomie d'emploi) tous les services utiles
à une profession
Si nous consacrons un paragraphe à ce sujet c'est parce que nous avons
constaté combien fréquente était cette erreur
d'appréciation stratégique:
Quand vous avez les plus belles salades du monde faut-il vous installer
dans le désert et construire un immense minaret pour appeler la foule au
mégaphone ou n'est-il pas plus sage d'aller sur les places de
marché des villages en payant sa place à coté des
choux-fleurs et des carottes pour profiter de l'abondance des clients?
Ismap, spécialiste de cartographie en ligne
créé en 1997 sur une logique B2C a du réorienter en 2001
son activité vers la fourniture de technologies pour les
opérateurs
Jérémie Berrebi créait en 1997 Net2One
start-up spécialisée dans la recherche et l'envoi par e-mail
d'informations personnalisées. Il avait sur-médiatisé son
entreprise et malgré cela les coûts de promotion n'étaient
pas rentabilisés par des clients en nombre suffisant et donc par les
revenus publicitaire: lui aussi a du se résoudre à commercialiser
sa technologie à travers des gros portails drainant du trafic
(Allociné, France Télécom, ...)
La société lilloise Gamies
www.gamies.com loue ses
petits jeux d'animation à des entreprises qui les utilisent pour rendre
leurs sites plus attractifs
7.1.2.9 1999: la rupture du contrat moral entre ingénieurs et Grandes Entreprises
Jusqu'à une période récente, dans notre pays,
les ingénieurs,, "officiers de la guerre économique" (Bernard
Esambert), avaient autant le sentiment de se battre pour leur pays en
travaillant dans une grande entreprise, "champion national", que directement
dans l'administration (avec d'ailleurs de nombreux passages de l'une à
l'autre, le défi de la compétitivité étant
"porté" par l'Etat, actionnaire des entreprises clé de
l'économie. il est d'ailleurs symptomatique que les plus grandes des
Grandes Ecoles soient des institutions fondées à l'origine pour
former les fonctionnaires de l'Etat: X, ENA, Ulm, Mines, Ponts,
Télécom, Gref,...)
En contrepartie le cadre bénéficiait d'une forte
solidarité de son entreprise, notamment en matière d'emploi et de
statut social (lié en partie à l'organisation très
hiérarchique, quasi-militaire, voire "royale" de nos grandes entreprises
où il est souvent plus important de faire plaisir au chef qu'au client.
N'oublions pas que le terme de "barons", défenseur des marches du
royaume, pour décrire un haut dirigeant d'un Grand Groupe n'a disparu
que récemment)
Aujourd'hui, les restructurations majeures et permanentes des "World Companies"
avec leurs charrettes de cadres qui, parfois, avaient sacrifié , durant
des décennies,l eur vie familiale à l'entreprise ajouté au
fait que le bénéficiaire ultime de leurs effort soit souvent un
fonds de pension de retraités américains ou des capitaux
flottants internationaux d'origine parfois floue, a considérablement
fait baisser "l'affectio sociatis".
L'embauche de conseillers psychologiques pour aider les cadres à vider
leur bureau, toucher leur chèque et rejoindre leur voiture sur le
parking (Apple) n'adoucit que peu le traumatisme
En France les nombreux contacts que nous entretenons avec les
élèves des Grandes Ecoles montrent la "rupture du contrat
moral entre les grandes entreprises et leurs cadres" (Bernard Corneau VP
chase Manhattan Bank):
En particulier les jeunes qui ont vu leurs parents brisés au moment ou
eux-mêmes terminaient leurs études, ont profondément
changé leur vision du monde professionnel et la participation à
la création d'entreprise devient un objectif pour beaucoup d'entre eux
plus séduisant que la Grande Entreprise (au moins ils savent pour qui
ils travaillent)
Candice Carpenter, créatrice d'iVillage (dont la
valorisation a atteint 2 Milliards de dollars), déclarait au Monde "ils
ont vu leurs parents donner toute leur vie à une même entreprise,
ne jamais être à la maison et se faire virer à 55 ans et
ils se disent "et tout ça pour quoi?".alors leur attitude à eux
c'est "MA vie c'est moi qui la gère, ... je garde ma loyauté pour
moi"
La plupart des Ecoles ont accompagné ce mouvement à travers la
"reconnaissance" du métier d'entrepreneur, les formations données
et les facilités mises en place notamment, nous le verrons plus loin les
incubateurs
La "reconnaissance" du créateur, tant par les média que par les
plus hautes autorités de l'Etat, dont nous avions souligné
l'importance, a sans doute aussi joué un rôle
1999 sur ce plan a montré clairement une rupture dans les comportement,
espérons que la crise actuelle ne cassera pas cette dynamique de
création d'entreprise
7.1.2.10 N'oublions pas cependant une autre source de création : l'essaimage à partir des grandes entreprises
En effet
beaucoup de créations d'entreprises se réalisent de cette
façon : les grandes entreprises européennes semblent cependant
beaucoup plus réticentes que celle d'outre-Atlantique à laisser
filer leurs technologies même si elles ne sont pas les mieux
placés pour les développer.
Une exception peut-être Thomson et qui est à l'origine
de très nombreux essaimages encouragés et aidés,
Plus récemment France Télécom qui recentre le
CNET vers ses besoins d'opérateur de télécom, a
été amené à se dégager des recherches
concernant par exemple les composants: dans ce cadre il favorise (grâce
en particulier aux financements d'Innovacom) le départ des
équipes correspondantes notamment via la création d'entreprises.
82 sociétés ont été créées et 164
étaient en cours de constitution fin 2000 avec de remarquables
succès comme HighWave Optical et Algety dans les
technologies optiques revendu 2 milliards de $ à Corvis, Telisma
pour la reconnaissance vocale, NetCentrex pour la
téléphonie IP, Highdeal pour les outils de transactions
électroniques ou Wokup! Pour les technologies Wap
Notons également Hewlet Packard qui très habilement
l'utilise comme argument de recrutement pour ses jeunes ingénieurs: elle
leur laisse entrevoir la possibilité au bout de quelques années
de créer leur propre entreprise avec le soutien de HP.
IFormation Group
www.iformationgroup.com
dirigé par David Pecaut, a levé 300M$ (BCG, Goldman Sachs,
General Atlantic Partners pour co-financer des spin-off
Un problème fiscal à noter en passant : ces créateurs
n'ont souvent pas droit au régime fiscal des quasi Stock Option que sont
les Bons de Créateurs d'Entreprises car les services fiscaux
n'assimilent pas toujours essaimage et création
7.1.2.11 Des évolutions boursières spectaculaires en hausse comme en baisse ("Start-up" et "Start-Down"), mais néanmoins une importance contamment croissante dans notre économie
Certes
le marché bousier des entreprises NTIC est extrêmement
spéculatif, notamment parce que la possibilité offerte au
public de procéder d'un clic à des achats et des ventes en
bourse, quasiment sans frais, peut conduire certains à des comportements
boursiers ne prenant que peu en compte les fondamentaux économiques mais
seulement les espoirs de plus-value à très court terme en vendant
à d'autres spéculateurs....
Ceux que l'on appelait les «day traders» qui liquidaient
toutes leurs positions chaque soir avant la clôture de marché,
vendaient et achètaient de 30 à 70 fois par jour (contre une fois
par mois pour l'investisseur «normal»), tant et si bien qu'ils
représentaient 25 % des volumes échangés sur le Nasdaq
...et certes ce marché est très volatil (par exemple dans
l'après midi du lundi 10 avril 2000 l'ampleur des fluctuations sur le
capital de Cisco était équivalent à la capitalisation
totale... d'Alcatel! et Nokia a perdu 65 G$ en une journée, le 27
juillet 2001, soit l'équivalent de 2 années de notre budget de la
défense nationale! Et Intel a perdu 36 Milliards de $ le 9 juin
2002à la suite d'une prévision de son président moins
optimiste qu'attendue) :
Cette volatilité s'explique également, comme le souligne Jeremy
Rifkin par le fait que les actifs des sociétés est pour
l'essentiel immatériel et qu'un simple événement peut les
réduire brutalement à néant
Il a connu une croissance en valeur du capital spectaculaire sur longue
période.
Sur la période 1994-1999 sur les 4125 entreprises dont la
capitalisation dépassait 20 Milliards de Dollars, dans le classement
établi par le BCG selon le critère de création de
valeur, les 20 premières relevaient du secteur "Internet". La
première européenne est Nokia (8ème,
après 7 américain). Plus de 60% des 100 premiers relèvent
du secteur NTIC. L'Oréal un des mieux classé est
62ème et Siemens 97ème
"la capitalisation des valeurs Internet représentait aux USA plus de la
moitié de la capitalisation globale" Pierre Faure 25/10/99 et
elles ont même représenté 70% du Nasdaq contre 5,4% pour
les biotechnologies (début 2000)
"Un marché qui se développe avec une telle dynamique ne peut pas
espérer connaître une croissance à la fois très
forte et sans à coups brutaux et de futures secousses sont sans doute
à prévoir" écrivions nous en 2000
Bien entendu on a pu également assister à un certain nombre de
faillites, et il y en aura sans doute beaucoup d'autres, mais qui peut penser
que toutes les aventures risquées se terminent toujours bien?
Dans une course de formule 1 il n'y a aussi que peu de places sur le podium
et si la pôle position est un avantage indéniable nul n'est
à l'abri d'une casse mécanique et d'excellents pilotes sous
estimant la raideur des virages par temps de brouillard finissent la course
dans les graviers
Une étude du cabinet PriceWaterhouseCoopers portant sur la France, la
Grande-Bretagne, les Pays-Bas et l'Allemagne indique que 90% des start-up qui
existaient en 2000 sont encore en activité en aout 2001. Ce sont
surtout les plus petites structures, dont les dépenses marketing ne sont
pas trop importantes, qui ont le mieux tenu le coup dans la tourmente des
dotcoms.
www.pricewaterhousecoopers.com
D'ailleurs un certain nombre de vedettes de l'industrie classique ont connu
(à la baisse) des évolutions semblable en perdant entre la
moitié et les 9 dizièmes de leur valeur en quelques mois à
la suite d'erreurs de gestion (Unilever, Procter&Gamble, Bridgestone,
Mitsubishi, Snow Brand, Kingsfisher, British Airways, Lockheed, Usinor, Home
Depot, Lucent, Marconi, France Télécom, Xerox, Vivendi...),ou ont
même été au bord de la faillite (Philip Holzmann, Tyco
(240.000 employés), Andersen (28.000 employés), Kmart (ex
n°1 de la distribution aux US), ABB (avec les 160 entreprises acquises en
6 ans), Kirchmedia, SchmidtBank, Sogo, Chiyoda Mutual Life, Kyoei Life, Akai,
Sato Kogyo...: les 19.071 faillites d'entreprises japonaises (dont 12
cotées) ont représenté 217 Milliards de $ en
2000...) ou ont du prendre des décisions drastiques (C&A a ainsi
fermé ses 110 magasins en Grande Bretagne et Marks & Spencer a
abandonné ceux implantés sur le continent).
En 10 ans la moitié des 300 plus grandes entreprises
américaines ont disparu...: le propre d'Internet paraît surtout
résider dans l'accélération des phénomènes,
facilitant un accès rapide à l'Olympe mais rapprochant la roche
Tarpéienne du Capitole
A noter la naissance dans ce domaine de start-up utilisant le filon des
dépots de bilan : Bid for Asset
www.bid4asset.com et
Start-up Failure
www.startupfailure.com
et en France Orange Pulp François Le Guillou "Le premier service
internet pour les sociétés en liquidation"
7.1.2.12 Les paradoxes d'une économie de standards: quelle est la valeur d'une start-up? B2B: Back to Basics
7.1.2.12.1 Même dans la "nouvelle économie" la valeur" d'une entreprise reste son espérance de gains actualisée
Un
investisseur de moyen terme ne place son argent dans une entreprise qu'avec un
espoir de rentabiliser ses fonds
Une statistique de Broadvision montre que ce n'est pas moins de 6008 entreprise
qui ont été rachetées en 1999 dans ce secteur pour un
montant de 1200 Milliards de $: il y aura beaucoup de joueurs pour peu de
gagnants, c'est ce que certains nomment la "hit economy", mais est-ce
"perdre" que de vendre son entreprise en contribuant ainsi au
développement du leader pour bien souvent en créer une autre avec
le produit de la vente?
· Soit par une plus-value lors de la revente, et c'est en
particulier le cas d'entreprises développant des technologies pour
lesquelles elles n'ont pas la base de clientèle : l'acquisition de
celle-ci serait beaucoup trop longue et onéreuse et la création
de valeur se fait par la réunion de l'entreprise qui possède la
base de clients et de celle qui a développé la technologie (en
général par rachat de la start-up). Ce second cas de figure est
de loin le plus fréquent (80%). C'est également le cas
d'entreprises qui développent un fonds de commerce mais avec un nombre
de client insuffisant pour financer leurs services: leur objectif est alors
d'apporter ce fonds de commerce au leader non encore présent sur leur
marché
De nombreuses entreprises créées autour des technologies
optiques n'ont dès le départ comme business model que de se faire
racheter par Cisco : rappelons que cette entreprise considère que
près du tiers de ses technologies proviennet de rachat, le plus
symptomatique d'entre eux étant peut-être le rachat de
Cerent pour 6,9 Milliards de dollars ( 10M$ de chiffre d'affaire,
30M$ de perte, un seul produit...mais qui en donnant accès à la
technologie DWDM (multiplexage sur les fibres optiques permettant d'en
décupler le débit)
La valeur économique d'une entreprise est alors égale à
son bénéfice actualisé
Le bénéfice actualisé est alors la somme pour les
années suivantes de [(Bn-Dn) divisé par (I+R)n], tout
le problème étant évidemment dans justesse de la
prévision des dépenses (un programme de développement peut
"dérapper"), et de recette, qui ne dépend pas que du projet
(développement d'un marché, conjoncture, nouveaux
concurrents,....)
· on soustrait de la même façon les dépenses (Dn), en
général importantes dès les premières années
Ce calcul, relevant de l'économie tout ce qu'il y a de plus
traditionnelle, montre qu'une entreprise qui "perd" de l'argent peut avoir une
"valeur économique" très élevée: si l'industrie
lourde amortissait ses investissements dans l'année elle serait
également fortement déficitaire en phase de
développement
7.1.2.12.2 L'apparent paradoxe: la valeur économique d'une start-up peut être un multiple de ses pertes!
7.1.2.12.2.1 Pour une entreprise visant à devenir le standard du marché
Ce
paradoxe n'est qu'apparent car, comme nous l'avons vu nous nous trouvons dans
une économie de standards où les investissements de
départ sont importants (développements techniques et marketing)
alors que les coûts de "production" sont extrêmement faibles: il
importe donc de prendre le plus rapidement possible 30 à 40 % du
marché mondial pour devenir "la référence du
secteur".(une entreprise comme Oracle qui a maintenant 40.000
personnes a connu un taux de croissance de 100% par an depuis 10 ans)
Dès la barre fatidique franchie, la rentabilité augmente
considérablement (puique les coûts de "production" sont faibles
(quasi nuls pour les start-up ne fabricant pas de produits physique et ne
vendant pas des prestations de conseil) et les rentrées
financières sont proportionnelles au nombre de clients) : c'est
déjà le cas de microsoft, d'Intel, de Yahoo, de Cisco, de Nokia,
d'Aol ou d'eBay
Par ailleurs les développeurs d'application, soucieux de leurs propres
débouchés, capitalisent sur le produit "phare" en
délaissant ceux qui représentent une part de marché trop
faible, entrainant un phénomène "boule de neige" en faveur du
produit qui a su devenir le "standard de fait". On passe ainsi sans grand
effort de 30 à 80 % du marché.
La rentabilité devient alors considérable et permet, grâce
à cette rente de situation, "d'achever" les concurrents (en les
rachetant et en finançant l'amélioration du produit leader afin
qu'après la bataille il devienne effectivement le meilleur).
La bataille Microsoft-Apple est sans doute la plus
emblématique de cette logique mais elle est loin d'être un cas
isolé.
C'est bien cette démarche qui a assuré en France le
succès du Minitel : distribution gratuite du terminal entrainant un
très fort déficit les premières années, (qui a fait
tant hurler en son temps la Cour des Compte), suivi d'une longue période
de traite des vache à lait (qui se poursuit discrètement
aujourd'hui encore)
...et qui a conduit à son échec à l'international,
car il ne suffit pas que sa technologie ne soit pas la plus performante, encore
aurait-il fallu se donner les moyens financiers pour l'imposer comme un
standard au niveau mondial au moment ou cela aurait peut-être
été possible
Il convient donc de lancer le produit sur le marché, même sans
attendre qu'il soit parfaitement au point et doté de toutes les
fonctionnalités dont le créateur voudrait bien le doter.
Plusieurs capitaux risqueurs américains nous ont dit leurs
difficultés avec des créateurs français à leur
faire mettre leurs produits sur le marché à un stade suffisamment
précoce pour ne pas se laisser doubler.
Ils considèrent que
Il importe alors que l'entreprise soit à l'écoute de ses
clients et soit extrêmement réactive pour corriger les
défauts signalés ou développer les fonctionnalités
demandées.
· on peut toujours développer de nouvelles
fonctionnalités : il est préférable de se concentrer
sur celles qui sont demandées par les clients plutôt que
par celles qui intéressent le créateur.
Dans les deux ou trois premières années le chiffre d'affaire est
quasi-nul puisque pour imposer ses produits encore imparfaits il est peu
courant de facturer les premiers clients en phase de béta-test
Ce lancement doit être très rapide et il exige des capitaux
importants, bien supérieurs à ceux que nécessite la mise
au point technique (en moyenne le marketing représente 63 % du budget
pour ce type d'entreprise contre 13 % pour la R & D, le coût
d'acquisition d'un nouveau client est estimé selon les
marchés à une somme comprise entre 40 et 450$ (45$ pour CDNow,
80$ pour Amazon, 100$ pour Barnes&Noble, 450$ pour Datek)
Même si 2001 a vu une diminution sensible de ces couts qui sont
passés de 234$ en moyenne fin 1999 à 114$ début 2001
(étude ePerformance de McKinsey), ils restent encore très
élevés
Autobytel continue à investir 60% de son chiffre d'affaires dans la
promotion de son service.
Or le marketing, bien qu'il représente en fait l'investissement majeur,
ne peut être comptablement considéré que comme une
dépense de fonctionnement, et les frais de développement sont
bien souvent eux aussi comptabilisés en frais de fonctionnement.
Comme nous avons vu que le chiffre d'affaire était négligeable
le montant du déficit représente en fait celui de
l'investissement.
Or cet argent provient, non pas des économies des créateurs
(souvent bien faibles) mais de l'argent mis sur le projet par des capitaux
risqueurs.
Quand on sait que c'est dans cette profession que l'on trouve les meilleurs
spécialistes du sujet on peut conclure que l'ampleur de cet
investissement, et donc de ce déficit, est directement
liée à la qualité du projet tel qu'il est
estimé par les personnes les plus compétentes pour en juger
7.1.2.12.2.2 pour une entreprise développant des technologies nouvelles et visant à se faire racheter
Dans ce
cas l'investissement (qui se traduit comme dans la cas précédent
comptablement par des pertes d'exploitation) concerne les investissement en
R&D: l'investisseur y placera son argent dans la mesure où il estime
que la technologie développée pourra se vendre (en
général avec la start-up qui l'a conçue) en rentabilisant
cet investissement
mutatis mutandis, le raisonnement est le même que dans le premier cas
7.1.2.12.2.3 la relation entre "pertes" et valorisation dans une entreprise de croissance
comme
nous l'avons vu dans les 2 types d'entreprises de croissance on a les relations
suivantes
"Valeur espérée de l'entreprise" = "Investissement consenti"
multiplié par "taux de rentabilité exigé" (qui est
très important dans le capital risque) ....
Et comme "Investissement consenti" = "pertes d'exploitation"
On retrouve "Valeur espérée de l'entreprise" ="pertes d'exploitation" multiplié par "taux de rentabilité exigé"
Beaucoup
ne comprenant pas la différence fondamentale entre
Et ils s'étonnent que tel grand constructeur automobile soit
valorisé 4 fois ses bénéfices et telle start-up 50 fois
ses pertes! (ils ont peut-être raison sur la surévaluation de
telle ou telle entreprise, mais l'argument donné "comment une entreprise
"perdant" de l'argent peut-elle avoir de la valeur", est inepte)
· et des pertes d'exploitations constatées ex-post et qui ruinent
une entreprise (la sidérurgie des années 80) et qui
nécessitent, sous peine de dépôt de bilan de "boucher le
trou".
Si on part du principe que les capitaux-risqueurs qui sont des "pro" du secteur ont un jugement de qualité et qu'ils s'imposent une forte rentabilité de leurs investissements, il est logique que la valeur de l'entreprise soit un multiple de ces capitaux investis et donc, vu de façon purement comptable, un multiple des pertes
7.1.2.12.3 les dérives du système, la vague de mars 2000 et le creux de 2001 : le e-krach
Le
shéma analysé ci-dessus ne fonctionne, bien entendu, que tant les
investisseurs se limitent aux personnes compétentes, capables
d'évaluer, au moins statistiquement une valeur actualisée d'une
entreprise, ce qui n'a visiblement plus été le cas quand
l'intensité de l'éclat du pactole a attiré de nombreux
investisseurs fortunés mais moins expérimentés à
partir de 1999...
Particuliers investissant sur la base de rumeurs mélées
d'extrapolations, financiers qui s'appuient sur des ratios sans rien comprendre
au buisiness model lui même, ou spéculateurs conscients de
l'ineptie du phénomène mais pensant qu'ils apercevrons les signes
précurseurs avant les autres et prendront leurs bénéfices
avant le krach ont été les acteurs d'un phénomènes
d'emballement, nécessairement suivis d'un réajustements
drastique, ce qui ne démontre rien d'autre que la
nécessité d'un vrai professionalisme du côté des
investisseurs
Il est pittoresque de lire sous la plume d'un expert (sans même
être certain que cette remarque ait été formulée au
second degré) "l'avenir est aujourd'hui beaucoup moins lisible que l'an
dernier"!!. Rappelons qu'un an auparavant nous étions à la veille
du krach...
Comme nous le verrons plus loin,
Il faut surtout avoir une solide expérience professionnelle dans le
secteur, connaître le marché, avoir un carnet d'adresse pour
pouvoir compléter une équipe de manager, trouver des clients et
apporter une crédibilité vis à vis des apporteurs de
capitaux du tour de table
· et un vrai Venture Capitalist doit être un industriel avant
d'être un financier:
L'histoire du taux du clic
Devant des nouvelles entreprises, visant de nouveaux marchés avec de
nouvelles technologies, de nouveaux véhicules financiers, de nouveaux
rythmes dans les prises de décision, de nouveaux processus
d'investissement et des plues-values se chiffrant en milliards de $ en quelques
mois, bien des investisseurs ont perdu leurs repères.
Ne voulant néanmoins pas rater leur chance dans cet Eldorado, et pour se
faire une idée malgré tout de la valeur d'une entreprise,
renonçant à comprendre son modèle économique, ils
ont essayé de la réduire à quelques ratios pour conforter
intellectuellement la rationalité de leurs décisions
Ont alors fleuri quelques concepts de "chiffres significatifs" pour permettre
des comparaisons entre entreprises: les plus courrant d'entre eux ont
été "le nombre de clic" ou celui des "visiteurs"
Quand l'investisseur voulait estimer de façon "rationnelle" la valeur
d'une start-up, il regardait la capitalisation boursière d'une
entreprise appartenant au même secteur ayant réussi son
entrée au Nasdaq, il la divisait par le "nombre de clic"
revendiqué ce qui lui permettait de calculer le "taux du clic", et par
une règle de 3 il en déterminait la valeur de la start-up....!!
Ce système, largement répandu au niveau des financiers, a
évidemment très rapidement conduit à des comportements
pervers:
Le véritable "client" du créateur d'entreprise n'était
plus alors l'utilisateur de ses services mais l'investisseur naïf, et les
fonds levés n'étaient plus utilisés à
développer l'entreprise (soit pour la rendre rentable, soit pour
développer une technologie vendable) mais pour "gonfler" l'indicateur
servant à justifier sa valorisation. C'est ainsi que l'on a vu fleurir
des campagnes de publicité télévisées d'une ampleur
sans précédent, et d'une utilité économique peu
évidente pour l'entreprise
Bien entendu le comportement panurgique de ces investisseurs, focalisés
uniquement sur les ratios et sur les espérances de jackpot à la
bourse ont entrainé une fuite en avant qui a connu son apogée en
mars 2000 : ce phénomène a été remarquablement
décrit par le site
http://www.kasskooye.net/
qui vous fournissait en quelques minutes une caricature de business plan
capable de séduire les investisseur comme les hameçons même
dépourvus d'appat lancé à des truites d'élevage
affamées
Une remarquable analyse au second degré des Echos, début 2000
mettait le doigt sur l'absurdité de cette approche: pour la mise en
bourse d'une filiale de Vivendi, les investisseurs avouaient ne plus à
quel saint se vouer car celle-ci pouvait ressortir de 2 secteurs
différents ... or la valeur du "taux de clic" différait selon
l'analogie retenue d'un facteur de 1 à 10 : quelle était alors la
"véritable" valeur de l'entreprise?!
Ce phénomène est de plus amplifié, comme souvent à
la bourse, par des spécialistes du "jeu du mistigri" qui jouent
sur leur capacité à trouver un investisseur crédule
à qui revendre leur investissement avant dégonflement de la
baudruche
Ces chasseurs de pigeon surfent de vague en vague suivant les modes
générées par les "prophétie de gourou" (comme
disent aujourd'hui les mauvaises langues, "un gourou, c'est un maitre reconnu
dans l'art de se gourer")
Ce type d'investisseur, recherchant uniquement la plus-value à court
terme ne raisonne absolument plus en fonction de la "valeur économique "
de l'entreprise, mais du prix qu'il estime pouvoir revendre ses actions
(parfois dans la journée même), or ce prix, purement
spéculatif, dépend de la position des autres spéculateurs:
la décision d'achat ou de vente dépend alors "de ce que je
pense que tu pense que je pense...": elle crée donc des
phénomènes panurgiques que cette "dynamique des foules" qui plus
est au niveau mondia, rend extrêmement amples et instables.
Les vagues spéculatives se jettant successivement sur les business
models vedettes du moment (B to C, Portails, B to Be, achats groupés,
ventes aux enchères, Market Places, technologies optiques,
téléphonie de 3ème
génération,...) ont culminé en se superposant dans le
gigantesque Tsunami de mars 2000: Le second semestre 1999 et le premier
trimestre 2000 ont vu un vent de folie s'emparer des bourses avec des
valorisation multipliées couramment par 10 sur moins d'un an.
Pour rester dans l'allégorie automobile pour le spéculateur
s'agit de foncer le plus rapidement possible dans le brouillard vers un mur
dont on connaît l'existence mais pas la position : le gagnant est celui
qui s'éjecte le plus tard possible.... Avant le choc
Il ne faudrait pas pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain
et considérer comme sans importance les technologies ainsi
portées au pinacle pour être le lendemain vouées aux
gémonies. Il faut simplement prendre conscience qu'une entreprise
exploitant une excellente idée n'est pas forcément une excellente
entreprise et qu'il y a rarement place pour plusieurs gagnants
Par ailleurs s'il y a eu des créateurs d'entreprises qui ont sciemment
abusé de la naveté des investisseurs, ce n'est pas la
majorité : la plupart de ceux qui ont échoué, et les
financiers qui les ont accompagné ont droit à notre
reconnaissance car ils ont fait emerger de nouvelles idées, ont
forgé de nouvelles compétences et ont permi l'éclosion
d'une génération d'entrepreneurs dont tout laisse penser qu'ils
seront capables de se lancer dans de nouvelles aventures, armés de leur
première expérience. Il s'agit donc là d'une vraie
richesse créée pour la société (aurait on
été si vite sans ce "grain de folie"?)
En outre les technologies de l'Internet elles-même ont une part de
responsabilité dans la brutalité de ces évolutions: elles
permettent en effet
Ce qui a conduit à accroitre l'ampleur des variations boursières
et à en accélérer les rythmes (9 des 10 plus fortes
augmentations journalières du Nasdaq ont eu lieu dans les 12 mois ...
qui ont représenté sa plus forte baisse historique!!!)
· une accélération des prises de décision qui
interdisent aux opérateurs financiers de prendre le recul de la
réflexion ou de la simple vérification des information, donnant
ici aux rumeurs et aux médias qui les véhiculent un rôle
crucial (en aout.2000, la société Emulex a perdu 18
milliards de $ en 18 minutes (62% de son capital : son action au Nasdaq est
passée de 113 à 43 dollars) à la suite d'un canular d'un
étudiant de 23 ans (qui a été arrêté jeudi 31
août): un faux communiqué de presse, publié d'abord par
Internet Wire puis repris par les autres principaux organes de diffusion
d'informations financières, a déclenché un vent de panique
sur le titre d'Emulex (qui est ensuite remonté de 17 Milliards quelques
heures plus tard)
· une capacité à réaliser des opérations
boursières de façon à la fois beaucoup plus rapide et
infiniment moins onéreuse
Pour autant si les "pigeons plumés" peuvent avoir naturellement
tendance à passer d'un excès d'attrait à un excès
de méfiance vis à vis de ce type d'investissement, la plupart des
professionnels de ce marché ont commencé par se réjouir de
ce coup de tabac qui a dans un premier temps permis d'assainir la cote (Ils ont
d'ailleurs fait remarquer qu'une entreprise qui a perdu les 90 de sa valeur en
1 an, mais qui l'avait multipliée par 20 dans les 2 année
précédente réalise encore sur la distance une belle
plus-value pour ses actionnaires (Cisco après Krach de 2001
réalise encore une plue-value de 60.000% depuis son introduction en
Bourse en 1990)
Néanmoins, comme on pouvait s'y attendre il est rare qu'une situation
équilibrée succède à des excès
extrêmes vers le haut (perte de confiance des investisseurs,
assèchement de fonds ruinés par la spéculation, fuite de
ceux qui se sont brulé les ailes et se sont rendu comptes que l'on ne
pouvait réussir sur longue période sans compétence,
... le tout entrainant une spéculation à la baisse de ceux que
l'on appelle les nouveaux VC "Vulture Capital" (Capital Vautour),
succédant au Venture Capital (Capital Risque).
"à la hausse comme à la baisse, les excès des bourses
s'inscrivent dans la démesure de la rupture technologique en cours"
Fabrice Moullé-Berteaux, JP Morgan, les Echos
On peut seulement regretter que quelques projets interessants"qui ont vu leurs
réacteurs coupés pendant la phase de décollage" se
soient injustement écrasés: (certains apporteurs de capitaux,
pris de panique n'ont pas tenu leurs engagements d'apport de capitaux. Dans
certains cas la situation est d'autant plus choquante que ce sont ces
mêmes apporteurs de capitaux qui avaient mis comme condition à
leur intervention un développement internationnal immédiat et un
plan de communication beaucoup plus ambitieux que proposé par la
start-up...
Gageons que leurs animateurs sauront rebondir même si les rêve
d'une richesse immense et soudaine se sont durablement estompés
2001-2002 sont donc en matière de création de start-up les
années de creux de la vague :Si cela n'empêche nullement les
grandes entreprises de se transformer profondément à partir des
concepts et des technologies développées ces dernières
années il n'est guère possible aujourd'hui d'appréhender
les conséquences du e-krach sur le rythme d'émergence de nouveaux
entrepreneurs et de nouvelles idées
D'après une nomenclature esquissée par Jacques Dondoux lorsqu'il était Secrétaire d'État au commerce extérieur
7.2.1.1 Les "Chercheurs d'or" : Entreprises exploitant l'internet pour développer leurs activités
VPC (Wallmart, les trois Suisses, Wattel...), publicité (doubleclic), éditeurs (Cylibris, 00h00, les Echos,...), intermédiaires financiers (e-trade, Datek, Fimatex, Zebank...), fédérateurs de communautés (relais & châteaux,...), ventes aux enchères (Onsale, Degrifftour,...), bourses et places de marché virtuels (business-angel.com,...), nouveaux intermédiaires comme les fédérateurs de communautés (type autobytel, springstreet.com ou vitrail de France), petites annonces (monster,..), galeries marchandes, vendeurs de fichiers, centre d'appel, «pousseurs d'informations» push (Qwam,...),...
7.2.1.2 Les "fabricants de pelles et de pioches" créent les outils exploitant les potentialités de l'Internet
Jusqu'à l'an dernier, certains s'interrogeaient pour savoir
si comme lors de la ruée vers l'or du siècle dernier, ce ne
seraient pas les seuls à faire véritablement des
bénéfices
Sont concernés les logiciels de création de boutiques
(intershop,...), de paiement électronique (Shop@ccess,...),
d'intelligence économique (arisem,...), de cryptage (Beauzamy,
Matra,...), les agents intelligents, les moteurs de recherche (voilà,
altavista,...), les jeux (infogrames,...), les CD ROM, les catalogues
intelligents, les outils de formation (placeware), la téléphonie
IP (applio,...),les portails (nomade) le " click&talk ", la
recherche de données , le data mining " (Umap,...),
le" groupware ", la visualisation 3D, l'EDI, les formulaires
électroniques (Systemia,...), la messagerie (eudora,...), le traitement
d'image (corel,...), la traduction automatique (Systran,...), la
cartographie, les cartes à puce (gemplus,...), les modems (olitec,...),
les routeurs (cisco,...), ...
Mais n'oublions pas que pelles et pioches ont des marchés beaucoup plus importants dans le BTP et le jardinage que dans la recherche de l'or!!
Cisco rappelle que les "dot.com" ne représentent que 4% de son chiffre d'affaire
7.2.1.3 Les "Maréchaux-Ferrants" : Entreprises de service Internet
Fournisseurs d'accès, SSII, hébergeurs, tiers de confiance (Afaq, verisign,..), faiseurs de Web, sécurité, animateurs de communautés virtuelles (multimania,...)..
7.2.1.4 "Shérifs, Saloon et banquiers" : Entreprises n'utilisant pas nécessairement Internet mais créées à partir des nouveaux besoins qu'il génère
Logistique, Business Angels (Leonardo Partners, Apollo
Invest...), revues spécialisées, formation, cabinets de conseil,
distributeurs, avocats (notamment en propriété intellectuelle et
négociations de rachat), organisateurs de salons....
Mais aussi les despérados et les "croque-morts" : Bid for Asset
www.bid4asset.com et
www.startupfailure.com
7.3.1.1 Aujourd'hui paradoxalement les mieux formés sont les moins créateurs
Le
rapport réalisé par Robert Chabbal, Jacques
Béranger et Fabrice Dambrine, récemment remis au
ministre
www.cgm.org/chabbal/entrepreneur/entrepreneur.pdf, a mis en
évidence trois points qui nous interpellent fortement:
1 - aujourd'hui, , les diplômés des grandes écoles
d'ingénieurs créent deux fois moins d'entreprise que la moyenne
des Français
Ceci n'est pas le cas pour leurs homologues anglo-saxons
Depuis l'année 2000 on peut cependant observer une rupture dans les
comportements:
le mythe de la sécurité de l'emploi dans les grands groupes ayant
vécu, la création d'entreprise a un attrait nouveau.
Les opportunités présentées par les NTIC, (auxquelles ils
sont particulièrement bien préparés), joints aux
séjours à l'étranger qui leur permettent de prendre des
idées qui ne sont pas encore développées en France leur
fournissent l'occasion du passage à l'acte, ce que de plus en plus les
Grandes Ecoles encouragent et facilitent
2 - l'expérience de ces pays montre que, si des qualités de
caractère sont indispensables pour réussir une création
d'entreprise, le métier d'entrepreneur est un métier qui
s'enseigne
3 - devenir entrepreneur est aujourd'hui un projet professionnel qui a un
sens
7.3.1.2 Le contexte culturel est très important : le rôle des médias
D'après Jacques Marseille professeur à Paris I
seulement 1,8% des Français sont impliqués dans le
démarrage d'entreprises nouvelles contre 8,5% aux USA
Les médias jouent un rôle clé pour la sensibilisation des
jeunes à la création d'entreprises et la valorisation de
l'entrepreneur
Les années 1999 et 2000 ont connu de très positives
évolution dans ces domaines avec de nombreuses émissions sur les
success stories de la nouvelle économie: ces initiatives ont sans aucun
doute joué un rôle très positif dans le très fort
développement des créations d'entreprises Internet en 2000.
Espérons que l'élan ainsi créé ne retombera pas
avec le retour d'un temps moins facile
7.3.1.3 Il dépend également de la reconnaissance sociale du créateur qui est aujourd'hui tenté de s'expatrier
"j'ai été invitée à parler
à la Maison-Blanche " souligne Tara Lemmey,
créatrice de Narrowline (place de marché électronique pour
la publicité sur Internet) :
Aux États-Unis les créateurs d'entreprise sont
considérés comme des héros. Les
sociétés européennes ne leur donnent pas une place
suffisamment prestigieuse de leur imaginaire collectif
L'expression même de "porteur de projet" est considéré par
Michel Garcin comme la négation même de celle
d'entrepreneur,
"Ce qui est important pour le créateur c'est le contexte culturel. Ce
qui est épuisant pour le créateur, c'est davantage de vaincre le
septicisme ambiant que les procédures administratives comptables ou
juridique" Eric Boissac, HEC, créateur d'entreprise dans une
lettre aux Echos
"ici ce ne sont pas les banquiers ou les hommes politiques qui sont des stars,
mais les Pdg. C'est leur réussite qui donne aux autres l'envie d'essayer
à leur tour" Eric Archambault fondateur aux US de Datamind
www.datamindcorp.com et
désormais Business Angel interviewé par M.D. Boulet
L'idée de la création d'entreprise vient d'abord d'exemples
vécus par des personnes relativement proches du créateur. Pour
beaucoup de créateurs dans les NTIC, les stages ou les séjours
effectués en fin de scolarité aux Etats Unis et notamment dans la
Silicon Valley ont été décisifs
C'est le cas de Michel Meyer créateur de Multimania
www.multimania.fr Fabrice
Grinda fondateur d'Aucland
www.aucland.com ou de
Grégory Salinger cofondateur de ChateauOnline
http://www.chateau-online.fr
par exemple
Il en va de même pour les business angel: un des principaux
réseaux, l'association Léonardo a été
créée au départ par des anciens de Stanford
Cette reconnaissance de l'utilité sociale du créateur doit
évidemment trouver sa traduction sur le plan de la fiscalité
appliquée à la jeune entreprise (et aux personnes qui prennent le
risque de la financer) ainsi que sur le plan des contraintes administratives
qui pèsent sur elle
Certains considèrent que les insuffisances de notre système
fiscal et financier dans ce domaine étaient une des raisons majeures qui
ont conduit des dizaines de milliers de Français à s'expatrier en
Californie et plus encore en Angleterre: si chacun d'eux créait
seulement 5 emplois.....
En effet nos compatriotes quand ils s'expatrient réussissent
plutôt bien : l'association 2010 que nous avons
précédemment citée et qui regroupe des français
ayant créé leur entreprise en Californie avec succès en
sont le vivant témoignage
Didier Moretti, jeune polytechnicien, a créé en
1997 d'Annuncio
www.annuncio.com qui
automatise les campagnes marketing par internet et il a levé 7 millions
de dollars en 2000 pour financer son développement
Laurent Massa a créé Xoom.com
https://www.2alpha.com/store
un "infomédiaire" (
voir page
202 ) qui regroupait 7 millions de
personnes dans sa communauté et qu'il a revendu à NBCi 1,5
Milliard de dollars en 1999 et qui a pris la présidence de
CGtime en levant 8M$ en mai 2001
Alain Rossman polytechnicien également qui est à l'origine
du protocole Wap: Phone.com dont la valeur a atteint 2000, 17
Milliards de $ en 2000
Jérôme Rota Montpelliérain de la Silicon Valley est
l'inventeur du format de compression vidéo DivX le plus
performant actuellement qui offre la possibilité de transférer
des films via internet comme aujourd'hui la musique avec MP, ce qui risque de
bouleverser l'économie de ce secteur
Eric Benhamou, Gadzart, patron de 3Com puis de Palm, et père du
fameux Palm Pilot est une des star de la Silicon Valley: son entreprise a valu
jusqu'à 100 milliards de $
Pierre Omidyar créateur de eBay fait aussi parti de ceux qui
ont apporté au commerce électronique un concept nouveau majeur:
valeur début 2000: 24 Milliards de $, juin 2001, 19 Milliards
Bernard Liautaud , créateur de Business Object valeur 2 Milliards
de $ en juin 2002
Jean-louis Gassé créateur de Be inc dont le B
OS était un challenger de microsoft (racheté par Palm)
Pierre Achach inventeur des loteries gratuites Luckysurf.com est
classé parmi les 20 sites les plus visités du monde
Eric Brewer et Paul Gautier ont créé Inktomi, le
moteur utilisé par AOL, Yahoo!, Microsoft et 40% des portails faisant
appel à un moteur et leur entreprise valait 15 milliards de $ en
2001
Grégoire Sentilhes est de DG de screaming Media
La capitalisation cumulée de ces seules 9 start-up a
dépassé les 150 Milliards de dollars en l'an 2000!
Il en est de même de ceux qui ont choisi la Grande Bretagne et qui se
sont regroupés dans l'association "la France Libre
...d'Entreprendre"
www.francelibre.org)
7.3.1.4 Outre-Atlantique il est valorisant d'avoir créé une entreprise, même si l'aventure s'est terminée par un échec et ce n'est malheureusement pas encore le cas chez nous
" Aux
USA, les échecs antérieurs sont considérés comme
des expériences enrichissantes et non comme des stigmates honteux "
(Aspen mars 98)
une des légendes du capitalisme américain, Frank Mars
avant de créer un colosse de l'agroalimentaire a fait 3 fois
faillite...
La peur de l'échec avec 46% des réponses, est d'après une
étude menée en mai 2001 par le Boston Consulting Group
auprès de 500 décideurs européens le principal obstacle
à la création d'entreprise, (ou plus exactement, la peur des
conditions qui sont faites par la suite à un entrepreneur ayant
essuyé un premier échec).
"en France celui qui échoue est condamné; celui qui
réussit est jalousé" Pierre Haren, co-fondateur
d'Ilog
www.ilog.fr
"la beauté du système ici, c'est que quand vous vous êtes
planté, vous êtes perçu comme ayant acquis une
expérience" Jean-Louis Gassé fondateur de Be Inc
Aussi saluons l'initiative du club "Re-Créer"
www.re-creer.com
lancé en juin 2001 par Hervé Lecesne et Maurice Meyara et qui
compte déjà une centaine de membres
7.3.2 Dispositif d'appui : incubateurs et kiosques d'informations
7.3.2.1 Le créateur d'entreprise a besoin d'économiser son temps
Il doit
se consacrer à son projet et surtout à ses clients et se
focaliser sur son coeur de métier sans se disperser.
Pour cela il lui sera utile de pouvoir trouver avant même d'avoir
créé juridiquement sa société une structure
d'accueil (incubateur) lui apportant
Beaucoup de jeunes créateurs estiment, peut-être injustement,
que chaque administration ou organisme social s'attache davantage à
défendre son pré carré qu'à faciliter la vie du
créateur
· des personnes capables de fournir les informations précises et
complètes dont a besoin jeune créateur et facilitant
l'accomplissement des formalités administratives dont tout le monde
s'accorde à trouver qu'elles restent encore notablement trop lourdes.
La mise en place de " kiosques " d'informations, regroupant tout
à la fois les vade-mecum du créateur, répertoriant les
différentes aides (financières, méthodologiques,...),
donnant les points d'entrée sur les réseaux d'accès au
capital risque (business angels...) et fournissant les éléments
de référence (" foire aux questions "...) est un axe de
réflexion sur lequel il convient que les ministères se penchent,
avec les DRIRE, l'ANVAR les CCI et l'agence pour la création
d'entreprise (APCE).
7.3.2.2 Il a surtout besoin d'être connecté à des réseaux : les incubateurs publics et privés
7.3.2.2.1.1 L'incubateur: le point d'intersection de 4 réseaux
4 types
de réseaux sont essentiels pour le créateur, l'incubateur doit
être à leur intersection
Les Ateliers numériques de Valencienne, un incubateur
associé à un pôle de compétence ciblé sur
l'image numérique et permettant un accès à du
matériel très performant a été créé
par les acteurs locaux (CCI, Collectivités locales,...)
· réseaux scientifiques et technologiques : pour
pouvoir répondre aux difficultés rencontrées au cours du
développement du projet (ce ne sont pas tant en fait les
"résultats de la recherche" qui sont valorisables, que les
compétences développées par la recherche).
Par ailleurs l'expérience, notamment celle de l'école des
mines d'Alès, montre qu'un créateur est davantage un
entrepreneur qu'un inventeur : bien souvent, au contact des laboratoires il est
amené à trouver une idée plus porteuse que celle avec
laquelle il est arrivé et à changer radicalement son projet.
· réseaux industriels car la jeune entreprise ne
pourra en général se développer qu'en restant
centrée sur son métier et aura sans doute besoin de partenaires
ou de sous-traitants, de fournisseurs et de premiers clients : une implantation
dans une technopole semble, de ce fait présenter beaucoup d'atouts.
7.3.2.2.1.2 les incubateurs publics: à dominante technologique
De
nombreuses initiatives ont été prises par les
étéblissements d'enseignement, notamment les Ecoles
d'Ingénieur pour créer des incubateurs publics
Le Ministère de la recherche a apporté une aide au
démarrage aux incubateurs publics qu'il a labellisé "le
défi consistant à développer des compétences
entrepreuneriales dans un cadre administratif souvent bureaucratique : l'eau et
le feu" Philippe Albert Algoe
Mais contrairement aux autres domaines "high tech", dans les NTIC, la dimension
technologique, construction de prototypes et moyens d'essai (qui
nécessite souvent l'appui de laboratoires publics) n'est pas toujours la
plus importante, les problèmes essentiels ressortant souvent des
domaines juridiques, managériaux, marketing, montage de tours de table,
recrutement et mise en réseau.
7.3.2.2.1.3 Les incubateurs privés : entre la société de service et le capital risque
Ces
incubateurs privés ocillent entre une vocation de société
de conseil (vivant d'honoraires) et celle de capital risqueur (vivant des plues
values)
Aussi, sur le modèle Américain (plus de 800 incubateurs, les
leaders étant ICG (Internet Capital Group) et CMGI, qui avaient fini par
devenir des holding de dot.com avant d'être eux aussi emportés par
la tourmente (CMGI annoncé une perte de 2G$ en 200), se sont
développés des incubateurs privés apportant ces
services en échange d'une part du capital et ceux-ci se sont davantage
développé dans des vieux quartiers commerciaux en reconversion
que près des Campus comme le bas de Manhattan, Clerkenwell à
Londre, zone d'entrepots près du marché aux viandes
En France c'est le quartier du sentier qui s'est imposé :il
bénéficie en outre d'une infrastructure de
télécommunication exceptionnelle dans notre pays installée
là pour les besoins de la Bourse (avec Cegetel, Colt et Siris) et du
plus gros noeud d'interconnection Français avec Telehouse d'où
l'on peut diectement tirer un câble
Ces incubateurs ont bien entendu été portés par la vague
des dot.com et ont beaucoup souffert en 2001-2002
Citons pour mémoire Republic Alley
www.republicalley.com
(Laurent Edel), Tocamak
www.tocamak.com, (Jean-Luc
Rivoire), Gorillapark
www.gorillapark.com
Jerome Mol , start-up avenue
www.startupavenue.com,
Kangaroo Village
www.kangaroovillage.com
(Philippe Hayat), I-Roe de Philippe Fillinger
www.i-roe.com , Xylux
www.xyluxpartners.com
d'Antoine Barde (créé sous l'impulsion de cadres de BNP-Paribas,
Premiers Pas de Patrick Le Granché à Cherbourg,
e-start, d'Arnaud Quintin Antfactory, Venture Park, Result,
Nascendo,...
7.3.2.2.1.4 Les incubateurs "corporate" : un outil de veille technologique pour les grands groupes
En
général très liés aux fonds de Corporate Venture
des grands groupes, ces incubateurs jouent en quelque sorte le rôle de
laboratoires de R&D de ces derniers, dans un cadre souvent moins
bridé et donc plus imaginatif (Panasonic, IBM,...) comme
Chrysalead ° de Danone ou Bull Internet
Incubator
A l'inverse ils permettent à des chercheurs de leurs laboratoire de
créer leur entreprise
7.3.3 Le financement de la création d'entreprises et du développement des jeunes entreprises: manque d'argent ou manque de projets?
Qui n'a
entendu ces affirmations aussi péremptoires qu'apparemment
contradictoires?:
"En France nous n'arrivons pas à trouver de l'argent pour financer
nos projets nous devons partir aux Amériques", "les banques refusent de
prendre des risques",
... mais aussi : "ce n'est pas l'argent qui manque ce sont les bons projets"
...
7.3.3.1 Paradoxalement les deux sont vrais
La
contradiction vient du fait que la notion de "bon" projet recouvre tout
à la fois une notion de qualité, mais aussi, et c'est de
là que vient l'ambiguïté, une notion de maturité
En fait, le financement d'une entreprise de sa naissance à sa mort, en
passant par la croissance, les mariages ou les cures d'amaigrissement
correspond à des métiers extrêmement différents que
l'on a trop tendance à regrouper sous un terme générique,
générateur d'incompréhensions, et de malentendus : "les
banquiers".
7.3.3.2 Soyons clairs : le banquier stricto sensu, celui qui prête l'argent des autres, ne peut et ne doit prendre de risques que très limités
Cet aspect asymétrique fait que son métier est d'assurer la
liquidité, non de financer des risques : il vend (et il crée), il
achète "de l'argent", pas des risques.
· quand son client est défaillant il perd 100 %
Le voudrait-il d'ailleurs qu'il ne le ferait sans doute pas avec bonheur car
son personnel n'a pas été formé pour cela et en serait
bien incapable.
Il n'en reste pas moins que dans la limite des contraintes de son métier
il doit être capable de fournir à la jeune entreprise de
façon simple et rapide les moyens techniques de "faire tourner sa
boutique" (en particulier pour la trésorerie).
Les créateurs que nous avons rencontrés ont insisté en
particulier sur un point : l'autorisation "VAD" (vente à
distance) qui permet à un commerçant d'encaisser les paiements
par carte de crédit pour les ventes en ligne et qui n'est aujourd'hui
accordée qu'au compte-gouttes alors même qu'elle laisse tout le
risque au commerçant....
Devant les réticences des banques des solutions palliatives se
mettent en place pour la vente en devises: "
C'est le cas de la start-up beweb Securipay
www.securipay.com (la
compensation se fait sur la banque Natwest), américaine de Ibill
www.ibill.com et CCBill
www.ccbill.com ou anglaise
Datacash
www.datacash.com ,
Mais évidemment elles se payent parfois cher:
chez Securipay par exemple les commissions commencent à 15%
des ventes en l'absence de contrat VAD (87 monnaies, pas de commission de
change
7.3.3.3 Les investisseurs : Ceux dont le métier est le commerce du "risque"
Ils ne
peuvent gagner leur vie que si les succès permettent de financer les
inévitables échecs et de rémunérer convenablement
le capital engagé par les actionnaires : on peut accepter de perdre 100
(en fait seulement 50 dans bien des cas grâce à l'intervention de
la SOFARIS qui apporte une garantie à hauteur de 50% des capitaux
engagés) quand l'entreprise disparaît quand on sait que l'on
gagnera 100 ... ou 10 000 quand elle réussira son aventure
Ce métier est celui des investisseurs et pour y réussir, les
qualités requises exigent bien davantage une expérience
professionnelle industrielle que purement financière comme le montre
bien la pratique américaine.
Les fonds dirigés par de purs financiers comme Soros (Georges
Soros) et Tiger Fund (Julian Robertson) ont d'ailleurs eux-même du
jeter le gant après avoir perdu des sommes colossales en tentant une
approche de la nouvelle économie selon leurs critères
traditionnels "je suis un dinosaure" a admis Stanley Druckenmiller en quittant
la direction de Soros Fund à 47 ans
7.3.3.4 Mais cette profession elle-même se subdivise en de nombreux métiers
Chacun
de ces métiers étant spécifique à un type
d'entreprise ou à une phase de sa croissance, il possède sa
propre définition du "bon" projet (càd celui qui correspond
à ses critères de sélection).
Or un seul chaînon fût-il défaillant, toute la chaîne
le devient car la jeune entreprise se trouve bloquée à un stade
de son développement, ce qui explique beaucoup de cas de "nanisme" (et
de rachat de ceux-ci) dans notre pays.
Essayons d'en dresser un rapide paysage en se limitant au champ de la
création et à celui des jeunes entreprises et de mettre en
évidence les maillons faibles .
7.3.3.4.1 Le capital risque : le plancher du million d'euros
7.3.3.4.1.1 Un retard dans notre pays en cours de rattrappage mais une évolution qu'il convient de consolider
Les
fonds de capital risque (voir les statistiques
page
265) se sont considérablement
développés ces dernières années des 2 cotés
de l'Atlantique. Ils s'investissaient ces dernières années pour
l'essentiel dans les NTIC (70-80%) et dans une moindre mesure dans les
biotechnologies (10-15%)
Alimentés dans une large proportion par les fonds de pension, ils
sont pour une grande part d'origine américaine :Les fonds de pension US
y consacrent aujourd'hui entre 2 et 3% de leurs investissements, ce qui
représente des sommes considérables (journal de
L'atelier-Bnp-Paribas avril-mai 1997
www.atelier.fr).
En 2000 les Fonds de Pension ont pour la première fois été
les premiers contributeurs du capital investissement européen,
détrônant ainsi les banques
On peut dire que ce sont les fonctionnaires californiens qui
régulent les marchés ... via leur fonds de pension :
Calpers "pèse" 200Milliards d'€, celui des enseignants
californiens (California State Teachers) 130 Milliards d'€, le New York
State Common 150G€, le Florida State Board 120G€
Quand on regarde le panorama industriel d'aujourd'hui il faut se souvenir que
Etats Unis comptaient déjà plus de 500 fonds de
capital-risque en 1997 qui investissaient plus de 10 milliards de dollars
dans des entreprises en phase de démarrage, contre une quinzaine de
fonds en France qui investissaient ensemble moins de un milliard de francs en
véritable capital-risque dans les jeunes entreprises (colloque d'Aspen)
ils affichaient une rentabilité de 30 à 40% contre 17% en France.
D'après une étude de MGT, cette année là,
l'écart entre France et Etats unis sur ce domaine était de
1 à 40
"Il faudrait 20 à 30 Sofinova en France" déclarait
à l'époque J. B. Schmidt lors du lancement du fond
Sofinova capital3
Les FCPI (fonds communs de placement innovation) et les contrats
DSK assurance vie dont 5% sont investis dans des sociétés non
cotées ou inscrites au second marché), qui
bénéficient d'avantages fiscaux, lui ont apporté de
nouveaux capitaux (estimés à moyen terme à 13
milliards de francs, dont 3 milliards vers le nouveau
marché)
D'autres dispositions prises en 1998, relatives aux conditions de
réinvestissement de produits de contrats d'assurance vie dans les
sociétés de capital investissement ou actions de
sociétés cotées au second marché, ont du selon
certaines estimations générer quelque 5 milliards de
francs de ressources nouvelles.
L'année 1998 a également vu la mise en place de dispositifs
permettant l'amélioration des fonds disponibles pour le capital risque :
La dotation d'un fonds de 600 millions de francs
gérés par la Caisse des Dépôts et Consignations et
destinés à abonder les fonds privés de capital risque pour
accompagner et renforcer le démarrage de ceux ci en est une des
manifestations les plus visibles. 300 millions en provenance de la
banque européenne d'investissement sont venus compléter en
1998 un dispositif qui pourrait au total générer entre 4 et 6
milliards de fonds propres pour les PME innovantes ou de haute technologie.
On a pu également noter un développement significatis depuis
1998 des capitaux levés par les sociétés de
capital-risque largement investis dans les entreprises
«Internet», avec une multiplication par 4 entre 1998 et 1997 (source
Afic Walter Butler&w)
Cette dynamique s'est accélérée en 1999 et au début
de l'année 2000 (Innovacom4 a encore levé 1,4 milliards de
Francs en sept 2000, soit 5 fois plus qu'Innovacom3): au total le volume du
capital risque aura été multiplié par plus de 10 en 4
ans, avant de retomber depuis l'été 2000. L'élan
lié à la période d'enthousiasme 1999-2000 doit donc encore
être consolidé pour ne pas retomber dans les errements anciens
L'émergence de fonds de pension dans notre pays conforterait sans
aucun doute cette industrie qui a vocation à jouer un rôle majeur
dans la construction de l'économie de demain : celle qui paiera nos
retraites (on peut en effet douter, contrairement à une idée
parfois répandue dans la sphère sociale, que les
intérêts sur la dette contractée pour financer le
déficit de l'Etat (les SICAV monétaires) soient, à long
terme, une ressource sûre : les travaux récents du
Commissariat au Plan permettent d'en donner une idée) et en tout
état de cause, si nos entreprises s'effondrent il y aura une vraie
difficulté pour le financement des retraites.
En 2000 c'était 28 équipes comptant 800 personnes qui
travaillaient en France pour détecter et accompagner les projets.
Elles ont bien évidemment beaucoup fondu depuis lors
Notons en particulier, outre les fonds de Corporate
Venture,
voir page
268 Sofinnova Jean-Bernard
Schmidt Sofinnova Partners Olivier Protard et SofinnovaVentures
Alain Azan (avec son 12ème fonds de 200M$)
www.sofinnova.fr , Jet
Venture Eric Payre (100MF levés), AXA Innovation (135MF
investis en 99), Auriga
www.auriga-venture.com
,(410 MFlevés) Galileo Partners Joël Flichy(dg) Christophe
Viet139MF investis en 99
www.galileo.fr,
Europ@web Chahram Bechara (3,3 milliards de Francs levés)
www.europatweb.com,
Innovacom
www.innovacom.fr Denis
Champenois (dg)202MF investi en 99, Spef du groupe Banques Populaires
(132MF investi en 99), Net Discovery de la Financière de
Rotschild Christian Deblaye et Didier Benchimol (100M$ investi en 99),
Intuitu Capital
www.intuitu-capital.com
, Apollo Invest Hervé Giaaoui , Laurent Assher et
Xavier Schallebaum (100MFlevés), Seeft Venture Régis
Saleur, Ventech
www.ventech.fr,
Viventure
www.vivenditure.com
Besnoit Grossman 119MF investi en 99, Siparex
www.siparex.com
Dominique Nouvelet Paul Tholly (3 milliards de F d'actif), ainsi que la
Caisse des Dépots
www.cdcinnov.com,
Partech Jean-Marc Patouillaud (dg) 300M$ levés, France Finance
et Technologie ° Bernard Vergnes, Financière de
Brienne, Kairos, Part'Com Pierre de Fouquet (dg),Antoine Garrigues
Newport, FD 5, Trinova, Turenne Capital Partenaires, Mars Capital,
Frnetwork (Financière Rembrandt), Crescendo Venture, T Venture,
Pythagoras, Guillemot Venture, Net Partners, ADD Partners, NetsCapital,
Prescott SA, Innova France
Sans compter les innombrables fonds américains agissant en France (ils
investissent 10% de leurs fonds en europe) comme Apax Partner
www.apax.com),
Maurice Tchénio, Edgard Misrahi (N°2 en terme de montant investi en
France avec 236MF, Atlas Venture
www.atlasventure.com
,Joël Besse et Jean-Yves Quentel(2,4 milliards de francs levés),
&Andersen Consulting (1 Milliard de $ levés), Carlyle
Group de Jacques Garaïalde x (730M$ levés),
Ou européens comme l'anglais 3i
www.3i.com Clément
Cordier Frédéric de Broglie et Thomas Gubler (N°1 en terme
de montant investi en France avec 274MF), JellyWorks ou NewMedia
Spark, l'Allemand PopNet, le Néerlandais ABN Amro
Venture Dominique Agrech (131 MF investis en 99)
au niveau européen voir l'EVCA (european venture capital association)
www.evca.com
7.3.3.4.1.2 Un financement ciblé sur des projets déjà bien développés: la barre du Million d'Euro
Les
mécanismes d'engagement de ce type de société, qui ont des
fonds très importants à investir, nécessitent une
étude de dossier "sérieuse" et, de ce fait, onéreuse, 30
K€ en moyenne. Comme seulement un dossier sur 10 est financé cela
veut dire que le coût d'entrée dans une entreprise est
majoré de ces frais d'étude soit 300 K€. On comprend bien
dans ces conditions que de telles sociétés ne peuvent pas se
"pencher" sur des projets ne nécessitant pas au minimum 1 M€ (en
fait aujourd'hui la barre est même plutot remontée à 2
M€).
Ce sont principalement les investisseurs du Venture capital, qui disent ne pas
manquer de ressources financières, et qui se plaignent, à juste
titre, de ne pas recevoir de "bons dossiers" (sous-entendu "qui sont à
une phase de maturation justifiant d'y investir 1 à 2M€).
On peut effectivement constater avec eux que, pour ces "bons dossiers"
là, ce sont les porteurs de projets qui sont en position de force et qui
mettent même de plus en plus souvent les investisseurs en concurrence.
Mais un projet ne nécessite que rarement 1 M€ d'entrée de
jeu lors de la création ou des premiers développements:
Le chaînon défaillant jusqu'à présent
paraît être celui qui permet d'aller d'une "bonne
idée" (c'est-à-dire un marché, un produit,
un homme) à un projet suffisamment étayé
(prototype, validation de marché, équipe de direction) pour
passer à la phase de réel développement
nécessitant 1 M€.
Quelles solutions ?
7.3.3.4.2 Les marchés des capitaux : un élément déterminant pour le capital-risque
Il
s'agit pour ce qui concerne notre sujet du second marché, et surtout du
Nouveau Marché (Fédéré maintenant dans
Euro-NM) et l' EASDAQ, sans oublier le Nasdaq
américain, qui a servi de modèles aux marchés
européens mais qui, ayant démarré quinze ans plus
tôt dispose d'une puissance qui le rend attrayant pour des projets
ambitieux : cette concurrence est un aiguillon pour la
réactivité et la compétitivité du Nouveau
Marché.
Les coûts d'introduction sont encore bien supérieurs aux
frais d'étude de dossier du capital risque
Alphamédia, assembleur de micro-ordinateurs
d'entrée de gamme pour la grande distribution a du débourser
2,1 MF pour l'introduction et 1,14MF chaque année
de frais divers (communication financière, commissaires aux comptes,
rémunération du teneur de marché,...)
Par ailleurs pour assurer un minimum de liquidité aux titres, le capital
doit être à ce stade encore substantiellement plus important.
Pour la création d'entreprise, l'élément majeur
apporté par le Nouveau Marché a été la
possibilité de sortie qu'il offre au capital risque.
Ceci n'est qu'apparemment paradoxal : un investisseur ne peut accepter de
"rentrer" que s'il sait qu'il pourra "sortir" dans des conditions convenables.
