Ministère de l?Economie, des Finances et de l?Industrie
Jean-Michel YOLIN
Sommaire
Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie
Secrétariat d'Etat à l'Industrie
Conseil Général des |
Conseil Général des |
Mines |
Technologies de l'Information |
Internet et Entreprise
mirage ou opportunité ?
Pour un plan d'action
Contribution à l'analyse de l'économie de l'Internet
Rapport de la Mission conduite par
Jean-Michel YOLIN, Ingénieur Général des Mines
avec
Jean-Claude Merlin, Ingénieur Général des
Télécommunications
Grégoire Postel-Vinay Ingénieur en Chef des Mines
Christian Scherer Ingénieur en Chef des Mines
Mise à jour 2001
Préambule.
En 1997 à la demande du Ministre une première version de ce
rapport était lancée afin
De nombreuses missions aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens
(notamment dans l'Europe du Nord) et de très fréquentes visites
d'entreprises françaises et européennes nous ont cependant
montré que si depuis 1998 notre pays a amorcé son
décollage, outre atlantique comme chez nos voisins d'Europe du Nord ces
dernières années ont vu une accélération des
utilisation des technologies de l'Internet par les entreprises traditionnelles.
En ce qui concerne les créations d'entreprises le second semestre1999
aura vu dans notre pays l'explosion des " jeunes pousses " et
l'émergence des " Business Angels ".
Comme tout phénomène brutal une telle croissance ne pouvait se
produire sans quelques "à-coups": Pour beaucoup cette année aura
été celle du " mini Krach " du printemps; en fait, avec
le recul celui-ci apparaît comme un simple ajustement et la croissance de
la valeur des entreprises internet sur moyenne période reste
impressionnante.
Gageons que dans le futur d'autres ajustements auront lieu et gardons à
l'esprit que les aventures risquées ne peuvent toutes déboucher
sur des succès...
Si nous ne sommes pas conduits à apporter des changements majeurs dans
nos analyses quant aux enjeux et aux opportunités qu'offrent Internet
à nos entreprises, il n'en reste pas moins que cette année encore
un certain nombre de concepts nouveaux ont émergé, que les
idées se sont affinées et que le "gisement d'idées" que
nous avons essayé de constituer pour ceux qui veulent aller de l'avant
s'est substantiellement enrichi avec 4 faits marquants
La présente version essaye de répondre à cette demande
Comme la précédente, celle-ci est consultable à l'adresse
www.ensmp.fr/industrie/jmycs (depuis sa première publication
ce rapport a reçu 780.000 requêtes provenant de 61 pays),
où il est possible de la télécharger ou de l'utiliser en
format html comme plate-forme de navigation pour accéder à toutes
les sources citées (le sommaire très détaillé
essaie de faciliter un accès direct et rapide à la
préoccupation du lecteur).
En outre une page de News -
www.yolin.net - permettra de
continuer à l'enrichir progressivement par des développements
spécifiques (intelligence économique, création
d'entreprises dans les NTIC, infrastructures et aménagement du
territoire, Internet et collectivités locales, ...) et de rester
à votre écoute pour continuer à capitaliser notre
expérience collective.
Merci à tous
1 L'Internet en deux mots
14
1.1 Le fruit étrange de la liaison entre la rigueur des militaires et la
créativité libertaire des chercheurs sur fond de guerre froide
14
1.1.1 Dans les années 70, une initiative pour limiter la
vulnérabilité des réseaux informatiques en cas d'attaque
nucléaire :
14
1.1.2 Un apport décisif des chercheurs en terme d'ergonomie et de
convivialité :
14
1.1.3 Qui paye ? Qui contrôle ? :
15
1.1.3.1 Aujourd'hui un financement à 90% privé et une
régulation par consensus
15
1.1.3.2 ...sauf pour préparer la génération suivante : une
action forte de l'Etat américain
16
1.1.3.3 Qui le contrôle ? : une régulation par consensus
16
1.1.4 Une technologie peu onéreuse, et accessible aux PME
16
1.1.5 Invulnérable aux attaques atomiques... mais pas aux pirates :
l'e-crime
17
1.1.6 Une distinction à opérer entre réseau de transport
et règles de circulation: "la tuyauterie"(le réseau Internet) et
les "protocoles" (les "technologies" Internet)
18
1.2 Au-delà du mail et de la navigation, les multiples fonctions
d'internet:
18
1.2.1.1 De nouveaux moyens de communiquer rapides, bon marché, efficaces
ouvrant de nouvelles possibilités
18
1.2.1.1.1 Le courrier électronique l'e-mail
18
1.2.1.1.2 La téléphonie "IP": "l'international pour le prix du
local" avec d'importantes fonctionnalités en sus
18
1.2.1.1.3 La visiophonie, la téléconférence, pour une
communication plus riche
19
1.2.1.1.4 voir à distance en trois dimensions : un atout pour le
tourisme, l'immobilier ou les catalogues
19
1.2.1.1.5 Des Forums, des espaces pour bavarder,
19
1.2.1.1.6 Un outil aussi de communication entre les machines: à l'usine
comme à la maison (domotique)
19
1.2.1.1.7 La Radio et la télévision sur internet
20
1.2.1.1.8 Et de nouveaux outils se préparent à sortir des
laboratoires: goût, odorat, toucher, vision 3D
20
1.2.1.1.9 Trouver des informations parmi des centaines de millions de documents
21
1.2.1.1.10 Les annuaires et moteurs de recherche
21
1.2.1.1.11 La recherche à travers les newsgroup
22
1.2.1.1.12 La recherche dans les banques de données
22
1.2.1.1.13 La reconnaissance vocale
22
1.2.1.1.14 La traduction automatique
22
1.2.1.1.15 La reconnaissance de l'écriture manuscrite
23
1.2.1.1.16 L'exploitation des flux d'information
23
1.2.1.2 Se procurer des produits et services sur le web
23
1.2.1.2.1 Le téléchargement de programmes informatiques, de
données, d'images, de sons, de vidéo... :
23
1.2.1.2.2 Faire ses courses sur internet, des magasins ouverts 24/7
23
1.2.1.2.3 Accomplir les formalités administratives
23
1.2.1.3 Publier de l'information accessible du monde entier
23
1.2.1.4 Travailler ensemble malgré les distances
24
1.2.1.4.1 Partager des documents
24
1.2.1.4.2 Mettre en commun et partager des moyens de calcul, les réseaux
de PC, le Peer to Peer (P to P)
24
1.2.1.4.3 Partager des moyens de stockage de données
24
1.2.1.5 Surveiller et agir à distance: télésurveiller
et téléopérer
24
1.2.1.6 L'arrivée du haut débit et de l'accès internet
nomade
25
1.3 Un développement explosif: une "Hot-Technologie"
25
1.3.1.1 Dans tous les pays développés une croissance
exponentielle: les "dog years"
25
1.3.1.2 Les statistiques cachent plus de choses qu'elles n'en montrent: les
"achats Online" ne sont que le sommet de l'iceberg
28
1.3.1.3 Erreur que de croire qu'il y a d'un côté la
net-économie et d'un autre l'ancienne: les Click & Mortar
29
1.3.1.4 La France est en retard : les dernières années du
siècle auront vu le décollage ... mais pas le rattrapage.
29
1.3.1.4.1 Le Minitel : notre langue d'Esope
37
1.3.1.4.1.1 Un atout :
37
1.3.1.4.1.1.1 Un fonds de commerce déjà établi pour le
commerce électronique (transport, banque, VPC,...)
37
1.3.1.4.1.1.2 Une profession d'éditeurs nombreuse et prospère
grâce en particulier à la formule kiosque qui permet une
facturation simple et bien acceptée.
37
1.3.1.4.1.1.3 Des cyber-commerçants avant la lettre
37
1.3.1.4.1.1.4 Une profession de "télématiciens" performante
37
1.3.1.4.1.1.5 Des bases de données et des fonds documentaires
très importants
37
1.3.1.4.1.1.6 Des ressources financières confortables qui permettent le
financement du web
37
1.3.1.4.1.2 Un handicap :
38
1.3.1.4.1.2.1 le Minitel a renforcé notre tendance à raisonner au
niveau Franco-Français
38
1.3.1.4.1.2.2 il nous a plus habitué à payer le temps que
l'information
38
1.3.1.4.1.2.3 la confortable facilité de gestion d'un outil qui permet
de facturer bien des choses...
38
1.3.1.4.1.2.4 apportant une réponse partielle mais rapide aux besoins
principaux il limite l'appétence pour le web
38
1.4 Internet et les technologies traditionnelles de transfert de
données électroniques
39
1.4.1 Internet : quoi de plus que le Minitel ?
39
1.4.1.1 beaucoup d'avantages :
39
1.4.1.1.1 Il est mondial :
39
1.4.1.1.2 Peu onéreux ... et en baisse rapide
39
1.4.1.1.3 Il offre quantité de fonctionnalités nouvelles
40
1.4.1.1.4 Il conduit à la "convergence" entre Téléphone,
TV et information
40
1.4.1.2 Mais encore quelques problèmes à régler :
40
1.4.1.2.1 Des problèmes de sécurité
40
1.4.1.2.1.1 Sentiment d'un manque de confidentialité, crainte de vol
d'informations commerciales ou de numéro de carte de crédit,
40
1.4.1.2.1.2 Difficultés d'identification des sites et des correspondants
: sont-ils ce qu'ils prétendent être?
40
1.4.1.2.2 Le cryptage: confidentialité du message, garantie de son
intégrité, authentification de l'identité de
l'émetteur, protection des archives.
40
1.4.1.2.2.1 Transactions financières non totalement
sécurisées mais des solutions sont en vue pour y remédier:
42
1.4.1.2.2.1.1 La carte à puce et e-card
42
1.4.1.2.2.1.2 Le porte-monnaie électronique (PME)
42
1.4.1.2.2.2 Risques d'intrusion dans les systèmes informatiques :
43
1.4.1.2.2.3 C'est un Far-West aussi en matière de droit et de police
43
1.4.1.2.3 Facturation complexe par absence d'une fonction kiosque
43
1.4.1.2.4 Une lenteur parfois désespérante, plantages et
déconnexions nécessitent patience et nerfs solides
44
1.4.1.2.5 Des règles issues du monde anglo-saxon: il sera difficile de
réussir sans accepter d'en tenir compte
44
1.4.2 Quoi de plus que les RÉSEAUX d'échange de données
professionnels existants ?
44
1.4.2.1 Moins onéreux et plus évolutif :
44
1.4.2.2 Mais une moindre qualité de service (garantie de
sécurité et de débit)
44
1.4.3 Les TECHNOLOGIES Internet : quoi de plus que les systèmes
propriétaires ?
44
1.4.3.1 Des avantages majeurs :des logiciels plus abondants d'une
qualité supérieure et moins cher
44
1.4.3.2 Le paradoxe des Logiciels Libres
45
1.4.3.3 Aucun inconvénient identifié
46
1.5 jamais une nouvelle technologie ne s'était imposée aussi
rapidement
47
2 Un degré d'implication des entreprises dans Internet qui dépend
aujourd'hui fortement du poids relatif du coût informationnel dans leur
valeur ajoutée
48
2.1 L'information une part majeure et toujours croissante de la valeur
ajoutée
48
2.2 Internet: une mutation majeure dans les processus économiques, il
écrase le temps en lançant l'ensemble des phases
simultanément et non l'une après l'autre
48
2.2.1 aujourd'hui des stades de production effectués les uns
après les autres
48
2.2.2 vers un processus continu: délais écrasés, stocks
supprimés, une personnalisation de masse
48
2.3 L'Internet au service tant de la compétitivité que de
l'expansion
50
2.3.1.1 Les technologies de l'Internet et la compétitivité
50
2.3.1.2 Les technologies de l'Internet et le développement
50
2.3.1.3 Internet et la création d'entreprises :
50
2.3.1.4 Faire une distinction entre PME et PMI n'apparaît pas pertinent
51
2.4 Les entreprises directement concernées par le fonctionnement
d'Internet: nous n'avons sans doute rien à leur apporter mais beaucoup
à apprendre d'elles
51
2.5 Les industries dont le métier consiste à produire ou à
traiter de l'information : des clients naturels...mais qui vont devoir
repenser leur métier
51
2.5.1.1 Les producteurs de logiciels
52
2.5.1.2 Les éditeurs de journaux et magazines (papier, radio ou TV)
52
2.5.1.3 La formation : un marché qui explose, le "e-learning"
55
2.5.1.4 Les professions financières: banques, assurance, courtiers, ...
56
2.5.1.5 Les producteurs de services de loisir : hôtel, tour operator,
opérateurs de billetterie
59
2.6 les professions où l'information est au coeur de la valeur
ajoutée, mais qui, néanmoins, nécessitent un contact
physique ou la livraison d'un objet :
59
2.6.1.1 Parmi les métiers à réinventer : ceux de la
chaîne éditoriale (
60
2.6.1.1.1.1 Les livres
60
2.6.1.1.1.2 La musique
61
2.6.1.1.1.3 De nouveaux modes de rémunération : la valeur
attachée à la connaissance du client, les liens marchands
61
2.6.1.2 Les intermédiaires du marché immobilier
61
2.6.1.3 Les entreprises et professions concernées par la e-santé
62
2.7 Enfin les PME "ordinaires" (celles pour lesquelles le contenu
"immatériel" dans la valeur ajoutée n'est pas
considéré comme l'élément essentiel du
métier)
63
3 Quelles opportunités pour les PME "ordinaires" ?
64
3.1 Emission d'information : se faire connaître pour vendre ou trouver
des partenaires
64
3.1.1 NIVEAU 0 : l'option "zombie" mettre sur le Web une "carte de visite"
(autrement appelé site "plaquette"):
64
3.1.1.1 Le site zombie modeste. Un seul avantage, l'achat de votre nom
64
3.1.1.2 Mais de graves inconvénients
65
3.1.1.3 Une variante dans les grandes entreprises ou les institutions : le site
"zombie trilingue de luxe "
65
3.1.1.4 De tout cela nous tirons une règle d'ergonomie majeure : la
règle d'or des "20 kilo, 3 clic et 0 mépris"
66
3.1.2 NIVEAU 1 : le catalogue des produits, des services ou du savoir-faire.
Des outils permettant de mettre l'entreprise à l'écoute et au
service du client, de détecter de nouveaux partenaires ou d'informer ses
actionnaires.
67
3.1.2.1 Mise à jour permanente, richesse de l'information,
économies par rapport au papier
67
3.1.2.2 Une visibilité internationale
68
3.1.2.3 Beaucoup d'information mais avec une stricte gestion des accès :
le principe de la minijupe
69
3.1.2.4 Le site catalogue un moyen pour trouver de nouveaux partenaires.
69
3.1.2.5 Un moyen également pour trouver de nouveaux collaborateurs
69
3.1.2.6 Analyser la fréquentation de votre site pour en améliorer
l'efficacité :
69
3.1.2.6.1 Qui vient vous voir ?
70
3.1.2.6.2 Comment les visiteurs circulent-ils entre vos pages ?
70
3.1.2.7 Un site spécifique pour les partenaires financiers
70
3.1.2.8 La communication en cas de crise : un site
" fantôme " prêt à être mis en
oeuvre ?
70
3.1.3 NIVEAU 2 : vendre grâce à Internet: Le site transactionnel
71
3.1.3.1 Le paiement on line : un problème la plupart du temps secondaire
et pourtant mis en tête des préoccupations par 43 % des PME
françaises interrogées
71
3.1.3.1.1 Le paiement proprement dit, ne représente que 1% (ou moins) du
prix final, sa valeur ajoutée est donc faible (sauf pour les
micro-paiements)
71
3.1.3.1.2 Réinventer une fonction kiosque au profit des éditeurs
et des marchands: Telco, Portails ou Banques?
72
3.1.3.1.2.1 Les opérateurs de télécommunications et les
fournisseurs d'accès Internet
72
3.1.3.1.2.2 sites portails, principales portes d'entrée sur le web (AOL,
Yahoo !, Netscape, Lycos...)
73
3.1.3.1.3 "we need banking but not bankers" (Bill Gates) la création de
monnaie virtuelle?
74
3.1.3.1.4 La sécurité : Le risque réel n'est pas
toujours où l'on croit
74
3.1.3.2 Le vrai enjeux : la valeur ajoutée de toute la partie
commerciale représente généralement 20 à 30 % du
prix d'un produit ou d'un service vendu.
76
3.1.3.3 Une écoute attentive des clients, une "production sur mesure de
masse"
76
3.1.3.3.1 Entreprises s'adressant à des clients individuels. le coeur de
métier: bien connaître ses clients, le marketing "one to one" ou
"1.2.1"
76
3.1.3.3.2 Le véritable fonds de commerce: la connaissance du client. Le
problème des fichiers. Le cas Amazon
77
3.1.3.3.3 L'émergence des communautés d'acheteur : une cible
privilégiée pour les PME :
78
3.1.3.4 Le développement de la marque et du produit, le
référencement, la publicité, l'e-pub, l'e-mailing
79
3.1.3.4.1 Le référencement: une étape essentielle
79
3.1.3.4.2 la publicité, l'e-pub pourquoi
80
3.1.3.4.2.1 Le développement de la notoriété de la
marque et des produits: un enjeu souvent majeur
80
3.1.3.4.2.2 Une stratégie qui explique les "pertes comptables" des
leaders de la cote
80
3.1.3.4.2.3 Des techniques publicitaires en pleine évolution: de la
pollution vers le service
81
3.1.3.4.2.4 un domaine promis à un brillant développement: mesure
d'audience, base de facturation
81
3.1.3.4.2.5 des outils pour un pilotage des campagnes en temps réel
81
3.1.3.4.2.6 mais encore bien des problèmes techniques et surtout
déonthologiques
82
3.1.3.4.3 l'e-pub, oui mais comment ?: 13 stratégies se dégagent
pour la publicité sur le Web
82
3.1.3.4.3.1 La chasse à l'affût : s'afficher sur un portail, le
bandeau, le sponsoring
82
3.1.3.4.3.2 La souricière : offrir un accès gratuit à ses
clients
82
3.1.3.4.3.3 la technique du coucou: graver directement votre publicité
sur le disque dur de votre prospect
83
3.1.3.4.3.4 l'appeau: payer l'internaute pour regarder votre publicité
et attirer des congénères : la "cashbar"
83
3.1.3.4.3.5 le miroir aux alouettes: loteries gratuites cadeaux, clic
humanitaire et jeux concours
83
3.1.3.4.3.6 La pêche au chalut: une présence sur une multitude de
petits sites
83
3.1.3.4.3.7 La "chasse à courre": ne faire apparaître sa
publicité qu'en fonction de l'internaute.
84
3.1.3.4.3.8 Le braconnage: acheter le nom de son concurrent comme mot
clé sur les moteurs
84
3.1.3.4.3.9 La chasse à l'appât: le "couponing"
84
3.1.3.4.3.10 Le marketing viral
85
3.1.3.4.3.11 La chasse en meute: les partenariats, les échanges de bons
procédés (Web Ring)
85
3.1.3.4.3.12 La chasse en battue à l'aide de rabatteurs: les "liens
marchands et les contrats avec les shopbots
85
3.1.3.4.3.13 La chasse à la mitraille: l'e-mailing, simple, rapide, peu
onéreux mais éviter le SPAM
86
3.1.3.4.4 L'e-pub : un marché qui double chaque année
87
3.1.3.4.5 Ne pas confondre publicité sur le Web et publicité pour
votre Web
87
3.1.3.4.6 La fausse bonne idée : la galerie marchande
87
3.1.3.5 Quid des intermédiaires ? La création de la
relation de confiance avec le client
88
3.1.3.5.1 un contact direct avec le client "d'économisant" tous les
intermédiaires?
88
3.1.3.5.2 vers une disparition des intermédiaires qui n'apportent que
surcouts et délais
88
3.1.3.5.3 ...mais besoin de CONseil CONfiance: dans un univers de plus en plus
complexe, la règle "des 2 CON"
88
3.1.3.5.3.1 Davantage d'opportunités dans une monde plus complexe et
en évolution rapide : un besoin de conseil
88
3.1.3.5.3.2 L'éloignement du client et du fournisseur et la nature
virtuelle de leur contact pose à l'un comme à l'autre un
problème de CONfiance.
89
3.1.3.5.4 "De nouvelles chaînes de valeur vont se créer
éliminant au fur et à mesure les anciennes": les
infomédiaires
91
3.1.3.5.4.1 faire gagner du temps et de l'argent aux clients
91
3.1.3.5.4.2 l'émergence brutale début 2000 des "market places
dans tous les secteurs professionnels
91
3.1.3.5.4.3 les mandataires de communautés : les "infomédiaires"
95
3.1.3.6 Des formes de vente plus sophistiquées : le softselling, la
vente et les achats aux enchères, la brocante, les bourses, les
"meta-marchands", le we-commerce
95
3.1.3.6.1 Le "softselling": des sites pour se distraire ou trouver une
information de référence
95
3.1.3.6.1.1 Des sites qui attirent, mais surtout qui retiennent: une
qualité nécessaire sur le web, être "collant"
95
3.1.3.6.1.2 "labourez moins large mais plus profond", préférez
"la part de client" à la "part de marché"
95
3.1.3.6.1.3 Les sites visant l'achat "coup de coeur"
96
3.1.3.6.1.4 Les sites qui s'adressent à des acheteurs recherchant le
meilleur rapport qualité - prix
96
3.1.3.6.1.5 Des sites qui ne vendent un produit mais qui apportent une
réponse globale au problème du client
98
3.1.3.6.1.6 Un nouveau marché de gros: celui de l'information, la
"syndication de contenu"
98
3.1.3.6.2 Les Meta-Marchands
99
3.1.3.6.3 La vente et les achats aux enchères sur le Web, les brocantes,
le we-commerce
99
3.1.3.6.3.1 La vente aux enchères: depuis "e-soldes" jusqu'à
un marché majeur
99
3.1.3.6.3.2 les ventes aux enchères descendantes
101
3.1.3.6.3.3 Les achats aux enchères: les enchères descendantes
101
3.1.3.6.3.4 Les enchères inversées
101
3.1.3.6.3.5 Les enchères hollandaises
101
3.1.3.6.3.6 La brocante, la vente de "particulier à particulier": le "C
to C"
102
3.1.3.6.3.7 Le troc : l'exemple de Napster
102
3.1.3.6.3.8 Les achats groupés: le we-commerce: les prix baissent en
fonction du nombre de clients
103
3.1.3.6.4 Les sites d'appel d'offres :
103
3.1.3.6.5 Un outil pour toutes les bourses
103
3.1.3.6.5.1 A tout seigneur tout honneur : les bourses des valeurs
103
3.1.3.6.5.2 Mais aussi toutes les autres bourses:emploi, fret, déchets,
technologies, partenariats, échanges, matériel d'occasion
104
3.1.3.7 L'écoute du client, la négociation commerciale et le
back office
105
3.1.3.7.1 Première forme de dialogue: les FAQ et les systèmes
experts
105
3.1.3.7.2 Seconde étape : l'échange par e-mail
105
3.1.3.7.3 Troisième étape : dialogue avec un opérateur, le
click & talk et le click & see
106
3.1.3.8 Mise à disposition du produit, la logistique: coûts et
respect des délais, facteurs déterminants du succès
106
3.1.3.8.1 Dématérialiser totalement quand c'est possible
106
3.1.3.8.2 Un élément majeur pour la compétitivité
"prix"
106
3.1.3.8.3 La vitesse de livraison et le respect des délais
107
3.1.3.8.4 Une profession et de multipless métiers promis à une
évolution profonde
107
3.1.3.9 La facturation, l'encaissement, la gestion: elle se trouve
très simplifiée
108
3.1.3.10 Le service après vente: ne pas l'oublier sous peine de voir
fuir les clients
108
3.2 Réception d'information : recevoir, se faire livrer ou aller
chercher l'information
110
3.2.1 Passive : exploiter ce qui arrive, le data mining
110
3.2.2 Semi-active : définir ses centres d'intérêt afin de
recevoir automatiquement l'information pertinente ainsi que les mises à
jour des logiciels utilisés (PUSH et Agents Intelligents)
110
3.2.2.1 La veille économique, technique ou commerciale :
110
3.2.2.2 Des informations personnalisées : le "narrow casting"
110
3.2.2.3 Une mise à jour automatique de vos logiciels
111
3.2.2.4 Une fonction d'alerte qui vous permet de réagir plus vite pour
parer un danger ou saisir une opportunité
111
3.2.2.5 Des agents intelligents qui cherchent à votre place et
apprennent à mieux connaître vos besoins
112
3.2.2.6 Téléalerte et téléaction
112
3.2.2.7 Ce sujet est de ceux qui soulèvent les passions
112
3.2.3 Une utilisation active des ressources du web
113
3.2.3.1 Recherche de compétences, recrutement
113
3.2.3.2 Une nouvelle voie pour la formation des membres du personnel de
l'entreprises
113
3.2.3.3 Recherche de partenaires technologiques ou commerciaux
114
3.2.3.4 L'utilisation de services évolués en ligne: les ASP
(Application Services Providers)
114
3.2.3.5 L'Intelligence Economique: Recherche d'informations techniques et
économiques (brevets, publications, banques de données,
normalisation, marques,....)
114
3.2.3.6 Recherche d'information sur l'offre des concurrents
115
3.2.3.7 Renseignements commerciaux ou financiers sur les clients ou les
partenaires
115
3.2.3.8 Recherche d'appels d'offre
115
3.2.3.9 La recherche de nouveaux fournisseurs : Les robots d'achat
("shopbots"), les market-places
115
3.2.4 En guise de conclusion...
116
3.3 travail coopératif
117
3.3.1 A l'intérieur de l'entreprise : Internet ou Intranet
117
3.3.1.1 premier pas: donner à chaque salarié de l'entreprise une
adresse électronique
117
3.3.1.2 Développer un Intranet, les VPN
117
3.3.1.3 L'Intranet depuis la simple mise en commun d'information jusqu'au
système nerveux de l'entreprise
118
3.3.1.4 L'Intranet zombie : le e-journal d'entreprise
118
3.3.1.5 Les Intranets de première génération : la
communication interne
118
3.3.1.6 Le véritable Intranet: le système nerveux de l'entreprise
119
3.3.1.6.1 L'Intranet devient l'outil qui permet à la fois de
réduire les coûts et d'accroître la réactivité
de l'entreprise
119
3.3.1.6.2 L'intranet permet la conduite de la production
119
3.3.1.6.3 L'Intranet permet l'intégration des systèmes de gestion
(ERP).
120
3.3.1.6.4 L'Intranet un outil pour les achats le e-procurement, la " supply
chain management"
120
3.3.1.6.5 L'Intranet l'outil de la conduite de développements
menés par des équipes éclatées
120
3.3.1.6.6 Il est particulièrement bien adapté pour les
organisations par centres de responsabilités ou par chantiers
120
3.3.1.6.7 Il est un outil précieux dans le domaine de la qualité
:
121
3.3.1.6.8 L'Intranet devient le siège de l'intelligence
économique et de la veille technologique
121
3.3.1.6.9 Il facilite la mise à disposition d'outils d'expertise
permettant en particulier des simulations
121
3.3.1.6.10 Par la mise en réseau des ordinateurs il offre un nouvel
espace de travail virtuel et des moyens de calcul extrêmement puissants
(technologie Peer to peer ou P to P)
121
3.3.1.6.11 Un outil pour le knowledge management
122
3.3.1.6.12 La formation interne du personnel
122
3.3.1.6.13 Démultiplier l'efficacité des commerciaux en les
connectant aux services du siège
122
3.3.1.6.14 Un outil au service des techniciens de maintenance
123
3.3.1.6.15 La Télémaintenance
123
3.3.1.6.16 L'Intranet un outil de décentralisation dans l'entreprise
124
3.3.1.6.17 l'élaboration de la stratégie de l'entreprise.
124
3.3.1.6.18 Touchant tous les aspects de la vie de l'entreprise il concerne
également les syndicats
124
3.3.1.6.19 Moins de bureaucratie, plus de contacts humains avec les
collègues et les clients
124
3.3.1.6.20 Le stade ultime, l'Intranet de l'entreprise étendue: les
extranets
124
3.3.1.7 Les pathologies des Intranet
125
3.3.1.8 Des possibilités nouvelles pour le télétravail
126
3.3.1.8.1 De nombreux avantages pour les salariés, l'environnement et
l'aménagement du territoire
126
3.3.1.8.2 Le gain est par contre bien moins évident pour l'entreprise et
pour les syndicats de salariés :
127
3.3.1.8.3 Des résultats décevants
127
3.3.1.8.4 Télétravail et téléservices
127
3.3.2 L'entreprise avec ses partenaires : Internet ou Extranet
128
3.3.2.1 Relations client/fournisseur, donneur d'ordre et sous-traitants,
banques et entreprises : le web-EDI
128
3.3.2.1.1 Un abaissement drastique des coûts de transmission en utilisant
le réseau internet (l'EDI sur IP)
128
3.3.2.1.2 Plus simple, moins cher, EDI dans IP: le Web EDI
128
3.3.2.2 Un extranet: l'Intranet de l'entreprise étendue
129
3.3.2.3 L'internet "classe affaire" et "classe tourisme"
130
3.3.2.4 Echange de données techniques "coingienering"
130
3.3.2.5 Suivi d'exécution des commandes, maintenance dépannage et
service après - vente
130
3.3.2.6 L'animation des réseaux de prescripteurs, distributeurs,
importateurs,...
131
3.3.2.7 Sous traitance de l'immatériel,
131
3.3.2.8 Les centres d'appel
131
3.3.2.9 Des partenaires incontournables: les administrations :
132
3.3.2.9.1 Le poids des formalités administratives représente une
charge non négligeable
132
3.3.2.9.2 Une opportunité pour faire des économies et gagner en
transparence: les marchés publics
132
3.3.2.10 Les pathologies des extranets: le syndrome du "territoire"
132
3.3.3 Les réseaux d'entreprises : un champ d'application
privilégié ?
133
3.3.3.1 La Mondialisation de l'économie entraîne tout à la
fois la concentration des grands groupes et le développement d'une
multitude de PME travaillant en réseau : le principe de
subsidiarité
133
3.3.3.2 Quels types de réseaux de PME ?
135
3.3.3.2.1 Entreprises géographiquement proches
135
3.3.3.2.2 A l'inverse, réseaux d'entreprises quadrillant le territoire
135
3.3.3.2.3 Des réseaux temporaires
135
3.3.3.2.4 entreprises sous-traitantes d'un même type de donneur d'ordre
136
3.3.3.2.5 entreprises appartenant à un club actif d'utilisateurs
136
3.3.3.2.6 entreprises appartenant à un même secteur professionnel
géographiquement concentré
136
3.3.3.2.7 entreprises appartenant à une même communauté
professionnelle géographiquement dispersée sur tout le
territoire
136
3.3.3.2.8 entreprises situées dans un même Technoparc
136
3.3.3.2.9 Entreprises ayant entre elles des liens capitalistiques
137
3.3.3.2.10 Entreprises participant à des partenariats internationaux
137
3.3.3.3 Les communautés virtuelles : travailler ensemble plus
efficacement et développer une force de frappe vis à vis de
l'extérieur
137
3.3.3.3.1 Un travail en réseau plus efficace avec mise en commun de
compétences et de services
137
3.3.3.3.2 Une capacité de négociation accrue pour les achats
137
3.3.3.3.3 Une meilleure visibilité internationale pour la promotion et
les ventes :
137
3.3.3.3.3.1 Un site Web riche en information sur le domaine de
compétence de la communauté
137
3.3.3.3.3.2 Une plus grande richesse dans le catalogue proposé au client
138
3.3.3.3.3.3 Une politique active de marketing : représentants
régionaux, mailing, achats d'espaces
138
3.3.3.3.4 Comment se construisent de telles communautés ? les
"community brokers" et les "infomediaires"
138
3.3.3.3.4.1 Sous l'impulsion d'un leader de la profession
138
3.3.3.3.4.2 Sous l'influence d'un fournisseur commun à la plupart des
membres de la communauté
138
3.3.3.3.4.3 A l'initiative d'un donneur d'ordre dont la
compétitivité dépend de celle de ses fournisseurs
139
3.3.3.3.4.4 Sous l'influence d'une structure professionnelle
139
3.3.3.3.4.5 A l'initiative d'une entreprise qui fait profession de mettre en
place de telles organisations
139
3.3.3.3.4.6 De nombreux magazines professionnels tentent également de
jouer ce rôle auprès de leurs lecteurs.
139
3.3.3.3.4.7 Bientôt aussi les grands sites "portail" comme Amazon.com ,
Yahoo!, geocities,...?
139
3.3.3.3.4.8 Sous la direction d'une entreprise qui se crée
spécifiquement pour fédérer l'offre de service ou de
produit de cette communauté vis à vis de l'extérieur
139
3.3.3.3.4.9 Soit sous l'impulsion des pouvoirs publics
139
3.3.3.3.5 Quelques autres exemples
139
3.3.3.4 Des communautés de métier au niveau des ouvriers
"professionnels" et non plus à celui des entreprises
141
4 Comment s'approprier les technologies de l'Internet?
142
4.1 Les freins et les moteurs
142
4.1.1 Les arguments évoqués par les entreprises qui
hésitent à se lancer
142
4.1.1.1 "Ce n'est pas un outil pour travailler sérieusement": gadget,
mode et perte de temps
142
4.1.1.2 "ce n'est pas adapté à notre type d'activité, nous
manquons de temps et de compétences et de toute façon les
technologies ne sont pas stabilisées"
142
4.1.1.3 "c'est trop cher" ! ou à l'inverse "cette gratuité ne
m'inspire pas confiance"
143
4.1.1.3.1 "C'est une technologie trop onéreuse pour ma PME"
143
4.1.1.3.2 À l'inverse la "gratuité" nous a plusieurs fois
été présentée comme un facteur de blocage :
143
4.1.1.3.3 Le réel problème des coûts?
143
4.1.1.3.3.1 Le prix des communications locales pour se raccorder au
fournisseur d'accès internet: le forfait?
144
4.1.1.3.3.2 Un coût prohibitif des lignes louées
nécessaires pour héberger un serveur ou raccorder une entreprise
144
4.1.1.3.3.3 Une substantielle baisse des prix amorcée depuis 1998
145
4.1.1.4 "C'est un réseau au bord de l'apoplexie : on ne peut pas
bâtir une stratégie sur lui"
145
4.1.1.4.1 Les autoroutes de l'information: de la réserve de puissance
145
4.1.1.4.1.1 Les réseaux de fibre optique: effondrement des prix
explosion des débits, des hierarchies bousculées
146
4.1.1.4.1.2 Réseaux sans fil à très haut débit: la
technologie laser multiplexée
147
4.1.1.4.1.3 Les constellations de satellites: une technologie de niche
147
4.1.1.4.1.4 Le développement de Drones et de dirigeables: une
idée intéressante
148
4.1.1.4.1.5 Les technologies ATM (voix, vidéo ou données): une
technologie intermédiaire?,
148
4.1.1.4.1.6 Les réseaux conçus directement autour de la norme IP
semblent être la voie d'avenir
148
4.1.1.4.2 Les noeuds d'interconnexion: en Europe un grave goulot
d'étranglement
149
4.1.1.4.3 Les "bretelles d'accès à l'autoroute: l'actuel goulot
d'étranglement, mais les techniques sont prêtes
150
4.1.1.4.3.1 L'utilisation des réseaux câblés: un
développement rapide
150
4.1.1.4.3.2 L'XDSL et l'ADSL un débit multiplié par 100 sur le
fil du téléphone classique
150
4.1.1.4.3.3 La boucle locale radio pour les zones à faible
densité...et une alternative à l'opérateur historique
152
4.1.1.4.3.4 Pour les mobiles les normes GSM, GPRS et UMTS, nouvelles boucles
locales...délocalisées
153
4.1.1.4.3.5 Les révolutions en gestation dans le "portable" pour le
piéton et l'automobiliste, le "m-commerce"
153
4.1.1.4.3.6 La réception directe par satellite: une place sans doute
plus modeste que prévu il y a quelques années
155
4.1.1.4.3.7 La technologie utilisant les fils de la distribution
électrique basse tension: une voie d'avenir?
155
4.1.1.4.4 Enfin se développent des techniques permettant de limiter les
volumes d'information à transmettre
156
4.1.1.4.4.1 Le développement des techniques de compression notamment
d'images vidéo (MPEG) et de sons (MP3)
156
4.1.1.4.4.2 La multiplication des serveurs de proximité (Proxy)
156
4.1.1.4.5 Pourquoi, quelle que soit la largeur de bande disponible, la
saturation semble-t-elle constante?
156
4.1.1.5 "C'est trop dangereux": des précautions nécessaires
mais le danger est aussi de surestimer les risques
157
4.1.1.5.1 les risques d'agression
157
4.1.1.5.2 Le risque d'engagements juridiques mal contrôlés
157
4.1.1.6 Mais aussi des blocages liés à la remise en cause des
pouvoirs qui transparaissent dans les réactions
157
4.1.2 Les arguments qui poussent les entreprises à tenter l'aventure
157
4.1.2.1 "on ne peut pas ne pas faire"
157
4.1.2.2 "on risque d'être obligé de faire"
158
4.1.2.3 La compréhension du fait que les outils de l'Internet sont une
source d'économies
158
4.1.2.4 une source de compétitivité en apportant souplesse
efficacité et réactivité
158
4.1.2.5 La perception qu'Internet ouvre des horizons, certes aléatoires,
mais prometteurs
159
4.2 Les outils de l'Internet concernent les entreprises de toute taille, de
tous secteurs, et dans celles-ci tous les métiers sont
profondément modifiés
159
4.3 Quelles PME peuvent espérer le plus de bénéfice d'un
"investissement Internet"?
160
4.3.1.1 En fonction du produit ou du service
160
4.3.1.1.1 Pour le B to C
160
4.3.1.1.1.1 Produits nécessitant beaucoup d'informations et de
conseil voire des simulations avant l'achat
160
4.3.1.1.1.2 produits ayant potentiellement un créneau étroit mais
mondial
161
4.3.1.1.1.3 produits s'adressant à un public de haut niveau culturel
161
4.3.1.1.1.4 produits s'adressant à une clientèle de
passionnés
161
4.3.1.1.1.5 produits s'adressant à une clientèle
"branchée"
161
4.3.1.1.1.6 produits cadeaux : une "hotte technologie"
162
4.3.1.1.1.7 Services visant au rapprochement de l'offre et de la demande quand
celui-ci est complexe et onéreux:
162
4.3.1.1.1.8 produits à durée de vie courte
162
4.3.1.1.1.9 produits saisonniers qu'un marché mondial permet de
désaisonnaliser
162
4.3.1.1.1.10 produits définis sur mesure avec le client (marketing "one
to one")
162
4.3.1.1.1.11 produits dont le coût de transport est faible par rapport
à la valeur
163
4.3.1.1.1.12 produits qui peuvent se définir facilement par des
caractéristiques objectives
163
4.3.1.1.1.13 produits nécessitant un service après vente
important (gros électroménager, véhicule,....)
163
4.3.1.1.1.14 produits nécessitant pour leur élaboration des
échanges techniques et administratifs nombreux
163
4.3.1.1.1.15 service rapide et personnalisé nécessitant beaucoup
d'informations pour le client et lui économisant du temps:
163
4.3.1.1.1.16 les produits susceptibles d'être vendus aux enchères
ou dans le cadre de bourses
163
4.3.1.1.1.17 entreprises jouant le rapport qualité/prix et cherchant
à être repérées par les agents intelligents
spécialisés
163
4.3.1.1.1.18 entreprises disposant d'une marque forte et qui ne peuvent
s'offrir d'être absentes sur le Web
163
4.3.1.1.1.19 entreprises désireuses de fédérer autour
d'elles des offres correspondant à des profils d'acheteurs
163
4.3.1.1.2 et pour mémoire, cela va de soi, les produits ou services
dématérialisables
163
4.3.1.1.3 Bien entendu, produits destinés à d'autres entreprises
: le B to B (business to business)
164
4.3.1.2 En fonction de la stratégie de l'entreprise
164
4.3.1.2.1 Pour renforcer la compétitivité en augmentant
productivité, réactivité et flexibilité
164
4.3.1.2.2 Pour faciliter l'expansion de l'entreprise
165
4.3.1.3 En fonction de l'organisation de l'entreprise :
165
4.3.1.4 En fonction de l'appartenance active à un réseau : ce
sont à l'évidence les premières concernées:
165
4.3.1.5 En fonction de la culture de l'entreprise
165
4.4 Ni un problème financier Ni un problème technique : Internet
est au premier chef un défi stratégique
165
4.4.1.1 Peu onéreux pour le matériel et les logiciels, et facile
techniquement à mettre en oeuvre
165
4.4.1.2 Mais le véritable problème est celui de la
stratégie de l'entreprise, redéfini à partir des
opportunités offertes par le Net ... et celui de la capacité
à mettre celle-ci en ordre de bataille.
166
4.4.1.3 Quelques questions clé avant de se lancer
167
4.4.1.3.1 L'entreprise et ses partenaires sont-ils techniquement capables
d'accomplir une telle mutation?
167
4.4.1.3.2 La structure humaine de l'entreprise est-elle capable de tenir le
choc?
167
4.4.1.3.2.1 les commerciaux, dans bien des cas, vont devoir davantage
devenir des conseillers que des vendeurs
167
4.4.1.3.2.2 de même pour les services achat
168
4.4.1.3.2.3 enfin pour la hierarchie intermédiaire
168
4.4.1.4 Ne pas confondre Stratégie et planification
169
4.5 Par où commencer ?.
169
4.5.1.1 Start Simple ! Grow Fast ! Do It Now !
169
4.5.1.2 Une première étape dans tous les cas : l'e-mail
170
4.5.1.3 Une première stratégie: prudence et d'amélioration
de la compétitivité, l'Intranet puis l'extranet
170
4.5.1.4 Une logique d'expansion et de conquête de marchés nouveaux
: le site Web et les techniques de promotion
170
4.5.1.5 Au bout du processus une intégration de toute la chaîne:
internet, extranet et Intranet
170
4.6 Comment conduire cette évolution : quelques pistes
171
4.6.1.1 Un nécessaire engagement du patron
171
4.6.1.2 Détecter, reconnaître et s'appuyer sur les
compétences latentes
171
4.6.1.3 Un autre moyen puissant d'aller de l'avant : les stages longs
d'élèves ingénieurs, le win.win.win
171
4.6.1.4 Savoir utiliser des compétences extérieures
172
4.6.1.5 Développer les compétences et les moyens internes
172
4.6.1.6 Enfin ne pas négliger la sécurité
173
4.6.1.6.1 Les risques de fuite d'information sensible
173
4.6.1.6.2 Les risques dus aux brigands de toute espèce
173
5 Les opportunités offertes par Internet : une chance à saisir
pour développer la création d'entreprises et l'emploi
175
5.1 La création d'entreprises dans les NTIC: un enjeu majeur, un
problème spécifique
175
5.1.1 Un enjeu majeur
175
5.1.1.1 Pour le développement économique, l'emploi et la balance
commerciale
175
5.1.1.2 Les innovations radicales proviennent quasiment toujours d'entreprises
nouvelles, qui seront les leaders de demain
176
5.1.1.3 Une économie de Standards: les premiers arrivés prennent
les places et sont ensuite indélogeables
178
5.1.1.4 Quid de la stratégie du "me too" (les "suiveurs")?
179
5.1.1.5 Des évolutions très rapides en hausse comme en baisse
(Start-up et "Start-Down"), mais néanmoins une importance fortement
croissante dans notre économie
180
5.1.2 La création d'entreprise dans les NTIC présente de fortes
spécificités par rapport aux autres secteurs
181
5.1.2.1 Dans beaucoup de projets peu d'expérience professionnelle
requise pour démarrer
181
5.1.2.2 On peut distinguer trois catégories de petites entreprises: les
enfants les nains et les pygmées
182
5.1.2.3 Pour démarrer peu de capitaux sont nécessaires
183
5.1.2.4 Un jeune diplômé est naturellement bien en phase avec ces
nouveaux marchés
183
5.1.2.5 Les artistes aussi
184
5.1.2.6 Un domaine où la croissance de l'entreprise et la maîtrise
d'un marché l'emporte sur une vision patrimoniale de contrôle et
de transmission familiale
184
5.1.2.7 L'apparent paradoxe d'une économie de standards: la valeur d'une
start-up est un multiple de ses pertes des premières années
184
5.1.2.8 C'est l'âge ou l'on peut se permettre de prendre des risques
185
5.1.2.9 1999: la rupture du contrat moral entre ingénieurs et Grandes
Entreprises
185
5.1.2.10 N'oublions pas cependant une autre source de création :
l'essaimage à partir des grandes entreprises
186
5.2 Typologie des entreprises dont on peut considérer la création
comme directement liée au développement de l'Internet
186
5.2.1.1 Les "Chercheurs d'or" : Entreprises exploitant l'internet pour
développer leurs activités
186
5.2.1.2 Les "fabricants de pelles et de pioches" : Entreprises créant
les outils permettant l'exploitation des potentialités de l'Internet
186
5.2.1.3 Les "Maréchaux-Ferrants" : Entreprises de service Internet
186
5.2.1.4 "Shérifs, Saloon et banquiers" : Entreprises n'utilisant par
nécessairement Internet mais créées à partir des
nouveaux besoins qu'il génère
186
5.3 les domaines les plus prometteurs pour les investisseurs?
187
5.4 Les difficultés à surmonter
187
5.4.1.1 Aujourd'hui les mieux formés sont les moins créateurs
187
5.4.1.2 Le contexte culturel est très important
187
5.4.1.3 Il dépend entre autres d'articles de presse, d'émissions
de télévision, pour la sensibilisation des jeunes à la
création d'entreprises
187
5.4.1.4 Il dépend également de la reconnaissance sociale du
créateur qui est aujourd'hui tenté de s'expatrier
187
5.4.1.5 Outre-Atlantique il est valorisant d'avoir créé une
entreprise, même si l'aventure s'est terminée par un échec
et ce n'est malheureusement pas encore le cas chez nous
188
5.4.2 Dispositif d'appui : incubateurs et kiosques d'informations
188
5.4.2.1 Le créateur d'entreprise a besoin d'économiser son temps
188
5.4.2.2 Il a surtout besoin d'être connecté à des
réseaux : les incubateurs publics et privés
188
5.4.3 Le financement de la création d'entreprises et du
développement des jeunes entreprises: manque d'argent ou manque de
projets?
189
5.4.3.1 Paradoxalement les deux sont vrais
189
5.4.3.2 Soyons clairs : le banquier stricto sensu, celui qui prête
l'argent des autres, ne peut et ne doit prendre de risques que très
limités
189
5.4.3.3 Les investisseurs : Ceux dont le métier est le commerce du
"risque"
189
5.4.3.4 Mais cette profession elle-même se subdivise en de nombreux
métiers
189
5.4.3.4.1 Le capital risque : le plancher du million de dollars
189
5.4.3.4.2 Les marchés des capitaux : un élément
déterminant pour le capital-risque
191
5.4.3.4.3 Le capital de proximité : une capacité de
démultiplication
191
5.4.3.4.4 La "love money" : essentiel pour le démarrage
191
5.4.3.4.5 Les "fonds d'amorçage" (Seed Money) : une bonne solution pour
les entreprises technologiques
192
5.4.3.4.6 Les aides publiques (Drire, Anvar, Crédits d'impot,...):
problèmes d'adaptation et de vitesse
192
5.4.3.4.7 Les Business Angels et les stock options : les éléments
clé du dispositif
193
5.4.3.4.7.1 Les Business Angels : de l'argent, mais surtout une expertise et
un réseau
193
5.4.3.4.7.2 Financer et fidéliser des cadres expérimentés,
payer avocats, conseil et fournisseurs sans sortir de cash: les stock-options
195
5.4.4 Manque de projet ou manque d'entrepreneur? la solution de l'atelier de
l'innovation
196
5.5 Une piètre connaissance de la création d'entreprises en
France
196
5.6 Autres problèmes méritant d'être signalés
197
5.6.1.1 Alléger les formalités : le cri du coeur!
197
5.6.1.2 Un problème important et urgent : le danger d'adopter une
réglementation à l'américaine en matière de brevets
sur les logiciels
197
5.6.1.2.1 le risque de pousser au secret quand le brevet devrait entrainer la
connaissance publique des inventions
197
5.6.1.2.2 une durée de 20 ans inadaptée à l'innovation
logicielle
197
5.6.1.2.3 paradoxalement, un outil au main des gros éditeurs pour
s'approprier les innovations des petits
197
5.6.1.2.4 une arme contre les logiciels libres
198
5.6.1.2.5 Une opportunité pour l'Europe: créer une
réglementation sui generis performante
198
5.6.1.3 Aujourd'hui les règles des marchés publics
éliminent les entreprises qui n'ont pas de références
suffisantes et donc les créateurs
198
6 Propositions pour un plan d'action
199
6.1 Les pouvoirs publics ne peuvent pas ne pas agir
199
6.1.1 L'Etat responsable de fixer les règles de droit
199
6.1.2 Les administrations génèrent des contraintes, facteurs de
coûts de gestion
199
6.1.3 Les pouvoirs publics sont un acteur économique majeur
199
6.1.4 Les pouvoirs publics responsables d'un développement harmonieux
des territoires
199
6.1.5 Les pouvoirs publics ont une mission "d'éclairage public"
199
6.1.5.1 Diffuser l'information qu'ils détiennent
199
6.1.5.2 Mettre en place un observatoire pour que chacun puisse se situer par
rapport aux évolutions en cours
200
6.1.5.3 Assurer une formation adaptée aux évolutions
200
6.1.5.4 Orienter les efforts de la recherche publique aux fins de donner des
armes à nos entreprises pour forger leur avenir
200
6.1.5.5 Créer les conditions de la confiance : signature
électronique, registre du commerce, certification,...
200
6.1.5.6 Un rôle d'éclairage public vis à vis du tissu des
PME
200
6.1.5.7 Les pouvoirs publics se doivent enfin d'être exemplaires
200
6.2 Améliorer l'environnement global pour créer les conditions du
décollage
201
6.2.1 Faire évoluer l'environnement juridique
201
6.2.1.1 Faire évoluer les règles de droit pour qu'elles apportent
des réponses claires et stables aux nouvelles questions posées
par l'internet
201
6.2.1.2 Créer les conditions de la confiance ; signature
électronique, nommage, registre du commerce, contrats type,
certification,...
201
6.2.1.3 Réunir les conditions permettant un véritable
développement du paiement électronique
202
6.2.1.4 Autoriser un niveau raisonnable dans le domaine du cryptage
203
6.2.1.5 Adapter le droit de la concurrence et le faire respecter notamment dans
le domaine des Télécom
203
6.2.1.6 Devenir des acteurs encore plus actifs de la construction d'un droit
nécessairement international: le problème du ressort
204
6.2.1.6.1.1 Quid de la propriété intellectuelle (droit
d'auteur, copyright, droit du brevet sur les logiciels, droit de suite pour les
oeuvres d'art, site "warez",...)?
204
6.2.1.6.1.2 Quid de la protection du droit des marques? des problèmes
posés par les procédure de nommage sur Internet?
205
6.2.1.6.1.3 Quid des règles de la concurrence (publicité
comparative, dénigrement, appel à boycott, publicité
mensongère, parasitisme commercial, paracommercialisme,...) ?
205
6.2.1.6.1.4 Quid des règles régissant les situations de monopole
et d'abus de position dominante?
206
6.2.1.6.1.5 Quid des Market places : plusieurs milliers de milliards de dollars
pourraient y transiter sous peu
206
6.2.1.6.1.6 Quid du droit de la preuve en cas de contrats électroniques?
206
6.2.1.6.1.7 Quid de la signification de l'exclusivité territoriale d'une
concession? Quelle est la période légale des soldes sur la toile?
207
6.2.1.6.1.8 Quid des organes de régulation dans le domaine des NTIC?
207
6.2.1.6.1.9 Quid de la protection des données sensibles des entreprises
207
6.2.1.6.1.10 Quid de la protection de certains privilèges (monopole des
commissaires-priseurs, loi bancaire, quotas, régime des pharmacies
d'officine, prix unique du livre,...)
207
6.2.1.6.1.11 Quid du droit d'émettre de la monnaie?
208
6.2.1.6.1.12 Quid des législations fiscales et douanières sur les
produits dématérialisés ou vendus sur internet
208
6.2.1.6.1.13 Quid de la protection du consommateur?
208
6.2.1.6.1.14 Quid de la protection de l'épargnant?:
208
6.2.1.6.1.15 Quid de la protection contre la calomnie, les injures, la
diffamation, l'atteinte à la vie privée (loi sur la presse,
censure,...)?
209
6.2.1.6.1.16 Quid à l'inverse de la liberté d'expression
209
6.2.1.6.1.17 Quid de la responsabilité pénale et civile pour un
site accessible depuis tous les pays du monde,
209
6.2.1.6.1.18 Quid de la protection des travailleurs
209
6.2.1.6.1.19 Quid des lois réglementant les publications? et Quid de
l'égalité des citoyens
210
6.2.1.6.1.20 Quid de la protection des mineurs (âge de la
majorité?,...)
210
6.2.1.6.1.21 Quid de la protection de l'adulte contre des tentations
préjudiciables à sa santé (drogue, alcool,...) ou à
ses finances (jeux, loteries, casino, paris sur les match de foot,...) ou
à sa moralité (censure,...)?
210
6.2.1.6.1.22 Quid de la protection assurée aux malades (consultations
médicales en ligne, délivrance de médicaments à
travers Internet, publicité pour les médicaments auprès
des malades...)?
210
6.2.1.6.1.23 Quid de la capacité des Etats à se protéger
(censure, interdiction de la cryptographie,...)?
210
6.2.1.6.1.24 Quid de la protection de la vie privée
(réglementation concernant l'élaboration et la commercialisation
des fichiers, droit de crypter les messages,...)?
211
6.2.1.6.1.25 Quid de la protection de la société contre la
violence
211
6.2.1.6.1.26 Quid de la protection des individus contre de nouvelles formes de
pollution comme le SPAM?.
211
6.2.1.6.1.27 Quid de la protection contre les pirates, les producteurs de
virus, de bombes logiques, de Worms, de Hoax, de Chevaux de Troie,...:
211
6.2.1.6.1.28 Comment lutter contre les nouvelles formes de
cybercriminalité (cyber-escrocs, blanchiment d'argent, chaînes
pyramidales, abus de confiance, désinformation, détournement de
moyens de calcul,...)
211
6.2.1.6.1.29 Quid du rôle à donner à
l'autorégulation (codes de bonne conduite) par rapport au pouvoir
normatif des Etats? La "corégulation"?
212
6.2.1.7 Assurer une participation active de spécialistes
français aux instances informelles qui élaborent les
règles de droit sur le net
213
6.2.2 Alléger le poids des contraintes administratives - moderniser
l'Etat
213
6.2.3 Les pouvoirs publics, acteurs économiques efficaces et facteurs de
progrès
214
6.2.3.1 Gérer les achats publics sur l'Internet
214
6.2.3.2 Encourager la migration sur Internet des services Minitel
215
6.2.4 Favoriser toute initiative permettant d'améliorer la vitesse de
transmission et de diminuer les coûts pour le client
215
6.2.5 Une mission d'éclairage public
216
6.2.5.1 Avoir au niveau des pouvoirs publics un discours fort clair et
crédible sur Internet
216
6.2.5.2 Diffuser l'information publique
216
6.2.5.3 Faciliter les accès "grand public", favoriser l'usage d'Internet
à toutes les étapes du processus éducatif et former les
spécialistes nécessaires.
217
6.2.5.4 Conduire une politique de recherche ambitieuse
217
6.2.5.4.1 Bien entendu dans le domaine des technologies dures
217
6.2.5.4.2 Mettre au point les outils adaptés aux PME
218
6.2.5.4.3 Quelques sujets de recherche qui paraissent essentiels pour nous
permettre d'utiliser les potentialités d'Internet plus intelligemment
218
6.2.5.4.3.1 Quelles mutations Internet génère-t-il dans les
structures industrielles ?
219
6.2.5.4.3.2 Quelles mutations dans l'organisation des entreprises ?:
219
6.2.5.4.3.3 l'Internet une économie de standards et non de High Tech:
NTIC ou plutôt NST?
219
6.2.5.4.3.4 Quelles évolution dans les modèles
économétriques: les coûts? La rentabilité des
investissements immatériels? Les mécanismes de financement?
220
6.2.5.4.3.5 Quelles conséquence sur la formation?
220
6.2.5.4.3.6 l'urbanisme
220
6.2.5.4.3.7 l'aménagement du territoire
220
6.2.5.4.3.8 dans le domaine juridique
220
6.2.5.4.3.9 dans le domaine social et politique
221
6.2.5.4.3.10 dans le domaine artistique
221
6.2.5.4.3.11 Dans le domaine militaire
221
6.2.5.4.3.12 Dans le domaine de la formation: NTE et e-learning
221
6.2.5.4.3.13 Dans le domaine médical
222
6.2.5.4.3.14 dans le domaine de la politique de la recherche et de
l'évaluation des chercheurs
222
6.2.5.4.4 Mobiliser tout particulièrement les écoles relevant de
notre Ministère
222
6.2.5.5 Favoriser la création de labels pour éclairer le
client
223
6.2.5.6 Les pouvoirs publics promoteurs du développement
économique
223
6.2.5.7 Aider les PME à se saisir des opportunités offertes par
Internet et favoriser la création d'entreprises
223
6.3 Des mesures spécifiques pour les PME
224
6.3.1 Une nécessité pour l'administration : travailler en
équipe de projet interministérielle
224
6.3.2 Informer les PME et les sensibiliser aux enjeux d'Internet
224
6.3.2.1 Les grandes réunions de sensibilisation: en
général un coup d'épée dans l'eau
224
6.3.2.2 Permettre au chef d'entreprise de voir concrètement ce
qu'Internet peut lui apporter
225
6.3.2.3 Une sensibilisation individuelle des entreprises conduite en s'appuyant
sur leurs réseaux de conseillers habituels
226
6.3.2.4 Proposer des prédiagnostics courts
226
6.3.2.5 Veiller à ce que dans chaque prestation de conseil aidé
(FRAC) il y ait un minimum de réflexion sur l'utilisation d'Internet
dans le domaine considéré
227
6.3.2.6 Sensibiliser les patrons de PME par l'intermédiaire de certains
réseaux de professionnels ayant un rôle de conseil, souvent
très écoutés, comme les experts-comptables
227
6.3.2.7 Aider les chefs d'entreprise engagés dans une démarche
internet à s'entraider et à se former mutuellement
227
6.3.2.8 Une sensibilisation à travers des groupes d'entreprises
déjà constitués autour d'un centre d'intérêt
ou d'un projet commun.
227
6.3.2.9 Une sensibilisation par une politique de communication au niveau
régional ou local
228
6.3.3 Une claire priorité : le montage d'actions collectives
228
6.3.3.1 Six arguments forts pour cette priorité
228
6.3.3.2 Pistes à creuser pour les actions collectives :
228
6.3.3.3 Quelques idées de thèmes qui pourraient intéresser
les entreprises participant à ces réseaux
229
6.3.3.4 N'oublions pas l'intendance : la logistique, un facteur clé
231
6.3.3.5 Des opérations qui nécessitent la mobilisation de tous
les partenaires
231
6.3.3.6 Un objectif prioritaire pour les Centres Techniques Industriels (CTI)
231
6.3.3.6.1 Tout d'abord bien entendu utiliser cet outil de communication pour
mieux travailler avec les "ressortissants" :
231
6.3.3.6.2 utiliser Internet comme une entreprise ayant réussi sa
mutation vers la nouvelle économie doit le faire
231
6.3.3.6.3 Enfin et surtout, rôle du CTI est d'aider les entreprises de la
profession être plus performantes
232
6.3.4 Accompagner les développements les plus ambitieux
232
6.3.4.1 Savoir résister à la tentation d'opérations
spectaculaires, peu onéreuses, touchant un grand nombre d'entreprises et
permettant un fort effet d'annonce...mais contreproductives
232
6.3.4.2 Par contre savoir intervenir au stade coûteux, risqué,
mais à fort enjeu : celui du véritable engagement sur les
technologies Internet
233
6.3.4.3 Ne pas inventer des procédures nouvelles. Le portail des
concours publics
234
6.3.5 Utiliser Internet comme un outil d'une politique de développement
local
236
6.3.5.1 Infrastructures de Telecom : quand les pouvoirs publics retrouvent leur
responsabilité en matière d'aménagement du territoire
236
6.3.5.1.1 Progressivement les infrastructures de
télécommunications, tant au niveau de leur qualité que de
leur coût sont devenues un élément déterminant dans
la compétitivité d'un territoire.
236
6.3.5.1.2 La fin du monopole entraîne une féroce concurrence qui
conduit à un effondrement des prix ... dans les zones où cette
concurrence se manifeste : le risque est de voir apparaître un
accroissement des écarts entre ces zones et les autres
237
6.3.5.1.3 Les Télécoms : une infrastructure qui pose les
mêmes problèmes aux responsables de l'aménagement que les
dessertes aériennes, les voies ferrées ou les routes
238
6.3.5.1.3.1 Les deux notions de rentabilité d'un investissement: pour
l'opérateur et pour la collectivité concernée
238
6.3.5.1.3.2 Les conséquences à en tirer en matière de
financement de ces infrastructures
238
6.3.5.2 Quelques pistes de réflexion sur les actions à
conduire au niveau des pouvoirs publics
239
6.3.5.2.1 Une solution de facilité désormais impossible : faire
pression sur l'opérateur historique
239
6.3.5.2.2 Alors quels moyens d'action ? Pour quels pouvoirs publics ?
239
6.3.5.2.2.1 Cohésion et solidarité : deux
préoccupations au niveau européen:
240
6.3.5.2.2.1.1 une préoccupation de cohésion :
240
6.3.5.2.2.1.2 une préoccupation de solidarité :
240
6.3.5.2.2.2 Au niveau national comme au niveau régional ou local
à l'appui de la stratégie de développement ou de
reconversion définie pour le territoire
240
6.3.5.2.2.2.1 Réaliser des infrastructures préalable permettant
de baisser coûts et délais pour un nouvel entrant
240
6.3.5.2.2.2.2 Gérer la "rente minière" liée à la
concession de l'espace electromagnétique
240
6.3.5.2.2.2.3 Traiter ce type d'investissement comme une liaison
aérienne
240
6.3.5.2.3 La nécessité pour les pouvoirs publics de se doter
à chaque niveau des compétences nécessaires
241
6.3.5.3 Il est clair cependant qu'une telle politique ne peut se limiter aux
infrastructures, ni même au développement économique au
sens étroit du terme
241
6.3.5.4 Le projet de Parthenay illustre bien l'extrême imbrication de
l'économique et de tous les autres aspects de la vie locale.
242
6.3.5.5 De nombreuses autres initiatives qui méritent d'être
encouragées
243
6.3.6 Donner aux acteurs et aux intervenants chargés de les conseiller,
la formation minimale leur permettant de conduire un développement
efficace
243
6.3.6.1 Une priorité : former le patron
243
6.3.6.2 Former également les conseillers de l'entreprise sans oublier
les experts comptables
244
6.3.6.3 De nouveaux métiers? Ou plutot un profond changement dans les
métiers actuels?
244
6.3.6.4 Nécessité parfois de certaines formations plus pointues
245
6.3.6.5 ...et à l'inverse de formations touchant un public très
large
245
6.3.6.6 Des initiatives pour aider les régions à mettre en place
de telles formations
245
6.3.7 Les services de l'Etat chargés de favoriser le
développement des PMI se doivent de pleinement maîtriser et
utiliser Internet
246
6.3.7.1 Les 10 points clef pour un Intranet-extranet-web de l'administration
246
6.3.7.1.1.1 Une messagerie: chaque membre du personnel de la DRIRE doit
être doté d'une adresse e-mail,
246
6.3.7.1.1.2 Un Intranet pour le fonctionnement interne (intégrant l'ERP)
246
6.3.7.1.1.3 Cet Intranet devra prendre en compte le nomadisme de la plupart des
ingénieurs subdivisionnaires
246
6.3.7.1.1.4 Un site WEB transactionnel véritable Portail d'accès
à tous les services offerts
246
6.3.7.1.1.4.1.1 Il doit également permettre au grand public et aux
associations
247
6.3.7.1.1.5 Un accès Internet à partir de chaque poste de
travail
247
6.3.7.1.1.6 Une application-serveur PUSH pour diffuser l'information
247
6.3.7.1.1.7 Une application-client PUSH et d'agents intelligents
247
6.3.7.1.1.8 Des forums avec les usagers concernés et des listes de
discussion
247
6.3.7.1.1.9 Les DRIRE devront dans le même temps développer des
extranets entre elles et avec les administrations centrales qui les concernent:
économie, environnement, recherche, transports...
247
6.3.7.1.1.10 D'autres extranets devront être constitué avec les
administrations régionales et les autres partenaires
247
6.3.7.2 Une démarche originale de la DARPMI: d'abord favoriser les
initiatives puis les harmoniser
247
6.3.7.3 Un outil indispensable pour l'avenir : le KIT extranet
248
6.4 Des mesures pour favoriser la création d'entreprises
248
6.4.1.1 Faire évoluer l'enseignement notamment dans les écoles
d'ingénieur
248
6.4.1.2 Favoriser les créations par des chercheurs
249
6.4.1.3 Créer un contexte culturel favorable à la création
d'entreprise
249
6.4.1.4 Ne plus pénaliser l'échec
250
6.4.1.5 Mettre en place des incubateurs bien branchés sur les
réseaux gestion, finance, technologie et industrie
250
6.4.1.6 Favoriser l'émergence d'un tissu dense de petites
sociétés de services
250
6.4.1.7 Pour les entreprises à fort potentiel de développement
favoriser le développement des Business Angels
250
6.4.1.8 Eviter que l'évolution sur la réglementation sur les
brevets ne donne des armes aux grosses structures pour verrouiller l'innovation
251
6.4.1.9 Se donner les moyens d'observer la dynamique de la création
d'entreprise pour agir de façon plus pertinente
251
6.4.1.10 Ouvrir l'accès des marchés publics aux créateurs
251
6.4.1.11 Rétablir les Stock Options pour permettre aux Pme à
forte capacité de croissance de recruter les cadres de haut niveau dont
elles ont besoin
251
7 CONCLUSION
253
Jean-Michel Yolin mise à jour 2001
Depuis lors, dans notre pays, beaucoup de chemin a été parcouru
sous l'impulsion d'initiatives tant publiques (dans le cadre du PAGSI) que
privées.
Notons que, plus encore que les pays latins, le Japon, sans doute pour des
raisons culturelles analogues de "gestion du pouvoir" éprouve les plus
grandes difficultés à s'adapter à ce bouleversement de
l'économie (difficulté aggravées par l'absence
création de start-up) mais que néanmoins de nombreux
Français réussissent remarquablement dans la silicon valley
Aussi un grand nombre de personnes (entreprises, sociétés de
conseil, organismes de formation,...) nous ont suggéré d'assurer
la mise à jour d'un rapport qu'ils utilisent comme document de
référence (support de cours, source d'exemples d'application pour
la sensibilisation et le conseil, guide méthodologique, ...).
"Ce
qui est marginal mais croît de façon exponentielle peut devenir
majeur"
Jean-Claude Pelissolo
Internet : Mirage ou opportunité pour les PME ?
Aujourd'hui celui que l'on appelle le "réseau des réseaux" est devenu incontournable. Il a ses fans, fascinés par ses possibilités immenses. Il a aussi encore quelques détracteurs de plus en plus rares, qui ne manquent pas une occasion de mettre en évidence ses défauts de jeunesse ou les points faibles liés à sa conception et l'absence de contrôle qui en fait sa force aux yeux des uns et sa faiblesse aux yeux des autres.
1.1.1 Dans les années 70, une initiative pour limiter la vulnérabilité des réseaux informatiques en cas d'attaque nucléaire :
1964 : le Ministère américain de la
Défense a l'idée d'un réseau de communication sans
véritable direction centralisée, conçu de façon
à demeurer opérationnel même si des portions
entières du réseau tombent en panne ou sont détruites
Paul Baran de la Rand Corporation en invente l'architecture avec la
numérisation du réseau et le découpage de l'information en
petits blocs : L'originalité du système mis en place, qui assure
son invulnérabilité, est l'absence de point central :
Le réseau fonctionne sur un mode purement coopératif avec une
multitude d'ordinateurs et de réseaux locaux ayant tous les mêmes
prérogatives.
Chaque ordinateur "serveur" qui se connecte pour émettre et recevoir sur
l'Internet, participe en outre au routage des messages qui circulent à
travers le monde selon des cheminements quelque peu aléatoires : il
reçoit des serveurs voisins des "paquets d'information" (les messages
trop longs doivent en effet être tronçonnés en petits
"paquets") et en fonction de l'adresse de destination, le transmet à son
tour à un autre ordinateur qui se trouve "à peu près" dans
la bonne direction et dont la ligne est disponible (les paquets composant un
même message empruntent éventuellement des chemins
différents et n'arrivent pas obligatoirement dans l'ordre initial)
Réaction [1]
d'AT&T: "c'est aussi stupide que de mettre le pétrole
dans des tasses à café pour le transporter dans un pipeline".
A cette même époque Engelbart invente la souris
www.engr.orst.edu/old_news/121098/engelbart.htm
En 1969, Larry Roberts de l'Agence américaine de l'armement
(Arpa) demande à quatre universités américaines de
mettre ces idées en pratique dans un réseau expérimental.
Quatre supercalculateurs sont interconnectés en 1971 : c'est le
réseau Arpanet:
Dès cette époque se met en place ce que certains ont
appelé une "adhocratie" avec une coordination d'étudiants
qui développent les idées de "protocoles" et de
"RFC" (Request For Comment) permettant de lancer les idées
nouvelles et de les tester auprès de la communauté
Les chercheurs américains utilisent très vite ce réseau
qui leur permet de se partager des capacités de calcul, très
onéreuses à l'époque.
1.1.2 Un apport décisif des chercheurs en terme d'ergonomie et de convivialité :
Mais
rapidement, comme c'est souvent le cas pour des innovations radicales
[2] ce n'est pas l'usage pour lequel il
avait été conçu au départ qui prédomine : le
réseau est de plus en plus utilisé pour consulter des bases de
données, échanger des articles scientifiques puis des messages.
Quelques étapes :
1971 Louis Pouzin, chercheur à l'INRIA,
épaulé par Michel Montpetit invente le
"datagramme", pièce essentielle de la transmission par paquet qui
ne nécessite plus l'immobilisation d'une voie de communication comme le
protocole américain de l'époque (Host-Host) : c'est le
début du réseau Cyclades.
1972: André Truong, créateur de la
Société R2E, et François Gernelle, son
directeur général, pour répondre aux besoins de l'INRA
(Institut de Recherche Agronomique) invente le premier micro-ordinateur
: le Micral, autre pièce essentielle du futur réseau
Internet, (réaction d'alors d'un haut responsable de Bull
rappelée par le Monde "vous n'avez jamais rien compris à
l'informatique"),
1972 sur l'initiative des chercheurs américains, invention du
courrier électronique et du "@"3(*) et création d'un groupe de travail en vue de
définir un standard d'interconnexion.
1974 : Vinton Cerf met en oeuvre le concept de datagramme,
développé avec "Cyclades", dans le réseau Arpanet
pour créer un des protocoles de base de l'Internet : TCP
(protocole de contrôle de transmission). Les multiples "paquets"
émis ne parviennent pas tous à destination (jusqu'à 15%
sont perdus) : en cas d'engorgement momentané, certains routeurs peuvent
en effet être amenés à détruire ceux qui sont en
attente: c'est le protocole TCP qui détecte ces échecs de
transmission et provoque une nouvelle émission du paquet
considéré
Dès cette période, la participation de pays autres que les
Etats-Unis à des travaux de spécifications et de tests est tout
à fait notable: En France, l'Inria et le Cnet
www.cnet.fr sont
particulièrement actifs.
C'est aussi l'époque où le CNET "invente" l'ATM
www.atmforum.com qui a
été jusqu'à aujourd'hui une technologie importante pour
accroître de façon substantielle les capacités de
transports des réseaux de télécommunications pour la
transmission de données.
1977 : , le protocole d'adressage IP (Internet Protocol) voit le
jour : il vient compléter le protocole TCP. Dès lors, pour
reprendre la définition de l'AFTEL :
"Un internet est alors défini comme un ensemble de réseaux interconnectés et l'Internet, comme l'ensemble des réseaux Internet interconnectés à l'aide du protocole TCP/IP"
76-78 : le projet Cyclades beaucoup trop
"déstabilisant", moins "contrôlable" pour les modèles
établis dans notre pays, se heurte à une très violente
hostilité de l'administration des PTT4(*) : celle-ci développe la norme X25
issue du protocole "Host-Host" américain, crée Transpac et
obtient l'arrêt du projet Cyclades (qui n'aura coûté au
total que 20 MF) : le protocole TCP IP devient "hors la loi" (alors qu'à
ce moment il permettait déjà des débits 30 fois plus
élevés : 2.000 kbit/s contre 64 kbit/s pour Transpac).
Dany Vandrome, Directeur de Renater,
www.renater.fr rappelle qu'en
1984 nos chercheurs devaient se déplacer à Londres pour se
connecter à ARPANET ...
Sur cette base est lancé le Minitel à l'abri des
perturbateurs. "A cette époque déjà les tarifs
dans notre pays plus du triple de ceux pratiqués aux Etats-Unis
pour les entreprises" (Robert Mahl, Annales des mines - nov 96).
1981: la NSF (National Science Foundation) décide de financer un
réseau "Computer and Science Network" qui deviendra plus tard le
NSFNet afin d'offrir aux universités des services tels que la
messagerie.
1982 l'Administration et les grandes entreprises américaines
(IBM, Digital, HP,..)essaient d'imposer un standard "vraiment professionnel":
l'OSI: le consensus des internautes sur TCP/IP conduit à
l'échec de cette offensive
1990: Tim Berners-Lee chercheur au CERN
www.cern.ch (centre
d'étude et de recherche nucléaire de Genève) invente avec
ses collègues le World Wide Web (WWW) et le langage hypertexte
(HTML)
www.w3.org/History.html
:
Derrière les images ou les mots clefs choisis par les auteurs de pages
publiées sur le réseau, se cachent les adresses (hyperliens)
d'autres pages d'information, situées éventuellement à
l'autre bout du monde.
L'Hypertexte contient aussi bien des images, des sons ou des séquences
vidéo que du texte proprement dit.
1993 :Grâce aux navigateurs dont l'ancêtre fut MOSAIC
inventé par Marc Andreesen de l'université de
l'Illinois, d'un simple "clic de souris", l'internaute peut naviguer vers
cette nouvelle adresse sans avoir besoin de savoir ni où il va, ni par
quel chemin.
L'augmentation de puissance des PC à prix constant, (voire
décroissant) leur facilité d'emploi, permettent à cette
même époque une explosion du nombre d'internautes.
2000 Lancement par le gouvernement américain du projet NGI
(internet de nouvelle génération) l'objectif des USA n'est plus
militaire stricto-sensu mais l'Internet n'en est pas moins
considéré comme un enjeu stratégique majeur dont il
convient de conserver le leadership
1.1.3 Qui paye ? Qui contrôle ? :
1.1.3.1 Aujourd'hui un financement à 90% privé et une régulation par consensus
Depuis
1995, la National Science Foundation (NSF) ne finance plus le
réseau des universités américaines, qui constituait
l'ossature d'Internet (arrêt des subventions au NSFNet).
Depuis avril 1995, Internet fonctionne en réseau coopératif.
Aujourd'hui chacun (les opérateurs principaux, les prestataires grand
public, les entreprises, les particuliers) paie un tronçon de
réseau.
Les fonds publics avaient assuré au début la croissance du
réseau, mais les entreprises ne dépendant pas des organismes
payeurs ne pouvaient pas y accéder. Depuis, des réseaux (au
départ indépendants), à vocation commerciale se sont mis
en place et connectés au réseau des réseaux.
A l'heure actuelle, la majorité du trafic est d'origine commerciale et
plus de 90% du financement proviendraient de fonds privés.
1.1.3.2 ...sauf pour préparer la génération suivante : une action forte de l'Etat américain
L'arrêt des financements publics de l'Internet ne signifie
nullement que les pouvoirs publics américains se
désintéressent de cet enjeu, toujours considéré
comme vital sur le plan géopolitique comme l'a montré la
dernière campagne présidentielle. Bien au contraire ils ont
lancé deux grands projets très ambitieux :
NGI : Next Generation Internet (
www.ngi.gov) visant à
créer une infrastructure "Terabit" mille fois plus puissante que
l'actuelle : VBNS (Very High Performance Backbone Network Service
www.vbns.net) et mobilisant les
moyens du pentagone (DASA, NSA) de la NASA et du département de
l'énergie (DOE).
Internet 2
www.internet2.edu avec les
universités, centres de Recherche et Industriels pilotes qui ont
l'objectif de développer de nouvelles applications tirant parti de cette
puissance nouvelle (travail coopératif, médecine,
éducation, commerce, ...)
Un projet analogue est en cours de développement au Canada :
Canarie (
www.canarie.ca)
www.canet.upc.es/ngi.world.html présente une vue globale
des projets "NGI" dans le monde.
Certains regrettent vivement que l'Europe ne se donne pas les moyens de
rester dans la course pour cette prochaine étape qui se prépare
outre atlantique tant au niveau des infrastructures que des nouvelles
applications permises par celles-ci, alors que les moyens financiers sont
relativement modestes (100 millions de dollars par an pour le projet NGI: ce n'est guère que 1/350e de la
capitalisation d'une entreprise qui a émergé de la
génération actuelle comme Yahoo!)
La FING (Fondation pour l'Internet de Nouvelle
Génération) s'est créée dans cet objectif: elle
regroupe des associations (comme l'Isoc ou l'Acsel), des grandes entreprises et
des établissements d'enseignement supérieur
www.fing.org
1.1.3.3 Qui le contrôle ? : une régulation par consensus
La philosophie d'Internet est assez bien résumée dans cette phrase de Dave CLARK, prononcée pour l'IETF (Internet Engineering Task Force www.ietf.org) :
"Nous rejetons les rois, les présidents et le vote.
Nous croyons dans le consensus et les règles évolutives".
Dans cet
esprit la notion même de contrôle de l'Internet est très
largement rejetée,
L'association étroite entre les phases de développement et de
déploiement "rough consensus and running code" favorise
plus l'innovation que les positions acquises.
Le fonctionnement de l'Internet est assuré par un certain nombre de
commissions et groupes de travail
En 1992 l'Internet Society est chargée d'assister l'IETF
et l'IAB (Internet Architecture Board), avec pour mission de diffuser
l'information au public, de promouvoir la coopération mondiale et la
coordination d'Internet, de ses technologies interréseaux et de ses
applications.
L'IETF suit l'évolution des protocoles TCP/IP, de leur standard et de
leur intégration avec d'autres protocoles.
Existe aussi, en matière de recherche, l'Internet Research Task Force
(IRTF) qui explore les techniques avancées en matière de
communications/réseaux, et, pour le développement d'un droit
adapté à Internet, l'ILPF (Internet Law&policy Forum)
ISTF (Internet Societal Task Force, présidé par Vint Cerf
se penche sur l'impact sociétal de l'Internet et plus
concrètement WAI (Web Accessibility Initiative) met au point des
standards afin de rendre accessible le web aux handicapés notamment les
aveugles.
Enfin, il faut citer le WWW Consortium (ou W3C) pour
développer et promulguer des normes (comme http en partenariat avec
l'IETF, HTML, XML,...), ainsi que ICANN
www.icann.org (Internet
Corporation for Assigned Names and Numbers) qui a récemment
remplacé l'IANA après d'intenses débats au sein d'un forum
international et qui est chargé des questions de noms de domaines et des
adresses.
L'INRIA joue dans ce domaine un rôle majeur puisqu'il est l'un des
trois piliers mondiaux du WWW Consortium aux côtés du MIT aux USA
et de l'université Keio au Japon et qu'elle en assure aujourd'hui
la présidence.
Malgré cela Jean-François Abramatic, Président du
consortium ne peut que regretter "un déficit de compétences
françaises particulièrement apparent dans les organisations de
standardisation de l'Internet": le droit nouveau s'élabore pour
l'essentiel dans ces instances informelles par des consensus mondiaux, il est
donc essentiel que nous y soyons actifs
1.1.4 Une technologie peu onéreuse, et accessible aux PME
La
recherche d'informations économiques ou techniques ne nécessite
en première étape que l'achat d'un micro-ordinateur (moins 5.000
F) et l'abonnement à un fournisseur d'accès internet (FAI -
Provider: entre 0 et 100 F par mois).
Créer un simple site Web coûte de 5 à 100 kF
d'investissement initial et entre quelques centaines et quelques milliers de F
par mois pour les mises à jour et l'hébergement (il nous a
même plusieurs fois été indiqué que les sites les
plus réussis avaient été réalisés par de
jeunes ingénieurs en stage).
"C'est 20 fois moins cher qu'un serveur vidéotex" (Henri de
Maublanc président de l'AFTEL)
La taille de l'entreprise ne paraît pas un facteur déterminant
du succès :
Bern KRETSCHMER spécialiste allemand d'Internet
écrit :
Sur le réseau, ce qui compte est l'image qui s'affiche à
l'écran : elle se fait remarquer grâce à la
créativité et à la richesse des idées.
Les grosses entreprises sont plutôt sous-représentées sur
Internet parce que des marchés rapidement mouvants réclament des
collaborateurs particulièrement dynamiques et des décisions
extrêmement souples...
Pour se présenter elles-mêmes sur le Web, de petites
sociétés n'hésitent pas à employer de jeunes
diplômés, pleins d'allant, et souvent habiles. Alors que les
grosses sociétés confient souvent leur présence sur le Web
aux Agences de publicité. Celles-ci n'apprennent que lentement les lois
du Web qui sont différentes de celles qui appartiennent à
l'univers de l'imprimé.
A Autrans'99 Christian Huitema déclarait :
" quand j'étais jeune, pour gagner mon argent de poche, je tondais
la pelouse du voisin, aujourd'hui mes enfants font le site web du
commerçant du coin "
Nous avons pu de nombreuses fois vérifier la justesse de cette analyse.
Pour le client, ce qui est important, c'est de trouver une forte
capacité d'écoute auprès de son fournisseur et, là
encore, c'est souvent la PME qui sera la plus réactive.
Christophe Lambrecht, fils du patron d'une petite entreprise
artisanale "l'écrin du meuble", fabricant des meubles de style
à Corbeil-Essonnes, disposait entre sa sortie et l'école et son
départ au service militaire en février 98 d'une courte
période qu'il mit à profit pour créer un site catalogue
www.chez.com/ecrin :
quelques semaines après un acheteur américain distributeur de
literie française prenait contact avec lui pour venir voir la production
C'est aussi le fils de Christian Hébert qui a
développé le site
www.mangastore.com ,
librairie Teshima spécialisée dans les bandes
dessinées japonaises
Les Américains ont coutume de dire : "with the internet you can be small and look big"
L'Internet est même à la portée des entreprises
"SOHO" (small office, home office), éventuellement même en
utilisant internet par l'intermédiaire de cybercafés
comme par exemple la chaîne Kinko's aux USA qui offre un
environnement professionnel aux très petites entreprises, avec
facturation à l'heure : accès internet, imprimantes haut de
gamme, fournitures spéciales, gestion comptable,...ou plus modestement
mais avec de grandes ambitions, NewWorks dans le IXème arrondissement
à Paris
www.newworks.net
Nous avons même pu noter que la plupart du temps dans les grandes
structures privées ou publiques les développements réussis
étaient le fait de " francs-tireurs" agissant en marge (voire à
l'opposé) des hiérarchies
L'existence d'un service informatique puissant est généralement
considérée comme un lourd handicap au départ car celui-ci
a naturellement tendance à brider des développements qui lui
échappent.
Bernard Siouffi, délégué
général de la VPC, souligne que, heureusement, avec le
décollage du commerce électronique les projets internet
commencent à quitter les directions informatiques pour aller dans celles
chargées du Marketing
Cette évolution ne se fait pas sans crises comme nous avons pu le noter
à plusieurs reprises
De même une direction de la communication richement dotée
risque d'émasculer la dimension stratégique de la mutation vers
l'internet en la confinant dans le monde du paraître
Netsurf signale par exemple qu' en 1997 lorsqu'on a voulu
féliciter LCI (filiale tout info de TF1)de sa remarquable
initiative on s'est rendu compte que les dirigeants de la chaîne
ignoraient même qui en était à l'origine.
Dans un registre voisin Jean-Noël Tronc (Annales des Mines de
nov96) rappelle qu'un des sites les plus visités - le WebLouvre -
est issu de l'initiative privée d'un étudiant parisien
(Nicolas Pioch) et que la première initiative significative dans
l'administration - ADMINET - a été le fait d'une
initiative personnelle d'un fonctionnaire (qui a pu heureusement s'appuyer
sur l'Ecole des Mines de Paris) mais qui n'a pas toujours
bénéficié d'encouragements particuliers de sa
hiérarchie
Les PME ayant su occuper de petites niches de produits ou services à
vocation internationale, sont sans doute parmi les mieux placées pour
une utilisation efficace d'Internet
De même grâce à Internet l'échange de données
informatisées EDI entre entreprises a vu ses coûts
s'effondrer d'un facteur supérieur à 20 (et ce coût va sans
doute encore baisser dans l'avenir avec le développement de XML)
Ce qui était réservé aux grands groupes au temps d'X400 est maintenant à la portée des PME
Internet ou Extranet
1.1.5 Invulnérable aux attaques atomiques... mais pas aux pirates : l'e-crime
Le
protocole TCP/IP, système de "panneaux de signalisation", qui
régule le trafic, peut en effet être assez facilement
truqué par des internautes malveillants : en l'absence de mesure de
protection, les messages peuvent être lus ou
détournés, le site informatique envahi ou
asphyxié, des virus introduits (petits programmes
altérant ou détruisant des données, capables de se
reproduire et de contaminer d'autres ordinateurs), de même que des
chevaux de Troie (programme caché activable de
l'extérieur), des "portes de services" (qui permettent à
ceux qui ont les clés de pénétrer à l'insu du
propriétaire) (backdoors) ou bombes logiques, des adresses
usurpées (Spoofing): là comme ailleurs, au-delà des
précautions élémentaires (tous les rapports entre
ordinateurs doivent être "protégés"), un choix
difficile est à faire entre l'épaisseur de la cuirasse dont on se
dote et la mobilité que l'on recherche
L'année 2000 a connu sur ce plan quelques spectaculaires attaques,
notamment celle ayant paralysé pendant plusieurs heures les principaux
sites de commerce électronique grâce au détournement de ces
"panneaux de circulation" entrainant de monstrueux embouteillages et causant un
"déni de service". La police soupçonne de cet acte un jeune
canadien de 15 ans. Notons aussi le virus I Love You, qui, avec ses
dérivés a causé des dégats que certains chiffrenr
à 10 milliards de $
Par ailleurs la copie numérique est d'une extrême facilité
et la gestion des droits d'auteurs prend une dimension nouvelle
1.1.6 Une distinction à opérer entre réseau de transport et règles de circulation: "la tuyauterie"(le réseau Internet) et les "protocoles" (les "technologies" Internet)
Il
convient de ne pas confondre dans Internet ses 2 composantes
C'est ce que nous appellerons dans la suite de ce rapport les technologies
Internet bien qu'il s'agisse davantage de "standards" que de "technologies"
proprement dites.
TCP/IP pour le transfert des paquets, HTTP pour le
transfert de pages en hypertexte (HTML, XML), HTTPS pour
les transferts sécurisés par cryptage, SMTP ( Avec
grâce au metaformat MIME la possibilité de transmettre dans un
même message des données hétérogènes : texte,
images,...) et POP3 pour le courrier électronique, NNTP
pour les News, IRC pour le "bavardage", VXML
www.vxml.org pour la voix,
GOPHER pour les banques de données
Les plus significatives nous paraissent être:
1.2.1.1 De nouveaux moyens de communiquer rapides, bon marché, efficaces ouvrant de nouvelles possibilités
1.2.1.1.1 Le courrier électronique l'e-mail
Outre
votre message, il offre la possibilité de transmettre des "documents
attachés", texte, images, sons, vidéo,...qui peuvent d'un
clic être envoyés à une liste de correspondants aussi
longue que souhaitée ;
Un autre clic chez le destinataire sur le bouton "répondre" et le
corps du message est prêt, avec la bonne adresse pour répondre
à l'émetteur (avec ou sans copie aux autres destinataires).
L'e-mail permet tout à la fois des échanges en temps
quasi-réel tout en étant beaucoup moins
" invasif " que le téléphone : il permet une
meilleure organisation de son temps, une possibilité simple d'archiver
vos messages et de les retrouver à partir de n'importe quel mot ou
morceau de mot qu'il contient (expéditeur, objet, texte,...) sans avoir
même besoin de les classer:
AOL indique que ses seuls abonnés ont
dépassé le milliard d'e-mail dès 98, en juin 2000
on comptait 569 millions de boites aux lettres...
De nombreux nouveaux terminaux apparaissent qui permettent de
communiquer sans ordinateur : téléphones portables, pagers,
webphones, webTV,...
La reconnaissance vocale qui a fait des progrès
considérables permet de dicter directement le courrier (ceci est
particulièrement précieux pour les cadres qui n'ont pas toujours
une bonne maîtrise du clavier)
voir page
22
1.2.1.1.2 La téléphonie "IP": "l'international pour le prix du local" avec d'importantes fonctionnalités en sus
Elle
permet de converser à l'autre bout du monde, bientôt en
visiophonie, pour le prix d'une communication locale (celles-ci ayant pu
jusqu'à présent maintenir un niveau de prix très
élevé grâce à une absence de concurrence)
Net2phone, gratuit, assure la communication de PC à PC (
www.net2phone.net) tout
en gardant la possibilité, en même temps, sur la même ligne
de transmettre schémas, dessins, photos ou fichiers, de même
Dialpad
www.dialpad.com. avec 325
000 abonnés en avril 2000 l'entreprise revendique40% du marché.
Signe de reconnaissance, ATT et BT y ont investi 1,4 Milliards de $
Olitec
www.olitec.com lance le
Speak'Net V90 qui permet d'appeler n'importe quel type de
téléphones
L'opérateur suédois Telia
www.telia.fr ouvre ses services
en France à partir de fin 2000
www.von.com/teleph.html présente informations et
références dans ce domaine
L'adoption du standard H323 apporte une réponse aux
problèmes de compatibilité existant encore actuellement
Aujourd'hui 30% des Californiens utilisent l'IP pour leurs appels
internationaux et IDC
www.idcresearch.com estime que 24 % des
internautes sont prêts d'utiliser le Net comme opérateur longue
distance: de 310 millions de minutes en 1998 la consommation bondit à
2,7 Milliards en 1999 (étude IDC
www.idc.com), 15 Millions
d'américains l'utilisent à l'été 2000
Au Japon qui dispose d'un opérateur historique
particulièrement cher, la téléphonie IP, autorisée
depuis 1997, connaît un large développement avec une projection de
33% de part de marché en 2002 (par exemple avec les cartes
ATT@phone. Les appels se font via une passerelle locale et donc à
partir de n'importe quel combiné fixe ou mobile. La qualité est
jugée excellente. La carte Kcom est non seulement utilisable
depuis le Japon mais aussi depuis 22 pays ... dont la France alors que ce
service n'est pas proposé par France Télécom dans
l'hexagone ... qui ne propose lui sa carte"Invox" au Japon!
Bertelsman a ouvert son service Aventi à Hambourg et Munich , et
MCI-Worldcom prévoit d' assurer 50% de son trafic
téléphonique par internet
Patrick Sarrazin de Logical a vu ainsi le coût de ses
communications vers son bureau de Shangaï divisé par 10!
Grâce à l'Appliophone il n'est dès aujourd'hui
même plus nécessaire de disposer d'un micro ordinateur pour
profiter de la technologie IP et Netcentrex,
www.netcentrex.net jeune
start-up caennaise propose des centraux téléphoniques (PABX)
totalement IP offrant les mêmes fonctionnalités qu'un central
traditionnel
InterNext
www.internext.fr propose
son service de téléphonie IP depuis début 2000 à
Paris
De nombreux prestataires permettent ainsi un appel de téléphone
traditionnel (POT "plain old telephone") à
téléphone traditionnel, en passant par une "passerelle IP":
On appelle un central par une liaison téléphonique locale
normale, celui-ci établit la communication avec un autre central
localisé près de votre correspondant qui appelle à son
tour le N° demandé
C'est ce que propose Poptel
www.poptel.fr avec sa carte
prépayée qui offre jusqu'à 70% de rabais ou Global
Media Concept, qui, grâce à son réseau de voix sur IP,
annonce une réduction de 80% des factures à qualité
identique
Pour les entreprises disposant de lignes spécialisées entre leurs
implantations le basculement de la voix sur IP ne nécessite que des
investissements très minimes et génère des
économies très substantielles
Pour les particuliers disposant du câble la VoIP (Voice on IP) permet
aussi, là ou elle est disponible un abaissement drastique des
coûts: Flat25 offre un forfait Amérique du Nord pour 25$/mois.
Dialpad
www.dialpad.com offre la
gratuité si l'appel part d'un PC
Mais l'avantage de la téléphonie IP va bien au delà du
prix (on peut penser qu'avec le développement de la concurrence le
prix des communications "normales", artificiellement élevés,
devraient se rapprocher de la téléphonie IP): Elle permet des
services beaucoup plus "riches" que la téléphonie traditionnelle:
AT&T affirme déjà ne plus acheter d'équipements
classiques à commutation de circuit
1.2.1.1.3 La visiophonie, la téléconférence, pour une communication plus riche
Des
logiciels comme CuSeeMe
www.wpine.com sont
déjà disponibles pour des vidéoconférences.
Pour des Téléconférences plus professionnelles un
des leaders est la société israelienne V Con
http://www.vcon.com,
en France notons WebMeeting de Cegetel
www.cegetel-entreprises.fr/solutions/webmeeting
Avec la reprise de l'Américain Vialog de l'australien
Telcen et de l'allemand Eureka, Genesys
www.genesys.com de
Montpellier dirigée par François Legros, devient le leader
mondial des téléconférences sur internet
Vous pouvez dès aujourd'hui visualiser en direct le Kremlin
http:kremlincam.com, le
chantier de la Potsdamer Platz
http://cityscope.icf.de/cityscope_eng/current.html ou du Grand Lyon
(depuis le sommetde la tour du Crédit Lyonnais
www.grand-lyon.com
l'état du trafic dans de nombreuses localités (30
caméras couvrent les points névralgiques de virginie :
www.erols.com/tvn/tvn3.html
) ou ce qui se passe dans les cuisines du restaurant japonais de San
Francisco où vous avez réservé pour la semaine
prochaine (
www.kpix.com/xtra/live/html
)
Vous pouvez également suivre l'avancement de votre propre chantier
à l'autre bout du monde : ces applications devraient se
développer avec le "haut débit", tant pour le fixe que pour le
téléphone mobile (norme UMTS)
1.2.1.1.4 voir à distance en trois dimensions : un atout pour le tourisme, l'immobilier ou les catalogues
La
technologie Ipix
www.ipix.com
(démonstration disponible en ligne)ou Quick Time
http://www.apple.com/quicktime vous offre la
possibilité de faire visiter à distance votre maison à
vendre (voir immo by tel
http://www.immo-by-tel.com
), le lieu de villégiature que vous proposez, ou la voiture dont vous
rêvez... où le porte avion Charles de Gaulle
Plus puissant encore BeHere
www.behere.com propose la
vidéo en 360° : tout en regardant la vidéo il devient
possible pour l'internaute de faire pivoter la caméra afin de la pointer
dans n'importe quelle direction et de zoomer sur les détails qui
l'intéresse (pendant une descente de ski il est possible de retourner
la caméra pour regarder les concurrents derrière...)
Il est également possible de créer des univers virtuels en 3D
utilisable tant pour les jeux en ligne que pour les catalogues de produits
comme l'ameublement (Cryo Networks
www.cryonetworks.com
avec la technologie Scol par exemple). ils permettent également de
créer des univers virtuels vous offrant des magasins adaptés
à vos gouts. Ce sont en outre des technologie parfaitement
adaptés pour la création de maquettes architecturales visitables
L'utilisation des univers virtuels et des "avatars" (le personnage virtuel dans
lequel l'internaute se projette) créés au départ pour les
jeux avec le commerce et avec l'enseignement offre de nouveaux horizons
à la créativité
Parmi la cinquantaine de sociétés présentes sur ce
créneau voir en particulier Metacreation
www.metacreations.com
avec Canona, Cybelius
www.cybelius.com ,
Avatarme
www.avatarme.com ,
Merlin 3d de Digital Immersion
www.digital-immersion.com , Houdini de Side Effects
www.sidefx.com , ...
1.2.1.1.5 Des Forums, des espaces pour bavarder,
Les
forums de discussions (Newsgroup) les listes de diffusion (mailing
list) et les espaces de bavardage (chatrooms), permettent des
échanges de toutes nature entre les internautes, des plus frivoles au
plus professionnels): ils se comptent aujourd'hui par dizaine de milliers
Les " chatrooms " peuvent servir de " salle de réunion
virtuelle " les échanges par le protocole IRC se faisant en temps
réel (mirc :
www.mirc.com) le "chatter" d'America
OnLine comptait 61 millions d'utilisateurs en aout 2000.
1.2.1.1.6 Un outil aussi de communication entre les machines: à l'usine comme à la maison (domotique)
De
nombreux appareils, équipés de microprocesseurs deviennent
grâce au protocole de l'Internet (IP) capables de communiquer entre eux:
IP est en quelque sorte l'espéranto des machines intelligentes
Michael Dell pense qu'en 2001 il y aura 2 milliards d'objets
connectés dont seulement le tiers d'ordinateurs et les
américains parlent de "l'Evernet" pour "Internet Everywhere", ce
que l'on pourrait traduire par le "tout internet"
Machines outils à commande numérique: aux USA de
plus en plus d'industriels connectent leurs machines à l'Internet: cela
leur permet de programmer, d'exécuter et de contrôler les travaux,
de réparer à distance ou de faire appel pour ce faire à
des prestataires extérieurs
Distributeur de boisson qui peut demander en fonction de ses stocks, de
l'heure et de la température à être
réapprovisionné... : Coca Cola annoncé en mai 2000 sa
décision d'investir 100M$dans 500.000 distributeurs reliés
à Internet
JC Decaux a connecté ses panneaux afin d'en améliorer la
maintenance et d'optimiser l'affichage des publicités. "grace à
notre système de pilotage à distance, nous pouvons afficher le
texte d'une annonce en japonais pour les panneaux qui se trouvent dans une
salle ou embarquent des passager pour Japan Airline"
mais aussi dans la domotique
le réfrigérateur, d'après les enquêtes un
des lieux centraux du logis, il lit les étiquettes des produits,
gère les stocks, passe les commandes au magasin et vous propose des
menus optimisés en fonction des dates de péremption
il vous alerte en cas de dysfonctionnement.
Commandé à la voix ou par le doigt ("pas de souris à la
cuisine"...) il va chercher les recettes (avec démo) dont vous avez
besoin (avec sa connexion à large bande, temps d'affichage 100
millisecondes).
Son écran remplace le "petit calepin de la cuisine"(avec caméra
et micro les messages peuvent être en vidéo).
Il peut bien évidemment être consulté à distance
(screenfridge Electrolux)
la machine à laver Marguerite 2000 (1200$) qui signale ses
pannes au service après-vente, le four qui va sur Internet
chercher le cycle optimal pour la cuisson (Merloni-Ariston
http://www.merloni.com/ita/digitale.htm: objectif, 30% des ventes
à 5 ans)
et les WC qui vous pèsent et procèdent aux analyses
permettant d'établir votre bilan de santé en temps quasi
réel grâce à une connexion avec l'hôpital et vous
propose les menus les plus appropriés (Matsushita Tokyo), prenant
ainsi en défaut Microsoft qui avait fait afficher dans les toilettes de
l'entreprise "le seul endroit ou Internet ne vous servira à rien"
certains font même remarquer qu'avec le téléphone lecteur
de code-barre, la boite de conserve devient un objet communiquant
C'est l'ensemble des appareils électroménager qui pourront
ainsi être mis en réseau, assurant ainsi des fonctions de
sécurité, d'alerte, de télémaintenance, de
régulation, d'optimisation de consommation énergétique, de
gestion
En Suède Electrolux et Ericsson se sont
associés dans e-to Home
www.e2-home.com pour
développer les normes de communication entre ces appareils dont
l'interconnexion sera assurée par les fils électriques. En
juillet 2000 Nokia et Whirpool annonçaient de leur côté
leur alliance
14 entreprises américaines viennent de signer un accord
de partenariat stratégique pour développer le rôle
d'Internet dans la vie quotidienne. On trouve, parmi ces entreprises, aussi
bien des poids-lourds des nouvelles technologies (3Com, Cisco, Motorola,
Sun...) que des spécialistes de la grande distribution. Le but de cette
Internet Home Alliance est de créer et d'imposer un nouveau standard de
communication entre tous les appareils domestiques
La domotique qui avait soulevé beaucoup d'espoirs avant de retomber dans
l'oubli va-t-elle maintenant décoller? Si oui quelles
conséquences sur le "modèle économique" (vente de machines
ou vente de services: le "kg de linge lavé"?). Quelles
conséquences pour l'ensemble du circuit de distribution/maintenance
composé de nombreuses PME?
1.2.1.1.7 La Radio et la télévision sur internet
L'augmentation des débits disponibles et
l'amélioration des technologies de compression permet à de
nombreuses radios d'émettre sur l'Internet et l'on entrevoit
l'arrivée de télévisions à la demande
"avec Internet vous pouvez écouter la radio tout en payant le
téléphone"
Déjà aujourd'hui, avec une résolution certes modeste on
peut accéder avec Realvideo à certaines émissions (Canal
Atelier de Bnp-Paribas
www.canal-atelier.com
, Cyperus
www.cyperus.com , CanalWeb
www.canalweb.net ,...) ou
téléparticiper à des congrès (Il vous était
loisible de suivre en direct la Conférence de Kyoto sur l'effet de
serre, et poser vos questions aux orateurs
www.cop3.or.jp)
EUnet Multimedia Network Service en s'appuyant sur 8 serveurs relais qui
lui permettent de contrôler la qualité de bout en bout offre
déjà le multimédia en direct. C'est le moment de prendre
les places pour être prêt pour l'arrivée de la large bande
(ATT
www.att.com, @home
www.athome.net ,...)
1.2.1.1.8 Et de nouveaux outils se préparent à sortir des laboratoires: goût, odorat, toucher, vision 3D
Avec
gants et casque la communication (virtual technologie :
www.virtex.com, alioscopie
www.micronet.fr/~emuller/FRAMES/Alioframe.html) peut
également concerner le toucher ainsi que la vision et l'audition
tridimensionnelle (Qsound :
www.qsound.ca) .
Alpha Mos
http://www.alpha-mos.com
de Jean-Christophe Mifsud, vient de lever 43 MF sur le Nouveau Marché
à Paris pour numériser l'odorat et le goût : en mars
2000 elle a présenté la langue électronique.
En Californie Digiscent
http://www.digiscent.com
et
http://www.stanford.edu/~demian23/captology/DOPE développe un
procédé permettant de créer des odeur par ordinateur, de
les diffuser via Internet et de les synthétiser chez le destinateur avec
un petit boitier, iSmell équipé de cartouches d'odeurs de
base
Cambridge Display Technology, E-Ink
http://www.eink.com
, IBM, Kodak travaillent sur les écran souples en plastique
permettant par exemple une plus large diffusion du "livre électronique"
(e-book) et l'intégration dans l'habillement
IBM de son côté développe dans ses laboratoires un
écran intégré dans le verre d'une lunette
Signalons enfin FEELit espèce de souris tactile produite
par la société "Immersion"
www.immersion.com ou iFeel
de Logitech
www.logitech.com y rajoute
la capacité de sentir la texture de l'objet affichée sur
l'écran (on imagine les applications pour le commerce
électronique, notamment là où le toucher est important,
comme pour les textiles)
La réalité virtuelle permet aux grandes entreprises comme
Renault ou les concepteurs d'installations complexes (CEA,Valmet, Bechtel,...)
de faire l'économie des maquettes et ainsi de pouvoir étudier
davantage de variantes et de raccourcir le délai nécessaire pour
concevoir une voiture. Ces "reality centers" avec salle de projection
"immersives" sont relativement onéreuses (7MF pour Renault) mais vite
amorties (une maquette coute 1MF). Mais ces technologies ne sont pas l'apanage
des grands groupes:l
Opiocolor
www.opiocolor.com PME installée à
Opio près de Nice, fabricant des mosaïques en pâtes de
verre pour fonds de piscines, salles de bain ou façades, reproduit
dessins peinture ou photos que souhaite son client:
Depuis 1997, grâce à virtual Mosaïc, un logiciel
relié à un casque de réalité virtuelle il
permet au client de visualiser immédiatement le résultat final et
d'apporter les retouches souhaitées.
Le fichier numérique est alors transmis à l'usine via internet,
processus qui a conduit à ramener le délai de
conception-fabrication de 3 mois à 10 jours.
L'entreprise dont on pouvait craindre la disparition face à la
concurrence italienne espagnole et chinoise compte maintenant 40 personnes et a
ouvert des filiales à Hong Kong et Dubaï
Enfin de nombreux laboratoires travaillent à la convergence de tous les
"portables" vers un outil intégré combinant les
fonctionnalités de chacun (téléphone, organiseur,
pager, balladeur, microordinateur, e-book, localisation GPS, terminal de
paiement électronique,...
voir page
153)
Ce type de services, gourmands en capacité de transmission, et de ce
fait encore peu répandus devraient connaître un très fort
développement avec les gigantesques investissements dans les fibres
optiques, la mise en place de constellations de satellites en orbite basse
l'utilisation par Internet des réseaux câblés,
l'utilisation des transmissions par voie hertzienne, les nouvelles normes
permettant le haut débit pour les mobiles (UMTS), l'utilisation des
réseaux électriques permettant de hauts débits5(*), le développement d'algorithmes de
compression et l'arrivée à maturité d'une nouvelle
technologie (ADSL
www.adsl.com puis le VDSL)
permettant une multiplication par plus de 100 puis par plus de 1000 de la
capacité des paires de cuivre des lignes téléphoniques
traditionnelles
voir page
145
1.2.1.1.9 Trouver des informations parmi des centaines de millions de documents
Internet est en passe de devenir le premier réflexe dans un processus de recherche d'information
1.2.1.1.10 Les annuaires et moteurs de recherche
On
estime actuellement le nombre de documents publiées par les
entreprises, les chercheurs, les institutions ou les particuliers à
2,1 milliard (étude Cyveillance du 19/7/2000)
dont 1,5 Milliards accessibles par le Web et s'accroissent de 7
millions par jour dont 85% par des Américains!:
S'il est aisé de trouver un document dont vous connaissez l'adresse et,
en suivant les "liens", de naviguer d'un document à l'autre à la
recherche d'information, ce type de "navigation" au hasard sur le Web trouve
rapidement ses limites:
une des innovations majeures qui ont concouru au développement du Web
sont les "Moteur de Recherche" et les annuaires
Ces outils informatiques puissants et conviviaux, permettent de trier parmi
cette masse d'information considérable et il n'est pas exclu de
trouver une aiguille dans une botte de foin parmi le millard de documents
qu'ils analysent et indexent
Les recherches se font
Des "portails" (comme Yahoo!) associent annuaire, moteur de recherche
(ils sous-traitent souvent le moteur à des entreprises comme
Inktomi) et offre de nombreux services
Par ailleurs les logiciels de traduction automatique, quoique encore
perfectibles (on devrait plutôt parler d'outils de compréhension
voir page
22), permettent de ne pas
limiter sa recherche aux sites dont on comprend la langue
Ces moteurs sont utilisés plusieurs centaines de millions de fois par
jour (RelevantKnowledge, oct 98)
Les plus visités sont de la catégorie "portail" ont
pour nom Yahoo!
www.yahoo.com, Excite
www.excite.com,
Infoseek
www.infoseek.com,
Lycos
www.lycos.com, HotBot
www.hotbot.com ou Alta
Vista
www.altavista.com,
Dans la catégorie "métamoteurs Parmi les plus connus :
MetaCrawler
www.metacrawler.com
Mega Francité
http://mega.francite.com,
SavvySearch
www.savvysearch.com,
Fast Search
www.alltheweb.com et
surtout Google
http://google.com qui
référence plus d'un milliard de pages
Pour les moteurs francophones citons, outre les déclinaisons
spécialisées des moteurs américains, Voilà
www.voilà.fr ou
Lokace
www.lokace.fr,),
d'autres moteurs plus spécialisés, prenant acte du fait
que les moteurs généralistes ont du mal à suivre
l'explosion du nombre de sites et n'en référencent plus qu'une
partie, permettent de meilleurs résultats dans certains domaines
La recherche d'adresses avec Voilà
www.adressemail.voilà.fr Yahoo! Annuaires
http://fr.people.yahoo.com
Lycos WhoWhere
http://french.whowhere.lycos.com,
La recherche d'emploi Keljob.com
www.keljob.com
La recherche de logiciels avec Filez.com
www.filez.com,
La gastronomie avec Gourmetsecker
www.gourmetsecker.com
, EatinParis
www.eatinparis.com
Le monde agricole Web-agri
http://www.Web-agri.com
Ou une région Click'in! Auvergne
http://clickin.gdebussac.fr
, Nantes
www.cybernantes.com ,la
façade atlantique
www.alouest.net ,
Breizhoo
www.breizhoo.com pour la
Bretagne
Certains moteurs permettent également de rechercher de la musique
http://mp3search.lycos.com
, voire même des image ou vidéo avec Media
Finder
http://image.altavista.com
ou
www.compaq.com/speechbot
L'Inria a développé Surfimage qui permet de retrouver
les images qui " ressemblent " le plus au modèle
proposé
www-rocq.inria.fr/cgi-bin/imedia/surfimage.cgi qui sera
développé par la start-up Elucid Technologie
Ya-Hooka
www.yahooka.com est
spécialisé dans le cannabis (le Monde 16/5/00)
pour un panorama complet et à jour sur les moteurs, avec banc
d'essai, classement par catégorie,... voir
www.abondance.com,
www.searchengines.net,
www.beaucoup.com,
www.search.com,
http://searchenginewatch.com
de logiciels spécialisés dans l' intelligence
économique compétitive permettent, comme nous le verrons plus
loin, des recherches beaucoup plus élaborées
voir page
114
Des "métamoteurs" font travailler en parallèle plusieurs
moteurs et font une synthèse des résultats
1.2.1.1.11 La recherche à travers les newsgroup
Par
ailleurs il ne faut pas oublier que les newsgroup sont une source de
compétences immense pour vous aider dans votre quête :
Deja News
www.dejanews.com vous
permet de repérer les newsgroup traitant du sujet qui vous
intéresse et les internautes qui se sont exprimé dessus
Reference
www.reference.com cherche
également dans les listes de diffusion
Citons également Voilà News
www.news.voilà.fr
et AltaVista
www.altavista.com (section usenet)
Une fois un internaute identifié vous pouvez connaître la
totalité des ses contributions dans les forums (fonction "author
posting history" de Deja News et fonctions équivalentes pour les
autres)
1.2.1.1.12 La recherche dans les banques de données
L'exploitation des banques de données est maintenant
également techniquement possible: des passerelles logicielles permettent
d'utiliser l'existant sans surcoûts importants (ce qui ne signifie pas
bien entendu que les propriétaires de banques de données
permettront pour autant un accès gratuit...)
Lexis-Nexis (filiale de Reed-Elsevier) dispose sur son site de
1,8 Milliards de documents, est le dernier grand site à basculer
l'ensemble de ses bases sur le web, depuis trois ans tous ont suivi cette voie
afin d'être en mesure de délivrer automatiquement l'information
pertinente en fonction des profils d'intérêt des clients (rapport
annuel de l'Aftel)
Avec le nouveau standard XML les messages intégreront une
description de la structure de la base, permettant ainsi un accès direct
aux informations
1.2.1.1.13 La reconnaissance vocale
La
reconnaissance vocale qui a fait des progrès considérables
permet de dicter directement les e-mails ou des rapports (c'est le cas
d'ailleurs du présent rapport)
Elle s'impose pour des raisons d'ergonomie pour les usages nomades et pour des
raisons de sécurité pour les utilisations par un conducteur
Un nouveau standard est en cours d'élaboration VoiceXML pour la
navigation vocale
Les leaders sont Via Voice
www.software.ibm.com/speech et Lernout&Hauspie
www.lhs.com qui vient de
prendre le contrôle de Dragon Dictate,
www.dragonsys.com
(capitalisation: 6,2 Milliards de dollars) et de Elan Informatique,
www.elan.fr l'entreprise
Toulousaine qui détenait le leadership de la synthèse vocale.
L&H va par ailleurs lancer un moteur de recherche vocal
Nuances
www.nuance.com ,
système multilocuteur de reconnaissance permet de prendre les ordres de
bourse par téléphone
www.voxml.com
Pour un panorama général de ces technologies:
www.speachcentral.com
et
www.voicerecognition.com
Vous pouvez même envoyer un e-mail à un
téléphone mobile par
numéro@sms.itineris.tm.fr
"de deux choses l'une, ou bien la banalisation des téléphones cellulaires génère un immense marché pour les cure-dents, ou ce sont les technologies vocales qui vont s'imposer" Jo Lernout
1.2.1.1.14 La traduction automatique
Signalons également le développement de logiciels
de traduction automatique : même si l'on ne peut, dans l'état
de l'art actuel, attendre d'eux des traductions de qualité (il n'est
que de se souvenir des gorges chaudes qu'avait provoquée la traduction
du rapport Star), par contre on obtient des traductions acceptables de
textes techniques simples et l'on dispose d'assez d'éléments sur
les autres pour en avoir une compréhension grossière et ne faire
traduire que les textes qui en valent véritablement la peine
(économie de 70 à 90 % des traductions)
C'est un domaine où la France est bien placée avec un des
leaders du secteur Systran
www.systransoft.com qui
est utilisable gratuitement à travers la fonction babelfish du
moteur Alta Vista
www.altavista.com .(1
million de traductions par jour) notons également le
québécois
www.alis.com
NEC lance un nouveau système de traduction en 8 langues
dont le Japonais, le coréen et le chinois
1.2.1.1.15 La reconnaissance de l'écriture manuscrite
Déjà le palm permet une première forme de reconnaissance lettre par lettre avec sa tablette mais des logiciels comme REMUS permet à la fois d'identifier celui qui écrit et de reconnaitre les mots. Il peut être utilisé également pour aider les enfants à apprendre à écrire http://www-eph.int-evry.fr
1.2.1.1.16 L'exploitation des flux d'information
D'autres
informations peuvent être exploitées: connexions à votre
serveur, analyse des "cookies"
Les cookies sont des Informations rassemblées à l'insu
du client sur son identité et, à travers ses requêtes, sur
ses centres d'intérêt. ceux-ci sont enregistrés sur son
disque dur par le serveur qu'il consulte : les navigateurs comme Netscape
permettent de créer jusqu'à 300 cookies de 4 Ko (20 cookies
maximum par serveur).
Les Brownies, plus intrusifs envoie en permanence à un serveur
des informations sur toutes les activités de l'internaute : ils sont
souvent chargés avec un petit utilitaire téléchargeable
qui rend des services (Comet ° avec ses Curseurs, Alexa avec
ses aides à la navigation,...
Spécifications disponibles à :
http://developer.netscape.com:80/viewsource/archive/goodman_cookies.html
Des scanners ou sniffers permettent en outre par l'analyse des requêtes
émises sur le réseau, de suivre l'activité d'autres
acteurs du net: c'est un puissant outil d'intelligence économique dont
l'usage est à la limite de la déontologie mais qu'il vaut mieux
connaître pour savoir en tenir compte
1.2.1.2 Se procurer des produits et services sur le web
1.2.1.2.1 Le téléchargement de programmes informatiques, de données, d'images, de sons, de vidéo... :
C'est
une des pratiques les plus courantes: d'innombrables logiciels, jeux ou
morceaux de musique, gratuits ou payants peuvent être directement
téléchargés du web vers votre ordinateur
Le 1er octobre 1997 1 million de personnes ont
téléchargé le nouveau navigateur Explorer 4 de
Microsoft et en 3 jours les internautes ont téléchargé 2,7
milliards de pages du rapport Starr
En ce qui concerne la musique, grâce au format MP3 offrant une
qualité "CD" pour un volume très limité, des entreprises
comme Napster qui offre la possibilité d'échanges entre
particuliers comptait déjà plus de 20 millions d'utilisateur
après un an d'activité avec 200.000 téléchargements
journaliers
1.2.1.2.2 Faire ses courses sur internet, des magasins ouverts 24/7
Voyage,
Voiture, locomotive, actions, contrat d'assurance, centrales nucléaires,
chaussure d'occasion vendue aux enchères: on peut tout acheter sur
internet: nous verrons cela plus en détail dans les chapitres suivants
Un gros avantage: une disponibilité 24h sur 24, et 7 jours sur 7, ce que
les anglosaxons dans leur style compact appellent le 24/7
1.2.1.2.3 Accomplir les formalités administratives
De plus
en plus d'administrations nationales ou locales offrent la possibilité
non seulement d'accéder à l'information mais aussi de payer ses
impots et d'accomplir les innombrables formalités administratives qui
nous incombent(cela devrait être particulièrement
précieux pour notre Pays que l'OCDE a classé début 2000 en
tête des 20 pays membres sur ce plan)
Pour l'anecdote mentionnons en Angleterre le "Pack Divorce", mis en
place fin 99, en liaison avec la Chancellerie par le cabinet d'avocat en ligne
Desktop Lawyer
www.desktop-lawyer.co.uk
et qui permet en cas de consentement mutuel de divorcer pour 59 £. Par
contre le tribunal du Caire a jugé irrecevable une notification de
répudiation envoyée par Internet (le Monde du 6/6/2000)
1.2.1.3 Publier de l'information accessible du monde entier
L'Internet permet à des associations, des PME ou
même des individus avec des moyens (financiers) limités,
d'avoir une présence significative au niveau mondial. Pour le
meilleur comme pour le pire
La guerre du Kosovo outre les attaques des sites de l'OTAN par
les Serbes , l'inscription de graffitis vengeurs par les Chinois
sur le site de la Maison blanche ou les attaques par la CIA sur les comptes
bancaires des dirigeants serbes, montre la puissance qu'a acquise ce moyen
de communication. Celui-ci a permis en outre à de simples citoyens de
diffuser au monde entier des informations qui ne sont pas sans importance
géopolitique, il s'est révélé en outre un outil
extrêmement précieux pour le regroupement des familles
dispersées par le conflit et la collecte de fonds par la Croix
Rouge (170.000F).
Rappelons également que l'affaire Lewinsky a été
révélée par le journaliste indépendant Matt
Drudge et son Webzine d'information Drudge Report
www.drudgereport.com
(qui diffuse de l'information "vraie à 80%) avec les conséquences
que l'on sait, alors que la presse sérieuse avait décidé
de ne pas traiter l'affaire
Inversement Salon un magazine exclusivement diffusé sur le web
www.salonmagazine.com
a fait fortune (6M$ de revenus publicitaires en 1997) en prenant la
défense du président...en livrant des révélations
croustillantes sur ses adversaires
Dans le domaine du commerce électronique, il offre à l'entreprise
la possibilité de publier de l'informations sur l'entreprise et
ses produits, de pratiquer la vente en ligne et le paiement en
ligne et à l'inverse la recherche de fournisseurs ou de
partenaires nouveaux.
L'amélioration considérable de la performance des logiciels de
reconnaissance optique (OCR) permet de reprendre les documents
d'archives pour les rendre disponibles sur Internet.
Il est également possible de publier les d'appels d'offres,
d'expédier les bons de commande, les factures, et les
règlements,...d'interconnecter les systèmes informatiques
des partenaires commerciaux et de faciliter ainsi les échanges
inter-entreprises (Business to Business ou B to B ou B2B par opposition
à la vente au grand public : B to C ou B2C (Business to
consumer) ou le " commerce " avec les administrations : B to
A. ou B2A).
Notons également la possibilité "d'affichage publicitaire" sur
des sites web
1.2.1.4 Travailler ensemble malgré les distances
1.2.1.4.1 Partager des documents
Cela est
particulièrement important quand les équipes sont
géographiquement: (transmission de documents, plans, documents
techniques, fichiers CAO), mais aussi tout simplement quand il est
nécessaire aux membres de l'équipe de travailler sur les
mêmes documents.
C'est notamment le cas de la conduite de projet inter ou
intra-entreprises (groupware): n'oublions pas qu'en économie les
distances se mesurent en secondes et en euros plus qu'en Km.
1.2.1.4.2 Mettre en commun et partager des moyens de calcul, les réseaux de PC, le Peer to Peer (P to P)
Internet
permet de faire travailler des ordinateurs en réseau, permettant, par
exemple en mobilisant un très grand nombre de micro-ordinateurs pendant
des périodes où ils sont inutilisés de disposer de
gigantesques moyens de calcul
Cette technique, est par exemple utilisée par les chercheurs pour les
mathématiques (distributed.net avec 200.000 PC), la physique des
particules, la recherche sur le génome ou la climatologie, mais aussi
pour "casser" des clés de cryptage
Elle est née au départ du projet SETI (Search for
Extra-Terrestrial Intelligence, mai 1999) nécessitant l'analyse des
ondes radio reçues par l'antenne géante d'Arecibo afin d'y
détecter d'éventuelles émissions radioélectriques
provenant d'une intelligence extraterrestre: aujourd'hui 3 millions de PC y
sont connectés représentant une puissance supérieure au
plus gros ordinateur actuel,
Guy Wormser CNRS, coordinateur du programme européen de mise en
réseau Datagrid
http://grid-france.in2p3.fr
considère que l'on peut mettre en réseau sans
difficulté 10.000 ordinateurs: la limitation actuelle est celle des
débits de nos réseaux de transmission mais ce handicap devrait
être progressivement levé :
voir page
145
Groove créé par Ray Ozzie, concepteur de Notes,
permet ainsi de créer des espaces de travail virtuels permettant de
partager applications, images, voix, données et fichiers de tous types
sans serveur central
Les PME pourront également tirer partie de cette technologie en
disposant ainsi (pour des calculs de pièce par éléments
finis par exemple) de moyens de calcul autrement inaccessibles. L'achat de
capacité de calcul pouvant se faire comme aujourd'hui pour
l'électricité.
Les Centres techniques pourraient jouer un rôle de catalyseurs dans ce
domaine
voir page
231
Ces techniques de mise en réseau permettent également de
définir des architectures revenant aux sources de l'Internet ou
chaque PC est également un serveur: c'est le Peer to Peer (P to
P), ou les applications sont totalement distribuées et ou les
recherches d'information se font directement sur les disques durs des PC
connectés (moteur InfraSearch)
Gnutella, première technologie totalement P to P
diffusée à grande échelle, est née en mars 2000.
Elle est issue des équipes de Nullsoft et elle s'est
immédiatement diffusée à des centaines de milliers
d'internautes échappant à tout contrôle d'AOL qui avait
entre-temps racheté l'entreprise (et qui négociait sa fusion avec
Time Warner...)
Depuis d'autres programmes ont vu le jour sur ce modèle: Freenet ,
Gnotella, Napigator, Mojo Nation, OpenNap,...
Cette nouvelle génération technologique qui fait son apparition
en 2000 n'est pas sans poser de nouvelles questions auxquelles peu de personnes
peuvent aujourd'hui répondre:
quelques "visionnaires" de la Silicon Valley, comme Kevin Kelly (cofondateur de
Wired) considère que cette technologie porte en germe une nouvelle
mutation économique et, en Août 2000, une centaine d'entreprises,
dont IBM et Hewlet Packard, ont fondé de "P to P working group" pour
exploiter les potentialités de ces nouvelles architectures
distribuées
1.2.1.4.3 Partager des moyens de stockage de données
Le
nombre considérable de données qu'il est nécessaire de
conserver (avec le niveau de sécurité voulue) conduit
également au partage de moyens de stockage dans des "entrepôts de
données" (Data Warehouses)
Des entreprises se sont lancées sur ce créneau
particulièrement porteur et bien que peu connues du grand public
atteingnent des tailles gigantesques : EMC
http://www.emc.com (74milliards
de dollars de capitalisation, soit plus que Boeing ou Motorola) ou Network
Appliance (30 milliards de dollars de capitalisation)
1.2.1.5 Surveiller et agir à distance: télésurveiller et téléopérer
Télésurveillance, télémaintenance,
télédiagnostics, télémédecine,
téléopérations, télétravail...ouvrent de
nouveaux horizons à l'organisation du travail.
Le protocole TELNET ouvre la possibilité de prendre les
commandes à distance d'un autre ordinateur (via internet) et de
pouvoir disposer ainsi de ses moyens de calcul, de ses programmes, et de sa
mémoire.
La station astronomique de Nassau
http://astrwww.astr.cwru.edu/nassau/nassau.html connecte son
téléscope à Internet permettant aux internautes du monde
entier, à certaines heures, de commander à distance l'instrument
et de télécharger les images (mise en service prévue cette
année)
Lors de la manifestation Inet2000 à Yokohama le professeur
Mark Ellisman pilotait son microscope électronique de son
laboratoire de San Diego. L'objectif dans ce cas est de permettre
l'accès à des équipes de recherche de matériels
très onéreux et sous-utilisés
1.2.1.6 L'arrivée du haut débit et de l'accès internet nomade
2000 est
l'année qui voit un début de concrétisation des mutations
vers les hauts débits, grace à de multiples technologies (
voir page
145) et vers les acces nomades (
voir page
153) qui vont entrainer en 2 ou 3 ans une
mutation aussi importante que celles que nous avons connu en passant de la
radio crachottante à la TV couleur de haute définition.
Bien entendu cela aura une influence forte sur les usages (type de sites, type
de logiciels, usage de la vidéo, interactivité,
télétravail, interconnection des bureaux d'étude, ...) et
les pays qui sauront disposer avant les autres d'infrastructures à haut
débit offriront à leurs entreprises un avantage compétitif
déterminant
1.3.1.1 Dans tous les pays développés une croissance exponentielle: les "dog years"
Il est
bien entendu difficile de donner des chiffres sûrs pour les
données caractérisant Internet, principalement pour les raisons
suivantes :
A tel point que certains parlent de "dog years", année de chien : une année réelle en contient sept
Ce
mouvement a connu une nouvelle accélération avec la baisse des
prix des télécommunications (suite au développement de la
concurrence) et l'internet gratuit :
L'accès gratuit ne concerne pas que les internautes: dès
juillet 1999, 28% des PME Anglaises l'utilisaient (17% en France)
Le provider Freeserve
www.freeserve.com ,
filiale de Dixons,
www.dixons.com à lui
seul, annonce avoir atteint en 2 mois le nombre d'internautes (100.000) que
Wanadoo
www.wanadoo.com avait
conquis dans ses 2 premières années d'activité, (en
août 1999 il atteignait 1,75 millions de client et son introduction en
bourse le valorisait à 3,5 milliards de dollars)j
En Grande Bretagne, selon les analystes déjà 40% des internautes
profitent aujourd'hui de la gratuité proposée par plus de 250
fournisseurs d'accès (début 2000), et X-Stream,
www.x-stream.com qui a
déjà 250.000 clients suivi par Tempo avec
screaming.net
www.screaming.net offrent
même la gratuité des communications téléphoniques
en heure creuse . la plupart offrent également adresses e-mail et
hébergement de site web personnel
En France au mois de juin 1999, quelques mois seulement après la
première initiative on comptait déjà en France
près d'une dizaine de fournisseurs d'accès gratuits
(Liberty Surf,
www.libertysurf.com
partenaire de Darty affiche 130 000 clients, Free
www.free.com 100 000, World
Online
www.worldonline.com 70
000, Freesurf
www2.ida.net/freesurf
60 000, Fnac.net
www.fnac.net 40 000,
VNU.net
webserv.vnunet.com 20
000, Lokace
www.lokace.com 20 000 :
même s'il serait déraisonnable d'additionner tous ces chiffres
l'ampleur du mouvement est impressionnant ...
En juin 2000, d'après MédiaMetrix, Free recevait plus de
visites queAOL, Microsoft, MSN, Voilà ou Club-Internet!
De nouveaux apparaissent chaque jour :
Freesbee
www.freesbee.fr de None
Networks (qui a démarré avec un premier tour de table de
163MF), a acheté des minutes en gros et facture les communications au
prix de détail de France Télécom empochant ainsi une marge
substantielles (le montant en est évidemment secret mais Netsurf
rappelle qu'aux USA elles sont de l'ordre de 25%): ce modèle n'est pas
sans rappeler celui du kiosque...
Mieux que gratuit le groupe Serveur
www.accesinternet.com
rémunère 1F de l'heure l'internaute dépassant les 35h par
mois de connexion car ses revenus proviennent de la publicité et sont
conditionnés par le nombre de pages vues
En plaçant la barre toujours plus haut Free4u.fr
www.free4u.fr offre la
moitié de son capital à ses premiers abonnés et
revendique pour son lancement en Allemagne 40.000 utilisateurs au bout de 3
semaines)
Toutes ces surenchères conduisent évidemment parfois les
provider, dépassés par les réponses des internautes
à ces produits d'appel à ne pouvoir faire face au "succès"
(Alta Vista et Ezesurf en Grande Bretagne, World OnLine, OneTelNet, Free
ADSL,...
http://adim.asso.fr/articles/296.html
Offrir un accès gratuit à ses clients, permet de se mettre en
position de mieux les connaître et de pouvoir leur faire des propositions
commerciales susceptibles de retenir leur attention : c'est le cas de Dell et
de Gateway
Ce nouveau créneau conduit certaines entreprises à vendre
de "l'internet gratuit clef en main": c'est le cas de Internet Telecom
(maintenant Eircom.net
www.eircom.net/
voir page
82
Ceci a obligé les fournisseurs traditionnels à revoir en
profondeur leur politique tarifaire (forfaits tout compris) en y
incluant les couts de télécommunication
Pour une vue d'ensemble à jour:
www.journaldunet.com ,
www.internetgratuit.com ou
www.benchmark.fr
La qualité des services fournis pourra d'ailleurs être
comparée aux sites payant grâce au benchmarking permanent
effectué par le club des webmestres francophones
www.ovh.net/fa/0.html
BVRP Software
www.bvrp.com lance "Internet
Family" qui permet pour moins de 1000F d'installer en quelques minutes un
réseau (intranet) permettant de n'avoir qu'un seul accès internet
(et donner aux parents la possibilité de superviser les accès) de
jouer en réseau et d'avoir des banques de données ou de logiciels
accessibles à partir de chacun des ordinateurs de la famille
L'écart est encore plus frappant dans le commerce électronique
selon que l'on compte les paiements électroniques ou les
décisions d'achat conclues à travers le Web et que l'on
intègre ou non l'EDI : il est alors de plusieurs ordres de grandeur!
(aux USA il ne s'achète en 2000 que 3% de voitures en ligne mais
d'après le cabinet JD Power 40% des clients ont utilisé internet
dans le processus d'achat. il en va de même dans le domaine de la
santé
voir page
62)
Le rapport annuel de l'AFTEL (
www.aftel.fr) "internet : Les
enjeux pour la France" offre une analyse très fouillée sur ce
sujet
Les chiffres ci-après sont donc donnés à titre d'ordre de
grandeur et l'on gardera présent à l'esprit que d'autres sources
peuvent fournir des chiffres sensiblement différents, "78,3% de
statistiques sont fausses" assurait un économiste, gageons que pour
l'Internet, le chiffre est encore supérieur
Mais tous concordent quant à la rapidité de l'évolution
et au classement des pays relatif à leur niveau d'usage de ces
technologies.
Principales sources utilisées pour ce rapport qui vous
permettront, si ce document n'est entre vos main qu'au delà de 2001 de
mettre à jour les données ci-après
Mediamétrie
www.mediametrie.fr,
Médiangle
www.mediangle.fr, Net
Value
www.netvalue.com Afa
(association française des fournisseurs d'accès)
www.afa.fr , e-business
Forum
www.ebusinessforum.com
NUA :
http://nua.ie/survey ou
www.nua.ie/Surveys,
GFK
www.gfk.cube.net,
FIND/SVP
www.findsvp.com,
Intelliquest:
www..intelliquest.com
), Netcraft,
www.netcraft.com/survey,
source Network wizards
www.nw.com/zone/WWW/top.html
, datamonitor -
www.datamonitor.com
, Strategie Internet
www.strategie-internet.com
, Matrix Information Service
www.mids.org Forrester
www.forrester.com,
ZDNet
www.zdnet.fr ,idc Research
www.idcresearch.com
www.idc.fr et
www.idc.com,
www.3.nikeibp.co.jp,
NOP :
www.nop.co.uk, Ripe
www.ripe.net/statistics
et Nic France
www.nic.fr/Statistiques,
Comme ce rapport n'a pas été écrit en un jour, il est
même vraisemblable que pour des données en évolution
rapides, comme la capitalisation des start-up, il y ait des
incohérences entre plusieurs chiffres que nous citons : pour
ne donner qu' un exemple, Yahoo ! était coté 8 Milliard de
dollars quand nous avons commencé cette mise à jour, il en
vallait 100 au début de l'année et 40 au moment où ces
lignes sont écrites depuis début 2000 son CA a été
multiplié par 2, son bénéfice par 4 et sa valeur
divisée par 4: combien vaudra-t-il quand vous lirez ces lignes?
Notons que ces mouvements ultrarapides (il n'est pas rare qu'une entreprise
cotée plusieurs dizaines de Milliards de Francs perde la moitié
de sa valeur en 24h sans raison majeure) ne sont pas propre aux start-up (Apple
a ainsi perdu 8 milliards de $ soit la moitié de son capital le 29 sept
2000 et SUN 37 Milliards de dollars dans la matinée du mardi 4
avril,...avant de les regagner l'après midi et le 14 Avril c'est 30% du
PIB américain qui s'est "évaporé" sur le Nyse à
cause d'une statistique médiocre sur l'inflation):
il faut davantage en rechercher la cause profonde dans le fait que les outils
de l'internet ont considérablement accéléré tant la
circulation de l'information que la vitesse de prise de décision et
d'exécution des ordres ce qui accroit le panurgisme (je
décide en fonction de ce que je pense que les autres pensent que je
pense...) et les effets de panique associé
"la réalité est que le marché monte, pour la seule
raison qu'il monte" Henry Kaufman, pionnier de la prévision
financière chez Salomon Brothers
"les excès, à la hausse comme à la baisse s'inscrivent
dans la démesurede la rupture technologique en cours" Fabrice
Moullé-Berteaux, JP Morgan
...et si de nombreuses entreprises se créent d'autres disparaissent dans
ce torrent tumultueux qui déferle sur l'économie mondiale
où il n'existe pas de recette pour une vie à l'abri du risque!
La durée de vie moyenne d'une entreprise est tombée aux USA de
13 ans il y a quelques années à 4 ans en 1999 par suite de
fusions, rachats, démantèlement, fermeture (William Daley,
Secrétaire américain au commerce)
Une statistique de Broadvision montre qu'en 1999 ce n'est pas moins de 6008
entreprise qui ont été rachetées dans ce secteur pour un
montant de 1200 Milliards de $
...et Mark Walsh, créateur de Verticalnet
www.verticalnet.com entreprise
précurseur dans l'organisation des communautés virtuelles de
conclure son exposé de présentation par cette citation
d'Albert Einstein "il n'y a que 4 ou 5 personnes au monde qui
comprennent véritablement ma théorie. Je n'en fais pas partie"
Aujourd'hui par exemple dans les pays avancés il est fréquent que
chaque membre de la famille dispose de son ordinateur et on commence à
voir apparaître une mise en réseaux locaux par une boucle Ethernet
(en utilisant par exemple comme support le cablage électrique du
logement)
Ces chiffres ne prennent pas en compte les pages personnelles des internautes
(home pages un site comme xoom (
www.xoom.com) en héberge
à lui seul 4,5 millions, geocities (
www.geocities.com) 2,5
millions et leur équivalent français Multimania (
www.multimania.fr) 40.000
1.3.1.2 Les statistiques cachent plus de choses qu'elles n'en montrent: les "achats Online" ne sont que le sommet de l'iceberg
Ces
estimations qui ne prend en compte que les ventes en ligne stricto sensu nous
paraîssent très fortement sous estimer l'importance des
évolutions en cours puisque Cisco à lui seul déclare avoir
réalisé un CA supérieur à 7,9 milliards de dollars
sur le WEB en 1999 (65% de son CA), que le courtage en ligne aura
représenté 145 Milliards de dollars et que selon Forrester
Research 8 % du montant des commandes des grandes entreprises
américaines passe par Internet et 7 % par les réseaux "à
valeur ajoutée" (soit 300 milliard de dollars).
International Data Corporation -
www.idcresearch.com -
prévoit de voir passer ce montant à 220 milliards de dollars
en 2001, dont 26 en Europe.
Forrester research dont les prévisions sont jusqu'alors chaque
année dépassées par la réalité annonce en
octobre 1999 un montant de 1.660 Milliards de dollars pour 2003 (108
pour les ventes aux particuliers, 1330 pour les échanges de produits
interentreprises et 220 pour les services), sans prendre en compte les 3.000
Milliards de dollars correspondant au courtage en ligne, ni les 200 Milliards
de dollars de transactions qui devraient être réalisées sur
le seul réseau ANX de l'industrie automobile
En 2000 au niveau mondial nous ne sommes qu'au tout démarrage du
commerce électronique (source Forrester)
Ce point est très important à noter pour les entreprises, car
les média ont naturellement tendance à se polariser sur la vente
aux particuliers, alors que celle-ci ne représente que l'écume du
phénomène. ). Le site américain
www.industry.net recensait
près de 300.000 acheteurs et 5.000 fabricants de produits et services
(datamonitor -
www.datamonitor.com -
fournit des chiffres pour l'Europe et
www.strategie-internet.com
pour la France)
Mais il faut néanmoins se méfier de ces chiffres qui
sous-estiment fortement le poids réel que prend internet dans le
commerce :
Auto By Tel par exemple, dans la mesure où la voiture
n'est pas achetée en ligne, n'est pas pris en compte dans ces chiffres
alors qu'il représente à lui seul 3 milliards de$ en 96, 6
milliards en 97, et en prévoyait 8 en 98
Cisco, 7,9 Milliards de dollars de vente sur internet en 1999 (dont 2,1
de bénéfice net) ne vend pratiquement que les pin's et les
casquettes avec paiement "en ligne"(Bill Finkelstein séminaire
Aftel NY nov 98)
De même pour le commerce interentreprises ces chiffres
n'intègrent pas l'EDI qui pourtant bascule rapidement sur le
protocole Internet
Le projet ANX
www.anxo.com
voir page
140 de l'industrie automobile americaine,
en cours d'implémentation devrait pourtant représenter à
lui seul 100 milliards de dollars de commandes et facturations et la gestion
des achats publics, notamment américains, davantage encore (le PEE de
Washington estime le montant des transactions par EDI à 850 milliards
de Francs en 1998).
"regarder l'influence économique d'internet à travers les
statistiques d'achat en ligne, c'est comme vouloir réduire la TV au
téléachat" (Hugues Séverac)
On se rend compte en effet que progressivement Internet devient aux USA, dans
de nombreux domaines, le véritable marché directeur, le
marché de référence : même si l'achat se
réalise dans une boutique, le client aura préalablement
rassemblé des documents, comparé des offres, jusqu'à dans
certains cas finaliser son choix, en consultant l'internet :
Forrester Research prévoit que dans trois ans la
moitié des acheteurs d'automobiles auront au moins recherché
des informations sur le véhicule sur le web avant de l'acheter
L'étude Starch AOL (août 98) montre que dès
aujourd'hui les ¾ des internautes américains vont chercher
des informations sur les produits qu'ils envisagent d'acquérir
Cyberdialogue de juillet 98 indique que 1/3 des internautes avaient fait
des achats en pharmacie après une recherche d'information sur internet
(15.000 sites sont consacrés à la santé...)
Metifax
www.mfg-net.com estime
que 42% des industriels prennent leur décision d'achat de machines
outils sur internet (étude Atelier BNP-Paribas sur la machine outil,
juillet 1999
Pour la France il était évalué à 400MF en
1998 et, avec un taux de croissance de 170% par an, la barre du milliard a
été dépassée en 1999 (1,3Milliard) pour une
prévision de 60 Milliards de F en 2003 (estimations citées par
François Pinault)
1.3.1.3 Erreur que de croire qu'il y a d'un côté la net-économie et d'un autre l'ancienne: les Click & Mortar
Ce
serait une grave erreur de considérer que Internet et vente dans les
boutiques traditionnelles sont deux mondes indépendants qui peuvent se
borner à s'ignorer ou à se combattre.
Dans de nombreux cas la recherche d'une symbiose peut se
révéler mutuellement très profitable : le site
prépare la vente et la prolonge
70% des personnes ayant l'habitude de chercher de l'information en ligne
vont d'abord s'informer sur Internet avant d'aller consulter leur
médecin
Au Japon il y a 30.000 "Combini" (seven-eleven, lawson,) .
Tout japonnais vivant en milieu urbanisé est à moins de 10
minutes d'un tel magasin ouverts quasi jour et nuit. Il peut passer commande
depuis chez lui, depuis son téléphone portable (de plus en plus:
40% visé) ou depuis la boutique
La livraison se fait dans le combini 13% (qui peut lui-même livrer
à domicile). Le client prend alors possession de la marchandise et paie
au Combini, tant et si bien que les paiements en liquide (9%)
dépassent de très loin les paiement par carte (6%)!! (Gilles
Etienne, PEE de Tokyo)
Pour stigmatiser ce concept majeur d'une stratégie de symbiose entre
commerce électronique (virtuel) et boutiques "en dur" ("Brick &
Mortar" en anglais), les américains nomment ces nouveaux
commerçants "Click & Mortar"
(ou aussi, clin d'oeil aux entreprises créées autour d'une
stratégie "tout internet" appelées les "dot.com", car elles ont
souvent choisi leur nom de domaine comme marque (amazon.com = amazon-dot-com),
ces Click & Mortar sont surnommées les "dot.bam" (bam= Brick
& Mortar....)
L'entreprise Grange,
http://www.grange.fr
créée en 1905 à Saint Symphorien sur Coise fabricant de
meubles haut de gamme de style, 80% d'export (dont Bill Gates et la reine
d'Angleterre), dote ses 250 distributeurs dans 20 pays (avec boutiques et
commerciaux itinérants) du logiciel Caméléon qui
permet à ceux-ci de concevoir le meuble, en temps réel, à
partir d'éléments modulaires ou paramétrables, de calculer
le prix en temps réel et de lancer ainsi sans surcoût et sans
délai, la prise de commande, la mise en fabrication et la facturation
(que ce soit depuis la boutique ou depuis le micrordinateur portable du vendeur)
Objectif, outre les économies administratives et de stockage:
une augmentation de 50% en 3 ans du chiffre d'affaire, car
jusqu'à présent seuls 35 distributeurs étaient capables de
vendre du meuble sur mesure
Des entreprises "virtuelles" comme Homeportfolio
www.homeportfolio.com
ou NamesUKnow
www.namesuknow.com
s'attachent à fédérer autour de leurs enseignes des
boutiques de meubles réelles en présentant leurs catalogues sur
le web
De même il n'y a jamais eu autant de salons professionnels,
justifiés par le besoin de se rencontrer, que depuis que l'Internet se
développe ... et ses salons utilisent largement Internet pour leur
organisation, les inscriptions et "l'après salon"
Il serait donc stupide de s'enfermer pour des commodités statistiques
dans une opposition entre "commerce en ligne" et "commerce traditionnel":
on peut penser qu'à terme un très grand nombre de transactions
seront mixtes avec une partie sur internet et une partie dans les boutiques
traditionnelles car l'acte de commerce est complexe et ne saurait se
réduire à la vente stricto-sensu (études de marché,
marketing, informations techniques, informations commerciale, publicité,
vente, paiement, SAV, club d'utilisateur, mailings,...)
Autre synergie possible, particulièrement développée au
Japon, l'utilisation de la boutique pour la livraison, règlant ainsi le
difficile problème de la logistique "capillaire" jusqu'au domicile du
client. Le problème du paiement est alors de ce fait automatiquement
résolu
1.3.1.4 La France est en retard : les dernières années du siècle auront vu le décollage ... mais pas le rattrapage.
Si la
part des autres pays croissait de façon régulière ce
n'était pas jusqu'alors le cas de la France dont le taux de croissance
restait alors très inférieur à celui des Etats-Unis ainsi
qu'à la moyenne des autres pays de l'Union Européenne.
Cette évolution très inquiétante ne s'est pas poursuivie
depuis 98 où les taux de croissance français ont rejoint la
tendance mondiale : celle du quasi doublement en 18 mois
Mais pour autant en 2000,notre retard, s'il ne s'est pas aggravé
en valeur relative, s'est accru en valeur absolue: D'autant plus que, au
fur et à mesure que tout le monde est connecté, cet "instrument
de mesure" perd sa signification. Le Challenge se porte sur les usages nouveaux
(ce n'est pas aujourd'hui le taux d'équipement en
téléphone fixe qui peut servir d'indicateur pertinent pour
comparer le niveau de développement de deux pays)
Dans cette optique Jupiter qui a fusionné fin 2000 avec Media
Metrix (Jupiter MMXI), développe un "global sophistication
index" (USA, puis Suède, Danemark, Norvège,... qui ne laisse pas
apparaître notre pays dans le top ten
"la France a une vision trop gadget de la "Nouvelle Economie", il s'agit en
fait d'une vraie révolution qui permet d'abord d'abaisser les
coûts" Alex Gontier fondateur de Ipin
En 98 avec 6 % de la population connectée (2,87 millions de
personnes, NOP Research Group), nous étions loin du Royaume Uni (9 %),
des Etats-Unis (27 %) et plus encore de la Finlande (35 %).
"le développement technique de l'Internet en France a pris du retard
par rapport aux Etats Unis mais aussi à la Grande Bretagne, l'Allemagne,
les Pays-Bas, la Scandinavie, l'Australie ou Hong Kong...Par de nombreux
aspects ce retard se creuse..." Jean- François Abramatic
Président du World Wide Web
http://mission-dti.inria.fr/index.html
1999 a démarré de façon beaucoup plus soutenue :
notre pays comptait 4,8 millions d'ordinateurs (ou autres plateformes nomades:
téléphone WAP, PDA,..) connectés et 6,5 millions
d'internautes (IDC
www.idc.fr et Forrester
www.forrester.com),
En 2000, 30% des foyers possèdaient au moins un ordinateur dont
31% étaient connectés rattrappant ainsi le parc installé
dans les entreprises. fin 2000 idc estime à 10,9 millions le nombre
d'utilisateurs (à titre privé et/ou professionnel) pour 7
millions d'ordinateurs connectés
Le nombre de sites marchands est passéde 625 en janvier 1999 à
1530 en janvier 2000 (annuaire "le web marchand") mais 2% seulement des foyers
ont acheté en ligne (17% aux US et 10% en Grande Bretagne) pour une
moyenne de 450$ (1200 aux US), soit en cumul un facteur 23 de
décalage si les chiffres de Ernst&Young sont exacts
La part des femmes est passée en un an de 29 à
37% des internautes, ce qui est un signe de plus grande maturité du
marché car comme le fait remarquer le Cétélem (aux USA
elles étaient déjà 39% en 1998 pour une prévision
de 53% en 2002)"ce sont principalement elles qui font leurs achats sur
catalogue. Or elles ne réalisent que 25% des achats sur internet, alors
qu'elles sont à l'origine de 70% des achats du commerce traditionnel et
de 80% des décisions en matière de santé".
Les sites consultés par les femmes (1- astrologie, 2- art&culture,
3- femme, 4- mode-beauté, 5- nourriture) sont très
différents de ceux consultés par les hommes (1- "personnals", 2-
adulte, 3- science&techno, 4- sport, 5- news) étude netvalue
www.netvalue.com sur les
USA. Ils diffèrent également fortement suivant les pays en France
les sites les plus fréquentés par les femmes sont 1- "femmes", 2-
logement, 3- art&culture, 4- cartes électroniques, 5-emploi. En
Allemagne après les cartes électroniques arrivent"chat,
santé, films et recherche de personnes
Pour des sites comme Marcopoly
www.marcopoly.com (France
Télécom) premier marchand français
d'électroménager à ne vendre que sur internet, l'enjeu est
important
Surtout il semble que des groupes comme Pinaut et Arnault,
Vivendi et Lagardère se soient maintenant clairement
jetées dans la bataille :
pour le groupe Arnault (40 marques, 1000 boutiques, 400.000
collaborateurs 20 millions de clients): Europ@web
www.europatweb.com
(dirigé par Chahram Bechara et doté de 3,3 milliards
de Francs), a un portefeuille d'une cinquantaine de participations
évaluées en juin 2000 à 20 Milliards de Francs. Parmi les
plus significatives on notera Libertysurf, Nomade,
Aucland, sephora.com, eluxury.com, Zebank
http://www.zebank.com,
E-loan, un développement des ventes online avec Christie's,
Proxchange, Flutter.com, Artprice.com, eQuesto, QXL,
Metamarkets.com, Adonsale.com, immostreet.com, lokau.com, peoplesound.com,
Mp3.com, compilo.com, respublica.fr, homevillage.com, camdens.com,
Netflix, @Home, PlanetRX, Webvan, WineandCo,
Zurban, Quios, Alafolie.com, Netvalue, Moonfruit,
Leisureplanet, Planet Qx, Sportal, Oxygen, Imediation,
1-800-Flowers, Compilo, feu Boo.com,
I-collector.com, E-bay, Datek Online
www.datek.com,
Firstmark (qui a obtenu une des 2 licences nationales pour la boucle
locale radio)AXS Telecom
pour Pinault Développement du commerce électronique avec
La Redoute et la FNAC
www.fnac.com (rachat d'Alibabook
www.alibabook.com
malgré l'offre concurrente du célèbre cyberlibraire
Amazon.com) et lancement du fournisseur d'accès gratuit Fnac.net
rebaptisé Mageos et transformé en un ambitieux portail
en association avec TF1, développement du commerce online chez sa
filiale Sotheby's, il exploite 45 sites marchands dans le monde et
détient 40% du marché du livre sur internet et 25% du textile
mais joue beaucoup plus la stratégie du "click& mortar (
voir page
29) associant commerce online et
commerce traditionnel, et une participation significative dans
trade-match.com, site de gestion d'appels d'offre interentreprises,
Mobile Planet aux USA, Hortussoft, Robopost, .
pour Lagardère Grolier interactive, EuropInfo,
Matranet, Interdéco Multimédia,
Club-internet
pour Vivendi:, Bonjour, World Media Live, Nathan
Entrainement, Internet Ecole,... le virage a véritablement
été amorcé en 2000 avec Vizavi
Il est malheureusement beaucoup plus difficile de trouver des statistiques
significatives de la partie immergée de l'icebergue, c'est à dire
les utilisations véritablement performantes du protocole internet dansle
fonctionnement même de l'entreprise, même si l'on peut supposer
qu'il y a une certaine corrélation entre les usages professionnels et
personnel de ces outils
Tout en restant prudent dans les comparaisons face à
l'hétérogénéité des sources on peut citer
quelques chiffres rassemblés par NUA (
www.nua.ie/Surveys)
11% des foyers américains connectés disposent déjà
aujourd'hui d'un accès à haut débit (7% par le câble
et 4% par l'ADSL) (PEE San Francisco). Ils seront 29 Millions en 2004 (Gartner)
Ils représentent l'essentiel du e-commerce: plus de 80% °(Forrester
www.forrester.com)
Pour le commerce de détail avec 17% des foyer (39 millions) acheteurs en
ligne en 1999 (17millions en 1998) qui ont acheté en moyenne pour 1200$
(230 en 97) ils dépassent largement l'Europe: 8,3 millions d'acheteurs
(5,2 en 98) et un montant moyen d'achat beaucoup plus faible (étude
Ernst&Young).
De plus l'opérateur historique japonnais NTT a été encore
plus préservé de la concurrence que les grands opérateurs
européens ce qui a entrainé des couts particulièrement
élevés pour les télécommunications et un freinage
des développements
D'après Forbès les efforts faits par ces pays en
matière d'infrastructures de télécom les place loin en
tête des pays européens, bien avant les "Grands Pays" (la France
arrive en 10ème position juste après l'Angleterre et
l'Allemagne): la Suède a supprimé le monopole de son
opérateur historique, Telia, en 1993 (et la Finlande n'en a jamais eu),
elle en compte 40 aujourd'hui
Mieux encore, dans la vague technologique montante, celle de l'Internet nomade
ils ont pris clairement la tête de la course. Aujourd'hui tous les grands
acteurs ont un laboratoire dans la Wireless Valley. : ces pays comptent
2 poids lourds dans ce domaine : Nokia (la plus grosse capitalisation
européenne (250 Milliards de $ en mai 2000) avant la fusion
Vodaphone-Manesmann) et Ericsson
Ces deux constructeurs se positionnent sur ce qu'ils pensent être les 3
centres nerveux de l'Internet avec objectif d'y définir les standards:
ð VIP (Vehicule IP) : la voiture Wirelesscar avec Volvo
ð MIP (Mobile IP) l'utilisateur nomade Met avec Telia
20% d'entre eux travaillaient avec leur banque par l'Internet (40%
prévu fin 2000) :
d'après une étude conduite par IBM, après la City Bank
les 3 banques mondiales les plus efficaces sur Internet sont suédoises
:, la Merita NordBanken, la Handelsbanken et surtout la
SEB (groupe Wallenberg)
avec 25% de clients "branchés", la SEB a décidé de fermer
80% de ses agences d'ici 2004, de conquérir l'Europe via Internet (la
rentabilité d'un client Internet étant 2,5 fois supérieur
à la moyenne) et de porter le nombre de ses e-clients de 570 000
à 5 Millions dans ce délai. Après le rachat de la Bfg
(5ème banque allemande) en 1999, elle lance sa Banque directe
en Grande Bretagne en 2001
Hans Dalborg président de Meritanordbanken (banque qui
avait déjà 250.000 clients sur Internet en 1996) prévoit
également d'attaquer les marchés britanniques, allemands
français et espagnols par Internet: pour cela il est à la
recherche de partenaires lui apportant une forte image de marque et une large
base de clientèle pour la banque directe, pas nécessairement des
banquiers (compagnie d'électricité, opérateur
télécom, entreprise gazière,...)
Le montant des achats sur internet par habitants est 10 fois supérieur
au notre
La priorité est accordée maintenant à la connection de
tous les foyer en haut débit (de 2 à 10 Mbps): 20%
en 2001, 100% en 2005 pour un cout de 200F/mois. Bredbandsbolaget
www.bredbandsbolaget.se
fondée en 1998 propose dans les résidences qu'elle câble
des accès 10Mbps dans les 2 sens pour 200KR (180F) par mois (qui
devrait évoluer vers le 100Mbps). Cela peut être couplé
avec un forfait de 149Kr par mois pour un accès illimité au
téléphone IP
Plus de la moitié des municipalités ont construit leur propre
réseau optique à large bande.
En 2001, 100.000 élèves devraient avoir accès au
réseau Gigabit
Avec 50 sociétés de capital risque, 8 nouvelles start-up par jour
et 40% des introductions en bourse dans le secteur NTIC la Suède
prépare l'avenir 5Boxman, Letsbuyit, Jobline, Spray,
A la question sur les difficultés rencontrées par les jeunes
entreprises la réponse a été
2) Les clients
3) Les idées
4) Les fonds
Tout le monde peut imaginer l'avance que donne à ce pays le fait que ce
sont ses consultants qui élaborent la stratégie de la plupart des
grands groupes européens, même si le récent remous boursier
ont rammené leur capitalisation à des niveaux moins himalayens
Un "petit" pays comme la Finlande avec 1,79 millions d'internautes pour
une population de 5 millions d'habitants a deux fois plus de serveurs par
habitant que les USA...et dix fois plus que la France.
les petits Singapouriens apprennent à utiliser l'Internet avant
même la lecture et l'écriture et la cité-Etat entreprend un
programme spécifique pour initier les personnes
âgées (il y a déjà dans ce micro-Etat autant
d'ordinateurs que d'habitants)
En matière de publicité, qui est un indicateur de l'usage
commercial d'internet, la France ne représentait que 0,3% du total
mondial en 1997, 1 % en 1998.(
www.journaldunet.com) et 1,5%
en 1999 (Forrester
www.forrester.com)
autre indice qui pourrait nous réjouir s'il n'était la
confirmation du point précédent: sur les 900.000 pages
pirates ("warez") la France en compte d'après le BSA
(Business Software Alliance) 9.800)
Les sites
www.ripe.net/statistics
et
www.nic.fr/Statistiques
sont sans doute ceux qui offrent aujourd'hui la collection la plus riche et
la plus à jour de statistiques comparatives : deux tableaux qui en sont
extraits illustrent bien la situation :
Ce pays avec 5,2% du secteur Internet en Europe, s'il est derrière le
Royaume Uni (27%) et l'Allemagne (24%) dépasse la France (4,4%)
ð HIP (Home IP)la cuisine avec Electrolux (e2Home),
Début 2000, 78% avaient un micro-ordinateur, 62% des suédois
étaient connectés à domicile et 70% utilisaient
régulièrement Internet (4,2 Millions de personnes).
1) Les collaborateurs compétents
Un indicateur de l'avance conceptuelle de ce pays au niveau
européen : les 4 plus grosses entreprises de conseil
stratégique Internet (Web Agencies) sont suédoises: Cell
Network/Mandator: 1800 consultants, Framfab: 1700 consultants,
Icon Medialab 1250 consultants, Info Highway/Connecta 1130. La
5ème est française avec une taille inférieure
à la 4ème suédoise: Fi Systems 550 consultants
la 6ème , pixelpark est allemande... avant de retomber sur la
suédoise Adera
Depuis janvier 1999,grâce à l'alliance de Citibank, Gemplus et
MobilOne, il y est possible de faire ses transactions
financières à partir de son téléphone
mobile (consultation et suivi des comptes, virements, paiement de factures,
opérations boursières,...) et de recharger son porte-monnaie
électronique. En 1998 15% des contribuables ont fait leur
déclaration d'impôt par l'Internet
notre pays ne figure pas parmi les "poids lourds" de l'Europe
Le
premier site français, selon le classement établi par la
London School of economics est Renault qui se situe au
34ème rang mondial (critères : efficacité, ergonomie,
service après vente)
Pour Forrester Research nos sites, à force de privilégier
l'esthétisme sont beaucoup trop longs en temps de
téléchargement, les moteurs de recherche sont peu efficaces, les
outils de cross-selling (suggestion d'un autre achat en fonction des commandes
actuelles et passés) sous utilisés, les outils de configuration
font défaut, le suivi des commande par le client sont perfectibles, le
service client laisse à désirer (25% seulement affichent adresse
et numéro de téléphone), les délais de
réponse aux mail (quand il y en a) dépassent souvent la
demi-journée, l'articulation avec le back-office est insuffisante,...:
dans son classement seul Château-Online
www.château-online.com
se situe dans les 10 premiers sites européen (N°10)
L'usage d'internet a, à l'évidence une forte composante culturelle : on ne peut que s'interroger sur la relation quasi linéaire qui semble s'établir entre l'équipement informatique et....la latitude.
Le
même décalage entre Europe du Nord et Europe du Sud ayant
été constaté pour la diffusion de l'imprimerie, on peut ou
formuler l'hypothèse que l'origine en revient aux organisations
"tribales" imposées par les contraintes climatiques
Le Sud, avec ses terres riches, a conduit à des organisations
très hiérarchisées autour de la possession de la terre et
de la direction des armées chargées de la défendre ou
d'agrandir les empires (avec la logique de la "villa romaine" : "je te
protège, tu me sers") avec un contrôle étroit des
communications entre les sujets toujours susceptibles de comploter pour prendre
la place du Roi (cabinet noir)
On remarque que, par contre, dans les logiciels d'intelligence
économique , de veille stratégique ou de cryptage ces pays sont
performants
Le Nord, où la survie des tribus liée à la chasse,
à la pêche ou aux expéditions maritimes, a conduit à
des organisations de communautés beaucoup plus petites et moins rigides
où le chef était bien davantage un primus inter pares, le plus
qualifié pour conduire cette expédition beaucoup plus "en ligne"
avec la philosophie de l'internet.
Rappelons par ailleurs que la Finlande n'a jamais eu d'opérateur
disposant d'un monopole.
Notons également que le World Economic Forum
www.weforum.org classe en
terme de compétitivité ces pays à peu près dans le
même ordre: la Finlande arrive en première position avant
même les USA
L'écart ne semble donc pas être entre l'Europe et
l'Amérique du Nord mais entre pays Latins et Pays Anglo-Saxons pour des
raisons liées à l'organisation des pouvoirs
"Le continent Européen est divisé en deux, le Nord avec les
Pays Scandinaves en pointe et le Sud, plutot à la traine. L'Allemagne se
trouve dans une position moyenne" HJ Frank, Deutsche Bank
Research
La récente enquête de l'AFTEL montre cependant que le
déclic semble s'être produit et que nous commençons
à rattraper légèrement notre retard en valeur relative
avec une augmentation :
de 66% des machines connectées (juil 98/juil 97), soit 50 % de plus que
la moyenne mondiale (+ 41 %) et 20 % de mieux que les autres pays
européens (53 %) mais moins que les pays du Sud-Est Asiatique
(Network Wizard
www.nw.xom, de 160 % du nombre des
internautes, de 200 % des sites WEB et de 300 % des pages
Le nombre de "noms de domaine" appartenant à des ressortissants
français (dont beaucoup sont en ".com" et non en ".fr" pour des
raisons que nous verrons plus loin) atteint 1,21% en 1998 contre 1,23 %
en 1997 et 1,15 en 96 du total mondial
Une croissance forte, mais que relativise les mises en perspective
européennes et mondiales....
Pour les
sites transactionnels, acceptant des paiements en ligne sur 222.000
sites (en augmentation de 128 % en un an) 150.000 sont américains,
10.000 canadiens, 830 britanniques, 800 finlandais et 240 français
(source Netcraft : août 98) (NDLR : attention de ne pas assimiler
paiement en ligne et commerce électronique : en 1998 58.500 entreprises,
soit 39% des entreprises de plus de 10 salariés pratiquent peu ou prou
le commerce électronique : source OC2E)
L'enquête 1998 de l'AFTEL soulignait que le micro-ordinateur est
maintenant devant la télévision au hit-parade du nombre d'heures
passées par les Français devant un appareil (cet apparent
paradoxe tient au développement des micro-ordinateurs dans les
entreprises où ils sont maintenant omniprésents) et en 1998
où, pour la première fois, la barre du million d'ordinateurs
achetés a été atteinte `+66% sur 1997 , il s'est
vendu davantage d'ordinateurs que de télévisions.
L'étude 2000 d'UFB Locabail
www.ufb-locabail.fr
qui procéde chaque année à une étude comparative
entre les PME Françaises, Allemandes, Italiennes et de Grande Bretagne
est extrêmement riche d'enseignement: elle montre que
les marges de progrès qui nous restent à faire pour rattrapper
nos voisins n'ont pas diminué d'une année sur l'autre
Certes pour l'équipement informatique nous sommes proches de la
moyenne puisque 94 % des PME françaises de 6 à 200
salariés sont informatisées, contre 98% en Allemagne et 97% en
Italie et 95% pour l'Europe
Mais ce n'est malheureusement pas le cas pour Internet puisque seulement
61 % de nos entreprises étaient connectées en juillet 99 contre
77 % des entreprises Britanniques et 74 % des entreprises Allemandes.
Ce chiffre est cependant en très forte évolution: 7 % en
95, 14 % en 96, 24 % en 97, 40 % en juillet 98 et alors qu'elles étaient
30% à estimer en 98 qu'Internet ne leur servirait à rien elles ne
sont plus que 15% à le dire en 1999 (dont 8% disant qu'elles n'ouvriront
jamais de site web)... contre 20% en Allemagne (dont 5% déclarent
qu'elles se refusent même à avoir un site)!.
La proportion des entreprises françaises qui déclarent qu'elles
n'ouvrirons JAMAIS un site baisse de moitié (8% contre 15% l'an
dernier) se rapprochant ainsi de la moyenne européenne (7%)
Or les entreprises connectées sont significativement plus
performantes: en prenant pour indicateur le solde des opinions positives et
négatives en %: CA +33 contre +17, rentabilité +26 contre +5,
Investissement +46 contre +34, effectifs +17 contre +5. Il en va de même
pour les projections 2000. Elles exportent également davantage (83%
contre 55%)
De plus nos dirigeants "connectés" utilisent beaucoup moins Internet
que leurs concurrents: ils ne sont que 45% à se connecter tous les
jours contre 63% de leurs homologues Britanniques et 55% pour les allemands.
Nos PME sont également les dernières à utiliser
l'e-mail (75% contre 95% en Italie) et pour l'utilisation dans le
domaine financier (2% en France contre 28% en Allemagne et 16% en Grande
Bretagne, ce qui n'est peut-être pas sans rapport avec le retard de nos
Banques)
Malgré un doublement depuis l'an dernier, elles sont également
en dernière position en ce qui concerne les sites Web: 27% (13% en
98) contre 38% en GB, 31% en Allemagne et 30% en Italie. Seule l'Ile de France
se trouve dans la moyenne Européenne (34%)
Notons toutefois en 1999 un réveil du BTP qui bien que restant la
lanterne rouge (47% des entreprises connectées, 26% des patrons du
secteur pensent encore qu'internet ne leur servira jamais) a en un an plus que
triplé le nombre de ses sites et doublé le nombre de ses
ordinateurs. Par ailleurs les patrons connectés sont en pourcentages les
plus nombreux à utiliser effectivement l'Internet (71% contre 63% dans
l'Industrie)
La logistique reste dans le peloton de queue (moins de la moitié
des entreprises connectées (48%) contre une moyenne de 70% dans les
services, avec de surcroit un faible usage pour les relations client et une
croissance d'une année sur l'autre juste au niveau de la moyenne des
secteurs) alors qu'elle va être avec la banque le secteur le plus
"impacté" par l'accélération de l'économie en se
situant sur le chemin critique de la nouvelle économie: si Internet a
vocation à devenir son système nerveux, la logistique restera son
système sanguin
Beaucoup plus inquiétant encore est peut-être l'objectif
poursuivi par l'entreprise :Alors que 53% des entreprises britanniques
et 52% des entreprises allemandes ont pour objectif avec les outils de
l'Internet de conquérir un avantage concurrentiel, elles sont moins de
la moitié (25%) dans ce cas en France,
De même "apporter un meilleur service aux clients et aux
fournisseur" est un objectif pour 82% des PME Britanniques alors que ce
n'est le cas que pour 57% des françaises 83% de celles-ci mettant en
première ligne la Notoriété
La situation est encore pire pour les PME de plus de 100
salariés: les patrons d'entreprises industrielles de plus de 100
salariés utilisent moins l'Internet que ceux des TPE (entre 5 et 10
salariés) du BTP!, ils sont 95% a développer un site pour leur
notoriété et 37% seulement pour apporter des services aux clients
(82% pour leurs homologues britanniques) et 10% pour commercer (30% pour les
britanniques et 25% pour les PME Françaises de moins de 50
salariés)
D'autres chiffres interessants, analysant finement par secteur
d'activité quelques indicateurs de la pénétration
d'Internet (mais limités aux industries manufacturières) sont
produits par le Sessi: ils sont accessibles à partir du site de
notre ministère
www.industrie.gouv.fr/biblioth/docu/4pages/pdf/4p137.pdf,
www.industrie.gouv.fr/biblioth/docu/4pages/pdf/4p135.pdf et
www.industrie.gouv.fr/biblioth/docu/4pages/pdf/4p136.pdf
1.3.1.4.1 Le Minitel : notre langue d'Esope
L'interprétation des comparaisons internationales est particulièrement délicate pour notre pays : il est en effet le seul à avoir connu dans le passé un important développement de la télématique avec le Minitel qui est à la fois:
1.3.1.4.1.1 Un atout :
1.3.1.4.1.1.1 Un fonds de commerce déjà établi pour le commerce électronique (transport, banque, VPC,...)
8,5
millions de terminaux (dont 2,5 d'émulateurs sur PC), 14 000
services, 15 millions d'utilisateurs,
Les Français ont depuis 15 ans l'habitude de taper sur un clavier pour
trouver une information, en la payant, ou pour acheter un produit. Aujourd'hui
les plus gros utilisateurs du minitel sont aussi les plus gros utilisateurs
d'internet
Le chiffre d'affaire du commerce en ligne représentait dès 1996
12,6 milliards de F (3,1 pour les éditeurs, 1,5 pour les
facturations directes et 8 pour la VPC sans compter les 3,2 pour France
Télécom) soit un chiffre nettement supérieur à ce
qu'il était sur internet pour le monde entier (depuis ce chiffre est
resté relativement stable alors que nous avons vu que sur Internet il
croît de façon exponentielle).
Quant au trafic il poursuit sa légère baisse : -3% en
1997, -4,1% en 1998, baisse compensée par une hausse de tarif
significative : +11%en 2 ans, politique tarifaire classique pour des
produits en fin de vie ou il convient de profiter de l'inertie des
habitudes pour obtenir le rendement optimal auprès de clients qui
hésitent avant de basculer (c'est dans le domaine du marketing la phase
qui suit période dite "vache à lait" : c'est celle
où on mange la viande)
Henri de Maublanc président de l'Aftel se scandalisait
qu'un accès Télétel soit facturé 100 fois plus cher
qu'un nom de domaine internet
1.3.1.4.1.1.2 Une profession d'éditeurs nombreuse et prospère grâce en particulier à la formule kiosque qui permet une facturation simple et bien acceptée.
1.3.1.4.1.1.3 Des cyber-commerçants avant la lettre
La
VPC a déjà une certaine habitude de la vente en ligne et
de nombreuses entreprises, qui ont aujourd'hui une place honorable sur le plan
international ont fait ses premières armes avec le minitel,
C'est le cas de Dégriftour, de i-bazar,
Telestore, Planfax
www.planfax.com,
Cadremploi
www.cadremploi.fr,
floritel
www.floritel.com,
minitelorama
www.minitelorama.com
qui ont démarré avec le service minitel
1.3.1.4.1.1.4 Une profession de "télématiciens" performante
Leurs
compétences ne sont pas spécifiques à la technologie
Minitel
Notre pays n'est pas mal placé dans les moteurs de recherche sur
Internet : écho/voilà, Nomade, Lokace. Sans compter la
forte participation de Français à Alta Vista. Les travaux sur le
traitement de requête en langage naturel par exemple sont parfaitement
utilisable pour l'Internet
Lexiquest
www.lexiquest.com (ex Erli
www.erli.fr/) qui avait
participé aux programmes de recherche dans les annuaires du minitel
travaille pour les moteurs de recherche (Hot Bot, verity,...) et il vient de
lever 79MF pour se développer sur internet,
GoTo Software
www.goto.fr (à hem
près de Lille) qui a créé le plus grand club mondial de
backgammon sur l'Internet (netgammon) est né du développement de
logiciels minitel comme le TimTel
1.3.1.4.1.1.5 Des bases de données et des fonds documentaires très importants
Il est
très facile de les rendre également accessibles par internet
Quelques exemples montrent que dans la plupart des cas une migration sur
internet est rapide et peu onéreuse. Elle apporte une masse
critique et a un effet d'entraînement certain. Le développement
sur Internet de formules offrant les mêmes avantages que le kiosque, sans
le handicap d'une facturation uniquement à la durée, devrait
permettre de lever bien des réticences.
Le transfert du Minitel à Internet de la base Formatel du
conseil régional d'Île-de-France (50 000 stages de formation
continue) a été réalisé en moins de 15 jours. Pour
sa part JetMultimedia
www.jetmultimedia.fr
puise dans les mêmes bases de données pour son service Minitel et
pour ses pages Web.
L'Aftel estimait qu'en 1999, 95% des sites minitel avaient déjà
basculé vers l'Internet: un exemple symbolique minitelorama
www.minitelorama.com N°1
des professionnels de l'immobilier sur minitel depuis 1986!
Le projet minitel 2001 devrait permettre une navigation offrant la
possibilité d'aller par un hyperlien d'une page web à un
écran vidéotexte
Mais bien entendu si les nouvelles possibilités offertes par Internet
conduisent, ce qui est en général le cas, à un projet
beaucoup plus ambitieux les investissements à consentir peuvent alors
être significatifs.
1.3.1.4.1.1.6 Des ressources financières confortables qui permettent le financement du web
C'est
souvent le même service qui a en charge Minitel, Audiotel et Internet et
les marges des premiers permettent de couvrir l'inévitable
déficit du Web pendant les années de développement et de
montée en puissance, alors même que le modèle
économique est encore incertain (abonnement, publicité, liens
commerciaux, portail, commerce électronique, services à valeur
ajoutée,...):
C'est le cas par exemple pour les journaux comme Le Monde, le
Parisien, libération, Investir ou "Les Echos" (qui indique même
que le minitel a profité de la promotion en sa faveur sur le site
Web!!!...)
1.3.1.4.1.2 Un handicap :
1.3.1.4.1.2.1 le Minitel a renforcé notre tendance à raisonner au niveau Franco-Français
Il est considéré à l'étranger comme le reflet d'une société hiérarchisée, au centralisme pesant, où le contrôle de l'information est considéré comme un enjeu plus stratégique que sa large diffusion: Hollande et Finlande nous sont proposés comme contre modèles
1.3.1.4.1.2.2 il nous a plus habitué à payer le temps que l'information
La
tarification est diaboliquement efficace : grâce au système
kiosque elle sait se faire oublier et le niveau pratiqué (de
l'ordre de 2 à 3F/minute) correspond au coût social acceptable
pour les loisirs (ramené à la minute c'est le prix du
théâtre de la voiture ou du restaurant)
France Télécom ne peut espérer une maîtrise
d'Internet analogue à celle du Minitel (L'opérateur
bénéficierait en outre d'un pouvoir exorbitant du droit commun :
celui de couper la ligne téléphonique de celui qui ne s'acquitte
pas de sa facture Minitel ) et ne souhaite sans doute pas une
mort trop rapide de la poule aux oeufs d'or6(*). On ne peut que constater que son engagement sur
internet a été au début tardif et timide
Quand Wanadoo visait un objectif de 100 000 abonnés fin 97
T-online son homologue allemand en revendiquait 1,9 millions.
Aujourd'hui en 2000 France Telecom a "changé de braquet". Wanadoo
a repris la tête de la course en France avec 1,2 millions
d'abonnés mais les inerties sont grandes, (T-online à
dépassé 6,5 millions de clients et Dixons-Freeserve, un
des 80 opérateurs britanniques offrant l'Internet gratuit en avait
conquis 1,5 millions en 6 mois seulement!)
En terme de fréquentation, d'après l'étude
médiamétrie de sept 2000, le site en tête du classement,
fin 2000 est le suédois Caramail avec 25,5 millions de
visite
1.3.1.4.1.2.3 la confortable facilité de gestion d'un outil qui permet de facturer bien des choses...
C'est
une autre source de blocage clairement perceptible : les entreprises, banques,
organismes et même certains services administratifs facturent par ce
biais, de façon parfois tout à fait discutable, les
informations délivrées au public.
Au début du minitel peu de directions générales y
croyaient : elles n'ont laissé leurs directions informatiques s'y lancer
que dans la mesure où celles-ci autofinançaient
l'opération, ce que le kiosque a permis.
L'opération s'étant soldée par un franc succès le
minitel est devenu une source de revenu offrant dans bien des cas un
appréciable confort de gestion aux services qui avaient su
prendre le pari : on comprend leur réticence à abandonner une
telle rente de situation
Dans les services publics en particulier, par exception à la
non-affectation des recettes, le minitel apportait une ressource exceptionnelle
flexible dont la disparition est fortement appréhendée car elle
trouvera difficilement une compensation budgétaire
Un exemple la Météo nationale: elle cherche pour
maintenir ses ressources avec la décrue prévisible du minitel,
à vendre au moins ses prévisions à 5 jours, mais comment
faire quand ces informations sont publiées gratuitement par ses
homologues américains? Par ailleurs pour vendre des services
personnalisés comment conjuguer micropaiements et comptabilité
publique?
Il est clair que sur le WEB elles ne pourront pas se permettre de facturer la
délivrance d'un billet d'avion, les résultats à un
concours d'entré ou un appel d'offre paru au BOAMP Cela privera les
services concernés d'une ressource appréciée pour
l'indépendance qu'elle leur apportait
Le BOAMP n'est gratuit que depuis le 19 janvier 1999
www.journal-officiel.gouv.fr/boamp/R1.htm
Quand une banque faisait le travail (avec le chèque) c'était
gratuit, quand c'était le client qui le faisait (paiement par minitel)
c'était payant !
Récemment un banquier nous expliquait que cela était
normal puisque le service était amélioré ... cela ne
suppose-t-il pas une entente pour éviter la concurrence ? Une telle
entente est-elle susceptible de survivre à la concurrence
européenne? A la concurrence de non-banquiers?
Le Crédit agricole de Loire Atlantique essaie de transposer cette
habitude française sur le web en facturant 3F la connexion alors qu'a
l'inverse le Monde rapporte qu'une compagnie aérienne américaine
accorde une réduction pour les billets achetés par ce canal.
&b
La Société Générale prévoit actuellement
de faire plus fort encore puisqu'elle s'économise une
opération de guichet qui coûte environ 1$ (et revient
d'après les études américaines à 0.01$ sur
internet)...et elle envisage de la facturer 6F et de laisser l'abonnement
Internet et la communication téléphonique à la charge de
son client!!
1.3.1.4.1.2.4 apportant une réponse partielle mais rapide aux besoins principaux il limite l'appétence pour le web
Pour les
horaires de train, annuaires, réservation de spectacles, services
bancaires, le minitel apporte une réponse rapide et précise. Il
réduit ainsi la pression de la demande et beaucoup de décideurs
pensent qu'internet ce n'est que du minitel avec des images sans percevoir la
mutation radicale qu'il apporte
"Avoir quelque chose qui fonctionne vous rend moins enclin au changement"
Esther Dyson présidente de l'EFF
o
o o
Un seul
chiffre illustre cette différence de nature dans les usages :
l'internaute passe 7 fois plus de temps sur le réseau que le
minitelliste et cette différence s'accroît puisqu'en un an cette
durée a augmenté de 13% pour internet et baissé de 4.1%
pour le minitel.
Nous avons constaté aux Etats-Unis que beaucoup de cadres ou de chefs
d'entreprises avaient commencé à utiliser internet pour des
usages personnels (organisation de voyages, relations avec les banques,
recherche d'informations dans le cadre d'un hobby,...). Ne disposant
pas d'un minitel, ils ont dû utiliser internet (souvent incités
par leurs enfants... ou leurs parents retraités).
La transposition vers l'entreprise s'est ensuite faite tout naturellement.
M. Heckel Pdg de l'entreprise Lemaitre-Sécurité,
fabricant de chaussures de sécurité à La Walk en
Alsace
www.lemaitre-securite.com
, a ainsi commencé par utiliser internet pour rechercher des
informations dans le cadre de son hobby (l'aviation,...) et y rencontrer
d'autres passionnés, avant d'en faire une arme commerciale pour son
entreprise.
1.4.1 Internet : quoi de plus que le Minitel ?
1.4.1.1 beaucoup d'avantages :
1.4.1.1.1 Il est mondial :
La filiale luxembourgeoise d'une grande banque française a
constaté que les 25 % de sa clientèle passée sur Internet
représentait 65 % des transactions totales (AFP)
SEB banque appartenant à la Galaxie Wallenberg constate
que les clients qui ont basculé sur internet lui rapportent 2,5 fois
plus que la moyenne
89 % des acheteurs sont des hommes (étude Zdnet France 1998) : c'est
aujourd'hui le contre modèle de "la ménagère de 50 ans"
qui sert de référence pour le marketing traditionnel, notamment
à la télévision.
1.4.1.1.2 Peu onéreux ... et en baisse rapide
(Encore que ceci soit à relativiser pour la France où, par suite
du monopole, les tarifs de télécommunication sont très
élevés. Mais des baisses substantielles ont eu lieu en 1998 et
d'autres sont prévisibles avec l'accroissement de la concurrence)
Aux Etats-Unis Empire.net
www.empire.net offre même gratuitement le
PC à condition de souscrire son abonnement à 175 F/mois
(rappelons que les communications locales sont généralement
gratuites aux US).
Le prix moyen d'un ordinateur vendu en 98 a baissé de
43 % sur 1997 malgré un accroissement sensible des
performances
Le fournisseur d'accès se rémunèrent sur la
publicité figurant sur sa page d'accueil et par le reversement d'une
fraction du coût des communications téléphoniques
(Free.fr
www.free.fr, Freesurf
www.freesurf.fr, Libertysurf
www.libertysurf.com, World Online
Liberté
www.worldonline.fr,
VNUnet Online
www.vnunet.fr, Lokace Online
www.lokace.fr,) .
Free.fr et libertysurf offrent même l'hébergement de pages
personnelles
X-Stream en Grande Bretagne offre la communication
téléphonique pendant les heures creuses
On voit même apparaître des offres où l'internaute assidu
est payé (1F de l'heure : Accès Internet Gratuit
www.accesinternet.com) à condition d'accepter
des publicités quelque peu invasives
Comme le soulignent leurs promoteurs le "gratuit" est paradoxalement un gage
de qualité car les clients ne sont prisonniers d'aucun contrat et si
la qualité faisait défaut, le provider serait
immédiatement condamné
Alcatel prévoit de lancer le webphone "minitel" de
l'internet, plus simple et plus rapide d'utilisation qu'un ordinateur. son
challenge: tomber en dessous de 1000 à 1500F pour être
compétitif avec des ordinateurs beaucoup plus puissants qui ont
crevé le plancher des 3.500F)
En France, Infonie offrait un PC multimédia pour 1990 F avec un
abonnement de 199 F par mois sur 2 ans.
Voir page
25
Netgem commercialise, depuis 1997, la NETBOX, qui permet
d'accéder à internet en utilisant l'écran de la
télévision, pour moins de 2000F
www.netgem.com et la start-up
Walawa va les intégrer dans une nouvelle génération de
téléviseurs avec un surcout prévu de 15 à 20%
1.4.1.1.3 Il offre quantité de fonctionnalités nouvelles
Communiquer , échanger, publier, rechercher de l'information, télécharger des logiciels ou de la musique, acheter, vendre, permettre à une équipe dispersée de travailler efficacement, télésurveiller ou téléagir, voici quelques fonctionnalités inexistantes ou embryonnaires sur le minitel Voir page 18
1.4.1.1.4 Il conduit à la "convergence" entre Téléphone, TV et information
Le
protocole TCP/IP permet une "convergence" entre la voix, les données et
la TV : il ne s'agira dorénavant que de faire circuler des "paquets"
d'informations numérisées qui pourront cohabiter sur les
mêmes voies de communication (paire de cuivre, câble, satellite,
radio, fil électrique, ...)
Ceci pose aujourd'hui des problèmes
Certes le téléphone fixe ou portable et la
télévision donneront accès à Internet mais on
imagine plutôt une diversification et une multiplication des types de
terminaux que leur convergence sur un micro-ordinateur à tout faire
De même que le moteur universel dans l'outillage à main a
laissé place à des outils électriques
spécialisés mieux adaptés à chaque usage, on
commence à voir apparaître à l'état de prototype de
plus en plus d'appareils connectables à Internet : baladeur RIO
(musique), web phone (téléphone), webTV
(broadcast), stylo (signature),voiture (cartographie,
guidage,...), réfrigérateur (gestion du stock), WC
(analyse médicale), machine à laver
(télémaintenance),...
Cela étant convergence sur les moyens de transport ne signifie pas
convergence sur les terminaux dont l'ergonomie correspond à des usages
très différents :
1.4.1.2 Mais encore quelques problèmes à régler :
1.4.1.2.1 Des problèmes de sécurité
1.4.1.2.1.1 Sentiment d'un manque de confidentialité, crainte de vol d'informations commerciales ou de numéro de carte de crédit,
Si
personne ne rapporte le cas de vols, pendant leur transmission, de
numéros de cartes protégées par le cryptage standard
(SSL), on ne compte plus le nombre de magasins ou de banques
"dévalisées" de leurs précieux fichiers de cartes de
crédit, que les achats aient été fait dans un magasin, par
téléphone, par fax ou par Internet: le problème de
sécurité est beaucoup plus lié à la carte
qu'à internet mais il n'en reste pas moins que ce sentiment
d'insécurité, même injustifié handicape le paiement
en ligne
Un pirate a été jugé aux USA fin 1997 pour le vol de
pas moins de 100.000 numéros de cartes de crédit... mais, il faut
le souligner, ce vol avait eu lieu dans les fichiers du marchand et non sur
Internet,
En janvier 2000 c'est 25 000 numéros de cartes toutes les
coordonnées qui sont volées par un pirate Russe de 18 ans dans
une firme de CD
le 8 septembre 2000 c'est la Banque Western Union qui se fait voler les
coordonnées de 15 700 cartes de crédit, de même que dans le
conflit du Kosovo, selon les média, la CIA avait projeté de
s'attaquer aux banques dans lesquelles sont les avoirs du dirigeant Serbe et
non à ses virements.
1.4.1.2.1.2 Difficultés d'identification des sites et des correspondants : sont-ils ce qu'ils prétendent être?
Existent-ils même?
Les sites en ."fr" apportent de ce côté une certaine
sécurité car l'attribution du nom de domaine ne se fait
qu'après des vérifications analogues à celles
pratiquées jusqu'à présent pour les sites minitel
Pour les sites déclarés auprès de l'Internic,
http://ds2.internic.net/ds/webfinder/WebFinder.html vous permet de
connaître la liste de tous les noms de domaine déposés par
une société
Inversement
http://ds2.internic.net/wp/whois.html vous fournit les
coordonnées du possesseur d'un site (en particulier les "com", mais ces
informations ne font que reprendre les déclarations et ne sont pas
vérifiées
Sans oublier
www.internic.com qui
fournit une information plus riche sur les sites enregistrés
1.4.1.2.2 Le cryptage: confidentialité du message, garantie de son intégrité, authentification de l'identité de l'émetteur, protection des archives.
Une
des techniques les plus connues est dite "à clefs
asymétriques" RSA (Du nom de ses inventeurs: Rivest,
Shamir et Adelman). Chaque partenaire de l'échange dispose
d'une clef publique et d'une clef secrète.
Intégrité et identification de l'émetteur
Un message crypté avec la clef secrète de Dupont est
déchiffré par n'importe qui avec la clef publique de Dupont. Ce
message ne peut provenir que de Dupont et son contenu n'a pu être
altéré (on dit aussi qu'il est "signé
électroniquement par Dupont") : on a la garantie
d'intégrité et d'identité.
Confidentialité
Un message crypté avec la clef publique de Schmidt n'est
déchiffrable que par Schmidt avec sa clef secrète : on garantit
ainsi la confidentialité de l'échange.
Un message crypté successivement par la clef secrète de Dupont et
la clef publique de Schmidt ne peut être lu que par Schmidt et ne peut
provenir que de Dupont et n'a pu être altéré en chemin.
Authentification de l'identité
Ce système peut être raffiné : si Dupont ne connaît
pas personnellement Schmidt, un "notaire" (Verisign
www.verisign.com aux USA par exemple) émet un
certificat (codé avec sa clef secrète) qui établit la
relation entre l'identité de Schmidt et sa clef publique. Le certificat
est joint au message. Son décryptage avec la clef publique du notaire
garantit que celui qui déclare s'appeler Dupont est bien Dupont.
Bien entendu la clef secrète peut être calculée à
partir de la clef publique par essai de toute les combinaisons possibles
D'autres standards de cryptage et protocoles méritent d'être
mentionnées: DES (qui devrait être remplacé par
l'algorithme Belge Rijndael à la suite d'une sévère
compétition internationale), IDEA pour les clés
secrètes, Diffie-Hellman pour l'échange des clés,
TLS-SSL pour la sécurisation des sessions (paiements on-line),
S-MIME pour l'e-mail, X509 pour la diffusion des certificats, ISAKMP/IKE
et IPSec pour protéger les transmissions (VPN
voir page
117).
De plus n'oublions pas que la protection des données ne concerne pas que
les flux (les messages) mais aussi les stocks (la mémoire de
l'entreprise). Se faire voler un micro ordinateur dont le disque dur non
crypté serait lisible pourrait se révéler catastrophique.
Même chose en cas d'intrusion sur le système informatique central:
l'expérience montre que le pirate vise les archives plus que les
échanges
Voir
www.aui.fr ,
www.crypto.com
Les clés de 40 bits jusque récemment seule
autorisée en France (pour les algorithmes symétriques, ce qui
correspond approximativement à 512 bit pour les algorithmes
asymétriques comme RSA), ne résistait que quelques secondes
à un ordinateur puissant mais il faut un temps quasi infini pour celles
qui sont utilisées en Allemagne ou aux Etats-Unis et maintenant en
France depuis la décision du Premier Ministre le 19 janvier 1999 et le
décret du 17 mars 1999 qui porte la longueur des clefs à 128 bits.
Bruce Schneier (
counterpane.com/mime.html
) a développé un économiseur d'écran qui
vient à bout en quelques heures des clefs RC-2 de 40 bits
utilisées par Netscape ou Microsoft, en profitant tout simplement des
périodes d'inactivité des micro-utilisateurs d'un petit
réseau tel qu'on peut le trouver dans une entreprise de taille moyenne
(une centaine de machines).
Les clefs de 56 bits ont nécessité la mise au point par John
Gilmore, pour 250 M $ d'un ordinateur spécialisé "deep
crack" et seuls les USA, à notre connaissance, sont aujourd'hui
capables, dans des délais raisonnables, de casser de telles clefs : en
22h15 deep crack, associé à 100.000 ordinateur organisés
en réseau a réussi le 18 janvier 1999 à casser le code en
testant 250 milliards de clés par seconde
Une clef de 128 bits nécessite théoriquement 40 milliards de
milliards de fois plus d'essai : " en mobilisant dans un
gigantesque réseau tous les ordinateurs de la planète il faudrait
plusieurs siècles pour la casser " (Jean-Noël Tronc,
Cabinet du Premier Ministre).
Même si le progrès technique va vite on peut penser que ce type de
clé apporte une vrai sécurité pour encore de nombreuses
années (à condition bien entendu de s'assurer que le logiciel
utilisé ne comporte pas de "trous" de sécurité, ce qui
serait probable pour une fourniture provenant d'un des pays participant au
système Echelon voir
page
207
Jusqu'à aujourd'hui, en France, pour des considérations de
sécurité extérieure et intérieure de l'Etat le
cryptage des données était réglementé de
façon très restrictive.
Il était difficile d'imaginer, dans la mesure où le commerce
électronique se développe, que ces règles ne soient pas
harmonisées au sein du grand marché unique européen,
et donc libéralisées.
La loi encore actuellement en vigueur, même si le récent
décret en a neutralisé les éléments les plus
pénalisants (longueur des clefs) devra être modifiée
prochainement comme l'a annoncé le Premier Ministre.
Cette situation était d'autant plus paradoxale que sous le noble
dessein de protéger l'Etat, paradoxalement on créait une
vulnérabilité systémique pour notre économie en
interdisant à nos entreprises de se protéger et en inhibant le
développement de produits de cryptage (qui ne pouvaient
espérer trouver une rentabilité sur un marché aussi
étroit, et ce d'autant plus que l'absence de consensus sur les
règles ne pouvait que rendre dubitatif sur leur pérennité)
D'autant plus que certains pensent que ces règlent ne gênent
guère que les entreprises honnêtes : ils doutent en effet que les
organisations maffieuses se soumettent aux formalités légales et
des logiciels comme Visual Encryption
www.fitin.com incluent les
messages cryptés au sein d'anodines photos de famille permettant
difficilement de détecter qu'un morceau de ciel gris contient un
message codé....
Il n'y a aucune restriction chez la plupart de nos partenaires :
Aux Etats Unis le gouvernement fédéral a été
contraint par la cour suprême à autoriser les logiciels de
cryptage les plus puissants. , l'an dernier un juge Fédéral,
Marilyn Hall Patel, déclarait inconstitutionnelles les restrictions
à l'exportation des logiciels de cryptage dans un jugement qui pourrait
faire date et une décision analogue vient d'être prise le 6 mai
1999 par un tribunal Californien.
Un texte de loi est en cours d'examen au Sénat (PROJECT Promote Reliable
On-line Transactions to Encourage Commerce and Trade act) pour assouplir les
règles touchant à l'export en portant de 56 à 64 bit la
longueur maximale des clés (c'est semble-t-il la longueur optimale en
effet vraisemblablement seuls les services américains sont en mesure de
les décoder: elles ne nécessitent que 256 fois plus de calcul que
les 56 bit)
Les Anglais qui étudiaient l'éventualité
d'instaurer une réglementation du cryptage ont annoncé fin mai
qu'ils en abandonnaient le projet.
Notons d'ailleurs que d'ores et déjà cette interdiction ne porte
que sur la version électronique : pour des raisons constitutionnelles
l'exportation de l'algorithme sous forme papier est libre, et un
norvégien l'a renumérisé avec un scanner pour le mettre
à la disposition de chacun de façon tout à fait
légale (plus simplement d'ailleurs, on peut se la procurer dans
n'importe quel pays du monde en respectant les règles
édictées par l'administration américaine, si on choisit un
provider filiale d'une compagnie ayant son siège aux USA...)
Comment imaginer par exemple des appels d'offre européens sur
Internet avec des réponses nécessairement cryptées
équivalent de l'enveloppe cachetée, auxquels des entreprises
françaises ne pourraient pas soumissionner légalement.
1.4.1.2.2.1 Transactions financières non totalement sécurisées mais des solutions sont en vue pour y remédier:
Comme le
soulignent la plupart des spécialistes, il s'agit bien davantage
d'un problème psychologique que d'une appréciation
réaliste des risques (
voir page
74):
Il est sans doute aujourd'hui beaucoup plus risqué de communiquer un
numéro de carte bancaire par fax, téléphone ou minitel que
par internet avec un simple cryptage SET ou SSL (Secure Socket Layer) à
40 bits, ...sans parler du risque d'indiscrétion lors de paiements dans
les magasins ou restaurants (Netsurf de février 99 signale en
particulier le risque de vol de numéros de cartes dans les hôtels
des pays de l'Est qui est sans commune mesure avec un vol sur Internet).
On ne peut néanmoins que constater les blocages que cette question
entraîne et il est impératif de mettre en place des moyens qui
permettent de ramener la confiance
1.4.1.2.2.1.1 La carte à puce et e-card
Aujourd'hui le protocole le plus utilisé est SSL
(Secure Socket Layer, créé par Netscape) il est
installé en standard dans la plupart des navigateurs.
Les banques essayent en réponse au niveau international de faire
accepter, sans grand succès jusqu'à présent (150 sites
seulement l'acceptent) le protocole SET (qui permet une reconnaissance
mutuelle de l'accréditation des acteurs du paiement) mais dont le
rapport sécurité/contraintes d'emploi/prix n'a pas convaincu ni
les marchands ni les consommateurs:
"SET is close to dead, today it creates no value for merchant
and no value for client" avons nous entendu de la bouche de Bill
Finkelstein de la Wells Fargo, analyse partagée par Nicole
Vanderbilt de Jupiter communication: "SET won't happen"
séminaire Aftel NY nov 98
En 97 a démarré en France un projet de système de
paiements sécurisés qui vise à renforcer encore la
sécurité en couplant au cryptage par logiciel, celui de la carte
à puce (Notons que dans ce domaine notre pays ne semble pas en retard
puisque d'après Marc Lassus, PDG de Gemplus, la part de l'
industrie française dans l'industrie mondiale de la carte à puce
est de... 90 %.),
Les projets Cybercard et e-comm lancés en 1997 conformes
à la norme C-set regroupant notamment le Crédit Agricole, le
Crédit Mutuel, les Banques Populaires, le CIC, la Poste et les Caisses
d'Épargne. En 1998 tous les acteurs de l'univers de la carte bancaire
ont décidé de faire converger leurs différents
systèmes de sécurisation au sein de cyber-comm: cette
technologie nécessite toutefois d'une part que le commerçant soit
à la norme SET (qui semble avoir bien du mal à s'imposer) et que
le client dispose d'un lecteur de carte à puce (d'une valeur de 400F
environ)
Il est impératif à la viabilité de cette entreprise
qu'elle soit étendue à la zone euro et qu'elle
élargisse son actionnariat en conséquence: le pari n'est
aujourd'hui encore pas gagné
Sur le plan international un consortium nommé e-card (Ibm,
Microsoft, AOL, Compaq, Visa, American Express, Cybercash, Mastercard,
utilisant ECML (Electronic Commerce Modeling Langage) projette de créer
une carte virtuelle, prenant la forme d'une simple icône
(que vous enverra à votre demande le site du fournisseur de e-card qu'il
suffira de mettre par glisser-déposer sur la facture
présentée par le commerçant pour l'acquitter (tous les
transferts d'information étant évidemment sécurisés)
Soulignons ici l'initiative interessante d'une PME française,
shop@ccess, crée en 2000, qui, en accord avec un
établissement financier délivre un numéro de carte valable
pour une seule transaction et pour un seul montant: ce procédé ne
nécessite aucune mesure particulière du côté du
marchand et le vol éventuel du numéro ou son utilisation par un
commerçant indélicat est sans conséquence puisqu'il n'est
plus valide
De même Blue Line, créé par Abdallah Hitti
(ex-dg de Kleeline) offre une solution sécurisée ne
nécessitant pas de lecteurs et évitant que les numéros de
carte ne circulent sur le net
Les lecteurs de carte à puce pourraient être
progressivement intégré en standard dans tous les
terminaux susceptibles d'être utilisés pour le commerce
électronique (claviers, télécommandes de
web-TV, webphones, souris, téléphones
portables,...) pour moins de 100F: ceci implique à
l'évidence un minimum de normalisation internationale
France Télécom a lancé en juillet 2000 le
paiement par carte à partir d'un portable et annonce plus d'un millier
de services accessibles début 2001
Mais le plus crédible des concurrents de la carte à puce nous
paraît être aujourd'hui l'utilisation directe du
téléphone portable, qui intègre une "puce" comme Terminal
de paiement électronique voir page
voir page
153. Evidemment cette evolution
technologique inquiète les Banques car on peut tout à fait
imaginer que dans ce cas l'opérateur, qui regroupera l'ensemble des
facturations sur un relevé mensuel prenne un rôle qui
empiète sur le leur
1.4.1.2.2.1.2 Le porte-monnaie électronique (PME)
L'objectif poursuivi est de permettre à partir d'une carte
"pré-chargée" de régler de petites dépenses (qui ne
justifient pas la lourde procédure de la carte de crédit) en
substitution à l'argent liquide.
Beaucoup pensent que pour trouver sa pleine utilité cette carte doit
également pouvoir servir de titre de transport (billétique)
3 expériences concurrentes ont été lancées en
France
Monéo avec 11 établissements de crédit (
Société Financière du Porte-Monnaie
Électronique Interbancaire): ce porte-monnaie fonctionne comme une
carte téléphonique mais il permet d'effectuer toute sorte
d'achats. Il est en cours d'expérimentation à Tours avec 1500
commerçants et 500 automates (bus, parking,
distributeurs,...),Mondex (crédit mutuel) permet le paiement en
euros à Strasbourg et Modéus (la poste, ,Sncf, Ratp,
caisses d'épargne, banques populaires, société
générale) est en phase de tes à Noisy-le-Grand puis
à la gare Montparnasse
En mars 2000 Monéo et Modéus ont franchi une
première étape vers la normalisation en fusionnant
La généralisation de ce moyen de paiement nécessitera une
normalisation de toutes ces initiatives au niveau international:
Elles sont au nombre de 22 rien qu'en Europe !!! (Danmont, le
pionnier au Danemark, Geldkarte (le leader avec 40 millions de cartes,
mais à vrai dire peu utilisé) en Allemagne, Proton en
Belgique, suisse et suède, Multibanco au Portugal, Chipnip
et Chipper aux Pays Bas, Quick en Autriche, PME-Visa en
Espagne, Minipay en Italie,...)
La viabilité économique de ce type de solution
nécessitera sans doute cependant de réussir à mettre en
place des cartes multifonctions: PME, billettique, carte de crédit, de
débit, gestion des clés et des certificats,...)
Là encore le téléphone portable, dont personne ne
prévoyait un tel développement au moment où tous ces
projets ont été lancés pourrait mettre tout le monde
d'accord
voir page
153, d'autant plus qu'il offre maintenant la
possibilité d'effectuer des règlements entre particuliers!. Les
ventes aux enchères qui nécessitent un paiement de particulier
à particulier a entrainé de multiples initiatives
Avec paypal,
www.paypal.com il est
possible de s'échanger de l'argent de la même façon entre
téléphones qu'aujourd'hui des cartes de visite entre palm-pilot
(par infrarouge ou demain par radio selon la norme bluetooth : "on se beame de
l'argent"). lancé par une start-up (Confinity) début 2000,
rachetée en mars 2000 par une banque online X.com
www.x.com
Déjà aujourd'hui d'après Jean-Michel Billaut 500.000
produits sont payables par Paypal sur le site de vente aux enchères
entre particuliers e-Bay
Par ailleurs, sur le même principe mais avec moins de
fonctionnalités Wells Fargo a lancé Billpoint
www.billpoint.com, Bank
One, eMoneyMail
www.emoneymail.com,
Amazon.com Accept.com,
www.accept.com, Ecommony,avec
pay2card, eCount, Ipin,... : voir la revue de l'Atelier
www.atelier.fr juillet 2000
1.4.1.2.2.2 Risques d'intrusion dans les systèmes informatiques :
Les
programmes téléchargés, les documents en Word, les plug-in
et les applets, les pièces jointes des mails peuvent véhiculer
virus, "vers", bombes logiques, chevaux de Troie ou
tout simplement des erreurs de programmes, volontaires ou non (bogues)
susceptibles de créer de graves dommages ou de permettre à des
tiers de pénétrer dans votre ordinateur (voir par exemple et
symantec
http://www.symantec.com) .
Nuisants mais non dangereux les Hoax [7].
Des logiciels (antivirus
www.hitchhikers.net/av.shtml , pare-feu
www.interhack.net/pubs/fwfaq (firewall) ou
renifleurs (sniffers
www.faqs.org/faqs/computer-security/sniffers) apportent des
éléments de réponse qui semblent satisfaisants dans la
pratique, même si la protection n'est jamais totale, à condition
qu'ils soient convenablement paramétrés et correctement
administrés pour pouvoir détecter rapidement les
éventuelles anomalies
Voir aussi
http://www.greatcircle.com/firewalls-book/
http://reptile.rug.ac.be/~coder/sniffit/sniffit.html
Dans les entreprises visitées nous avons pu constater l'importance
attachée, à juste titre, à cette question.
1.4.1.2.2.3 C'est un Far-West aussi en matière de droit et de police
Les
risques de piratage, virus, problèmes des cookies, faux sites, fausses
adresses, fausses nouvelles, inondation de mails publicitaires (SPAM),.
) sont effectivement bien réels : certes les règles du
droit s'appliquent pleinement sur l'Internet, mais encore faut-il une police
capable de l'appliquer ...et ceci au niveau international.
Il ne faut cependant pas sous-estimer la force de la Netiquette qui
impose des règles de bonne conduite dans le monde des internautes :
certes il y a des "outlaws", mais la pression de la communauté est
forte (un célèbre cabinet d'avocats new-yorkais en a fait
douloureusement l'expérience : 30 000 plaintes ont paralysé leur
fournisseur d'accès et leurs droits d'utilisateur ont été
révoqués par celui-ci, c'est ce qu'on appelle le
"flame".)
Par ailleurs, dans le domaine commercial, se mettent en place des
Cybertribunaux qui devraient fonctionner sur le principe de l'arbitrage :
Bien entendu ce mode de règlement des conflits implique qu'il y ait
accord des parties à la signature des contrats avec définition du
droit applicable (ce qui aujourd'hui est interdit en France pour les acheteurs
particuliers).
1.4.1.2.3 Facturation complexe par absence d'une fonction kiosque
Ouvert
en 1984 sur le 36 15, le kiosque a joué un rôle
essentiel dans le développement et le succès du Minitel : Ce
procédé consiste à inclure dans la facture
téléphonique du client la facture des services
télématiques, cette dernière comportant deux parties,
l'une destinée à rémunérer les fournisseurs de
services et l'autre à payer l'opérateur.
Tout le monde trouve son compte avec ce système :
Le fournisseur de services reçoit un versement global de
l'opérateur. Il n'a pas à établir de facture individuelle
(qui pourrait être très petite) pour chacun des utilisateurs de
son service. En outre, il est payé par l'opérateur ce qui, pour
lui, est une garantie très appréciable.
l'opérateur dispose de rentrées financières,
alimentées par l'activité des fournisseurs de services,
Le client a une facture globale, jointe à sa facture
téléphonique, système très commode, même si
cela peut entraîner parfois des surprises désagréables pour
un usager négligent ou distrait.
Par ailleurs, l'anonymat de l'usager est préservé.
Celui-ci n'a nul besoin d'être abonné - donc repéré
- aux services de son choix.
Nous verrons plus loin que des solutions se mettent progressivement en place
pour assurer ces fonctionnalités sur Internet.(
voir page
72)
1.4.1.2.4 Une lenteur parfois désespérante, plantages et déconnexions nécessitent patience et nerfs solides
Le
transfert de données se fait encore la plupart du temps par la ligne
téléphonique, la fameuse "paire de cuivre torsadée", dont
l'exploitation analogique traditionnelle actuelle n'exploite que 0,4% des
capacités de transmission
Cette situation devrait très rapidement évoluer, les
capacités mises en place se développant au rythme de 15% par mois
et de nombreuses nouvelles technologie devraient permettre une explosion des
débits assortie d'un effondrement des prix
voir page
145
1.4.1.2.5 Des règles issues du monde anglo-saxon: il sera difficile de réussir sans accepter d'en tenir compte
96% des sites de commerce électronique sont
anglophones et 2% francophones (Malgré une intense
activité de nos amis québécois qui à eux seuls,
représentaient en 1998 30 % des sites francophones),
Pour l'ensemble des sites, l'anglais ne représente plus que 78%
en 1998 et 86,6% en février 2000 mais le français n'est
que la sixième langue du web (4,4% en fev 2000, en recul d'une
place par rapport à l'an dernier avec le développement du
chinois) après le japonais (7,2%), l'allemand(6,7%) le
chinois (5,2%) et l'espagnol (5,2%) (source DREE-CFCE)
. pour les nouveaux sites 22% sont en espagnol, 14% en allemand, 12% en
japonais et 10% en français d'après le site canadien
www.cefrio.qc.ca (Le
total est supérieur à 100 car de nombreux sites sont
multilingues)
Cependant, comme Jacques Attali le souligne, à l'inverse,
Internet offre une chance aux langues rares (car il permet à faible
coût l'édition de documents) et ceci est particulièrement
intéressant pour les communautés dispersées à
travers le monde et qui veulent conserver un lien avec leur culture.
voir aussi
www.oecd.org
1.4.2 Quoi de plus que les RÉSEAUX d'échange de données professionnels existants ?
Actuellement, la plupart des applications professionnelles
impliquant des transmissions de données entre sites distants utilisent
des réseaux de télécommunications
spécialisés : TRANSPAC, liaisons spécialisées
point à point, réseaux à usage privatif constitués
à partir de liaisons spécialisées et d'équipements
de réseau (multiplexeurs, etc.), voire réseau
téléphonique commuté public avec équipements
d'accès incluant des modems.
C'est le cas des applications de type accès à des bases de
données professionnelles, d'échanges de données
administratives: EDI Echange de Données
Informatisées (commandes, factures,...) d'Echange de
Données Techniques EDT (plans, fichiers de
description de pièces issues de la CAO), transferts de fichiers, etc.,
et ceci dans de nombreux domaines d'application : banques,
administrations, grandes entreprises de production, commerce, transports, etc.
Par rapport à ces réseaux de données, l'utilisation
d'Internet présente un certain nombre d'avantages et
d'inconvénients.
1.4.2.1 Moins onéreux et plus évolutif :
Solution
beaucoup moins chère notamment pour les échanges de
données techniques, administratives ou financières
informatisées, parce que basée sur l'accès au
"Réseau" pour le coût d'une communication locale (les
marges prises par les intermédiaires "à valeur
ajoutée"(SVA) de type Allegro, Atlas, Geis, Cegedim, Edilectre,.., bien
qu'en forte baisse, sont souvent considérées comme
abusives.)
Le DoD (Department of Defense des USA ) estime que le
coût d'expédition de 4 Megabit d'information technique passe de
816$ pour un SVA à 20$ pour EDI sur TCP/IP (l'évolution qui se
dessine des traducteurs EDI vers XML-EDI devrait encore accroître cet
atout
voir page
128) :
c'est la solution retenue par la Société Roll Gom
fabricant de roulettes pour poubelles près d'Arras
www.mpr.fr pour sa liaison avec sa filiale
aux USA.
Possibilité d'accéder d'entrée de jeu à de
très nombreux interlocuteurs, sans avoir à se préoccuper
de la constitution d'un "réseau" de correspondants, pourvu que ces
interlocuteurs aient eux-mêmes accès à Internet.
1.4.2.2 Mais une moindre qualité de service (garantie de sécurité et de débit)
Les
réseaux de données professionnels et en particulier les
intermédiaires "à valeur ajoutée" apportent une plus
grande sécurité et une garantie de qualité professionnelle
pour l'acheminement des communications et des échanges (mais
l'évolution de la norme IP de la version 4 à la version 6 (IPv6
www.ipv6.org) devrait
répondre à l'essentiel de ces besoins: Le système
d'adressage d'IPv6 permet en outre de répondre à l'explosion du
nombre d'adresses en permettant d'en créer "une par prise de
courant" voir
phoebe.urec.fr/G6/ et
www.ietf.org) .
De même l'émergence de réseaux internet "classe
affaire" devrait répondre à cette préoccupation
essentielle pour certaines applications (
voir page
130)
Il n' existait jusqu'à récemment sur Internet peu de logiciels
permettant les échanges professionnels correspondant aux
différents types d'application, banques, commerce, EDI, etc. (les
échanges se faisaient le plus souvent comme pièces
attachées d'un e-mail), mais là encore la situation évolue
très vite notamment pour l'EDI.
1.4.3 Les TECHNOLOGIES Internet : quoi de plus que les systèmes propriétaires ?
1.4.3.1 Des avantages majeurs :des logiciels plus abondants d'une qualité supérieure et moins cher
Les
nouveaux protocoles et logiciels sont basés sur des standards
ouverts, ils sont donc compatibles entre eux quel que soit leur
éditeur et sont d'une grande simplicité d'emploi
L'immense marché ainsi créé a entraîné une
extrême abondance de logiciels de très grande
qualité et d'une fiabilité éprouvée puisque les
principaux d'entre eux ont été testés par une
communauté de dizaines de millions d'utilisateurs sur le plus grand et
le plus complexe des réseaux existant
Les changements d'ordre de grandeur du nombre de clients, ont permis un
effondrement des prix et dans de nombreux cas les logiciels de base, de
qualité professionnelle, peuvent même être obtenus
gratuitement.
Par ailleurs ils offrent une robustesse et une sécurité beaucoup
plus grande grace au caractère public des sources qui permet d'en
détecter et d'en corriger les défauts et dissuade
l'éditeur d'installer de "backdoors" permettant de
pénétrer sans autorisation chez les clients
1.4.3.2 Le paradoxe des Logiciels Libres
Depuis
le milieu des années 90 se sont développé des logiciels de
base (système d'exploitation, serveurs, navigateurs, traitements de
texte) mais aussi des logiciels d'application, sur une base analogue à
celle des normes : élaboration coopérative, documentation (codes
source) publics et souvent gratuité totale
Contrairement à ce que certains pourraient croire le
développement des logiciels libres ne relève pas de la
philanthropie, que personne n'attendrait de firmes comme IBM,
Compaq, Dell, HP, AOL ou SUN, mais
relève d'une profonde logique économique, un peu sur le
même principe que les standards, car ils fournissent les bases d'un
marché de développement d'applications et de services
concurrentiels et donc très actif et qui bénéficie aux
développeur et non à l'éditeur propriétaire de la
plate-forme de développement.
De plus le mode même d'élaboration conduit à des logiciels
beaucoup plus fiables infiniment moins gourmands en ressources
informatiques, totalement conformes aux normes
d'interopérabilité et adaptables aux besoins (pour les
grandes entreprises la gratuité n'intervient guère dans les
critères de choix)
C'est pourquoi maintenant, très souvent ces développements se
font dans le cadre de consortium pour mutualiser les coûts
Principaux handicaps : psychologiques
"en utilisant Linux, nos clients vont pouvoir bénéficier de la
robustesse de notre matérielS/390 qui ne connaît que 10 minutes
d'arrêt par an" déclarait aux Echos, Daniel Bakouch,
Directeur grands systèmes d'IBM
"nous allons pousser pour que Linux devienne le standard pour le
développement d'applications" Irrwing Wladawsky-Berger
vice-président stratégie et technologie d'IBM
A budget donné les entreprises peuvent consacrer davantage de moyens
au conseil, à l'assistance technique et à la
formation qui sont des investissements essentiels au succès,
parfois trop négligés
Sur le plan de l'économie nationale ceci permet, à
dépenses constantes de localiser davantage de valeur ajoutée et
d'emploi dans notre pays: des entreprises comme Suse et Red Hat,
Caldera qui se sont spécialisées dans les services autour
des logiciels libre (élaboration de packages les "distributions", hot
line,...) sont très profitables
Andover.net
www.Andover.net
(racheté depuis lors) avait début 2000 une valeur bousière
de 1 Milliard de dollars, VA Linux
www.valinux.com de 9
Milliards et Red Hat
www.redhat.com de 19
Milliards
En Allemagne le leader est Suze
www.suse.de
De même en France se sont crées de nombreuses
sociétés capables de concevoir d'implanter des solutions Linux
dans les entreprises : Alcove
www.alcove.fr, mandrake
www.linux-mandrake.com ,
Atrid,...
Autre avantage pour les développeurs d'application : ils ne se
retrouvent plus à la merci d'un gros éditeur qui,
détenant le code source est dans un rapport de force léonin avec
eux
"les éditeurs peuvent avec leurs logiciels développés
pour Linux, gagner le marché pour eux-mêmes et pas pour Microsoft"
(Barry Ariko AOL).
et inversement:"now we have to stay on the shouders of Microsoft. not on his
feet" Barry J Folson Placeware
www.placeware.com
séminaire Aftel NY nov98
C'est la raison pour laquelle 28 multinationales (dont Nortel,
Daimler Chrysler, Corel et Ericson) se sont
regroupées pour faire pression sur les gouvernements européens et
canadiens afin de promouvoir l'utilisation de logiciels libres et 4
ténors (IBM, HP, NEC et Intel notamment) ont
décidé à l'été 2000 de financer un
laboratoire indépendant pour développer des versions de Linux
adaptées aux ordinateurs multiprocesseurs de très grande puissance
Citons par exemple
Un avantage, extrêmement important, de ces logiciels est la
possibilité d'accéder au code source, de pouvoir le
modifier et d'être en mesure de vérifier qu'il ne comporte ni
"bogues" (erreurs de programmation) ni porte d'entrée indiscrète
(backdoors) permettant d'accéder au contenu de votre ordinateur
De nombreux produits à codes non publics se sont fait prendre la main
dans le sac comme Dansie
www.dansie.net (Netsurf):
l'entrée d'un mot clef dans un formulaire de commande permettait de
prendre à distance le contrôle de la machine, de plus ce mot de
passe était mal dissimulé, ce qui fait que n'importe qui pouvait
prendre le contrôle des machines utilisant ce produit...
Ces "backdoors" qui ont été mises en évidence,
à un rythme quasi mensuel, dans des produits leader du marché
comme le mouchard de Windows 98 qui a récemment défrayé la
chronique.
Parmi les innombrables exemples rappelons les dernier découverts
le 8 juin 1999 le spécialiste de la sécurité
eEye
www.eeye.com trouvait un bogue
qui mettait gravement en péril les serveurs IIS v4 et, face l'absence de
réaction devant ce trou gravissime qui permet à n'importe qui de
prendre le contrôle du serveur par Telnet, il publie sur son site le
programme IIShack qui exploite le bogue sans laisser aucune trace: c'est alors
seulement que Microsoft réagit...en commençant par
protester! (Netsurf août 1999)
Plus grave en Août 99 le serveur de messagerie Hotmail
montre la faiblesse de sa conception en permettant à n'importe qui,
suite à l'intervention d'un pirate suédois assisté de
quelques collègues américains, de consulter la messagerie (et les
archives) de tout internaute abonné ou d'expédier un message
depuis son adresse: "journée portes ouvertes" comme le soulignait
malicieusement le journal Les Echos
Selon Netsurf (février 2000) le célèbre assistant
d'installation de Windows98 envoie à l'éditeur vos
données personnelles ainsi qu'une liste du contenu de votre disque dur
Outlook express, du même éditeur ne cesse de montrer des
failles de sécurité : le simple fait de lire un mail peut avec ce
logiciel permettre à un virus comme bubble Boy de contaminer
votre ordinateur, ou par l'intermédiaire du chargement d'une image
invisible à l'oeil nu d'initialiser un cookie qui permettra
de vous identifier par votre adresse lors de vos prochaines connections
en Septembre 1999 Andrew Fernandez directeur scientifique de Cryptonym's
mettait en évidence une clef secrète qui serait susceptible de
donner accès à la NSA (National Security Agency) aux clefs
secrètes utilisées par l'internaute
Nov 99 un nouveau type de virus apparaît: Bubbleboy: il
s'active à la seule lecture des messages mais uniquement avec les
logiciels microsoft (Internet Explorer, Outlook Express)
En Avril 2000 après la découverte par une
société de commerce électronique (Clint Logic) d'un
curieux "oeuf de Pâques" (un bout de code fonctionnellement
inutile où les programmeurs font des "figures de style"), Microsoft est
obligé de reconnaitre que ses ingénieurs "absolutely against our
policy" se sont en fait réservé la possibilité à
travers une "entrée de service" leur permettant
d'accéder illicitement aux serveurs de ses clients (sans doute
pour accroitre la qualité de la maintenance préventive?).
microsoft avait ainsi accès à toutes les données
commerciales confidentielles. Le mot de passe pour ouvrir cette porte
était "les ingénieurs de Netscape sont des couillons (weenies)"
en septembre 2000 nouvelle alerte La Privacy Foundation
révèle en effet qu'un bogue présent dans la suite
bureautique de Microsoft permet à des particuliers ou des entreprises
de glisser des "web bugs" dans les fichiers Word, Excel ou PowerPoint,
téléchargés sur Internet. Ces petits points d'ancrage
d'un pixel carré, véritables mouchards du Web, permettent de
suivre le document en question et éventuellement de récolter des
informations confidentielles.
en 2000 les Virus IloveYou, Joke et Melissa avec leurs
milliards de dollars de dégats et RESUME qui permet de voler les
codes secrets des ordinateurs infectés ont mis une nouvelle fois en
évidence ausi bien les trous de sécurité de Outlook
express que les faiblesses de Windows notoirement connus et pour autant non
réparés
fin 2000 le site de l'entreprise montre lui-même ses faiblesses
structurelles en étant profondément pénétré
par des Hackers qui ont pu accéder aux codes source les plus secrets de
la compagnie
Echo, le moteur de recherche choisi par France
Télécom pour sa page d'accueil, son site portail
www.voila.fr a opté
pour Linux, installé sur de classiques PC: "Echo tourne sur un
ensemble de matériel qui nécessite environ 1 MF, quand Altavista
réclame 50 MF pour ses serveurs Unix" Michel Bisac, un des 2
patrons de l'entreprise
Des PC préinstallés Linux sont attendus très
prochainement Cumetrix
www.suredeal.com a annoncé
une machine de puissance tout à fait convenable à 299$
Voir
www.aful.org et
www.europe.inside.com .
est-il aujourd'hui raisonnable de mettre des informations sensibles sur un serveur Windows?
Ces
logiciels sont ainsi considérés comme plus sûrs : 250.000
personnes bénévoles (et volontaires) assurent les tests, ce qu'un
éditeur privé ne peut évidemment pas faire
C'est la raison pour laquelle l'Etat Major de la marine
américaine à choisi LINUX pour son système de
commandement et la marine pour ses systèmes d'arme
embarqués (de même que Schlumberger, la poste
américaine, l'Oréal, Ikea, ...). Le Gartner
Group recommande cette option à ses clients, même aux PME
(Industrie et Techniques novembre 1998)
Enfin ces logiciels qui n'ont pas vocation à pousser à la
consommation sont en général beaucoup moins volumineux
pour les mêmes fonctionnalités (Roberto di Cosmo
www.dmi.ens.fr/~dicosmo
parle à propos de Microsoft d' "obésitiels") et
ne sont pas atteints d'obsolescence programmée.
Pour en savoir plus voir
www.smets.com et
www.freepatents.org/liberty
1.4.3.3 Aucun inconvénient identifié
C'est la raison pour laquelle la mutation vers les Intranet et extranet se fait aux USA à une vitesse fulgurante
En tout état de cause Internet a déclenché un gigantesque mouvement de fond. Jamais une technologie ne s'était répandue aussi rapidement au niveau mondial : pour atteindre 30 millions de personnes l'automobile a mis 40 ans, Internet 5 ans
Document aimablement fourni par Xavier Dalloz. Animation
ppt à
www.yolin.net/croissance.ppt
De plus en plus de personnes pensent aujourd'hui que cette technologie,
conjuguée à l'accès nomade, touche à la valeur de
paramètres aussi essentiels que l'espace et le temps, et qu'elle modifie
les relations de pouvoir dans les organisations et réduit les pouvoirs
des Etats,
"Malgré les discours rien ne changeait vraiment . le vrai
déclic ne s'est produit que tout récemment. Le
phénomène internet a pris comme un feu de poudre dans les
entreprises américaines. Il embrase aujourd'hui l'Europe. l'Internet
devient l'outil d'une révolution culturelle dans l'entreprise
(Jean-Marie Messier président de Vivendi )
"j'estime pour ma part ,que la révolution de l'imprimerie, dite de
Gutenberg, n'a rien été au regard de celle qui s'annonce, des
techniques de l'information ...en sidérurgie comme dans n'importe quel
autre secteur" Francis Mer, président d'Usinor
de ce
fait elles considèrent qu'elle va déclencher un nouveau cycle
économique, social et politique
Qui peut raisonnablement prendre le risque de l'ignorer ?
De plus
en plus fréquemment, le contenu informationnel dans un produit
dépasse, en valeur, son contenu en énergie, en matière
première et en heures de travail manufacturier.