Aucun investisseur n'acceptera de gaîté de coeur d'être
"collé" et l'absence jusqu'à une période récente du
Nouveau Marché est sans doute une des explications des performances
décevantes du capital risque en France dans la dernière
décennie.
Sa croissance est donc un atout à conforter, étant entendu
que la participation aux levées de capitaux que permet l'Euro-NM,
restait encore trop modeste et la liquidité encore toute
relative : pour caricaturer, la France mettait alors un franc dans ce
marché lorsque l'Allemagne mettait un mark... et les Etats-Unis 160
$ (en "stock" la capitalisation du Nouveau Marché est de 5 GF, du
Neue Markt de 5 GDM et du NASDAQ de 2000G$, mais avec des
entreprises de tailles pour le moment différentes car ce marché
comporte en fait plusieurs segments).
Les restructuration en cours entre les places européennes qui font la
part belle aux marché des entreprises de croissance devraient
progressivement remédier à ce handicap, même si à
court terme "l'e-krach" a conduit à différer de nombreuses
introductions et les Allemands à renoncer au NeuerMarkt
Une entreprise comme Genesys (système de
téléconférences) a réussi à lever 156 MF, ce
qui aurait été difficilement possible quelques années plus
tôt
et Alain Berthet le jeune Pdg d'Alphamédia#
précédemment citée souligne les "à cotés"
près positifs de son introduction (notoriété qui permet de
conforter la marque, crédibilité vis à vis des grandes
surfaces des fournisseurs et des banques qui lui facilite l'obtention de
crédits avantageux,...)
7.3.3.4.3 Le capital de proximité : une capacité de démultiplication
Il y a
de plus en plus de sociétés de capitaux de proximité,
souvent encouragées par les pouvoirs publics locaux, et
bénéficiant de l'appui technique et financier de la caisse des
dépôts.
Une quarantaine d'instituts régionaux de participation
actionnaires de 2.000 entreprises, ont bénéficié de
400MFd'apport en capitaux de la Caisse dans le cadre du programma PME
piloté par Albert Ollivier
Ces opérateurs investissent plus de 400MF par an, dont 10% pour la
création d'entreprises, et ont une capitalisation cumulée de3,5
Milliards de Francs
Une adaptation de la législation sera sans doute nécessaire pour
faciliter l'appel public à l'épargne par les structures de
capital de proximité, dans la mesure où les réseaux
internet ouvrent en l'espèce des possibilités nouvelles (qui sont
d'ailleurs, aux Etats Unis, la raison de l'engouement brutal d'investisseurs
individuels sur des valeurs très jeunes et en croissance, mais à
fort risque).
La difficulté que ces fonds rencontrent est celle de l'expertise,
notamment pour les dossiers NTIC : ils peuvent participer utilement à un
tour de table à condition que les dossiers soient "labellisés" de
façon crédible (cf. plus loin). Ils offrent de ce fait un bras de
levier extrêmement précieux pour démultiplier l'action des
Business Angels
Nord création par exemple, créée en 1991
compte parmi ses actionnaires les syndicats tant patronaux que de
salariés et la Caisse des Dépôts. Elle a accompagné
66 créations d'entreprises pour un engagement moyen de 225 kF
7.3.3.4.4 La "love money" : essentiel pour le démarrage
C'est
l'argent qu'apporte la famille et les amis, plus par affection que comme
placement financier. Le seul critère de "filtrage" est la confiance dans
le sérieux du créateur
Par extension des structures, comme celles qui sont réunies dans la
Fédération des associations "Love Money pour l'Emploi"
http://www.love-money.org
ou comme le réseau Entreprendre pour créer des employeurs
www.reseau-entreprendre.org
, peuvent être classés dans cette catégorie. Ils
fonctionnent avec des frais de gestion réduits grâce à des
bénévoles, le concours des collectivités locales ou des
CCI et parfois des financements européens (800kf pour B2A Est et
760k€ pour Archange à partager avec 4 autres régions
européennes)
Depuis fin 1998, sur un modèle qui avait fait ses preuves en Grande
Bretagne (les "BAN's, Business Angel Networks, au nombre d'une cinquantaine,
réunissant plus de 30.000 investisseurs individuels voir
www.bvca.co.uk ) de nombreuses initiatives se
sont concrétisées mais notre territoire est très
inégalement couvert: à côté de la concentration en
Ile de France et des nombreuses initiatives au Nord de la Loire on ne peut que
remarquer l'absence quasi totale du Sud Est
Les Hauts de Seine ont créé Invest'Essor (Jean-Louis
Villetelle et André Jaunay)
www.club-essor92.com,
Atlantic'Emergence a vu le jour à Nantes (Claude Bardin)
www.start-west.com/presse.html, Leonardo Link à Lille
(Luc Doublet et Gérard Drieux), Symbiose à Laval Jean
Héaumeé), Arcange à Rennes (Francis Fallu),
Leonardo Grand Sud Ouest à Toulouse (Daniel Samain),
Invest'Y à Versailles (Janine Meurin), Finance et
Technologie dans l'Essonne (Bruno Duval),Invest 95 dans le Val
d'Oise (Hervé Azoulay), Inv'Est 77 en Seine et Marne (Gilles
Vacher)
www.chez.com/clubinvest77
, B2A Alsace à Strasbourg (Henri Ancel
www.clubb2a.com, B2A
Franche Comté à Montbéliard (Serge Clerc)
Les dispositions en matière d'encouragement au capital risque de
proximité comprennent notamment l'aménagement et l'extension du
dispositif de déduction fiscale pour les personnes qui investissent dans
les PME nouvelles, mais aussi l'extension du champ d'application de la
réduction d'impôt au titre du don aux oeuvres pour les dons
versés aux associations aidant à la création d'entreprises.
C'est bien souvent un élément essentiel pour les touts premiers
développements, souvent même en amont de la création
d'entreprises proprement dite.(les bourses attribuées aux "incubants"
dans les incubateurs relèvent de cette logique)
Mais la plupart du temps, en dehors de cas exceptionnels le montant de leur
intervention dépasse difficilement 300 à 500.000 F.
"en décembre 1995 j'ai envoyé sans succès une demande
à 6 capitaux-risqueurs, je me suis donc rabattu sur des financements en
provenance d'amis ou de relations" Gilles Guesquière co-fondateur
de Nomade
www.nomade.fr
un cas tout à fait exceptionnel : Integra (racheté depuis
par Genuity et racheté dans le cadre de la liquidation par une
société de conseil Seevia) dont les quatre fondateurs
(Philippe Guglielmetti, Pierre Gérard, Georgie Kishtoo et William
Rizzo) avaient réussi à récupérer 3 MF
auprès de 70 amis et amis d'amis, ce qui leur a permis le premier
développement et l'accès au capital risque (8MF puis 46MF de
capitaux levés)
Notre " gap " se situe donc entre 500 KF et 5 MF et, dans des
phénomènes de croissance, il est bien difficile de sauter une des
étapes même quand celles-ci, comme c'est le cas des NTIC, peuvent
se succéder à un rythme très rapide.
7.3.3.4.5 Les "fonds d'amorçage" (Seed Money) : une bonne solution pour les entreprises technologiques
Conscient de cette carence, l'Etat commence à créer de
tels fonds (BIO-amorçage, Emertec lancé par le
CEA avec de nombreux partenaires scientifiques et financiers, dans le domaine
de l'énergie, de la micro électronique et des matériaux
avancés, ...) sur le modèle de I-source °
créée par l'Inria (présidé par Eric
Harlé) doté de 100MFdont le succès est tout à fait
encourageant (tickets unitaires de 1 à 3 MF pour passer du prototype
au business plan)
Le FCPR (Fonds de Promotion du Capital Risque), créé en 2001
(Etat, CDC et Fonds Européen d'Investissement)et doté de
150M€, prends le relai des 2 véhicules de 900MF levés en
1998 : il s'agit de "fonds de fonds" (financement des investisseurs en capital
risque et non directement des entreprises)
60M€ supplémentaires ont été injecté
début 2002 et seront directement investis par la Caisse des
dépots dans les starts-up pour pallier la frilosité des
investisseurs
Le lancement d'un appel à propositions doté de 100 millions de
francs pour la création de tels fonds, devrait permettre de combler au
moins partiellement partiellement cette lacune
Leur gestion devrait être confiée à des organismes
privés.
On peut penser que ces fonds seront bien adaptés pour des projets
issus de la recherche
80 entreprises ont été créées
par des chercheurs du CEA depuis 10 ans(Pixtech dans les
écrans plats, Incam dans les composants micro
électroniques avec l'aide du fonds de capital risque
épicéa, repris depuis par le groupe d'investissement lyonnais
Siparex, Soitec dans le traitement des tranches de silicium,
Opsitech dans la commutation optique, Sunic dans la
détection infrarouge...)
et une trentaine par ceux de l'inria (dont Ilog est le
fleuron et plus récemment Realviz
www.realviz.com voir
page
273 spécialisé dans
l'introduction d'objets virtuels dans des séquences de film en gagnant
un facteur 40 par rapport aux techniques employées dans Jurassic Park)
à titre plus anecdotique Bionatics
www.bionatics.com est issu
du Cirad et a levé 1,5M€ début 2001
On peut craindre cependant qu'ils soient moins à même de
savoir investir dans les innovations "d'usage" issues d'une analyse des
besoins du marché comme E-trade, eBay, Freemarket, Amazon ou Autobytel,
alors que ceux-ci représentent une part significative des succès
de grande ampleur outre-atlantique.
7.3.3.4.6 Les aides publiques (Drire, Anvar, Crédits d'impot,...): problèmes d'adaptation et de vitesse
Bien
adaptées au financement de prototypes technologiques, les aides
publiques (ANVAR, DRIRE, aides des collectivités locales,...),
permettent d'apporter une contribution substantielle au plan de financement.
L'Anvar a décidé d'étendre son champ d'intervention
à l'innovation en terme de modèles économique et d'y
consacrer à terme 10 à 15% de son budget mais ses aides ne
peuvent cependant répondre complètement à la question pour
deux raisons :
Les procédures d'aide peuvent même dans certains cas être
contre-productives lorsque leur perfectionnisme est excessivement chronophage.
· ce sont des procédures qui ont des difficultés à
s'adapter à des innovations d'usage pour lesquelles les notions de
"R&D", "prototype", "ingénieur de recherche"... sont en
décalage ;
De nombreux créateurs insistent sur le fait que certains gestionnaires
de procédures privilégient le "bon dossier" par rapport au
"bon projet". Or la vitesse est, dans les secteurs des NTIC le facteur
essentiel de la réussite
Ce n'est plus le gros ou le "très bon" qui mange le petit ou le "pas encore tout à fait au point", mais le rapide qui mange le lent :
Louis
Gerstner président d'IBM déclarait aux Echos
"on en est presque arrivé au point où être le premier
vaut mieux que d'être intelligent"
cette critique est revenue très fréquemment dans nos interviews
qui ont rappelé le célèbre propos d'Andy Grove:
"in a few years, companies will be classified in two categories : the Quick and the Dead".
Le Crédit impôt recherche (dorénavant remboursé les 3 premières années immédiatement) et qui donne lieu à un contrôle a posteriori ne présente pas ce défaut, mais lui aussi est peu adapté aux innovations d'usage
7.3.3.4.7 Les Business Angels et les stock options : les éléments clé du dispositif
7.3.3.4.7.1 Les Business Angels : de l'argent, mais surtout une expertise et un réseau
La
carence essentielle qu'il convient de pallier aujourd'hui est donc entre la
"love money" et le "capital risque".
C'est le stade des premiers développements qui nécessitent un
financement entre 500.000 F et 5 MF et qui constitue un métier
très particulier nécessitant une capacité de
décision rapide, sans analyse lourde de dossiers, préalable
à l'engagement :
C'est ce que les Anglo-Saxons appellent les "Business Angels" terme que
nous adopterons en attendant qu'un équivalent français fasse
l'unanimité.(le terme "d'Investisseur Providentiel" a
été récemment proposé)
Ces investisseurs sont quasiment toujours des industriels (et non des
financiers), qui bien souvent ont créé eux-même une
entreprise, voire sont des "multirécidivistes", (Serial
entrepreneurs),
Citons par exemple Marc Fourrier, Thierry Leyne (Consor France),
Jean Guetta (Saari), Gilles Pelisson (Disney), Charles
Petruccelli (American Express), André Levy-Lang (Paribas),
Jean-François Lepetit (BNP), Pierre Sissmann (Disney)
Marc Vasseur (Genset) Arnold Raichler (Partner Jouet), Frank
Thénot (Filipacchi), Bernard Vergnes (Microsoft),
Dominique Louis créateur d'Asystem, Christophe Sapet
(Infogramme), Loïc Le Meur (Marketo), Philippe Contal
(Alpha-C)
Ils ont de l'argent, du temps, de l'expérience, une connaissance du
marché, un bon carnet d'adresse et une crédibilité sur la
place.
Ce peut être aussi parfois des consultants
comme Claude Rameau (ex-doyen de l'Insead), Michel de
Guilhermier ou Jean-Baptiste Daguerre
C'est de plus en plus des créateurs de start-up Internet qui ont
revendu leur entreprise
comme Denis Payre (Business Object) Patrice Magnard (Alapage
vendu 200MF) Patrick le Granché (Vif et Assurdata) Gilles
Ghesquière (Nomade) Loïc Lemeur (Rapidsite) ou qui sont
devenus riches après une introduction en bourse comme Serge
Cuesta (Boostworks), Didier Benchimol (Imediation), Fabrice
Grinda (Aucland) Patrick Robin (Imaginet) Yacov Gorsd
(Cibox), Marc Lassus (Gemplus), Huber Zimmermann (Chorus
Systèmes), Denis Lafond (FI System), Louis-Christophe
Laurent (GL Trade)
Ils ont une volonté d'entreprendre chevillée au corps et leur
volonté de "faire fortune" n'est souvent pas leur motivation principale
(ils auraient en général les moyens de prendre de longue,
heureuse et paisible retraite dorée).
Certains expriment l'idée que l'entreprise qu'ils avaient
créée au départ leur avait apporté des joies
analogues à celle ressenties avec leurs propre progéniture mais
qu'à travers leur métier de business Angels ils retrouvent les
plaisirs des grands-parents : la joie des parents sans les soucis de tous les
jours
"j'apporte de l'argent et de l'expérience, c'est à dire tout
ce qui manque généralement au créateur" déclare
Patrick Le Granché à Cherbourg, 43 ans qui a revendu la
première société qu'il avait créée à
McAfee pour une dizaine de millions et qui a déjà en un an et
demi aidé 5 créateurs (virtools dans les logiciels de jeu,
Jet spécialisé dans les outils de formation,...).
Sa motivation déclarée "le plaisir de revivre les
palpitations du chef d'entreprise, sans les inconvénients de la gestion
et du stress au quotidien"
"même dans les technologies porteuse ce n'est pas une activité
sans risque, et sur les 5 entreprises financées, une a
déjà disparu. On sait bien qu'il va y avoir des échecs, et
si on ne l'assume pas, mieux vaut placer son argent en obligations"
on estime que sur 10 start-up convenablement
sélectionnées,
Le business angel doit ainsi être capable
· 3 vivotent
· 3 atteignent une rentabilité convenable
· et une rapporte le jackpot
"je reçois un business plan par mois en moyenne, mais je n'ai investi
que dans 3 start-up" souligne Yann Corno BA de 33 ans "bien sûr le
projet compte beaucoup mais nous intervenons tellement en amont qu'on se fie
avant tout à la confiance que l'on peut avoir dans les fondateurs de la
start-up"
v de juger :
· du sérieux du "Business Model" (à ce stade du
développement il n'y a pas encore de "Business Plan")
· de la qualité du marché potentiel
· de la capacité du créateur (ou le plus souvent de
l'équipe des créateurs) à porter le projet
Thibault de Monclin cofondateur avec Frédéric
Iselin et David Pepy de Surgery on line raconte "nous avons
rencontré Dominique Louis à 10h du matin et une heure
plus tard il a accepté d'investir 4 MF dans notre
société qui a l'époque n'avait que 50 abonnés, ce
qui la valorisait 12 MF"
"cela conduit à travailler à l'intuition, parce qu'à ce
stade la PME ne peut être modélisée" fait remarquer
Dominique Louis Pdg d'Assystem et business Angel ayant
consacré à titre personnel 45 MF à son fonds
d'investissement
"à l'étape d'amorçage, ce métier consomme
beaucoup plus de temps que de capitaux" souligne Philippe Claude
d'Atlas Venture
"c'est grâce à François Poirier que
Marcopoly
www.marcopoly.fr , l'une des
premières enseignes de vente sur internet de produits
électroménagers a réussi son augmentation de capital pour
le porter à 5 MF (avant d'être racheté par France
Télécom)
v de renforcer l'équipe de direction si nécessaire
(notamment pour ce qui concerne les NTIC dans le domaine du Marketing),...
voire de la changer.
v de constituer le premier tour de table, son intervention étant
déterminante comme nous l'avons fait plus haut vis-à-vis
d'investisseurs qui ne disposent pas de son expertise
"pour nous les mamelles du capital d'amorçage sont le capital de
proximité et les "business angels"" Bernard Maître, alors
patron de CDC-innovation
Il peut investir à titre principal dans 4 à 5 entreprises bien
qu'il n'y ait évidemment pas de règles générales
dans ce domaine
Mais il peut aussi, à titre secondaire, investir avec d'autres Business
Angels dans le cadre de Clubs qui permettent de mutualiser un peu les risques:
une enquête conduite auprès de 29 d'entre eux, citée par
les Echos (oct 98), indique qu'ils ont en moyenne des intérêts
dans 7 entreprises.
Le plus célèbre d'entre eux est le club "band of
Angels", constitué d'une centaine de membres dont la capacité
d'investissement cumulé dépasse le milliard de dollars
Ce club se réunit une fois par mois à Palo Alto et
étudie chaque fois 3 ou 4 projets: chacun des participants décide
à la fin de la réunion d'investir ou non
Un autre club, garage.com
www.garage.com, animé
par Guy Kawasaki (un des cadres "historique" d'Apple) pour drainer les
nouveaux talents, a ouvert un site web ou les candidats proposent leur projet
"les gestionnaires de fonds reconnaissent au BA un rôle de
sélectionneur averti qui sait mettre une équipe gagnante en
piste" Christophe Chausson /les Echos
L'importance de la population des Business Angels est très
variable selon la définition donnée à cette
activité. Selon certains, il y aurait aujourd'hui un millier de
personnes en France susceptibles d'investir plus de 100.000 euros dans des
jeunes entreprises en création avec le profil défini ci-dessus.
D'autres estiment cette évaluation beaucoup trop malthusienne, compte
tenu du potentiel important créé par le marché, et par une
image de marque désormais valorisée et en voie d'être
reconnue (l'opinion publique se rend compte en effet qu'ils créent de
l'emploi qualifié dans des métiers d'avenir),
Mais il ne faut pas confondre "business angel" et particuliers
fortunés: pour ceux-ci il est préférable d'intervenir
à travers des fonds mutualisés gérés par des
professionnels. Le e-krach a malheureusement montré que, passé
les phases de spéculation ou tous les investissements sont gagnants, les
investisseurs qui interviennent dans un marché qu'ils ne maitrisent pas
sont les premiers à perdre leur mise
La création du nouveau marché et le dynamisme que celui-ci a
donné au capital risque a été en outre un facteur
d'accélération considérable.
Les Business Angels seraient semble-t-il, avec la même
définition 250.000 aux Etats-Unis avec une capacité
d'investissement de plus de plus de 20 milliards de dollars en 1999,(50
milliards de dollars même, si l'on en croit les chiffres donnés
par la firme d'analyste Venture One) "contre seulement 1 Milliard de Francs
soit 140 fois moins en France" d'après Yve Delacour de Leonardo
En 2002 les premières estimations évaluent leurs
investissements entre 30 et 35 G€ dans la création
d'entreprise contre seulement 24 pour le Venture Capital dont
0,5G€ dans de nouvelles start-up (de mémoire
d'investisseur1999 et 2000 sont les seules années ou le Venture Capital
a dépassé les investissements des Business Angels)
Ce développement peut s'expliquer en partie par les succes stories
qu'ont connu ce pays, et par les rachats de petites sociétés
prometteuses par des grands groupes qui ont permis aux anciens créateurs
de démultiplier leurs capacités d'entreprendre en investissant
sur de jeunes entrepreneurs.
Progressivement les réseaux s'organisent : ils permettent les
échanges d'expérience, mais aussi une fonction "place de
marché" qui aident le créateur à rencontrer le Business
Angel le plus pertinent
Ce "matching" n'est évidemment pas simple car il faut trouver un
partenaire qui connaît le marché que vous visez, mais aussi avec
lequel vous pouvez développer des relations humaines de confiance
très fortes, ingrédient indispensable dans ce type d'aventure
souvent mouvementée, nécessitant des décisions rapides,
risquées, et pas toujours agréables.
Deux catégories d'interlocuteurs sont particulièrement
précieux pour les porteurs de projets:
voir également :
www.defi-startup.com ,
,
www.ipen.com , ,
www.financement-pme.com
, ,
www.europe-acquisitions.com ,
www.ac.com ,
www.proxicap.com , ,
www.apce.com , ,
www.capital-initiative.com
, ,
www.capital-investissement.com , ,
www.updesk.net, ,
croissanceplus.com , ,
www.network-conseil.com, ,
www.people-international.com
· L'Association Leonardo
www.leonardo.asso.fr créé par
Yves Delacour en 1989 avec des anciens de Stanford regroupe aujourd'hui
plus de 500 membres(350 en 1998) dont 350 business angel. Au cours de forums et
de petits déjeuner mensuels plus de 1000 sociétés ont
été présentées à des investisseurs et des
antennes régionales sont en cours de mise en place. (Alexandre
Gonthier soulignait dans les Echos du 15 nov 2000 que 80% des venture
capitalist de la Silicon Valley étaient des anciens MBA de Stanford
travaillant en réseau)
· Leonardo Finance,
www.leonardofinance.fr crée en 1995,
société anonyme qui réunit une centaine
d'actionnaires-experts, aide à monter, analyse, valide et labellise les
dossiers de création d'entreprise qui lui sont soumis
· Chausson finance, animé par Christophe Chausson,
www.chaussonfinance.com et
www.clubbusinessangels.com
a réussi à ce jour à lever 600 MF pour 40
start-up (comme Stamptronic fabricant de modem sans fil, Surgery On Line
éditeur de portail médical, Virtools concepteur de logiciels de
réalisation de jeux, Intégra, AlloCiné, Clust,
CanalWeb,...)
v Les réseaux de business angels proprement dit comme le club
I Back (International Business Angel Club) qui réunit 20 business
angels des deux côtés de l'atlantique ou VCR (Venture
Capital Report), réseau mondial animé par Walid Halabi
www.vcr1578.com. En France
signalons
· le réseau business-angels.com
www.business-angels.com
· Leonardo Partners, club de business angel réunit 10
associés ainsi qu'une structure Leonardo Angels (qui regroupe des
membres de l'Association Leonardo) qui ont apporté chacun 1MF
pour créer un fond d'amorçage permettant une certaine
mutualisation des risques
· Fontainebleau Venture animé par Claude Rameau
réunit 17 Business Angels et 2 fonds d'investissement(InnovaFrance et la
Société Centrale pour l'Industrie
· Apollo Invest &&w regroupe de son côté 50
Business angels
· L'Electronic Business Group
www.ebg.net club d'affaire
constitué de grands groupe s'essaye à ce type de démarche
sous la présidence de Bernard Maître à partir de l'automne
1999 (inscriptions
apuig@ebg.net)
v Les"clubs de rencontre" qui visent à faciliter les contacts
entre les différents partenaires de la création d'entreprise,
notamment porteurs de projets et Business Angels. En France signalons
· First Tuesday
http://www.firsttuesday.com
grand rendez-vous mensuel de la communauté des start up
et des investisseurs britanniques étend dorénavant ses
rendez-vous mensuels à une cinquantaine de villes européennes
après Londres, Stockholm, Madrid, Paris (plus de 1500 participants au
printemps 2000 à Paris) et Oslo. Il vient d'être racheté
par la société israëlienne Yazam
· Go Bit Win club
http://www.gobitwin.com
(Sonia Rameau) plus sélectif dans ses invitations afin de conserver un
style plus "intime" propice aux rencontres
· capital IT Emmanuel Libaudière: une manifestation est
organisée en France depuis 1999 sur une base semestrielle:
www.capital-it.com: elle a réuni 320
participants dont 120 investisseurs et 40 dirigeants d'entreprise dès sa
première édition
· IE-Club.com présidé par Maurice Khawam
d'Apax, placé auprès de la CCI de Paris
· Leonardo-Finances organise régulièrement des
rencontres au cours de petits déjeuners d'affaire
· Quelques régions prennent également des initiatives comme
Rhone-Alpes avec Capital Link à Grenoble
www.lyon-infocite.org
et Léonardo développe ses antennes en province avec la formule
des "petits déjeuners" (Lille, Toulouse-Bordeau,...)
au niveau européen voir l'EVCA (european venture capital
association)
www.evca.com
certaines Chambres de Commerce, dans le cadre de conventions, ont noué
des partenariats avec ces réseaux et sont susceptibles, outre leur
rôle de conseil, d'en faciliter l'accès (Joël
Saingré CCIP
jsaingre@ccip.fr )
L'un des BA nous a déclaré: "aujourd'hui nous osons nous
montrer et nous ne sommes plus considérés comme d'affreux
capitalistes, mais comme ayant une activité vertueuse, créatrice
d'emplois et d'innovations"
Le répertoire des Business Angels
www.franceangels.org/download/r%E9pertoire.pdf et une vue d'ensemble
sur la profession :
www.evariste.org/fin/startup.html#businessangels .
7.3.3.4.7.2 Financer et fidéliser des cadres expérimentés, payer avocats, conseil et fournisseurs sans sortir de cash: les stock-options
Une
jeune entreprise à fort potentiel, qui vise à occuper dans des
délais très courts la place de leader sur son créneau, a
besoin de cadres expérimentés, notamment pour les fonctions
marketing et elle ne peut à l'évidence s'aligner sur les salaires
pratiqués par les entreprises déjà établies.
La solution qui a fait ses preuves dans les pays anglo-saxons pour tourner
cette difficulté est celle des stock options: le cadre ainsi
recruté est amené à accepter de voir son salaire
divisé par 2 ou 3 mais en contrepartie il reçoit des actions qui,
en cas de succès, lui permettent d'espérer faire fortune:
l'expérience récente a montré que dans une start-up ce
n'est nullement un salaire déguisé....
"c'est comme cela que nous avons réussi à faire venir le
directeur financier d'Adobe chez nous, son salaire était
inférieur de 40% à ce qu'il gagnait auparavant, mais le jour de
la vente de l'entreprise chacun a gagné bien davantage avec les stock
options que le montant des salaires cumulés depuis le début de
l'aventure: 12.000$ investis en stock options au départ de l'entreprises
ont rapporté 1,5 Million de dollars le jour du rachat" raconte Eric
Hautemont, un des 5 fondateurs de Raydream
de même Jim Barksdale, Pdg de Netscape, a quitté ATT
et la côte est des Etats unis pour venir gagner 10 fois moins à
Moutain View, Greg Maffei directeur financier de Microsoft est
parti diriger Worldwide Fiber, Georges Shaheen à
quitté la direction générale d'Andersen Consulting
pour oser prendre le risque de la start-up Webvan
Les Stock-options permettent en Californie non seulement de réunir
l'équipe de départ mais aussi de payer les honoraires des
avocats (c'est de cette manière que le cabinet Wilson,
Sonsini, Goodrich et Rosati, qui a accompagné les premiers pas de
Intel, Oracle ou Apple, est devenu si puissant, au point même de fonder
son propre fonds de capital-risque).
De même la PME peut ainsi sans bourse délier s'attacher les
services de consultants renommés, payer ses
fournisseurs,...ou son propriétaire immobilier
"les stock-options sont un excellent moyen de lancer une entreprise sans
le moindre capital" Alex Gonthier fondateur en Californie d'une
start-up en train de développer une nouvelle technique pour payer de
petits achats sur le Net sans utiliser de carte de crédit
(interviewé par Michel Ktitareff)
Par ailleurs les plans de stock options sont un moyen de fidéliser
les ingénieurs les plus doués
Eric Moreau, Pdg d'Apogée communication (100MF
de CA, +50% par an) à Orsay, disait aux Echos à quel point un tel
plan lui manquait car son turn over de 7 à 8% était
extrêmement déstabilisant pour la conduite de son
développement
Cisco assure que c'est grâce à une politique de Stock
Options particulièrement importante qu'il a réussi à
limiter le turn over à 5% : 1$ investi il y a 4 ans en
vaut 870 aujourd'hui, tant et si bien que la plupart des
secrétaires sont millionnaires en dollars (Bill Finkelstein
séminaire Aftel NY nov 98)
Quant à Eric Monteil, Pdg d'Augeo (30 MF de CA,
doublement annuel, spécialiste du knowledge management), il a
décidé en partie pour cette raison de transférer sa
R&D en Californie
Enfin dernière vertu et non des moindres des stock options: ce sont
elles qui permettent l'émergence de Business Angels. En effet lors
de la réalisation du plan de stock options (introduction en bourse ou
rachat), si la start-up a été un succès, les principaux
acteurs de l'entreprise se trouvent avoir tout à la fois les moyens
financiers et l'expérience industrielle indispensables au succès
dans ce métier
Ce système paraît particulièrement vertueux :
l'expérience de cette année a montré que "en cas de
succès" n'est pas une clause de style et les managers des entreprises ne
tirent bénéfice de ces dispositions que s'il y a eu une vraie
création de valeur (dont ils récupèrent une partie). Dans
ce cas tout le monde y gagne, au premier rang desquels les artisans de
celui-ci, en cas de déboire, ceux qui ont pris le risque de la start-up
en supportent personnellement les conséquences: parmi les exemples
cités ci-dessus par exemple Georges Shaheen qui avait
abandonné un salaire de 5M$ chez Andersen Consulting a tout perdu
avec la déconfiture de Webvan (les mauvaises langues disent que
de toute façon il aurait tout perdu en jouant la
"sécurité" que représentait Andersen)
Il est regrettable qu'à la suite de détournements par des grands
groupes pour contourner les règles fiscales (en en faisant des salaires
déguisés) cette mesure fiscale ait été globalement
abandonné dans notre pays.
Les "bons de créateurs d'entreprises", apportent une
première réponse, techniquement interessante, mais certains leur
reprochent leur manque de lisibilité notamment à
l'international
7.3.4 Manque de projet ou manque d'entrepreneur? la solution de l'atelier de l'innovation
Nos
concitoyens sont réputés inventifs et tout laisse penser que
cette réputation n'est pas usurpée, mais pour autant tous les
inventeurs n'ont pas les compétences requises d'un entrepreneur ou n'ont
tout simplement pas envie de l'être.
L'idée serait alors de clairement dissocier les deux fonctions
notons que c'est la clef du succès de Yahoo! : les deux inventeurs
Jerry Yang et David Filo sont aujourd'hui immensément
riches mais ce ne sont pas eux qui ont créé et
développé l'entreprise : ils ont préféré
s'en remettre à deux vieux routier de la finance et du marketing
Timothy Koogle (un des anciens dirigeants de Motorola) et Jeff
Malett et ils se contentent du titre de "chefs yahoo!".
Mais ceci implique un troisième intervenant celui qui
Cette approche très originale et a priori extrêmement
séduisante est celle qui a été adoptée par
l'atelier de l'innovation créé en août 1998
www.atelier-innovation.com
: Le capital initial se répartit, de façon
indicative, pour moitié pour l'inventeur qui apporte son
innovation, pour moitié à l'atelier qui engage tous les
frais nécessaires pour que le projet soit susceptible
d'intéresser des investisseurs.
v qui procède aux investissements préliminaires
indispensables (protection juridique, étude de marché,
création de la structure juridique, élaboration d'un business
plan)
v recrute l' "entrepreneur" chargé de créer l'entreprise
et la conduire pendant la phase du démarrage
v réunit le tour de table en faisant appel aux
sociétés de capital risque
Bien entendu une mécanique aussi lourde ne peut trouver sa
rentabilité que dans des projets à fort potentiel (objectif:
capitalisation de l'entreprise supérieure à 500 MF au bout de 5
ans).
La curieuse affaire i2bp, (start-up prétendant à une
technologie miracle dans le domaine de la compression vidéo) a
entrainé sa perte et a conduit certains à s'interroger sur ses
méthodes d'expertise (le Monde 27 juin 2001). Un changement de
management et une augmentation de capital lui a permis de repartir
Un certain nombre d'Ecoles d'ingénieur jouent en fait également
ce rôle sans pour autant l'avoir organisé de façon aussi
formalisée
Pour
pouvoir mesurer l'ampleur du problème, évaluer
l'efficacité des différentes mesures prises,
bénéficier de l'expérience des pays avec lesquels nous
sommes en compétition il conviendrait de disposer des moyens
d'évaluer :
Des études comparatives devraient en outre analyser les
décalages quantitatifs et qualitatifs avec ces pays:
· la dynamique des différentes régions françaises
· la part des NTIC dans l'ensemble des vraies créations
d'entreprises
· et de procéder à des comparaisons avec les USA et les
principaux pays européens (Allemagne, Grande Bretagne, Suède)
Il serait également intéressant de mieux connaître les
profils des créateurs : est-ce plutôt un informaticien,
un ingénieur, un spécialiste du marketing, un artiste ou plus
généralement quelqu'un relevant du secteur culturel? Est-ce
quelqu'un de fortement diplomé ou un autodidacte? Dispose-t-il au
départ d'un pécule personnel substantiel?
· création d'emplois,
· mortalité " infantile ",
· les conséquences du e-krach
· financement de la croissance : prise de participation de BA, de
capital risque (perte du contrôle ? changement de manager?) vente de
l'entreprise à des grands groupes (français?, européens?,
autre?),
· taux de «récidive» ("serial entrepreneurs"..).
Est-ce un homme seul? Est-ce une équipe? de compétence et
d'age identique? Ou au contraire de profils très complémentaires?
À quel âge participe-t-on à une création
d'entreprise? est-il vrai que les créateurs sont de plus en plus
jeunes dans le secteur des NTIC ? (il conviendrait en particulier pour
cela d'examiner l'évolution en 1999 et 2001, années qui semblent
marquer une rupture dans le comportement des jeunes dipplomés)
Jusqu'à récemment il n'existait pratiquement aucun
élément permettant d'apporter des réponses mêmes
approximatives à ces questions en dehors d'une étude de l'Agence
pour la Création d'entreprise
www.apce.com sur les
systèmes d'aide dans les principaux pays Ocde
En 2000 l'Apce a procédé à une première
enquête° couvrant la période 1995-2000, fort instructive sur
ce sujet, reste néanmoins à étudier l'évolution du
profil des créateurs sur les années ou s'est produit le
véritable décollage en France : 1999-2000 et surtout de la
poursuivre chaque année pour analyser le passage de la crise et voir
à cette lumière les facteurs de succès
7.5.1.1 Alléger les formalités, simplifier les procédures : le cri du coeur!
C'est
une revendication véhémente que nous avons
régulièrement entendu autant auprès des créateurs
que des investisseurs: tous conviennent que la situation s'est
considérablement améliorée depuis 15 ans mais il n'en
reste pas moins qu'il semble subsister une marge de progrès significative
Catherine Leroy a choisi Hollywood pour créer son entreprise de vente
d'e vêtements de grand luxe de deuxième main
www.pieceunique.com "pour devenir marchand, i ci, il vous
faut faire 2 démarches administratives. Temps? 30 minutes chacune.
Coût? Une centaine de dollars, essence comprise" voir
page
156
De même au niveau des investisseurs: la réglementation des
FCPRI (Fonds Communs de Placement à Risque Innovation) par
exemple, dont le principe est unanimement apprécié, sont
enserrés par une réglementation extrêmement rigide qui
paralyse les gestionnaires et les oblige parfois à effectuer des
opérations contraires à l'interet des épargnants ... alors
que celle-ci est sensée les protéger
7.5.1.2 Un problème important et urgent : le danger d'adopter une réglementation à l'américaine en matière de brevets sur les logiciels
Un
projet de directive européenne ° propose de remettre en cause la
non brevetabilité des logiciels, garantie aujourd'hui par la directive
européenne du logiciel de 1991.
Sans contester le principe général des brevets qui permet
Il faut veiller à ce qu'une extension "mécanique" du champ du
brevet, défendue par les professionnels de la propriété
industrielle, ne conduisent pas justement à l'inverse des buts
poursuivis par la société à travers cette
réglementation
· de contribuer à l'accroissement collectif des connaissance par
la publication de l'invention qui peut être sans délai
utilisée à des fins non commerciales et librement dans les pays
où le brevet n'a pas été déposé)
7.5.1.2.1 le risque de pousser au secret quand le brevet devrait entrainer la connaissance publique des inventions
En effet
la notion "d'invention" (nouveau, non évident, utile) dans ce
domaine est particulièrement floue (plus de 100.000 brevets ont
été déposés aux USA) couvrant des process aussi
évident que celui du "one clic" : "quand quelqu'un a
déjà passé une commande chez vous, il est inutile de lui
redemander son adresse la seconde fois", Brevet déposé par
Amazon°
Tant et si bien qu'il est aujourd'hui quasiment impossible d'écrire un
programme sans "violer" involontairement un de ces brevets: la meilleure
protection est alors le secret des codes source (protégé par
une loi qui interdit la décompilation des logiciels), ce qui est
préjudiciable à la sécurité des programmes (les
bugs et les "entrées secrètes qui permettent d'espionner votre
ordinateur" sont beaucoup plus vite détectés et corrigés
dans un logiciel dont les codes sources sont publics) et conduit au
résultat strictement inverse du premier des objectifs visés par
le brevet (le progrès des connaissances publiques)
7.5.1.2.2 une durée de 20 ans inadaptée à l'innovation logicielle
De plus, dans le domaines des logiciels où les cycles d'innovation sont plutot de 3 ans que de 20, la durée actuelle des brevets paraît totalement inadaptée
7.5.1.2.3 paradoxalement, un outil au main des gros éditeurs pour s'approprier les innovations des petits
La
pratique actuelle des brevets sur les logiciels aux Etats-Unis et au Japon
conduit de fait à un détournement de la procédure pour
paradoxalement verrouiller l'innovation en "minant" le terrain vis-à-vis
des nouveaux entrants par le dépôt de nombreux brevets qui ne
se justifient pas par le caractère original ou majeur d'une invention.
Voir
www.freepatents.org
Le nombre considérable des brevets sans réelle valeur qui sont
déposés auprès des organismes de protection de la
propriété intellectuelle conduit à noyer le système
de classification et de recherche d'antériorité jusqu'à le
rendre pratiquement inopérant.
Ce type de brevets est alors utilisé comme un instrument de blocage
de l'émergence de nouveaux concurrents par certains éditeurs
de logiciels dont l'assise financière leur permet d'effectuer de
nombreux dépôts et d'engager des poursuites contre les
start-ups innovantes qui menacent leurs positions commerciales
(rappelons que Microsoft emploie plus d'avocats qu Yahoo! n'a de
personnel):
Même s'ils ont peu de chance de gagner leur procès devant un
tribunal...2 ans plus tard, le pouvoir de nuisance que leur confère
cette réglementation (frais de justice, temps et énergie
perdus par la jeune entreprise, fuite des investisseurs,...) est
extrêmement dissuasif et les met en position d'imposer à
celles-ci des contrats léonins pour s'approprier les véritables
inventions!.
De ce fait, le projet européen dans son état actuel constitue une
menace pour le développement des start-up européennes qui
seraient à la merci des multinationales d'outre atlantique
7.5.1.2.4 une arme contre les logiciels libres
D'autre
part il peut être une arme particulièrement dangereuse contre
logiciels libres qui se sont révélés être un moyen
puissant de rétablir une libre concurrence et d'encourager le strict
respect de normes communes sur un marché où l'on déplore
les stratégies anti-concurrentielles de certains grands éditeurs:
en effet les codes source de ces logiciel étant par définition
publics il est très facile d'y trouver des "violations" de brevet alors
que cela serait impossible si les mêmes programmes s'abritaient
derrière le secret des codes et l'interdiction de décompilation
Un leader du marché affirme d'ailleurs dans une note
stratégique interne que l'usage des brevets doit être
envisagé pour combattre l'essor des logiciels libres.
7.5.1.2.5 Une opportunité pour l'Europe: créer une réglementation sui generis performante
La
protection de la propriété intellectuelle étant
néanmoins dans ce secteur comme dans d'autre, un problème
important, il convient, au delà du "droit d'auteur", du "droit des
marques" et de la réglementation sur le "parasitisme commercial" de
définir une réglementation "sui generis", comme cela a
été fait avec succès par l'Europe dans le domaine des
banques de données
voir page
371
De nombreuses voix s'élèvent aux Etats Unis contre les
absurdités auxquelles conduit le système actuel et si l'Europe
prenait l'initiative de concevoir des règles qui tirent parti des
expériences heureuses ou malheureuse des autres pays, il n'est que
celles-ci s'imposent comme standard mondial
7.5.1.3 Aujourd'hui les règles des marchés publics éliminent les entreprises qui n'ont pas de références suffisantes et donc les créateurs
Si nous voulons faciliter l'émergence de nouvelles entreprises, qui peuvent apporter des idées neuves il faut aussi que l'administration apprenne à prendre des (bons) risques, ce que la réglementation des marchés publics d'aujourd'hui n'encourage guère
Dans le
domaine industriel, l'action de l'Etat (et des divers acteurs publics de
façon plus générale) a été souvent
critiquée, et l'échec du "plan calcul" invite à la
modestie.
Pour autant ceci doit-il, comme certains le préconisent, conduire l'Etat
à une absence de toute initiative?
Nous ne le pensons pas car au moins dans 5 domaines il ne peut pas rester
neutre.
Ne rien faire serait déjà une forme d'action :
désastreuse
D'ailleurs on ne peut que constater que dans tous les pays de l'OCDE, notamment
ceux qui connaissent les plus brillantes réussites comme la
Suède, les USA ou Singapour, les Etats ont pris des initiatives de
même que l'Union Européenne avec le programme e-Europe
http://europa.eu.int/comm/information_society/eeurope
Voir le rapport de Bruno Oudet, président de l'Isoc
http://www-leibniz.imag.fr/PLAN/index.html pour le compte du
commissariat au plan
www.plan.gouv.fr qui fait
le point sur quelques initiatives parmi les plus significatives en particulier
aux USA
www.npr.gov et
www.ecrc.ctc.com . ou en
Grande Bretagne
www.dti.gov.uk/comp/competitive
8.1.1 L'Etat responsable de fixer les règles de droit
l'Internet bouleverse totalement le fonctionnement des
marchés en ouvrant de nouvelles possibilités aux acteurs mais en
créant en contrepartie un certain nombre de risques nouveaux.
Toutes les lois réglementant des actes immatériels et
spécifiques à notre pays sont susceptibles d'être remises
en cause car internet se moque des frontières
C'est le rôle des pouvoirs publics de créer le cadre juridique
permettant de fixer les règles indispensables à un fonctionnement
convenable du marché en assurant un minimum de sécurité
aux acteurs et une protection adéquate au consommateur et au citoyen.
Ce sont eux qui déterminent également les règles fiscales
dont l'adaptation à un vecteur nouveau comme l'Internet n'est pas
toujours évident dans la pratique
8.1.2 Les administrations génèrent des contraintes, facteurs de coûts de gestion
Dans
l'accomplissement de leurs missions les pouvoirs publics font peser une charge
administrative, toujours trop lourde, sur les entreprises :
Etablissement de déclarations sociales, fiscales, douanières,
règlement des impôts, demandes d'autorisations au titre du permis
de construire, des réglementations d'hygiène, de
sécurité, d'environnement, de droit du travail, réponse
aux enquêtes obligatoires, ... ( la Cosiform a recensé
1.439 formulaires administratifs qui génèrent un coût
administratif se comptant en milliards).
Si dans la plupart des cas il n'est guère envisageable de supprimer
la formalité elle-même, il convient d'en réduire le
coût pour l'entreprise et d'en faciliter l'accès en simplifiant
les démarches.
8.1.3 Les pouvoirs publics sont un acteur économique majeur
A la
fois vendeur de produits et services (vente des domaines, monnaies et
médailles, péages d'ouvrages d'art, entrées dans les
musées,...) et acheteur (pour 750 milliards de biens et services
chaque année), ils sont de ce fait un des principaux acteurs
économiques du marché.
Par leur comportement vis à vis des possibilités offertes par
l'Internet ils peuvent soit jouer un rôle de frein, soit au contraire
avoir un rôle d'entraînement considérable.
8.1.4 Les pouvoirs publics responsables d'un développement harmonieux des territoires
Certes
avec la privatisation du secteur des télécommunications les
pouvoirs publics n'ont plus la responsabilité de la construction des
infrastructures.
Il n'en reste pas moins que le strict jeu des lois du marché risque
d'accroître des disparités non souhaitées entre les
territoires (les licences pour la boucle locale radio, pourtant gratuites n'ont
pas trouvé preneur dans 4 Régions et les nouveaux
opérateurs délaissent les Régions
périphériques).
Par ailleurs un certain nombre d'investissements structurants ne peuvent
laisser les pouvoirs publics totalement indifférents, car comme
l'énergie la capacité de communication est un facteur
stratégique pour un Etat .
8.1.5 Les pouvoirs publics ont une mission "d'éclairage public"
Une de leurs missions est de permettre aux différents acteurs de pouvoir, chacun pour ce qui le concerne, prendre des décisions "éclairées"
8.1.5.1 Diffuser l'information qu'ils détiennent
En
premier lieu il convient de rappeler que les administrations, de par leur
activité (fiscalité, douane, Insee, Institut
géographique national, études macro-économiques,
réseau d'information des PEE et des DRIRE,...) sont
détentrices d'un immense gisement d'informations (toute action
administrative dans le domaine économique nécessite de rassembler
des informations et en produit d'autres)
Or chacun sait aujourd'hui l'importance stratégique de l'information
dans la compétition économique.°hiryol
8.1.5.2 Mettre en place un observatoire pour que chacun puisse se situer par rapport aux évolutions en cours
Comme le
soulignait le rapport Lorentz il ne s'agit pas en première
priorité de mettre en place de nouveaux mécanismes de mesure mais
déjà de constituer un tableau de bord en rassemblant ce qui
existe après en avoir évalué le sérieux et la
pertinence:
Un tableau de bord de l'innovation
www.men.minefi.gouv.fr/webmen/informations/tabord/tabord200204.pdf
a été mis en place
A plus long terme il convient toutefois de conduire des travaux de recherche
pour analyser la nature des mutations en cours et définir des
indicateurs adaptés pour en suivre les évolutions voir
www.ensmp.fr/industrie/digitip/osi/gemini.html
8.1.5.3 Assurer une formation adaptée aux évolutions
Ils ont
ensuite une responsabilité majeure dans la formation des jeunes
et, dans une moindre mesure, dans la formation continue : la
qualité de la formation et la pertinence des disciplines
enseignées sont évidemment un élément
déterminant pour l'objet qui nous préoccupe.
Nous avons vu l'importance de la dimension culturelle de l'Internet et c'est
sans doute dès le plus jeune âge que la réflexion sur les
évolution pédagogique doit être conduite
En Corée l'Internet est largement utilisé dès
l'âge de 5 ans pour l'apprentissage de l'Anglais (qui nécessite du
haut débit), qui est une condition sine qua non pour y faire de bonnes
études
Certains pédagogues pensent que l'étape clé est celle
de l'école maternelle, à l'âge de la curiosité,
où les enfants n'ont de cesse en interrogeant leur environnement d'avoir
réponse à toutes leurs questions ("dis papa pourquoi les
cigognes...") avant d'être éduqués à se taire et
à écouter ce qu'on leur enseigne. C'est l'option prise par
Singapour et la Corée
Des sites adaptés au plus jeune âge initient à
l'apprentissage des formes, des couleurs, de la lecture ou de l'écriture
à partir des contes fantastiques
Ils invitent à la réalisation de pages personnelles, à la
recherche d'informations, à la création de communautés
voir
www.momes.net animé par
Marie Plassard et des enseignants bénévoles
Un effort tout particulier devrait être fait pour la formation de ceux
qui peuvent jouer un rôle démultiplicateur dans le
développement d'Internet (Ecoles de journalisme, Ecoles de gestion,
Ecole nationale d'administration, Facultés de droit et Ecole de la
magistrature).
Il va de soi que les écoles dépendant de notre
ministère doivent jouer un rôle exemplaire et moteur.
8.1.5.4 Orienter les efforts de la recherche publique aux fins de donner des armes à nos entreprises pour forger leur avenir
Dans des domaines qui évoluent aussi rapidement la recherche joue un rôle essentiel
8.1.5.5 Créer les conditions de la confiance : signature électronique, registre du commerce, certification,...
Le
commerce électronique ne se développera que si acheteurs et
vendeurs peuvent se faire mutuellement confiance:
La CONFIANCE a toujours été le maître mot du
commerce et, avec les contraintes de la logistique, elle a
structuré notre système actuel de distribution.
· solvabilité du client,
· assurance que le produit sera livré, conforme à la
commande et d'une qualité convenable, que les moyens de paiement ne
seront pas détournés, que la confidentialité des
échanges ne sera pas violée,....
8.1.5.6 Un rôle d'éclairage public vis à vis du tissu des PME
Celles-ci forment en effet l'essentiel de notre tissu
économique et leur compétitivité est une des composantes
majeures de la compétitivité des grands groupes (ils
sous-traitent souvent jusqu'au 2/3 de leur chiffre d'affaire), Or:
Les pouvoirs publics ont donc un rôle essentiel à jouer notamment
pour ce qui concerne
· dans un domaine comme celui de l'Internet, qui concerne essentiellement
les échanges et les transactions, une entreprise ne peut utilement
évoluer de façon isolée de ses partenaires.
Nous avons pu constater aux USA, archétype du pays libéral et
de l'initiative individuelle, l'action très forte et résolue
conduite par l'Etat fédéral, relayé par les pouvoirs
publics locaux dans ce domaine:
q les actions visant à favoriser la création de nouvelles
entreprises
Pour le seul centre d'Oakridge (
www.ecrc.org ), un des 16 ECRC "Electronic
Commerce Ressource Center"
www.ecrc.ctc.com
financé par le département de la défense (plan
1992-2001), 5000 chefs d'entreprise ont été formés
Ces formations ont été suivies de plus de 1000 interventions
directes dans l'entreprise pour implanter les applications Internet, de
nombreux logiciels adaptés aux utilisations d'Internet par les PME
étant en outre gracieusement fournis
Toutes ces formations et interventions sont totalement gratuites
L'animateur de ces stages nous a indiqué qu'au démarrage en 1995,
un seul stagiaire sur les 50 était connecté à titre
personnel, à celui de nov 97, ils étaient 49 sur 50 (chiffre
rarement atteint 3 ans plus tard dans notre pays)
De plus en parallèle les échelons locaux de la SBA
(Small Business Administration) et ses relais locaux SBDC
(Small Business Développement Centers), cofinancés par les
collectivités locales, organisent de façon intensive des
formations adaptées à chaque secteur professionnel (en Californie
il y a 6 bureaux de la SBA et 36 SBDC)
En Allemagne le ministère fédéral finance, pendant
3 ans, 24 centres de compétence, organismes de formation et de conseil
à la disposition des PME, opérationnels depuis septembre 1998,
aux Pays Bas les PME se voient offrir deux jours de conseils gratuits
Le séminaire "boosting PME through the internet"
www.evariste.org/im/semin
permet d'avoir une vue d'ensemble sur les initiatives prises dans ce
domaine par les Etats-membres de l'UE
8.1.5.7 Les pouvoirs publics se doivent enfin d'être exemplaires
Ils
doivent veiller à la pérennité des données
administratives et donc n'utiliser dans la mesure du possible que des logiciels
dont ils ont les codes source et s'assurer de ce que les normes de
communication ne fasse l'objet d'aucun brevet susceptible d'en restreindre
l'utilisation
Ils se doivent également de ne pas favoriser tel éditeur en
imposant, de facto, l'achat d'un certain logiciel de traitement de texte
à ses interlocuteurs : ils veilleront donc à n'utiliser que
des formats libres et des protocoles ouverts
(voir la proposition de loi du Sénateur Laffitte
www.senat.fr/grp/rdse/page/forum/index.htm
En particulier au niveau de l'éducation l'emploi des logiciels libres
sera encouragé (ce qui ne peut d'ailleurs qu'aller dans le sens de la
qualité pédagogique puisque ce sont des logiciels ouverts qu'il
est loisible d'analyser et sur lesquels il est possible de greffer des
développements)
Le rapport Carcenac
www.mtic.pm.gouv.fr/Carcenac/index.shtml et la circulaire du 23 mai
2001
www.mtic.pm.gouv.fr/servicesenligne/conservation.shtml apportent de premières
réponses
Ils devront aussi veiller à suivre les recommandations concernant les
personnes handicapées afin de favoriser leur accès aux
documents publics et meilleure leur intégration dans la vie active
Le gouvernement américain a fait voter une loi obligeant les sites
web appartenant à l'administration ou recevant des fonds
fédéraux à devenir plus accessibles aux handicapés,
notamment aux aveugles
8.1.6 Le programme d'action des pouvoirs publics
La
brève analyse ci-dessus montre que tous les ministères sont
directement impliqués dans cette mutation et le PAGSI (Programme
d'action Gouvernemental pour la Société de l'Information) avait
pour rôle de fixer les objectifs et de coordonner les efforts des
administrations en laissant à chaque département
ministériel la responsabilité de conduire ses actions de
façon la plus intégrée possible à sa politique
globale
Ce plan gouvernemental a été lancé le 16 janvier 1998 et
il est revu et complété chaque année depuis lors : voir
www.internet.gouv.fr et
www.premier-ministre.gouv.fr/fr/p.cfm?ref=25274#2
Le
présent rapport est centré spécifiquement sur les actions
à entreprendre au profit des PME, mais celles-ci ne peuvent tirer
toute la quintessence d'Internet que si l'environnement dans lequel elles
baignent y est propice.
C'est pourquoi nous rappelons ici brièvement les principales initiatives
à prendre qui concernent les entreprises pour concourir à cet
objectif, et dont le principe de beaucoup d'entre elles a été
retenu par le PAGSI
8.2.1 Faire évoluer l'environnement juridique
8.2.1.1 Faire évoluer les règles de droit pour qu'elles apportent des réponses claires et stables aux nouvelles questions posées par l'internet
"seuls un cadre réglementaire stable et incitatif
et une régulation souple permettront le développement des
réseaux et des services innovants sans lequel notre pays ne pourra
profiter des opportunités considérables ouvertes par la
société de l'information" Thierry Miléo de
Bouygues Télécom, président du groupe de travail
"les réseaux de la société de l'information du
commissariat au plan, soulignant "le rôle toujours indispensable
de la puissance publique"
Pour essayer d'apporter une réponse à cette préoccupation
une loi est actuellement en cours d'élaboration, mais l'Internet ne
connaissant pas les frontières, l'essentiel du travail devra être
conduit au niveau international : Bruxelles d'abord puis notamment
l'OCDE et l'OMC voir
page
302
Un des points de droit important concerne la fiscalité.
Outre les problèmes liés à l'aspect international des
transactions que nous verrons plus loin voir
page
311 les éditeurs font ressortir
l'anomalie que constitue à leurs yeux la différence de
traitement entre l'édition papier (TVA de 2,1 ou 5,5%) et celle de
l'édition sur le Web (20,6%) qui les amène parfois
artificiellement a offrir le principal (l'édition web) et à
facturer l'accessoire envoyé d'office (le papier) Certains expliquent
cette différence de traitement par le souci des pouvoirs publics de
l'époque de compenser partiellement les charges salariales exorbitantes
dues au statut accordé aux ouvriers du livre et de permettre la survie
des titres de presse. Or ces charges ne se retrouvent pas dans l'édition
électronique
Sur ce point il ne faut pas non plus oublier que les nouvelles formes de
criminalité, qui croissent à la même vitesse que les
apports positif de l'Internet nécessitent, au delà du cadre
légal et des instances permettant de trancher les conflits ou de rendre
la justice, que soient mis en place des services de police et de gendarmerie
spécialisés (y compris dans les organismes de
régulation: COB, Agence du médicament,...) capables de faire face
qualitativement et quantitativement dans le cadre d'une efficace
coopération internationale.
Une importante réunion du G8 s'est tenue à Paris en mai 2000,
occasion de l'annonce de la création de l'Office central de lutte
contre la criminalité liée aus technologies de l'information et
de la communication (Oclctic)
Cette réunion prolongée à Tokyo a clairement acté
que les progrès dans ce domaine ne pouvaient provenir que de l'adoption
de règles de droit communes et d'une coopération renforcée
entre les forces de l'ordre des différents pays
Le FBI a créé en 1999 un centre spécialisé de 135
spécialistes... et a ouvert un site pour les dépots de plaintes
8.2.1.2 Créer les conditions de la confiance ; signature électronique, nommage, registre du commerce, contrats type, certification,...
Un
contrat de vente sur internet pose toute une série de problèmes
juridiques nouveaux que ne connaissent bien ni les vendeurs ni leurs clients.
Aussi la CCI de Paris a-t-elle élaboré un contrat type qui
peut être adapté ensuite au cas de chaque entreprise
www.ccip.fr
Par ailleurs il n'y a pas de commerce sans un minimum de confiance entre les
parties, or Internet, sans changer la nature du problème, pose cependant
un défi d'une dimension nouvelle en démultipliant les occasions
de rencontre sur le Web entre des fournisseurs et des clients qui se
connaissent pas, et qui n'ont guère de moyens d'évaluer la
confiance qu'ils peuvent raisonnablement se faire mutuellement.
C'est pour répondre à ce besoin que se sont progressivement
créées de multiples formes de référencement
voir page
200 ceux-ci doivent être fortement
encouragés en veillant à ce que d'entrée de jeu ils se
situent dans une optique internationale
Le problème du nommage en France :On notera que le fait pour un
commerçant d'avoir un site en "tm.fr" implique qu'il soit
effectivement inscrit au registre du commerce qu'il soit domicilié en
France et ce simple élément apporte à son client la
garantie qu'il bénéficiera des lois françaises sur la
protection des consommateurs (VPC, démarchage à domicile...).
Il convient de promouvoir la marque "tm.fr" en tant que garantie de
sérieux (existence, propriété de la marque, situations
financières...) mais en même temps de revoir profondément
le mécanisme d'attribution du ".fr" aujourd'hui très
critiqué pour en accélérer la délivrance et en
baisser le coût (jusqu'à 2 400 F HT contre 12$ pour un ".com" chez
Gandi) avec des délais se comptant en heures dans un cas et en semaines
dans un autre ),
Ceci d'autant plus que quelques loupés majeurs comme
l'attribution de ebay.fr à ibazar, concurrent direct d'ebay ou
d'abcool.fr à perenoel.fr concurrent direct d'abcool.com
relativise l'argument de rigueur mis en avant pour justifier les couts et les
délais du ".fr".
Ce n'est pas tant que l'Afnic fasse payer un droit de péage
élevé (encore qu'il soit supérieur au double de Gandi
www.gandi.net dont
l'animateur, Laurent Chemla déclare dans le Monde que cela lui laisse un
bénéfice "scandaleux") mais cet organisme impose le passage par
un des intermédiaires agréés et bien évidemment...
Valentin Lacambre, un des fondateurs de Gandi (mars 2000) explique qu'en 2 mois
il a enregistré 38.000 noms, soit davantage que l'Afnic en plusieurs
années...
A l'inverse, de nombreux petits pays (il y a 249 noms de domaines
nationaux les ccTLDs), à l'instar des produits
philatéliques assurent une lucrative commercialisation, sans aucun
contrôle, et sans grand recours possibles devant les tribunaux, de leurs
noms de domaine (Tukmenistan (.tm), Tonga (.to),Antigua
(.ag), Nioué (.nu), american Samoa (as),
Les îles Tuvalu (.tv) ont reçu 12 millions de dollars sur
la vente de noms de domaine en ".tv" soit plus que le Produit
intérieur brut pour l'année 1998. En concédant ce ".tv"
aux îles Tuvalu, l'Icann a donc transféré indirectement un
montant suffisamment important pour que toute l'économie de l'archipel
en soit modifiée. En particulier, les Tuvalu ont enfin pu réunir
le montant nécessaire pour payer leur inscription à l'ONU
où ils occupent le 189e siège. Dès la disponibilité
de ces noms de domaine en ".tv", WebTV s'est précipité pour
déposer : tf1.tv, france2.tv, france3.tv, canalplus.tv et m6.tv
(FtPresse)
En mai 2000 les iles Nioué avaient déjà
commercialisé presque autant de noms de domaines (68.000) en ".nu" (qui
se prononce ".new") que l'Afnic de ".fr" (72.000)
Le conseil d'Etat dans son rapport
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm soulignait le
manque de souplesse de la procédure "qui semble dissuader un certain
nombre d'entreprises françaises de s'enregistrer sous le .fr", le
conseil s'interrogeait même sur la légitimité de cette
procédure qui oblige les clients à passer par des
intermédiaires dont la valeur ajoutée est contestée et les
tarifs jugés prohibitifs (alors que l'Afnic pour sa part facture un prix
raisonnable (300F)), et il préconisait sa réforme
La récente création de l'AFNIC
www.nic.fr a apporté un
peu de transparence, et la révision en cours de ses méthodes de
fonctionnement devrait permettre de répondre à cette
préoccupation. En septembre 2001 l'Afnic a enfin supprimé
l'obligation de fournir un lourd dossier administratif se chargeant de
procéder elle-même aux contrôles utiles auprès de
l'INPI ce qui devrait apporter un progrès sensible
Dans le cadre de la fin du monopole de Network Solution Inc (NSI)
www.networksolutions.com
, gérant l'internic et seule habilitée jusqu'alors à
vendre ces noms de domaine, France Télécom au travers de
sa filiale Oléane
www.oleane.net fait partie de
la première vague des 5 entreprises retenues en avril 1999 pour
commercialiser les noms de domaine en ".com", "net" et
".org" (beaucoup plus demandés par les entreprises et les
associations Une étude menée par Cybermark
www.cybermark.org a
montré que les sites qui s'étaient fait voler leur nom en .com et
qui l'ont récupéré ont vu leur chiffre d'affaire
multiplié par 2 à 5)
Worldnet
www.att.net l'a rejointe en 1999
au côtés de 29 autres, ce qui permet d'entrevoir une baisse des
prix (150F par an contre 1500F pour France Télécom-Oléane
d'après les chiffres fournis par ZDNet le 10 août 1999)
Gandi
www.gandi.net
agréé en Août1999, créé par Valentin
Lacambre, qui s'est illustré comme hébergeur gratuit
(Altern.org) déclare même que les noms de domaine ne
devraient pas être payants (il les facture actuellement 12$ par an)
Notons enfin l'initiative prise par la fédération de la vente
à distance (FEVAD) : L@belsite
www.fevad.com.
Bien entendu pour être pleinement efficace, ce label devra être
crédible au-delà de nos frontières ce qui impliquera
d'associer des tiers certificateurs internationaux.
Les systèmes qui ont véritablement pris de l'ampleur (comme
Netmarket.com
Netmarket.com ) sont
aujourd'hui très logiquement pour la plupart anglo-saxons.
Pour la signature électronique la loi du 13 mars 2000 lui a
donné une force juridique probante (pour les signatures techniquement
évaluées et avec tiers certificateur accrédité)
reste à élaborer tous les textes d'application et a mettre en
place les acteurs compétents
voir page
62
Il conviendra de montrer l'exemple au niveau des pouvoirs publics (qui devront
s'abstenir de créer des systèmes spécifiques) et de
favoriser la mise en place de systèmes collectifs d'archivage
(documents signés et certificats), la pérennité de
la preuve étant consubstantielle à la notion de signature
Toutes ces organisation de certification sont elle-même en
général certifiées par un niveau hiérarchique
supérieur or aujourd'hui celui-ci est exclusivement américain
Sans prêter à ceux-ci le moins du monde la volonté de
privilégier les entreprises anglo-saxonnes, on ne peut s'empêcher
de penser que très naturellement ils favoriseront les entreprises qui
leur sont culturellement et économiquement proches et l'on peut
s'interroger sur l'opportunité de prendre des initiatives dans ce
domaine au niveau national, ou plus vraisemblablement européen:
L'initiative de La Poste associée à Sagem de
créer une autorité de certification française
"Certinomis"
www.certinomis.com va dans ce sens
On pourrait en particulier penser, comme dans d'autres domaines liés
à la qualité, à la sécurité où
à la protection des consommateurs à un système de
reconnaissance mutuelle entre organismes européen (en
France le Cofrac) en tant "qu'autorité supérieure de
certification" ceci permettrait d'échapper ainsi à la
question sans réponse dans le système hiérarchique "qui
certifie l'autorité supérieure?"
Il serait ainsi possible de capitaliser sur un des éléments
discrets mais important de la construction européenne
8.2.1.3 Réunir les conditions permettant un véritable développement du paiement électronique
Cela
nécessite la mise en oeuvre de systèmes simples, universels,
ouverts mais assurant néanmoins l'indispensable sécurisation des
transactions, notamment la carte à puce et le porte-monnaie
électronique
Il ne faut pas exagérer l'importance de ce problème qui,
contrairement à ce que pourrait laisser penser une vue superficielle du
sujet, ne concerne que de façon très marginale le commerce
électronique (quelques % -
voir page
111 ).
Cela étant pour certains créneaux de marché, ce point est
néanmoins important et il est regrettable de voir qu' aujourd'hui
certaines banques ayant classé le commerce électronique dans les
activités à risques refusent de délivrer le numéro
de compte de commerçant permettant aux nouveaux commerçants
d'utiliser la carte bleue pour les transactions
8.2.1.4 Autoriser un niveau raisonnable dans le domaine du cryptage
Une
entreprise ne pourra travailler en confiance sur l'internet que si elle dispose
des moyens lui permettant:
Il faudra veiller :
· d'empêcher qu'un de ses messages puisse être
altéré
· d'authentifier les auteurs
· de s'assurer de la bonne délivrance
"On peut craindre que les délinquants se refusent à remettre
leurs clés à des tiers de séquestre" rappelait avec
quelque malignité le Conseil d'Etat
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm dans
son rapport. Il ne faudrait pas une ligne Maginot qui nous protège
de tout sauf de nos ennemis
Le décret du 17 mars 1999 apporte une première réponse
substantielle mais il faudra aller jusqu'au bout et modifier la loi de 1996 en
veillant à ce que ces règles soient les mêmes pour tous
les pays de la communauté car il s'agit d'un élément
constitutif du grand marché unique et il n'est pas certain qu'il soit de
bonne politique d'être plus contraignant pour les entreprises qui
exercent une part de leurs activités sur notre territoire que ne le sont
nos partenaires et concurrents européens (Le comité SOGIS
(Senior Official Group on Information Security) officie sur ce
thème à Bruxelles)
"[une restriction sur le cryptage] ne sera cependant possible que si
d'autres Etats, notamment au sein de l'union européenne, retiennent un
dispositif analogue" disait le Conseil d'Etat à propos des
restrictions sur le cryptage
Imaginons en effet qu'un pays européen conduise ses appels d'offre
sur Internet : bien entendu les règles de confidentialité
"remise des propositions sous pli cachetés" imposent que
celles-ci soient solidement cryptées : il est évidemment
impératif que toutes les entreprises de l'Union Européenne
puissent soumissionner
Le développement mondial des market places (
voir page
203) rend ce problème plus important
encore
Aujourd'hui certains acheteurs publics polonais ne publient leurs
appels d'offre internationaux que sur le Net afin d'éliminer
d'entrée de jeu les entreprises qu'ils considèrent comme
"attardées".
Aux USA de plus en plus de soumissions se font par Internet (tant pour
les appels d'offre publics - 80% dans 2 ans - que privés et l'usage du
cryptage y est totalement libre24(*))
De même un équipementier français doit pouvoir continuer
à travailler avec un constructeur automobile américain
voir page:301 le projet ANX
www.anxo.com
En outre sur le plan de l'aménagement du territoire, une
réglementation plus restrictive que celle des autres pays de la
communauté pourrait nous pénaliser lourdement pour l'accueil des
quartiers généraux européens des grands groupes.
Bien entendu sur le plan offensif il serait souhaitable d'intensifier le
développement de nos propres logiciels de cryptage (si possible au
niveau européen) afin d'éviter que nos entreprises ne soient
contraintes d'utiliser des logiciels étrangers.
Les logiciels anglo-saxons semblent parfois en effet comporter certaines
"erreurs de programmation" permettant à ceux qui les connaissent de lire
sans difficulté les messages cryptés (de telles "erreurs" ont
ainsi été récemment détectées sur un
très grand logiciel commercialisé par un leader du marché.
Ils sont appelés par nos amis américains "backdoors":
(portes de service...) et le gouvernement d'un pays européen semble en
avoir déjà fait les frais)
8.2.1.5 Adapter le droit de la concurrence et le faire respecter notamment dans le domaine des Télécom
Veiller
à une véritable concurrence, ce qui implique d'avoir le courage
d'appliquer les sanctions prévues (amendes pouvant aller jusqu'à
3% du chiffre d'affaire: ce qui peut représenter jusqu'à 4,8
Milliard de F pour l'opérateur contre lequel une procédure est
actuellement engagé) quand le non respect des règles devint une
méthode de gestion pour retarder l'arrivée des concurrents, voire
les contraindre au dépôt de bilan.
Eviter les distorsions qui pourraient être entraînées par
les domaines encore sous monopole, ce qui pourra nécessiter certaines
évolutions dans les textes réglementaires, en particulier pour la
boucle locale, (problème du dégroupage dont l'importance a
été soulignée par l'ART: derrière ce terme
technique se cache la capacité pour les opérateurs concurrents
d'accéder au consommateur directement, avec la possibilité de lui
apporter de nouveaux services comme par exemple les hauts débits, la
téléphonie IP, la vidéo haute définition,.... A des
prix analogues au RNIS d'aujourd'hui)
"L'absence de concurrence dans la boucle locale peut être
considérée comme l'une des barrières les plus importantes
pour l'émergence d'une véritable concurrence sur le marché
des télécommunications" Karel Van Miert, à
l'époque commissaire chargé de la concurrence.
L'attribution des licences sur la boucle locale Radio aura permis
l'arrivée d'opérateurs nouveaux
Un autre point majeur est comme nous l'avons vu à plusieurs reprise
celui du coût des liaisons loués, 5 à 10 fois plus
onéreuses qu'en Amérique du Nord sans que l'on puisse bien
trouver une explication économique à cet écart
Le développement rapide d'Internet implique que nos entreprises trouvent
en France des tarifs analogues à ceux pratiqués outre atlantique,
notamment pour les liaisons à haut débit (ce qui implique donc
une division par 5 ou 10 de certains tarifs
voir page
214 )
L'AFTEL notait dans son rapport annuel : "le peu
d'empressement de France Télécom à se créer sa
propre concurrence freine considérablement l'extension
d'expériences qui se sont montrées très positives : un
jugement récent a condamné France Télécom pour sa
mauvaise volonté...elle s'est empressée de faire appel"
Enfin une solution doit être rapidement trouvé pour l'annuaire
universel en en confiant la gestion à un organisme dont la
neutralité ne peut être soupçonnée
Une saine concurrence nécessite aussi la transparence et donc la
fourniture d'une information objective au consommateur: les fournisseurs
d'accès devraient avoir l'obligation de publier des statistiques de
qualité de service: Nb d'abonné/modem. Débit moyen
observé sur la journée. Débit minimum. Débit vers
les US / abonné...
Voir sur ces sujets le rapport Merlin
www.telecom.gouv.fr/francais/activ/techno/rap_merlin0499.htm
8.2.1.6 Devenir des acteurs encore plus actifs de la construction d'un droit nécessairement international: le problème du ressort
Comme
l'a souligné le Conseil d'Etat
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm dans
son récent rapport, Le développement d'Internet dans le commerce
mondial implique que les règles de droit et les modalités de
gestion des conflits soient convenablement définies et...
applicables.
"l'Internet ne change rien aux principes du droit "il n'existe pas et
il n'est nul besoin d'un droit spécifique de l'Internet et des
réseaux, considère le rapporteur Isabelle
Falque-Pierrotin, En matière pénale, les règles sont
claires et permettent d'appliquer la loi française dans la plupart des
cas. En matière civile, il convient pour l'instant aux règles du
droit international privé existantes"
...mais ces règles deviennent en fait comme le conseil le
souligne lui-même, dans de nombreux cas inapplicables "encadrement
national un peu théorique", "bouleversement profond de nos modes de
réflexion", "réglementations spécifiques qui risquent de
ne pas être appliquées", "inadaptation partielle du cadre
conventionnel", "difficultés qui résultent des règles
actuelles de territorialité", "recouvrement des taxes qui se heurtent
à de sérieuses difficulté",...et autres "problèmes
pratiques sérieux":
"Passé la langue de bois, les conseillers tendent ainsi à leur
employeur un étonnant miroir de son impuissance devant le
développement de l'internet" Christophe Dubuit,
rédacteur en chef de Netsurf
En effet pour la plupart, ces règles de droit ont été
conçue dans le cadre des Etats et n'ont, par essence
même, force de loi que dans leur ressort. (quand les états
se sont constitués au fil de conquêtes territoriales, certaines
règles en ont même parfois gardé les traces : en Alsace
Lorraine par exemple). La souveraineté a jusqu'à présent
une dimension essentiellement territoriale et la justice s'exerce dans ce cadre
Ces règles ont également parfois même une composante
territoriale de validité (impôts locaux, exclusivité
géographique d'une concession, période de solde,...)
Quand de plus ces règles concernent des actes immatériels, par
nature non localisés (ou qu'il est facile de délocaliser quand il
ne s'agit que d'un serveur ou d'un siège social), elles peuvent dans
bien des cas devenir inapplicables pour les transactions utilisant l'Internet
La société française Eurovirtuel exploitait le site
www.saint-tropez.com,
concurrent du site de la mairie (qui avait pris la précaution de
déposer la marque à l'INPI): la ville a gagné son
procès, mais le site racheté par une entreprise de droit
américain s'est mis hors de portée du juge français...
v Soit parce qu'il y a conflit sur la juridiction compétente: un
site web étant visible partout dans le monde: outre la
célèbre affaire yahoo!, fin 2002 la haute cour de justice
australienne donnait raison à un Joseph Gutnick qui demandait
réparation pour diffamation, devant un tribunal australien, au Wall
Street Journal, édité à New York en argant que le site de
ce journal était visible depuis l'australie, or cet article n'est pas
répréhensible au regard du droit américain alors qu'il
l'est pour le droit local: Quid si le procès avait été
intenté en Corée du Nord par une personnalité qui se
considérerait comme diffamée par un journal étranger?
v Soit bien plutôt parce que le juge serait bien en peine de
faire appliquer sa décision car le justiciable n'est pas " du
ressort de sa juridiction" et peut de son côté s'appuyer sur
des règles de droit différentes (casinos virtuels
"situés" dans des pays où ces pratiques sont autorisées
mais dont les services sont accessibles dans certains Etats ou les jeux sont
interdits,...)
v Soit encore parce que le justiciable est hors de portée de
la police, et la satisfaction apportée par le jugement devient alors
purement morale :
Un Etat s'est même créé spécialement pour devenir
un Cyber-Paradis: fondée par un ancien officier de
l'Armée britannique, la principauté de Sealand est
installée dans les eaux internationnales, au large de l'Angleterre, sur
une ancienne plateforme militaire abandonnée construite pour la lutte
antiaérienne pendant la seconde guerre mondiale.
La société HavenCo assure l'exploitation de ce fonds de
commerce
Passthrough
www.passthrough.com commercialisait, entre autres
papiers d'identité, même pour 16.000$ des passeports de paradis
fiscaux "légaux" et des passeports diplomatiques pour 100.000$. Pour le
paiement, un RIB par fax suffit (Echos.net, janv 2001)
Or ces règles de droit traduisent la culture, les traditions et les
rapports de force au sein de la société qui les a produites
et même si certaines notions de base ont une relative acceptation
universelle et sans même parler du cas des bonnes moeurs, les divergences
sont innombrables, dès que l'on aborde les problèmes concrets :
Tous les pays n'ont pas exactement la même notion de la
liberté (d'expression, de protection de sa vie privée, du
droit de posséder une arme, d'association,...), de la
responsabilité (civile, pénale,...), du rôle des
états dans la protection de ses citoyens (et notamment de ceux qui
sont considérés comme en situation de
vulnérabilité), du rôle respectif de l'Etat et du Juge
Pour éclairer le propos prenons seulement quelques exemples de
réglementation que le développement de l'Internet interpelle
fortement et auxquels des réponses purement nationales ne peuvent
être utilement apportées (même si à titre
palliatif elles peuvent apporter une solution provisoire et préparer des
discussions internationale)
D'interessantes ressources bibliographiques sont disponibles chez les 2
principaux cabinets d'avocats spécialisés dans ce domaine :
www.iteanu.com et
www.alain-bensoussan.tm.fr
8.2.1.6.1.1 Quid du droit d'expression sur internet
8.2.1.6.1.1.1 responsabilité pénale et civile pour un site accessible depuis tous les pays du monde,
Répondant aux règles de certains Etats et enfreignant
celles de certains autres, Quid de la responsabilité
éditoriale (auteur, hébergeur, transporteur, stockage
intermédiaire, fournisseurs d'accès,...)?
l'exemple de Yahoo! qui permettait d'acheter des objets nazis sur son
site est éclairante sur ce point: condamné en France le jugement
ne s'applique pas aux USA ,et si l'entreprise a décidé de retirer
ces objets de ses ventes c'est pour des raisons commerciales (comme elle l'a
fait pour les cassettes "pour adultes") et non parce qu'elle s'estimait
contrainte par le tribunal français
Joe Gutnick, citoyen américain s'estimant
diffamé par le journal américain Wall Street
Journal, sur son site web américain a décidé de porter
l'affaire devant les tribunaux... australiens parce que ce site
était accessible depuis ce pays, et que la loi y était plus
favorable à ses interets. Le tribunal australien a décidé
qu'il était compétent!! (AP 28 sept 2001). L'avocat du WSJ
souligne qu'il est impossible pour un journal de se conformer aux lois en
vigueur dans les 190 pays ou Internet est accessible
@ - Quid de la responsabilité d'un éditeur pointant sur un
site ayant un contenu illégal? Et d'un site qui pointe sur un site qui
pointe lui-même...(procès intenté contre "libé"
qui avait mis un pointeur sur la tribune de Genève permettant ainsi de
tourner la loi sur les sondages)
@ - Quid de la responsabilité de l'organisme qui accorde un label
à un site
@ - La loi proposée par Patrice Bloche au printemps 1999 a permis
pour la France, de clarifier les responsabilités sur internet et
éviter que ne se reproduise une affaire comme celle de Altern.org qui
avait profondément ému la communauté des internautes. Le
problème reste entier au niveau international
www.patrickbloche.org
8.2.1.6.1.1.2 protection contre la calomnie, les injures, la diffamation, l'atteinte à la vie privée
Jusqu'à présent un citoyen bénéficiait
d'une protection calomnie, les injures, la diffamation, l'atteinte à la
vie privée (droit de réponse, application de sanctions par les
tribunauxet obtention d'indemnités): quid avec un site off shore, hors
de portée juridique?
Quels point de départ pour les délais de prescription des
infractions "de presse"? peut-on considérer l'infraction comme continue,
alors que pour l'écrit, même s'il continue d'exister et
d'être consultable, c'est la date de publication qui est prise en compte?
Quel droit de réponse?
8.2.1.6.1.1.3 Quid à l'inverse de la liberté d'expression
Voir les débats enflammés à l'occasion de l'affaire Valentin Lacambre: jusqu'où peut-on s'exprimer sous couvert de l'anonymat?
8.2.1.6.1.1.4 Quid des lois réglementant les publications?
Quid des règles nationales en matière de publications financières: Que penser des mentions que l'on voit fleurir sur les sites d'entreprises soumises à des réglementations internationales du style "L'accès aux informations fournies sur ce site sont interdite aux résidents des Etats Unis et d'Australie" (site financier de l'OPE BNP-SG-Paribas www.projetscparibas.com , ou à l'inverse pour le site officiel d'information de Pfizer www.viagra.com)
8.2.1.6.1.2 Quid de la protection des individus
8.2.1.6.1.2.1 protection des mineurs (âge de la majorité?,...)
Les mentions "si vous avez moins de 18 ans cliquez sur "quitter" sont-elles vraiment dissuasives?
8.2.1.6.1.2.2 protection de l'adulte contre des tentations préjudiciables à sa santé (drogue, alcool,...) ou à ses finances (jeux, loteries, casino, paris sur les match de foot,...) ou à sa moralité (censure,...)?
La
question est d'autant plus complexe que la frontière entre les produits
autorisés et interdits à la vente diffèrent
significativement selon les Etats (médicaments, religion, droit de
l'homme, armes et moyens de cryptage, sexe, drogue,...):
Publicité: Une publicité d'Aucland jugée
immorale a été interdite à la
télévision ... mais est librement accessible sur internet
Alcool:
www.absolutvodka.com par
exemple est conforme à la loi américaine, mais pas à la
française
Drogue: Les coffee-shop, légaux en hollande affichent
le prix de leur cannabis sur leurs sites...et 2 Américains
ont annoncé en septembre 2000 la création d'un site de vente de
marijuana à partir de la hollande (le Monde du 6/9/00) et un moteur de
recherche est spécialement dédié à la recherche de
cette drogue
www.yahooka.com (le Monde
16/5/00).Keith Hellawell responsable britannique de l'antidrogue a
repéré 1100 sites vendant de la drogue! (Reuters)
Médicament: le budget promotionnel vis à vis du grand
public investi par les laboratoire pharmaceutiques dépasse les
2 milliards de Dollars aux US dont un part de plus en plus importante
Online (270M$ prévu en 2002) : quid des sites correspondants
consultables depuis la France?
Limites de la liberté d'expression: les règles de censure
concernant la dernière guerre mondiale ne sont pas les mêmes des 2
côtés de l'Atlantique: Quid? Voir l'affaire yahoo! qui
defraie la chronique
Jeux de Hasard: les jeux d'argent sur le Web generent des benefices
estimes à quelque 1,5 milliards de dollars par an Le 22 mai 1997 le
tribunal du comté de Jackson dans le Missouri, les jeux de
hasard étant interdits dans cet Etat, condamnait ICG
immatriculée dans le Delaware dont l'établissement principal est
en Pennsylvanie et dont la filiale internet, Global Casino, est
installée dans l'île de Grenade. Cette condamnation est
restée de pure forme car seules les tribunaux du Delaware, de
Pennsylvanie et de Grenade avaient le pouvoir d'agir, chacun pour ce qui le
concerne, sur la base de lois très notablement différentes.
Aujourd'hui c'est par milliers que se comptent les casinos "off shore"
accessibles par l'Internet Datamonitor
www.datamonitor.com leur
prévoit un chiffre d'affaire de 56 milliards de Francs en 2002.
Ultime pied de nez Parier.net, premier site en français
installé dans les îles caraïbes s'est inscrit à
l'internic a l'adresse 2, rue de La Nonymat 75 000
quel pays est légitime pour imposer ses règles de droit aux
autres? Imaginons seulement les jugements que pourraient rendre les
procureurs de certains pays intégristes?
Récemment un tel patron de casino Jay Cohen créateur de
Wsex (World Sport Exchange) à Antigua en toute
légalité a été néanmoins emprisonné:
il avait eu l'imprudence de se présenter physiquement au tribunal, sur
d'être juridiquement hors d'atteinte...
En France l'Etat dispose d'un monopole sur les jeux de hasard et en
empoche donc les bénéfices : comment ce monopole peut-il
s'exercer sur Internet?
Lancé en 2002, Kipari.com offre aux internautes
français des produits concurrents de la Française des Jeux ou du
PMU ... à la différence près que, basé aux USA, il
ne reverse pas ses gains à l'Etat qui, en France, détient le
monopole dans ce domaine: "la justice française s'interesse de
près" à lui mais que peut-elle faire?
A titre anecdotique Sylvain Staub, avocat, cabinet Salans
Hertzfeld&Heilbronn, fait remarquer dans Les Echos qu'une loterie
"gratuite" pourrait être considérée comme légale sur
l'ADSL (communication payée au forfait) et illégale pour
un accès classique (car son accès nécessite un
"sacrifice pécuniaire" : le cout de la communication à la
durée)....
8.2.1.6.1.2.3 protection assurée aux malades : vente de médicaments en ligne, publicité pour les médicaments
la
société MRT commercialisait des médicaments
non autorisés à la vente en France.
La société a cessé ses activités et ses deux
responsables ont été mis en examen "pour exercice illégal
de la pharmacie" mais il est clair selon les responsables l'Agence
française des produits de santé, que si le démarchage
avait été effectué par une société qui
n'avait pas été basée en France, aucune parade n'aurait pu
être trouvée (Le Monde du 26 mars 1999)
La Cour européenne examine fin 2001 le cas des pharmacies en
ligne : Une société hollandaise a-t-elle le droit de vendre des
médicaments en ligne dans toute l'Europe alors que cette
activitéest interdite outre-Rhin ? Avant de rendre son verdict, un
tribunal allemand a préféré poser la question à la
Cour européenne
www.zdnet.fr/cgi-bin/a_actu.pl?ID=2093091
Aujourd'hui une grande entreprise comme Eli-Lilly organise la
communauté des diabétiques
http://diabetes.lilly.com
extrêmement riche en informations, conseils, newsgroup permettant un
marketing one to one pour promouvoir leurs médicaments
auprès des malades souffrant du diabète afin que ceux-ci se les
fassent prescrire par leur médecin...
L'American Medical Association s'alarme de l'augmentation rapide du nombre
d'ordonnances délivrées par l'Internet notamment de
médicaments potentiellement dangereux. Le gouvernement américain
a annoncé début 2000 une réglementation concernant la
vente de médicaments sur ordonnance: peut-on faire l'économie
d'un minimum de règles reconnues sur le plan international
La vedette incontestée étant aujourd'hui le Viagra (240
sites) suivi de près par la Nandrolone pour les "sportifs"
8.2.1.6.1.2.4 Quid des consultations en ligne (avocats, médecins,...)?
Certes
en France la pratique est encore balbutiante puisque seulement 500 cabinets
d'avocat ont leur site web (+5 par jour ...) voir
www.ruedudroit.com ,
souvent un simple site "plaquette" et peu de chose se fait dans le domaine
médical
Outre-atlantique la consultation en ligne connaît un développement
très important (et très lucratif): pour les avocats elle n'a
été reconnue qu'en 2001 "les avocats ont désormais
conscience de la nécessité d'investir ce marché"
Stéphane Bortoluzzi du CN du Barreau. L'Ordre des avocats de la cour
d'appel de Parisa remis ses recommandations afin d'éviter que trop de
flou ne règne sur les responsabilités du conseil
le cabinet d'avocat Clifford Chance a mis en place un service
"Next Law" accessible par abonnement par ses clients "le client fait une
partie du travail de son côté et se retourne vers nous pour des
questions plus ciblées"
Le Cabinet Allen&Overy offre avec "New Change" une "deal
room" en ligne ils établissent par exemple le contrat a partir de
documents type sous la supervision de l'avocat
Avec "Documents" il va un pas plus loin en permettant à ses
client d'élaborer eux-même les actes juridiques dont ils ont
besoin: 400 modèles type d'actes ont été
décomposés en clauses modulaires, un logiciel étant
chargé de les assembler et de veiller à leur
intercompatibilité. Les avocats du cabinet peuvent ainsi concentrer
leurs onéreuses intervention là où ils apportent une
véritable valeur ajoutée
Au delà les pays anglo-saxons commencent à utiliser l'Internet
pour le fonctionnement même de la justice (divorce, médiation en
ligne, procédures,...
voir page
317),
administration particulièrement critiquée pour sa lenteur et son
côté paperassier, pour laquelle les outils de l'internet devraient
permettre de concentrer les ressources humaines là ou elles sont
irremplaçables : l'écoute et le jugement
Les consultations médicales ont également pris un essor
considérable
voir page
98 et posent également de nombreux
problèmes juridiques notamment la prescription de médicaments et
les sites off shore...
Le 27 mars 2002André Santini, maire d'Issy les Moulineaux a
célébré le premier cyber-mariageAnne et Olivier ont
téléchargé les formulaires sur le serveur de la ville, ils
ont apposé leur signature électronique, puis la ville l'a
signé horodaté et archivé
Voir les sites d'aide au diagnostic comme WorldCare
www.worldcare.com qui
associe les spécialistes des 10 plus prestigieux hopitaux
Américains comme Johns Hopkins. Cout dune consultation: environ 1000$)
8.2.1.6.1.2.5 protection de la vie privée:
ce point est d'autant plus au centre des débats que les attentats de septembre 2001 vont ammener à trouver un nouvel équilibre entre libertés individuelles et sécurité collective
8.2.1.6.1.2.5.1 élaboration et commercialisation des fichiers
En
France la CNIL se soucie très légitimement de la protection de
nos vies privées, mais son pouvoir s'arrête aux frontières.
Au niveau européen une certaine homogénéité des
lois a été réalisée mais il n'en est pas de
même aux USA ou le législateur bute sur un problème de
nature constitutionnel : ce type de protection relève du contrat, de
l'argument commercial et du droit civil
Par ailleurs en cas de faillite d'une entreprise ses fichiers sont parfois un
des actifs les plus importants: peuvent-ils être revendus?, en cas de
rachat par une autre entreprise que deviennent ces fichiers?
A plusieurs reprises Intel et Microsoft ont été
"épinglés" pour avoir introduit dans leurs produits qui
équipent pratiquement tous les ordinateurs de la planète, "pour
améliorer le service après-vente (et de surveiller les copies
pirate)" des dispositifs permettant d'identifier et de suivre à la trace
leurs clients: ils n'ont fait machine arrière que face à la
vigueur de la protestation des internautes et aux menaces de boycott voir Epic
(Electronic Privacy Information Center
www.epic.org
De même une clé nommée NSA (National Security Agency)
à été découverte dans Windows NT : celle-ci ne
permettrait-elle pas un contrôle par l'agence de renseignement
américaine du contenu de nos ordinateurs, y compris des clés de
cryptage?
Notons enfin qu'en cas de vol de fichier la victime est punie par la loi au
même titre que le pirate car elle est responsable de la
confidentialité des informations qu'elle détient (5 ans de
prison, 300k€ d'amende)
8.2.1.6.1.2.5.2 web-bugs et autres spywares
Les
"spywares" permettent de récolter, d'exploiter, de recouper et
d'analyser des masses d'informations sur chacun?
Voir page
128
Il existe heureusement des logiciels permettant de vous avertir (comme Ad-aware
5.5.
www.lavasoftusa.com ou
Bugnosis
www.bugnosis.org alarme
sonore et visualisation du web-bug sur la page qui permettent de les
détecter et de les éradiquer) mais l'on peut se poser la question
de mesures législatives?
Par ailleurs il faut veiller à ce que les entreprises
non-européennes ne disposent pas d'avantages concurrentiels
déterminants en étant en mesure de procéder à une
exploitation fine des données personnelles interdite à nos
entreprises (et qu'elles sont parfaitement à même de collecter
sans que l'on sache aujourd'hui s'y opposer)
8.2.1.6.1.2.5.3 Quid de la publication sur Internet des décisions de justice?:
Les
décisions de justice sont publiques, mais leur mise à disposition
sur le web conduit à rendre public les casiers judiciaires...
Aux Etats-Unis, où de nombreuses affaires de vol d'identité
ont contribué à accroître les préoccupations en
matière de publication de données privées, le "Committee
on Court Administration and Case Management" a demandé que les
informations confidentielles contenues dans des décisions de justice
soient retirées avant publication sur Internet (notamment le n° de
sécurité sociale et la date de naissance. Transfert aout 2001
8.2.1.6.1.2.5.4 Quid de l'exploitation des caméra de vidéo-surveillance, de la géolocalisation
Les
terminaux GPS qui équiperons bientôt tous nos véhicules et
nos téléphones portables apporteront un service indéniable
(radioguidage, m-commerce, secours en cas d'accident,...) mais quid de la vie
privée?
Acme Rent a Car installe sur ses véhicule un GPS qui
lui permet de contrôler l'itinéraire suivi par ses clients et leur
vitesse: en juin 2001 un client à qui il avait infligé une amende
pour excès de vitesse l'a attaqué en justice pour atteinte
à la vie privée
www.zdnet.com/zdnn/stories/news/0,4586,2778752,00.html
Grâce à Internet et à de puissants moyens de data mining
les caméra de vidéo-surveillance peuvent identifier
automatiquement les promeneurs dans la rue? Les récents
évènements dramatiques que nous avons connus à l'automne
2001 reposent la question du juste équilibre entre
sécurité publique et respect de la vie privée
Des caméras analysant l'iris de l'oeil peuvent également servir
pour identifier de façon précise et immédiate la personne
passant dans son champ (sécurité d'accès, contrôle
d'identité dans les aéroports,...)
Après avoir scruté les visages des spectateurs du Super Bowl,
le logiciel d'identification utilisé par la police de Tampa,
capitale de la Floride, traque aujourd'hui les criminels dans les rues de la
ville. La municipalité vient en effet d'installer un système de
vidéosurveillance capable de reconnaître le visage des
criminels fichés par la police. Les 36 caméras ainsi
installées sont reliées à un logiciel
développé par la société Visionics, qui permet de
numériser les visages des passants et de les comparer avec une base de
données comprenant les photos de criminels ZDNet France 2/7/2001
Fin 2001 à London's Heathrow Airport, EyeTicket Corp teste un
systeme utilisant le scanning de l'iris pour identifier les passagers.
Visionics développe des systèmes de reconnaissance
faciale
Voir également sur ce point le rapport de Guy Braibant
www.internet.gouv.fr
et le chapitre concernant la cryptographie
page
67
8.2.1.6.1.2.5.5 protection du secret des correspondances et donc du droit de les crypter
Sur le
principe même en ce qui concerne le secret des correspondances il
y a de fortes divergences au sein même de l'Europe:
Dans la pratique assurer le secret d'une corresponance (transformant une carte
postale en enveloppe cachetée) c'est autoriser à la crypter
· A l'inverse en Grande Bretagne les e-mails émis ou reçus
depuis le lieu de travail ne sont pas considérés comme des
correspondances privées et sont par voie de conséquence
usuellement contrôlés par l'employeur
· Aux US, d'après l'AMA (American Management Association
www.amanet.org) près
de 80% des entreprises surveillent leurs salariés d'une façon ou
d'une autre. Deux tiers des sociétés interrogées ont
déjà licencié ou sanctionné des salariés
pour "usage inapproprié" d'Internet, et 47% avouent surveiller les mails
de leurs employés. Autant de chiffres en constante augmentation depuis
1997
8.2.1.6.1.2.6 protection des travailleurs (télétravail)
comment
protéger un Indien travaillant pour une entreprise française...
ou un français travaillant de France pour une entreprise indienne)?
@ - pour le télétravail : comment mesurer la durée
du travail?
@ - Quid des heures d'ouverture et du travail du dimanche?
@ - Quid du droit syndical sur les intranets? "droit d'affichage"?
@ - Quid de l'utilisation des "sniffers", logiciels permettant de
surveiller tous les faits et gestes des salariés sur l'Internet et
l'Intranet,
voir page
210
Selon une enquête de l'American Management Association, 45% des
entreprises américaines ont mis en place un système de
surveillance électronique de leurs salariés
8.2.1.6.1.2.7 protection du consommateur? Législation du vendeur ou de l'acheteur?
@ -
Droit de renoncer à son achat dans un certain délai: comment
s'applique-t-il à un site étranger? Comment savoir si un site est
à l'étranger? (là le ".fr" est une garantie
appréciable qui mériterait d'être promue en tant que telle)
@ - Comment caractériser une commande pour éviter les
erreurs de manipulation? deux clic distincts sur deux boutons
séparés? Comment s'applique la loi "Toubon" sur la VPC?
@ - Comment adapter la faculté de rétractation (7
jours francs à compter de la commande) aux oeuvres faciles à
reproduire (oeuvres littéraires ou artistiques)?
@ - Comment discerner l'initiative du client et le démarchage
"à domicile" avec le délai de réflexion qu'il
comporte? De plus, en l'absence de contrat, selon que l'initiative est
considérée venir du client ou du fournisseur c'est la
législation du pays du premier ou celle du second qui s'appliquera
@ - Quelle est la valeur des éléments d'un contrat qui ne
sont mentionnés sur la page où se conclut la transaction
qu'à travers un lien plus ou moins visible?'
@ - Doit-on pour une transaction appliquer la législation du
vendeur ou de l'acheteur?: on pourrait penser que dans ce cas les
règles internationales apportent déjà la réponse,
mais c'est oublier que dorénavant le commerce international ne concerne
plus seulement des entreprise pour des transactions importantes mais une
multitude de consommateurs pour des montants modestes et il paraît
difficile de leur demander de connaître les réglementations de
tous les pays ce qu'impliquerait cette option, comme le relève Graeme
Myles de l'Office of Fair Trading (OFT) (c'est pourtant semble-t-il l'option
vers laquelle semble s'engager le parlement européen)
La déclaration d'Ottawa charge l'Ocde d'élaborer des propositions
dans ce domaine avant fin 1999
www.oecd.org
8.2.1.6.1.2.8 protection de l'épargnant? empêcher les opérations de désinformation:
@ -
C'est aujourd'hui un des problèmes les plus aigus, tant à
cause du montant des sommes en jeu, que du développement explosif de
l'internet dans ce domaine (tout du moins , en Grande Bretagne, en Allemagne,
dans les pays du Nord et surtout en Amérique du Nord avec 8,4 millions
de portefeuilles en 2000 dépassant 10.000$ intervenant sur internet,
450.000 ordres quotidiens, soit 22% des échanges au
premier trimestre 1999 et 30% de plus que le trimestre précédent)
@ - Réunis au sein de l'OICV (Organisation Internationale
des Commissions de Valeurs) les gendarmes des bourses ont jeté les base
d'une réflexion sur ce sujet en septembre 1998 avec comme objectif de
protéger les investisseurs, d'accroître l'efficacité des
marchés et d'éviter les risques d'accident systémique.
Dans ce cadre la COB
www.cob.fr et
www.cob.com a émis le 15
mars 1999 une recommandation en 9 points exigeant rigueur précision
transparence et loyauté de l'information. beaucoup de questions restent
cependant encore en suspens "c'est une première étape vers une
réflexion plus large qui devra intégrer les évolutions
tant techniques que juridiques qui vont inévitablement se produire dans
ce domaine"
@ - Le "day Trading" qui se développe sous l'influence de
la baisse des coûts de transaction et de leur extrême
facilité ne risque-t-elle pas de contribuer à la création
d'une bulle financière pouvant engendrer un risque systémique?(
Ceux que l'on appelle les «day traders» qui liquident toutes
leurs positions chaque soir avant la clôture de marché, vendent et
achète de 30 à 70 fois par jour (contre une fois par mois pour
l'investisseur «normal»), tant et si bien qu'ils représentent
25 % des volumes échangés sur le Nasdaq)
@ - Quelle est la nature du site consulté? La valeur des
informations trouvées? les "feuilles confidentielles" (certaines
dépassant 100.000 abonnés) et les forums de discussion dans un
contexte en évolution aussi rapide ont pris une influence
considérable (à tel point que même les analystes sont
obligés de s'y abonner car elles influent sur les cours):
un bon nombre d'entre-elles sont à la base d'escroqueries,
classiques dans leur principe (comme bonne vieille technique de la bouilloire)
mais qui prennent ici une autre dimension et dont leur non-localisation
handicape les gendarmes du marché (fausses actions, fausses entreprises,
fausse identité de l'émetteur, faux sites copiés de
l'original et convenablement trafiqué ("copycat sites")
manipulation de cours de "micro-caps", fausses informations et propagation de
rumeurs influençant les cours des grandes entreprises,...) : la SEC
(Security Exchange Commission) reçoit 300 plaintes par jour et fin 1998
elle a lancé une vaste opération de police prenant dans ses
filets une quarantaine d'opérateurs utilisant internet pour tromper les
investisseurs, en 2000 la SEC a épinglé 23 opérations de
désinformations ou d'appel fictif à l'épargne
En France la COB indique n'avoir encore jamais reçu de plainte
en 1999 pour la société Française
Belvédère qui a été contrainte de renoncer
à son entrée en bourse à la suite d'une opération
de désinformation menée par son distributeur américain
en aout.2000, la société Emulex a perdu 18 milliards de
$ en 18 minutes (62% de son capital) à la suite d'un canular d'un
étudiant de 23 ans (qui a été arrêté jeudi 31
août): un faux communiqué de presse, publié d'abord par
Internet Wire puis repris par les autres principaux organes de diffusion
d'informations financières, a déclenché un vent de panique
sur le titre d'Emulex, dont l'action au Nasdaq est passée de 113
à 43 dollars en dix-huit minutes.
@ - Quelle est la nature du marché sur lequel se déroule
l'opération?: il y en a une cinquantaine rien qu'aux US avec le
développement des marchés totalement électroniques
(ECN) très peu régulés (certains estiment que ces
nouveaux marchés, totalement électroniques, plus efficaces et
beaucoup moins chers que les bourses traditionnelles pourraient à terme
rapproché remplacer totalement celles-ci: la SEC, gendarme des bourses
US souhaiterait la mise en place d'une autorité de régulation
commune...en laissant entière la dimension internationnale de la
question)
@ - Quelle est la valeur juridique d'un lien sur un site financier?
L'information à laquelle est conduit l'internaute
bénéficie-t-elle de la même garantie de rigueur que le site
lui-même ?peut-on pointer sur un analyste qui vous est favorable et
l'oublier le jour où il l'est moins? Un pointeur sur un site ne peut-il
être dans certains cas assimilé à une opération de
démarchage sur une valeur ce qui est un délit pénalement
sanctionnable (en France ...)
@ - Comment éviter le blanchiment d'argent sale? Le
Gafi (Groupe d'Action Financière International contre le
blanchiment d'argent sale) qui réunit 26 pays, principalement de l'OCDE,
s'en est ému "la monnaie électronique est aujourd'hui un fil
impossible à suivre et même à connaître" Dominique
Strauss Kahn 6 juillet 1999
@ - Comment garantir la confidentialité sur les
informations pouvant influencer les cours (la nouvelle réglementation
sur le cryptage permet de lever ce blocage)
@ - Quelle est la juridiction compétente pour traiter les
litiges?
@ - Quelle est la responsabilité du courtier électronique
en cas de panne de son système
8.2.1.6.1.3 Quid de la propriété intellectuelle ?
8.2.1.6.1.3.1 droit d'auteur, copyright, droit de suite pour les oeuvres d'art, site "warez",...
La police de New York a été attaquée
début août pour viol des droits d'auteur par les avocats des
journalistes d'AP pour avoir publié sur leur site des photos de
délinquants en action...
ü Pour les productions électroniques sur internet (logiciels,
banques de données, site web, journal en ligne,...) comment faire la
part entre droit du salarié et droit de l'entreprise? Entre les
productions artistiques et les productions commerciales? Entre oeuvre
collective et individuelle?
ü On sait aujourd'hui synthétiser la voix d'une personne
donnée: démonstration sur
www.naturalvoices.att.com
(notamment des artistes et célébrités): quel est le
droit de propriété y afférent?
ü Quel équilibre entre droit des auteurs et droit des
éditeurs? (voir le conflit aux DNA)
ü L'éditeur "papier" est-il propriétaire des droits de
diffusion sur internet (affaire RosettaBooks/Random House
www.planetebook.com/mainpage.asp?webpageid=178
ü Dans le domaine musical Problème soulevé par le
fameux format MP3
www.mp3.com: la
réglementation actuelle protège-t-elle les auteurs ou les "big
five"? quelles conséquences tirer des initiatives de Napster?
Quelles conséquences aura le développement des technologies
P2P (("Peer to Peer") ou chaque ordinateur étant un
serveur les informations circulent sans aucun serveur central (Gnutella)
www.troopers.state.ny.us/WStock2/WStockThumbs.html
La non-réponse à ces questions paralyse aujourd'hui bon nombre
d'initiatives
8.2.1.6.1.3.2 droit du brevet sur les logiciels
La matière première essentielle dans une société avancée, est maintenant clairement la matière grise: les règles de droit qui doivent permettre un contrat social équilibré entre l'interet de la société (le progrès technique) et celui de l'inventeur (rentabiliser ses efforts) sont donc un élément essentiel. La convergence autour du logiciel de droits relevant jusqu'alors de philosophies totalement différentes compliquent la tâche (droit d'auteur, copyright, brevet, droit des marques, droit du nommage, parasitisme commercial,...) voir page 294 et page 371
8.2.1.6.1.3.3 du droit des marques? problèmes posés par les procédure de nommage sur Internet?
Le
processus d'attribution des noms de domaine, qui concerne les
entreprises et les citoyens du monde entier et qui n'est pas un mince enjeu ne
pouvait laisser les Etats indifférents:
Après une intense période de négociation où
l'Europe a pu parler d'une seule voix, une nouvelle instance s'est mise en
place, l'ICANN
www.icann.org
(Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), qui si elle laisse
aux Etats Unis leur rôle de leader, permet aux autre Etats de faire
entendre leur voix
Comment pour
www.dupont.com trancher entre
la grande entreprise chimique américaine et le fabricant de
célèbres briquets chinois...et monsieur Dupont lui-même?
C'est en ce sens qu'a tranché le TGI de Paris le16 juin 1998
mais il ne s'agissait que d'un conflit entre des PME française (ayant
toutes deux choisi la marque Alice) autour d'un nom en ".fr" :
ü Celle dont la notoriété est la plus étendue?
M.Parisi avait ouvert un site "pour adultes" à l'adresse
www.madonna.com. Une
chanteuse américaine portant ce nom lui intenta un procès. Pour
mettre fin à l'affaire M Parisi fit don du domaine au Madonna
Rehabilitation Hospital (Le Monde 13 sept 2000)
ü La marque la plus ancienne?
Cette décision n'est pas sans poser de graves problèmes de
sécurité juridique, de plus elle est de nature à favoriser
l'attentisme
Une entreprise avait déposé le nom de marque Abcool.com, son
concurrent a déposé abcool.fr et obtenu le nom de domaine
correspondant en détournant vers son site les internautes distraits:
quid de ce cas de parasitisme commercial?
une procédure d'arbitrage rapide et peu onéreuse a
été instaurée par l'Organisation Mondiale de la
Propriété Intellectuelle (OMPI) et l'Icann qui ont
déjà permis de régler un grand nombre de litiges mais un
arbitrage n'a pas force de loi (cela étant la plupart des tribunaux
s'appuient sur des conclusions d'experts et au premier chef ceux de l'Ompi)
voir le site en version française
http://arbiter.wipo.int/center/index-fr.html
· utilisation du nom du concurrent comme mot clé dans les tag
meta pour attirer le client usant d'un moteur de recherche: cette pratique
n'est interdite que dans 8 Etats américains...?
· "achat" du nom du concurrent comme mot clé auprès d'un
moteur de recherche qui fait que lorsque vous tapez le nom d'une entreprise
aussitôt s'affiche sur la page la publicité de son concurrent
(Affaire Playboy contre X Netscape et Excite, affaire Mediabarre contre
Voilà et SurfisMoney, ...)
voir page
129
· achat du nom d'un concurrent avec un nom de domaine différent
PereNoel.com a acheté auprès de l'Afnic (?!)le
nom de son concurrent Abcool.com en ".fr", a ouvert une page à
l'adresse "www.abcool.fr" qui renvoyait le client de son concurrent chez lui.
Entre 2 entreprises françaises le litige se règlera sans doute
mais quid d'un tel conflit entre entreprises appartenant à des pays
différents
· achat d'un nom pouvant préter à confusion avec un
concurrent ou permettant de profiter de sa notoriété (WooZwoo,
lankome.com, otmail.com, hotmai.com, hotmail-com.com, microsoftnetwork.com,
ATTmexico.com,
il ne suffit cependant pas de gagner un procès : le site
etoys.com créé en 1997 avait obtenu la fermeture du site
d'une association d'artistes Etoy.com créé en 1995 la
mobilisation mondiale des artistes qui s'est traduite par une violente campagne
d'opinion autour de toywar.com. cette campagne s'est traduite par
l'effondrement du cours de bourse d'etoys passé de 67$ à 19$ et
à la capitulation du vainqueur (qui a déposé son bilan
depuis)
8.2.1.6.1.4 Quid du droit de la concurrence, exclusivités territoriales, monopoles, abus de position dominante?,
8.2.1.6.1.4.1 publicité comparative, dénigrement, appel à boycott, publicité mensongère, parasitisme commercial, paracommercialisme,...
Quel est
le statut de liens intelligemment placés afin de permettre une
publicité comparative non autorisée, (tableaux de
concordance par exemple)
Que penser des systèmes qui permettent de "tagger" un site et,
à un consommateur (derrière lequel peut se cacher un concurrent)
de dire tout le bien (ou le mal) qu'il pense du produit ou de l'entreprise ?
C'est ce que permet Thirdvoice
www.thirdvoice.com : si vous téléchargez
ce logiciel, il s'intègre à votre navigateur et vous pouvez
déposer des "post it" sur les sites que vous visitez...et lire ceux
laissés par les autres visiteurs
Ceci n'est pas bien entendu sans provoquer l'ire des "victimes" qui ne se sont
pas gênées pour tagger Thirdvoice avec son propre logiciel et
exprimer leur mécontentement sur
www.saynotothirdvoice.com
Que penser de l'utilisation du nom de votre concurrent dans les mots clé
utilisés pour référencer votre site, de l'achat de son nom
dans les moteurs de recherche pour faire apparaître votre
publicité quand un internaute le recherche, de l''utilisation de
"hijackwares" comme Gator qui s'incruste dans le navigateur de l'internaute ce
qui permet de faire jaillir dans un fenêtre "pop-up" votre promotion
quand l'internaute est prêt à faire affaire avec ce concurrent,
voir page
129
Que penser d'un lien qui au sein d'un article très
critique sur un type de produit oriente sur le site d'une entreprise
ainsi indirectement mise en cause?
Ou d'un lien qui pointe directement sur les pages secondaires, riches en
contenu d'un autre éditeur court-circuitant au passage la
publicité qui assure ses revenus?
Voire même qui les "encapsule", dissimulant ainsi leur provenance
Comment faire la différence entre le rédactionnel et la
publicité? Celui-ci de ce fait n'est-il pas assujetti a la
réglementation sur la publicité trompeuse et sur la
publicité comparative?
Quel est la capacité d'action de la direction de la concurrence,
de la consommation et de répression des fraudes sur une entreprise
opérant depuis l'étranger?
Quel est le statut du lien commercial entre une page privée et un site
marchand? Un nouveau paracommercialisme?
8.2.1.6.1.4.2 Lutte contre les monopoles : le cas Microsoft
Le
procès actuel intenté à Microsoft montre
l'inadéquation des outils juridique dont dispose le juge : tout d'abord
le champ national ne reste pertinent que lorsque l'action de la justice
s'exerce dans un pays qui représente à lui seul l'essentiel du
marché (et nous ne pouvons qu'espérer que cette situation
évolue), mais c'est surtout la sanction possible qui
paraît inadaptée
Autant quand il s'agit de Banque de Sidérurgie ou de Chimie, le
découpage de l'entreprise en plusieurs entités ou la
séparation de certaines activités pouvait apparaître comme
une solution pour recréer une véritable concurrence, autant la
transposition à un éditeur de logiciel, laisse sceptique
En effet, outre le fait que les produits évoluent à des rythmes
sans commune mesure avec ceux de la justice, rappelons que nous nous trouvons
ici dans une économie de "Standards" et non de production
(contrairement à l'acier, les coûts de production sont ici quasi
nuls) ni de technologie (beaucoup d'entreprises sont capables de faire
mieux, (mais c'est rarement le meilleur sur le plan technique qui gagne
voir page
269) mais de Norme
L'enjeu majeur dans une telle économie, c'est de devenir le standard du
marché: les clients n'ont alors plus le choix, ils sont
obligés d'acheter les logiciels qui leur permettent de communiquer avec
leurs interlocuteurs.
Même si vous préférez le traitement de texte de Corel,
vous êtes obligé d'utiliser celui de Microsoft sous peine
d'être exclu du circuit de l'information
Premiers inconvénients, bien mis en exergue par Roberto di Cosmo
www.dmi.ens.fr/~dicosmo
: les prix, l'infobésité, la facturation des
correction d'erreur, l'obligation pour les clients de changer de version
à un rythme effréné et totalement artificiel,
Mais plus grave encore cette situation de domination absolue du
marché met en situation de dépendance totale tous les
développeurs qui sont à la merci du bon vouloir de
l'éditeur de leur communiquer en temps utile les informations leur
permettant de développer leur propre logiciel Ce droit de vie et de mort
se traduit naturellement par une aspiration de la marge au profit de
l'éditeur dominant ainsi que par une impossibilité de fait de
refuser une proposition d'achat au prix qu'il condescend à offrir
La mesure la plus efficace pour éviter l'abus de position dominante, ne
serait-elle pas d'inventer une nouvelle forme de sanction tenant à la
nature très particulière de cette nouvelle économie de
standards? :
il conviendrait alors de décider que quand un logiciel représente une part de marché dépassant 50%, dans un marché dépassant 1 milliard de dollars, alors le logiciel en question serait considéré comme une Norme de fait et l'éditeur serait obligé de rendre public ses sources
8.2.1.6.1.4.3 ententes et abus de position dominante : les Market places ?
Plusieurs milliers de milliards de dollars pourraient y transiter
sous peu, il s'agit donc sur le plan du fonctionnement de l'économie
d'un phénomène qui devient majeur
Outil de baisse des couts administratifs, d'une optimisation permettant une
meilleure utilisation des outils de production, d'une plus grande
fluidité et d'un meilleur suivi qualité équitablement
partagés?
Ou organisation permettant aux grosse entreprises de cartelliser leurs achats
et d'abuser de leur force vis à vis des fournisseurs?
Voir page
208
8.2.1.6.1.5 Quid du droit commercial, comptable, fiscal, douanier
8.2.1.6.1.5.1 signification de l'exclusivité territoriale d'une concession?
deux jugements récents ont posé le
problème : tribunal de Bordeaux (Norwich Union c/ JF Peytureau)
qui a donné raison à l'agent d'assurance qui avait
créé un site pour promouvoir et commercialiser les contrats
et tribunal de commerce de Pontoise (Pierre Fabre c/ Alain Breckler) qui
a tranché en faveur du pharmacien, bénéficiaire d'un
contrat de distribution sélective qui proposait les produits sur son
site internet
www.juriscom.net/jurisfr/fabre.htm
@ - Quid à terme pour les concessions automobile?: le
règlement accordant cette dérogation aux règles de la
concurrence dans la communauté arrivera à échéance
en 2002. Son renouvellement n'est pas assuré. Que se passera-t-il si ,
comme Chrysler le prévoit pour les USA en l'an 2.000 25% des voitures
sont vendues via internet?
@ - Quid pour les droits de diffusion en matière sportive qui
sont aujourd'hui attribués sur une base géographique
8.2.1.6.1.5.2 Quelle est la période légale des soldes sur la toile?
la période légale des soldes est définie par chaque préfet de département: qu'est-ce que cela veut dire sur Internet?
8.2.1.6.1.5.3 Quid du droit de la preuve en cas de contrats électroniques?
Reconnaissance légale de la signature électronique?
Quelle est la valeur juridique d'un e-mail? (le procès anti-trust
intenté contre Microsoft montre qu'elle est grande), Quelle est la
traçabilité d'un message électronique?
Les Postes de tous les pays cherchent à développer un
système qui assurent les traditionnels services "le cachet de la poste
faisant foi" et "plis recommandés avec accusé de
réception".
Après une phase expérimentale menée par les Postes
françaises, américaines et canadiennes, l'IPC
(International Postal Corporation) qui rassemble 167 opérateurs a
passé un accord avec une start-up américaine, Tumbleweed
www.tumbleweed.com pour
assurer la traçabilité et la confidentialité de messages
électroniques horodatés (service PostECS): ce service
"équivalent" à "Chronopost" devrait être
développé en 2 000 : il sera ainsi possible de confier au mail
contrats et factures (le destinataire est prévenu par e-mail de
l'arrivée du message, il doit alors se connecter et entrer son mot de
passe pour prendre "livraison" de son message que lui seul peut
décrypter)
La Poste et Sagem s'associent pour déployer
l'autorité de certification pour les échanges
électroniques, Certipost (signature, authentification et
confidentialité)
www.certificat.com
En Europe comme aux US la signature électronique (qui doit
garantir l'origine, l'identité de l'émetteur et
l'intégrité du message) a maintenant valeur légale
voir page
62
En Europe un grand pas a été fait avec la publication de
la directive du 13 décembre 1999 garantissant la reconnaissance de la
valeur juridique de la signature électronique dans tous les pays de
l'Union et en France la loi correspondante a été votée
dès le 13 mars 2000 (pour les signatures techniquement
évaluées et avec tiers certificateur accrédité)
reste à élaborer tous les textes d'application et a mettre en
place les acteurs compétents voir
www.senat.fr/lc/lc67/lc67.html
Il conviendra de veiller à ce que les tiers de confiance qu'implique ce
système puissent relever d'un système de contrôle qui, in
fine, ne relève pas obligatoirement de structures Nord
américaines
8.2.1.6.1.5.4 Quid de la protection des données sensibles des entreprises
Contrats
en cours de négociation, fichiers clients, fichiers de cartes de
crédit, technologies,.... : ils doivent pouvoir être
cryptés pour éviter la vulnérabilité
systémique de nos entreprises et de notre économie
voir page
67 ?
Daniel Martin, auteur d'un livre sur la criminalité informatique,
rappelle que le réseau Echelon,
animé par la National Security Agency (NSA) en collaboration avec les
services anglo-saxons (Australie, Canada, Grande Bretagne,
Nouvelle-Zélande) dispose de 30.000 ingénieurs, 120 satellites, 2
sous marins"peut filtrer jusqu'à 2 millions de conversations, fax ou
e-mail à la minute soit près de 3 milliards par jour" soit
plus que le contenu de la plus grande librairie du monde, celle du
Congrès US.
Elle s'appuie sur l'International Law Enforcement Telecommunications
Seminar dont l'objectif est de veiller à l'existence de "portes
de services" dans les matériels et logiciels comme Lotus Notes par
exemple (Le Monde Fev 2000)
L'an 2000 a vu la mise à jour de "Carnivore", son pendant civil
opéré par le FBI dispose lui d'une capacité de
traitement de 1 million de communications par secondes (Les Echos Juillet
2000)
8.2.1.6.1.5.5 Quid de la protection de certains privilèges (monopole des commissaires-priseurs, loi bancaire, quotas, régime des pharmacies d'officine, prix unique du livre,...)
Voir le
rapport de la commission Cordier,
www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/cordier/intro.htm
quotas pour la production audiovisuelle, loi
bancaire,...)?
Que signifie le monopole des pharmaciens? Va-t-on connaître la même
évolution qu'en Hollande? Quelles conséquences tirer de
l'arrêt de la cour de cassation du 16 mai 2000 déboutant l'Ordre
des Pharmaciens qui cherchait à faire prévaloir son monopole pour
la livraison à domicile des médicaments? (aux USA
c'était déjà un marché de 11,2 Milliards de dollars
en 1998 selon IMS Health avec un taux de croissance de 20% par an)
Vibration, station FM d'Orléans, suspendue par le CSA pour non
respect des Quotas, a transféré sur internet sa diffusion en
toute légalité
"La loi Lang ne risque-t-elle pas de se transformer en
sévère handicap en n'incitant pas les entreprises qui se croient
à l'abri derrière ces murailles factices, à
préparer leur nécessaire évolution" Georges Fisher.
En effet le prix est fixe... mais pas ce que l'on obtient avec: livraison
gratuite de votre cadeau, emballé avec une carte d'anniversaire?
de plus l'édition électronique qui supprime le "risque
éditorial"en supprimant quasiment les couts fixes n'est-elle pas la
meilleure façon de permettre à des auteurs n'ayant pas atteint la
célébrité ou traitant de sujets difficiles d'être
édités?
8.2.1.6.1.5.6 Quid des règles comptables
Peut-on constater un chiffre d'affaire pour des prestations immatérielles? Peut-on reconnaître comme un actif un site Web? Et un fichier qui représente souvent un élément clé de la valeur de l'entreprise mais dont la cession est interdite, ...en France, Comment évaluer des services payés en action?, comment évaluer les prestations d'échanges de publicités réciproques ("barter transactions"?
8.2.1.6.1.5.7 Quid des législations fiscales et douanières sur les produits dématérialisés ou vendus sur internet
TVA,
taxes locales, droits de douane, taxe sur les paris hippiques, taxe sur le bit
transporté?, zone de libre échange?, moratoire en attendant un
accord international et les possibilités techniques de percevoir les
taxes? ...)...
Quid de leur applicabilité pratique? "une approche purement
nationale est vouée à l'échec" (rapport du Conseil
d'Etat)
Gérard Fournier, créateur de Softgallery
www.softgallery.fr se plaint amèrement de
devoir facturer 19,6% de TVA que ses concurrents nord américains
n'acquittent pas
ü la Californie envisage de taxer les commerçants qui vendent
aussi par internet pour ne pas distordre la concurrence ... mais pas les
cybermarchands qui ne vendent que sur Internet ce qui la distordrait par
ailleurs...)
ü Comment éviter de taxer par commodité les produits des
entreprises européennes et non ceux de leurs concurrentes d'outre
atlantique, ce qui ne pourrait que conduire à la disparition ou
à la délocalisation de nos entreprises: aujourd'hui le
problème commence à se poser très concrètement pour
la musique ou pour les logiciels :
Déjà une entreprise comme EOCnet.com offre des
bureaux virtuels aux Bermudes: elle propose selon les "lois" du pays des
identités légales virtuelles ("e-suites") permettant de
profiter des conditions fiscales locales "afin de promouvoir globalement le
business sur internet" comme le déclare son président Granger
Whitelaw à Zdnet:
ü Comment éviter que les paradis fiscaux ne prennent une
ampleur encore plus grande en profitant des nouvelles facilités
d'évasion offertes par le net?
Il urge que l'OCDE mette bon ordre à ces pratiques qui risque de ruiner
les états et de fausser gravement la concurrence
Jusqu'à l'automne 2001 un moratoire fiscal exemptait les transactions
immatérielles sur Internet afin de favoriser le développement du
commerce électronique (... et surtout parce que techniquement on ne sait
pas taxer). Le Vice Président US Dick Cheney s'est prononcé en
faveur de la prolongation de ce moratoire qui a expiré en octobre 2001
www.nando.net/technology/story/148424p-1449049c.html
8.2.1.6.1.6 Quid des règles protégeant la société, lutte contre la cyber-criminalité et le cyberterrorisme
8.2.1.6.1.6.1 Quid contre le terrorisme s'attaquant à nos réseaux d'information et de commandement
Une
première source risque réside dans le fait que ces
réseaux, véritables systèmes nerveux de notre
économie et de notre défense puisent être neutralisé
et que nous soyons paralysés
Pire hypothèse encore, ces réseaux peuvent être
détournés et utilisés pour conduire à des dommages
physiques :
voir page
327
8.2.1.6.1.6.2 Quid de la protection de la société contre la violence
sites
qui indiquent comment fabriquer une bombe, des armes, des munitions,...
sans parler de la vente d'armes par correspondance Guns America
www.gunamerica.com
&&w cité par Le Monde du 7 mai 1999 (mais qui semble avoir
disparu depuis comme celui de
www.buynuclear.com qui
permettait d'acheter des pièces de centrale nucléaire), car
normalement l'envoi physique peut être intercepté par les
douaniers et pose donc moins de problèmes?
En 1995 lors de la vague d'attentats islamistes on pouvait trouver sur le
web la recette pour la fabrication des bombes
8.2.1.6.1.6.3 capacité des Etats à se protéger (censure, interdiction de la cryptographie, attaque des sites contrevenants...)?
la Chine
connaît actuellement bien des difficultés pour faire respecter la
censure qu'elle essaie d'appliquer sur le web
Le journal biélorusse Svoboda, interdit en 1997 par la cour
suprême fin novembre réapparaissait le 4 décembre
http://press.org.by/sv/current
et pendant la guerre du Kosovo internet a joué un rôle
important pour la diffusion de l'information
Internet permet également de contourner les censures "économiques"
le quotidien Hongrois Kurir s'était vu couper les vivres le 30
septembre 1998 par son propriétaire contrôlé par l'Etat car
ses propos avaient déplu: le web lui permet de pouvoir continuer
à s'exprimer
www.formula.hu/napikurir
Rappelons que c'est un journal sur Internet publiant de l'information "à
80% exacte" le "Drudge Report" qui a révélé
l'information qui a déclenché l'affaire "Monica", alors
que l'ensemble de la presse "établie" avait accepté de ne pas
ébruiter l'affaire
Reporter sans frontières
www.rsf.fr aide les journaux de
tous les pays à contourner la censure et Freenet
www.freenet.sourceforge.net
a développé une technologie permettant de crypter,
d'anonymiser et de faire circuler en permanence les informations sans les
stocker pour les mettre à l'abri de toute censure (le Monde 27/5/00)
Est-il réaliste d'avoir pour un état des règles de
cryptage différentes de celles de ses partenaires? Ne risque-t-on
pas une marginalisation de notre pays et une moindre protection de nos
industriels sans pour autant gêner les organisations criminelles? De
grands progrès ont été accomplis mais est-ce suffisant?
voir page
67
Les Etats peuvent-ils utiliser les moyens illégaux des hackers pour
neutraliser les sites illégaux, souvent situés hors de
portée des tribunaux nationaux (usage légal de la violence) comme
l'a proposéOtto Schilly, ministre de l'intérieur allemand (le
Monde 14/4/01)
8.2.1.6.1.6.4 protection contre de nouvelles formes de pollution comme le SPAM?.
le
nombre de messages publicitaires non sollicités
s'élèverait aujourd'hui à plus d'un milliard et demi par
semaine
voir page
132 et représente selon Frits
Bolkenstein, commissaire européen, 10 milliards d'euros par an dans le
monde
www.eu-oplysningen.dk/euidag/dagspressen/berlingske/84952 . l'Etat
de Californie l'a interdit, mais quelle portée pratique?(90% des
internautes reçoivent des spam au moins une fois par semaine
www.18h00.com ), l'Europe devrait
en faire de même
www.01net.com/rdn?oid=145481
Le Netizen Protection Act proposé par C Smith à la chambre des
représentants n'est toujours pas voté (voir le site d'Eric
Labbé spécialiste de la réglementation du spamming
à l'université de Montréal
www.droit.umontreal.ca/~labee,
www.digiplace.com/e-law
,
www.biozone.ml.org/juriscom
et
www.cauce.org
8.2.1.6.1.6.5 les pirates, les producteurs de virus, de bombes logiques, de Worms, de Hoax, de Chevaux de Troie,...:
régulièrement des sites aussi bien
protégés que ceux du FBI, de la Maison Blanche, du Sénat
de la NASA,ou du Département de la Défense sont piratés.