Nous entendons par coûts informationnels :
Elle dépend également de sa réactivité et
donc de la performance de son "système nerveux".
Tous ces processus touchant l'information, sa production, sa consommation, son
échange, son traitement ou sa capitalisation sont susceptibles
d'être concernés par les technologies de l'Internet.
de plus la compétitivité d'une entreprise, liée
à la pertinence de ses décisions, dépend largement de la
qualité des informations dont elle dispose et de sa capacité
à les capitaliser et à les traiter.
C'est là une des principale modification qu'Internet apporte au fonctionnement de l'économie (et donc à terme à sa structuration) et pourtant peu la perçoivent dans toutes ses conséquences
2.2.1 aujourd'hui des stades de production effectués les uns après les autres
Prenons
l'exemple d'un fabricant de meubles :
2.2.2 vers un processus continu: délais écrasés, stocks supprimés, une personnalisation de masse
Une des
mutations majeures entrainée par l'Internet est la remise en cause
radicale de ces process de conception, de production et de vente :
Jusqu'alors, dans l'économie traditionnelle, chacune des
opérations (prise de commande, approvisionnement, production, appel
à des sous-traitants, livraison,...) était initiée et
lancée l'une après l'autre: on était dans un processus
économique "séquentiel"
Ce que permet l'Internet, en interconnectant l'ensemble des acteurs de la
chaîne, c'est de lancer l'ensemble de ces opérations
simultanément. On passe ainsi à un processus "continu"
avec comme principale conséquence un écrasement radical des
délais
C'est cette mutation qui permet (nous le verrons moins) de produire des objet
"sur mesure" pour chaque client, avec des prix d'une production de masse, des
délais de livraison inférieure ceux de l'économie
traditionnelle tout en évitant d'avoir à financer des stocks
Dans la nouvelle organisation qui se dessine, l'ensemble des opérateurs
est interconnecté grâce à l'Internet, véritable
système nerveux qui les relie entre eux (on appelle cela un
"extranet"
voir page
124),
Demain notre client trouvera chez lui ou chez son marchand, un outil de
simulation et de visualisation lui permettant de "créer" sa
bibliothèque en fonction de ses gouts, de ses contraintes de place et de
son budget (mensurations, tiroirs, partie vitrée, accessoires,...):
lorsque son choix sera fait son "clic" de commande n'envoie pas une simple
"information" mais une "instruction" qui traverse sans délai
l'ensemble des maillons de la chaîne de production-livraison-paiement
sans aucune resaisie
Lorsque que le client lance sa commande, celle-ci "'irrigue", d'un clic, sans
aucun délais, chacun des acteurs avec les instructions qui le concerne :
il lance de ensemble des processus de fabrication, de facturation et de
paiement: Ce qu'il envoie alors sur l'Internet, ce n'est pas seulement des
informations, mais des instructions exécutoires.
Sans aucune resaisie intermédiaire, les mensurations qu'il aura choisies
iront directement commander la machine à commande numérique qui
usinera les panneaux dans l'usine, initiera les commandes de serrurerie,
lancera la production chez les sous-traitants concernés, organisera la
logistique pour la livraison, transmettra les ordres de paiement relatifs
à chacune de ces opérations, entrainera la passation de
l'ensemble des opérations comptables...
La valeur ajoutée des différents opérateurs change alors
profondément de nature. Elle se situera en particulier dans la
définition préalable de l'ensemble des process: ceux-ci devront
faire l'objet d'une programmation afin de pouvoir être
déclenchés automatiquement par les choix du client (programmation
de la machine-outil, processus comptable, organisation de la logistique,...)
L'action des acteurs se situe dorénavant au niveau du contrôle
de ce process (notamment de la gestion des anomalies qui permet d'en
améliorer l'efficacité) et non plus de son exécution qui
est automatisée
On comprend ainsi comment cette nouvelle organisation, permise par les
technologies de l'Internet, peut écraser les délais et
éviter d'avoir à constituer les stocks de produits aujourd'hui
nécessaires pour être en mesure de répondre dans des
délais courts au client (et cela avec des produits qui correspondent
seulement "à peu près" à ses besoins) voir l'exemple des
meubles Grange
page
29 ou de Buronomic (heberge
chez Agemob
www.agemob-France.com)
On voit également en passant les évolutions que cela peut
entrainer en matière d'urbanisme et de compétences des
commerciaux : aujourd'hui les magasins sont immenses, plutot en
périphérie à cause des impératifs de stocks et de
parking. Demain ils pourraient être plus petits, réduits à
des boutiques d'exposition en centre ville (il sera encore longtemps
demandé par le client la possibilité d'évaluer la
qualité du meuble en le touchant) avec des
vendeurs-conseillers-décorateurs
Animation ppt accessible à www.yolin.net/process.ppt
Mutatis
mutandis, avec une organisation industrielle infiniment plus complexe (
voir page
140) l'industrie automobile bascule dans cette
nouvelle organisation avec pour objectif
de fournir aux clients exactement la voiture qu'il désire (et non le
modèle en stocks qu'un "bon" garagiste arrivera à lui "fourguer"
éventuellement avec une remise) : Renault estime
Bien entendu, tout au long de cette chaîne, le produit et ses composants
seront très précisément localisés avec un suivi
qualité continu
"Cela va nécessiter une adaptation de l'outil industriel et la
formation de 28000 personnespour être capable de produire une voiture
avec un préavis de 5 jours ...internet va booster la diversité
des modèles ... jusqu'à présent nos voitures neuves
attendaient les clients qui devaient se rabattre sur les modèles
disponibles" (André Bodis, Renault aux Echos
Derrière cette digression d'apparence très
technique se cache une profonde révolution :
2.3.1.1 Les technologies de l'Internet et la compétitivité
Internet, outil de transactions, permet de réduire les
coûts de télécommunications
(téléphone, fax, transmissions de données)
d'informatique (en échappant aux logiciels "propriétaires"
).
Cisco, une des entreprises les plus engagées dans
Internet (CA sur Internet 7,9 milliards de dollars en 1999) considère
qu'elle économise chaque année 70 millions de dollars de
téléphone.
Mais il permet également de gagner en flexibilité,
coûts de gestion, de stocks, de logistique en
coût des approvisionnements, de SAV, de financement.
Dell
www.Gigabuys.com qui vend
50M$ par jour en 2000, arrive ainsi a faire tourner son stock 61 fois par an!,
c'est un atout majeur dans sa compétition avec Compaq. On peut
même considérer que son stock est négatif puisqu'il
vend son ordinateur avant même que la plupart des pièces pour le
fabriquer ne soit approvisionnées de ses sous-traitants
Heineken
www.heineken.com a fait
passer son délai de livraison aux US de 12 à 6 semaines
grâce à son extranet Hops (Heineken Operational Planning System)
qui le relie avec ses 400 distributeurs
2.3.1.2 Les technologies de l'Internet et le développement
L'ouverture sur le monde qu'offre le World Wide Web et ses outils de publication et de navigation permettent d'accéder à des nouveaux clients, de nouveaux marchés, à de nouveaux partenaires, à de nouveaux collaborateurs, ou à de nouveaux fournisseurs.
2.3.1.3 Internet et la création d'entreprises :
Pour les
nouveaux créneaux de marché, qu'il offre, le développement
de nouveaux outils qu'il suscite, Internet est également un gigantesque
réservoir de création de nouvelles entreprises voir
page
175
Certaines entreprises prisonnières de leurs structures ne sauront pas
s'adapter et disparaîtront, d'autres ne prendront conscience de ce
défi que trop tard : il faut que de nouvelles entreprises
s'apprêtent à prendre la relève
Il peut s'agir
Les 10 premières start-up, toutes américaines, toutes
(sauf une en 7ème position dans les biotechnologies) sont
dans le domaine de l'Internet et ont une capitalisation qui approche 1.000
milliards de dollars.
Rappelons pour fixer les idées quelques capitalisation de grands groupe
traditionnels en milliards de $: Bayer 31 Unilever 30, Saint Gobain 12, walt
Disney 72, Michelin 5, Fiat 10, Usinor 3, Accor 8, Peugeot-Citrën 10, Air
Liquide 12, Carrefour 56
Certes la plupart des gens sérieux prévoient pour
bientôt un séisme boursier et ils auront nécessairement
raison un jour, mais notons toutefois que cette prévision de
catastrophe imminente était déjà faite mi-96 et que depuis
cette époque les capitalisations ont été
multipliées par plus de 10: la chute des cours de 57% d'amazon.com entre
avril et août 1999...limite sa progression à 267% sur 1 an !!
Il faut avoir les nerfs solides pour ce type d'investissement et certains
traders embauchent des psychanalystes pour leurs clients: l'actualité
montre que ce n'est pas toujours suffisant (13 morts à Atlanta en juin
1999 à la suite de la déprime d'un épargnant
déçu)
Un financier aussi avisé que George Soros a perdu au premier
semestre 700M$ en pariant sur la baisse des cours depuis
longtemps imminente des valeurs internet...
Les Echos citent la prévision d'un magazine spécialisé
dans les hautes technologies, le célèbre Red Herring, qui,
en septembre 1996, pariant sur l'" éclatement prochain de la bulle
spéculative " illustrait son propos par le cas du moteur
Excite, indiquant "la société est aujourd'hui
valorisée à 177 millions de dollars mais son futur ne
semble pas aussi brillant que son présent" : elle vaut aujourd'hui
8 milliards de dollars.
Aol 350 milliards $, Yahoo! 115 milliards $,
Cisco 580 milliards $, soit plus quela valorisation cumulée de
Ford, General Motors, DaimlerChrysler et Fiat),
Dell 109 milliards $, Amazon.com 34 milliards $, e-bay 24
milliards $, E-trade 12 milliards $, sans parler de Microsoft qui
a atteint un sommet de 600 milliards de dollars:
2.3.1.4 Faire une distinction entre PME et PMI n'apparaît pas pertinent
Il ne
serait donc sans doute pas judicieux de s'en tenir pour cette réflexion
à une définition trop restrictive de la PMI: le champ pertinent
ici semble être la PME, avec une attention toute particulière pour
celles qui sont directement ou indirectement confrontées à la
concurrence internationale (services à l'industrie, plate formes
commerciales, tourisme, industries culturelles, agroalimentaire,...)
De même il convient de souligner, comme le rappelle Christophe
Lambrecht que les TPE (Très Petites Entreprises) sont
particulièrement bien placées pour saisir ces opportunités
et bénéficient de mécanismes décisionnels
particulièrement bien adaptés à la
réactivité nécessaire dans ce domaine (et nous avons pu
constater au cours de cette mission, comme de nombreux exemples l'illustreront
plus loin de très remarquables réalisations de micro-entreprises)
Il convient néanmoins de distinguer différentes catégories
d'entreprises selon leur positionnement dans le champ de l'information
Quelques
exemples :
Elles ont une vocation naturelle d'avant-garde et de défricheurs.
Certaines d'entre-elles (fabricants de cartes, de terminaux, ... ou de tapis
de souris comme NOVA Mouse Pad à Novalaise en Savoie (
www.novasmic.com) sont
confrontées à des problèmes sensiblement identiques aux
PME travaillant dans des secteurs traditionnels: Il serait sans doute
instructif de voir comment elles exploitent l'atout que représente pour
elles l'immersion dans le contexte Internet (en particulier pour le
fonctionnement en réseau, l' "écoute" du client et
l'organisation de communautés virtuelles).
Quelques
exemples :
Internet leur permet à la fois :
"le développement d'un nouveau produit nécessite la
coopération de nos filiales localisées dans 9 pays pour prendre
en compte cultures et sensibilités locales" Thierry Huynh
d'UBISoft
Les entreprises de cette catégorie devraient donc être rapidement
des clients d'Internet (si ce n'est pas déjà le cas) même
sans mesures incitatives spécifiques
2.5.1.1 Les producteurs de logiciels
Ils ont
bien naturellement été parmi les premiers à
développer ce que l'on appelle l'ESD (Electronic Software
Distribution) encore handicapé aujourd'hui par la faiblesse de la bande
passante qui oblige à pratiquer la distribution mixte (commande on-line
et envoi postaux)
Pour les logiciels des grands éditeurs, Beyond
www.software.net et
BuyDirect
www.beyond.com ont
été les précurseurs en 1994 aux US. En France
Softgallery
www.softgallery.fr a
ouvert la marche en 1997
Pour les "shareware" produits par des particuliers ou de petites structures qui
ne pourraient pas utiliser les circuits de vente traditionnels, une floraison
de sites les proposent: Tucows
www.tucows.com le plus gros
répertoire de shareware a lancé eBarn
www.ebarn.com , mais voir
aussi Shareware.com
www.shareware.com,
Download.com
www.download.com, ShareIt
www.shareit.com, Kagi
www.kagi.com , RegSoft
www.regsoft.com.
Yaskifo
www.yaskifo.com fait de même sur le
marché français
Une idée intéressante pour pallier la déficience de nos
réseaux: est la distribution gratuite dans les magazines informatique de
logiciels "verrouillés" et la vente des clés permettant leur
décryptage sur internet, permettant d'utiliser la licence: c'est
l'ELD Electronic Licence Distribution (que pratique BitSource
www.bitsource.com)
2.5.1.2 Les éditeurs de journaux et magazines (papier, radio ou TV)
En 2000
nous n'avons trouvé aucun organe de presse (journal, radio,
télévision) qui n'ait une activité Internet (ou tout du
moins un projet annoncé) et souvent les développements dans ce
domaine sont présentés comme le coeur de la stratégie
(Reuter, Pearson, Reed Elsevier, Thomson Corp,...) ....et une floraison de
nouveaux titres liés à la Net-économie sont apparus
Reed Elsevier qui ne réalisait que 18M$ de CA sur
Internet a annoncé en 2000 sa décision d'y investir 1,2Millards
de dollars et le groupe Pearson 400M$. Thomson Corp a mis en
vente ses 54 titres de presse pour se recentrer sur le Net
Internet est en même temps un concurrent (en tant que média) et
une opportunité de développement pour une industrie de production
de rédactionnel. Concernant le premier point l'enquête
réalisée en 2000 par l'Association Mondiale des Journaux montre
que la Télé a plus souffert que la presse écrite : les
premiers au classement mondial du taux de pénétration de la
presse écrite (Norvège, Finlande, Suède) sont les
mêmes que pour Internet (la France occupe le 28ème
rang).
Ces dernières années l'une comme l'autre ont fortement
profité de l'explosion des investissements publicitaires de entreprises
"Internet"
Le risque est cependant de croire qu'il serait possible d'utiliser Internet
sans repenser profondément le métier afin d'être en mesure
de répondre aux attentes des clients actuels (ou futurs) et des
annonceurs potentiels ainsi que de trouver le modèle économique
pertinent.
"Aujourd'hui la rubrique la plus visitée de TF1 est...la
caméra qui depuis le toit permet de voir la circulation
sur le boulevard périphérique!" déclarait en 1999 Louis
Rougier de Médiangle
www.mediangles.fr)
Ils devront créer, à partir de leurs compétences (fonds
documentaires, capacité de synthèse, branchement sur
l'événement,...) des produits totalement nouveaux.
Cela a conduit certains, comme le Monde à filialiser
l'activité (Le Monde Interactif dirigé par Alain
Giraudo et animé par Michel Colonna d'Istria) pour les
protéger des pesanteurs culturelles de la maison mère et
permettre d'accueillir des partenaires au capital.
Les DNA, comme la plupart des titres de la PQR (Presse Quotidienne
Régionale), avaient déjà franchi le pas depuis longtemps
pour le minitel (SdV Plurimédia, ce qui explique peut-être
qu'ils furent les premiers de la PQR à se lancer en 1995)
Il serait par exemple tout à fait absurde de mettre simplement le
journal papier, tel quel, sur le Web (ce qui serait du "shovelware")
en facturant le prix d'un exemplaire sous prétexte que l'on perd
peut-être un lecteur
Les journaux américains l'ont bien compris en se regroupant pour
créer des concepts totalement nouveaux voir le site de la "newspaper
association of America"
www.naa.org
Cette approche permet en outre de constituer des fichiers de clients facilement
valorisables car l'éditeur connaît leurs préoccupations (et
nous verrons plus loin l'importance de tels fichiers dans l'économie du
Net ainsi que les problèmes déonthologiques que pose leur
commercialisation)
Net2One
www.net2one.fr
créé par Jérémie Berrebi fournit
gratuitement des revues de presse personnalisées en fonction de mots
clés. Riche de 70 000 utilisateurs, elle vend des profils aux annonceurs
qui peuvent ainsi mieux "cibler" les internautes
de même 8 grands groupes de presse (140 journaux) ont fondé
www.classifiedventures.com
qui a créé
www.cars.com,
www.apartments.com et
www.newhomenetwork.com
en Grande Bretagne 7 groupe de presse (560 titres, deux tiers des PA)
ont fondé
www.adhunter.co.uk
(400.000 véhicules, 60.000 emplois par semaine) : 1 million de pages vue
par mois 6 mois après son lancement en 1997
Notons l'initiative de Spir communication spécialisé dans
la presse gratuite (132 titres), et qui n'a pas de ce fait à craindre
une cannibalisation de son édition papier et qui avec
www.petites-annonces.fr
regroupe 200.000 petites annonces "la Sentinelle" vous offre la
possibilité d'être alerté par mail lorsqu'une annonce
concerne un centre d'intérêt que vous lui avez signalé.
Même démarche pour Comareg (le leader avec 165
publications, 15 millions d'exemplaires par semaine, distribués à
80% des foyers français 11 millions de PA)
www.bonjour.fr, filiale
d'Havas:
L'option de départ de ne pas apporter de valeur ajoutée
spécifique et de faire payer les consultations limitait les visites
(60.000 utilisateurs par mois). La décision prise mi-98 de passer
à la gratuité tout en enrichissant le site (multiplication par 10
du coût du site) par un riche contenu éditorial (conseil
techniques, actualité du secteur, informations locales, agendas,...) et
des services nouveaux (offres financières, bonnes affaires, voyages,
pages jaunes,...) a conduit a une explosion de la fréquentation (+30%
par mois dixit Marc Duteil directeur marketing)...sans pour autant
entamer l'offre payante du minitel (+15% sur 1 an)
Toutéla de Pierre Saliceti essaie de développer en
France le modèle de Classified (racheté par
Excite), profitant dit-il de l'absence de PA sur le web français
pour produire une base de petites annonces (insertions gratuites mais
vérifiées) distribuées par l'intermédiaire de
partenaires (portails, médias,...)
En 1999, la CGIP est devenue l'actionnaire de référence du groupe
Canadien Hebdo Mag (180 publications dans 14 pays dont La Centrale
des Particuliers
www.lacentrale.fr) qui a
pris le nom de "trader.com" pour s'introduire en bourse début 2000. Avec
17 sites Internet il a vendu plus de 30 millions d'annonces
Les Echos (Philippe Jannet)
www.lesechos.com La
Tribune (Frédéric Filloux)
www.latribune.fr ou
Investir (Elisabeth Chamontin)
www.investir.fr ont su
créer des bases de données économiques qui deviennent des
outils de référence.
Aux Echos l'Intranet a été installé en même
temps que le web : il sert à récupérer l'information
(Bloomberg, AFP, Reuter,..), mais aussi à la production des articles par
les journalistes, à la validation par la rédaction et à la
mise en page.
Trois journalistes à temps plein, sur une équipe
limitée à 12 personnes grâce à une
automatisation poussée, assurent le "retraitement" pour le web en
ajoutant des liens vers des dossiers, des biographies ou d'autres sites: la
consigne est "d'ajouter de la profondeur
Une grande partie du site est gratuite mais l'accès à
l'ensemble des informations est payante, soit à la consultation
soit par abonnement (1000 à 2000F/an)
Un service de presse pour Intranet se met en place cette année en
association avec les principaux journaux économiques mondiaux (Wall
Street, Frankfurter, Financial Times, El païs, Il Sole,..) et elle permet
une diffusion personnalisée en fonction du profil d'intérêt
de chacun avec une fonction d'alerte
Pourquoi pas à terme une fonction de courtage électronique?
Au niveau de la maison mère (le Groupe Pearson), ce n'est pas
moins d'une centaine de journalistes qui travaillent sur le "portail
économique global ft.com
La souplesse du web lui permet d'approvisionner l'information en continu
(news, cours de bourse,...), - sans aller toutefois, comme Europe 1
www.EuropInfos.com
jusqu'à "offrir de l'information à flux tendu disponible
même sur le GSM-SFR avec service d'alerte personnalisé"
(Edmond Zucchelli) - , et en même temps de pouvoir
immédiatement accéder aux archives de l'entreprise ou du dossier
concerné permettant ainsi une mise en perspective
Selon l'étude menée par l'école de journalisme de
l'Université Columbia 60 % des journaux US possédaient un site
web éditorial au début 99.
Pour des journaux locaux ce peut être l'occasion de toucher le
public de la "diaspora" (pour la presse quotidienne régionale
française voir
www.pqr.org)
Le télégramme de Brest a ainsi, sur sa version
WEB, 33 % de clients "expatriés"
www.Bretagne-online.tm.fr
De même pour les Dernières Nouvelles d'Alsace (Michel
Landaret)
www.dna.fr.: 24% du trafic
provient des USA, aucun abonnement n'a été perdu mais à
l'inverse 12% des lecteurs-internautes, des jeunes pour l'essentiel, trouvent
la version papier inintéressante. L'horoscope vient largement avant
l'international, mais 60% des visiteurs lisent l'édito contre 5% pour la
version papier.... Grâce à la pub, la seule ressource, le petit
équilibre, 0,6MF,est atteint
Les sites de la télévision nationale France2
www.france2.fr est
"consulté à 85% depuis l'étranger (Philippe Dumez)
et la télévision régionale : "France3
www.france3.fr permet de voir
les actualités en image de sa région sans y résider
(Serge Blin)
A l'inverse le Parisien
www.leparisien.fr qui
couvre une large métropole essaie d'approfondir les déclinaisons
plus locales
Internet a permis la naissance d'innombrables newsletter, souvent
gratuites dans tous les domaines susceptibles d'interesser les internautes
(sport, finances, informations générales, cinéma,...et
bien entendu Internet). Ces lettres sont souvent couplées à des
sites qui offrent des développements sur les thèmes
évoqués ainsi qu'un archivage des nouvelles déjà
publiées
FTPresse
www.ftpresse.com spin off
du CNRS, créée par François Vadrot, a maintenant
lancé 8 publications(Internet, santé, collectivités
locales, ressources humaines, photo,...), elle a levé 10 MF fin 2000
Des "lettres confidentielles" financées par abonnements et sans
publicité commencent à se lancer sur le web
Indigo Publication
www.indigo-net.com de
Maurice Botbol avec une information personnalisé payée
à l'article sélectionné. Les logiciels très
spécifiques à ces fonctionnalités a donné naissance
à une start-up créée avec 3 jeunes centraliens
Aldabra.com
Certains journaux spécialisés ont fait du web leur édition
principale
C'est le cas de l'éditeur de magazines informatique ZDNet
www.zdnet.com (120salariés
édité par Ziff-Davis filiale du japonais SoftBank et leader
mondial de l'information sur les NTIC) avec près de 200 millions de
pages vue par mois début 1999 et pour autant "le web renforce
l'édition papier" dixit Julien Jacob. Ils proposent
également
de la formation ZD University
et des jeux GameSpot
www.gamespot.com leader de
son secteur, 40 journalistes.
Notons chez nous l'Odyssée
Interactive
www.jeuxvideo.com leader
francophone le l'information sur les jeux vidéo, créé en
1995 par des étudiants et installé à Aurillac dans le
Cantal : 3,5 million de pages consultée par mois début 1999 (le
site est hébergé aux USA pour des problèmes de coût
et de bande passante 45 Megaoctet/s), il devrait s'adjoindre une boutique en
1999
Ses challengers: Overgame
www.overgame.com et
Gamelog
www.gamelog.com
Enfin des Webzines (magazines édités uniquement sur le
Web) se sont spécialisés dans l'évènementiel
World Media Live, syndication mondiale de 23 journaux
créé dans le contexte de la guerre en Yougoslavie, dont la
branche française
www.worldmedia.fr est
extrêmement active et couvre tous les grands évènements
avec des sites spécifiques (tour de France, festival de Cannes,
défilé d'Yves Saint Laurent,...) pour un public essentiellement
américain
N'oublions pas non plus les radios maintenant que les débits et
les techniques de compression permettent la diffusion de sons de qualité
(Aujourd'hui 2.300 stations de radio émettent sur l'Internet)....et sans
doute bientôt la télévision à la demande sur
l'Internet, dès que la bande passante le permettra: là encore
gageons qu'il faudra "réinventer ce média" pour le rendre plus
interactif, le simple "pay per view" n'étant sans doute pas la formule
gagnante
Spinner.com
www.spinner.com diffuse 120
chaînes différentes...
Imagine Radio
www.imagineradio.com
offre à ses auditeurs la possibilité de choisir
les titres qu'ils veulent écouter et rend ainsi caduque le rôle du
directeur des programmes
Reste encore à régler les problèmes juridiques des droits
d'auteur des journalistes, problème qui paralyse aujourd'hui bien des
initiatives, ainsi que celui des coûts d'hébergement ou de lignes
spécialisées
Ils sont dans un rapport de 1 à 10 avec les Etats Unis d'après
le rapport 1999 de l'Aftel, et même jusqu'à 20 fois
supérieurs d'après Serge Blin de France3 qui
diffuse des images nécessitant des bandes passantes conséquentes)
qui inhibe bon nombre de développements
Une étude très fouillée de ce secteur a été
réalisée par Pierre Lemoine dans l'édition 1999 du
rapport de l'Aftel
www.aftel.fr
Le problème majeur auquel sont confrontés les journaux est bien
entendu celui du modèle économique:
Reuter annonce réaliser en 2000 un CA plus important sur Internet
qu'avec la presse traditionnelle
le Monde
www.lemonde.fr , 4
millions de pages vue par mois et Ouest-France
www.France-ouest.com
envisagent de suivre cette voie avec le projet ETEL mené par Christian
Philibert)
USA Today
www.usatoday.com
,après un premier essai non concluant de vente sur abonnement a
adopté la gratuité. Il est maintenant N°1 des sites de
presse sur Internet avec 135 personnes, en majorité journalistes
(seniors issus de l'édition papier et jeunes recrues), 1 million de
visiteur par jour et 7 millions de pages consultées et il gagne sa
vie. 33% de ses revenus proviennent des commissions sur les ventes
(10 à 50%) opérées par les marchands vers qui les lecteurs
ont été orientés par la pub du journal
560 journaux américains se sont regroupés pour
créer un site
www.adquest.com pour essayer
de reprendre la main face à des nouveaux venus comme
www.themonsterbooard.com
qui en ont fait une spécialité et non une annexe "vache
à lait" leur permettant d'être beaucoup plus compétitifs
pour le client
Pressed
www.pressed.com donne
accès (payant) à 8,5 millions d'articles de l'AFP et des journaux
de référence de la presse française publiés depuis
1983
Libé
www.liberation.com (4
millions de pages vue par mois dont 45% depuis l'étranger,
précurseur de la presse nationale avec un site ouvert dès mai
1995) fournit ainsi dans l'édition électronique un
véritable prolongement du journal papier
Dans la suite de ce rapport nous serons amenés à revenir sur tous
ces points mais d'ores et déjà le GFII (Groupement
Français de l'Industrie de l'Information), le marché de
l'information électronique atteignait 22 Milliards de Francs en 1999 et
la diffusion via Internet devrait dépasser l'ensemble des autres canaux
d'ici 2002
2.5.1.3 La formation : un marché qui explose, le "e-learning"
Avec
l'émergence de "l'économie du savoir" (knowledge-based Economy),
la matière grise est aujourd'hui la principale richesse d'un
pays.
C'est aussi l'atout compétitif majeur des entreprises qui ont
consacré 61 Milliards de $ en 1998 rien qu'aux USA à la formation
continue de leurs employés (émergence du "knowledge
management" depuis1998, création de nombreuse "corporate
universities")
Enfin pour des parents la formation inculquée à leurs
enfants constitue aujourd'hui la meilleure dot "you earn what you
learn"
La formation devient un enjeu essentiel: chaque jour les technologies
progressent, les métiers évoluent, l'organisation change, les
méthodes de management se transforment: les besoins augmentent tant pour
la formation initiale que pour la formation continue
Mais... les budgets disponibles et surtout le temps qu'il est possible de
dégager ne sont pas extensibles à l'infini. c'est la raison pour
laquelle les outils construits sur l'Internet émergent à
très grande vitesse (notamment en Amérique du Nord). Ils offrent
en effet de nombreux atouts:
Philippe Queau de l'Unesco rapporte que le groupe Apollo qui
possède l'Université de Phoenix, un campus à Londres et un
autre à Mexico a comme projet de créer une université
virtuelle de 100.000 étudiants de tous niveaux répartis dans le
monde entier
Les universités les plus cotées s'assurent les services des
professeurs les plus renommés (prix Nobels par exemple) et deviennent
difficiles à concurrencer sur le marché mondial
Aujourd'hui il est possible pour 33.000$ de suivre un MBA à
Harvard (25.000$ en résidentiel, hors frais de déplacement
et de séjour)
Stanford Online fournit via Internet des cours à 2.500
étudiants dans le monde (Moscou, Berlin, Tokyo,...). Jean-Claude Latombe
Chairman du département informatique déclare aux Echos
"l'enseignement à distance risque d'affecter à terme
énormément les universités les moins cotées"
Il existe aujourd'hui plusieurs centaines de plates-formes plus ou moins
sophistiquées. Une des plus appréciée est Webct,
développée par l'Université de Colombie-Britannique
au Canada et rachetée par la société
américaine Universal Learning Technology (ULT). Elle est
utilisée par plus de 1000 collèges et universités (dont
Nancy, Grenoble et Toulouse dans plus de 50 pays
Havas qui a de grandes ambitions dans ce domaine sort la plate-forme
Education.com (140MF d'investissement) pour diffuser sa production
éditoriale, de son côté une start-up, Montparnasse
Multimédia a mis 30 MF dans la sienne (Rollingminds.com) et
travaille en partenariat avec des producteurs de contenu
Une start-up, onlineformapro,
www.onlineformapro.com
installée à Vesoul se propose d'être le portail de la
formation professionnelle en ligne
Nous sommes malheureusement aujourd'hui pénalisés par la
limitation des débits et leur coût qui amène à
brider considérablement les capacités de telles plates-formes
(voir le projet
FING page
16)
ð La délivrance des enseignements: qui nécessite des
équipes de "tuteurs" alliant compétences scientifiques et
qualités humaines (capacité d'écoute, de jugement, de
charisme, d'animation, d'organisation). Il s'agit d'une activité de
service destinée au "client" final (B to C)
ð L'elaboration de plateformes logicielles permettant d'utiliser
les cours, de gérer le tutoring et d'assurer les fonctions
administratives : il s'agit d'une activité de start-up d'Internet
Tout ceci conduit tout à la fois
Le e-learning conduit à l'éclatement des structures
d'enseignement en 3 métiers profondément distincts
ð L'élaboration des enseignements: c'est un investissement
lourd (10.000$ l'heure d'enseignement) qui nécessite de mobiliser des
équipes pluridisciplinaires (spécialistes du sujet, chercheurs,
pédagogues, psychologues, scénaristes, ergonomes, designers,...)
qui ne peut guère être conçu pour un seul
établissement. Il s'agit clairement d'une activité "industrielle"
destinée au commerce inter établissement (B to B)
Internet apporte le même bouleversement que le cinéma d'un coté et la télévision d'un autre en a apporté aux théâtres de province
Les
représentations "live" données chaque soir par les
théatres de boulevards ont été largement remplacées
par de prospères chaines de télévision qui assurent une
programmation (en fonction du public visé) de films (en provenance pour
l'essentiel d'Hollywood, faisant appel à des vedettes mondialement
connues, mobilisant souvent d'énormes budgets rentabilisés en
quelques mois) à côté de "news", d'interview, de jeux
élaborés par la chaine.
Une industrie de support technique (caméras, émetteurs
hertziens,...) s'est développée a côté
Il subsiste pour un public "d'élite" quelques grands Opéras et
prestigieux théatres ... souvent déficitaires
Le e-learning est ainsi un enjeu pour notre balance commerciale (la
Banque Merrill Lynch estime que ce marché, hors système public,
pourrait croître de 3,6 Milliards de dollars en 1999 à 25 en
2003). Le Crédit Suisse l'évalue de son côté
à 40 Milliards de dollars en 2005
... mais aussi pour notre balance "culturelle": imaginons que
des universités comme Stanford ou Harvard offrent des formations
reconnues sur le plan international sous le "label" d'un prix Nobel et qui,
grâce aux économies de transport et de séjour revient
finalement moins cher qu'une formation universitaire (ou continue) en France,
que choisiront les étudiants (ou leurs parents) et les employeurs? ne
peut-on craindre, tant pour nos étudiants que pour ceux de pays tiers
où l'influence française se maintient de douloureuses
conséquences?: ne risque-t-on pas d'assister à la même
concentration qu'à Hollywood pour le cinéma aujourd'hui?
Ce problème ne concerne évidemment pas seulement l'enseignement
supérieur
Cette mutation va entrainer de fortes évolution des métiers
d'enseignant: la disparition du "professeur" délivrant son
enseignement dans de grands amphithéâtres au profit
d'équipes pédagogiques élaborant des cours d'une part et
de tuteurs d'autre part
Evidemment une telle évolution met en exergue un certain nombre
d'aberrations du système actuel: un seul exemple, des enseignants
dans le supérieur payés en fonction du nombre d'heures de cours
(quelqu'en soit la qualité) à un tarif horaire ne
dépendant que de la qualité de la recherche (qui peut n'avoir
aucun rapport avec l'enseignement), le travail de préparation des cours
et le tutorat n'étant pas évalué ni
rémunéré alors que ce sont les métiers qui
subsisteront...
De nombreuses questions restent ouvertes: Quel modèle économique?
Logiciels libres? B to B?, ASP?, quelle rémunération pour les
auteurs des cours? Droit d'auteur? statut des e-professeurs?
Il est bien clair enfin qu'une telle révolution dans un domaine aussi
délicat nécessiterait un accompagnement substantiel en
matière de recherche en "ingénierie pédagogique"
aujourd'hui quasi inexistante, notamment pour voir comment articuler le
présentiel (pour souder les promotions et créer par là des
réseaux indispensables dans la vie professionnelle) et le virtuel,
comment concevoir des enseignement efficaces (consolider les acquis
professionnels, utilisation de l'aspect ludique propres à
l'efficacité des apprentissages dans toutes les espèces animales,
apprentissage des savoirs faire, adaptation à la forme de l'intelligence
de l'apprenant et à ses rythmes, articulation entre travail individuel
et travail en équipe, éducation des sens de la curiosité
de l'initiative de l'innovation et du risque, ...)
C'est également un domaine qui devrait voir naitre de nombreuses
start-up: nos Grandes Ecoles, notamment celles relevant de notre
ministère devraient devenir des incubateurs dans ces domaines
Dans le dossier consacré par Les Echos à ce sujet, il
est recensé 250 universités virtuelles sur Internet
(évaluation de Jacques Perriault de Paris-X) et il s'en ouvre
tous les mois.
En raison de son immense territoire, peu peuplé et aux conditions
climatiques difficiles le Canada fait partie des précurseur.
L'Université d'Athabasca en Alberta a démarré sur
Internet dès 1994 (elle avait auparavant une activité classique
d'enseignement à distance). Avec 100 professeurs, 200 tuteurs elle
compte 20.000 étudiants. Elle offre 450 programmes dans tous les
domaines scientifiques et littéraires et 37 MBA
Elle reçoit168MF de financement public et facture ses cours 400$
Une dizaine d'autres Universités Canadiennes, comme Teluc au
Québec, proposent de tels enseignements et 200.000 étudiants les
suivent (prévisions à 5 ans : un tiers des cours sera suivi sur
Internet)
Une innovation pédagogique à noter: d'ici à 2 ans
l'obtention d'un diplôme universitaire nécessitera d'avoir obtenu
une unité de valeur en ligne, gage du développement du e-learning
... et surtout de l'aptitude des étudiants tout au long de leur vie
professionnelle de savoir utiliser Internet pour apprendre
Les intranets de formation des Grandes entreprises comme IBM, Microsoft
ou Pricewaterhouse constituent également aujourd'hui de
véritables universités
Voir également la téléformation dans les entreprises
page
122 et la
recherche de formation sur le web
page
113
2.5.1.4 Les professions financières: banques, assurance, courtiers, ...
Une
remarque de même ordre peut être faite pour les banques et
autres institutions financières qui ne sont pas toutes aussi en
avance que pourrait le laisser imaginer le potentiel de matière grise
dont elles disposent
Zona Research
www.zonaresearch.com
considère qu'elles sont les premières qui risquent d'être
touchées dans leur existence même par le développement
d'internent si elles ne changent pas radicalement leur façon de
travailler.
L'interpellation de Bill Gates lors de la conférence "retail
delivery" de 1996 :
"the world needs banking but not bankers"
est sans
doute caricaturale, mais ne doit pas pour autant être
sous-évalué : le coût d'une transaction bancaire par
exemple passe de 1,07$ lorsqu'elle est traitée en agence
à 0,54$ quand elle est traitée par
téléphone et 0,01$ par l'internet (Bill
Finkelstein, Wells Fargo)
l'Etude de l'OCDE sur les incidences du commerce électronique
(août 1998
www.oecd.org) considère
que les technologies de l'internet permettent aux banques d'économiser
89% de leurs coûts de distribution et les banques finlandaises ont
déjà réduit leurs effectifs de 50% avec les
téléprocédures
Malgré cela, certaines banques françaises se proposent sur
le modèle du minitel de facturer 6 Francs les clients qui leur en
économisent 5,95 (en effectuant eux-mêmes leurs transactions par
l'Internet) sous prétexte que "cela leur rend service"
Alors que l'on aurait pu imaginer logiquement qu'elles fassent partie des
premiers fournisseurs d'accès gratuit en prenant même en charge
les coût des minutes de communication consacré à la gestion
des comptes. Et ce d'autant plus que comme l'a constaté la filiale
luxembourgeoise d'une banque française, les 25% de sa
clientèle passée sur internet représentaient 65%
des transactions totales...
A la Wells Fargo il est apparu que les clients internautes
étaient deux fois plus "rentables" que ceux qui ne l'étaient pas
et que ceux-ci, en général plus mobiles géographiquement
restaient 3 fois plus fidèles à la banque lors d'un
déménagement (Bill Finkelstein de la Wells Fargo
séminaire Aftel NY 98)
Cette analyse est confirmée par la SEB (une des 3 grandes banques
des Pays Nordiques): ses "e-clients" lui rapportent 2,5 fois plus que le
client moyen. En conséquence elle a décidé un
programme visant à faire passer l'ensemble de sa clientèle sur
internet pour les opérations courrantes et en conséquence elle
prévoit de fermer 80% de ses agences sur 4 ans. Elle
considère que cette stratégie lui permettra d'étendre ses
services sur l'ensemble de l'europe en 'écrémant" le
marché, les clients "branchés" étant les plus rentables.
Pour les autres des systèmes de distribution comme Carrefour (qui
en outre peut proposer le choix entre les produits financiers de plusieurs
établissements) serait peut-être plus adaptés grâce
à des amplitudes d'ouverture plus large et des coûts de
fonctionnement plus modestes
Notons que cette Banque fait partie de la Galaxie Wallenberg, dont une
autre branche, OM Gruppen, qui est propriétaire de la bourse de
Stockholm et qui met en service Jiway, bourse tout électronique a
lancé une OPA hostile sur la vénérable Bourse de
Londres
Certains jeunes hauts responsables de nos grandes Banques vont jusqu'à
assimiler le comportement interne de nos grands établissements
financiers actuels à celui des maîtres des Forges en 1960,
quelques années après l'ouverture du marché commun,
organisés en fonction de la production et non du client, leur
prospérité semblant refléter la pertinence des choix
stratégiques, alors qu'elle ne faisait que résulter des rentes de
situation:
Il est aujourd'hui encore choquant pour certains d'imaginer que
business village, filiale de BNP-Paribas, pourrait offrir
à ses clients une palette de services financiers, en mettant en
concurrence les produits les plus performants du marché et ne pas se
contenter de fournir ceux de sa maison mère
Plus choquant encore serait d'imaginer qu'une agence Bancaire pour
amortir l'investissement considérable qu'elle représente,
pourrait faire autre chose, qu'écouler les produits maison, et qu'elle
puisse s'attacher à répondre à la globalité des
préoccupations du client qui en franchit le seuil: gestion de son
patrimoine (immobilier, bourse, oeuvres d'art, fiscalité, assurance,
succession,...) gestion de sa trésorerie (outils de paiement,
tableaux de bord, crédits à la consommation,...).
La crédibilité n'impliquerait-elle pas alors que le
conseiller puisse lui proposer les meilleurs produits, et donc y
compris ceux de la concurrence ? ne faut-il pas clairement
séparer la production de la distribution? Dans le
téléphone, l'informatique ..ou l'épicerie cette mutation a
été faite depuis longtemps, les produits financiers sont-ils si
différents qu'ils puissent se permettre de rester dans une logique de
l'écoulement de la production? Certaines timides avancées ont
été faites (sicav, certains produits d'assurance,...) ne
faudrait-il pas aller beaucoup plus loin? : c'est le projet de Bernard
Arnault avec Zebank
http://www.zebank.com
Voir page
95
Les Banques n'ont par exemple pas vu arriver les courtiers en ligne qui
en cassant les prix et en fournissant des informations de qualité
se sont appropriés 15% du marché des transactions des
particuliers
E-Trade, 1,5 millions de clients en octobre 1999 avec 28
Milliards de dollars de dépôts
www.etrade.com, continue à
croitre au rythme de 80 000 nouveaux comptes par mois et le volume des
transactions qu'il gère , après seulement 5 ans d'existence
(120.000transactions quotidiennes) est équivalent à la bourse de
Paris
Fort de ce succès e-trade a lancé en janvier
e-offering, banque d'investissement en ligne: elle prendra des
commissions limitées à 4,5% des montants levés contre les
7% habituellement pratiqués sur le modèle de Wit Capital
www.witcapital.com qui
l'avait précédé sur ce créneau.
La firme est par ailleurs derrière la création de
l'International Security Exchange, un système de transaction
électronique qui ambitionne de concurrencer le Chicago Board Option
Exchange (les Echos du 13/1/99)
A l'été 1999 elle a également pris le contrôle de
Telebank Financial pour 1,8 Milliard de dollars, banque en ligne
spécialisée sur les prêts immobiliers
L'entreprise arrive en France en commençant par s'associer avec CPR
www.cpr-etrade.com en
1999 avant de reprendre sa liberté pour un développement autonome
(éventuellement de concert avec un leader européen)
Charles Schwab
www.eshwab.com (1,5 millions de
compte) basé à San Francisco, existe depuis 20 ans et s'est
convertie au web plus récemment: elle reste N°1 en misant sur le
conseil personnalisé. Elle vaut fin 1999 31 milliards de dollars (contre
29 par exemple pour Merril Lynch)
En France Self Trade (
www.Selftrade.fr) ouvert
en décembre 98 compte 3 mois après 1000 clients et en attend
10.000 pour la fin de l'année 1999.
Fimatex qui est une belle réussite, bien qu'elle ait
été développée au sein de la Société
Générale n'était pas au catalogue du réseau
Au total il y aurait aux USA 8,4 millions de personnes avec des
portefeuilles dépassant les 100.000$ (420 milliards de dollars au total)
opérant en bourse via internet, avec 450.000 ordres quotidiens (soit
22%des échanges), offrant 1 milliard de dollars de commissions
aux quelques 60 firmes de courtage existant actuellement
En Europe l'Allemagne arrive en tête (400.000) pour 100.000 en France (et
par exemple 200.000 en Suède)
également voir
page
103 le
chapitre consacré aux bourses
Par ailleurs CompuBank
www.compubank.com,
première banque fonctionnant exclusivement sur internet, a vu le
jour en octobre 1998.
Elle est suivie par Egg
www.egg.com , filiale du groupe
britannique Prudential, qui n'accepte plus depuis avril 1999 que des
clients en ligne: selon Mike Harris "l'exploitation des services
bancaires grand public par internet sont 4 fois moins coûteux que par
téléphone et 10 fois mois chère qu'à travers les
agences traditionnelles" ce qui lui permet de servir des interets trois fois
plus élevés sur les comptes à vue (5% contre 1,5%).
Avec 500.000 clients après 6 mois d'activité, et
1,2 millions en aout 2000, elle se classe au 8ème rang
mondial du classement IBM-Interbrand après la Citybank l'UBS et
Wells Fargo, mais avant le crédit Suisse et la Commerzbank, et avec 5
milliard de £ elle revendique 40% de part de marché sur les
nouveaux dépôts
Elle propose crédits immobiliers, prêts personnels et
bientôt assurance-dommage, cartes de crédit et produits de
placement financier. Elle fournit évidemment accès internet et
e-mail gratuit
En Août 1999 création en Irlande sous l'impulsion notamment
de Intel, Méru, Apax et Vertex de la première banque
paneuropéenne 100% Internet: First-e
www.first-e.com (ses
services devraient être opérationnels en France mi-2000)
En Aout 2000 c'est au Japon que nait la banque 100% en ligne Japan
Net Bank en association avec l'opérateur téléphonique
NTT Docomo et un réseau d'épiceries de
proximité pour les retraits de liqidités
Mentionnons également
@ - Entrium en Allemagne 700.000 clients N°1 européen
de la banque sans guichets compte 60% de clients ayant accès à
internet (en Allemagne on compte aujourd'hui 3,5 millions de compte en ligne
avec un rythme de doublement annuel (pour mémoire le leader en France,
Banque Directe compte 57.000 clients)
@ - SE-Banken appartenant à la "constellation" Wallenberg"
en Suède, avec 300.000 clients sur internet vient de
racheter BfG en Allemagne au Crédit Lyonnais pour en faire la tête
de pont de son offensive internet sur ce pays
Aujourd'hui à côté des 200 sites financiers sur internet
comme ceux de la City Bank ou de la Wells Fargo,
opérationnels dès 1995, on en compte une dizaine opérant
exclusivement sur l'Internet (Compubank à Houston, Atlanta
Internet Bank, ...)
Rappelons que dans son plan stratégique City Group qui revendique
aujourd'hui 300 millions de comptes s'est fixé un objectif de 1
Milliard de clients en offrant à ceux-ci de gérer l'ensemble
de leurs comptes dans les autres établissements par son
intermédiaire (Chris Zaharias Netscape, séminaire Aftel
nov 98)
Maintenant tous les "portails" d'entrée sur le web comme Yahoo!
ou Aol, lancent leur chaîne "finance" offrant plate-forme
d'information économiques et financières conseils grâce
à des partenariats éditoriaux ainsi que un centre de courtage en
ligne permettant d'acheter et de vendre en ligne par l'intermédiaire de
courtiers électroniques comme e-trade
AOL qui a lancé "personnal finance" en 1996 compte
actuellement 10,5 millions de clients
(Cf classement des meilleures cyberbanques par l'association online banking
www.obanet.org)
dès cette année on estime (Atelier Bnp-Paribas) que 10
à 15% des prêts aux USA, soit 1500 Milliards de dollars
en 1998 sont directement influencés par la consultation de
sites Web spécialisés qui outre un riche contenu
éditorial permettent de rechercher sur le marché le meilleur taux
en fonction du profil de risque du client - et en faisant l'économie des
intermédiaires financiers monoproduits
e-loan
www.e-loan.com : 15.000
demandes de prêts par mois, Get Smart
www.getsmart.com 50 000 par
mois, Quicken Mortgage
www.quickenmortgage.com
qui rassemble les propositions de 11 banques pour une comparaison
immédiate, 800.000 visites par mois,...). En France Selectaux
lance un site adapté aux spécificités françaises
Toutes ces évolutions devraient conduire à l'avenir à
une claire séparation des fonctions de production de services
financiers de celles de distribution, car le client exigera de plus en plus
de pouvoir comparer des offres et n'acceptera plus d'être enfermé
dans celle de sa banque:
C'est une des raisons qui fait que paradoxalement, business-village,
filiale de Bnp-Paribas n'offre pas de services financiers: Il ne serait pas
crédible de n'offrir que les produits de la maison mère mais les
esprits ne sont pas encore murs pour franchir le pas...
Un classement réalisé par Interbrand et IBM en mai 1999
des meilleures banques permet aux établissements scandinaves, allemands
suisses et britanniques de se placer honorablement au cotés de leurs
confrères nord américains. ce n'est malheureusement pas le cas
des 7 banques françaises sélectionnées (sur un total
de 45) dont aucune ne figure dans la liste des dix nominées: la
différence s'est faite sur le caractère clair, complet et
structuré du service offert aux clients mais selon l'AFB le retard des
banques françaises sur Internet est moindre qu'on ne le dit
Banque Directe (
www.banquedirecte.fr)
décolle plus lentement qu'espéré tandis qu'en Allemagne
son homologue Comdirect dégage déjà des
bénéfices (valeurs boursières : 9 milliards de dollars).
"quand le taux de pénétration atteindra 15%, c'est à dire
quand les clients les plus interessants iront sur le Web, nos grandes Banques
souffriront" (étude Chevreux)
Les assureurs ne sont pas non plus à l'abri de ce manque de
clairvoyance. Là aussi les nouveaux courtiers tels Insweb
http://insurance.yahoo.com
qui agrège et compare l'offre d'une vingtaine de compagnies
d'assurance devrait leur donner à réfléchir
Notons toutefois l'initiative de E-santé
www.e-sante.com , filiale du groupe Azur qui
en juillet 1999 était la première à proposer la
souscription en ligne d'un contrat d'assurance santé
complémentaire, ainsi que Reflex
www.reflex.tm.fr ou Maaf
Assurances
www.maaf-assurances.fr
En oct 2000 les AGF ont annoncé une ambitieuse politique dans la
banque à distance, secteur où elle n'est pas, avec
I-Bank (une banque qui offre toute la palette des services avec un
compte rémunéré à 5%, qui vise 500.000 clients
à 3 ans avec un investissement de 700MF). Dans l'assurance
(Okaou)où elle ne peut se permettre de faire de la peine à
ses 3000 agents généraux, les projets sont beaucoup plus
timides...
Dans le domaine de l'information financières de très
nombreux services se sont mis en place (
www.mine-yours.com de l'AFP,
www.woqats.com ,
www.netcote.com ,...) qui
proposent en outre des mécanismes d'alerte et des
systèmes experts pour assister le gestionnaire
Pour les renseignements financiers citons
Dun&Bradstreet :
www.dbisna.com
Et en France Societe.com
www.societe.com (gratuit) ou
SCRL
www.scrl.com filiale de la
COFACE.et surtout @rating
www.cofacerating.com
qui permet d'accéder à la notation, voire à la
labellisation de l'entreprise
voir page
90
Enfin de nombreux produits ou services financiers ont vocation à
être un simple composant d'un produit plus complexe:
Cette évolution sera sans doute plus difficile à conduire dans
les grandes structures où les hiérarchies intermédiaires
pourront être tentées de bloquer sous tous les
prétextes (sécurité, fiabilité,
confidentialité...) des processus susceptibles de remettre en cause
les modalités d'exercice des pouvoirs et l'utilité même de
certaines fonctions.
"il aura manqué à l'industrie banquaire française, trop
longtemps sous la coupe des pouvoirs publics, la vision et l'audace d'un Claude
Bébear" Pierre Albouy Rotschild, New York, les Echos 3.10.2000
Des actions de sensibilisation à partir de success-stories peuvent donc
se révéler opportunes pour les entreprises de cette
catégorie afin d'accélérer le mouvement ainsi que des
opérations d'aide au conseil afin de les mettre en mesure
d'opérer les meilleurs choix stratégiques.
2.5.1.5 Les producteurs de services de loisir : hôtel, tour operator, opérateurs de billetterie
Au
niveau mondial c'est un des premiers secteurs de developpement du e-commerce
avec les leaders Américains Travelocity
http://www.travelocity.com
et Expedia
http://www.Expedia.com
(Microsoft)
En Allemagne le premier voyagiste européen (Preussag) mise
à fond sur Internet et prévoit d'y réaliser 20% de son
activité, en Angleterre Martha Lane Fox fonde à 26
ans avec Brent Hoberman (29ans) Lastminute.com spécialisée
sur le voyage soldé à la dernière minute pour lequel
Internet est particulièrement bien adapté (introduit en bourse en
mars 2000 à plus d'un milliard de £)
Dans ce domaine en France le minitel a permis de bien roder le
modèle et les entreprises dynamiques de la profession réalisent
la transposition sans grande difficulté avec chaque jour de nouvelles
initiatives (visites virtuelles, accès par téléphone
mobile, couplage Web avec un centre d'appel, sites éditoriaux de plus en
plus riche permettant de préparer les voyages, techniques de
fidélisation, mails personnalisés aux clients abonnés,
partenariats avec les moteurs de recherche,...)
Pour les réservations de chambres Internet permet de diviser jusque par
par trois les couts et d'assurer un meilleur remplissage grâce à
un véritable "yield management et aux nouvelles possibilités de
ventes de dernière minute
"En une année Internet est passé du statut de gadget
branché à celui d'enjeu stratégique pour l'industrie
du tourisme" Les Echos 14 juin 2000
Dégriftour
www.degriftour.fr,
www.reductour.fr,
www.promovac.com,
www.abcvoyage.com pour les
tour operator (racheté en aout 2000 par Lastminute.com
Club Med Online
http://www.clubmed.com,
Accor
www.accor.com (3 portails,
7 sites en 3 langues, Nouvelles Frontières
http://www.nouvelles-frontieres.com et
http://encheres.nouvelles-frontieres.fr), et queques autres y font
leurs premiers pas avec plus ou moins de bonheur
Relais&Châteaux
www.integra.fr/relaischateaux pour l'hôtellerie
De nombreuses start-up se sont lancées sur ce créneau
: Jador.com
www.jador.com pour
réserver hotels et spectacles, Outdoor Attitude
www.outdoor-attitude.com
ou Skihorizon
http://www.skihorizon.com
pour les passionnés de nature et de sport d'aventure, Baoom.com
www.baoom.com
répertorie des centaines de fêtes, prétexte à des
déplacements
Malheureusement ce n'est pas encore en l'an 2000 le cas général:
une enquête du quotidien du tourisme revèle que 91% des agents de
voyage ignorent encore les possibilité d'Internet et que 80% des agences
ne sont même pas reliées au Web!
Quelques
exemples :
c'est un domaine où Internet devrait permettre l'émergence
d'activités nouvelles
2.6.1.1 Parmi les métiers à réinventer : ceux de la chaîne éditoriale (
2.6.1.1.1.1 Les livres
Cylibris Editions
www.cylibris.com
éditeur de livres, nouvellement créé, reçoit des
"manuscrits" d'auteurs souhaitant être publiés :
- il produit un catalogue sur Internet (
www.editions-cylibris.fr)
- à la réception d'une commande il lance l'impression de l'ouvrage
Les manuscrits étant aujourd'hui livrés sous forme de disquettes,
travaillant sans aucun stock, il peut se permettre de "publier" des auteurs
nouveaux sur lesquels les opérateurs classiques refusent de prendre le
risque éditorial "pour être édité aujourd'hui il
faut être connu. Il ne faut pas avoir quelque chose à dire" Jean
d'Ormesson
Les moyens d'impression modernes autorisent aujourd'hui une telle production et
une vente à l'unité à des prix tout à fait
compétitifs (prix de vente 58 F) et néanmoins rentables
00h00.com (
www.00h00.com), créé par
Jean-Pierre Arbon, propose pour sa part le choix entre le
Téléchargement et l'envoi de l'ouvrage (prix de revient de
l'impression par Dupli Print: 30F). en outre il offre forums, éditos et
animations spéciales pour la communauté de lecteur qu'il cherche
à créer: le livre peut ainsi être prolongé par un
débat entre les lecteurs il vient de se faire acheter par
l'américain Gemstar
Cette nouvelle approche permet également d'éditer des ouvrages
spécialisés à faible tirage
De même elle autorise de nouvelles formes d'écriture
grâce à l'hypertexte on peut sortir de la narration linéaire
Librissimo (
http://librissimo.com racheté par France
Télécom) édite les fac similé de livres rares ou
épuisés (400.000 titres des Jésuites de Chantilly et des
Dominicains du Saulchois) des accords en cours de négociation avec une
douzaine de bibliothèques devraient permettre de proposer 1 million
d'ouvrages (coût : 500 F à plusieurs milliers de F pour les
ouvrages fragiles de grand format)
Chapitre.com
www.chapitre.com créé en 1997 par Juan
Pirlot de Corbion recherche en outre pour vous, dans son catalogue de 400.000
ouvrages épuisés, chez 250 libraires spécialisés
dans l'ancien le livre rare que vous recherchez
Alibabook
www.alibabook.com qui fonctionne sur
le modèle de la partie librairie d'amazon.com vous permet de choisir
parmi 400.000 références et, par des contrats de partenariat est
présente sur des centaines de sites dont les visiteurs sont susceptibles
d'être intéressé par un livre
Le site
www.livre.net recense toutes les librairies
présentes sur le Net
A travers les cinq exemples ci-dessus, on voit bien que des professions
d'intermédiaires comme les éditeurs, les libraires, les
disquaires, les critiques littéraires ou musicaux vont devoir
complètement repenser leur métier avec cette modification
radicale de la chaîne de valeur : jusqu'à présent le
risque industriel résidait dans les invendus et le coeur de
métier consistait à faire le bon choix. Aujourd'hui ce risque
est évacué.
Par ailleurs la modification radicale de la chaîne logistique permet une
chute drastique des invendus: le taux de retour aux éditeurs passe des
40% traditionnels à 2%!
Le nouveau besoin du client, comme de l'auteur, est ailleurs :
Sans le filtre éditorial la production va exploser, noyant le
consommateur sous une masse d'opportunités qu'il ne peut explorer sans
aide
D'un autre côté l'oeuvre numérisée peut-être
très facilement reproduite, se pose le problème de la
rémunération du créateur et donc la gestion du copyright
au niveau mondial (problème à la fois technique et de principe :
la SACEM est-elle bien adaptée à ce changement de paradigme ?
d'autres formules se mettent en place à partir de "tatouage" d'oeuvres
et d'agents intelligents qui parcourent le Web à la recherche
d'utilisations non autorisées. (&&b)
Les nouveaux intermédiaires devront donc centrer leur activité
sur de nouveaux services :
2.6.1.1.1.2 La musique
Pour la musique la chaîne de la valeur change radicalement car avec les nouvelles techniques de compression (MP3 (MPEG1 layer3 www.mp3.com qui réduit les volumes jusqu'à 12 fois) et l'augmentation des bandes passantes il devient possible de "livrer" la musique "en ligne" et on revient à la logique du chapitre précédent
Aujourd'hui |
demain |
|
Rémunération des artistes |
1$ |
3$ |
intermédiaires |
9$ (Compagnie de disque) |
7$ (site web de softselling) |
pressage |
1$ |
0 |
distribution |
1$ |
0 |
Revendeur-détaillant |
5$ |
0 |
Coût final utilisateur |
17$ |
10$ |
(mission Thierry Trouvé /Aftel avril 1999)
Avec le standard MP3 le problème de la gestion des droits
d'auteur est loin d'être totalement réglé
L'exemple emblématique de ce nouveau phénomène est
Napster: il propose un annuaire ou les internautes indiquent les titres
qu'ils sont prêts à donner, les échanges se faisant ensuite
directement entre particuliers. Il a 20 millions d'utilisateurs et 200.000
téléchargements journaliers moins d'un an après sa
création: la plus forte croissance connue du Web. C'est un
véritable cataclysme qui ébranle l'ensemble de l'économie
du secteur
Il est évidemment, en terme de copyright à la limite de la
légalité (et nul de sait de quel côté).
Gnutella de son côté est un système qui permet
à chaque ordinateur de fonctionner comme un serveur (rejoignant ainsi
les racines de l'Internet) les morceaux de musique s'échangent ainsi
entre les membres sans aucun serveur central, offrant ainsi encore moins de
prise aux avocats
Quel nouvel équilibre naîtra-t-il des procès en cours?
le standard SDMI, secure digital music initiative
www.sdmi.org , tente d'apporter
une réponse mais en quelque jours il a été "cassé"
avant même sa sortie
Cette nouvelle approche commerciale permettra de réactiver les fonds
de catalogues des éditeurs, riches de plusieurs millions de titres
(qui ne sont aujourd'hui plus proposés à la vente),
Elle permet également d'éditer de jeunes auteurs qui, dans
l'économie du système actuel, ne peuvent l'être :
Spinner.com (
www.spinner.com) nouvelle
forme de radio sur internet (120 chaînes différentes) lance 125
artistes nouveaux...par jour
Goodnoise
www.goodnoise.com vend
chaque chanson téléchargée en MP3 pour 99cents
Un autre modèle totalement révolutionnaire, celui de la
société britannique StarGig.com
http://StarGig.com diffuse
gratuitement les jeunes artistes sur le web qui vient d'être
lancée en août 1999 avec une mise initiale de 3 millions de £
par Terry Ellis en partenariat avec le Business angel Damian
Aspinall.
Il vient d'acquérir Register.com
http://Register.com (qui
recense 250.000 groupes indépendants dans le monde). Son credo:
libérer les jeunes artistes des 5 grandes compagnies de disque et leur
permettre de trouver un public et de se créer de la
notoriété qui leur permettra de vivre de leurs concerts et
tournées...
Aujourd'hui plus de 100.000 sites sont consacrés aux artistes
2.6.1.1.1.3 De nouveaux modes de rémunération : la valeur attachée à la connaissance du client, les liens marchands
Bien
entendu il n'échappera à personne que la connaissance
extrêmement fine du client que permet ce métier (des
goûts, mais aussi de la personnalité à travers la
démarche d'achat et les lectures ou de ses préférences en
matière de couleur cf
http://www.couleurs.com/)
peut être puissamment valorisée en étendant
largement la gamme des produits ou services offerts :
comme nous le verrons plus loin, amazon.com
www.amazon.com . le
célébrissime libraire de l'Internet après ses
développements dans les CDROM et les jouets vient par exemple
d'étendre son offre aux ... produits pharmaceutiques et
cosmétiques en prenant une participation de 46 % dans Drugstore.com (le
Monde, 5 mars 1999 voir
page
77)
Nouveaux modèles également de rémunération :
beaucoup de sites, notamment les "portails" d'entrée et d'orientation
sur le Web (moteurs de recherche (yahoo!, alta vista, ...) ou fournisseurs
d'accès (AOL, Wanadoo, ...) ou de sites spécialisés (golf,
chasse, électronique, ...) voudront offrir à leurs visiteurs la
possibilité d'acquérir des ouvrages et un lien vers le site des
libraires fournira ce service :
Il est clair que dans la démarche commerciale le fait de "rabattre"
ainsi le client est un élément essentiel qui justifie une
rémunération. Ce type de liens commerciaux,
rémunérés en fonction des ventes qu'il
génère devient une modalité de plus en plus importante de
rémunérations des "nouveaux intermédiaires".
Celui-ci est usuellement rémunéré par une commission
allant de 5 à 15% du montant de la vente selon l'importance de la "plus
value" apportée en matière de sélection et de
conseil.(jusqu'à 20% pour le site de l'auteur qui assure
lui-même la promotion de son livre, soit une somme plus
élevée que le droit d'auteur lui-même)
2.6.1.2 Les intermédiaires du marché immobilier
Une
multitude de propositions de logement, ayant chacune leurs
spécificités, pour une multitude de clients
géographiquement dispersés : c'est à l'évidence un
domaine où l'Internet est à même de participer au
rapprochement de l'offre et de la demande de façon
particulièrement efficace et bon marché
Aussi, aux Etats Unis tout d'abord (
www.allapartment.com
&w,
www.realtor.com,...maintenant
réunis sous la bannière de Homestore.com) puis en Europe et en
France se sont développé d'innombrables sites:
depuis les petites annonces:
www.lacentrale.fr,
www.pap.fr,
www.indicateurbertrand.com
,
www.ibneuf.com,
www.immobiliereentreprise.com,
www.seloger.com,
www.bellesdemeures.com,
www.domusnet.com,
www.immoweb.com,
www.unsipetitmonde.org,
...
les sites conçus pour les propriétaires: rediffusion
des petites annonces vers les dizaines de sites où celles-ci sont
publiées (voir ci-dessus), news, shopbots (robots d'achats)
spécialisés dans la recherche de biens immobiliers à
acquérir (ImmoBot), information et conseil juridique, gestion d'un bien
donné en location selon les mêmes modalités qu'un compte
bancaire avec une disponibilité 24/7, crédit immobilier,
assurance
www.directgestion.com
les annuaires
www.pagesimmo.com,...
jusqu'à des sites spécialisés comme ceux des
notaires:
www.immobilier-notaires.presse.fr,
www.maisons-France.presse.fr,
www.paris.notaires.fr,...
ou ceux des organismes professionnels
www.anil.org,
www.snpi.com,
www.fnaim.fr,...
sans compter les 400 à 500 sites d'agences
immobilières comme
www.colliers.auguste-thouard.fr,
www.john-taylor.fr,
www.astime.com,
www.bourdais.fr,
www.rival-immo.com,
www.hestia.fr,
www.advalorem.com,
www.annonces2000.com,
www.real-estate-paris.com
,...ou les promoteurs et architectes
www.cogedim.fr,
www.franceconstruction.fr
,
www.meunier-promotion.fr
,
www.stimbatir.fr,
www.igloo-France.com,
www.anthonybechu.com,...
...avec quelques innovations comme les visites en
vidéo :
www.immo-by-tel.com,
www.immovision.com,
www.etnet.fr/not-net...
(voir étude de Netsurf avril 1999)
Début 2000 les Echos titrent : "au train où vont les choses il
sera bientôt plus facile de compter les professionnels qui n'y sont
pas": mais l'obligation de transparence et de productivité conduira
sans doute à de nombreux regroupements comme cela s'est produit aux US
de son côté la fréquentation double tous les trimestres
Cette surabondance est le signe d'un manque de maturité du
marché, c'est la période du premier engouement pour l'outil ou
chacun jette son offre sur le Web sans trop se soucier du problème du
client, de tatonnement, de bouillonnement et d'opacité.
Nous verrons plus loin une approche totalement orthogonale en train de prendre
forme outre atlantique. Il ne s'agit pas alors de vendre ou de louer un bien
immobilier mais d'offrir au client une solution globale à l'ensemble du
problème de l'acquisition ou de la location de son logement voir
page
98
2.6.1.3 Les entreprises et professions concernées par la e-santé
La
santé est un secteur d'une importance à la fois sociale et
économique majeure. Il concerne chacun d'entre nous et des entreprises
ou organismes publics ou privés de toute taille: Laboratoires
Pharmaceutiques, professions libérales, cliniques et hopitaux,
organismes de sécurité sociale et assurances....
Faisant largement appel à des masses considérables d'informations
très évolutives, à des échanges commerciaux portant
sur des produits peu pondéreux et à très forte valeur,
à la gestion de situations d'urgence, à de nombreux flux
financier et à une gestion administrative très complexe, il est
naturel que l'Internet y apporte de profonds boulversements malgré les
blocages liés aux traditions des petits et à l'inertie des gros
"En arrachant le monopole de l'information des mains du corps
médical,l'Internet permet brutalement à des millions d'individus
de passer du statut de petit actionnaire de leur capital santé à
celui d'actionnaire majoritaire" Gwenn Bézard
D'innombrables sites ont vu le jour: plus de 10.000 sites aux US et sont
consultés par un internaute sur deux soit 50 millions de personnes
(Medline, 9 millions d'articles, a vu le nombre de requêtes passer de 7
millions en 1997 à 120 millions dès 1998).
Le malade atteint d'une maladie grave communique directement avec le producteur
de médicament et accède à la même information que
son médecin
Mais celui-ci peut dorénavant s'appuyer sur des sites d'aide au
diagnostic comme WorldCare
www.worldcare.com associe
les spécialistes des 10 plus prestigieux hopitaux Américains
comme Johns Hopkins. Cout dune consultation: environ 1000$)
Il peut s'appuyer aussi sur des communautés de praticiens comme
Physicians Online
www.po.com qui compte
déjà 200.000 membres (et permet par exemple à un
médecin de fabriquer son site en 5 minutes). Ce site communautaire,
véritable portail médical, offre des services également
aux patients et aux assureurs-santé
Des sites comme Thriveonline
www.thriveonline.com
DoctorDirectory
www.doctordirectory.com
ou HealthGrades
www.healthgrades.com
surveillent la qualité des soins des hopitaux et des cabinets
médicaux afin de les noter en fonction de leur efficacité
médicale pour les patients (le "Michelin" médical)
Le malade peut sur des sites communautaires discuter des options de
traitement avec d'autres patients: il est frappant de noter que contrairement
à ce que suggère l'image "froide" d'un ordinateur, un des
premiers apports de l'Internet vu par les personnes interrogées, souvent
isolées dans le monde réel, est la chaleur humaine
qu'elles trouvent dans ces communauté de soutiens qui existent pour
toutes les pathologies chroniques: un millier de groupes de soutiens attirent
chaque mois plusieurs millions de malades (NIH's CancerNet
http://cancernet.nci.nih.gov
Granny Barb and Art's Leukemia
www.acor.org/leukemia/
WebMD
www.webmd.com AllHealth
www.allhealth.com...)
"les patients déclaraient dans une enquête du SHN
www.shn.net recevoir plus
d'information sur leur maladie, leur diagnostics et leur traitement via
les communautés que via le corps médical"d'autres
études ont montré que ce soutiens moral permet de diminuer le
nombre et la durée des hospitalisations
Ces communautés permettent également aux patients d'avoir un
poids leur permettant d'influer sur les décisions
la création en fev 2000 de l'Alliance pour les maladies rares
en France, qui rejoint Eurocordis au niveau Européen et Nord aux US
(National Organization for Rare Disorders), se donne comme objectif de pousser
les pouvoirs publics à favoriser la recherche sur les médicaments
destinés aux maladies rares
Il pourra également discuter sur de nombreux sites avec des
spécialistes la pertinence du diagnostic de son docteur:
Americasdoctor
www.americasdoctor.com
où la "salle d'attente" virtuelle voit défiler les
publicités..., a donné 2 millions de consultations en 1999,
Mediconsult
www.mediconsult.com,
200$ la consultation, Cyberdocs.com
www.cyberdocs.com, 50
à 75$
A l'inverse, il pourra aussi continuer à consulter son propre
médecin lorsqu'il est en voyage
Il peut mettre sur un site les éléments de son dossier
médical qu'il souhaite rendre accessible aux médecins n'importe
où dans le monde en cas d'urgence (PersonnalMD
www.personnalmd.com)
Des consultations en ligne ont été mises en place (dans le
cadre du système de santé Britannique) voire des
prescriptions en ligne (fortement encouragées en Australie ou
l'habitat très dispersé peut nécessiter un
déplacement en avion d'un "flying doctor" pour une consultation
médicale, aussi on y compte 250 sites de
télémédecine fin 2000)
Des e-Pharmacies ont vu le jour par milliers:
D'un côté elles peuvent être un facteur
d'économies substantielle en rationnalisant la logistique et en
assurant un meilleur suivi des malades
D'un autre elles peuvent ouvrir la porte à toutes sortes d'abus
pouvant poser problème en matière de santé publique
(l'exemple emblématique en est la commercialisation du Viagra par
240 e-pharmacie sans que l'on soit certain que la consultation
médicale préalable ait été effectuée dans
des conditions satisfaisantes)
Les conséquences économiques sont difficiles à
prévoir :quelle sera la balance entre les économies dues aux
visites médicales ainsi évitées et celles qui auront
été initiées par un site d'aide au diagnostic?
D'après les études citées par la revue de l'Atelier
BNP-Paribas 75% des visites chez le médecin pourraient être
évitées, une e-consultation coute la moitié du "face
à face", 20 à 50% des médicaments sont prescrits
inutilement, 250 Milliards de $ pourraient être économisés
grâce à Internet
Une étude menée par la compagnie d'assurance Kaiser
Permanente
www.kponline.org a mis en
évidence parmi les internautes utilisant ces sites que 15% avaient
évité une visite médicale et 46% un appel
téléphonique.... Mais 20% des utilisateurs avaient
été incités à s'adresser à un prestataire de
soin.
En tous cas on peut espérer des gains significatifs sur tous les couts
logistiques et administratifs.(15 à 20% des primes servent aux US
à payer les frais de gestion)
Quelques sites majeurs sont en train d'émerger aux US (fusion de
Synetic &&w avec Medical Manager
http://www.systemsplus.com/press/press39.htm pour 1,3 milliard de
dollars et de Healtheon et WebMD pour 5,5 Milliard de dollars) :
eux aussi fournissent toute la gamme de produits et services nécessaires
pour les professionnels de santé et une très riche information
(communication des feuilles de santé, logiciels d'organisation,
consultation sécurisée des résultats d'analyse, obtention
du feu vert des assureurs et des sociétés de gestion de
santé pour certaines opérations,....)
La Mayo Clinic
www.mayohealth.org (1,5
millions de visiteurs par mois)a ouvert des services spécifiques pour
les réseaux internes (intranets) d'entreprise
avec quelques échecs là aussi bien entendu comme DrKoop
www.drkoop.com
en France notons planetmedica.fr
www.planetmedica.fr,
33docavenue.com
www.33docavenue.com,
notredocteur.com
www.notredocteur.com,
Med In Web
www.medinweb.fr,
Comsanté
www.comsante.com,
AtMédica (Havas)
www.atmedica.com,
Medisite
www.medisite.fr 200.000
visiteurs, vient de lever 110MF en sept 2000
Notre Réseau Santé Sociale peut y trouver là
matière a réflexion quant à ses marges de
progrès potentielles
en France les principaux sont
www.caducee.net,
www.comsante.com,
www.medinweb.fr,
www.medimania.com,
www.medisite.fr,
www.planetmedica.com,
www.psychonet.fr,
www.vitago.fr
voir également l'étude de l'Atelier BNP-Paribas d'octobre 1999
www.atelier.fr dont une partie des
informations ci dessus sont extraites
Et
pourtant comme le souligne Pierre Laffitte, "dans un yaourt il y a plus
d'informations (en valeur ajoutée) que de lait"
Ce sont celles pour lesquelles l'effort d'imagination le plus grand reste
à faire : cette analyse constituant le coeur de ce rapport, le chapitre
suivant leur sera consacré.
Les
technologies Internet permettent d'émettre, de recevoir,
d'échanger, plus largement de donner les moyens d'un travail
coopératif à distance efficace : essayons pour chacune de ces
grandes fonctions d'examiner ce qu'une PME peut attendre de ce nouvel outil
Nous examinerons cependant également quelques grands groupes à
titre d'exemple (...ou de contre-exemple) de mise en oeuvre de certaines
pratiques
il faut distinguer un certain nombre de niveaux dans ce domaine
3.1.1 NIVEAU 0 : l'option "zombie" mettre sur le Web une "carte de visite" (autrement appelé site "plaquette"):
3.1.1.1 Le site zombie modeste. Un seul avantage, l'achat de votre nom
Il
s'agit là de la présentation de l'entreprise par une page
hébergée sur un serveur externe (avec lequel la communication ne
se fait souvent que par fax par souci de maîtrise de l'information)
attention ce type de site est couramment facturé par des "chasseurs de
pigeons" abusant de l'ignorance des PME à des tarif de plusieurs
dizaines de milliers de Francs, l'essentiel de la dépense pour le
prestataire étant de convaincre le client qu'il ne peut pas être
"absent du web"
Alta Vista, pourtant entreprise avertie, n'avait pas
acheté toutes les déclinaisons de son nom et a vu
apparaître un site "spécialisé" pour adulte vers lequel
certains de ses clients étaient susceptibles de se fourvoyer : pour
éviter de regrettables erreurs d'orientation elle a dû racheter
www.altavista.com au prix
fort : 3,3 millions de dollars !
McDonnald et Rolex ont également du payer le prix fort
pour racheter leur nom
Il ne faut pas non plus oublier de renouveler sa concession : MSN,
portail de Microsoft avait eu un trou de mémoire et n'a du qu'a
la présence d'esprit d'un de ses "fan" de ne pas tomber dans des mains
hostiles (Les Echos 28/6/00)
De même la petite histoire dit que le Vice-Président des
Etats-Unis a dû racheter Gore2000 qu'un auditeur averti avait
acheté dès la fin de son discours-programme et n'a jamais pu
reprendre le contrôle de Al-Gore.com! l'an dernier le premier Ministre
Irlandais s'est vu proposer de racheter son_nom.com, utilisé pour un
site "adulte" pour 1 M$ et 5 ans après la même déconvenue
est arrivée à de célèbres hommes politiques
français qui se croyaient "branchés"
Elysee.com, matignon.com et whitehouse.com ne
correspondent guère à ce à quoi on pourrait s'attendre
Pour les prochaines présidentielles la plupart des noms
imaginables sont déposés et leur cote aux enchères (entre
3000 et 250 000F)est une forme de sondage de popularité. Certains hommes
politiques sont "hors marché" car ils ont pris la précaution
d'acheter toutes les variantes de leur nom (Le Monde19 avril 2000)
Les récentes décisions de justice tendent à donner raison
aux propriétaires légitimes de la marque mais
D'autres mésaventures sont encore possibles : une
célèbre production de biscuits américains a vu
naître un site à son nom qui avait les apparences d'un site
officiel et qui était en fait animé par un consommateur
mécontent : autant dire qu'après avoir parcouru le site toute
envie de consommer les biscuits de cette marque vous était
définitivement passée.(exemple cité par William
Comcowich d'Ultitech séminaire Aftel NY 98)
Selon une étude de Cybermark (
www.cybermark.org) , en France seuls 6,5 %
des noms de domaine en ".com" appartiennent à la société
propriétaire du nom, 86 % ont été déposés
par d'autres sociétés (souvent distributeurs dans des pays ou
acheter le nom est un réflexe) et 7,5 % à des spécialistes
connus de la contrefaçon ou de la spéculation
("cybersquatters") et ZDNet de son côté indique que 34,5 % des 25
millions des noms d'entreprises françaises sont déjà
enregistrées en .com..
Cette étude a en outre montré que les sites qui s'étaient
fait voler leur nom en .com et qui l'ont récupéré ont vu
leur chiffre d'affaire multiplié par 2 à 5
Dans le domaine du vin par exemple une soixantaine d'appellations
contrôlées (comme château-du-pape.com) ont
déjà été piratées et sont
proposés à la revente (on parle de sommes de 200.000F) et les
fédérations de producteurs vont créer une association
pour essayer de les récupérer.
Par ailleurs le cours des noms de domaine génériques
recherché par les portails, atteint des sommets (bizness.com,
loan.com,... se négocient plusieurs millions de $: business.com s'est
vendu 7,5M$ et Peter Littke a refusé50MF pour ebuy.com)
Récupérer son nom devant les tribunaux n'est pas toujours
possible et c'est une procédure toujours longue et coûteuse
Porsche a déjà engagé 138 procès
pour utilisation des marques dont il est propriétaire dont 50 seulement
se sont conclus par des accords amiables dont on ignore les conditions, les
autres suivant leur cours après un premier rejet de sa plainte par une
cour de justice de virginie source ZDNet
Miele a perdu son arbitrage devant l'OMPI et n'a pu
récupérer Miele.net, de même pour le Wall Street
Journal qui ne pourra empêcher les sites d'intégrer WSJ dans
leur nom
Panavision a du aller en appel pour mettre en échec le sieur
Dennis Troeppen qui voulait lui revendre panavision.com pour 13.000$ (AP).
Nous ne saurions donc trop recommander d'effectuer de toute urgence cet
investissement de précaution.
Nous ne saurions trop recommander non plus si vous créez un nouveau
produit ou une nouvelle marque de vous assurer que le nom de domaine
correspondant en ".com" est libre et de l'acheter de suite AVANT même de
le déposer à l'Inpi (Attention: le simple fait de s'assurer qu'un
nom est libre peut alerter un cybersquatter qui risque de l'acheter avant vous,
la consultation et la réservation doit être fait dans la
même session)
Vivendi a du par 2 fois mettre la main à la poche pour
racheter son nouveau nom: 24MF à un web bar parisien pour vis@vis et une somme non rendue publique pour une
association Alsacienne qui avait déposé Vizavi.com
une start-up que nous avons rencontré paient les pigistes qui
réalisent ces site 300F par site, considérant qu'ils
pouvaient en réaliser 3 par jour (temps de travail
nécessaire, prise de photo comprises, 1à 3h). le temps
nécessaire pour élaborer le devis préalable étant
supérieur à celui de réalisation du site, la technique de
vente adoptée est celle des "photographes de plage" : le site est
gratuitement mis sur le Web et seules les prestations de personnalisation
ultérieures sont facturées
Certains sous-estiment gravement l'importance de posséder son nom en
considérant que l'on "découvre" l'entreprise à travers les
moteurs de recherche: c'est oublier l'importance du marketing pour le site fait
par les média traditionnels (presse, radio, télévision,
rédactionnel, matériel publicitaire,...) qui implique des noms
simples, faciles à mémoriser et capitalisant sur la marque
Ceci devient d'autant plus pénalisant qu'aujourd'hui, pour les adresses
en ".com" notamment, il suffit de taper "DUPONT" dans un navigateur moderne
pour arriver directement sur le site
www.Dupont.com d'autant plus
que pour certains moteurs, qui assimilent le tiret ("-") et le signe "moins"(
"-") la requête dupont-coiffeur est interprétée comme
"chercher tous les sites où il y a le mot "dupont" et pas le mot
"coiffeur" !!!"
3.1.1.2 Mais de graves inconvénients
Conclusion : un site zombie modeste peut être positif s'il est
considéré comme la toute première marche d'un escalier
(achat du nom, processus d'apprentissage) et ne reste à ce stade
primitif que très peu de temps.
Il est par contre fortement contre-productif s'il est considéré
comme un objectif qui se suffit à lui-même (il ne
faut pas que cette première marche soit considérée comme
un "podium") :
Sur ce plan il faut être très méfiant vis à vis
d'initiatives, partant d'un bon sentiment, qui conduisent à "offrir"
à des entreprises une page Web sans aucune réflexion
stratégique sur le développement de l'entreprise.
De nombreux exemples pourraient être cités ici (concernant
autant des PME que des grands Groupes) qui illustreraient notre propos :
nous ne le ferons pas: il vous suffit de parcourir les sites de nos entreprises
vous avez 4 chances sur 5 de trouver une illustration à ce propos
Ayant le sentiment du devoir accompli et constatant, comme prévu, que
cela ne lui apporte pas grand chose, elle court paradoxalement le risque de
prendre du retard par rapport aux autres. Il conviendrait sans doute de
s'interroger sur certaines initiatives ne visant qu'à faciliter ce
premier pas
comme nous l'a fait remarquer un industriel, ce qui est gênant avec le
Web c'est que, quand vous êtes mauvais, tout le monde peut le voir
et ce sera le premier réflexe d'un prospect étranger que d'aller
voir votre site: même un piètre référencement ne
vous en protège pas....
3.1.1.3 Une variante dans les grandes entreprises ou les institutions : le site "zombie trilingue de luxe "
C'est en
général ce qui se produit lorsque c'est la direction de la
communication qui prend en charge le développement du site:
Chargée de promouvoir l' image de l'entreprise et de son
président, et peu orientée vers les besoins opérationnels
des clients, fournisseurs ou actionnaires, elle succombe bien souvent à
la tentation de faire un "beau site", à la gloire de l'entreprise,
où l'esthétisme l'emporte sur la richesse de l'information.
Les maquettes de ces sites sont en général
présentées à l'état major soit sur le réseau
interne de l'entreprise (offrant un haut débit), soit en
préinstallant le site sur le disque dur ou sur un CDROM, masquant ainsi
les effets de son embonpoint sur la vitesse d'affichage des pages (ce type de
site Web, en général trilingue est riche en derniers gadgets
à la mode tel shockwave, Active X, Gif animés, et les pages
"pèsent" jusqu'à plusieurs centaines de kilooctets).
Ces sites sont particulièrement onéreux (entre plusieurs
centaines de KF et plusieurs MF) car la décision remonte au
président de l'entreprise
Le résultat ne se fait pas attendre :
"il est plus facile de faire comprendre en 2h à une colombienne
comment exporter des hamac que de tenter d'y sensibiliser certains dirigeants
français" déclare Bruno Lanvin, responsable du commerce
électronique à la CNUCED
Dans notre pays l'an dernier la version "Zombie de luxe Trilingue"
était malheureusement particulièrement bien
représentée, et ceci est corroboré par les
résultats d'une récente enquête conduite en 1998 dans le
cadre du festival de Biarritz:
48% des chefs de projet Web sont des directions de la communication, 81% ont
pour objectif la notoriété du client (alors qu'en Grande Bretagne
c'est le service au client qui vient en tête des motivations).
"Le site web institutionnel Français transmet l'image
négative d'un camp retranché à l'opposé du but
recherché: il perd alors toute utilité jusqu'à devenir
contre productif" Jean-François Susbielle.
Signalons enfin un dernier piège pour les débutants: ce
n'est pas parce que vous avez financé le développement de votre
site qu'il vous appartient effectivement, tout dépend du contrat et
beaucoup d'entreprises se sont ainsi trouvée piégées par
leur prestataire. Les chasseurs de pigeon sont sans pitié
Le jugement porté sur vous au niveau international sera sans appel :
"non seulement il n'a rien compris à l'internet mais en plus il est
prétentieux!"
3.1.1.4 De tout cela nous tirons une règle d'ergonomie majeure : la règle d'or des "20 kilo, 3 clic et 0 mépris"
Il faut dans ce délai pouvoir cliquer pour aller plus loin. Si l'on
souhaite néanmoins illustrer par des photos et un fond de page
(background) il faut impérativement
Zona research estime à 4,25Milliards de dollars la seule perte de
chiffre d'affaire des cybermarchands du à des pages trop longues
à charger
Dans 4 ou 5 ans quand l'internaute de la région la plus reculée
disposera d'une desserte large bande (2Mégabit/s et plus) et que ces
contraintes disparaîtront les règles de bonne pratique
évolueront sans doute mais aujourd'hui rappelons-nous que l'internaute
de base ne dispose que de 28kbits/s et que de nombreuses artères sont
encore bien engorgées ...et que la vitesse réelle au compteur se
situe bien souvent entre 3 et 10 kbits/s.
On peut voir des sites qui, selon la logique des galeries marchandes dans les
corridors d'hypermarchés, vous obligent à "passer devant" des
pages sans intérêt pour vous. Votre visiteur n'est pas votre
prisonnier et dès qu'il voit qu'on le "promène", d'un clic, il
s'échappe.
Il faut également s'assurer que les indications données soient
claires, sans ambiguïté et déjà riches en
contenu: fuyons les liens pouvant prêter à confusion et qui
obligent le visiteur à des aller retour (ce qui est clair pour vous ne
l'est pas forcément pour lui): à "nouveau"
préférons "nos nouveaux produits" ou "les
dernières nouvelles de notre entreprise"
Des logiciels (comme Netaudience
www.cartel-info.fr/netaudience) vous permettent d'analyser le
cheminement de vos visiteurs et de détecter à temps les
éventuelles zones mal fléchées de votre site.
Il est nécessaire d'arbitrer : éviter les pages
élégantes, esthétiques et peu chargées des
plaquettes de communication au profit de pages d'accueil riches d'informations
permettant d'aller directement à la bonne information.
Une page d'accueil ou d'orientation ne doit jamais dépasser 20 ko, (au
moins pour la partie utile).
Evidemment pour un site vivant de la publicité il faudra accepter que
les bandeaux se chargent en premier, mais ce n'est pas le cas habituel d'un
site d'entreprise "classique"
"Quand il est sur un site, Nick ne s'impatiente jamais. Il attend au moins 2
secondes avant de cliquer ailleurs"(pub de Bull)
Arif Janjua Vice President de Saraide
www.saraide.com rappelle "chaque
clic vous fait perdre 50% de vos clients"
Ces trois règles sont réunies Outre-Atlantique par la règle : "KISS" : "Keep It Stupid Simple".
L'échec de Boo.com est pour une large partie
lié à cette erreur: beaucoup s'accordent à penser que le
concept de départ était bon (viser un public branché avec
des produits haut de gamme difficiles à trouver)
Mais oubliant les besoins du client les "designers" ont tellement
sophistiqué le site et les effets visuels sur les produits que les
internautes qui n'avaient pas d'ordinateurs ultrapuissants ne pouvaient pas y
accéder (sans parler des possesseurs de Mac, exclus d'office...)
"il fallait, quand on arrivait à se connecter parfois plus d'une
heure pour commander une paire de baskets" (Flore VasseurPrésidente
de l'Agence Trendspotting aux Echos): c'est ainsi que quelques centaines de
millions sont partis en fumée...
3.1.2 NIVEAU 1 : le catalogue des produits, des services ou du savoir-faire. Des outils permettant de mettre l'entreprise à l'écoute et au service du client, de détecter de nouveaux partenaires ou d'informer ses actionnaires.
(Il
va de soi que sauf pour des entreprises désirant se limiter strictement
à un commerce de proximité et ne souhaitant aucune forme de
partenariat international tous les catalogues devront avoir au moins une
version en anglais)
Le catalogue doit être
plus récemment une étude de Codecal Conseil
www.qualiweb.com portant
sur 200 sites représentatifsa montré qu'en France, seuls 19% des
sites répondent systématiquement, 12% ne répondent jamais
et 42% des mails étaient sans réponse après 2 semaines
d'attente!
Walter Zagar, Pdg de Zagar Inc
www.zagar.com (machines
outils) avait un délai de réponse de 15 jours par fax. Il a
ramené celui-ci à 24h en passant sur internet...à
l'insatisfaction de ses clients qui s'étonnent quand le temps de
réponse dépasse la demi-heure (dossier machine outil, revue de
l'Atelier BNP-Paribas juillet 1999)
Stratégie Telecom & multimédia qui a testé 125
sites en 1999 et a pu constater que 42% d'entre eux mettaient plus de 5 jours
pour répondre ce qui est clairement inacceptable,
Sans le respect de ces règles de bon sens l'internaute aura repris sa
navigation avant d'avoir eu la patience de découvrir votre oeuvre.
3.1.2.1 Mise à jour permanente, richesse de l'information, économies par rapport au papier
Le
catalogue électronique permet de proposer un nombre d'articles bien
supérieur à toute boutique (150.000 références
dans la plus grosse FNAC contre 450.000 sur FNACdirect)
La capacité qu'offre Internet d'une mise à jour permanente
depuis Aout 2000 la Redoute ne propose plus que les articles
effectivement disponibles avec des nouveautés tous les jours ce qui lui
permet de proposer la livraison express dans la journée
Et la richesse d'information technique que l'on peut offrir ici est un
atout considérable:
Une entreprise peut ainsi mettre à la disposition des bureaux
d'études, avec son catalogue, les fichiers CAO directement utilisables
pour la réalisation des plans et notices techniques : elle se donne
là un avantage concurrentiel très fort.
Nord Réducteur 25 MF de CA
www.nord.com a mis pour ses clients toutes les
notices de mise en service et les éclatés de chaque
matériel avec leur nomenclature, les fichiers DAO sont
téléchargeables via le réseau.
Autre élément important pour un fabricant de composants entrant
dans la fabrication de sous ensembles, dont le prescripteur peut
être une autre entreprise que celle qui lui achète ses produits
"ce site est également conçu pour les clients de nos
clients" déclare Jean-Claude Reverdell son directeur
C'est également une source d'économie substantielle, tant
au niveau du coût du catalogue (le coût d'élaboration est
identique mais le coût de reproduction est nul), que de sa distribution.
AMP par exemple économise par ce moyen 4 M $ par an en
supprimant la version papier de son catalogue de composants
électroniques : aujourd'hui les 70 000 composants sont accessibles en 8
langues et l'utilisateur, guidé dans son choix, a accès aux
spécifications techniques complètes et documentées qu'il
peut directement télécharger
Autre exemple : Alcatel Mobil Phone (Laval) exporte 92 % de sa
production. Grâce à son Intranet, les 35 antennes commerciales
disposent en permanence de données actualisées leur permettant de
produire des dossiers personnalisés en couleur, dans la langue du pays,
sans avoir à éditer et stocker des brochures rapidement
obsolètes.
Lemaitre-Sécurité (
www.lemaitre-securite.com
) implanté à La Walk en Alsace, fabrique des
chaussures de sécurité: Son catalogue en 6 langues ne lui
a pas coûté plus cher que son ancien catalogue papier. Il a permis
de supprimer l'essentiel de son service SVP car le client peut
dorénavant accéder à toutes les spécifications
techniques et les informations (modèles, prix, questions
douanières...) sont toujours à jour.
Un exemple qui ne manque pas de piquant : M. Arditi
président de Photonetics (entreprise high-tech des Yvelines) nous
a indiqué qu'une entreprise voisine de la sienne avait trouvé, et
acheté grâce au Web... un produit qui contrefaisait sa production
Enfin il y a des cas ou un catalogue papier serait impensable
Wattel, " casseur de voitures " à
Lesquin, près de Lille, (16 personnes au départ) dirigé
par Olivier Wattel et qui vend des pièces d'occasions
ww.wattel.com En effet :
les mises à jour doivent être très rapides (les photos des
véhicules accidentés sont mises sur le site 2 h après leur
arrivée)
le nombre de pièces est considérable : 40 000
références avec 4 niveaux de qualité
les clients potentiels sont innombrables.
Pour 40 000F le site Web a apporté la réponse
adaptée.
L'entreprise reçoit une quinzaine de commandes par jour (parfois par
container complet) qui proviennent, comme bien souvent, majoritairement de
l'étranger (Espagne, Pologne, Ile Maurice,) . aussi le site est en 4
langues.
Le chiffre d'affaire s'est accru de 20 %, avec 3 MF à l'export et
l'entreprise emploie maintenant 24 salariés.
L'étape suivante sera la mise en réseau de plusieurs
" casseurs " de la région pour être en mesure de mieux
répondre à la demande (actuellement celle-ci ne peut être
satisfaite qu'à hauteur de 40% seulement)
Bien entendu pour certaines parties du catalogue qui bénéficient
d'une pérennité et qui sont très volumineuses (documents
techniques détaillés, dessins, images, séquences
vidéo,...), tant que les débits sont aussi faibles, il peut
être intéressant de les graver sur CD-ROM permettant ainsi une
complémentarité entre la richesse d'information d'accès
rapide que permet le CD et la mise à jour permanente qu'apporte
Internet :
L'optimum semble, dans l'état actuel des bandes passantes disponibles,
de coupler la capacité de stockage du CD-ROM pour le fonds documentaire
du catalogue (plans, notices techniques, photos, séquences
animées,...) et celle d'internet pour la partie nécessitant des
mises à jour (prix, promotions, état du stock disponible,...)
C'est par exemple la solution retenue par Valley Drive System
à Rockford, qui a dans son catalogue des milliers de modèles de
trains avant de voiture pour lesquels il est capable de réparer la cage
de roulement, ou par La Redoute (
www.redoute.fr)
Les capacités de visualisation et de simulation devraient
permettre un essor tout particulier dans l'architecture et la
décoration, d'autant plus que les magasins virtuels restent
ouverts 24 h sur 24, même le dimanche
GoodHome.com
www.goodhome.com est
aujourd'hui un des plus avancés sur le plan technologique dans ce domaine
C'est ce que propose Courtieu, une maison Lyonnaise plus que centenaire,
grâce au logiciel Decodesigner : elle vous offre la possibilité
d'aménager votre appartement et de visualiser en direct le
résultat
www.C-Plaza.com/courtieu
, de même pour les meubles Grange
http://www.grange.fr
voir page
29
Sa boutique virtuelle créée par C-line, jeune start up
de la région lyonnaise, lui a coûté 5.000 F
www.c-line.tm.fr
Dans le domaine de la mode le fabricant de Jeans Levi's travaille avec Modacad
(Los Angeles) pour permettre à ses clients d'essayer virtuellement
les robes proposées en les faisant essayer par des "clones
virtuels" (Avatar) leur ressemblant.
Par ailleurs l'enregistrement de cookies (qui sont gérés par la
plupart des navigateurs) sur le disque dur des clients, concernant notamment
les informations sur les visites ou les transactions précédentes,
permet un accueil personnalisé.
Mais il peut y avoir des sites extrêmement simples mais bien
pensés et très utiles :
Raphaël Ranucci artisan Taxi a créé son
site dès 1997: celui-ci lui a permis de
développer des prestations "haut de gamme" essentiellement pour des
clients allemands et italiens (le journal d'internet
www.journal-internet.com) et
maintenant il fédère sur son site des collègues
indépendants de sa ville
http://taxigti.technolog.fr
Notons que certaines méthodes, comme les tests de couleurs
(proposés par exemple par Spectrum de Jonathan Robin
avec son logiciel Colornet
http://www.couleurs.com/,
permettent même grâce à des questionnaires
électroniques de procéder à l'analyse de la
personnalité de votre visiteur et de procéder à une
segmentation comportementale
3.1.2.2 Une visibilité internationale
C'est
évidemment un des atouts majeur que de vous permettre, avec une mise de
fonds somme toute modeste de présenter vos produits ou votre savoir
faire au monde entier (ce qui, soulignons le tout de suite mais nous y
reviendrons, n'est utile que si l'entreprise dispose de produits originaux
susceptibles d'intéresser des clients éloignés et si elle
s'est organisée pour pouvoir répondre aux besoins du prospect
dont elle aura éveillé l'intérêt)
Franklin, PME de 20 personnes installée à
Ozoir-la-Ferrière,
www.franklin-France.com spécialiste mondial des
paratonnerres a eu l'heureuse surprise de prendre ainsi plus d'un million de
Francs de commande en moins de 6 mois en provenance notamment du Canada et
d'Amérique latine
3.1.2.3 Beaucoup d'information mais avec une stricte gestion des accès : le principe de la minijupe
Questions :
Comment répondre à ce paradoxe ? le principe de la minijupe..
"Il faut en montrer assez pour attirer l'attention du chaland mais pas trop
pour cacher ce qui doit l'être"
Ce n'est que dans une deuxième étape, une fois le visiteur
identifié, après s'être assuré que c'est bien un
client ou un partenaire, que celui-ci est autorisé à rentrer dans
l' "arrière boutique" où, en fonction des relations que l'on a
avec lui, comme dans les relations d'affaire traditionnelle on lui donne
accès aux informations pertinentes (données techniques, catalogue
de prix correspondant au client donné, ...).
Pour une première relation ou pour une négociation le site doit
offrir la possibilité d'une mise en contact avec l'interlocuteur
adéquat
Le plus simple est le mail mais de plus en plus se développe avec la
téléphonie sur Internet ("Téléphonie IP") le
"Click &Talk" : vous cliquez sur l'icône du
téléphone et vous entrez en communication avec l'entreprise par
liaison vocale à travers la connexion internet. Au cours de la
conversation votre interlocuteur vous ouvre certaines portes d'accès et
peut vous communiquer en temps réel plans et documents (c'est par
exemple le système Alloweb de la Redoute
www.redoute.fr qui a opté pour la solution
Matra Nortel "internet voice button").
Grâce à la visiophonie, se développe sur le
même principe le "click&see"
Pour des relations commerciales suivies l'accès est ouvert par un mot de
passe ou à travers un extranet (cette notion sera
développée plus loin dans le chapitre "échanger
l'information")
Avantage : l'enregistrement des personnes consultant le catalogue permet
de se faire à bon compte un fichier de prospects qu'il sera possible,
par exemple, de recontacter à l'occasion de la sortie de nouveaux
produits
Ces deux questions, souvent entendues, sont clairement de bonnes questions : il
n'est bien entendu pas envisageable pour une entreprise de tout dévoiler
sur son site ... et néanmoins celui-ci doit comporter tous les
éléments utiles au client ou au partenaire (revendeur,
sous-traitant, entreprise assurant la maintenance des produits).
3.1.2.4 Le site catalogue un moyen pour trouver de nouveaux partenaires.
Grâce à la promotion de ses produits et de son
savoir-faire, la PME peut également trouver des partenaires à
travers le monde pour assurer sa distribution ou conduire des projets communs
(il est indispensable, dans ce cas, que le site soit au minimum bilingue):
Il nous a été rapporté à plusieurs reprises que
des distributeurs, oeuvrant notamment dans les pays émergents
utilisaient largement Internet pour repérer et sélectionner les
produits qu'ils étaient susceptibles de commercialiser.
Internet se prépare à jouer, au niveau mondial, le rôle
des pages jaunes de l'annuaire.
Complémentaire des expositions dans les salons professionnels mais
beaucoup moins gourmande en temps et en argent, cette utilisation d'Internet
semble très intéressante pour pénétrer les
marchés riches de promesse mais difficiles à
pénétrer par vente directe comme ceux d'Asie du sud-Est.
OPF, PME familiale implantée près d'Amiens
spécialisée dans la pièce mécanique de
précision, a réussi, par le biais d'internet, à
étoffer son réseau d'agents qui lui permettent maintenant de
vendre dans des pays où elle n'aurait peut-être jamais
songé aller (Syrie, Lituanie,...)
Jean et Michèle Ailhaud artisans santonniers à Aubagne
depuis 1987 avait au départ développé en 1997 un site avec
8 autres santonniers pour développer les ventes à l'export.
après l'échec de ce premier projet du à la
mésentente ils sont repartis seuls C'est ainsi qu'ils sont
rentrés en relation avec un importateur américain: dès la
première commande, les frais de création et d'installation du
site étaient couverts
www.enprovence.com/ailhaud
Ainsi, à Rennes, Algaliment qui fabrique des additifs à
base d'algue pour la nourriture porcine a-t-elle trouvé ainsi ses
nouveaux clients grâce au net : il leur a permis de nouer les contacts,
la messagerie de monter les rendez-vous et, en un voyage d'une semaine, les
négociations commerciales ont été conclues.
L'entreprise Bauer à Raon l'Etape, près de
Saint-Dié (
www.claude-bauer.com)
recherche ainsi ses agents et distributeurs
De même l'entreprise Lemaitre-Sécurité,
précédemment citée, a-t-elle trouvé de nouveaux
distributeurs pour des pays où elle n'était pas encore
présente.
3.1.2.5 Un moyen également pour trouver de nouveaux collaborateurs
De plus
en plus le recrutement de cadres ou de spécialistes se fait sur
Internet. La plupart des entreprises qui recrutent le font savoir sur leur site
et il y a souvent une bonne adéquation entre le profil du visiteur et
celui du collaborateur que vous cherchez.
CISCO recrute ainsi aujourd'hui 70 % de ses ingénieurs
(Bill Finkelstein séminaire Aftel NY nov 98) et en
France Siris réalise 40% de ses recrutement sur le web en 1999 contre
25% un an plus tôt (70% des candidatures spontanées émanent
de ce canal et ont consulté son site préalablement)
... mais cela n'est pas réservé aux start up hight tech
californienne : regardons par exemple une entreprise porteuse des traditions
s'il en est, mais dans une profession qui a su très tôt exploiter
les potentialités d'Internet, comme Relais et Châteaux
www.integra.fr/relaischateaux qui recrute ainsi ses sommeliers ou
ses maîtres d'hôtel.
3.1.2.6 Analyser la fréquentation de votre site pour en améliorer l'efficacité :
Au-delà du nombre de visiteurs q'un simple compteur vous permettra de connaître, deux points sont à regarder :
3.1.2.6.1 Qui vient vous voir ?
L'analyse de l'origine de vos visiteurs (des " log ") et
du chemin que les a conduit vers vous (à partir de quel mot clef) vous
fournira déjà de précieuses indications et vous permettra
de voir si vos visiteurs sont bien ceux que vous escomptez Cela pourra en
particulier vous amener à changer les mots clef déclarés
aux moteurs
Un fabricant de cosmétiques qui avait déclaré le mot
clef " skin " a vu son site inutilement embouteillé par les
Fans d'un jeu célèbre dont des héros portait ce nom.
3.1.2.6.2 Comment les visiteurs circulent-ils entre vos pages ?
Un
certain nombre de logiciels, comme
Net@udience
www.cartel-info.fr/netaudience réalisent une étude
statistique du cheminement de vos visiteurs et visualisent leur parcours
permettant ainsi de détecter les anomalies :
Ils mettent en particulier en évidence les trajectoires correspondantes
à des recherches infructueuses ou ayant nécessité plus de
3 clic, révélant ainsi une conception inadéquate du site.
En effet une tendance naturelle est d'utiliser une arborescence
" logique " sur le plan cartésien : le problème
est que chacun a sa logique et que ce qui est évident pour le concepteur
ne l'est pas toujours pour le client.
Un site efficace doit être intuitif, il ne doit nécessiter
aucun apprentissage, aucun raisonnement complexe (c'est une des raisons pour
lesquelles les jeunes enfants y sont aussi habiles).
Il conviendra donc, soit d'être plus explicite sur certains liens, soit
de créer de nouveaux liens pour permettre d'arriver à la bonne
information selon plusieurs logiques différentes.
3.1.2.7 Un site spécifique pour les partenaires financiers
De plus
en plus les sites Web dédiés aux actionnaires et aux
analystes prennent une place importante dans la communication
financière de l'entreprise. Cette exigence d'une communication riche,
rapide et exacte s'est développée notamment avec l'accroissement
du rôle des fonds de pension anglo-saxons dans le financement de nos
entreprises.
La Seita
www.seita.fr fournit sur son
site la même qualité d'information que celle dont disposent les
analystes (comptes téléchargeables sous une forme qui permet de
les travailler directement, transcription complète des questions des
analystes et des réponses,...). L'Oréal de son
côté propose même sur son site financier
www.loreal-finance.com
son cours de bourse en temps réel
Suez Lyonnaise des Eaux a même créé deux sites
financiers différents: un site uniquement en anglais destiné aux
investisseurs professionnels
www.finance.suez-lyonnaise.com , un site en français
destiné aux petits porteurs
www.actionnaires.suez-lyonnaise.com en sus du site institutionnel
qui lui est bilingue
www.suez-lyonnaise-eaux.fr
Les OPE BNP
www.bnp.fr
-Société Générale
www.socgen.com
-Paribas
www.paribas.com ont
été la première occasion d'une utilisation intense de
sites financiers
www.projetscparibas.com
et
www.sbp.bnpgroup.com
pour faire valoir les arguments des uns et des autres : n'oublions pas que dans
l'issue cette bagarre les fonds de pensions anglo-saxons ont un rôle tout
à fait déterminant
Bien entendu cela exige une extrême rigueur dans la qualité de
l'information fournie et, étant donné l'importance
grandissante de ce type d'information dans le bon fonctionnement du
marché, la COB (commission des opérations de bourse) et ses
homologues étrangers travaillent sur les règles à
respecter dans ce domaine très sensible (un lien dans la page
pourrait en effet par exemple conduire subrepticement le visiteur vers des
informations n'ayant pas la rigueur voulue).
3.1.2.8 La communication en cas de crise : un site " fantôme " prêt à être mis en oeuvre ?
Peu
d'activités ne présentent aucun risque
(sécurité, pollutions, défaut de fabrication
nécessitant le rappel des produits, OPA hostile, faillite d'un gros
client, profit warning, ...)
"Nous vivons dans une société où les crises ne
revêtent plus un caractère exceptionnel" dit Christophe Roux
Dufour, Deboeck Université.la gestion de crise fait maintenant
partie de la gestion "normale" d'une entreprise
Tous ces risques ne sont évidemment pas prévisibles, mais
certains le sont (en particulier ceux qui sont détectés
dans les études d'impact environnementales : pollution de la nappe
phréatique pour une raffinerie, nourriture inadéquate pour une
volaille, présence de produits indésirables dans une
boisson,...).
De plus n'oublions pas qu'un client mécontent
, un employé en colère ou une petite association ont
montré leur capacité à faire des sites aussi visible,
souvent mieux faits, mieux référencés et plus vivants
que les sites des entreprises (même très grosses) et que leurs
pouvoirs de nuisance sont considérables quand ils s'appuient sur un
problème réel.
Aux USA ce problème prend une très grande ampleur dans
certains cas et nous en avons eu un avant goût lors du Mundial 98 ou une
liste noire d'Hôtels Français jugée dangereux
(légionellose) était diffusée sur un site Web
américains.
Au moins 8 sites appellent au boycott de Nike (emploi d'enfants en
Asie), idem pour le Mavica de Sony
voir page
80, chez Wal-Mart ce sont les
employés qui dénoncent leurs conditions de travail . Renault
a connu ce problème lors de la fermeture de Vilvoorde et
France-Télécom voit fleurir les protestations contre ses
tarifs
Cybercable (Lyonnaise des eaux) dont le réseau ne tient
pas ses promesse en a fait les frais avec une centaine de sites revendicatifs
organisés en webring!
www.perso.cybercable.fr/baudron/Routeurs Le Monde 28 oct 99
Dans la presse écrite traditionnelle la publicité comparative
est très sévèrement réglementée et le
dénigrement est interdit. De plus, peu de particuliers
peuvent se payer des pages de magazine: Rien de tel sur l'internet :
Pour un coût dérisoire il est possible de manifester sa
déception sur la qualité du produit, sa critique du comportement
de l'entreprise vis à vis de son personnel ou de la nature, son
insatisfaction quant à sa gestion,...
Dans ces cas il est prudent de prévoir à froid, en même
temps que l'on procède à l'analyse des risques (cyndinique), le
site dont on aura besoin pour communiquer en cas d'accident, ce site
sera prêt à être complété et activé
sans délai le jour où...
Il conviendra de rassembler les données techniques qui permettront de
gagner un temps précieux afin d'éviter en cas de crise des
erreurs de communication grossières (que l'on commet trop souvent
à chaud et qui accroissent l'effet de l'accident) ou de n'être pas
en mesure de répondre aux légitimes questions de la presse (ce
qui les conduira à aller chercher l'information ailleurs...). Il
conviendra bien évidemment de désigner également "à
froid" les modalités précises de gestion de ce site (responsable
des mises à jour,...)
3.1.3 NIVEAU 2 : vendre grâce à Internet: Le site transactionnel
La vente
sur Internet a depuis 1998 quitté le domaine de l'anecdotique :
Milacron Inc
www.milpro.com
propose à la vente en ligne plus de 50.000 produits
industriels à la centaine de milliers de PMI de la
mécanique américaines (voir aussi sur le même sujet
Kennametal
www.kennametal.com et
Valenite
www.valenite.com
Dell Computer
www.Gigabuys.com par
exemple vend déjà pour 40 M $ par jour de matériels
informatiques (dont 0,3 en France).soit 30% de son chiffre d'affaire
total (voir les derniers chiffres sur
www.dell.com/corporate)
toute proportions gardées Lithos fait mieux avec
50%: c'est une petite entreprise fabricant des circuits
hyperfréquence, installée à La Gerche de Bretagne
www.lithos.fr,. Son site
très riche a été conçu pour les laboratoires de
recherche et les bureaux d'étude, il offre également la
possibilité d'une cotation interactive pour les nouveaux produits qui
lui sont demandés ainsi que bien entendu une assistance technique. Ces
services, très appréciés par les prospects lui ont permis
de trouver de nouveaux clients à l'international (Canada, Etats Unis,
Roumanie, Malaisie,...)
En 1998 les 18 millions d'abonnés à AOL ont acheté
pour 12 milliards de dollars de vêtements.
Notons également que Wallmart qui dans son plus grand
magasin n'offre que 150.000 articles, en propose 500.000 sur internet.