Souvent il ne s'agit que d'un geste de défi aux autorités
établies, mais dans certains cas les conséquences peuvent
être extrêmement graves (vol, altération ou destruction de
fichiers, détournement de fonds...):
Devant la conférence des ambassadeurs le commissaire Daniel
Martin de la DST rapportait qu'en mai 1998 un groupe de jeunes
Hackers de 15 à 18 ans, the Milworm, est entré dans le
réseau d'un centre de recherche atomique indien et y a volé les
travaux sur les derniers essais nucléaires
Des virus, comme récemment Melissa font des
dégâts considérables à l'échelle mondiale
Les peines encourues aux Etats Unis sont particulièrement lourdes mais
n'ont guère enrayé le phénomène et là encore
n'ont prise que sur les pirates américains qui attaquent des sites
américains: l'épisode récent du virus IloveYou pour
lequel les dégats ont été chiffrés en milliards de
dollars a permi de se rendre compte que sa dispersion sur la toile ne
constituait même pas une infraction dans le pays (les Philippines)
où il a été créé et diffusé
voir également page
327 le chapitre sur la "soft-war"
Une analyse du trafic Internet réalisée à l'automne
2001par la société Arbor Networks a comptabilisé 15
milliards de tentative d'infection par des virus au niveau mondial
8.2.1.6.1.6.6 cyber-escrocs, blanchiment d'argent, chaînes pyramidales, abus de confiance, désinformation, détournement de moyens de calcul, sites de "carding"...
Quels
moyens pour les mettre hors d'état de nuire? Les cartes de
crédit, indépendamment de leur usage sur internet par leurs
légitimes propriétaires, offrent-elle aujourd'hui un niveau de
sécurité convenable?
Voir page
115
Comment empêcher la publication sur le web de centaines de milliers de
numéros de cartes volés (sites de "carding"lorsque les sites
marchands ont refusé de céder au racket? (CD Universe
s'était fait réclamer 100.000$ pour éviter la publication
des 30.000 numéros qui lui avaient été
dérobés: suite à ce refus ces numéros ont
été publiés sur un tel site)
Quelle frontière traçer entre les actions à faible indice
de déonthologie et les actes illégaux?
Aux Etats Unis un site proposait de gagner voitures ou voyages et demandait
pour "identification" le n° de carte de crédit...et nombreux sont
ceux qui ont répondu!!!
Après l'accident de l'ATR, un site avait mis en cause les
capacités de cet appareil pour nuire à son développement
(spécifications techniques - fausses- à l'appui) (le Monde 22
septembre 1998)
Un employé de la compagnie de téléphone US West a
été arrêté pour avoir reprogrammé à
distance 2.585 ordinateurs pour les faire travailler en réseau afin de
découvrir un nouveau nombre premier (AP)
Fraude aux examens : "une cinquantaine de sites commerciaux proposent
des thèses de doctorat toute faites "Evil House Of Cheat",
"School Sucks", "Jungle Page" &&w se livrent à une
concurrence acharnée; le premier affirmait avoir servi 2 millions de
clients depuis sa création, propose 9.500 documents dans 44
catégories (5 à 20$ pièce). Confidentialité
garantie. En France on en reste là aussi au stade artisanal" (le Monde
24 juin 1999)
En grande Bretagne Scotland Yard a enregistré 40.000 plaintes en
1998 contre 12.000 en 1997 et le National Criminal Intelligence Service
préconise la création d'une police
cybernétique(dépêche AFP du 22 juin 1999)
Dans notre pays la DST, la police (le Sefti, Service
d'enquête sur les fraude aux technologies de l'information, et le
BCRCI, brigade centrale de répression de la criminalité
informatique, ainsi qu'une cellule internet placée auprès de la
DGPN) et la gendarmerie (IRCGN institut de recherche en
criminologie de la gendarmerie nationale) disposent de sections
spécialisées mais dont les effectifs ne croissent peut-être
pas à la même vitesse que les infractions: la création d'un
office central pour la lutte contre la cybercriminalité vient fort
à propos d'être décidée
8.2.1.6.1.6.7 Comment être aussi rapides que les délinquants
De plus
la fugacité extrême des contenus, l'anonymat des
délinquants, la diffusion internationale des contenus (qui constituent
des infractions dans certains pays et non dans d'autres) placent Etats,
policiers et juristes devant des défis totalement nouveaux car on peut
douter de l'efficacité des "e-Lignes Maginot" que certains pourraient
être tentés de vouloir mettre en place (même les pays
assurant un fort encadrement de leur population comme la Chine, la Tunisie ou
l'Arabie Saoudite, y rencontrent des difficultés)
La lenteur légendaire de la justice, aggravée encore par
la dimension internationale (un membre de la DST rappelle qu'il a fallu...3
ans pour l'exécution d'une commission rogatoire avec l'Australie pour
une affaire de piratage) se trouve mise en exergue par les changements
d'échelle de temps de l'internet
8.2.1.6.1.7 Quid du rôle régalien de l'Etat
8.2.1.6.1.7.1 droit d'émettre de la monnaie?
Quelles régulations pour la création de monnaies virtuelles mondiales sur l'Internet voir page 115
8.2.1.6.1.7.2 Quid des organes de régulation dans le domaine des NTIC?
Comment
assurer au mieux la gestion des ressources rares (fréquences,
numéros à "un" chiffre,...)?
Comment prendre des décisions pertinentes en absence de la moindre
connaissance des coûts réels?
Comment établir des règles du jeu entre les opérateurs
historiques et les nouveaux entrants?: une parfaite
"équité" ne tenant pas compte de l'avantage acquis d'une
base installée à partir d'une situation monopolistique ne
permettrait qu'une très lente montée de la pression
concurrentielle au détriment des clients (autrefois appelés
"usagés"). L'organe de régulation doit alors gérer de
façon subtile une nécessaire dissymétrie pour
préserver au mieux l'intérêt collectif (tout en tenant
compte des problèmes sociaux que ses décisions sont susceptibles
de créer).
Mais peut-on imaginer longtemps que ces questions soient traitées au
niveau national, autrement que dans le cadre d'une première instance
d'examen
Par ailleurs on ne peut que constater la "convergence", au niveau de la
"tuyauterie" de la voix, des données et de la vidéo:
Quid de la convergence des organes de régulation? Comment
arbitrer pour les radiofréquences entre les usages internet ou
télévision qui sont soumis à des règles
différentes?
Est-il normal que pour un même service, comme la création de
service en ligne, les règles qui lui sont imposées
dépendent des réseaux qu'ils empruntent pour aller jusqu'à
l'utilisateur et pas uniquement de leur nature?
Aujourd'hui les journaux les radios et les émissions vidéo sur
le web échappent aux règles du CSA: celles-ci pourront elles
être maintenues si le mouvement actuel se poursuit? Deviendra-t-il un
"Conseil Supérieur de l'Analogique" Pierre Bellanger,
patron de Skyrock
Que signifient les quotas de production nationalequand c'est
l'internaute qui choisit ce qu'il regarde et que l'on ne peut plus lui imposer
comme à un téléspectateur qui ne peut que consommer ce que
l'on pense bon pour lui?
Comment gérer les interdictions de publicité à certains
secteurs d'activité à la télévision avec la
convergence technique des médias?
Quelle autorité le CSA peut-il avoir sur des chaînes
d'information installées à l'étranger et qui n'ont rien
à lui demander pour diffuser dans le monde entier France comprise?
"personne ne sait entre l'ART et le CSA qui aura autorité sur les
émissions de TV diffusées par la ligne téléthonique
grâce à l'ADSL" E. Renault et G. Poussielgue, les Echos 3
déc 2002
Pourquoi les services de télécommunication paient-ils pour leurs
fréquences (voir l'UMTS) et non les chaines de télévision
alors que les services sont de plus en plus substituables?
8.2.1.6.1.7.3 Quid du rôle à donner à l'autorégulation (codes de bonne conduite) par rapport au pouvoir normatif des Etats? La "corégulation"?
Prenons
seulement (voir ci-dessus) l'exemple de la loi sur les sondages (qui ne
s'applique pas à un site de Genève consultable depuis la France)
ou sur le prix unique du livre (quelle signification pour un livre
téléchargé sur 00h00.com) ou sur les jeux de hasard
(comment interdire de jouer dans un casino virtuel) ou sur les contrats
de distribution avec exclusivité territoriale, que veut dire
cette exclusivité si la vente se fait sur le WEB? ou sur les
consultations médicales en ligne assorties de la
délivrance de médicaments?. Quid du pouvoir de
censurer? ? De la publicité pour l'alcool? Des droits
d'auteur? De la fiscalité? De la réglementation sur la
vente aux enchères? Des bonnes moeurs?
Quel équilibre trouver entre des règlementations
étatiques, nécessairement rigides et longues à
élaborer (d'autant plus qu'elles ne sont effectivement applicables que
s'il y a un consensus international) et une autorégulation par les
acteurs, rapide, flexible mais sans légitimité
démocratique?
8.2.1.6.1.7.4 Une révolution dans l'élaboration des normes
Depuis
le début de l'ère industrielle les normes jouent un rôle
essentiel car elles permettent "l'interopérabilité" (dans la
mécanique, l'électricité, la chimie,...). Leur
élaboration d'abord nationale puis aujourd'hui essentiellement
internationale s'appuyait sur un processus de concertation officielle au sein
"d'instances de normalisation" au processus de décision majestueux mais
très lent (3 à 5 ans)
Les NTIC basées essentiellement sur des normes et des protocoles ne
peuvent accepter de tels rythmes et le processus de normalisation pour les
applications nouvelles s'accomplit maintenant quasi exclusivement au sein de
forums qui réunissent essentiellement quelques acteurs dominants sur le
sujet qui en quelques mois élaborent des "normes de fait" qui s'imposent
sur le marché
Par ailleurs profond débat s'est fait jour en 2001 dans la
communauté internet, celui de la brevetabilité des normes
élaborées par l'IETF: doivent-elles rester libres et gratuites
comme jusqu'à présent, ou, dans la mesure où elles
utilisent des technologies brevetées doivent-elles donner lieu à
des licences Rand (Reasonable, non-discriminatory)?
www.w3.org/TR/2001/WD-patent-policy-20010816
8.2.1.6.1.7.5 Des règles nécessairement internationales sinon des "arbitragistes" jouerons des différences de législation
La
plupart des nouvelles règles à mettre en place ne rempliront
pleinement leur office que si elles sont cohérentes au niveau
international, si elles sont réalistes, c'est à dire
effectivement applicables, et, tout du moins pour ce qui concerne le monde
économique, "efficaces" c'est à dire qu'elles permette le
règlement des litiges de façon rapide et peu onéreuse.
Sinon des "arbitragistes" jouerons sur les différences de
législation et feront fortune en proposant des services aux
habitants de pays où ceux-ci sont interdits à partir de pays
où ceux-ci sont autorisés: il suffit de parcourir les quelques
exemples précédents pour voir l'ampleur du champ ainsi offert aux
aventuriers imaginatifs.
Ladbrokes International (Hilton Group) va ouvrir au premier
semestre 2.000 un gigantesque centre de prise de paris à
Gibraltar, qui sera ultérieurement "enrichi" par de multiples
jeux de casino. Y aura-t-il uniquement une version anglophone?
Elles devront trouver un équilibre entre autorégulation et
réglementation
La société a besoin de règles pour fonctionner
harmonieusement mais Lao Tseu, dans sa sagesse rappelait à son
empereur "n'interdis pas ce que tu ne peux
empêcher":
Avant de se donner à bon compte la satisfaction intellectuelle de
dire le droit, il faut s'obliger à réfléchir aux moyens de
police.
Au niveau européen, marché unique oblige, la construction
avance à grand pas: et 5 projets de directives ont été
arrêtés au niveau du principe en 1998 concernant les droits
d'auteur, la signature électronique et le cryptage, la
création de monnaie électronique, la commercialisation
à distance des services financiers et la protection des
données personnelles
Le 5 février 1999 a été publiée le projet de
directive sur le commerce électronique concernant notamment la
communication commerciale, la formation des contrats, la responsabilité
des intermédiaires et la protection des consommateurs, ...
www.europa.eu.int
Les clivages culturels se retrouvent naturellement à cette
occasion entre
Comme d'habitude des compromis devraient être trouvés entre ces
deux approches qui sont en fait plus complémentaires qu'opposées
voir sur
www.internet.gouv.fr/rapportcpaul.htm le rapport de Christian
Paul proposant une corégulation
· et ceux qui privilégient le marché
intérieur européen encadré par des
règles contraignantes définies par les états
mais malheureusement la vitesse de réaction n'est pas une
caractéristique de l'élaboration des règles
européennes: il faut compter de l'ordre de 6 ans entre le
moment où se dessine un consensus sur la nécessité d'une
règle européenne et le moment où celle-ci est
élaborée et intégrée dans les droits nationaux
Les événement de septembre 2001 ont permi de faire aboutir
un certain nombre de projets allant dans ce sens
www.justice.gouv.fr
Au niveau mondial la conférence d'Ottawa des 29 pays de
l'OCDE a étudié cette question les 7 et 8 octobre 1998
www.oecd.org: ont
été abordés en particulier les problèmes de
protection de la vie privée, de protection du consommateur et de la
fiscalité: si les points de vue se sont rapprochés sur les grands
principes il restent encore éloignés dès que l'on aborde
les questions concrètes
Un pas important a néanmoins été franchi lors de la
réunion du G8 à Paris en mai 2000
http://www.g8parishightech.org
ou
www.telecom.gouv.fr/francais/activ/techno/g8frwe2.htm
La création de l'ICANN qui a le pouvoir de décider des
règles d'attribution des noms et des domaines, et qui est une
autorité "sui generis", doté de pouvoirs qui empiètent
quelque peu sur ceux des Etats est un premier exemple qui peut donner lieu
à réflexion
Notons comme un signe très encourageant que le rapport
précité du Conseil d'Etat
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm
et le mémorandum Français sur le e-commerce figurent
aujourd'hui comme des textes de référence sur le plan
européen.
Il y a là un enjeu majeur et notre pays, en étroite liaison avec
la communauté européenne doit activement participer à ces
travaux.
Blandine Poitevin essaye d'apporter quelques réponses
sur son site
www.jurisexpert.net
8.2.1.6.1.8 Quid de la e-démocratie: le vote électronique ou "e-vote"
Internet
facilite une relation beaucoup plus étroite entre le citoyen et ses
représentants (interpellation des élus, consultation sur les
projets,...), il permet également une diffusion de l'information large
et décentralisée, il fournit des outils pour les partis
politiques le milieu associatif ou les groupes de pression, il facilite les
consultations des individus sans contraintes géographiques, mais il
facilite aussi la marchandisation des votes : pour le meilleur comme pour le
pire il aura donc de profondes conséquences sur l'organisation de la vie
en société...
Le tribunal correctionnel de Paris, en relaxant le 15 décembre 1998
les journalistes qui avaient enfreint la loi de 1977, a pris acte du fait que,
en pratique, celle-ci créait une distorsion entre les citoyens et
qu'elle était devenue, sous l'influence de l'internet, contraire au
principe d'égalité, inscrite dans la convention relative aux
droits de l'homme, mais 2001 a néanmoins vu Paris-Match trainé
devant la justice sur ce motif
Ces nouvelles techniques de vote seront sans doute utilisées dans un
premier temps pour des scrutins ne comportant que des enjeux limités
(assemblées générales d'actionnaires ou de membres
d'associations). Des élections du personnel dans des entreprises ont
déjà eu lieu et la loi sur les nouvelles régulations
économiques devrait ouvrir cette possibilité pour les
assemblées générales d'actionnaires en 2002 et de
nombreuses entreprises ont déjà adapté leurs statuts pour
profiter de cette opportunité
· Quid aux Us après l'épisode rocambolesque des
élections de floride avec leur machines à trou? Un projet
législatif a été déposé en avril 2002 par le
Sénateur Orrin Hatch (en novembre 2000 les Démocrates de
l'Arizona avaient ainsi choisileurs représentants pour la
désignation de leur candidat à l'élection
présidentielle : dans un pays ou l'absenteisme est traditionnellement
fort, la participation a été multipliée par 3! Robert
Done, Professeur d'économie politique estime que 25 millions
d'électeurs supplémentaires participeraient aux votes, ce qui ne
serait sans doute pas sans influence sur le fonctionnement même de la
démocratie américaine. Les premiers à
bénéficier de l'e-vote pourraient être les militaires
stationnés à l'étranger
Début 2002 la société Wyle Laboratories a obtenu
l'agrément de la Federal Election Commission pour son logiciel Vote
Here
· l'Estonie envisage d'autoriser le vote par internet pour les prochaines
élections présidentielles. Des expérimentations ont
été conduites aux USA lors délections primaires (ce qui a
permi de constater l'augmentation de nombre de votants, notamment des jeunes et
des personnes à mobilité réduite)
www.election.com avec le "shop and vote" on peut
voter depuis le supermarché...
· en France une première expérience a été
conduite en2002 à Mérignac pendant l'élection
présidentielle dans le cadre du projet "e-poll" mené par la
commission européenne (solution élaborée par Siemens et
France Télécom avec contrôle des empreintes digitales
préenregistrées dans une carte à puce
personnalisée)
http://news.zdnet.fr/story/0,,t118-s2108980,00.html?nl=zdnews
Lors des dernières élections présidentielle
américaines on a déjà vu apparaître ce type de
dérives en particulier avec le site Vote-Auction,
www.voteauction.com,
fermé par la justice aux USA mais réouvert 2 jours plus tard en
Autriche (les cours atteint ont été de 22$ dans le Michigan et de
3$ seulement en Louisiane!!). Même si finalement le site a stoppé
ses activités avant le scrutin cela donne à
réfléchir
· Quid des règles prenant en compte l'utilisation d'internet pour
créer une "place de marché des votes" (achat des voix, vente aux
enchères des voix
www.voteauction.com,
troc
www.swapvote2000.com
,...):ces pratiques ont toujours existé mais internet leur donne les
moyens d'un changement d'échelle.
8.2.1.7 Assurer une participation active de spécialistes français aux instances informelles qui élaborent les règles de droit sur le net
Isabelle Falque-Pierrotin, Maître des Requêtes au
Conseil d'État, a souligné l'importance de cette dimension
autorégulation dans le bon fonctionnement d'Internet
Un grand nombre de structures informelles y contribuent: signalons en
particulier le secrétariat de Internet Law & Policy
installé à Montréal (pour une raison évidente: hors
des USA mais proche de New York)
Sa mission est d'élaborer des contrats types, des ententes cadres, des
codes de conduite, des modalités acceptables de certification des
transactions,... afin de donner des outils permettant une
auto-réglementation de la communauté virtuelle.
Notre tradition juridique nous conduit en effet à considérer que
les règles de droit ne s'élaborent que par des décisions
des Etats ou résultent, pour l'international, de négociations
entre ceux-ci :
Dans le cas présent, pour le droit commercial, ceci risque de
n'être vrai que sur le plan formel, tout le travail d'élaboration,
avec les choix qu'il implique, ayant lieu dans des instances informelles.
Une difficulté culturelle supplémentaire est liée aux
méthodes d'élaboration des règles "rough consensus and
running codes" qui s'applique aussi dans l'élaboration...des codes
juridiques, comme par exemple pour le nommage
"réunions informelles hâtivement convoquées, discussions
en ligne via des forums, interventions et prises de position individuelles
plutôt que représentatives..."Denis Crose Inpi, mission
Lorentz
Dans ces instances l'autorité vient de la compétence : quelques
chercheurs français (comme Jean-Pierre Chamoux à Marne La
Vallée ou Jean-Christophe Galloux a Versailles) participent à
la réflexion mais sans doute conviendrait-il d'examiner s'il ne serait
pas nécessaire de renforcer nos équipes de recherche dans ce
domaine afin de nourrir les compétences indispensables pour peser
davantage dans les débats (et pour former les jeunes juristes dont nos
entreprises auront besoin).
les Etats Unis pour leur part, bien que se déclarant "non
interventionnistes", soutiennent fortement, sur le plan financier, les
principales associations chargées de définir les standards et les
règles du jeu pour l'Internet et le commerce électronique.
8.2.2 Alléger le poids des contraintes administratives,
8.2.2.1.1 moderniser l'Etat, dématérialiser les procédures : impôts, déclarations sociales...
Progressivement tous les formulaires sont accessibles sur le web et
il devient possible dans un premier temps de les télécharger puis
dans une seconde phase il est progressivement possible d'accomplir les
formalités administratives sous forme transactionnelle via Internet (les
"téléprocédures"):
En 1999, 300 d'entre eux, qui correspondent à la moitié du volume
total des procédures administratives, étaient déjà
disponibles sur le site
www.cerfa.gouv.fr, et le
site
www.Admifrance.gouv.fr
comportait le guide des droits et démarches (2.500 fiches) et un
annuaire de 600 sites des services publics.
fin 2001 près de 70 téléservices publics (ou
téléprocédures) étaient
référencés sur le portail
www.service-public.fr. mis en service en 2000
En juillet 2001 le ministère de l'Economie, des Finances et de
l'Industrie lançait le projet "e-Ministère"
www.minefi.gouv.fr/minefi/e-ministere : afin d'alléger le
poids des déclarations obligatoires, l'État va
dématérialiser les formulaires fiscaux et sociaux les plus
fréquemment utilisés par les PME
En 2002 plus de 115 000 télédéclarations de revenus ont
été souscrites et,malgré plusieurs périodes
"d'embouteillage", le système a tenu le choc au cours du dernier
week-end avant le 25 mars
Le projet Copernic prévoit le télépaiement de tous
les impôts d'ici à 2008. Le service permettant de payer ses impots
en ligne est opérationnel depuis Avril 2001 et durant les 12 premiers
mois d'activité il a vu transiter 87.000 paiements (dont 80% d'Irpp)
www.impots.gouv.fr
En 2001, 300.000 agents publics disposent d'une adresse électronique
personnelle en 2001 contre 10.000 en 1997 200.000 agents ont accès au
web, contre 7.500 en 1997.
En concentrant son effort sur le "front office" (c'est-à-dire sur
la transaction entre l'État et le déclarant) pour le mettre aux
normes TCP/IP/EDI, il a été possible de réaliser cette
évolution à fort effet d'entraînement.sans délai
(L'optimisation du "back office", c'est-à-dire des traitements
informatiques internes à l'administration, qui implique parfois la
réécriture de certaines applications, et la réorganisation
des services, pourra être traitée dans un second temps).
Le rapport Martin-Lalande estimait à 50 millions le nombre de
formulaires que les entreprises doivent remplir chaque année rien que
pour l' URSSAF, les ASSEDIC, la TVA et les caisses de retraite pour un
coût d' un milliard de francs.
Il est donc progressivement possible pour les différentes
formalités administratives (en commençant par les 6 plus
importantes : IS, TVA, DEB, DUCS, DADS et DUE) de télécharger un
formulaire "intelligent" intégrant
www.finances.gouv.fr/DGI/tva/telepro/sommaire.htm
· des contrôles de validation de saisie pour détecter
les éventuelles erreurs de saisie
· la possibilité d'envoyer un e-mail à la personne
pertinente pour accorder une dérogation ou donner un renseignement
· la mise automatique du formulaire rempli sous forme de message EDI
· la possibilité pour l'entreprise de stocker sur son disque les
données permanentes pour éviter une ressaisie la prochaine
fois
· la possibilité de crypter le message et de le
signer
· le routage vers le (ou les) services compétents : à
défaut du guichet unique le formulaire intelligent permet le clic
unique
en 2001 est lancée de façon opérationnelle la
dématérialisation des déclarations de TVA,
obligatoire à partir du 1er mai pour les entreprises de plus
de 100MF de CA
www.finances.gouv.fr/DGI/tva/telepro/sommaire.htm sous peine de
pénalités à partir du 1/1/2002
La douane a ouvert sur son site Internet, en juillet 2001, un service de
déclarations d'échanges de biens en ligne: DEB sur le WEB permet
de simplifier les déclarations mensuelles des entreprises qui effectuent
du commerce à l'intérieur de l'Union européennec. Ce
service s'adresse en priorité aux entreprises transmettant
jusqu'à 20 lignes de DEB par mois, (30 000 à 40 000),
http://deb.douane.finances.gouv.fr
En outre un site web avec ses FAQ (Frequently Asked Question ou Foire
Aux Questions) et la possibilité de poster un e-mail permet
Internet est indéniablement un outil puissant dans le processus de
modernisation de l'Etat.
§ une amélioration de la qualité et de la richesse de
l'information
§ accroît la convivialité des échanges
§ donne la possibilité à travers l'exploitation des
questions posées et des suggestions d'améliorer certains
textes réglementaires et d'assurer une meilleure
homogénéité dans les réponses faciles
Notons tout particulièrement l'effort fait par le greffe du tribunal de
commerce de Paris pour faciliter toutes les démarches accompagnant la
naissance, la vie et la mort des entreprises
http://www.greffe-tc-paris.fr/actualites/newsletter/newsletter7_041102.htm
On ne pouvait que se réjouir que dans le "benchmarking"
organisé par l'université de Maastricht-Amsterdam en août
1999 entre les sites des 15 pays de l'Union, la France ait été
classée première (69 points) devant le Danemark (68), le
Royaume Uni (67) et l'Allemagne (67), ce classement ne s'est malheureusement
pas retrouvé les années suivantes et d'aprèsl'étude
Taylor Nelson de fin 2001 notre pays se classe 11ème sur les
26 étudiés: non seulement le pourcentage d'internautes est faible
mais seulement 6% utilisent les procédures online contre 41% pour les
Norvégiens ou 27% à Hong Kong. Pire, 84% déclarent ne pas
avoir confiance dans les sites publics!
www.sofres.com/etudes/pol/091101_egouv.htm
Mais en même temps cette étude souligne les marges de
progrès pour avoir des sites véritablement transactionnels et nos
classements plus récents ont été moins flatteurs
"we are a long way from seeing truly interactive government but things are
headed in the right direction" Jacques Monasch, superviseur de
l'étude
En 2002 la Commission européenne a réalisé une
évaluation des services administratifs en ligne dans dix-huit
États du Vieux Continent.Il s'agissait de mesurer le volume
d'informations relatives au service public de base, mis à la disposition
des administrés via la toile Les Pays du Nord, sont comme d'habitude en
tête de ce palmarès: l'Irlande, la Suède, la Finlande et le
Danemark, dont 69 à 85 % des principaux services administratifs sont
accessibles en ligne. La France, septième sur dix-huit obtient,
elle, un score de 61 %, en progression de 13 % par rapport à la
même enquête menée en octobre 2001.
www.europa.eu.int/eeurope
..
http://www.01net.com/rdn?oid=188555&rub=3375
Une enquête Ifop commandée fin 2002 par le
Secrétaire d'Etat aux PME concernant le portail Net-Entreprise.fr
groupement d'intérêt public qui regroupe 15 organismes de
protection sociale, le Medef, l'UPA, la FNSEA et la CGPME est cependant un peu
décevante: ce portail permet pourtant d'effectuer la plupart des
formalités et déclarations sociales mais la très grande
majorité de nos PME n'ont encore aucune notion de ce qu'est "l'Internet
utile" : 45% ne se connectent jamais, et 58% de celles qui sont
"branchées" n'ont pas dépassé le stade de la recherche de
l'information ou du mail. Seules 28%, une fois informées se disent
prêtes à l'utiliser...dont à peine la moitié pour
effectuer des télérèglements
Pour les applications les plus pittoresques notons le dépôt de
plainte en ligne déjà mise en place dans un Etat américain)
en Nouvelle-Zélande il est possible de divorcer en ligne,
pour 213 €, ce qui représente une économie substantielle
par rapport aux frais traditionnels d'avocat.
www.owldocuments.com/productDetail.asp?productID=57, De même
divorce online lancé par un cabinet d'avocats britanniques
Destop Lawyer permet d'en diviser le coût d'un facteur 5 (ZDNet
La Justice britannique a lancé un programme pilote qui permettra
aux avocats de présenter leurs plaidoiries par e-mail. Les juges
pourront choisir cette procédure en cas d'infraction peu importante.
D'après la Chancellerie, cette mesure devrait permettre
d'accélérer notablement la procédure dans un grand nombre
d'affaires. Site du ministère anglais de la Justice
http://www.open.gov.uk/lcd/lcdhome.htm
L'Internet offre également de nouvelles perspectives de
désengorgement des tribunaux en favorisant la médiation en
ligne voir Squaretrade
www.squaretrade.com
Par ailleurs nos amis Britanniques, toujours pragmatiques, et afin
d'encourager leurs compatriotes à faire leurs déclarations en
ligne, ont partagé les gains de productivité en offrant une
réduction de 10£ à ceux qui prenaient cette option
8.2.2.1.2 utiliser la géolocalisation
l'accès à de nombreux services publics sur le terrain
(gendarmerie, commissariat, services fiscaux, hopital...) ou à des
services d'urgence (médecin ou pharmacie de garde,...) impliquent de
savoir quel est le plus proche de l'endroit ou l'on se trouve (ou correspondant
au service géographiquement compétent). La géolocalisation
devrait permettre de donner automatiquement cette information sur un
téléphone portable
à l'inverse en cas d'accident il est très important de pouvoir
localiser rapidement les victimes pour pouvoir les secourir
8.2.3 Les pouvoirs publics, acteurs économiques efficaces et facteurs de progrès
8.2.3.1 Gérer les achats publics sur l'Internet: une source d'économie, un facteur d'entraînement
En tout
état de cause en tant qu'acheteurs les pouvoirs publics jouent un
rôle d'agents économiques et se doivent d'agir sans
délai en:
Le département de la défense américain estime
que les coûts administratifs représentent 20 à
30% du coût total des systèmes d'arme qu'il achète et
que ces coûts peuvent être divisés par 12 par une
utilisation de bout en bout d'Internet
· en s'astreignant à utiliser uniquement les protocoles Internet
internationaux ouverts
· en utilisant les mécanismes de droit de la preuve de
"l'infrastructure à clé publique" (signature, cryptage,..)
· et, en phase d'exécution, en assurant les échanges
administratifs et financiers par EDI/TCP/IP.
Le Canada a mis en place un système officiel d'appels d'offre
(MERX
www.merx.cebra.com) qui lance un millier d'appels
d'offre par semaine, de même que la Grande Bretagne qui conduit
ses appels d'offre sur Internet: OGC
8.2.3.1.1.1 Au minimum publier gratuitement les appels d'offre (et si possible les prévisions)
Cette mesure qui ne peut que contribuer à la transparence de la procédure n'est pas difficile à mettre en oeuvre et devrait avoir un fort effet d'entraînement.
Tous les appels d'offre publics devraient dorénavant au minimum être accessibles gratuitement par Internet
C'est
déjà le cas pour le Ministre de l'Economie, des Finances et de
l'Industrie ( juillet 1998) et, depuis le mois de juillet 1999 pour tous ceux
qui sont publiés au BOAMP
www.journal-officiel.gouv.fr/boamp/R1.htm.
Cette nouvelle façon de procéder, accompagnée d'une
conduite de la gestion de leur exécution par EDI/TCP/IP, devrait
entraîner de fortes économies tant pour les entreprises que pour
l'Etat :
Les investissements informatiques nécessaires notamment dans les
Directions de l'Equipement devraient recevoir à ce titre une forte
priorité budgétaire
Les opérations pilote actuellement en cours pour la
construction du centre hospitalier de Puy-en-Velay et le marché
à commande du programme Rafale (EDI Rafale) devront être
rapidement suivi par une généralisation après avoir
tiré les enseignements de ces premières expérimentations
grandeur nature
Il serait souhaitable que les collectivités locales soient
incitées à suivre ce mouvement, même si la transparence,
qui peut perturber les préférences locales, n'est pas toujours
considérée, dans les faits, comme un avantage
comme le déclare Michel Treheux de France Telecom dans le
rapport 99 de l'AFTEL :
"on comparera les appels d'offre classiques à des appels d'offres
électroniques visibles de tous. Certes le média
électronique pourra se rémunérer, mais cela contribuera
à une transparence des marchés préjudiciables à
beaucoup d'acteurs".
8.2.3.1.1.2 ... de façon à simplifier le travail administratif des soumissionnaires
Les
petites entreprises qui souvent n'ont qu'à remplir un bordereau de prix
verraient leur travail très allégé car elles pourraient
télécharger tout le cadre de leur réponse qu'il leur
suffit alors de compléter par quelques chiffres
Cette première phase ne présente aucune difficulté et
aurait un fort effet d'entraînement
Les dossiers techniques proprement dit, parfois lourds de plusieurs Kg
pouvant éventuellement, tant que les débits du réseau
restent ce qu'ils sont, être transmis par la poste sous forme d'un CD-ROM
dont le prix de revient n'excède guère 6 F. Quant aux frais
d'envoi, hors main d'oeuvre, le DoD a calculé qu'ils passent ainsi de
30$ à 0,5$
8.2.3.1.1.3 l'utilisation des enchères sur Internet pour les achats publics: les marchés publics
Pour
aller au-delà dans le domaine de la procédure il a
été nécessaire de procéder à la mise
à jour des textes légaux et de l'organisation administrative.
Les travaux du Conseil d'Etat en 1998 ont permis de faire un grand pas en avant
dans cette direction et la récente réforme des marchés
publics a été l'occasion de premières avancées sur
ces points: Les règles applicables en matière d'enchères
publiques électroniques précisées par un décret
paru au Journal Officiel du 19 septembre 2001
www.internet.gouv.fr/francais/frame-actualite.html#encherelec
et ont été complétées par le décret du 30
avril 2002 qui précise les modalités d'échange par voie
électroniquedes documents relatifs aux procédures de passation de
marchés publics avec utilisation de la cryptologie et de la signature
électronique garantissant intégrité,
confidentialité et authenticité
L'administration américaine a décidé de
mettre l'essentiel de ses appels d'offre uniquement sur Internet et le Royaume
uni affichait un objectif de 90% en volume d'ici 2001 pour les achats des
administrations centrales
Le 12 juillet 2001 le ministère de l'Economie, des Finances et de
l'Industrie a utilisé pour la première fois, à titre
expérimental, les opportunité offertes par le nouveau code des
marchés publics en matière de dématérialisation des
procédures d'achat trois enchères électronique en direct
sur Internet, sur une durée d'une heure environ, ont permis
d'acquérir des fournitures courantes (un sixième des besoins
annuels en consommables bureautiques, la totalité des articles de
papeterie millésimés 2002 et la moitié de la consommation
annuelle de cartons de manutention) et a débouché sur le choix du
fournisseur le mieux disant pour chaque lot concerné et a conduit
à une réduction du prix d'achat significative
8.2.3.1.1.4 sans oublier une autre source de gain d'efficacité: la gestion de l'exécution des marchés
Rien
n'empêche dès aujourd'hui d'offrir la possibilité aux
entreprises d'assurer tout le suivi de l'exécution par EDI /
TCP/IP, ce qui entraînerait pour tous des économies
substantielles
Toujours selon les estimations du DoD le coût de chacun des 14
états intermédiaires en moyenne nécessaires pour
l'exécution d'une commande publique élémentaire
passerait ainsi de 50$ à 4$
Aux US la General Service Administration (GSA), (en quelque sorte
l'équivalent de l'UGAP) négocie avec les fournisseurs des
catalogues
https://www.gsaadvantage.gov/cgi-bin/advwel et à partir
de là tout le processus d'achat est électronique, y
compris le paiement qui se fait par une carte de paiement interne à
l'administration (purchase card)
Les projets en ce sens du ministère de l'équipement
doivent être encouragés et l'équipement des DDE en
micro-ordinateurs développé en conséquence (il
s'agit-là d'un investissement hautement rentable) : nous avons plus
haut en particulier l'expérimentation en cours à COLMAR.
8.2.3.2 utiliser Internet comme canal de vente
N'oublions pas que les services publics vendent un grand nombre de
services: il convient de poursuivre les efforts actuels pour que ceux-ci soient
accessibles sur internet (billets pour les musées, ventes des domaines,
cantines scolaires, droits d'inscription, ...)
Le gouvernement américain est devenu le 1er
commerçant en ligne, avec plus de 3,6 Milliards de $ devant Amazon.com
(2,8 Milliards)
http://news.cnet.com/news/0-1007-200-6067292.html Bloomberg News May 28, 2001
8.2.3.3 Encourager la migration sur Internet des services Minitel
Réservations de train ou d'avion, météo,
information sur les spectacles, VPC, services bancaires se sont
développés depuis de nombreuses années sur le minitel.
Il convient de les rendre également accessibles par l'Internet afin de
créer une masse critique d'offre de services (sans bien entendu fermer
les services Minitel correspondants qui seront encore pendant des années
les seuls utilisables pour des personnes n'ayant pas accès à un
micro ordinateur, une web-TV, un web-Phone ou un téléphone
portable connecté)
Cf sur ce sujet les propositions du rapport MERLIN
www.telecom.gouv.fr/francais/activ/techno/rap_merlin0499.htm
Aujourd'hui 95 % des éditeurs minitel privés ont
déjà migré au moins partiellement sur Internet (contre 50
% il y a un an): les plus en retard sont certains services publics notamment
pour recrutements (et souvent le minitel est le seul accès possible!!).
La situation actuelle, dans laquelle la passation d'une commande à un
vépéciste, ou même la consultation de la liste d'attente
à un concours public génère une rémunération
pour le serveur est aussi anormale que confortable :
Internet devrait permettre de remettre les pendules à l'heure
Après qu'un serveur suisse ait mis dès 1995 les
horaires de la SNCF gratuitement sur Internet notre entreprise nationale
n'a franchi le pas avec
wwwsncf.fr/voy/index.htm
qu'en 1998 en n'obligeant plus le client à se faire facturer par le
kiosque la réservation de son billet sur le 36 15 (mais avec des
dysfonctionnements tels, encore en 2001, que maintenant encore beaucoup
préfèrent continuer à utiliser le minitel)
Les pouvoirs publics se doivent de donner l' exemple pour ce qui les concerne
en poursuivant l'action entreprise en 1998 dans le cadre du PAGSI : en
particulier toutes les inscriptions comme les résultats des concours des
écoles publiques devraient être accessibles gratuitement par
internet, en 2001 ce n'est toujours pas le cas.
8.2.4 Favoriser toute initiative permettant d'améliorer la vitesse de transmission et de diminuer les coûts pour le client
Voir
également sur ce sujet le rapport de Jean-François Abramatic
http://mission-dti.inria.fr/index.html
Aux USA, 6,4 million de foyers sont connectés par le cable (soit 12
millions d'internautes qui en bénéficient déjà
aujourd'hui),
www.kineticstrategies.com
depuis début 1998 on assiste à de gigantesques rapprochements
entre "Telco" et "Cablos"
v développer l'ossature de grand transport, notamment
intraeuropéenne des réseaux (backbones) : c'est aujourd'hui la
partie la moins en retard
v favoriser le développement d'infrastructures "large bande"
jusqu'à la PME et au particulier.
· mobilisation du câble et notamment des réseaux de
fibres optiques, (ils couvrent actuellement un tiers des
ménages):
voir aussi page 320 le projet ANX
www.anxo.com des industriels
américains du secteur automobile
· développement de la technologie ADSL qui permet de
multiplier par un facteur 100 la capacité d'une paire de cuivre (le
lancement commercial en France prévu fin 1999 commence à peine en
2001 avec un prix double de la Suède (pour un débit 10 fois plus
faible) car l'Opérateur Historique n'a montré qu'un enthousiasme
limité à accepter le dégroupage),
· favoriser l'utilisation du réseau EDF pour la
transmission de données : la technologie développée par
Nortel et reprise par les électriciens allemands semble permettre de
faire transiter 1 Megabit sur la desserte 220V dont chacun dispose
v favoriser l'émergence de réseaux (certains
préfèrent parler de services) Internet "classe affaire",
utilisant les protocoles Internet mais:
· avec un minimum de contrôle sur l'existence, l'identité et
la respectabilité des personnes morales opérant les serveurs
(selon des modalités semblables à celles pratiquées
aujourd'hui pour le Minitel)
· avec une qualité d'infrastructure assurant un délai
raisonnable pour les transmissions d'information
· avec un contrôle des accès externes au réseau
limitant les risques d'intrusion et de piratage (comme c'est par exemple le
cas pour le réseau interbancaire SWIFT).
Cela étant soyons bien clair il ne s'agit absolument pas de
promouvoir des réseaux "Propriétaires" qui ne seraient pas
strictement compatibles TCP/IP pour aider des entreprises nationales qui en
seraient les promoteurs (en l'absence d'une possibilité de cryptage,
l'incompatibilité avec les standards Internet, sert en effet parfois de
"technique" pour assurer la sécurité des transmissions):
Ce serait là une coûteuse impasse
Renater II (0,65 gigabit/s )
www.renater.fr et TEN
34 (0,034 Gigabit/s) était loin du compte au regard des 1000
gigabit/s pour le projet NGI, mais le prix "absurdement
élevé" (c'est le terme employé par l'Usine Nouvelle)
des télécommunications européennes fait qu'il coûte
néanmoins 40M$ par an.
Renater III
www.renater.fr/Metrologie/map-Renater3, inauguré en octobre
2002 passe à 2,5 Gbit/s. Il relie plus de 600 sites enseignement et
recherche. Il est relié à GEANT (infrastructure d'interconnexion
des réseaux Européens pour la Recherche et l'Education), au
Star-Tap (noeud d'échange des réseaux recherche du continent
nord-américain) et à la Corée (liaison avec l'Asie
Pacifique).
www.renater.fr
Le projet Quantum, successeur de TEN 34 ne semble viser que 0,155
gigabit/s!
Si le coût élevé de l'énergie a conduit nos
constructeurs automobile à déployer des trésors
d'intelligence pour développer des moteurs à faible consommation
d'énergie, ce qui s'est révélé un atout sur le long
terme, on peut douter qu'il en soit de même pour la bande passante
Il en va de notre capacité à permettre à nos
laboratoires et à nos entreprises de développer les logiciels et
les applications capables de tirer partie de ces évolutions
Il s'agit là d'un enjeu essentiel car
"l'ordinateur, connecté en permanence devient un outils beaucoup plus
utilisé et se transporte du bureau vers la cuisine. Trois fois plus
souvent interrogé, sa vitesse de navigation permet de visiter quatre
fois plus de pages" (Martin R Hannes President of Road Runner
International)
Or certains projets comme ceux de la fondation Sandoz
voir page
240 ou les investissements
réalisés par les nouveaux opérateurs comme Level 3,
semblent indiquer que de tels débits pourraient être rapidement
disponibles sur le plan commercial.
Selon Jupiter Communications 30% des internautes américains devraient
bénéficier des accès à haut débit en 2003
(alors que le RNIS totalement obsolète devrait disparaître
progressivement), et comme toujours il s'agira de la fraction de la population
la plus éduquée et la plus solvable avec laquelle se
bâtiront les nouveaux modèles
Un
retard dans la disponibilité pour tous du large bande interdira à
nos entreprises de participer à la prochaine vague d'évolutions.
"High Speed Online is the Future and the Future is Now".
Le
PCRD (programme cadre de Recherche et développement)
européen devrait fournir le cadre et contribuer aux ressources des
recherches nécessaires à cette ambition (dans le cadre du
programme e-Europe
http://europa.eu.int/information_society/eeurope/action_plan/index_fr.htm
).
Il a indubitablement favorisé de fructueux échanges entre les
équipes européennes en traitant des approches sectorielles du
commerce électronique, de l'impact sur le management, de la
propriété intellectuelle, des technologies innovantes comme les
agents intelligents, les aspects légaux, le développement des
terminaux et des lecteurs, l'interopérabilité,...mais s'il est
substantiel et consacre 15% de son budget total aux NTIC (550 M d'euros) il ne
répond pas encore totalement au besoin d'un véritable programme
fédérateur ambitieux
8.2.5 Une mission d'éclairage public
8.2.5.1 Avoir au niveau des pouvoirs publics un discours fort clair et crédible sur Internet
L'opinion des différents acteurs sur Internet a
commencé à basculer en 1999 mais en 2001 l'effondrement de
nombreuses valeurs technologiques a conduit nombre de PME à
considérer qu'Internet n'était qu'un
épiphénomène : dans ce type de période, le discours
est un élément important de l'action elle-même,
peut-être d'ailleurs davantage encore dans un pays comme le nôtre
ou quoi qu'on en dise chacun attend beaucoup de l'Etat.
Deux écueils opposés doivent être soigneusement
évités nous semble-t-il :
L'importance du "discours d'HOURTIN" aura été d'avoir
réussi à libérer les energies en neutralisant ceux qui
dans les différentes structures bloquaient tout développement et,
à l'inverse, de légitimer ceux qui jusqu'alors
s'épuisaient à ramer à contre-courant.
v mais plus encore une sous-estimation de notre retard et du challenge que
nous devons relever.
Il est également fondamental que chaque responsable opérationnel
se sente en charge de la mise en oeuvre des outils de l'internet dans so
domaine de compétence : il faut éviter de marginaliser internet
en se défaussant sur des services ou des ministères
spécialisés : à ce titre on ne peut que saluer l'action de
l'ATICA
www.atica.pm.gouv.fr ,
qui a pris le relai de la Mtic qui aide les services opérationnels sans
se substituer à eux et la mise en place de correspondants dans chaque
ministère
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/annuaire.htm et dans chaque
région
www.mtic.pm.gouv.fr/sgar/coordonnees.shtml il faut souhaiter que
les nouvelles structures qui se mettent en place respectent ce principe
8.2.5.2 Diffuser l'information publique
Sur le
plan symbolique le Journal Officiel était évidemment une
priorité : il était en effet étonnant que jusqu'en 1998
notre JO n'ait été accessible sous une forme exploitable qu'en
Allemagne et au Japon! (et encore, dans un premier temps il ne fut accessible
dans notre pays que sous forme de facsimile occupant 100 fois le volume d'un
document en mode texte, et ne permettant ni navigation ni recherche sur mot
clé. Aujourd'hui c'est chose faite même si l'ergonomie est encore
largement perfectible. En effet, le système mis en place modifie
régulièrement (volontairement ?) les adresses des pages ce qui
interdit de mettre un pointeur sur le texte
www.legifrance.gouv.fr
Ce retard était d'autant plus paradoxal que notre JO, par sa conception,
constitue déjà un véritable document HTML avec des liens
prévus pour une navigation : "vu la loi du..." "En application de
l'article...". Il manquait jusqu'à l'arrivée de l'Internet la
solution technologique permettant pour un prix modique une consultation
aisée: la technologie papier ne pouvait proposer que la mise en forme de
"code" alors que HTML offre une solution beaucoup plus simple et plus
appropriée
Au niveau européen la commission a mis sur son site
Europa
www.europa.eu.int 500.000
documents provenant de toutes les instances communautaires (y compris la Cour
de Justice ainsi qu'une pléiade d'agences).
EUR-Lex constitue une base de donnée juridique unique: 1 million de
pages en 11 langues, enrichi chaque jour de 1500 nouveaux documents, 5
personnes sont mobilisées pour répondre en 48h aux demandes dans
la langue du correspondant.
Informations opérationnelle en temps réel aussi pour
permettre à chacun de décider en connaissance de cause: pollution
atmosphérique
www.airparif.asso.fr ,
conditions de circulation
www.sytadin.tm.fr
www.lepilote.com
Par ailleurs les pouvoirs publics se devaient de mettre à
dispositions, sous une forme accessible, les gigantesques sources
d'information dont ils disposent (statistiques, études
économiques, brevets...).
3.500 sites publics renseignent chaque mois plusieurs millions d'internautes et
20% des internautes visitent chaque mois l'un des dix sites publics les plus
fréquentés..
Le Ministère de l'économie des finances et de l'industrie
a commencé pour sa part à publier sur internet une large partie
de ses immenses ressources: avec 100.000 page et 250.000 visiteurs par mois, il
constitue maintenant un des sites de référence majeurs sur
l'économie française
http://www.minefi.gouv.fr
.
Il convient toutefois de veiller à ce que l'Etat ne concurrence pas de
façon anormale les éditeurs privés dans l'exploitation des
données brute, inhibant ainsi des capacités d'analyse
privées, et plus encore, que l'attribution de concessions exclusives ne
conduise à confisquer ces information au profit de certains
Mais il apparaît souhaitable également de donner accès aux
ressources culturelles dont il est propriétaire (musées,
patrimoine,...). le nombre de consultations déjà atteint (des
dizaines de millier par jour), montre qu'il y a là une véritable
attente
www.culture.fr.
L'approche "softselling"
voir page
141 appliquée aux
musées conduirait à offrir gratuitement la visite mais de
proposer à côté une boutique richement pourvue.
Vers une évolution de la politique commerciale de la documentation
française ?
L'objectif poursuivi normalement par les pouvoirs publics est de faire
connaître le plus largement possible un certain nombre de documents ou de
rapports participant à l'élaboration d'une réflexion
collective (ce n'est pas de gagner de l'argent en tant qu'éditeur)
Les auteurs ne sont pas rémunérés et la facturation n'est
justifiée que pour couvrir les coûts d'édition, tous les
documents devraient donc être téléchargeables à
coûts nuls
Seuls les documents papier devraient être facturés à prix
coûtant, et on pourra, comme certains éditeurs, les imprimer
seulement à la demande, ce qui évite des stocks parfois dormants
générateur de surcouts (le coût d'une impression à
l'unité d'un livre de taille moyenne, avec une machine docutec de Xerox,
est d'environ 30F).
"C'est le devoir de l'Etat que de permettre à tous les citoyens de
consulter gratuitement les rapports publics, et pourtant la plupart d'entre
eux, fort intéressants mais peu accessibles ne seront lu par personne"
Jean-Paul Baquiast contrôleur d'Etat, auteur du rapport sur
l'administration et l'Internet
www.admiroutes.asso.fr/mission/index.htm , président
d'Admiroute
www.admiroutes.asso.fr
Comme il est en général plus facile de travailler sur un document
papier quand on en a véritablement besoin, et comme il est sans doute
moins cher d'acheter un document que de l'imprimer soi-même, on peut
penser que loin de cannibaliser l'édition papier,
l'édition électronique, qui présente l'immense
avantage de permettre aux documents d'être détectés par les
moteurs de recherche, amènera de nouveaux clients pour
l'édition papier
cela implique néanmoins qu'il soit possible de l'obtenir simplement et
rapidement.
C'est la politique qui a été suivie par le Conseil
d'Etat pour son rapport (texte téléchargeable gratuit,
version papier 95F)
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm et
qui devrait devenir le mode normal de diffusion pour les documents publics. Les
préconisations du rapport de Patrice Bloche procèdent du
même esprit.
8.2.5.3 Favoriser l'usage d'Internet à toutes les étapes du processus éducatif et former les spécialistes nécessaires.
L'Education nationale avec le concours des collectivités
locales a accompli de gros efforts depuis : dès l'année 2000, 90%
des lycées étaient connectés, 70% des collèges et
15% des écoles et en 2002 tous les Lycées et Collèges
étaient connectés ainsi que les deux tiers des Ecoles
Au lycée, il y avait à la rentrée 2001 un ordinateur pour
6 élèves (contre un pour 26 en 1997), au collège, un pour
14 élèves (contre un pour 26 élèves en 1997)et,
à l'école, un ordinateur pour 23 élèves (contre un
pour 100 élèves en 1997).Pour en savoir plus :
www.educnet.education.fr/plan/bilan2001.htm
A Hourtin en auout 2001 Le ministre de l'Éducation nationale a
annoncé des afin de combler le retard pédagogique de la France
dans le domaine des nouvelles technologies
www.zdnet.fr/cgi-bin/a_actu.pl?ID=2093415
le rapport de l'Inspection générale sur "L'Ecole et les
réseaux numériques" de juillet 2002 propose un tour d'horizon
d'une grande richesse sur les expérimentations et les usages des
ordinateurs et des réseaux dans l'éducation en France
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igen/rapports/rapportfinal.pdf
Il reste cependant du chemin à faire vis à vis des pays du Nord
qui offrent déjà des connections à très haut
débit (gigabit) à leurs écoles ou l'Allemagne qui a
connecté la dernière de ses 35.000 écoles à la
mi-octobre 2001
8.2.5.4 Conduire une politique de recherche ambitieuse
Aux USA
le PITAC (President's Information Technology Advisory Committee) est
chargé depuis 1997 de conseiller le Président des Etats-Unis,
ainsi que le Congrès et les agences fédérales
impliquées dans la R&D dans le secteur des technologies de
l'information, sur les " besoins à long terme " du pays dans ce domaine.
Par une décision du président Bush, le mandat du PITAC qui
arrivait à expiration en juin 2001 vient d'être reconduit jusqu'en
juin 2003.
La plupart des pays industrialisé ont fait de même
Avec la même philosophie a été mis en place dans notre pays
le CSTI
http://www.csti.pm.gouv.fr
En septembre 2002 celui ci a poussé un cri d'alarme en mettant en
évidence le décrochage considérable entre les efforts
consentis en matière de recherche entre les Etats unis (93G€ par
an) et l'Europe (29G€), et tout particulièrement notre pays
(5,6G€)
http://www.csti.pm.gouv.fr/fr/avis/avis3oct2002.html#marginalisation
8.2.5.4.1 Bien entendu dans le domaine des technologies dures
Notre
pays sur ce plan tient une place tout à fait honorable avec
Il est essentiel de conserver dans ce domaine stratégique des
équipes publiques parmi l'élite mondiale pour 2 raisons :
· des entreprises leader sur le plan technologique :cartes à puce
(Gemplus), Langage (Systran, Elan), Data mining
(UMAP) ADSL et technologies optiques (Alcatel), MP3
(Thomson en collaboration avec l'Institut Fraunhofer en 1993), ...
La privatisation de France Telecom a permis de clarifier une situation
jusqu'alors un peu confuse : en effet le CNET était à la fois le
laboratoire de l'entreprise et en plus le centre technique de la profession de
l'électronique et des Télécom, l'enseignement
supérieur des Telecom (notamment l' ENST) étant de ce fait sous
doté en matière de recherche.
· seuls des laboratoires considérés faisant partie des
leaders mondiaux dans leur secteur ont véritablement accès aux
avancées réalisées dans l'ensemble du monde et ont une
capacité de veille scientifique opérationnelle indispensable pour
nos entreprises de pointe.
Aujourd'hui avec la création du RNRT (
www.Telecom.gouv.fr )
fonctionnant sur la base d'appel à proposition les choses sont plus
claires et l'irrigation de l'ensemble du potentiel recherche et enseignement
supérieur mieux assuré
Néanmoins Jean-François Abramatic souligne dans son
rapport "La France doit faire face à une situation où le
retard accumulé demande des mesures d'urgence...L'effort doit
aussi être conduit en accord avec la culture de l'Internet. Encourager le
développement de logiciels libres est un moyen de créer un
réseau de compétences rompu aux pratiques de la communauté
de l'internet"
Cela étant la mission Lorentz a souligné à juste
titre la portion tout à fait congrue accordée aux technologies
liées à Internet.: n'oublions pas que le seul budget de
recherche d'Intel (12 Milliards de $ est 5 fois supérieur à celui
du CNRS
http://www.finances.gouv.fr/commerce_electronique/lorentz/index-d.htm
En particulier la mission souligne l'importance du programme "Internet du
Futur" Américain et Canadien qui assurera une liaison entre les
meilleurs centres de recherches privés et publics avec un débit
1000 fois supérieur aux débits futurs de Rénater II
permettra ainsi de développer des applications radicalement nouvelles.
De même le programme européen (PCRD) s'il est substantiel
et consacre 15% de son budget total aux NTIC (550 M d'euros) manque encore d'un
programme fédérateur ambitieux.
"la concentration des efforts autour d'un programme fédérateur
peut avoir un effet mobilisateur comparable à ceux des programmes
spatiaux mais avec un potentiel très supérieur d'irrigation de
l'économie" &&w
8.2.5.4.2 Mettre au point les outils adaptés aux PME
Un
nombre considérable d'esprits brillants (notamment dans les
universités américaines et les centres de recherche comme le CERN
ou l'INRIA) ont développé des outils tout à fait
remarquables qui permettent aujourd'hui à Internet de s'imposer dans le
monde
Jusqu'à présent cependant, en dehors de la vente en ligne dont
nous avons vu le caractère marginal, les PME n'ont pas été
au centre des préoccupations, et peu de produits spécifiquement
adaptés à leurs besoins ont été
développés (EDI ou EDT light, mini packages de gestion de
production incluant les fonctions Internet, ERP à base de logiciels
libres, CRM simplifiés, outils d'intelligence économique
abordables par leur prix et leur ergonomie, interfaces Internet des outils de
CAO, e-learning,....)
Les Écoles d'Ingénieurs qui ont tout à la fois les
compétences techniques et la connaissance du monde des entreprises
devraient être incitées à investir sur ce thème.
Le développement des stages longs en PME proposé plus haut
devrait permettre de détecter les sujets les plus importants à
travailler et d'en assurer la diffusion
8.2.5.4.3 Quelques sujets de recherche qui paraissent essentiels pour permettre aux entreprises et à la société d'utiliser les potentialités d'Internet plus intelligemment
Tout au
long de ce rapport nous avons vu quel bouleversement les technologies de
l'Internet apportait tant aux grandes entreprises qu'aux PME et plus encore au
fonctionnement de tout le tissu économique
Mais au-delà de l'économie, c'est toute l'organisation de la
société qui va devoir être repensée :
Si l'Internet ne change par les fondements du droit, elle gomme la notion de
territoire, et par la même elle remet en cause un certain nombre
d'aspects de la souveraineté des États
Pour ne rappeler que quelques petits exemples très terre à terre
des nouveaux défis lancés aux Etats
voir page
302 :
Même dans les cas où le droit est clair, y a-t-il les gendarmes
pour le faire appliquer? Et que vaut un droit qui n'est pas applicable?
ü Comment éviter que la conception des enseignements ne soit
à l'avenir centralisé aux US comme c'est le cas aujourd'hui pour
le cinéma?
ü Comment empêcher les Indiens du Chiapas de communiquer en direct
au monde entier ? aux possesseurs de morceaux de musique de les transmettre
à travers le monde? Quid du pouvoir de censurer ? du copyright?
ü Quid du prix unique du livre? Des droits d'auteur?
ü Quid de l'interdiction des sondages pendant les campagnes
électorales? De la publicité pour l'alcool? De la
réglementation sur les casinos?
ü Quid de la possibilité d'avoir des réglementations plus
restrictives sur la délivrance de soins médicaux et de
médicaments d'un Etat à l'autre
ü Quid de la possibilité d'avoir en matière
éditoriale des règles de moralité publique
différente des autre état?
ü Quid de la fiscalité?
ü Que penser de l'existence de fichiers qui permettent de répondre
la question "donnez-moi la liste des célibataires hispaniques
âgés de moins de trente-cinq ans, habitant dans des quartiers
résidentiels, ayant un épagneul breton et faisant des achats
d'impulsion"? (Louis Michel Morris PEE New York)
ü Dans un monde de plus en plus dépendant de la gestion de
l'information quelles seront les nouvelles formes de guerre? Quels seront les
nouveaux armements pour la soft-war?
Devant de telles interrogations qui ne manqueront pas de nous bousculer, comme
elles commencent à bousculer les pays qui ont compris l'Internet avant
nous, nous avons collectivement un cruel besoin d'une capacité de
réflexion et d'observation
Certes notre retard est certes là aussi un atout car il suffit de traverser les frontières pour faire de la prospective
Mais on peut aussi penser que les chercheurs ont dans ce domaine un rôle crucial à jouer pour éclairer nos concitoyens et tout particulièrement les décideurs afin de les aider à gérer au mieux tous ces défis
Mais
contrairement à ce que pensent beaucoup en cédant à la
facilité d'une analogie trop facile entre les NTIC et les
biotechnologies, il faut prendre conscience qu'Internet est d'abord un standard
bien avant d'être une technologie, mais un standard qui touche à 2
paramètres majeurs, le temps et l'espace:
le protocole Internet (IP) n'est pas plus innovant que l'idée qui a
conduit à convenir du fait qu'un rond avec une queue se
prononçait "a" et que b-a se prononçait "ba"
Et
pourtant cette simple convention qu'est l'écriture a permis de signer
des contrats, d'écrire des lois, de capitaliser les connaissances,
d'établir une communication entre des personnes éloignées
l'une de l'autre et par là même de développer la science et
de modifier ainsi profondément l'organisation de la cité :
Comme pour l'Internet l'écriture a surtout permis des innovations
d'usages (comme le droit écrit, les catalogues de VPC, la signature
de contrats, la tenue de comptabilité ou les publications scientifiques)
plus encore que des innovations technologiques (comme la gomme, le crayon, le
stylo, l'entre et la machine à écrire)
Nous avons donc aussi besoin des chercheurs dans le domaine
économique, juridique politique et social pour nous permettre de
comprendre des phénomènes extraordinairement complexe et
espérer ainsi pouvoir utiliser les potentialités d'Internet plus
intelligemment tant pour notre économie que pour notre
société
De nombreux pays investissent dans ce domaine (en particulier Harvard,
l'université de Montréal ou la Sloan School of Economics du MIT
Oxford accueille depuis sept 2002 l'Oxford Internet
Institute , doté de 10M£, l'institut pluridisciplinaire
(technologie et sociologie) et va axer ses recherche sur l'impact sur la
société, le commerce et la vie politique induits par Internet.
http://www.oii.ox.ac.uk et
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3416--292459-,00.html
Mais nous avons le sentiment que trop peu d'équipe française s'y
sont aujourd'hui investies)
Nous avons même cru comprendre que l'organisation des avancements
administratifs des chercheurs réservait ce domaine aux esprits forts qui
n'attendaient aucune reconnaissance académique et que cela excluait
pratiquement les jeunes
"je ne peux pas prendre la responsabilité de les orienter dans une voie
qui serait pour eux un suicide professionnel" (Alain d'Iribarne,
éminent directeur de recherche du CNRS) :
voici à titre d'exemple quelques sujets qui mériteraient sans
doute de faire l'objet de travaux de recherche
8.2.5.4.3.1 Quelles mutations Internet génère-t-il dans les structures industrielles ? la fabless corp?
· quelle évolution du marketing ? (marketing one to
one, marketing viral du we-commerce,...)
· production de masse de biens individualisés?