Travelocity et Expedia deux agences de voyage virtuelles qui
réalisent chacune un chiffre d'affaire de 1M$ par jour et en
France celui de Dégriftour
www.degriftour.fr qui
vend, à prix cassés, les places restant disponibles dans les
voyages organisés (avec photos des hôtels,...)CA sur internet :
100MF
En 1998 certains analystes expliquaient doctement que la pharmacie en
ligne n'avait aucune chance: en mai 1999 trois entreprises ont fait
irruption sur ce marché : PlanetRx
www.planetrx ,Soma.com
www.soma.com et
Drugstore.com
www.drugstore.com qui a
déjà été racheté par Amazon.com: la
proportion d'internautes souhaitant acheter des médicaments en ligne se
révélant être la même que pour les livres, les
ordinateurs ou les billets d'avion
en 2000 c'est 30% du Chiffre des ventes de General Electric qui se sont
faites par Internet soit 50 Milliards de $ et l'objectif est de réaliser
100% des achats en ligne (5% en 1999, 30% fin 2000)
Si seulement 20% des nouveaux internautes achètent la première
année, cette proportion passe à 45% pour ceux qui ont 3 ans
d'ancienneté
Mais le site catalogue ce n'est que la partie visible d'une
stratégie de commerce électronique, c'est en quelque sorte la
fane de la carotte et il n'a de sens qu'intégré dans la
chaîne de création de valeur qui permet d'aller de la production
jusqu'à la satisfaction du client.
La France part de très bas : 42 MF en 97 mais avec une croissance de
25 % par mois le score de 1998 est déjà de 400 MF, les plus
importants marchands étant FNAC
www.fnac.fr et Alapage
www.alapage.com (livres)
Campanile
www.campanile.fr
(hôtellerie) JPG
www.jpg.fr (fournitures de
bureau) Camif
www.camif.fr,
la Redoute
www.redoute.fr et les
3 Suisses
www.3suisses.fr (VPC)
Degriftour,
www.degriftour.fr
LCDV
www.lcdv.com et Nouvelles
Frontières
www.nouvelles-frontieres.fr (tourisme) Source :
Benchmark Group.
www.benchmarkgroup.net
Moins de 37% des clients étaient des femmes en 2000 alors que dans les
pays matures cette proportion se rapproche de 50% (48% aux US), or celles-ci
gèrent 66% des dépenses des ménage
3.1.3.1 Le paiement on line : un problème la plupart du temps secondaire et pourtant mis en tête des préoccupations par 43 % des PME françaises interrogées
C'est une confusion trop souvent entendue que d'assimiler commerce électronique et paiement en ligne !
3.1.3.1.1 Le paiement proprement dit, ne représente que 1% (ou moins) du prix final, sa valeur ajoutée est donc faible (sauf pour les micro-paiements)
Les
moyens de paiement traditionnels comme le chèque ou le virement restent
parfaitement utilisables: les paiements par chèque représentent
deux tiers des montants des paiements d'achats sur internet (étude A
Jour Médiangles
www.mediangles.fr)
Un boucher travaillant dans une banlieue résidentielle de
Toulouse constatait que son commerce ne marchait vraiment bien que le week
end : ses clientes travaillaient à la ville et faisaient leurs
courses à midi, sa boutique étant fermée à leur
retour.
Son idée de génie fut alors de créer un petit site tout
simple, avec les produits, leurs prix les promotions du jour accompagnés
de quelques recettes.
Depuis son bureau, la cliente fait sa commande (n'oublions pas comme le
rappelle le directeur du développement des 3 Suisses Joël PALISE,
que les clients passent essentiellement leurs commandes depuis leur lieu de
travail)
L'artisan prépare celle-ci l'après midi en "temps masqué"
entre deux clients et un commis qui reste un peu plus tard n'a plus qu'à
distribuer les paquets, le soir au retour des clientes, sans aucun
problème de paiement "on line".
De plus, dans les échanges interentreprises (B to B), qui
représentent plus de 90% du commerce électronique, bien
souvent les partenaires se connaissent, les paiements sont
domiciliés et sont simplement effectués par des messages EDI
qui ne posent aucun problème spécifique.
Enfin n'oublions pas, comme nous l'avons vu plus haut, que 75 % des internautes
qui achètent dans les magasins traditionnels utilisent l'Internet pour
préparer leurs décisions d'achat.
Bien entendu le paiement électronique permettra, dans certains cas, de
substantiels gains de productivité dans la phase "facturation -
paiement" et sera un facteur de développement du commerce
électronique, mais les modalités actuelles de règlements
de la transaction ne sont aujourd'hui un véritable obstacle que pour les
transactions multiples de faible montant, surtout à l'international
(mini paiements entre 1 et 100 $).
Par ailleurs aujourd'hui déjà, il est possible pour une PME de
sous-traiter la gestion des paiements sécurisés à des
intermédiaires spécialisés (
www.hypermall.com ,
www.suresite.com , ou en France la
société Virtual Internet à Besançon -
www.France.vi.net , ...).
&&wobs
Notons que pour les véritables micropaiements, ce n'est pas non
plus le problème car le paiement électronique a un coût
fixe estimé à 0,1$ à l'acte, et les paiements
inférieurs à 1$ (consultation d'un article) relèvent
davantage d'une logique Kiosque ou abonnement que du paiement
électronique (c'est ce qui nous manque le plus, dit Serge Blin
de France3 qui aurait besoin de facturer 1F le journal
télévisé, ce qu'il ne sait pas faire aujourd'hui)
3.1.3.1.2 Réinventer une fonction kiosque au profit des éditeurs et des marchands: Telco, Portails ou Banques?
On a
tendance à assimiler "Kiosque" à "facturation à la
durée", or ce n'est pas là que se trouve le réel atout de
ce moyen de paiement, celles qu'il convient de préserver car elles
continuent à répondre à un véritable besoin pour le
client nous paraissent être les suivantes:
Dans le domaine de la vente d'information, la facturation à la
durée est par contre, sauf exception, un véritable contresens
: plus le service est lent et de mauvaise qualité, plus la facture
est élevée ! la facturation doit se faire en fonction
du service rendu (à l'unité, au forfait, au volume , ...et
seulement dans de rares cas au temps)
Aujourd'hui vous avez le choix: pour acheter le Monde en formule
kiosque: vous pouvez le payer à la pièce par wanadoo
(5F) ou à la minute par France Explorer (2,23F10(*) la minute), formule qui ne saurait être
recommandée que pour les adeptes de la lecture rapide...
A partir de 1997 il semble qu'il faille employer l'imparfait : selon Michel
Ktitareff correspondant des Echos en Californie la plupart des journaux
(quotidiens, hebdomadaires, mensuels, ...), généralistes
ou spécialisés, ont déjà placé l'essentiel
de leur contenu sur le Net - en général gratuitement - mais un
tiers d'entre eux environ en ont déjà fait une activité
rentable, le seuil des 50 % devait être atteint en 2000.
pour l'éditeur ou le marchand
L'opérateur intermédiaire joue véritablement le
rôle d'un "tiers de confiance". En outre il permet des gains
substantiels sur le coût administratif de la transaction qui sans lui
serait rédhibitoire
L'information n'a pas de prix mais elle a un coût
Le Kiosque minitel, jouant le rôle d'une vaste librairie
virtuelle, a permis l'émergence d'une importante profession
d'édition électronique qui, nous a-t-on dit, n'avait pas
jusqu'à une période récente son équivalent à
l'étranger, même aux Etats Unis : c'est pour notre pays une
richesse économique et culturelle dont il convient de préserver
les capacités de développement.
Qui, à l'avenir, pourra offrir ces deux atouts ?
3.1.3.1.2.1 Les opérateurs de télécommunications et les fournisseurs d'accès Internet
Les
frontières entre ces 2 catégories devient de plus en plus
floues'estompent : Worldcom qui a lancé une gigantesque OPA de
30 milliards de dollars sur MCI, puis moins d'un an plus tard a tenté la
plus grosse OPE mondiale pour prendre le contrôle de Sprint fin 1999
pour 129 Milliards de dollars, a racheté, Iway, fournisseur d'
accès Internet de notre ministère)
E-Charge
www.echarge.com
développé au départ sous l'impulsion des "sites pour
adultes" reporte le montant de la facture sur celle du téléphone,
NetToll
www.nettoll.com
, Ipin
www.ipin.com et Trivnet
www.trivnet.com sur la
facture du fournisseur d'accès
Europe Explorer avec Easyclick centralise les micropaiements sur
la facture téléphonique
SEL distributeur de jeu utilise le...3617SEL! et vous demande de
vous connecter le temps adéquat pour régler votre achat: Au lieu
de transformer le temps en argent c'est le processus inverse qui est mis en
oeuvre!
Mais cela implique des accords mondiaux entre opérateurs pour la
répercussion des factures jusqu'au client final.
Par ailleurs on peut se demander si les "transporteurs" sont les mieux
placés pour jouer le rôle de libraires
La déréglementation actuelle va augmenter encore la
complexité de ce problème mais en même temps elle rend les
opérateurs plus imaginatifs.
L'accès internet dit "gratuit" n'est autre qu'une formule Kiosque
lorsque une partie de son coût est financé par le reversement de
l'opérateur télécom,
D'ailleurs on trouve l'opérateur de nouvelle génération
Colt derrière les initiatives de X-Stream,
WorldOnline, Lokace infonie et free.fr
C'est également le cas de freesbee (créé par
None Networks
www.none.net) qui a acheté des
milliards de minutes à France Télécom,
négociées au prix de gros et qui facture les communications
à ses abonnés
C'est enfin le sens de la dernière proposition Tarifaire de
France-Télécom de la connexion sans abonnement à
"28 centimes la minute tout compris"
Mais les Finlandais, sautant cette étape, vont un cran plus loin
en utilisant le téléphone portable comme "TPE" (Terminal de
Paiement Electronique):
Dans ce pays vous pouvez avec votre téléphone portable
actionner toute une série de distributeurs automatiques (distributeur de
boissons, laveur de voitures, juke box, ...) et le coût est
directement imputé sur votre facture
téléphonique.
Vous téléphonez à 1 mètre de distance de votre
"interlocuteur" le téléphone portable ne sert ...
qu'à actionner la machine et à effectuer la facturation.
De La Rue Card System essaye de convaincre les fabricants de
téléphones portables de prévoir une "seconde fente" pour y
glisser une carte faisant office de portefeuille électronique.
Itinéris teste un tel service où le portable se transforme
en Terminal de Paiement par carte de crédit chez les commerçants
avec "Iti-Achat"
"le téléphone mobile est un lecteur de carte de crédit
avec une antenne" (Jean-Pierre Buthion du Groupement Cartes
Bancaires)
Ericsson considère pour sa part que le télépnone
portable est le "terminal de paiement électronique" idéal :
il peut intégrer la puce de la carte de paiement (il n'y a alors plus
besoin de carte...) et grâce a la norme "bluetooth" de communication
radio à courte portée qui commence à s'imposer, il peut
dialoguer avec le marchand sans connexion physique. Ericsson illustre cela par
l'image d'un brocanteur interpellant son client par "sir, do you pay by cash or
by phone?
3.1.3.1.2.2 sites portails, principales portes d'entrée sur le web (AOL, Yahoo !, Netscape, Lycos...)
Les 4 ou
5 plus importants couvrent à eux seuls plus de la moitié du
marché mondial et seraient en mesure de remplir cette fonction
d'intermédiaires de paiement sans difficulté : ils sont en
quelque sorte dans la situation des kiosques des halls des grandes gares qui
voient passer un grand nombre de voyageurs en transit vers d'autres lieux.
AOL revendiquait en 2000 plus d'abonnés - plus de
24 millions d'utilisateurs payants (sept 2000)- que les dix principaux
journaux américains réunis, (13 millions).
En 1998 près de 20 % de tous les achats en ligne ont
été générés par les 4 leaders : AOL (8
%) Yahoo ! (4 %) Netscape (3 %) Excite (3 %).
Cela représente 2,5 milliards de dollars sur la seule période
de Noël 1999 pour les cybercommerçants liés à
AOL, plus que toute l'année 1998.
AOL pourrait sans difficultés regrouper les factures des achats
effectués par son canal et les prélever sur les comptes de ses
clients chaque mois en sus de l'abonnement.
Depuis 1999 AOL-Compuserve France met en place le système
Cobra : l'internaute-abonné paye ses menus achats, directement
sur sa facture compuserve qui se charge de sécuriser les transactions
Le 7 avril 1999 il a annoncé le lancement de la chaîne
"shopping"
il garantit la sécurité des transactions
électroniques au marchand
il garantit qualité de l'information et du service
clientèle et délais de livraison au consommateur.
Yahoo! Ouvre un "compte yahoo!" Aux abonnés de sa messagerie
gratuite qu'il utilise en particulier pour ses ventes aux enchères
Lycos a lancé dans cette logique une carte de crédit, et
grâce à un partenariat avec Bank One il est capable d'accorder des
crédits à la consommation de façon quasi
instantanée
Aujourd'hui Wanadoo offre la possibilité de régler un
certain nombre d'achats par son intermédiaire, comme l'achat du Monde ou
la consultation dune annonce sur Cadremploi
www.cadremploi.fr ,
Club-internet a annoncé qu'il allait faire de même
La start-up RedCart
www.redcart.com propose sa
technologie pour centraliser les paiements réalisés dans la
galerie marchande du portail en une seule facture
Si cette hypothèse se concrétise et cela semble être le cas
en 2000 la concentration dans cette profession devrait encore
s'accélérer : les Portails pourraient jouer tout naturellement ce
rôle de "libraire" d'Internet alors que les opérateurs
Télécom se cantonneraient dans leur fonction de
transporteurs.
on peut par contre s'interroger sur l'intérêt pour eux d'exercer
en propre, comme ils le font parfois encore actuellement, le métier
d'éditeur
L'échec du journal produit par Microsoft, Slate
www.slate.com malgré
des moyens considérables, est un exemple de la difficulté qu'il y
a à exercer avec un égal bonheur des métiers aussi
différents.
Yahoo! qui semble faire montre de plus de succès s'interdit de
produire quoi que ce soit: Yahoo! diffuse ce qui lui permet de rester
innovant...et svelte: 600 personnes (moins que l'équipe de
lawyers de Microsoft!)
La sortie de MSIX, nouveau protocole de facturation de services
www.msix.org est candidat pour
être l'outil de cette évolution
On pourrait aussi imaginer dans ce cadre une facturation type "SACEM",
forfaitaire pour le client dans une gamme de services et une
rémunération des éditeurs au prorata des consultations.
Ces ISP exerceraient alors un métier de "bibliothécaire".
La rémunération de ces portails pourrait se faire davantage par
le biais de cette fonction kiosque et par le reversement de l'opérateur
de Telecom (qui doit lui rétrocéder une partie de la facture de
téléphone) que par le biais d'une facturation du service de l'ISP.
On s'orienterait alors vers la généralisation de l'Internet
"gratuit" (qui en fait est loin d'être gratuit puisqu'en France comme
dans plusieurs autres pays européens les communications locales sont
encore particulièrement onéreuses).
3. Les banques ?
À travers les groupements de cartes bancaires, elles pourraient offrir
ce service avec la formule du "porte-monnaie virtuel" permettant des
micropaiements multidevises qui répond parfaitement aux
fonctionnalités qui ont fait le succès du kiosque telles que
décrites ci-dessus
Kle-line
www.kleline.com filiale de
Bnp-Paribas, même si son ergonomie au départ ne recueillait pas
encore tous les suffrages, revendiquait à l'été 1999 300
marchands dont 60% à l'étranger et 35 000 transactions par mois.
pour un montant de 28 MF: après l'OPE de BNP sur Paribas Kle-line a
été fermé, sans doute pour ne pas faire d'ombre à
Cybercomm
Cybercash, qui se développe au niveau mondial (sauf en France
à cause de la réglementation sur le cryptage encore
récemment en vigueur) indique que le coût d'une transaction
réalisée par le moyen d'un porte-monnaie virtuel est de 0.10$+4%
du prix facturé : dans ces conditions la facture minimum est de 0.25$ ce
qui correspond à des "mini-paiements" (1 à 100$) plus qu'à
des micro-paiements (quelques centimes). Digital Equipment a
développé de son côté millicent mais aucune de ces
initiatives ne semble véritablement s'imposer aujourd'hui
La concurrence dans ce domaine va s'exercer non au sein d'une profession
mais entre trois grandes professions du recouvrement de facture
Comme le dit de façon très pertinente une publicité
américaine : "it makes cents"
Pour la vente au numéro, Le Monde vous offre le choix entre la
solution Banque le système kiosque à la
minute (France Explorer 2,2311(*) F/minute) ou la facturation kiosque "à
la pièce" via un portail (Wanadoo).
En tout état de cause une préoccupation a avoir toujours
présent à l'esprit: l'obligation de remplir de longs formulaires
répétitifs (nom, prénom, adresse, N° de carte,...)
avant de pouvoir passer commande refroidit bien des enthousiasmes: seuls 8% de
ceux qui ont commencé cette "épreuve" vont jusqu'au bout. Des
entreprises comme Qpass
www.qpass.com ont
essayé de répondre à cette préoccupation en
créant une fonction générant un remplissage automatique de
ceux-ci
3.1.3.1.3 "we need banking but not bankers" (Bill Gates) la création de monnaie virtuelle?
Sur le
modèle des "grains de SEL" (Système d'Echange Local), on
commence à voir apparaître des "devises électroniques
globales sur le web", monnaie virtuelle créée par des
particuliers pour échanger des services sans utiliser la monnaie
officielle,.couplée à l'émergence depuis début 2000
de systèmes de paiements entre particuliers de type Paypal
voir page
43 "nous irions vers la creation
d'une nouvelle monnaie, pourquoi pas mondiale" (J M Billaut
BNP-Paribas)
La plus importante d'entre elles le BEENZ
www.Beenz.com géré par la
Beenz company, start up britannique lancée en avril 99 a
reçu le support d'ORACLE, SUN et EXODUS. Les clients pourront se voir
ouvrir un compte et la Beenz company, qui se rémunère par une
commission sur les transactions validées, agira comme une chambre de
compensation
3.1.3.1.4 La sécurité : Le risque réel n'est pas toujours où l'on croit
Le
problème de sécurité souvent évoqué,
rarement à bon escient, devient néanmoins un vrai problème
quand les craintes qu'il inspire deviennent un des facteurs inhibant au
développement du commerce électronique.
Examinons donc quelques-unes des multiples facettes de cette question.
La sécurité pour le client : certes il n'est pas
très difficile de détourner un message, mais encore faut-il le
décrypter (les transactions par carte se font en général
à travers SSL - secure socket layer - qui en assure le cryptage).
Bien entendu il est possible de casser ce code s'il est limité à
40 bits : en 1988 cela nécessitait 1 heure de calcul pour 100
micro-ordinateurs en réseau "vous n'allez pas vous donner tout ce mal
pour un achat de 300 F"(Bernard Siouffi du Syndicat de la VPC)
Il est infiniment plus facile
Il n'a pas été porté à notre connaissance un
seul cas de vol de numéros de cartes sur Internet. Par contre
plusieurs cas de vol ou de détournement de fichiers de numéros de
cartes se sont produits chez des commerçants (ces numéros
ayant été connus de ces derniers aussi bien par Internet que par
fax, téléphone ou achat dans la boutique physique)
Citons par exemple le cas de la banque Noris Verbraucherbank .
www.norisverbraucherbank.de cité par les DNA
www.dna.fr (en
général les victimes préfèrent taire leur douleur
mais dans ce cas l'entreprise avait offert une récompense) qui s'est
fait délester de 500.000 Mark et le pirate qui avait réussi
à pénétrer sur son serveur, réclamait 1 million de
Mark pour ne pas divulguer les codes bancaires
Certains sites commerciaux sont, il faut le dire particulièrement
négligents en matière de sécurité: le Canard
Enchaîné du 10 mars 1999 cite le cas d'un internaute qui est
tombé...par mégarde et sans manipulation spéciale sur la
liste des clients avec les N° de carte de crédit et les dates de
validité!
Par ailleurs, rappelons qu'il existe une multitude de logiciels disponibles
sur Internet qui génèrent des numéros de carte et que,
sans même que vous, ni votre marchand n'ait commis la moindre imprudence
votre carte peut se trouver débitée !
Creditmaster par exemple peut générer des
numéros personnalisés pour 1400 banques ou établissements
financiers dans le Monde (Netsurf mars 99)
Signalons également le risque qu'un commerçant indélicat
vous facture d'autres dépenses que celles que vous avez
effectuées (contravention indue imputée par un loueur de
voiture, facturation de 5 voitures au lieu d'une seule par un autre loueur,
double débit pour une même dépense, poursuite des
débits sur un abonnement résilié, pour n'en citer que
quatre qui nous ont été rapportés durant cette mission
...).
Enfin il convient de signaler le risque du "shoulder surfing" qui
consiste pour un observateur attentif ou une camera de surveillance à
lire le mouvement de vos doigts pendant que vous tapez votre code secret, vous
privant largement de vos moyen de recours contre un paiement contesté.
Le véritable risque est de posséder une carte de paiement: ce
n'est pas de l'utiliser sur Internet.
Netsurf signale dans ce domaine une "arnaque" de plus en plus
fréquente: un débit de faible montant (quelques dizaines
de franc) récurrent comme un abonnement (...mais qui touche un
très grand nombre de comptes). Souvent la somme passe inaperçue,
ou son faible montant dissuade le possesseur de la carte d'entamer les
formalité pour faire recréditer son compte.
Cet été les factures "Web transaction" ont fait de très
nombreuses victimes ...dont la plupart n'avaient jamais mis le nez sur le web:
seule solution, changer de carte bancaire (...ou réapprendre à
vivre sans)
La sécurité pour le fournisseur trois cas sont à
distinguer :
De nombreuses méthodes existent pour limiter ce risque
(développées essentiellement par les spécialistes de sites
pour adultes particulièrement exposés à ce risque) qu'il
serait trop long de développer ici (voir
www.sevpcd.com ,
www.solftgallery.fr ou
www.certifier.com) .
Mais soulignons qu'en cas de fraude le seul préjudice est une
non-rentrée d'argent, assimilable au préjudice subi lors d'une
copie illicite : c'est un manque à gagner plus qu'une perte.
Floritel, fleuriste sur le Web déclare en près
de deux ans d'expérience qu'il n'a pas eu à déplorer une
seule tentative de fraude.
Quand vous acceptez le risque de livrer, après un paiement par carte,
dans un pays à structure juridique floue, vous prenez effectivement un
vrai risque
Netsurf relate la mésaventure d'Hervé le Billon (
www.bretagne-brittany.com
) qui a accepté de livrer 8 pulls à un habitant de
Vladivostok payé par la carte bleue, évidemment bien
créditée, d'une américaine. On devine la suite.
De même Catherine Leroy, avec ses vêtements de haute couture
voir
page
162 reconnaît avoir ete
plusieurs fois abusée par des commandes venant des pays de l'Est
Avec le passage à 128 bits le risque de vol de numéro sur le
réseau, déjà infime, deviendra tout à fait
infinitésimal.
Gérard Fournier (Netsurf 99) indique que lors du
lancement de Soft Gallery 20 % des achats étaient des tentatives
de fraude.
Quand vous livrez dans un pays OCDE avec des règles de droit, une police
et une justice efficace, les risques sont faibles:
Néanmoins certains émetteurs de moyens de paiement faisant
d'internet leur cheval de bataille assurent gratuitement leurs clients contre
toute utilisation frauduleuse de la carte
3.1.3.2 Le vrai enjeux : la valeur ajoutée de toute la partie commerciale représente généralement 20 à 30 % du prix d'un produit ou d'un service vendu.
Elle
comporte :
Il est bien clair que l'innovation dans les méthodes de
commercialisation peut être aussi déterminante pour le
succès de l'entreprise, que l'innovation dans le service ou dans le
produit lui-même.
Le marketing sur ce média nouveau reste encore pour beaucoup à
inventer et il peut donner des avantages compétitifs à de petites
structures qui ne sont pas prisonnières de schémas mentaux que
les médias anciens avaient peu à peu forgés: on attend
encore l'Aristide Boucicaut du Web
La bergamote de Nancy a su créer autour de son produit, en
Asie du Sud-Est, une image de "produit du savoir-vivre et du raffinement
français" qui en a assuré le succès commercial au sein
d'une galerie marchande
http://icat.francecontact.com/marche .
Ce que l'on appelle "marge commerciale" correspond pour l'essentiel à la
rémunération de cette importante valeur ajoutée
3.1.3.3 Une écoute attentive des clients, une "production sur mesure de masse"
Un des
atouts majeurs qu'offre l'Internet, encore faut-il savoir l'exploiter, est de
permettre une écoute individuelle du client: la valeur ajoutée se
déplace vers la qualité de la relation que l'entreprise est
capable d'établir avec lui et la capacité à gérer
la masse considérable d'information que ce processus génère
Ecouter ses attentes et personnaliser toujours plus, tout en
développant des méthodes de production permettant de conserver
des prix de revient de la série "
Renault a affiché les enjeux : dès 2001 proposer au
client de définir sa voiture selon ses gouts, la livrer dans les 2
semaines et diviser les stocks par 2. Cela va nécessiter une adaptation
de l'outil industriel et la formation de 28000 personnespour être capable
de produire une voiture avec un préavis de 5 jours "internet va booster
la diversité des modèles ... jusqu'à présent nos
voitures neuves attendaient les clients qui devaient se rabattre sur les
modèles disponibles" (André Bodis, Renault aux Echos)
Procter &Gamble propose à ses clientes avec
reflect.com de fabriquer une gamme de produit de beauté
composée par chacune d'entre elle poussant le raffinement jusqu'à
l'étiquette personnalisée au gout de la cliente
Il convient d'être particulièrement attentif à son
comportement, à ses questions ou à ses réclamations. C'est
là une source infiniment précieuse pour faire évoluer
produits et services.
"le client est Roi" était une réclame, maintenant c'est une
réalité qui contraint, sous peine de disparition de passer d'une
approche produit à une approche client:
Cette nouvelle approche va permettre "de conduire une entreprise en
surveillant ce qui se passe devant et non pas en regardant dans le
rétroviseur" Sanjiv Sidhu I2 technologies
Nous avons plusieurs fois entendu dire aux USA que tout le monde comprenait
qu'un nouveau service soit imparfait, car Internet donne une prime
déterminante au premier entrant et, de ce fait, oblige l'entreprise
à lancer son produit sans attendre que tous les tests aient pu
être réalisés, mais personne ne supporte que lorsqu'un
défaut a été détecté il n'y soit pas
immédiatement porté remède.
Des éditeurs spécialisés s'investissent dans la gestion
des relations client, le CRM (Customer Relationship Management) marché
évalué par le cabinet AMR Resarch à 1,2 milliard de
dollars avec un taux de croissance de 60% par an et deviennent des vedettes de
la bourse (Siebel (7 Milliards de $), Vignette (13 Milliards de $),
Broadvision (12 Milliards de $), Clarify, Quintus, Vantive,...)
Voir également
www.marketing1to1.com
3.1.3.3.1 Entreprises s'adressant à des clients individuels. le coeur de métier: bien connaître ses clients, le marketing "one to one" ou "1.2.1"
Il vous
est possible dans certain cas de personnaliser totalement votre produit dans la
mesure où les machines de production sont elles-mêmes
commandées par des ordinateurs et qu'en fait c'est le client qui leur
fournit les paramètres (impression, broderie, découpe, usinage,
brochage, marquage, tissage, ...).
Il est ainsi possible de créer des produits personnalisés avec
des prix de revient analogues à la grande série et en
évitant les stocks, c'est la "personnalisation de masse (mass
customisation)" (Philippe Coste PEE San Francisco)
De plus comme le souligne André Bodis de Renault, aujourd'hui un "bon"
vendeur arrive à persuader le client d'acheter ce qu'il a en stock, pas
ce que le client a en tête, ce qui se traduit par une
"paupérisation" de la commande et un manque à gagner pour le
constructeur
NF Valmary (
http://.valmary.fr) garde en
mémoire les mensurations de ses clients, ce qui lui permet de proposer
des chemises sur mesure à ses clients à partir de 375 F
Febvay Création
www.febvay.com réalise des
vêtements professionnels (hôtels, boucherie, boulangerie,...): il
offre la possibilité à ses clients de concevoir leur ligne de
vêtement (choix de la forme, du tissu, des mesures,...)
Land's End
www.landsend.com et Custom
Taylors
www.customtaylorservice.com
permettent à leurs clients de construire son vêtement (forme,
couleur, longueur, style, boutons) les conseillent dans leurs choix et
connaissant ainsi leurs goûts leur proposent les accessoires assortis.
LeFelix fait de même pour les sacs à main
www.lefelix.com
Dell
www.dell.com vous donne la
possibilité de construire votre ordinateur en fonction de vos souhaits
(en vous offrant la possibilité de vérifier la cohérence
de vos choix) avec
www.Gigabuys.com, 30.000 produits
électroniques il propose également du matériel d'autres
constructeurs (en France à une échelle beaucoup plus modeste
c'est la stratégie adoptée par Mansoft avec un PC sur
mesure livrable en 5 jours)
Les poupées Barbie
www.barbie.com/mydesign
offrent la possibilité à ses petites clientes de concevoir et
d'acheter la poupée de leur rêve : joyeuse ou sérieuse,
brune ou blonde, claire ou bronzée, on choisit la couleur de ses yeux,
sa garde-robe, son nom...et l'histoire de sa vie (40$, soit le double du prix
habituel, livré en 6 à 8 semaines) "il y a un charme indicible
à jouer les Pygmalions virtuels" Francis Pisani pour Le Monde
Bien des sites spécialisés dans le cadeau (fleurs, jeux, ...)
savent également utiliser, fort à propos prénoms et dates
de naissance de vos proches pour vous rappeler la fête ou l'anniversaire
que vous auriez pu malencontreusement oublier
3.1.3.3.2 Le véritable fonds de commerce: la connaissance du client. Le problème des fichiers. Le cas Amazon
La
connaissance fine du profil d'intérêt des clients devient
rapidement le principal actif du cyber-commerçant
Aussi se développe un actif commerce de Fichiers clients qualifiés
I-Base
www.ibase.fr, pour rester en
France, start-up crée en janvier 1999, a levé 88MF en sept 2000
et a repris Centrale Direct et Icoupon: objectif, disposerd'ici fin 2000 de
1,2 millions de profils de jeunes de 15 à 25 ans avec plus de 1000
critères remplis pour chacun
De ce fait les deux segments qui croissent le plus vite parmi les
éditeurs sont
De nombreux sites vous offrent d'improbables cadeaux mirifiques à
travers des loteries sous réserve de remplir des formulaires permettant
de constituer des fichiers (au moins on sait que l'on a là une liste de
personnes crédules...)
Firefly récemment racheté par Microsoft, vous aide
gratuitement à trouver le disque à votre goût où la
communauté dans laquelle vous vous épanouirez. Il a ainsi obtenu
les profils psychologiques très fins de plus de 3 millions
d'internautes. Pour néanmoins protéger la vie privée
de ses utilisateurs Nicholas Grouff, son président indique qu'il a mis
au point un "passeport" qui permet à son abonné de
décider du niveau d'informations personnelles dévoilé au
site visité: ainsi seul Firefly (donc maintenant Microsoft qui
intègre ce service dans MSN) vous connaît véritablement
Colornet
http://www.couleurs.com/
alimente une base de données comportementale à partir de tests de
couleur proposés sur plusieurs sites et permet ainsi une adaptation
dynamique des bandeaux pour les internautes répertoriés dans
cette base (rapport de la CNIL)
La connaissance fine du client est une des motivations principale des
fournisseurs d'accès gratuits, qui sont d'ailleurs souvent filiales
de grands distributeurs comme Dixons (freeserve), Tempo
(screaming.net) Darty (Libertysurf), la Fnac (
www.fnac.fr)
Les intermédiaires qui assurent les paiements (comme
cybercash) sont également en position de collecter de
précieuses informations
Une entreprise comme Amazon.com crée par le
visionnaire Jeff Bezos est valorisée à 1000$ par client
car elle a une connaissance intime de chacun de ses 10 Millions
d'acheteurs : elle connaît leurs adresses (livraison), leurs
coordonnés bancaire, leurs goûts, leurs façons
d'acheter...et ceci malgré une perte qui triple (625M$ au premier
semestre 2000 contre 199 un an plus tot, pour un CA qui double avec 1.152M$
contre 608 un an auparavant)
On peut penser que la librairie est seulement une entrée en
matière et non une finalité, un cyberdistributeur global
ce qui expliquerait un rapport de 1 à 3 avec la valorisation de
Barnes&Noble leader de la librairie traditionnelle qui s'est
jeté de tout son poids dans la bataille pour rattraper son retard en
s'associant avec l'allemand Bertelsman
quelques faits laissent penser que vendre des livres, des CD ou des jeux
n'est pas le coeur de métier que s'est donné Amazon.com
mai 99 : achat de Alexa Internet
www.alexa.com qui, en
échange d'aide à la navigation enregistre toutes les
données sur les sites visités par leurs clients (sites
visités, pages vues, durée de visite) grâce à des
" brownies " (cookies actifs).
Achat de Junglee,
www.junglee.com robot de
comparaison des offres concurrentes sur le net (octobre 1998)
achat de live Bid,
www.livebid.com site de
vente aux enchères et de brocante virtuelle en mars 99
achat de Pets.com
www.pets.com nourriture et
accessoires pour animaux de compagnie en mars 99
achat de Drugstore.com
www.drugstore.com qui
vend des produits pharmaceutiques et cosmétiques en
février 99 et pousse le soucis de votre bien-être jusqu'à
vous rappeler la nécessité de faire renouveler votre
ordonnance...ou de changer votre brosse à dent!
juillet 99 ouverture d'un magasin de jouets,
juillet 99 annonce de l'ouverture du service haut de gamme
avecsothebys et de la commercialisation de voyages organisés
juillet 1999 ouverture d'un rayon électronique grand public, habits,
montres joaillerie, jardinage
août 1999 prise de contrôle de Gear.com
www.gear.com
spécialisée dans la vente d'articles sportifs
octobre 1999 ouverture de zShops &&wgalerie commerciale ouvert
à tous les vendeurs occasionnels ou professionnels
début 2000 Accept.com,
www.accept.com, entreprise
permettant des paiements entre particuliers
aout 2000 vente de voitures, de service de photos en ligne
ofoto.com
www.ofoto.com
en 2000 c'est18 millions de produits qui sont en vente
...mais peut-on être performant dans autant de métiers
différents?
Le succès boursier de portail comme Yahoo! Netscape ou
Excite tient sans doute pour une bonne part à cette analyse.
Mais le fin du fin consiste à n'exploiter cette connaissance
qu'avec modération explique J P Charpentier, Directeur
général de France Loisirs
www.franceloisirs.com
(Internet Professionnel 07/98)
"toute la difficulté consiste alors à éviter que
l'adhérent ne se sente "épié. Nous devons donc
élaborer notre proposition de telle sorte que le client ne se sente pas
reconnu. C'est la limite du one-to-one "
On imagine facilement combien cette évolution vers un marketing
personnalisé est susceptible de révolutionner le marché
publicitaire dans son approche et dans ses techniques
Il faut bien avoir conscience aussi que cette intrusion qui peut être
très profonde dans la vie privée et la connaissance intime des
individus peut provoquer des réactions de rejet brutales
Ces réactions se sont traduites en Europe par des lois, mais pas aux
Etats Unis ou le respect de la vie privée relève du droit
contractuel et est mis en oeuvre dans le cadre de Chartes ou morale et
marketing cherchent à négocier un équilibre incertain
(quid en particulier de la commercialisation des données, par exemple en
cas de liquidation judiciaire c'est son principal actif, de même qu'en
cas de rachat de l'entreprise elle-même). Nous reviendrons
ultérieurement sur ces sujets très délicats qui font
l'objet d'âpres discussions car les internautes européens sont
d'actifs clients des sites US
NetZero
www.netzero.com site
internet gratuit compte déjà aux US plus de 1 million
d'abonnés 8 mois après son lancement. En échange de cette
gratuité l'internaute doit remplir un questionnaire
détaillé sur ses goûts, ce qui permet un premier ciblage de
la publicité qu'il voit sur son écran. Ce ciblage est
affiné au fur et à mesure de sa navigation, et la connaissance de
son code postal permet de sélectionner pour lui des commerces de
proximité (pizza, cinéma,...)
3.1.3.3.3 L'émergence des communautés d'acheteur : une cible privilégiée pour les PME :
Internet
est un outil particulièrement adapté pour le fonctionnement de
communautés de tous types.
Leur première préoccupation est en général de
mettre en commun les informations ou la documentation qui leur est
spécifique à travers un site web protégé ou non par
une clef d'accès et de développer les moyens d'échange
entre membres et de travail collectif (messagerie, IRC, new group,
groupware, ...).
Il s'avère fréquemment que ces communautés ont des besoins
communs de produits ou de services (transport, outillage, équipements
sportifs, spectacles... par exemple).
Elles sont bien entendu les mieux à même de définir de
façon précise leurs spécifications : les chirurgiens ou
les radiologues sont par exemple les mieux placés pour élaborer
le cahier des charges de leur futur matériel.
Essayons d'analyser "l'économie" de la communauté en terme de
marketing :
La valeur du "fonds de commerce" que représente un client dont vous
connaissez les habitudes de consommation et qui vous fait confiance (que l'on
peut calculer à travers la valeur boursière des entreprises
Internet dont c'est le capital principal) est estimé à 1.000 $
voire plus (3.000 $ pour Amazon : cf ci-dessus).
Il correspond à l'avantage économique que représente une
connaissance fine de ses goûts et de ses diverses caractéristiques
(solvabilité, localisation, profession, ethnie,...) permettant de lui
faire des propositions commerciales pertinentes
L'économie d'une communauté consiste en fait à mutualiser
ces sommes et de les conserver à son profit ou, comme nous le verrons
plus loin (
voir page
91), de celui qui la
fédère (l'infomédiaire) au lieu de se la laisser
" dérober " par les sites que vous visitez
"les enjeux financiers sont énormes, il faut savoir que la
communauté des supporter de Manchester United représente
un chiffre d'affaire de 200MF et celle des Spice Girl de 1,4 Milliard de
Francs par an" Christian Lainé responsable du programme
intercommunity intr@net99
www.intranet99.org
De cette analyse découlent deux conséquences majeures :
Le géant General Motors ouvre un extranet, un site web, et
crée en août 1999 une filiale e-GM pour essayer reprendre
le contrôle de ses propres concessionnaires, contrôle quelque peu
mis à mal par ce même autobytel
cf page
97
Son handicap structurel se transforme dans ce contexte en avantage
compétitif.
On voit en particulier apparaître des intermédiaires qui
fédèrent des communautés
Communauté des chirurgiens, Surgery on ligne
www.ortopedie.com, des architectes bretons,
www.architecture-services.com, les laboratoires
d'analyses médicales de l'Ouest
www.biologistes-village.com les imprimeurs
www.imprimfr.com ou les acheteurs de
fuel de Genève (Global Interactive City
www.gkb.com):
Firefly, Wired, Netgame, Parent Soup, et bien
d'autres se sont placés sur ce créneau majeur (une excellente
analyse dans Net Gain publié par l'université de Harvard
www.hbsp.harvard.edu/hbsp/prod_detail.asp?7595
SeniorNet, une communauté virtuelle de retraités
branchés compte 10 millions de membres
www.seniornet.org.
son doyen a 104 ans. Ce réseau fonctionne grâce aux
cotisations de 25.000 membres bienfaiteurs: "c'est un endroit où l'on
peut rompre son isolement sans quitter sa chambre, se soutenir dans les
épreuves de la maladie, mais aussi partager des évènements
heureux, anniversaires et mariages" Glen Gilbert, animateur du site . de
nombreuses associations comme l'APF (association des paralysés de
France), pourraient utilement s'inspirer de ces initiatives
Un nouveau business model vient de faire son apparition le "we-commerce" (achats groupés)
voir page
103
Lancé par Mercata
www.mercata.com et
Mobshop
www.mobshop.com (ex
Accompany
www.accompany.com) ces
sites proposent aux consommateurs de se regrouper pour acheter un produit:
Plus le nombre de clients est important plus le prix est bas
Chacun des clients est alors incité à faire la promotion du
produit vis à vis de ses connaissances (à l'exact opposé
des ventes aux enchères) pour en faire baisser le prix : c'est le
"marketing viral"
Ces communautés virtuelles tireront les prix vers le bas
...mais ce peut être une opportunité pour une PME de tailler
des croupières à un gros concurrent en jouant pleinement la carte
de telles communautés, faisant ainsi l'économie du réseau
commercial, de la promotion de la marque et d'une partie du marketing (ce
que la grosse entreprise pourra plus difficilement faire)
Robert Eaton PDG de Chrysler lui-même soulignait que grâce
à l'information abondante et pertinente du client (il sait avec
autobytel
www.autobytel.com à quel prix le
concessionnaire achète la voiture) "le rapport de force est
inversé".
La description du processus d'achat d'une communauté montre que le
travail préalable réalisé par celle-ci a permis de
réaliser une large partie du travail habituellement
réalisé par le fournisseur
Dans de telles conditions, une PME qui possède de la compétence
technique mais qui n'aurait pu préfinancer tout ce travail
préliminaire, se retrouve en meilleure position compétitive que
les grandes entreprises installées sur le marché: plus flexible,
plus réactive elle est surtout moins chargée en frais
généraux.
3.1.3.4 Le développement de la marque et du produit, le référencement, la publicité, l'e-pub, l'e-mailing
Dans un
univers qui s'étend de façon explosive (augmentation du nombre de
pages et du trafic de 15% par mois !) avec 3 millions de sites en ".com" il est
extrêmement difficile d'émerger de la masse.
Or il ne sert pas à grand chose d'avoir une offre remarquable si
personne ne le sait.
La "marque" élément de confiance pour le client (
voir page
89) devient un
élément majeur de l'actif de l'entreprise (car la fabrication
proprement dite des produits et services peut bien souvent être
sous-traitée)
Mais pour autant une excellente publicité ne peut suppléer ni la
qualité du produit ni celle de la stratégie "la meilleure des
agences ne peut rien pour un client qui ne sait pas ce qu'il veut" Frank
Tapiro, Hémisphère droit
On peut même dire que la publicité est un "amplificateur de
notoriété" et joue dans un sens comme dans l'autre: une
excellente publicité pour un mauvais service ne fait qu'aggraver la
situation et une marque connue est beaucoup plus vulnérable à un
dysfonctionnement, car cette notoriété joue encore plus pour
faire connaître les défauts que les qualités (voir par
exemple la montée et la chute de Boo.com accompagnée par
des centaines de millions de publicité)
Sans politique de "signalisation" les risques sont grands de rester inconnu.
Plusieurs outils peuvent alors être mobilisés.
3.1.3.4.1 Le référencement: une étape essentielle
Bien
souvent l'internaute à la recherche du produit ou du service que vous
offrez, ou qui souhaite trouver un partenaire ou un employeur que vous
êtes susceptible d'être, fera appel à un moteur de recherche
ou à un annuaire.
La première démarche à faire est de se faire
référencer par les principaux d'entre eux en leur indiquant votre
existence et en leur signalant les domaines d'intérêt que vous
revendiquez.
Des méta référenceurs comme Top Dog (qui,
cela ne manque pas de sel, s'est fait voler son nom en 1999 voir
www.topdog.com),
WebPosition Gold
www.webposition.com
SubmitWolf
www.trellian.com,
NetBooster
www.netbooster.com ou
AddWeb
www.cyberspacehq.com
peuvent vous simplifier la tâche en référençant vos
pages auprès des moteurs (jusqu'à 1.500 moteurs pour AddWeb) mais
aussi en optimisant vos pages pour qu'elles soient plus facilement
indexées (en particulier au niveau des "tag méta" instructions
invisibles par le visiteur mais qui contient les informations d'indexation pour
les moteurs, et qui sont bien souvent négligés par les
débutants)
Mais bien entendu ils sont moins performants qu'un référencement
" à la main" moteur par moteur ou réalisés par des robots
de sociétés spécialisées.
Par ailleurs des "outils de contrôle" vous permettent
d'apprécier le résultat obtenu comme
www.weborama.fr
Toutefois cette démarche n'est en général pas suffisante :
dans de nombreux cas le moteur renvoie des centaines sinon des milliers de
réponses à la question de l'internaute : il convient de
faire en sorte de figurer dans les 20 premiers, (la première page
de réponse du moteur) ou, à la limite, dans les 40 premiers : il
est rare que l'internaute aille bien au-delà dans l'examen des
réponses.
Cela nécessite l'utilisation d'un certain nombre de techniques
(scoring), jalousement gardés (car si tout le monde les
utilisaient, elles deviendraient bien entendu inopérantes puisqu'il
s'agit d'une compétition) et évoluant rapidement (car les moteurs
apprennent au fur et à mesure à déjouer les "astuces"
inventées pour les abuser).
Citons néanmoins
Notons qu'à ce "sport" les grandes entreprises ne sont pas toujours
les plus performantes :
Lorsque nous avons voulu acheter un appareil photo numérique à
New York, après l'avoir repéré dans une boutique notre
premier réflexe a été d'aller sur le Web pour voir ses
caractéristiques techniques détaillées et les prix afin
d'être en mesure de négocier avec notre marchand de Broadway :
Quelle ne fut pas notre surprise de constater que sur la requête "MAVICA" les 20 premières références
étaient occupées par des sites de clients mécontents qui
expliquaient en détail tous les défauts de l'appareil. Le site
officiel de son fabricant n'apparaissait qu'en seconde page ! Nous n'avons pas
acheté l'appareil cette année là
Gardons à l'esprit qu'un individu astucieux ou une PME ont autant de
poids qu'une multinationale sur ce plan et que, de ce fait, les sites de
clients mécontents et qui veulent le faire savoir sont extrêmement
nombreux.
Ils ont une capacité de nuisance considérable en mettant sur la
place publique les défauts des produits jusqu'à obtenir
satisfaction (citons parmi les plus célèbres campagnes : un
modèle de voiture ayant tendance à s'enflammer, les
défauts d'un produit électronique, ...)
voir page
70
Il est de bonne politique d'échanger des liens avec des sites
partenaires ou complémentaires quand une communauté se
fédère autour d'un thème ou d'un type de public en
organisant ces échanges de liens croisés cela s'appelle un Web
ring : un tel réseau de liens augmente considérablement la
"visibilité" de chacun de ses membres (l'Anneau Arriégeois par
exemple relie artisans et pme ariégeois)
par ailleurs Realname vous permet d'acheter le nom de votre entreprise
en tant que mot clef, et d'assurer ainsi que votre site officiel sortira en
tête lors d'une recherche sur votre nom.
3.1.3.4.2 la publicité, l'e-pub pourquoi
3.1.3.4.2.1 Le développement de la notoriété de la marque et des produits: un enjeu souvent majeur
2
objectifs sont ici visés :
§ Soit parce qu'il n'y a pas de place pour de nombreux acteurs car
le client a fortement intérêt à aller chez celui qui, ayant
pris le leadership du marché, offre le choix le plus vaste :
Amazon.com pour les livres, Autobytel pour les
voitures, Adquest pour les petites annonces, Furniture.com pour
les meubles, Fromages.com pour les fromages ou Homestore.com pour
l'immobilier (il contrôle maintenant Springstreet.com, autrefois
nommé Allappartments.com pour la location, mais aussi
realtor.com pour la vente, homebuilder.com pour la construction
neuve, Commercialsource.com pour les biens commerciaux,
Remodel.com pour la décoration et l'ameublement),... sites sur
lesquels nous reviendrons plus loin
§ Soit parce que, notamment dans le domaine du logiciel, il n'y a
quasiment que des coûts fixes ce qui permet des économies
d'échelle considérable (avec de plus l'avantage de voir les
développeurs d'application se focaliser pour des raisons
évidentes sur le produit leader et consolider par là même
ce leadership) : Microsoft, Oracle, SAP,
Yahoo!, E-trade, Real Audio, ...
Il faut noter par exemple que pour les opérateurs qui se donnent pour
vocation de devenir "La référence" dans leur
créneau, le marketing représente les deux tiers des
dépenses d' "investissement" contre 10 à 15% pour les
développements techniques et éditoriaux. (encore en 1999
Autobytel investissait 50 à 60 % de son chiffre d'affaire en
promotion d'après "La Tribune").
Cette économie d'échelle joue également pour financer les
coûts, qui peuvent devenir gigantesques, exigés pour la
création de sites très riches sur le plan éditorial
(soft selling) que nous verrons dans le prochain chapitre.
3.1.3.4.2.2 Une stratégie qui explique les "pertes comptables" des leaders de la cote
Ces
dépenses d'investissement, sur la marque ou "branding"
étant comptablement considérés comme du fonctionnement,
cela explique les déficits que connaissent les principaux leaders du
marché dans leurs premières années (AMAZON a
encore perdu 124 millions de dollars en 1998, mais les marchés ont
parfaitement compris cette logique puisque malgré ces pertes
récurrentes ils valorisaient l'entreprise dont le chiffre d'affaire de
600 M de dollars en 98, et qui continue à plus que doubler chaque
année, à plus de 10 milliards de dollars en 1999, en poussant une
pointe à 34 Milliards de $ pendant l'euphorie de début 2000)
Ceci ne veut pas dire toutefois qu'il suffit de jeter l'argent par les
fenêtre pour réussir!, comme de nombreuses faillites l'ont
montré (la plus emblématique ayant été Boo.com
au printemps2000)
Il faut noter que dans ce domaine le "Minitel" a été
précurseur en donnant gratuitement le matériel, ce qui au
départ a crée un gigantesque déficit, vivement
reproché par la Cour Des Comptes, compensé ensuite pendant de
longues années par une rente de situation qui émerveille
encore les Américains.
Avant le lancement des ordinateurs gratuits à très bon
marché, nombre de spécialistes de marketing américains
sont venus étudier le "modèle Minitel".
3.1.3.4.2.3 Des techniques publicitaires en pleine évolution: de la pollution vers le service
Tant
sur le plan tant technologique que conceptuel la publicité est un des
domaines qui connaît la plus forte évolution
La publicité envahissante, perçue comme une pollution par
l'internaute (bandeau fixe ne prenant pas en compte le profil de
l'internaute) qui sont à la fois chères et contre-productives,
sont en voie de marginalisation:Les internautes expérimentés (qui
sont ceux qui achètent) sont nettement moins de 1% à leur
attacher le moindre intérêt (contre 5% pour les néophytes)
C'est pourquoi se développent des stratégies beaucoup plus
sophistiquées en essayant d'être perçues comme apportant un
divertissement (advertainment
www.hotwheels.com de
mattel ou
www.kswiss.com) ou un
service à l'internaute: "
La publicité pour la pizzeria de sa rue apparaît au
moment où il a faim, le livre en promotion correspond à
son centre d'intérêt, les balles de golf vont avec les club
qu'il a acquis il y a un mois, il peut voir en temps réel le montant des
enchères sur un produit analogue à celui qu'il consulte, une
idée de cadeau vient à point nommé le jour de son
anniversaire de mariage,...
De plus en plus, afin d'éviter les réactions d'allergies qui
provoque une publicité invasive, les propositions commerciales ne sont
faites qu'après s'être assuré de l'accord du prospect :
c'est le "permission marketing
Il convient pendant les phases de développement être
particulièrement attentif aux insatisfactions des clients qui peuvent
s'exprimer au sein des news group voir
page
111 ou à travers les sites
protestataires
voir page
70 afin d'ameliorer les produits et
d'adapter la communication
Signalons enfin que la publicité joue un rôle majeur dans
l'économie de l'Internet : beaucoup de sites éditoriaux ne
peuvent offrir de riches contenus gratuitement que grâce à la
publicité (2 milliards de dollars en 1998).
3.1.3.4.2.4 un domaine promis à un brillant développement: mesure d'audience, base de facturation
Plus
encore que dans la presse traditionnelle se pose la question de l'outil de
mesure fiable susceptible d'être accepté par les partie pour
asseoir la facturation
Pour ce qui concerne la publicité "classique" sur le web
éléments mesurés s'affinent progressivement et
conduisent progressivement à engager les agences sur les
résultats et plus sur les moyens
Un site généraliste pourra cependant facturer plus cher s'il est
capable d'adapter la publicité au profil du visiteur (par exemple dans
les moteurs de recherche apparition de la publicité en fonction des mots
clés demandés)
Le rôle crucial des mesures d'audience se traduit par les valorisations
des entreprises qui ont réussi à s'imposer
Aux USA, Mediametrix
www.mediametrix.com (qui a fusionné avec
Relevant Knowledge
www.relevantknowledge.com et plus récemment
avec Jupiter
www.jup.com) a installé
un logiciel de mesure des comportements sur près de 40.000 ordinateurs
privés ou professionnels. En Asie elle s'est alliée à
Dentsu en Amérique latine avec Ibopeet en Europe à l'Allemand
Gfk et au Français Ipsos.
www.ipsos.com pour créer MMXI.
Signalons également Open Adstream
www.realmedia.com , Media Research,
www.mrc.org
En France 3 sociétés émergent
Médiamétrie e-Ratings.com
www.mediametrie.fr avec
Cybermétrie analyse la fréquentation des sites a partir
d'un panel de 8 500 personnes
Netvalue
www.netvalue.com présidée par
Emmanuel Brizard, analyse le comportement d'un échantillon
d'internautes avec un panel de 700 foyers. Crée en mars 1998 la
société a réussi à convaincre un pool
d'investisseurs menés par Innovacom d'investir 80 MF fin 1999 pour le
développement de cette start up en Europe et aux Etats Unis.
Elle est valorisée 4,2 Milliards de Francs en fev 2000 pour un CA
prévu de 42MF
plaquette disponible sur demande à
cesp@cesr.org voir aussi
www.iab.net ou
www.iabfrance.com, site de
"l'internet advertising bureau")
3.1.3.4.2.5 des outils pour un pilotage des campagnes en temps réel
Là encore Internet conduit à passer
Ces mesures permettent soit de suivre une population test bien connue (ce qui
permet d'en extraire des échantillons représentatifs du public
visé), soit d'exploiter des informations que laisse volontairement ou
non un les internautes en se connectant
Les outils sont nombreux (Clickstream, Webtrends,
ActivStats, Webmeasure, Dart, Open ad Stream,...) et ils
permettent une mesure en temps réel de l'efficacité d'une campagne
Ad Net Track
www.adnettrack.com, développé par 15
régies, permet aux différents acteurs de la publicité sur
le net d'avoir une vue détaillée sur les campagnes en cours et
LemonAd
www.lemonad.com lancé
début 2000 par Netcrawling offre un outil de pige publicitaire en
temps réel offrant une vue panoramique détaillée sur
toutes les campagnes en cours
Internet permet aussi de procéder à des test marketing sur des
produits diffusés par les circuits traditionnels
La jeune société Etnosphère, crée par
Olivier Barrelier utilise internet pour des sondages ultrarapides de
panels de consommateurs pour orienter une campagne de pub classique ou des
nouveaux sites web en leur faisant tester bandes son, vidéo ou maquettes
de sites avec réponse dans les 72H chrono
L'avantage d'Internet est de permettre d'évaluer l'impact d'une campagne
pendant son déroulement, la pertinence d'un message,... et de pouvoir
ainsi l'adapter sans délai pour en accroitre l'efficacité
3.1.3.4.2.6 mais encore bien des problèmes techniques et surtout déonthologiques
Mais de
nombreuses difficultés techniques sont encore non résolues
Par ailleurs les problèmes de déontologie se posent de
façon beaucoup plus complexe que dans les média traditionnels
(frontière entre l'édition et la pub: la
rémunération du site éditorial à la commission sur
les achats ne risque-t-il pas d'influer sur l'objectivité?, vente de
mots clef, publicité comparative, utilisation du sexe,
dénigrement à travers des liens, exploitation des données
personnelles, techniques de parasitisme commercial...), sans oublier qu'il faut
raisonner au niveau mondial et que les règles diffèrent
sensiblement d'un pays à l'autre
3.1.3.4.3 l'e-pub, oui mais comment ?: 13 stratégies se dégagent pour la publicité sur le Web
3.1.3.4.3.1 La chasse à l'affût : s'afficher sur un portail, le bandeau, le sponsoring
Il
s'agit de placer son "panneau", son bandeau, là où passent le
maximum d'internautes (moteurs de recherche, sites des fournisseurs
d'accès ou des navigateurs) ce sont les fameux "portails" vous
permettant d'être vus par des dizaines de millions d'internautes. En
France d'après une récente étude de Pricewaterhouse
ceux-ci captent 63% des investissements publicitaires
Une formule voisine consiste à "sponsoriser" un site (sur le même
mode qu'une émission de télévision): la relation est alors
plus stable qu'une simple campagne de bandeau
Par exemple 35 % des internautes utilisent Netscape et 90 % d'entre eux
démarrent sur sa page d'accueil (options par défaut lors de
l'installation pour le Web comme pour le mail).
Evidemment c'est là une stratégie extrêmement
onéreuse qui ne peut se justifier que lorsque votre produit est
susceptible d'intéresser une proportion substantielle des internautes
(coût aux mille pages comportant une publicité vue (CPM)
: 20 à 40 $ aux USA, 250 à 750 F en France selon que le site
est généraliste ou est fréquenté par un public plus
spécialisé).
La City bank, qui affiche un objectif de 1 milliard de clients, a
payé 50 M$ à Netscape pour être présent sur
son "portail", e-bay a dépensé 75 Millions de
dollars et la start-up pharmaceutique PlanetRx crée en mai
1999, 15 M$ pour être présents sur celui d'AOL
La start-up living.com avait conclu un accord à 145M$ avec
Amazon avant de déposer son bilan! (toutes les grenouilles ne peuvent
pas devenir plus grosses que les boeufs)...
Bien entendu cette politique est davantage à la portée de PME
quand les "portails" en question correspondent à des publics plus
spécialisés (tel ou tel sport, domaine de collectionneur ou
région par exemple) et plus encore quand l'entreprise est
référencée par une communauté d'acheteurs et figure
de ce fait dans la liste des fournisseurs référencés sur
le portail de leur Intranet. C'est ce qui explique en 1999 une certaine
désaffection pour les sites généralistes au profit des
sites verticaux ("Vortails") ciblés sur un public ou une profession
A l'avenir qui va devoir payer à qui?
Homestore.com paie aujourd'hui 40M$ à AOL.
Etant maintenant de très loin le premier site immobilier (
voir page
98), dans la mesure où un citoyen
américain fait en moyenne une opération immobilière tous
les 7 ans et que 64% d'entre eux utilisent Internet pour leur recherche, il
considère que c'est lui qui apporte du trafic à AOL et il
s'interroge pour savoir si à l'avenir ce n'est pas lui qui demandera pas
à être rémunéré par les portails qui
permettent l'accès à son site
3.1.3.4.3.2 La souricière : offrir un accès gratuit à ses clients
Une
nouvelle stratégie commence à apparaître prenant en compte
la réalité des coûts: offrir un accès Internet
gratuit ne coûte quasiment rien (de l'ordre de 16F/mois) par rapport
à l'avantage d'inviter votre client à naviguer en partant de
votre "port" ce qui présente deux avantages majeurs
2. Vous êtes en situation de lui faire des propositions à
l'occasion de chacun de ses passages, et, grâce à la connaissance
fine que vous avez de lui ces propositions ont de meilleures chances de retenir
son attention (nous avons vu que la valeur de ce fonds de commerce était
évaluée à 1000$ par client). Il est étonnant que
nos banques n'aient pas encore saisi cette opportunité
"un objectif de 100.000 abonnés en 18 mois nécessite une mise de
fonds de 5MF" Sébastien Crozier à Netsurf août-99
1. Vous pouvez ainsi à travers sa navigation à apprendre
à mieux connaître ses goûts
C'est ce qui a conduit Internet Telecom (maintenant
Eircom.net)
www.eircom.net
à vendre de "l'Internet gratuit clef en main": Elle a
déjà pour clients La Fnac, VNU et le Crédit Maritime
Mutuel
3.1.3.4.3.3 la technique du coucou: graver directement votre publicité sur le disque dur de votre prospect
Un cran
plus loin que dans la méthode précédente, vous offrez non
seulement l'accès gratuit, voir les communications
gratuites: vous offrez également l'ordinateur, (ou vous
passez par l'intermédiaire d'entreprises qui le font pour vous comme
Free-PC Network et sa gamme de logiciels AdOptimizer
sales@free-pc.com)
Mais en échange de ces "cadeaux" l'internaute accepte
3.1.3.4.3.4 l'appeau: payer l'internaute pour regarder votre publicité et attirer des congénères : la "cashbar"
Dans ce
cas vous rémunérez l'internaute pour chaque heure de surf (3
à 5F)
Mais la principale source de revenu que l'on fait miroiter est une
rémunération pour chaque heure de surf des internautes qu'il aura
parrainé ainsi que pour les filleuls de leurs filleuls et ceci
jusqu'à 5 niveaux! Ce qui évidemment facilite le marketing viral
... de la publicité!
Les ventes "pyramidales" sont certes interdites mais dans le cas présent
toute la chaîne est rémunérée...
Alladvantage revendique plus de 6 millions d'inscrits, Surf
is Money et GotoworldFR fonctionnent sur le même
modèle, Winbe diffuse également des news,
Mediabarre paie au nombre de publicités vues (5ct)
3.1.3.4.3.5 le miroir aux alouettes: loteries gratuites cadeaux, clic humanitaire et jeux concours
Une des
façon les plus efficaces et les moins onéreuses de se
créer un fichier de prospects qualifiés est de les inviter
à participer à un jeu-concours leur permettant de gagner des
cadeaux en relation avec votre production: à priori ce sont des
prospects pertinents pour vous, et pour participer au concours ceux-ci doivent
vous donner de nombreuses informations comme par exemple l'adresse de livraison
de l'éventuel cadeau
Comme le faisait malicieusement remarquer un publiciste "on parle de Banque
de donnée, pourquoi voudriez-vous qu'un internaute accepte de
déposer ses données dans une banque sans
rémunération?"
Peugeot offrait ainsi un cadeau à toute personne visitant le site de
la 206 laissant ses coordonnées: 13 000 fiches de prospects ont
été ainsi recueillies et Bristol Meyer en offrant
gratuitement des produits sur le WEB a obtenu 30 000 adresses à
moitié prix des méthodes habituelles
Pour sa part Consodata offre promotions, réductions ou
échantillons pour obtenir des informations
Plus subtil le clic humanitaire vous offre gratuitement de la bonne
conscience puisque le cadeau est fait à un tiers
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations Unies vous propose
sur la "Hunger Page"
www.thehungersite.com
des bandeaux publicitaires: pour 1000 clics l'entreprise reverse 5$ au PAM
Une nouvelle race de sites a vu le jour en 2000: les loteries gratuites:
dans la "roue de la fortune" par exemple on choisit 7 chiffres parmi 39 et
on valide en cliquant sur une des bannières publicitaires du
site . le site est rémunéré sur la base de 2
à 7F par clic, plus un pourcentage comme dans tout lien marchand en cas
d'achat
Pour avoir des prospects qualifiés, il est exigé avant de pouvoir
tenter sa chance de remplir un questionnaire qui fournit de précieuses
informations.
"De plus ces loteries permettent d'obtenir au-delà des informations
déclarées des informations comportementales qui ont beaucoup plus
de valeur encore" Pascal Magne DG de Eldorawin (300 000 membres)
Les mails annonçant les résultats, tant attendus, comportent de
la publicité adaptée au profil du joueur
Luckysurf.com
www.luckysurf.com,
inventeur du concept, créé par le Français Alain Ayache
est aujourd'hui parmi les 20 sites mondiaux les plus fréquentés
avec 400.000 joueurs quotidiens. Objectif affiché: 100 millions de
joueurs
Pour obtenir des "luckies", qui permettent de jouer plusieurs fois par jour il
faut répondre à des questionnaires détaillés sur
ses habitudes de consommation et son niveau de vie
Ludopia a créé le site Lucky Village
www.luckyvillage.com,
plate-forme de marketing direct, permet de gagner jusqu'à 1MF par jour
ainsi que des lots offerts par les sites partenaires.
LoTree
www.lotree.com (120 000
membres), géré par Directinet, pour se prémunir contre
"l'accident" (un joueur gagne le gros lot) a contracté une assurance
chez AXA, comme la plupart de ses concurrents !
Notons encore sur le même modèle Good Luck City
www.goodluckcity.com,
Koodpo
www.koodpo.com, Emilio
www.emilio.com, Bingonet qui
commercialise Bananaloto,
www.bananaloto.com,
Madnetix avec MadQuiz
www.madquiz.com,...
3.1.3.4.3.6 La pêche au chalut: une présence sur une multitude de petits sites
La
technique consiste là à mettre des bandeaux un peu partout sur
les innombrables petits sites à la recherche de moyens pour boucler leur
budget et dont le profil des visiteurs correspond à votre offre (en
particulier les sites de la presse nationale, régionale ou
spécialisée dont c'est la principale ressource):
La rémunération se fait alors de plus en plus "au clic" (entre
0,20 et 1,20 F) ou par une commission sur les ventes aux clients qu'elle
oriente vers le site marchand, plutôt qu'au "1000 pages vues" (CPM)
voir page
85
Des régies publicitaires exploitent ce nouveau créneau:
LinkExchange
www.linkexchange.com
gère 200.000 sites
DoubleClick
www.doubleclick.net
gère 60 millions de pages vues par jour pour 1.400 annonceurs,
LinkShare
www.linkshare se
présente comme le plus important vendeur en "syndication": il se
spécialise dans la constitution de réseaux d'affiliés
rémunérés à la commission par des liens marchands.
Il représente une centaine de marchands
Netgravity
www.netgravity.com
qui permet le traçage systématique du trafic avec la
possibilité de tester les campagnes et de les adapter en temps
réel
Netperceptions
www.netperceptions.com
et Broadvision
www.broadvision.com
spécialisés dans "l'intelligence" marketing et la personnalisation
Notons encore Real Media
www.realmedia.com,
Numeriland
www.numeriland.com,
AcceSite
www.accessite.com,
Valueclick
www.valueclick.com Add
Manager, Accipiter
www.accipiter.com,
OpenAdStream ou Cyberthryll
www.cyberthryll.com
Hi-Media
www.hi-media.com ZD
Régie
www.zdnet.com/zdregie,
Declicnet
www.declicnet.com
En France : Régie-click
www.regieclick.com
lancé par la start-up Centpourcent, (0,60F par clic a
déjà 176 client au printemps 1999), Interdéco
Multimédia
mailto:info@interdeco.mgn.fr
régie du groupe Lagardère ainsi que des régie
traditionnelles:, Circuit A
www.journaldunet.com/99avril/990401circuitA.shtml ,
Médiavision
www.mediavision.fr ,
Websat Pub
www.websatpub.com ...
3.1.3.4.3.7 La "chasse à courre": ne faire apparaître sa publicité qu'en fonction de l'internaute.
La
"chasse à courre" est plus subtile et plus technique mais moins
onéreuse : cette stratégie vise à faire
apparaître sa publicité au bon moment, quand l'internaute est
susceptible d'être intéressé
Il s'agit de gérer la fréquence des bandeaux et leur
personnalisation en fonction des profils des visiteurs, de l'heure, de la
température, des questions posées... en optimisant le budget de
l'annonceur avec une analyse de performance disponible en temps réel
L'objectif est de faire en sorte que l'information commerciale apparaisse comme
un service et non comme une nuisance envahissante
Exemple :AXA a "acheté" en exclusivité
2500 mots clé sur les principaux moteurs pour 12 MF: la publicité
est adaptée au pays du client
La communauté des fournisseurs de matériels pour le traitement
des eaux Water On Line a acheté dans les moteurs de recherche
tous les mots clés correspondant aux produits et services offerts par
ses membres.
Si vous interrogez un moteur avec un de ces mots clés, un bandeau
cliquable permettant d'aller directement sur leur site apparaît sur votre
écran.
Bien entendu Amazon.com utilise cette technique sur les moteurs de
recherchepour vous proposer des livres susceptibles de correspondre à
votre sujet d'intérêt, tel que l'on peut l'appréhender
à travers votre requête.
La capacité d'analyse fine du profil des internautes, à travers
l'examen de leurs requêtes et l'analyse du "mouchard" (cookie)
placé sur leur disque dur, permet à certains opérateurs
(gestionnaires de moteurs de recherche en particulier) de gérer
l'affichage de bandeaux publicitaires cliquables de façon très
ciblée
La connaissance des goûts, âge, pouvoir d'achat, sites
visités précédemment, localisation géographique
(la simple connaissance du code ZIP donne de précieuses indications
sur le quartier habité et donc sur les styles d'achat) permet une
gestion efficace des accroches commerciales: c'est le DAA "Dynamic
Advertising Allocation"
C'est évidemment un modèle privilégié pour les
journaux (projet ETEL de Ouest France) ou les radios
(EuropInfo
www.EuropInfo.com) qui
offrent des journaux personnalisés qui ont de ce fait des
clientèles bien connues
En un clic de souris le client intéressé par votre
publicité atterrit directement sur votre proposition commerciale et..
d'un second clic peut vous passer commande
Le "taux de clic" varie de moins de 1% pour les publicités non
ciblées à 20% pour celles qui le sont
Pizza Hut par exemple n'affiche son bandeau qu'aux heures des
repas et en tenant compte du fuseau horaire de l'internaute.
Une forme plus subtile de publicité consiste à l'introduire au
sein même des scénario des jeux (CNM &n).
France Télécom a développé une
plate-forme gratuite de jeux sur Internet GOA
www.goa.com: Forteresse est un
jeu de stratégie qui se déroule au Moyen âge. Le joueur se
voit attribuer un fief et devra mettre en place une puissance militaire pour se
protéger et conquérir de nouveaux territoires
Pour les cookies il convient, là encore de respecter un certain
nombre de règles de déontologie car certaines pratiques peuvent
être perçues comme attentatoires à la vie privée et
sont susceptibles de créer chez le client potentiel de violentes
réactions de rejet. Une charte de déontologie a été
élaborée, et des sites de plus en plus nombreux s'en
réclament voir
page
89 et
page
201
3.1.3.4.3.8 Le braconnage: acheter le nom de son concurrent comme mot clé sur les moteurs
Cette
technique d'achat des mots clés peut aller très loin :
Datek
voir page
103 nous a annonce avoir "achete"
le nom de son concurrent, actuel leader sur le marché, Charles
Schwab, tant et si bien que quand une requête est faite sur celui-ci
une publicité pour celui-là apparaît à
l'écran "why pay 29,5$ with Charles Schwab when you can get a better
service for 9,95" et Ericsson nous a dit avoir "acheté"
"Wirlpool"
ces pratiques à la limite du parasitisme commercial font
d'ailleurs actuellement l'objet d'un premier procès :
Play boy a porté devant la justice le cas de sites pour adultes
qui avaient ainsi acheté son nom et profité de sa
notoriété pour faire apparaître leurs bandeaux en cas de
recherche sur la firme au lapin (le Monde)
Néanmoins elles sont en plein développement
Dans un domaine voisin certains moteurs comme Alta Vista ont annoncé
leur intention de procéder à une vente aux enchères des
places en première page pour les mots clefs
3.1.3.4.3.9 La chasse à l'appât: le "couponing"
Il
représente un marché de 3 milliards de dollars et commence
à faire également son apparition sur le web
L'impression d'un bandeau surprise permet d'obtenir des bons de
réduction
Vous obtenez des ClickMiles ou WebMiles au fur et à mesure
de vos achats ou même simplement de vos visites
Ces coupons, sur le modèle des programmes de fidélisation des
compagnies aériennes, vous permettent d'obtenir cadeaux et
réductions (ClickReward de Netcentives
www.netcentives.com ,
les Jookers avec
www.jookers.com les
Beenz de Beenz.com
www.Beenz.com)
Le taux de clic serait 10 fois plus élevé que sur les bandeaux
traditionnels (Eric Tilenius Cofondateur de Netcentives
séminaire Aftel nov 98)
En France 1999 a vu l'émergence de nombreuses initiatives "0 !
Points" de Oh My Deal
www.ohmydeal.com ,ou
Maximiles
www.maximiles.com qui vient de
lever 60MF à l'automne 2000,
3.1.3.4.3.10 Le marketing viral
L'objectif est de faire en sorte que vos clients aient
intérêt à faire eux même la publicité de vos
services auprès de leur famille et de leurs amis. C'est comme nous le
verrons la base du fonctionnement des sites d'achats groupés
voir page
103 (plus il y a de clients plus les
prix sont bas)
C'est aussi le principe des systèmes de parrainage : vous êtes
rémunérés (comme nous l'avons vu pour les loteries en
fonction du nombre de filleuls)
Certains sites en ont fait le coeur de leur stratégie, en particulier
les innombrables projets centrés sur la famille (Notrefamille.com
www.notrefamille.com)
ou la généalogie et tout particulièrement autour d'une
naissance comme Baby in the World
www.babyintheworld.com
dès qu'un membre commence à mettre un album photo sur le site,
progressivement il devient le site de rassemblement de la famille ... or chacun
sait qu'un des principaux créneaux du e-commerce ce sont les cadeaux:
Avant même sa naissance bébé dispose de sa liste de
cadeau (ce qui lui évite d'avoir 6 paires de chaussures et pas de
bavoir), cela facilite la "corvée" pour les parents
éloignés: d'un clic le cadeau est choisi, emballé avec un
petit mot, expédié et votre compte débité!.
Bientôt c'est l'enfant lui même qui lors de ses
pérégrinations sur le web clique sur les objets qui le tentent,
ce qui suffit à les faire figurer dans sa "liste"voir
IhaveBeenGood.com
www.IhaveBeenGood.com,
et le site familial ne manque pas de vous rappeler en temps utile les
fêtes et anniversaires
Par ailleurs il n'échappera à personne que le gestionnaire du
site dispose ainsi de fichiers client particulièrement bien
"profilés": carnet d'adresse, dates marquantes, type de cadeaux,
coordonnées physiques et bancaires....
Mutatis mutandis le principe n'est pas différent dans le commerce
interentreprises quand il s'agit de créer et de fédérer
une communauté: les membres sont d'autant plus efficaces qu'ils sont
nombreux et ils sont ainsi motivés pour convaincre eux mêmes leurs
collègues de venir les rejoindre (voir par exemple les Market Places
page
91)
3.1.3.4.3.11 La chasse en meute: les partenariats, les échanges de bons procédés (Web Ring)
Bien
souvent des opérateurs sur internet ont des activités
complémentaires et peuvent donc trouver interessant de se "renvoyer" des
clients: un très grands nombres d'accords de partenariat existent
dans ce domaine, avec ou sans exclusivité réciproque (un portail
avec un libraire ou une chaine de distribution par exemple)
Les Web Ring, échanges de liens, qui comme nous l'avons vu plus
haut renforcent le scoring du site sont également une
façon efficace et peu onéreuse d'assurer la promotion de votre
site.
La technique du web ring est particulièrement bien adaptée pour
toutes les communautés professionnelles préexistantes
(cluster, systèmes locaux de production, grappes industrielles,
réseaux de franchise, ...) et qui trouvent avec l'Internet un outil
particulièrement adapté au développement de leur
efficacité.
L'Anneau Ariégeois par exemple relie artisans et PME de cette
région
Ils permettent une promotion collective de l'ensemble des sites de la
communauté puisque lorsqu'un internaute atterrit sur un des sites il
est invité à aller visiter les autres
Des entreprises ont même été créées par
dizaines sur ce nouveau créneau : "courtier en échange de
bandeau": Quand vous acceptez 2 bandeaux vous avez droit à en
publier 1, la vente du second emplacement permettant de financer l'ensemble de
l'opération
www.australisintelligence.com/communication/outils/echange.htm
,
www.bandoo.com voir une
synthèse sur ce sujet à
http://www.netsurf.ch/archives/1999/99_05/990531qd.html
3.1.3.4.3.12 La chasse en battue à l'aide de rabatteurs: les "liens marchands et les contrats avec les shopbots
Des
modèles très différents de la télévision
sont à inventer : à la télé "où les
clients quand ils arrivent sont déjà cérébralement
morts" la publicité emploie des moyens qui provoqueraient des
réactions allergiques chez l'internaute dont l'esprit critique est plus
aigu : L'internaute souhaite prendre du bon temps ou se voir proposer une
information utile. Il en résulte une évolution du simple bandeau
vers les liens marchands et les sites de softselling que nous allons examiner plus loin.
voir page
95
En effet on constate tout à la fois que les internautes qui
achètent sur Internet sont ceux qui l'utilisent depuis 2 ou 3 ans...et
qu'à partir de cette tranche d'ancienneté les
"vétérans" ne sont plus qu'une infime minorité à
cliquer sur les bandeaux (moins de 1%): ils ne les voient même plus
(quand ils n'ont pas fait l'acquisition de logiciels permettant de les
occulter). D'où quelques déceptions des adeptes de la simple
règle de 3
Au-delà de la simple publicité par bandeau éventuellement
rémunérée au "taux de clic" ("click through") il
s'agit d'un véritable contrat commercial ("Merchant link")
où les sites présentent vos services ou produits et lorsqu'ils
"envoient" un client, ils reçoivent une commission "d'apporteurs
d'affaires" (qui représente 5 à 7 % du chiffre d'affaire
généré, mais qui peut dans certains cas aller
jusqu'à 15 ou 20 % quand le site assure une promotion du produit).
Amazon-com pratique cette technique commerciale à une
très large échelle avec tous les sites dont les clients sont
susceptibles d'être intéressés par un livre (sport,
cinéma, peinture : en mai 1999 Amazon annonçait 500.000
"affiliés" (ou "associés")
En France Alapage
www.alapage.com(racheté
par France Télécom) , 500.000 références a
adopté cette démarche et compte près de 1000 sites
"partenaires".
USA Today
www.usatoday.com
n° 1 des sites de presse 1 million de visiteurs/jour, réalise 1/3
de ces recettes par ce moyen..
Maintenant pratiquement tous les sites portails hébergent une galerie
commerciale : Yahoo!, Wanadoo, AOL, Lycos, Excite, ...et fonctionnent de plus
en plus sur ce modèle
Les sites peuvent dans certains cas jouer le rôle de "Vitrine de Soft
selling" pour des sites marchands relativement banaux et qui sans cela
peineraient à trouver directement des clients.
Signalons ici l'initiative pour la commercialisation sur le net de produits
et spécialités françaises : "le marché de
France"
www.lemarchedefrance.com
, galerie du savoir-vivre et du savoir-faire
français (registered trademark of "France world contact trading Ltd
Hongkong")
Des outils ont été développés pour suivre le client
jusqu'à l'acte d'achat et verser la commission à l'apporteur
d'affaire:
Engage
www.engage.com
, Open Sesame,
www.opensesame.net
Firefly, Net Perception et le français imediation (
www.imediation.com)
dirigé par Sven Lung et soutenu par vivenditure Apax et Innovacom
à partir d'une technologie développée au MIT : (source
AFTEL).
Des intermédiaires comme Link share (
www.linkshare.com) se
sont spécialisés dans la constitution des réseaux
d'affiliés.
Jupiter Communication
www.jup.com prévoit qu'en
2001 ce processus concernera le quart du commerce électronique.
Autre forme de "rabatteurs" les shopbots ou "robots d'achat"
voir page
115: ces robots parcourent le Web pour
orienter le client vers le site offrant le meilleur rapport
qualité/prix. Bien entendu la plupart de ces robots demandent une
commission pour chaque internaute arrivant sur le site sur son conseil
3.1.3.4.3.13 La chasse à la mitraille: l'e-mailing, simple, rapide, peu onéreux mais éviter le SPAM
L'e-mail
offre dans des conditions financières extrêmement
intéressantes la possibilité de contacter les clients potentiels
de façon très personnalisée. Plus encore qu'un outil
permettant de faire de la publicité Internet c'est un puissant outils de
marketing direct
Drugstore.com, jeune start-up pharmaceutique, crée en
mai 1999 et rachetée en juillet de la même année par
d'Amazon.com prévient ainsi ses clients lorsqu'ils doivent faire
renouveler leur ordonnance...ou lorsqu'il conviendrait qu'ils remplacent leur
brosse à dent...
Par ailleurs, comme nous l'avons vu plus haut, il y a de nombreuses
possibilités de constituer des fichiers de prospects qualifiés
(loteries, jeux-concours, cadeaux, forums, diffusion gratuite de revues de
presse "profilées" (Net2One
www.net2one.fr ...) et il
existe un commerce très actif de fichiers permettant d'obtenir une liste
de prospects présélectionnés.
Engage Technology (Lycos) a collecté l'historique de
30 millions d'internautes et en a dressé le profil
marketing : on sait ainsi que telle personne consulte
régulièrement les résultats de tennis et rien n'est plus
simple quand il va dans une agence de voyage que de lui proposer un package lui
permettant d'assister à une compétition (Michel Ktitareff).
Le fichier des membres des Clubs Weight Watcher (800 000) croisé
avec celui des patientes ayant subi une mammographie dans les 6 mois (3
millions) a permis à l'agence Bounty,
www.bountysca.com
filiale de Havas Advertising, de cibler les clientes
intéressées aux produits liés à la ménopause
Bounty gère des fichiers très sophistiqués sur 100
millions de personnes en croisant des fichiers d'abonnés, de
clients, de membres de club enrichis par des jeux concours: classés par
age, par maladies, par ethnie, par situation familiale ainsi que les
données récupérées sur Internet par des entreprises
comme Circle.com (également rachetée par Havas).
Les cookies permettent ensuite de suivre les clients dans leurs
pérégrinations sur le web, les failles de sécurité
de Windows permettant d'identifier le visiteur d'un site
le patron de Bounty, Steven Kaplan prétend connaître 96%
des femmes enceintes dans 7 pays et de pouvoir toucher 98% d'entre elles 72h
après la naissance...(Le Monde 18/4/00)
Il convient cependant, sous peine de rejet parfois brutal d'en user avec
modération et de respecter les règles de convenance
d'Internet :
Il ne faut pas oublier que la psychologie des internautes peut être
parfois décalée par rapport aux clients habituels de la PME
française et le harcèlement textuel (le SPAM) fait, bien souvent, fuir le client plus qu'il ne le
convainc de passer à l'acte: il convient donc d'en user avec
modération
Le SPAM est un composant de charcuterie industrielle Anglaise,
popularisée par les Monthy Pytons dans un sketch où ce
mot, chanté crescendo, submergeait progressivement toute la
scène. Nos cousins canadiens proposent le polluriel ou le
pourriel
Certains pensent qu' avec le développement explosif du nombre d'
internautes la psychologie de ceux-ci perdra sa spécificité : il
est en effet probable que l' internaute de demain se distinguera des pionniers,
mais il n' est que de regarder la différence de psychologie entre un
citoyen à pied et le même au volant de sa voiture pour penser qu'
il ne sera pas pour autant un client comme les autres
Des logiciels (comme SpamKiller
www.spamkiller.com Spamhater
www.cix.co.uk/~net-services/spam/spam_hater.htm), offrent
même aujourd'hui des moyens de rétorsion musclés contre les
"propositions commerciales non sollicitées":
Cyber Promotion que de nombreux internautes accusent
d'être le plus gros Spammer mondial a vu son site mis hors d'usage par
WinCrasher qui retourne à l'expéditeur des paquets ICMP
(instructions de contrôle du protocole internet) hors norme provoquant
ainsi des "plantages" du serveur
Comment combattre le spam :
www.vix.com/spam/,
http://junkbuster.com
http://www.abuse.net
www.anti-spam.outblaze.com
ou en français
www.cypango.net/~spam
Le site de CAUCE : Coalition Against Unsollicited Commercial E-mail
www.cauce.org,
www.spam.abuse.net,
Megagiciel.com
www.megagiciel.com ainsi
que
webbo.enst-bretagne.fr/tig/fr.usenet.abus/ qui capitalise les
débats du groupe français réuni pour combattre ce
fléau et
webo.enst-bretagne.fr/tig/fr.usenet.abus: qui vous fourniront
d'utiles informations et outils pour vous protéger du SPAM et organiser
la lutte contre cette pollution.
Dans cette optique Consodata a racheté Datatrader et a
lancé Yoptin.com dont l'objectif est d'obtenir des informations
sur le profil client et de faire accepter l'envoi de publicité
ciblée en échange de primes et cadeaux
3.1.3.4.4 L'e-pub : un marché qui double chaque année
La
publicité sur Internet connaît une croissance fulgurante: de 0,04
milliard de dollars en 1995, elle passe à 0,3 en 1996 pour
atteindre le milliard en 1997, 1,9 milliards en 1998 et 4 milliards de dollars
en 1999 8 milliards en 2000(Internet advertising bureau
www.iab.net) et ce rythme de
doublement annuel devrait se poursuivre puisque Forrester Research
www.forrester.com
prévoit 22 à 33 Milliards pour 2004 même si la plupart des
observateurs prévoient une légère pause en 2001. Voir
aussi Jupiter Communication
www.jup.com
C'est en 1998 que le chiffre d'affaire de l'e-pub a dépassé
celui de l'affichage traditionnel (1,6 milliard $, source IAB)
Mais au delà même de la technologie c'est un métier
radicalement différent de la publicité traditionnelle: la
télévision s'adresse à un public passif et essaie
de convaincre, de séduire, voir de "manipuler" ou de matraquer pour
créer de la notoriété
Cette approche est très peu efficace vis à vis d'un internaute
qui conduit lui même son parcours et est actif dans sa recherche:
il faut alors être capable de répondre à ses attentes ou
à ses questions
Pour les élections présidentielles américaines l'e-pub
devrait représenter 20 % des dépenses TV ! "le Web sera-t-il
l'arbitre du scutin?" titraient les Echos en oct 2000
En France avec un décalage de 3 ans ce décollage se
produit également : après 0,4 MF en 96, 29 MF en 97 et
114 MF en 1998 et 516 en 1999, une estimation de 1Milliard en 2000, elle
ne représente encore que moins de 5% des dépenses à la
Télévision (22 Milliards)
"en 2000 l'e-pub devrait apparaître sur les graphiques sans devoir
faire appel à une loupe" Sophie Lutran, Les Echos
Ces chiffres ne comprennent pas le paiement à la commission
généré par les liens marchands (Carat multimédia,
Iab-France
www.iab.France.com)
Le site
www.rol.fr/html/francais/audience/termin/termin.html du
CESP fournit de précieuses informations dans ce domaine
3.1.3.4.5 Ne pas confondre publicité sur le Web et publicité pour votre Web
N'oubliez pas que la publicité sur Internet peut concerner
des choses que vous n'y vendez pas (la vente elle-même peut se faire
dans vos boutiques) et qu'inversement les moyens traditionnels de
publicité et de promotion (presse, objets publicitaires, foires et
salons, papier à lettre, véhicules de service...) doivent
être mobilisées pour vos services sur Internet :
Imaginerait-on un fournisseur d'accès essayant de convertir à
l'Internet de nouveaux clients en faisant sa publicité sur le Web ?
Aux USA la plupart des publicités dans les journaux ou sur les affiches
ainsi que les spots publicitaires mentionnent l'adresse du site. En France cela
commence à être le cas.
En février 2000, 40% des spots publicitaires sur CNN concernaient
Internet
Le fabricant de lingerie Victoria Secrets
www.victoriassecret.com qui
organise des défilés de mode sur Internet a placé en 1999
une publicité (coût de 2,5 M$ par spot de quelques secondes) lors
de la finale télévisée du super bowl (football
américain). Avant la fin du match 1 million de personnes
s'étaient connectées sur son site web et l'entreprise vend
aujourd'hui dans 25 pays dans lesquels elle n'a aucune présence physique.
En 2000 le forfait "SuperBowl" était de 5M$ (4 spots avant et 1
spot pendant la rencontre)
En 1999 la publicité faite en France par les sociétés
spécialisées dans Internet sur les média traditionnels a
été (avec plus de 400MF) supérieure au montant de la
publicité sur Internet
3.1.3.4.6 La fausse bonne idée : la galerie marchande
Cette
transposition du monde réel vers le web, consistant à regrouper
des commerçants hétéroclites, souvent sur une base
géographique, n'a pas fonctionné pour une raison très
simple : une galerie marchande physique est basée sur 2 principes :
Pour cette raison toutes les galeries commerciales présentant des
boutiques n'ayant pas de politique commerciale commune (par exemple les
spécialités d'un "pays"), sans apporter un "soft selling"
significatif ni assumer des responsabilités crédibles de tiers de
confiance ont été un échec, même quand elles ont
été initiées par des acteurs puissants et connus.
Ces projet ont pour la plupart commis un pécher capital dans
l'univers de l'Internet : se polariser des problèmes des fournisseurs
avant de s'interroger sur les besoins du client
"il faut inverser le modèle et aller chercher le trafic là
où il est, c'est à dire sur les portails et les sites
éditoriaux pour le diriger ensuite vers les sites marchands" Claudine
Delalande directrice générale de HFI (Hachette Filipacchi
Interactions)
Ces deux principes, s'ils ne disparaissent pas totalement sur le Web perdent
néanmoins leur force déterminante car l'internaute peut
s'échapper d'un clic et ses déplacements sont instantanés
et gratuits.
3.1.3.5 Quid des intermédiaires ? La création de la relation de confiance avec le client
3.1.3.5.1 un contact direct avec le client "d'économisant" tous les intermédiaires?
En
dehors même des contraintes de la logistique
(nécessité fréquente de gérer les stocks
nécessaires à la rapidité des livraisons à
l'étranger et permettant une économie de transport par
regroupement des envois à longue distance, règlement des
problèmes administratifs et douaniers locaux, techniciens pour la mise
en service ou l'après-vente,...) qui dans bien des cas les rendent
incontournables, les intermédiaires garderont un rôle essentiel :
ils apportent le capital de confiance qu'ils ont su mériter
auprès de leurs clients à l'entreprise nouvelle qui arrive sur le
marché.
L'acte d'achat implique en effet que le client ait un minimum de confiance dans
son fournisseur. La construction et la gestion de cette relation de
confiance sont au moins aussi importantes pour le développement
d'Internet dans le monde des affaires que la technologie stricto sensu
3.1.3.5.2 vers une disparition des intermédiaires qui n'apportent que surcouts et délais
Les
intermédiaires qui fonctionnent aujourd'hui sur une pure logique de
"péage", sans valeur ajoutée, peuvent nourrir de gros soucis
quant à leur avenir:
Aujourd'hui les commerçants japonais dont on connaît les
marges qu'ils pratiquent, s'inquiètent de voir des clients
japonais acheter des caméras japonaises ... aux
Etats-Unis
Les intermédiaires des grandes bourses classiques (agents
de change, teneurs de marché,... s'interrogent aujourd'hui sur leurs
chances de survie devant l'arrivée des ECN (bourses
électroniques): depuis l'an dernier le lancement de l'OPA hostile
d'OM Gruppen, créateur de la bourse électronique
Jiway, sur la vénérable Bourse de Londres,
l'arrachant aux bras de Frankfort est une bonne illustration des boulversements
qui se dessinent
Les Pharmaciens s'ils se contententent d'un rôle des
distributeurs onéreux et sans valeur ajoutée spécifiquel:
une politique purement défensive risque de faire que retarder les
échéances. JP Tran-Thiet avocat chez Francis Lefebvre rappelle
que la cour de cassation a débouté l'Ordre des Pharmaciens qui
tentait de faire prévaloir leur monopole pour la livraison de
médicaments à domicile
"il y a fort à parier que les commissaires-priseurs connaitrons
le même malheureux sort que les agents de change parisiens il y a
20 ans" Philippe Chalmain, les Echos
De même, le marché aux plantes d'Aalsmeer aux Pays Bas fait
maintenant de plus en plus "l'économie" des grossistes
étrangers pour s'adresser directement au client
final
A l'inverse il faudra sans doute que d'autres, nécessaires au
fonctionnement de ce nouveau marché voient le jour:
3.1.3.5.3 ...mais besoin de CONseil CONfiance: dans un univers de plus en plus complexe, la règle "des 2 CON"
l'Internet apporte en effet deux éléments nouveaux :
3.1.3.5.3.1 Davantage d'opportunités dans une monde plus complexe et en évolution rapide : un besoin de conseil
Le
nombre d'opportunités qui s'offrent à l'internaute comme au
marchand explose (placements financiers, achats d'ordinateurs,
stratégie d'exportation, ...)
Les problèmes deviennent plus complexes, ils ont donc besoin de
CONseil.
Charles Schwab,
www.eshwab.com courtier
électronique notablement plus cher qu'e-trade, a néanmoins
encore aujourd'hui davantage de clients car il a basé sa
stratégie sur le conseil : 75.000 appels par jour sont traités
par reconnaissance vocale VOXML (standard voix) avec un système lui
permettant de reconnaître 15.000 noms propres et pour les
problèmes plus complexes ses conseillers "physiques" sont à la
disposition du client.
Le développement du niveau de complexité, l'évolution
toujours plus rapide de la Net-économie et l'obligation de prendre
rapidement les décisions nécessitent conseil et expertise.
De très nombreuses start-up se sont lancées sur ce créneau
pour offrir aux clients de s'y retrouver dans des offres surabondantes et de
plus en plus sophistiquées:
Prenons simplement :le téléphone: il y a 5 ans un seul
opérateur offrait un seul tarif, aujourd'hui si les prix ont
drastiquement baissé, pour trouver l'offre la plus adaptée il
faut comparer (en faisant éventuellement des simulations) des dizaines
de propositions venant de dizaines d'opérateurs Comparatel
www.comparatel.fr s'est
créé sur ce nouveau besoin
C'est un des domaines où se créent le plus d'emploi
qualifiés dans la nouvelle économie qui se met en place (en
particulier dans le cadre des Call Centers
voir page
131)
Pierre Alzon de Dégriftour
www.degriftour.fr souligne
que ces récentes évolutions l'ont conduit à
"réhumaniser" son contact client car devant la multiplication des
options, si les processus administratif peuvent être automatisé,
le conseil personnalisé est de plus en plus nécessaire : son
entreprise qui comptait 4 personnes lors de son démarrage avec le
minitel en compte 250 aujourd'hui
Au niveau des entreprises on assiste à un double
phénomène:
Internet est bien entendu, là encore un précieux outil
eQuesto
www.equesto.com mettant en
relation les professionnels avec des experts dans différents domaines:
Informatique, Ressources Humaines, Droit, fiscalité,...)
le cabinet d'avocat Clifford Chance a mis en place un service "Next
Law" accessible par abonnement par ses clients "le client fait une partie
du travail de son côté et se retourne vers nous pour des questions
plus ciblées"
Le Cabinet Allen&Overy offre avec "New Change" une "deal
room" en ligne ils établissent par exemple le contrat a partir de
documents type sous la supervision de l'avocat
Avec "Documents" il va un pas plus loin en permettant à ses
client d'élaborer eux-même les actes juridiques dont ils ont
besoin: 400 modèles type d'actes ont été
décomposés en clauses modulaires, un logiciel étant
chargé de les assembler et de veiller à leur
intercompatibilité. Les avocats du cabinet peuvent ainsi concentrer
leurs onéreuses intervention là où ils apportent une
véritable valeur ajoutée
de cette double évolution est né un besoin de conseil qui a
donné naissance à une floraison de cabinets individuels à
côté des Big Five (nourri à la fois par les anciens membres
des états majors de grands groupe mais aussi par des jeunes qui
apprécient la liberté et la richesse de ce métier)
parmi les nombreuses initiatives prises dans ce domaine notons
3.1.3.5.3.2 L'éloignement du client et du fournisseur et la nature virtuelle de leur contact pose à l'un comme à l'autre un problème de CONfiance.
Claire Kent de Morgan Stanley déclarait aux Echos "les
faussaires opèrent déjà sur quelques 5000 sites
dispersés sur Internet"
Le rôle des "tiers de confiance", au sens propre du terme,
est donc essentiel pour les deux parties (Il s'agit bien ici d'un "tiers" en
qui les deux parties ont confiance et non, comme dans la réglementation
de 1996 sur le cryptage, d'un tiers dans lequel seul l'Etat a confiance).
Ceux-ci peuvent intervenir
pour des produits destinés au grand public (livres, musique,
gastronomie, logiciels, électroménager,...), des
organismes de référencement voient progressivement le jour
dans la plupart des domaines et constituent de véritables "guides
Michelin" pour les consommateurs
Real Estate directory (
www.onramp.net/inred)
donne une appréciation des sites consacrés à l'immobilier
à l'aide de pictogrammes qui transposent les "toques" des guides
gastronomiques
C'est ce que fait aux USA le site
www.truste.org qui appose son
label "TRUSTe"sur les sites qui respectent sa charte (Excite, Disney,
IBM, Intel, ...), BBB on line ou ICSA
www.icsa.net, SGPD en Espagne
Web Trust, originaire du Canadaest en cours d'adoption par les
commissaires aux compte et experts comptables européens (qui en seraient
l'autorité de certification, Certplus étant son opérateur
technique): coût : 1400$ plus les honoraires pour la mise en place du
label
Dans le domaine de la pharmacie la National Association of Board of
Pharmacy a lancé un programme de certification pour les pharmacies
virtuelles qui viennent de faire irruption dans les circuits de distribution
des médicaments
En Europe franceplus,
www.franceplus.com
filiale de l'anglais Continental Network Solutions, avec son label Fbusiness et
fin 1999 en France Labelsite &n sous l'égide de la grande
distribution et de la VPC
Signalons ici le projet très intéressant initié par un
ingénieur de l'AFNOR (Marcel Deturche) et repris par
l'AFAQ (
www.afaq.org) visant à
créer un tel label : le projet est actuellement à
l'enquête. Bien évidemment à terme ce label n'aura du sens
que s'il est reconnu au moins au niveau européen.
Citons également les mutuelles d'achat
Netmarket.com
www.Netmarket.com
(ex-Comp-U-Card) qui, pour un abonnement faible quelquefois pris en
charge par la banque au titre de cartes bancaires "privilège", propose
des produits "éprouvés" aux clients : 65 millions
d'abonnés dont 63 millions aux USA, 1 million d'articles sur site
Internet depuis juillet 1997. CA de Comp-U-Card: 2,3 Milliards $ ;
cotation boursière : environ 11 Milliards $.
Des mutuelles comme la CAMIF ou des entreprises comme la FNAC
(qui ont développé des sites de bonne facture:
www.camif.fr ou
www.fnac.fr ne pourraient-elles
pas se donner des ambitions de cette nature ?
On peut espérer que sous la ferme impulsion du groupe Pinault, maison
mère de la FNAC, celle-ci décolle véritablement: le rachat
de Alibabook
www.alibabook.com
, la création de FNAC-net, fournisseur d'accès
gratuit et la décision d'investir 200MF dans ce domaine devrait
permettre un véritable décollage.
La CAMIF de son côté génère chaque mois 1,2
MF de chiffre d'affaire soit pratiquement le montant de toute l'année 98
(trois catalogues en ligne, petits prix, nouveautés, baisses en direct,
catalogues spécialisés, vente d'ordinateur à
crédit,...)
Gencod
www.gencod-ean.fr qui
gère les "code barre" de tous les produits vendus en grande surface et
qui constitue actuellement, dans la logique de son activité, un
catalogue normalisé de produits destinés aux acheteurs de la
distribution: ceci concerne 20 000 PMI.
De la même façon les communautés d'acheteurs jouent ce
rôle, pour les industriels qui ont réussi à se faire
référencer, vis à vis de leurs membres.
En France SecurAchat
www.securachat.com joue
un rôle similaire et a signé des partenariats avec les principaux
sites de vente aux enchères entre particuliers
Equifax
www.equifax.com
vérifie la solvabilité des individus et ses services seront
proposés à tous les vendeurs faisant appel à e-bay (voir
plus loin).
e-secure propose une assurance contre une utilisation frauduleuse de la
carte bancaire ou les incidents de transport.
http://www.bull.fr/securinews/courant/e-secure.html .
Fia-net &&w avec AXA Courtage garantit les clients des
sites qu'il labellise contre fraude et aléas de livraison
http://www.journaldunet.com/99juin/990626fianet.shtml : elle assure le
tiers des sites français pour une prime allant de 0,2 à 0,8% du
chiffre d'affaire
Enfin et surtout l'année 2000 a été marquée par
l'arrivée de la Coface sur ce marché de la
Confiance : le lancement de @rating lui a permis d'un seul coup de
doubler son cours de bourse: c'est dire si l'attente du marché
était forte pour ce type de service couplant notation des
créances, système d'alerte pour les "credit managers"
et assurance crédit pour l'e-commerce
@rating est une transposition sur le Net aux créances commerciales de la
logique de notation développée sur les marchés financiers.
La Coface a développé un outil qui suit en permanence 33
millions d'entreprises dans 140 pays
il en coûtera 300$ par an pour se faire noter (accès libre aux
notes a
www.cofacerating.com ,
la coface s'engageant à agréer automatiquement l'assurance des
débiteurs notés, @rating pourrait devenir un standard de
l'e-commerce et 13$ pour mettre sous surveillance une entreprise
les Market Places représentent évidemment une cible de choix, la
Coface souhaitant se positionner en "chambre de compensation en se proposant
d'assurer le vendeur (600$)après avoir noté l'acheteur (250$)
en association avec Gemplus et les Banques populaires elle a
lancé une carte couplant l'identification du porteur et son habilitation
à réaliser la transaction avec le système @rating, les BP
intervenant comme intermédiaire de confiance pour le paiement,
permettant ainsi de réduire les coûts de la chaîne paiement
facturation interentreprises
en association avec TradeCard elle se positionne enfin sur la
sécurisation des paiements en ligne par carte (B to B)
Euler également introduit en bourse début 2000 a
manifesté une stratégie Internet plus hésitante ce qui ne
serait pas étranger à l'évolution décevante de son
cours de bourse. Lui aussi vise les transactions effectuées sur les
places de marché. il prévoit également de vendre en ligne
des contrats d'assurance crédit simples pour les petites PME
(directement ou à travers des portails financiers)
L'Etat peut lui aussi jouer ce rôle de référenceur dans
certains domaines, comme l'a fait le Secrétaire d'Etat au commerce
extérieur en labellisant "exportateur sur la toile" des sites de
qualité professionnelle (bilingue, vivants, interactifs, riches
d'information,...) de même le domaine France.fr pour
l'information de référence de toute nature sur notre pays.
De ce point de vue un site en "tm.fr" apporte déjà comme garantie
la possibilité pour le client de bénéficier de la
protection des lois françaises ce qui n'est pas toujours certain pour
les sites en ".com" et les controles effectués permettent normalement
d'être certain de l'existence de l'entreprise et de son identité
Notons toutefois que d'après Internet Actu pere-noel.fr aurait
acheté le nom de son concurrent Abcool.com en ".fr" et le site pirate
abcool.fr renverait vers le site de pere-noel.fr!
L'émergence de nouveaux intermédiaires (Internet "classe
affaire", galeries marchandes, mutuelles d'achat, caution mutuelle des
fournisseurs par catalogue commun ou référencement croisé,
certificateurs d'origine, serveurs de clefs de cryptage, assureurs juristes ou
investisseurs spécialisés...) seront sans nul doute
complétés par d'autres initiatives : il faut, surtout à
l'international, d'une façon ou d'une autre des structures de
référencement reconnues qui permettent une certaine forme de
certification, de sérieux ou de qualité.
Les organes de régulation boursier font partie de ces
intermédiaires là
CONseil et CONfiance sont dans cet univers COMplexe les deux missions
majeures des nouveaux intermédiaires
"un distributeur de voyage ne produit rien d'autre que de l'information, du
conseil, de la garantie et de la sécurité" déclarait
Emmanuel Guirado, DG d'Havas Voyage aux Echos
La création d'une marque forte est pour les grandes entreprises
une solution pour créer cette nécessaire confiance mais il s'agit
là d'un investissement considérable au niveau international et
qui n'est que rarement à la portée des PME
Le site
www.dowjones.com
référence 2.000 sites identifiés comme source
d'information financière fiable et Bruxelles envisage de
créer un registre du commerce européen
www.ebr.org pour donner une
information officielle et fiable sur les e-commerçants.
La poste, en partenariat avec Netscape et une start-up Axenet
www.axenet.com ont annoncé
leur intention de se lancer sur ce créneau
Les Market Places, c'est une de leurs fonctions essentielles, apportent
une garantie de sérieux pour les fournisseurs qu'elles
référencent : sur FoodsTrading, place de marché
consacrée aux produits frais par exemple chaque utilisateur doit pour
pouvoir adhérer être certifié et sa
crédibilité financière être garantie par la Coface
par @rating (voir plus loin)
I-escrow
www.iescrow.com intervient
dans les ventes aux enchères : cette start up garantit
l'honnêteté et le bon déroulement de la vente en
étant le dépositaire des fonds pendant que l'acheteur s'assure de
la conformité de l'objet reçu.
3.1.3.5.4 "De nouvelles chaînes de valeur vont se créer éliminant au fur et à mesure les anciennes"13(*): les infomédiaires
Ceux que
l'on appelle les " Market Maker " ou
" infomédiaires " prennent de plus en plus d'importance
dans les transactions électroniques.
Leur rôle est de permettre à un groupe dispersé d'acheteurs
de se mettre en relation avec un groupe organisé de vendeurs dans des
marchés de niche.
Le Market Maker offre un système commercial de mise en relation
neutre et transparent.
Selon le Gartner group le nombre d'infomédiaires devrait passer de 300
aujourd'hui à 1 000 fin 99.
3.1.3.5.4.1 faire gagner du temps et de l'argent aux clients
Les
robots d'achats ne fonctionnent convenablement que pour des biens relativement
simples pour lequel le prix est un élément déterminant.
Dans des domaines plus complexes notamment dans le B to B la comparaison des
offres nécessite une bonne connaissance du métier et à
conduit à l'émergence d'intermédiaires
spécialisés sur certains marchés.
Techspex
www.techspex.com et
dans une moindre mesure Hexapodes
www.hexapods.com disposent
d'immenses bases de données sur toutes les machines outils et
permet à partir d'un seul site de comparer l'aptitude à l'emploi
et les prix de plus de 5.000 machines. Ils proposent également les
offres promotionnelles des constructeurs et des liens vers les sites marchands
Les visiteurs accèdent gratuitement au site sous réserve de
s'enregistrer. il dispose en outre d'un partenariat avec Machine Tool
Finance Group
www.usbank.com qui
répond dans la journée aux demandes de crédit ne
dépassant pas 250.000$
e-loan
www.eloan.com , fondée en
1997vous permet de trouver le meilleur taux d'intérêt pour vos
crédits hypothécaires, économisant les
intermédiaires (1500$ par prêt) et, en faisant jouer la
compétition entre une centaine d'organismes de prêt, il fait
économiser de surcroît 0,75 points sur les taux obtenus.
Il fait des prévisions sur l'évolution des taux , prend en compte
la fiscalité et votre profil de risque
Il peut également vous prévenir automatiquement (push)
lorsqu'une offre correspond aux conditions que vous avez fixées ou
lorsqu'un refinancement de votre prêt en cours peut
s'avérer intéressant
Avec une perte de 11M$ en 1998 pour un CA de 6,8M$ l'entreprise est
valorisée 400M$
E-loan doit prochainement s'installer en Europe en partenariat avec le
groupe Arnault
Chemdex.com
http://www.chemdex.com a
réussi à agréger sur son site les offres de centaines de
vendeurs de produits de recherche du secteur chimique. Son site offre en outre
des informations Techniques et Scientifiques extrêmement riches sur le
secteur, ce qui lui a permit de devenir la référence pour le
chimiste américain
Wine Buyer
www.winebuyer.com prépare
pour la fin de l'année un site destiné aux restaurateurs, aux
hôteliers et aux marchands de vin leur permettant d'optimiser leurs caves
Carreer Builder
http://www.careerbuilder.com
qui travaille pour un millier de sociétés permet la
conclusion d'un million de contrats de travail par mois : le prix de
revient à l'embauche est passé de 8000$ par les voies
traditionnelles à 900$ par son canal (étude gartner group).
Acced Multimedia
www.acced.com destiné aux
acheteurs des grandes surfaces rassemble depuis le printemps 1999 les offres
d'une dizaine d'entreprises européennes (bagages, vêtements,
parapharmacie,...). Il se rémunère en prenant une commission sur
les commandes
Leur valeur ajoutée est d'autant plus importante que le secteur est
traditionnellement opaque. (comme les voiture avec Autobytel)
3.1.3.5.4.2 l'émergence brutale début 2000 des "market places dans tous les secteurs professionnels
Avec la
mondialisation les entreprises se recentrent sur leur coeur de métier et
sous-traitent (ou achètent) une part de plus en plus importante de leur
production (70% par exemple pour Renault). Leur compétitivité
repose donc chaque jour davantage sur leurs achats, vecteur d'innovation,
de qualité et de "compétitivité prix"
Il convient donc de rechercher de nouveaux fournisseurs à travers le
monde le "sourcing" (en ayant des garanties sur leur sérieux tant sur le
plan technique que financier) et de les mettre en concurrence pour obtenir les
meilleurs prix
Trade-Match.com
www.trade-match.com
s'est spécialisé sur ce créneau du "sourcing". Il
travaille sur une base de 450.000 fournisseurs européen et avec son
équipe de 30 spécialiste se porte fort de générer
une économie de 60% du temps d'administration des achats, une baisse de
40% des coûts d'appel d'offre et de 10 à 30% du prix des achats
Inversement pour le producteur il s'agit de trouver de nouveaux clients au
delà des frontières connues sans avoir à financer des
coûts exorbitants de démarchage
L'impératif de vitesse implique que la mise en compétition par
des enchères descendantes des fournisseurs intéressés
puisse se réaliser dans des délais très brefs et
à des coûts les plus faibles possibles. Le faible
coût, la réduction des taux d'erreurs, la fluidité et
l'efficacité des transactions deviennent des éléments
essentiels pour la compétitivité de toute la chaîne de
production
Enfin, dans la plupart des marchés les règles administratives
(sécurité, normes, environnement, fiscalité,...)
diffèrent selon les pays : les deux cocontractants ont besoin de ce fait
d'informations riches et à jour dans ces domaines:
Les carrefour d'affaires trouverons sans doute une large part de leurs revenus
dans de multiples services à valeur ajoutée à coté
des abonnements et des commissions sur transaction. Notons en particulier les
services dans le domaine de l'assurance (Coface @rating par
exemple), du financement (Citigroup propose avec
FinancialSettlementMatrix.com une panoplie de services financiers et une
chambre de compensation) ou de la logistique
Tous ces éléments ont conduit progressivement à
l'émergences d'intermédiaires prenant en charge les uns ou les
autres de ces aspects (voir le § précédent). En 2000 ce
fut l'explosion des initiatives: chaque secteur professionnel a vu
émerger plusieurs initiatives, parfois plus d'une dizaine (aux US on en
compte plus de 500 et on en attend plusieurs milliers en 2001): Forrester
Research estime que d'ici 2004 les flux transitant par celles-ci
représenteront 2.500 milliards de dollars, mais avec seulement
... 50 survivants en 2005
La réduction moyenne des coûts attendus pour les achats est de 12%
(General electric a par exemple réalisé à ce jour 234M$
d'économies sur un volume d'achat de 2,1 Mimmiards de dollars): reste
à définir le partage de ces marges entre les acteurs
Cette évolution s'est toutefois réalisée à une
vitesse telle que l'on peut parfois avoir des doutes sur la solidité de
certains projets dans un domaine aussi complexe et ou les sommes en jeu
dépassent souvent la centaine de milliards de dollars, les
"mammouths" se comptent par dizaines et les PME par dizaines de milliers. Il
n'est pas impossible que le syndrome du "first mover", le premier qui prend
l'initiative rafle tout, ait conduit à annoncer l'ouverture de services
encore imparfaitement ficelés
Ces Market Places concernent au premier chef les PME car il n'est pas
besoin d'être grand clerc pour comprendre que, par exemple parmi les
70.000 fournisseurs prévus sur Global Net Exchange il n'y aura
pas que des gros industriels. Elle pourront soit utiliser ces nouveaux moyens
réduisant les coûts d'approche et les aléas quant à
la solidité des nouveaux partenaires pour assurer leur
développement, soit elles pourront être balayés par des
concurrents dont elles n'avaient jusqu'alors même pas entendu parler. Il
convient de ne pas prendre de retard pour entamer cette réflexion
stratégique
C'est aussi un extraordinaire outil d'intelligence économique
permettant de voir les secteurs qui se développent et les
opportunités d'affaire, la compétitivité de son
entreprise. cela peut conduire à des réorientations
stratégiques
Les Echos citaient le cas de Turner Technologies qui a radicalement
transformé son activité pour devenir marchand d'équipement
de laboratoire après avoir participé incidemment à une
vente aux enchères de produits de ce type sur un des marchés de
Vertical Net
Des éditeurs de logiciels et des intégrateurs se sont
spécialisées sur le développement de "plates-formes
techniques" permettant une mise en oeuvre rapide de ces places de marché
3 leaders se sont imposés : Commerce One (coté 11
milliards de dollars)
www.commerceone.com
Oracle
www.oracle.com
et Ariba (38 Milliards)
www.ariba.com auxquels il faut
peut-être rajouter SAP
www.sap.com
et IBM
i2
www.i2.com (coté 30
milliards de dollars) spécialiste de la chaîne logistique est
également très présent.
Un site MP coûte entre 1M$pour le plus modeste et 250M$ pour le plus
ambitieux (comme Transora: 238M$)
La mise en place de ces market place aura également des
conséquences très profondes sur l'informatique des
acheteurs comme des vendeurs : en effet ces processus d'achat (e-procurement)
ne dégageront toute leur efficacité que si les systèmes
de gestion de l'acheteur et du vendeur sont interconnectés pour
supprimer toute opération manuelle lors de la transaction. C'est
aujourd'hui un des savoirs-faire majeurs des plateformes de market-places que
de savoir assurer au mieux possible des interconnections entre informatiques
incompatibles. Demain les systèmes d'information des entreprises seront
conçus à partir de l'impératif d'interconnection
Après cette phase d'émergence il paraît très
vraisemblable que les prochaines années verrons une concentration de ces
entreprises autour des concepts les plus adaptés et des
intermédiaires les plus crédibles
Un standard UMA (Universal MarketPlace) est étudié à
Stanford par BizBots pour interconnecter ces places de marché
On distingue trois type de market places
Dans le premier cas ce sont des indépendants, des "Market
Makers" qui ont pris l'initiative. pratiquement tous visent un
démarrage fin 2000, début 2001
Agroalimentaire: Foodstrading
www.foodstrading.com
pour les produits frais et surgelés (produits de la mer, fruits
et légumes) créé par Jean-Jacques Mennillo (cabinet
conseil AMI) en partenariat avec des sociétés de contrôle,
de logistique et d'assurance et avec l'appui de Gustave Leven intervenant comme
Business Angel. Une augmentation de capital de 110MF est prévu pour
financer les développements à l'international,
Worldoffruit est son pendant en Irlande, créé par Fyffes
un des 5 premiers négociants mondiaux du secteur créé en
1888, pour les Céréales c'est Cigrex,
www.agriflow.com
lancé par le trader britannique Agroceres et pour les tomates
Tomatoland
www.tomatoland.com (un
marché de 13 Milliards de $).
Distribution: Equadis.com
www.Equadis.com lancé
par 2 vendeurs auprès de centrale d'achat (Emmanuel Hauserman et
Bertrand Prezioso) a identifié 86.000 entreprises et leur propose de
décrire leurs produits dans une base structurée afin de faciliter
leur sélection par les distributeurs
achats généraux des entreprises: Mondus
www.mondus.fr a
déjà levé 17M$ et cherche à en lever entre 50 et
100. Il compte déjà plus de 10.000 acheteurs et fournisseurs
Dans la même logique, Buying-Partner.com
www.buying-partner,com,
Koobuy.com
www.kooby.com,
BidTheWorld,
www.bidtheworld.com
Marketo.com
www.marketo.com ,
Achatpro
www.achatpro.com ou
Industrysupplier.com créé par Pierre Cuny vise les
fournitures aux entreprises avec 25.000 références
sélectionnées chez 3.500 fournisseurs. Une levée de fonds
de 40MF a financé les premiers développements (base oracle)
Dans le textile c'est une petite société niçoise
qui a pris l'initiative Etexx
www.etexx.com a levé
46MF pour son carrefour d'affaire sur un marché de 115 Milliards d'euros
pour les "marchés de compensation": Ubarter.com
http://www.ubarter.com et
BarterTrust.com
http://www.bartertrust.com
offrent une place de marché (un constructeur automobile se fait par
exemple payer en café et souhaite récupérer du cash ou
l'échanger contre des tôles): ces échanges
représentent 64 Milliards de dollars rien qu'aux US.
Les espaces publicitaires avec Ad On Sale
www.adonsale.com
biens professionnels d'occasion : ProXchange.com
www.proxchange.com: il a
levé 230MF pour financer son développement (à son capital
europ@web et Didier Pinault Valencienne)
Meubles: HomePoint.com
www.homepoint.com et
RetailMetro.com
www.retailmetro.com,
anciens portails de vente aux particulier se sont recentrés sur des
places de marché
Industries du bois : Fordaq
www.fordaq.com,
spécialisés sur les panneaux et produits de sciage,
créé par 2 jeunes entrepreneurs belges
pièces industrielles et aux fabrications spécifiques:
DirectMarket.com se lance sur le modèle de SupplierMarket
www.suppliermarket.com
aux USA revendu 580M$ six mois après son lancement (marché de 1
900 milliards de dollars en europe) correspondant à 48 secteurs
industriels: sélection et labellisation des compétences des
fournisseurs, organisation des négociations sur les
spécifications, enchères inversées. Gains
espérés 5 à 35% sur le prix d'achat (en plus de la
réduction du cout administratif)
Sourcing Park créé par Paul de la Rochefoucault se
spécialise dans la pièce à façon pour fabricant de
machines lourdes
Cemia
www.CEMIA.com
créé par trois jeunes ingénieurs de Valencienne pour la
sous-traitance mécanique
Chimie: E-chemical propose de surcroît facilités de
paiement et logistique, Chemdex
www.chemdex.org (maintenant
Ventro
www.ventro.com) s'est
spécialisé sur les petits produits pour la recherche en chimie et
en biologie (plusieurs centaines de milliers de références),
CheMatch
www.chematch.com
organise des enchères dont il assure l'anonymat. il en va de
même pour ChemConnect
www.chemconnect.com
actuel (mai 2000) leader du secteur
Ils ont été rejoint par FobChemicals
www.fob.com/fobchemicals.asp et on compte maintenant une quinzaine
de places de marché, sans compter les sites propres des fabricants
(lycra.com, corian.com, Basf, Bayer(qui compte 70
à /80% de ses plastiques en ligne à 5 ans) et de multiples
indépendants (comme SciQuest
www.sciquest.com
coté 2 Milliards de dollars)
En Europe Philippe Corcos, ancien du CEA vient de créer
CortecNet.com
www.cortenet.com (50.000
produits). Les professionnels du secteur comptent sur un montant de
transactions effectives sur le Net de 180 Milliards de dollars en 2003
Energie : EnronOnline.com
www.enrononline.com
Electronique: Consumer Electronics, distributeur allemand, N°1
européen a créé le Virtual Chip Exchange
www.virtualchip.com
dès 1999 et sa capitalisation frôle le milliard d'euros
Informatique :Prestataires.com
www.prestataires.com
Télécoms: Tradingcom
www.tradingcom.fr start up
s'attaque au trading de minutes de télécommunication et de bande
passante (un marché estimé à 3,5 milliards d'euros pour
l'Europe
BTP: Build-Online start-up Irlandaise cible le monde du bâtiment
et a réussi à lever 16M$ pour financer son projet. Objectif
affiché: une réduction des coûts de 23% et des
délais de construction de 15% "la construction d'un bâtiment est
un processus très complexe qui peut faire intervenir au total plus d'un
millier d'acteurs, Eu-supply
www.eu-supply.com
start-up suédoise propose aux entreprises de BTP son
système d'enchères descendantes associé à une riche
documentation technique et réglementaire
Métaux: FreeMarkets
www.freemarkets.com et
Aluminium.com
www.Aluminium.com
opèrent dans les métaux non-ferreux, PaperExchange
www.paperexchange.com
dans le papier, eCredit
www.ecredit.com dans le
financement, MetalSite
www.metalsite.com et
e-STEEL
www.e-steel.com dans l'acier
Electricité : initié par Scottish Power 12
électriciens européens (dont Edf) ont décidé de
créer une société pour leurs achats hors courant
électrique (30 milliards d'euros): objectif, une économie de 10%
Hôtels : PurchasePro.com
http://corp.purchasepro.com
, Hsupply.com
www.hsupply.com tentent de
s'imposer sur un marché de 50 Milliards de dollars à
côté de market places montées par les groupements de
grandes chaînes
Finance: Bfinance
www.bfinance.fr permet de
lancer des appels d'offre sur les achats de produits
financiers(monétaires, diversifiés, fonds dédiés,
affacturage, lignes de crédit, ...)
VerticalNet
www.verticalnet.com
cette start-up valorisée 20 milliards de dollars début 2000a fait
son métier de créer des communautés virtuelles par
secteurs d'activité (56 professions en 2000), la "place de
marché" en constituant un composant essentiel (plus de 3000
marchés virtuels avec des dizaines de milliers de participants).
Dans le second cas, le plus significatif aujourd'hui ce sont les principaux
acheteurs qui ont créé une filiale commune (les COBAM
Coalitions d'entreprises "Brick&Mortar)
CPGmarket.com
http://marketplace.mysap.com/cpgmarket lancé par l'alliance
Danone-Nestlé-Henkel pour les produits frais (flux d'achat: 20
milliards de dollars, investissement 30MF , technologie SAP) objectifs:
diviser par un facteur pouvant aller jusqu'à 10 les coûts
administratifs des achats et une économie de 5 à 10% de leur prix
(sans compter la diminution du coût des stocks et des transports)
Transora.com,
www.Transora.com, le
projet américain qui réunit 49 industriels
(Procter&Gamble, Philip Morris, Coca-Cola, Pepsi, Heinz,
Cadbury-Schweppes, Unilever, Heineken, Gilette, Sara Lee,...) est 16 fois plus
gros : avec 350 milliards de dollars de puissance d'achat et 238
millions de dollars d'investissement de lancement. Son objectif affiché:
écraser les coûts administratifs et les stocks (économie
visée 1 à 10% du prix des achats)
GNX (Global Net Exchange)
www.GlobalNetExchange.com
est la plate-forme de la Grande Distribution crée par
Sears et Carrefour et à laquelle ont adhéré
depuis une dizaine de grands distributeurs (Metro, Sainsbury, Pinault Printemps
Redoute,...). Cette place "pèse" déjà 200 Milliards de
dollars de volume d'affaire et concerne70.000 fournisseurs.... Objectifs:
le "sourcing" (trouver de nouveaux fournisseurs), abaisser les coûts des
appros de 20 à 40%, les enchères, la coopération pour
l'innovation, la logistique, les services à valeur ajoutée
Sainsbury par exemple a indiqué avoir lancé mi-2000 une
enchère pour approvisionner ses 432 magasins en Mild Cheddar:
l'enchère dure 4 heures
WWRE (WorldWide Retail Exchange),
www.worldwideretailexchange.org le projet concurrent a
été initié par 17 distributeurs dont Auchan et Casino aux
côtés de Ahold, Tesco, K-Mart, plus gros encore (420
Milliards de dollars). Elle a un statut de société
indépendante
GMA avec General Mills, Kraft, Procter&Gamble,...
Covisint.com (ex tradeXchange)
www.Covisint.com
développé par General Motors, Daimler, Ford, et Renault-Nissan,
230 Milliards de dollars (Oracle et Commerce One).: objectif,
une économie de 1000$ par véhicule (réduction du cout
administratif d'approvisionnement de 90% qui mobilisent aujourd'hui 3.800
salariés). Les constructeurs attendent également grâce
à la fluidité de l'information une plus grande
réactivité en cas de dérive de la qualité (dans
cette industrie les rappels de pièces défectueuses
représentent des coûts financiers et en terme d'image
considérables):
Volkswagen a jusqu'alors décidé de créer sa propre
market place avec IBM, i2 et Ariba. L'économie totale estimée par
une Banque d'investissement et cité par Jens Newman membre du directoire
de Volkswagen l'économie peut aller jusqu'à 3.650$ par
véhicule
RubberNetwork.com
www.RubberNetwork.com
créé par Goodyear, Michelin, Pirelli Continental
et Sumitomo 50 Milliards de dollars d'approvisionnements annuels aura
le statut d'une société indépendante
Chimie : en réaction contre les initiatives prises par des
acteurs extérieurs à la chimie perturbant les relations
"cordiales" qui règnent dans la profession (qui a été
souvent au banc des accusés en matière d'ententes) ,12 chimistes
(BASF, BAYER, Atofina, BP, Amoco,Dow, Dupont, Mitsui, Rhodia,...) ont
annoncé pour début 2001 une market place de 400
Milliards de dollars. Ils ont créé pour ce faire une
société indépendante dotée de 150M$. objectif: pas
de baisse des prix (pas d'enchères) mais baisse des coûts
d'approvisionnement, meilleur suivi logistique, amélioration du SAV : il
s'agit d'une action défensive des gros industriels du secteur face aux
multiples initiatives indépendantes qui pèsent lourdement sur les
marges
IntercontinentalExchange ° pour le pétrole (TotalFinaElf,
BP-Amoco, Royal Dutch-Shell
BuyForMetal.com pour les achats de fourniture de la sidérurgie
MetalSpectrum
www.MetalSpectrum.com
(Alcoa, Reynolds,...) pour les métaux non ferreux
Aeroxchange
www.aeroxchange.com
rassemble 12 compagnies (Lufthansa, SAS, KLM, Northwest, Air Canada, Japan
Airline, Austrian Airlines, All Nippon Airways, Cathay, Singapore Airlines,...)
et Fedex. Elle sera développée par Oracle, 45 Milliards de
dollars d'approvisionnements annuels
Aéronautique: Air France, Américan Airline, British
Airways, Continental, Delta et United ont également annoncé leur
intention de créer une société indépendante pour
mettre en place une telle plate-forme (32 Milliards de dollars
devraient y transiter)
De leur côté les constructeurs (boeing, Raytheon,
Bae-System, Lockheed Martin ont confié à Commerce One le
développement de leurs Market Places Exostar
www.exostar.com
(fournitures militaires) et MyAircraft.com (civil
développé avec i2) représentant un courant d'affaire de
70 Milliards de dollars
Electronique: Compaq, HP, Gateway, Nec, Hitachi et 7 autres grands de
l'électronique ont annoncé la création d'une
société indépendante: objectif, une économie de 5
à 7% sur les achats sur un volume de 200 Milliards de dollars
de transactions
IBM a annoncé son intention de prendre une initiative similaire
avec une dizaine de partenaires sur les technologies Ariba et i2 avec un volume
de transactions qui se chiffrerait en "dizaines de milliards de$"
Ciment: e-cement.com
http://195.217.222.40/index.html à l'initiative de
Blue-Circle, Italcementi et just2clicks
Build-net
www.Build-net.com à
l'attention des constructeurs de maison (Lafarge) ainsi qu'une place de
marché pour les matériaux de construction avec Hanson,
Heidelberger et RMC
Constructeo.com
www.Constructeo.com
à l'initiative de GTM et Vinci(ex-SGE) vise également le
marché des matériaux mais il compte aussi offrir des espace pour
la conduite des chantiers (armoires de plan, suivi d'exécution,...)
Mais aussi les acheteurs publics: en Grande Bretagne le site OGC
est la centrale d'achat sur appel d'offre de l'administration
Dans le domaine de la Santé Ehospitalsystems
(marché estimé aujourd'hui à 60 milliards d'euros)
http://www.eHospitalSystems.com (technologie I2)
Un troisième cas enfin: c'est une coalition de vendeurs (bien souvent
à côté) de la plateforme achat
Les équipementiers automobile(25 sociétés:
Bosch, Delphi, Continental, Varta, Magneti Marelli, Valeo) ont
créé leur propre Market Place TecCom
spécialisée dans les pièces de rechange pour les
professionnels de l'automobile
Steel24-7.com
www.Steel24-7.com (Usinor,
Corus, Thyssenkrupp) pour la vente d'acier
Hôtellerie: ACCOR, Hilton, Bass, Granada-Forte et Whitbread d'un
côté, et Hyatt et Marioff qui possèdent 2000
hôtels (5 Milliards de dollars d'achats) d'un autre coté
(Avendra)ont mis en chantier leurs places de marché pour leurs
appros (les premiers y ajoutant une fonction de réservation des
chambres: le coût d'une réservation passant de 4,29$ à
quelque cents)
Le second cas de figure n'est pas sans danger car il pourrait conduire à
une cartellisation des achats clairement contraire aux règles de la
concurrence garantes d'un marché efficace
Dans les projets actuels les gros acheteurs se sont déjà
imposé un certain nombre de règles
Néanmoins ces questions qui ont brutalement pris une ampleur
considérable en 2000 (les marchés revendiqués par ces
market places sont de plusieurs milliers de milliards de $) ne sont pas sans
inquiéter les pouvoirs publics notamment au Etats Unis, berceau de ces
initiatives (lancement d'une vaste consultation publique aux US à
l'été 2000)
3.1.3.5.4.3 les mandataires de communautés : les "infomédiaires"
Un des
actifs principaux dans la Net-économie est en effet constitué
comme nous l'avons vu par les fichiers clients. Allant jusqu'au bout du
raisonnement, l'infomédiaire (nom proposé par John Hagel,
Harvard) : se propose comme mandataire de ceux-ci afin de gérer
pour leur compte ce patrimoine que représente leur "profil" de
consommation (qui leur est actuellement "dérobé" par les
cyber commerçants).
Cette organisation, n'est pas sans rappeler les fonds de pensions qui
créent une puissance de négociation considérable et
transforme une économie essentiellement vendeur-centrique en une
économie acheteur-centrique
chacun mesure aujourd'hui le poids des retraités californiens
dans le management des principales firmes mondiales ou, comme nous l'avons
récemment constaté, dans la restructuration du paysage industriel
et bancaire de notre pays.
En février 2000 s'est crée "l'Alliance pour les maladies
rares" qui rassemble 14 associations sur le modèle américain de
NORD (National Organization for Rare Disorders)
Pour connaître ce profil de façon précise, des logiciels
ont été développés: installés sur le micro
des clients ils analysent de façon détaillée leurs faits
et gestes afin de connaître leurs besoins et leurs centres
d'intérêt (ce qui nécessite une sérieuse
confiance vis à vis de l'infomédiaire !).
3.1.3.6 Des formes de vente plus sophistiquées : le softselling, la vente et les achats aux enchères, la brocante, les bourses, les "meta-marchands", le we-commerce
De
même qu'il existe des sites Zombie, plus ou moins luxueux, vous
trouverez des boutiques "zombie" avec quelques produits
présentés à la vente, un caddie et des modalités de
paiement sécurisées : vous avez tout, sauf l'envie d'acheter.
Pourquoi aller sur ce site ? Pourquoi y acheter alors qu'il offre souvent moins
de choix qu'une vraie boutique, que les prix sont plus élevés, le
transport aléatoire, le service après vente incertain ?
De fait, la déception est le plus souvent au rendez-vous chez ceux
qui se sont "fait installer une boutique de commerce électronique". Et
nous voudrions souligner ici le rôle particulièrement nocif de
sociétés sans scrupule (parfois très connues sur la place)
qui abusent ainsi de la crédulité de commerçants qui sont
ensuite durablement dissuadées de réfléchir plus avant
Le commerce est autre chose qu'un acte technique : il nécessite, sur le
Web comme dans le commerce classique 3 ingrédients essentiels :
séduction, information, négociation.
Les entreprises qui réussissent l'ont bien compris et nous allons
présenter quelques-unes des approches commerciales qui sont aujourd'hui
couronnées de succès.
3.1.3.6.1 Le "softselling": des sites pour se distraire ou trouver une information de référence
3.1.3.6.1.1 Des sites qui attirent, mais surtout qui retiennent: une qualité nécessaire sur le web, être "collant"
Pour
réussir sur l'Internet il faut d'abord attirer le client mais aussi et
surtout veiller à ce qu'il ne s'échappe pas... et faire en sorte
qu'il ait envie de revenir
Un mot qui revient en permanence dans toutes les analyses de site
"sticky".
le caractère "collant" du site est considéré comme
une de ses qualités principale: "The name of the game is
"stickiness", keep the eyeballs" est un slogan
entendu à chaque travée de l'Internet Fall de New York d'octobre
1999,
Ce slogan était appuyé par la distribution de force gadget de
goût douteux, comme des mains collantes ou des yeux
réalisés en matière visqueuses et qui projetés sur
un écran y restaient collés)
On pourrait tenter une francisation de ce concept en disant "faites un site
adhésif si vous voulez des adhérents"
La qualité "l'adhésivité" dépend
évidemment au premier chef de la qualité du service rendu et de
la richesse de l'information proposée
Elle implique également de nouvelles approches techniques comme
l'encapsulation afin qu'un lien sur un autre site marchand (par
exemple vers un cyberlibraire pour y commander un livre dont vous auriez
recommandé la lecture à votre visiteur- liens marchands
voir page
85) puisse se
réaliser à travers une fenêtre sans quitter votre
site: c'est une variante du lien marchand s'apparentant ici plus à
la "sous traitance" qu'à la publicité pour un tiers (qui dans ce
cas est "transparent pour le client)
Trois types d'approches commerciales semblent ici connaître un grand
succès aux États-Unis:
3.1.3.6.1.2 "labourez moins large mais plus profond", préférez "la part de client" à la "part de marché"
Plutôt que d'essayer d'augmenter votre part de marché
(market share) il peut apparaître plus rentable
d'acquérir une connaissance plus fine de vos clients actuels dont vous
avez déjà conquis la confiance afin d'être en mesure de
mieux cerner leurs attentes, de leurs vendre une plus large gamme de produits
et d'augmenter ainsi la "part" que vous occupez dans leur esprit
(mindshare)
"go deep better than wide" résume ainsi Marcel Legrand
VP de Monster.com
cette préoccupation a conduitau développement rapide
d'entreprises comme Siebel permettant une gestion beaucoup plus fine du
portefeuille client: le CRM, customer Relatioship Management
L'archétype de cette politique est amazon
voir page
77 :
3.1.3.6.1.3 Les sites visant l'achat "coup de coeur"
Les
sites les plus visités sont ceux qui n'ont pas une apparence trop
utilitaire et qui savent "offrir" une information riche ou du "fun"
(publicités divertissantes ou "advertainment"et qui permettent aux
visiteurs, grâce à des hyperliens, de se connecter à
d'autres sites susceptibles de les intéresser.
Ils savent offrir à leurs visiteurs un espace ludique: non seulement
quasiment tous proposent des concours ou des jeux gratuits (47% des joueurs
sont des adultes
www.idsa.com) , mais ils sont
eux-mêmes largement inspirés dans leur conception par les jeux
électroniques.
Voir aussi les loteries gratuites
page
83
L'attribution de "coupons de réduction" commence également
à se développer avec le ClickReward de Netcentives
www.netcentives.com (
voir page
84)
4 millions de joueurs fréquentent les sites de
jeux en ligne (gaming rooms ou game centers) fin 1998 (contre
1 million en 1997): ce sont les meilleurs endroits pour vendre des pizzas,
boissons gazeuses, chaussures de sport, chaînes Hi-Fi et
matériel informatique.
Une des plus connue est celle de Microsoft
www.zone.com ,
En France celle d'infonie réservée aux abonnés et celle de
France Télécom
www.goa.com qui rêve
d'internautes connectés pendant plusieurs heures d'affilée en
heure creuse (le "pic" du samedi qui commence à 15h se termine à
3h du matin...)
Parlant du site de jeu Gamelog
www.gamelog.com Cyril
Fiévet indique "le site est conçu dans une logique
d'entonnoir qui ramène vers une boutique de commerce, on attire pas avec
des boutiques, mais par le contenu offert"
D'après Jupiter communication les achats d'impulsion,
non "prémédités" représentent 23% du total
Cette offre trouve souvent comme contrepartie une demande de
s'enregistrer, ce qui permet de se constituer un fichier client (afin par
exemple de pouvoir leur faire parvenir ultérieurement, s'ils le
souhaitent, des informations sur les nouveaux produits ou les offres
promotionnelles):
Avec la démocratisation du web qui amène un public moins
éduqué ce type d'approche a tendance à se développer
C'est le modèle de base adopté par les "Portails"
d'accès au web, qui vous offrent gratuitement des informations de
presse, la météo, des jeux, des e-mail gratuits, des cotations
boursières, des contenus d'intérêt local, des ventes aux
enchères, des moteurs de recherche et des annuaires, un soutien scolaire
pour les enfants...et même aujourd'hui des accès internet gratuits
C'est ce que les Américains appellent le Softselling par opposition
aux méthodes agressives de vente: Un certain nombre de consommateurs
fuient en effet comme la peste le vendeur "sangsue" dont l'exemple typique est
le concessionnaire automobile américain (qui pratiquent ce que l'on
appelle le hardselling)
Au-delà des sites pour adultes où, comme le remarque l'Atelier de
Bnp-Paribas, "ont démarré pratiquement toutes les innovations
techniques et marketing avant de s'étendre au commerce
électronique traditionnel et où chose curieuse les
Français ne sont pas à la première place", les
produits les plus vendus sur ces sites sont ceux qui correspondent à des
publics "passionnés" : musique, livres, sport, paris sur les
courses, jeux électroniques, objets de collection, gastronomie (et tout
particulièrement dans le domaine des vins),...
le site de MBK
www.integra.fr/mbk
où les scooters réalisent des prouesses virtuelles ou celui
d'Alka-Seltzer qui offre une abondante information sur le sport
En France "Place du Vin" (
www.placeduvin.com)
paraît un exemple intéressant : elle propose à
côté de ses 30 boutiques une abondante information sur l'histoire
du vin, sa géographie, des articles de fond et des rubriques
d'actualité, une rubrique touristique, des petites annonces, des
conseils pratiques, un forum,...il en va de même pour ChateauOnline
http://www.chateau-online.fr
qui vise la place de leader européen
Le World Wine Web
www.winevin.com est aussi
une initiative intéressante
Ce peut être également des sites qui présentent une
région, son histoire, sa géographie, sa culture, qui offrent
des forums de discussions :
Ces sites, qui ont vocation à devenir le point de rendez-vous de tous
ceux qui s'intéressent à la région peuvent devenir l'
"écrin" dans lequel sont proposés les produits fruit de
l'histoire et de la culture de la Région : artisanat, bijouterie,
arts de la table, gastronomie, musique, ... mais aussi hébergement sur
place location de voiture, réservation de place pour les spectacles.
Le site des Cathares
www.cathares.org fruit
d'une initiative privée individuelle, qui a réussi aujourd'hui,
à drainer une audience considérable, de par sa richesse
culturelle, s'oriente aujourd'hui dans cette voie.
Le Chef cuisinier Christian Berluti propose dans sa boutique "Pebre
d'Aze" à côté des produits du terroir ses recettes et
répond à toutes les questions culinaires
www.abanastes.com
3.1.3.6.1.4 Les sites qui s'adressent à des acheteurs recherchant le meilleur rapport qualité - prix
L'acheteur potentiel est à la recherche, dans ce cas, toutes
les informations lui permettant d'éclairer son choix et Il est
particulièrement sensible aux sites qui lui offrent
Outre les 40.000 références qu'elle propose (médicaments,
matériel d'officine,...) elle offre une bibliothèque
scientifique riche d'un million de page. Pour l'accompagner dans cette
aventure, le Docteur Patrick Guérin a trouvé l'appui de
Financière de Rotschild, Gazéo, Partech et Advent Venture pour
l'accompagner dans son développement Français et
Européen
Les fabricants d'outils et de matériel de second oeuvre peuvent
présenter leurs produits dans des stands virtuels
Il offre également à ses visiteurs l'hébergement de pages
personnelles sur un thème de bricolage qui leur est cher (la culture du
bonzaï par exemple)
Virgin Clothing vous permet de faire des essayages des vêtements
qu'il propose grâce à un mannequin électronique
www.virgin-clothing.co.uk
. de même pour les Galeries Lafayette à l'occasion
de Noël 99
une visualisation précise et détaillée du bien
considéré Show Before vous permet de visiter pièce
par pièce l'appartement qui a retenu votre attention
www.showbefore.com
Autobytel
www.autobytel.com,
créé en 1995 par Peter Ellis, concessionnaire automobile
mis en faillite par la crise du secteur au début des années 90
vous offre ainsi de mettre en concurrence, à côté des
concessions automobile (en informant le client du prix payé par celui-ci
au fabricant), les assureurs et les fournisseurs de crédits à la
consommation.
Sachant les écarts de prix actuellement pratiqués sur le
marché européen, qui sont supérieurs à
20% chez tous les constructeurs (à l'exception d'un seul),qui
dépassent 40% sur 22% des modèles et qui atteignent 54% pour la
VW Polo (étude de la commission européenne de février
1998) on imagine la révolution qu'apportera ce type d'opérateur
Autobytel vient de lancer son site en Angleterre et sa base
européenne se met en place à Amsterdam en 2000.
Volkswagen interdit à ses concessionnaires de travailler avec lui
mais il paraît peu probable qu'il puisse longtemps résister
à une entreprise capable d'apporter 1 million de dollars par heure de
ventes à ses partenaires en supprimant des rigidités
artificielles apportées à la concurrence.(rappelons que le
régime dérogatoire des concessions exclusives pour l'automobile
expire en 2002)
De même Insweb
www.insweb dans
l'assurance ou Furniture
www.furniture.com dans le
meuble
Dans le domaine médical quelques sites majeurs sont en train
d'émerger également
voir page
62
L'idéal pour un site est de devenir la référence
dans son domaine et d'être régulièrement consulté
pour la richesse et la qualité des informations offertes. Ceci rejaillit
fortement sur l'image de l'entreprise et de ses produits, et à terme sur
ses ventes par une fidélisation de la clientèle (on parle de la
"stickiness" du site, terme qui n'a pas encore trouvé son
équivalent: "capacité à "scotcher" le client"?)
Aux USA les agents immobiliers comme BestAgent (
www.BestAgent.com) ont
fait un effort particulier dans ce domaine (contrats types, informations
légales, pièges à éviter, modalités de
financement, état du marché, information générale
sur la zone (écoles, aéroports, fêtes locales,...) Allant
même comme Century
www.century21.Santacruz.com jusqu'à la géologie et les
mouvements sismiques
Dans le domaine de la pharmacie c'est l'objectif que s'est fixé
Drugstore.com
www.drugstore.com: le
visiteur peut consulter la liste des médicaments et leur prix, lire les
notices d'information, s'informer sur les risques d'interaction
médicamenteuses, utiliser un moteur de recherche, Soma.com
www.soma.com offre en outre les
services d'un Call-Center ouvert 24h sur 24 et PlanetRX
www.planetrx.com
développe de nombreux thèmes d'information concernant
la santé
Les literies Simmons
http://www.cie-simmons.fr
offrent ainsi une riche information sur le sommeil et Damart
www.damartshop.com , la
météo à 4 jours sur plus de 50 villes
Il est bien clair que ce deuxième type de stratégie commerciale
est le modèle dominant dans le B to B, mais il en existe
également dans le B to C (comme le montre l'exemple
d'Autobytel (
www.autobytel.com) qui a
déjà commercialisé 800. 000 voitures en 1998 par ce moyen
pour 8 milliards de dollars
Bien entendu, dans certains cas il est difficile d'évaluer l'impact sur
les ventes de ce type d'investissement, mais beaucoup estiment qu'il s'agit
là, dans une optique de long terme de l'approche la plus intelligente de
ce nouveau marché.
En tout état de cause, ne pas être présent sur le Web avec
la richesse d'information voulue, vous écarte de la "short list" sur
laquelle se fera le choix final de ce type d'internautes. Or l'exemple
d'Autobytel montre qu'il s'agit là de clients aux revenus plus
élevés que la moyenne et qui achètent plutôt du haut
de gamme.
Celtifarm, PME Bretonne de 40 salariés,
spécialisée dans la pharmacie galénique, est en train de
s'imposer ainsi comme la référence incontournable dans son
secteur avec
www.celtipharm.com
portail de référence du B to B des pharmaciens et
vétérinaires (48% d'entre eux le consultent déjà).
"La Boîte à Outils" offre aux bricoleurs trucs et astuces
à travers une "bricothèque", ils peuvent consulter les
fiches conseil et les imprimer. Il leur offre également des forum pour
leur permettre de demander un conseil ou d'en apporter.
L'entreprise Airstar (
www.airstar-light.com
) à Poisat dans l'Isère 20 salariés, 20 MF de CA, dont 75
% à l'import vend de l'éclairage par ballons d'Hélium de
grands évènements sportifs ou de tournage de films (l'entreprise
a le tournage du "Titanic" à son actif): le logiciel de simulation
installé sur son site permet au client en jouant sur altitude, puissance
des lampes ou nombre de ballons de voir le rendu de telle ou telle option,
allégeant ainsi substantiellement le travail du vendeur.
Charles Schwab,
www.eshwab.com courtier
électronique, permet à ses clients d'accéder à 5000
gestionnaires indépendants, outre ses propres analyses il offre
l'accès aux analyses de ses concurrents et met à leur disposition
un logiciel d'analyse des stratégies d'investissement personnel
3.1.3.6.1.5 Des sites qui ne vendent un produit mais qui apportent une réponse globale au problème du client
Ces
sites permettent en général d'accéder à tout un
ensemble de produits et services de nature différente, mais concourant
au même objectif. Le client doit y trouver toute la gamme des produits ou
services nécessaires par exemple pour gérer un
déménagement ou l'achat d'une voiture: le fameux "one stop
shop"
Leur leitmotiv est : "more efficient, more convenient"
Springstreet.com (autrefois nommé
Allappartments.com) en fournit un bon exemple en fournissant tous les
éléments pour résoudre les multiples problèmes
posés par un déménagement.
@ aide à la sélection d'une offre à partir de
multiples critères (prix, localisation, proximité de services,
niveau de criminalité du quartier,...)
@ veille sur le marché (il vous prévient automatiquement
si une offre qui correspond à vos souhaits apparaît sur le
marché)
@ visite virtuelle de l'appartement (grâce à des photos 3 D
&&b il est possible de véritablement "visiter" le logement: voir
une démonstration de cette technique sur le site EVM Multimédia
http://evm.vr-consortium.comw)
@ prise de rendez-vous avec l'agent immobilier compétent par
"click & talk"
@ organisation du déménagement en ayant la
possibilité de mettre en compétition déménageurs ou
loueurs de véhicules
@ réfection de l'appartement en pouvant faire appel aux artisans
locaux
@ financement de l'achat et assurance
@ et même remplissage d'un certain nombre de formulaires
administratifs par exemple pour inscrire les enfants à
l'école.("Realestate process is paperwork intensive" Perry Morton
Vice President Homestore.com Aftel NY oct 1999)
@ il fournit en outre une véritable information de
référence sur tout ce qui concerne le logement
(problèmes techniques, administratifs, juridiques, financiers,...)
Aujourd'hui Springstreet.com offre 8 millions d'appartements
à la location et devient de ce fait quasiment incontournable. D'autant
plus qu'il fait maintenant partie du groupe Homestore.com qui contrôle
également realtor.com pour la vente de biens immobiliers,
homebuilder.com pour la construction neuve, Commercialsource.com
pour les biens commerciaux, Remodel.com pour la décoration et
l'ameublement,...
Selon NPD Online research
www.ndp.com
&&wnpd?(juillet 1999) 64% des internautes US à la
recherche de biens immobiliers se connectent sur des sites immobiliers
dont 7% ont débouché sur un achat (rappelons que le
marché immobilier US est de 7.600 Milliards de dollars)
Le montant des transactions initiées par internet est 50% plus
élevée que la moyenne (450.000£ contre300.000) les
délais nécessaires pour réaliser l'affaire sont
divisés par 2 et le nombre de visite préalables passe de 10
à 4
(Nota : comme autobytel il n'entre pas dans les statistiques du
commerce électronique car, bien entendu, la transaction ne se fait pas
en ligne et d'ailleurs comment la comptabiliser ? la commission touchée
par l' agent immobilier? le montant de la vente ou de la location ?)
Autobytel là encore mérite d'être cité car
outre la sélection de l'offre de voiture il assure également
l'assurance et le financement, la fourniture d'accessoires ainsi que la revente
de votre ancienne voiture.
En France AutoValley
www.autovalley.com
lancé en juillet 1999 avec son slogan "simplifiez-vous l'auto"
démarre sur ce modèle dans la région parisienne (cette
entreprise, comme business village est sorti des analyses de l'Atelier,
tête chercheuse de BNP-Paribas
www.business-village.fr
En partenariat avec le magazine auto-moto il vous offrira,
des réductions sur les prix (5 à 17%) des voitures
neuves (2.900 modèles avec un logiciel qui aide aux comparaisons) avec
en outre des promotions "coup de poing",
la possibilité d'acheter ou de vendre des véhicules
d'occasion
des prix "cassés" dans sa boutique notamment sur les GSM et
les autoradio
de nombreux services annexes comme l'assurance, le financement,
l'entretien (avec Euromaster)
une abondante documentation: résultats des essais sur
route, tourisme, sport automobile,...
des conseils juridiques, administratifs, apprentissage de la
conduite, mais aussi pour le montage pour votre autoradio ou pour l'entretien,
des logiciels de simulation: un module de calcul pour
évaluer son budget auto et choisir en particulier entre essence et
diésel, un autre pour optimiser vos itinéraires avec Michelin
des informations en temps réel comme l'état de la
circulation (avec un rafraîchissement des informations toutes les 3
minutes)
les nouveaux pharmaciens en ligne, ayant passé contrat avec les
assureurs prennent en charge l'ensemble des formalités administratives
et assurent le tiers payant
plus modestement C-mescourses (Casino)
www.c-mescourses.fr/recettesdecuisine.html propose des recettes de
cuisine et vous permet en 1 seul clic de commander tous les
ingrédients
Au-delà de ce premier rôle d'ensembliers ces nouveaux
intermédiaires connaissant mieux que tous les besoins de leurs clients,
définiront les nouveaux produits dont ils sous-traiteront
l'élaboration à des partenaires producteurs.
3.1.3.6.1.6 Un nouveau marché de gros: celui de l'information, la "syndication de contenu"
La
richesse de l'information nécessaire pour attirer, et surtout pour
retenir le client peut représenter une dépense hors de
portée du marchand
D'un autre côté des millions de sites produisent une information
de grande qualité peu consultée soit parce que ces sites sont mal
référencés (les moteurs de recherche peinent dans la
montée très raide du nombre de sites...), soit parce que les
informations ne sont pas librement reproductibles (problème des droits
d'auteur, d'acheter la petite quantité d'information dont vous avez
besoin sur des sites qui par exemple fonctionnent sur abonnement ou qui
nécessiteraient l'élaboration d'un contrat,...)
L'idée est donc venue à quelques sociétés de passer
des contrats d'achat en gros d'information et de construire des "filtres" en
fonction des besoins de leurs clients pour enrichir les sites de ces derniers,
en temps réel par des news, des vidéo "en ligne" avec les centres
d'intérêt des publics visés avec deux modèles
principaux
On voit ainsi apparaître une nouvelle forme de "Bourse de matière
première" permettant de rapprocher l'offre de la demande, ce que les
américains nomment la syndication de contenu (ce marché est
estimépar screaming media à 15 Milliards de dollars à
échéance 2003):
On imagine la puissance de cette idée lorsqu'on se rappelle que
contrairement aux matières premières habituelles le coût de
reproduction des données est quasi nul
Ce nouveau concept de syndication de contenu est dans notre pays doublement
handicapé par le fait que le français ne représente que 1%
de la production de contenu et que notre marché est substantiellement
moins développé que celui des anglo-saxons, mais à n'en
pas douter ce concept percera aussi chez nous dans le futur: qui saura se
positionner ? une première start-up européenne est apparue sur ce
modèle: nFactory
www.nfactory.com
Cette formule permet de résoudre très simplement pour le client
les problèmes de licence et de copyright
3.1.3.6.2 Les Meta-Marchands
De
même que les Meta-Moteurs mettent pour vous en compétition les
moteurs créés par d'autres, les Meta Marchands mettent pour vous
en compétitions les Marchands afin de vous permettre d'obtenir le
meilleur rapport qualité prix.
A Montpellier choix.com
www.choix.com (crée par
Claire Doussan et son père Robert après la
fermeture du précurseur que fut le Codec de Castelnau),
relève les prix de l'ensemble des hypermarchés de la ville et
vous permet ainsi de bénéficier de toutes les promotions de tous
les hypermarchés : quand vous passez commande ses acheteurs font le
tour des grandes surfaces (en moyenne 4 pour tirer parti des promotions) pour
composer votre panier et vous le livrent.
Le Picking permet un catalogue de 9200 référence, sans aucun
stock et, grâce aux cumul des promotions, un prix moyen plus faible que
les hyper eux-mêmes!: c'est la TPE qui est en mesure de peser sur les
prix des grandes surface comme autobytel vis à vis de l'industrie
automobile
Prochaine étape: la conquête de la capitale avec ses 400.000
internautes
Acheter-moins-cher
www.acheter-moins-cher.com et Promosoldes
www.promosoldes.com
sélectionnent les marchands les moins cher pour chaque type de produits,
Promofrance
www.promofrance.com et
Super-promos pointent sur les promotions de la grande distribution
Promoguide
www.promoguide.com quant
à lui se propose de recenser toutes les promotions et permettra (Push)
aux abonnés de recevoir les promotions concernant les domaines qu'ils
auront définis. (produit ? marque ? zone
géographique ? ...) le cas extrême étant
représenté par un site qui vous oriente vers les produits en
cours de lancement offerts gratuitement à la dégustation...
http://www.legratuit.com
http://www.club-internet.fr/guides/vie-quotidienne/gratuit/gratuit.phtm
http://www.gratuit-fr.com
http://www.topgratuit.com
en 0,39 secondes Google trouve 545.000 pages avec le mot clé
"gratuit"....
Kelmoney.com
www.kelmoney.com se
présente comme l'annuaire du gratuit ... voire du
rémunérateur pour l'internaute
Dans le domaine du livre des Meta-marchands font simultanément la
recherche sur tous les sites de librairie virtuelle (amazon, Alapage, 00h00,
BOL,...) et vous proposent le meilleur prix
Un des atouts, que les meta-marchands devraient conserver longtemps sur les
"robots d'achat" (shopbots
voir page
115), est la capacite à
apprécier la qualité du produit et du service associé
(conformité de la livraison, SAV,...) et à conseiller l'acheteur,
voire à livrer les produits
3.1.3.6.3 La vente et les achats aux enchères sur le Web, les brocantes, le we-commerce
Le
succès de ces méthodes de vente est tout à fait
spectaculaire : Internet est un outil extraordinaire de fluidification du
marché en offrant la possibilité pour un coût
extrêmement bas de confronter l'offre et la demande. Il permet de se
rapprocher ainsi des mécanismes de marché "parfait" dont
rêvaient nos économistes.
Aujourd'hui on estime que près de 20 % du commerce électronique
se fait de cette façon (sans même parler du domaine financier).
Plus de 150.000 produits sont mis en vente chaque jour dans 600 sites
professionnels (sans compter les innombrables petits sites). Keenan
Vision Inc de San Francisco prévoit 29% en 2002
Au-delà de cette rationalité économique notons
également la dimension psychologique : comme le rappelle un des leaders
du marché
"you don't buy the marchandise, you win it",
Tout est
organisé pour stimuler les instincts du chasseur, du "gagnant"
Un "chien de chasse" doté de beaucoup de flair comme l'agent intelligent
MySimon.com
www.mysimon.com &w
permet de dénicher l'objet de votre désir
Mais l'objectif est aussi d'en faire comme un marché physique un lieu
de rencontre, d'échange, de bavardage, de rendez-vous entre
personnes passionnées par les mêmes sujets.
3.1.3.6.3.1 La vente aux enchères: depuis "e-soldes" jusqu'à un marché majeur
Au
départ il s'agissait essentiellement de liquider des stocks de produits
à obsolescence rapide, typiquement des produits électroniques
(composants, ordinateurs, imprimantes,...) des places d'avion , des
séjours organisés ou des désistements sur des espaces
publicitaires, en quelque sorte des e-soldes.
Progressivement ce type de vente, devant le succès rencontré est
devenu une méthode de vente à part entière et l'on compte
déjà 150 sites ayant une activité significative
Outre-Atlantique (et sans doute plus de 10.000 de façon plus marginale).
Egghead
www.egghead.com le "Surcouf"
Américain, leader de la grande distribution de matériel
électronique a décidé de fermer ses 100 magasins pour tout
vendre sur le Web dont 50 % par vente aux enchères à travers ses
sites
www.surplusdirect.com
et
www.surplusauction.com
(il revendique 2 millions de clients)
Apparaissent même sur le Web des objets qui ne sont pas encore
commercialisés par d'autres voies: c'est une méthode pour
voir combien les clients sont prêts à payer, afin de
déterminer un "prix de marché" pour un produit nouveau.
La difficulté consiste à recréer tout à la fois la
fièvre d'une salle des vente mais aussi d'apporter climat de confiance
que peuvent créer ces vénérables institutions
Onsale
http://onsale.com un des principaux
acteurs avec 200 M $ de vente en 1998 et un taux de croissance de 20 % par mois
organise chaque jour 13.000 ventes auprès de 100.000 clients (sur les
800.000 enregistrés fin 98).
Les enchères démarrent pratiquement toujours à 1 $ :
l'expérience montre que la vitesse acquise par les enchères en
partant de bas conduit les joueurs qui se prennent au jeu, à franchir
plus fréquemment les limites raisonnables (voire même à
atteindre des prix supérieurs au prix catalogue, le cas extrême
étant des bons d'achat de 100$ adjugés jusqu'à 110$ par la
firme The Sharper Image), qu'avec un prix de départ
élevé.
Le montant moyen des achats est de 800 $, mais certaines ventes peuvent monter
à 1 million de dollars (une cargaison de boeuf "Taco").
Bien entendu si vous n'avez pas "gagné" Onsale sait ce qui vous
intéresse et ne manquera pas de vous signaler la prochaine vente qui
proposera des produits analogues.
Voir également par exemple le site
www.goinggoinggone.com
[14] créé par
Jean-François Drageon, un français installé aux USA ou
celui de southwest Auction (
www.webusa.com/usaweb/southwest) pour l'immobilier.
ubid
www.ubid.com organise des ventes au
rabais : les prix baissent et le premier internaute qui clique emporte la vente
WorthGuide.com
www.worthguide.com
exploite le résultats des ventes réelles pour déterminer
la valeur commerciale des produits
En Europe le principal opérateur est QXL (Quick Sell)
http://www.qxl.fr qui doit
s'introduire en bourse sur la base d'1 milliard d'euros (groupe Arnault et
vivendi sont présent à son tour de table)
Le portail Interauctionlist
www.interauctionlist.com fournit une entrée très
complète dans le monde des ventes aux enchères
En France le monopole jusqu'en juin 2000 des commissaires priseurs a
conduit à une démarche très timide se limitant en
général à une information sur les ventes,
Voir par exemple
www.auctionconsult.com
www.interauction.com
www.gazette-drouot.com
www.encheres.com
www.auctionvo.com ,
Me Tajan qui dirige une des principales études de
commissaires-priseurs, récemment rachetée par le groupe Arnault
en France a ouvert un site catalogue dès 1997, qui assure la promotion
des ventes ("softselling") et étudie la possibilité de
procéder à certaines ventes aux enchères de son
étude directement sur le WEB. (
www.tajan.com),.
le projet de loi mettant fin à 4 siècles de monopole (celui-ci a
été institué par Henri III en 1556) devrait permettre
l'essor de cette activité qui pour l'instant doit contourner la
réglementation des "ventes publiques aux enchères"
Notons surtout les organisateurs de voyages comme
Nouvelles Frontières (à partir d'octobre 98) : une
vingtaine de destinations à prix cassés chaque semaine quelques
jours avant la date de départ
http://encheres.nouvelles-frontieres.fr
Degriftour
www.degriftour.com (qui
vient d'être racheté par l'Anglais lastminute.com) dont les 100 MF
de CA sur Internet doivent beaucoup à son initiative dans le domaine des
ventes aux enchères.
Les organisateurs des ventes aux enchères peuvent travailler selon 2
méthodes :
La commercialisation de ce type de données est bien évidemment un
enjeu économique très important qui pose des problèmes
éthiques non moins importants.(le rachat du fichier pouvant
s'opérer en rachetant l'entreprise qui le possède: voir
firefly/microsoft...)
Progressivement tous les grands acteurs du Web proposent des ventes aux
enchères: Aol avec le concours d'e-bay, Yahoo!
http://auctions.yahoo.com
et depuis août 1999
http://encheres.yahoo.fr
, Amazon.com ...
Tout s'achète et se vend : liquidation d'inventaires,
produits nouveaux, produits rarissimes, pièces de
collection, produits d'occasion...)
La part la plus importante, bien que la moins visible de ce
marché est là encore dans le B to B :
On achète des machines
outils avec des "Slide Show Auctions" virtuelles où les
machines, grâce à la large bande qui se généralise
aux USA permet une présentation vidéo de qualité de la
machine mise en vente: voir le site de Floorspace
www.floorspace ouvert en
Février 1999 (mais aussi e-bay et yahoo!)
Mais on achète aussi des avions, des véhicules, du
pétrole, des espaces publicitaires
www.adonsale.com de
l'électricité (Altra Energy
www.altranet.com , Oasis
http://nepool.jtsin.com/OASIS ), des
médicaments avec Pharmbid, des fréquences radio ou
des droits à polluer, des noms de domaine (
Mailclub :
www.mailclub.com/encheres; le nom
www.drugs.com a
été récemment mis en vente à 855.000$))
voire même une équipe de 16 informaticiens qui s'est
proposée sur le site d'e-bay pour une mise à prix de 3,14 M$ un
trio d'autruches reproductrices, un tableau de Picasso pour 2
Millions de dollars un Dinosaure de 12 mètres à 5,8 M$ ou
le Sequoia Yacht des présidents américains mis à
prix 1,5 M$!!
En Suède, pays qui connaît une grave pénurie
d'enseignant un professeur d'histoire géographie, Olof
Patolla a mis ses services aux enchères publiques et attendait des
propositions d'embauche jusqu'au 24 août 1999
www.jobline.se/kompetenauktion !!
Il reste à l'évidence à développer des moyens de
régulation de ces nouveaux marchés qui ont déjà
connu quelques dérives
Parmi les plus pittoresques l'achat par Andrew Tyler, avec la
carte de crédit de ses parents, du lit du Premier Ministre Canadien pour
900.000$
Les risques sont en effet non négligeables que certaines ventes
enfreignent la loi. Ce problème est d'autant plus délicat
à gérer que dans beaucoup de domaines liés à la
morale ou aux moeurs la loi est loin d'être la même dans tous les
Etats
Vente d'armes ou de drogue entre particuliers, vente d'un
"rein en bon état" 5,75M$, vente d'un bébé
à naître 4M$ (Le Monde 7 sept 99).
Forrester research prévoit que ce marché où les 50
premiers sites de vente aux enchères ont réalisé 3
milliards de dollars en 1997 devrait dépasser 50 milliards de dollars
en 2002 ;
Ces ventes peuvent également se faire de façon "privée"
au sein d'Intranets (Peugeot a ainsi créé un site pour les
véhicules d'occasion réservé à ces
concessionnaires).
Des logiciels de vente sont développés et
commercialisés.
Opensite
www.opensite.com propose des logiciels de vente aux
enchères (auction 4.0), clef en main, paramétrables (classique,
à la bougie, Yankee Auction, au cadran, ventes au rabais, enveloppe
scellée, enchères hollandaises...) entre 5.000 $ (ventes simples
pour une PME) jusqu'à 50.000 $ pour le modèle "corporate"
permettant des ventes "à la commission". Il en va de même pour
Moais avec liveexchange 2.1
Il se développe même des logiciels pour les "garages
sales", vente "vide grenier" pour particuliers.
A l'autre extrémité Christie's
www.christies.com et
Sotheby's
www.sothebys.com
(et en association avec Amazon
www.sothebys.amazon.com
), il vaut mieux tard que jamais, ont annoncé début 99 leur
intention de développer un site d'enchères en ligne.
L'intérêt marqué par les groupes Arnault et
Pinault sur chacune de ces vénérables maisons n'est
d'ailleurs peut-être pas étranger à cette évolution.
E-bay qui a racheté la prestigieuse maison Butterfield&Butterfield
vise également ce créneau
Des ASP (Application Services Provider) se sont également
positionnés sur ce créneau : hébergeant les logiciels
spécialisés, ils vous offrent de prendre en charge sur leurs
propres machines toute la gestion de votre mise aux enchères (Bidland
com
www.bidland.com par exemple)
Bien entendu, là encore, il n'échappera à personne la
richesse du fichier client constitué à cette occasion : pour
participer à une vente vous devez vous identifier, donner votre adresse
pour que l'on puisse vous livrer, fournir vos coordonnées bancaires et
garantir votre solvabilité. Par ailleurs, mieux encore qu'avec les
livres on connaît également vos goûts (ce que vous avez
tenté d'acheter mais aussi ce que vous avez regardé) et votre
tempérament (achats d'impulsion ou démarche plus
réfléchie, ...).
3.1.3.6.3.2 les ventes aux enchères descendantes
le
principe est celui de la traditionnelle vente au cadran: les prix
décroissent toutes les heures et le premier qui "clique" remporte la
vente
Exemple Affaire-conclue.com
www.affaire-conclue.com
3.1.3.6.3.3 Les achats aux enchères: les enchères descendantes
Par
appel à la cotation les acheteurs essayent d'obtenir les meilleurs prix:
Aux Etats unis General Electric qui réalise 2 Milliards de
dollars par cette voie avec pour objectif de passer rapidement à 5
General Electric a ainsi regroupé l'ensemble des
commandes de lunettes de sécurité de ses filiales et a
procédé à des achats aux enchères: 80 entreprises
ont soumissionné, 2 ont été retenues. Résultat, une
baisse de prix de 40%
C'est aujourd'huile principe de tous les sites de market places
voir page
91
3.1.3.6.3.4 Les enchères inversées
Dans ce
cas c'est le client qui affiche ce qu'il veut acheter et le prix qu'il est
prêt à payer : il l'obtient en fonction des propositions que le
marchand arrive à obtenir de ses fournisseurs
Price line créé en 1998 sur cette idée
www.priceline.com a vendu
de cette façon 130.000 billets d'avion l'année de sa
création.
"combien êtes vous prêt à payer?" permet de
vendre plus cher: dans le commerce comme au bridge celui qui ne montre pas
sa carte le premier dispose d'un solide avantage
"Cette technique de vente a pour originalité de créer une
opacité des prix au profit du vendeur : il vend au prix auquel
chacun des acheteurs est prêt à payer, et deux personnes
différentes sont prêtes à payer des prix différents
pour un même produit, ce qui lui permet de ne pas avoir à
s'aligner sur le prix le plus bas comme pour les enchères normales"
Pierre Alzon, patron de Dégriftour (son entreprise travaille
également sur ce concept)
3.1.3.6.3.5 Les enchères hollandaises
C'est la formule retenue par exemple par Bill Hambrecht www.wrhambrecht.com créateur de la Banque d'investissement en ligne W.R. Hambrecht&Co pour les introductions en bourse (OpenIpo): chaque investisseur propose un prix d'achat,qui doit rester confidentiel, ce qui permet de déterminer le prix qui permet de vendre toutes les actions (tous les investisseurs payent le même prix)
3.1.3.6.3.6 La brocante, la vente de "particulier à particulier": le "C to C"
Il
s'agit là d'offrir à des tiers (particuliers ou entreprises) la
possibilité de mettre en vente des objets avec une
rémunération à la commission.
Un des problèmes est pour l'intermédiaire, véritable tiers
de confiance voir
www.iescrow.com (I escrow=
je consigne), d'assurer l'honnêteté des transactions et de fournir
au client des éléments d'appréciation sur le vendeur :
Soulignons l'initiative de Aucland (voir plus bas) qui demande au
client, après transaction de "noter" le vendeur (qualité du
produit, délai de livraison, traitement des litiges, ...) : cette note
est publiée pour les prochains clients.
Ce modèle dont E-bay est le champion concurrence directement les
"petites annonces" et pourrait mettre en péril de nombreux
journaux dont c'est l'activité la plus rentable :
E-bay
www.ebay.com dirigée par
un français Pierre Omidyar a su attirer 19 millions de clients et
9 Milliards d'enchères sur le second trimestre 2000
Elle se rémunère par une commission de 5 % sur les ventes et par
la publicité (ce type de site génère
énormément de trafic: un client y passe 120 minutes par mois
contre 50 chez yahoo!). Elle a réalisé 47 millions de dollars de
CA l'an passé et 2,4 millions de dollars de bénéfice. Sur
le seul 3ème trimestre 2000 son CA est passé à
113M$ et un bénéfice multiplié par 6
Les espoirs placés dans son développement se traduisent par son
cours de bourse : 26 milliards de dollars en 1999 (PER 15(*) : 1004 !!!), soit plus qu'une banque
comme le Crédit Lyonnais et 10 fois plus que Sotheby's (1,8 milliards)
Le Financial Times raconte qu'un antiquaire réalisant le même
chiffre d'affaire sur e-bay que dans sa boutique pour des frais 12 fois
inférieurs a fermé son magasin physique.
Notons en France
@ - I-Bazar (
www.ibazar.com) crée par
Pierre-François Grimaldi qui présente chaque jour une centaine de
nouveaux articles (depuis la paire de chaussettes à 2F jusqu'à
une villa sur la côte d'Azur à 4,5MF) Il est aujourd'hui
d'après Netvalue le second site français le plus consulté,
après Wanadoo mais avant yahoo!
@ - Aucland (
www.aucland.fr) crée par un
jeune Français Fabrice Grinda 24 ans de retour des USA et qui en
est à sa deuxième création d'entreprise. L'entreprise se
rémunère par une commission de 3 % sur les affaires conclues et
50F pour que l'objet à vendre figure en première page. Elle
procède actuellement à une augmentation de capital de 24 MF pour
financer ses investissements publicitaires (20 MF). La rentrée scolaire
1999 voit la vente aux enchères des livres scolaires d'occasion en
coopération avec Chapitre.com
www.chapitre.com ...
@ - Onatoo.com
www.onatoo.com
lancé en janvier1999 (prix uniquement en euros...). Après chaque
négociation l'acheteur va "noter" le vendeur (de -2 à +2)
selon la conformité de l'objet, la vitesse de livraison...: ce
système permet aux acheteur d'avoir une idée de la confiance
qu'ils peuvent accorder au vendeur
@ - Enchères on Line
www.enchereonline.com
s'est spécialisé dans le matériel micro
informatique
@ -Auction Click
www.auctionclick.com
est née de l'initiative de 4 PME bretonnes
www.auctionlist.com portail de la
vente aux enchères, donne une vue panoramique des
opérateurs présents dans ce domaine et des agents intelligents
peuvent parcourir pour vous le web pour vous prévenir de la mise en
vente de l'objet que vous convoitez
3.1.3.6.3.7 Le troc : l'exemple de Napster
Internet
est également un outil extrêmement efficace pour le troc
(facilité de rapprocher l'offre de la demande à un coût
très bas)
Ce type de fonctionnement économique sans échanges
monétaires n'est pas sans poser quelques problèmes juridiques
(problèmes fiscaux, droit d'auteur,...)
L'exemple emblématique de ce nouveau phénomène est
Napster
www.napster.com
créé en 1999 par Shavin Fanning, 18 ans, il a 20 millions
d'utilisateurs et 200.000 téléchargements journaliers moins d'un
an après sa création: la plus forte croissance connue du Web.
C'est un véritable cataclysme qui ébranle l'ensemble de
l'économie du secteur
Il est évidemment, en terme de copyright à la limite de la
légalité (et nul de sait de quel côté). Qel nouvel
équilibre naîtra-t-il des procès en cours?
"que Napster gagne ou non son procès n'a déjà plus
d'importance" souligne Mark Mooradian de Jupiter rien ne sera
plus comme avant
Gnutella
http://gnutella.wego.com
de son côté fonctionne un peu sur le même principe mais sans
serveur et sans responsable central ce qui rend plus difficile encore une
attaque juridique
Scour
http://www.scour.com devrait
faire de même en y ajoutant la vidéo et en France on annonce la
naissance de Trokers.net
http://www.Trokers.net
Notons qu'en matière de marketing le troc est la norme "un peu
de temps ou d'attention contre prime ou réduction"
@ -Swap.com
www.swap.com
propose un lieu d'échange de jeux et jouets,
Swapit.com
www.swapit.com se centre sur
les CD, MrSwap.com
www.mrswap.com dans les jeux
électroniques, Webswatch.com
www.webswatch.com et
Switchhouse.com
www.switchhouse.com
proposent un éventail des plus larges
@ - EbizNet.com
http://www.eBIZnet.com
avec Global Online Exchange crée un portail consacré au troc,
orienté vers les Traders il se rémunère à la
commission
3.1.3.6.3.8 Les achats groupés: le we-commerce: les prix baissent en fonction du nombre de clients
Nous en
avons vu le principe dans la cadre des communautés
voir page
79 : Ces sites de we-commerce,
lancés par Mercata
www.mercata.com et
Accompany
www.accompany.com et
suivis par Letsbuyit (Suède) Powershopping, Akabi, Union-Dream,
Alibabuy, Kooby, Yahoo!,...proposent aux consommateurs de se regrouper pour
acheter un produit
Certains sites se sont spécialisés dans un type de produit comme
le New-York Fuel Consortium
www.nyfco.com
Plus le nombre de clients est important plus le prix est bas.
Un autre avantage, peut-être plus important est de pouvoir faire
élaborer un produit spécifique pour le groupe que l'on ne
trouve pas dans le commerce (séjour touristique, cravatte d'une Ecole,
objet évènementiel,...): c'est en particulier le créneau
de Uniondream.com
www.uniondream.com
En France ebuyclub.com
www.ebuyclub.com ou
Clust.com
www.clust.com ont démarré
début 2000 sur le même principe.
Clust.com, qui compte 10.000 membres à mi-2000, permet par
exemple à 50 surfeurs de se regrouper pour importer une planche qui
n'est disponible qu'outre Atlantique, des forums permettent d'initier des
idées de produits nouveaux qui peuvent être mis en fabrication si
un nombre suffisant de clients se manifestent comme ce fut le cas pour la
"veste-téléphone" par exemple. le retournement des investisseurs
au printemps laisse cependant peser un doute sur son avenir face à des
concurrents comme le Suédois Let's Buy it- et il a du
accepté d'être racheté
Chacun des clients est alors incité à faire la promotion du
produit vis à vis de ses connaissances (à l'exact opposé
des ventes aux enchères) pour en faire baisser le prix ou pour pouvoir
obtenir un produit qui n'est pas en vente au détail:
3.1.3.6.4 Les sites d'appel d'offres :
C'est
ici le principe inverse : on offre à l'acheteur la possibilité
de mettre en concurrence les offreurs.
On a vu plus haut que cela était un des composants de Autobytel ou
Springstreet.com (anciennement Allappartments.com)
Aux USA des "courtiers" se sont installés sur ce créneau
pour mettre en concurrence des fournisseurs de crédits
hypothécaires comme E-Loan
www.eloan.com permettant ainsi à leurs
clients de voir leur taux de prêts baisser de 0,75 % en moyenne.
Verticalnet
www.verticalnet.com,
créé en 1995 par un ancien cadre d'AOL, qui fédère
en communautés électroniques plusieurs dizaines de secteurs
professionnels organise entre eux des sites d'appel d'offre et de ventes aux
enchères qui ont tendance aujourd'hui à remplacer les ventes
à prix catalogue.
En France, un exemple extrêmement intéressant : celui de
Graphic Village
www.imprimfr.com. Cette
communauté professionnelle d'un millier d'imprimeurs s'est
organisée (sous l'impulsion de l'ex-Compagnie Bancaire) pour
permettre à leurs clients de les mettre en compétition,
entraînant ainsi une baisse prix de 10 à 20 %.
Cette façon d'opérer pourrait apparaître à
première vue quelque peu "masochiste" mais, comme le souligne
Jean-Michel Billaut "aujourd'hui, si vous êtes en dehors du site, vous
êtes morts" :
Dans une optique internationale les membres de Graphic Village ont ainsi acquis
une visibilité et une capacité d'attirer les clients
difficilement imaginable dans l'approche traditionnelle et la baisse des prix
consentis est largement compensée par l'économie des coûts
commerciaux que permet cette technique de vente.
Voir aussi le chapitre sur les Market Places qui offrent pour la plupart des
services d'appel d'offre
page
91
Cette évolution conduit le cabinet zona research &w
www.zonaresearch.com
à prédire la fin des prix catalogues dans de nombreux secteurs
industriels.
3.1.3.6.5 Un outil pour toutes les bourses
Internet
est à l'évidence un outil particulièrement bien
adapté pour les Bourses
Toutes les Bourses, dont l'objet même est de rapprocher une offre
proposée par un grand nombre de fournisseurs et une demande pouvant
provenir d'un grand nombre de clients, devraient rapidement utiliser les
potentialités d'Internet.
Les opérateurs actuels sauront-il s'adapter ? Verra-t-on émerger
de nouvelles entreprises créées pour profiter de cette
opportunité qui déstabilisera les structures anciennes parfois
peu mobiles ? :
3.1.3.6.5.1 A tout seigneur tout honneur : les bourses des valeurs
Devant
l'intérêt évident de cette approche (Forrester research et
Jupiter communication s'accordent pour estimer que le marché du
courtage en ligne, qui était de 145 Milliards de dollars en 1998,
atteindra 3.000 Milliards de dollars en 2003),
On peut se demander si ce n'est pas l'existence même des bourses telles
que nous les connaissons aujourd'hui qui risque d'être remis en cause
une multitude de nouveaux courtiers ont émergé aux USA, citons
parmi les principaux :
Deux géants Charles Schwab
www.eshwab.com qui a conquis 1,5 millions de
clients (55$ par transaction pour les ordres passés par
téléphone et 29,95 par internet)
et surtout E-trade (
www.etrade.com) qui avec ses 1,3
millions de clients, son tarif inchangé depuis l'origine de 14,95$ par
transaction, son chiffre d'affaire de 245 millions de dollars et malgré
son déficit (1 million de dollars) atteint une capitalisation de 12
milliards de dollars
Datek
www.datek.com est
en train d'apporter une nouvelle révolution dans ce domaine
@ - en affichant les cotations en temps réel ("streaming
quote", mise à jour chaque seconde),
@ - en effectuant la compensation d'une large partie (60%) des
ordres entre ses clients, (grâce à Datek Online Clearing
Corp)
@ - en assurant l'exécution des opérations en temps
réel (garantie moins de 60 secondes, au delà le client est
remboursé), car il possède Island
www.island.com qui est un
ECN (Electronic Communication Network ou "bourse
électronique") ayant capacité à exécuter les
transactions pour des coûts très inférieurs sur les valeurs
cotées sur toutes les places mondiales, offrant une plage horaire
notablement plus large (12h contre6h30).
Il représente aujourd'hui 12% des transactions sur le Nasdaq
@ -en tenant la comptabilité de ses clients en temps
réel : ceux-ci peuvent alors immédiatement réinvestir.
Chaque client de Datek réalise 15,8 transactions par trimestre cotre une
moyenne de 3,5 pour les concurrents
@ -bien entendu il assure conseils analyses et fonctions
d'alerte à ses clients
@ - avec un coût forfaitaire encore inférieur
(9,95$): ce ne sont pas seulement les intermédiaires financiers
classiques dont l'existence est menacée mais les bourses traditionnelles
elles-mêmes
Datek 850 employés, qui est déjà à la
4ème place des e-traders avec 300.000 comptes actifs, annonce
qu'il embauche aujourd'hui 100 personnes par mois, et dépense 450$ par
client nouveau soit9 mois de commissions. Il vient de lever 300M$ pour financer
son développement (dont 195 ont été apportés par
Bernard Arnault, ce qui constitue un record)
Le Suédois Jiway en europe pourrait lui aussi bousculer les
acteurs en place
Brown&Co
www.brownco.com et
protade
www.protade.com sont
actuellement les moins chers (5$ par transaction), mais ne fournissent
quasiment aucune information "
Mentionnons également des fournisseurs d'information boursière
Quote.com
http://quote.com (racheté
en sept99 par Lycos) fournit une information précise et de
qualité indispensable aux cyber-boursiers (l'entreprise a des clients en
direct, mais fournit aussi e-trade, Charles Schwab ou Fidelity)
En France le leader semble être Boursier.com
www.boursier.com,
lancé en 1998 il atteint en sept99 500.000 pages vue par mois avec un
taux de croissance de 100% par trimestre
Dans son rapport la COB souligne "traditionnellement,
l'information riche avait une diffusion réduite et une
diffusion large impliquait de limiter cette information: l'Internet permet
de concilier ces deux caractéristiques jusqu'alors contradictoire, et
cela à un coût minime"
Elle concluait avec un sens remarquable de la litote "il est encore
prématuré d'affirmer qu'internet deviendra le moyen de diffusion
dominant pour l'information financière"
Aujourd'hui cette évolution prend la forme d'un raz de marée et
déjà 15 à 20 % des transactions effectuées par
des particuliers passent par ces nouveaux courtiers, ce qui n'est pas sans
influence sur l'augmentation du nombre des transactions, la volatilité
des cours (il n'est pas rare de voir des entreprises dont la cote a
été multipliée par 10 entre le printemps 1999 et le
printemps 2000 et divisé par 3 à l'été 2000...) et
la cote atteinte par les "valeurs internet"
On a même vu timidement apparaître l'introduction en bourse
virtuelle, directement sur le web, d'une petite brasserie new-yorkaise
(Spring Street Brewery) et la création d'une firme
spécialisée dans ce type d'introduction en bourse (IPOnet)
qui a reçu l'agrément de la SEC.
www.corp.ca.gov/commiss/op6600.htm
L'Allemande Net.IPO, première banque d'affaire européenne
sur Internet a participé au cours de son premier exercice clos en avril
2000 à 20 introduction en bourse
www.netIPO.de
www.netIPO.fr et
www.netIPO.it . notons
également, toujours en Allemagne Going-Public
www.going-public.com
Notre pays a connu pour sa part en 1998 une particulière effervescence :
ce ne sont pas moins de 4 à 5 nouveaux sites francophones concernant
le domaine financier qui s'ouvrent chaque jour
@ - sites d'information (
www.qualisteam.com) ,
@ - sites dédiés au sein de moteurs de recherche (
http://finance.lokace.fr) ou (
http://finance.yahoo.fr)
@ - sites officiels (
www.nouveau-marché.fr)
@ - sites forum (fr.misc.finance )
@ - sites des journaux financiers (
www.Lesechos.fr) ,
@ - sites offrant des outils d'évaluation ou de simulation
www.finance-net.com ou
www.boursorama.com, accès
aux cours en temps réel (
www.cotations.com)
@ - sites qui vous permettent d'être alerté en
fonction du niveau atteint par certaines cotations
www.bourse-de-paris.fr
@ - sites qui vous permettent de vous initier ou de vous
former (
www.firstinvest.com ou
www.svpbourse.com) de retrouver
les communiqués de bourse (
www.prline.com) .
@ - Par ailleurs Atos
http://www.atos-group.com ,
spécialiste de l'informatique bancaire met, avec son système
Net-trading une boite à outils permettant à un
établissement financier de créer une salle des marchés
virtuelle personnalisée.
"il y a un an personne ne voulait être le premier à se lancer,
aujourd'hui personne ne veut être le dernier" Eric Baudoin d'Atos
aux Echos
Enfin les principaux organismes accrédités auprès de la
bourse de Paris s'engagent tous avec une indéniable frilosité
vers le passage d'ordre en ligne:
voir
www.dubus.fr ,
www.portzamparc.fr ,
www.wargny.fr ,
www.delahaye.fr , si ce n'est
Cortal
www.banque-cortal.fr qui s'est
lancé dans le discount brokerage (e-cortal) avec+43%au 1er
semestre 1999 par rapport à l'année précédente
L'annonce fin 98 de l'accord entre e-trade
www.etrade.com et la banque
française CPR
www.cpr.fr
pour créer un véritable site de transaction
www.cprbourse.tm.fr
pourrait annoncer un nouveau changement de rythme dans cette
évolution.(if you can't beat them, join them!)
Le site
www.gomezadvisor.com propose
un classement des courtiers.
3.1.3.6.5.2 Mais aussi toutes les autres bourses:emploi, fret, déchets, technologies, partenariats, échanges, matériel d'occasion
Dans le domaine agricole aussi: c'est un des services de
www.agriculture.com aux
Etats-Unis
InterXion, Band-X et Trading Com ont levé en 2000
plusieurscentaines de MF pour mettre en place des bourse où les
opérateurs achètent et vendent des minutes de
télécommunication
Ce groupe a créé une Bourse de Fret "The Global Freight
Market"
www.freightmarket.com
qui compte déjà 5000 utilisateurs réguliers pour des
transports internationaux maritimes, terrestres ou aériens : ce
système très rapide et économique permet surtout une
optimisation des coefficients de remplissage des bateaux, camions ou
aéronefs
Dans le domaine de la machine outil
d'occasion chaque semaine voit apparaître de nouveaux sites aux USA
(voir l'étude de l'Atelier BNP Paribas Juillet 99
www.atelier.fr):
www.netlist-ww.com (qui
écoule par exemple les surplus de General Electric),
www.machinerynet.com,
www.machine-and-tools.com
,
www.surplusrecord.com,
www.industrylist.com
,...
Saluons ici une récente initiative (novembre 1997) d'une très
ancienne compagnie parisienne, le groupe Budd (créé au
milieu du siècle dernier et l'un des principaux correspondants des
mutuelles d'assurance des armateurs)
En 1998 les bourses représentaient d'après l'AFTEL, 24% du
commerce électronique
3.1.3.7 L'écoute du client, la négociation commerciale et le back office
Avoir
défini un bon produit, avoir une bonne image, avoir su attirer le client
et capté sa confiance est un préalable nécessaire mais
encore faut-il amener le client à passer commande ... et l'avoir
convaincu de l'intérêt de revenir pour un prochain achat.
Comme dans les magasins réels, la vitrine c'est utile pour retenir
l'attention du chaland, mais l'essentiel se passe à
l'intérieur. C'est dans ce domaine, peu visible, celui du back
office que les plus gros efforts de professionnalisation nous semblent
avoir été accomplis outre-atlantique depuis 1998.
Suivons la démarche du client : malgré votre catalogue et toutes
les informations fournies, le client se pose des questions avant d'acheter.
3.1.3.7.1 Première forme de dialogue: les FAQ et les systèmes experts
Les
interrogations étant souvent récurrentes, il convient d'afficher
des réponses aux questions les plus fréquentes. On
considère que ces FAQ (frequent asked question ou foire aux
questions).permettent de traiter 70 % des problèmes.(chiffre
donné par Olivier Seznec en soulignant l'importance des
données techniques ainsi rendues accessibles au client: 25 Gigaoctets
Cisco reçoit plus d'un million d'interrogations par mois)
Par ailleurs les systèmes experts peuvent vous aider à
résoudre vos problèmes en cas d'incident, à trouver le
produit qui correspond à votre problème, à vous guider
dans vos choix et en particulier en vérifier la cohérence
technique:
l'outil mis au point par Cisco, 1,1 million de
connections par mois sur son site, a permis de faire tomber les erreurs de
commande de 20% à 2% en moins de 2 ans. Il considère que ce
système qui a accru de 25% la satisfaction des clients (98% des
réponses sont jugées pertinentes) lui a permis
d'économiser 365M$ par an (Bill Finkelstein séminaire
Aftel NY nov 98)
Chez Hewlet Packard l'historique des communications est passé au
crible afin de faire émerger les problèmes récurrents et
une équipe spécialisée est chargée d'enrichir la
base :
"cette capitalisation de la connaissance a permis d'augmenter en outre
l'efficacité de notre première ligne de réponse et le
nombre de question réglées par des opérateurs non experts
(coût 180F contre 1200f quand il faut mobiliser un expert)a
augmenté de 20%, tandis que la durée des appels baissait de 30%"
(Alain Moreau)
3.1.3.7.2 Seconde étape : l'échange par e-mail
Reste
donc les 30 % auxquelles les FAQ n'ont pas répondu: un site se doit de
fournir une boîte aux lettres pour recevoir ces questions et il se doit
d'y répondre bien et vite. Il ne faut pas sous-estimer l'importance de
l'organisation à mettre en place pour ne pas décevoir le client
tout en limitant le coût de ce service: comme nous l'avons vu plus haut
Stratégie Telecom & multimédia qui a testé 125 sites a
pu constater que 42% d'entre eux mettaient plus de 5 jours pour
répondre, ce qui est clairement inacceptable
Certains robots, sont capables de reconnaître l'essentiel d'un
texte à partir de certains mots clef (Select Response d'Aptex
Software
www.aptex.com), d'y
répondre par des messages tout préparés et, en cas
d'échec, l'envoyer sur la personne la plus qualifiée (EchoMail
http://www.echomail.com/flash/home.html offre un service soit
implémentable dans le site de l'entreprise ou utilisable comme service
en ligne (ASP : Application Service Provider)
CISCO un des leaders du commerce électronique a
décidé que tous ses employés devaient être
mobilisés pour répondre: un des objectifs poursuivis
étant que chacun soit en permanence en prise sur les clients.
Un robot analyse le contenu des messages et les route vers la personne idoine,
un superviseur s'assure du respect des délais et de la qualité
des réponses (qui peuvent engager la responsabilité de la
compagnie)
AT&T, HomePortfolio.Com, JC Penney, Allstate, John Hancock, American
Express & Gateway, Cars.Com, Apartments.Com, utilisent ce type de robots
Un des éléments essentiels est la vitesse de la
réponse: le BCG estime dans son étude 1999 sur le
commerce électronique américain, que lorsqu'un marchand
répond à une demande en moins de 4h, la vente se
concrétise dans 36% des cas. Ce pourcentage tombe à 8% si le
délai passe à 48h.
Roxy.com (matériel électronique
www.roxy.com) vise une heure
3.1.3.7.3 Troisième étape : dialogue avec un opérateur, le click & talk et le click & see
Vous
voulez discuter de vive voix avec un interlocuteur pour guider votre choix ...
vous cliquez sur un bouton pour établir un contact
téléphonique ou visiophonique via IP avec l'entreprise (qui
n'attend pour se développer que les réseaux à haut
débit).
Celle-ci sait déjà qui vous êtes : si vous êtes un
client important, fidèle, les pages que vous avez consultées (et
donc ce qui vous intéresse). Elle peut donc optimiser le choix de votre
interlocuteur et fournir à celui-ci le dossier vous concernant avant
même que la communication ne soit établie.
Le grand avantage de la téléphonie IP est que votre conseiller
peut, au fur et à mesure des nécessités de la conversation
afficher sur votre écran plans ou documentation technique : chez
Cisco
www.cisco.com cela permet en moyenne
à un technicien de "traiter" 4 clients en parallèle
Land's End
www.landsend.com qui propose
à ses clients de se confectionner des vêtements haut de gamme sur
mesure a couplé un centre d'appel à son site web . La
communication avec le vendeur s'établissant par Internet il n'est pas
nécessaire de disposer d'une seconde ligne
téléphonique.
Le contact personnalisé qui rassure, permet d'augmenter de
façon très sensible le passage à l'acte d'achat : on
l'évalue à +32%
Il permet en outre un "enrichissement des ventes" ("suggestive selling")
: achat d'un matériel de plus haut de gamme, vente de fourniture ou
d'accessoires, proposition d'une promotion sur un produit susceptible
d'intéresser le client que l'on estime également à
+34% (Jupiter Communication
www.jup.com Nicole Vanderbilt
séminaire aftel NY 98)
Il permet enfin d'augmenter considérablement le taux de
fidélisation (Wells Fargo banque californienne
pionnière dans ce domaine estime que le taux de fidélisation de
ses clients lors d'un déménagement a été
multiplié par 3 (Bill Finkelstein séminaire aftel
NY 98).
Soulignons au passage que dans les sites les plus performants les robots
n'ont pas remplacé les hommes, bien au contraire, mais le travail de
ceux-ci a été recentré là où il était
le plus utile (l'écoute, l'expertise, l'aide à la
résolution de problème, le conseil, ...) en lui épargnant
les tâches ingrates et répétitives à moindre valeur
ajoutée
Le besoin d'un contact avec un vendeur concerne 8% des ventes dans les
livres ou la musique, 20% pour les vêtements, 35% pour les emprunts et
47% pour les voyages (Jupiter Communication
www.jup.com)
3.1.3.8 Mise à disposition du produit, la logistique: coûts et respect des délais, facteurs déterminants du succès
3.1.3.8.1 Dématérialiser totalement quand c'est possible
Dans
certaines circonstances une innovation dans l'organisation permet une
dématérialisation totale mais cela reste très
exceptionnel:
Dégriftour
www.degriftour.fr et TWA proposent à
leurs clients la suppression du billet d'avion : ceux-ci reçoivent
alors, comme le transporteur un n° de dossier qu'il suffit de
présenter avec ses papiers d'identité à l'embarquement.
Avantage: les réservations de dernière minute et la suppression
du risque de perte du billet
Dans la plupart des cas (hormis bien entendu les ventes de biens
immatériels livrés "on line") une vente se traduit par la
nécessité d'une livraison physique
3.1.3.8.2 Un élément majeur pour la compétitivité "prix"
Trop peu
de marchands en France se soucient de la logistique. La croyance dans
l'idée que "l'intendance suivra" ressort clairement de
l'enquête réalisée par l'Irepp et l'Afcee
(enquête Afcee - Irepp 1998).puisque ce facteur n'intervient qu'en
11ème position (7 % de réponses) très loin
derrière les paiements sécurisés (1ère
position, 43 % des réponses) alors que nous avons vu plus haut
l'importance très relative de ce dernier facteur. Symétriquement
84% des transporteurs n'envisageaient pas la nécessité
d'évoluer!
Pourtant la même enquête montre que dans la plupart des secteurs
les frais d'expédition (qui ne sont qu'une partie de la chaîne
logistique) représentent 30 % du coût du produit (fleurs,
habillement) à 70 % (alimentaire, gastronomie) et même
jusqu'à 100 % pour la librairie.
Quand vous achetez une livre chez Amazon, la moitié de la facture
va chez le transporteur qui gagne de l'argent et la moitié chez le
libraire ... qui en perd.
Il s'agit donc d'une composante en fait essentielle du commerce
électronique et qui ne se réduit pas aux frais
d'expédition car en fait, pour être en mesure de répondre
sans délai aux commandes c'est toute la chaîne qu'il faut
maîtriser: approvisionnement, sous-traitance, gestion des flux de
production, gestion des stocks, conditionnement, expédition, reprise des
produits défectueux, SAV.
Comme le dit le slogan rappelé par Paul Soriano directeur de
l'Irepp
http://www.irepp.com
"du fournisseur de votre fournisseur au client de votre client"
Ce sont sans doute ces contraintes logistiques qui amènent la grande
distribution française à une telle prudence (sans
doute justifiée) car leur logistique est peu adaptée à la
VPC, et les produits commercialisés ne s'y prëtent guère
(les plus optimistes n'envisagent pas de dépasser 5 à 10% du
marché):
Ce secteur utilise pleinement les outils internet pour son fonctionnement
propre et pour ses approvisionnements (voir en particulier l'initiative de
Carrefour avec Sears et Metro dans une market place mondiale
"GlobalNetExchange" et celle de Auchan, Casino et 10 autres groupes de
distribution dans "WorldWide Retail Exchange", visant chacune un montant
annuel de transactions de plus de 200 Milliards de dollars)
Par contre les initiatives tournées vers le client final restent
aujourd'hui très limitées et sans même oser utiliser le
capital d'image de la marque (ce n'est paradoxalement pour cette
profession, sans doute pas là, qu'il y a le plus à gagner, et aux
US les résultats ne sont pas toujours probants "dans l'e-picerie,
au rayon déconfiture on trouve Peapod" souligne avec humour
Michel Lo de Ft Presse
www.ftpresse.com
On a vu ainsi apparaître tout au long de l'an 2000 les
Cypermarchés: Ooshop
www.ooshop.com (Carrefour),
Télémarket
www.telemarket.fr
(Galeries Lafayette, le précurseur), C-mescourses
www.c-mescourses.fr
, C-mesvacances, C-macave, C-discount, C-nouveau (Casino),
Houra
www.houra.fr (Cora)
3.1.3.8.3 La vitesse de livraison et le respect des délais
Au
delà du coût, un facteur essentiel: la vitesse, argument
majeur pour séduire le client, mais qui ne peut prendre sa pleine mesure
que si la réorganisation de toute la chaîne de production est
revue
Sinon cela se traduit par la nécessité de gonfler les stocks avec
les coûts afférents (et les risques de dévalorisation), au
lieu de pouvoir les baisser, ainsi que par l'impossibilté de fabriquer
les produits "sur mesure" désirés par le client, un des
éléments clé du succès
Dell computer
www.dell.com : "Aujourd'hui il
s'écoule 7 jours entre la commande et la livraison, nous allons
prochainement passer à 3" Kevin Rollins, vice-chairman octobre
1998. Le constructeur envisage même de pouvoir tenir "dans la
journée" à chaque instant client comme fournisseur peuvent
suivre l'avancement de la commande de la localisation du produit (tracking).
"on peut avoir le meilleur produit du monde, si on a une mauvaise logistique,
l'internaute ne repassera pas commande" déclarait aux Echos le
"cyberfromager Marc Réfabert
www.fromage.com
plus important encore que la vitesse: le respect des délais "un
sapin livré le 25 décembre ne vaut plus rien" quelques
start-up internet ont payé de leur vie le non respect de cet adage lors
la période de vente la plus forte (noel 1999)
Toys R Us a perdu sa place de leader et son Pdg après
qu'elle se soit révélée incapable de tivrer dans les temps
à Noel
Ce qui est vrai dans le B to C l'est encore plus dans le commerce inter
entreprises et la fiabilité de l'organisation logistique, le suivi des
colis et le suivi qualité deviennent un des critères majeurs pour
le choix d'un fournisseur
3.1.3.8.4 Une profession et de multipless métiers promis à une évolution profonde
A
travers ces exemples, extrêmes mais représentatifs des
évolutions, on voit que:
En France Hays DX
www.hays-dx.com né
du rapprochement de Colirail et de France Partner propose des prestations
globales incluant gestion des stocks, livraison et SAV
Avec les professions bancaires celles de la logistique sont sans doute
celles qui sont les plus profondément remises en question par
l'émergence de l'Internet: mondialisation, délocalisation,
entreprise éclatée, développement des communautés
de production, évolution de la fonction messagerie, externalisation des
fonctions non stratégiques, chasse aux stocks, flux tendus, ....
Ceci nécessite des investissements considérables en
systèmes informatiques (plusieurs milliards de $ pour être
capables de s'interfacer totalement avec les systèmes de leurs
clients), avions (UPS a une trentaine d'Airbus en
commande et vient de lever en bourse 5,4 Milliards de $), plates-formes
logistiques, flotte de véhicules,... dans le cadre de réseaux
mondiaux qui privilégient les plus gros : Fedex
http://www.fedex.com/
UPS
http://www.ups.com/ DHL
http://www.dhl.com/ en
particulier
Mais la logistique concerne un nombre très important de professions
artisanales, administratives, financières ou industrielles:
transporteurs routiers et ferrés, assureurs, postes, douaniers,
chargeurs, bourses d'affretement, compagnies aériennes et maritimes,
ports et aéroports, transitaires, stockistes, manutentionnaires,
logisticiens d'entreprises,
Les services postaux des différents pays, qui ont comme atout la
capillarité de leur réseau, mais comme handicap structurel la
rigidité de leur statut et leur champ d'action national, conscients de
cette évolution et de ses enjeux essayent par des accords internationaux
de revenir dans la course
les Postes Néerlandaises qui ont racheté Jet Service et
Allemandes qui prennent 49% dans l'espagnol Guipuzcoana (leader du petit
colis) et projettent de racheter Danzas - ont ouvert le jeu.
La Poste Française à son tour rachète en Allemagne
Denkhaus (en 98),puis Birkart et Interespe (en juin99),
tous trois franchisés de DPD, portant ainsi sa participation
à 42,7% de ce réseau qui contrôle 21% du
marché allemand, elle a par ailleurs acquis Insa en juin 99 aux USA et
resserre ses liens avec les Poste Italiennes et Espagnoles Portugaises et
Grecques. Elle s'apprête en outre à passer un accord d'une
importance stratégique majeure avec Fedex
Le Post Office britannique de son côté amorce une timide
évolution vers le statut de société anonyme à
capitaux publics pour pouvoir plus facilement s'internationaliser ....
Les communautés portuaires ont compris l'enjeu et tentent de
relever le gant. Le développement d'intranets permettra à toute
la chaîne logistique que constitue une communauté portuaire
(douanes comprises) de travailler sans rupture de la chaîne d'information
C'est le cas de Nantes qui a développé un intranet au
niveau de toute la communauté portuaire (Gimnaute, lauréat
du grand prix net 2000
http://www.mynet2000.net/actes/concours/gimnaute/data/menu.html)
Marseille a également pris des initiatives : "nous voulons
positionner les NTIC au même rang que la manutention dans un
contexte de mondialisation des marchés qui a rendu la fluidité de
circulation des informations aussi indispensable que celle des marchandises"
Bruno Carpentier directeur général adjoint.
L'Intranet sécurisé permettra à toute la
chaîne logistique que constitue communauté portuaire (douanes
comprises) de travailler sans rupture de la chaîne d'information
Le secteur du transport, qui comprend de très nombreuses PME
ne peut faire l'économie d'une réflexion
stratégique pour voir avec cette nouvelle donne les positionnements
possibles des uns et des autres et les investissements à consentir
(organisation, création de réseaux, formation, informatique,
matériel, ...).
Signalons ici en particulier l'initiative de Arnaud Saint-Paul qui a
créé E-pack (premiers tests début 1999
www.e-pack.net)
spécialisé dans le "courtage en logistique".
L'entreprise assure le choix et la coordination des transporteurs, se charge
des formalités administratives (douane, contrôle sanitaire,
contentieux,...)
Elle peut de ce fait offrir une alternative aux grosses multinationales de
messagerie en laissant une place aux PME, souvent plus efficaces et moins
chères, mais ne pouvant offrir le service global et "sans couture" dont
le marchand a impérativement besoin.
La logistique prend de plus en plus d'importance (au point que certains
voient en elle le futur "Darty" du Web, acteur dominant qui à
travers le service au client ravalerait le producteur au rang de fournisseur
ou de sous-traitant
CISCO
www.cisco.com par exemple,
lorsqu'à l'issue du stade précédent la commande est prise,
il la dispatche immédiatement vers les sous-traitants qui assurent la
production, et vers le transporteur qui va prendre les composants chez ceux-ci,
assurer le montage dans des salles blanches, les livrer chez les clients et,
éventuellement, en cas de défaillance du matériel
d' aller l'y reprendre et ainsi d' assurer un premier niveau de
service après vente: 45% des produits ne passent déjà plus
par Cisco, les délais de livraison sont passés de 6-8 semaines
à 1-3 semaines
3.1.3.9 La facturation, l'encaissement, la gestion: elle se trouve très simplifiée
Nous
avons vu au début de ce chapitre que ce point n'était nullement
déterminant et que de nombreuses solutions éprouvées "clef
en main" existaient en dehors même des moyens de paiement traditionnels
comme le chèque.
Voir page
71
Dans le B to B, le "web-EDI" permet de réduire les coûts et les
risques d'erreurs en supprimant toute nécessité de ressaisie
entre la comptabilité du vendeur et celle de l'acheteur.
3.1.3.10 Le service après vente: ne pas l'oublier sous peine de voir fuir les clients
Par la
qualité et l'efficacité des relations qu'il permet de maintenir
entre fournisseur et client, par l'amélioration de la logistique qu'il
autorise, Internet apporte des atouts considérables au SAV
Le marketing "one to one" ne doit pas s'arrêter à la
vente : "un internaute visite 3 ou 4 fois chaque site avant un
achat. S'il n'est pas satisfait, il ne revient pas" (Florence Amalou).
"Un service après-vente défaillant, c'est la méthode la
plus efficace pour transformer un bon client en ancien client"
Pour ceux qui envisagent "d'attaquer" le marché des USA n'oublions pas
le problème des retours :
Dans ce pays la tradition commerciale veut que lorsque le client n'est pas
satisfait de son achat il puisse le retourner sans avoir besoin d'apporter
quelque justification que ce soit.
Cette possibilité est aussi parfois offerte dans notre pays (VPC)...la
différence est qu'aux USA elle est utilisée très
fréquemment, et, pour un fournisseur français elle risque de
présenter une difficulté organisationnelle et un facteur de
surcoût (ou une cause de perte de clientèle) très souvent
largement sous-estimés
On oublie trop souvent qu'il est moins onéreux d'investir pour
fidéliser ses clients que pour en gagner un nouveau.
Chez AOL ce n'est pas moins de 8000 des 11500 employés qui
s'occupent de l'assistance à la clientèle.
"the Brand must be loyal to its customers, not vice-versa" Carla
Hendra, Ogilvy One
www.ogilvyone.com
séminaire Aftel NY nov 98)
A partir d'une alarme de panne, Alcatel offre un accès direct
à la documentation du matériel concerné, fournissant les
instructions permettant de réparer rapidement la panne
Des moyens de communication comme Internet leur permettent sans
dégrader, bien au contraire, la qualité du service, de
réduire, parfois de façon drastique, les
immobilisations (matériel et succursales) en centralisant stocks et
personnel technique ainsi qu'en développant la production en flux tendu
Bien entendu cela implique une augmentation du poste "transport", mais cet
arbitrage "coût des immobilisations / coût des transports" sera de
plus en plus intéressant dans beaucoup de secteurs (coûts
du capital immobilisé et obsolescence rapide des produits, alors que la
vitesse des transports augmente et que leurs prix baissent)
Sony a annoncé en aout 2000 la fermeturede 45 centres
en Europe pour les concentrer sur 4 ou 5
Internet peut aussi permettre des innovations radicales dans l'organisation
de la maintenance:
L'entreprise hydrokit
www.hydrokit.com à Poiré-sur-vie, en
Vendée est une PME dont les trois quart de l'activité consiste
à mettre à disposition de ses clients des pièces et des
kit hydrauliques (pompes, moteurs, vérins,...) dans l'urgence
"on vend de la réactivité" résume Philippe Mongodin
le responsable logistique: il faut être capable de livrer jusqu'en
Angleterre ou en Allemagne en 12 ou 24 H. et ce marché s'étend
avec le juste à temps, les clients veulent réduire leurs stocks
mais sans pour autant risquer de bloquer l'avancement d'un chantier
Après le catalogue papier, cher, fournissant peu d'informations
techniques et vite périmées, est apparu le CD-Rom puis le site
informatif. Dans le même temps se développait l'ERP pour la
gestion interne de l'entreprise
Aujourd'hui une petite équipe composée d'un jeune
technico-commercial associé une informaticienne travaille à
marier Internet avec l'ERP pour interfacer celui-ci avec le
client afin de permettre à celui-ci d'accéder directement au
système de gestion des commandes ainsi qu'aux descriptifs techniques et
aux notices de montage ou d'utilisation, ce qui doit permettre dans bien des
cas simples de faire l'économie de l'intermédiation d'un
technicien et de rendre ainsi ces derniers plus disponibles pour les clients
Un couplage avec l'équipement téléphonique est
également prévu permettant de visualiser automatiquement la fiche
du client qui appelle (source école des mines de Nantes)
Dell annonce en 1999 que progressivement tous les ordinateurs qu'il
vendra seront équipé d'un système de
télédiagnostic et de
téléréparation
Aujourd'hui aux USA toutes les machines à commande numérique sont
connectables à internet ce qui permet
1- la télémaintenance à partir du poste d'un
technicien spécialiste
2- la formation de l'opérateur par tutoring
3- un service SVP pour les hommes de terrain
4- l'accès à des newsgroup de plus en plus nombreux pour
faire appel au réseau mondial des opérateurs connectés,
qui peuvent ainsi s'entraider pour faire face aux problèmes
Notons ici l'initiative remarquable d'une PME alsacienne qui connaît
malheureusement aujourd'hui de graves difficultés Yellow
Connexion, à Mulhouse, qui, grâce à son logiciel
Submarine diagnostiquait via Internet les pannes des machines outils
à commande numérique de ses clients, et dans la plupart des cas,
par téléchargement des modifications de programmes, est en mesure
d'assurer le dépannage sans déplacement d'un technicien : Au
niveau de l'atelier l'opérateur, en cas de panne, n'a qu'à
appuyer sur un simple bouton pour lancer la connexion Internet
Malheureusement l'industrie française n'était pas encore mure
pour ce type d'approche alors qu'elle se généralise sur le
marché US
Internet devrait permettre, à budget constant, une augmentation
considérable de l'efficacité par rapport à la hot-line
traditionnelle.
Dell assure 70% de son service après-vente par Internet
c'est ce que fait en particulier le fabricant de machines-outils
Hurco
www.hurco.com qui se tient
ainsi à l'écoute des problèmes rencontrés par les
programmeurs ou les opérateurs de ses clients
L'entreprise Valley Drive System
www.rockford.com/vds ,
dans l'Illinois, fournit les "reconstructeurs" de voitures du monde entier, en
trains avant qu'il reconditionne à partir de pièces d'occasion
(en les dotant notamment de cages de roulement neuves) : pour se procurer les
pièces provenant de modèles anciens ou rares, il procède
par appel d'offre sur le net (où répondent en particulier les
casseurs de voitures)
3.2.1 Passive : exploiter ce qui arrive, le data mining
Wal-Marten fait profiter en temps réel ses fournisseurs
Il peut s'avérer pertinent de faire appel à des outils d'analyse
spécifiques développés à cet usage (data
mining) afin de dégager en temps réel les tendances
significatives du marché (datamind, neovista) de
façon à adapter l'assortiment, faire évoluer les prix,
décider des promotions,...
"le système peut détecter que les porteurs de carte de
crédit qui font des achats élevés et tard le soir sont
aussi des sportifs qui pratiquent plutôt le golf que le football"
(interview de Datamind, start-up créée par le
Français Eric Archambeau en Californie, par Michel Ktitareff)
Le numéro un des ERP (Enterprise Ressource
Planning) l'allemand SAP
www.sap.com a annoncé que son
outil de stockage des données et de data mining (Business information
Warehouse) serait disponible au dessus de son célèbre R/3
IBM quant à lui utilise la technologie des réseaux neuronaux
et des algorithmes statistiques avec l'objectif de déboucher sur une
visualisation tridimensionnelle permettant de faire des simulations pour tester
des projets alternatifs
Des logiciels comme Umap/Trivium
www.trivium.fr permettent,
à partir de calculs mathématiques complexes, de présenter
cette immense masse de données sous forme de cartes en relief et en
couleur grâce auxquelles, avec un peu d'habitude, le décideur peut
détecter les points importants et utiliser son intuition pour prendre
ses décisions
Ce mariage entre la rigueur du calcul et l'intuition du professionnel est sans
doute promis à un bel avenir
Aux USA 79 % des étudiants qui sont arrivés sur le
marché du travail à l'été 99 ont utilisé
Internet pour leur recherche d'emploi
www.sbs.com
Les quantités d'information pouvant être gigantesques (Sears
exploite 1 milliard de données par jour, mais même pour une
PME 10.000 fois plus petite ce chiffre peut encore être
considérable)
3.2.2 Semi-active : définir ses centres d'intérêt afin de recevoir automatiquement l'information pertinente ainsi que les mises à jour des logiciels utilisés (PUSH et Agents Intelligents)
3.2.2.1 La veille économique, technique ou commerciale :
Chaque
jour dans votre boîte aux lettres vous recevez automatiquement les
informations sélectionnées en fonction des critères que
vous avez choisis.
Il s'agit là d'un domaine promis à une très forte
expansion (technologie PUSH, où l'on "pousse" l'information vers
vous par opposition à la technologie "PULL" où vous allez
la chercher).voir
www.pushcentral.com,
annuaire international des technologies push
Après les précurseurs Pointcast
www.pointcast.com ,
Backweb
www.backweb.com (actuel
N°1), Firefly
www.firefly.com (repris par
Microsoft) une trentaine de sociétés proposent aujourd'hui
leurs services.
Une des difficultés majeures est d'être capable de cerner
de façon suffisamment précise ses besoins afin d'éviter
la noyade sous un flot d'informations moyennement pertinentes que leur
volume rend inexploitables (ce que le professeur Roberto di Cosmo
www.dmi.ens.fr/~dicosmo
de Normale Sup appelle l'infobésité) et qui
consomment inutilement trop de bande passante
Les difficultés rencontrées l'an dernier par Pointcast
paraissent relever de ce défaut mais ne nous paraissent pas pour autant
remettre en cause l'intérêt même du PUSH l'entreprise vient
d'ailleurs de repartir après fusion avec LaunchCast sur un concept moins
invasif sous le nom de Entrypoint
www.entrypoint.com .
Mutatis mutandis, le PUSH a bien entendu de nombreuses applications dans les
Intranets et les extranets (notes de service, signalisation
d'évènements importants, revue de presse personnalisée,
...)
Le cabinet The Yankee Group, prévoit pour cette activité
un chiffre d'affaire de 6 Milliards de dollars à
échéance 2000
3.2.2.2 Des informations personnalisées : le "narrow casting"
Certains
éditeurs proposent des journaux "sur mesure" composés en
puisant dans un groupement de plusieurs centaines de banques de données,
de quotidiens ou de revues, les articles relevant des domaines retenus par le
client:.
voir page
52
En Californie ClariNet:
www.clarinet.com a,
aujourd'hui, 1,5 million d'abonnés
Le Monde,
www.lemonde.fr qui
après quelques tâtonnements pour trouver son modèle
économique est maintenant un des sites les plus fréquentés
(50000 visites/jour) envisage de permettre à ses lecteurs de se
construire un Monde personnalisé.
Press Intelligence, &&w jeune start-up parisienne vise le
créneau des entreprises dotées d'un Intranet (revues de presses
personnalisées avec accès aux sources et aux archives,
système d'alerte sur des types d'événements
prédéfinis,...) ou Net2One,
www.net2one.fr revue des
presse gratuite définie à partir de mots clés que vous
choisissez
Par opposition au "broad casting on le nomme "narrow casting", voir
forum Narrowcast99 à la cité des sciences
www.ptolemee.com
&&w
3.2.2.3 Une mise à jour automatique de vos logiciels
Pratiquement tous les logiciels d'antivirus sont maintenant
dotés de cette fonction de mise à niveau automatique
Marimba
www.marimba.com surveille en permanence
l'apparition de nouvelle version pour tous les logiciels que vous utilisez et
assurent automatiquement les mise à jour
3.2.2.4 Une fonction d'alerte qui vous permet de réagir plus vite pour parer un danger ou saisir une opportunité
Des
services push vous permettent de saisir des opportunités, pour les
appels d'offre par exemple, ou des évènements susceptibles
d'affecter votre activité
Closingbell
http://bradhill.com/iec/closingbell.htm vous signale une
évolution anormale de cours de bourse ou de matières
premières,
EuropInfos
www.EuropInfos.com vous prévient
gratuitement par un "texto" annoncé par un bip de tout
événement important dans les thématique que vous avez
défini (pour pouvoir l'écouter il vous en coûte 3F)
Les Echos offrent la fonction
http://alerte.lesechos.fr
de même que Legal News
www.legalnews.fr dans le
domaine juridique
Robert Mahl de l'Ecole des Mines de Paris a mis en place une
fonction Push (gratuit) pour le Journal Officiel : il vous suffit
de déclarer vos sujets d'intérêt et vous êtes
immédiatement prévenu par un message dès qu'un texte les
concernant est publié au JO
www.admi.net/admijo.html
Périclès de Datops en traitant l'immense masse
d'information autour d'un sujet (entreprise, monnaie, matière
première,...) détecte les ruptures de consensus
annonciateur d'évolutions: l'infowarning
Il annonce être capable d'une anticipation des crise de 5 à 9
jours et dit avoir détecté les anomalies précurseurs
de la chute des cours d'Alcatel 9 jours avant, l'OPA de la BNP avec un
préavis de 5 jours et la dévaluation du real brésilien une
semaine avant. Son président, Louis Gay, son créateur, ancien
pilote de chasse estime ces prévisions fiables à 80%
Appels-offres.com (
www.appels-offres.com) devenu
http://www.doubletrade.com
qui rassemble tous les appels d'offre publics (BOAMP et JOCE) et privés
a publié 300.000 appels d'offre pour 4 Milliards de F et vous signale
ceux qui correspondent aux critères que vous avez définis. Elle
compte aujourd'hui 12.000clients
Sont aussi apparus sur le marché des logiciels que l'on appelle
robots ou Agents Intelligents qui scrutent en permanence un grand
nombre de sources d'information afin de donner l'alerte en fonction de
certains événements.
CyberAlert
www.cyberalert.com
développé par UltiTech
parcourt, outre les sites WEB 150.000 forums usenet et 250.000 groupes de
discussions pour détecter ceux qui parlent de vous ou de vos produits
permettant ainsi de détecter les problèmes, voire d'anticiper sur
les crises,
Les cas les plus couramment cités sont ceux de Ford dont un
modèle avait tendance à s'enflammer spontanément et
Intel dont un processeur connut certains problème : une
détection précoce de ces problèmes par une
surveillance attentive du web aurait sans doute permis de substantielles
économies en prenant les devant pour pallier les défauts
détectés par les consommateurs avant qu'ils ne
débouchent sur une crise
Net Intelligenz
www.netintelligenz.net
créé par Jacques Attali et Maurice Levy analyse tous les forums
et conversations entre internautes afin de fournir à ses clients une
analyse d'opinion sur leurs produits, leurs marchés ou leurs concurrents
(entre 50kF et 500kF par étude)
Business Village qui a lancé le site
www.autovalley.fr rapporte
qu'une requête lancée sur "Renault" a permis d'en extraire
1600 citations: parmi celles-ci des internautes interrogeaient la
communauté électronique sur tel ou tel problème
rencontré avec leur voiture.
La possibilité pour l'entreprise d'identifier ces demandes et d'y
répondre rapidement permettrait d'utiliser ces systèmes d'alerte
comme nouveau support d'information et de relation avec les clients ainsi que
de remédier dans les meilleurs délais aux défaux
constatés (en limitant le cout des éventuels "rappels", souvent
considérables)
World Scanning
www.createam-is.com scrute en permanence les sources
de votre choix (web, messagerie, base de données, bureautique,...),
Netmind,
www.netmind.com start-up californienne a mis au
point un agent intelligent (Web Agent) qui va chercher l'information
intéressante et son logiciel Mind-it la ramène aussitôt
à l'utilisateur même sur son pager, son PDA ou sur son
téléphone cellulaire s'il n'est plus connecté à
l'Internet (4 millions d'abonnés, essentiellement pour de la veille
concurrentielle ou la surveillance de la bourse)
Centralcast
www.net2one.com start-up française
créée il y a 2 ans vient de relever le gant dans ce domaine en
levant 10 MF pour donner une envergure mondiale à son service gratuit
d'alerte et de diffusion d'information personnalisée
Philippe Contal patron d'alpha-c (
www.alpha-c.com)
voir page
140, qui utilise cette technologie pour
récolter toute l'information sur les prospects qu'il va visiter a ainsi
été alerté, la veille d'un rendez-vous commercial
important, d'une déclaration du président de l'entreprise qu'il
allait rencontrer, concernant sa nouvelle politique en matière de
qualité.
Il a pu ainsi réadapter totalement la présentation de son offre
qu'il se proposait d'argumenter principalement sur les prix, et remporter le
marché.
En France citons également Qwam
www.qwam.com , fruit d'un
partenariat entre l'Arist de Versailles et la société
Cycnos, qui surveille en permanence 350 banques de données et
informe immédiatement ses clients de tout événement se
produisant dans leur champ d'intérêt (article, dépôt
de brevet,...) ou Pat'Agent
www.createam-is.com spécialisé dans la
surveillance des dépôts de brevets
voir aussi
www.internetpatrol.com
Seul un système Push automatique permet ce type de surveillance
sachant qu'il y a un nouveau site Web toute les 20 secondes et 300.000 messages
postés chaque jour dans les forum
D'autres sont capables de vous informer quand votre marque est
usurpée sur le Web, ou quand vos documents sous copyright sont
utilisés sans autorisation
Digimarc
www.digimarc.com avec
son logiciel MarcSpider sillonne le web à la recherche des
contrefaçons.
Citons un autre exemple d'une nature légèrement différente
justifiant la mise en place en période de crise d'un système
automatique de mise sous surveillance du Web: un cas de
déstabilisation d'une entreprise par la distillation de rumeurs
ciblées auprès de la communauté financière.
La société Belvédère
www.yahoo.fr/finance/profil/6087.html , PME
bourguignonne dynamique de 207 personnes, cotée au Nouveau
Marché, fabricant de bouteilles sérigraphiées avait
conquis une part significative du marché de la vodka polonaise aux USA.
Elle est entrée en conflit avec son distributeur et a vu un jour le
cours de ses actions chuter brutalement, mettant en cause sa capacité
à lever les fonds qui lui étaient nécessaires pour
participer à la privatisation de son fournisseur polonais. Une analyse
fine de l'ensemble des rumeurs véhiculées par le web lui permit
à temps de remonter à la source de l'opération de
désinformation et de prendre les contre-mesures (exemple cité
par Philippe Darantière d'Atlantique Intelligence&n)
Une mésaventure similaire est arrivée début 2000 à
la chaine de bijouterie Marc Orian dont le cours a chuté de
30%
Vous pouvez également surveiller les offres d'emploi
correspondant à certains critères ou ... être
prévenu en cas du retard de votre avion
MyAlert.com qui a levé 300Mf en juillet 2000 gère
l'envoi de telles alertes sur téléphone portable (cours de
bourse, disponibilité d'un bien sur e-bay,) le Finlandais iobox
est un des leaders du secteur
Ce type d'outil est parfois trop onéreux ou trop complexe à
manier pour une PME seule, mais peut par contre être à la
portée d'une communauté d'entreprise qui a besoin
d'anticiper par exemple une tension sur des matières premières,
des évènements concernant un gros fournisseur ou les
évolutions d'un marché clé
3.2.2.5 Des agents intelligents qui cherchent à votre place et apprennent à mieux connaître vos besoins
De
nombreux agents peuvent maintenant aller chercher (même pendant que votre
ordinateur est déconnecté) l'information dont vous avez besoin
Checkitout &&w par exemple traque les
opportunités, sur des gammes de produits sélectionnés.
De plus en plus en analysant vos réactions à leurs suggestions
ils apprennent à mieux cerner vos besoins et vos goûts afin de
vous faire des propositions plus pertinentes
Firefly (
www.firefly.com, après une période
d'apprentissage, vous présente des artistes qui répondent
à vos goûts musicaux,
Excite Live !
http://live.excite.com avec
Newstracker
http://nt.excite.com vous
offre la possibilité de donner une note aux articles qu'il a
sélectionnés pour vous. Vos centres d'intérêt sont
alors progressivement précisés ce qui permet au logiciel de mieux
vous satisfaire.