· Constitution de réseaux d'entreprises, de
communautés professionnelles (cluster), de grappes
d'entreprises (donneurs d'ordre / sous-traitants), développement
d'entreprises mondiales centrées sur un coeur de métier pointu
(conception/marketing: "Fabless Corps") et réseaux d'entreprises pour la
production, la distribution, la logistique et la maintenance?: une entreprise
sur quatre externalisait en 2002 quatre ou 5 activités alors qu'elles
n'étaient que 10% en 2001 avec des projets de nouvelles externalisations
pour 34% des grands groupes (Baromètre Outsourcing 2002 Ernst&Young
http://www.sofres.com/etudes/it/021202_outsourcing.htm
· comment se "fabriquent" ces nouvelles communautés? Rôle
des "infomédiaires"?
· quel sera le nouvel équilibre entre PME et grands groupes
dans cet écosystème,
· fonctionnement des nouvelles places de marché virtuelles?
· Renforcement des réseaux locaux et mondialisation
s'opposent-ils ou se complètent-ils ?
· Quel rôle à l'avenir pour les intermédiaires
(banques, assurances, notaires, grossistes, logistique, courtiers, agents de
change, éditeurs, bourses, ventes aux enchères,...). Le
marché du conseil et celui de la confiance
· L'information prend une importance déterminante dans
cette nouvelle économie, comment vont se répartir les rôles
et la création de valeur tout au long de la chaine
éditoriale, comment gérer les droits d'auteur
(programme Priamm
http://www.cnc.fr/priamm/index.htm)
8.2.5.4.3.2 Quelles mutations dans l'organisation des entreprises ?:
Nous avons vu l'importance du facteur humain dans cette mutation qui est
susceptible d'apporter de profonds bouleversements dans les entreprises. Une
bonne compréhension des éléments de blocage ainsi que des
voies de solutions possibles mériteraient des recherches approfondies
· nouvelle sociologie de l'entreprise, l'approche scientifique des
ethnologues pourrait être extrêmement précieuse dans
ce domaine pour observer les évolutions en cours dans les entreprises
pionnières
· des nouveaux modes de management? Notion d'investissement
immatériel, notion de rentabilité? De création de valeur?
Conséquences en terme de principes comptables
· Conséquences organisationnelles des nouvelles exigences en
matière de sécurité des informations : la principale
richesse de l'entreprise étant l'information, gestion de la confiance
et de la méfiance
· Distinction entre emploi (qui est un statut de soumission et se
mesure en heure) et travail (qui est une énergie, qui se
détermine en terme de mission et se mesure en kWh produits),
conséquence sur l'avenir de la notion d'emploi : le
télé-emploi n'étant guère possible, le
télétravail s'oriente-t-il vers le
télé-service hors statut de l'emploi? quels nouveaux
médiateurs?
de prestigieuses institutions comme Harvard étudient par
exemple les nouvelles formes d'organisation qui se mettent en place sous
l'influence des nouveaux circuits de l'information (Hyperarchie de
Hagel) ou les mécanismes de création et de
développement des communautés virtuelles ainsi que leur impact
sur l'organisation des entreprises
http://delphi.tue.nl/extra/proefschrift/9902530.pdf
De telles recherches fourniraient en outre des éléments
précieux pour appréhender les conséquences en terme
d'emploi et de qualification, afin de pouvoir donner des guides pour les
initiatives en matière de formation et de conseils d'orientation.
8.2.5.4.3.3 l'Internet une économie de standards et non de High Tech: NTIC ou plutôt NST?
L'objectif premier d'une entreprise ne semble pas en effet pas dans
ce domaine d'avoir le meilleur produit mais d'imposer son standard au
marché :
· Quelle est l'économie des services "gratuit"?
· Et celle des logiciels libres? sont-ils effectivement de
meilleure qualité que les logiciels payants?
· On a vu que la transposition du droit des brevets dans ce
secteur risquait de conduire à des résultats
diamétralement opposés au but recherché comment cette
politique doit-elle être adaptée pour être utile
www.freepatents.org
Plutôt que NTIC, Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication dont nous avons vu à quel point ces mots étaient trompeurs, il serait plus exact de parler de NST : Nouveaux Standards Transactionnels
8.2.5.4.3.4 Quelles évolution dans les modèles économétriques: les coûts? La rentabilité des investissements immatériels? Les mécanismes de financement?
Cette situation est susceptible de créer de graves
instabilités boursières de nature nouvelle: il
conviendrait de s'appliquer à mieux comprendre ce
phénomène et à imaginer de nouveaux mécanismes de
régulation
· Quels sont les nouveaux business models : comment gagner de
l'argent sur Internet (édition, portails, moteurs de recherche, tiers de
confiance, référencement et qualification des sites, "places de
marché", publicité, services en ligne, infomédiaires,
...). Faire des bénéfices ? Créer de la valeur ?
faire des économies? Gagner en réactivité et
flexibilité? Permettre un développement vers de nouveaux
marchés ou de nouveaux clients? Augmenter sa "mind share"?
· Comment prendre en compte dans ce domaine la formidable
accélération du temps? Nous avons vu que l'Internet permet
d'accélérer considérablement les achats et ventes à
la bourse (les day-traders peuvent réaliser plusieurs dizaines d'allers
retour sur un titre dans la journée... ces mouvements sont de plus en
plus souvent le fruit de rumeurs incontrôlables et expliquent
peut-être pour partie des cours jugés parfois notablement
exagérés
Or les pouvoirs publics dans leur rôle de régulateurs ont
besoin d'outils pour cerner ces notions de coût et être
capables d'analyser les effets pervers potentiels de telle ou telle
méthode de tarification (flat fee, tarification à la
durée, dégroupage, tarification au volume, tarification en
fonction des coûts de développement, facturation des garanties de
sécurité, tarification heure creuse...) et, quand certains
opérateurs disposent encore de monopoles "de fait" de pouvoir
déterminer des prix d'interconnexion raisonnables
8.2.5.4.3.5 La propriété intellectuelle, le brevet logiciel:
les
règles actuelles ont été conçues à un
époque ou l'essentiel de l'industrie produisait des biens
matériels. Ces règles sont-elles encore adaptées?
Permettent-elles la plus efficace création de valeur collective?
Richard Collin mettait l'accent au colloque du CSTI du 2 décembre 2002
sur le fait qu'avec les outils aujourd'hui disponibles la création de
valeur résultait plus du partage que de la transaction en prenant
l'exemple du logiciel libre. Il rappelait que pour la création musicale
l'essentiel des revenus profitaient aujourd'hui aux intermédiares et non
aux créateurs
8.2.5.4.3.6 l'urbanisme
On n'a
jamais vu au cours de l'histoire l'arrivée d'un nouveau moyen de
communication qui n'ait pas entraîné une profonde
restructuration des villes, voire la disparition complète de
certaines et l'apparition de nouvelles (cf.les routes romaines, les bateaux
transatlantiques, le train, la voiture,..)
Le Crocis
www.ccip.fr/crocis
souligne par exemple l'impact de l'organisation des entreprises en
"équipes projet" sur le nombre de mètres carrés
nécessaires par emploi et la localisation
Notons ici la très intéressante initiative de la
communauté européenne qui a mis en place le projet
"IMAGINE" avec 4 villes européennes ayant fait le pari de
l'internet (Parthenay, Casale Monferrato en Italie,
Torgau et Weinstadt en Allemagne),en partenariat avec des
industriels du domaine des NTIC et des équipes de recherche en sciences
sociales
L'objectif est d'essayer d'analyser et de mieux comprendre toutes les
conséquences de la "numérisation" d'une ville
http://www.district-parthenay.fr/economie/30juin/actes/diaporama1.htm
8.2.5.4.3.7 l'aménagement du territoire
· comment les pouvoirs publics peuvent-ils jouer leur rôle
sans retomber dans les ornières passées en se substituant aux
acteurs du marché
· Impact sur l'aménagement du territoire (repeuplement
rural, ...) du développement d'une culture du
télétravail, ou de l'entreprise réseau.
8.2.5.4.3.8 dans le domaine juridique
· certaines modalités actuelles ne sont plus applicables quand les
transactions se font sur Internet notamment quand elles sont
transfrontalières: Le droit était jusqu'alors défini dans
le cadre d'une souveraineté sur un territoire et se retrouve en porte
à faux dans cette nouvelle donne
voir page
302
· Que signifie une exclusivité territoriale pour un
distributeur ?
· Le commerce électronique ne peut se développer que dans
la mesure ou le règlement des conflits peut se faire de façon
acceptable par les parties, avec des délais et des coûts
cohérents avec ceux des transactions elles-mêmes. Il convient donc
de faire preuve de créativité dans ce domaine et de
développer une compétence reconnue sur le plan mondial
pour être capable de peser dans les enceintes où se
préparent les nouvelles règles du jeu mondiales afin que nos
légitimes intérêts puissent être pris en compte
· pouvoir former de jeunes juristes et avocats d'affaire à
la pointe dans ce domaine qui va prendre une importance croissante dans la vie
économique
8.2.5.4.3.9 dans le domaine social et politique
· Quel impact sur le fonctionnement de la démocratie
à tous les échelons? La radio puis la télévision
ont entraîné l'apparition de nouveaux hommes publics, qu'en est-il
avec l'Internet?
· quelles conséquences du vote en ligne?
(les principes du vote électronique
http://www.cc.ioc.ee/training/unesco/onlinegov/security/vote.html )
L'Estonie a annoncé qu'elle comptait utiliser le vote
électronique pour les élections générales de 2003.
Avec ce système, les autoritésdu pays veulent faire reculer
l'abstention, en particulier chez les jeunes. En 1999, le taux de participation
dépassait à peine 50%. site officiel du gouvernement estonien
http://www.riik.ee/en/.
voir l'article du Guardian
http://www.guardian.co.uk/internetnews/story/0,7369,464577,00.html
L'Allemagne veut introduire le vote par l'internet afin d'encourager la
participation electorale et de simplifier les procedures de vote, a annonce en
mai 2001 le ministre de l'Interieur Otto Schily les premières
expériences pourraient être mises en place en 2006 à
l'occasion d'élections locales et régionales pour se
généraliser sur le plan national en 2010. Le ministre de
l'Economie Werner Mueller a precise que le gouvernement voyait egalement
des applications du vote en ligne a l'echelle des entreprises, notamment pour
les elections aux comites d'entreprise. Source : : Herve Loquais Tagesspiegel
04.05.2001
France Telecom et Siemens s'allient pour créer e-poll Ce nouveau
système de vote électronique sera le seul à utiliser une
carte à puce. Un premier test grandeur nature aura lieu à
Mérignac (Gironde) à l'occasion des législatives de
2002.(AFP, 24/08/2001)
www.francetelecom.fr/vfrance/actualite/commdosp/actu070600_1.htm
Comment réagir face à ceratains comportements rendus possible
par internet comme la mise aux enchères des votes depuis un site
étranger (élections présidentielles américaines de
2000) ou le "vote swapping" permettant d'échanger des bulletins de vote
entre région dans le cadre de stratégies électorales voir
www.tacticalvoter.net
ou
www.thestandardeurope.com/article/display/0,1151,16436,00.html
· Chaque révolution a généré sa propre
organisation sociale: la révolution agricole a conduit à la
féodalité, la révolution industrielle à la
démocratie représentative. Se dessine-t-il une nouvelle
évolution?
· Nouvelles capacités d'action pour les associations:
évolution de leur rôle dans le fonctionnement de la cité
· Quel impact sur l'emploi (quantitatif et qualitatif)?, les
nouvelles qualifications?, les nouveaux métiers? Plus
d'abstraction ou plus de contact avec le client?, moins
d'administratif et plus de commercial? plus de polyvalence
ou plus de spécialisation?, plus grande
dissémination sur les territoires ou plus forte
concentration? Plus de "nomades"? pour les emplois peu
qualifiés: diminution des emplois par le transfert du travail aux
clients (téléprocédures)? Ou au contraire augmentation de
l'emploi par réduction du travail accompli par le client (livraison
à domicile?)
· Les nouvelles pathologie du travail? Moins de fatigue physique
mais plus de stress? Adaptation à l'accélération du
temps et à l'instabilité des organisations?. Il y a là un
nouveau champ pour la recherche en ergonomie
· Quelles règles de vie communautaire émergent (la
Netiquette, les réseaux des participants aux news group...)
· Quels nouveaux modes de délinquance : les virus, le Spam,
les pirates, les Hoax, les réseaux de Hackers, les cybersquatters, le
détournement de correspondance, les cyber-casseurs, les e-escrocs
(ventes pyramidales, blanchiement,...), le viol de la vie privée
(cookies, web-bugs, centralisation de fichiers,...), l'abus de position
dominante, la désinformation et la diffamation, le cyber-terrorisme, le
vol de la propriété intellectuelle (marques, copyright, droit
d'auteur, brevet, nom de domaine, parasitisme commercial,...), les
cyber-traficants, la pratique illicite de la médecine, les infractions
à la législation sur les jeux l'alcool ou les "bonnes" moeurs, la
fraude fiscale, le détournement de moyens de calcul, ...
· Quelle est l'acceptabilité des nouveaux services offerts
sur internet en fonction de critères tels qu'urbain / rural, moins de 20
ans / plus de 60 ans, homme / femme? Quels risques de nouvelles fractures
sociales?
· Quels nouveaux codes sociaux vont émerger (études
anthropologiques)
· Quel impact sur la gestion du temps individuel et du temps
consacré au travail ou à d'autres formes de loisir (l'effet
drogue des accros du web : seront-ils les gros consommateurs via le commerce ou
au contraire resteront-ils des lécheurs de vitrines virtuelles)
8.2.5.4.3.10 dans le domaine artistique
· relation directe entre l'artiste et le consommateur final,
évolution du rôle des intermédiaires (éditeurs,
producteur,...)
· explosion de la production, nécessité d'inventer de
nouveau repères pour le consommateur
8.2.5.4.3.11 Dans le domaine militaire: la soft-war
Mais à l'inverse elles présentent de nouvelles
vulnérabilités : des équipes peu nombreuses et ne
disposant que de moyens limités, sont néanmoins susceptibles de
créer de graves perturbation tant dans le domaine militaire que
civil. 2002 a connu une chaude alerte avec l'attaque simultanée des
13 ordinateurs qui servent de "plaques tournantes" au trafic de l'Internet
(serveurs d'adresse) et qui ont conduit à les paralyser pendant une heure
· Par ailleurs il faut bien prendre conscience qu'internet ce n'est pas
seulement des tuyaux et des protocoles qui véhiculent de
l'information: c'est le système nerveux de l'économie qui
transmet des instructions et pilote des processus physiques
(régulation de la distribution électrique,
télépilotage d'une chaudière,
télémaintenance de machines, monitoring des malades d'un hopital,
...) ou ayant une influence directe sur notre économie (contrôle
des flux financiers du système bancaire, cession de titres sur une
bourse des valeurs, ...): un hacker peut donc depuis son ordinateur prendre
directement les commandes, déclencher une grave crise financière
ou créer des dégats physiques pouvant causer mort d'hommes
"une attaque informatique pourrait paralyser l'infrastructure du pays en
quelques heures: distribution d'eau, électricité, transport"
Robin Cook, ex-ministre des affaires étrangère britannique
En 1997 un jeune "cracker" a mis en panne la tour de contrôle d'un
aéroport de la région de Boston avec une simple liaison modem
(les Echos du 9/9/92)
Devant la conférence des ambassadeurs le commissaire Daniel
Martin de la DST rapportait qu'en mai 1998 un groupe de jeunes
Hackers de 15 à 18 ans, the Milworm, est entré dans le
réseau d'un centre de recherche atomique indien et y a volé les
travaux sur les derniers essais nucléaires..
En 1998 un garçon de 12 ans a failli ouvrir les vannes d'un barrage
de l'Arizona après être rentré par erreur dans le
système qui les gérait (les Echos du 9/9/92)
En janvier 1999 l'hebdomadaire anglais Sunday Business faisait état du
détournement du satellite Skynet4: les pirates qui
s'étaient introduits sur le site internet demandaient 3 millions de
£ pour cesser leurs agissements
www.anu.edu.au/mail-archives/link/link9903/0079.html
du 25 avril au 11 mai 2001 le système informatique qui
contrôle les flux d'électricité en Californie a
été "cracké", au plus fort moment de la crise
électrique qui touchait cet Etat. Le Los Angeles Times, assure que les
"crackeurs" n'étaient pas loin de pouvoir contrôler la
distribution d'énergie dans tout l'Etat. Officiellement, ce piratage
n'aurait provoqué aucun dégât sérieux. L'article du
Los Angeles Times.
http://www.latimes.com/news/la-000047994jul01.story
Les chercheurs finlandais de Oulu University ont mis en évidence
la fragilité actuelle des réseaux électriques qui
pouvaient complètement s'effondrer en cas d'attaque
www.tekes.fi/eng/news/uutis_tiedot.asp?id=2006&paluu=default.asp
Hogsbreath, Hacker interviewé par Le Monde(26 octobre 2000)
déclarait: "bientôt, même votre toaster sera
connecté à Internet, imaginez ce qui pourra vous
arriver"!!
· Jusqu'alors les conflits opposaient des Etats basés sur des
territoires.aujourd'hui, et l'attaque du 11 septembre l'a rendu plus
évident encore, on assiste à un affrontement entre les Etats d'un
côté et les réseaux de l'autre (intégristes,
mafias). Dans ce cadre le leader démocrate au Sénat
américain, Tom Daschle qualifiait le projet de bouclier antimissile
de "la réponse la plus couteuse à la menace la plus
improbable". Cet attentat dramatique a clairement montré que ce
n'était ni le nombre, ni la technologie qui en fut
l'élément clé mais la maitrise de l'information
· les NTIC fournissent de nouvelles capacités aux armées et
aux systèmes de renseignement. D'autre part, conformément
à la volonté d'origine elles sont peu sensibles à une
attaque terroriste ou nucléaire.(lors des dramatiques
évènements de septembre, alors que les réseaux
téléphoniques se sont écroulés, seules les
messageries ont permis le maintien des communications)
"aujourd'hui la France n'avance dans ce domaine que sur la pointe des pieds
par rapport aux avions et aux chars" déclare aux Echos Paul Ivan de
Saint Germain ancien directeur des recherche au ministère de la
défense
A la suite des attentats du 11 septembre les USA ont encore
considérablement accru leurs moyens de recherche dans ce domaine pour
éviter ce qu'ils nomme un "digital Pearl Harbour": La NIPC
(National Infrastructure Protection Center) a vu son budget porté
à 125M$, le programme Cybercorps Scholarship vise à
attirer les jeunes étudiants brillants frais émoulus de
l'Université vers la lutte contre le cyberterrorisme, le le programme
"Cyberspace Security" conduit par Rober Clark, conseiller auprès
du Président et les 38 Milliards de $ consacrés aux
problèmes de sécurité dont une large part pour la
sécurité sur Internet
Un groupe d'experts du Pentagone, le Csis, estime qu'une
trentaine de hackers répartis sur la planète et doté
d'un budget de 10 millions de dollars pourraient causer de très
sérieux dégâts à la première puissance du
monde (Netsurf juin 1999)
Les responsables de la sécurité aérienne craignent le
détournement des systèmes de contrôle aérien pour
prendre lepilotage du trafic avec les dangers que l'on imagine.
Bill Joy, directeur scientifique de Sun déclarait "Modifier
frauduleusement la composition d'un médicament fabriqué de
façon automatique ou rendre nocive la composition de l'air
conditionné géré par une seule société
dans l'ensemble du quartier financier de San Francisco serait un jeu d'enfant
pour un pirate motivé"
Comme en écho en Août 1999 l'armée chinoise annonce
qu'elle est favorable au recrutement et à la formation de hackers et au
même moment, le 8 août, trois sites officiels de Taiwan sont
victimes d'attaques
En septembre 1999 José Ramos Horta leader timorais menace
de lancer les "Hacktivists" à l'assaut des systèmes vitaux
indonésiens
En octobre 2000, dans le conflit israélo-palestinien, l'Intifada
s'est étendue aux sites Web. Celui du Hezbollah libanais a
été victime d'attaques par saturation.
/www.internetactu.com/flash/flash134-24octobre.html#t2 En mars 2001,
c'est un virus
www.internetactu.com/archives/enjeux/enjeux79.html#soc4 qui générait
une fenêtre où s'inscrivait un appel en faveur du peuple
palestinien.
Au Cachemire une quarantaine de sites indiens ont ainsi
été piratés : un message pro-pakistanais s'affichait sur
leurs pages d'accueil.
www.internetactu.com/archives/enjeux/enjeux67.html#ten7
En Mai 2001, après la collision entre un avion espion
américain et un chasseur chinois, les "hackers" des deux
bords s'en sont donnés à coeur joie.
www.internetactu.com/flash/flash260-27avril.html#t1 d'après
www.Chinabyte.com , les
hackers chinois "Hongker Union" (les pirates rouges), ont attaqué plus
d'un millier de sites américains entre le 1er et le 9 mai, date à
laquelle ils ont annoncé un "cessez-le-feu"."A la date du 9 mai, plus de
1.100 sites chinois avaient été attaqués" (voir le
communiqué du FBI
www.nipc.gov/warnings/advisories/2001/01-009.htm) Selon le groupe
"Hongker Union" il convient à l'avenir de moins dépendre des
logiciels américains afin de réduire leur
vulnérabilité
Toujours en mai 2001, deux virus "anarcho-pacifiques"
www.internetactu.com/archives/enjeux/enjeux88.html#soc5 sont apparus sur le
réseau. L'un, "Mawanella", veut, comme son "cousin" palestinien",
sensibiliser les internautes au sort des musulmans au Sri Lanka.
L'autre, baptisé "LoveLet-CL", contient dans son code un texte critique
à l'encontre de la politique américaine et du système
d'écoute Echelon (lire en Société).
En juin 2001 un exercice d'attaque cybernétique s'est
déroulé en Suisse
L'organisation Al-Qu'ida dispose du réseauJOL (Jihad On Line)
utilisant la Stéganographie (méthode de cryptage utilisant
les pixels des images pour dissimuler les images) les Echos sept 2001
voir page
67
· autre domaine à explorer: celui de la gestion du parc de
matériel et de sa maintenance: un récent rapport du Simmad
qui stigmatise un taux d'indisponibilité de 40% pour le matériel
aéronautique. On peut penser qu'un usage efficace de l'internet pourrait
permettre de sérieux progrès dans ce domaine
8.2.5.4.3.12 Dans le domaine de la formation: NTE et e-learning : les "Sciences Cognitives"
C'est
toute une nouvelle forme de pédagogie qu'il s'agit d'inventer pour
exploiter au mieux les potentialités des NTIC dans un monde de plus en
plus complexe, qui évolue de plus en plus rapidement et où la
qualification des personnes devient le principal atout
Comment reconcevoir la formation avec l'émergence du e-learning?
Voir page
89
· comment concevoir des enseignement efficaces (consolider les acquis
professionnels, utilisation de l'aspect ludique propres à
l'efficacité des apprentissages dans toutes les espèces animales,
apprentissage des savoirs et des savoirs-faire, adaptation à la forme de
l'intelligence de l'apprenant et à ses rythmes, articulation entre
travail individuel et travail en équipe, permettre au tuteur de prendre
la main pour gérer les rythmes et la motivation, éducation des
sens de la curiosité de l'initiative de l'innovation et du risque,
tester les niveaux de connaissances acquises et valider les acquis,...)
· Dans l'éducation aussi comment gérer le "clic &
mortar"
voir page
45 synergie entre le physique et le
virtuel, les NTE (Nouvelles technologies éducatives)
· Banque de cours, publication des cours des profs sur le web ou non?
Notoriété versus protection contre le plagiat?
· Evaluations, diplômes
8.2.5.4.3.13 Dans le domaine médical
· Quel impact sur la pratique médicale? : accès
à une information infiniment plus riche pour le médecin...comme
pour le malade, possibilité de faire appel à du conseil pour les
cas difficiles, suivi des malades, fonctionnement des communautés
médicales, formation continue,...
· Quelles nouvelles pathologies liées à internet
(phénomènes de dépendance "netaddiction",
confusions entre monde réel et virtuel,..)
· Quel risque d'un accès sans contrôle à de
l'information médicale non contrôlée ou à des
médicaments hors des circuits officiels
8.2.5.4.3.14 dans le domaine de la politique de la recherche et de l'évaluation des chercheurs
Bien
entendu les chercheurs ont été les premiers à utiliser
l'Internet pour le fonctionnement de leur communauté par essence
mondiale pour autant toutes les conséquences ont-elles
étés tirées des possibilités de l'outil? prenons
seulement un exemple:
Aujourd'hui par carence des systèmes d'évaluation des
chercheurs les commissions chargées des promotions se contentent
trop souvent de dénombrer les publications dans les revues scientifiques
et s'en remettent en fait à ces dernières pour faire leur
travail:
On peut dire qu'aujourd'hui ce sont les revues qui "font" la carrière
des scientifiques
C'est là un pouvoir immense qui se traduit par des tarifs prohibitifs
(jusqu'à 80.000F pour un abonnement annuel à une gazette qui ne
fait que revendre à la communauté ce qu'elle lui a fourni
gracieusement en lui confisquant sa propriété intellectuelle!!)
Ceci explique leur immense prospérité (40% de marges
d'après Le Monde), souvent dénoncée, surtout quand on sait
qu'un seul groupe de presse contrôle maintenant l'essentiel des
publications au plan mondial
On peut imaginer aujourd'hui un tout autre système d'évaluation
par les pairs basés sur des publications sur l'Internet (comme l'a
proposé Philippe Lazard ancien directeur général de
l'Inserm): les revues ont bien vu le danger et pour dissuader les chercheurs de
jouer cette carte interdisent de publication chez elles tout article
déjà divulgué sur le web
En juin 2001 24.000 scientifiquesde 165 pays ont signé la
pétition du Public Library of Science revendiquant la mise à
disposition gratuiteet en ligne de toute la littérature scientifique,
actuellement appropriée par les revues
www.publiclibraryofscience.org/plosLetter.shtml
8.2.5.4.3.15 Dans le domaine macroéconomique enfin : comment évaluer l'impact global, le benchmarking
Aujourd'hui nous sommes conduits à utiliser comme indicateurs
des éléments, non en raison de leur pertinence, mais simplement
parce qu'ils sont mesurables (% de foyers connectés, chiffre d'affaire
du commerce online, nombre de host,...)
Si dans les premières années du développement de
l'internet on pouvait encore considérer qu'il s'agissait là
"d'indicateurs de croissance" fournissant matière à des
comparaisons significatives entre les pays, ce n'est plus le cas aujourd'hui
car, comme nous l'avons vu tout au long de ce rapport, les
développements déterminants relèvent maintenant de
l'utilisation efficace des outils de l'internet au coeur des processus des
industries manufacturières, financières ou de service
Un énorme travail de recherche en économétrie doit
être conduit pour déterminer les indicateurs pertinents tant pour
les pouvoirs publics que pour les entreprises, afin de leur fournir les outils
de pilotage nécessaires à leur action
Parmi les nombreux travaux menés dans ces domaines outre-atlantique
notons ceux de l'université du Texas
www.internetindicators.com
, mais aussi d'organismes de recherche privés Jupiter
MMXI
www.jmm.com avec son "global
sophistication index" ou le Meta Group
www.metagroup.com avec
l'Index "Computer Savvy"
8.2.5.4.4 Mobiliser tout particulièrement les écoles relevant de notre Ministère
Les
Écoles dépendant du Ministère de l'Economie, des Finances
et de l'Industrie (Écoles des mines et Écoles des
télécommunications tout particulièrement), devraient
être fortement mobilisées afin de jouer un rôle moteur dans
ces domaines dans le cadre du réseau de recherche qui se met en place.
Le réseau des Ecoles des mines (Paris
www.ensmp.fr - Saint-Etienne
www.emse.fr -
Alès
www.ensm-ales.fr -
Douai
www.ensm-douai.fr
- Nantes
www.emn.fr -
Albi-Carmaux
www.enstimac.fr
) dispose en effet à la fois
- d'une équipe qui n'a guère d'équivalent ailleurs, en
sociologie de l'innovation CSI (Michel Callon) et
en économie
- d'équipes de recherche reconnues en informatique (notamment
François Bourdoncle a conçu et réalisé un
des éléments clefs du principal moteur de recherche mondial, Alta
Vista, celui qui se cache derrière la touche REFINE en se nourrissant
d'ailleurs de concepts de proximité linguistique
développée au CSI, (ce qui montre la fertilité potentielle
de telles collaborations entre sciences humaines et sciences dures) et
Robert Mahl qui a mis au point moteur de recherche et système
d'indexation permettant de mettre l'ensemble des textes officiels sur
l'Internet).
- d'Ecoles et de laboratoires implantés en province ayant l'habitude de
travailler au développement économique local, en étroite
liaison avec les DRIRE et ayant toutes développé des
compétences dans les NTIC. Voir en particulier l'audit
réalisé par Jacques LESOURNE et Pierre BERNHARD dans le cadre du
Comité d'évaluation scientifique (
www.cgm.org/themes/deveco/formati/rap-tic.html).
Les Écoles des Télécommunications, de leur
côté, comportent des équipes spécialisées en
réseaux et en nouvelles technologies de l'information.:
Département "Réseaux" à l'ENST Paris
www.enst.fr , Département
"Réseaux et Services multimédia" à l'ENST de
Bretagne
www.enst-bretagne.fr ,
Départements "Réseaux et services de
télécommunications" et "Logiciels réseaux" à
l'INT
www.int-evry.fr ,
Département "Informatique et réseaux" à l'ENIC
www.enic.fr , Unités
"Communications d'entreprise" et "Communications multimédia" à
EURECOM
www.eurecom.fr
.
Internet est aussi un défi majeur pour l'enseignement supérieur
et tout particulièrement pour nos écoles (Annexe &b "Internet
un triple défi pour l'enseignement supérieur" &&w)
L'étude de faisabilité d'une Grande Ecole d'Ingénieur
Virtuelle doit être activement poursuivie et donner lieu à des
débuts de réalisation dès 2001
voir page
89
Les réflexions conduites aujourd'hui sur ce point par Jean-Claude
Merlin et Claude Trink conduisent à penser qu'il serait
opportun de créer un Département "d'ingénierie
de la Formation" à part entière, capable
· de participer à des équipes de projet pour
"fabriquer" de nouveaux enseignements,
· d'assurer des formations en tronc commun sur la pédagogie (qui
deviendra de plus en plus une compétence exigée de tout
ingénieur),
· de prendre la responsabilité d'une formation de tronc commun
· d'accueillir des "incubants" en phase de création d'entreprise
dans les domaines faisant appel à une dimension "pédagogique" ou
ludique (e-learning, jeux, nouvelles techniques publicitaires,
softselling,...)
8.2.5.5 Favoriser la création de labels pour éclairer le client
Le
consommateur n'achètera que s'il a confiance dans le fournisseur
rencontré au hasard de sa navigation: Un (ou plutôt des)
système (s) de labellisation crédible(s) sont un
élément essentiel pour le décollage du commerce
électronique.
Aussi paraît-il important qu'au niveau national et européen soient
encouragées les initiatives permettant de fournir les indispensables
"intermédiaires de confiance" (référencement
proprement dit, plates-formes de commerce électronique, système
de garantie de bonne fin des transactions, "notaires" de clefs,...
voir page
200) pour un développement du
commerce électronique qui permette à nos entreprises de lutter
à armes égales.
La création du domaine "france.fr", pour les entreprises des
secteurs du tourisme de la culture et de l'information, procède de cette
logique, de même que la labellisation des sites export par le
Secrétariat d'Etat au commerce extérieur
8.2.5.6 Les pouvoirs publics promoteurs du développement économique
Les
différentes aides et services proposés par les pouvoirs publics
aux entreprises sont souvent critiquées pour leur complexité, la
difficulté à trouver l'information et la personne
compétente est un reproche fréquemment adressé aux
administrations,: Internet semble particulièrement bien adapté
pour offrir une information exhaustive, cohérente, constamment mise
à jour, avec les coordonnées de l'interlocuteur pertinent
Les demandes d'aide pourraient être transmises électroniquement,
en un seul exemplaire rempli à partir d'un dossier type, limitant ainsi
le coût administratif des procédures. La rediffusion du dossier
aux services participant à l'instruction, au sein de l'administration,
serait pour sa part accélérée et allégée
Autre exemple : les entreprises peuvent maintenant obtenir des PEE
(Postes d'Expansion Economique)
http://www.dree.org/pee ou
du CFCE
www.cfce.fr de façon
rapide et simple les informations abondantes dont ceux-ci disposent sur les
marchés étrangers (informations de synthèse et
pointeurs sur les sources riches en informations pertinentes et à
jour).
Des lettres d'information périodiques sont gratuitement diffusées
depuis les principaux pays par nos postes d'expansion
http://www.commerce-exterieur.gouv.fr/publications1 et nos
conseillers scientifiques
http://www.adit.fr
Pour les PEE
http://www.dree.org/pee/nordamer.cfm
quadrillant les Etats-Unis, internet est d'ores et déjà devenu un
outil majeur utilisé quotidiennement
- pour suivre l'actualité des entreprises ou des secteurs professionnels
(technologie PUSH)
- pour rechercher l'information sur le web
- pour travailler avec leurs interlocuteurs (e-mail) : une difficulté
est que beaucoup d'entreprises françaises cherchant à
pénétrer le marché américain n'ont même pas
d'e-mail (alors que la quasi totalité des demandes provenant
d'entreprises américaines utilisent le courrier électronique)
On nous a cité à San Francisco l'exemple d'une entreprise
présélectionnée pour faire une soumission et qui
s'était vue adresser une RFQ (Request For Quotation) après avoir
mené une onéreuse campagne de prospection. Elle ne disposait
malheureusement pas de boîte aux lettres électronique pour
recevoir cette requête...
- grâce à un Intranet, pour rendre accessible à tous les
membres des PEE l'ensemble de la documentation et des notes de synthèse
élaborées par chacun, de faciliter la gestion (congés,..),
et les échanges internes
- pour mettre à disposition toute l'information souhaitable grâce
à un site web (avec une partie gratuite et une partie accessible par
abonnement)
- et même pour pré-vendre les publications du poste
(softselling...)
Un des chargés de mission nous a également indiqué, qu'a
titre personnel, pour éviter la "corvée" des courses, il fait ses
emplettes au supermarché par l'internet et se fait livrer ainsi à
domicile
Bien entendu ce qui vaut pour l'Etat vaut aussi pour l'ensemble des pouvoirs
publics (Conseils Régionaux, Conseils Généraux,
Mairies,...), et plus généralement pour tous ceux qui ont une
mission de développement (CCI, Organisations professionnelles,...).
8.2.5.7 Aider les PME à se saisir des opportunités offertes par Internet et favoriser la création d'entreprises
Ces deux points vont maintenant être développés dans les 2 prochains chapitres.
8.3.1 Une nécessité pour l'administration : travailler en équipe de projet interministérielle
Le plan
d'action que nous proposons à partir de l'analyse
précédente comporte volets suivants:
Mais comme nous l'avons constaté plus haut, Internet, outil de
communication, ou plus exactement de transaction, ne prend tout son sens que
quand il se développe dans l'ensemble d'une communauté
économique.
· Les accompagner pour le passage à l'action
· Monter des actions collectives,
· Accompagner les projets consistants et ambitieux
· Utiliser Internet comme un outil d'une politique de
développement local
· Former les différents acteurs
· Rendre les services de l'Etat chargés du
développement économique exemplaires dans leur utilisation
de l'Internet
Les quelques exemples qui suivent illustrent clairement
Il est donc indispensable, dans un souci d'efficacité, que dans ce
domaine l'administration puisse travailler en "équipe de projet"
interministériel (à Paris comme sur le terrain)
· que tous les ministères en charge d'un secteur professionnel
ou d'une catégorie d'entreprises (artisanat, professions
libérales,...) sont concernés conjointement,
ð construction : architectes, BTP, fournisseurs de composants du
bâtiment,...
ð agriculture, matériels agricoles, produits
phytosanitaires,...
ð industrie, courtier d'assurance, logistiques, distribution,
publicité...
ð culture avec les nombreux secteurs industriels qui y sont
liés tourisme, transport, télécommunications,....
Enfin comme nous l'avons vu les micro-entreprises (artisanat, service,
commerce, ...) sont particulièrement à même de tirer profit
de cette évolution, mais ont besoin plus encore que les autres d'un
environnement favorable pour pouvoir espérer en saisir l'occasion avec
succès
8.3.2 Informer les PME et les sensibiliser aux enjeux d'Internet
8.3.2.1 Une action de sensibilisation est encore malheureusement nécessaire
Certes aujourd'hui il ne paraît plus nécessaire de sensibiliser les industriels à l'existence même d'Internet : il n'est plus possible depuis plusieurs années d'ouvrir un journal ou une radio sans en entendre parler, et un grand événement est inconcevable sans une déclinaison Internet (livres censurés, atterrissage sur mars, visite du Pape, décès d'une princesse, ou le site de Nagano avec ses 635 millions de connections en 15 jours lui-même dépassé par le mundial98 74 millions dans la seule journée du 30 juin, sans parler de loft-story, chaque grand événement depuis battant les records du précédent)
Mais cette information journalistique véhicule 2 niveaux de "leurres" qui finalement dissuadent le chef d'entreprise d'aller plus loin dans sa réflexion :
niveau 1 : l'insécurité des paiements
électroniques et l'aspect non professionnel (ludique, voire immoral
"naviguer sur une mer infestée de pirates et de violeurs de
sirènes...")
niveau 2 :la réduction des usages
Ils conduisent le patron de PME à considérer que ceci ne le
concerne pas vraiment et peu d'informations laissent imaginer au chef
d'entreprise que la richesse d'Internet se situe bien au-delà et le
concerne de façon incontournable. Malheureusement nos multiples contacts
sur le terrain, corroboré par les enquêtes comme celles
d'Ufb-Locabail
www.ufb-locabail.fr, de
Mazar
voir page
55 ou de novamétrie
voir page
48 nous permettent de constater,
encore cette année, qu'en ce qui concerne les usages "business"
d'Internet, une action de sensibilisation reste nécessaire:
· au commerce en ligne visant le grand public (qui ne concerne qu'un
nombre très limité de PME)
· et à la recherche d'information au hasard de la navigation..
Ce n'est encore qu'un nombre insuffisant de PME qui a compris à quoi
Internet pouvait leur servir pour économiser de l'argent (Achats,
télécommunication, couts administratifs, formation, recrutements,
gestion financière,...), pour réduire leurs besoins de
capitaux (stocks), pour gagner en réactivité, pour
pouvoir travailler plus efficacement avec leurs partenaires (conduite de
projet ou de chantier) ou pour aborder de nouveaux marchés
notamment en trouvant les bons partenaires, pour être en mesure de
mieux servir leur client et donc de le fidéliser (SAV,
personnalisation, information,suivi des commandes,...), pour recuter de
nouveaux collaborateurs
Elles n'ont pas assimilé le fait qu'internet concernait TOUS les
métiers de l'entreprise, dans tous les secteurs professionnels et
ceci indépendamment de la taille de celle-ci (de l'entreprise
individuelle à la Worldcompany)
L'éclatement de la "bulle" financière du Nasdaq les renforce dans
leur septicisme et leur attentisme alors même que la véritable
mutation en profondeur dans le tissu économique est en train de se
réaliser chez leurs concurrents étrangers ou leurs donneurs
d'ordre
Beaucoup pensent que les technologies ne sont pas encore stabilisées et
qu'ils peuvent attendre: ils ne voient pas qu'ils risquent de se trouver
exclus brutalement de certains domaines d'activité (automobile,
aéronautique, grande distribution,...) qui mettent en place des process
d'achat, de conception ou de fabrication qui ne supporteront plus les resaisies
d'information ainsi que les délais inhérents à des
processus séquentiels
Enfin à côté de l'image "gadget à la mode"
propagé par les média et amplifié par la bulle du Nasdaq,
Internet garde une image de "haute technologie" et donc de coûts et de
besoin de hautes qualification, alors même qu'Internet a surtout
apporté la normalisation des interfaces qui permet, par rapport à
l'informatique et aux télécommunications traditionnelles, une
simplicité dans l'usage, des couts beaucoup plus faibles
et une interopérabilité permettant des développements
progressifs et modulaires.
Peu encore ont compris que Internet, c'est à dire TCP/IP ce
n'est qu'un simple standard, mais que c'est lui qui permet de sortir de
l'informatique et des télécommunications "propriétaires",
de ses couts et de ses rigidités: l'électricité n'a pu
véritablement révolutionner l'industrie que quand la
normalisation (220V, écartement des prises, 50 périodes,...) a
permis le développement des réseaux électriques et le
développement des multiples appareils sachant que leur interconnection
permettaitde batir des systèmes complexes, flexibles et évolutifs
Elles n'ont pas non plus compris que de ne pas acheter leur nom pouvait
leur couter ultérieurement extrêmement cher
La plupart du temps Internet est encore assimilé à "site web"
pour "la notoriété" ou "la boutique en ligne" alors que comme
nous l'avons vu ce ne sont que des utilisations extrêmement marginales de
cet outil (et qui de plus n'ont de sens qu'intégrés à
l'ensemble de la gestion des flux)
Confucius le disait déjà "l'ennemi de la connaissance n'est pas l'ignorance, mais le fait que l'on croit savoir"
Les
conclusions de l'évaluation des opérations conduites en Franche
Comté en mars 2001 montrent l'ampleur du chemin qui reste encore
à parcourirau seuil de 2002
"le constat est amer... les chefs d'entreprise sont encore assez
réticents à faire évoluer leur société parce
que les NTIC mettent souvent en cause leur organisation et leur gestion de
l'information. Même si les entreprises ont de réelles
capacité d'adaptation, leurs démarches sont lentes et les freins
culturels profonds ... les usages sont encore à leurs balbutiements,
...les élus n'ont toujours pas pris conscience des enjeux des NTIC. Au
même titre que les chefs d'entreprises, ils peuvent être aussi la
cible d'une campagne de sensibilisation" Hervé Claudet
www.action70.com
voir aussi l'étude réalisée par Taylor Nelson
Sofres, auprès de 604 dirigeants d'entreprise traditionnelles de
toutes tailles, seulement 19% des patrons estiment en France que le Web
révolutionnera le fonctionnement de leur société. Ils sont
53% au Royaume-Uni, 44 % aux Pays-Bas. La frilosité des entreprises
françaises, grandes ou petites, face à l'outil Internet ne cesse
de se confirmer: 46 % des chefs d'entreprise au Royaume-Uni estiment
qu'Internet leur permettra d'améliorer leur profitabilité, 35 %
aux Pays-Bas et 16 % seulement en France).
voir page
56
8.3.2.2 Les grandes réunions de sensibilisation
8.3.2.2.1 En général un coup d'épée dans l'eau
C'est
souvent la première idée, ce n'est pas toujours la meilleure:
on peut avoir un sentiment de gain de productivité en permettant d'un
coup à un grand nombre de chefs d'entreprises d'écouter des gens
de grande qualité leur expliquer l'internet et ce qu'ils peuvent en
attendre
Malheureusement, au grand dam des organisateurs on constate que ne
viennent à ces réunions chronophages que ceux qui sont
déjà sensibilisés et qui sont avides d'en savoir plus ou
de tester leurs projets:
Les initiateurs de ces manifestations se désolent en outre de voir le
faible nombre de vraies PME parmi un public essentiellement constitué
d'institutionnels et de sociétés de service qui recherchent le
client
Ceci est en fait tout à fait normal car un chef d'entreprise dynamique
est en général sollicité de toutes part et doit
gérer ses priorités. S'il n'est pas préalablement
convaincu qu'il y a un réel enjeu pour son affaire il ne se
déplacera pas (n'oublions pas non plus que toutes les entreprises ne
sont pas au chef lieu de région):
Pour les organisateurs de "Grands Messes", rappelons leur que "seuls les
croyants vont à l'office"
Ceci est encore plus vrai après l'éclatement de la "Bulle"
des nouveaux marchés financiers:
Il y a 3 ou 4 ans certains chefs d'entreprise se déplaçaient par
curiosité pour en apprendre un peu plus sur une "nouvelle technologie"
mystérieuse. Il y a un an ou deux, anxieux devant les couts et les
risques, ils se croyaient "obligés d'en passer par là" sans en
comprendre l'interet. Aujourd'hui, la faillite des dot.com les rassurent sur
leur analyse initiale "c'est un phénomène de mode qui ne concerne
pas les PME" et ils reviennent "aux choses sérieuses" en arrétant
de perdre du temps avec ces "gadgets"...: tous les organisateurs, malgré
les moyens financiers et humains mis sur la table en ont fait l'amère
expérience
Récemment par exemple dans une conférence à gros budget
parfaitement bien organisée dans une grande métropole
régionale, avec des orateurs de grande qualité, couplée
à une exposition de haut niveau, un rapide sondage parmi les
participants a montré qu'il n'y avait, en dehors des
sociétés de prestation de service internet que deux vraies
PME:... celles qui témoignaient à la tribune
Les opérations "d'évangélisation" (cf §
suivant) sont un préalable incontournable au succès de telles
opérations: les chefs d'entreprises préalablement
sensibilisés un par un au fait qu'internet pouvait véritablement
leur apporter de véritables gains de productivité sont alors
demandeurs et participent au choix des thèmes et des orateurs
8.3.2.2.2 Une exception : quand c'est le gros client qui organise la cérémonie..
Le
seul cas où la méthode consistant à inviter les
industriels à une réunion de sensibilisation sans travail de
terrain peut marcher c'est lorsque la puissance invitante a une
crédibilité incontournable pour faire passer le message comme
c'est le cas pour les acheteurs:
Quand le département de la défense organise un séminaire voir
page
217 dont le
titre est "Using Electronic Commerce to Win Federal Contracts",
tous les fournisseurs répondent présent, car la
présensibilisation, montrant qu'il s'agit d'un vrai enjeu, vital pour
l'entreprise, est clairement réalisée par les 2 lignes de
l'invitation
Il est certain que si, comme pour la qualité, les acheteurs
automobile ou les grandes surfaces invitaient ainsi leurs
fournisseurs, peu se trouveraient une excuse pour décliner l'invitation.
On peut espérer que des opérations comme net200X
http://www.mynet2001.net participeront à
cet objectif
8.3.2.2.3 Egalement la technique du Coucou, efficace et peu onéreuse
A noter
également la "technique du coucou" en profitant d'une
réunion professionnelle incontournable et en tirant partie de la
présence effective des chefs d'entreprises pour faire passer le message
Ce message doit alors être particulièrement percutant pour
atteindre des auditeurs qui se sont mis parfois "en position veille"
8.3.2.2.4 Un risque grave: se reposer sur un grand opérateur pour conduire cette sensibilisation
DANGER : certains responsables régionaux, dépassés par les évènements, ou n'ayant pas perçu que le monde avait changé, se laissent circonvenir par des opérateurs pour assurer cette sensibilisation.
Il n'est
pas nécessaire de souligner le caractère très
contre-productif pour les PME de ce type de sensibilisation
nécessairement orienté par de légitimes
préoccupations commerciales (ce qui est normal) mais
bénéficiant d'un label public d'intérêt
général pour ce faire, (ce qui l'est beaucoup moins)
La distorsion de concurrence que cela peut de créer n'est-elle
pas susceptible d'entraîner la responsabilité des personnes
chargées de mission d'intérêt public
concernées?
8.3.2.3 Une sensibilisation par une politique de communication au niveau régional ou local
8.3.2.3.1.1 L'organisation de concours et de prix
Bien
entendu il ne faut pas en abuser mais des concours peuvent être utiles
à trois niveaux
Dans la logique de ces objectifs il convient de ne pas trop restreindre le
nombre de prix décernés.
· Donner au lauréat, en dehors du prix, et c'est souvent plus
important, un surcroit de visibilité et de notoriété (ce
qui est facilité par une organisation qui associe des organes de presse
· Détecter des projets interessants et nourrir ainsi les banques
de donnée de success stories dont nous avons plusieurs fois
souligné l'importance
Se pose alors la question des catégories: celles qui sont habituellement
retenues nous paraissent tout à fait inadaptées (B2B, B2C,
Start-Up, Grands Groupes, Sociétés de service,...) nous pensons
qu'aujourd'hui il est préférable de mettre l'accent sur les
fonctionnalités en primant les utilisations les plus performantes
d'Internet
Quelques idées de catégories possibles : les
Achats, la gestion logistique, le recrutement, la formation et la gestion des
connaissance, l'intelligence économique et la veille technologique, la
gestion financière, le coengineering, le service après-vente, le
suivi des clients, le marketing, la gestion de projet, l'intégration
donneur d'ordre sous-traitant, les outils de pilotage stratégiques,
l'information financière, les relations avec les administrations, la
gestion de crise, l'intégration des nomades dans les intranets, le
télétravail,...
Il faudra toutefois veiller à ce que ces actions (et les crédits
correspondants) soient gérées par les services directement
chargés de l'action auprès des PME : il ne s'agit pas là
en effet d'une action de communication visant au premier chef, à mettre
en valeur l'action du ministère ou de l'organisme organisateur, mais
bien d'une action visant à donner aux entreprises des
éléments d'appréciations utiles pour leur prise de
décision
la Région Limousin a lancé le concours Acticiel
www.acticiel-98.net ,
qui a permis de mettre en avant plusieurs projets très
intéressants comme par exemple:
@ Royal Limoge, &n entreprise de porcelaine, fière de ses 30
000 décors créés en 2 siècles, qui a mis sur
Intranet sa base de données artistique et peut ainsi accroître sa
productivité et sa créativité
@ Sothis, dont nous avons parlé précédemment
animation d'un réseau de prescripteur et de distributeurs
Dans le même ordre d'idées la "fête de Internet"
très largement décentralisée montée sur le
modèle de la fête de la science, encouragée au plus
haut niveau, a pu être utilisée pour sensibiliser aussi les PME
notamment à travers les concours Intr@net'99 , net2000 et net2001
www.mynet2001.net et les
Electrophées
www.finances.gouv.fr &&w).
8.3.2.3.1.2 Une collaboration avec les organes de presse
Au
niveau national des journaux comme Le Monde, les Échos,
Libération ou l'Usine Nouvelle ont depuis 1997 joué
un grand rôle dans la prise de conscience des enjeux d'Internet par les
entreprises en offrant à leurs lecteurs des chiffres et des exemples en
France mais surtout à l'étranger qui donnent à
réfléchir
Il conviendra de travailler en liaison avec la presse technique et la presse
régionale (journaux, radio, télévision) qui peut ici
apporter une efficace contribution, et qui apprécie de son
côté de pouvoir présenter des succès d'entreprises
locales.
Sa large diffusion locale en fait un vecteur de sensibilisation très
efficace: là encore disposer de la liste des entreprises
régionales ayant conduit avec succès des projets internet est
très utile
8.3.2.4 Un travail d'évangélisation sur le terrain
8.3.2.4.1 S'appuyer sur les réseaux qui travaillent déjà au quotidien avec les chefs d'entreprise
Le chef
d'entreprise n'allant pas aux réunions, aussi bien faites soient elles,
il faut aller à lui.
Un écueil à éviter: lui envoyer un
"spécialiste de l'Internet" serait une grave erreur pour trois raisons
Pour ce qui est des actions de sensibilisation proprement dites, il est donc
proposé une approche visant à utiliser principalement les
réseaux de confiance qui se sont tissés au fil du temps en
donnant à ceux-ci les moyens d'apporter les information pertinentes au
chef d'entreprise :
· Il est nécessaire pour aider le chef d'entreprise dans sa
démarche Internet de partir de sa stratégie et, pour cela, il
faut surtout une bonne connaissance du fonctionnement d'une PME, et si possible
pouvoir s'appuyer sur la connaissance sur la durée de celle que l'on
conseille
· Un chef d'entreprise ouvre rarement sa porte, et encore moins sa bouche
pour laisser un inconnu pénétrer sa stratégie quand il a
le sentiment d'être en position d'infériorité technique et
qu'il craint, souvent à juste titre que son interlocuteur va en abuser
pour pour l'orienter vers des solutions correspondant à ses propres
intérêts plus qu'aux siens et lui faire prendre des
décisions inadéquates (une récente étude du
ministère Wallon en charge de la technologie, dans le cadre de
l'évaluation d'une procédure visant à aider les
entreprises à mettre en place des sites de commerce électronique
a bien mis en évidence ces dérives)
L'action des "spécialistes" ne doit être envisagée que dans
la seconde étape (prédiagnostics, conseil,...)
La seule méthode qui paraît réellement efficace pour amener le chef d'entreprise à prendre conscience des opportunités que lui offre internet (et des risques qu'il y aurait à l'ignorer) est de s'appuyer sur le réseau des conseillers habituels de l'entreprise, et de capitaliser ainsi sur les réseaux de confiance qui se sont constitué au fil du temps
Il
convient donc de mobiliser tous ceux, et ils sont nombreux,
dont le travail quotidien est d'aider les PME à renforcer leur
compétitivité (ATI des chambres de commerce, conseillers des
chambres de métier et d'agriculture, conseillers des chambres syndicales
ou des syndicats professionnels, ingénieurs des DRIRE, conseillers en
développement technologique, conseillers export, conseillers des
associations d'expansion économiques ou des sociétés de
reconversion,...)
Ces conseillers peuvent être utilement secondés par de jeunes
cadres comme par exemple en Normandie qui a fait appel aux emplois
jeunes
http://www.rdt-bn.org/ntic
ou
http://srct.ctn.asso.fr/Entite.fr/communic.htm pour apporter un
concours à ces opérations de sensibilisation.
8.3.2.4.2 Donner à ces conseillers les atouts leur permettant d'être efficaces
8.3.2.4.2.1 Une formation aux usages performants et utiles des outils de l'Internet dans une PME
La
première mesure sera bien évidemment de commencer par leur
donner une formation de base sur les usages efficaces des technologies
de l'internet (dès 1998 une formation commune a été
mise en place associant Drire et CCI : celle-ci doit être encore
amplifiée)
Le présent rapport a été conçu en partie pour
répondre à cet objectif et le petit shema accessible à
l'adresse
www.yolin.net/prediagnostic.ppt permet une vue panoramique des
utilisations d'Internet
8.3.2.4.2.2 Des moyens techniques permettant une pratique professionnelle quotidienne en adéquation avec le discours
Il va de
soi que l'efficacité du propos gagnera quand la pratique du
conseiller sera en cohérence avec ses paroles: celui-ci devra
disposer autant que faire se peut d'un microordinateur portable portable
doté d'un modem et d'une liaison GPRS (et demain UMTS) permettant
d'illustrer ses arguments dans l'entreprise devant un écran, et
de toucher du doigt les domaines dans lesquels Internet peut
concrètement lui apporter quelque chose, notamment en l'invitant
à une rapide visite guidée de ses concurrents étrangers
sur le Web
Il devra pouvoir s'appuyer sur les outils mis en place par son organisme de
rattachement pour donner de la profondeur à son propos (site web
transactionnel,...)
Un des dangers serait en effet de se limiter à la partie visible de
l'isberg, c'est à dire ce que les entreprises montrent librement sur le
web de leurs usages de l'Internet, cette partie visible est estimée
à moins de 10% (le fameux syndrome du réverbère
conduisant à chercher la pièce là où il y a de la
lumière et non là où elle est tombée).
Bien entendu il faudra être extrêmement attentif à ce que
cette panoplie technologique n'apparaisse pas comme des gadgets
décoratifs mais soient une démonstration vivante de
l'efficacité que cela donne au conseiller
8.3.2.4.2.3 Une banque de success stories pour permettre au chef d'entreprise de voir concrètement ce qu'Internet peut lui apporter
Le chef d'entreprise est désespérément à la recherche d'une personne, à qui il sait pouvoir faire confiance, capable de lui montrer concrètement en quoi cette technologie peut lui être utile et si elle est à sa portée technique et financière.
Pour lui
faire rapidement prendre conscience des enjeux d'Internet, et de la
capacité qu'il peut avoir d'en maîtriser l'usage, rien ne semble
plus efficace que de lui montrer des exemples de PME dont il se sent proche, et
qui ont sauté le pas avec succès.
Cette proximité pourra être soit géographique, soit de
métiers, en tous cas l'entreprise présentée en exemple
devra être perçue comme étant de même niveau
technologique (un exemple d'entreprise considérée comme
high-tech, même très spectaculaire, est beaucoup moins
convaincant: "oui, d'accord, c'est très bien, mais ce n'est pas pour
nous")
Il est essentiel de constituer progressivement une "banque d'exemples"
disponible pour tous les intervenants en entreprise (et alimentée par
chacun)
Ces opérations "références" ont déjà
fait la preuve de leur efficacité dans le cadre des actions de diffusion
technologique.
De même nous avons constaté que les organismes chargés de
sensibilisation ou de formation ainsi que les organes de presse sont tous
à la recherche d'exemples pour illustrer leurs propos.
Le présent rapport s'est efforcé, pour chacun des sujets
traités, de fournir les références d'entreprises l'ayant
abordé avec succès, mais il convient de prévoir une base
de données vivante une "banque de success stories" à la
disposition de tous et alimentée par chacun (entreprises et organismes)
L' ACFCI (Association des Chambres françaises de commerce et
d'industrie) et tout particulièrement la CCI de Brest en
coopération avec la DARPMI (Direction de l'Action
régionale et des PMI) ont commencé à mettre en place une
telle banque d'exemples.
http://evariste.anvar.fr/mis
et notre ministère a utilisé le programme UCIP pour en
constituer une
www.rcube.org. De même
des initiatives sont à noter en Basse Normandie (CTN
www.ctn.asso.fr) à Lyon (Agence
Régionale du Numérique
www.numera.org) en Haute
Saone
www.action70.com, à
Vichy
www.moulins-vichy.cci.fr
et dans le Limousin Acti-Limousin
www.acti-limousin.net
et
www.limousin-tech.org.
Il convient de franchir aujourd'hui un nouveau pas vers la constitution d'une
véritable banque d'exemple évitant une polarisation sur le seul
commerce électronique comme c'est encore trop souvent le cas
aujourd'hui
8.3.2.4.2.4 Des outils d'autodiagnostic, cahiers des charge type, guides sectoriels, annuaires des compétences
Le chef
d'entreprise a aussi besoin de documents conçus pour une PME et
lui permettant d'y trouver de façon pratique, avec des exemples, ce
qu'est Internet et dans quels domaines celui-ci peut lui ouvrir des horizons
nouveaux.
Celui qui le conseille a besoin de son coté de disposer
A l'inverse, des sociétés de service tout à fait
compétentes ne trouvent qu'avec difficulté des clients pourtant
potentiellement nombreux.Ce problème étant récurrent tant
pour conduire des actions de formation que de conseil ou mener des actions
collectives, nous proposons la mise en place d'une "bourse de la formation
et du conseil pour les PME et les intervenants en PME" où pourraient
· de guides méthodologiques qui, plus que des réponses
toutes faites, l'aident à se poser les bonnes questions
· d'annuaires de compétences régionales (conseil,
prestations de service, formation,...). Nous avons pu constater la
difficulté pour un opérateur local de trouver les
compétences nécessaires pour conduire rapidement une action de
formation et nous avons été amenés pour ce faire à
procéder à un appel d'offre sur le Web. La CCI de Paris a par
exemple édité un annuaire des prestataires du net :
Quelnet
www.quelnet.com
et éventuellement d'un news group consacré à ce
thème
ð être publiés les appels d'offre d'entreprises ou
d'institutionnels ayant besoin de formateurs ou de consultants
ð Grâce à un système de mailing automatique
(Technologie PUSH) les consultants qui le souhaitent seraient
immédiatement avertis des nouveaux appels d'offre.
Cette plate-forme serait enrichie
ð de cahier des charges type
ð de programmes de formation
l'Agence Wallone des Télécommunications (AWT
www.awt.be ) met en place de tels annuaires sur
son site
www.awt.be/cgi/fr/awt/offre.asp ou
http://vigie.awt.be
Signalons sur ce point le "guide de l'e-business" tout à fait
remarquable réalisé par l'AWT (Agence Wallonne des
Télécommunications
www.awt.be) et accessible sur son
site
www.awt.be/cgi/mis/mis.asp?mis=mis-fr-005
outre l'enquête Ufb-Locabail dont nous avons déjà
parlé, notons l'enquête internationale sur les utilisations
d'Internet par les PME mecaniciennes présentée par le
cetim lors de ses séminaires régionaux
· d'outils permettant de réaliser une démo sur les
intranets ou extranets, qui eux ne sont pas directement
accessibles sur le web mais dont nous avons vu dans les chapitres
précédents l'importance. les CD réalisé à
l'occasion des concours Intr@net'99, net2000 et net2001 :
www.mynet2001.net fournissent
déjà une bonne base d'exemples
de même les dossiers de Déclic.net
www.declic.net dans le Nord
Pas de Calais (annuaire des compétences, dossiers thématiques,
guides de la société de l'information,...fournissent des outils
très utiles aux PME comme à leurs conseillers
La CCI de Paris
ww.ccip.fr a également
édité un document "DiagnosTIC" très bien fait pour
"accompagner les choix des créateurs, dirigeants et décideurs
dans leurs projets liés aux NTIC"
Les associations Technofutur3
www.technofutur3.be de
Charleroi et Technifutur de Liège
www.technifutur.be ont
pour leur part mis au point des séminaires de 2 à 3 jours pour
les comités de direction avec comme objectif tout à la fois de
les informer sur les potentialités des outils Internet et de les faire
travailler sur les opportunités que cela représente pour elles
Au niveau national un ouvrage répondant à cet objectif a
été réalisé dans le cadre de l'Echangeur sous la
coordination de Daniel Kaplan
http://www.echangeur.fr/actualites/publications/guide-du-commerce-electronique.p
df
8.3.2.4.2.5 mettre en commun tous ces outils entre les régions?: le webring des acteurs de terrain
Nous
avons pu constater que progressivement chaque région mettait en place
des structures pour aider les PME et que chacune, malgré des moyens en
général limités recréait des documents ou des
outils, du type décrit aux 2 paragraphes précédents,
répondant à des besoins très voisins. Ce travail
très lourd se fait évidemment au détriment du temps
passé sur le terrain au contact des entreprises
Par ailleurs cet isolement de chaque opérateur ne permet pas de
capitaliser l'expérience et de faire que chaque nouvel outil apporte un
"plus" par rapport à ceux qui les ont précédés:
En particulier chacun découvre avec retard que ,pour la plupart des
entreprises, le commerce électronique ne représente qu'un aspect
marginal du problème et les détourne de l'essentiel. Or les
nouvelles fonctionnalités qui ciblent sur les économies et les
gains de compétitivité nécessitent la mise au point de
nouveaux outils plus sophistiqués (Achats, co-engineering, relations
donneurs d'ordre et sous-traitants, e-learning, gestion du SAV,
télémaintenance, web-EDI, recrutement,
référencement sur les market places, intelligence
économique, recherche de financements, relation avec les
actionnaires,...)