BotSpot (
www.botspot.com) et UMBC
Agent Web (
www.cs.umbc.edu/agents)
offrent une mine de renseignements sur les agents intelligents
3.2.2.6 Téléalerte et téléaction
Le PUSH
c'est également tous les mécanismes de
téléalerte (distributeur de boisson vide, panne d'une
balise,..)
ou de télémesure : avec componentWorks
www.natinst.com/cworks
Mais aussi avec la possibilité de télécommande (
voir page
123 l'exemple de Roll Gom) il est
possible de conduire à distance des campagnes de mesure et de les
exploiter:
3.2.2.7 Ce sujet est de ceux qui soulèvent les passions
"Le
PUSH est parfaitement contraire à la philosophie du net" "Avec le
push, l'internaute risque fort d'être réduit à
l'état de couch patato [16]"
déclarait Patrick Robin PDG d'Imaginet.
Nous considérons qu'il s'agit là d'un faux débat : en
effet le processus est toujours interactif, la requête est faite une fois
(définition du champ d'intérêt) et la réponse prend
la forme d'une suite de messages réguliers.
La source de cette "guerre de religion", d'apparence tout à fait futile,
doit sans doute être recherchée dans l'inquiétude des
providers devant le flux d'information gigantesque que vont
générer ces messages quotidiens qui ne leur procurent aucune
rémunération.
Le vrai sujet nous paraît être celui du modèle
économique pertinent (ou tout du moins viable) pour la facturation
et le moins que l'on puisse dire est que depuis l'an dernier les idées
ne sont toujours pas clarifiées ... : accès Internet gratuit, (y
compris en Grande Bretagne le coût de l'appel téléphonique
local) forfait, facturation au megaoctet, rémunération de
l'internaute au delà de 35h,...
Le Push-Pull parait une formule intéressante : le push ne
concerne que les titres et les résumés accompagnés des
pointeurs sur les documents, et il est donc peu volumineux, le Pull permet en
fonction des besoins d'aller chercher l'information détaillée.
C'est sans doute là la formule d'avenir.
3.2.3 Une utilisation active des ressources du web
3.2.3.1 Recherche de compétences, recrutement
Exploitation des CV présents sur le Web, par affichage de
propositions d'emploi aux endroits où des personnes compétentes
sont susceptibles d'aller (dans le catalogue, sur les sites de partenaires
ou sur celui d'une Grande Ecole par exemple) ou utilisation des sites de
recrutement : aux USA, en 2001, d'après Idc ce sont96% des entreprises
qui utiliseront ces moyens.
En 2000, selon une enquête de l'APEC, 77% des cadres et des jeunes
diplomés utilisent Internet dans leur recherche d'emploi (la plupart des
autres invoquent l'impossibilité de le faire, seuls 5%
considèrent cette démarche inutile). Ils y recherchent en outre
des conseils pour leurs CV, lettres de motivation ou des informations sur les
entreprises... mais 85% d'entre eux considèrent que les entreprises ne
se sont pas encore vraiment adaptées à cette évolution
Le recrutement par Internet permet en effet de réduire drastiquement
les coûts, surtout pour trouver des profils pointus notamment
à l'étranger (voir l'étude réalisée par
l'atelier de Bnp-Paribas
www.atelier.fr)
Selon Computer World le coût passe de 3295 $ en moyenne par
voie de presse à 377 $ par Internet et les délais
de 53 jours à 14.
Le secteur du recrutement est aujourd'hui l'un des plus dynamiques et des plus
innovants du marché avec 28 millions d'offres d'emploi en mai 1999
(étude Interbiznet)
Cette pratique s'est naturellement développée largement dans le
domaine de l'informatique
www.jobuniverse.com ou
www.jobworld.com
Elle s'étend progressivement à l'ensemble des secteurs
www.cadresonline.com (Vivendi) 5000
offres, gratuit, 2 millions de pages vues par mois et autant d'e-mail
envoyés à ceux qui y ont inscrit leur profil de recherche
alimente une vingtaine de titres de presse: Le Monde, L'Usine Nouvelle,
l'Express, 01 Informatique, le Moniteur....
www.cadremploi.com qui a démarré sur
minitel fédère plus de 100 cabinets de recrutement "payant pour
ne drainer que les candidatures de qualité" dixit Roland Tresca qui
ajoute "on a aussi le sentiment qu'une autre stratégie ne serait pas
idiote..."
Voir aussi
www.jobline.fr ,
www.carreerPath.com,
www.headhunter.net,
www.hotjobs.com,
www.careermosaic.im.fr ,
www.emailjob.com,
www.apr-job.com,
www.demain.fr,
www.Cybersearch.fr sans
parler des nombreux newsgroup
www.news.pagesweb.com/news/fr.emploi.offres
www.news.pagesweb.comInews/fr.emploi.demandes,
www.news.pagesweb.comInews/fr.emploi
Et sans oublier l'ANPE
www.anpe.fr et surtout l'APEC
www.apec.asso.fr avec 7.000 offres et 1.500 pages
sur l'évolution du marché
La CIA comme le FBI par exemple offrent des emplois sur
www.odci.gov/cia et
www.fbi.gov, et CISCO
www.cisco.com recrute ainsi 70 % de ses
ingénieurs,
La profession hôtelière commence à utiliser
significativement cette voie
www.lhotellerie.fr/Annonces
Le leader américain Monster.com
www.monster.com, 60% du
marché US, 122 Millions de pages vues en juin, a racheté 111
entreprises d'offres d'emploi et dispose en octobre 1999 de 230.000 offres
d'emploi et de 2 Millions de CV (sur les 3 millions déposés en
ligne dans 30.000 sites concernant l'emploi) il annonce un taux de croissance
de 22% par mois.
Il est en mesure d'apporter une assistance extrêmement puissante aux
demandeurs d'emploi:
@ - analyse des postes et des rémunérations correspondant
à leur profil,
@ - benchmarking avec les autres candidats sur le marché du
travail,
@ - analyse du déroulement des entretiens,
@ - conseil pour des formations complémentaires, la
rédaction de CV et la conduite des prochains entretiens d'embauche
Pour les compétences rares et très demandées
(spécialistes internet par exemple, il organise des "placements aux
enchères" depuis cet été (7000 placements
déjà réalisés ainsi).
Depuis la même date il a lancé Talent Market pour les
indépendants et free lance
Monster commence à étendre ses activités en Europe
et vient de créer une filiale française
www.monster.fr
Elle concurrencera probablement les "petites annonces" dans tous les
secteurs de la vie professionnelle au gré de la
pénétration d'Internet dans le monde des affaires.
Des robots (comme Resputin &n) peuvent parcourir la
toile pour trouver les CV correspondant au profil recherché.
3.2.3.2 Une nouvelle voie pour la formation des membres du personnel de l'entreprises
Notamment pour les formations techniques pointues l'Internet offre
chaque jour davantage d'opportunités, avec de nouvelles méthodes
pédagogiques pour la formation. Il est ainsi possible de gagner un temps
de déplacement précieux ainsi que les frais correspondants
(Cisco considère économiser ainsi 40% des
coûts)
Certaines universités américaines délivrent même
leurs diplômes officiels par cette voie
C'est le cas par exemple de la Concord University School of Law
www.concord.kaplan.edu du
Massachusetts qui a ouvert en 1998 un cycle de droit entièrement en
ligne et sanctionné par un très officiel "Juris Doctorate Degree"
En Allemagne l'ensemble des filières, modules et cours disponibles sont
accessibles à
www.studieren-im-netz.de
En Espagne, l'université ouverte de Catalogne compte plus de
10.000 étudiants (salariés à 95%) répartis
dans 10 disciplines. Elle emploie 50 profs à temps plein et 600
consultants et des tuteurs extérieurs pour conserver sa souplesse Les
diplômes délivrés sont les mêmes que dans les
universités classiques. Après seulement 4 ans d'existence. Elle
dispose d'un budget de 103MFle coût de la scolarité pour
l'étudiant est de 3.600F
En France le Cned amorce l'évolution vers de telles
possibilités
www.campus-electronique.tm.fr ainsi qu'un certain nombre
d'universités (comme celle de Compiègne) et d'Ecoles
d'Ingénieur (Mines et Télécoms notamment)
Certains fournisseurs de matériel offrent aussi ce type de
possibilités pour la formation technique des utilisateurs de leurs
produits
Selon l'analyste du secteur de l'information Rhoda Lau 710 000
salariés américains ont pratiqué la formation à
distance dès 1998 et ils devraient être 2,3 millions en 2002
En France la délégation académique à la
formation continue de la région Midi Pyrénées
développe un programme de formation en zone rurale isolée
destiné aux salariés des coopératives agricoles qui ont
besoin de diversifier les compétences de leurs salariés pour
maintenir l'emploi toute l'année: chaque salarié dispose d'un
ordinateur équipé d'une caméra vidéo leur
permettant à la fois d'accéder aux cours et de rentrer en contact
avec leur tuteur
L'Afpa de Longwy a mis au point par exemple une formation
permettant d'acquérir une formation d'électronicien: une
caméra permet de travailler en visioconférence
3.2.3.3 Recherche de partenaires technologiques ou commerciaux
La
recherche de partenaires à travers le web est une pratique très
courante (notamment de la part d'entreprises des pays émergeants qui
recherchent des produits à distribuer)
"Une entreprise agroalimentaire bretonne a pu ainsi accéder à
de nouvelles techniques d'élevage porcin et signer des accords
commerciaux avec des entreprises américaines" bilan de
l'opération Cyberbretagne.
L'expérience montre que c'est là une des principales
retombées des sites commerciaux initialement prévus pour
vendre des produits:
La plupart des PME françaises que nous avons rencontrées nous ont
dit avoir été plutôt déçues par les ventes
elles-mêmes mais très heureusement surprises par le nombre de
contacts pris spontanément par des partenaires potentiels
étrangers pour en particulier la distribution, assortie ou non de
fabrication locale de leurs produits.
C'est de ce fait un complément indispensable de la participation
à des salons internationaux.
L'entreprise Cotherm participait à une exposition à
Pékin et mentionnait son site
www.cotherm.com dans sa
brochure commerciale : c'est par l'intermédiaire de celui-ci que
l'entreprise qui allait devenir son distributeur Coréen reprit
contact.
3.2.3.4 L'utilisation de services évolués en ligne: les ASP (Application Services Providers)
Vous
pouvez acheter des licences d'exploitation de logiciels et les installer sur
vos ordinateurs. Mais certaines applications nécessitent des techniciens
spécialisés (outils de simulation) d'autres nécessitent
des mises à jour fréquentes (logiciels de CAO), enfin pour des
logiciels très peu fréquemment utilisés vous pouvez
préférer payer seulement en fonction des usages réels
Pour toutes ces raisons vous sont aujourd'hui proposés des services
disponibles en ligne, du simple traitement de texte (suite office par exemple)
aux plus sophistiqués sur le plan technique
Comptanoo.com
http://www.Comptanoo.com
offre pour 60f/mois la possibilité à une PME de gérer sa
comptabilité
Siriatech
http://www.Siriatech.com
lui permet de faire des simulation sur sa pollution pour son étude
d'impact "installations classées
Cadence Design System
http://www.cadence.com mets
ainsi à disposition en ligne I- Cadence , son logiciel de CAO de
circuits électroniques"
De très grosses entreprises émergent aux US sur ce secteur en
offrant une externalisation quasi totale des applications, de leur maintenance
et de leur hébergement
Des entreprises comme Corio ou Akamai prennent en charge
pour 20.000 à 50.000$ par mois l'ensemble des applications majeures de
l'entreprise : relations client (en utilisant des licences comme Siebel),
gestion intégrée (avec SAP ou peoplesoft), place de marché
(Oracle, Commerce One),...
3.2.3.5 L'Intelligence Economique: Recherche d'informations techniques et économiques (brevets, publications, banques de données, normalisation, marques,....)
Thierry Breton Pdg de Thomson Multimédia aime à
rappeler que "95% de l'information utile est librement disponible, encore
faut-il savoir la trouver"
Les ARIST (Agences Régionales d'Information Scientifique et
Technique) et les CDT (conseillers en développement
technologique) ont là un rôle important à jouer pour aider
les entreprises à définir une politique dans ce domaine, à
maîtriser la méthodologie de recherche et à les assister
pour les cas difficiles.
En effet la simple utilisation des moteurs de recherche peut se
révéler présenter un rapport "temps
passé/qualité de l'information récoltée"
rédhibitoire [17].
Les logiciels plus "intelligents" que les moteurs (qui se bornent le
plus souvent à indexer les mots présents dans les pages), ont
été souvent développés par les services de
renseignement et ont donné lieu à la commercialisation de
versions très performantes, bien que sans doute légèrement
"bridées
Aperto Libro issu du projet Taïga :
www.inforama.com : à l'aide
d'un jeu de dictionnaires conceptuels spécifiques et multilingues, une
analyse syntaxique et sémantique produit de l'information
élaborée) elles permettent en particulier d'exploiter les sites
en japonais qui sont particulièrement nombreux et intéressants
Le site de la CIA
www.odci.gov/cia/publications/factbooks/ est
considéré comme de toute première qualité
Beaucoup moins sophistiqué mais néanmoins performant,
Copernic
www.copernic.com s'appuie
sur 130 moteurs de recherche et assure un prétraitement de sa
récolte (analyse de pertinence, élimination des liens
rompus,...)
Les logiciels les plus évolués, difficiles à
paramétrer et coûtant plus de 1 MF ne sont évidemment pas
à la portée d'une PME individuelle, mais par contre le sont tout
à fait pour un réseau opérationnel de Pme.
Watch For You (watch4U) d'Arisem
www.arisem.com dont les
créateurs Alain Garnier et Stéphane Landré
avaient aussi travaillé sur le programme Taïga, coûte 400kf
à l'installation et 50kf par mois avec ses très nombreux modules
: Class4U, Push4U, MoreSens4U, InformationMiner4U
La participation à des News group spécialisés
permet parfois d'obtenir des réponses à des questions complexes
à une vitesse surprenante, (mais il faut comme toujours savoir donner de
l'information pour en recevoir)
Cybion,
www.cybion.com donne un
intéressant panorama des différents types d'agents
présents sur le web
Enfin n'oublions pas que dans la jungle de l'Internet tout chasseur est aussi
une proie potentielle pour ses concurrents et il n'est pas inutile ce stade de
rappeler le principe "Aimé Jacquet" :"la défense est
aussi importante que l'attaque"
3.2.3.6 Recherche d'information sur l'offre des concurrents
Une
exploitation attentive de leur présence sur le web permet de recueillir
de précieuses informations sur leur politique commerciale et tarifaire.
"aujourd'hui les couteliers d'auvergne s'intéressent à
ce qu'offrent les couteliers du Pakistan car c'est peut-être de là
que viendra la concurrence demain" Thierry Ferrari de l'ADIT
On peut envisager dans ce domaine une politique d' "intelligence
économique" (ce que les anglo-saxons appellent la "competitive
intelligence")plus ou moins offensive (voir en annexe &&w un
chapitre consacré à ce sujet).
3.2.3.7 Renseignements commerciaux ou financiers sur les clients ou les partenaires
Thomas Register, Dun&Bradstreet : http://dbisna.com et en France Societe.com www.societe.com (gratuit) ou SCRL www.scrl.com filiale de la COFACE.et surtout @rating www.cofacerating.com qui permet d'accéder à la notation, voire à la labellisation de l'entreprise voir page 90
3.2.3.8 Recherche d'appels d'offre
C'est un
secteur en très fort développement qui représente
déjà aujourd'hui 16% du commerce électronique (source
Aftel)
Il s'agit là aussi bien d'appels d'offre publics (USA,
Danemark, Pologne,...) Que privés
Des services Push permettent de mettre sous surveillance comme nous l'avons vu
un certain nombre de sources mais des recherches actives sont parfois aussi
utiles
Japan Airline, par exemple sur son site
www.jal.co.jp recherchait, le
jour où nous l'avons consulté des fournisseurs de serviettes de
toilette pour ses hôtels
General Electric a passé pour 1 Milliard de dollars de
marchés par l'Internet
Sur le même modèle le projet de la Délégation
Générale à l'Armement devrait être
opérationnel en 2001 (plateforme d'achat au sein du portail Ixarm.com
www.ixarm.com fonctionnant
avec des enchères inversées objectif annoncé par le
Délégué Général Jean-Yves Helmer, diviser
par trois les délais des procédures d'achat: à titre
expérimental a lancé avec le concours de la PME SynerDeal
www.synerdeal.com une
enchère inversée pour l'acquisition d'un lot de
cartouches...d'imprimantes
3.2.3.9 La recherche de nouveaux fournisseurs : Les robots d'achat ("shopbots"), les market-places
Internet
offre la possibilité de rechercher des fournisseurs en naviguant sur le
Web,
Elliot Greenfield de Greenfield MFG Co une PMI de 18
personnes à Philadelphie achète ainsi toute ses presses et ses
machines outils sur les innombrables sites internet vendant des machines
d'occasion
voir page
105 ou lors des ventes aux
enchères
voir page
100
Jean-Michel BOYER, Directeur général de l'
entreprise Vitagermine (à Cestas près de Bordeaux)
fabriquant des produits diététiques "bio" souligne que pour son
activité, Internet est surtout utile pour optimiser ses achats et
trouver de nouveaux produits ou de nouvelles technologies. Il en est de
même pour Spora
www.spora.fr fabricant de textiles techniques
pour l'habillement et les équipements hospitaliers
Il est clair, qu'aujourd'hui par exemple pour les grandes surfaces, il
est plus important d'utiliser à bon escient les technologies de
l'internet pour faire des économies sur les achats plutôt que pour
vendre en ligne
Technip lance début 2001 un site pour acheter sur
Internet: il en attend une économie de 20% sur les couts de gestion et 5
à 10% sur le prix des achats: or ceux-ci représentent 50% de son
chiffre d'affaire, c'est donc une économie de 600MF qui est ainsi
visée
Il permet aussi de mettre en compétition les entreprises
présentes sur Internet (par des appels d'offre), ou d'utiliser des
agents intelligents spécialisés: les "shopbots" ou "Shopping Bots"
BargainBot Search Agent
www.ece.curtin.edu.au/~saounb/bargainbot
ou Bargain Finder
www.bf.cstar.ac.com/bf vous permettent d'acheter au meilleur
prix.
L'Israëlien R U Sure (Are You Sure)
www.rusure.com vous
accompagne dans une petite fenêtre de votre navigateur et vous permet
pendant la visite chez un marchand et avant d'acheter de vérifier s'il
n'y a pas moins cher ailleurs...
Certains se sont spécialisé comme
www.acses.com pour les livres,
www.junglee.com pour les
logiciels Comparatel
www.comparatel.fr ou
Panoranet
www.panoranet.com pour
les télécommunications, GEMM (CD, vidéo, livres)
www.gemm.com, Eurostockcity
www.eurostockcity.com
pour les actions, Notons encore Assurland
www.assurland.com qui
permet de comparer les polices d'assurance
De même de façon plus fruste
www.acheter-moins-cher.com ou
www.lenegociateur.com
Jango
www.jango.co , d'Excite, après un
processus d'apprentissage où il affine sa connaissance de vos besoins,
est à même de vous proposer spontanément des affaires qui
devraient a priori vous intéresser tout particulièrement...
Parmi les Français Kelkoo
www.kelkoo.com vient de lever
200MF en juillet 2000 et BuyCentral
www.buycentral.com 40MF
pour financer leur développement. Bravonestor
www.bravonestor.com en
quelques secondes balaie des dizaines de millions de références
et Le Guide.com
www.le-guide.com ,
résultat de la fusion de Laventis Le WebMarchand et Promoselect annonce
sa capacité à afficher des tableaux comparatifs TTC et frais de
port inclus
un inventaire des shopbots en est tenu à
www.planete-commerce.com/annuaire2000/agents/shopping.html
Déjà aujourd'hui 20%des consommateurs américains utilisent
ces logiciels pour faire des comparaisons de prix avant d'acheter (CDB
Research&Consulting &&w)
Voir également les chapitres sur les market-places
page
91 les extranets et le
e-procurement
page
120
3.2.4 En guise de conclusion...
On pourrait conclure ce paragraphe par la boutade de Xavier Fouger de Dassault à Net 2000 www.intranet2000.net
"Internet permet d'obtenir de l'information moins fausse plus vite"
3 niveaux semblent devoir être distingués ici :
3.3.1 A l'intérieur de l'entreprise : Internet ou Intranet
3.3.1.1 premier pas: donner à chaque salarié de l'entreprise une adresse électronique
L'e-mail, outre ses fonctions d'outil de communication avec
l'extérieur, est déjà un premier outil pour la conduite de
projet, un moyen pour rendre l'information plus accessible ou pour communiquer
avec les clients avant de passer à une véritable messagerie
Pour ceux qui ont des contacts extérieurs, surtout internationaux, il
s'agit là en outre d'un signe de reconnaissance dont l'importance
dépasse l'aspect fonctionnel
Aujourd'hui chaque jour de nouveaux fournisseurs proposent des formules
d'adresses Internet gratuites et même comme nous l'avons vu plus haut des
accès Internet gratuits : l'obstacle ne peut en aucun cas être
considéré comme financier.
Bien entendu, pour des raisons commerciales, il peut apparaître
souhaitable assez rapidement d'avoir une adresse de la forme
prénom-nom@nom-de-l'entreprise.com qui n'est pas gratuite,
mais en tout état de cause, nous avons vu l'intérêt majeur
qu'il y avait à acheter un domaine au nom de son entreprise.
Cette forme de messagerie ouvre déjà des possibilités
de travail collectif dont on découvre chaque jour les nouvelles
potentialités, même pour des personnes travaillant à faible
distance l'une de l'autre (transmission de documents que l'on peut
retravailler) et a fortiori pour les entreprises éclatées sur
plusieurs sites
Par exemple entre les différents services de l'entreprise au cours du
développement d'un produit :
C'est ce que fait TOPAL, entreprise de levage de la région
lyonnaise
www.topal.com
3.3.1.2 Développer un Intranet, les VPN
Bien
entendu la confidentialité des données transmises18(*) conduit en général à
préserver les informations de l'entreprise des regards des indiscrets :
ce réseau interne, utilisant les techniques de l'Internet mais rendu
inaccessible aux personnes n'appartenant pas à l'entreprise, a
été nommé INTRANET.
Cette option semble s'imposer, sans délais, si l'entreprise dispose
en interne de réseaux informatiques :
Il est aujourd'hui clair que les technologies Internet vont
révolutionner toute l'informatique interne des entreprises : il va
permettre d'échapper aux logiques "propriétaires", avec les
surcoûts de développement, les cloisonnements, la
difficulté technique et les coûts énormes des passerelles
permettant de faire communiquer entre elles des applications (ainsi que la
non-pérennité du suivi).
Quand l'entreprise est éclatée entre plusieurs sites,
différentes solutions, de niveau de sécurité de garantie
de débit (et de coûts) différents sont possibles pour ce
WAN (Wide Area Network):
Aujourd'hui la libéralisation de la cryptologie va permettre que se
développent, comme dans les autres pays de l'OCDE, ces réseaux
que l'on appelle VPN (virtual private network)
Ceux-ci utilisent l'Internet (avec les avantages de coût mais aussi
d'accès par toute prise téléphonique ou GSM sans
programmation préalable) Les VPN assurent une sécurité
bien supérieure aux simples réseaux de lignes louées
grâce au cryptage et à la signature
électronique des messages et des requêtes. Voir
www.vpnc.org
Christian HUITEMA Chief scientist des Bell laboratories
www.bell-labs.com
soulignait en janvier 99 à Autrans que le développement massif
des VPN a été la principale (bien que par définition
discrète) évolution de l'Internet aux USA en 1998. Ils
devraient selon certaines estimations représenter les 3/4 du trafic
Internet total
Les entreprises américaines basculent aujourd'hui massivement sur les
Intranet et y consacraient 25 % de leurs budgets informatiques en 1999.
Après Chrysler, Renault a signé en 1998 avec
Netscape un contrat visant développer un Intranet permettant à
plusieurs dizaines de milliers de postes d'y accéder
Didier Lambert, directeur informatique d'Essilor
déclarait [19] "le passage
à l'Intranet s'est fait sans douleur particulière et, surtout de
façon économique, dans la mesure où nous avions une
architecture informatique saine : quelques dizaines de milliers de francs pour
les serveurs et quelques heures d'informaticiens par mois pour les mises
à jour".
Comme beaucoup il se refuse à s'engager sur le terrain du calcul de
rentabilité : "trop de tâches ne sont plus comparables. Et
surtout, l'arrivée de cet Intranet s'inscrit dans une stratégie
de globalisation de l'entreprise au niveau mondial"
"M.Tunnel de Matranet a été le premier outil de
chiffrement de forte puissance autorisé en France avec une clef de 168
bit" déclare son patron Fabrice Bourdeix
3.3.1.3 L'Intranet depuis la simple mise en commun d'information jusqu'au système nerveux de l'entreprise
Comme
pour les sites web que nous avons vus dans le chapitre précédent,
on peut distinguer plusieurs niveaux, plusieurs phases dans le
développement d'un Intranet
Depuis l'Intranet "plaquette" (simple journal d'entreprise pour les
personnes situées "dans les bureaux") jusqu'au stade où
l'Intranet devient l'endroit où l'information se crée, circule et
se capitalise, les décisions se prennent, l'intelligence collective de
l'entreprise se développe, en un mot le système nerveux de
l'entreprise.
Là encore l'engagement fort et personnel du patron est
indispensable (car il s'agit plus d'organisation des taches et des pouvoirs que
de technologie).
L'appropriation par chacun, qui passe par un processus plus biologique que
cartésien ne peut se développer que dans la durée
(Philippe Contal estime à 2 ans le temps nécessaire pour une
véritable intégration à la culture de l'entreprise).
3.3.1.4 L'Intranet zombie : le e-journal d'entreprise
Il
est à l'Intranet ce que le web zombie est au web : un outil de "com"
qui consiste à mettre le journal d'entreprise sur le site web
éventuellement agrémenté de la possibilité
d'inscrire les enfants du personnel aux colonies de vacances.
Comme pour le web zombie il faut sans doute en passer par là dans la
phase d'apprentissage mais ne pas y rester trop longtemps.
3.3.1.5 Les Intranets de première génération : la communication interne
Ils
comportent en général les fonctionnalités suivantes :
Une des difficultés souvent rencontrées rappelée par
Christian Lainé est celle de la hantise de la faute d'orthographe
qui inhibe la "prise de parole" notamment pour les cadres. Dans les groupes
multinationaux la difficulté est partiellement tournée par une
langue pivot et un système de traduction automatique.
3.3.1.6 Le véritable Intranet: le système nerveux de l'entreprise
Progressivement l'information devient la principale richesse de
l'entreprise : c'est une matière première qu'il faut savoir
acquérir, transformer, diffuser, capitaliser, produire, utiliser pour
les prises de décision, l'intégrer dans les produits et services
ou la vendre.
General Electric pour résumer sa politique a
adopté ce slogan "Internet= sell+buy+make". Comme toutes les
grosses entreprises traditionnelles il a rencontré résistances et
inerties, pour faire abandonner aux salariés leurs vieux réflexes
Jack Welsh qui a pris conscience des retards de son entreprise a utilisé
des méthodes radicales en supprimant les solutions alternatives
(l'intranet permet d'organiser les déplacements: suppression du service
voyage, toutes les notes doivent être diffusées par le
réseau : suppression des photocopieuses du siège,...)
3.3.1.6.1 L'Intranet devient l'outil qui permet à la fois de réduire les coûts et d'accroître la réactivité de l'entreprise
Quand
l'Intranet devient véritablement l'endroit où se prennent les
décisions, LE système d'information de l'entreprise,
englobant l'informatique traditionnelle, il apparaît très vite la
nécessité de créer des espaces protégés,
accessibles uniquement aux personnes qui ont à en connaître
(conduite de projet, gestion du personnel, préparation d'un contrat,
fonctionnement du conseil d'administration, ...).
Un point essentiel devient celui de la gestion des droits d'accès en
lecture comme en écriture de chacun des éléments
d'information de l'Intranet.
"l'Intranet est le passage d'une simple informatique de traitement
à une informatique de la relation" (Christian Lainé,
animateur du programme intercommunity").
"dans notre entreprise toutes les informations et les processus sont
gérés électroniquement et vous ne pouvez échapper
à l'intranet même si vous le vouliez" Mike Betzer de MCI
Worldcom
Alors qu'elle embauche notablement plus, que son effort de formation est sans
commune mesure, grâce à son intranet, Cisco a 3 fois moins
d'employés à la DRH (1 pour 150) qu'une entreprise "normale" de
même taille.
Dans le même temps, à titre d'exemple, l'automatisation des
process administratifs a fait passer le temps de remboursement des missions de
3 semaines à 2 jours (le fameux facteur"7").
Les employés semblent apprécier le fait d'avoir moins de temps
à passer au reporting et aux demandes d'autorisation au profit d'un
travail opérationnel ce qui se traduit notamment par un turn-over 7 fois
plus faible que la moyenne du secteur informatique (3% contre 20%)
3.3.1.6.2 L'intranet permet la conduite de la production
Dans
l'industrie mécanique par exemple de plus en plus fréquemment les
constructeurs de machines outils à commande numériques
équipent celles-ci d'interfaces IP et optent pour le
Browser comme interface Homme-Machine
Aussi progressivement celles-ci sont connectées à
l'intranet de l'entreprise, ce qui permet de dissocier l'endroit où se
situent les compétences (maintenance, dépannage) la gestion des
commandes et des stocks ou les centres de décision (exécution et
contrôle des travaux) de celui où se situe la machine
Les logiciels peuvent ainsi être mis à jour à distance,
l'opérateur peut se former par tutoring avec un formateur distant.
Il peut également accéder à des logiciels d'aide au
diagnostic comme Steeplechase
www.steeplechase.com,
ControlPro
www.labtech.com ou
Rockwell Software
www.software.rockwell.com
De plus en plus également les machines se connectent aux extranet
(en particulier pour une liaison avec le constructeur et la maintenance)
Mais aussi directement à l'Internet (il peut ainsi directement
accéder à toutes les information depuis les sites des fabricants
ou des sites fournissant conseils ou expertise comme Techspex
www.techspex.com
fédérateur de la communauté des professions liées
à la machine-outil
L'opérateur peut aussi faire appel à l'intelligence collective de
ses collègues branchés à travers les newsgroup ou
des forums comme ceux de Machinist.com
www.machinist.com : on
considère en effet (Managing Automation juin 98) qu'en cas de
panne 80% du temps est utilisé pour localiser celle-ci contre 20% pour
la réparer: la performance dans le diagnostic est donc un facteur
important pour la compétitivité
Cet usage des newsgroup n'est d'ailleurs pas sans poser de problèmes
quant à l'équilibre à trouver entre la
performance des opérateurs et la capacité à
préserver les secrets de fabrication
voir page
173
Virtual Tech de Toyoda,
http://toyodausa.com/hitech.html grâce à une
caméra vidéo portée sur le casque de l'opérateur
permet de faire effectuer une réparation depuis l'autre bout du monde
par un opérateur non qualifié
C'est aussi le cas de Hurco
www.hurco.com de Mazac
www.masakusa.com
Bosch
www.boschat.com
Farley
www.farleyoz.com.au ,
Fanuc
www.gefanuc.com,
Huron
www.huron.graft.fr
Makino
www.makino.com,
Mitsubishi
www.mitsubishi-edm.com,
Okuma
www.okuma.america.com,
Star Cutter
www.starcutter.com,
Tree Machine
www.treemachine.com
Wisconsin Machine Tool
www.machine-tools.com,
Zagar
www.zagar.com et surtout de
DMG
www.gildemeister.com
avec son logiciel de maintenance à distance NetServices.
Un certain nombre de ces services étaient délivrés
à travers des lignes louées pour des questions de vitesse et de
fiabilité mais de plus en plus elles utilisent directement le
réseau de l'internet
L'ingénieur de permanence peut avoir depuis son PC chez lui ou en voyage
toutes les informations dont dispose l'opérateur et communiquer avec
celui-ci (voir également le § télémaintenance
page
123
Voir sur ce plan la remarquable étude effectuée par l'Atelier
BNP-Paribas juillet 1999
www.atelier.fr
Ces évolutions technologiques ouvrent des portes à une
réorganisation radicale du système productif en faisant
disparaître de nombreuses contraintes organisationnelles et en permettant
une nouvelle optimisation de la production tant entre les sites d'implantation
de l'entreprise qu'entre ceux de l'ensemble de ses donneurs d'ordre et
sous-traitants
L'internet va permettre en particulier le partage de machine entre entreprises,
fluidifiant les méthodes de production en flux tendu dans le cadre d'une
économie de production en temps réel
3.3.1.6.3 L'Intranet permet l'intégration des systèmes de gestion (ERP).
Ceci est
en particulier précieux pour les entreprises qui ont plusieurs
implantations et en particulier des filiales à l'étranger. La
plupart des systèmes d'informatique intégrée (ERP,
Enterprise Resource Planning) ont maintenant une interface IP qui permet de
les intégrer pleinement dans l'Intranet
c'est le cas de tous les leaders : SAP, Baan, Peoplesoft, JD Edward. Le
retard de certains d'entre eux dans cette mutation les a mené tout
près du dépôt de bilan (Baan)
L'entreprise Roll-Gom (
www.mpr.fr) à Arras bien que de taille
moyenne dispose de plusieurs implantations et d'une petite filiale aux Etats
Unis : sa gestion fortement informatisée (ERP, entreprise ressource
planning de SAP) utilise un réseau fait de lignes louées en
France et une liaison Internet VPN avec les USA.
3.3.1.6.4 L'Intranet un outil pour les achats le e-procurement, la " supply chain management"
L'Intranet permet, à partir de fournisseurs
référencés et de prix négociés, de fournir
un catalogue interne de produits offrant à chacun la possibilité
de composer sa commande, de la faire valider éventuellement par
l'échelon hiérarchique adapté en fonction de son montant
et, en tant que de besoin, de préciser ligne par ligne les instructions
de livraison (Hervé Thermique)
Ce processus (supply chain management) permet de réduire le
coût administratif des achats de façon drastique (6$ au lieu
de 75 Chris Zaharias de Netscape séminaire Aftel
nov 98)
D'après une enquête d'AT Kearney auprès de 162
entreprises les achats sur le Net devraient passer de 1,6% en 1998 à
20,4% en 2001 avec un accroissement notable de l'externalisation des
activités non stratégiques.
La fonction achat perd sa dimension administrative pour se redéployer
dans la recherche de nouveaux fournisseurs (sourcing) et l'innovation
(définition avec les fournisseurs de produits ou services nouveaux
correspondant mieux aux besoins)
500 ingénieurs de schlumberger travaillant sur 300 sites dans 50 pays
passent dorénavant directement leurs commandes sur internet: ils
disposent d'un catalogue négocié par le service achat
auprès de 20 fournisseurs. Après une éventuelle validation
hiérarchique les commandes sont automatiquement éclatées
et routées vers les fournisseurs
le processus d'achat a été rammené de 3 semaines à
3 jours (on retrouve le fameux facteur 7) avec une réduction sensible
des coûts (plus d'une centaine de MF)
Le standard en cours de finalisation OBI (Open Buying on the Internet)
est opéré par CommerceNet
www.commerce.net qui gère
3.3.1.6.5 L'Intranet l'outil de la conduite de développements menés par des équipes éclatées
Il
permet d'interconnecter les bureaux d'étude
Ceci est particulièrement important pour les entreprises
géographiquement éclatées, dont les compétences
sont réparties ou qui ont besoin de sortir en même temps des
variantes de leurs produits adaptées aux différents
marchés (langue, symbolique, couleurs, design, ...)
"un gros projet mobilisant 200 personnesdont 3/4 en europe et un quart aux
USA a pu être bouclé en 7 mois au lieu d'un an grace à
l'intranet qui nous a en particulier affranchi du décalage horaire"
Didier Lambert, Essilor
Ubisoft dans le domaine des jeux par exemple qui fait travailler
simultanément des équipes dans 9 pays
RadialSoft
www.radialsoft.com entreprise de 4 personnes,
architecte de logiciels de CFAO.fait appel pour la réalisation des
différents modules à des sous-traitants (qu'elle recrute sur son
site).
Ceux-ci sont éparpillés dans le monde (et notamment en inde qui
dispose d'excellentes entreprises dans ce domaine).
Le code au fur et à mesure de son élaboration est mis sur le
serveur dédié au projet et il est disponible, notamment pour les
test de toutes les équipes participant au projet et pour le client qui
peut suivre son avancement et réagir immédiatement en cas de
problème. tous les échanges de mail sont archivés et
constituent la "mémoire" du projet
3.3.1.6.6 Il est particulièrement bien adapté pour les organisations par centres de responsabilités ou par chantiers
Il
fournit en effet des outils permettant une large autonomie dans l'organisation
du travail
Bien évidemment pour arriver à ce niveau de
décentralisation l'outil technique est nécessaire mais ne suffit
point et ce large partage de l'information n'est pas sans problème au
niveau de la sécurité
"une telle organisation ne peut fonctionner que sur la confiance totale
dans tous les membres de l'entreprise" (Michel Hervé), ce qui est
culturellement opposé aux organisations fortement
hiérarchisées qui bien souvent reposent davantage sur le
contrôle et la défiance.
3.3.1.6.7 Il est un outil précieux dans le domaine de la qualité :
L'industrie automobile confrontée récemment à des
rappels pouvant concerner des millions de véhicules est bien
placée pour connaître l'aspect stratégique de la
traçabilité des pièces
Alpha CIM
www.alpha-cim.com entreprise de 120 personnes
à Evry (Essonne) oeuvrant dans l'informatique industrielle
(environnement, pharmacie, chimie, gestion d'éclairage, ...) a
créé un serveur Intranet pour assurer la diffusion et la
consultation des documents Iso 9001. L'entreprise étudie avec
l'AFAQ la possibilité de supprimer le
référentiel papier.
"Nous avions des centaines de copies de nos procédures qualité
à gérer : aujourd'hui non seulement tout le monde a un
accès facile mais surtout je suis certain que tous ont la
même version, c'est un point critique car l'entreprise est
certifié ISO" Philippe Cuif responsable des services
réseaux d'ECIA
Michel Hervé indique que sans l'Intranet son entreprise
éclatée en 500 lieux de travail n'aurait jamais pu atteindre le
niveau exigé par la norme ISO 9002
Les notaires, dont le coeur de métier est la codification des
actes, ont placé, au-delà de la mise en commun d'informations
juridiques et de bases de données, la qualité au coeur de
l'Intranet qu'ils ont bâti dans le cadre de leur chambre syndicale
parisienne (démonstration accessible par
www.intranet99.org)
3.3.1.6.8 L'Intranet devient le siège de l'intelligence économique et de la veille technologique
Le
service spécialisé ainsi que chacun des membres de l'entreprise
sont à même de capter des informations importantes pour
l'entreprise (au contact des clients, pendant les visites de salon,
...).
L'Intranet permet non seulement de les capitaliser sous forme exploitable mais
de les diffuser automatiquement (technologie push) aux membres de l'entreprise
en fonction des profils et intérêt qu'ils ont eux-mêmes
définis, soit sous forme de news périodiques ciblées, soit
lorsque cela est nécessaire sous forme d'alertes.
L'entreprise alpha-c
voir page
140surveille à l'aide de
robots ses principaux clients fournisseurs ou concurrents, ses marchés,
les technologies qu'elle emploie, à travers l'analyse permanente
automatique de 400 sites web (avec Enterprise Minder de Netmind
www.netmind.com/html/enterprise_minder.html) et la presse.
L'information est automatiquement mise à disposition des salariés
susceptibles d'être concernés.
Cegibat (filiale de GDF) chargée de conseiller les professionnels
du bâtiment a créé un "centre virtuel d'expertise"
structuré par thèmes qui permet de capitaliser
l'expérience de ses techniciens ; cette base de données est en
outre utilisée par les agents du marketing, les formateurs et les
services chargés d'éditer les manuels techniques.
Pour des villes comme par exemple Nancy (démonstration accessible par
www.intranet99.org) le
système d'informations géographiques (SIG) permet à
tout instant de disposer des informations relatives à chaque parcelle
construite ou de voirie:
- cartographie
- informations de toute nature sur les bâtiments ou la voirie concernant
la parcelle
- en cas de travaux, état d'avancement des chantiers.
Toute information ayant une composante géographique est ainsi
accessible.
3.3.1.6.9 Il facilite la mise à disposition d'outils d'expertise permettant en particulier des simulations
Ceci
peut concerner tant les bureaux d'étude (conception de produits
nouveaux) que les services maintenance (aide au diagnostic) et plus encore les
commerciaux à qui ils fournissent un précieux outil de dialogue
avec leurs clients (élaboration d'un produit personnalisé en
temps réel)
Le Crédit Lyonnais met à la disposition de chacun de
ses chargés d'affaire un outil de simulation permettant de mieux
apprécier le profil de risque de chaque client démonstration
accessible par
www.intranet99.org
Sollac permet à ses métallurgistes de faire
appel à un système expert pour l'évaluation des
défauts (démonstration accessible par
www.intranet99.org)
Desjoyaux
http://www.desjoyaux.fr
fabricant de piscines préfabriquées modulaires haut de
gamme, fournit ainsi à ses distributeur un outil permettant de
concevoir une piscine sur mesure prenant en compte à la fois les
contraintes esthétiques et techniques
3.3.1.6.10 Par la mise en réseau des ordinateurs il offre un nouvel espace de travail virtuel et des moyens de calcul extrêmement puissants (technologie Peer to peer ou P to P)
Les PC
sont en général exploités à un très faible
pourcentage de leur potentialité, des technologies comme groove
permettent de mobiliser leurs capacités de calcul ou de stockage
inemployées et de fournir ainsi des moyens de calcul surpuissants pour
l'entreprise ou ses partenaires
En outre il offre ainsi de nouvelles approches du travail collaboratif ne
nécessitant pas la mise en place de serveurs dédiés
3.3.1.6.11 Un outil pour le knowledge management
Dans
l'économie actuelle la compétence des hommes devient
l'élément déterminant de la compétitivité de
l'entreprise: c'est un capital qu'il convient de bien connaître et de
gérer avec soin: quelles sont les connaissances?, l'expérience?,
les aptitudes et les potentialités de chacune des personnes? Comment les
compléter ou les accroitre (par la formation? (voir§ suivant), par
l'organisation des parcours professionnels?)
Ceci est d'autant plus précieux à savoir que lorsque les
évolutions sont permanentes c'est parfois des compétences
"cachées" qui s'avèrent les plus précieuses:
On l'a vu par exemple lorsqu'il s'est agit de désigner des webmestres,
nouveau métier requérant des compétences non
habituellement détectées et répertoriées. De
même des développements inattendus à l'export (l'entreprise
est sollicitée pour un partenariat...) peut rendre précieux la
capacité à savoir qui éventuellement dans le personnel
parle la langue du pays
JP. Doumenc (Schneider) : "on voit bien à travers
l'Intranet du CEA à Marcoule que celui-ci peut apporter non plus
seulement de l'empilement des connaissances, du triage des connaissances,
mais la création de nouvelles connaissances" (concours
Intr@net 99
www.intranet99.org).
John Doyle vice président de Hewlet Packard avait
déclaré un jour "Si seulement HP savait ce que HP savait!"
Une entreprise française Trivium
www.trivium.fr déjà auteur de UMAP
s'est lancé sur ce créneau avec succès. Elle vient de
lever 30MF pour financer son effort de marketing: son logiciel Gingo
donne à l'entreprise une connaissance fine des ressources de
compétence de son personnel, qui sont en général
très sous-utilisées parce que mal connues. La start-up a su
déjà convaincre PSA, Bouygues, France Télécom...)
3.3.1.6.12 La formation interne du personnel
La
formation du personnel à travers des outils interactifs
permettant un véritable apprentissage accompagné par des tuteurs
(démonstration accessible par
www.intranet99.org) :
C'est un outil parfaitement adapté pour l'apprentissage technique
(informatique, langue, argumentaire de vente,...). Manpower
dispense à partir de son Global Learning Center 1200 cours à ses
collaborateurs intérimaires. 10.000 d'entre eux se sont
déjà inscrit : c'est un système particulièrement
bien adapté pour des personnes qui ont une activité
discontinue
L'Intranet permet également d'assurer la formation de commerciaux
dispersés sur le terrain à l'occasion de la sortie de
nouveaux produits en économisant temps et frais de déplacement
(et également celle des clients, apportant ainsi une notable valeur
ajoutée)
Il y a tout lieu de penser que Oracle SAP et Siebel intégrerons des
plates-formes de e-learning dans leurs produits
D'après une étude de Pascal Deborde (Arthur Andersen), 60% des
enseignements professionnels aux US auraient basculé sur le e-learning
avec des réduction de temps de formation pour des résultats
équivalents de 40 à 60%
Web Conferencing produit par Placeware
www.placeware.com spin off
de digital Design par exemple a mis au point une intéressante
méthodologie d'organisation de téléconférence
associée à une présentation et à un espace de
travail de groupe:
Le téléconférencier envoie aux participants (qui
peuvent le voir et l'entendre) les pages de sa présentation. Il est
assisté de faciliteurs qui peuvent répondre en temps
réel et individuellement aux questions des participants sans interrompre
le cours de l'exposé, ils interviennent auprès de celui-ci
seulement si le nombre et la nature des questions indique qu'une
majorité de l'auditoire décroché.
Il est ainsi possible d'assurer avec quelques dizaines d'assistants une
formation de 5000 techniciens répartis à travers le monde lors du
lancement d'un nouveau produit ce qui leur permet en outre d'être
immédiatement au contact de leurs client pour exploiter la dynamique
commerciale du lancement
Horizon Live Distance Learning
www.horizon.com spin-off de
Digital Design a une approche semblable
L'Université virtuelle Ziff Davis
www.zdu.com offre
déjà plus de 250 cours: avec 20.000 entreprises clientes et
150.000 stagiaires cette approche pédagogique commence à devenir
significative: une version francophone devrait prochainement voir le jour
Une université privée du nouveau Brunswick démarre
en 2000 exclusivement sur Internet et délivre un MBA : objectif, les
cadres vivant en Amérique et en Asie
Après Simon&Shuster Family Education Network et The Forum
Corporation, le groupe Pearson vient d'acheter pour 2,5 milliards de
dollars NCS qui réalise 630M$ de CA dans le domaine de la formation: il
doit lancer début 2001 son "Learning Network"
Certaines universités américaines délivrent leurs
diplômes officiels par cette voie
En France notons l'initiative de l'Université de Compiègne
et le projet des Ecoles des Mines en collaboration avec celles des
Télécoms pour permettre de réduire de 2 ans à
un an la période de présence à l'Ecole pour les formations
d'ingénieur en formation continue en utilisant les NTIC pour les
matières qui s'y prêtent
voir le colloque de Rouen sur les Nouvelles Technologies Educatives
http://nticf98.insa-rouen.fr &w
Voir aussi les sites de l'american society for training and development
www.astd.org, distance learning
on the net
www.hoyle.com/distance.htm
l'office of learning technologies, du Canada
www.olt-bta.hrdc.gc.ca
Teaching on-line
www.star.ucc.nau.edu
tele training institute
www.teletrain.com les
universités de Cornell
www.ilr.cornell.edu/distlearn/DL.htm de columbia
www.ilt.columbia.edu de
Phoenix
www.uophx.edu/uop/_distanc.htm, le MASIE center
www.masie.com ou le training
supersite
www.trainingsupersite.com
Voir également le chapitre sur le e-learning
page
55 et la recherche de formation sur le
web
page
113
3.3.1.6.13 Démultiplier l'efficacité des commerciaux en les connectant aux services du siège
bien
entendu le domaine d'application privilégié de l'Intranet reste
celui des commerciaux et des cadres en déplacement qui peuvent ainsi
être reliés de façon beaucoup plus efficace au Siège
.
Ils disposent ainsi d'un précieux support quand ils sont au contact
du client
L'Intranet augmente considérablement leur efficacité en leur
permettant un accès à tout le savoir de l'entreprise, y compris
le savoir vivant d'expertise (grâce à l'inventaire des
compétences).
"ils pourront exécuter les mêmes recherches complexes, en temps
réel, que les utilisateurs du siège" Alain Psénica,
direction commerciale du groupe Schneider
Il autorise des prises de décision rapide grâce à un
accès direct et permanent au décideur.
Il permet en outre de substantiels gains de temps et économies
administratives en permettant la saisie directe, à la source de toutes
les informations nécessaires au lancement de la production, à la
gestion des ordres et à la facturation..
AREL ingénierie, 20 personnes dont 17 ingénieurs
et cadres, située dans les Yvelines vend surtout à l'exportation
(U.R.S.S., Bangladesh, Cuba, Inde, Cameroun, Pologne, Vietnam,...).
Son ingénieur commercial peut, à l'autre bout du monde,
négocier en temps quasi réel les modifications techniques : Le
bureau d'étude avec qui il est relié par Internet, peut,
grâce à la CAO, adapter le projet, calculer le devis, et envoyer
par e-mail en pièce attachée une représentation
tridimensionnelle de l'installation (par un simple "coupé-collé"
grâce au protocole VRML)
Le fantastique gain de temps par rapport au fax (1 jour au lieu de 10), la
quasi-interactivité avec le client, permet, au moindre coût,
d'aboutir à une proposition bien mieux adaptée au besoin du
client et fait la différence avec les autres compétiteurs.
3.3.1.6.14 Un outil au service des techniciens de maintenance
Elle dispose de 1,1 ordinateurs par personne dont 750 micros portables
Chez le client, en cas de panne, le technicien se connecte avec son
micro portable (par n° vert) à l'Intranet de l'entreprise, ce
qui lui permet de consulter les plans tridimensionnels de l'installation (VRML)
avec la possibilité pour chacune des machines d'accéder d'un
simple clic à toutes les caractéristiques techniques des
pièces.
Il peut en outre accéder à une série de photos
numériques qui avaient été prises au fur et à
mesure du montage (ce qui est particulièrement utile pour des machines
calorifugées et donc non visibles sans un travail de démontage
important).
En cas de problème particulièrement difficile il peut
transmettre par mail une photo de l'installation accidentée au
technicien de l'entreprise le plus compétent dans le domaine,
où qu'il se trouve sur le territoire, ce qui lui confère une
efficacité beaucoup plus grande
Ceci permet en particulier d'assister le technicien de permanence, qui n'est
pas toujours celui qui connaît l'installation et qui doit procéder
à l'intervention.
A noter que cette idée de transmettre une photo, comme beaucoup
d'autre, vient d'une suggestion du forum
Il peut ensuite établir immédiatement le devis en ligne
grâce à sa connexion avec les services comptables,
l'éditer, le faire signer et entreprendre aussitôt le travail
(gain : une semaine de délais, économies de coûts
administratifs, division par deux des déplacements) : cette approche
s'est révélée là aussi un atout déterminant
face à la concurrence.
Par ailleurs la gestion fine de toutes les informations accumulées
à l'occasion de pannes permet un meilleur suivi qualité des
fournisseurs de pièces ou d'équipements.
En outre l'Intranet de l'entreprise permet de gérer l'agenda
électronique de tout le personnel, de permettre à chacun des
commerciaux de voir comment il se situe par rapport à ses objectifs de
gestion, de regrouper l'organisation des voyages professionnels,... et de
répondre aux préoccupations personnelles des agents en
particulier dans le domaine fiscal.
Il va sans dire qu'une telle méthode de travail a entraîné
une très profonde mutation dans l'organisation du travail et le
rôle de la hiérarchie.
v Pour la maintenance des installations de l'entreprise:
La Cogema a mis sur son Intranet l'ensemble des plan des installations
électriques qui sont ainsi à tout moment à jour et
disponible pour la surveillance et la maintenance
Hervé Thermique (Deux-Sèvres) 1000 personnes
(génie climatique, électricité, cuisines industrielles,
...) exerce une activité de chantier et de service chez le client.
L'entreprise emploie une dizaine de personnes à son siège mais
couvre un vaste territoire avec ses 25 agences.
3.3.1.6.15 La Télémaintenance
Elle
s'impose progressivement pour toutes les machines ou les chaînes de
production pilotées par un microprocesseur: celui-ci concentre en effet
toutes les informations provenant des multiples capteurs nécessaires au
contrôle du processus et il peut être facilement interrogé
à distance.
Il est également possible depuis le point de contrôle de modifier
les paramètres de réglage ainsi que les programmes qui le pilotent
C'est le cas en particulier des machines-outils à commande
numérique (dont la télémaintenance est toutefois, bien
souvent sous-traitée au constructeur ou à des entreprises
spécialisées
voir page
109)
La supervision des machines de moulage de caoutchouc de l'entreprise
Roll Gom (
www.mpr.fr) est également
assurée via l'Intranet et l'entreprise travaille actuellement à
la mise en place d'un VPN qui permettra:
* aux responsables de l'usine de pouvoir de n'importe où (de chez
eux, depuis un poste nomade) accéder à l'état de
fonctionnement de chacun des éléments de l'installation
* au technicien de permanence pendant les jours fériés
(certaines parties de l'installation fonctionnent en continu) de faire appel au
spécialiste où qu'il soit, (chez lui ou en déplacement par
exemple). Celui-ci pourra accéder à tous les paramètres
des machines, comme s'il était sur place, et donner les instructions
utiles pour le dépannage et la remise en route.
Cette nouvelle organisation doit permettre tout à la fois des
économies de maintenance et une moindre immobilisation des
machines.
De nombreux fournisseurs de logiciels de supervision et de contrôle de
chaîne de production ont rajouté cette possibilité
d'accès et de pilotage par le web (soit en Intranet (à
l'intérieur du site ou depuis l'extérieur en transitant par
l'Internet via une procédure sécurisée), soit en extranet
(entreprise de maintenance)
Citons USData, Intellution, PC Soft, Factory
Systems, Areal ou Ordinal Technologies &w leurs premiers
clients: Michelin et Creusot-Loire
3.3.1.6.16 L'Intranet un outil de décentralisation dans l'entreprise
Les
technologies de l'Internet, grâce à la standardisation des
interfaces permettent, contrairement aux systèmes propriétaires,
une large décentralisation des initiatives pour son développement
:
Cela peut certes conduire à une certaine
hétérogénéité mais qui est largement
compensée par son caractère dynamique, vivant et bien
adapté aux besoins opérationnels.
Avant l'Intranet, l'informatique était l'affaire d'experts, et les
utilisateurs n'étaient que consommateurs. Avec l'Intranet, il
existe encore de l'informatique, mais tous les salariés peuvent
eux-mêmes être des développeurs de systèmes leur
permettant de mieux s'organiser dans leur travail, donc ils deviennent
"acteurs" Michel Hervé.
"les nouveaux outils qui arrivent, par leur simplicité d'emploi, vont
permettre aux cadres opérationnels de concevoir eux-mêmes leurs
solutions sans devoir en référer aux services informatiques"
Craigh Mathis du Fairpoint Group
3.3.1.6.17 l'élaboration de la stratégie de l'entreprise.
A ce
niveau l'Intranet est naturellement utilisé pour faire participer
l'ensemble du personnel à l'élaboration de la stratégie de
l'entreprise
Chez Somfy entreprise savoyarde spécialiste des moteurs et des
automatismes de volets roulants 20 % des salariés sont
équipés de logiciels de groupware pour travailler en management
par projet.
Grâce à cet outil l'entreprise a pu également faire
activement participer une centaine de ses salariés à
l'élaboration du plan stratégique à 5 ans
3.3.1.6.18 Touchant tous les aspects de la vie de l'entreprise il concerne également les syndicats
Il va
sans dire que ces mutations dans les structures touchent aussi les syndicats:
Dans une telle organisation il est difficilement imaginable que les syndicats
n'aient pas leur espace réservé, un "droit d'affichage" ainsi que
les comités d'entreprise
www.comite-entreprise.com
&w
"si le pouvoir hiérarchique des cadres est contourné dans les
Intranets, car il y a possibilité de communication transversale hors
hiérarchie, les structures syndicales sont également
contournées car il y a des salariés qui s'expriment directement
"(Michel Hervé)".
les négociations sociales chez Hervé Thermique sont
organisées entre le collège des cadres, porteurs des
intérêts à long terme de l'entreprise et celui des
employés, davantage sensible aux résultats immédiats et
concrets notamment sur les salaires et les 35 heures.
Un premier exemple de cybersyndicat: Ubifree
www.multimania.com/ubifree/Index2.htm qui est né à
l'occasion du conflit chez le concepteur de jeux informatique Ubisoft
Le site intersyndical d'Elf "Elf en Résistance" a accueilli
30.000 internautes. Christian Magne, Cfdt Air France compare les 70F de son
abonnement mensuel au 3.000F de cout d'un seul tract
3.3.1.6.19 Moins de bureaucratie, plus de contacts humains avec les collègues et les clients
Le
constat sur lequel tous les réalisateurs d'Intranet se retrouvent est
qu'en tout état de cause les Intranet ne remplacent jamais les contacts
humains, bien au contraire ils les prolongent et leur confèrent une
nouvelle efficacité
"L'énergie du personnel peut être ainsi
réorientée: moins de soucis de gestion administrative, de
recherche ou de classement de l'information, lui permet d'être
davantage à l'écoute des besoins du client afin
d'améliorer le service rendu" (OPAC HLM de Rouen
démonstration accessible par
www.intranet99.org)
Yves Lasfargue note " les enquêtes récentes
montrent qu'aujourd'hui 78% des salariés ont au moins une fois par mois
un contact avec les clients alors qu'il y a une trentaine d'année ils
n'étaient que 35%" ce point est donc de plus en plus crucial
http://perso.wanadoo.fr/yves.lasfargue
Chacun des membres du personnel ayant une parfaite connaissance des clients
(profil client, liste des affaires en cours ou en négociation, personnes
en contact avec l'entreprise, ...) il devient possible de leur confier une
responsabilité commerciale (Michel Hervé).
Une PME de conseil facture ses journées 6000F: toute immobilisation au
bureau pour des réunions ou des tâches administratives
représente un manque à gagner.
Aussi Asco, pme de 10 salariés, travaillant sur la
planification des arrêts de tranche nucléaire a-t-elle
développé un Intranet et équipé tous ses
ingénieurs de portables connectables.
Sans compter l'augmentation de l'efficacité de ses cadres nomades qui
peuvent maintenant accéder à tous les savoirs de l'entreprise,
Asco estime avoir amorti son investissement en 6 mois rien qu'en
journées supplémentaires facturables
3.3.1.6.20 Le stade ultime, l'Intranet de l'entreprise étendue: les extranets
L'entreprise travaille pour ses clients et en étroite liaison
avec ses différents partenaires : fournisseurs, sous-traitants,
distributeurs, ...
Un Intranet efficace ne saurait donc être déconnecté...
:
Grâce à la mise en place de l'Intranet les distributeurs,
filiales et agents commerciaux disposent en permanence d'une information
à jour et d'une riche photothèque de qualité pour les
présentations
L'Intranet glisse ainsi inexorablement vers l'extranet que nous allons
voir plus en détail au chapitre suivant :
nous n'avons jamais vu de véritables Intranet sérieux qui
n'évoluaient pas vers des EXTRANET.
Une des difficultés rencontrées bien entendu par les entreprises
pionnières est le retard de leurs fournisseurs et clients dans ce
domaine comme nous avons pu très régulièrement le
constater, or dans un échange il faut être deux.
Une action prioritaire que devraient conduire les DRIRE serait sans nul
doute de s'appuyer sur ces défricheurs pour aider leurs fournisseurs
à franchir ce pas.
Exemple l'entreprise Lenoir-Elec
www.nancy.cci.fr/LENOIR
à Longwy conçoit et assemble des connecteurs de puissance
pour des grands groupes (Schneider, CEA, Edf,...) elle élabore les plans
en CAO en liaison avec les bureaux d'étude de ses clients
(échanges par e-mail). Pour la fabrication proprement dite elle s'appuie
sur une dizaine de sous-traitants disposant de machines à commande
numérique (découpe laser, usinage,...)...mais elle doit
transmettre les plans et les cotes par fax, ce qui entraîne
surcoûts, perte de temps et risque d'erreur
L'entreprise Diamoutils
www.diamoutils.com
à Annemasse, qui fabrique des outils diamantés,
connaît le problème inverse: les bureaux d'étude de ses
clients élaborent les plans des pièces en CAO, les transmettent
à leurs services achat sous forme de plans papier et c'est ceux-ci qui
servent pour les demandes de devis aux fournisseurs:
Transmis par fax ces plans doivent être ressaisis de façon
sommaire pour l'élaboration des propositions puis de façon
détaillée pour programmer les machines de fabrication (avec les
coûts, délais et risques d'erreur que l'on devine)
Aux USA l'évolution s'est faite ainsi de l'aval vers l'amont. C'est
presque toujours le client qui a poussé le fournisseur à
évoluer (cf rôle des acheteurs de l'automobile par exemple
sur les sous-traitants mais aussi de Autobytel sur les constructeurs).
Le risque est que nos entreprises les plus dynamiques, devant l'avantage
économique considérable qu'apporte une chaîne de commande
intégrée, ne se tournent vers des fournisseurs étrangers.
"dès lors l'on aura des sociétés dans notre domaine qui
seront capables de s'interconnecter avec nous c'est avec elles que nous
travaillerons" Michel Hervé.
... et que les grandes entreprises étragères (comme l'automobile)
se détournent de leurs soustraitants français qui n'auront pas su
s'adapter
Le concours Intr@net'99 a permis de faire émerger des
exemples remarquables illustrant les différents points
développés ci-dessus voir
www.intranet99.org .
Ce concours patronné par notre Ministère était
organisé par l'AFUU (
www.afuu.fr) il est possible sur le site du
concours de visualiser les démonstrations présentées par
les candidats (ce qui est exceptionnel, puisque par constructions les Intranets
qui représentent la majeure partie des applications des technologies de
l'Internet ne sont pas accessibles depuis le web).
Le site du concours net 2000 qui a pris la suite est consultable
à l'adresse
www.intranet2000.net
"nous travaillons dorénavant avec les salariés des sous-traitants
comme si c'était nos propres salariés" JP Colin Thomson
Dior Parfums éditait jusqu'en 1997 un catalogue
de plus de 3.000 références diffusé à 350
exemplaires avec une douzaine d'informations nouvelles par semaine. Les
délais dépassaient parfois 15 jours dans la zone Asie
3.3.1.7 Les pathologies des Intranet
Nous
avons malheureusement pu constater (à vrai dire surtout dans les grandes
entreprises ou organisations, notamment lors du concours
Intr@net'99 et malheureusement
encore lors de net2000, deux types de pathologies dans les Intranet:
Ceci est caractéristique des Intranets construits par les directions
informatiques qui ont tendance à réduire leur champ de vision
au matériel qu'elles contrôlent, surtout quand les
télécommunications dépendent d'une direction
différente.
Michel HERVE, Président-Directeur général
de Hervé Thermique et Maire de Parthenay, rappelle : "il y a 3 ans les
services informatiques étaient bloqués sur le client/serveur et
ne voulaient pas entendre parler de l'Intranet, jugé "amateur": il a
fallu changer les responsables informatiques pour la même raison tant
dans l'entreprise que dans les services de la ville"
.Ce cas n'est pas exceptionnel : nous avons constaté à de
nombreuses reprises que pour développer de véritables Intranets,
les entreprises avaient du se séparer de leur directeur informatique
Dans un véritable Intranet comme nous l'avons vu plus haut, c'est en son
sein que se créée l'information "native" et que se prennent les
décisions. Cela implique que les droits d'accès soient
définis dossier par dossier, en lecture comme en écriture.
Deux questions test nous paraissent en mesure de savoir s'il s'agit d'un
Intranet "plaquette" ou d'un véritable Intranet:
Question 1 : combien cet Intranet a-t-il coûté ? Quel est le
retour sur Investissement (ROI Return On Investment)?
Michel Hervé "l'informatique représente 3
à 4 % du budget général et en son sein les coûts des
développements intranet sont marginaux. Ce qui coûte ce sont les
outils de gestion et la formation ainsi que tous les coûts inchiffrables
liés à la modification de l'organisation".
Philippe Contal "c'est une grave erreur de vouloir compter en francs ou
en retour sur investissement. Ce qui est surtout important c'est d'avoir une
réactivité par rapport à nos clients, une gestion
performante de l'information, c'est d'avoir des équipes qui travaillent
efficacement.
Je n'ai même jamais essayé de chiffrer le ROI. L'investissement
direct est très faible:nous utilisons des logiciels libres, c'est
l'investissement intellectuel de tout le personnel de l'entreprise qui est
important. Comment le chiffrer ?"
Stéphane Landré (Intranet des chantiers HLM
d'Orléans) : "certains se posent encore la question aujourd'hui : on ne
se la posera plus dans 2 ans. Qui s'interroge aujourd'hui sur le ROI d'un
téléphone ou d'un fax ?"
C'est à l'évidence l'Intranet le moins performant car le
principal intérêt d'un Intranet concerne la liaison entre les
personnes au contact avec le client (et donc la plupart du temps "nomades") et
les services fonctionnels qui leur assurent lors des négociations un
"back up" technique (bureau d'étude) ou financier (services de gestion).
Ces Intranets ne comportent alors que les informations non confidentielles :
informations générales sur l'entreprise, données
techniques, postes disponibles, revue de presse, stages de formation avec
possibilité d'inscription, annuaires, messagerie, organigramme et notes
de services, colonies de vacances,... Ce n'est en fait qu'un "e-journal
d'entreprise" et, même si tout cela est indéniablement utile,
on est loin d'un véritable Intranet, système nerveux de
l'entreprise :
Cet Intranet ne pouvant se cantonner aux sédentaires du siège
social est alors nécessairement conçu autour de la technologie
VPN (il peut avoir une partie sur des liaisons louées pour garantir
le débit, mais doit quasiment toujours avoir une partie transitant par
internet ou par RTC pour permettre un accès nomade
voir page
117).
Quant au "retour sur investissement" il est d'ordre tellement
stratégique que les éventuelles parties chiffrables sont
là aussi très secondaires
Philippe Contal : la question ne se pose même pas car
nos clients se connectent les uns après les autres.
3.3.1.8 Des possibilités nouvelles pour le télétravail
Internet
permet aussi le travail à domicile, à partir d'un poste nomade
depuis ou d'un centre local équipé (13 en France)
Il permet également notamment pour le service clientèle, de plus
en plus important avec des produits plus personnalisés ou plus
sophistiqués, de délocaliser les Call-Centers en prenant en
compte des paramètres d'optimisation géographiques qui ne sont
pas ceux de la production
3.3.1.8.1 De nombreux avantages pour les salariés, l'environnement et l'aménagement du territoire
Le
télétravail permet de limiter les déplacements:
Mayetic 10 personnes,qui est une société de service
Internet n'a aucun locaux: tous les collaborateurs ont adopté le
télétravail et ne se réunissent qu'une fois toutes les 6
semaines pour partager un repas et recaler la stratégie. L'entreprise en
tant que telle, totalement virtuelle n'existe que par son intranet
(échanges, forums, gestion administrative, bases de connaissance,
reporting) et ses extranets (toutes les fonctions secondaires sont
externalisées : comptabilité, recrutement, ...)
L'Allemagne a lancé dans ce domaine un ambitieux programme de
création d'emplois : Telearbeit.
Cette forme de travail laisse entrevoir un contexte nouveau, ou
l'appartenance à l'entreprise n'est plus un concept binaire, et qui du
coup peut contribuer à gommer certains mécanismes d'exclusion.
Au Canada le groupe Prével (
www.generation.net/prevel
) vend des maisons prééquipées (câblage,
réseau local, séparation bureau/famille,..) pour le
Télétravail.
3.3.1.8.2 Le gain est par contre bien moins évident pour l'entreprise et pour les syndicats de salariés :
les
problèmes d'organisation, de contrôle d'hygiène et de
sécurité, de prise en charge des frais, de responsabilité,
notamment en cas d'accident, sont délicats.
En particulier le salarié ne peut plus être
contrôlé simplement à travers ses horaires et son
activité immédiate: le télétravail implique
qu'on l'on soit capable de définir au salarié des objectifs
à atteindre assortis d'indicateurs pertinents pour évaluer
son travail.
Le "Chef" habitué à "commander", n'a plus ses troupes à sa
disposition, perd son statut et n'a pas forcément la capacité
à se transformer en animateur d'équipes
Au niveau du salarié "Certains ont besoin de contraintes, de
repères matériels, de rappels à l'ordre. Or dans le
télétravail on entre dans une logique d'autonomie" Nocole
Turbé-Suétens, présidente de l'AFTT
Ce problème de contrôle se pose aussi pour les syndicats.
Notre code du travail conçu autour des concepts de la production
traditionnelle a du mal à appréhender ce nouveau mode
d'organisation
Ce problème est apparu sous une autre forme quand Vivendi a
annoncé son intention de donner des ordinateurs à ses
employés (comme c'est le cas en Suède) : est-ce pour que les
employés travaillent à la maison et alors quid du temps de
travail? Est-ce un avantage en nature et alors quid de la fiscalité?
3.3.1.8.3 Des résultats décevants
L'écart est frappant entre notre pays, avec 2,9% de la
population active, et le reste de l'Europe (notamment avec les pays du Nord),
avec 6%
La confusion entre les notions d'emploi et de travail, trop
fréquente, ne facilite pas le développement du
télétravail et ceci nous paraît expliquer pour une large
part son faible développement (en dehors des cadres qui travaillent dans
une logique de mission et des commerciaux qui souvent eux sont dans une logique
de commission) malgré tous les avantages qu'il présente
Outre que cela n'est pas possible pour tous les emplois, le passage d'une
logique de soumission à une logique de mission ou de commission n'est
pas simple.
L'organisation du pouvoir dans nos entreprises basé sur des hierarchie
parfois encore lourdes, une organisation du travail où l'on
contrôle le temps passé plus que le résultat obtenu, une
"gouvernance" de tradition royale, où les cadres sont davantage
préoccupés par la satisfaction du chef que du client, expliquent
que le télétravail est notablement moins développé
dans notre pays que dans l'Europe du Nord: l'augmentation a certe
été de 67% entre 1997 et 1998 mais cela ne représente que
420 000 personnes contre 1 455 000 au royaume uni (Nicole
Turbé-Suetens)
3.3.1.8.4 Télétravail et téléservices
Pour les
cadres, des commerciaux et des techniciens du service après-vente qui ne
sont pas rémunérés à l'heure de travail et dont la
mission recèle en général une large part de nomadisme, le
télétravail ne pose guère de problème (si ce n'est
qu'elle rend encore plus ténue la césure entre vie
professionnelle et vie privée...)
Chez Thermatec industrie par exemple, (35 personnes installées
à SOPHIA) le directeur financier travaille depuis son domicile
à Menton.
Pour un développement plus ample, c'est quand toutes les
conséquences sont tirées de l'analyse faite au §
précédentque le "télétravail" peut fonctionner
véritablement:
A un lien de subordination hiérarchique doit être
préféré un lien de partenariat avec une personne se
mettant à son compte et qui offre des Téléservices aux
entreprises (journalistes "free-lance", designer, conseil juridique,
documentaliste, secrétaire bilingue, dépannage informatique,
interprète, courtier d'assurance...) :
Netsurf cite par exemple le cas d'un dessinateur projeteur
spécialisé dans la CAO, installé à Gassin
près de Saint-Tropez qui travaille essentiellement avec des cabinets
d'architectes parisiens ou étrangers (Beyrouth) ou d'une
rédactrice technique implantée à Trégastel, dans
les côtes d'Armor
Catherine Meunier partage quotidiennement son temps de travail
d'assistante de direction entre trois entreprises angevines pour
lesquelles elle assure des fonctions de communication, de contrôle de la
rentabilité et des ressources humaines (le Monde interactif)
Question.fr
www.question.fr rassemble un
réseau d'une centaine de documentaliste permettant d'externaliser la
fonction documentation
Aussi en dehors de quelques entreprises "citoyennes" EDF et
Hewlet-Packard avec notamment une équipe de
télétravail sur le plateau du Vercors, le
télétravail n'a pas connu l'essor que ses multiples avantages
auraient permis espérer.
Le cas particulier des Centres d'appel (Call centers), parfois
intégré à l'entreprise et parfois sous-traité qui
peut être assimilé au télétravail sont
traités plus en détail dans le chapitre consacré aux
extranets
voir page
131 et dans celui traitant de
l'aménagement du territoire
voir page
236
European Telework Development (EDT :
www.eto.org.uk) fournit
informations, conseils pratiques et support tant aux entreprises
intéressées qu'aux candidats télétravailleurs, aux
fournisseurs de produits et services ou aux collectivités locales. Un
rapport publié en 2000 par la commission européenne et disponible
à l'adresse
http://www.aftt.net/aftt/europe/europe.htm est la
référence en ce domaine au niveau européen
En France l'Association Française du Télétravail et des
Téléactivités (AFTT :
www.aftt.net) organise la
réflexion au niveau national. Contact France :
n.turbe@ibm.net
3.3.2 L'entreprise avec ses partenaires : Internet ou Extranet
3.3.2.1 Relations client/fournisseur, donneur d'ordre et sous-traitants, banques et entreprises : le web-EDI
Il
s'agit des échanges de données administratives ou
financières numérisées, qui traditionnellement
s'opéraient sur les réseaux traditionnels selon la norme
EDI (Echange de Données Informatisées)
Ils représentent selon Forrester Research
www.forrester.com 17% du
montant des commandes des grandes entreprises américaines (150 milliards
de dollars) et 50 milliards de F pour la France, qui sur ce plan, n'accuse pas
de retard
Aujourd'hui l'EDI représente une très grande facilité et
un coût négligeable pour les grands donneurs d'ordre; par contre,
il n'en est pas de même pour les petits sous-traitants, parfois
occasionnels pour lesquelles elle représente un coût
d'investissement qui est pour elle tout à fait significatif (de l'ordre
de 150 KF), et un coût de fonctionnement important (transmission en
général assuré par des messageries X400 avec des services
"à valeur ajoutée", nécessité de compétences
informatiques interne,...)
Par ailleurs, si les systèmes d'EDI ont récemment réussi
à converger vers une normalisation interprofessionnelle
dénommée EDIFACT, ce qui est un atout précieux, il n'en
reste pas moins qu'EDIFACT est une norme extrêmement lourde à
mettre en oeuvre pour une petite structure. En effet outre la normalisation des
messages, il implique la refonte de toute l'organisation de la gestion des
informations
3.3.2.1.1 Un abaissement drastique des coûts de transmission en utilisant le réseau internet (l'EDI sur IP)
Dans ce
cas l'ensemble de la chaîne d'échange et de ses protocoles sont
maintenus mais la communication est établie à travers le
réseau internet, ce qui permet un abaissement sensible des coûts
de transmission et donc une utilisation potentielle par un plus grand nombre
d'entreprises allant jusqu'aux PME. Il y a une forte
complémentarité entre EDIFACT et Internet, ce dernier
renforçant la position de la norme.
Cette démarche est intéressante pour maintenir EDIFACT chez les
industriels ayant récemment fait l'effort de se mettre à cette
norme et cet énorme avantage en terme de coût et de vitesse de
mise en place, devrait amener toutes les entreprises à remplacer
rapidement les réseaux "à valeur ajoutée".
En revanche, elle ne règle pas le problème des PME qui n'en ont
qu'une utilisation plus occasionnelle et s'accommoderait mieux d'un
système beaucoup plus léger (certains parlent d'EDI "lite"
ou "web EDI"), utilisant les mêmes formats de message
normalisés mais ne les obligeant pas à réorganiser
entièrement leur chaîne de traitement informatique pour la rendre
conforme à la norme
3.3.2.1.2 Plus simple, moins cher, EDI dans IP: le Web EDI
Cette
solution offre une facilité d'emploi et une convivialité inconnus
de l'EDI classique, et qui, par rapport au fax (outre le coût) permet un
traitement de l'information sans ressaisie (pour l'élaboration du bon de
livraison ou de la facture par exemple)
En outre le protocole XML facilite grandement la mise
en forme de messages EDI en permettant de faire l'économie de
l'élaboration des "subset EDI" (description formelle des données
devant figurer dans un message EDI dont seule l'enveloppe est
normalisée), au profit des modèles des données, beaucoup
plus faciles à établir
Les RFC (enquêtes publiques) pour XML ont été
publiées en juillet 1997 et les spécialistes estiment
nécessaire un délai de 4 à 7 ans pour que ce nouveau
standard soit effectivement utilisé à grande échelle. A mi
parcours en l'an 2000 XML s'est déjà assez largement
imposé et toutes les nouvelles version de navigateurs le prennent en
compte
"aujourd'hui seulement 1,5% des PME françaises utilisent l'EDI"
estimait en 1998 Pierre Georget20(*) directeur technique de Gencod qui pense
que le Web EDI doit permettre de multiplier par 10 le nombre d'entreprises
utilisant cette norme (300.000 au niveau mondial à cette époque),
les premiers développements sont déjà opérationnels
dans la grande distribution (Tesco, Sainsbury, Leclerc, Casino, Leroy Merlin,
Intermarché,...) et chez des industriels comme Chrysler ou Ericson avec
leurs fournisseurs PME.
Une petite société française (NY consultant)
proposait dès 1998 pour 9.000 F une station EDI sur PC : elle prend en
charge l'émission et la réception de documents commerciaux
complets après avoir assuré leur transformation en message
EDIFACT normalisés. Le tout peut alors transiter sur Internet : pour un
envoi de nuit, l'expédition d'un millier de messages EDI de 2 ko chacun
coûte.... moins de 20 F. Les abonnés aux réseaux
"à valeur ajoutée" apprécieront.
Dilicom, opérateur de réseau pour l'interprofession du
livre a adopté cette solution: il gère 30 millions de lignes de
commande pour3.500 pointd de vente: début 2000, 1.800 libraires
passaient encore leurs commandes par Minitel mais pour un volume
inférieur aux 100 qui avaient basculé sur Internet
Et des formules encore meilleur marché se développent chaque
jour :
actuellement les artisans de Colmar travaillent avec leur centre
technique (le CTAI de Colmar (
www.artifrance.fr) , SPIE
Batignoles, la DDE et leur organisation professionnelle (la CAPEB) au
développement d'un "extranet" permettant la gestion technique et
administrative d'un chantier avec un système d'EDI "libre" totalement
gratuit
Une autre solution est à trouver dans l'EFI (Echange de
Formulaires Informatisés) permettant à une PME de
simplement remplir sur micro-ordinateur un formulaire qui lui a
été transmis sur le réseau, le petit logiciel
intégré au formulaire "intelligent" se chargeant de la mise au
format EDIFACT avant transmission
C'est également une formule qui devrait se développer notamment
pour les formulaires administratifs en particulier dans le domaine
fiscal et social.
Un équilibre s'établirait ainsi en fonction des coûts et
des exigences des différents types d'échanges.
Les réseaux extranet sont ceux qui permettent ces échanges de
données entre les entreprises en utilisant les protocoles de
l'internet.
Ils peuvent:
L'utilisation du protocole IP pour la transmission d'informations de
toute nature entre entreprises est peut être la partie la moins
visible mais la plus importante sur le plan économique car
elle entraine un changement d'ordre de grandeur dans les couts et les
délais.
D'après les estimations de Forrester Research
www.forrester.com,
dès 1998, aux USA, plus de la moitié des échanges
électroniques interentreprises avaient basculé sur le
protocole IP
cf le gigantesque projet ANX
www.anxo.com
voir page :
140 en cours de deploiement aux USA sous
l'impulsion de l'Automotive Industry Action Group (Aiag, les projets similaires
JNX au Japon, KNX en Corée et AANX en
Australie et ENX en phase expérimentale en
Europe
www.radguard.com/ENXexplained.html et
www.galia.com/triencou.htm
,
L'Association Electronic Commerce Europe,
www.ec-europe.org
animée par Eric Blot-Lefevre, qui réunit les grands groupes
européens et les associations européennes de PME, travaille
actuellement sur un ambitieux projet pour faciliter les échanges
électroniques interentreprises dans "l'Euroland"
Il s'agit sans doute là de la norme que doit adopter l'État
pour ses relations avec les entreprises en évitant absolument de
s'engager dans des protocoles franco-français générateurs
de surcoûts tant pour l'administration que pour les entreprises et
n'ayant aucune perspective d'avenir).
Pour prendre le seul exemple des achats de fourniture, le coût
administratif de la gestion d'une commande peut être ainsi,
lorsqu'elle est totalement dématérialisée, (supply chain
management) être ramenée de 70$ à 4$
voir page
120).
Par ailleurs l'accès direct des fournisseurs, en temps réel aux
données commerciales permet une accélération
considérable des cycles et une réduction drastique des stocks
: Philippe Lemoine Pdg des Galeries Lafayette indique "dans un
supermarché français les stocks tournent en moyenne 10,5 fois,
alors que dans un Wall-Mart de même tailleils tournent 25 fois"
Intel qui a mis en place un extranet en juillet 1998 avec 200 de ses
clients dans le monde remplaçant les solutions EDI traditionnelles a vu
une explosion de ses commandes électroniques avec plus d'un
milliard de dollars par mois
On conçoit aisément l'immense gisement d'économie
financière et de gain de temps pour les échanges
inter-entreprises et les transmissions des informations d'une application
informatique à une autre (pas de ressaisies d'informations avec les
risques d'erreur que cela comporte). On peut donc penser que cette pratique
doit être étendue le plus rapidement possible à la quasi
totalité des échanges interentreprises
3.3.2.2 Un extranet: l'Intranet de l'entreprise étendue
On voit
bien également qu'il n'y a pas de différence de nature entre
un véritable Intranet et un extranet : la conduite de projet,
l'exécution d'une commande ou d'un chantier, la négociation d'une
affaire nécessite qu'un groupe de personnes travaille sur des dossiers
communs en gérant des flux d'informations protégés
d'interventions extérieures (projet de contrat, commande,
ordonnancement, factures, paiements, ...)
Parfois, mais rarement, ce groupe est strictement interne à l'entreprise
et travaille au sein d'un Intranet, mais la plupart du temps l'équipe
projet inclut client, partenaire, sous-traitant ou fournisseur et c'est un
extranet : on peut dire que "l'extranet est l'Intranet de l'entreprise
étendue" (
Pour les échanges par exemple entre la maison mère et une filiale
on est d'ailleurs bien en peine de dire s'il s'agit d'Intranet ou d'extranet.
Valmet par exemple (
www.valmet.com) est une entreprise
Finlandaise, leader mondial dans la construction de machine à papier.
Une telle machine (dont, pour la petite histoire, le contrôle de process
écrit en JAVA depuis 1997, fabriquée sur mesure produit des
bandes de papier larges de 4 mètres à plus de 100 km/h et
coûte aujourd'hui plus d'un milliard de Francs.
Elle nécessite pour sa conception une coopération
extrêmement étroite tant avec le client qu'avec les principaux
sous-traitants (qui sont plusieurs centaines)
"Durant toute la négociation technique un extranet permet de faire
fonctionner ensemble les bureaux d'étude de Valmet et de ses
sous-traitants et de présenter virtuellement la machine en 3 dimensions
au client (VRML).
Dans la phase suivante cet extranet permet d'organiser la production et
d'assurer un suivi qualité particulièrement rigoureux.
Enfin, une fois livrée, il est possible si nécessaire de
télé-opérer la machine à distance (la machine
installée en Afrique du Sud est ainsi pilotable depuis Bordeaux à
travers une liaison à très haut débit privée (car
la machine émet 40.000 informations par seconde soit 10 fois plus qu'une
fusée Ariane)" Jean-Louis Couffinhal Valmet Bordeaux.
Ceci ne veut pas dire que ces extranets (de même que les Intranets)
utiliseront systématiquement à l' avenir les infrastructures
publiques de l'internet : pour des raisons de garantie de débit et
de sécurité certaines grandes entreprises continueront à
préférer l'utilisation des réseaux
spécialisés, évidemment payants, leur apportant des
garanties sur ces plans.
3.3.2.3 L'internet "classe affaire" et "classe tourisme"
On
commence pour ces raisons à voir apparaître la notion
d'Internet "classe affaire" en marge de l'Internet actuel que l'on
pourrait baptiser Internet "classe tourisme" il existe actuellement de nombreux
projets en ce sens, promus par IBM associé à 15 banques, (qui
vient de le revendre à ATT) Général Electric, France
Telecom, Deutch Telecom et Sprint avec Global One, Compuserve Network
Service,...
La "réservation de ressource" (protocole RSVP)
réserve des capacités à certains noeuds pour des paquets
d'un certain type, le "routage différencié" permet de
choisir pour les paquets identifiés un chemin privilégié
plus rapide et le "routage de bout en bout" impose le trajet
Eric Benhamou, président de 3Com l'expliquait dans une
récente interview aux Echos: " L'Internet demain ne sera plus
égalitaire : quand on prend un avion, on peut choisir une place en
stand-by : on paie très peu cher et on ne monte que s'il y a de la
place. Ce modèle convient pour beaucoup de choses, par exemple pour mon
courrier électronique, qui ne comporte pas d'urgence. Ensuite il y a un
tarif où en est sûr d'avoir une place, même si le
siège n'est pas très grand, et ainsi de suite jusqu'à la
première classe. Le prix grimpe vite, bien sûr, mais le service
est très défini. À chaque fois on sait ce que l'on paie.
C'est comme cela que fonctionnera l'Internet. Il y aura toujours des services
gratuits et beaucoup de payants, mais on saura exactement pourquoi on paie"
D'ors et déjà MCI, Telephonica, Telecom
Italia et OtelO ont lancé des services à
qualité de service plus élevé avec une tarification
différenciée
La nouvelle norme IP (IP version 6 ou IPv6
www.ipv6.org) intègre
3.3.2.4 Echange de données techniques "coingienering"
Avec
Internet le transfert des données nécessaires à
l'élaboration des produits devient rapide, peu onéreux, et
s'effectue sous une forme directement "assimilable" par l'informatique du
partenaire voire même par ses machines outils à commande
numérique (éventuellement avec le concours de plates-formes
assurant la transposition des fichiers de CAO d'un système à
l'autre : Exemple : relations plasturgiste/mouliste)
D'après Jens Newman membre du directoire de Volkswagen, en couplant les
économies sur les processus administratifs et sur la conception
l'économie peut aller jusqu'à 3.650$ par véhicule
Alpha-c,
voir page
140 petit groupe d'entreprises de
mécanique dont nous avons déjà parlé
www.alpha-c.com s'est brutalement aperçu
qu'il allait perdre un de ses gros clients qui déplaçait ses
activités aux Etats Unis.
Elle produisait pour lui des moules pour la fabrication de cannes de golf et
les méthodes de travail classiques n'étaient, avec la distance,
plus compatibles avec les délais.
L'interconnexion de ses bureaux d'études via internet avec ceux
de son client a permis en travaillant de façon coopérative sur
les fichiers de conception assistée par ordinateur (CAO) de faire chuter
le temps de fabrication d'un moule de 1,5 mois à moins d'une semaine :
le client a été conservé et il constitue maintenant une
très utile référence
Fisher Rosemont (Cernay)
http://www.frco.com/systems
entreprise issue du rachat de plusieurs PME sur les 3
continents (frabrique en particulier vannes et compteurs): pour des
pièces nécessitant la collaboration USA-France avec le bureau
d'étude du fondeur, le temps nécessaire passe de 15 jours
à 30 minutes (en économisant de surcrois un déplacement).
Pour une pièce demandant une collaborationSingapour/US/Cernay le
délai est passé de 3 semaines à 90 minutes
Lafarge Peinture
www.lafarge-peintures.fr a développé
un mini-extranet qui relie les machines à teinter de ses 250 revendeurs
qui permet un accès direct a la banque de donnée des
référentiels de couleur et de réaliser ainsi
automatiquement et avec une grande finesse les mises à la teinte. Il est
prévu d'ajouter beaucoup d'autres services à Colorsystem
Renault et Dassault expérimentent ces nouvelles
méthodes mais son extension aux petits sous-traitants est aujourd'hui
impossible à cause de l'étroitesse des bandes passantes et le
coût des liaisons spécialisées à haut débit,
ce qui limite l'utilisation aujourd'hui à l'Intranet
Cadence Design System qui a interfacé son produit avec Internet
(I-Cadence) considère que cette capacité d'intégration des
bureaux d'étude permettra de gagner 30% au minimum des coûts de
développement
Nous avons également pu voir à Oakland en Californie une
application, en cours de test, permettant à une PMI d'envoyer son
programme de forgeage à un laboratoire, et de recevoir, en retour, le
résultat de la simulation (autorisant ainsi une mise au point par
itérations) &&us
3.3.2.5 Suivi d'exécution des commandes, maintenance dépannage et service après - vente
Nous
avons déjà examiné plus haut (
voir page
108) les economies et les gains
d'efficacité qu'internet permet pour le SAV (FAQ, gestion des e-mail,
clubs d'utilisateurs, réduction des stocks de pièces
détachées, personnalisation du service, formation des
utilisateurs).
Internet permet également un suivi très précis de
l'exécution de la commande d'abord au sein de l'entreprise puis, sans
discontinuité, tout au long du processus de livraison : les grands
logisticiens mondiaux (: Fedex
http://www.fedex.com/
UPS
http://www.ups.com/ DHL
http://www.dhl.com/, ...)
offrent tous la possibilité de ce suivi "sans couture"
voir page
231.
Dans l'entreprise Card channel à Poisat près de
Grenoble
www.cardchannel.com le client peut
ainsi, à chaque instant suivre l'élaboration puis l'acheminement
des produits qu'il a commandés en passant de façon transparente
du site du fabricant à celui du transporteur.
Mais Internet fournit également un outil extrêmement
précieux pour le technicien chargé du dépannage chez le
client en lui apportant les éléments utiles pour faciliter son
diagnostic et le guider dans la réparation.
Une des difficultés rencontrées par le technicien chargé
de la réparation est d'identifier le modèle, d'en connaître
les caractéristiques techniques et de savoir quel est aujourd'hui le
modèle de thermostat susceptible d'assurer le remplacement en toute
sécurité.
L'entreprise Cotherm a alors créé un petit site WEB
présentant les photographies de tous les thermostats existants
permettant de répondre ainsi aux besoins d'identification de la
pièce défaillante et de proposer dans son catalogue le
matériel idoine pour le remplacer.
Outre l'usage des deux services précédents, l'entreprise qui doit
faire face à une panne peut rechercher une pièce ancienne qui
n'est plus fabriquée (machines, moteurs, engins,....) ou faire appel
à une compétence qu'elle ne sait pas où trouver
L'entreprise Valley Drive Systems
www.rockford.com/vds, dans l'Illinois, fournit les
"reconstructeurs" de voitures du monde entier, en trains avant qu'il
reconditionne à partir de pièces d'occasion (en les dotant
notamment de cages de roulement neuves) : pour les modèles anciens ou
rares, il procède par appel d'offre sur le net (où
répondent en particulier les casseurs de voitures
L'entreprise Cotherm à Vinay près de Grenoble
(Isère)
www.cotherm.com fabrique des
thermostats : ces matériels de formes et de
caractéristiques très diverses se trouvent dans de très
nombreuses installations où elles sont chargées d'assurer des
fonctions de régulation ou la sécurité.
3.3.2.6 L'animation des réseaux de prescripteurs, distributeurs, importateurs,...
Pour
tous les produits techniques (électronique, colles,...) et notamment
ceux qui posent des problèmes de sécurité ou
d'environnement (médicaments, phytosanitaires,...) ou qui
nécessitent de conseiller le client (parfum, cosmétique, produits
de luxe) les prescripteurs et les distributeurs privilégient les marques
qui leur offrent une assistance technique pointue pour leur permettre de mieux
servir leurs clients
Sothys, entreprise Corrézienne de 110 personnes
www.sothis.com , fabrique des produits de
beauté dont les 2/3 sont exportés dans 60 pays. Elle vend ses
produits à travers 60 importateurs-distributeurs et grâce aux
prescriptions de 10 000 esthéticiennes. Son projet en cours de
concrétisation vise à leur apporter une qualité
d'information tant technique qu'esthétique : aujourd'hui papier et
téléphone ne permettent pas d'atteindre cet objectif
malgré un coût très élevé
3.3.2.7 Sous traitance de l'immatériel,
Dans le
domaine de la sous-traitance de l'immatériel : traductions (
http://artinternet.fr)
comptabilité, formation, organisation des déplacements, Hot Line,
marketing et accueil téléphonique, ...Internet permet une
"dé"-localisation au sens propre du terme (le soustraitant est
"n'importe où) et non une "re"-localisation (le sous-traitant est
installé à un autre endroit):
Saurons-nous par nos compétences capter, sur le marché
mondial, le travail d'un niveau qualitatif correspondant au niveau de vie que
nous souhaitons pour notre pays ?
Un point particulier mérite d'être évoqué tant de
part son impact sur l'emploi et l'aménagement du territoire que par
l'évolution des relations avec le client qu'il sous-tend : les
centres d'appel (call centers)
3.3.2.8 Les centres d'appel
Ils
deviennent en effet un rouage essentiel dans la relation entre l'entreprise et
son client : outre une éventuelle fonction de démarchage,
ils apportent une nouvelle capacité de service (conseil,
dépannage) et une écoute précise des besoins ou
insatisfactions.
La téléphonie IP avec les atouts techniques qu'elle apporte
(outre l'abaissement drastique des coûts) est un des
éléments de cette expansion : elle autorise le click &
talk et une meilleure intégration téléphone
/informatique.
En 1998 il y avait déjà, selon Datamonitor
www.datamonitor.com, 11
000 centres en Europe pour 1000 000 de Téléopérateurs (7
millions aux USA).
Pour la France (100 000 opérateurs en 1999) PA Consulting prévoit
30 000 créations d'emploi par an (Banque, assurance, assistance
technique, prise de commande hot lines informatiques, enquête d'opinion,
dépannage automobile marketing téléphonique, centres de
réservations, SAV,.....).
Ces métiers sont de plus en plus exigeants en terme de formation tant
technique qu'humaine, mais par contre, à condition de pouvoir disposer
d'une infrastructure de Telecom compétitive (bande passante,
qualité, prix) ils ont une grande liberté de localisation.
L'Irlande et Amsterdam ont depuis longtemps joué cette carte avec
succès.
En France Amiens essaie de jouer à fond cette carte avec la
mise en place d'une université spécialisée montée
en partenariat avec Matra Nortel (avec un certain succès puisqu'en 1 an
elle a accueilli 8 plateaux (voda phone, kertel, et négociations en
cours avec le crédit mutuel .... de Bretagne).
La région Picardie a en outre très intelligemment joué de
sa position géographique (point de passage obligé entre le coeur
de l'Europe et Paris) pour obtenir des nouveaux opérateurs, en
échange de droits de passage (canaux,...), des bretelles d'accès
à très haut débit à des tarifs très
compétitifs
Lille, Poitiers et quelques autres villes jouent maintenant cette
carte alors qu'il y a peu d'années encore nous avions pu constater que
les régions en reconversion n'affichaient que mépris pour ce type
d'activité
Dans le Nord Pas de Calais 14 centres d'appel, employant 4.680
personnes se s'étaient déjà installés fin 99
Ces centres d'appel ne sont bien entendus pas réservés aux
grandes entreprises : sur le plateau du Vercors , un mini centre
d'appel de 5 personnes travaille pour une petite agence de voyage parisienne
&&w
la taille moyenne des centres d'appel devrait descendre de 57 postes en 97
à 16 en 2002 (étude 01 Réseau) et les
évolutions tant technologiques (possibilité de concevoir des
réseaux de petits centre) que commerciales (nécessité de
proximité culturelle du client : un accent de Strasbourg crée une
distance dans la communication avec un client de Marseille) conduisent à
penser que l'on s'oriente vers des centres de plus en plus petits.
Notons l'élection comme produit de l'année d'ETROG produit
par la jeune entreprise française N-Soft
www.n-soft.com par le
magazine américain CTI Magazine, qui fait référence en la
matière,
3.3.2.9 Des partenaires incontournables: les administrations :
Les administrations et organismes publics ou parapublics sont des partenaires importants pour les entreprises à deux titres.
3.3.2.9.1 Le poids des formalités administratives représente une charge non négligeable
La
fiscalité, les assurances sociales, les contrôles au titre de
l'urbanisme, de l'environnement ou de la sécurité, les besoins
statistiques impliquent aujourd'hui pour les entreprises une lourde charge
administrative (évaluée par le rapport Martin Lalande à
plus d'un milliard de Francs par an).
Aujourd'hui progressivement, dans le cadre du PAGSI, la plupart des
administrations commencent à offrir aux entreprises la
possibilité d'accomplir toutes ces formalités via Internet.
Il y a là une source d'économie considérable qu'il
convient de saisir.
3.3.2.9.2 Une opportunité pour faire des économies et gagner en transparence: les marchés publics
Les
administrations sont aussi des acteurs économiques majeurs avec plus de
750 milliards de francs d'achats annuels.
La mise en ligne progressive des appels d'offre (tant pour notre pays que
pour les pays voisins) et la possibilité, en souscrivant un
abonnement de recevoir automatiquement ceux qui correspondent à vos
compétences est une nouvelle opportunité, notamment pour les
petites entreprises qui n'avaient pas en général les moyens de
surveiller les innombrables consultations pour de petits chantiers
DoubleTrade.com
www.doubletrade.com qui
a succédé début 2000 à:
www.appels-offres.com
Marcheonline
www.marcheonline.com
du journal "le Moniteur" (Havas) les a rejoint début 2000.
Les petites entreprises qui souvent ne sont concernées que par un
bordereau verraient leur travail très allégé car elles
pourraient télécharger tout le cadre de leur réponse et il
leur suffirait alors de compléter celui-ci par quelques chiffres.
Cette première phase ne présente aucune difficulté et
aurait un fort effet d'entraînement
les dossiers techniques proprement dit, parfois lourds de plusieurs Kg
pouvant éventuellement, tant que les débits du réseau
restent ce qu'ils sont, être transmis par la poste sous forme d'un CD-ROM
dont le prix de revient n'excède guère 1$. Quant aux frais
d'envoi, hors main d'oeuvre, le DoD a calculé qu'ils passent ainsi de 30
$ à 0,5 $.
Pour aller au-delà dans le domaine de la procédure, (remise en
cause de la procédure de soumissions des propositions par "enveloppe
cachetée") il est nécessaire de procéder à la mise
à jour des textes légaux. Les travaux du Conseil d'Etat en 1998
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm ont
permis de faire un grand pas en avant dans cette direction, reste à
transcrire ces propositions dans une loi dont le principe a été
annoncé à Hourtin en Août 99
Par contre rien n'empêche dès aujourd'hui d'offrir la
possibilité aux entreprises d'assurer tout le suivi de
l'exécution par EDI/TCP/IP, ce qui entraînerait pour tous des
économies substantielles voir
www.openbuy.org &w
toujours selon les estimations du DoD le coût de chacun des 14
états intermédiaires en moyenne nécessaires pour
l'exécution d'une commande publique élémentaire passerait
ainsi de 50 $ à 4 $.
Les projets en ce sens du ministère de l'équipement doivent
être encouragés et l'équipement des DDE en
micro-ordinateurs développé en conséquence (il s'agit
là d'un investissement hautement rentable) : nous avons vu plus haut en
particulier l'expérimentation en cours à Colmar
3.3.2.10 Les pathologies des extranets: le syndrome du "territoire"
La
plupart des pathologies observées découlent des approches en
terme de "territoire". Bien souvent les concepteurs d'extranet cherchent
à définir qui est dedans et qui est dehors, ce qui est une
démarche qui ne peut que conduire à l'inefficacité (Global
extranet par exemple)
En effet dans la vie réelle les équipes de projet (ou de
chantier) évoluent dans le temps et changent à chaque projet. Par
ailleurs, à l'inverse, il est bien clair que toutes les personnes de
toutes les entreprises "membres" d'un tel extranet n'ont pas vocation à
avoir accès à tout
Aussi, plutot que "d'un" extranet regroupant des entreprises (ou des personnes)
convient-il de parler "d'outils d'extranet" qui permettent de
gérer les droits (accès aux données en lecture ou en
écriture, habilitation à prendre telle ou telle décision
dans un processus,...)
Dans cette situation c'est chacun des dossiers ou des stades décisionnel
d'un workflow qui doit "savoir" qui est autorisé à le consulter
ou à l'activer
Un fonctionnement d'une communauté sur extranets c'est donc en fait
un outil permettant
voir
http://www.cgm.org/extranet.html et mioga
www.mioga.org
... et une organisation avec un administrateur par projet chargé
de cette gestion des droits
3.3.3 Les réseaux d'entreprises : un champ d'application privilégié ?
3.3.3.1 La Mondialisation de l'économie entraîne tout à la fois la concentration des grands groupes et le développement d'une multitude de PME travaillant en réseau : le principe de subsidiarité
La
mondialisation de nos économies se traduit avec l'ouverture de
frontières et l'abaissement des coûts de transport par un
accroissement sensible de l'intensité de la compétition (d'autant
plus grande dans nos pays européens que se met en place la monnaie
unique).
Pour y faire face nos entreprises se doivent se relever deux défis
apparemment contradictoires :
il faut être capable d'investir des sommes de plus en plus
considérables
Dans le même temps l'intensité de cette même
compétition implique d'être plus flexible, plus réactif,
plus innovant, et l'expérience de tous les pays montre que cela est
davantage le fait de petites structures voire de start up que des très
grandes organisations
voir page
176
Cette double exigence débouche sur un principe, bien connu dans le
fonctionnement de nos pays européens, le principe de
"subsidiarité" : "ne jamais faire dans une grande structure ce qui peut
être fait dans une petite".
Sur le plan de l'organisation industrielle, cela s'est traduit par trois
conséquences :
1 ère évolution : les grandes entreprises se sont
étendues sur le plan géographique mais en même temps se
sont reconcentrées sur le coeur de leur métier, en
sous-traitant une part croissante de leur chiffre d'affaire :
Dans l'automobile par exemple cette part est passée en 20 ans de
33 % à 70 % (chiffre cité par Carlos Ghosn en juin 99,
partant pour le Japon, qui considérait que un des problèmes de
Nissan était un taux trop faible d'externalisation (65%
"seulement")
Comme le souligne François Bouvard de McKinsey le coeur de
métier d'un d'un constructeur automobile est de "construire une marque"
dans la tête des clients, toute la fabrication pouvant être
sous-traitée à des fournisseurs, designers équipementiers,
sous-traitants et assembleurs travaillant pour toutes les marques: il
devient un "gonfleur d'Ego", son objectif ultime étant de trouver
l'alchimie permettant transformer tole plastic et peinture en une "boite
magique" permettant à son propriétaire de vivre et d'exprimer sa
réussite sociale, sa virilité, son dynamisme ou sa jeunesse:
c'est de l'atteinte de cet objectif que réside le succès
financier bien plus que de la qualité des véhicules (voir le
succès de Mercedes)
Elle devient ainsi progressivement comme l'habillement, une industrie de
marketing plus que de manufacture
Ce phénomène n'est pas seulement quantitatif : les donneurs
d'ordre n'attendent plus seulement de leurs partenaires qu'ils soient de bons
exécutants. Ils exigent maintenant une capacité d'innovation et
de co-ingénierie.
La réduction corrélative du nombre de sous-traitants de premier
niveau s'est paradoxalement traduite par une augmentation du nombre global
d'entreprises concernées, car les partenaires de premier niveau ont, eux
aussi, dans la même logique fait appel à des sous-traitants, qui
eux-mêmes....
D'une structure "en râteau" (plusieurs milliers de
sous-traitants-exécutants) le tissu industriel a évolué
vers une structure "en balai" ou "en grappes" (seulement quelques centaines de
partenaires capables de participer au développement du produit, qui eux
mêmes s'appuient sur une centaine de sous-traitants qui eux-mêmes,
...).
Bien entendu ces "grappes" s'enchevêtrent car désormais ni le
sous-traitant, ni le donneur d'ordre, ne souhaitent que la dépendance
mutuelle soit trop forte. (réseaux de type 1) : on a
maintenant un véritable tissu industriel au sens propre du terme
Benetton externalise 75 à 90% de ses productions : avec
1000 personnes elle en fait travailler 25.000 chez ses sous traitants et si
l'on compte ses 7000 distributeurs-partenaires ce n'est pas moins de 10.000
sociétés qui font le "réseau Benetton" (Fredéric
Fréry, Vuibert)
2ème évolution : tirant la leçon du manque de
compétitivité de structures trop lourdes, trop
hiérarchisées, peu manoeuvrantes, les grandes entreprises se sont
efforcées de retrouver les qualités intrinsèques à
la PMI en développant "l'intraprenariat", prenant ou non la forme
juridique de filiales (des groupes comme Vivendi ou TotalFina-Elf
ont plusieurs milliers de filiales chacun: pour Vivendi leur nombre
est passé de 2500 en 1994 à 3371 en début 1999)
Ces filiales, pour la plupart, disposent d'une autonomie certaine (notamment
pour le choix de leurs fournisseurs ou clients) qui les rapprochent de vraies
PMI, et ce d'autant plus que, souvent fruits de joint ventures elles ont
plusieurs actionnaires. (réseaux de type 2)
3ème évolution : pour certains métiers et certains
produits qui exigent
Pour autant, ces entreprises, si elles veulent rester compétitives,
exporter, développer des moyens d'essais leur permettant d'atteindre
les critères de qualité exigés d'elles, avoir un poids
suffisant dans leurs relations avec leurs fournisseurs ou leurs partenaires
financiers, doivent mettre en commun un certain nombre de moyens
techniques et logistiques, en un mot faire partie de réseaux.
Ainsi se sont développés, dans tous les pays
industrialisés, des réseaux : districts italiens, Clusters
danois, ou "systèmes locaux de production" pour reprendre le dernier
vocable de la DATAR (réseaux de type 3)
"every day you must ask you: who can you help?, who can help
you?" Perry Morton VP Homestore.com NY 1999
Dans ces trois formes nouvelles d'organisation du tissu industriel, la
coopération cohabite avec la compétition (le mot de
"coopétition" a été proposé pour
décrire cette situation).
Jeanine Graf, 28 ans , née a Paris et qui a
créé déjà 2 start-up en Californie (Inquire et
3Scope) explique la différence entre l'Europe et la Californie ""it's
hypercompetitive over there, but they help each other. You have to play fast
and hard because of the competition, but you have to play fair, because if you
don't people stop playing with you"
Pierre Faure, Pdg de la Sagem cite une statistique
américaine montrant que malgré les concentrations spectaculaires
"la part relative dans les 100 plus grandes entreprises mondiales va en
décroissant" (25/10/99)
Les trois situations présentées ci-dessus ont 2 points communs
:
- 1 - les différents acteurs sont indépendants mais,
néanmoins, ne peuvent se développer qu'en synergie forte avec
leurs partenaires.
- 2 - le recentrage sur le métier augmente fortement la performance
de chacune des entreprises mais la performance globale est maintenant fortement
dépendante de l'efficacité des liaisons interentreprises :
Pour amortir ces sommes gigantesques ou pour asseoir leur puissance comme
les banques (dans son plan de développement la "City Group"
vise 1 milliard de clients), nos entreprises ont donc besoin d'avoir une
envergure mondiale et il n'est guère de semaine sans que soit
annoncée une méga fusion portant sur des dizaines de milliards de
dollars.
sont aujourd'hui réappropriés par les PMI (parfois par
externalisation des grandes entreprises comme Lenoir Elec
voir page
229).
La compétitivité de chacun dépend de la productivité des interfaces
Tout
ceci exige un système de circulation et de traitement de l'information
performant, d'un coût acceptable, capable de s'adapter à des
changements permanents de situation et de partenaires, permettant en interne de
développer les échanges, et d'offrir à l'extérieur
une vitrine ou un catalogue collectif.
On peut se demander si Internet, fruit paradoxal de la liaison entre la
rigueur des militaires et l'imagination foisonnante des chercheurs, n'est pas
l'outil qui "colle" le mieux à ce besoin en rendant plus efficaces
toutes les actions de coopération.
"[il] ouvre de larges champs d'action à des structures très
mobiles, créatives et souples, comme à des systèmes de
production "virtuels", légers, peu intégrés verticalement
et donc très flexibles et réactifs"(note du poste d'expansion
économique de Washington)
Si Internet connaît aujourd'hui un développement aussi
fulgurant ce n'est pas tant par son degré d'innovation technologique
mais parce qu'il "colle" parfaitement à des tendances sociologiques
majeures : aplatissement des pyramides hiérarchiques, organisation
en centres de responsabilité, mondialisation des échanges, flux
tendus, réseaux d'entreprises,...:
Il devient le système nerveux de ces réseaux, outil de
leur efficacité, de leur compétitivité et de leur
réactivité
C'est sans doute dans les situations n° 2 (réseau des filiales d'un
groupe) et n° 1 (grappes de fournisseurs et de sous-traitants) que
l'évolution sera la plus rapide.
En effet les grands groupes disposent d'une capacité plus grande que les
réseaux de PMI indépendantes pour développer des extranets
étant donné l'enjeu, en terme de compétitivité du
tissu industriel de cette évolution
L'effort des pouvoirs publics devra porter prioritairement sur les
réseaux de type 3 et sur ceux de type 1 quand le donneur d'ordre est une
moyenne ou une petite entreprise.
Il sera intéressant d'examiner ce qui existe aujourd'hui au niveau des
grands groupes et d'étudier dans quelle mesure ces réalisations
sont transposables à des réseaux de PME
3.3.3.2 Quels types de réseaux de PME ?
On peut, a priori, penser à plusieurs formes de réseaux d'entreprises
3.3.3.2.1 Entreprises géographiquement proches
En particulier dans l'artisanat et l'agroalimentaire où l'image de marque du terroir, la culture locale, est un élément fédérateur fort : l'échange d'expérience est à l'évidence facilitée par la proximité des hommes, particulièrement pour les petites entreprises : c'est le cas par exemple de l'Aveyron où sur www.aveynet.com, en cours de développement, les artisans de cette région vous proposeront foies gras, confits, champignons, gants de Millau ou couteaux de Laguiole
3.3.3.2.2 A l'inverse, réseaux d'entreprises quadrillant le territoire
Ils
permettent d'offrir des services de proximité, dont la qualité
est collectivement garantie, sur une vaste zone géographique (en
particulier les entreprises appartenant à un réseau de
franchisés): service après-vente, livraison à domicile
(nourriture, fleurs, tourisme, hôtellerie -
restauration,....
Relais et Châteaux -
www.integra.fr/relaischateaux - en est l'exemple le plus connu son
réseau couvre aujourd'hui 40 pays: il guide le client dans son choix,
présente les établissements (photos des chambres...) et offre la
possibilité de réservation.
Les réseaux de fleuristes sont maintenant tous sur internet et de
nouveaux se sont créés pour exploiter cette opportunité:
Aquarelle.com
http://Aquarelle.com, Jenny Fleurs &w, Interflora
&&w
3.3.3.2.3 Des réseaux temporaires
Ils
rassemblent des entreprises participant à la réalisation d'un
même projet :
Orléans: Réseau temporairement mis en place pour
la réalisation d'un programme de construction de 460 logements HLM
dans le cadre des "intercommunity" de lotus qui associe par
exemple, à côté des professionnels du bâtiment
(Bouygues, architectes, maître d'ouvrage, fournisseurs, sous-traitants,
bureau Véritas, DDE,...) le lycée technique
www.intercommunity.com et
www.lotus.com/intercommunity
Projet d'extranet de chantier des artisans de Colmar
www.artifrance.fr
3.3.3.2.4 entreprises sous-traitantes d'un même type de donneur d'ordre
Quelques exemples: tôlerie pour le matériel électronique, petite mécanique pour l'électroménager, sous-traitants électroniques (Net Tronic : http://copilote.com/snesel ) fournisseurs de l'industrie de l'armement (comité Richelieu : www.comite-richelieu.com) ...