Bien entendu il est difficilement envisageable que se mette en place un site
central rassemblant toutes ces informations et répartissant le travail
de développement, tant pour des raisons techniques(comment assurer les
mises à jour) que "diplomatique" (quel organisme serait en charge de
cette "centralisation")
L'idée qui s'est dégagée des travaux préparatoires
du séminaires d'Autrans de janvier 2002 de l'initiative PmeNet et de la
table ronde des opérateurs de l'e-business de Gosselies en Aout
2001serait alors d'utiliser une approche "Peer to Peer" et de tisser un
"web-ring entre tous les acteurs de terrain qui décideraient de
travailler en réseau et de mettre leurs outils à la disposition
des autres dans la philosophie de la licence GNU/GNL : possibilité
à chacun d'utiliser le travail des autres sous réserve de
respecter les droits moraux des auteurs et de faire profiter la
collectivité des améliorations apportées aux outils
8.3.2.4.2.6 Des actions qui doivent faciliter l'émergence du conseil privé et non se substituer à lui
Les
opérateurs sur le terrain mettent l'accent sur l'importance croissante
dans la phase actuelle de l'accompagnement de l'entreprise pour la mise en
oeuvre effective du plan d'action en faisant un constat de carence du secteur
privé dans ce domaine et regrettent de ne pouvoir le faire de
façon significative car cette action est fortement consommatrice
d'unités d'oeuvre
Il faut toutefois être très attentif à ce que les
structures publiques ou parapubliques aident à l'émergence de
professionnels du conseil en leur préparant le terrain et en
solvabilisant la demande de leurs client au lieu d'inhiber leur création
en réalisant le travail à leur place. Le FRAC (voir plus loin)
paraît la formule adaptée pour répondre à ce besoin
Le Ministère Wallon en charge de la recherche et de la technologie
envisage de mettre en place en 2002 à cette fin des "RENTIC",
spécialistes agréés dont les prestations devraient
être très fortement subventionnées pour accompagner une
entreprise ou un groupe d'entreprise tout au long de la mise en place d'un
projet Internet
8.3.2.4.2.7 Sensibiliser les patrons de PME par l'intermédiaire de certains réseaux de professionnels ayant un rôle de conseil, souvent très écoutés, comme les experts-comptables
...Il
convient de sensibiliser aussi ces professionnels, non pas tellement pour
qu'ils aient une action fortement incitative, mais pour que lorsque le patron
de la PME leur fait part de leur projet et leur demande conseil ils soient
suffisamment éclairés sur le sujet pour être en situation
de jouer un rôle positif
Notons d'ailleurs que les experts comptables prenant conscience que
l'automatisation en cours des processus administratifs va réduire le
processus comptable à sa plus simple expression (il devient un
sous-produit de la gestion des processus opérationnelx) déploient
leur énergie pour recentrer leur métier sur sa partie à
plus forte valeur ajoutée : le conseil et l'audit. De ce fait les
actions de formation qui ont été menées ces derniers temps
ont été des succès
8.3.2.4.2.8 Des plateformes de démonstration pour pouvoir "toucher du doigt"
"Demo or Die" a coutume de dire Jean-Michel Billaut
animateur de l'atelier de la BNP-Paribas, "le patron de PME est comme Saint
Thomas il ne croit que ce qu'il voit...et il a bien raison"
A Saint Etienne un travail exemplaire de mise en réseau de tous
les acteurs (Collectivités locales, l'Ecole des Mines et
l'Université, la CCI, le Medef et la CGPME régionales, le
pôle productique Rhone-Alpes) a permis la création du
Cybersite
www.loire-cybersite.net
permettant des démonstrations, mais surtout un accès à un
réseau de compétences
Ce qui distingue cette initiative de beaucoup d'autre est d'avoir lis l'accent
sur toutes les utilisations de l'Internet dans le processus de production alors
que bien souvent les initiatives régionales se limitent à la
partie marginale : le e-commerce
http://www.productique.org/Archives/pole/17%E8me%20JRP/yolin_fichiers\jmy3.mp3
A>
en 2002 cette initiative a été érendue notamment sous
l'impulsion d'André Marcon à l'ensemble du massif central
www.cybermassif.org
à Paris, l'Acsel (ex-Aftel)
http://www.aftel.fr/acsel/accueil.htm a mis en place une très
performante plate-forme de démonstration, l'Echangeur (qui
réunit 300 adhérents et a déjà reçu
plusieurs milliers de visiteurs -
www.echangeur.fr ) ainsi que des guides sectoriels,
elle met maintenant en place des relais régionaux (Nord Pas de
Calais avec Digiport
www.digiport.org , Haute
et Basse Normandie, Bretagne, Limousin, Bordeau, Marseille,...) et celle
d'EDIFRANCE pour le développement de l'EDI dans tous les secteurs
Signalons enfin le projet de la CCI de Paris d'une plateforme
technologique de démonstration, tournée vers les pme et leur
permettant de toucher du doigt les mutations que l'internet va entrainer pour
chacune des fonction de l'entreprise (bureau d'étude, achat, gestion,
marketing, vente, SAV, maintenance, communication, production, DRH, direction
générale)
8.3.2.5 Utiliser le potentiel que représente les stagiaires en entreprise
La
plupart des jeunes font au cours de leur scolarité des stages en
entreprise: ils ont de plus en plus commencé à "baigner"
dès leur plus jeune age dans les technologies de l'Internet (JP Corniou
déclarait lorsqu'il dirigeait la stratégie de l'information
d'Usinor "bien souvent quand j'embauche un jeune ingénieur il a plus
d'expérience dans les technologies de l'internet que les plus chenus de
mon équipe"
C'est un atout dont il convient de tirer partie en insistant tout
particulièrement sur les stages longs et nous avons pu constater,
très souvent,; le rôle déterminant des stagiaires dans le
démarrage des projets Internet réussis. Nous voudrions insister
en particulier sur les stages de fin d'étude des Grandes Ecoles
(d'Ingénieurs ou de Gestion) et sur l'apprentissage
8.3.2.5.1.1 Les stages de fin d'étude des Grandes Ecoles
Comme
nous l'avons vu plus haut
voir page
234 les stages longs ou projets de fin
d'étude sont extrêmement efficaces pour détecter une
opportunité de développement ou de renforcement de la
compétitivité de l'entreprise à travers l'utilisation des
outils de l'internet, pour l'analyser et "débroussailler le projet,
voire dans certains cas le mettre en oeuvre:
Ce type de stage est
Lors d'un stage long dans l'entreprise textile Coramy
www.coramy.com,près
de Dunkerque Jean-Paul Smets alors
ingénieur-élève à l'école des mines a
mis en place en 1996 l'intranet de l'entreprise en y installant un serveur
Apache Linux et en y implantant toutes les applications de gestion
administratives et de production, un réseau local, des applications
bureautiques, un système client-serveur, une messagerie
électronique, une base d'information hypertexte, des outils
multimédia, un accès à internet. Celui-ci tournait encore
5 ans plus tard.
www.smets.com/it/tco/coramy_b.html
l'entreprise Lacmé,
www.lacme.fr fabricant de
clôtures électriques à La Flèche (Sarthe) a
démarré et fonctionné pendant plus d'un an avec un site
bâti par un stagiaire (journal de l'Ecole des Mines de Nantes).
Le jeune élève ingénieur apporte une double
sensibilité : celle de l'entreprise, qu'il a acquise à
travers les stages maintenant inclus dans tous les cursus, et celle des
technologies de l'Internet (qui sont aujourd'hui largement
répandues dans toutes les écoles ... même si elles ne sont
pas toujours au programme officiel).
En outre, il peut en général s'appuyer sur les laboratoires de
son école en cas de difficultés et par ce canal apporter un
haut niveau de compétences dans les PME. Très souvent il a
déjà fait des séjours à l'étranger
dans des pays ayant quelques années d'avance sur nous
Il n'a pas comme certaines sociétés de service l'objectif de
vendre un site web ou une boutique clef en main sans se soucier des
priorités réelles de l'entreprise.
v gagnant pour l'école qui peut ainsi développer ses
relations avec le tissu industriel environnant et être ainsi
davantage à même de sentir les évolutions des besoins et
donc mieux armée pour faire évoluer ses enseignements (... sans
parler de la taxe d'apprentissage)
C'est véritablement une stratégie "Win. Win. Win. " qu'il convient d'encourager. voir page 350
Il y a là un thème privilégié pour le rapprochement École d'Ingénieurs / Ecoles de gestion - PME (susceptible de se traduire ultérieurement en terme d'embauche ou de création d'entreprises)
8.3.2.5.1.2 les CFA (Centres de Formation d'Apprentis), un outil fantastique pour toucher les TPE
Les
élèves qui sont orientés vers les CFA artisanaux ou
commerciaux sont bien souvent en situation d'echec scolaire. Cet échec
repose généralement sur une inadaptation aux méthodes et
aux programmes pédagogiques de l'enseignement traditionnel plus
qu'à un niveau intellectuel déficient. En particulier ces jeunes,
qui ont souvent une intelligence du concret, sont rebutés par des
abstractions dont ils ne saisissent pas l'interet et sont
démotivés ce qui les conduit à des résultats
scolaires peu brillants
L'expérience montre que beaucoup d'entre eux, lorsqu'ils se passionnent
pour un sujet sont capables de réalisations tout à fait
remarquable et les technologies de l'internet, très intuitives sont
susceptibles d'être de ceux-là
Comme ces jeunes travaillent à mi-temps chez leur maitre d'apprentissage
ils sont en mesure de détecter les applications utiles et de les mettre
en oeuvre: vivant au quotidien dans l'entreprise ils en voient les besoins
très concrets et dans ce domaine le bon sens sans préjugé
est un excellent guide
Les conditions nécessaires au succès de ce type
d'opération sont simples et peu onéreuses
il y a là une opportunité extraordinaire, à peu de frais
d'irriguer un nombre considérable de très petites entreprises et
en même temps de donner à nos jeune un baggage précieux qui
permettra sans doute à certains de créer de nouvelles entreprises
de service dans le domaine des NTIC
· en ce qui concerne les logiciels, l'option "logiciel libre" est tout
à la fois gratuite (pour le CFA comme pour les applications chez
l'artisan), plus sécurisée et offre un meilleur outil pour la
pédagogie
· en ce qui concerne la formation et le support technique rapidement les
"séniors" se dégagent parmi les apprentis et le CFA doit surtout
veiller à faciliter cette entr'aide. Bien entendu il y a un "plus" quand
des relations peuvent s'établir avec l'IUT, le BTS ou l'Ecole
d'Ingénieur voisine pour traiter des questions qui ne peuvent être
réglées au niveau des apprentis
8.3.2.6 L'utilité des actions tournées vers le tissu associatif
Les
animateurs des associations sont bien souvent également employés
dans les entreprises locales: disposant bien souvent de peu de moyens ils
développent souvent pour leur club sportif, leur amicale, leur syndicat
d'initiative ou leur association culturelle des utilisations de l'Internet
simples et efficaces
Le contexte hors hiérarchie et la situation de responsabilité
libère les imaginations et les initiatives
Les compétences et les idées développées dans ce
cadre sont un précieux atout pour les entreprises (à condition
bien entendu qu'elles sachent en profiter)
Par ailleurs "association sans but lucratif" ne signifie pas que ces structures
ne participent pas à la vie économique locale: au niveau national
les associations loi 1901 emploient plus d'un million de salariés ce qui
représente plus de 100 milliards de chiffre d'affaire
Il convient donc de ne pas écarter les associations des
opérations de sensibilisations mises en place
8.3.2.7 Une nécessaire coopération de tous les acteurs de terrain pour mener les actions de sensibilisation
Il
conviendra donc de mobiliser les DRIRE pour monter ces actions de
sensibilisation avec le concours de leurs partenaires habituels dans ces
domaines, notamment les autres services de l'état (en particulier les
DRCE dans la mesure où l'exportation est une dimension
essentielle du développement de l'Internet dans les PME), les
conseils régionaux avec lesquels ils oeuvrent de concert dans le
cadre des contrats de plan et qui se sont en général
révélés très motivés sur ce thème
ainsi que les CCI qui s'y investissent, de façon certes
inégale, mais parfois remarquable (Les efforts faits par certaines
CCI en faveur du développement des entreprises, par une utilisation
pertinente d'Internet, devraient être davantage pris en compte par la
tutelle lors de l'examen des budgets)
L'opération cyberBretagne
wwwcyberbretagne.tm.fr , une des toutes
premières, a été tout à fait exemplaire: elle a su
exploiter la dynamique du projet fédérateur Ouest Recherche,
l'engagement d'établissements comme l'irisa/inria et l'atout que
représentait le gisement de compétences
télématiques du CNET
www.cnet.fr et du CCETT (bien que
d'après les échos sur place l'opérateur historique en tant
que tel n'ai pas été franchement moteur au départ de ce
projet)
Les acteurs régionaux réfléchissent à une seconde
phase qui après la sensibilisation serait plus tournée vers la
prise de décision, à travers la proposition aux chefs
d'entreprises de prédiagnostics (la difficulté sera bien
évidemment de trouver les personnes compétentes pour les
effectuer)
Sur le plan des infrastructures la récente décision des
collectivités locales d'acheter "en gros" de la capacité de
transmission, si elle paraît un acte de saine gestion pour leurs budgets,
pourrait par contre être susceptible de présenter le risque de
renforcer l'absence de concurrence dont pourraient pâtir les
entreprises locales
En Normandie, après un démarrage en 1998 centré sur
"l'intelligence économique"
www.basse-normandie.net, dans le cadre d'un projet
associant les partenaires régionaux et l'Etat, 10 conseillers Internet
ont été recrutés pour aider les PME à tirer partie
des nouvelles potentialités offertes par l'Internet "non pas une fin en
soi mais un outil destiné à renforcer leur capacité
d'action" (Stéphane Bresson du CTN
www.ctn.asso.fr ) avec un
accent tout particulier sur un maillon clé pour les
développements internationaux : la logistique
www.letna.com .
637 entreprises ont été visitées avec des suites dans 42%
des cas
De même Acticiel
www.acticiel-98.net de la région
Limousin a fait un travail en profondeur qui mérite d'être
salué (prédiagnostics, animation de club d'échange
d'expérience, formation, concours pour mettre en exergue les success
stories, analyse des carences des infrastructures
8.3.3 Passer de la sensibilisation à l'action
Une fois que le chef d'entreprise a pris conscience des véritables potentialités de ces outils il convient de l'aider à passer à l'action en précisant les projets les plus interessants pour son entreprise et en en cernant les couts et les avantages les
8.3.3.1 Proposer des prédiagnostics courts
Le stade
de sensibilisation devrait conduire à mettre le doigt sur des domaines
où les technologies de l'internet sont susceptibles de contribuer au
développement ou à l'amélioration de la
compétitivité de la PME
Pour ces prédiagnostic il faut, comme pour la sensibilisation, et pour
les mêmes raisons, éviter de faire appel à des
"spécialistes NTIC" : à ce stade il est essentiel de rester au
niveau de la détection des opportunités à partir de la
stratégie de l'entreprise. il faut donc des conseillers en
stratégie et en organisation connaiisant bien les PME et ayant une bonne
connaissance des usages performants des outils de l'Internet
Ce sont là des compétences rares car on demande à ces
experts
A l'instar de ce qui a été fait dans le domaine de la
qualité, il serait très souhaitable de mettre en place une
procédure permettant de pouvoir faire appel à un conseiller en
stratégie compétent dans le domaine de l'internet, capable de
pousser la réflexion et avant de démarrer une opération
plus lourde
· la capacité à détecter très rapidement les
opportunités sans s'enfermer à priori dans tel ou tel type
d'application
· la capacité à détecter au sein de l'entreprise les
blocages humains difficilement surmontables dans l'immédiat, et à
l'inverse, les compétences et motivations latentes parmi le personnel
(souvent beaucoup plus importante qu'on ne le croit, surtout parmi les jeunes).
Il convient en effet pour se donner le maximum de chance de succès de
commencer les développements là ou l'on peut s'appuyer sur la
dynamique des acteurs de base, même si ce n'est pas là que se
situe l'application la plus rentable, plutot que de vouloir passer en force.
voir page
233
Ces prédiagnostics devraient avoir une durée de quelques
demi-journées et n'être facturés que partiellement aux
entreprises. C'est une procédure qui doit être rapide et
légère (sélection d'une demi-douzaine de conseillers,
choisis pour offrir une palette de compétences, payés dans le
cadre d'une action collective et mobilisables sans formalité et sans
délai)
Ils nous paraissent extrêmement importants pour permettre au chef
d'entreprise d'avoir une vue d'ensemble avant de déterminer la voie dans
laquelle il va s'engager
Cette action peut s'articuler avec la phase d'autodiagnostic que nous avons vu
plus haut
Le CJD, sous l'impulsion d'Alain Foret,
www.cjd.net nous paraît
avoir tiré le meilleur profit de cette approche en couplant
auto-diagnostic et coaching, réflexion stratégique personnelle et
oeil neuf externe qui aide à pousser la réflexion plus loin
8.3.3.2 Veiller à ce que dans chaque prestation de conseil aidé (FRAC) il y ait un minimum de réflexion sur l'utilisation d'Internet dans le domaine considéré
Une
procédure a été mise en place dans toutes les
Régions pour aider les PME à faire appel à des conseils
extérieur et à bénéficier ainsi de
compétences extérieures de haut niveau pour conduire leur
développement :
Il s'agit des Fonds Régionaux d' Aide au
Conseil (FRAC) qui subventionnent l' intervention d' un conseil
privé dans les domaines ou le marché du conseil reste à
créer ou doit être conforté (export, marketing,
stratégie, qualité, intelligence économique...)
Il
paraîtrait aujourd'hui déraisonnable d'aider des entreprises
à faire appel à des conseils de spécialistes qui
n'auraient aucune idée de l'apport possible d'Internet dans leur domaine
de compétence risquant ainsi de passer à côté de
l'essentiel: leur intervention risquerait alors d'être fortement
contre-productive pour la PME:
les cabinets n'ayant aucune compétences sur les usages de l'Internet
doivent être exclus du bénéfice du FRAC
Cela implique une action de formation auprès des cabinets conseils régionaux assortie éventuellement de guides méthodologiques voir page 352
8.3.3.3 Aider les chefs d'entreprise engagés dans une démarche internet à s'entraider et à se former mutuellement
Les clubs permettent un partage d'expérience extrêmement précieux. On apprend souvent plus de collègue vivant la même "aventure" que d'intervenants professionnels
Nos pérégrinations en France et à l'étranger nous ont permi de constater des options très diverses pour ces clubs, chacune présentant des avantages spécifiques
8.3.3.3.1.1 Des Clubs actifs ou passifs?
Les
clubs "passifs" : Dans certains clubs c'est l'organisme qui les a mis en
place qui programme les réunions, prépare leur ordre du jour et
choisit les experts afin de présenter de façon rationnelle aux
chefs d'entreprise toutes les facettes des outils de l'internet
C'est la formule choisie par les Cybercentres de la CCI de Paris
Les clubs "actifs" : A l'inverse dans d'autres club c'est un des chefs
d'entreprise qui en prend l'animation, les travaux sont davantage
centrés sur le partage d'expérience et l'organisme initiateur se
confine dans un rôle de faciliteur, recherchant l'expert pertinent quand
le groupe butte sur une difficulté et a besoin de faire appel à
une compétence externe pour progresser
C'est la formule développée par la Chambre de Commerce de
Rockford
www.rockford.il.us:
après une étape de sensibilisation et de formation très
courte, elle anime des clubs de PME intéressées par
Internet où les nouveaux venus peuvent bénéficier de
l'expérience de ceux qui les ont précédés dans la
démarche.
C'est aussi la méthode adoptée par la Coop. Alsace "pour
faire passer les patrons des magasins de l'ère du minitel à celle
du Data Warehouse, les nouveaux gérants ne sont pas formés par
des spécialistes, mais par d'autres gérants
expérimentés", Yves Zehr, directeur général
De même à Limoges actilimousin
www.acti-limousin.net
accompagne un club de 25 entreprises ayant formulé un projet commun
8.3.3.3.1.2 ...Homogène, hétérogène ou centré sur un cluster d'entreprises
Dans le
premier cas, celui du club "hétérogène" les
animateurs s'attachent à ce que les membres du club ne soient pas
concurrents entre eux et n'aient pas de relations commerciales: l'objectif
affiché est que les chefs d'entreprises soient plus libres de leurs
propos et n'hésitent pas à mettre leurs problèmes intimes
sur la table
Voir par exemple l'initiative du CJD
www.cjd.net avec
l'opération "Performances 2000" et de l'Ecole de commerce de Grenoble
dans le cadre du programme TIME
www.esc-grenoble.fr/time/France/TimePMI/frametimePMI.htm
Dans le second cas celui du club "homogène" il s'agit de faire
travailler ensemble des entreprises d'une même profession: ceci permet de
mettre davantage l'accent sur les outils les plus adaptés à une
profession et permet de s'appuyer sur les moyens techniques de celle-ci (Centre
Technique, organisme de formation,...)
Exemple le club des industriels des arts graphiques dans la
délégation du 93 de la CCI de Paris
Dans le dernier cas, celui du club "centré sur un cluster" le
groupe est constitué d'entreprise ayant des relations étroites
entre elles (des entreprises travaillant sur un même projet ou un
même chantier, des entreprises ayant entre elles des relations donneur
d'ordre / sous-traitants,...): l'avantage est alors de pouvoir travailler sur
les relations interentreprises dont nous avons vu que c'était là
que se situaient l'élément essentiel des utilisations
performantes de l'internet
8.3.3.3.1.3 ... Gros ou petit, local ou régional?
Là encore on voit les 2 options: certains clubs jouent la
petite taille permettant la proximité et un travail plus suivi,
d'autres insistent davantage sur la possibilité que des clubs plus
larges offrent pour monter des programmes plus ambitieux
De plus en plus de chambres de commerce françaises adoptent une telle
démarche, citons par exemple les "cyber ronds-points" de la
Chambre de Commerce et d'Industrie de PARIS qui se mettent en place.
www.cyber-rond-point.com
Rappelons également l'initiative du CJD
www.cjd.net avec l'opération
"Performances 2000"
8.3.3.4 Agir à travers des groupes d'entreprises déjà constitués
Internet n'étant qu'un moyen et non une fin en soi, il faut profiter de la dynamique de "communautés" d'entreprises déjà constituées, partageant un même objectif ou participant à des actions communes, pour leur montrer comment Internet peut apporter une nouvelle dynamique à leurs actions.
8.3.3.4.1.1 Utiliser des réseaux ou clubs existants, autour d'un centre d'intérêt ou d'un projet commun
Dans
beaucoup de régions existent des clubs d'exportateurs qui, par
construction, rassemblent les entreprises les plus concernées par
Internet) mais également des clubs pour la qualité, la
sous-traitance, l'intelligence économique, l'iinovation ou le transfert
technologique, l'environnement, la productique,... (La DRIRE
Rhône-Alpes a, par exemple, recensé 50 clubs rien que pour sa
région
L'essentiel du travail a été fait : définir un axe
stratégique fort qui motive les chefs d'entreprise et il suffit alors
d'enrichir d'un volet Internet les programmes d'action en cours
d'élaboration ce qui doit permettre d'atteindre les objectifs
fixés plus efficacement, plus rapidement et pour des couts moins
élevés
Il ne s'agit finalement là que d'utiliser les techniques du "marketing viral" que nous avons vu dans les chapitres précédents
La
CCI de l'Essonne qui depuis 5 ans s'attache à sensibiliser les
entreprises de son ressort à l'Intelligence économique a
tout naturellement utilisé la dynamique ainsi créée (3.500
entreprises) par un volet Internet en mettant en place un Portail dans ce
domaine
www.essonne.cci.fr
Bien d'autres formes de clubs ou d'associations , parfois peu visibles
structurent en fait le tissu économique et social régional
la première tâche serait bien entendu de dresser une "topologie" de ces réseaux afin de pouvoir s'appuyer dessus
8.3.3.4.1.2 Organiser (ou de profiter d') un voyage à l'étranger
Comme
nous l'avons vu dans la première partie (
voir page
54), voyager vers le Nord ou vers l'Ouest c'est
voyager vers l'avenir
Pour faire prendre conscience de nos marges de progrès dans ce domaine :
l'expérience montre que l'électrochoc provoqué par un
voyage dans un pays dont les entreprises ont pris quelques longueurs d'avance
est souvent salutaire (...et que des entreprises françaises se
montrent plus prêtes à coopérer entre-elles après ce
type de voyage en milieu "hostile")
Sachons, dans ce domaine exploiter l'atout que constitue notre retard : il nous suffit parfois de prendre l'avion pour visiter l'avenir
"je
me suis aperçu que les professionnels américains du recyclage
automobile disposaient déjà de plusieurs site. Donc pourquoi pas
moi?" Olivier Wattel, ferrailleur-recycleur de Lesquin (
voir page
107)
Philippe CASENAVE-PERE, PDG de la société LEGALLAIS
BOUCHARD
www.legallais.com a
découvert lors d'un voyage organisé par l'Aftel les
potentialités de l'Internet pour la gestion de ses flux (internes, appro
et vente) ce qui lui a permis grâce à sa
compétitivité et sa réactivité de passer du stade
de grossiste régional à celui de leader national
De même P.-Dominique HENRY Pdg de SONORMA/BURONOMIC
www.buronomic.fr à Honfleur
qui aujourd'hui offre à ses clients la possibilité
d'aménager et de visualiser leur futur bureau en 3 dimensions grace
à la technologie VRML:
www.buronomic.fr:8028/buronomic/FR/client/client3df.html
8.3.4 Une claire priorité : le montage d'actions collectives
8.3.4.1 Six arguments forts pour cette priorité
Nous
proposons que les pouvoirs publics privilégient, au moins dans un
premier temps, une approche collective et travaillent avec des réseaux
préexistants de PMI, pour 6 raisons :
1 - une entreprise capable de tirer profit d'Internet est une
entreprise ouverte, une entreprise qui échange et donc une
entreprise qui participe déjà à un (ou plusieurs)
réseau(x). Vouloir aider une PME renfermée sur elle-même
à s'investir sur Internet cumule les difficultés et devra sans
doute être abordé seulement dans un second temps
2 - des entreprises travaillant en réseau ont souvent quelques
moyens techniques et logistiques communs (éventuellement
appuyés sur leur centre technique, un organisme consulaire, un
établissement de formation ou une grande entreprise) : il y a
là un partenaire naturel, au centre du réseau d'échange
d'information sur lequel s'appuyer pour conduire le projet
3 - les premières opérations seront
nécessairement à caractère expérimental et
comporteront une partie significative d'innovation, d'aléas et de
réorientations. Il sera sans doute difficile a priori de définir
un cahier des charges véritablement définitif du projet :
les fonctionnalités du système seront progressivement
définies au cours du développement.
On peut penser qu'une fois les premières références
établies il sera possible d'assurer une véritable diffusion de
produits standardisés arrivés à maturité en
particulier des guides de bonnes pratiques, permettant d'éviter les
principaux pièges, et fournissant un cadre aux relations avec les
consultants.
Mais, dans un premier temps, les inévitables tâtonnements seront
onéreux : travailler avec un réseau permet une meilleure
rentabilité de l'investissement public
4 - un système développé pour un réseau
comprend les "modules" de l'entreprise isolée mais aussi sans doute des
éléments collectifs que l'on ne saurait trouver dans une
application limitée à une entreprise isolée.
5 - une entreprise ne peut trouver intérêt à
développer ses moyens de communication... que si elle n'est pas la seule
à le faire: Développer une technologie basée sur
l'échange n'a de sens pour elle que si ses partenaires avancent du
même pas.
6 - ces opérations sont l'occasion "d'aguerrir" les
consultants dont les entreprises auront besoin dans la phase de diffusion
Ces opérations devront faire l'objet d'une étude
stratégique préalable et d'une évaluation pendant et
après l'action afin d'être en mesure d'en tirer les enseignements
au profit des autres initiatives
Bien entendu la démarche proposée conduira sans doute à
s'appuyer dans un premier temps sur des structures d'intérêt
général, souvent mieux outillées pour des
opérations à caractère expérimental (centre
technique, ADEPA, organisme consulaire) ou sur de grands groupes
(donneurs d'ordre ayant déjà développé un
Intranet par exemple)
Mais il faudra veiller dans la conduite de ces opérations "de
référence" à préparer la deuxième phase, qui
sera une phase de diffusion, et qui devra s'appuyer
préférentiellement sur des consultants privés:
Il faudra dès le départ associer ceux-ci d'une façon ou
d'une autre pour qu'ils soient prêts à prendre la relève.
L'appel d'offre UCIP (utilisation collective de l'Internet par les PME) répond tout à fait à cet objectif : cette opération lancée dès 98 (70 projets retenus) et poursuivie depuis, mérite d'être reconduite, et, dans un second temps, être transformée en une procédure capable de recevoir les projets au fur et à mesure de leur arrivée à maturité afin de ne point risquer de les retarder. www.evariste.org/ao/ucip.html
En 2002, c'est plus de 200 projets qui ont été déposés, soit une augmentation de 23% sur 2001 et 60% sur 2000 http://www.telecom.gouv.fr/programmes/bil_ucip02.htm
8.3.4.2 Pistes à creuser pour les actions collectives :
- 1
- examiner les Intranets et les extranets développés par
des groupes fortement décentralisés, et étudier les
possibilités de transfert d'expérience vers des réseaux de
PME
Cf les exemples présentés plus haut de Solectron,
AMP et Alcatel MobilPhone
voir page
197 ou d'entreprises comme
EDF, Schneider ou Hewlett-Packard pour le
télétravail)
- 2 - monter, avec un grand donneur d'ordre, une opération
pilote concernant la "grappe" sous-traitants :
- avec l'ADEPA
http://vigie.adepa.asso.fr
dans le cadre du projet "sous-traitance ferroviaire du valenciennois" ?
- avec le CETIM et Aérospatiale pour les sous-traitants de rangs 1 et 2
?
- avec les constructeurs automobile européens avec le projet ENX
www.enx.de
www.anxo.com (qui rappelons-le vise
à faire économiser 1 milliard de dollars par an par la
généralisation de l'utilisation de l'EDI (pour les
informations administratives et financières) et de l'EDT(pour
l'interconnexion des bureaux d'étude) à travers un extranet
sécurisé
voir page :343
La récente décision de Renault de se doter d'un gigantesque
Intranet et le lancement du projet ENX &wsur le modèle de son
homologue américain est sans doute le premier pas dans cette voie
- 3 - monter des actions collectives dans le cadre du Fonctionnement
d'un réseau d'entreprises préexistant (Cluster)
voir page
192
Pour ce qui concerne l'Etat les initiateurs de ces opérations devraient
être dans la plupart des cas les DRIRE (si possible dans le cadre des
contrats Etat-Régions).
On peut penser en particulier à des réseaux d'entreprises avec
lesquels un travail de réflexion stratégique a déjà
été conduit concernant les aspects innovation, qualité,
développement à l'export comme par exemple avec les lunetiers
de MORET.
Cependant, certains réseaux à dominante sectorielle qui n'ont,
par essence, pas d'ancrage géographique devront pouvoir trouver un
interlocuteur au niveau national doté des moyens nécessaires
notamment sur le plan financier.
En règle générale on gagnera en rapidité de
mise en oeuvre, en motivation des entreprises, et in fine en efficacité
si le projet Internet n'est qu'une des composantes d'une action à
finalité directement opérationnelle déjà
mûre (export, qualité, intelligence économique,
sous-traitance, modernisation, reconversion,...)
Examiner en particulier si les relations développées dans le
cadre de jumelages entre régions européennes ont
développé un volet "relations interentreprises" suffisamment
concret pour que Internet y trouve un champ d'application pertinent
Faire d'Internet un des outils pour les opérations de
développement de partenariats internationaux montés par les DRIRE
entre les PMI de leurs régions et des pays comme l'Allemagne, la
Grande-Bretagne, le Japon ou les USA.
Une des actions prioritaires à conduire par les DRIRE est
d'établir une "cartographie" des réseaux existants dans leur
région, une sorte de "topologie de la confiance" afin de
démultiplier l'efficacité de leurs actions (
voir page
192)
8.3.4.3 Quelques idées de thèmes qui pourraient intéresser les entreprises participant à ces réseaux
Soulignons tout particulièrement le besoin de compétences
juridiques car les contrats internationaux peuvent receler de nombreux
pièges, et l'expérience passée a montré que nous
n'étions pas particulièrement armés dans ce domaine
(notamment pour tout ce qui touche à la propriété
intellectuelle ou artistique ou les possibilités d'utiliser les
mécanismes d'arbitrage)
C'est un premier pas très simple mais déterminant
v Utilisation partagée de compétences (technique,
juridiques, linguistique, commerciale, réglementaires, export,... ).
Il en est de même pour les compétences dans les domaines
douaniers et sanitaires qui sont particulièrement
complexes notamment pour les produits agroalimentaires (comme le vin)
:
les célèbres couteaux Laguiole ont du, pour exporter leurs
produits aux USA, remplacer les manches en corne (produit animal), par du bois
d'olivier...
Exemple: projet de banques de données sur les aciers pour les
mécaniciens mené conjointement avec le CETIM et Usinor)
v Réalisation de Banques de données techniques
réalisées avec le concours des Centres techniques professionnels
ou des fournisseurs de la profession
v Echanges de données techniques, administratives ou logistiques
entre entreprises participant à la même filière de
production (EDI, EDT) par exemple en étendant l'opération
EDITEX, ciblée sur la filière textile dans le
Nord-Pas-de-Calais, à l'utilisation du vecteur Internet
Nous
avons noté à de nombreuses reprises que certaines PME très
avancées dans la maîtrise des technologies de l'Internet
(notamment celles qui se sont positionnées sur la conception ou sur
le métier d'architecte industriel), sont fortement
pénalisées par le fait que leurs sous-traitants ne sont pas
prêts à utiliser ces technologies pour le travail
coopératif. Et pour autant contrairement aux grands groupes elles n'ont
guère les moyens ni l'influence pour pouvoir à eux seuls faire
évoluer leurs partenaires:
Il y a à l'évidence dans ce type de cas une initiative à
prendre au niveau collectif en s'appuyant sur le donneur d'ordre petit ou
grand:
L'entreprise Lenoir-Elec
www.nancy.cci.fr/LENOIR
à Longwy, moins de 10 personnes, conçoit des connecteurs
de puissance pour de grands clients (Schneider, CEA, EDF, et leurs homologues
à l'international).
Pour la production des pièces nécessaires à la
réalisation, qui relèvent de multiples technologies, elle fait
bien évidemment appel à des sous-traitants (une trentaine).
Bien entendu avec les gros clients les échanges se font sous forme
d'échange de fichiers numériques tant pour la conception
(fichiers CAO) que pour la partie administrative et logistique
Par contre pour faire fabriquer par exemple une joue nécessitant une
découpe laser par une machine pilotée par une commande
numérique...elle est obligée d'envoyer un fax avec les
coûts , les délais et les risques d'erreurs afférents
à un ressaisie des données
le même problème se pose par exemple pour les fournisseurs
d'Hervé Thermique ("si j'ai le choix entre un fournisseur
branché et un qui ne l'est pas il sera vite fait" Michel Hervé)
ou pour les clients de Supervox
Philippe Lemoine co-Pdg des Galeries Lafayetten'a pu trouver aucune
entreprises française pour lancer "canapé express" qui
nécessitait une intégration prise de commande / mise en
fabrication
Pour favoriser cette évolution il conviendra de favoriser la
production de "subset" pour les messages EDI permettant les échanges
entre PME:
Actuellement les "subset" (définition formelle précise des
données contenues dans le message) nécessaires pour mettre en
oeuvre les messages EDI (dont seule l' "enveloppe" est
normalisée) n'existent bien souvent que dans le cadre des relations
"donneur d'ordre - sous-traitant". La généralisation souhaitable
de l'EDI entre PME nécessite l'élaboration des "subset" pour les
autres catégories d'échange.
Le développement de l'usage du langage XML devrait
considérablement simplifier ce problème car il suffira de se
mettre d'accord sur la nature précise des informations à
transmettre (définition fonctionnelle: les " schémas " XML) sans
qu'il soit nécessaire de construire un consensus sur le détail de
l'agencement entre les données dans le message
voir page
184.
JP Morgan et Price Waterhouse proposent par exemple
à la communauté financière FpML (Financial product
Mark-up Langage), libre de droits, basé sur XML et permettant de
gérer toutes les transaction relatives au négoces d'actions,
d'obligations, d'indices ou de taux (source ZDNet)
Dans le même ordre d'idée un regroupement d'entreprises(AOL,
American Express, IBM, Compaq, Cybercash, Microsoft, Mastercard, Visa,
Sun,...ont lancé en juin 1999 ECML,
www.ecml.org pour les
portes-monnaie électroniques
Signalons ici le très remarquable travail réalisé par
la région basse Normandie qui a reçu le prix de l'Action
intelligence économique 1999 dans le cadre d'Idt/Net
v Promotion de la communauté vis à vis de ses clients en
offrant un site collectif riche d'information "de référence"
(softselling) :
realtor information network (
www.realtor.com) regroupe
une large communauté d'agents immobiliers américains
v Aider les membres de la communauté à se faire
référencer sur une Market Place : organisation
qualité, mise à niveau de l'informatique, amélioration de
la logistique, notation financière,...
v Publicité et promotion groupée à l'export,
catalogues harmonisés et références croisées
permettant d'accroître notoriété et
crédibilité (Web-Ring)
v Plus généralement opérations visant à
créer ou promouvoir des structures françaises crédibles
de référencement (l'opération
réalisée par le CETIH, Centre Technique de l'Habillement
en coopération avec les structures professionnelles paraît,
notamment sur ce plan, très intéressant :
www.lamodefrancaise.tm.fr
)
v Organisation collective de la veille technologique et commerciale
notamment à l'étranger.
Les forums technologiques pourraient en particulier être
extrêmement intéressant pour les centres techniques (ou
ce qui en tient lieu dans certaines professions), en prenant partiellement
le relais des services SVP actuels :
v Forums permettant d'échanger les expériences sur les
nouvelles machines, les nouveaux matériaux, les nouvelles
réglementations ou les nouveaux marchés
Le CTI jouerait bien entendu dans ces forums un rôle important, mais non
exclusif, d'apporteur de solutions aux problèmes posés par les PMI
En retour le CTI bénéficierait, à travers l'analyse des
problèmes soulevés, d'éléments pour orienter sa
stratégie en matière de recherche, de diffusion technologique et
de formation.
Rôle possible d'un centre technique petit très ciblé :
CTDEC
www.ctdec.com
(centre technique du décolletage)?, d'un gros travaillant
avec des "PMI ordinaires" : le CETIM
www.cetim.fr
?, d'une Agence centrée sur la gestion de l'information en
milieu industriel et qui est l'une de celles qui a le plus investi sur
Internet: l'ADEPA
vigie.adepa.asso.fr?
Cette technique de forum pourrait également donner une nouvelle vie aux
"sociétés savantes" (trop parisiennes et trop
exclusivement scientifiques) en leur permettant de jouer leur rôle
d'outil d'information, d'échange d'idées ou d'expérience,
de formation continue, de force de proposition qui fut les leurs à une
certaine époque (et qui l'est toujours dans de nombreux pays
étrangers) et en y faisant participer les ingénieurs de
terrain aujourd'hui souvent très isolés
8.3.4.4 N'oublions pas l'intendance : la logistique, un facteur clé
Il
faudra également porter une attention toute particulière aux
professionnels de la logistique: en effet tous les produits ne sont pas, in
fine, livrables par le Web.
La performance des services logistiques est critique pour les entreprises : ils
doivent associer flexibilité, rapidité, fiabilité,
coûts compétitifs, qualité des prestations.
Les entreprises logistiques concernées devront bien entendu être
parmi les premières actives sur le Web.
Elles devront en particulier assurer la traçabilité des produits et le respect des
normes EDI (aujourd'hui les grandes entreprises américaines de
messageries comme Fedex
http://www.fedex.com/
UPS
http://www.ups.com/ DHL
http://www.dhl.com/w prennent
l'essentiel de ce nouveau créneau de marché sur le plan mondial)
ChateauOnline
http://www.chateau-online.fr
qui vend essentiellement à l'export plus de 700 vins qui
restent, pour l'essentiel, stockés chez les producteurs jusqu'à
l'expédition, souligne qu'il s'agit là d'un facteur essentiel de
succès
Aujourd'hui d'après les statistiques d'UFB-locabail les entreprises
de transport figurent paradoxalement dans le peloton de queue en
matière de maîtrise des technologies de l'Internet.
Les Drire qui, à travers les contrôles techniques qu'elles
assument pour le compte du ministère des transports ont une occasion de
contact permanent avec cette profession ont une responsabilité toute
particulière pour favoriser une évolution de cette
inquiétante situation
8.3.4.5 Des opérations lourdes qui nécessitent la mobilisation de tous les partenaires
Ces
différentes actions devraient associer autant que faire se peut :
Internet pourrait sans nul doute être un thème
privilégié de travail opérationnel pour le
réseau des Centres Techniques
http://www.reseau-cti.com
; ceux-ci pourraient ainsi mettre en commun leur expérience
ainsi que leurs moyens humains et financiers pour développer certains
outils en commun et ensuite les décliner chacun dans leur secteur
professionnel.
v des partenaires à vocation technique : ADEPA, CTI de la
profession, Centre de Ressources Technologiques, Etablissement
d'enseignement,...:
L'implication des centres techniques industriels dans la diffusion des
technologies Internet auprès de leurs ressortissants par
redéploiement de leurs budgets et de leurs effectifs, peut être
considéré comme un bon indicateur de leurs capacités
à anticiper les besoins des PMI.(cf paragraphe suivant)
Ce serait aussi l'occasion d'y associer concrètement l'ADEPA
http://vigie.adepa.asso.fr
, qui apporterait sa compétence transversale, aux travaux de
ce réseau
Le contrat de plan Etat Région se prête
particulièrement bien à la mise en place sur la durée d'un
plan d'action associant tous ces partenaires.
v des CCI notamment pour les opérations ayant une forte
composante marketing et exportation car elles disposent d'un réseau
dense de conseillers sur le terrain
v les ARIST et l'ADIT pour la veille technologique et
l'intelligence économique
v des partenaires à compétence commerciale, ayant une bonne
expérience du monde des affaires sur Internet
v des consultants en stratégie d'entreprise et en organisation
qui, à travers ces opérations collectives devraient enrichir
leurs compétences dans ces domaines, et être ainsi en mesure dans
un deuxième temps d'assurer une diffusion des "bonnes pratiques" chez
leurs futurs clients.
8.3.4.6 Un objectif prioritaire pour les Centres Techniques Industriels (CTI)
les centres Techniques www.reseau-cti.com sont concernés à trois niveaux
8.3.4.6.1 utiliser cet outil de communication pour mieux travailler avec les "ressortissants" :
· service SVP, forums, newsletter sur profil,
annuaires intelligents
· portail de référencement du secteur (il existe
des ressources d'information qui, bien qu'étant l'oeuvre d'une seule
personne peuvent être tout à fait remarquable comme par exemple
Le Site En Bois: saluons l'intelligence du CTBA qui, plutôt
que de refaire le travail a décidé de l'encourager et de mettre
un pointeur vers ce site
http://www.euronature.com/bois/Default.html )
· bourses en tout genre (ou référencement des
bourses concernant la profession: technologie, matériel d'occasion,
market places, emploi,...)
· vente de publications et de services
· prises de rendez-vous et inscriptions aux formations, suivi de
visites d'entreprise par les délégués régionaux
· propositions d'emploi...
8.3.4.6.2 donner au CTI flexibilité, réactivité, efficacité en comprimant ses couts
Un
centre technique, comme toute entreprise se doit de gagner en
flexibilité, en réactivité, en performance en
allégeant ses coûts administratifs et en réduisant ses
délais. Bien que selon les centres (dont les missions sont très
diversifiées) les applications prioritaires puissent être
très différentes, on peut citer à titre d'illustration
quelques développements à étudier
...... sans parler bien entendu de toutes les fonctions banales des
Intranets (portail web interne, circulation de l'information, accès
aux documents, messagerie et annuaire LDAP, forums et news group, mise à
jour des logiciels, gestion des congés, offres d'emploi, petites
annonces, intranet des syndicats et du comité d'entreprise,
réservation de salles, formation en ligne,.... pour n'en citer que
quelques-uns au fil de la plume)
· intégration de la gestion classique dans l'intranet
· conduite de projets
· suivi et gestion de la qualité,
· mise à disposition d'outils d'expertise (surtout pour les
"nomades" qui doivent être intégrés a l'intranet par un
VPN): par exemple un centre technique comme celui de la fonderie pourrait
mettre à disposition des outils de simulation par ce canal
· co-engineering avec ses partenaires pour l'exécution des
travaux de recherche
· supply chain management
· groupware (par exemple pour l'élaboration des normes)
· gestion collective de l'intelligence économique et de la
veille technologique
· information ciblée en mode push des agents en fonction de
leurs missions
· télémaintenance, télésurveillance,
télémesure ou télé-opération des machines
· téléphonie et visiophonie IP
· extranet des CTI et extranets avec les partenaires
européens,
Il est bien entendu nécessaire que le CTI soit lui-même
exemplaire dans tous ces domaines pour être à la fois
compétent et crédible
8.3.4.6.3 Enfin, et surtout le rôle du CTI est d'aider les entreprises de son secteur à être plus performantes
Or ce
qui aujourd'hui est DE TRES LOIN la principale mutation technique commerciale
et organisationnelle c'est bien l'irruption de l'Internet -- qui concerne tous
les secteurs, tous les métiers de l'entreprise et toutes les tailles
d'entreprise, -- qui remet en cause les moyens et l'organisation de production,
la conception, la gestion, la structure de l'entreprise et les
compétences de ses membres
Les CTI sont la plupart du temps les mieux placés pour marier
spécificités métier et NTIC tant au niveau des processus
de production que de conception d'organisation et de relation avec les clients,
fournisseurs ou partenaires.
le "commerce électronique en ligne" qui remplit les journeaux n'est
que l'écume qui masque cette profonde révolution et qui
conduit les entreprises à croire qu'elles ne sont pas personnellement
concernées : cette désinformation sur les véritables
enjeux de l'Internet les anesthésie devant le danger
Il s'agit donc là sans doute aujourd'hui de LA PRINCIPALE MISSION des
centres techniques qui doivent aider nos entreprises à tirer partie
de ces opportunités nouvelles en mariant spécificités
métier et NTIC tant au niveau des processus de production que de
conception d'organisation et de relation avec les clients fournisseurs ou
partenaires
Nous avons un retard considérable avec les pays du Nord (il n'est pas
nécessaire d'aller en Amérique) et ces pays sont pour nous de
rudes compétiteurs : il s'agit donc là, dans le cadre d'une
rapide internationalisation de notre économie d'un enjeu de survie pour
nos entreprises dont tous les CTI n'ont pas bien toujours bien pris la mesure
(encore récemment un Directeur Général de CTI pensait
qu'en ayant un "beau site web" avec 1000 visites par mois il en "était
quitte" avec Internet!
Les CTI ont un rôle d'autant plus important à jouer qu'une
entreprise, surtout petite, ne peut efficacement évoluer si elle
évolue seule : l'essentiel des gains se trouve dans les relations
interentreprise (logistique, sous-traitance, co-ingienering, achats, formation,
SAV, maintenance, ...) : il n'est possible d'avancer efficacement que si toute
la communauté professionnelle concernée évolue de
façon à peu près synchronisée (les retardataires
ayant vocation à disparaitre car il généreront des
surcouts et des délais inacceptable pour leurs partenaires)
Pour les opérations collectives il devront s'attacher (voir ci-dessus)
à travailler avec des partenaires à compétence plus
"économique" pour pouvoir aider les PME dans une évolution qu'il
est parfois difficile de segmenter.
Nous avons un retard considérable avec les pays du Nord (il n'est pas
nécessaire d'aller en Amérique) et ces pays sont pour nous de
rudes compétiteurs : il s'agit donc là, dans le cadre d'une
rapide internationalisation de notre économie d'un enjeu de survie pour
nos entreprises dont tous les CTI n'ont pas bien toujours bien pris la mesure
(encore récemment un Directeur Général de CTI pensait
qu'en ayant un "beau site web" avec 1000 visites par mois il en "était
quitte" avec Internet!..)
Il serait utile que les professions engagent une réflexion
stratégique sur ce point en évitant que, comme bien souvent dans
les instances de décision l'Urgent ne l'emporte sur l'Important : Quand
celui-ci deviendra Urgent il sera trop tard car si les problèmes
techniques peuvent être réglés rapidement il n'en va pas de
même des boulversements organisationnels (tant au niveau de chaque
entreprise que dans l'organisation du tissu industriel)
Malheureusement aujourd'hui on ne peut que constater (en dehors du CSTB et dans une moindre mesure du CTBA et depuis peu le CETIM) un retard aussi inquiétant au niveau des centres technique qu'au niveau des entreprises que ceux-ci sont censés conseiller.
Ce ne
sont pas les talents qui font défaut dans les centres techniques mais le
manque dramatique de prise de conscience au niveau des structures de direction,
le blocage des services communication et informatique et les oeillères
de structures qui s'enferment dans les techniques spécifiques à
leur métier
Une action vigoureuse de leur tutelle ne serait peut-être pas
superfétatoire quitte à en tirer des conséquences
budgétaires pour des structures qui se seront
révélées incapables d'accomplir leur mission, c'est
à dire d'aider les entreprises de leur secteur à préparer
l'avenir
voir page
346
8.3.5 Accompagner les développements les plus ambitieux
8.3.5.1 Savoir résister à la tentation d'opérations spectaculaires, peu onéreuses, touchant un grand nombre d'entreprises et permettant un fort effet d'annonce...mais contreproductives
Il est en effet tentant d'offrir à chaque entreprise sa page Web et même de financer quelques menues dépenses d'équipement (PC, carte modem) : cela ne coûte quasiment rien et l'on peut avoir le sentiment d'avoir enclenché le mouvement
L'expérience semble malheureusement montrer qu'aider une entreprise à faire l'économie de la réflexion (et d'un véritable engagement de son patron) n'était guère bénéfique pour elle, et nous avons vu plus haut à quel point une présence "zombie" sur le Web était contre-productive pour la suite
Le
bilan du programme d'aide mis en place en 1998 par le gouvernement Wallon
www.wallonie.be pour
financer la réalisation de sites de commerce électronique
illustre très lucidement toutes les dérives auxquelles peuvent
conduire cette approche: malversations par les prestataires qui abusent de
l'incompétence de leur client, surfacturations, sites laissés
à l'abandon, effet d'aubaine,...et a décidé de recentrer
son action vers le conseil à l'entreprise plutot que sur l'aide à
l'achat d'une prestation
On pourrait rétorquer que pour ce qui est de l'accès au Net, pour
la messagerie ou la navigation sur le Web, il n'y a pas un tel risque :
Cela est exact mais les providers proposent déjà des
périodes d'essai gratuites et l'on voit se développer des
formules d'accès à l'Internet totalement gratuites. Quant aux
micro-ordinateurs, leur prix les classe plutôt dans le petit
matériel de bureau que dans l'investissement lourd
Pour un simple usage de ce type une configuration coûte moins de
5.000 F : le budget Internet est inférieur au dixième d'un budget
voiture.
Les entreprises que nous avons rencontrées estiment d'ailleurs qu'une
telle aide n'est pas souhaitable :
· les sociétés de conseil considèrent pour leur
part que c'est un très mauvais service à rendre aux PME que de
les renforcer dans l'idée que l'Internet rime avec
gratuité : cela ne les aide pas à aborder sainement le monde
du Web où l'information est la principale richesse
8.3.5.2 Par contre savoir intervenir au stade coûteux, risqué, mais à fort enjeu : celui du véritable engagement sur les technologies Internet
À
l'inverse de l'affichette électronique publicitaire, des "sites
plaquettes" des "boutiques clé en main" ou des Intranet "journal
d'entreprise" déconnectés de la stratégie de la firme, une
réelle stratégie Internet qui intègre cette technologie
dans son processus de marketing, de conception, de conduite de projet, de
commercialisation, de communication interne, de coopération
interentreprises :
Il ne faut pas non plus sous estimer les risques liés au
succès : il n'est pas toujours simple de gérer une demande de
l'étranger très supérieure aux prévisions et avec
des variations souvent brutales.
v mais elle est parfois coûteuse, car les coûts
spécifiques Internet ne sont que la partie émergée de
l'iceberg
v et elle représente un réel risque d'échec (point
tant sur le plan technologique que sur la difficulté pour l'entreprise
d'assumer les remises en cause des relations de pouvoir en son sein et la
modification de la hiérarchie des compétences).
Elle nécessite de ce fait un très fort investissement dans la
réflexion stratégique préalable qui justifient le plus
souvent l'appel à des conseils extérieurs
Ce triptyque "enjeu - coûts - risques" est celui-là même
qui justifie une intervention publique, d'autant plus que la
compétition internationale qui n'est nulle part plus vive que sur le Web
nous invite fermement à ne pas prendre davantage de retard (et des
pays comme les USA et le Canada, conscients des enjeux ne ménagent pas
leurs concours vis à vis de leurs propres entreprises).
Cette intervention publique doit s'opérer à deux
niveaux
Il s'agit en effet, pour créer les conditions du succès, de
s'assurer de la cohérence entre la stratégie de présence
sur le Web et :
· des guides de bonnes pratiques25(*) (Cf opérations collectives)
· des outils spécifiques (Cf r&D)
· une capacité de formation (Cf formation)
· des sociétés de conseil ayant de
l'expérience dans ces domaines (Cf opérations collectives)
2. si nécessaire leur apporter un concours financier
· à l'investissement immatériel pour
l'établissement du plan stratégique
· puis éventuellement en tant que de besoin à
l'investissement de modernisation nécessaire
Prendre le grand large offre des horizons nouveaux, mais si l'étude
de la météo et de la cartographie est indispensable, et si le
bateau doit être conçu et équipé pour profiter des
alizés et faire face aux tempêtes, il faut accepter, comme
consubstantiel au Web, une navigation qui négocie avec les
éléments imprévisibles dont les forces vous
dépassent :
q la capacité à assurer la maintenance des informations
mises sur Internet
q la capacité à répondre aux clients dans un
délai convenable dans une langue qu'ils comprennent
q le niveau de présence internationale (distributeurs)
q la qualité des référencements que l'on peut
obtenir, avec les partenariats que cela implique parfois
q la capacité à maîtriser les problèmes
liés à l'export : procédures douanières et
sanitaires, assurance pour la responsabilité civile, ...
q la réactivité de l'appareil de production ainsi que des
fournisseurs et sous-traitants
q le bon interfaçage entre l'informatique interne et les flux
d'échange avec les partenaires de l'entreprise (EDI, coengineerie)
q la politique en matière de stocks
q la performance de la logistique
q la capacité à assurer un service après vente
q la mise au niveau des exigences de qualité ou de normalisation
des clients du Web
q la compétitivité véritable face à la
concurrence internationale
q les capacités financières et humaines de l'entreprise
pour conduire une telle mutation, sachant que même si la réflexion
stratégique préalable est conduite de façon
sérieuse et approfondie, elle ne permet que d'éviter les
pièges les plus béants mais ne laisse que peu d'espoir de
déboucher sur un plan bien "carré" qu'il suffirait ensuite
d'exécuter
Microsoft, a priori bien outillé pour maîtriser le Web, a du
déjà changer radicalement 5 fois sa stratégie dans ce
domaine
Ce constat ne doit certes pas servir de prétexte pour éviter la
réflexion préalable mais il invite sans doute à une
certaine humilité dans l'approche, une progressivité dans la
mise en oeuvre, et une marge de sécurité dans l'initiative.
Dans certains cas, mais qui ne sont pas la majorité, l'activité
sur le Web peut nécessiter un investissement significatif.
L'investissement d'Opiocolor fabricant de mosaïque pour son système
de production (conception assistée sur la réalité
virtuelle) a dépassé 7MF
voir page
31 et celui de Yellow Connection
(télémaintenance), qui s'est conclu par un échec parce que
le marché n'a pas suivi, plus de 5 MF
Néanmoins la priorité devra clairement être
donnée aux études approfondies de faisabilité,
réalisées avec le concours d'un cabinet extérieur, car
c'est là que l'intervention financière publique est la plus
efficace.
En cas de développements importants, nécessitant des capitaux
extérieurs, cette étude devra, le plus en amont possible,
associer les partenaires financiers de l'entreprise (notamment les
apporteurs de capitaux) afin de pouvoir déclencher, dans des
délais rapides, une décision pleinement éclairée de
leur part :
Les
entreprises de croissance ont en effet bien davantage besoin de capitaux
propres que de subventions pour financer leurs développements.
Les investisseurs pour leur part ont surtout besoin d'informations et
d'expertise crédible sur le projet
8.3.5.3 Ne pas inventer des procédures nouvelles. Le portail des concours publics
Pour
aider les PME, il faut utiliser des procédures qu'elles connaissent
déjà et dont elles ont pu apprécier l'efficacité
Au démarrage d'une telle opération deux préoccupations
s'affrontent toujours :
Cette option permet en outre une intégration dans les contrats
État-Régions dont nous avons vu l'importance.
· utiliser une procédure existante, bien rodée et ayant une
bonne image de marque, qui est immédiatement opérationnelle et
dont le mode d'emploi est connu par tous.
De plus, un financement à partir d'un même article
budgétaire assure une indispensable souplesse de trésorerie pour
un lancement qui se fera nécessairement à des rythmes
différents selon les régions.
Enfin en cas de décollage plus rapide que prévu, il sera possible
de mobiliser immédiatement des fonds plus importants pour accompagner la
dynamique crée
Ces deux préoccupations ont pu jusqu'alors être conjuguées
au sein de la procédure ATOUT: chaque nouvelle technologie dont
il apparaît utile de promouvoir l'emploi, donne lieu à une
déclinaison (un "volet") de celles-ci. Elle offre ainsi:
Quelques idées si l'on veut trouver un nom
· un "drapeau" autour duquel les initiatives peuvent se
fédérer
@ rester dans la ligne des animaux bondissant vers l'avant, avec
un clin d'oeil à la technologie visée (Puce, Puma) et dans cet
esprit on pourrait proposer Soutien au Projets Internet
pour le Développement des Entreprises en
Région (ce qui en outre donne une connotation de vitesse. Le mot
correspondant au sigle figure dans le dictionnaire Larousse) et renvoie
à une image positive d'araignée dynamique et sympathique).
Ariane, fil produit par les jeunes araignées, et qui aide
à trouver son chemin, est le symbole d'un remarquable succès
français dont l'objectif initial était de lancer des satellites
de télécommunications permettant à l'Europe
d'échapper à une totale dépendance américaine
@ choisir le nom d'un découvreur de terres nouvelles qui
se soient ultérieurement révélées
particulièrement fécondes: dans ce cas, Jacques Cartier,
découvreur du Canada, pays qui assure aujourd'hui la principale
présence francophone sur le Web, s'imposerait vraisemblablement.
(Malheureusement les épisodes historiques suivants symbolisent aussi
certaines erreurs d'appréciation de notre pays quant aux territoires
d'avenir)
Il est cependant important de disposer de moyens propres à
l'opération Internet pour financer les actions qui sortent du champ
habituel des procédures publiques : les crédits
spécifiquement prévus sur la ligne Internet devront pouvoir
financer notamment
Mais il convient parallèlement de mobiliser l'ensemble des outils
existants (la description de toutes ces procédures est disponible sur le
site
www.drire.gouv.fr
ou
www.evariste.org/aides/guide.html
· les prédiagnostics
· la formation des personnes assurant l'interface avec les PME
· la formation des responsables de PME
· et surtout le soutien des projets à caractère de
démonstration permettant de roder l'approche des problèmes sans
être trop prisonnier de procédures existantes, notamment en ce qui
concerne les actions collectives dont nous avons vu le caractère
prioritaire.(la procédure UCIP lancé en 1998 répond
pleinement à cet objectif)
Ces procédures devront cependant être élargies à
l'ensemble du champ des PMI (agroalimentaire, BTP,...), et,
au-delà, à certaines catégories de PME
(logistique , VPC, édition, courtiers,...) concourant
à notre compétitivité internationale comme ce fut le cas
pour l'opération "autoroutes de l'information".
Une segmentation sectorielle, par exemple entre PMI et PME serait, comme le
montrent les exemples que nous avons analysé tout au long de ce rapport,
très contre productive
Aujourd'hui il nous paraît déraisonnable d'encourager des
entreprises à se laisser enfermer dans des solutions
"propriétaires" c'est à dire non conformes aux normes Internet
(protocoles TCP/IP) :
· Au départ l'objectif était d'aider les entreprises
à acquérir des logiciels pour les inciter à sauter le pas
en informatique
· Dans un second temps cette première étape ayant
été franchie par la plupart des entreprises, la procédure
à été concentrée sur l'intégration des
fonctions informatiques dans l'entreprise.
· ils ne bénéficieront pas des progrès de logiciels
ayant un marché beaucoup plus vaste
· ils seront bloqués dans leurs échanges tant internes
qu'externes
Nous proposons, dès aujourd'hui, de réserver LOGIC intégration à des projets Intranet et extranet c'est à dire conformes aux normes TCP/IP.
En
1996 10 % des réseaux internes des entreprises américaines
étaient des Intranet, cette proportion est passée à 60 %
en 1997 et à 75 % en 1998 selon IDC.
www.idcresearch.com On
estime que 25% des crédits informatiques sont aujourd'hui
consacrés aux Intranets aux États-Unis.
les guides de bonnes pratiques, listant les questions à examiner,
les principales embûches et aidant les entreprises à mieux
maîtriser la conduite des projets réalisés par les
sociétés de conseil, seraient ici particulièrement utiles
v Le FRAC
www.evariste.org/aides/aide24.html (fonds régional
d'aide au conseil) est sans doute un des outils les plus
adaptés:
Le FRAC est particulièrement bien adapté pour aider au
financement des études préalables permettant de bâtir un
business plan crédible nécessaire à l'introduction
d'investisseurs dans une entreprise à fort potentiel de
développement
Le "FRAC court" paraît particulièrement bien adapté
au prédiagnostic
Les critères de qualification devront être adaptés aux
aptitudes requises pour des fonctions complètement nouvelles comme
celles de webmaster
www.ensmp.fr/industrie/jmycs/divers/webmaitre.html
Nous avons pu constater, très souvent, voir plus haut les contrats
win.win.win
voir page
234; le rôle déterminant des
stagiaires dans le démarrage des projets Internet réussis :
Il y a là un thème privilégié pour le rapprochement
École d'Ingénieurs / Ecoles de gestion - PME (susceptible de se
traduire ultérieurement en terme d'embauche ou de création
d'entreprises)
Le
programme "stages longs en entreprises" devra donc être fortement
mobilisé sur cet objectif
v Les
aides à l'export gérées par les DRCE, comme l'a
récemment rappelé le secrétaire d'état au commerce
extérieur, devront prendre en compte l'aspect stratégique de
cette nouvelle approche de la prospection internationale en favorisant par
exemple l'émergence de sites Web de qualité "internationale"
(interactifs, multilingue, riches d'information, constamment mis à
jour, fortement référencés, fortement
intégrés à la stratégie commerciale de
l'entreprise,...). et en prenant en compte des dépenses de ce type
dans l'assurance prospection (voir COFACE
www.coface.fr )
La principale aide toutefois reste clairement la performance des PEE
qui, en utilisant pleinement toutes les ressources des technologies Internet,
comme sont en train de le faire ceux que nous avons pu visiter à Chicago
New York et à San Francisco, peuvent considérablement renforcer
la qualité des services qu'ils rendent aux entreprises françaises
En outre les jeunes considérés acquièrent ainsi une
expérience professionnelle fort utile pour eux-mêmes mais aussi
pour les entreprises qui peuvent ainsi trouver de précieuses
compétences en les recrutant ultérieurement
v Les "emplois jeunes" sont susceptibles d'être utilement
mobilisés pour participer (à condition que l'on soit capable de
les encadrer sérieusement) pour des opérations collectives de
sensibilisation: des régions comme les deux Normandies et la Bretagne
l'ont fait avec succès
Ces aides forment un ensemble qui peut paraître complexe pour les PME
auxquelles elles sont destinées
v Enfin il convient, sans détourner le CIR (crédit
d'impôt recherche) de son esprit, d'examiner s'il ne conviendrait pas
d'étudier et de préciser ses modalités de calcul dans ce
domaine avec une vision point trop restrictive des dépenses susceptibles
d'être retenues en prenant pleinement en compte les recherches qui
conduisent à des innovations d'usage.
v Il en est de même pour les aides de l'Anvar qui devraient
davantage que par le passé aider les innovations d'usage et ne pas se
limiter aux innovations technologiques. 1998 a vu une évolution positive
dans cette direction mais celle-ci mériterait peut-être
d'être amplifiée.