3.3.3.2.5 entreprises appartenant à un club actif d'utilisateurs
par exemple de logiciels de CAO comme PDMS
3.3.3.2.6 entreprises appartenant à un même secteur professionnel géographiquement concentré
Ceci pourrait concerner des "clusters" petits ou grands d'entreprises comme les plastique (Oyonnax), le textile (Roubaix-Tourcoing), le décolletage (vallée de l'Arve), la fonderie (Ardennes), la robinetterie (Wimeux), la coutellerie (Nogent, Thiers ou Laguiole), le délainage (Mazamet), le flaconnage (vallée de la Bresle), les vitraux (région de Troyes), la fabrication de produits tressés (Ambert), le santons et autres spécialités provençales (Provence) www.notreprovence.com , les pipes (Saint Claude), les jouets (jura), la VPC (Roubaix Tourcoing), les "Bières de Garde" (Nord), le sel des paludiers de Guérande, les entreprises textiles du Cambrésis regroupées sous le label "la griffe du Cambrésis"...
3.3.3.2.7 entreprises appartenant à une même communauté professionnelle géographiquement dispersée sur tout le territoire
comme
par exemple :
- 91 "déconstructeurs automobiles" se sont regroupés dans
Cybercasse.com
www.cybercasse.com pour
être en mesure d'offrir une plus large palette de pièces
d'occasion (Jean-Yves Rossi, DG de l'APCM à Net 2000
www.intranet2000.net)
- industrie graphique (graphic village :
www.imprimfr.com et le portail
www.imprimerie-online.com
),
- cabinets de recrutement
www.cadremploi.fr
(regroupe plus de 100 cabinets ainsi que nombre de professionnels du
recrutement)
- les journaux qui se regroupent pour gérer leurs petites
annonces
- traducteurs(ArtInternet regroupe 1200 traducteurs couvrant toutes
les langues. Il met aux enchères parmi ses membres les travaux qu'il
collationne, il perçoit les paiements et assure le support technique de
ses membres (dictionnaires en ligne, forums, hébergement)
www.artInternet.fr
- Documentalistes : organisés en réseau avec Question.fr
www.question.fr ils offrent
la possibilité d'externaliser la fonction documentation
- communauté des entreprises constituées autour du vin :
Vinéa &&a (législation fiscale,
douanière et formalités diverses sur le vin pour tous les pays,
comme la communauté vinea...)
- communauté des agriculteurs (projet agronet
http://www.agronet.fr)
- communauté de 6000 entreprises PME du BTP, à faible
sinistralité qui se sont regroupées pour mettre en concurrence
les assureurs leur permettant ainsi de faire baisser leurs primes de 4,6% du CA
à 1,8% (Jean-Yves Rossi, DG de l'APCM à Net 2000
www.intranet2000.net)
3.3.3.2.8 entreprises situées dans un même Technoparc
Ceux-ci
sont souvent bâti autour d'un thème fédérateur, et
ils assurent la gestion de nombreux services communs:
c'est le cas par exemple de la Flander's Language Valley,
www.flv.be zone de 25 hectares
située près de Ypres en Belgique et entièrement
consacrée aux technologies du langage et des langues (50 entreprises
spécialisées dans les technologies vocales et linguistiques dont
en particulier Lernaut&Hauspie
www.lhs.com),
bénéficiant d'une infrastructure à haut débit, une
fondation avec un service d'incubation, d'un fonds de capital risque
spécialisé (120M$) qui possède des participations dans 40
sociétés, de services pour aider à la mondialisation des
activités de ses membres
le projet de coopération interrégional transfrontalier avec la
Région Nord Pas de Calais paraît extrêmement
séduisant
en France nous pouvons noter l'initiative de Savoie Technolac
&&w
Le bâtiment abrite aujourd'hui plus de 70 entreprises
www.55broadst.com , le
"55 Broad Street" est devenu l'épicentre de ce que les
New-Yorkais surnomment maintenant la "Silicon Alley" centré sur
un des points d'excellence de la ville : la communication les médias et
la publicité et qui emploie aujourd'hui 100.000 personnes dans 5.000
entreprises (avec ses success-stories DoubleClic
www.doubleclic.com ,
N2K, Agency.com, I.Traffic.com
http://Agency.com,...).
Son promoteur Bill Rudin projette de développer ce concept dans d'autres
villes (Carreras House à Londres) voir
www.itcww.net &w
Républic Alley, dans le sentier tente la même aventure sous
l'impulsion de Laurent Edel et le patronage de André
Lévy Lang
C'est le cas aussi par exemple du World Trade Center de Lyon
www.wtc-lyon.org, qui met
en outre une " personne ressource" à la disposition des entreprises pour
les aider à tirer le meilleur parti de l'Internet et anime un club
"commerce électronique et échanges"
À noter sur ce plan une très intéressante initiative
à New York financée, pour reprendre le vocabulaire local,
grâce à un "french style package" dans le cadre du
"Downtown Revitalization Plan"21(*) :câblage du bâtiment, exemption ou
abattement de la realestate taxe et de la commercial rent tax, réduction
de prix sur le matériel et sur les communications, organisation d'une
vie communautaire intense (cybercafé, salle de rencontre "global
community sandbox".
3.3.3.2.9 Entreprises ayant entre elles des liens capitalistiques
Un
certain nombre de réseaux de PMI fonctionnent avec des participations
croisées, avec un actionnaire de référence commun ou sous
forme de holding. (Alpha-C :
www.alpha-c.com)
En général les entreprises de ces réseaux ont un
élément stratégique commun (technologies,
marché,....) et ont donc des besoins en matière de
communication interne et de présentation collective vis-à-vis de
leurs partenaires extérieurs
3.3.3.2.10 Entreprises participant à des partenariats internationaux
Voir www.gin.sme.ne.jp/homee.html ou www.links-web.net par exemple &&w
3.3.3.3 Les communautés virtuelles : travailler ensemble plus efficacement et développer une force de frappe vis à vis de l'extérieur
3.3.3.3.1 Un travail en réseau plus efficace avec mise en commun de compétences et de services
Bien
évidemment chaque communauté est un cas d'espèce et les
services communs seront d'ampleur et d'intensité très
différentes selon qu'il s'agit d'une communauté de quelques
membres (en général plus opérationnel) ou de plusieurs
dizaines de milliers (en général plus tournés vers la mise
en place de services communs)
Outre la messagerie et l'annuaire correspondant, on notera
en général:
Toutes ces fonctionnalités étant supportées par un
extranet propre à la communauté, "son animateur a un
rôle clé dans le succès de l'opération
".Christian Lainé responsable du programme intercommunity
à intr@net 99
www.intranet99.org
3.3.3.3.2 Une capacité de négociation accrue pour les achats
c'est également le cas des PME du Btp à faible
sinistralité vis à vis de leurs assureurs
c'est le cas de plastic Net
www.plasticsnet.com , laboratoires d'analyses
médicales bretons
www.biologistes-village.com, Gas Connection
www.gasconnection.com , Grocery Network, ou
Oil Online
www.oilonline.com
3.3.3.3.3 Une meilleure visibilité internationale pour la promotion et les ventes :
3.3.3.3.3.1 Un site Web riche en information sur le domaine de compétence de la communauté
Qu'elle
soit géographique ou professionnelle il se doit de devenir une
référence dans son secteur (soft selling)
Exemple: site des notaires parisiens
www.paris.notaires.fr
Ce site doit bien entendu être organisé en fonction des besoins du
client et non de l'organisation de la communauté.(
www.cadremploi.fr)
3.3.3.3.3.2 Une plus grande richesse dans le catalogue proposé au client
C'est par exemple le cas des 91 "déconstructeurs automobile" www.cybercasse.com ou des artisans spécialistes en produits de décoration visant le public des architectes d'intérieur américains (Artisansdirect de Windham Loopesko Webforce avec the-french-touch.com de Gérard Ayache ou Styledefrance.com de Jérome Didat)
3.3.3.3.3.3 Une politique active de marketing : représentants régionaux, mailing, achats d'espaces
Une
trentaine de sites de la PQR disposent d'une régie publicitaire
commune Web 66 offre "une plate-forme nationale avec une audience
régionale"
Notons en particulier l'intérêt pour une communauté
d'acheter chez les principaux moteurs tous les mots clefs qui se
réfèrent à elle : ainsi lorsqu'un internaute
s'interroge sur un thème la concernant, immédiatement une
publicité cliquable apparaît l'invitant à venir sur son
site et consulter ses offres
C'est le cas de Verticalnet et la communauté des entreprises
travaillant dans le domaine du traitement de l'eau (Water Online)
www.verticalnet.com
Dans cette catégorie on peut ranger Fast Parts
www.fastparts.com ou Virtual Garment Center
www.garment.com et le projet de la start-up
française Quelm
www.quelm.fr
3.3.3.3.4 Comment se construisent de telles communautés ? les "community brokers" et les "infomediaires"
Les
exemples montrent une grande diversité dans la genèse de telles
communautés.
Notons tout d'abord que dans la plupart des cas des embryons de
communautés existaient (syndicat professionnel, union locale,
lecteurs d'une revue technique, ...) mais n'avaient pas pris leur
véritable essor
Comment ces communautés se structurent ?
3.3.3.3.4.1 Sous l'impulsion d'un leader de la profession
@
- artisans du BTP à Colmar
www.artifrance.fr : ce
sont deux artisans électriciens &b qui, en s'appuyant sur leur
centre technique développent l'intranet de chantier
@ - c'est le laboratoire Jacques Paltz, un des premiers à
Bordeaux a avoir fait d'internet une carte maîtresse de son
développement à l'international (produits de beauté) qui a
fédéré Mécacyl (jardinage bio), VitalPack
(nutrition végétale), vins, spiritueux et gourmandises
www.aquitainevillage.com
@ - Cadremploi créé à l'origine à
l'initiative de 60 cabinets de recrutement
www.cadremploi.fr et
regroupant maintenant la majorité de la profession (Le Figaro a
depuis pris la majorité du site)
3.3.3.3.4.2 Sous l'influence d'un fournisseur commun à la plupart des membres de la communauté
Celui-ci
peut avoir un intérêt à la prospérité de ses
clients (tout en espérant les fidéliser en augmentant la valeur
ajoutée de ses services) :
Business Village
www.business-village.fr
organisé par les sociétés de crédit filiales de
l'ex-compagnie bancaire : Cetelem, UFB Locabail, ...) qui cherchent
à valoriser leur potentiel de 300.000 entreprises clientes en offrant
d'une part des services spécifiques à certaines
communautés,
graphic village
www.imprimfr.com, avec un système
d'appel d'offre auprès de ses membres
voir page
140
laboratoires d'analyse de l'ouest,
www.biologistes-village.com avec une organisation
d'achats groupés
Dentaire-Village
www.dentaire-village.com
bati en coopération avec le groupe de presse Information Dentaire
sur le même modèle
agents immobiliers
www.immo-village.com
qui bénéficieront en outre d'un accès nomade,
concessionnaires Iveco
www.concess-iveco.com ,...) :
et d'autre part en proposant une multitude de prestations à l'ensemble
des communautés qu'elle héberge : messagerie, chatline, annuaire,
organisation de voyages, mailings, revues de presse professionnelles,
consultation d'une base de transmission d'entreprises et autres
opportunités d'affaire, traductions, forums, avis de solvabilité,
téléchargement de formulaires administratifs, recherche de
subventions françaises et européennes, consultation d'experts, et
sans doute bientôt une centrale d'achat
Certaines de ces prestations sont payantes, mais grâce à une
facturation de type Kiosque, celles-ci sont prélevées
globalement à la fin du mois avec l'abonnement
Peugeot a aidé ses concessionnaires les plus dynamiques a
créer le 7 avril 1998, un site collectif pour les ventes de
véhicules d'occasion et la reprise de véhicules anciens
www.occasions-du-lion.com qui permet de
présenter 3.000 voitures venant de 45 concessions (avec la garantie
constructeur et clause "satisfait ou remplacé") "en trois clics la messe
est dite et la voiture dans le caddie" explique Pierre Emmanuel Beau (bien
entendu il n'y a pas achat en ligne...). Si aucune voiture ne répond au
besoin la demande est diffusée à l'ensemble du réseau et
conservée dans la base, afin de pouvoir prévenir par mail le
client "au cas où"
Dans un domaine différent, Sotheby's
www.sothebys.com fédère 3 000
marchands et leur fournit un site sur lequel ils peuvent
bénéficier des services et de la notoriété de cette
prestigieuse maison, sous réserve d'un contrat d'exclusivité sur
2 ou 3 ans et en s'engageant bien entendu sur la qualité et
l'authenticité des objets mis en vente
3.3.3.3.4.3 A l'initiative d'un donneur d'ordre dont la compétitivité dépend de celle de ses fournisseurs
Cas notamment de l'industrie automobile (projet ANX voir page 140 et bientôt en Europe son projet homologue ENX) ou aéronautique).
3.3.3.3.4.4 Sous l'influence d'une structure professionnelle
On
pourrait espérer que les centres techniques industriels puissent jouer
ce rôle à l'avenir de façon encore plus active à
l'instar du CTIH avec
www.lamodefrancaise.com
Citons ici le marché aux puces de Saint Ouen
www.antika.com qui vous
laisse découvrir les boutiques des 1.400 professionnels
représentés
3.3.3.3.4.5 A l'initiative d'une entreprise qui fait profession de mettre en place de telles organisations
@
- Verticalnet (
www.verticalnet.com) 110
personnes, organise des communautés professionnelles, elle a
commencé par les industries de traitement des eaux en 1995 (Water On
line) puis crée d'autres communautés dans les domaines de
l'environnement, de l'électronique, de la chimie, de
l'électricité, de la téléphonie, de l'assurance,
des chirurgiens de la face, actuellement elle anime une vingtaine de
communautés professionnelles: elle propose informations
professionnelles, fournisseurs référencés, forums, petites
annonces, appels d'offre, informations personnalisées (push),
@ - Surgery on line créée en France 96 (
www.surgeonline.com) a
pour vocation de créer des web destinés à des
communautés médicales (chirurgie de la main
www.thehand.com, ophtalmo
www.ophtalmologie.com,
dermato, orthopédie
www.orthopedie.com,
chirurgie plastique
www.plasticien.com)
Elle offre bases de données, demande de conseil, forum, discussion de
cas, accès en temps réel aux congrès médicaux, mais
également informations et conseil dans le domaine juridique financier ou
fiscal.(150.000pages d'information)
Financée par abonnement et par la publicité des labos
pharmaceutiques sa cible de développement est aujourd'hui les Etats Unis.
@ - Net-trans
www.net-trans.fr
associé à Cargohub
www.cargohub.com tente de
fédérer l'ensemble du monde des transports et de la
logistique avec
un espace de transaction riche de 12 bourses (fret, appels d'offres,,...)
un espace de communication (show room)
un espace information
un espace commerce électronique spécialisé, conseil
juridique fiscal, de la formation on line,...)
@ - MayDream
www.maydream.com/adlibrary
start-up d'origine française lance AdForum.com, le
portail mondial de l'industrie publicitaire
@ - Philnet
www.philnet.fr PME née
en 1996 à Vicdessos dans l'Ariège plus modestement regroupe 5
professionnels de la Philatélie avec comme objectif d'avoir le catalogue
le plus large possible
Voir aussi le projet "inter community"
www.intercommunity.com de
Lotus avec les chantiers HLM d'Orléans
voir page
136 et la communaute de la vigne
vinea
3.3.3.3.4.6 De nombreux magazines professionnels tentent également de jouer ce rôle auprès de leurs lecteurs.
Reed Elsevier www.reed-elsevier.com , principal éditeur de revues scientifiques vient de racheter coup sur coup les web de communauté Chemweb www.chemweb.com , BiomedNet www.biomednet.com et Ingineering Information &n : la communauté scientifique saura-t-elle à reprendre l'initiative?
3.3.3.3.4.7 Bientôt aussi les grands sites "portail" comme Amazon.com , Yahoo!, geocities,...?
Ils ne s'intéressent jusqu'à présent essentiellement à susciter la création de communautés de particuliers mais il est vraisemblable qu'ils porteront également à terme leur intérêt sur certaines catégories de PME.
3.3.3.3.4.8 Sous la direction d'une entreprise qui se crée spécifiquement pour fédérer l'offre de service ou de produit de cette communauté vis à vis de l'extérieur
La
partie extranet est alors souvent moins développée que le volet
site web-promotion des ventes:
exemples Springstreet.com (anciennement Allappartments.com) ,
Autobytel, ou plus modestement
@ - STM-Interco
www.limoges-porcelains.com
créé par Pascal Guinot pour la porcelaine de Limoges (il
fédère 12 porcelainiers et vend à 90% aux USA des produit
personnalisés très spécifiques aux goûts
américains. UPS permet un suivi des colis et une facturation "tout
compris, franco de port" sans surprise
@ - la vente de produits du terroir panier.com
www.panier.com à Mamers dans
la Sarthe ou Douret gastronomie
www.douret.fr
@ - Rouge-Blanc
www.rouge-blanc.com,
commerce électronique de vin tourné vers l'export (principalement
l'Allemagne),installée à Toulouse, elle fédère 17
propriétaires représentant plus de 30 appellations.
3.3.3.3.4.9 Soit sous l'impulsion des pouvoirs publics
notamment au niveau régional qui, à partir de l'analyse des opportunités de développement, ceux-ci peuvent prendre l'initiative d'animer une réflexion sur les enjeux stratégiques collectifs et sur les nouvelles possibilités offertes par Internet et fournissent quelques moyens pour démarrer (communauté des verriers de la vallée de la Bresles www.abgm-moldmakers.com ).
3.3.3.3.5 Quelques autres exemples
@
- Réseau de Type 1 Aux USA constructeurs automobiles,
équipementiers, et sous-traitants achèvent actuellement la
mise au point du plus grand extranet du monde : ANX (Automotive Network
Exchange
www.anxo.com visant à terme le raccordement de
30.000 entreprises
Il est organisé à deux niveaux
au premier niveau l'option a été le protocole IP sur
réseau ATM à débit garanti : prototype même de
l'internet "classe affaire", reliant les "Big Three" et leurs
équipementiers de premier rang
au second niveau, en périphérie de ce coeur ATM, des
points d'accès, hébergés et gérés par des
prestataires attitrés "Certified Service Provider", permettent
d'établir des tunnels cryptés au dessus de l'internet public
(technologie VPN) pour interconnecter les fournisseurs de
deuxième et de troisième rang, peu enclins jusqu'ici a recourir
aux solutions EDI traditionnelles, coûteuses et fastidieuses
ce réseau permettra, outre les échanges de données
techniques, logistiques, administratives et comptables, la
visioconférence et le partage de fichiers CAO
Objectifs : économiser 1 milliard de dollars par an et
accélérer considérablement tant le processus de
conception que celui de la production
Ford, par ailleurs est en train de développer un Extranet,
intitulé "Focal Pt"
www.focalpt.com pour relier
ses 15 000 concessionnaires, qui offrira des informations sur les stocks, les
promotions mais aussi sur l'historique des réparations de chaque voiture.
il est vraisemblable que ce mode de travail s'imposera également en
Europe, et dans un marché aussi compétitif il convient de ne pas
prendre de retard d'autant plus que Ford a décidé de reconcentrer
sur Detroit toutes ses relations avec ses sous-traitants.
Le projet ENX vise à relever ce challenge
@ - type 2 : GEC Plessey (GB), 3 000 personnes, 2 milliards de F
de CA conçoit des circuits spécifiques (Asic). Elle dispose
d'implantations de fabrication ou de conception en France (les Ulis), en
Grande-Bretagne, et à Taiwan. Elle utilise son Intranet :
pour échanger les fichiers techniques (CAO) entre les sites
pour mettre à disposition de toutes les équipes des banques de
logiciels de simulation
pour donner aux commerciaux la possibilité de suivre l'exécution
de sa commande à travers les différentes usines du groupe
Ne peut-on imaginer qu'un bureau d'ingénierie travaille ainsi avec les
entreprises oeuvrant à la réalisation d'un projet?
@ - type 2 : Solectron (US) spécialiste de la
sous-traitance électronique, 2 M $ de CA, organisé en 6 filiales
relativement indépendantes (dont une à Canéjan en Gironde)
L'Intranet a été développé pour permettre aux
services chargés de l'achat des composants
de créer au niveau du réseau une base de données commune
de négocier les meilleures conditions d'achat (prix, qualité,
délais)
de créer une bourse de composants entre les filiales permettant de
réduire d'1/3 le "ferraillage" des composants en stock devenus
obsolètes
Une telle organisation ne pourrait-elle pas se transposer à un
réseau de PMI travaillant dans la sous-traitance électronique ?
@ - type 2 (à la frontière du type 3):ALPHA-C
alpha-c.com à Vermondans
dans le Doubs est un groupe de 5 PME, 250 personnes, 135 MF de CA,
réparties dans un rayon de 200 km, spécialisé dans la
réalisation de sous-ensembles mécaniques (découpe, pliage,
usinage, assemblage, traitement thermique, dépôts sous vide,
outillage)
Son patron, Philippe Contal , déclarait lors d'un
séminaire à l'institut de productique de Besançon :
" tous nos sites industriels sont connectés au réseau. Cela
permet d'échanger des informations en temps réel, aussi bien en
interne que vis-à-vis des clients. Transmission de devis et
possibilité de visite virtuelle de nos installations à partir de
tout ordinateur de la planète connecté au réseau, Internet
c'est aussi un formidable outil de marketing"
En moins de 2 h, alors que j'envisageais un développement de produit,
j'ai pu accéder à l'ensemble des données mondiales sur les
systèmes qui m'intéressaient. Aussi bien sur ceux qui
possédaient cette technologie, que sur ceux qui l'utilisaient : avec une
recherche traditionnelle il m'aurait fallu plus de 6 mois
Un manuel qualité, réalisé en collaboration par 5
personnes travaillant en parallèle à été
rédigé en 1 mois seulement, en échangeant les documents au
moyen du réseau
Aujourd'hui il est aussi impératif de disposer d'Internet que d'avoir un
fax"
@ - type 3 (à la frontière du type 1) : Graphic village
www.imprimfr.com
Créé sur l'initiative de Jean-Michel Billaut à la
BNP-Paribas, avec le soutien de la fédération de
l'imprimerie et de la communication graphique, ce rendez-vous
électronique des professionnels des industries graphiques, pour la
plupart clients de la filiale UFB-Locabail, a déjà réussi
à regrouper 500 d'entre eux.
Il leur offre messagerie, revue de presse quotidienne, offres et demandes
d'emploi, bourse de matériels d'occasion, forums techniques, espace
fournisseur, offres de sous-traitance,.... et surtout il offre, ce qui peut
paraître "masochiste" la possibilité pour les clients de les
mettre en compétition à travers un site d'appel d'offre.
Effectivement cette mécanique permet au client d'obtenir des prix
inférieurs de 10 à 20 % ... mais aujourd'hui qui pourrait se
permettre de ne pas adhérer à cette communauté ?
Les diverses filiales de la Compagnie travaillent sur des opérations
similaires destinées à leurs segments de clientèles
respectifs (CETELEM pour les distributeurs et commerçants, COFICA pour
les garagistes, UCB pour les agents immobiliers, CARDIF pour les professionnels
de l'assurance)
3.3.3.4 Des communautés de métier au niveau des ouvriers "professionnels" et non plus à celui des entreprises
De plus
en plus des professionnels, pour être efficaces, participent à des
communautés professionnelles, comme c'est le cas depuis longtemps pour
les informaticiens, mais aussi, depuis que l'informatique a envahi les
ateliers, pour des opérateurs de base (opérateurs et programmeurs
dans l'industrie mécanique
www.machinist.com ou dans
la chaussure)
L'intégration à une communauté professionnelle où
participent des employés d'entreprises concurrentes est le gage d'une
meilleure efficacité, même si elle n'est pas sans présenter
quelques risques quant à la préservation des secrets de
fabrication
voir page
173
4.1.1 Les arguments évoqués par les entreprises qui hésitent à se lancer
4.1.1.1 "Ce n'est pas un outil pour travailler sérieusement": gadget, mode et perte de temps
On peut ainsi bloquer des messages qui contiennent des formules juridiques
susceptibles de conduire à un engagement commercial de l' entreprise par
une personne non habilitée
il est également loisible de bloquer, pendant certaines plages horaires,
l' accès à des jeux ou à certaines catégories de
sites
exemple Sessionwall-3
www.artexa.tm.fr mais aussi CyberPatrol,
www.CyberPatrol.com Win What Where
(Investigator),
www.winwhatwhere.com WebSense,
www.websense.com. Little Brother,
www.littlebrother.com ou SurfWatch
www1.surfwatch.com Silent Runner °
SuperScout, Command View d'Elron Software, ...: un marché
estimé à 140M$ en 2000
d'après l'AMA (American Management Association
www.amanet.org 35% des employeurs
américains utilisent de tels logiciels sans toujours prévenir
les salariés concernés
voir
www.faqs.org/faqs/computer-security/sniffers
Une étude américaine montre qu'un cadre est interrompu dans
son travail en moyenne une fois toutes les 10 minutes
(téléphone, entrée dans son bureau, fax, mail,...).
Une étude anglaise réalisée par la société
Pitney Bowes arrive à une conclusion voisine: 169 fois par jour en
moyenne un cadre reçoit une information qui demande une décision
ou une réponse:
Le gros avantage du mail est qu'il peut être traité dans des
plages de temps gérées (contrairement au
téléphone), et qu'il permet un archivage simple de tous
les échanges (grâce au moteur de recherche inclus dans tous les
navigateurs) permettant de se passer de tout classement
Notons à cet égard l'existence de renifleurs ("Sniffer") puissants (trop même peut-être)
qui permettent d'analyser et enregistrer tous les flux d'échanges
internes et externes, et en procédant à une scrutation
(destinataire, termes contenus dans les messages, type de site visité,
mots clés utilisés dans les moteurs de recherche,...) permettent
de bloquer les transmissions, de les enregistrer et de prendre toute mesure
adaptée
Il est un fait qu'au démarrage, la facilité du courrier
électronique peut produire un excès d'enthousiasme
générateur d'une inflation de courrier électronique
(notamment les envois groupés): comme pour tout nouveau moyen technique
une période d'apprentissage est nécessaire avant qu'il ne trouve
sa juste place
4.1.1.2 "ce n'est pas adapté à notre type d'activité, nous manquons de temps et de compétences et de toute façon les technologies ne sont pas stabilisées"
Par ailleurs ce site permet d'orienter le client vers le distributeur local :
c'est par exemple la politique suivie par l'entreprise Corina, &n
fabricant de VTT de très haut de gamme (pouvant dépasser 10.000F)
En outre, comme nous l'avons vu, la partie privative du site, accessible
seulement au distributeur lui apporte en temps réel les
informations techniques lui permettant d'apporter un meilleur service au
client.(Dior Parfum
voir page
125)
Enfin "l'apprentissage" d'Internet, qui oblige à repenser
progressivement mais en profondeur tout le fonctionnement de l'entreprise, est
une démarche forcément longue : il nous parait extrêmement
dangereux d'attendre la consolidation de tous ces progrès techniques
pour se jeter à l'eau et commencer à apprendre à naviguer
"ils pensent qu'il sera toujours temps de mettre en place des
systèmes quand les technologies seront mieux rodées, mais ils ne
réalisent pas que l'Internet c'est 20% de technologie et 80%
d'organisation de l'entreprise! et donc un long apprentissage" dixit George
Delorme Pdg de C-ware
www.cware-inc.com au courrier de
l'Anvar
www.anvar.fr
L'affichage du prix est-il un élément indispensable d'une
présence efficace sur le Web? Plusieurs stratégies semblent
possibles :
Dans ce mode de distribution le site Web a pour objectif de créer de la
valeur autour du produit. Il doit surtout être particulièrement
riche en informations et compléter l'investissement publicitaire pour
construire le rêve associé au produit et indissociable de
l'idée de luxe.(voir
page
95:
le Softselling),
cette remarque nous parait tout à fait pertinente et il convient d'en
tirer les conséquences dans la conception du plan d'action qu'il doit
s'attacher à travailler autant que faire se peut à travers
des communautés professionnelles.
C'est pour répondre à cette remarque que nous avons
fréquemment entendue, que notre mission s'est attachée à
apporter des éléments de réponse concrets à cette
légitime demande
les outils Internet sont maîtrisée sans difficulté, au
moins pour les premiers développements, par un adolescent mais ils
conservent néanmoins, au niveau des PME, une image de forte
technicité (il faut remarquer qu'il en est parfois de même pour
un patron de grand groupe)
Il est vrai que Internet demande un minimum de temps pour la formation et pour
la réflexion stratégique, et il s'agit du temps le plus
précieux pour la petite entreprise : celui de son patron
A vrai dire, nous avons davantage entendu cette remarque dans les grands
groupes que dans les PME, mais convenons que faire des anticipations sur
Internet exige une perspicacité encore plus grande que pour
prévoir l'arrivée de l'an 2 000
A nos yeux l'essentiel nous paraît aujourd'hui stabilisé : les
protocoles Internet. Bien entendu les matériels et les logiciels
connaissent des mutations extrêmement rapides mais tout donne à
penser que, tant qu'il subsistera une concurrence, ce phénomène
aura plutôt tendance à s'accélérer qu'à
s'arrêter : la politique d'attentisme paraît dans ce domaine, de
toutes les stratégies possibles, clairement la plus risquée
4.1.1.3 "c'est trop cher" ! ou à l'inverse "cette gratuité ne m'inspire pas confiance"
4.1.1.3.1 "C'est une technologie trop onéreuse pour ma PME"
Mais
l'entreprise n'a en général aucune idée sur les
coûts d'Internet, qui sont, nous l'avons vu à la portée
même de très petites entreprises et, alors même que celui-ci
est susceptible de générer immédiatement des
économies considérables (télécommunications,
courrier, ...)
Mais psychologiquement l'image "haute technologie" est associée à
"coûts élevés"
4.1.1.3.2 À l'inverse la "gratuité" nous a plusieurs fois été présentée comme un facteur de blocage :
"les entreprises qui croient encore au Père
Noël ne survivent généralement pas longtemps"
"aujourd'hui c'est gratuit probablement parce qu'il s'agit de flux
marginaux qui utilisent les infrastructures existantes, mais si l'Internet
se développe ces réseaux seront atteints d'apoplexie et ceux qui
auront fait le pari Internet auront le choix entre la paralysie et le prix
fort. Il serait beaucoup plus rassurant pour nous de payer un service à
son juste prix : c'est à dire dont nous saurions qu'il permet à
l'opérateur de financer normalement son exploitation et son
développement"
"Nous avons la crainte que ce soit comme les "joints" dans les cités :
au début on vous les offre mais quand vous vous êtes mis en
situation de dépendance..."
4.1.1.3.3 Le réel problème des coûts?
Un
point mérite d'être approfondi : quel est l'équilibre
économique permettant de financer le fonctionnement et le
développement d'Internet notamment au niveau des opérateurs de
télécommunication ?.
Remarquons d'entrée de jeu que la "gratuité" d'Internet est toute
relative : les coûts sont certes de plusieurs ordres de grandeur
inférieurs à ceux des structures tarifaires
précédentes (notamment dans les réseaux à valeur
ajoutée) mais ils sont néanmoins loin d'être nuls, comme
l'ont rappelé les internautes au cours de 2 grèves ayant pour
objectif d'arriver à une tarification forfaitaire.
Ce que payent aujourd'hui les utilisateurs assure-t-il globalement aux
opérateurs une rémunération convenable?
De sources crédibles le prix de revient des communications
transatlantiques serait de 10 à 20 F/heure et celui des raccordements
à Internet par liaison permanentes 200 à 400 F/mois (aujourd'hui
facturé 10 000 F/mois). Ceci est corroboré par les
dernières prévisions tarifaires des nouveaux entrants: 5 à
10 cents la minute
Par ailleurs les écarts entre la tarification de services dans
différents pays (France / USA) dont rien ne permet de croire que le prix
de revient diffère sensiblement, conduit à penser que, comme dans
le système bancaire, la surtarification de certains services compense la
gratuité des autres (ainsi que les surcoûts de structures qui
n'étaient pas confrontées à la concurrence internationale
ce qui avait pu les conduire à un certain embonpoint)
Cette situation peut permettre un équilibre financier global mais ne
conduit pas forcément les acteurs concernés à un
comportement optimal notamment en terme d'investissement
Heureusement l'ouverture progressive de la concurrence permet
déjà d'observer une très rapide remise en ordre des prix
Derrière cette question du prix, se cache en fait deux
problèmes bien distincts
4.1.1.3.3.1 Le prix des communications locales pour se raccorder au fournisseur d'accès internet: le forfait?
Sur ce
plan ce sont, après le Japon, les pays européens dans leur
ensemble qui connaissent des prix élevés, tous les
opérateurs historiques ayant peu ou prou suivi la même politique
visant à reporter leurs marges de la partie exposée à la
concurrence (la longue distance) vers la partie protégée (la
boucle locale), qu'ils défendent bec et ongle (long blocage du
dégroupage)
D'après l'ART Internet représentait en 1999 12% des
communications locales en France avec une prévision de 50% d'ici 2002
www.art-telecom.fr)
Andy Grove, président fondateur d'Intel, estime que les
internautes européens payent encore trois fois plus cher que leurs
homologues américains leurs abonnements et leurs communications, (Le
Monde du 18 novembre 1998)
"high telephone access charges will continue to retard the amount of time
spent online for the foreseable future" Jupiter Communication
www.jup.com/jupiter/press/releases/1999/0518a.htm
La pression des internautes (ADIM :
www.citeweb.net/ADIM/accueil.htm Association Des Internautes
Mécontents) a conduit à imaginer une tarification spéciale
pour ce type de communication locale se rapprochant du forfait américain
: de nombreuses initiatives commerciales des nouveaux entrants marquent de
substantiels progrès (encore que de nombreuses promesses
s'avèrent ne pouvoir être tenues devant le rush qu'elles
déclanchent)
Il est d'ailleurs symptomatique de noter que les protestations des
internautes de base ont été beaucoup plus vives que celle des
PME, alors que l'enjeu pour ces dernières était beaucoup plus
important (il faut dire que beaucoup de CCI, même les plus grosses,
avaient "sous-traité à l'opérateur historique le soin de
"sensibiliser" les PME à internet ...ce qui permettait d'éviter
de focaliser sur les bonnes questions): ceci illustre le faible niveau
de prise de conscience de nos PME sur les enjeux (comme nous avons pu le
constater régulièrement dans nos nombreuses visites de terrain
Cette question ne pourra sans doute pas trouver de réponse satisfaisante
avant le "dégroupage de la boucle locale", c'est à dire la fin du
monopole de fait de l'opérateur historique sur l'accès au client
final
4.1.1.3.3.2 Un coût prohibitif des lignes louées nécessaires pour héberger un serveur ou raccorder une entreprise
L'Association Européenne des Fournisseurs de services
Internet (EuropISPA
www.euroispa.org)
soulignait fin 1998 qu'un provider britannique acquittait 4.000$/mois
pour une liaison à 2 Mbit/s quand, pour ce prix un
américain disposait d'une 45 Mbit/s!
Sébastien Socchard, pdg de Worldnet,
s'étonne dans Netsurf de payer le Megabyte de bande passante 40.000F
contre 7.000F outre-atlantique
Ces coûts anormalement élevés conduisent les fournisseurs
d'accès à sous-dimensionner leurs installations et réduit
leurs capacités d'investissement, les mettant en situation
d'infériorité dans la compétition internationale
L'ADSL, que nous verrons plus loin
voir page
150, qui apporte
à la fois la large bande et un vrai forfait (200 à 300F/mois) ou
le câble (et peut-être le réseau
électrique ou la boucle radio) semblent être la
véritable réponse: encore faudrait-il que leur déploiement
se fasse rapidement, et pas seulement dans les zones privilégiées
comme beaucoup le craignent
Le problème se pose surtout de façon aiguë pour les lignes
louées, aujourd'hui indispensables pour héberger un serveur
"On ne pourra pas indéfiniment payer 5 à 10 fois plus cher
qu'aux Etats Unis, nous réfléchissons sérieusement
à l'opportunité d'un hébergement outre atlantique"
déclare Frédéric Filloux directeur des
éditions électroniques de libération (Netsurf dec
97)
Seal's, hébergeur français de sites de commerce
électronique a conservé son siège en France mais il a
installé son centre technique pour l'hébergement à
Phoenix (US) pour des questions de prix et de bande
passante
Quant à Ubisoft il a installé pour les mêmes raisons
ses serveurs de jeux en ligne sur le continent américain
Ce mouvement de délocalisation est encore accru par le fait que les
liaisons transatlantiques sont de meilleure qualité et moins
onéreuses que les liaisons intraeuropéennes (1M$ par an pour
45 mégabit/s sur Londres New York, alors que pour le même prix la
liaison Paris Madrid n'offre qu'un débit de 8 mégabit/s - source
: Philips Tarifica Ltd
L'Ocde dans ses tableaux comparatif fait ressortir un coût au km
27,5 fois plus élevé pour Paris Bruxelles par rapport à
New York Los Angeles
www.oecd.org
"il existe des écarts gigantesques et injustifiables au sein de
lUnion par rapport aux Etats Unis" DG XIII oct 99
Notons par exemple que Echo, filiale de France
Télécom, qui réalise le moteur "voilà" a
installé ses ordinateurs serveurs à Jersey City (New York)
pour assurer une connectivité plus directe avec les différents
pays d'Europe!!. un site miroir a été installé à
Montréal (Le Monde 20 janvier 1999)
Pour sa part IDT évalue le prix de revient d' une communication
transatlantique à 0,25 F par minute.
En Californie Pacific Bell propose un abonnement forfaitaire à
15 dollars par mois pour une ligne de téléphone classique
connectée 24 h/24 (Michel Ktitareff)
L' entreprise Finkl à Chicago nous a indiqué en 1997 payer
pour une T1 (1,5 Mégabit/s) 1500$/mois et le prix affiché
à l'Internet Fall de New York en novembre 1998 était de 999$.
C'etait le prix en France d'une liaison à 64 kbit/s
Voir également
www.sims.berkeley.edu/resources/infoecon/Pricing.html qui rassemble
des informations très riches sur la question des tarifications
Phillips Tarifica ("leased line market in Europe" 1998 (incumbant
Princing) indique dans son étude de 98 que pour la location d'un
demi-circuit E 1 les tarifs en France sont 16 fois plus élevés
qu'aux USA (les écarts sont bien moindres avec les autres pays
européens : 50 % de plus que la Hollande mais bien moins chers qu'en
Italie).
Les coûts facturés par notre Opérateur Historique ont
baissé de 70% en 1999, mais restent encore notoirement trop
élevés
4.1.1.3.3.3 Une substantielle baisse des prix amorcée depuis 1998
En 1998
le développement de la concurrence, associé à un rythme
soutenu de progrès technologique et d'augmentation des volumes a
entraîné une substantielle baisse des prix, surtout bien entendu
à l'International (Source NUS):
pour l'international: Etats Unis -56 %, Allemagne -55%,
Hollande -54 %, Suède -49 %, Italie -23 %, France -19 %, Belgique
-6 %
pour les communications nationales, là où la concurrence
était moins vive, la baisse était moins forte : Allemagne
-64 %, USA -37 %, France -10 %
pour les communications locales l'absence de concurrence conduit aux
résultats que l'on pouvait prévoir. L'émergence de la
téléphonie IP qui contourne cet obstacle et le
dégroupage de la boucle locale devrait conduire à une
évolution substantielle en 2001
pour les lignes louées les prix ont baissé de 70% en France en
1999
C'est en Allemagne, marché considéré comme l'enjeu
majeur dans la bataille que livre les nouveaux opérateurs (pas moins de
155 licences ont été accordées en 1998 et 51
opérateurs étaient déjà actifs au 31
décembre 98) que la pression de la concurrence a été la
plus vive, faisant perdre 30% de part de marché en un an à
Deutsche Telekom
"la première année de concurrence fut passionnante, excitante et
souvent aussi mouvementée. Elle nous a amené à faire plus
rapidement des baisses prévues depuis longtemps" commentait Ron
Sommer, président de l'entreprise qui avait du accepter des
baisses allant jusqu'à 70% sur les liaisons longue
distance en avril 1999
Le 12 novembre, il a du annoncer une nouvelle baisse allant jusqu'à
63%, suivi immédiatement le 8 décembre par Mannesmann
(jusqu'à -54%) et le 14 décembre par O.tel.o (jusqu'à 61%
). Les analystes prévoient encore une baisse de 20% d'ici la fin de
l'année 1999.
Le premier trimestre 1999 a connu pour la première fois une baisse de 7%
du chiffre d'affaire et le premier semestre 2000 a vu, hors
éléments exceptionnels une baisse de 28% du
bénéfice et le titre a perdu 58% depuis son plus haut niveau.
Ces chiffres semblent montrer que la marge de baisse est encore
substantielle là où la concurrence lui permettra de se
concrétiser
L'an 2000 a vu la pousuite du mouvement avec un éclatement de l'offre
tariffaire qui se traduit par d'innombrables options destinées au moins
pour partie à rendre les comparaisons de prix plus complexe afin de
tenter de freiner la pression à la baisse
le rapport Abramatic
mission-dti.inria.fr/index.html souligne que pour le transport
les coûts ont été divisés par 10 entre 1998
et 2000 et qu'ils vont continuer à baisser de moitié tous les
semestres, tandis que la capacité fait plus que doubler dans le
même temps
Il est regrettable qu'il n'existe actuellement en Europe qu'aussi peu de
centres de recherche capables d'analyser de façon indépendante
les modèles économiques dans ces domaines
4.1.1.4 "C'est un réseau au bord de l'apoplexie : on ne peut pas bâtir une stratégie sur lui"
"Internet est désespérément lent, avec la
croissance exponentielle du trafic le réseau va finir par s'effondrer
Bob Metcalfe, illustre professeur, avait
annoncé, à partir d'une rigoureuse démonstration
mathématique (théorème de Metcalfe) que le réseau
s'effondrerait au printemps 1996, et il en avait pris le pari.
Le 11 avril 1996, conformément aux termes de son pari, il mangea le
texte de son théorème mixé avec un peu d'eau lors de
la 6ème conférence internationale du World Wide Web
Certes aujourd'hui, notamment à certaines heures, les temps
nécessaires pour établir une connexion ou le
téléchargement d'un document demandent parfois une certaine dose
de patience, à tel point que de mauvais esprits le surnomment parfois le
"world wide wait".(Netratings
www.netratings.com
estime le nombre d'heures perdues à 2,4 milliards par an)
Deux phénomènes, chacun très rapide, jouent en sens
contraire : l'augmentation fulgurante du nombre d'internautes et le
développement non moins spectaculaire de capacités nouvelles de
transmission
La simple évolution technologique a permis sur 15 ans d'augmenter en
moyenne la capacité des circuits de 60% par an! respectant ainsi
remarquablement la loi de Moore du doublement tous les 18 mois.(loi qui
semble-t-il commence à ne plus être respectée, le
doublement ayant tendance à se faire maintenant ...tous les 12 mois)
"Jusqu'alors, protégés par le monopole les opérateurs
historiques se contentaient d'innover à leur rythme en prenant bien
garde de ne pas cannibaliser leurs investissements" David Barroux, les
Echos : cette période calme est révolue
"la position de l'opérateur historique est compréhensible car
ils ont d'importants sureffectifs à financer, mais les tarifs
pratiqués vont à l'encontre de l'interet national en freinant les
développements d'Internet dans notre Pays" Naoyuki Akikusa,
patron de Fujitsu, fev 2000
il convient cependant de discerner aujourd'hui deux problèmes de nature
très différents :
4.1.1.4.1 Les autoroutes de l'information: de la réserve de puissance
On
trouvera également sur
http://fcc.gov/bandwidth des
informations détaillées sur ces différents moyens d'
accès à Internet
Cartographie:
www.cybergeography.org,
www.caida.org/Tools/Mapnet/Backbones/,
http://navigators.com/isp.html
, ainsi que les sites des opérateurs
4.1.1.4.1.1 Les réseaux de fibre optique: effondrement des prix explosion des débits, des hierarchies bousculées
La
technologie optique a connu en 2000 une véritable révolution: les
essais en laboratoire permettaient de le prévoir, les milliards de
dollars que les leaders mettaient sur la table pour prendre le contrôle
de starts-up en phase de démarrage, laissaient l'an dernier pressentir
l'envol de ces technologies
6,9 Milliards de dollars pour Cerent, 25,2
pour Ascend , 6,7 pour Bay-Networks, 2 pour
Xylan, 4 pour DSC, 3,2 pour Qtera, 4,7 pour
Chromatis, 2,9 pour Sirocco System, 0,8 pour Qeyton, 25
pour Sycamore, 7,1 pour Newbridge, 7,8 pour
Alteon...
Corvis avec 0$ de chiffre d'affaire, mais une technologie permettant une
transmission sur 3000km sans répéteur s'est introduit en bourse
pour 11,8 milliards de $
Notons aussi une PME française Photonétics, dans les
Yvelines rachetée pour 1,05 Milliards de Dollars en sept 2000 par
le Danois Great Nordic. A noter également la Spin off de France
Télécom: Highwave estimée à 1,2
Milliards de dollars en juin et 3 Milliards en octobre
Cette année le passage au niveau industriel n'a pas déçu
les amateurs d'émotion forte: Cisco a maintenu sa place de
leader, Nortel a vu sa capitalisation doubler à 200 Milliards de
$ et Alcatel presque tripler de 35 à 103 Milliards quand
Lucent s'effondrait de 280 à 70 "Lucent était notre
Challenger, aujourd'hui il n'est plus dans le top 5 de nos
compétiteurs"John Chambers, Cisco
Il s'écoulait en 2000 chez Alcatel par exemple seulement 12 mois entre
la conception d'un composant et sa mise sur le marché contre 21 mois en
1998! ... et chaque nouvelle génération 'rebat les cartes" entre
les compétiteurs
ü Débit commercial maximum par une grosse artère :
140 Mb/s;
ü en laboratoire: débit testé pour une fibre, 10
000 Mb/s, soit 10 Gigabit/s, Michel Feneyrol, Directeur du CNET,
Annales des mines de nov 96
le DWDM (Dense WDM) avec 300 longueurs d'onde puis l'UDWDM (Ultra
DWDM) avec 1022 ont déjà fonctionné en 1999 aux
Bell Labs
www.bell-labs.com, la
Start-up Sycamore, spécialiste de cette technologie a vu sa
valeur monter à 23 Milliards de $
Level 3 présentait à Internet Fall une machine
avançant à la vitesse d'une homme au pas et qui posait 13
fourreaux de ce type à la fois.
Le Suédois Telia construit son réseau pan-européen
Vicking (12 cables de 92 paires de fibres, d'une capacité
provisoirement limitée à 40 fois 10 gigabps chacune) pour la
seule partie française (1.400 km en 16 mois) il en coute 1 milliard de F
de génie civil et quelques centaines de million pour l'équipement
optique (80F/m)
Par ailleurs aujourd'hui tout chantier de travaux publics
"linéaire" (autoroute, égout, voie ferrée, pipe line,
canal, ligne électrique,...) comporte la pose au moins d'un
fourreau prêt à accueillir une fibre le moment venu (ou une
fibre "noire", c'est à dire non activée), ce qui
représente au niveau des grandes artères des potentiels
considérable
Le vaste réseau d'égout, hérité de Vauban, de la
ville de Besançon a permis le déploiement au moindre
coût du Réseau Lumière
www.besancon.com/lumière &w qui dessert 47 sites sur
40km
Au niveau des câbles sous-marins, à cette augmentation de la
capacité liée au progrès technique s'ajoute
l'accroissement des masses financières qui leur sont consacrés
: 32 milliards de dollars prévus sur les 5 prochaines années
contre 12 sur les 5 dernières. En 2000, 17 millions de Km de
fibres auront été posés (contre 4 en 1997)
Chaque nouveau câble posé (on en inaugure plusieurs par an
depuis 1998) est à lui seul plus puissant que tous les anciens
câbles présents (David Barroux les Echos)
Level3 , dans le cadre de son projet de réseau de réseau
mondial (14 Milliards de $) prévoit de mettre en service un nouveau
câble transatlantique de 1,28 térabit/s qui reliera Londres
à New York en septembre 2000 et GTS-Flag début 2001,
4,8 térabit/s pour un investissement de 1,2 milliards de dollars
Lors de la récente introduction au Nasdaq de la start up Juniper
(fondée en 1996 valeur 5 milliard de dollars, spécialiste des
routeurs haut de gamme pour opérateurs de télécoms), les
analystes ont annoncé qu'ils prévoyaient un investissement de
200 milliard de dollars sur 5 ans pour bâtir une infrastructure publique
Internet à large bande (cabinet IDC
www.idcresearch.com)
Pour gagner quelques mois dans cette course à la large bande par la
technologie "tout optique" Cisco vient de racheter, pour 6,9
Milliards de $, la start-up Cerent, &&w (10M$ de chiffre
d'affaire, 210 salariés) soit 32M$ par salarié, ce qui est 5 fois
plus que la norme habituelle dans ce domaine
Cerent ne disposait alors que d'un seul produit, non encore
commercialisé: un petit boîtier assurant la commutation et qui
permet en outre d'accélérer la transmission des données
sur une fibre optique (d'un facteur 200 grâce au multiplexage en longueur
d'onde, DWDM). Cette technologie offre à Cisco la
possibilité d'attaquer frontalement Lucent, Alcatel Nortel et Siemens
Nortel travaille depuis 1999 sur la technologie "OPTera" qui
gère 160 couleurs, multipliant d'autant la capacité de la
fibre : 1,6 térabit/s (une seule fibre permettrait de transmettre
simultanément 360.000 films ou la totalité des 4 millions de
volumes de la bibliothèque du congrès en 14 secondes)
Le 1er juillet 1999 les Echos annoncent le projet "i-21" (internet du
XXIème siècle), lancé par la fondation Sandoz, long de 21.000 km, reliant 70 villes
européennes, d'un coût de seulement 1,44 milliard d'euros, il
offrirait à la fin de l'année 2000, 5 fourreaux contenant chacun
192 paires de fibres, pouvant transmettre 300 térabit/s (téra
= 1000 giga)
4.1.1.4.1.2 Réseaux sans fil à très haut débit: la technologie laser multiplexée
Lucent et ses Bell Labs développent le
réseau sans fil à haut débit baptisée Wavestar
Opticair capable selon l'équipementier d'autoriser des débits
maximum de 10 Gbp/s Le procédé recourt à des
lasers, qui pourront être placés sur les toits d'immeubles.
Wavestar Opticair repose sur la technologie DWDM (wave division multiplexing)
habituellement utilisée dans les fibres optiques. Elle multiplie le
nombre de longueurs d'ondes disponibles du signal et augmente du coup le
débit d'informations.
Selon Lucent, ce dernier est multiplié par 65 si l'on compare aux
performances des équipements actuels utilisant les fréquences
radio.
www.lucent.com
L'opérateur Global Crossing sera le premier à effectuer
des tests grandeur nature à partir du mois de décembre 1999.
4.1.1.4.1.3 Les constellations de satellites: une technologie de niche
deux
type de satellites se partagent le marché :
Elles peuvent desservir directement l'abonné (2Mb/s avec une voie de
retour par téléphone à 64kbit/s) ou une boucle locale
(quelques dizaines de Mb/s) mais le débit maximum pour un satellite
est le Gigabit/s pour 500M$ (soit le prix d'un câble transatlantique
d'une capacité 50 à 150 fois plus grande)
De plus les coûts sont 5 à 10 fois plus élevés pour
les terminaux comme pour la minute de communication
Enfin ces projets patissent du très long délai qui
s'écoule entre le lancement du projet et la mise en service
opérationnel. En presque une décennie les données
économiques du problème ont changé du tout au tout car la
suppression des monopoles des opérateurs historiques pour la
téléphonie mobile a entraine un effondrement des tarifs et une
densification de la couverture des zones "solvables", fatale à ces
projets
Tous ne verront donc sans doute pas le jour car les progrès
énormes accomplis par la fibre optique, tant en capacité qu'en
coûts et le développement du Herzien terrestre (voir plus loin le
MMDS) sans parler de GSM, du GPRS et de l'UMTS pour les mobiles, confinent
actuellement le satellite à un marché de niche
(océans, pays en voie de développement, dessertes temporaires,
sécurisation d'un réseau terrestre,...Dataquest évalue
aujourd'hui le marché à 10 millions d'abonnés à
échéance 2003) et menace l'équilibre financier de
certains projets comme ICO, d'autres ayant déjà
déposé leur bilan (Iridium est tombé en faillite et,
pour des questions de sécurité la décision de
détruire les satellites déjà déployés a
été prise en aout 2000)
citons parmi la dizaine de projets annoncés projets
annoncés
pour la téléphonie
@ - pour mémoire Iridium (mis en service le 1 nov 98; 20
investisseurs dont Lockheed Martin, Motorola; 66 satellites; 7
milliards de dollars), qui s'est mis sous la protection de la loi sur les
faillites en août 1999. Toutes les propositions de reprise (pour
...moins de 1% du cout déjà investi) ont jusqu'à
présent échoué et le scénario catastrophe de la
destruction des satellites a été mis en oeuvre)
@ - Globalstar (Loral, Alcatel, Dasa, France Télécom, 48
satellites+4 en réserve; 2,7 Milliards de dollars; mise en service
repoussée à fin 1999 après la perte de 12 satellites par
suite de la défaillance de la fusée russe Zenit). Plus prudent
dans le domaine technologique, contrairement à Iridium, il a
laissé toute "l'intelligence" dans les stations au sol, limitant les
satellites à un rôle de simple "miroir" sans traitement du signal
(architecture dite du "tuyau coudé" ou "bent pipe"). 700.000
abonnés sont prévus pour début 2001
@ - ICO (Inmarsat, Deutsche TeleKom; objectif 2001; 4,6 milliards
de dollars), s'est également mis sous la protection de la loi sur les
faillites en septembre 1999 avant de fusionner en mai avec Teledesic
pour le trafic Internet
@ - Skybridge (Alcatel, Loral, Aérospatiale Toshiba, Sharp,
Mitsubishi; 80 satellites 4,2 milliards de dollars; objectif 2003),
@ - Teledesic (Bill Gates, Craig McCaw et Boeing; 9 Milliards de
dollars; objectif 2003),
@ - Celestri (Motorola; 13 milliards de$; objectif 2003)
@ - Astrolink(Lockheed Martin, TRW, Telespazio; objectif 2002 ou 2003;
3,6 milliards de dollars)
@ -iSky projet beaucoup plus modeste de 2 satellites
géostationnaires entièrement dédiés au trafic
Internet sur le continent américain (objectif 2001-2002)
Leurs budgets s'étalent entre 1 et13 milliard de dollars pour un
marché estimé à moins de 30 milliards de dollars
par an, ils ne verront donc sans doute pas tous le jour (la durée de vie
d'un satellite en orbite basse n'est estimée qu'à 5 ans):
déjà Iridium, TRW et son partenaire Teleglobe ont
déjà jeté l'éponge et Europe On Line et sa filiale
Easysky, qui commercialise l'offre d'accès à Internet
à haut-débit par satellite en France (Astra), ont annoncé
qu'ils mettaient un terme à la commercialisation
voir idate
www.idate.fr
Pour localiser en temps réel l'ensemble des satellites
opérationnels :
http://liftoff.msic.nasa.gov/realtime/jtrack/3d
&n
Mais les lois de la physique impliquent, pour que leur vitesse de rotation soit
identique à celle de la terre, qu'ils soient situés à
36.000 km de celle-ci ce qui leur donne deux gros défauts
Aussi les grand projets en cours de déploiement concernent les
constellations de satellites en orbite basse destinés à la
téléphonie mobile ou à l'Internet: le coût d'une
constellation se chiffrant en Milliard de dollars (hors imprévus).
4.1.1.4.1.4 Le développement de Drones et de dirigeables: une idée intéressante
Avions
sans pilote tournant à 20.000 mètres d'altitude au-dessus des
grandes agglomérations et permettant "d'arroser une zone de 120km de
diamètre pour un coût très inférieur aux satellites
(6 millions de dollars par an pour 3 avions). Proteus (Angel
Technologies
www.angeltechnologies.com
),un des pionniers, a été présenté cette
année au Bourget
Des projets concernent également avec le même principe des
dirigeables.
Ces projets ne paraissent toutefois pas compétitifs avec la fibre
optique ou le cuivre (avec la technologie ADSL) maintenant que la concurrence a
permi de faire chuter les prix et multiplier les investissements
4.1.1.4.1.5 Les technologies ATM (voix, vidéo ou données): une technologie intermédiaire?,
Avec
cette technologie ATM (Asynchronous Transfert Mode
www.atmforum.com), les
données sont découpées en petits paquets (commutation de
paquet) qui partent dès qu'il y a une place libre :
Ceci permet un meilleur remplissage des lignes de transmission que la
réservation d'une ligne pour une transaction (commutation de circuit).
Cette technologie garantit néanmoins une certaine qualité de
service statistique en s'assurant, avant d'accepter d'établir la
liaison, que la bande passante disponible est suffisante
Actuellement les réseaux sont la plupart du temps "IP sur ATM" :
c'est à dire que les paquets IP sont à leur tour
découpés en paquets ATM. Chacun des paquets, IP comme ATM, devant
comporter un volume non négligeable d'informations (notamment sur son
adresse de départ et d'arrivée : les headers) cette superposition
entraîne un gaspillage très significatif de ressources
Pour ce qui concerne le transfert de la voix, la polémique fait rage
aujourd'hui sur le fait de savoir si le protocole IP permettra d'atteindre la
qualité de service que procure le protocole ATM, en effet le
protocole IP, beaucoup plus simple que le protocole ATM, ne s'assure pas que la
bande passante est suffisante pour émettre un message : les paquets
passent quand il y a de la place, chacun d'entre eux pouvant emprunter un
chemin différent.(IP ne "s'engage" qu'à faire de son mieux
: "best effort")
Ceci ne pose aucun problème quand la transaction n'exige pas le temps
réel (mail, consultation d'une page web), cela est plus gênant
pour une conversation téléphonique qui ne supporte ni les
délais de transmission (100ms maxi), ni les blancs que peuvent
entraîner les paquets mal reçus qui ne peuvent être
utilement réémis
4.1.1.4.1.6 Les réseaux conçus directement autour de la norme IP semblent être la voie d'avenir
Pour
la voix une qualité équivalente aux réseaux sous protocole
ATM devrait être atteinte avec l'augmentation de la bande passante
(comme c'est déjà le cas dans les Intranet disposant en
général de hauts débits)
En tout état de cause la quasi gratuité pour la voix ainsi
obtenue pourrait inciter certains à accepter une petite perte de
qualité (analogue à celle des téléphones portables
qui semblent avoir atteint un certain niveau d'acceptation par les utilisateurs)
Colin William patron de Level3, comme beaucoup d'économistes
américains (Forrester Research
www.forrester.com par
exemple, Chris Mines séminaire Aftel NY nov98)
prévoient d'ailleurs, après une phase de regroupement des
opérateurs historiques de télécommunication et
d'apogée de leurs résultats vers 2002, leur
désintégration entre :
Finacor, courtier en produits financiers a lancé
Finphone pour le courtage de minutes. Alain Beluche, responsable
de cette nouvelle activité précisait récemment au Monde
"il n'y a pas encore de contrats standards ni de produits dérivés
pour acheter à terme de la capacité téléphoniques
pour spéculer à la hausse ou à la baisse des prix, mais ce
n'est qu'une question de temps". En 2000 la start-up néerlandaise
Interxion s'est installée sur ce créneau à
Aubervilliers
Il existe même des endroits facilitant sur le plan technique ces
transactions :Telehouse héberge sur 1000m²au centre de Paris
des machines appartenant à la plupart des opérateurs
présents en France: "toutes ces machines sont connectées,
ce qui permet des échanges de minutes sans lignes
spécialisées très coûteuses" James Shibduth
directeur de Telehouse France, filiale d'un groupe qui opère
déjà à Londres (60.000m²) et aux USA. "ce
marché est apparu il y a 5 ans" précise Pierre-José
Billotte, président de son concurrent Executive Telecom
§ Les services innovants, "Application Hothouses for
innovation" qui achètent des "secondes" aux premiers pour revendre
des services à travers les seconds :
c'est ce domaine qui devrait voir éclore les nouvelles entreprises
Ces prévisions semblent être en voie de se réaliser
quand on voit ATT, l'opérateur historique américain, qui
après s'être séparé de ses laboratoires
(Lucent, lui même aujourd'hui en grave difficulté avec une
capitalisation divisée par 4 en un an) vient de décider
d'éclater en 4 entreprises indépendante, l'ancienne "vache
à lait", la téléphonie fixe, victime de l'Electronic
Strategy Business, ayant en particulier un avenir très incertain
(C'est la même évolution qui est prévisible pour
l'électricité, l'eau, le gaz ou les banques)
Dans ce domaine, la voix qui ne croit que de quelques pourcents par an,
alors que les autres applications connaissent une croissance de 10à15%
par mois devrait être progressivement marginalisée (3% en 2005
d'après Ovum),
"le prix d'un simple coup de fil sera trop bas pour justifier une
facturation" Stephen Young Cabinet Ovum. Pour les
liaisons intercontinentales le trafic internet a dépassé le
trafic téléphonique en 1999, il devrait l'avoir
dépassé sur l'ensemble des réseaux en 2000 (Datamonitor) "
à ce moment là, la voix depuis un poste fixe sera devenue
tellement marginale qu'elle sera gratuite" John Chambers, président
de Cisco
www.cisco.com.
Elle représentait encore en 1999 75% du chiffre d'affaire des
opérateurs historiques
Aussi pour rester compétitifs les opérateurs devront être
capables de transporter à un coût compétitif des
térabits de données. Ils ne vendront plus à la
durée et à la distance mais au débit instantané
disponible, au volume transporté et à la qualité de
service.
Il leur reste, heureusement pour eux, encore quelques belles années pour
s'adapter mais
"les prix baissent mais restent encore très largement au
dessus des coûts. Sur les grandes artères où il y aura
une véritable compétition ils pourraient chuter de 60 à
80% par an" Stephen Young Cabinet Ovum
Par ailleurs "la convergence des réseaux rend brutalement
obsolète une grande partie des infrastructures existantes des
opérateurs historiques" Hubert Tardieu directeur
général de Sema group-Télécom, analyse
confirmée par Gerald Thames patron de GTS
"à service équivalent un réseau construit sur le
modèle internet est 4 fois moins coûteux qu'un
réseau traditionnel" Russel Daggat Pdg de Teledesic
"Les opérateurs traditionnels se trouvent pris en porte-à-faux
par des investissements élevés et des offres inadaptées,
une opportunité stratégique apparaît pour les
opérateurs qui s'appuient sur une unification autour d'IP" Rapport de
Jean-François Abramatic
http://mission-dti.inria.fr/index.html
Ces trois types d'activité ayant des besoins en capitaux très
différents (en volume comme en nature), nécessitant des profil de
gestionnaires très dissemblables il paraît peu probable au
yeux de certains analystes, qu'une fois la concurrence établie et les
"rentes de situation" résorbées le modèle
intégré actuel soit encore viable (d'autant plus qu'un client
acceptera difficilement quand il aura le choix que son fournisseur soit
également son concurrent, le mettant à la merci d'un manque de
fair-play, qualité qui n'est pas toujours au rendez-vous dans les
périodes où la survie est en jeu)
Aussi Level3 qui vise rien moins que 60% du marché des
communications longues distances se dit prêt à investir 10
milliard de dollars sur un réseau totalement IP permettant de
réduire de 50%, à très court terme, les coûts
facturés aux opérateurs, puis de casser à nouveau les prix
en 2001
De même Worldcom, Global Crossing, Teleglobe,
GTS-Hermès, Equant, BT-ATT, Williams,
Teligent, Winstar, Flag, GTE, Frontier,
Viatel-Circe, IXG, Qwest associé à
KPN, Iaxis, LD Com (groupe Dreyfus), Telia,
Interroute... qui nourrissent des ambitions de même nature et
construisent des réseaux IP intercontinentaux : il y aura
nécessairement des mouvements de concentration (comme le rachat de
Eunet par MCI, lui même absorbé e 1998 par
Worldcom lors d'une OPA de 30 Milliards de dollars, suivie en octobre
1999 par la plus importante OPE historique : le rachat de Sprint pour
129 Milliards de $ (bloquée depuis en raison de la
réglementation anti trust), ou le rachat plus modeste, pour 5 Milliards
de dollars, du réseau d'IBM par ATT)
Chacun d'entre eux prévoit qu'il n'y aura que trois ou quatre
survivants au niveau mondial dans ce métier
Les récentes OPA et OPE ont mobilisé 600 Milliards de dollars
depuis 1996, date de l'adoption du nouveau cadre réglementaire
américain
il est peu douteux qu'il en sortira des réseaux plus performants et avec
des structures de coût et de frais généraux nettement moins
élevés que des opérateurs historiques comme ATT aux USA ou
NTT au Japon
La vitesse de réaction de ces nouveaux groupes est
évidemment sans commune mesure avec celle des consortiums internationaux
qui sont soumis à de délicates règles pour les prises de
décision
Notons par ailleurs que British télécom a
annoncé la construction d'un réseau entièrement IP
(réalisation Nortel Networks à partir de la technologie Bay
Networks)...en Espagne, pour attaquer l'opérateur historique local :
cela lui permettra d'avoir un seul réseau voix et données au lieu
de 2
"d'ici 2 à 3 ans les réseaux n'auront plus
d'éléments de commutation traditionnelle de circuit... notre
objectif est de réduire par 10 dans les 5 ans les couts de
transport" Pascal Debon, Nortel aux Echos le 1/3/00
Des marchés de gros et des marchés spot où
s'achètent et se vendent des minutes de télécommunication,
ont déjà fait leur apparition
www.band-x.com,
www.ratexchange.com,
www.arbinet.com
§ les services de proximité "eau, gaz,
électricité et Téléphone à tous les
étages" ou l'essentiel est la relation client, la facturation et
les travaux de voirie, ce que les américains appellent les
"Téléconcierges for retail" (terme qui n'a
là-bas aucun caractère péjoratif, le "concierge" y
désignant un personnage important dans un hôtel de grand standing)
Il s'agit typiquement de fournisseurs d'accès internet gratuits, de
téléphonie mobile, cartes prépayées, call-back,
passerelle IP, portails, TV à la demande, pager, entrepôt de
données (data warehouses),...:
4.1.1.4.2 Les noeuds d'interconnexion: en Europe un grave goulot d'étranglement
Avoir
des réseaux à haut débit est une chose, encore faut-il
qu'il n'y ait pas de goulots d'étranglement pour passer de l'un à
l'autre or les GIX (Global Internet eXchange) sont aujourd'hui quelque
peu sous-dimensionnés :
Tous les Gix français sont à Paris (mis à part un embryon
à Grenoble: GNI
www.gni.fr) et l'absence de noeud
régionaux sature inutilement les lignes, celui géré par
Renater, SFINX (Service For French INternet
eXchange) devait passer de 34 à 155Mbit/s.
www.renater.fr/Sfinx/
&w
"l'existence de financement public et des rapports contractuels avec
l'opérateur historique sont à l'origine de limitations
techniques ou organisationnelles qu'on ne retrouve pas ailleurs en
Europe...le retard français dans le déploiement de l'internet
a masqué les problèmes liés à l'interconnexion de
réseaux... Au fur et à mesure que la capillarité augmente,
ces problèmes vont devenir critiques... La possibilité d'une
marginalisation de l'infrastructure française est réelle...
les possibilités offertes par Londres risque de conduire les
opérateurs français à y réaliser leur
interconnexion plutôt qu'à Paris" Jean-François
Abramatic
http://mission-dti.inria.fr/index.html
Le Sfinx est maintenant complété par des initiatives
privées comme Parix
www.parix.net second GIX
opéré lui aussi par France Télécom mais qui
malgré cela communique très mal avec lui et telehouse
www.telehouse.net
Aujourd'hui entre 50 et 70% du trafic intra-européen transite par les
Etats Unis : Louis Bonnet-Madin estime que cela rallonge le délai de
transit de 120ms, or une page Web un peu complexe peut nécessiter entre
30 et 50 requêtes (et les test de Netsurf montrent qu'il est parfois
plus rapide de se connecter au site du Monde ou de libé depuis New
York que depuis Paris)
voir page
240
Deux GIX européens émergent et développent des ambitions
continentales :Londres (Linx
www.linx.net) et
Stockholm (D-Gix
www.netnode.se/index-eng.html)
4.1.1.4.3 Les "bretelles d'accès à l'autoroute: l'actuel goulot d'étranglement, mais les techniques sont prêtes
l'inertie dans ce domaine est beaucoup plus grande et, en
l'absence d'action très volontariste des organes de régulation,
les clients sont de facto prisonniers des opérateurs historiques.
Les technologies permettant les gros débits existent, mais elles sont
extrêmement déstabilisatrices pour les opérateurs
historiques (qui ont transféré leurs marges depuis
l'international, concurrencé, vers la boucle locale qui ne l'est pas
encore) et, c'est d'ailleurs très compréhensible, tous les
moyens sont bons pour eux afin de gagner du temps (non application des
injonctions de l'ART, périodes d'expérimentation
prolongées à l'extrême, procès, mobilisation des
syndicats,...)
Tant et si bien qu'aujourd'hui entre un ordinateur de plus en plus puissant
et l'autoroute chaque jour plus "roulante" il reste un vilain petit chemin
vicinal lourdement taxé (ceci n'est d'ailleurs pas propre
à la France: le Japon par exemple souffre encore davantage de la main
mise de NTT).
Comme le dit David Barroux "les internautes se retrouvent aujourd'hui
dans la situation de propriétaires de Ferrari tournant en rond sur des
routes de campagne, roulant au ralenti à la recherche de l'entrée
de l'autoroute
"l'accès direct aux abonnés est verrouillé. Ce qui
génère des coûts d'accès rédhibitoires"
Olivier Porte Cigref, club informatique des grandes entreprises
françaises
Rajoutons que les bretelles d'accès "rapides", les lignes
louées, sont aujourd'hui hors de prix, malgré
plusieurs baisses (5 à 15 fois plus cher qu'outre atlantique)
"L'objectif pour la boucle locale à l'horizon 3 à 5 ans est de
passer à quelques mégabit/s pour le particulier à
34mégabit/s pour la PME et entre 155 et 622 mégabit/s pour les
grandes entreprises, et ce à prix constant" Jean-François
Abramatic
http://mission-dti.inria.fr/index.html
Aux US Forrester Research estimait en 1999 que 19 Millions d'habitants seront
connectés à plus de 2Megabps en 2002 (2,5 aujourd'hui). En fait
le phénomène semble être encore plus rapide que
prévu puisque fin 2000 ils sont déjà 12 millions
La plupart des étudiants disposent durant leurs études de
connections à haut débit : "the connections in most dorms
offer 10 Mbps, students find it difficult to revert back to using slower
connctions" (Los Angeles Time 14/1/00)
Ces débits donneront naissance à des applications totalement
nouvelles (richesse des sites, vidéo,...) il est à craindre que
les entreprises des pays qui tardent sur ce déploiement ne prenne un
retard difficilement rattrappable dans la compétition
4.1.1.4.3.1 L'utilisation des réseaux câblés: un développement rapide
En
Amérique du Nord, au 1er août 1999 1,1
million de foyers utilisaient le câble pour accéder à
l'Internet (Yankee Group &&w en prévoit 4,5 millions en 2002)
ATT vient de dépenser 100 milliards de dollars pour devenir le
premier câblo-opérateur des USA (...ce qui peut d'ailleurs poser
des problèmes d'abus de position dominante)
En France, après injonction de l'ART
www.art-telecom.fr et
décision de justice, la situation a commencé à se
dégeler, mais le long blocage de la situation a provoqué une trop
brutale montée en puissance ce qui a provoqué quelques
difficultés pour l'adaptation des réseaux, notamment parce que le
débit total est à diviser par le nombre d'utilisateurs
simultanés
Un indicateur montre que nos grands groupes n'ont pas encore saisi les
enjeux nouveaux de l'internet: le réseau Vidéopole a
été vendu pour un "prix dérisoire " au groupe
américain Lenfest qui l'a revendu quelques mois plus tard 6 fois plus
cher à UPC (rapport du CSA juin 1999)
Voir
www.cybercable.fr
www.wanadoonetissimo.com
,
www.numericable.com ,
www.mediareseau.com
4.1.1.4.3.2 L'XDSL et l'ADSL un débit multiplié par 100 sur le fil du téléphone classique
Ces
technologies Digital Subscriber Line (DSL: ligne
d'abonné digitale)
www.adsl.com/adsl/adsl-forum.html ou
www.modem-fr.com/adsl
utilisent la bande de fréquence entre 4 Kilohertz à 1
Mégahertz actuellement inutilisée (et même
éliminée par un filtre pour autoriser le multiplexage de la voix
en technologie téléphone traditionnelle (0 à 4 kHz)) :
Le cuivre était jusqu'à présent volontairement
sous-utilisé pour des raisons historiques, car la voix ne
nécessitait pas un débit d'information plus grand et il
était ainsi très commode en décalant tout simplement les
fréquences des lignes actives au niveau du concentrateur, de
faire transiter simultanément depuis celui-ci (d'où son nom) vers
l'autocommutateur des dizaines de conversations sur le même fil,
en les localisant côte à côte dans les bandes 0-4khz,
4-8khz, 8-12khz,...)
Avec la traditionnelle paire de cuivre torsadée, qui dessert le
particulier, les technologies DSL doivent permettre de
Cette bande passante peut être partagée de différente
façon entre "l'émission" et la "réception" d'information
("voie montante" et voie "descendante"). Usuellement un internaute
reçoit plus qu'il n'émet et l'optimum conduit donc à un
partage "asymétrique" entre les deux voies (Asymetric DSL:
ADSL). L'ADSL représente actuellement 58% du marché de l'XDSL
Il n'en serait évidemment pas de même si le client final
hébergeait un serveur ce qui est techniquement tout à fait
possible
Moyennant un simple modem adapté (3000F aujourd'hui mais qui devrait
descendre à 1000F), installé sur les concentrateurs de la boucle
locale, on peut ainsi obtenir une bande passante de l'ordre de 8
mégabit/s (2 mégabit/s pour l'ADSL lite un peu moins
onéreux, car il prend des marges de sécurité entre les
bandes de fréquences, ce qui permet une installation plus fruste)
La technologie DSL n'exige aucun investissement supplémentaire sur les
lignes: elle utilise les paires torsadées ordinaires installées
pour l'analogique ou le RNIS, dans la mesure toutefois où elles sont
assez récentes, ce qui est le cas en France (les lignes anciennes
étaient équipées de bobines "poupin" qui neutralisaient de
larges bandes de fréquences)
Ces technologies permettent pour 200 à 300F de coût forfaitaire
par mois (40$ aux US, 160F en suède) d'avoir un accès permanent
à haut débit à internet tout en conservant sur la
même ligne un accès téléphonique classique (mais
bien entendu la plupart des communications basculeront sur IP, rendant ainsi
le téléphone totalement gratuit, puisque outre l'accès
internet à haut débit (permettant la réception de
vidéo à haute définition, en même temps qu'une
navigation rapide sur internet)
La technologie DSL offre jusqu'à 16 lignes
téléphoniques, ce qui bousculera sans doute quelques
modèles économiques et explique le peu d'empressement des
opérateurs historiques pour aller de l'avant: (les propositions
actuelles sont extrêmement "bridées" débits limités,
adresse IP non fixe et voie montante très limitée en terme de
débit pour éviter de concurrencer les lignes louée,
véritables vaches à lait)
Le CNET
www.cnet.fr estime possible de
raccorder 40 à 50 % de la population à un débit de 8
Mégabit/s.
SBC la plus grosse des "baby bell" a lancé fin 1999
le projet "pronto", 6 Milliards de dollars, afin de fournir "d'ici 2002
l'ADSL à 80% de ses 77 millions de clients" Les Echos 19 oct 1999
Pour sa part, l'opérateur suédois Telia a retenu
Alcatel (qui a déjà équipé Singapour) pour
être en mesure d'installer l' ADSL dans 98% des foyers d'ici 2004
et a confié à Cisco
www.cisco.com la reconstruction complète de
son réseau pour le mettre entièrement en technologie IP
400.000 prises étaient installées fin 1999 aux US avec un forfait
de 40$ mensuel, 3 millions sont prévues en 2001 et 20 en 2003 selon
plusieurs estimations convergentes
Alcatel est le leader mondial incontesté de cette technologie:
Selon la dernière étude du groupe Dell'Oro, la part de
marché ADSL d'Alcatel, calculée d'après les livraisons de
lignes effectuées au cours du deuxième trimestre 2000, a atteint
54,2 %, en hausse de 10 % par rapport au second trimestre 1999, soit plus de
trois fois celui de son concurrent immédiat (13 %), Alcatel a
livré au total, plus d'un million de lignes ADSL au cours du second
trimestre. Pour l'ensemble de l'année 2000, Alcatel prévoit de
livrer 5 millions de lignes au total.
TeleChoice
www.telechoice.com
donne les chiffres d'évolution de ce marché
Le blocage actuel de cette technologie, techniquement parfaitement au
point, est dû au fait que les concentrateurs, ou se situent ces fameux
filtres passe-bande éliminant le signal au delà de 4 kHz, se
trouvent sur à l'intérieur de la boucle locale, et donc
inaccessibles à la concurrence (celle-ci n'a aujourd'hui
accès au mieux qu'aux autocommutateurs, points d'entrée dans les
boucles locales, vers qui convergent les concentrateurs):
Seul l'opérateur de cette boucle (en fait quasi exclusivement
l'opérateur historique) pouvait mettre en oeuvre cette technologie
révolutionnaire
Ceci permet de comprendre l'enjeu considérable dans tous les pays
européen de l'ésotérique "bataille du
dégroupage" qui donnera l'accès à la concurrence
jusqu'à ce fameux filtre
"les opérateurs européens semblent plus désireux de
promouvoir leur offre RNIS, dont le débit est très
inférieur mais qui présente l'avantage de préserver les
recettes de la téléphonie locale et de ne pas menacer le
métier très lucratif des liaisons louées" rapport Aftel
1999
Lors de nos missions aux USA nos interlocuteurs nous ont indiqué qu'ils
considéraient cette technologie comme obsolète
Ceci permet également de comprendre pourquoi l'opérateur
historique risque de n'installer l'ADSL que dans les zones où il y sera
contraint par la concurrence du câble, accentuant ainsi encore les
distorsions dans l'aménagement du territoire voir
page
236
Il est également compréhensible qu'en l'absence de contraintes
il se limite à des offres très bridées (limitation
du débit et surtout de la bande montante pour empêcher
l'installation de serveurs à domicile) afin de ne pas concurrencer
inutilement les lignes louées qui représentent aujourd'hui un
précieux pactole.
Si cette situation se poursuit ce serait au premier degré une nouvelle
pénalisation pour nos PME, et au second degré une nouvelle source
de retard pour le développement du marché national, et donc de
nos entreprises
C'est la raison pour laquelle le régulateur anglais, l'Oftel,
a contraint British Telecom à louer des capacités ADSL,
dès aujourd'hui, à ses concurrents et, pour s'assurer que BT
n'abusera pas de sa position pour traîner les pieds, BT devra accepter de
louer les accès client à partir de ses concentrateurs au plus
tard au 1er juillet 2001
de plus l'Oftel se garde le droit d'intervenir s'il constate que certaines
régions ou certaines catégories d'utilisateurs sont
négligées
L'Allemagne a adopté un schéma semblable et CMT le
régulateur espagnol propose à son gouvernement de faire de
même (Telephonica étant dans la même situation de monopole)
L'ART bien consciente du problème jette toute son énergie
pour faire avancer le dossier
Avant de laisser place à la fibre optique dont le prix devrait dans les
10 ans être inférieure au cuivre, car la fibre se sera à
cette échéance déjà rapprochée jusqu'au
concentrateur et s'imposera progressivement dans les programmes de
rénovation immobilière (le coût provenant de la pose et non
de la fibre elle-même).
4.1.1.4.3.3 La boucle locale radio pour les zones à faible densité...et une alternative à l'opérateur historique
Les
derniers kilomètres sont alors assurés par ondes Hertziennes,
cette boucle locale pouvant être "alimentée" par toutes les
technologies de boucles métropolitaines vues plus haut : fibre optique
(solution surnommée le "câble sans fil"), satellite,
hertzien...
Comme le câble cette technologie est utilisable pour la
télévision comme pour l'internet et donc le
téléphone
La technologie LMDS, qui utilise des fréquences plus
élevées (40GHz) expérimentée à Limoges par
Thomson offre un débit de 50Mb/s
Elle est handicapée sur le plan réglementaire en France du
fait qu'elle dépend d'une autorisation du CSA
www.csa.fr pour la partie
diffusion télévision et de l'ART
www.art-telecom.fr pour
les télécommunications alors même qu'il s'agit de la
même installation dont l'économie est encore incertaine
MMDS : Microwawe Multipoint Distribution System,
d'une portée de 50 à 100 km, nécessite selon la
distance une antenne de réception de 10 à 30 cm de
diamètre. Elle autorise un débit de 2 à 15 Mbit/s et,
comme pour le satellite, utilise le téléphone comme voie de
retour. D'autres options technologiques permettent des dessertes à plus
courte portés avec des matériels plus légers chez
l'abonné
Le 23 août 1999 Gain communication lance à Tucson
son service large bande (T1 = 1,54 Mégabit/s bidirectionnel) avec
un prix inférieur de 70% à ceux actuellement
pratiqués :
www.gainwireless.com
Le seul réseau de MEXICO dessert déjà 400.000
abonnés pour la diffusion TV numérique A Paris,
Easynet,
www.easy.net proposait dès 98
grâce à son antenne placée en haut de son immeuble dans un
rayon de 7km un accès internet à 10.000F/mois contre 60.000f/mois
par ligne louée
Cette technologie est intéressante pour les zones à faible
densité (desserte filaire plus onéreuse) ou pour une utilisation
"chantier" (comme sur le port de Rotterdam). Elle n'est pas cependant
pas totalement insensible aux phénomènes
météo
Nokia en augmente le rayon d'action grace à l'installation chez l'usager
d'antennesqui jouent également le rôle de relai pour d'autres
clients plus éloignés: ces boitiers RoofTop permettent ainsi de
créer un résau maillé
Mais son intérêt principal est d'offrir une alternative
technique à la boucle locale filaire de l'opérateur
historique (technologie LMDS, débit 512Kbps à 2 Mbps),
tout du moins pour les PME (car son cout la met pour l'instant en dehors du
marché "grand public"):
Si l'investissement théorique est sensiblement plus onéreux
rapporté à l'abonné, il présente l'immense avantage
d'être extrêmement modulaire et de ne pas nécessiter de
lourds investissements préalables:
Ce n'est qu'une fois le client acquis que l'on installe une antenne
d'émission-réception chez celui-ci, permettant au chiffre
d'affaire de croitre de concert avec l'investissement, limitant ainsi les
risques financiers et commerciaux de l'opération par rapport aux
techniques filaires (qui, elles, exigent de lourds et longs travaux de
génie civil avant le premier client et une immobilisation
financière stérile durant la montée en charge commerciale)
Cette technologie présente en outre l'avantage de pouvoir
acquérir des clients dispersés dans une agglomération
alors qu'une approche filaire nécessite une conquête "paté
de maison par pâté de maison" et chacun a en mémoire les
problèmes rencontrés à l'époque par le "plan
câble"
L'année 2000 a vu l'attribution de 2 licenses nationales et de 2
licenses locales par région: l'ART a veillé à
privilégier l'arrivée de nouveaux opérateurs afin
d'utiliser le levier de la concurrence pour dynamiser le décollage de
cette nouvelle boucle locale (ont été exclus par les
critères retenus tant les opérateurs téléphoniques
déjà installés que les opérateurs GSM)
l'ART a choisi le "concours de beauté" avec des licenses
gratuites: ceci équivaut à une substantielle subvention pour les
gagnants du concours, ce qui devrait espérons-le leur permettre de
procéder à des investissements massifs et rapides
FirstMark
www.firstmark.net
créée par Lynn Forrester, un des 2 lauréats nationaux, part
à l'assaut de l'Europe: avec 129 licenses sur le marché allemand
elle couvre 40% de la population). Parmi les objectifs affichés, le haut
débit pour les PME isolées
Regrettons toutefois que l'ART n'ait pas su prendre en compte les
problèmes d'aménagement du territoire (ce qui aurait
été très facile en assurant par exemple un couplage entre
régions "juteuses" comme l'ile de France et d'autres qui le sont moins
comme le Limousin ou la Corse). Aussi 4 de ces Régions n'ont pas
d'opérateurs locaux fin 2000 (un second tour d'enchère devrait
être organisé mais il ne peut sans doute pas permettre
d'espérer des engagements de développement aussi importants que
si couplage il y avait eu) et la région va devoir investir sur ses
deniers pour compenser cette erreur d'appréciation
Voir
http://www.art-telecom.fr/dossiers/blr/attrib/corps.htm
Notons que cette technologie peut également être employée
dans la partie intermédiaire de la boucle locale et desservir les
concentrateurs: la paire torsadée ou la distribution électrique
prend alors le relais
4.1.1.4.3.4 Pour les mobiles les normes GSM, GPRS et UMTS, nouvelles boucles locales...délocalisées
GSM
permet déjà l'accès à Internet mais avec des
débits (9,6 à 14,4kbit/s) et des coûts très
limitatifs, néanmoins d'ores et déjà les "mini-messages"
(SMS Small Message System) assurent une partie non négligeable du trafic
(Nokia prévoit 20à 30% à 3 ans)
Le WAP (Wireless Application Protocol) ainsi que le WML (Wireless
Markup Language) ont fait son apparition pour adapter le format des
informations disponibles sur Internet à la taille de l'écran des
téléphones mobiles
Mis en service trop tard en France, cette technologie a une durée de
vie trop courte pour justifier des investissements importants. De plus la
position frileuse des opérateurs qui ont essayé d'abuser de leur
position pour imposer la fourniture de leurs services ("Wap Lock")a
stérilisé les initiatives des start-up. La condamnation de cette
pratique est arrivée trop tard pour permettre le décollage de ce
marché: 0,015 millions de clients contre 12 millions au Japon avec
I-Mode
La norme intermédiaire GPRS (General Packet Radio Service) permet
déjà une multiplication par 10 (56 à 116 kbit/s): sera
utilisable sur tout le territoire en 2001 (cette technologie peut être
déployée rapidement et à moindre frais car elle n'est
qu'une extension de la norme GSM et utilise les mêmes infrastructures).
L'atout du GPRS est aussi sa facturation assise sur le volume de données
transférées, ce qui permet une connection permanente
EDGE, technologie concurrente permet des débits légèrement
plus élevé (384kbps) mais implique l'immobilité du
terminal pendant la transmission, ce qui est un handicap certain. HSCSD, moins
cher est trop gourmand en ressources radio
Le 29 janvier 1998 a été adoptée la norme l'option
UMTS,(Universal Mobil Telecom System) d'IMT2000 (norme
adoptée au niveau mondial), voir
www.umts-forum.org et
www.analysys.co.uk/news/umts/sec0.htm), successeur de GSM : elle
permettra de multiplier par un facteur 200 la capacité de transmission
des mobiles: elle laisse entrevoir le moment où le poste fixe
(pour la voix comme pour l'accès Internet à haut débit)
ne correspondra qu'a l'instant où son utilisateur est à
l'arrêt ....
En France l'attribution premières licences sont prévues au
printemps 2001, (au moment où l'Espagne et le Japon commenceront
à être opérationnels) pour une mise en service en 2002 (en
Finlande les premières licences ont été
attribuées dès 1999 et l'Espagne) espéront que ce
retard ne sera pas trop pénalisant pour les entreprises
développant des services
Les montants fabuleux (voir déraisonnables pour certains analystes
financiers) atteints par les licences mises aux enchère dans la plupart
des pays européens (plus de 30 milliards d'euros en Angleterre et plus
de 50 en Allemagne), soulignent l'importance stratégique vitale pour les
opérateurs de cette nouvelle technologie qui offrira un véritable
accès Internet nomade à haut débit (on prévoit
qu'à partir de 2003 il y aura plus de téléphones
connectés que de microordinateurs)
D'autant plus qu'à ces sommes il faut ajouter l'investissement
proprement dit évalué à 250 Milliards de dollars
par Forrester Research): les premiers contrats semblent montrer la
prééminence de Nokia et Ericsson devant Nortel suivis de
Motorola, Lucent et Siemens qui font figure d'outsiders. mais la
compétence technique ne sera pas seule à rentrer en ligne de
compte: beaucoup d'opérateurs exangues privilégierons les
fournisseurs capables de supporter le poids d'un substantiel crédit
fournisseur (..."jusquà 150%, prenant ainsi leur part du cout des
licences", les Echos, oct 2000)
le Gartner Group prévoit qu'en 2004 95% des
téléphones portables seront connectables à Internet
4.1.1.4.3.5 Les révolutions en gestation dans le "portable" pour le piéton et l'automobiliste, le "m-commerce"
On
devrait voir l'émergence de produits rassemblant en un seul ensemble
d'appareils : oreillettes, laryngophone, lunettes,
montre, capteurs médicaux (pouls, humidité de la
peau, température,...), mini caméra capable
également de servir de lecteur de code barre, une "base"
(contenant mémoire, énergie, capacité de
calcul, de stockage de données, de communication et de
localisation GPS)
Tous ces appareils seront sans doute, pour des questions d'esthétique et
d'ergonomie intégrés aux vêtements, aux montres et aux
bijoux (voir par exemple la "veste-téléphone de Levi's). les
Universtés américaines organisent des concours rassemblant
technologues et stylistes pour réaliser cette intégration et
organisent des défilés de mode pour présenter les projets
les plus réussis
http://www.charmed.com
spinoff du MIT Media Lab
Grâce à la norme radio bluetooth qui elle aussi vient de
Scandinavie (maintenant disponible en France depuis que l'Armée a
libéré les fréquences correspondantes) tous ces appareils
sont capables de se reconnaître et de dialoguer entre eux dans un rayon
d'une dizaine de mètre (PAN : Personnal Area Network), voire
d'échanger avec les appareils situés à proximité
(sans la servitude de la vue directe de l'infrarouge) : transaction avec un
commerçant, échange de données ou de carte de visite,
synchronisation avec le réseau résidentiel ou de l'entreprise...)
Elle offre un débit de 1 Mégabit/s dans un rayon de 4 m (75 kbps
au delà) et consomme très peu d'énergie. 1500
constructeurs s'y sont ralliés
site de référence
http://www.bluetooth.com
Cet ensemble d'appareils devraient offrir notamment les fonctionnalités
suivantes (la liste ci-dessous reprend des projets en cours de
développement, voire déjà opérationnels)
la lecture se fait soit par synthèse vocale, soit par les
lunettes (film sandwich (Essilor) ou projection fond d'oeil
(IBM)), soit par un petit écran (type palm ou e-book, montre,
écrans souples,...), l'émission se fait soit par synthèse
vocale (laryngophone, minimicro) soit par un clavier intégré par
exemple à une pièce d'habillement comme une cravate
L'institut Fraunhoffer de Darmstadt travaille sur l'utilisation de
ces lunettes pour les techniciens de montage et de maintenance afin de
permettre à ceux-ci de produire ou de réparer des
matériels qu'ils n'ont jamais vu auparavant
le couplage "reconnaissance vocale-traduction automatique-synthèse
vocale" (lernhout & hauspie) s'il est peu probable qu'il approche la
perfection avant longtemps peut sans doute commencer à faciliter la
compréhension entre deux personnes ne parlant pas la même langue
Il permet d'accéder à l'information, d'envoyer des e-mail,
de passer des commandes, de consulter son compte en banque et de
régler des factures, de rechercher un hôtel et d'y
réserver une chambre, de passer des ordres de bourse,
suivre une compétition sportive d'un petit club, de consulter la
météo, de recevoir des alertes (retard d'avion,
opportunités d'achat dans le voisinage, baisse d'un titre en bourse,
alerte provenant du système domotique (cambriolage, température
frigo,...)...)
Il dispose ainsi par exemple de l'agenda de WooZwoo de VoxMobili
le Swedish Institute for Computer Science
www.sics.se développe de
nombreuses recherches dans ce domaine comme le "post it virtuel" ou "virtual
graffitti", permettant de communiquer une information aux personnes
situées dans un certain périmètre ou de suivre et
d'archiver les mouvements d'une personne (contrôle de tournée de
surveillance, zone à risque pour apporter des secours, études
statistiques,...)
de son côté le client sera en mesure de comparer les offres avec
ce qui est offert de mieux sur le web, même chez un commerçant
traditionnel...
un laboratoire suédois travaille sur le concept de "post it",
message que vous pouvez affecter à une zone géographique
donnée et pour une cible de destinataire déterminée
le téléphone devient ainsi un système de
radionavigation susceptible de concurrencer les systèmes beaucoup
plus onéreux installés aujourd'hui dans les véhicules
"haut de gamme" (voir par exemple Webraska
www.webraska.com)
En avril 2000 Nokia, Ericsson et Motorola créent MeT (Mobile electronic
Transactions)
www.cellular.co.za/met.htm
pour définir les standards permettant d'assurer la
sécurité nécessaire pour ce type de transaction
Ce public "nomade" nécessitera le développement d'applications
tout à fait spécifiques prenant en compte le lieu de
réception, l'heure locale, une personnalisation et un filtrage
poussé, la possibilité de prendre des décisions et
d'effectuer des transactions, de permettre sorties vocales et commandes vocales
"anywhere, any time, any device" (Arif Janjua Saraide
www.saraide.com Aftel
NY oct 1999)
Avec des systèmes de paiement entre particuliers comme Paypal
www.paypal.com
(échange d'argent par la liaison infrarouge ou Bluetooth) le portable va
même au delà des capacités actuelles du porte monaie
électronique
Il
s'ouvre ainsi un nouveau chapitre du e-commerce: le m-commerce (mobile
commerce) dont les Finlandais considèrent qu'il prendra entre 25 et 40%
du marché du commerce électronique
(évaluation Gartner Group 40% en 2004)
voir
le MET Forum (Mobile Electronic Transaction)
http://www.cellular.co.za/mcommerce.htm
Dans ce domaine majeur l'Europe, grâce à la politique
très volontariste menée en matière de standards (en
commençant par le GSM) a, pour une fois, très clairement pris
la tête de la course loin devant les USA avec des leaders mondiaux
comme le Finlandais Nokia et le Suédois Ericsson sans
oublier le Français Sagem (5% du marché mondial):
Ce sont d'ailleurs aujourd'hui les pays du Nord qui assurent le leadership
mondial tant en terme de recherche que de nouvelles application et toutes
les grandes compagnies internationales ont maintenant au moins une antenne de
R&D à Stockholm ou à Helsinki
Notons toutefois que, en matière d'usages du téléphone
mobile pour l'accès à l'Internet, les Japonais ont pris
une longueur d'avance avec l'opérateur NTT DoCoMo
http://www.nttdocomo.com
et qu'il faudra sans doute compter avec eux pour la nouvelle
génération: avec une mise en service opérationnelle
prévue en 2001 ils ont aujourd'hui dans ce domaine pris 2 ans d'avance
sur les Européens (Finlande exceptée)
En aout 2000 avec sa norme I-mode NTT DoCoMo offre 400
services dédiés et l'accès à 7.000 sites
adaptés, à plus de 12 millions d'abonnés (un an seulement
après son démarrage) avec un taux de croissance de 12% par mois
(17 millions prévus fin 2000),. Le téléphone I-mode
fait aujourd'hui partie de la panoplie de base du jeune branché (dont la
facture mensuelle approche les 700F/mois (Gilles Etienne, PEE Tokyo)
En 2001 NTT DoCoMo ouvrira ses services de 3ème
génération UMTS
Voir sur ce sujet des mobiles
www.wapforum.org
Dans la même logique l'automobile va se trouver profondément
transformée:
en couplant localisation précise communication par interface vocale
et capacité de communication, elle devient
GM a sorti la Cadillac Seville2000 et prévoit la
fabrication de 1 million de véhicules par an équipés de
son ordinateur Onstar et Ford décline son nouveau modèle
Galaxy en ".com"
Mercédès
www.mercedes.com propose
une "voiture-bureau" connectée
Dans le système proposé par Ford l'ouverture d'un airbag
déclenche automatiquement l'appel d'un centre de secours
En Europe Peugeot et Vivendi ont développé le
portail Wappi! Transformé en Egery Et prévoient
d'équiper 80% des véhicules en 2002, Citroën
www.citroen.fr
présente en collaboration avec Microsoft la Xsara Windows CE
Ford et PSA estiment que 80% de leurs véhicules seront
connectés à l'Internet d'ici 2003
Les Suédois prévoient que Internet représentera
50% de la valeur du véhicule: voir Wirelesscar
www.wirelesscar.com
joint venture de Ericsson, Electrolux, Volvo et Telia et
www.osgi.org (Open Service
Gateway) qui définit une plateforme ouverte sur laquelle pourront se
développer les initiatives en matière d'applications
5 millions de Japonais sont déjà aujourd'hui
équipés de systèmes d'aide à la navigation, qui
commence à être monté en standard sur les
véhicules
Inutile de dire que la guerre des standard pour les systèmes
d'exploitation fait rage entre toutes celles développées par les
appareils destinés à fusionner (norme Windows CE défendue
par Microsoft mais pénalisé par son instabilité et ses
nombreux bogues, norme Epoc proposée par le consortium Symbian des
fabricants de téléphone, PalmOS développé par
Palm
Les constructeurs espèrent également par ce moyen maintenir un
contact permanent avec leur client afin tout à la fois de le
fidéliser et de faire une étude marketing en temps réel
pour la conception des modèles suivants
4.1.1.4.3.6 La réception directe par satellite: une place sans doute plus modeste que prévu il y a quelques années
Les
satellites géostationnaires, mais surtout les constellations peuvent
comme nous l'avons vu offrir un service de boucle locale pour la voie
descendante, mais bien souvent celle-ci nécessite la boucle classique
à faible débit pour la voie montante
En outre les prix sont pénalisants et les espoir d'augmentation rapide
des débits restent faibles. Cette option peut néanmoins se
révéler précieuses pour les habitations isolées
4.1.1.4.3.7 La technologie utilisant les fils de la distribution électrique basse tension: une voie d'avenir?
N'oublions pas non plus qu'il existe un réseau
extrêmement développé jusque chez l'habitant et qui n'a,
paradoxalement, jusqu'ici pas été exploité : le
réseau électrique. Depuis longtemps pourtant la domotique
l'a utilisé pour véhiculer le son ou les
télécommandes d'EDF pour ses changements tarifaires etbientot
avec Schlumberger pour relever les compteurs.
2 forums réunissent les industriels travaillant sur ces technologies
:"l'international Powerline Communication Forum" (IPCF)
www.etsi.org/forawatch/all.htm avec Alcatel, Edf, Sagem,
Cisco,...et le"Powerline Telecommunication Forum" (PTF)
www.plcforum.org
Northern Telecom
www.nortelnetworks.com a développé, en
association avec un électricien britannique, United Utilities une
technologie "Digital Powerline" offrant sur les réseaux
électriques un service à 1 Megabit, soit 10 fois plus que le
RNIS, à des prix bien entendu beaucoup plus compétitifs. Ils ont
créé pour la développer la société
Norweb
www.norweb.co.uk
Les données sont amenées jusqu'au transfo basse tension par
boucle radio ou fibre optique et ,à partir de là, utilisent le
réseau électrique pour desservir l'abonné (grâce
à des courants de faible puissance mais de hautes fréquences, se
propageant à la périphérie des fils électriques
distribuant le 220V, dits "courants de peau")
Elle peut également être utilisée pour les intranets
Cette technologie est en cours de test en vraie grandeur et ne semble pas poser
de problèmes gênants de rayonnement
électromagnétiques comme on avait pu le craindre
La structure des réseaux aux USA rend l'opération plus
délicate car chaque transformateur basse tension dessert un nombre trop
faible d'abonnés (une dizaine , soit 10 fois moins qu'en Europe et il
faut une adaptation pour les "court-circuiter", Nortel a annoncé ,qu'il
avait une solution pour y parvenir
Par ailleurs Media Fusion
www.mediafusioncorp.net de
Dallas a annoncé, également en mai 1999 être parvenue au
même résultat par une technologie différente
(résultat des tests annoncés pour début 2.000 autorisant
2,5 Gbps sur les réseaux électriques
(InformationNetworkNews/Yahoo!)
Microsoft pour sa part a racheté une licence à
Intellon
www.intellon.com qui a lui aussi
développé une telle technologie)
En Allemagne Veba, Preussen Elektra, MVV, EnBW
(controlé par Edf) et RWE ont commencé leurs tests en
2000: objectf 2001
www.online-ag.de
Cela étant, comme le souligne l'Aftel dans son rapport annuel 1999
"l'actuel monopole d'Edf ne lui laisse guère de marge de manoeuvre
pour se lancer en France dans une concurrence avec les opérateurs de
Télécom"
D'autre part Nortel qui ne pouvait mener tous les projets de front a
considéré plus stratégique de concentrer ses efforts sur
les technologies optiques
Les premiers développements commerciaux devraient concerner
l'utilisation du cablage des habitations ou des écoles pour
créer des réseaux Ethernet reliant entre eux les ordinateurs ou
des appareils électroménager, et les concentrant vers une seule
ligne de connexion externe. 13 sociétés se sont réunies
à cette fin dans "homeplug Powerline Alliance"
www.homeplug.org .
A l'été 2000 par Edf avec le Suisse Ascom
Powerline
www.ascom.ch/plc/int_home.htm mène une expérimentation
dans le collège Louis Pasteur de Saint lô avec des
débits de plusieurs Mbps)
www.edf.fr/retd/futur/rd_miss.htm
Coté fournisseurs au même moment Thomson Multimédia
et Schneider Electric ont conclu un partenariat mondial
4.1.1.4.4 Enfin se développent des techniques permettant de limiter les volumes d'information à transmettre
4.1.1.4.4.1 Le développement des techniques de compression notamment d'images vidéo (MPEG) et de sons (MP3)
Ces
technologies réduisent de façon drastique le volume
d'informations à transporter et se combinent avec l'augmentation de
capacité des réseaux pour rendre progressivement possible le
transfert de la musique puis de la télévision sur internet en
temps réel (streaming)
Voir Mpeg2 pour la Vidéo
www.mpeg.org et Mpeg1
Layer3 ou "MP3" pour l'Audio
www.mp3.com
4.1.1.4.4.2 La multiplication des serveurs de proximité (Proxy)
Les
PROXY dupliquent les pages les plus consultées évitant
ainsi des transmissions transcontinentales.
Toutes ces évolutions concourent à augmenter les
capacités de transport ou à limiter les besoins de communications
à longue distance.
4.1.1.4.5 Pourquoi, quelle que soit la largeur de bande disponible, la saturation semble-t-elle constante?
En
France (source France Telecom) comme aux Etats Unis (source Bells
Laboratories, Christian Huitema Autrans 99) le même constat a pu
être fait : malgré une croissance du trafic de 15 % par mois,
si la qualité de service ne s'est pas notablement
améliorée, elle ne s'est pas non plus dégradée.
En fait ce miracle permanent nous conduit à bâtir une
hypothèse radicalement opposée à celle couramment
professée quant au fonctionnement de l'internet.
Il est en effet peu vraisemblable que le hasard soit à l'origine d'un
strict parallélisme des taux de croissance de deux variables
indépendantes à des vitesses sans précédent (+15%
par mois) avec une qualité de service (insatisfaisante) rigoureusement
constante.
Nous pensons qu'il y a une erreur de modélisation qui a
entraîné la faillite du modèle de Metcalf
voir page
145
Aujourd'hui les prévisionnistes anticipent une augmentation des besoins
et s'inquiètent de la capacité des opérateurs de Telecom
à suivre
En fait le fonctionnement réel nous paraît inverse:
Les flux de circulation de paquet (comme de voitures dans une grande ville)
sont sur le moyen terme directement fonction des débits offerts
(à prix donné), dès que les capacités de transport
augmentent les flux font de même jusqu'à atteindre le
" degré d'insatisfaction maximum admissible " qui est le
véritable invariant du système.
(il est mesuré en temps réel par Andover Advanced
Technology
www.internettrafficreport.com)
et chacun d'entre nous, en tant qu'utilisateurs peut bien comprendre ce
phénomène, nous nous censurons quand nous anticipons que tel ou
tel téléchargement va être trop long et notre navigation se
fait au rythme des débits autorisés.
Bien entendu ceci n'est pas vrai quand il y a une variation trop brutale (panne
de réseau, ou à l'inverse mise en service d'une capacité
nouvelle beaucoup plus grande)
Comme pour les voitures cela plaide pour des voies rapides à
péage, non pas au premier chef pour rentabiliser les infrastructures,
mais pour permettre, à côté du réseau " tourisme",
d'avoir réseau professionnel réglé par une constante de
"degré d'insatisfaction maximum admissible" différente : c'est la
seule façon d'améliorer ce facteur
En fait cette fonctionnalité est aujourd'hui assurée par les
lignes louées, mais comme nous l'avons vu avec un péage beaucoup
trop élevé qui bloque de nombreux développements
Les débits sur Internet sont régis par la physique des gaz
: ils occupent tout l'espace qu'on leur propose et il est vraisemblable que
quelles que soient les capacités disponibles à l'avenir,
l'Internet sera toujours autant saturé comme le sont nos disques
durs (développement d'application plus gourmande comme la vidéo
par exemple, pages Web plus riches, push plus volumineux, navigation plus
rapide,...)
4.1.1.5 "C'est trop dangereux": des précautions nécessaires mais le danger est aussi de surestimer les risques
4.1.1.5.1 les risques d'agression
"Internet est un système peu sûr : risques de
piratage, d'intrusion dans notre système informatique, peut-on
garantir la confidentialité des échanges? Quelle est la
fiabilité des transactions? Quel serait l'impact d'une panne du
réseau?"
Ce sont là de vrais problèmes qui n'ont pas de réponses
simples : en tout état de cause,
In fine, un choix est à faire entre la dimension offensive qui
nécessite vitesse et légèreté d'une part, et celle
d'une plus grande sécurité qui n'incite pas à aller de
l'avant, un arbitrage doit être opéré entre ligne
Maginot et panzer divisions: privilégier la confidentialité ou
la vitesse?
Dans ce domaine, les entreprises françaises étaient jusqu'en mars
99 pénalisées par rapport aux entreprises allemandes,
américaines ou des autres pays de l'OCDE qui peuvent se protéger
en cryptant leurs échanges.
En France la loi restreignait fortement cette possibilité: les
clés de 40 bit jusqu'à récemment seules autorisées
pouvaient être cassées en une journée...par un
économiseur d'écran fonctionnant pendant les temps morts d'un
réseau de quelques dizaines de micro-ordinateurs voir
page
40. Aujourd'hui nos entreprises sont presque
sur un pied d'égalité (reste encore quelques formalités
à alléger).
Par ailleurs n'oublions pas qu'obtenir de l'information implique
d'accepter d'en donner, et c'est là un des principes de base de
l'économie du Web.(voir annexe &&w sur Internet et
l'intelligence économique).
4.1.1.5.2 Le risque d'engagements juridiques mal contrôlés
"Sur
le plan commercial, un e-mail engage mon entreprise de façon non
contrôlable. Dans le flou actuel du droit sur le Web il y a là un
risque qu'aujourd'hui je ne veux pas prendre"
les Sniffers évoqués ci-dessus semblent permettre de
détecter et de bloquer ce type de mail non autorisé dans la
plupart des cas, mais le risque est réel et le procès contre
Microsoft a montré la valeur probante d'un e-mail dans une
procédure judiciaire.
C'est un point qu'il convient de ne pas sous estimer notamment pour une
entreprise opérant à l'international
4.1.1.6 Mais aussi des blocages liés à la remise en cause des pouvoirs qui transparaissent dans les réactions
"Où sera le terminal ? Qui y aura accès ?"
"Nous avons déjà une page sur le Web dans une
société de service mais il est finalement plus commode de
travailler avec eux par fax"
L'information c'est le pouvoir, rien n'est donc plus sensible que d'en
modifier les règles d'accès et de circulation. La
réticence, quasi culturelle, vis-à-vis de l'informatique, qui ne
s'est levée que très progressivement a sans doute la même
origine.
Le risque de déstabilisation sociale est tout à fait
réel pour certaines structures fortement hiérarchisées
:
On a bien vu par exemple que, dans le domaine de la qualité,
Ceci touche tout particulièrement les commerciaux dont le métier
va changer en profondeur :
voir page
167
"les réseaux du savoir" font trembler les "pyramides du pouvoir" avec
lesquelles elles sont fondamentalement incompatibles (René
Trégouët, Sénateur)
Notons que le blocage ne vient en général pas du patron,
dont le pouvoir ne peut être menacé, puisqu'il provient de la
détention du capital, mais des hiérarchies
intermédiaires qui peuvent craindre que l'on s'interroge sur leur
véritable valeur ajoutée dans une organisation où le
contrôle de l'information serait sensiblement différent.
Nous avons pu constater aussi bien en France qu'aux Etats-Unis qu'Internet se
développait d'abord chez les jeunes puis ensuite chez les
retraités et enfin seulement chez les personnes en situation de pouvoir
dans la vie active (certains en prennent pour exemple symbolique l'avance
surprenante prise par nos Sénateurs sur nos Députés dans
ce domaine)
d'après une enquête de l'opérateur américain MCI
(650 000 réponses) les femmes âgées de 60 ans obtiennent un
meilleur score que les hommes âgés de moins de 17 ans......(
www.mci.com)
La tranche d'âge 40-55 ans des cadres en situation de pouvoir semble
être la plus réticente à s'engager résolument dans
cette évolution sans doute pour les raisons évoquées
ci-dessus.
Certes, la discipline ne devrait plus être
considérée comme la force principale des organisations,
mais dans ce domaine ou beaucoup ont bâti leur pouvoir sur la
rétention d'information il convient de prendre en compte les
réalités.