Elles gagneraient à être présenté sous forme d'un
portail, géré par les DRIRE, répondant ainsi
à l'objectif du ministre du "one stop shop" : l'endroit où
il est possible d'avoir une information globale sur l'ensemble des moyens
disponibles du côté des pouvoirs publics pour conduire un projet
à bonne fin
voir page
363
8.3.6 Un volet incontournable de tout plan d'action efficace : la formation des acteurs
Nous ne parlons pas ici de la formation initiale de tous ceux qui seront les acteurs de demain dans les entreprises mais c'est bien évidemment un point essentiel
8.3.6.1 Une priorité : former le patron, ou mieux, l'équipe dirigeante
Comme
nous l'avons vu plus haut, le premier objectif est de former au moins un des
cadres dirigeants de la PME et si possible le patron lui-même afin de lui
donner les moyens
Les projets Internet véritablement stratégiques
pour l'entreprise ne peuvent en effet être conçus que par un
cadre maîtrisant bien cette stratégie (bien souvent ce ne peut
être que le patron), et ayant la connaissance des potentialités
d'Internet,
q de décider des projets à entreprendre
q d'en maîtriser la conduite (l'exécution proprement dite
étant en général confiée à une
société de services, voire à un stagiaire)
...et non par un spécialiste d'Internet n'ayant qu'une
connaissance superficielle de l'entreprise, de ses métiers et de ses
clients.
Des formations courtes (1 à 3 jours) analogues à celles
organisées par l'UIMM dans les domaines de l'environnement et de la
qualité devraient être rapidement mises en place
Le gouvernement de Wallonnie, en liaison avec les partenaires sociaux et
les établissements d'enseignement supérieur, a mis en place des
organismes de formation (associations Technofutur3 de
Charleroi
www.technofutur3.be et Technifutur de Liège
www.technifutur.be ) dont une des actions les plus
interessantes sont des séminaires de 2 à 3 jours pour les
équipes de direction avec comme objectif tout à la fois de les
former sur l'utilisation des outils Internet et de les faire travailler sur les
opportunités que cela peut représenter pour elles
M. de Calan nous a indiqué que l'UIMM était prête
à aller de l'avant: le problème comme toujours étant de
convaincre les patrons de PME qu'il s'agit d'une véritable
priorité: dans le domaine ) de l'environnement et de la qualité
il était possible de s'appuyer sur des "prescripteurs influents (les
acheteurs et la police technique). Dans le cas présent il conviendra de
pouvoir s'appuyer sur les donneurs d'ordre pour motiver les entreprises de la
mécanique
Dans les Alpes-Maritimes le Gimeca (groupement des industries
mécaniques et électroniques de la Côte d'Azur) a
lancé l'opération met@l-06.net,
www.imet.asso.fr/metal06net.htm. Elle prévoit une phase de diagnostic
des besoins de l'entreprise (métallurgie, chaudronnerie,
mécanique...), puis un accompagnement personnalisé afin de mettre
en oeuvre un projet d'utilisation des NTIC au service de son
activité.
Un tel programme de formation doit se donner 2 objectifs et respecter une
contrainte :
Objectif 1 : faire découvrir les principales
fonctionnalités d'Internet
Objectif 2 : montrer les usages possibles pour une PME susceptibles de
concourir directement à sa compétitivité ou à son
développement
Contrainte : être très court (de l'ordre de 3
demi-journées de 5 h).
La présentation doit démythifier et donc être
extrêmement concrète : chacun doit disposer d'un
micro-ordinateur et découvrir les différentes
fonctionnalités, avec ses potentialités comme ses limites
à partir d'exemples concrets , au cours d'une visite guidée
à travers le réseau et de démonstrations simulées
pour la partie essentielle (le back office) qui n'est pas visible depuis le
Web.
Quelques créneaux devront être réservés pour :
Voir en annexe un canevas établi à
partir de l'analyse conduite aux chapitres précédents
· évoquer les évolutions prévisibles
· donner des éléments de coûts
· permettre un débat : arguments pour et contre.
Une formation plus ambitieuse pourrait s'inspirer de celles mises en place par
Technofutur3
voir page
351, adressée à
l'équipe de direction de la pme, et allant jusqu'au niveau de la
réflexion stratégique et la mise en place d'un plan d'action
8.3.6.2 Former les conseillers de l'entreprise sans oublier les experts comptables
Il va de
soi que ceux qui seront chargés, du côté des pouvoirs
publics de conduire l'action, devront, au minimum, suivre une formation de ce
type.
Dès 1998 une formation commune aux DRIRE et aux CCI a
été mise en place à titre expérimental.
Après évaluation et ajustement il a été
décidé de la généraliser.
Il conviendra de former
Le problème des entreprises de conseil est par contre encore mal
résolu : trop peu d'entre elles ont aujourd'hui la compétence
pour diagnostiquer rapidement l'intérêt d'un développement
Internet
· mais aussi les ingénieurs chargés de missions
régaliennes qui sont en contact avec les PME et dont le rôle peut
être tout à fait essentiel dans le succès de
l'opération (métrologie, véhicules, appareils à
pression, énergie, environnement,...) et dans les chambres de
Commerce, les conseillers export, vente, CFE,...
· et bien entendu les directeurs eux-mêmes.
Est-il raisonnable à l'heure actuelle d'aider financièrement,
et donc de cautionner, l'intervention dans une entreprise d'un conseiller en
qualité, en export, en intelligence économique, en
intégration informatique ... qui n'aurait pas cette compétence
minimum ?
Que penserait-on d'un conseiller en énergie qui ignorerait les
principaux usages de l'électricité ?
Nous proposons que les aides du FRAC ne puissent être attribuées
que si le conseil est capable de justifier une compétence, même
minimum dans un premier temps dans ce domaine (il pourra bien entendu s'appuyer
sur un collègue plus pointu s'il s'avère nécessaire
d'aller plus loin).
Sur ce point notons l'initiative de la Drire Aquitaine qui a
organisé une formation, suivie d'une assistance techniques aux
conseillers en stratégie de sa région:
Trouver un formateur compétent ne s'est pas révélé
être une mince affaire...
Rappelons également le rôle essentiel de certaines professions
comme les experts comptables à qui il serait extrêmement
utile de proposer de telles formations (eux-même devant sans doute
profondément repenser leur métier et leur organisation en
réseau)
Les guides méthodologiques, annuaires de compétences
régionales (conseil, prestations de service, formation,...), outils
d'autodiagnostic, guides méthodologiques dont nous avons parlé
plus haut pourraient être utilisés et affinés dans le cadre
de ces formations (leguide DiagnosTIC de la CCI Paris est issu du
séminaire de formation des 60 conseillers PME de la Chambre)
8.3.6.3 De nouveaux métiers? Ou plutot un profond changement dans les métiers actuels?
Certes quelques nouveaux métiers émergent: en parcourant les offres d'emploi ou les descriptions de poste de France Télécom on découvre outre les webmaster, les hot liner, cyber-rédacteur, conseil en e-stratégie, manager en marketing interactif, techniciens en réseau IP, chef de projet multimédia, les web designer, les animateurs de forum, les chefs de publicité on-line, les conseillers en e-commerce, les cyberwriter, les Sysop, les vendeurs-animateurs multimédia,....
Derrière cette floraison de néologismes qui pourrait laisser croire que l'arrivée de l'Internet se traduira seulement par l'arrivée d'une nouvelle couche de spécialiste et la disparition d'anciennes spécialités se cache une évolution beaucoup plus profonde de tous les métiers
Tous les
métiers sont profondément transformés: VRP, commerciaux en
magasin, marketing/vente/sav, "appro", comptables, service achat, logistique,
ingénieur, opérateur de machines, DRH, hiérarchies
intermédiaires, "cadres"
voir page
223 en particulier l'organisation de
l'entreprise qu'implique la mutation en cours amène à
reconsidérer profondément le métier du cadre:
cela implique de profonds changements dans la pédagogie de tous les
formateurs de cadre et des mutations sans doute parfois douloureuses pour
ceux qui sont aujourd'hui en activité : "aptitudes à
travailler en réseau,à communiquer et à faire face le plus
rapidement possible à des situations de plus en plus interactives"
Alain d'Iribarne directeur du LEST du CNRS à Aix en Provence
http://www.univ-aix.fr/lest
· il devient celui qui est en charge de créer les conditions
permettant les prises d'initiative et un service rapide, innovant et efficace
pour le client. Il veille au developpement des compétences de ses
collaborateurs et à leur épanouissement professionnel. On attend
de lui des qualités d'animateur, de capacité à
résister au stress, 'd'entrepreneur" et de créativité
(logique de confiance) :
l'ESC de Grenoble a créé un centre de recherche
"Time" (Technological Impact on the Management of Enterprises
http://www.esc-grenoble.fr/med-itn) afin d'aider les cadres
à gérer cette mutation, la Fédération
Française du Batiment a publié une étude "Ntic pour le
développement de la compétence et de la formation, de même
l'AFB (banques) et les Ecoles des Mines et des Télécom
revoient en profondeur leur pédagogie dans cette optique
Il en va de même pour les commerciaux (tant pour les acheteurs que
pour les vendeurs):
plus encore que de nouvelles compétences c'est d'un nouvel
état d'esprit dont les entreprises ont besoin et c'est sans doute un des
facteurs explicatifs majeur aux différences constatées entre les
pays dans la capacité à tirer les fruits des nouvelles
opportunités offertes par Internet
· d'un autre côté la diminution des taches administratives
(prise et gestion des ordres) qui sont effacées par le supply chain
management supprime le vendeur "preneur de commande" et le service "appro"
· enfin comme le souligne Yves Lasfargue
http://perso.wanadoo.fr/yves.lasfargue alors que jusqu'à
présent seule une minorité du personnel était au contact
du client (un tiers il y a une génération), ce sera demain la
grande majorité (78% déjà aujourd'hui) ce qui implique un
état d'esprit et des aptitudes tout à fait différentes :
c'est sans doute à France Télécom et dans les banques que
cette mutation a été la plus rapide (à cause du retard
pris) mais ce mouvement se produit dans tous les secteurs
Il convient donc de mettre en place des formations concernant chacun des
métiers (comptabilité, achats, bureau d'étude,
documentation, vente, maintenance,...): ces formations porteront autant sur les
aspects organisationnels qu'implique la mutation en cours que sur les nouveaux
outils qui se mettent en place
8.3.6.4 Nécessité parfois de certaines formations plus pointues
Certaines entreprises, bien entendu, pourront avoir besoin de
personnel beaucoup plus "pointu" dans les technologies Internet (notamment les
sociétés de services dont le développement doit être
encouragé) :
Toujours avec le même souci d'utiliser des "produits" dont le mode
d'emploi est déjà connu par les PME, il conviendra de mobiliser
dans ces cas les procédures ARC, CORTECH et aide au
recrutement de chercheurs.
Par ailleurs l'AFTEL remarque, à juste titre, que pour des
fonctions de webmaster, des jeunes sans diplôme mais
"branchés" et fortement motivés peuvent être
particulièrement performants :
il convient néanmoins d'être capable de détecter et de
sélectionner ces jeunes à "haut potentiel" (plus encore
que de les former car, là encore, l'expérience montre qu'une
forte motivation permet une autoformation très rapide: le bilan du
programme FIDJIT de formation de techniciens a l'informatique a
été un échec en terme de formation, mais un franc
succès en terme de détection de talents et d'embauche
immédiate de ceux-ci).
Il serait souhaitable qu'une initiative soit prise en ce domaine.
En tout état de cause la procédure ARC, citée plus
haut, a été instituée pour aider l'entreprise à
s'attacher les services d'un cadre capable de créer une nouvelle
fonction porteuse de développement.
Elle doit être mobilisée pour ce type de profil.
8.3.6.5 ...et à l'inverse de formations touchant un public très large
En sens
inverse il apparaît également éminemment souhaitable que
très rapidement tout le personnel bénéficie d'un minimum
de formation à Internet :
L'expérience montre en effet que bien souvent des initiatives
extrêmement intéressantes naissent tout à fait à la
base, au contact des clients et des nécessités
opérationnelles.
8.3.7 Utiliser Internet comme un outil d'une politique de développement local
8.3.7.1 Internet peut tout aussi bien entrainer une concentration qu'une déconcentration de l'activité économique
Le
propre d'Internet est d'abolir les distances, et, paradoxalement, dans le
même temps où il ouvre les régions enclavées sur le
monde, il constitue un remarquable moyen pour renforcer les solidarités
de proximité : il constitue donc un outil privilégié d'une
politique active de développement local.
Mais rien ne va de soi : l'Internet a créé la plus forte
concentration jamais connue de compétence avec la Silicon Valley (qui ne
compte que 2,3 millions d'habitants) et dont les entreprises ont une
capitalisation dépassant celle de la Bourse de Paris: la Baie de San
Francisco regroupe 20% de l'industrie mondiale des TIC et 50% des
investissements US dans les hautes technologies (Philippe Coste PEE San
Francisco
Internet aurait aboli la main-mise de Paris et de sa région?. Eh bien
non ! 53,4% des entreprises"new tech" sont situées dans la
capitale, et 85 % en Ile-de-France. En seconde position, la
région Rhône-Alpes n'accueille que 3,6% de ces entreprises
www.journaldunet.com/0106/010622managers.shtml . Faisons une croix
sur le fameux miracle du duo Grenoble-Lyon.
"la Silicon Valley c'est un peu l'esprit "Sentier" souligne
Jean-Louis Gassé, un des Français célèbres
de la Vallée: l'émulation repose sur l'effet fourmilière,
la masse critique de talents, la densité des relations en réseau.
"la Valley fonctionne comme une véritable tribu, les
réseaux y sont si dense (anciens de Stanford ou du MIT, réseaux
ethniques,...) que l'information y circule plus vite que partout ailleurs, on
compte pas moins d'une quinzaine de "network event" par jour, ne pas être
dans un de ces réseau constitue un handicap économique. Cette
dynamique est basée sur l'économie du don, la pression sociale
est telle, avec un effet de réputation que les gens ne peuvent pas se
permettre de tricher. Ne pas rendre un don marque la fin des échanges"
Michel Ferrary, prof Essec détaché à Stanford, les
Echos 6/2/01
Alors même que l'Internet permet à chacun de rester partout
branché sur le monde entier, il convient de réfléchir
activement pour essayer de comprendre et d'orienter ces nouvelles
opportunités de développement pour favoriser une
répartition harmonieuse des implantations d'activité sur notre
territoire et ne pas recréer des phénomènes comme celui
des banlieues "à problèmes" qui sont le drame de nos grandes
villes:
Aux US le CommunityTelecommunications Planning Act (S1056)
prevoit d'allouer un total de 60millions de dollars pour l'annee 2002 au
Department of Commerce, au Department of Agriculture et au Department of
Education, pour la mise enplace de subventions destinees a faciliter le
deploiement d'infrastructures haut debit dans les zones rurales ou
defavorisees. (PEE)
http://thomas.loc.gov (taper
le numero de loi : S1056)
Si indéniablement nos grandes métropoles ont une carte
à jouer, il faut aussi créer les conditions, notamment en
terme d'infrastructures pour que des initiatives compétitives
puissent se développer en région...et pour que nos
entreprises traditionnelles aient leur chance dans la compétition
mondiale qui se joue largement sur la capacité à gérer
l'information (voir aussi sur ce sujet le rapport d'Henri
d'Attilio
www.industrie.gouv.fr/biblioth/docu/dossiers/sb_attil.htm )
Des start-up visant le marché national ou même mondial ont choisi
de se développer dans de petites villes:
Eat On Line
www.eat-on-line.com
, qui livre des repas à domicile dans toute la France , s'est
implantée à Azay-le-Rideau,
French Gourmet Fromage
www.fromages.com qui livre des
fromages frais dans le monde entier en moins de 72 heures a élu domicile
à Saint-Avertin en Indre et Loire,
Panier.com
www.panier.com une boutique
gourmande proposant, à toute l'Europe, des produits de pays introuvables
dans la distribution traditionnelle s'est installée à
Mamers (Sarthe)
l'Odyssée Interactive
www.jeuxvideo.com leader
francophone des sites de jeux est à Aurillac dans le Cantal,
Genesys
www.genesys.com start-up au
débuts très prometteurs puisque déjà introduite sur
le nouveau marché et présente sur 4 continents dans le domaine
des téléconférences est née à
Montpellier
Nous avons pu constater, comme Francis Lorentz que l'appétence
des provinces n'était pas moindre que celle de Paris
Mais aujourd'hui le raccordement à Internet dans des conditions de
débits, de qualité et de prix convenables ne participe pas, ce
qui est sans doute normal, des obligations de service public imposé aux
opérateurs de télécommunication
Dans la logique précédente, la création du "kiosque
micro", bien que ses faiblesses techniques au départ aient
été fort critiquées, avait, à l'époque,
répondu pour partie à cette préoccupation
Néanmoins pour le fournisseur d'accès Internet, un client en
province (20 % du marché) lui coûtait 30 à 40 % plus cher
qu'un client parisien (80 % du marché), et c'était à son
niveau que se faisait la péréquation
Déjà pour le RNIS il n'en a plus été semble-t-il
tout à fait de même : le kiosque V 2 à
2 mégabits, qui permettait la transmission vidéo, n'a
été rendu accessible qu'à France
Télécom-Wanadoo, AOL et Microsoft-MSN ce qui créait une
grave distorsion de concurrence et pénalisait les fournisseurs
d'accès régionaux.
8.3.7.2 Une situation particulèrement critique pour les fournisseurs et sous-traitants (automobile, armement, aéronautique,...)
La
situation peut devenir dramatique pour les entreprises sous-traitantes ou
fournisseurs des secteurs de l'automobile, du ferroviaire, de l'armement, de
l'aéronautique ou de l'espace: en effet comme nous l'avons vu,
l'ingénierie concourante implique une interconnection des bureaux
d'étude au niveau de la conception et la production sur mesure en flux
tendu "built on order" nécessite l'intégration dans l'extranet
pour la production.
Voir page
181
Or ceci implique des volumes et des vitesses de transmission, à des prix
abordables qui n'existe que dans les grandes agglomérations! Faudra-t-il
par exemple reconcentrer sur Toulouse toutes les entreprises de
Midi-Pyrénées
La maquette numérique d'une frégate comporte 500.000
objets et "pèse" 300 Gigaoctets. Elle a permis de supprimer le stade de
la maquette
4500 postes de travail permettent de concourir à la conception du bateau
et seulement
"En fonction de son habilitation une personne peut visualiser une donnée
ou carrément la modifier. Cela permet de faire travailler les gens
ensemble en étant certain que tous partagent les mêmes
données"Vincent Page de la DCN, les Echos 9/12/02
18 mois après la signature du contrat les clients de Singapour ont pu
virtuellement "visiter" le navire et préciser leurs choix. Bien entendu
c'est un outil extrêmement précieux pour les transferts de
technologie qui sont très souvent dans ce domaine un argument essentiel
pour remporter un contrat (Singapour construira dans ses propres chantiers les
5 exemplaires suivants)
Un seul exemple de l'optimisation permise par cette approche : un
économie de 60km de cables sur le bateau (30%) et une réduction
de 90% des retours en Atelier lors de l'implantation des matériels dans
la coque)
Pour l'Airbus A380, c'est 20.000 opérateurs qui à
terme auront accès à la maquette virtuelle de l'avion à
tous les stades de sa vie : conception, essais, commercialisation, après
vente
8.3.7.3 Infrastructures de Telecom : quand les pouvoirs publics retrouvent leur responsabilité en matière d'aménagement du territoire
8.3.7.3.1 Progressivement les infrastructures de télécommunications, tant au niveau de leur qualité que de leur coût sont devenues un élément déterminant dans la compétitivité d'un territoire.
Au
début des années 1990 déjà, une étude sur la
compétitivité de Paris par rapport à Londres, Amsterdam et
Francfort, montrait notre retard dans ce domaine, et le
déménagement du siège social de IBM - Telecom de Paris
à Londres a été perçu comme la confirmation de
cette analyse.
Aujourd'hui l'Internet devient le système nerveux du tissu
industriel, bien au-delà même du commerce électronique.
Il concerne toutes les fonctions vitales de l'entreprise : conduite
de projet, relations entre bureaux d'étude, recherche d'appel d'offres,
veille technologique, veille commerciale et concurrentielle, marketing,
recrutement des cadres, gestion de la logistique, service après vente,
formation, achats, télétravail, surveillance des risques, gestion
financière, relation entre donneurs d'ordre et sous traitants,
fonctionnement des réseaux d'entreprises, ...
La qualité comme la capacité et le coût des liaisons
devient de ce fait un élément déterminant
Par ailleurs actuellement tous les points d'interconnexion entre les
grands opérateurs de dorsales (backbones) se trouvent tous à
Paris or
· pour qu'une entreprise étrangère puisse
raisonnablement décider de s'implanter dans cette zone.
"le niveau d'interconnexion d'une zone géographique est en train de devenir un critère d'installation important pour une entreprise et pas seulement dans le domaine des NTIC" J F Abramatic
Une
étude américaine que nous a transmise par Francis Lorentz
souligne ce point sans ambiguïté (Collaborative Economics) :
«When seeking new sites for their operations, companies no longer seek out
low wage communities. The new priorities are workforce quality, access to
innovation resources and networking infrastructure....
Changing Demands on Infrastructure:
Businesses are finding that not having access to high-quality, high-speed
connections to the Internet can put them at a disadvantage.....Smart
cities are more attractive because they save money for the
business.»
"nous prenons un retard considérable" déclare aux Echos
Charles Chone, président de la Communauté Urbaine de
Nancy Echos, "A l'étranger des débits 100 fois
supérieurs sont offerts aux entreprises pour des prix 4 ou 5 fois
moindre qu'en France". Ce n'est pas la baisse de 70% de 1999 qui suffit
à combler un tel écart
Un des facteurs de succès de Savoie Technolac a été de
bénéficier d'un programme expérimental en matière
de haut débit
C'est la raison qui a ammené le Limousin, traditionnellement
pénalisé par sa situation à l'écart des grandes
infrastructures, à "prendre le taureau par les cornes" et à
financer le développement d'une boucle locale (620 km, 300 MF) et
l'implantation de pylones pour que les opérateurs puissent y accrocher
plus rapidement leurs émetteurs
L'Idate estime vital le haut débit à prix raisonnable pour le
secteur de l'Edition et la région dispose de 90 entreprises et 5.000
emplois dans ce secteur de la papeterie et de l'imprimerie. La capacité
de survie de cette activité est importante pour le Limousin, mais elle
ne saurait justifier des investissements pour les opérateurs: France
Télécom a transféré sa tête de réseau
à Poitier et pour la Boucle Locale Radio les opérateurs retenus
se sont désistés
8.3.7.3.2 La fin du monopole entraîne une féroce concurrence qui conduit à un effondrement des prix ... dans les zones où cette concurrence se manifeste : le risque est de voir apparaître un accroissement des écarts entre ces zones et les autres
Les
conditions techniques et économiques étant assez voisines entre
les pays de l'OCDE, il y a tout lieu de penser que, là où la
concurrence s'exercera, les coûts en France pour disposer d'une desserte
à haut débit, vont s'aligner sur ceux de pays comme les USA,
c'est-à-dire baisser de 50 à 80%...par an , et que les
débits et la qualité vont considérablement augmenter.
Rappelons que 8% du marché des télécommunications se situe
à La Défense et en 2001 plus de 50% des clients du haut
débit étaient Franciliens
"c'est à Paris que les opérateurs réalisent 80
à 99% de leur chiffre d'affaire à haut débit les clients
"grands comptes" considèrent que la concurrence n'est établie que
sur Paris et une partie de la petite couronne...la conséquence est un
prix qui peut être multiplié par 2,5" (étude CCIP
mai 2002). Et que dire pour les "petits comptes" et les PME de province! :
l'étude Tactis
www.tactis.fr menée
pour notre ministère révèle que la moitié des PME
interrogées estiment que l'absence de compétition locale a une
incidence sur leur compétitivité
Aujourd'hui si Lyon est le théâtre d'une
sévère compétition (une quarantaine
d'opérateurs s'y bousculent: Siris, Hermès, Cegetel, France
Télécom, Worldcom, Bouygues, Omnicom, Colt, Completel,..)
Il n'en est pas de même pour la plupart de nos capitales
régionales :
Qwest, Level3, Worldcom, GTS, Colt, Telia visent
les 20 à 30 villes européennes majeures et les cartes mondiales
de leurs réseaux en projet sont parlantes à cet égard:
elles se limitent à la fameuse "banane bleue" qui va de Londres à
Milan en passant par Amsterdam et la Bavière. Elle ne comprend pour la
France que Strasbourg et Lyon ainsi qu'un point singulier:
Paris
Interrogés sur le salon Internet Fall de New York en Octobre 1999 sur
leurs projets pour le reste de notre pays la réponse fut "it's not a
market"
MCI-Worldcom avait affiché sa stratégie : "
Déploiement de boucle locale en fibre optique dans les quartiers
d'affaires et construction d'une infrastructure longue distance". Il a pour
cela déjà investi 32 milliards de dollars la branche
française dessert aujourd'hui Paris, Lyon, Lille, Strasbourg
et Marseille)"
Colt, financé par le fonds de pension américain fidelity
(et dont la valeur boursière a été multiplié par
cinq en 1998), s'est spécialisé dans la boucle locale en fibre
optique dans les quartiers d'affaires,
Il loue ses capacités de transport longue distance à
Hermès-GTS en attendant de construire les siennes (500 millions
de livres ont été levés à cette fin au début
1999 pour relier, en association avec level3, Francfort, Amsterdam,
Bruxelles et Londres, soit 4. 900 km de fibre).
Il est présent dans neuf villes européennes et son objectif
était de desservir 25 métropoles européennes dont, pour
notre pays, Paris, Lyon et Marseille. Il a levé pour
cela 800 millions de dollars
GTS (global TeleSystem), soutenu par le financier George Soros, et
maintenant le groupe AXA, s'est jusqu'ici spécialisée dans
les réseaux longue distance à très haut débit
(Trans European Network construit en rachetant des réseaux ou des droits
de passage aux chemins de fer, voies navigables, compagnie des pipelines,
autoroutes,...) .
Ce réseau de 12.000 km Hermès, maillé pour des
raisons de sécurité, relie aujourd'hui 19 villes. Il doit passer
progressivement à 20.000 km
L'entreprise a décidé au printemps 1999 se jeter, elle aussi,
dans la bataille des boucles locales en fibre optique dans les quartiers
d'affaires et elle a racheté Omnicom (le 5) qui lui
aapporté 11.500 clients PME pour 1,3 milliards de francs, Esprit Telecom
(le 6), ainsi que des fournisseurs d'accès Internet Ebone et Netsource
En 2002 c'est LDCom (Louis Dreyfus) qui "ramasse la mise et
fédère progressivement les opérateurs (rachat d'Omnicom,
Squadran (ex-Fortel, Kertel, Belgacom France, Kaptech, 9Telecom, FirstMark,...)
Son président, Gerald Thames, considère que dans les 30
à 35 plus grandes villes européennes il y aura cinq ou six
compétiteur: dans les cinq ans à venir il prévoit
d'être actif dans treize d'entre elles (dont Paris pour la France)
Level3 a inauguré son activité en France en juin 1999 et
va de son côté construire son propre réseau : Il affirme
être d'ores et déjà en mesure de réduire de 50% le
coût des liaisons spécialisées
La boucle parisienne, 118 km, sera raccordée au réseau
français long de 1100 km au total, bâti entièrement sur la
norme IP, y compris pour la voix.
Il devrait desservir Lille, Lyon et Strasbourg. Le
dispositif français intègre un réseau reliant plusieurs
centres économiques européens (Londres, Francfort,
Bruxelles, Amsterdam) connecté à l'autre rive de
l'atlantique à son réseau américain (10.000 km de lignes
entre 50 métropoles US) par un câble de 1 280 Gigabit/s (1,28
térabit/s)
"La plupart des réseaux actuels sont des réseaux
téléphoniques ajustés pour transmettre des données.
Nous construisons aujourd'hui le réseau international de demain pour un
service de transmission de données et de voix aux plus bas coût"
Colin Williams, patron Europe de level3
Teleglobe, opérateur canadien a ouvert le premier tronçon
de son réseau paneuropéen. Celui-ci, long de 1.700 km reliera
Paris, Londres, Rotterdam, Bruxelles et Anvers, puis s'étendra vers
l'Allemagne.
Telia l'opérateur Suédois investit 10Milliards de
couronnes dans son réseau pan-européen Viking qui reliera
les principales grandes villes
La technologie DWDM de multiplexage de longueurs d'onde utilisée,
fournie par Alcatel, lui permettra d'obtenir un débit de 400 Gigabit/s
par fibre
L'investissement prévu au niveau mondial pour ce réseau est de 5
Milliards de dollars
Quant à Cegetel, il fait encore preuve d'une
agressivité commerciale fort modérée d'après
les interlocuteurs que nous avons pu rencontrer, ce que confirme avec leur
sens habituel de l'understatement leur partenaire britannique Pat
Gallagher, patron de BT Europe : "le secteur entreprise de Cegetel n'a pas eu
des résultats aussi bons que nous le pensions" (cegetel n'avait, fin 98
que 6.200 clients, soit la moitié de la petite Omnicom)
Cette situation inquiète de nombreuses agglomérations comme
Besançon, Toulouse, Nancy, Dijon,
Caen ou Castres-Mazamet, qui craignent pour le
développement de leurs entreprises (le rapport Bourdier
www.telecom.gouv.fr/francais/lois-rapp/rapportbo.htm attire
l'attention sur le fait que seules 25 à 30 villes
bénéficieront d'une desserte)
Fin 2002 le Comité Economique et Social sous l'impulsion
d'André Marcon lance un cri d'alarme
"dans la sous-traitance aéronautiqueil y a des grosses PMI
implantées en milieu rural. Comment assurer leur maintien alors que de
plus en plus de tâches passent par le haut débit?" Manuel de
Lara, Directeur de l'Antic, Pays Basque
La situation est encore plus préoccupante pour les zones rurales ou en
reconversion comme l'ont montré les Assises pour la
société de l'information de Midi Pyrénées
tenues à Albi les 5 et 6 mai 1999
www.cr-mip.fr
Il y a tout lieu de penser que dans les régions à dominante
agricole, comme le grand sud-ouest, ou dans les zones sinistrées comme
les zones minières et sidérurgiques les opérateurs Telecom
qui doivent concentrer leurs forces dans la bataille qui se prépare pour
conquérir les quartiers d'affaires, ne vont pas spontanément y
disperser leurs moyens et se bousculer pour investir:
C'est entre nos régions que la fracture numérique risque
d'aggraver les déséquilibres économiques
L'Odyssée interactive, leader francophone des sites de
jeux vidéo implanté à Aurillac dans le Cantal a du
délocaliser son serveur qui dispose d'une bande passante de 45 Mo/s aux
Etats Unis pour des raisons tant de coût que de bande passante
L'IME, imprimerie située à l'écart de
Besançon et travaillant sur des clichés à très
haute définition pour des livres d'art (leader européen) nous a
dit se poser la question de sa délocalisation à cause de la
difficulté à obtenir une liaison à haut débit et
des coûts y afférent notamment pour assurer les liaison avec une
autre de ses usines (les liaisons internes au site, reliant les machines de
production étant gigabit) et pour la télémaintenance de
ses machines allemandes et japonaises
Le risque est de voir augmenter dans de grandes proportions les
disparités tant de prix qu'en capacité de liaison entre
régions «branchées» et les autres.
France Télécom annonçait par exemple en 1999 qu'elle
concentrerait ses efforts d'installation de l'ADSL là où
ses concurrents disposaient du câble et non dans les zones rurales
où aucun concurrent ne la menaçait (La Tribune 8 juin
1999)...
En 2000 les coûts d'une liaison 2 Mbps était 3 à 4 fois
plus élevé dans le Tarn qu'en région Parisienne
(étude de notre ministère sur les PME du Tarn)
C'est le raisonnement qui a conduit le Conseil Général du
Tarn à lancer en 1998 un projet de développement de
réseau départemental à haut débit et à
créer le 26 mai 2000 une société d'économie mixte,
e-téra
www.e-tera.com pour la mise
en oeuvre.
Celui-ci se compose fin 2002 d' un réseau de 300 km composé de
plus de 70 fibres optiques d'une capacité unitaire de 2,5 Gigabit/s qui
relie le coeur de 22 villes et permet de relier par exemple la boucle locale de
Castres-Mazamet à toulouse.
Il permettra aux opérateurs, depuis ce réseau de se brancher
directement sur les concentrateurs de France Télécom pour se
connecter avec les lignes dégroupées.
Par ailleurs il met en oeuvre et exploite le réseau Synapse
destiné aux établissements d'enseignement (66.000
élèves), connecté à Renater
Enfin ce réseau est complété par des services
satellitaires pour les zones à faible densité non desservies par
la fibre, la multidiffusion de données (broadcast) ainsi que la
réception de visio-formation
De même à Toulouse 21 communes de la communauté
d'agglomération ont développé l'IMT (pour
Infrastructure Métropolitaine de Télécommunications)
www.grandtoulouse.org/eco/secteurs/tic/imt.html qui prévoit
dans sa phase finale 220 kilomètres de réseau
www.lagazettedescommunes.com/depeches/depeches_ld.asp?id=1659
. Un premier tronçon de 91 kilomètres composé de 5 boucles
locales déployées sur les parcs d'activités à la
périphérie de la ville est opérationnel depuis fin 2001.
Financée par la collectivité, cette infrastructure
représente un investissement de 45 à 50 millions de francs (6,8
à 7,6 millions d'euros) auxquels s'ajoutent 8 millions de francs (1,2
million d'euros) d'investissement de l'exploitant, le groupe italien Sorti
La Suède qui dispose d'un territoire plus grand que l'Angleterre
mais infiniment moins peuplé et qui ne souhaite pas voir toute la
population se concentrer sur la capitale développe actuellement sur un
projet d'infrastructures à très haut débit, financé
par les pouvoirs publics et loué ensuite à des opérateurs
dans des conditions telles que les zones les plus reculées
bénéficient d'une qualité de raccordement
(cout/débit: 5 à 10 Mbps pour 150F) leur permettant de rester
compétitive:
pour le dernier état du projet voir
www.itkommissionen.se
et en particulier
www.itkommissionen.se/extra/document/?id=347
8.3.7.3.3 Les Télécoms : une infrastructure qui pose les mêmes problèmes aux responsables de l'aménagement que les dessertes aériennes, les voies ferrées ou les routes
8.3.7.3.3.1 Les deux notions de rentabilité d'un investissement: pour l'opérateur et pour la collectivité concernée
La
rentabilité d'un investissement structurant quel qu'il soit peut
s'analyser de deux points de vue
Une infrastructure peut ne pas être rentable pour le premier et
être «rentable» pour le second en mettant dans la balance les
gains économiques externes (ceux dont bénéficie la
collectivité mais non l'opérateur).
v Celui de la collectivité dont l'économie
bénéficie de l'infrastructure (ou est pénalisée
par sa déficience).
Le cas extrême est la route communale qui a une
rentabilité intrinsèque nulle et que pourtant on construit car
elle conditionne la vie de la commune.
La situation la plus fréquente est celle d'une rentabilité
intrinsèque insuffisante comme c'est le cas par exemple pour le TGV Est,
le TGV de Floride, les autoroutes ou pour les lignes aériennes
desservant les villes moyennes : l'investissement ne trouve sa
rentabilité qu'en prenant en compte son impact sur l'économie.
8.3.7.3.3.2 Les conséquences à en tirer en matière de financement de ces infrastructures
Dans un
tel cas la solution qui s'est imposée depuis toujours, a consisté
à «internaliser» cette rentabilité externe par le canal
d'une subvention (investissement ou fonctionnement) permettant à
l'opérateur d'atteindre le seuil de rentabilité et ainsi de
déclencher la décision d'investir.
C'est la logique qui a présidé aux discussions sur le TGV de
Floride ou sur les lignes aériennes par exemple.
Les Télécoms rejoignent tout simplement le droit commun
maintenant que l'Etat n'est plus simultanément
Extrait de l'étude Collaborative Economics :
· gardien des règles de concurrence et du maintien du monopole
· et responsable de l'équilibre de l'aménagement du
territoire.
«Unlike most other forms of public infrastructure, the National
Information Infrastructure is being built by the private sector. The old system
of publicly regulated monopolies is crumbling. New competitors are emerging
with new technologies and high ambitions.
Service providers are now deciding which communities they want to serve based
on economic returns and competitive strategies. Communities with fewer
sophisticated users and higher costs of installation will either have to pay
more or wait longer.
A small number of pathfinder communities are adopting proactive
strategies. Examples include the states of North Carolina and Utah,
Blacksburg, Virginia, Silicon Valley and San Bernadino, California. Such
communities decided that the cost of waiting for the new services is too
high.»
C'est en Europe ce qu'a bien compris un pays comme l'Irlande qui a su
attirer les entreprises moteurs de la net-économie (et notamment une
large partie des Call-Centers européens d'entreprises
informatiques) grâce à une infrastructure à haut
débit (Worldcom et BT) et des coûts de communication
préférentiels: ses infrastructures routières et
ferrovières sont en piteux état, il n'y que peu de ronds points
dans les villages mais le pays qui était le plus pauvre de l'europe des
15 en 1988 voit son PIB/habitant dépasser celui de la grande Bretagne
puis de la France
La Suède met en place un programme d'équipement
permettant l'accès internet à haut débit dans les zones
peu peuplées afin de maintenir à celle-ci la
possibilité d'y maintenir des activité économiques
compétitives et d'éviter des migrations de population du Nord
vers la capitale : ce programme est doté de 5,8 Milliards de
couronnes.
L'ossature à très haut débit du pays sera conduite sur des
bases strictement commerciales (80 Milliards de Kr) mais la connection
à ce réseau de toutes les communes représentera un
programme additionnel de 2,5 Milliards de Kr (1Kr=0,8F) d'argent public
Au Canada comme en Suède mobilisation des infrastructures de transport
d'électricité permet de diminuer considérablement la
facture (d'un facteur 2 à 5: les couts annoncés sont de 40F/m au
Canada et 100F en Suède))
Une différence toutefois: l'Opérateur Historique garde
confidentielle l'information sur les capacités de son réseau
"On ne connaît pas l'état du déploiement des
réseauxde télécommunication sur le territoire"
Jean-Michel Linois de la DATAR.
Ceci complique singulièrement la capacité des pouvoirs publics
à estimer le niveau de sous équipement éventuel de la zone
car des capacités peuvent être dissimulées pour maintenir
le niveau de prix, et mises en service si un compétiteur se
présente
La Somme a remarquablement su profiter de sa situation
géographique privilégiée entre Paris et l'Angleterre
qui représente une forte densité d'utilisateurs de réseaux
Internet
En échange de la concession d'un droit de passage pour 25 ans
à l'Américain Viatel (réseau Circe pour relier la
Grande Bretagne à Paris), le département obtient 2 fibres
optiques pour son projet de réseau départemental (SAXO:
Somme Axe Optique), une porte d'accès à Amiens et un fourreau
vide lui permettant à l'avenir d'y glisser des fibres sans
investissements de génie civil
De même pour la somme de 2 MF, Global Crossing a accepté de
réserver un câble à la Somme sur la branche de son
réseau pan-européen reliant Londres à Paris
Enfin pour 2,5 MF Level 3 -Colt va poser à côté de
son réseau, entre Albert et Peronne, un foureau qui permettra de loger
les fibres de SAXO
A peu de frais (moins de 50MF, soit une dizaine de "ronds points" en 1999)
Amiens se met ainsi en situation de pouvoir accueillir des entreprises NTIC
et notamment des Centres d'Appel (depuis 18 mois ils sont
déjà plus d'une dizaine avec un millier d'emplois, en
général de bon niveau (Bac+2 à Bac+5) a avoir choisi
Amiens pour s'implanter)
Par ailleurs ces projets en matière d'infrastructures permettent de
rendre efficaces les initiatives prises par la Région en
matière de formation (SupMediaCom,...) et d'aide aux PME
(hotellerie, PMI, artisans,...)
8.3.7.4 Quelques pistes de réflexion sur les actions à conduire au niveau des pouvoirs publics
8.3.7.4.1 Une solution de facilité désormais impossible : faire pression sur l'opérateur historique
Jusqu'à l'introduction en bourse et la fin du monopole,
l'administration des Telecom puis l'opérateur public qui lui a
succédé, bras séculier de l'Etat, était
également chargé, dans son domaine, de l'aménagement du
territoire.
Quand l'Etat, souvent sur la pression d'une collectivité locale,
considérait qu'il convenait de faire un effort particulier sur une zone,
il donnait ses instructions à l'opérateur qui les
exécutait sans difficultés, car sa situation de monopole lui
permettait de faire supporter ces coûts par les autres usagers (qui
n'étaient pas encore des clients).
Le monopole des Télécoms interdisait même aux
collectivités locales de prendre des initiatives : le feuilleton des
Téléports illustre bien cette période.
Aujourd'hui brutal changement de situation : l'opérateur de Telecom doit
veiller à sa rentabilité et, en dehors de la boucle locale pour
laquelle il bénéficie encore grâce à ses
atermoiements d'un monopole de fait, il ne peut pas maintenir durablement des
prix notablement supérieurs à ses prix de revient.
De plus il doit concentrer son action et ses investissements dans les zones
à fort potentiel, là où se joue son avenir et où
les nouveaux entrants sur le marché portent le fer.
Il ne saurait investir dans une politique d'équilibre des territoires :
ce n'est plus sa mission et il n'en a plus les moyens.
L'accepterait-il sous l'influence de son actionnaire majoritaire qu'il se
mettrait dans une situation juridique inconfortable en prenant des
décisions conformes à l'intérêt de cet actionnaire
mais non de l'entreprise (abus de biens sociaux : cf l'incarcération
d'un grand patron Français en Belgique sous ce chef d'accusation).
L'exemple d'ERAMET ou l'Etat en 1997 a échoué dans sa tentative
d'imposer en tant qu'actionnaire majoritaire des décisions contraires
à l'intérêt de la société, montre que
l'époque de l'opérateur «aux ordres» est clairement
révolue.
8.3.7.4.2 Alors quels moyens d'action ? Pour quels pouvoirs publics ?
Les pouvoirs publics nous paraissent concernés au moins à trois niveaux :
8.3.7.4.2.1 Cohésion et solidarité : deux préoccupations au niveau européen:
8.3.7.4.2.1.1 une préoccupation de cohésion
Actuellement il semble que la qualité des relations entre
chacun des «centres nerveux» européens avec les Etats Unis
soit très convenable, mais que ce ne soit pas le cas pour les liaisons
entre ces centres eux-mêmes :
Le "22 à Asnières" est de retour au niveau européen
: pour passer de Paris à Bruxelles le chemin le plus court passe
toujours par New York (ou plus exactement par Pennsauken dans le New
Jersey un des 4 NAP "Network Access Point" américain ou
GIX)
Rigo Wenning de l'université de Sarrebruck a encore
fait le test début août 1999 pour accéder au site du Monde:
2 minutes ont été nécessaires et le "traceroute" a permis
de confirmer que sur les 22 routeurs (!!) de transit 12 se situaient aux USA:
son explication "les informaticiens européens ne regardent que
vers l'ouest car c'est là que se trouve les "contenus" et s'ignorent
superbement entre eux, ce qui a conduit à négliger les
interconnections au sein de l'Europe"
De plus les
accords d'échange entre pairs (peering) qui existent sur les NAP
américains permettent une gratuité du transit vers les autres
pays d'Europe alors qu'avec l'Ebone européen ils doivent acquitter des
droits pour celui-ci !
Pour la petite histoire notons qu'il n'y a pas non plus d'accord de peering
entre les 2 GIX parisiens pourtant tous deux opérés par France
Télécom...
voir page
245
Voir l'article de Red Herring "all roads lead to the states"
www.redherring.com/mag/issue63/news-telecom.html
&w
8.3.7.4.2.1.2 une préoccupation de solidarité :
l'Europe
doit veiller à ce que les régions périphériques ne
voient pas leur «périphéricité» accrue
par l'Internet, comme risque d'y conduire les simples lois du marché,
mais bien au contraire leur permettre de gommer les distances.
Lesfonds structurels et notamment le FEDER doivent être
mobilisés sur ce type de projets
8.3.7.4.2.2 Au niveau national comme au niveau régional ou local à l'appui de la stratégie de développement ou de reconversion définie pour le territoire
8.3.7.4.2.2.1 Gérer la "rente minière" liée à la concession de l'espace electromagnétique
Comme
pour le charbon ou le pétrole, l'Etat s'est attribué la
possession de l'espace Hertzien qu'il concède aux opérateurs
2 politiques sont alors possibles
Des formules intermédiaires sont évidemment possibles comme celle
adoptée en France, mais la méconnaissance de cette logique de
gestion optimale de la rente minière peut conduire à de graves
conséquences comme ce fut le cas pour la BLR
voir page
249 et l'UMTS (on ne peut fixer
simultanément tous les paramètres)
v Attribuer gratuitement la concession du gisement dans le cadre d'un
"concours de beauté", mais alors il sera demandé aux
opérateurs d'assurer la meilleure péréquation possible
entre zones rentables et non rentables, la qualité de service
étant évaluée à cette aune là
8.3.7.4.2.2.2 Réaliser des infrastructures préalable permettant de baisser coûts et délais pour un nouvel entrant
C'est en
particulier la politique d'installation des «fibres noires»
pré-installées par certaines municipalités qui craignent
de ne pas être considérés comme des enjeux
économiques suffisamment attractifs pour attirer des concurrents
à l'Opérateur Historique, vecteurs de baisse des coûts et
d'amélioration des services (c'est la politique massivement suivie en
Suède pour éviter la désertification des Régions du
Nord)
Elles souhaitent offrir aux nouveaux entrants la possibilité de
pénétrer sur leur marché dans des délais
très courts et avec des investissements réduits.
France Telecom a porté cette affaire devant les tribunaux
administratifs, contestant leur droit à intervenir dans ce domaine en
considérant que l'absence de concurrence ne peut être
considéré comme une carence.
En juin 1998 France Télécom saisit le tribunal
administratif qui casse en mars 1999 la délibération prise en
1997 par la communauté urbaine de Nancy pour la construction d'un
réseau permettant d'introduire des opérateurs alternatifs afin de
faire baisser les prix et d'accroitre la qualité de service : c'est
seulement, après de longues procédures, en juillet 2001, en
remontant au niveau communautaire que Nancy obtient gain de cause.
L'opérateur historique a ainsi gagné 4 ans avant d'avoir à
affronter la concurrence
Jacques Poulet Président du Sipperec (un syndicat intercommunal
de la périphérie parisienne, autorité concédante
pour la distribution délectricté depuis 1924) faisait remarquer
en 2000 que "France Télécom est présent sur le
réseau de fibre noire de Stockholm..." et a porté plainte
auprès de Bruxelle, conjointement avec toulouse, Nancy et l'association
des villes cablées contre le blocage auquel il se heurtait
Le Ciat de Limoge ayant permis de "décoincer la situation, le
Sipperec
www.sipperec.fr qui dessert
l'essentiel de la petite couronne parisienne (3 millions d'habitants, 257.000
entreprises, 1,7 millions de salariés) a concédé à
Irise (50,1% LD Câble, 34% CdC) la construction d'un réseau de
fibres noires destinées à être louées aux
opérateurs. ,Celui-ci a mis en service à l'été 2002
une infrastructure de 276km à très haut débit (144
à 288 fibres optiques) avec 600 points de raccordement pour 29M€
d'investissement: l'objectif est d'éviter que, le simple jeu de la
concurrence sur la construction des infrastructres, ne conduise à
laisser pour longtemps de nombreuses zones à l'écart du haut
débit, et donc deviennent non concurentielles
Ce peut être aussi plus simplement une politique visant à poser
des "fourreaux" vides à chaque fois qu'une tranchée est ouverte,
permettant ainsi à un opérateur d'économiser le
génie civil et de gagner un temps considérable Télia a du
négocier 500 droits de passage pour son réseau...
Où encore l'installation de pylones bien placés destinés
à des relais hertziens, les opérateurs n'ayant plus qu'à
installer leurs émetteurs (Limousin)
8.3.7.4.2.2.3 Traiter ces d'investissements comme les autres infrastructures structurantes pour l'aménagement du territoire
Quelle politique de développement local?
Développement de PME régionales? Accueil d'entreprises
étrangères? Sur quelle zone? Pour quel type d'activité?
Il nous semble qu'il faut alors procéder en quatre étapes :
Dans cette optique la première urgence pour les acteurs concernés
(au premier chef sur le plan local) est de dresser une cartographie de
l'ossature de transport et des sous-réseaux afin de mettre en
évidence les éventuels goulots d'étranglement.(ce qui ne
va pas de soi car certains opérateurs considèrent cette
information comme relevant du secret commercial)
Il convient ensuite d'évaluer si le niveau de service correspond au
minimum requis en fonction des services nécessaires sur le territoire
concerné
Il faudra examiner l'opportunité et la faisabilité d'un renfort
de la desserte de certaines zones prioritaires sur le plan du
développement économique (zones industrielles ou tertiaires,
pépinières d'entreprises, zones de conversion, vallées de
régions de montagnes...)
En particulier il conviendra d'examiner le niveau de service offert par les
zones européennes concurrentes qui ont pour beaucoup misé sur la
qualité, la bande passante et le prix de leurs services de Telecom.
Le contrat de Plan semble être un moment privilégié pour
cette réflexion.
Savoie-Technolac dispose ainsi, grâce à
partenariat avec France Télécom de liaisons XDSL à haut
débit, ce qui a permis d'attirer des implantations nouvelles, sur 12
projets d'implantation, la totalité utilisent Internet
Il conviendra bien entendu, face à une avenir incertain de limiter au
maximum les investissements anticipant la demande.
Il importera surtout de se mettre en situation d'être capable dans des
délais très courts de rendre opérationnels les services
nécessaires :
Ceci peut conduire par exemple à privilégier des investissements
peu coûteux en argent mais susceptibles de permettre des
réductions de délais significatifs lors de la mise en oeuvre
(servitudes de passage, fourreaux, pylones sur les point hauts, ...).
En tout état de cause, ce cahier des charges ne devrait pas
préjuger de la technologie (câble, fibre optique, ADSL, satellite,
MMDS, ...) et s'en tenir strictement aux caractéristiques fonctionnelles
des besoins des utilisateurs.
Autant les deux étapes précédentes paraissent
indispensables pour toutes les régions, autant on ne saurait
préjuger de leurs résultats: peut-être arrivera-t-on
à la conclusion que le niveau d'équipement est parfaitement
satisfaisant ou que les opérateurs seront prêts à
répondre à la demande dès que celle-ci se manifestera.
Au cas où il apparaîtrait nécessaire de renforcer les
infrastructures Telecom, il n'est bien entendu pas question que Etat ou
collectivités locales recréent par ce biais des opérateurs
publics.
Il s'agira,
l'ART veillera à ce que les conditions de la concurrence entre
les opérateurs soient respectées (il faudra en particulier
veiller à ce que le cahier des charges ne soit pas rédigé
de façon telle que seul l'opérateur déjà
installé puisse y répondre, l'opération pouvant alors
paradoxalement renforcer sa mainmise sur le territoire concerné comme ce
fut semble-t-il le cas dans certaines régions)
· Soit comme pour une desserte aérienne ou le TGV de Floride, de
sélectionner après appel d'offre l'opérateur qui
demande la somme minimum pour offrir le niveau de service demandé
à un niveau de tarification donné (ou la capacité
de le déployer dans un délai déterminé en cas
d'implantation d'une entreprise). Cela devrait permettre des couts
inférieurs au cas précédent dans les zones à faible
densité qui ne se prêtent guère à une
véritable concurrence entre plusieurs opérateurs
Dans la mesure où cette subvention vise en général
à anticiper un investissement qui devrait être rentable à
terme et dans la mesure surtout où la date à laquelle cette
rentabilité sera atteinte dépend des autres efforts
d'aménagement de la collectivité (zones industrielles,
politique d'accueil d'investissements étrangers, autres infrastructures,
fiscalité, ...), il paraîtrait judicieux de prévoir en
tout état de cause une clause de partage des
bénéfices quand ils dépassent un certain seuil avant
une certaine date.
Ce type de contrat ne sera sans doute pas simple à rédiger : il
devra en effet donner les moyens aux pouvoirs publics de contrôler son
exécution de façon ferme en limitant les risques de contentieux.
C'est la démarche adoptée en 2000 par le département
des Hautes Alpes qui n'a aucune chance d'interesser rapidement un
opérateur sur ses seuls atouts économiques
8.3.7.4.2.2.4 ceci implique d'autoriser les collectivités à financer les opérations et leur en donner les moyens financiers (LSI et CIAT du 9 juillet 2001)
Un pas
décisif a été fait dans cette direction avec la loi sur
la société de l'information
Et par le CIAT du 9 juillet 2001 confirmé par celui de
décembre 2002 qui mets les moyens financiers en place pour conduire une
véritable politique d'aménagement du territoire prenant en compte
l'importance du haut débit
Ï suppression de l'amortissement en 8 ans pour des investissements qui
sont essentiellement de genie civil,
Ï possibilité de louer les fibres noires ou les fourreaux à
des opérateurs pour permettre d'accroitre la pression concurrentielle et
donc la baisse des prix et le développement de nouveaux services
Ï possibilité de les louer à des entreprises pour des
liaisons point à point sans pour autant que les collectivités
deviennent des opérateurs (à Stockholm une paire de fibre avec
une capacité gigabit est louée 750€/mois)
Ï possibilité dans le cout de location de répercuter le
montant des subventions accordées au titre de l'aménagement du
territoire
Les projets de construction d'infrastructures dans les zones les moins
desservies par l'internet recensés par la Caisse des
Dépôts et Consignations était 117 à mi-2002
(dont 40 à 50 devraient être finalisés d'ici fin 2003)
· 1,5G€ de prets bonifiés pour les projets d'infrastructures
des collectivités territoriales, notamment en faveur des projets "dans
les zones les moins développées économiquement ou les
moins peuplées" ;* l'ouverture de la possibilité d'un recours aux
infrastructures du Réseau de Transport et d'Electricité (RTE),
pour le déploiement de réseaux de
télécommunications en fibres optiques qui desserviraient les
zones les moins équipées (fibre enroulée autour des lignes
électriques).
Ces projets seront financés en partie par la Caisse dans le cadre de ses
Missions d'intérêt général grâce à un
fonds d'investissement de 230M€ sur cinq ans, dont la création a
été annoncée le 9 juillet 2001 par le Premier ministre
à Limoges.
Le déficit d'investissement en la matière est estimé
à 2 à 3G€."Souvent, les collectivités sont
conscientes de la nécessité de développer leur
réseau pour le développement de leur région mais ils ne
savent pas comment s'y prendre face aux difficultés qu'ils rencontrent",
selon Gabrielle Gauthey, responsable du programme à la CDC. elle
précise que le coût de constructiond'une boucle numérique
sur un territoire s'échelonne entre 10 et 50M€ selon les projets,
dont 10% seront pris en charge par ce fonds.
Voir également l'étude "Territoires numeriques :les reseaux
haut-debit, nouveaux enjeux du developpement local" éditée
par l'ACFCI fin 2001,
www.acfci.cci.fr/Dev_local/Haut_debit/index.htm
8.3.7.4.3 La nécessité pour les pouvoirs publics de se doter à chaque niveau des compétences nécessaires
Pour
Cela nécessite une solide expérience face à des
opérateurs richement dotés en ingénieurs et en
juristes.( Pensons au domaine du BTP ou malgré une expérience
multiséculaire de l'administration, il est connu que les marges des
entreprises se font en grande partie sur les réclamations et la gestion
des contentieux, même si les records du Tunnel sous la Manche ne sont pas
la norme)
· concevoir un cahier des charges,
· rédiger un contrat
· et surveiller son exécution,
"Face à de grands groupes délégataires, les
collectivités mêmes très importantes ne font par le poids .
Elles ne sont pas suffisamment armées à la fois pour discuter les
contrats et vérifier leur exécution" Alain Serieyx
Président de chambre régionale des comptes
Aujourd'hui ni l'Etat, ni les collectivités locales ne disposent de
telles compétences dans le domaine des Télécoms au niveau
régional : cet aspect du problème est essentiel et ne doit pas
être sous estimé
8.3.7.5 Il est clair cependant qu'une telle politique ne peut se limiter aux infrastructures, ni même au développement économique au sens étroit du terme
Il est
bien entendu nécessaire en outre d'équiper les
établissements de formation, de sensibiliser les PME individuelles ou
dans le cadre d'opérations collectives (cf les §
précédents), de favoriser le développement des
compétences des SSII locales et plus généralement de
toutes les structures de conseil (privées et publiques), de mettre
à disposition de chacun la possibilité d'accéder à
Internet, et de faire en sorte que tous les services publics (mairies, CCI,
services sociaux,...) soient accessibles sur le Web.
S'agissant d'une politique de solidarité, outil
privilégié de vivification de réseaux, le cadre naturel de
telles opérations paraît être celui des "pays" (tels que
définis dans la loi sur l'aménagement du territoire) : en effet
pour être efficace elle nécessite la définition d'une
stratégie claire et consensuelle des principaux acteurs locaux
(même si la mise en oeuvre doit rester très souple et
pragmatique)
8.3.7.6 Le projet de Parthenay illustre bien l'extrême imbrication de l'économique et de tous les autres aspects de la vie locale.
Cette
petite ville de 12 000 habitants rayonne sur un "pays" (organisé en
district comptant 18.000 habitants) composé de nombreux villages.
Il y règne une intense culture associative (250 associations, 200
manifestations culturelles dont notamment le festival mondial du jeu de
rôle qui réunit 100 000 personnes).
L'objectif était donc double
@ - renforcer la dynamique locale
@ - accroître le rayonnement de la ville.
Le serveur "In Town Net" (
www.district-parthenay.fr
) couvre progressivement l'ensemble des aspects de la vie locale voir
aussi
www.crit.cg47.fr
La mairie joue le rôle de fournisseur d'accès avec 13 serveurs,
4.000 comptes e-mail, 48.000 pages web (que le maire compare aux 1.500 de la
ville de Mexico 1000 fois plus grosse), élaborées par 350
producteurs et une boucle optique, 5 espaces équipés
d'ordinateurs connectés ouverts gratuitement au public, 1000
ordinateurs, équipés de modem, distribués pour 300F/mois
dans l'opération "1000 micros"
coût total de l'opération pour la commune 4MF par an (cette
opération a bénéficié d'un certain nombre d'aides,
en particulier au niveau européen et industriel):
L'information : les deux journaux et la radio locale ainsi que "infos
Parthenay", "où sortir" et "culture" permettent d'accéder
à l'actualité ainsi qu'aux données sur l'emploi, la
création d'entreprises, l'agenda des manifestations sportives et
culturelles ou les informations sur le tourisme ou les musées.
La rubrique "mairie" fournit bien entendu toutes les informations sur
qui est qui, qui fait quoi, sur les horaires d'ouverture, les démarches
à suivre et les actualités de la ville (la suppression du journal
"papier" a permis une économie de 250 kF)
Les forums sont à la disposition des habitants (notamment des
associations) pour débattre des sujets qui les intéressent comme
par exemple les projets d'urbanisme. À noter en particulier le forum
ouvert par le Trésor Public sur la fiscalité
L'annuaire des habitants permet à chacun de se présenter
grâce à une page personnelle avec la possibilité de faire
connaître ses centres d'intérêt
La santé : les trois hôpitaux sont reliés entre eux
par des liaisons à hauts débits et le projet intra-hôpitaux
doit permettre d'y connecter l'ensemble des professions de santé (200
médecins de ville, pharmaciens, infirmiers, maisons de retraite,
services d'aide ménagère et de repas à domicile,...) afin
d'améliorer le suivi des malades tout en réduisant les
coûts par une organisation plus efficace et une meilleure information de
chacun des intervenants
Les petites annonces : immobilier (300 offres en ligne) automobile (200
offres), gardes d'enfants,...
L'emploi : l'ANPE et le CIO sont directement accessibles, une rubrique
permet à ceux qui sont à la recherche d'emploi de publier leurs
CV, les trois agences d'intérim y publient leurs propositions et "Jobs
et Stages" offre une centaine d'opportunités chaque semaine
le commerce : l'hypermarché local
http://195.101.116.162/hyperu
ainsi que de nombreux commerçants (traiteur, bijoutier, livres,
disques, éleveurs de canards et de lapins,...) sont en ligne : chacun
peut visiter les rayons, visualiser certains produits, passer commande, se
faire livrer dans les 3h, dialoguer avec les commerçants (suggestions,
réclamations,...).
La vente de produits régionaux a bien entendu des ambitions qui
dépassent le district
hôtellerie : les 40 hôtels et restaurants ainsi que les
gîtes ruraux disposent d'une rubrique qui leur permet de se
présenter (photos de l'établissement, menus, prix,...)
l'industrie : les 200 entreprises de plus de 10 salariés
devraient progressivement disposer chacune de quelques pages de
présentation de leurs activités et l'association des entreprises
locales net.com a pour mission de les aider à développer leur
activité sur le Web (catalogue électronique,...)
Dans ce domaine l'initiative est cependant plus timide: la plupart des sites
restent des sites plaquette sans grande réflexion stratégique
Notons cependant quelques entreprises qui ont su véritablement saisir
cette opportunité: André Clisson
http://www.simar.com/acmotors/Anglais/summary.htm qui reconstruit
des BMW vendues par les Domaines a multiplié par 7 son
activité, Didier Suire, marchand de chaussures
associé à l'entreprise locale Koboro
www.chaussures-vpc.com réussit à exporter
dans le monde entier en se spécialisant dans les grandes tailles
(du 46 au 52), Michel Castelot découpe de dindes a doublé
son 0personnel grâce aux marchés à l'export, les
établissements Fillon,
www.ets-fillon.fr qui vendent des fêtes
"clé en main" dénombrent 1000 nouveaux contacts, le boulanger
vend ses recettes en Australie, citons même le tatoueur Denny
Besnard que l'on vient voir de Paris °
Les agriculteurs sont également très présents avec
Agrinet :
@ - Observatoire du bétail et de la viande qui assure un
traçage des animaux afin de permettre à l'éleveur
d'améliorer sa production (géniteur, alimentation,...) et au
distributeur de savoir ce qu'il vend
@ - Observatoire des cotations et suivi des encours des
négociants qui devrait réduire les risques d'impayés.
Bien évidemment le succès de cette opération implique
que chacun ait accès à Internet. Pour ce faire deux mesures:
@ - accès gratuit à des espaces numérisés,
notamment dans les bars-tabac des villages
@ - négociations globales pour un achat en grande
quantité de PC ou de NetBox afin de permettre aux habitants de disposer
de matériels au meilleur prix (achat ou location).
Notons enfin la création d'une quasi monnaie : le PES
(Parthenay Exchange Service) sur le modèle des grains de SEL
(Systèmes d'Échange Local) permettant par exemple de vendre des
heures de garde d'enfants et d'acheter des heures de jardinage, pour l'instant
hors TVA.
Ce projet, qui bénéficie de financements de la commission
européenne, associe plusieurs communes appartenant à
différents pays de la communauté, ce qui permet
intéressant échange d'expérience
En 2001 il est arrivé en tête du palmarès des "villes
internet"
www.villes-internet.net/pages/label.htm
Par ailleurs, ce qui est extrêmement important pour en tirer des
leçons, une équipe du CNRS de l'Université de
Toulouse-le-Mirail conduite par Emmanuel Eveno et
bénéficiant de l'appui scientifique d'Alain d'Iribarne,
http://www.univ-aix.fr/lest analyse
l'évolution des comportements à la suite du déploiement de
ces initiatives
8.3.7.7 De nombreuses autres initiatives qui méritent d'être encouragées
Vercors connect
www.cyberaccess.fr/overcors , de son côté s'est
donné comme objectif de créer des activités
économiques sur le plateau du Vercors, et a misé sur le
Télétravail et les Téléservices
@ - le Telespace Vercors offre des locaux bien
équipés (Télécom, visioconférence...) aussi
bien aux grands groupes qui y localisent leurs Télétravailleurs
(EDF, HP, SCHNEIDER) qu'aux TPE du Vercors ayant pris le créneau des
Teléservices. Il sert également de centre de ressource pour les
entreprises locales et de lieu de démonstration
@ - l'équipement très performant en
Télécom à l'ensemble du plateau permet également le
Télétravail à domicile et Cyberposte offre un
accès simple à chaque habitant
@ - les cyberchampions peuvent aussi poursuivre en
parallèle leurs études au lycée par
télé-enseignement tout en parcourant l'Europe pour les
compétitions
@ - la vocation touristique est doublement renforcée
(promotion de la Région sur le Web et service offert sur place aux
vacanciers branchés)
@ - bien entendu toutes les classes, depuis la maternelle, sont
équipées d'ordinateurs et connectées au réseau et
une junior entreprise (ouebtime) fonctionne au lycée (
www.alpes-net.fr/38rugissants )
@ - un observatoire permet d'observer les évolutions et
d'aider les décideurs à anticiper
Marly le Roy
www.mairie-marlyleroi.fr
, Sophia-Antipolis, la Région Nord Pas de Calais avec
l'opération Déclic
www.declic.net
Saint-Dié, Issy-les-Moulineaux
www.issy.com,
MediaCastres à Castres-Mazamet
www.mediacastres.com,
Cyber-en-Marche à Felletin dans la Creuse
www.mairie-felletin.fr,
les Inforoutes de l'Ardèche
www.inforoutes-ardeche.fr
, Acti Limousin
www.acticiel-98.net, Rimbaud en Champagne Ardennes,
Chooz, les projets "cristal" et "Rubis" en Alsace
www.rubis.cristal.net
l'ADEC à Val de Molder
www.adec.fr, "grand West"
à Nantes Saint-Nazaire ou "Cherbourg Channel" en
Normandie (citons aussi Blaksbird aux USA et Bologne en Italie
www.comune.bologna.it) sont
également des exemples instructifs
Une description détaillée de la plupart de ces projets est
accessible à
www.senat.fr,
www.creditloc.com,
www.adminet.fr,
www.crit.cg47.fr
voir Annexe "Internet, collectivités locales et développement
économique" : les 7 défis de l'Internet &&w
les nombreux jumelages qui existent avec les autres villes
européennes pourraient sans nul doute être fortement
vivifiés par Internet et, avec des outils comme les "bourses" d'offre et
de demandes de stages pour les jeunes, avoir des développements à
terme dans le domaine économique
Si les collectivités locales ne prennent pas leur destin en main,
Microsoft est près à le faire : son programme Side Walk (
www.sidewalk.com ) qu'il a déjà
appliqué à Seattle puis à New York, s'occupe de tout
Rapportons pour l'anecdote que la Silicon Valley est pour partie le résultat d'un programme de reconversion "smart valley", la vallée intelligente, quand, à la fin de la guerre froide, elle connut une grave crise avec le déclin de nombreuses usines d'armement qui y avaient élu domicile
8.3.8 Les services de l'Etat chargés de favoriser le développement des PMI se doivent de pleinement maîtriser et utiliser Internet
4
objectifs sont ici simultanément visés :
1- améliorer la performance des services de l'Etat en faveur d'un
développement économique durable et donc de l'emploi: une plus
grande efficacité dans les actions conduites
2- donner une raison supplémentaire aux PME de se connecter à
Internet pour pouvoir ainsi profiter des nouveaux services offerts: un
effet d'entraînement ;
3- donner aux DRIRE une crédibilité sur le sujet
Internet : il est difficile d'expliquer à une PME
l'intérêt d'Internet et de ne pas l'utiliser soi-même ;
4- donner aux DRIRE une connaissance vraie des atouts qu'apporte Internet
à une petite structure mais aussi des difficultés, des
limites et des points critiques pour le succès:
Seule une expérience vécue personnellement permet
d'acquérir une véritable compétence sur des sujets aussi
complexes qui mêlent technologie, organisation et relations humaines.
8.3.8.1 Les 10 points clef pour un Intranet-extranet-web de l'administration
Essayons
de décliner ces objectifs en terme de fonctionnalités: quels
outils mettre en place pour accroître l'efficacité,
améliorer la qualité du service, réduire les délais
et générer des économies tant pour l'administration que
pour ses interlocuteurs?
L'analyse des premières réalisations des DRIRE (accessibles
à travers
www.drire.org), mais aussi
celles des entreprises les plus dynamiques conduit à mettre l'accent sur
les 10 fonctionnalités essentielles suivantes
8.3.8.1.1.1 Une messagerie: chaque membre du personnel de la DRIRE doit être doté d'une adresse e-mail,
Ceci est déjà bien avancé grâce à la généralisation de CC-Mail qui, sur ce plan, apporte une première réponse même si une transition vers des standards ouverts doit être mis en oeuvre le plus rapidement possible
8.3.8.1.1.2 Un Intranet pour le fonctionnement interne (intégrant l'ERP)
Cet
Intranet permettra notamment messagerie interne, annuaire des DRIRE et
organisation, accès aux données et études, suivi des
affaires en cours, gestion des frais de déplacement, organisations des
réunions réelles ou virtuelles, élaboration et approbation
des notes et comptes rendus, affichages des postes disponibles,...
Un logiciel de workflow devra être développé.
Il permettra également de rendre accessibles à tous les agents
habilités, la base documentaire existante de la Drire
Il concernera toutes les fonctions de la DRIRE cela va de soi et pas seulement
pour le développement industriel)
8.3.8.1.1.3 Des bases de données structurées autour d'un SIG (Système d'information géographique)
Une des
spécificité des services territoriaux est d'avoir à
traiter des informations qui ont pratiquement toutes une composante de
localisation géographique
La plupart du temps celles-ci sont représentées par une carte
(IGN, Michelin,...), une adresse ou des coordonnées (cadastrales,
Lambert,...)
La difficulté est que ces systèmes cartographiques ne sont que
très approximativement superposables et bien souvent spécifiques
à un domaine d'application (carrières, canalisations, urbanisme,
permis de recherche,...) tant et si bien que la gestion du sol, des risques et
des servitudes entraîne surcoûts, approximations, délais et
risques d'erreur
De plus la dématérialisation de procédures comportant des
cartes est aujourd'hui très difficile
C'est la raison pour laquelle il nous paraît prioritaire de
définir un SIG qui pourrait offrir à toutes les administrations
un outil commun de structuration de leurs informations permettant notamment une
simplification et une accélération des enquêtes
interservices (permis d'e construire, Installations Classées,
enquêtes de servitudes,...)
Notre pays n'est pas dépourvu dans ce domaine avec des entreprises
comme IDS
http://www.idsfrance.com
société lyonnaise qui a levé 2M$ en 2001 pour financer son
développement aux US. Bénéficiaire elle travaille pour
Vivendi, TotalFinaElf, l'IGN et de nombreuses collectivités locales
8.3.8.1.1.4 Cet Intranet devra prendre en compte le nomadisme de la plupart des ingénieurs subdivisionnaires
Ceux-ci
devront être dotés de micros portables avec modem et
téléphone GSM leur permettant le télétravail que le
programme gouvernemental du 16 janvier 2000 propose d'encourager
Cette technologie, aujourd'hui onéreuse ne pourra sans doute dans un
premier temps être développée qu'à titre
expérimental avec la technologie GPRS (General Packet Radio
Service) disponible à partir de la fin 2001 (multiplication par 10 des
débits),
Dans une seconde étape la norme UMTS voir
page
253 qui devrait permettre une baisse sensible
des coûts dans les 3 à 5 prochaines années avec une
multiplication des débits d'un facteur 100
l'Atelier de Bnp-Paribas parle de 1 milliard de téléphones
sans fils connectés à l'Internet en 2003 contre "seulement" 550
millions de PC.
8.3.8.1.1.5 Un site WEB transactionnel véritable Portail d'accès à tous les services offerts
Celui-ci
devra permettre aux entreprises d'accéder directement ou par
l'intermédiaire de liens :
En
particulier dans le champ prioritaire du développement économique
notamment grâce aux technologies de l'internet ces sites devraient jouer
le rôle d'un portail permettant de présenter l'ensemble des aides
et concours diverses sur lesquelles une PME peut s'appuyer pour conduire son
projet à bonne fin, et ceci que les aides soient gérées
par la Drire ou par d'autres structures (en établissant dans ce cas des
liens avec le gestionnaire de l'aide
) voir page
349
·
au catalogue des produits (journées techniques, opérations
collectives, aides, visites techniques...),
· aux formulaires pour les "commandes" en ligne :
dépôt d'un dossier de demande d'autorisation pour une installation
classée, de rendez-vous pour un contrôle de véhicules, de
demande de subvention,....(le centre de réception par type de
Montlhéry pourrait donner lieu rapidement au lancement d'une
opération pilote),
· à l'information sur l'état d'avancement de leur
dossier
· peut-être dans un second stade au paiement
sécurisé des taxes et redevances correspondant à
certaines opérations.
· d'accéder aux appels d'offres (construction de centre de
visites techniques, fournitures, recherche de consultants ou de formulaires
pour accompagner des actions collectives... comme le développement
d'Internet).
· Bien entendu le site devra être interactif et permettre
sur chaque sujet, par un simple clic, de rentrer en contact à travers un
message e-mail avec la personne compétente sur le sujet
considéré ;
8.3.8.1.1.5.1.1 Il doit également être accessible au grand public et aux associations
Il doit
en effet permettre au public
Ce Web gagnera sans doute à être construit progressivement en
s'appuyant sur les conseils d'un comité d'usagers.
· de prendre connaissance des avis d'ouverture de concours et des
postes à pourvoir ;
8.3.8.1.1.6 Un accès Internet à partir de chaque poste de travail
Celui-ci devra permettre la recherche d'informations, de fournisseurs, de commander des billets de train ou d'avion...
8.3.8.1.1.7 Une application-serveur PUSH pour diffuser l'information
Il est important de pouvoir envoyer aux industriels ou autres acteurs de la vie socio-économique régionale qui le souhaitent des informations (ciblées en fonction de leur centre d'intérêt) ou des requêtes (rappel automatique des dates d'échéance...)
8.3.8.1.1.8 Une application-client PUSH et d'agents intelligents
Ceci doit permettre à chaque agent de la DRIRE d'être alimenté en permanence d'informations, sans en être submergé, sur les sujets qu'il aura préalablement définis et puisse assumer dans de meilleures conditions son rôle de veille technologique et économique avec la possibilité de capitalisation des connaissances au niveau de la DRIRE.
8.3.8.1.1.9 Des forums avec les usagers concernés et des listes de discussion
Ils
pourront concerner aussi bien le développement des usages de l'Internet
que le contrôle de la pollution atmosphérique
Il serait également intéressant, par le canal de listes de
discussion, de développer des échanges avec les administrations
de terrain ayant des missions analogues dans les autres pays
(sécurité, environnement, innovation,...)
8.3.8.1.1.10 Les DRIRE devront dans le même temps développer des extranets entre elles et avec les administrations centrales qui les concernent: économie, environnement, recherche, transports...
L'objectif est de permettre un travail de réseau plus
efficace en augmentant la densité et la vitesse des échanges avec
possibilité de visioconférences, tout en permettant de
limiter certains déplacements à Paris.
A travers cet Intranet et cet extranet, les pôles de compétence
couvrant plusieurs régions pourront donner leur pleine mesure : il
n'est en effet pas possible de disposer dans chaque région
administrative de toutes les compétences techniques exigées par
toutes les activités de la DRIRE. L'extranet pourrait apporter une
réponse, au moins partielle, à cette difficulté..
Cet extranet permettrait, en particulier, de constituer dans le domaine
passé ici en revue, une banque de données de projets d'actions,
d'opérations en cours dans les régions, de bilan d'actions
réalisées, ainsi que de consultants ayant oeuvré dans ce
secteur (formation, conseil, SSII), avec leurs références.
Cet extranet pourrait sans doute comporter quelques forums et news groups
internes au réseau des DRIRE comme celui qui a émergé,
à l'occasion de cette mission (le club Internet des DRIRE).
8.3.8.1.1.11 D'autres extranets devront être constitué avec les administrations régionales et les autres partenaires
Ils
permettront un travail en réseau entre administrations
(préfecture, TPG,...) et tous les partenaires de l'action
régionale (CCI, Conseil régional, banque de France,...)
Ces extranets doivent permettre une accélération dans le montage
d'opérations conjointes, une plus grande efficacité dans leur
pilotage et leur évaluation, une accélération de
l'instruction et, cela n'est pas négligeable, de fortes économies
dans les coûts administratifs
8.3.8.2 Une démarche originale de la DARPMI: d'abord favoriser les initiatives puis les harmoniser
La
démarche adoptée par la DARPMI pour conduire ce
développement apparaît extrêmement intéressante et
montre aujourd'hui son efficacité.
Dans un premier temps, en partant notamment du "prototype"
réalisé par la DRIRE de DOUAI, le Directeur de la DARPMI a
invité les DRIRE à prendre des initiatives, tant pour leurs
Intranets que pour leurs web, en rappelant les objectifs tels que
mentionnés ci-dessus, mais sans donner d'instructions précises
quant à la mise en oeuvre, et sans affecter les moyens
supplémentaires (si ce n'est la disponibilité du webmestre de la
direction pour apporter ses conseils lorsque ceux-ci étaient
souhaités).
Des projets ont ainsi éclos dans une douzaine de DRIRE, là
où s'est trouvé réunie la volonté du Directeur
régional et le dynamisme d'un ou deux ingénieurs.
Certes, ces développements découlant davantage d'une
démarche "biologique" que d'une planification cartésienne
ne pouvaient totalement échapper à un défaut
d'homogénéité dans leur réalisation. Mais :
Ce comportement anti-NIH (Not Invented Here) avait déjà
présidé aux premiers développements du web et de
l'Intranet de la DRIRE Nord - Pas-de-Calais, largement inspiré de la
mission conduite aux USA en 1997 et des réalisations des PEE de
Chicago et de Los Angeles.
· les moyens de chaque DRIRE tant en personnel qu'en financement
étant très limités face à un tel projet, quand un
développement apparaissait réussi dans une DRIRE, il
était immédiatement copié par les autres et ceci
assure par construction une certaine homogénéité.
Il a été en outre fortement encouragé par la DARPMI
qui en réunissant régulièrement sur ce sujet les DRIRE et
les services centraux concernés permet à chacun de suivre les
progrès des uns et des autres et favorisait l'émergence sur
chaque thème d'une ou deux DRIRE chef de file.
Un "Observatoire des DRIRE" (
www.drire.org )
constitué en parallèle permet de pointer sur les sites des DRIRE
déjà réalisés et de fournir un certain nombre
d'informations d'intérêt commun.
La seconde phase actuellement en cours consiste à essayer de
prendre pour chaque domaine d'activité le meilleur de chacune des
réalisations des DRIRE afin de fournir un indispensable cadre graphique
et fonctionnel homogène à travers tout le territoire ainsi que
les outils techniques les plus appropriés.
Chaque DRIRE reste néanmoins pleinement responsable des
développements spécifiques à sa région ou de
l'implémentation des fonctionnalités nouvelles qui lui
paraîtraient utiles.
L'objectif poursuivi est que toutes les DRIRE soient opérationnelles
dans ce domaine pour la fin de l'année 1999.
8.3.8.3 Un outil indispensable pour l'avenir : le KIT extranet
L'analyse ci-dessus montre la nécessité de disposer
d'un outil bon marché et facilement paramétrable
permettant à un groupe de personnes appartenant à des
administrations différentes (ou n'appartenant pas à
l'administration) de travailler sur un même ensemble de données
confidentielles, de gérer un projet et de prendre des
décisions; comme par exemple:
Il en va de même pour des dizaines de procédures diverses
conduites par les DRIRE en matière de sécurité ou de
développement économique
Le projet "Kit extranet", de type VPN (Virtual Private Network), est
actuellement en cours d'expérimentation au conseil général
des Mines, il a vocation à être mis à disposition de tous
(en logiciel libre) sur base Linux-Apache. Il utilisera l'Internet
public pour la transmission des messages entre chacun des membres du
groupe°
Le serveur commun hébergera le gestionnaire de base de
données, le serveur Web, l'annuaire, le serveur de
messagerie, l'espace de travail partagé, le gestionnaire
de Workflow, le moteur de recherche. Il supportera le formatage
XML pour permettre l'EDI
La confidentialité des messages sera assurée par un cryptage
fort (tunelling), avec une option carte à puce, (mais transparent
pour l'utilisateur final)
L'intégrité et l'identification permettant la prise de
décisions seront assurées par la signature
électronique
Les droits d'accès seront définis en lecture et en
écriture page par page par l'administrateur de l'extranet
La protection du serveur sera notamment assurée, outre par le firewall,
par le fait que seuls les messages cohérent en terme de cryptage et de
signature auront accès la machine
En fait, grâce à la possibilité pour l'administrateur du
système de paramétrer les droits d'accès, un même
serveur peut héberger un grand nombre de tels extranets. Ceci est
indispensable, puisqu'à chaque groupe de travail, chaque
procédure et chaque projet correspond un extranet spécifique
Projet de Kit Extranet du Conseil Général des Mines
www.cgm.org :
Présentation de la réalisation
actuelle
http://www.cgm.org/mioga4u.pdf
plateforme de démonstration
http://www.mioga.org,
présentation du projet
www.cgm.org/rapports/extranet.html et
cahier des charges
www.cgm.org/rapports/cdh.html
Bien entendu le cas des DRIRE n'est décrit ici qu'à titre
d'exemple mais les centres techniques, les CCI, les organisations
professionnelles, les collectivités locales devraient être
encouragées à poursuivre (ou à engager dans bien des cas)
des évolutions semblables.
8.3.8.4 Nécessité de mettre en place un véritable outil d'intelligence économique: le projet Myrtille
8.3.8.4.1.1 Nécessaire pour l'efficacité de notre action
Sur le
plan purement technique on peut dire le que le travail d'une administration
consiste concrètement à traiter l'information :
La maîtrise des technologies de l'information est devenue un
élément absolument essentiel pour une administration aussi bien
pour l'efficacité de son travail, la pertinence de ses décisions
que pour sa productivité
· à la traiter : gestion de procédures, traitement
statistique,...
· à en produire : notes d'analyse, décisions,...
· à la stocker : archives, base de données,...
· à la diffuser : notifications, campagne d'information,...
Or les NTIC couplées avec la mondialisation de notre économie
amènent non seulement une explosion des volume d'information accessible
mais aussi l'accélération du rythme des événements
: cela implique, sous peine d'inefficacité, de développer des
outils performants pour faire face à ce défi notamment dans le
domaine de l'intelligence économique
8.3.8.4.1.2 Besoin d'entreprises nationales d'intelligence économique, performantes et indépendantes
Il peut
apparaître souhaitable que nous ayons quelques assurances sur le fait que
les logiciels utilisés ne comportent pas de "back doors", permettant
à des personnes extérieures d'accéder à nos
informations sensibles, voire même à les détruire ou
à les altérer
Ce qui est vrai pour notre administration l'est également pour nos
entreprises: au titre des actions de développement économique qui
sont de la responsabilité de notre ministère, il apparaît
donc souhaitable d'aider à l'émergence ou de conforter un tissu
d'entreprises capable de développer des outils performants
d'intelligence économique
8.3.8.4.1.3 Utilité pour les PME de disposer d'un "éclairage public" dans ce domaine
Parmi
toutes les informations produites par l'administration ou
récupérées par elle, un certain nombre sont
confidentielles mais beaucoup d'entre elles n'ont pas ce statut : diffuser ces
informations à nos entreprises pour éclairer leurs
décisions serait sans aucun doute également de la mission d'un
ministère comme le nôtre
Ces informations peuvent être rendues directement accessibles (à
travers des News letter profilées ou par des moteurs de recherche). Mais
elles peuvent l'être également à travers des conseillers
(DRIRE, chambre de commerce, société de services de
conseillers,...) qui y apporteront une forte valeur ajoutée (aide
à formuler les bonnes questions et à utiliser l'outil de
façon performante)
8.3.8.4.1.4 Le projet myrtille
ce
projet comporte trois volets
collecter les informations : il s'agit de récupérer
Stockage et organisations de ces informations de façon à
ce qu'elles soient facilement accessibles mais en même temps que l'on
soit en mesure d'en gérer la confidentialité (chaque information
doit être affectée des indications permettant d'en connaître
les droits d'accès en consultation comme en modification):
· les informations récupérées au fil des
congrès, colloques, voyages,...
· les études que notre ministère s'est
réalisé à l'extérieur (technologies clés,
études stratégiques,...)
· des informations obtenues grâce à des moteurs de recherche
performants programmés pour récupérer sur le web les
données correspondants à nos besoins
· des abonnements à des bases de données externes en
passant par l'intermédiaire de sociétés capables de
mutualiser les abonnements et de nous fournir les informations correspondant
à nos centres de préoccupation (il y a environ 25.000 bases de
données accessible uniquement sur abonnements)
Il doit être possible à un agent du ministère, qu'il soit
en administration centrale ou sur le terrain de pouvoir interroger cette base
de connaissance
Diffusion des informations pertinentes au moment adéquat aux
personnes qui en ont besoin : on peut distinguer deux types de diffusion
· soit avec des outils de data mining permettant une recherche
couplant capacité de calcul et choix intuitif (cartographie de
l'information permettant de se diriger vers l'information utile)
une diffusion immédiate : les alertes, événements
qui impliquent une action sans délai
une diffusion quotidienne d'information profilées, chaque agent
définissant ces centres d'intérêt
Depuis
1999 le contexte psychologique (reconnaissance du créateur,
détérioration de l'image du cadre dans l'administration et les
grands groupes), fiscal (BCE Bonds de Créateurs d'Entreprise) et
administratif (Création des SAS, Sociétés par
Actions Simplifiée) s'est grandement amélioré au profit de
la création d'entreprise
Le sondage IFOP de début 2000 a montré que 61% des jeunes de la
ranche 18-24 ans étaient tentés par la création
d'entreprise
Par ailleurs les créateurs interviewés par l'Apce
considèrent le plus souvent qu'il s'agit d'une "aventure en
équipe" et non d'une épopés solitaire. Ils sont de plus en
plus nombreux à envisager de revendre leur société, une
fois mise sur les rails, pour en créer d'autres ou pour devenir Business
Angel
La création d'entreprise est maintenant perçue par tous comme un
ingrédient incontournable de l'innovation, de la croissance
économique, de la création de richesse et d'emploi: une marge de
progrès est encore possible:
8.4.1.1 Faire évoluer l'enseignement notamment dans les écoles d'ingénieur
Il
convient que les Ecoles fassent évoluer leurs enseignements pour
favoriser la création d'entreprise, et plus généralement
la création d'activité, parmi leurs anciens élèves
Cette recommandation s'adresse tout particulièrement aux écoles
d'ingénieurs pour la création d'entreprises à dominante
technologique: les Ecoles dépendant du ministère de
l'économie des finances et de l'industrie se doivent d'être
particulièrement exemplaires dans ce domaine.
Une telle formation entrepreneuriale devra comprendre:
Ces collaborations ne devront pas se limiter à l'aspect scolaire afin de
favoriser la création d'équipes mixtes technologie-gestion,
basée autant sur les affinités personnelles que sur les
complémentarités professionnelles (compétitions
sportives, organisation d'évènements culturels,...).
· une formation à la création d'entreprise proprement dite,
visant les élèves les plus motivés, dans le cadre
d'options ou de parcours adaptés individuellement qui,
dans un premier temps tout du moins, seront seulement délivrées
dans certaines écoles.
· Il serait bon de disposer d'écoles pilotes ayant
déjà engagé des actions dans ce domaine et dont
l'expérience pourrait être utile aux autres écoles ;
elles devraient de ce fait bénéficier d'un appui particulier.
· Il conviendra d'infléchir dans le sens de la formation
entrepreneuriale un certain nombre d'outils de formation utilisés
par les écoles d'ingénieurs (projets d'ingénieurs,
stages, tuteurs entrepreneurs) ; les activités extrascolaires
ne devront pas être oubliées dans cette réflexion
(junior entreprise, organisation d'évènements par les
élèves,... ).
· Le concours des associations d'anciens élèves sera
activement recherché, notamment pour les témoignages et le
tutorat.
· Les éléments intervenant dans les processus d'innovation
et la gestion des ressources technologiques devront être
enseignés (et notamment la protection de la
propriété intellectuelle et ses limites);
· à cet égard, des expérimentations pourraient
être utilement conduites visant à conjuguer technologie et
activités de nature sensiblement différente notamment artistiques
et culturelles
· Des collaborations devront être instaurées entre les
écoles d'ingénieur et les écoles de gestion ayant
développé des compétences dans ce domaine
Une réflexion devra être conduite pour examiner le type de
services le plus utile au créateur (juridique, marketing,
technologique, ...) en s'appuyant notamment sur l'examen des
réalisations dans d'autres pays.
· Le nombre d'enseignants aptes à s'impliquer dans la
formation entrepreneuriale devra être notablement augmenté par une
politique volontariste de recrutement et de formation. En particulier,
il faudra faire appel moins à des professeurs permanents qu'à des
professionnels extérieurs travaillant pour des jeunes entreprises
ou ayant vécu l'expérience de la création d'entreprise.
· Dans les écoles d'ingénieurs à formation
axée sur l'entrepreneuriat, les critères de recrutement
des élèves devraient tenir compte de cette finalité,
notamment pour le recrutement sur dossier, en cours de scolarité,
où la prise en compte des motivations et des capacités humaines
est plus facile qu'au niveau des concours.
· Les incubateurs d'entreprises (voir chapitre suivant)
devront être développés et une rémunération
de type bourse pourrait être attribuée pendant un an (le cas
échéant renouvelable une fois) au jeune créateur . Un
travail devra être entrepris pour définir des critères
d'évaluation plus pertinents des incubateurs ;
· Enfin des collaborations étroites devront être
instaurées, ou lorsqu'elles préexistent, être
développées entre les écoles d'ingénieurs
qui peuvent avoir intérêt à mutualiser leurs moyens dans un
certain nombre de domaines (échanges d'expérience en vue de
dégager les meilleures pratiques, formation des professeurs, outils
d'évaluation, possibilité de passage de certains
élèves d'une école à l'autre pour optimiser les
cursus);
8.4.1.2 Favoriser les créations par des chercheurs
Les
entreprises créées par des chercheurs ou post-docs connaissent un
taux de succès plus grand que la moyenne comme l'a bien montré
les études conduites par Philippe Mustar du centre de sociologie de
l'innovation.
La seule chose que l'on puisse déplorer en l'espèce, reste leur
très petit nombre : on peut espérer que la loi sur
l'innovation pourra permettre une évolution de cet état de
fait, en particulier dans le domaine des NTIC
Cette loi vise en effet à favoriser les collaborations entre les
personnels de recherche et les entreprises . Il prévoit notamment que
les chercheurs et enseignants-chercheurs pourront être autorisés
à créer une entreprise sans rompre définitivement les
liens avec leur organisme d'origine.
La région de Cambridge compte à présent
près de mille PME de technologie qui ont ensemble
créé 35.000 emplois directs
8.4.1.3 Créer un contexte culturel favorable à la création d'entreprise
La
fête de l'Internet est un bon exemple de ce type d'initiative, de
même que le concours des Electrophées, &&w ou
l'appel à projet «les exportateurs sur la toile»
&&w,
Des initiatives fort intéressantes ont également
été prises au niveau régional (certains ont toutefois
souligné le danger de trop multiplier les concours qui dans certains cas
peuvent détourner le créateur de l'essentiel, qui n'est pas de
gagner des prix).
Dans la symbolique de la reconnaissance sociale française ne
pourrait-on imaginer que des créateurs d'entreprise puissent
être reçus dans l'ordre de la Légion d'honneur par le
président de la République à l'instar de ceux qui ont
ramené une médaille aux jeux olympiques ou une coupe de
football?: les visites des plus hauts responsables de la
république auprès de start-up a eu un indéniable impact
sur ce plan
Le fait que les 10 lauréats du concours Défi Start-up (sur 400
projets et 20 création effectives prévues) aient
été solennellement reçus en mai dernier par le Chef de
l'Etat est un premier pas dans cette voie
Il convient en particulier de saluer un certain nombre d'initiatives de
bénévoles soucieux d'encourager la création d'entreprise
depuis sa forme la plus modeste jusqu'aux projets les plus ambitieux et qui
méritent de continuer à être fortement soutenues
De même il conviendrait comme le propose Denis Ettighoffer avec
son site
www.ebusinessgeneration.com
, première pépinière virtuelle, de favoriser
l'émergence de cyber-micro-entreprise, terreau indispensable pour
développer la culture entrepreneuriale
· "Objectif 2010" (animée par Philippe Pouletty,
fondateur de Sangsat, et d'autres Français qui ont créé
leurs entreprises en Californie comme Eric Benhamou, patron de 3Com puis de
Palm, Bernard Liautaud Pdg de Business Object, ou Maryvonne Hiance
Présidente de Drug-Abuse),
· France Initiative Réseau
www.fir.asso.fr (Roger-Louis
Cazalet) regroupant 230 plateformes d'initiative locale.
· Réseau Entreprendre
www.reseau-entreprendre.org , originaire du Nord où il a
été fondé par André Mulliez et
présidé par Laurent Degroote fédère 20
associations d'accompagnement des entrepreneurs
· Entreprendre en France
www.entreprendre-en-france.fr , réseau
créé à l'initiative des CCI est animé par
André Marcon, président, et François-Louis
Billon (délégué général)
8.4.1.4 Ne plus pénaliser l'échec
Outre les questions d'ordre sociologiques et culturelles sur lesquelles il faut conduire des actions, auprès de tous les acteurs et notamment des media et des responsables politiques, mais qui ne pourront porter leurs fruits qu'à moyen terme, il est proposé d'ouvrir d'ores et déjà aux créateurs la possibilité de bénéficier d'une indemnisation de chômage en cas d'échec comme le propose Synergie, collectif informel regroupant 19 associations intervenant dans la création d'entreprise
8.4.1.5 Mettre en place des incubateurs bien branchés sur les réseaux gestion, finance, technologie et industrie
Nous
avons vu plus haut combien il était important d'encourager la
création d' "incubateurs" ou le développement de ceux qui
commencent à se mettre en place
Les business angels pourraient être utilement sollicités
pour procéder à la sélection des candidats en fonction de
la qualité du projet de l'existence d'un marché mais surtout de
la capacité entrepreneuriale du créateur (car celui-ci comme nous
l'avons vu plus haut devra savoir éventuellement saisir d'autres
opportunités si elles s'avèrent plus porteuses que son projet
initial).
v et implantés dans une technopole à proximité de
pépinières d'entreprises, bien reliée au tissu
industriel et financier.
Ces incubateurs pourront sans doute fonctionner eux-mêmes en
réseau ce qui permettra de mutualiser les compétences et de
réduire ainsi la taille critique ce qui favorisera une meilleure
irrigation du tissu économique local et une présence
auprès d'un plus grand nombre d'écoles d'ingénieurs (avec
l'impact que nous avons vu plus haut sur l'orientation de l'enseignement)
v Leur nombre et leur taille doivent être pensés en fonction du
potentiel existant afin d'éviter le double handicap pour les
créateurs que serait un malthusianisme excessif, mais aussi un trop
plein de structures sous-critiques.
Le lancement d'un appel à propositions dans le cadre d'un fonds
d'amorçage doté de 200 millions de francs devrait notamment
permettre le financement d'incubateurs et la création de fonds
d'amorçage privés.
Un certain nombre d'initiatives ont été lancées ces
dernières années avec des succès divers il conviendrait,
au moment ou celles-ci sont destinées à prendre de l'ampleur,
d'affiner l'analyse déjà conduite dans le rapport
précité
www.cgm.org/chabbal/entrepreneur/entrepreneur.pdf, afin de
préciser les conditions optimales pour le succès de telles
structures.
D'ores et déjà il semble nécessaire, pour permettre
l'éclosion d'un nombre significatif de ces nouvelles entreprises, de
mobiliser une forme basique de "Seed capital" : des bourses pour les
"incubants" analogues dans leur montant à celles offertes aux "
doctorants " attribuées pendant un an (et le cas échéant
renouvelable une fois) et de donner de façon analogue à ces
incubants un minimum de couverture sociale
Ceci se pratique d'ores et déjà dans un certain nombre de
régions (comme par exemple à l'école des mines
d'Alès) à partir de financements d'origine multiple
(locaux, régionaux et européens) mais au prix d'une
précarité préjudiciable à l'efficacité et
d'une dépense d'énergie considérable qui pourrait
être employée plus utilement
Il semble qu'en Israël un tel dispositif a été mis en
place et s'avère tout à la fois peu onéreux et très
efficace &w&b rapport de mission GP&&b
Les bourses de recherche affectées à des laboratoires dont
l'expérience montre qu'elles débouchent sur la formation de
chômeurs de haut niveau (notamment dans les biotechnologies)
pourraient sans doute utilement être redéployées
pour financer ce dispositif
8.4.1.6 Favoriser l'émergence d'un tissu dense de petites sociétés de services
Ces
entreprises, très nombreuses dans tous les pays où Internet s'est
développé, même si elles ont vocation individuellement
à rester petites, représentent un grand nombre d'emplois
Les investissements nécessaires sont limités : pour favoriser
leur développement, outre ce qui a été dit en terme de
formation, l'action la plus utile au niveau des pouvoirs publics est sans aucun
doute de favoriser l'émergence de la demande et d'alléger encore
les formalités concernant les micro entreprises
8.4.1.7 Pour les entreprises à fort potentiel de développement favoriser le développement des Business Angels
Il
reste sans doute à faire en sorte que sur le plan fiscal ce type
d'investissement soit traité de façon au moins aussi favorable
que les placements immobiliers les investissements dans les Dom-Tom, les forets
ou les objets d'art.
Des progrès ont été faits dans le cadre de la loi de
finances pour 1999 pour les business angels : la possibilité est
maintenant offerte aux entrepreneurs ayant cédé tout ou partie de
leur participation dans une entreprise et réinvestissant leur
gain dans une entreprise nouvelle, de reporter l'imposition de ce gain à
la date de cession de ce nouvel investissement.
Cet effort doit cependant être activement poursuivi dans l'optique de
substituer une forme active et créative de travail sur du capital
à la rente capitalistique traditionnelle en assurant en aval un
contexte fiscal "compétitif" par rapport à nos pays
concurrents
"l'argent créatif doit être avantagé par rapport à
l'argent dormant" (Renaud Dutreil"
Cette remarque vaut notamment vis à vis des pays anglo-saxons :
l'association "la France Libre...d'Entreprendre"
www.francelibre.org
animée par un jeune créateur d'entreprise français
Olivier Cadic (à 20 ans il créé Info Elec avec
20.000F) affirme qu'outre les 40.000 Français partis pour la Californie,
100.000 sont partis de l'autre coté du tunnel sous la manche, privant
notre pays d'une capacité de création d'emplois qui nous fait
cruellement défaut
Comme disait plaisamment l'un d'entre eux "nous sommes passés de
l'économie de la saucisse à celle du boudin: "avant quand on
serrait la vis cela augmentait la pression, maintenant, avec
l'internationnalisation de l'économie, ça sort par les bouts".
A cette fin, les investissements de particuliers de type capital risque
seraient certainement fortement accrus par une déductibilité
de l'ISF des montants affectés à ce type d'activité
(comme c'est aujourd'hui le cas pour les oeuvres d'art dont l'utilité
sociale n'est peut-être pas aussi grande) :
On aurait ainsi une orientation automatique du produit de cet impôt vers
des activités à croissance rapide, induisant des comportements
des individus le plus éloignés possible de la rente, ce qui va
dans le sens d'une meilleure efficacité collective comme l'a
souligné le ministre en charge des PME.
On limiterait simultanément les motivations d'évasion fiscale de
hauts potentiels, certains des business Angels français les plus en vue
s'étant d'ores et déjà installés à Londres
et à Bruxelles
Par ailleurs le niveau de déductibilité des impôts sur le
revenu qui existe aujourd'hui pour l'investissement dans une entreprise non
cotée de 150 KF pour un couple, devrait être aligné dans
leur montant plafond sur ce qui se pratique dans l'immobilier (où
l'ordre de grandeur est de 1 MF pour un couple).
Même chose pour les FCPI (réduction d'impôts de 25% dans la
limite de 150.000 F pour un couple)
Les mesures fiscales annoncées fin 2002 (dispense d'impot sur les plus
values pour les titres détenus depuis plus de trois ans,
société de capital risque unipersonnelle
bénéficiant de dégrèvements fiscaux) constituent
sur ce plan un important progrès
8.4.1.8 Eviter que l'évolution sur la réglementation sur les brevets ne donne des armes aux grosses structures pour verrouiller l'innovation
Considérant
voir page
294, à la lumière de la
pratique américaine et nipponne en matière de brevets sur les
logiciels les effets pervers
Considérant que des petites sociétés éditrices de
logiciels connaissent un succès mondial grâce à la
diffusion sous forme de logiciels libres de produits innovants comme la base de
données MySQL, le logiciel de sécurisation SSH, le
serveur Web Roxen, le serveur de courrier électronique
Sendmail, la distribution Linux SuSE, etc. qui, tous, ont
contribué à faire progresser les technologies de l'Internet et
à briser un certain nombre de monopoles,
· pratique qui conduit à renforcer le secret là ou
l'objectif du brevet est d'encourager le progrès technique
général
· une durée de 20 ans totalement inadaptée au domaine du
logiciel
Il est proposé, qu'avant d'adopter tout texte réglementaire sur
les brevets logiciels en Europe, que l'on procède à une
étude fine de ses risques d'effets pervers afin
Il conviendra sans doute de mettre en place au niveau européen une
réglementation sui generis permettant de répondre à ces
deux objectifs
v tout en évitant que le cadre juridique proposé puisse
être utilisé comme une simple arme dans les mains d'industriels
disposant de nombreux avocats pour paralyser la concurrence, l'innovation ou
l'émergence des logiciels libres.
8.4.1.9 Se donner les moyens d'observer la dynamique de la création d'entreprise pour agir de façon plus pertinente
Nous
avons vu l'importance pour tous les acteurs publics d'une connaissance fine de
la création d'entreprise dans les NTIC :
voir page
293
L'Agence pour la Création d'Entreprises (
www.apce.com )
paraît la structure adaptée pour conduire une telle
étude dans la suite de la première enquête 2000 (
www.apce.com/dossiers/startup.html)
Il convient maintenant de mettre en place les indicateurs pertinents, de
développer les contacts adéquats avec ses homologues
étrangers, notamment européens et surtout d'assurer un suivi dans
le temps de ces analyses
Par ailleurs, sur le plan qualitatif, il serait souhaitable de mobiliser des
équipes d'élèves ingénieurs ayant
déjà pour projet professionnel la création d'entreprises
pour interviewer de jeunes créateurs
Ils pourraient analyser les blocages que ceux-ci ont rencontrés, ou
à l'inverse des concours dont ceux-ci ont pu bénéficier,
afin de pouvoir formuler des propositions pour améliorer l'environnement
offert aux jeunes entreprises en France. L'école des mines
d'Alès, qui s'est largement impliquée dans ce processus pourrait
jouer un rôle de pilote pour cette opération
8.4.1.10 Ouvrir l'accès des marchés publics aux créateurs
Le développement des téléprocédures et la réflexion sur les marchés publics qui devrait être conduite à cette occasion, devraient prendre en compte la nécessité de donner leur chance aux PME de création récente en leur permettant de proposer des solutions innovantes.
8.4.1.11 Rétablir les Stock Options pour permettre aux Pme à forte capacité de croissance de recruter les cadres de haut niveau dont elles ont besoin
Notamment dans le domaine du marketing international et de
l'informatique le problème est de trouver des cadres qui acceptent de
travailler dans des PME, structurellement fragiles, et ne pouvant pas offrir le
salaire des grands groupes
Il est également de pouvoir composer de solides conseils
d'administration où des hommes d'expérience pourraient apporter
leurs compétences pour suivre les premiers pas de la start-up :
Le système actuel est jugé opaque, inégalitaire, complexe
et peu compétitif par rapport aux pays voisins (qui ont pour la
plupart réformé leur fiscalité en terme de stock options:
Suisse (avril 97), Italie (janv 98), Espagne (janv 99), Belgique (Avril 99))
Il ne permet en particulier pas de distribution à des dirigeants non
salariés et à des administrateurs de sociétés
innovantes dont l'expérience rend cruciale une participation active
à la vie de l'entreprise
Ce problème déjà mis en exergue dans le groupe
animé en son temps par JB. Séjourné pourrait trouver
une solution grâce au développement dans notre pays du
mécanisme des "stock options", une fois levées les
difficultés qui sont apparues à leur encontre lors de la
présentation de la loi sur l'innovation à la suite d'abus dans
les grands groupes.
L'effondrement des valeurs de bien des stock options dans des start-up l'an
dernier montre bien qu'il ne s'agit point là de salaires
déguisés mais bien d'un vrai prise de risques sur le projet de
l'entreprise, pour le meilleur comme pour le pire
8.4.1.12 Mener à terme la réforme des FCPRI afin d'en simplifier les règles de gestion
Alors
que le succès de cet instrument destiné à rendre le
capital-risque accessible aux particulier rencontre le succès (10
Milliards de Francs y sont logés fin 2001), la base de calcul des ratios
qui encadrent ces fonds (sous peine de perte de leur statut fiscal avantageux)
est telle que leur gestion devient extrêmement difficile car ces ratios
ne s'appliquent seulement au moment des investissements initiaux mais tout au
long de la vie du fonds, ce qui peut entraîner des décisions
d'investissement contraire à l'intérêt des souscripteurs
(que ces règles ont pourtant vocation à protéger)
Cette réforme engagée depuis 3 ans aura espérons le abouti
d'ici que vous lisiez ces lignes
Internet
lance à nos entreprises un défi majeur: La puissance de la
révolution qu'il porte tient principalement au fait qu'il est l'outil
technique qui correspond aux mutations de nos économies et de nos
sociétés avec:
Internet qui est un standard mondial de communication, avant d'être un
réseau ou un ensemble de technologies, permet en effet tout à
la fois
v L'accroissement dans toutes les économies
développées du poids de l'information dans la valeur
ajoutée
Les technologies Internet concernent toutes les fonctions de
l'entreprise : vendre, se faire connaître, trouver des partenaires,
faire de la veille technologique et de l'intelligence économique, du
marketing, transmettre des documents écrits, sonores, vidéo ou
des programmes d'usinage de pièces techniques, trouver des appels
d'offre et y soumissionner, conduire des projets, faxer,
téléphoner, participer à des bourses, travailler en
réseau, assurer le service après vente, la maintenance ou l'aide
au dépannage, télésurveiller et télé-agir,
acheter au meilleur rapport qualité/prix, recruter du personnel et le
former, utiliser le télétravail, mettre davantage l'entreprise au
service du client....
· d'ouvrir aux entreprises des marchés nouveaux.
Elles permettent en outre de faire des économies
considérables tant sur les développements informatiques que
sur les télécommunications.
Internet sera à terme l'outil universel des relations inter-entreprise.
Très peu d'entreprises rencontrées, grandes ou petites, ont
conscience de l'ensemble de ces possibilités : les anecdotes mises
en exergue par les médias ne projettent bien souvent sous les feux de la
rampe que les sites WEB de vente au grand public, la navigation au hasard des
pages ou les problèmes de paiement en ligne (sans même parler des
sites "plaquette", des pirates ou de la pornographie) qui ne sont que
l'écume du sujet et qui masquent la profondeur des bouleversements en
cours
Sans doute serait-il plus significatif, même si ce n'est qu'un aspect
très partiel des potentialités d'Internet, de mettre en avant
Toutes les entreprises, même les plus petites, même celles qui ont
le sentiment de bénéficier d'une protection géographique,
nous paraissent potentiellement concernées.
· l'économie d'un milliard de dollars attendue de projet
d'extranet de l'industrie automobile américaine (ANX)
· la division par 6 du temps nécessaire pour réaliser un
moule pour pièce plastique ou pour adapter une proposition à
l'export pour une usine d'incinération grâce à des liaisons
beaucoup plus efficaces avec le client.
· la capacité de négociation que représente
la communauté des acheteurs de fuel de Genève
La nature et les métiers de nombreux intermédiaires vont
être profondément bouleversés entraînant
l'apparition de nouveaux acteurs et la disparition d'anciens qui n'auront pas
su évoluer.
Certes, Internet, outil de démultiplication de la concurrence et de
développement du pouvoir des consommateurs est autant porteur de
menaces redoutables que de potentialités de croissance pour nos
entreprises, mais il doit être bien clair que la passivité
nous priverait des opportunités sans pour autant nous en épargner
les dangers notamment en matière d'emploi.
Internet n'est pas une mode ou un événement dont on peut
décider de se tenir à l'écart: Une récente
enquête de l'Insee, sans se prononcer sur les relations de cause à
effet, montre que les entreprises industrielles de moins de 20 salariés
"branchées" connaissent une croissance double des autres tant pour le
chiffre d'affaire que la valeur ajouté et l'emploi, elles exportent 60%
de plus et assurent des rémunérations de 15% supérieure et
le Bipe anticipe un potentiel de 145.000 emplois nouveaux par an dans ce
secteur pour les 3 prochaines années
Il est bien évident que l'essentiel du succès dans cette
évolution repose sur les entreprises elles même, sur leur
capacité d'adaptation et d'innovation et sur leur volonté de
gagner dans la compétition internationale
Il n'en reste pas moins que les Pouvoirs Publics ont un rôle important
à jouer pour créer un contexte favorable au
développement d'Internet, lever les facteurs de blocage, sensibiliser
aux enjeux et accompagner les efforts de ceux qui tracent le chemin, mais aussi
pour intégrer cette nécessaire évolution dans leur propre
organisation quand ils sont eux même clients, fournisseurs ou partenaires
des entreprises
C'est la raison pour laquelle nous proposons ici une action forte de
l'Etat, mais aussi de tous les acteurs porteurs de l'intérêt
collectif : collectivités locales, CCI, organisations professionnelles,
centres techniques,...
La plupart des pays industrialisés, au premier rang desquels les
Etats-Unis ou la Suède, mènent ainsi des politiques publiques
très actives dans ce domaine.
Les pouvoirs publics doivent tout d'abord créer un environnement
général propre au développement d'Internet dans notre
pays :
Ces trois dernières années ont vu, dans le cadre du PAGSI, des
évolutions déterminantes dans ces domaines.
v assurer une concurrence transparente et sans entraves dans les
télécommunications pour permettre à nos entreprises de
bénéficier de services de qualité à un coût
raisonnable.
v adopter des normes européennes pour le cryptage, en
finançant si nécessaire, dans le cadre d'une politique de
souveraineté, la mise sur le marché d'algorithmes non
contrôlés par une puissance extérieure à l'Europe (
appel d'offre Oppidum lancé en 98 par le Ministère).
v encourager la migration du minitel vers Internet,
v dématérialiser les procédures administratives et
rendre accessible sur Internet les informations produites par l'Etat,
v publier sur le WEB les appels d'offre publics et gérer
l'exécution des marchés par échange de données
selon les standards Internet (EDI sur TCP/IP)
v favoriser, en encourageant le capital risque et les Business Angel la
création ou le développement des entreprises de service
capables de créer des emplois nouveaux et d'apporter les outils
matériels ou logiciels nécessaires au succès des projets
des PME
v faire évoluer notre droit pour permettre l'utilisation de ce
nouvel instrument des relations commerciales et participer activement à
l'élaboration du droit international, en poursuivant notamment le
travail entrepris par le Conseil d'Etat.
v introduire Internet à tous les stades de la formation initiale et
continue et amplifier les actions menées dans les écoles
relevant du ministère
v favoriser la mise en place d'équipes de recherche non
seulement sur les plans technologiques mais aussi sociologiques et
économiques pour permettre aux acteurs publics et privés de
prendre la mesure des évolutions et éclairer ainsi leurs
décisions.
Dans le même temps, il convient de conduire une intense action de terrain
en s'appuyant sur les DRIRE:
Ces aides devront être rendues plus accessibles à travers
un "portail des concours publics" permettant à une PME de savoir
rapidement sur quoi elle peut compter pour mener son projet
v Dans cette logique, toutes les actions déjà lancées
(exportation, intelligence économique, qualité, conseil
stratégique...) devront être enrichies d'un volet Internet
v travailler prioritairement avec les communautés d'entreprises
plus ou moins formelles existantes (grappe de sous-traitants, groupe
d'entreprises géographiquement proches ou appartenant à un
même secteur professionnel, réseau de franchisés...) pour
agir de façon plus rapide et forger les outils adaptés aux PME
tout en contribuant à aguerrir les sociétés de conseil.
v diffuser les technologies Internet auprès du tissu des PME
en mobilisant, au-delà même de la ligne
spécifiquement dédiée à Internet, une large
partie des crédits destinés à leur
développement, notamment au sein des contrats de Plan (Internet
constitue la plupart du temps l'outil qui permet aux actions déjà
engagées d'aller plus loin dans leurs ambitions):
v pour agir vite, de façon mobilisatrice mais efficace et rapide, il
convient chaque fois que cela est possible de ne pas créer de nouvelles
procédures mais d'utiliser celles qui sont déjà
rodées, connues et appréciées par les entreprises et
qui couvrent parfaitement le champ des mesures préconisées :
aides au conseil (FRAC, FRATT), crédits d'action collective
(CPI), aide au recrutement (ARC), aide à l'appropriation
de technologies nouvelles (ATOUT), aide à la modernisation
(FDPMI), crédit d'impôt-recherche (CIR), appel
à projet (AAP), information à partir d'opérations
exemplaires (Références), assurance prospection, en
adaptant en tant que de besoin certaines de leurs modalités notamment
pour les ouvrir aux entreprises du secteur des services participant à
des communautés exposées à la concurrence internationale.
Notre pays et nos PME en particulier ont pris un retard certain sur beaucoup
de nos compétiteurs mondiaux pour exploiter les nouvelles
potentialités d'Internet et y adapter leur stratégie et leur
organisation.
v Utiliser le potentiel d'innovation que représentent les stages de
longue durée dans les entreprises (élèves
ingénieurs, élèves en apprentissage)
v Par contre il convient d'utiliser les moyens spécifiques
Internet) pour donner l'impulsion à ce programme: sensibilisation,
formation, expérimentation, appels à proposition, action
collective (comme l'opération UCIP)
v offrir aux entreprises, les services d'une administration
régionale ayant elle-même la maîtrise des technologies
Internet et les utilisant pleinement
Ce retard, certes déjà pénalisant, ne paraît
toutefois nullement irrémédiable ;
Notre pays n'est en effet pas sans atout : les technologies de
l'information et des télécommunications sont
maîtrisées par nos ingénieurs et tous les domaines
d'application techniques, commerciaux, artistiques ou juridiques attirent les
jeunes. Dans l'opinion publique le développement de l'Internet est
plébiscité en tête des espoirs pour le prochain
millénaire (56% d'opinions favorables) enquête Les Echos nov
1999
Il n'est que de voir le succès des jeunes Français en Californie
pour ne nourrir aucun complexe en ce domaine.
Il convient toutefois maintenant d'agir sans délai : une action
résolue doit être engagée selon les lignes tracées
plus haut avec la préoccupation permanente de rester à
l'écoute des propositions venant du terrain et de se tenir
informés des réalisations dans les autres pays afin de pouvoir
adapter les mutations en fonction d'évolutions qui se produisent
à un rythme sans commune mesure avec celles que nous avons pu
connaître dans le passé avec les mutations technologiques
précédentes
Il devrait ainsi être possible à nos PME de tirer avantage de
la mondialisation des marchés, dans le contexte d'une compétition
internationale exacerbée au bénéfice de notre
économie et de l'emploi.
ANNEXE I
Un plan de formation en trois journées
1ère esquisse
Un tel
programme de formation doit se donner 2 objectifs et respecter une
contrainte :
- Objectif 1 : faire découvrir les principales facettes d'Internet
- Objectif 2 : montrer les usages possibles pour une PME
- Contrainte : être court (entre 1/2 et 3 journées
maximum),
La présentation doit démythifier et donc être
extrêmement concrète : chacun doit disposer d'un micro-ordinateur
et découvrir les différentes fonctionnalités, avec ses
potentialités comme ses limites, au cours d'une visite guidée
à travers le réseau.
Quelques créneaux devront être réservés pour un
débat permettant d'aborder notamment les questions suivantes :
L'objectif n'est bien évidemment pas d'arriver à une
maîtrise des points abordés à l'issue de trois demi
journées mais d'en "sentir" les potentialités. Le programme
ci-après est un programme enveloppe: il part d'un niveau de
compétence très bas et essaye de couvrir l'ensemble du champ : il
faudra à l'évidence n'en extraire qu'une partie adaptée au
public visé, à son niveau de départ et à son
secteur d'activité et à la disponibilité en temps de
l'auditoire
· les compétences nécessaires en interne: le webmestre, le
sysop, les compétences externes disponibles
· opportunités pour la conquête de nouveaux marchés
ou la recherche de partenaires
· la sécurité la fiabilité
· par ou commencer
· les autres applications possibles
· les entreprises dont les produits, la stratégie ou
l'organisation pourront en tirer le plus parti : arguments pour et
contre
· les évolutions des coûts, des capacités et des
débits des réseaux (câble, satellites, ATM, ADSL,..)
· l'impact sur l'organisation, le rôle des hiérarchies, les
nouvelles compétences et les besoins de formation
· les développements atteints dans les autres pays
- 0 - utiliser le micro, la souris, le clavier, écrire une note
(logiciels de traitement de texte), l'enregistrer
- 1-le navigateur, envoyer un e-mail avec la note en
pièce attachée, répondre. Modem, FAI, les
coûts/ les économies (le Faxkiller)
- 2 - le moteur de recherche : qui parle de vous sur le Web ? Rechercher
à partir d'un mot clé (ne pas oublier que 90 % des sites sont
en anglais) ce que font vos concurrents. Enregistrer la présente
adresse dans le bookmark
- 3 - les hyperliens : un clic permet de visiter le concurrent
sélectionné
- 4 - retour sur le moteur de recherche grâce au bookmark. La
publicité cliquable, visite rapide du site correspondant,
l'e-mailing, les cookies, le SPAM, le flame (type
cyberpromotion)
- 5 - les ventes en ligne, musique téléchargeable
protégée par une clé de copyright et payable par le
porte-monnaie électronique (Paris music), achat à
l'étranger d'un CD audio ( Amazon.com)
- 6 - les ventes grâce à Internet : le Softselling,
l'importance grandissante du phénomène aux USA (500 000
voitures vendues chaque année par le canal d'Internet par Autobytel)
- 7 - la nécessité impérative du
référencement (Netmarket.com)
- 8 - visite d'un site offrant un catalogue de produits techniques
à renouvellement rapide et nécessitant de nombreuses informations
techniques (type AMP), le coût d'un site (direct et indirect) et
les économies générées, ce qu'il ne faut pas faire
(le site "zombie")
mises à jour automatiques du catalogue (technologie objet)
l'importance toute relative du paiement électronique
- 9 - les liaisons nouvelles entre bureau d'étude, gestion et
commercial sur le terrain (Arel ingénierie), les
nécessaires réorganisations de l'appareil commercial et
logistique (Hervé Thermique)
- 10 - la conduite de projet, le groupware (Somfy),
l'interconnexion des bureaux d'étude en CAO, le co-engineering de
moules pour matière plastique (Alpha-c/Salomon)
- 11 - l'EDI : présentation de l'EDI lite Les coûts.
Utilisation prévue dans les relations avec l'administration
- 12 -un gisement d'économies et de gains de
productivité considérable pour l'informatique interne par rapport
aux logiques propriétaires: le basculement vers l'Intranet
(Essilor), et pour les relations interentreprises notamment dans une
communauté professionnelle : l'extranet (projet ANX
voir page : 197 des constructeurs automobile
américains)
- 13 -les achats sur le Web (Bargain Finder), la recherche de
partenaires (Lemaitre-securité)
- 14 - le service après-vente, maintenance, dépannage,
suivi des commandes : un contact plus étroit avec le client: visite
d'un site avec FAQ, click&talk, tutoring des
opérateurs, club d'utilisateurs. Transmission par document
attaché de la photo numérique d'une pièce cassée au
bureau d'étude à l'autre bout du monde pour diagnostique
- 15 - la veille technologique, l'intelligence économique,
le PUSH (appels-offres.com, Marimba, Qwam), les agents
intelligents (Closing Bell), la nécessité d'une
approche stratégique
- 16 - les Bourses : (le site Net Tronic), achat et
vente aux enchères (Onsale, Goinggoinggone)
- 17 - appels d'offre internationaux publics et
privés(visite du site polonais et de JAL)
- 18 - exemple d'un réseau d'entreprises (Graphic
village : forum, offres de sous-traitance, bourses d'emploi, veille
économique,...)
- 19 - le recrutement : visite d'un site (exemple de la CIA ou
des hôteliers)
- 20 - la téléphonie IP, les
téléconférences et les visioconférences :
coûts et horizons prévisibles.
- 21 - télésurveillance (caméra sur la
place du Kremlin), téléalarme (distributeur de
boisson), télémaintenance (Yellow connexion),
téléservices, télétravail (Vercors connect)
- 22 - la sécurité a sa juste place : pirates,
virus, espionnage, malveillance/cryptage, firewall, sniffer,
antivirus
1 Anecdote rapportée par Katie Hafner et
Matthew Lyon dans leur livre "Where Wizars stay up late"
2 Rappelons qu'au départ le téléphone
avait été conçu pour écouter des concerts
3 voir l'article de Robert Mahl, Annales des Mines nov 1996
4 Certains considèrent que la guerre de retardement
menée jusqu'à une période récente par
l'opérateur public tenait davantage à des raisons culturelles que
financières : n'y avait-il pas là en germe un considérable
risque de déstabilisation de l'édifice.
5 en comptant large: on suppose que le sahara fait 10.000Km
sur 10.000Km, que l'épaisseur du sable est de 10 Km et qu'il y a 1000
grains de sable par millimètre cube
6 Augmentation de la performance des matériels
notamment par une amélioration des logiciels de commande
7 ou moins maintenant que là aussi la concurrence
joue : les derniers tarifs annoncés tournent plutôt autour de 12$
par an (gandi :
www.gandi.net )
8 qui est depuis passée à 1,29F/mn dans le
cadre des baisses liées à l'introduction de l'accès gratuit
9 Par ailleurs quand vous êtes vous même victime
de tels envois, ne cédez pas à la tentation de répondre
à l'invitation "si vous souhaitez ne plus recevoir d'information de
notre part, renvoyez nous ce mail", bien souvent vous ne faites alors que
valider votre adresse ce qui en accroit la valeur...surtout si dans votre
signature ou dans votre "carte"figurent vos coordonnées
10Reportage de Francis Pisani dans le Monde du 2 octobre 1997
11 la notion de PER est bien entendu absurde pour une start-up
12 Expression anglo-saxonne désignant les personnes
décervelées par suite d'un usage immodéré de la
télévision
13 d'autant plus qu'un grand groupe industriel a pu constater
curieusement que sur un moteur comme Altavista la même question
posée depuis la France recevait une réponse beaucoup moins
fournie que lorsqu'elle était posée depuis les USA ...
14 le magazine informatique n° 716 - avril 97
15 à Networld+Interop 97
16 Journal de l' atelier n°56
17 JM Billaut de Bnp-Paribas-compagnie bancaire
18 "tu fais, ou tu dégages"
19 Citons ici une petite entreprise de meuble de Corbeil
Essonne : le fils du patron , jeune ingénieur frais émoulu de l'
école vient de mettre le catalogue tout à fait remarquable sur le
web et déjà un premier contact avec un distributeur
américain a été noué (http://www.chez.com/ecrin/ )
20 personne maîtrisant parfaitement les
mécanismes de l'informatique et du Web. Au grand dam de ceux-ci ce terme
est habituellement utilisé pour désigner les pirates qui
utilisent ces talents à des fins agressives
21 Michael Zboray estime que les intranets des 10 plus
grandes entreprises américaines sont victimes de 700 attaques par jour
22 Ce que nous avons pu observer aux USA conforte cette
idée: les adolescents sont les premiers à se mettre à
Internet, puis les retraités. Les adultes de la tranche 40 - 55 ans ne
suivent qu' avec un retard certain
23 ce marché est loin d'être négligeable,
puisque le montant des achats de logiciels de loisirs (120 milliards de francs)
a d'ores et déjà dépassé celui de l'industrie du
cinéma
24 Mais non l' exportation encore que le 6 mai 1999 un
Tribunal californien ait jugé cette loi contraire à la
Constitution qui garantit la liberté d'expression (source New York Times)
25Notons ici la réalisation, dans le cadre du
programme UCIP, du guide du commerce électronique, rédigé
par une équipe animée par Daniel Kaplan
http://www.echangeur.fr/actualites/publications/guide-du-commerce-electronique.p
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