4.1.2 Les arguments qui poussent les entreprises à tenter l'aventure
4.1.2.1 "on ne peut pas ne pas faire"
"Le
problème n'est pas de savoir combien ça coûte d'y aller,
mais combien cela coûterait de ne pas y être"
"On ne peut pas ignorer Internet sans risque de se marginaliser"
"Il nous est impossible de travailler avec des pays anglo-saxons sans
être sur Internet"
"C'est une question d'image"
"Quand on a pas d'e-mail aux États-Unis, c'est un peu comme si on
n'avait pas le téléphone ou le fax, ça fait "ringard",
"vieillot", "sous-développé", ("pas
hygiénique" pour reprendre l'expression d'un éminent
dirigeant de l'organisation patronale française) vous êtes "no
where",(un "sans clavier" pourrait-on dire)
Enfin si vous ne vous jetez pas à l'eau vos concurrents ou de nouvelles
entreprises risquent de surgir et de brutalement prendre votre marché
"don't forget your Amazon.com!" ont coutume de rappeler les
anglo-saxons
4.1.2.2 "on risque d'être obligé de faire"
" Si les donneurs d'ordre utilisent Internet ou si les mutuelles d'achat comme netmarket qui ont un pouvoir de prescription considérable se développent nous n'aurons pas le choix"
Le slogan de grands distributeurs américains "do it or get out" [22]ont un indéniable pouvoir de conviction
Il en
est de même pour l'administration américaine qui a
décidé de mettre l'essentiel de ses appels d'offre uniquement sur
Internet
l'ECRC d'Oakland Oakland Electronic
Commerce Resource Center, un des 16 centres
financés par le département de la défense pour aider les
PME à maîtriser l' usage d' Internet a organisé un
séminaire sur la base militaire de Camp
Pendleton pour les entreprises locales
Il n'a eu aucune difficulté à faire venir plus de 1000 PME
locales sur le thème : "Using Electronic Commerce to Win Federal
Contracts"
Dans le même ordre d'idées, la décision de l'administration
française, sans l'imposer comme peut le faire un donneur d'ordre, de
rendre possible pour une entreprise les déclarations fiscales et
sociales par Internet et d'ouvrir ses appels d'offre sur le WEB (avec une
gestion du contrat par EDI/IP), aura sans nul doute une influence tout à
fait significative
4.1.2.3 La compréhension du fait que les outils de l'Internet sont une source d'économies
C'est,
plus prosaïquement la motivation de celles qui font le calcul de ce
qu'elles vont économiser sur leurs budgets fax et
téléphone un des premiers surnoms d'Internet dans les entreprises
a été: "le faxkiller"
Comme nous l'avons vu tout au long de ce rapport les outils de l'Internet
permettent d'écraser de nombreux couts :
A Aubagne, Novatech
www.novatech.fr ,
fabricant de prothèses dentaires et auditives apprécie les
économies que lui procure son site Internet par rapport aux mailings (un
catalogue pour l'Asie du Sud-Est lui revenait à 300F pièce !)
de même l'entreprise Rives à Mazamet
www.editech-net.com/rives/
transformateur de peaux lainées de mouton dont une des
principales filiales est en Australie et qui regarde d'un oeil plus
léger sa facture de télécommunication (économie de
400kF par an)
et le directeur financier d'Airstar Benoît Beylier y voit un des
avantages de son investissement sur internet quand les clients sont en Colombie
ou en Jordanie où les communications téléphoniques restent
hors de prix
voir page
97
Dior Parfums
www.dior.com économise
250kF par an pour son catalogue et 700kF pour les mises à jour, à
mettre en face du coût total de l'Intranet : 700kF
Peter Solvik de Cisco
www.cisco.com chiffre
à 70 millions de dollars les économies de téléphone
et de fax le passage de son entreprise dans l'économie de l'internet
4.1.2.4 une source de compétitivité en apportant souplesse efficacité et réactivité
4.1.2.5 La perception qu'Internet ouvre des horizons, certes aléatoires, mais prometteurs
C'est la
motivation des PME les plus dynamiques, celles qui travaillent à
l'export ou en réseau, et qui voient les réalisations de leurs
concurrents internationaux.
En effet, pour un hacker24(*) dont le but est d'accroître sa
renommée par un exploit, percer les protections du Pentagone ou du CEA
est un enjeu qui justifie l'emploi de moyens particulièrement lourds et
explique les très nombreuses attaques25(*) dont ce type de cible est l'objet. Il est
clair qu'une PME ordinaire ne présente qu'un intérêt
modeste pour ceux qui se considèrent un peu comme des "sportifs de haut
niveau"
Il est à craindre que les entreprises qui ne pourront pas recruter
des jeunes [26] soient fortement
pénalisées pour conduire cette évolution,
Et il y a malheureusement beaucoup de grandes entreprises françaises,
confrontées à des restructurations et à des
réductions d'emploi qui sont dans ce cas en particulier dans les
banques.
C'est aussi la motivation d'entreprises qui embauchent de jeunes
cadres [23] ou prennent des
élèves-ingénieurs en stage, et qui ont par-là
même la chance d'avoir en leur sein des personnes culturellement
préparées à Internet et qui, de ce fait, avec leurs yeux
neufs voient les opportunités et jaugent les risques à leurs
justes dimensions :
comme
nous l'avons analysé au fil des pages, Internet concerne toutes les
fonctions d'une entreprise:
Le petit shéma ci-dessous récapitule sommairement les principales
utilisations des outils de l'internet mentionnées ci dessus
L'animation ppt correspondante est accessible à l'adresse www.yolin.net/prediagnostic.ppt
L'analyse précédente fournit déjà quelques clefs
4.3.1.1 En fonction du produit ou du service
4.3.1.1.1 Pour le B to C
Aujourd'hui les produits les plus vendus en France sont tout
naturellement le matériel informatique (37%)et les logiciels (8%),
viennent ensuite les voyages (30%) et les disques et livres (10%). Les autres
produits et service ne font qu'émerger (source: médiangle
&&w)
Bien entendu, cela va de soi les entreprises ayant déjà connu le
succès dans le cadre de la VPC se doivent sans tarder d'offrir
leur catalogue sur Internet
Essayons d'analyser les caractéristiques qui donnent un atout
particulier pour une utilisation d'internet dans le processus commercial: un
client y cherchera ce qui lui permet d'économiser du temps ou de
l'argent ou de trouver ce qu'il ne peux trouver ailleurs. L'atout majeur
d'internet étant de pouvoir rapprocher efficacement et à faible
cout l'offre et la demande
N'oublions pas que l'usage d'internet ne se réduit pas à la vente en ligne: il peut intervenir de façon déterminante dans le processus d'achat à travers la richesse de l'information sur les produits (éventuellement vendus par des circuits traditionnels: voiture, immobilier,...) ou par la qualité du service après vente...
4.3.1.1.1.1 Produits nécessitant beaucoup d'informations et de conseil voire des simulations avant l'achat
C'est le
cas de l'automobile, de l'immobilier, du tourisme, de l'informatique, des soins
médicaux, de la pharmacie, des produits techniques, ...: la vente
elle-même ne se faisant pas nécessairement "en ligne":
exemples: AutoValley
www.autovalley.com avec son
slogan "simplifiez-vous l'auto" immo by tel
http://www.immo-by-tel.com,
Nouvelles Frontières
http://www.nouvelles-frontieres.com, Planet Medica
www.planetmedica.fr
, Medimania
www.medimania.com
Netlab
www.notredocteur.com
Jean-Pierre Garnier, Président français du nouveau
géant Glaxo-SmithKline déclarait au Monde le 8 avril 2000,
en répondant à une question sur la centaine de sites ouverts par
son groupe : ""en face d'un médecin ils ont un temps limité pour
parler de leur maladie. Sur le Net ils ont accès aux meilleurs
spécialistes mondiaux pour les conseiller...nous n'avions pas
jusqu'à présent une communication directe avec lui ...en les
écoutant nous pouvons alerter les médecins... Internet donne de
nouvelles opportunités dans la relation
laboratoire-patient-médecin"
On remarquera que ce type de site n'est pas sans renouveler la
problématique de "l'interdiction de publicité" de certaine
professions libérales couplé à un financement par le
sponsoring des laboratoires: en effet on peut "poser sa plaque" sur
internet et, sans faire "de la réclame" il est possible par la richesse
éditoriale proposée de développer sa
notoriété de façon individuelle ou groupée
(médecins, avocats, pharmaciens...). Rien que dans
le domaine de la santé plus de 10.000 sites ont vu le jour
consultés aux US par un internaute sur deux (en France les principaux
sont
www.caducee.net,
www.comsante.com,
www.medinweb.fr,
www.medimania.com,
www.medisite.fr,
www.planetmedica.com,
www.psychonet.fr,
www.vitago.fr)
4.3.1.1.1.2 produits ayant potentiellement un créneau étroit mais mondial
exemple:
composants mécaniques, agroalimentaire porteur de valeurs
culturelles,...comme, Franklin,
www.franklin-France.com
spécialiste des paratonnerres
Internet offre la possibilité de vendre des produits haut de gamme
ou artisanaux, élaborés en faibles volumes
(grands crus du bordelais par exemple) qui ne peuvent de ce fait, en
dehors des plus prestigieux, justifier les investissements considérables
que nécessite la promotion d'une grande marque à l'échelon
mondial par les approches marketing traditionnelles (comme c'est aujourd'hui
le cas pour les champagnes ou les whiskies)
Citons également les santons de Provence
www.enprovence.com/ailhaud &w ou le marché
aux truffes de Saint-Alvère en Dordogne &n (une étude
de Machination citée par Business Village nous indique que le
coût du contact utile pour "l'association de promotion de la truffe" est
de 4,50F contre une moyenne de 80F dans le marketing direct traditionnel)
Le "soft selling", permettant au client d'apprécier le contexte
culturel, technique ou historique, associé aux objets qu'il peut
acheter, est alors essentiel (exemple : les couteaux Laguiole
www.laguiole.com avec leurs techniques de
fabrication et l'histoire de sa célèbre abeille...)
De nombreuses spécialités gastronomiques ou artisanales se
prêtent particulièrement bien à cette démarche comme
nous l'avons vu à partir de multiples exemples dans ce rapport: ils
visent principalement soit des français expatriés soit des
étrangers qui ont découvert notre cuisine pendant des
séjours touristiques
la Boulangerie "le four aux navettes", la plus ancienne de Marseille
propose ses célèbres gâteaux sur
www.maxistore.com/navettes , de même pour les
bergamotes de Nancy
http://icat.francecontact.com/marche ou Yves
Deshoulières pour les arts de la table
l'épicerie fine Maréchal à Lyon,
www.marechal-online.com
dépassée par son succès, pense que son chiffre d'affaire
Internet en 2001 sera supérieur à ses ventes en boutique
(22MF)
Une approche collective accroît bien évidemment la
visibilité internationale, augmente les ventes et réduit le
coût pour chacun: un site de Softselling implique un lourd travail
rédactionnel et une ergonomie poussée qui ne sont pas gratuits
Panier.com
www.panier.com , French Gourmet
Fromage
www.fromages.com ou Douret
gastronomie
www.douret.fr STM-Interco
www.limoges-porcelains.com
Rouge-Blanc
www.rouge-blanc.com (négoce international
de vin) , Vinternet
www.vinternet.fr/index.html, Notre
Provence
www.notreprovence.com
4.3.1.1.1.3 produits s'adressant à un public de haut niveau culturel
vitraux: www.vitrail.com ou www.vitrail-France.com réunissent la communauté de spécialistes des vitraux, Patchwork décoratifs à base d'étoffes artisanales françaises Quilt Créations www.quiltcreations.com ...) livres rares avec Chapitre.com www.chapitre.com
4.3.1.1.1.4 produits s'adressant à une clientèle de passionnés
Sports,
course hippiques, animaux de compagnie, collectionneurs: c'est le "marketing
tribal": il nécessite un effort éditorial important pour devenir
LA référence et le lieu de rencontre des aficionados
Tous ces sites sont en mesure de vendre des produits adaptés aux
goûts d'une population clairement identifiée
@ - le gérant de la Maison du Timbre à
Marseille déclare à Netsurf avoir augmenté de 75% son
chiffre d'affaire, avec des clients nouveaux (Finlande, USA, ...), sur les 9
mois qui ont suivi l'ouverture de son site (
www.gulliver.fr/www/timbre/index.htm) , Il projette une vente aux
enchères, un forum, il a entamé un partenariat avec un
collègue Canadien et est capable ainsi de répondre très
vite lorsqu'un événement exceptionnel donne une cote
particulière à certains timbres soudainement très
recherchés (timbre à l'effigie d'une personne
célèbre qui disparaît brutalement)
@ -
www.frenchtoutou.com ,
www.chatterie.com,
www.animorama.com pour les
amis des animaux
@ -
www.paristurf,
www.lescourses.com,
www.grm.fr/turf,
www.chez.com/bip,
www.le-cheval-bleu/lcb.htm
,
www.perso.wanadoo.fr/turf.ares/turf.htm pour les mordus des
hippodromes
@ - Football 365
www.football365.co.uk
, le site britannique spécialisé dans les sports accueille
200.000 visiteur par jour et vient d'absorber son homologue français
C-Foot qui en reçoit 6.000 et Disney vient de mettre la
main sur le leader européen et même mondial Soccernet
www.soccernet.com (22
millions de pages vues par mois en mai 1999). La maison mère "365
Corporation" a été introduite à la bourse de Londres le 2
décembre 1999 à 750 M$
en France sport24
www.sport24.com se
clsse parmi les 10 premiers sites en terme de notoriété
spontanée (Médiangle) et Ridearth
www.ridearth.com (pdg
Edgar Grospiron) se consacre aux sports de glisse
4.3.1.1.1.5 produits s'adressant à une clientèle "branchée"
Ce sont en particulier les produits destinés aux jeunes, étudiants tout particulièrement, milieux des arts et de la mode,...
4.3.1.1.1.6 produits cadeaux : une "hotte technologie"
Une
commande via Internet permet en effet d'assurer dans la même
opération emballage-cadeau, expédition et accompagnement par une
carte personnalisée.
En 1999 aux USA la seule période des fêtes de Noël,
"l'e-Chrismas" a représenté 12 milliards de dollars entre le
25 novembre et le 31 décembre soit 4 fois plus que l'année
précédente et plus de la moitié des ventes en ligne aux
particuliers (Lehman Brothers)
Les études de marché montrent que bien souvent le premier
achat en ligne concerne un cadeau
Exploitant cette idée un certain nombre d'entreprises comme
IhaveBeenGood.com
www.IhaveBeenGood.com
proposent gratuitement à leurs abonnés, petits ou grand, un
service de liste de cadeau: lors de vos pérégrinations,
d'un clic vous rajoutez l'article qui vous tente à votre liste (qui
enregistre les coordonnées du marchand, le prix,...).
Lorsque quelqu'un souhaite vous faire plaisir (Noël, anniversaire, carnet
scolaire, mariage,...), il suffit de consulter la "liste de voeux" et en
quelques clic de souris le "père Noël" a fait son oeuvre.
Moyennement poétique mais diablement efficace
Une fois le fichier client constitué un programme "PUSH" permet de
rappeler en temps utile au client les fêtes et anniversaires de ses
proches ("gifting opportunities")
http://lifeminders.com/l/
.
Le Printemps propose une boutique spécialisée dans les
listes de mariage
www.boutiqueblanche.com
Noël 99 et le 1 janvier 2000 a été propice
à de nombreuses initiatives (
www.pere-noel.fr,
www.abcool.com,
www.jouet-online.com ,
...)plus ou moins heureuses pour saisir le pactole que représentaient 23
millions de clients pour 12 milliards de dollars (Président des Etats
Unis en tête): 4 fois plus que 1998. Amazon a livré 20 millions de
produits à cette occasion.Tous n'ont pas réussi à relever
avec succès le défi de la logistique et chacun sait qu'un sapin
de Noël qui arrive le 25 décembre...(en particulier Toy'R'Us, Best
Buy, Buy.com, eToy et Wal-Mart):
La France est en particulier bien placée dans le domaine des fleurs :
www.Aquarelle.com prétend au leadership
mondial dans son domaine et il a vendu 2000 bouquets pour la fête des
mères 1999 (source JDNet) mais il doit compter avec
www.jennyfleurs.com,
www.floritel.com,
www.interflora.fr,
www.net-flower.com,...).
4.3.1.1.1.7 Services visant au rapprochement de l'offre et de la demande quand celui-ci est complexe et onéreux:
Articles
d'occasion
www.phileas.fr,
www.okasou.com/pa,
placements financiers:
voir page
103, casseurs de voiture Wattel
ww.wattel.com, brocantes
voir page
99, petites annonces voitures:
www.lacentrale.fr, ,
www.e-annonces.fr,
www.cardriver.com,
appartements:
www.pap.fr,
www.domusnet.com,
rencontres:
www.netclub.fr
www.celibaweb.com,
www.unicis-paris.com
&w recherche d'emploi,
www.emailjob.com,
www.init-emploi.tm.fr,
www.monster.com ,
voir page
113, hôtellerie, tourisme,
voyage,...
Catherine Leroy s'est rendu compte que les artiste d'Hollywood
achetaient nombre de vêtements de haute couture qui n'étaient mis
qu'une fois ou deux et qu'il existait un marché très important en
dehors de Etats Unis ("la plupart des américains sont très mal
habillés") pour du très haut de gamme à prix abordable.
Ses clientes sont principalement au Japon et en Europe (les clients des pays de
l'est nécessitent quelques précautions et un mandat international
est exigé après quelques déboires sur les cartes de
crédit):
Il s'agit là typiquement d'une micro-niche internationale que seul
internet permet d'aborder
www.pieceunique.com &w (le journal d'internet
www.journal-internet.com &w)
Ce type de créneau offre une quantité extrêmement grande
d'opportunités pour des mico-entreprises, utilisant un des paradoxes du
web :
un marché infiniment étroit (comme la collection
d'emballages de chewing-gum") mais susceptible d'atteindre une base de
clientèle quasi infinie, peut donner une petite entreprise rentable
(parfois à la frange du "cyber-petit-boulot") à la portée
d'une frange de la population à laquelle on ne penserait pas au premier
abord :
Le Monde citait Denis Ettighoffer &w&v qui dénombrait
15.000 créations de cyber-mico-entreprises aux
USA...par mois
En France mentionnons par exemple les Bergers Cathares
www.bergers-cathares.com
créé par un ingénieur agronome Olivier Chautarles
ventes (produits en Mohair) générées par Internet
généraient déjà 10% du chiffre d'affaire
début 2000 (pas de vente en ligne) et un revendeur américain les
a contacté pour distribuer leurs produits. Leur site fait partie d'un
réseau: l'Anneau Arriégeois (Webring)
La Ferme de Keres en Bretagne, créé par un
ex-ingénieur et une ex-sociologueJacques et Pascale Nuttall se sont
spécialisés dans les poules d'ornement (150.000F de CA au
bout de 9 mois d'activité). il utilise également le Net pour
acheter des produits introuvables sur place
4.3.1.1.1.8 produits à durée de vie courte
4.3.1.1.1.9 produits saisonniers qu'un marché mondial permet de désaisonnaliser
Une distribution mondiale permet de lisser la production en jouant sur les décalages entre les pays (par exemple Sankt-Niklaus, Noël, Nouvel an Russe ou Chinois, Halloween,...)
4.3.1.1.1.10 produits définis sur mesure avec le client (marketing "one to one")
Il
s'agit des produits pour lesquels il est crucial d'assurer un couplage
étroit entre vente et production
@ - Dell Computer
www.dell.com a bati tout son
succès sur ce concept
@ - Cartadoo.com
www.cartadoo.com permet
aux entreprises de commander en ligne leurs cartes de visite avec leur logo en
validant le bon à tirer sur le web
@ - Fruit Of The Loom
www.fruit.com vend ainsi
ses vêtements brodés aux initiales du client
@ - Actimat
www.eurobretagne.fr/ACTIMAT à Rennes fabrique des tapis
créés sur le web par ses clients et permet à ceux-ci de
calculer directement le devis correspondant,
@ - FUJILABnet vous fabrique puzzle, calendrier ou T-shirt à
partir d'une photo transmise par e-mail.... Printmania
www.printmania.com fait
de même avec casquette, tasse ou horloges
@ - les Français Custom Tailors
www.customtailorservice.com vous propose de "construire"
entièrement votre costume ,NF Valmary
www.valmary.fr fait de
même et garde en mémoire les mensurations de ses clients, ce qui
lui permet de proposer à sa clientèle internationale des chemises
sur mesure à partir de 375F,
Evidemment on peut coupler personnalisation avec cadeau comme pour le site
Image Baker
www.imagebakers.com qui
crée à partir de photos ou dessins envoyés par e-mail, des
images commestibles pour décorer les gateux
4.3.1.1.1.11 produits dont le coût de transport est faible par rapport à la valeur
de ce fait, les contraintes logistiques sont moins déterminantes(CD audio, médicament,..):
4.3.1.1.1.12 produits qui peuvent se définir facilement par des caractéristiques objectives
Il n'y a
pas de difficulté à définir un CD ou un livre par son
titre, son auteur, son éditeur: il sera donc beaucoup plus facile
à vendre sur Internet q'un produit que l'on souhaite voir (couleurs),
toucher, voir essayer (habillement) pour lesquels peu de clients
franchissent le pas
Par ailleurs, pour le vendeur, les risques de retour, extrêmement
coûteux sont très pénalisants
4.3.1.1.1.13 produits nécessitant un service après vente important (gros électroménager, véhicule,....)
le
produit ne sera pas forcément vendu lui-même sur Internet mais le
service après vente pourra être allégé et plus
efficace
un atout supplémentaire sera alors de rendre le produit connectable
directement sur internet afin de pouvoir offrir des services de
télédiagnostic, télé-assistance voir
télémaintenance
4.3.1.1.1.14 produits nécessitant pour leur élaboration des échanges techniques et administratifs nombreux
C'est le cas par exemple de la construction d'une maison,...
4.3.1.1.1.15 service rapide et personnalisé nécessitant beaucoup d'informations pour le client et lui économisant du temps:
commande de repas à domicile (eatonline www.eatonline.fr) ou livraisons des courses (Telemarket http://www.telemarket.fr hyper U de Parthenay http://194.250.166.67, Montpellier www.choix.com)
4.3.1.1.1.16 les produits susceptibles d'être vendus aux enchères ou dans le cadre de bourses
4.3.1.1.1.17 entreprises jouant le rapport qualité/prix et cherchant à être repérées par les agents intelligents spécialisés
voir page
115
il s'agit en particulier des sites qui pratiquent le "hard discount" comme
CDdiscount
www.cdiscount.com (25 à
45% moins cher que chez les leaders. Lancé en 1998 après 2 mois
de développement à Bordeaux par trois frères
Hervé Nicolas et Christophe Charles qui ont joué la carte des
prix en limitant leurs références à 2 ou 3.000 ce qui
permet de les avoir en stock et de livrer moins de 48h
4.3.1.1.1.18 entreprises disposant d'une marque forte et qui ne peuvent s'offrir d'être absentes sur le Web
Il s'agit en effet du secteur le plus dynamique du marché et même sans forcément y vendre directement les grandes marques ne peuvent guère prendre le risque d'être absentes (Toyota &w)
4.3.1.1.1.19 entreprises désireuses de fédérer autour d'elles des offres correspondant à des profils d'acheteurs
jardinage, médecins, gourmets, bricoleurs,...Castorama www.castorama.com propose fiches pratiques, agenda du jardinier, forum de discussion...
4.3.1.1.2 et pour mémoire, cela va de soi, les produits ou services dématérialisables
Chez nous on trouve aussi
www.somotha.mc ou
www.cimetiereinternational.com qui permet d'envoyer fleur, image
texte ou musique
l'Ocde
www.oecd.org estime
l'économie pour la distribution de logiciels à 97%
en Chine afin d'économiser de précieuses surfaces
cultivables et d'éviter les transports pour la fête des morts ont
été encouragés la crémation et la création
de Chambres Funéraires Virtuelles à Pekin et Canton
permettant de rendre homage au défun sans se déplacer (avec
possibilité d'envoyer des couronnes de fleur virtuelles)
4.3.1.1.3 Bien entendu, produits destinés à d'autres entreprises : le B to B (business to business)
Dans ce
domaine la richesse de l'information disponible est en effet essentielle
(descriptifs détaillés, mise à jour permanente, plans
et caractéristiques téléchargeables,....) et le
contact client personnalisé et rapide indispensable
Par ailleurs les gains de productivité administrative sont
spectaculaires
le département américain de la défense estime que le
coût relatif à la production, à la gestion et à la
gestion des documents représente 20 à 30% du coût final du
produit : l'utilisation des technologies Internet et de l'EDI permet de diviser
ces coûts par 12
...avec un atout majeur en terme de délai
Soulignons tout particulièrement l'importance des fournitures dans le
cadre de marchés sur appel d'offre (
voir page
91 le developpement massif
des "Market Places")
Nous avons vu ci-dessus que pour certains pays, notamment les pays
émergents, c'est maintenant une condition sine qua non pour pouvoir
soumissionner : n'ayant ni infrastructures ni structures ni traditions à
défendre ils brûlent les étapes.
Mais c'est aussi le cas des Etats Unis où dans deux ans 80% des appels
d'offre se feront sur le net
Par ailleurs des d'entreprises chaque jour plus nombreuses, recherchent ainsi
de nouveaux fournisseurs plus compétitifs ou plus innovants
"si dans le B to C on peut s'interroger sur la part de marché que prendra à terme Internet, dans le B to B c'est clairement 100% des entreprises qui seront concernées, les seules questions sont de savoir quand et comment" (Jean-Claude Pélissolo, lorsqu'il présidait l'AFCEE)
4.3.1.2 En fonction de la stratégie de l'entreprise
Les outils de l'Internet peuvent être mobilisés au profit de l'un ou (et) l'autre des deux axes stratégiques de toute entreprise: la compétitivité et le développement
4.3.1.2.1 Pour renforcer la compétitivité en augmentant productivité, réactivité et flexibilité
N'oublions pas que comme cela a été
détaillé dans les chapitres précédents les
technologies de l'Internet sont d'abord et avant tout des outils de
productivité (économies sur les taches
administratives, les stocks, les coûts
télécom et informatique, les achats (voir les
market places), les processus de recrutement, les coûts de non
qualité, ...) et de façon générale elles
permettent d'abaisser de façon significative le coût de toutes les
"transactions" tant internes qu'externes
Ce sont aussi des outils permettant flexibilité et
réactivité :
Principale conséquence de l'arrivée d'Internet "une baisse des
prix, car le client aura devant lui toute la palette des produits
disponibles" Patrick Genevaz d'ADCD Consulting et une réduction des
délais acceptés par le client : "tout produit commandé
en ligne devra être disponible en un semaine (contre 3 aujourd'hui)"
Michel Vathaire Directeur à Fos
De nombreuses "market places" mondiales ont récemment vu le jour pour
vendre de l'acier: e-Steel
www.e-steel.com ,
FerrousExchange
www.ferrousexchange.com
, Metalsite
www.metalsite.net ,
Steelscreen
www.steelsceen.com ,
iSteel Asia
www.isteelasia.com
,...souvent nées d'abord pour écouler des stocks
excédentaires ou des produits de second choix
D'autres initiatives se sont donné pour objectif de permettre aux
aciéristes de trouver les fournisseurs les plus performants: c'est le
cas de la Market Place Metique
www.metique.com
créé par le sidérurgiste Anglo-Indien Ispat en
collaboration avec Commerce one.
www.commerceone.com
Selon les normes communément admises Metique annonce que le coût
administratif d'une commande passera ainsi de 80$ à 5$
Francis Mer Président d'Usinor déclarait "c'est un
outil extraordinaire d'amélioration de la productivité...la mise
en ligne des achats étant sans doute une des actions les plus
prometteuses" et il a présenté au printemps 2000 son projet
ebizcus.com
http://www.ebizcus.com
doté de 50M$ qui devrait concerner au premier chef les produits à
haute valeur ajoutée conçus grâce au savoir faire du groupe
à partir des caractéristiques fonctionnelles nécessaires
(alors que les initiatives précédentes concernaient plutôt
les "commodités" produits banaux vendus "au poids
"l'acier passe son temps à attendre" déclarait encore
Francis Mer:
Une accélération du cycle "conception de l'acier
correspondant aux fonctions nécessaires au client / fabrication /
contrôles qualité / logistique" permettra de réduire
drastiquement "l'actif circulant" (stocks et en-cours) or il faut bien savoir
que dans beaucoup d'industries celui-ci exige une immobilisation de capital du
même ordre de grandeur que l'outil de production lui-même.
Associé aux réduction de délai de paiement accordés
aux fournisseurs il s'agit pour l'entreprise d'un potentiel notable
d'augmentation du ratio "résultats nets sur capitaux investis" et
donc de son cours de bourse...et de sa capacité dans les
vagues de concentration à venir d'être bien placée
La sidérurgie, industrie classique s'il en est, d'après
Ramon de Oliveira responsable de la gestion d'actif monde chez JP
Morgan a davantage su tirer partie d'Internet que bien d'autres secteurs
comme l'industrie bancaire, contrairement à ce que l'on aurait pu
attendre
4.3.1.2.2 Pour faciliter l'expansion de l'entreprise
Internet
en "gommant" la distance et le temps (et surtout les coûts y
afférent) permet à l'entreprise d'élargir ses horizons
communauté des personnes assurant la gestion de leur portefeuille
comme MotleyFool , communauté des américains d'origine
asiatique comme PhoenixTeaHouse et Tea-trader, ou des "Gaijin" de
Tokyo, communauté des pêcheurs à la mouche ou des amateurs
de flûtes traversières, communautés de personnes souffrant
d'un handicap ou d'une maladie (communauté des Diabétiques,
animée par le fabricant de médicament Eli-Lilly,...)
4.3.1.3 En fonction de l'organisation de l'entreprise :
4.3.1.4 En fonction de l'appartenance active à un réseau : ce sont à l'évidence les premières concernées:
Industrie graphique, textile habillement, hôtellerie restauration, fleuristes, vignerons, professionnels du bâtiment,... voir page 133
4.3.1.5 En fonction de la culture de l'entreprise
Cela
étant, il ne s'agit là que de quelques pistes pour guider la
réflexion de ceux qui, sur le terrain, s'attacheront à "faire
lever la pâte".
Il ne faut en effet pas oublier que la démarche Internet,
liée à des facteurs culturels procède rarement d'une
démarche totalement logique.
la passion, comme dans toute aventure joue un rôle majeur, et les
facteurs clefs du succès seront peut-être davantage que les
précédents:
Internet sera un facteur de succès dans les entreprises qui sauront marier passion et raison
4.4.1.1 Peu onéreux pour le matériel et les logiciels, et facile techniquement à mettre en oeuvre
Les
points que nous avons passés en revue dans les chapitres
précédents montrent clairement que pour mettre son entreprise
à l'heure de l'Internet, l'essentiel des problèmes ne
résulte nullement des difficultés informatiques ni de leur
coût.
Ne parlons même pas des sites plaquette type "Zombie modeste dont
le cout est quasi nul (à partir de 500F)"
voir page
64:,
Pour fixer les idées vous trouvez dans le commerce pour 10.000 F
(e-go.commerce
www.encanto.com ,
Qube
www.cobaltmicro.com ,
freegate
www.freegate.com ,
...)
D'autres formules, encore plus simples pour démarrer (hébergement
chez un fournisseur d'accès voir pour un panorama complet sur les choix
d'hébergement
www.findahost.com)
permettent la création de boutique avec système de paiement
sécurisé :
IBM allié à France Telecom fournissent
l'ensemble des outils nécessaires pour que le commerçant puisse
lui-même, de façon très simple, mettre en place sa boutique
avec système de paiement sécurisé et
référencement: ce produit E-comptoir coûte
hébergement compris 600 F/mois
Yahoo!store 3000 boutiques, et des start up comme beweb (
www.beweb.fr) , 1000 boutiques
ouvertes fin 99, offrent le même type de prestation mais sont gratuits
Jerry Yang un des deux "inventeurs de Yahoo! Déclarait
récemment : "nous allons offrir les outils et les solutions
d'hébergement ainsi que les outils du commerce électronique
gratuits, faciles et qui permettent de bâtir un site sympa en 20 minutes"
WWWGratis réalisé par Christophe Lambrecht
(créateur du site web "l'écrin du meuble"
voir page
17 pour ses parents artisans à
Corbeil Essonne) explique sur son site comment opérer avec un budget
Zéro
www.citeweb.net/ecrin
Pour 1500 $ des logiciels de création de boutique (comme iCat
www.icat.com) grâce à des centaines
de modèles (templates) prédéfinis (y compris les
formulaires de paiements sécurisés) permettent de
réaliser, après 4 jours de formation, un catalogue d'une
vingtaine de produits en 15 jours.
d'innombrables possibilités sont offertes pour des budgets
s'étalant de
@ - zéro (Icat ou BeWeb
www.boutiquecenter.com pour moins de 10 articles,
www.i-France.com,
www.chez.com pour l'hébergement)
@ - à 25.000F (
www.easynet.fr,
www.fth.net)
@ - avec les solutions à prix intermédiaire moins de
5000F (
www.boutik.com,
www.artinternet.fr,
www.ibm.com/hpc),
@ - moins de 10.000F (
www.cyberbag.com,
www.eshop.coming.fr),
@ - moins de 15.000F (
www.rapidsite.tm.fr,
www.intershop.com,
www.interact-fr.com)
@ - et moins de 20.000F (
www.isoshop.com,
www.maboutique.com)
étude réalisée par Netsurf mars 1999
www.netsurf.com/
RapidBuilder vous promet de bâtir un site commercial
en une heure sans aucune notion de programmation
www.rapidsite.fr
La Strasbourgeoise qui a réalisé un des premiers sites
d'assurance en ligne (e-santé
www.e-sante.com)
déclare à Netsurf, par la voix de Claude Friedrich, que son
investissement s'est limité à quelques dizaines de milliers de
Francs
Pour des besoins plus évolués Intershop, première
entreprise Internet de l'ex-RDA crée par Stephan Schambach, et leader de
ce secteur avec Enfinity, offre grace à XML, des "briques" logicielles
qui permettent par simple "glisser déposé" de construire tous les
processus administratifs les plus complexes liés à la vente, tant
en B to B qu'en B to C
Dans un premier stade les compétences en informatique ne sont
nécessaires que pour
Une personne sans compétences informatiques particulières peut
l'installer.
Dans cet esprit la plupart des PME auront avantage à faire suivre une
formation courte (entre 1/2 journée et 3 jours) à l'un de ses
cadres (le patron lui-même dans bien des cas) comme elles l'ont fait dans
le domaine de la qualité ou de l'environnement.
4.4.1.2 Mais le véritable problème est celui de la stratégie de l'entreprise, redéfini à partir des opportunités offertes par le Net ... et celui de la capacité à mettre celle-ci en ordre de bataille.
D'ailleurs il est significatif qu'à la question
"combien ça nous a coûté? " "quel est le
retour sur investissement?" tous les chefs d'entreprise
qui ont su dépasser le stade zombie ont systématiquement
répondu :
"Votre question n'a pas de sens: Les coûts identifiables
(informatique, prestations extérieures) sont négligeables par
rapport à l'investissement global".
"L'essentiel se trouve dans l'investissement personnel d'une large partie des
gens qui travaillent dans l'entreprise ainsi que dans l'évolution de nos
priorités d'investissement"
"Les usages des Technologies de l'Internet sont tellement
intégrés aujourd'hui à la vie même de l'entreprise
que chercher à les isoler, serait totalement artificiel" (tellement
artificiel, a souligné malicieusement l'un d'entre eux, que cela n'a de
sens que pour demander une subvention).
4.4.1.3 Quelques questions clé avant de se lancer
4.4.1.3.1 L'entreprise et ses partenaires sont-ils techniquement capables d'accomplir une telle mutation?
cf. les problèmes rencontrés par Compaq, qui s'appuie
sur un réseau de 40.000 distributeurs, pour adopter les
méthodes de vente directe qui ont fait le succès de son principal
compétiteur Dell.
Son annonce récente de réserver à la vente directe sur le
web sa nouvelle gamme Prosigna, réservée aux PME, a fait
décoller son cours de bourse mais a fait plonger celui de ses
distributeurs américains comme Ingram, Tech Data ou Radio Shack: tout le
monde ne peut pas se payer le luxe de se mettre à dos son réseau
de distribution
Apple rencontre le même problème et souligne que son site
AppleStore lancé dans la plus grande discrétion
www.apple.com/francestore a
comme objectif de ne pas dépasser 10% de ses ventes...
Levi's a du abandonner ses ventes en ligne pour avoir
confondu "business design" et "web design": un site techniquement
réussi ne saurait pallier un manque de réflexion
stratégique de l'entreprise
Il en est de même pour les assureurs qui dépendent encore
pour leur distribution d'Agents Généraux et qui de ce fait ont
une présence extrêmement timide sur le web, laissant
l'opportunité aux Courtiers indépendants prendre la place
C'est également la difficulté vécue aujourd'hui par
Barnes & Noble qui n'a pas pu ne pas aller sur le web après
l'offensive d'Amazon.com mais qui peine à développer sa
stratégie "click & mortar"
voir page
29
Le Laboratoire Pierre Fabre
www.cipf.com avait
attaqué un pharmacien Alain Breckler qui avait mis ses produits
sur le Web: il a été débouté par le TGI de
Bordeaux
4.4.1.3.2 La structure humaine de l'entreprise est-elle capable de tenir le choc?
4.4.1.3.2.1 les commerciaux, dans bien des cas, vont devoir davantage devenir des conseillers que des vendeurs
Pour
les nomades (les "VRP")
Ils gagnent en importance stratégique pour l'entreprise, leur niveau de
formation devra être notablement plus élevé, mais
reliés à l'entreprise aussi fortement que les employés du
siège leur indépendance et leur "non interchangeabilité"
ne sera plus qu'un souvenir
Gageons que beaucoup de commerciaux chevronnés auront beaucoup de mal
à accepter cette interchangeabilité, cette transparence et ce
changement profond de la nature de leur métiers. Leurs entreprises
auront alors de grosses difficultés pour gérer leur mutation
Pour les vendeurs en magasin une évolution analogue va se produire
Ils voient leurs client moins souvent mais plus longuement et peuvent avoir
à les former
Libérés d'un certain nombre de tâches
répétitives et fastidieuses ils vont avoir une fonction à
plus forte valeur ajoutée, beaucoup plus orientée vers le
conseil au client et surtout vers l'écoute de leurs besoins,
afin de permettre à l'entreprise d'orienter sa stratégie.
Les commerciaux devront sans doute être plus qualifiés qu'aujourd'hui et apporter le nécessaire contact humain, de capacité d'écoute active pour aider le client à exprimer ses besoins, facteur d'innovation, inhérent au succès dans le e-commerce
Le
Laboratoire Jacques G. Paltz s.a
www.jacquespaltz.com implantée à
Cestas près de Bordeaux fabrique des pommades et des produits de
beauté.
Il a créé son catalogue internet par redéploiement de son
budget communication 500kF: son premier gros client Coréen lui a
apporté un contrat de 2MF
Le dialogue entretenu avec de nouveaux prospects à Singapour l'a
amené à développer une nouvelle ligne de produits
cosmétiques mieux adaptée aux climats chauds et humides.
Le client internet est en général mieux informé que le
client traditionnel et il est très souvent beaucoup plus exigeant.
le serveur de l'Université de Pennsylvanie
www.cancer.med.upenn.edu
vous donne en fonction de vos symptômes, la liste des questions
à poser à votre médecin.
"avoir un patient compétent pousse à la perfection. 60%
des médecins consultent Internet au moins une fois par semaineaux Etats
Unis ... et 70% des clients de ces médecins vont s'informer sur
Internet" Woody Grosman, PriceWaterhouse Cooper
"Cela fera évoluer notre rôle de
commerçant-négociant vers celui de catalyseur de synthèse
entre les découvertes scientifiques et les rêves de nos clientes".
Ainsi s'exprime Patrick Amar, PDG de la maison Courtieu dans le
progrès de Lyon.(
Raoul.Courtieu@hol.fr)
Une étude d'Arthur D. Little estime qu'en Allemagne 750 000
commerciaux sont directement concernés par cette mutation
4.4.1.3.2.2 de même pour les services achat
Comme
nous l'avons vu plus haut, l'e e-procurement avec l'interconnection des
informatiques par l'Internet, permet de supprimer les fonction
approvisionnement, gestion des achats et comptabilité
Par contre au niveau des acheteurs, des juristes et des logisticiens le niveau
de compétence exigée va considérablement croitre à
cause de:
4.4.1.3.2.3 enfin pour la hierarchie intermédiaire
L'organisation de l'entreprise et la répartition
des pouvoirs vont nécessairement profondément évoluer:
la structure sociale de l'entreprise va-t-elle tenir le choc (cette
difficulté croît indéniablement avec la taille et le nombre
de niveaux hiérarchiques)
"Ces outils sont de véritables dynamiteurs d'organisations trop
pyramidales, trop hiérarchiques et, et trop cloisonnées"
Frank Niedercorn
Stéria 4000 personnes s'est réorganisé "nous faisons
tout pour rester agiles" (Gérard Guyodo) avec seulement 3 niveaux
hiérarchiques et la création de 22 start-up
"nous avons dorénavant besoin de managers charismatiques, reconnus non
pour leur rang hiérarchique, mais parce qu'ils sont capables d'inspirer
confiance dans un environnement durablement déstabilisé"
Claude Brunet Pdg Ford France
Les réponses à toutes ces questions ne peuvent être à l'évidence que celles du patron.
AT
Kearney, rapportaient les Echos du 9 décembre 1998, a
récemment mené une enquête auprès de 213 Pdg de
grandes entreprises.
Principal enseignement : ce sont les technologies de l'information et la bonne
gestion informatique des données qui sont considérées, par
ces patrons comme ayant le plus d'impact sur les activités de
l'entreprise (30%) avant le reengeneering (20%) ou la réduction des
coûts de fonctionnement (15%).
Toujours dans cette enquête les mêmes PDG sont les plus nombreux
à estimer que dans le futur il sera plus important de bien
maîtriser ces nouvelles technologies (33%), qu'avoir des produits de
qualité (28%)
Ainsi chez le transporteur Fédéral Express, c'est
Frederick Smith lui-même, le PDG qui est en train de faire de la gestion
informatique des paquets transportés le coeur même de
l'activité de la firme, (en sous-traitant à l'avenir certaines
livraisons à d'autres transporteur, si besoin est)
"transporter un colis d'un point à un point B des n'est plus
stratégique, ce qui compte c'est de toujours savoir où il est et
comment l'acheminer de la meilleure façon" confiait récemment
Jim Barksdale, ancien patron informatique de : Fedex
http://www.fedex.com/ et
PDG de Netscape au Wall Street journal
Il en est de même pour James Kelly, PDG d'UPS
http://www.ups.com/, le
principal concurrent de Fedex "notre activité qui croit le plus vite (de
40 à 50% par an) est le service de tracking que nous proposons à
nos clients"
Le développement des nouvelles technologies n'est plus rattachée
que dans 10 pour cent des cas au directeur financier ou au secrétaire
général, car elles sont alors considérées comme les
sources de dépenses qu'il faut réduire au maximum.
Elles doivent être dorénavant perçues comme la richesse
principale de l'entreprise, conditionnant son avenir et donc
nécessairement pilotée au niveau du président
4.4.1.4 Ne pas confondre Stratégie et planification
Souvent
dans notre pays quand on parle "stratégie" certains entendent
"planification". Ce serait dans ce domaine une grave erreur, : l'avenir est
trop incertain, la stratégie des concurrents trop évolutive, les
développements technologiques trop rapides pour pouvoir tracer un cadre
assez réaliste pour une planification
Pour être une voie rapide l'Internet n'est pas pour autant
gérable comme une autoroute
Il s'agit davantage de prendre le départ d'une course comme la route du
rhum que de tracer une autoroute en rase campagne :
Il faut fixer un cap, essayer d'avoir une carte des récifs et
quelques prévisions météo, mais face aux risques des
icebergs, des tempêtes (ou des abordages par les concurrents) ou,
à l'inverse, des opportunités offertes par les vents porteurs, il
faut surtout donner au navire une architecture lui conférant une
manoeuvrabilité maximale, le doter d'une vigie à l'oeil
perçant capable de déceler tous les évènements
précurseurs,
... et s'assurer d'une solidarité à toute épreuve de
l'équipage.
Cisco auteur sans aucun doute d'une des réalisations les
plus performantes (65% de son chiffre d'affaire passe par le Net et il affiche
un résultat net de 8,1 Milliard de F), pour son directeur informatique
Europe Guido Jouret "Cisco n'est pas le fruit d'un plan stratégique
à 5 ans, mais d'une construction brique par brique"
Schlumberger parle de croissance organique.
N'oublions pas la 10ème et dernière recommandation de
la commission Fourtou de l'Institut de l'entreprise :
10- Instillation d'un minimum de désordre dans l'entreprise et
acceptation de l'erreur. Un dirigeant doit savoir contrebalancer les
systèmes normatifs pour pousser des parties de l'organisation à
la frontière du désordre, conserver des hommes perturbateurs
et limiter, pour les acteurs de la prise de risque, les conséquences
en cas d'échec
les grandes structures, surtout celle issues de monopoles de fait ou de droit dont la prospérité s'est établie à l'abri des clients, celles où le pouvoir résultait de jeux de cour ou du "fait du Prince" et non des succès au front, sont de ce fait particulièrement handicapées dans cette nouvelle bataille
4.5.1.1 Start Simple ! Grow Fast ! Do It Now !
Heureusement le "ticket d'entrée" n'est pas très
élevé car il est possible de démarrer par des applications
modestes et, c'est le gros atout des technologies Internet, la stricte
utilisation des standards permet que les différentes étapes de
développement, même si elles ne suivent pas une démarche
logique, puissent s'articuler sans trop de difficultés les unes aux
autres.
Mais il faut :
- un conseiller en stratégie, en organisation et en gestion
- un spécialiste du design dont l'objectif n'est pas de faire de
"belles" pages, mais des pages ergonomiques et rapides à charger pour le
client
- un spécialiste en informatique et télécommunication
de même le suédois Icon Medialab n°3 européen regroupe
les compétences d'ingénieurs, d'architectes, d'enseignants, de
musiciens et de psychologues
En Grande Bretagne AOL qui s'était jusque là fermement
refusé à ce modèle, devant les parts de marché
prises par les 80 opérateurs britanniques offrant ce type de service a
annoncé qu'à son tour il offrirait à partir d'août
1999, un service d'accès gratuit en Grande Bretagne et en Allemagne sous
la marque de sa filiale, Netscape Online (sans doute pour ne pas
effaroucher ceux qui continuent à payer leur abonnement)
www.aol.co.uk
De même certains fournisseurs d'accès ont "oublié" de
signaler à leurs anciens clients que les tarifs avaient
été divisés par deux
Il convient de démarrer simplement
Mais il est indispensable de démarrer sans plus de délai et
d'investir une énergie farouche pour "tracer" la route. C'est ce que les
Américains résument par ces trois interjections :
Neoglyphics
www.neog.com , une des
success-stories américaines dans le conseil pour le montage de projets
internet explique son succès par la pluridisciplinarité de toutes
ses équipes de projet
Pensons seulement à "l'internet gratuit" : ce concept est
arrivé en France au début du printemps 1999 et a suscité
l'hilarité, puis l'incrédulité avant de déboucher
sur un raz de marée d'initiative obligeant, moins de deux mois plus tard
ceux qui avaient déclaré "moi, jamais, d'ailleurs c'est
impossible" à revoir radicalement le modèle
économique de leur métier
Il est préférable de pouvoir, pour cette phase
d'appropriation, s'appuyer sur une dynamique interne et à l'inverse
éviter les domaines où il y a de trop forts blocages (il est
tellement plus facile de paralyser une initiative que de la faire aboutir
...).
Start Simple ! Grow Fast ! Do It Now !
chacune
des fonctionnalités peuvent être développées de
façon autonome, les techniques Internet leur apportent la
capacité d'être interopérables et inter-communicantes
la montée en puissance peut ainsi se faire de façon simple et
fiable, autorisant par là-même la réalisation de projets
vastes et modulaires en gardant la maîtrise de leur développement
....Et par cette pertinente remarque: "You can build on what you
have" les technologies Internet sont un remarquable outil pour
valoriser l'immense patrimoine d'informations bien souvent sous
exploitées qui sommeillent dans des fichiers aujourd'hui inaccessibles
4.5.1.2 Une première étape dans tous les cas : l'e-mail
Tout le
monde s'accorde pour dire que la première application à
développer est l'e-mail car elle est immédiatement rentable
(elle se substitue aux lettres et aux fax et pour partie au
téléphone), elle est utile tant à l'intérieur de
l'entreprise qu'avec les clients ou les partenaires et elle est indispensable
pour être considérée comme quelqu'un de civilisé
hors de nos frontières.
Comme on dit aux USA "sans e-mail vous êtes "no where"
[27], vous êtes un "sans
clavier"
Au-delà nous avons constaté que les entreprises s'organisent en
fonction de leur culture ou de leur stratégie autour de deux approches
opposées (mais qui finissent en général par converger)
4.5.1.3 Une première stratégie: prudence et d'amélioration de la compétitivité, l'Intranet puis l'extranet
Commencer par développer un Intranet qui permet
d'acquérir la maîtrise de l'outil, d'assurer une
rentabilité immédiate en "libérant" leurs systèmes
informatiques des logiciels propriétaires, et en renforçant les
relations internes propices à la conduite de projets.
Au-delà de la productivité, ces Intranets ne produisent dans
l'entreprise une véritable dynamique nouvelle que si chacun est
véritablement invité à contribuer et à y apporter
sa pierre (chez Oracle 4 000 sites web ont été
créés sur l'initiative des différentes équipes,
chez Schlumberger on en dénombre plus de 200).
La pathologie principale étant la "confiscation" de l'outil par des professionnels de la communication interne peu sensible aux véritables impératifs professionnels notamment pour les "nomades".
Un
Intranet ne fonctionne que si les opérationnels l'utilisent vraiment
pour leur travail quotidien en y créant directement l'information : en
cas contraire l'Intranet apparaît comme une charge supplémentaire
"à côté" de la vie réelle et le webmestre
s'épuise (en général en vain) à le rendre vivant
actuel et utile.
Ces entreprises s'ouvrent ensuite progressivement à
l'extérieur en commençant souvent par un extranet avec leurs
fournisseurs, clients et sous traitants (EDI, e-procurement, coingienerie,ou
conduite de projets en partenariat) avant de se jeter dans le grand bain de
l'Internet.
4.5.1.4 Une logique d'expansion et de conquête de marchés nouveaux : le site Web et les techniques de promotion
Commencer par développer le catalogue afin de se
créer des marchés nouveaux, de trouver de nouveaux partenaires ou
distributeurs, tout en ne perturbant pas dans un premier temps les
délicats équilibres internes de l'entreprise.
Puis progressivement par le biais de l'e-mail, création de
relations avec les partenaires, sous-traitants et fournisseurs à travers
un extranet
Enfin développement d'une messagerie interne et développement
d'un Intranet.
Remarque : nous avons remarqué que les entreprises qui ont des
filiales, même petites, à l'étranger (États-Unis
ou Singapour par exemple) ont pu constater que celles-ci ont bien souvent
pris, sous l'influence du climat local, une singulière longueur d'avance
sur la maison mère.
Avoir l'humilité de s'inspirer de ce qu'elles ont produit peut
être une bonne façon de commencer, même si elles ont eu
l'outrecuidance de le faire sans demander la bénédiction du
siège.
Pierre Laffitte cite le cas d'une très grande
entreprise française, qui était fière d'avoir "mis" son
entreprise sur le Net, mais en prenant force précautions pour que ses
concurrentes ne puissent en tirer aucune information ni sur ses projets, ni sur
ses capacités financières.
Il a fallu qu'un visiteur lui montre le site Web de sa filiale
américaine qui publiait depuis des années toutes ces informations
qu'il voulait cacher.
Vertement sermonné sur-le-champ, le Patron de la filiale ne pu que lui
indiquer qu'appliquer les instructions du siège conduirait à
l'effondrement du titre à la bourse...
4.5.1.5 Au bout du processus une intégration de toute la chaîne: internet, extranet et Intranet
Pour
tirer pleinement partie des avantages des technologies internet en terme de
coût et de réactivité il convient bien entendu
d'éviter toute rupture de la chaîne qui va depuis le client
jusqu'à l'ordonnancement de la production en passant par les commandes
aux fournisseurs et aux sous traitants
L'ensemble des données se trouve alors rassemblées dans des bases
de données communes alimentées par tous les services de
l'entreprises (bureau d'étude, finance, gestion, logistique,
achats,...), et consultables (sous réserve, bien entendu, des
autorisations d'accès) aussi bien par les clients à travers le
site web, les sous-traitants et fournisseurs par l'extranet ou le personnel par
l'Intranet
Cisco, Dell ou Amazon.com sont de bons exemples de ce type d'intégration
dont il y a peu d'exemple aujourd'hui dans notre pays car cela implique que
tous les partenaires aient atteint un minimum d'appropriation des technologies
de l'internet dans leur organisation
Ce qui différencie alors web, extranets et Intranet ce sont les
droits d'accès accordés à chacun tant en consultation
qu'en autorisation de modification des contenus
Un "extranet" est un concept (ensemble d'informations et d'outils à
droits d'accès réservé, ouvert au delà d'une seule
entreprise) ce ne peut pas être un réseau d'individu au
périmètre bien défini : c'est un outil de travail
interentreprises aux contours nécessairement flous et évolutifs.
C'est chacun des éléments d'information qui constitue un extranet
(base de données, outil de simulation,...) qui comporte la
définition du groupe qui dispose des droits d'accès: il ya
à la limite autant d'extranets (si l'on voulait définir celui-ci
comme un réseau d'individus ayant accès aux mêmes
information) que de dossiers!
A ce stade de développement la gestion de la sécurité et
la gestion des droits d'accès devient bien entendu un point plus
essentiel encore
Un développement touchant de façon aussi intime la communauté de travail ne peut donner sa pleine mesure s'il est "parachuté" brutalement de l'extérieur.
4.6.1.1 Un nécessaire engagement du patron
Comme nous l'avons déjà noté dans ce chapitre, la première condition de la réussite est qu'il y ait une ferme volonté du "patron" pour aller résolument dans cette voie. Cela est indispensable pour que le projet 'Internet" soit une des composantes de la stratégie globale de l'entreprise et non un développement "à côté" et donc, en fait, nécessairement marginal, même s'il est techniquement évolué.
4.6.1.2 Détecter, reconnaître et s'appuyer sur les compétences latentes
La
seconde condition est de savoir s'appuyer sur la présence diffuse au
sein du personnel de l'entreprise de gens ayant déjà une
connaissance des outils de l'Internet et souvent même une certaine
"passion" et une expérience à travers des responsabilités
extérieures (club sportif, hobby, ...).
Rappelons qu'il y a maintenant plus de 10 % de nos concitoyens qui utilisent
déjà cet outil et que cette proportion est encore très
notablement plus élevée chez les jeunes ayant fait des
études supérieures. (la presque totalité des jeunes cadres
arrivant sur le marché du travail à l'été 99).
Une des premières tâches sera de repérer ces
compétences latentes, de les "reconnaître" (au sens propre, c'est
à dire leur assurer une "reconnaissance" au sein de l'entreprise)
et de leur proposer de prendre des initiatives dans leur sphère de
compétence.
Ces initiatives seront peut-être modestes et maladroites mais elles
contribueront à l'appropriation de l'outil par l'entreprise et
à la formation "en tache d'huile" des autres membres du personnel :
l'Internet apparaît moins effrayant, voire même sympathique s'il
vient d'un collègue plutôt que d'un organisme extérieur ou
de la hiérarchie.
On est souvent surpris de la fécondité des initiatives prises par
les hommes de terrain, directement confrontés aux problèmes,
et de l'énergie qu'ils peuvent y investir quand ils se sentent reconnus
par la direction : les développements sont plus "biologiques", moins
cartésiens que s'ils étaient conçus par des
spécialistes mais collent mieux aux besoins, et surtout leur
"appropriation" par les utilisateurs, les rend beaucoup plus efficaces.
4.6.1.3 Un autre moyen puissant d'aller de l'avant : les stages longs d'élèves ingénieurs, le win.win.win
Le jeune élève ingénieur apporte une double
sensibilité : celle de l'entreprise, qu'il a acquise à
travers les stages maintenant inclus dans tous les cursus, et celle des
technologies de l'Internet (qui sont aujourd'hui largement
répandues dans toutes les écoles ... même si elles ne sont
pas toujours au programme officiel).
En outre, il peut en général s'appuyer sur les laboratoires de
son école en cas de difficultés et par ce canal apporter un
haut niveau de compétences dans les PME. Très souvent il a
déjà fait des séjours à l'étranger
dans des pays ayant quelques années d'avance sur nous
Il n'a pas comme certaines sociétés de service l'objectif de
vendre un site web ou une boutique clef en main sans se soucier des
priorités réelles de l'entreprise.
Les stages de ce type débouchant généralement sur des
réalisations effectuées sont particulièrement motivants et
formateurs, sans doute plus que les stages, bien "cadrés", en grande
entreprise.
l'entreprise Lacmé,
www.lacme.fr fabricant de
clôtures électriques à La Flèche (Sarthe) a
démarré et fonctionné pendant plus d'un an avec un site
bâti par un stagiaire (journal de l'Ecole des Mines de Nantes).
v gagnant pour l'entreprise :
l'investissement est modeste et celle-ci peut, sans engagement de longue
durée, explorer des pistes de développement et esquisser un
projet (voire même le réaliser si celui-ci est d'ampleur
limitée).
Car celui-ci aura ainsi l'occasion de travailler en ligne directe avec le
patron de la PME et d'être associé à la
réflexion stratégique.
qui peut ainsi développer ses relations avec le tissu industriel
environnant et être ainsi davantage à même de sentir les
évolutions des besoins et donc mieux armée pour faire
évoluer ses enseignements (... sans parler de la taxe d'apprentissage)
C'est véritablement une stratégie "Win. Win. Win. " qu'il convient d'encourager. voir page 235
4.6.1.4 Savoir utiliser des compétences extérieures
Tous les
développements précédents ne signifient pas bien entendu
qu'il faut s'orienter vers une stratégie d'autosuffisance permanente. Il
vient un stade où il est nécessaire de faire appel à des
conseils extérieurs:
Elle permet de définir ce qui peut être maitrisé en interne
et ce qui peut être sous-traité
Cette première phase est en quelque sorte une phase de
prototypage qui permet d'élaborer un cahier des charges
pertinent pour la phase suivante et qui permet à l'entreprise, si
elle décide de sous-traiter, de maîtriser fermement son (ou ses)
fournisseurs et de les conduires "à rênes serrées"
là où elle le veut sans se laisser éblouir par de
pseudo promesses technico-esthétiques nuisibles sur le plan
fonctionnel (cf chapitre sur les sites zombie) ni se laisser imposer une
solution bien maîtrisée par la société de service
mais qui ne correspond pas au problème opérationnel.
Il faudra également veiller à ce que ces développement
ne retirent pas la capacité pour l'entreprise de continuer à
faire évoluer ses outils: il est fondamental d'en conserver la pleine
maitrise
Il conviendra d'être particulièrement vigilant sur la
propriété juridique des développements ainsi
réalisés
" les prestataires Internet en France ont parfois tendance à
prendre les chefs d'entreprise pour des pigeons,. Ils profitent de leur
méconnaissance de l'Internet pour les faire payer très cher, et
au final, ils font des sites qui servent plus à faire leur propre
publicité qu'à vendre " Claude Binette, laboratoire
G.Paltz
Nous avons pu faire ce constat à plusieurs reprises, et, pire,
nous l'avons vu enseigner , dans une grande université
française comme méthode de marketing, par le patron d'une
société de service, qui plus est responsable professionnel !!
"faites parler votre prospect pour chercher son point faible; est-il amoureux
de la technique ou impressionné par elle?, sensible au paraître?,
un peu parano?,... quand vous aurez trouvé vous saurez quel site lui
vendre et comment car, rappelez-vous, ce qui est important c'est de conclure la
vente" (Sic!!). Nous intervenions juste après lui...(Dieu merci
l'université en question a renoncé à ses services...)
Il ne faut pas croire qu'il s'agit là d'un gaspillage ou d'une perte de
temps. Cette première étape aura été essentielle
pour bien sentir les capacités des outils à répondre aux
besoins, pour voir quelles nouvelles possibilités ils offrent et quelles
mutations de l'organisation ils rendent nécessaires, pour faire
émerger de nouveaux talents et développer leurs compétences
4.6.1.5 Développer les compétences et les moyens internes
Bien
entendu, à un certain niveau de développement, des
compétences informatiques deviennent nécessaires : lorsque
Internet devient un élément majeur de la stratégie de
l'entreprise, celle-ci peut plus difficilement accepter que son serveur soit
géré à l'extérieur avec la dépendance que
cela implique
Héberger votre serveur devient impératif si, pour
assurer une mise à jour instantanée, l'option a été
prise que le serveur aille, de lui-même, puiser l'information dans les
bases de données internes comme le permet aujourd'hui la "technologie
objet"
Exemples : Clarks, fabricant de chaussures orthopédiques
britannique avec le concours de O2 technologie ou, en France, la
Redoute
Il faut donc acquérir les compétences nécessaires pour
l'héberger (celle de "Sysop", l'Opérateur Système)
et consentir les dépenses nécessaires pour le connecter au
réseau
Un poste clef sur lequel il convient également d'insister est celui du
webmaster ou webmestre
www.ensmp.fr/industrie/jmycs/divers/webmaitre.html chargé
de veiller à l'adéquation permanente entre les outils internet
mis en place et les besoins des utilisateurs (on peut considérer que
dans ses fonctions d'écoute des aspirations des utilisateurs internes ou
externes et d'animation de la circulation de l'information c'est un
véritable "data jockey")
Normalement pour pouvoir héberger son serveur, il est
nécessaire d'avoir une adresse internet fixe afin que les serveurs de
nom (les DNS: Domain Name Server) puissent
aiguiller vers vous les requêtes qui vous sont destinées.
Or quand vous passez par un provider, celui-ci vous affecte, à chaque
connexion une des adresse dont il dispose et qui est libre à cet
instant.
En effet pour des raisons d'économie il n'a pas acquis autant d'adresse
qu'il a de client, mais seulement le nombre statistiquement nécessaire
pour faire face aux besoins à chaque instant. Votre adresse change donc
à chaque connexion (et parfois même pendant) : vous avez une
adresse IP dynamique
Une solution a été mise au point pour tourner cette
difficulté et vous permettre de faire des économies par rapport
à la location d'une ligne tant que le trafic est faible: l'adresse
internet fixe virtuelle.
Le principe en est simple: il s'agit d'un serveur qui lorsque votre adresse
virtuelle est la cible d'une requête, appelle votre machine,
établit la connexion (cela ne nécessite qu'une seconde par RNIS),
vous attribue une adresse IP dynamique et assure le reroutage vers celle-ci
(l'abonnement à un tel service instantConnect est facturé
49$ par mois par Encanto aux Etats Unis
www.encanto.com)
Signalons également la possibilité d'héberger un serveur
(qui ne pourra cependant être joint que quand vous êtes
connecté) malgré une adresse dynamique grâce à
DynamicIP, gratuit
www.dynip.com qui est capable
de configurer à distance un serveur de nom de domaine.
Il vous attribue un nom de domaine fixe "chezmoi.dynip.com" et chaque
requête arrivant à cette adresse sera reroutée vers votre
adresse IP du moment
(Ipv6 en supprimant l'actuelle pénurie d'adresses fera
disparaître ce problème à l'avenir)
Bien entendu si le trafic devient important il n'est plus possible
d'éviter la location d'une ligne (ou équivalent) pour des
questions de débit (encore qu'avec l'ADSL ou le câble ...)
Des "guides des bonnes pratiques", analysant les points clefs d'une
opération réussie, comme certaines régions commencent
à le faire, seraient sans doute d'un concours appréciable.
4.6.1.6 Enfin ne pas négliger la sécurité
Si il ne faut pas rester paralysé devant les risques du Web, il ne faut pas non plus négliger les problèmes de sécurité.
4.6.1.6.1 Les risques de fuite d'information sensible
Nous
avons vu plus haut les possibilités offertes par l'Internet en
matière d'intelligence économique, mais rappelons nous que dans
la jungle tout chasseur est aussi un gibier potentiel et le risque est de voir
ses informations commerciales ou ses secrets de fabrication percés par
les concurrents
Comme nous l'avons vu plus haut l'application du principe de la minijupe
voir page
69 permet d'assurer une information tenant
compte de l'identité du visiteur
Il s'agit là d'un problème très délicat à
gérer car s'il ne faut pas tomber dans l'angélisme en assurant
une transparence totale, il ne faut pas non plus penser que l'on obtiendra
toute l'information nécessaire à l'entreprise sans en donner en
retour: l'exemple de l'ex-Union Soviétique qui avait
érigé l'espionnage industriel et le cloisonnement de
l'information entre ses entreprises en principe de gestion, tend à
montrer que cette approche n'est pas la plus efficace
Prenons l'exemple des opérateurs de machine-outil:
De plus en plus Outre Atlantique ceux-ci font appel à des
newsgroup (comme ceux de
www.machinist.com) pour
résoudre les problèmes de production auxquels ils sont
confrontés (il en va de même dans de nombreuses autres professions
comme la chaussure &&b) :
D'un côté cette capacité d'information est
essentielle à la bonne marche de l'entreprise, de l'autre les
risque de fuite sur un secret de fabrication, qui assure l'avance
de l'entreprise sur ses compétiteurs, ne sont pas négligeables
(imaginons un instant qu'un opérateur de Michelin réponde dans
un tel newsgroup à une question sur l'adhérence du caoutchouc
à un fil métallique...)
Certaines entreprises ont réagi de façon purement
défensive en bloquant l'accès de leurs opérateurs
à l'Internet. Mal leur en a pris car elles ont été
doublement pénalisées: certains opérateurs
résignés ont vu leur efficacité diminuer, d'autres voulant
rester "au top" de la performance se sont connectés aux newsgroup depuis
leur domicile personnel, ce qui accroît singulièrement les risques
puisque tout monitoring des échanges par des sniffers est ainsi rendue
impossible
le constructeur de machine Zagar
www.zagar.com signale ainsi que de
nombreux opérateurs se connectent ainsi depuis leur domicile en arguant
des "chartes d'entreprise" qui leur interdisent l'accès depuis leur
poste de travail
Pour Robert Albaugh d'Hurco
www.hurco.com "les vielles
lois de la confidentialité sont obsolètes"
La seule parade possible semble être
4.6.1.6.2 Les risques dus aux brigands de toute espèce
Comme
toute activité humaine le développement de l'Internet
s'accompagne de délits et de tentative d'escroquerie, et là comme
ailleurs l'imagination des gardiens de la loi n'a d'égal que celle des
malfrats: les statistiques des délits suivent très
fidèlement les courbes de croissance du web (et dieu merci
notre pays est là aussi en retard)
Sur le plan technique c'est aussi la lutte permanente entre l'arme et la
cuirasse et toute défense purement statique est perdante
Parmi les mesures élémentaires que l'on peut citer ici, notons en
particulier la nécessité d'installer, et surtout de
paramétrer convenablement, le mur coupe-feu (firewall), de mettre
un antivirus avec un contrat de mise à jour permanente, de
prêter une attention particulière aux données sensibles
(fichier client en particulier), d'assurer des sauvegardes
régulières et de ne pas oublier la sensibilisation du
personnel
En outre il convient de surveiller régulièrement les
accès à votre site afin d'être en mesure de détecter
à temps les anomalies pouvant être le signe de tentatives
d'intrusion (internes ou externes)
Des sociétés spécialisées peuvent faire un audit
sécurité du site et se livrer à des test d'intrusion, mais
n'oublions pas que là comme ailleurs en matière de
sécurité le maillon faible c'est l'homme, et la plupart
des attaques commencent par de "l'ingénierie sociale" en faisant
parler, sous des prétextes divers les membres du personnel afin de
trouver le bon point d'entrée (sans même parler des
éventuelles complicités internes, si ce n'est des attaques de
l'intérieur...)
Anthony Zboralski, hacker reconverti dans la
sécurité rappelle qu'il obtenait ses informations sur le FBI,
nécessaires pour pirater leur site, en se faisant passer pour un
attaché de l'ambassade des Etats Unis en France...
Voir le Clusif (club de la sécurité des systèmes
d'information français
www.clusif.asso.fr)
Quelques sites vous permettent de mieux comprendre le monde des Hackers
(qui se définissent comme des chevaliers blancs experts pointus en
informatique et prêts à utiliser la force pour faire respecter
leur éthique en terme de liberté d'expression (comme par exemple
l'attaque du site de la RATP après le procès que celle-ci avait
intenté à Altern): mais ils protestent contre leur assimilation
aux pirates ou aux "lammers", les loubards du web (l'assimilation des
hackers avec les pirates de la première version de ce rapport avait
provoqué de vives protestations)
Voir
www.zataz.com,
www.antionline.com,
www.anti-hack.org,
fidev.2600.com
5.1.1 Un enjeu majeur
5.1.1.1 Pour le développement économique, l'emploi et la balance commerciale
La
création d'entreprises, notamment dans un secteur susceptible de
créer des emplois qualifiés et de générer des
produits ou des services ayant un marché mondial, est évidemment
d'une grande importance pour le renouveau de notre tissu économique.
Or, le secteur des NTIC est aujourd'hui, et de loin, celui qui offre le plus
d'opportunités nouvelles, comme le montrent les exemples de plusieurs
pays de l'OCDE et notamment les USA, le Canada mais aussi les pays d'Europe du
Nord
Aux États-Unis, ce secteur est passé en tête de tous les
autres, tant en ce qui concerne sa contribution au PIB (10%
à 15% en 2000, le double de notre pays) que sa part dans
l'emploi salarié (de 8 à 12% selon le
périmètre de l'analyse).
Là-bas comme en Europe, la croissance de la production et de l'emploi
dans ces secteurs "tire" la croissance globale
L'emploi y croît 5 fois plus vite que dans l'économie en
général (3% contre 0,6%).
Le chiffre d'affaire généré par l'internet dépasse
maintenant l'industrie de l'automobile et de l'énergie cumulé
Selon un rapport du ministère du commerce américain rendu
public en juin 1999 par le vice-président Al Gore, les trois quart de
la croissance des Etats-Unis et 40% des créations d'emploi
proviennent du commerce électronique et des technologies de
l'information (contre 35% sur la période 95-98)
Selon une étude de la réserve fédérale
américaine
www.bog.frb.fed.us c'est
les 2 tiers des gains de productivité des 5 dernières
années qui sont dues à Internet
Ce chiffre est de 20% pour la France (tableau de bord 1999 du MEFI
www.finances.gouv.fr)
La seule valorisation de Yahoo! représente le double de la
capitalisation cumulée des 66 premières valeurs Internet
européennes (50 Milliards de $ en déc 99)
Les investisseurs ne s'y trompent pas puisqu'aux USA 40% de tout le capital
risque américain s'est focalisé sur San Francisco dont 90% dans
des entreprises de ce secteur. A elles seules les start-up Internet ont
représenté 44% du total.
Plus important encore peut-être : en 1999 avec 28 Milliards de $ (80%
du capital risque) ce montant a été multiplié par
plus de 2 par rapport à la même période de 98 (
12 milliards - PEE San Francisco)
En 99 500 entreprises se sont introduite au Nasdaq en y levant 60 Milliards de
$ contre 35 en 98
L'année 2000 devrait voir la poursuite de cette progression
malgré les soubresauts du printemps et de l'automne puisque sur le seul
premier semestre, malgré le "e-krach" de début avril, le niveau
de 28 Milliards de 1999 est déjà dépassé. Tant le
montant des fonds investis que des nouveaux fonds levés ne semblent pas
baisser (par contre les introductions en bourse sont plus tardives tant et si
bien que les montants investis sur chaque opération correspondent en
moyenne davantage à des phases de développement et sont
unitairement plus élevés)
En europe (statistiques EVCA) les fonds de capital risque investis dans les
NTIC est passé de 2,9 Milliards d'euros en 1998 à 8,4 en 1999
Même évolution en France légèrement
décalée dans le temps puisque les investissements du capital
risque dans les start-up sont passés d'après Chausson Finance de
675MF en 1998 à 2,27Milliards en 1999 dont
79% dans les NTIC et 12% dans les biotechnologies
Sur les 9 premiers mois de 2000 ce n'est pas moins de 5,7 Milliards
de F qui ont été investis dans des start-up pour conforter le
développement des leaders du B to C (Kelkoo (200 MF),
Aquarelle, RueDuCommerce,CanalWeb,...) et financer l'émergence des 3
secteurs aujourd'hui les plus porteurs (indicateur Leonardo-Digital Business
www.digitalbusiness.fr
):
En matière d'emploi une étude réalisée par le Bipe
à la demande de notre Ministère chiffre à 145.000 emplois
par an les créations dues au développement des NTIC: ces emplois
seraient localisés tant dans les services que dans l'industrie
A noter que le nombre de projets ainsi soutenu est relativement constant:
l'essentiel de ces fonds s'investit dans la promotion et le marketing (parfois
de façon exagérée comme l'a illustré la faillite
retentissante de boo.com) beaucoup plus que dans les développements
techniques (Brian Jacobs de St Paul Venture Capital). Cette tendance
pourrait s'inverser avec le développement d'entreprises plus
technologiques liées au développement des infrastructures
à haut débit et des logiciels plus techniques (intranets, CRM,
KM, cryptage, reconnaissance vocale, places de marché, ASP,...)
5.1.1.2 Les innovations radicales proviennent quasiment toujours d'entreprises nouvelles, qui seront les leaders de demain
Les
innovations majeures ne viennent que rarement des structures établies
(que l'on nomme communément par un terme popularisé par JM.
Billaut les "Empereurs") car celles-ci sont souvent
prisonnières de structures lourdes, de personnel mal
préparé à une mutation radicale, d'un réseau de
distribution qui paralyse les changements commerciaux rapides
Levi's a même du faire machine arrière en
supprimant son site de vente en ligne fin 1999 pour ne pas s'aliéner ses
distributeurs
Au début de cette révolution, elles sont plutôt
prospères ce qui les amène à regarder d'un oeil
condescendant les premières aventures, souvent imparfaites de leurs
nouveaux concurrents ("seuls les bébés mouillés
aiment le changement" rappelle la sagesse populaire...)
Bien souvent elles ne développent une activité Internet que de
façon marginale
La prestigieuse Encyclopaedia universalis fondée en 1768 a
manqué sombrer : la nouvelle direction a du revoir de fond en comble son
business model: le coût de l'encyclopédie est passé de
9.400Fpour l'édition papier à 1.980F(CD-Rom + Internet) en 1998
et 360F en 1999 (la version électronique représentant
néanmoins 64% du chiffre d'affaire). Son homologue française
Encyclopedia Universalis est vendue sous cette forme à 1.497F
Le prochain pas, celui d'un accès gratuit sur le Web a été
franchi début 2000
www.britannica.com avec
l'ambition de devenir un site à fort trafic
rémunéré pour une large proportion par la publicité
L'affaire est de nouveau bénéficiaire mais le nombre de courtiers
est passé de 200 à 30. Par contre l'encyclopédie est
maintenant réactualisée en profondeur tous les ans, contre un
léger lifting tous les 5 ans précédemment
Ken Olsen, un précurseur dans le manque de vision,
président de l'alors puissant Digital equipment déclarait
au début des années 1970 "je n'arrive pas à trouver une
seule raison pour laquelle quelqu'un voudrait avoir son propre ordinateur.."
La plupart des présidents des grands groupes (IBM,
Hewlett-Packard, Ericsson, Compaq...) ont eux-mêmes
récemment avoué que leur entreprise n'avait pas pris la mesure
à temps de l'importance de cette évolution ou avaient
reculé devant l'ampleur des remises en cause nécessaires
"ces dernières années nous n'avons pas tout fait pour devenir un
leader dans ce domaine et nous avons eu tort" Lewis Platt
Président de Hewlett-Packard
"vous n'imaginez pas la créativité qui est déployée
pour résister au changement!" Nobuyuki Idei Pdg de Sony
Thomas Middelhoff nouveau président de Bertelsmann
déclarait à l'été 1999 "l'Internet n'est pas une
nouvelle activité comme je le pensais,...il va transformer radicalement
notre manière de travailler, les règles du jeu changent, il nous
faut une nouvelle culture" et en septembre 2000 Richard Mohn, le
patriarche-fondateur "avec l'Internet Bertelsmann se trouve dans une
situation comparable à celle qui existait à la fin de la guerre.
Il faut tout rebatir"
Le "100 days work-out blitz": Jack Welch patron de General
Electric, (290 000 salariés) se vantait jusqu'il y a 4 ans de ne
même pas savoir se servir d'un micro-ordinateur, sa prise de conscience
s'est faite...sous l'influence de sa femme "Avoir une seconde femme 17 ans plus
jeune que soi oblige à rester dans le jeu" déclarait-il à
"fortune" . Après être passé de la première
capitalisation mondiale à la troisième, la prise de conscience
tardive (1999) mais fulgurante de ce patron énergique entraine une
réaction tout aussi brutale: les 500 principaux dirigeants du groupe
qu'il convoque se voient donner un délai de 100 jours pour
redéfinir leur stratégie chacun dans son domaine. Une
équipe d'un millier de "e-business leaders" sont mis en place. Chacun
des cadres dirigeants (lui compris) se voit désigner un tuteur de moins
de 30 ans. Les groupes "destroyyourbusiness.com" ont pour objectif d'obliger
chacun à imaginer comment une start-up ou un concurrent pourrait les
évincer du marché grâce à une capacité de
mieux servir le client, et dans la foulée de lancer de nouvelles
initiatives
Un an après, 3 niveaux de management étaient supprimés
dans la circulation de l'information et GE avait retrouvé la
première capitalisation mondiale (530 milliards de dollars), "mais
jamais cette révolution n'aurait pu avoir lieu si vite si le terrain
n'avait été préparé par une démarche
qualité (Six Sigma)ayant orienté toute l'énergie de
l'entreprise vers la satisfaction du client"
Merrill Lynch n'a proposé qu'en juillet 1999 un service en ligne
à ses 5 millions de client en divisant par 10 ses tarifs de courtage
à 29,95$ au lieu de plusieurs centaines de dollars (selon le montant de
la transaction) précédemment (et elle a du pour cela
acquérir la start-up DE. Shaw pour 25 M$): son cours a
aussitôt baissé car les analystes ont considéré que
cette stratégie n'était pas crédible sans remise en cause
profonde de la structure qui continue de s'appuyer sur ses 15.000 courtiers!
Le Chicago Board of Trade qui effectue encore 95% de ses transactions
sur le parquet n'a décidé qu'à l'été 1999 de
basculer sur un marché électronique et parce qu'il était
sous la menace de william Porter, fondateur d'e-trade, qui
projette de lancer un marché des options sur action avec des coûts
de transaction beaucoup plus bas
Le 9 nov 1999 Richard Grasso président du NYSE
(New York Stock Exchange) sous la pression de ses
gros clients qui ont commencé à dévier leurs
opérations vers les marchés électroniques (ECN)
annonce une évolution semblable malgré les menaces que fait peser
cette orientation sur l'avenir de ses opérateurs comme les teneurs de
marché
Les ECN avec des entreprises comme DATEK, Instinet, Archipelago,
Bloomberg Tradebook,Brass Utilities, Redibook, MarketXT, Strike T, NexTrade,
soutenus par les grandes banques d'investissement, pourraient même
selon certains remplacer totalement les anciennes bourses: ils sont beaucoup
moins couteux, travaillent simultanement sur toutes les places
financières, sont opérationnels parfois jusqu'à 23h sur
24. Ils ont déjà capté 22% des transactions du
Nasdaq et 6% du Nyse. Ils viennent de décider
d'interconnecter leurs systèmes informatiques pour mieux informer leurs
clients
Nous écrivions l'an dernier "Les ECN sont actuellement sur un
rythme de doublement trimestriel (Le Monde 16 sept 99) et pourraient ainsi
rendre sans objet les négociations entre les "grandes" bourses
européennes (qui ne seraient peut-être pas nouées aussi
rapidement en l'absence de la menace qu'ils représentent)" le
lancement d'une OPA hostile du Suédois OM Gruppen,
créateur de l'ECN Jiway, sur la Bourse de Londres, qui a
brisé l'alliance iX avec Francfort, est une cinglante
confirmation de ce pronostic et une illustration de l'avance prise par les pays
Nordiques dans ces domaines
D'autres Grands Groupes, notamment dans notre pays, n'ont toujours pas compris:
Philippe Lemoine coprésident du directoire des Galeries
Lafayette déclarait au Monde "des entreprises ne s'y sont lancées
que pour ne pas arriver à la réunion des analystes financiers
sans un projet Web quelconque sous le bras. Il y a des tas de gens qui y sont
allés sans conviction et qui ont pris le risque de perdre de l'argent et
de ne pas savoir pourquoi ils le perdaient. Du coup le retour de bâton
est violent".
Malgré des résultats financiers remarquables ces groupes, dans le
secteur bancaire par exemple ("qui restent en France dans une stratégie
défensive" (Cambridge Technology), se trouvent avec des valorisation
moitié moindre que celle de concurrents dont les investisseurs ont le
sentiment qu'ils ont véritablement pris conscience des enjeux
C'est un euphémisme de dire que ni les grandes banques, ni les
grandes bourses, ni les constructeurs automobile, ni les grandes maisons de
disque, ni les leaders de la distribution pharmaceutique n'ont
été les visionnaires de leur domaine
"dip toe in the water strategy doesn't work" dit l'adage
Aussi de
plus en plus de grands groupes, prenant la mesure du danger, après une
première phase de mépris pour ces jeunes étudiants,
commencent à créer des fonds de "corporate venture", sur
le modèle des entreprises américaines (Intel dispose d'un
portefeuille de 300 sociétés pour une valeur de 5 Milliards de $)
pour être présents au capital de ces nouveaux venus et disposer
ainsi d'un poste d'observation des évolutions en cours sans les
étouffer prématurément dans leurs lourdes structures en
les rachetant (Cisco considère que 30% de ses innovations proviennent de
ses acquisitions, souvent préparées par des prises de
participation)
Vivenditure (Vivendi associé à d'autres
industriels européens et américains), Auriga
(Rhône-Poulenc, Danone, AXA), Innovacom Denis Champenoiset
Technocom (France Télécom), Dassault développement
Benoit Haber (Pdt)Luc Lechelle (500MF gérés), Thomson
CSF Venture Jean-Michel Barbier, Flavius investissement (LVMH), Club
de développement (Pinault Printemps Redoute),Europ@web
(groupe Arnault), @viso Daniel Scolan (Vivendi, et le groupe japonais
Softbank de Masayochi Son), Air Liquide Ventures, eBertelsmann
(Bertelsmann doté de 1 Milliard de dollars),de même pour EDF, le
CEA, Alcatel, Chrysalead incubateur de Danone, Bull Internet
Incubator,...
D'autres comme Thomson, Hewlet Packard ou IBM, encouragent
les "spin-off" et Toyota a créé une
société totalement en marge des structures (VVC :Virtual Venture
Company) avec une quarantaine de jeunes cadres (moyenne d'age 36 ans) pour
créer éventuellement une nouvelle marque plus "jeune"
échappant ainsi aux réseaux traditionnels et capable de mieux
tirer parti des nouvelles possibilités offertes par l'internet
"nous encourageons également la filialisation de certaines
découvertes, les start-up étant plus à même de
lancer rapidement des produits commerciaux" Paul Horn, patron de la
R&D d'IBM : au début des années 1990 une étude
interne avait montré que moins de 5% des travaux de recherche
débouchaient sur le marché
Même la CIA qui vient de créer le Fonds In-Q-it (en
référence au major Boothroyd alias "Q"), doté de 28M$,
adopte cette démarche (NY Times du 29 sept 99)
Ils confient leurs propres développements Internet bien souvent à
des filiales ad hoc vivant au rythme et selon les modalités de
fonctionnement de la nouvelle économie: ce sont soit des
"start-up internes", soit de jeunes entreprises rachetées mais qui
conservent leur modes de gestion
"il est en effet extrêmement difficile de passer d'une organisation
basée sur les "fonctions" à une autre basée sur les
missions, à un mode de management où il faut donner du sens et
pas seulement des directions, "il faut que le manager soit capable de
fédérer au service des enjeux du client plutot que toute autre
condition de statut, de pouvoir ou de hiérarchie" (Bernard
Dufau Pdg IBM France),
"l'entreprise n'est plus une forteresse mais un réseau ouvert,
enchevétré avec d'autres...les entreprises deviennent des
structures molles à périmètre variable" Bernard
Brunhes, les Echos:
Le handicap de notre culture profondément marquée par notre
tradition paysanne avec un attachement très fort à la notion de
territoire, de patrimoine et de frontières est dans ce domaine un fort
handicap supplémentaire pour nos grands groupes
On peut effectivement constater que tous les leaders dans les secteurs
nouveaux sont de jeunes entreprises "qui ne pensent qu'à
ça" (les "barbares"). Elles n'ont pas d'inertie interne à
vaincre, elles n'ont rien à perdre et elles bousculent
allègrement les structures établies : Amazon.com, e-trade,
Springstreet.com, Dell computer, Onsale, Autobytel, Yahoo! Worldcom, Qwest,
Level3, Cisco, AOL, e-bay, e-loan, EMC, Siebel, Intershop,...
...elles sont souvent dirigées par des jeunes ou des personnes venant,
sans préjugés, d'horizons très différents :
Le créateur de Worldcom, Bernie Ebbers, qui vient de
réussir sa 71ème prise de contrôle, la plus
grosse (et de très loin) OPE mondiale (avec 129 Milliards de dollars) a
débuté comme entraîneur de basket puis dans l'hotellerie:
il est dorénavant le premier opérateur mondial par sa
capitalisation (290 Milliards de dollars) dépassant ATT (250 Milliards),
et transporte la moitié du trafic Internet mondial
Celui de Qwest, Phil Anschutz, (créé il y a 2 ans
elle atteint une capitalisation de 29 Milliards de dollars en janvier 99 et est
en phase de prise de contrôle deUS West pour 35 Milliards) venait d'une
entreprise de Chemin de fer
Léquipe de fondateurs de Level3, dirigée par James
Crowe, vient du BTP (Groupe Peter Kiewit)...
Elles ont l'esprit libre pour sortir des ornières "you must think and act outside the box"
On les
appelle aussi les "Dot.com", car pour mieux marquer leur option totale
pour l'Internet elles ont intégré le ".com" dans le nom
même de leur marque : Amazon.com, springstreet.com , fromages.com,
quote.com, boursier.com, Alafolie.com (industrie du mariage), Xoom.com,
Moreover.com, promosdujour.com, startupfailure.com,...sans parler de la ville
de Halfway dans l'Oregon qui a décidé de changer son nom pour
celui de Half.com!
La même semaine une PME de quatre ans d'âge, Excite, se
vendait plus cher (6,7 milliards de dollars) qu'une grosse entreprise
centenaire très convoitée, Volvo (6,3 milliards de
dollars) et Yahoo!, après avoir absorbé Geocities, atteint
la même valeur que BNP et Paribas réunis tandis que
symboliquement AOL avec 63 milliards de dollars dépassait
Disney (61 milliards malgré un chiffre d'affaires 10 fois plus
élevé) et que Microsoft (261 milliards) prenait
la tête du classement mondial devant General Motors ("seulement
257 milliards). En 1999 Microsoft a dépassé la barre des
600 milliards avant de redescendre en particulier lors de son procès
pour abus de situation dominante
En juin 1999 Freeserve, fournisseur d'accès britannique gratuit,
créé le 22 septembre 1998, vaut 9 mois après sa
création presque aussi cher que le plus gros sidérurgiste
européen né de la fusion de British Steel et de
Hoogoven
Une expression a vu le jour pour décrire ce phénomène
:"to be Amazoned"
Il serait très dommageable pour notre économie que tous les
"barbares" soient étrangers.
5.1.1.3 Une économie de Standards: les premiers arrivés prennent les places et sont ensuite indélogeables
Internet est davantage une économie de normes, de standards, que de technologie
Plutôt que NTIC, Nouvelles Technologies de l'Information
et de la Communication, dont nous avons vu à quel point ces mots
étaient trompeurs, il serait sans doute plus approprié de les
nommer NST : Nouveaux Standards Transactionnels.
Le coût d'un logiciel est quasiment un coût fixe et ne
dépend pratiquement pas du nombre de clients: si vous multipliez par
1000 le nombre de vos clients vous divisez pratiquement par ce même
chiffre votre prix de revient unitaire...
Aussi le marché est-il au départ d'un nouveau produit
extrêmement instable quand plusieurs compétiteurs s'affrontent:
celui qui arrive à distancer ses concurrents se retrouve très
rapidement en position dominante, inexpugnable, en devenant la
référence dans son secteur tandis que le marché se
concentre sur lui
Les autres sont condamnés à disparaître (où à
se faire absorber, valorisant ainsi le fonds de commerce qu'ils apportent et
les équipes qu'ils ont su constituer) ce que les américains
résument par l'expression "the bigger, the Biggest"
"il faut créer tout de suite un leader mondial. Car quelqu'un qui a une
avance dispose d'une fenêtre de 6 ou 9 mois seulement pour en profiter"
Maurice Tchénio patron d'Apax Partner
Yahoo!, AOL et Amazon.com ont par exemple atteint un taux de
notoriété spontané supérieur à 50% ce
qui donne à ces entreprises une valeur boursière sans commune
mesure avec leur chiffre d'affaire et leurs résultats financiers:
AOL "vaut" 100 milliards de dollars, Yahoo! a atteint 35
milliards de dollars pour à peine plus de 200M $ de CA début 99
et a dépassé 100 Milliards de $ début 2000 avant de
retomber à 70 à l'été 2000, et Amazon 17
milliards de dollars bien qu'elle fasse encore des pertes.
Cisco vient de débourser 6,9 Milliards de dollars pour une
petite société californienne Cerent (créée
en 1997, 10M$ de chiffre d'affaire, 30M$ de perte, un seul produit...mais qui
en donnant accès à la technologie DWDM (multiplexage sur les
fibres optiques permettant d'en décupler le débit) apporte
à Cisco la dernière brique pour lui permettre une attaque
frontale contre les fournisseurs des opérateurs historiques (Lucent,
Alcatel,...)
Quant à Lucent et Nortel ils ont dû
respectivement débourser 25,2 et 6,7 milliards de dollars
- soit 15 M$ par ingénieur - pour racheter Ascend et
Bay-Networks afin de rattraper le retard qu'ils avaient pris sur les
technologies internet,
Visiblement Lucent a trébuché sur cette marche et sa
valorisation s'est effondrée de 280 Milliards de $ à 100 quand
Nortel qui en valait le tiers en vaut aujourd'hui le double
A son échelle, Alcatel dont les développements techniques
étaient étroitement influencés par l'opérateur
historique était lui aussi pris à contre-pied par l'effondrement
du marché de la commutation traditionnelle et de ce fait
sévèrement sanctionné par les marchés
A cette période les analystes de Merrill Lynch, malgré son
leadership mondial dans l'ADSL, allaient jusqu'à dire fin 1998: "nous
estimons que le manque d'expertise et de compétences intellectuelles
d'Alcatel dans ce domaine mettent en péril l'avenir du groupe": de
leader mondial en 1995 il était tombé à la
7ème place en 1998, 7 fois plus petit que le leader
Lucent.
Pour rattraper les années perdues il a acheté, sur la base de 6M$
par ingénieur Packet Engines (routeurs, 0,315 milliard de
dollars) Xylan (2 Milliards de dollars qui apporte la maîtrise de
la fusion voix-données, indispensable pour aborder le marché des
clients "non-historiques") Genesys et DSC (pour 4 Milliards)
mais sa faible capitalisation lui interdisait des prises de contrôle par
échange d'action et il est contraint de payer en cash
Un vigoureux recentrage sur ses points forts (ADSL, technologies optiques,...)
une réorganisation, cassant les baronnies et une communication
financière rigoureuse lui ont permis en 2000 de retrouver la confiance
des investisseurs et, par là même, les moyens de son
développement avec une capitalisation remontée à 103
Milliards d'euros (contre 35 au plus bas) qui l'autorise de nouveau
à prendre le contrôle d'entreprises lui apportant les technologies
qui lui manquent avec du papier comme Newbridge pour 7,1 milliards de $
Alcatel a maintenant une valorisation proche de Lucent alors qu'il y a
un an il n'en valait que 15%! Dans l'économie de l'Internet, tout va
tellement vite que rater une marche ne pardonne pas, soulignait John Chambers,
patron de Cisco, lors d'un passage à Paris
Un argument que l'on entend souvent en effet dans notre pays
paraît extrêmement pernicieux :
"toutes ces entreprises ne reposent en fait que sur une bonne idée en
matière de marketing, elles ne bénéficient d'aucune
protection technologique, laissons-les donc essuyer les plâtres,
créer le marché et les nouveaux entrants
bénéficieront de l'expérience et pourront "ramasser la
mise""
Mais ne peut-on pas tenir le même raisonnement sur Coca-Cola ? Des
dizaines d'entreprises se sont mises depuis une dizaine d'années
à fabriquer et vendre des colas en profitant d'une "éducation du
goût" déjà faite. Elles ont réussi à mettre
sur le marché des produits dont on ne peut pas dire qu'ils soient plus
mauvais que l'original. Et pourtant peu d'entre elles approchent la
capitalisation boursière du leader historique (la marque Coca-cola,
malgré les déconvenues de l'an dernier est estimée par
Interbrand, à 72,5 Milliards de $)
Les pionniers bénéficient en effet, grâce à leur
situation de "référence", et au caractère innovateur des
services qu'ils offrent d'une énorme publicité gratuite (sans
même compter ce rapport) : il y a peu de journaux qui ne parlent chaque
semaine, sinon chaque jour, d'Amazon.com et de Yahoo! avec des connotations
"jeune", "dynamique", "conquérant" et "sympathique", alors qu'en
contrepoint se dessine l'image de "lourdeur", de "vieux", de "manque
d'imagination" des "Empereurs", l'image de Goliath contre David
Amazone et Yahoo! Ont atteint en trois ans un taux de
notoriété spontanée de 50 % que les très grandes
marques ont mis souvent des décennies à obtenir
Ceci est un premier atout d'une valeur considérable que notre
culture a tendance à sous-estimer
Deuxième atout : avec la mondialisation tout internaute se trouve
placé en position de choisir entre des centaines sinon des milliers de
références. Dans ce contexte deux éléments sont
déterminants
- le prix car c'est un élément qui se prête à des
comparaisons faciles notamment grâce aux agents intelligents
- la notoriété de la marque, facteur de confiance qui offre un
repère essentiel milieu de cette jungle
en termes de rentabilité pour le marchand le second est souvent
considéré comme le plus important
Troisième atout: de plus en plus les sites marchands
véritablement performants pratiquent le "softselling",
c'est-à-dire qu'ils offrent aux visiteurs de très nombreux
services gratuits afin de les fidéliser et de faire de leur site la
référence de la profession :
Analyse financière pour E-trade, critique littéraire, club de
lecteurs, moteur de recherche pour Amazone.com, banque de données
géographiques pour Springstreet.com, tout ce que vous devez savoir sur
la voiture pour autobytel,...
Cela représente de très lourds investissements, facilement
amortis quand les clients se comptent par millions et, à l'inverse,
extrêmement difficiles à financer pour le nouveau venu : rappelons
que les logiciels ou les sites sont des coûts fixes et que, de ce fait,
leur prix de revient unitaire est inversement proportionnel au nombre de
clients.
Dans la net-économie il y a une prime considérable pour le
leader car il peut vendre moins cher, voir même fournir ses services
gratuitement, tirer des revenus substantiels de la publicité, et
accumuler les moyens financiers pour creuser la différence en termes de
qualité et pour racheter ses concurrents malheureux
C'est ce qu'on appelle la loi de Davidow : "le premier qui part à
la conquête d'un nouveau marché en conquiert 60%"
Ou plus radicalement "first mover takes all"
Ceci est
une des explications des cours de bourse actuels, totalement
déconnectés des chiffres d'affaires et des
bénéfices d'aujourd'hui mais capitalisant les
bénéfices escomptés quand l'entreprise deviendra le "Coca
Cola" ou le "Microsoft" de son secteur (même si dans l'euphorie de fin 99
certains ont perdu le sens de la mesure...)
Bluemountain.com, leader des cartes de voeux en ligne,
65% du marché, a été rachetée en novembre 1999 par
Excite@Home pour 780 M$ !
Attention : cela ne signifie pas qu'un leader est inexpugnable :
il a peu à craindre d'un imitateur mais il a tout à redouter
d'une idée neuve et les chutes peuvent être plus rapides encore
que la montée.
L'économie start-up c'est un sprint en forme de Marathon
La
bataille de l'Internet gratuit, encore fort indécise aujourd'hui
mais qui a permis à Dixons d'obtenir en quelques mois trois fois plus de
clients que des leaders comme Wanadoo illustre bien ce point.
Mais cela a nécessité une idée marketing neuve :
couplage du portail de commerce électronique et de la fourniture
d'accès gratuit, et en se rémunérant pour partie par un
reversement de la marge réalisée par l'opérateur de la
boucle locale
...et la création de nouvelles start-up comme Internet
Télécom qui se propose de vendre des plates-formes
d'internet gratuit personnalisé, clé en main (portail,
plate-forme technique, centre d'appel, ...) aux grands distributeurs (ou aux
Banques!) qui choisiraient comme Darty ou la Fnac cette voie pour
développer leur commerce
"le succès et l'arrogance qu'il apporte empêche de voir
arriver la révolution suivante et ses futurs concurrents. La route 128
qui entoure Boston où se trouve notre siège social est le
premier cimetière d'entreprises High Tech des Etats Unis"
Michael Ruettgers Pdg d'EMC
http://www.emc.com entreprise
spécialisée dans le stockage de données, nouveau
métier qui se développe avec l'Internet commercial qui
nécessite de stocker de gigantesques quantités d'information
(74milliards de dollars de capitalisation, soit plus que Boeing ou Motorola)
Il est donc extrêmement important pour notre pays de faciliter
l'émergence de telles start-up, et de créer un environnement
qui ne les oblige pas à se vendre très vite à des
entreprises étrangères. Le seul domaine aujourd'hui où ce
sont des start-up françaises qui dominent le marché mondial est
celui des cartes à puces, avec Gemplus
Dans les jeux [28] (Infogrames,
Ubisoft, Cryo, Kalisto, Havas Interactive, In Fusio, Titus Interactive
...) dans les industries de la Langue (Systran, Elan
informatique), dans le multimédia grand public (Havas
Interactive), dans les logiciels d'intelligence économique
(Arisem)... et plus anecdotiquement dans les fleurs
(Aquarelle.com, Jenny Fleurs, Interflora
voir page
162) nous avons cependant des entreprises
figurant parmi les leaders mondiaux.
Mais il est vrai que 1998 a été la première année
de décollage d'internet en tant qu'outil grand public en France, avec 6%
environ de la population concernée et 11 millions fin 2000, contre
presque rien en 1997 : ceci va nécessairement créer un
marché et, par le fait même, susciter des vocations.
5.1.1.4 Quid de la stratégie du "me too" (les "suiveurs")?
La
prime aux entrants est déterminante : si la stratégie du
" me too " connaît parfois des succès dans la
pharmacie, même s'ils sont bien souvent relatifs, elle ne saurait ici
être gagnante
Malgré les moyens considérables déployés par
Barnes&Noble, le leader historique des libraires, malgré son
alliance avec Bertelsmann et Hachette on voit ses difficultés à
essayer, avec un succès jusqu'à présent non
confirmé, de rattraper le temps perdu
Une exception cependant : cette stratégie de l'imitation de
modèles qui ont réussi ailleurs peut être
intéressante dans des pays encore peu ouverts à internet et
qui ne sont pas encore un véritable enjeu pour les entreprises qui font
la course en tête : l'objectif est alors, en s'inspirant d'un
modèle marketing qui a fait ses preuves outre atlantique, de
conquérir une part de marché dans le pays
considéré, pour pouvoir la revendre dans un second temps à
un leader (Américain ou d'europe du Nord), lui faisant ainsi gagner un
temps précieux dans sa phase d'expansion.
En 1999 les entreprises américaines ont acheté 405 entreprises
européennes pour 36 milliards de $ (Broadvision)
Pour être même tout à fait francs l'immense majorité
des start-up que nous avons rencontrées en France ont créé
leur entreprise en copiant (au mieux en adaptant) des modèles ayant
déjà connu le succès aux US. D'ailleurs il est
caractéristique de voir que dans les présentations faites aux
investisseurs l'argument choc est bien souvent "c'est un modèle qui a
fait ses preuves aux USA, mais nous sommes les premiers en France"
Ce fut en particulier le cas des fournisseurs d'accès qui n'ont
véritablement gagné d'argent que lors de la vente de leur "fonds
de commerce" sur une base d'un ordre de grandeur de 1000$ par client
(Iway, Calvacom, Imaginet,Caramail,
00h00...)...de 1 600$ pour Ya.com racheté l'Allemand
T-Online, de 8000$ pour le rachat de Club-internet par
l'Allemand Deutsche Telekom, 24.000$ pour le rachat de VoiceStream
par ce même Deutsche Telekom et 30.000$ pour
SelfTrade lors de son rachat par l'Allemand DAB
Mais aussi de Autoatnet.com qu'Autobytel a racheté en aout 2000
pour accélérer son implantation en France
"chaque fois que cela sera possible nous procéderons par acquisition
plutot que par implantation directe. Dans l'Internet, 2 mois
représentent une année de l'industrie classique et nous ne
pouvons pas nous permettre de perdre du temps en créant de nouvelles
structures" Bernt Weber Président de Comdirect
Bien des entreprises Françaises véritablement innovante se sont
installées au moins pour partie aux US pour bénéficier
d'un marché plus important, de clients et de partenaires plus
avancés, d'infrastructures plus performantes et moins onéreuses
et de ressources financières plus significatives
5.1.1.5 Des évolutions très rapides en hausse comme en baisse (Start-up et "Start-Down"), mais néanmoins une importance fortement croissante dans notre économie
Même si cet engouement pour les nouveaux leaders est
jugé par de nombreux financiers exagérément
spéculatif, notamment parce que la possibilité offerte au
public de procéder d'un clic à des achats et des ventes en
bourse, quasiment sans frais, peut conduire certains à des comportements
boursiers ne prenant que peu en compte les fondamentaux économiques....
Ceux que l'on appelle les «day traders» qui liquident
toutes leurs positions chaque soir avant la clôture de marché,
vendent et achètent de 30 à 70 fois par jour (contre une fois par
mois pour l'investisseur «normal»), tant et si bien qu'ils
représentent 25 % des volumes échangés sur le Nasdaq
...et même si le marché est très volatil (par
exemple dans l'après midi du lundi 10 avril l'ampleur des fluctuations
sur le capital de Cisco était équivalent à la
capitalisation totale... d'Alcatel!), il n'en reste pas moins qu'il est
désormais aux Etats Unis à la fois majeur par sa taille
et par sa vitesse de croissance sur longue période
"la capitalisation des valeurs Internet représente aux USA plus de la
moitié de la capitalisation globale" Pierre Faure 25/10/99 et
elles représentent même 70% du Nasdaq contre 5,4% pour les
biotechnologies
Il a connu une croissance en valeur du capital spectaculaire sur longue
période.
Sur la période 1994-1999 sur les 4125 entreprises dont la
capitalisation dépassait 20 Milliards de Dollars, dans le classement
établi par le BCG selon le critère de création de
valeur, les 20 premières relevaient du secteur "Internet". La
première européenne est Nokia (8ème,
après 7 américain). Plus de 60% des 100 premiers relèvent
de ce secteur. L'Oréal un des mieux classé est
62ème et Siemens 97ème
Le second semestre 1999 et le premier trimestre 2000 ont vu un vent de folie
s'emparer des bourses avec des valorisation multipliées couramment par
10 sur moins d'un an.
Devant de tels résultats, perdant toute notion du fait que la valeur
d'une entreprise ne pouvait s'écarter durablement de son
espérance de bénéfice (ou de la valeur du fonds de
commerce qu'elle crée pour un éventuel acquéreur) de
nombreux investisseurs inexpérimentés, peu capables
d'évaluer ces business models, s'en remettant aux ratios et aux discours
bien rodés des "chasseurs de pigeons" (voir le site
http://www.kasskooye.net/ )
ont massivement investi dans des sites de commerce électronique "grand
public" (BtoC) : le résultat ne s'est pas fait attendre et le printemps
a vu un effondrement de beaucoup de ces "dot.com" (que certains ont
surnommé ironiquement depuis "dot.org", noms de domaine des "non profit"
organisation)
Comme nous le verrons plus loin, pour être un Business Angel il ne
suffit pas d'avoir de l'argent, il faut surtout avoir une solide
expérience industrielle dans le secteur, connaître le
marché, avoir un carnet d'adresse pour pouvoir compléter une
équipe de manager, trouver des clients et apporter une
crédibilité vis à vis du venture capital
Pour autant si les "pigeons plumés" peuvent avoir naturellement
tendance à passer d'un excès d'attrait à un excès
de méfiance vis à vis de ce type d'investissement la plupart des
professionnels de ce marché se réjouissent de ce coup de tabac
qui aura permis d'assainir la cote
Ils font d'ailleurs remarquer qu'une entreprise qui a perdu les 2/3 de sa
valeur en 2 mois, mais qui l'avait multipliée par 10 dans l'année
précédente (Europstat, Fi System, Framfab, Icon Medialab,
Pixelpark, Business Object, Com1,...) réalise encore sur la distance
une belle plus-value pour ses actionnaires (Valtech a perdu 60% dans la
tourmente, ce qui réduit à 1.600% sa croissance sur un an, sans
parler de Cisco qui après Krach réalise encore une plue-value de
100.000% depuis son introduction en Bourse en 1990)
La "secousse boursière" que l'on ne saurait appeler un Krach (car sur un
an les valeurs internet, en moyenne, malgré le "krach", ont plus que
doublé!) ne remet pas en cause cette analyse et il est vraissemblable
qu'un marché qui se développe avec une telle dynamique ne peut
pas espérer connaître une croissance à la fois très
forte et sans à coups brutaux et de futures secousses sont à
prévoir
D'ailleurs selon PriceWaterHouseCooper au second semestre 2000, 11,7 Milliards
de dollars ont encore étés investis par des capitaux risqueurs
dans des sociétés Internet, soit près du double de la
même période 1999!
Un exemple typique : l'action VerticalNet est passée d'e 280$
à 30$... mais elle n'en valait que 8 un an plus tot lors de son
introduction en bourse, freeserve de 921 à 284 pour une valeur de 190 un
an plus tot,
Dans la seule semaine du 31 juillet au 4 aout 2000, le Monde a
décompté27 introduction de start-up sur le Nasdaq et plus de 20
la semaine suivante
Sur 12 mois Aout 99, Aout 2000 l'indice des valeurs "internet" l'IT CAC 50,
malgré le "Krach" a augmenté de 220,12%!
Bien entendu on a pu également assister à un certain nombre de
faillites, mais qui peut penser que toutes les aventures risquées se
terminent toujours bien? Dans une course de formule il n'y a aussi que peu
de places sur le podium et si la pôle position est un avantage
indéniable nul n'est à l'abri d'une casse mécanique
Une statistique de Broadvision montre que ce n'est pas moins de 6008 entreprise
qui ont été rachetées en 1999 dans ce secteur pour un
montant de 1200 Milliards de $: il y aura beaucoup de joueurs pour peu de
gagnants, c'est ce que certains nomment la "hit economy", mais est-ce
"perdre" que de vendre son entreprise avec une forte plue-value pour en
créer une autre?
D'ailleurs un certain nombre de vedettes de l'industrie classique ont connu
(à la baisse) des évolutions semblable en perdant plus de la
moitié de leur valeur en quelques mois à la suite d'erreurs de
gestion (Unilever, Procter&Gamble, Xerox, Bridgestone, Mitsubishi, Snow
Brand, Kingsfisher, Mark&Spencer, British Airways, Lockheed, Usinor, Home
Depot, Lucent,...), ont été au bord de la faillite (Philip
Holzmann, Sogo, Chiyoda Mutual Life: les faillites japonnaises ont
représenté 100 Milliards de $ sur la seule première
moitié de 2000...) ou ont du prendre des décisions drastiques
(C&A a ainsi fermé ses 110 magasins en Grande Bretagne).
En 10 ans la moitié des 300 plus grandes entreprises
américaines ont disparu...
A noter la naissance dans ce domaine de start-up utilisant le filon des
dépots de bilan : Bid for Asset
www.bid4asset.com et
Start-up Failure
www.startupfailure.com
et en France Orange Pulp François Le Guillou "Le premier service
internet pour les sociétés en liquidation"
"à la hausse comme à la baisse, les excès des bourses
s'inscrivent dans la démesure de la rupture technologique en cours"
Fabrice Moullé-Berteaux, JP Morgan, les Echos
On peut seulement regretter que quelques beaux projets "qui ont vu leurs
réacteurs coupés pendant la phase de décollage"
(certains apporteurs de capitaux, pris de panique n'ont pas tenu leurs
engagements d'apport de capitaux) se soient injustement écrasés:
A l'automne 2000 d'après l'enquête Leonardo-Digital Business, 60%
des start-ups étaient à la recherche de fonds pour financer une
nouvelle étape clé de leur développement
5.1.2 La création d'entreprise dans les NTIC présente de fortes spécificités par rapport aux autres secteurs
Plus que dans d'autres domaines, la création d'entreprises dans les NTIC concerne les jeunes pratiquement dès la fin de leurs études comme bien des success-stories le montrent (ce qui ne veut pas dire comme nous le verrons plus loin quelle ne concerne que les jeunes)
5.1.2.1 Dans beaucoup de projets peu d'expérience professionnelle requise pour démarrer
Créer une entreprise dans certains créneaux des
technologies de l'Internet demande très peu d'expérience
professionnelle: ces métiers étant radicalement nouveaux, un
jeune aujourd'hui, à la sortie du système scolaire dispose d'un
bagage technique et d'idées neuves que n'a souvent pas un cadre plus
âgé ;
Microsoft vient de recruter pour orienter sa stratégie et former ses
directeurs afin de percevoir les besoins emergents de la société,
2 consultants : Jennifer Corriero 19 ans et Michael Furdyk 17 ans
qui a créé sa première entreprise à 15 ans
(MyDesktop.com et l'a revendue depuis)
Sans même prendre en compte les innombrables start-up qui n'ont pas
encore fait leurs preuves, la listes des succès remportés par des
entrepreneurs de moins de 25 ans (et parfois même de 20) est
impressionnant: quelques exemples
Shavin Fanning n'a que 18 ans quand il fonde Napster
qui, moins d'un an après sa création, remet en cause le
modèle économique imposé jusque là par les 5 majors
ébranlant ainsi tout un secteur économique bien établi
Marco Börries n'avait que 16 ans lorsqu'il a
créé Star Division (logiciel libre qui a conquis 30% du
marché allemand de la bureautique et qui vient d'être
racheté par Sun)
Acses auteur de DealPilot.com, un des leader des "shopbots" qui
vient d'être racheté par Bertelsmann a été
créé par des étudiants allemands agés de 20 ans
Alex Hartman, un lycéen de 17 ans vient de signer un contrat
de 1 million de dollars pour un logiciel simplifiant les connections internet :
il avait fondé son entreprise (Amicus
www.amicus.com
) à 15 ans (le Monde
Les fondateurs de Mirabilis (ICQ
www.mirabilis.com)
n'avaient pas terminé leurs études à
l'université de Jérusalem, 18 mois plus tard ils avaient 10
millions d'utilisateurs
Orianne Garcia a 22 ans quand elle crée Caramail revendu 5 ans
plus tard 500MF au suédois Spray
Mike Lynch a 23 ans lorsqu'il fonde Autonomy moteur de recherche
contextuel à Cambridge, elle vaut aujourd'hui 3,2 Milliards de £
CheckPoint (antivirus)
www.checkpoint.com a
été créé en 1993 à Tel Aviv par trois jeunes
à l'issue de leur service militaire, à trois ans elle
rentre au Nasdaq et y lève 60 M$, fin 1998 sa valeur boursière
était de 1,13 milliard de dollars
Fabrice Grinda fonde Aucland
www.aucland.fr à 24
ans, il vient d'en céder la majorité à Bernard Arnault
pour 120MF
Justin Frankel, 20 ans, étudiant en première
année à l'Université de l'Utah a vendu sa
société (Nullsoft
www.nullsoft.com) pour
100 millions de dollars à AOL : il avait développé
en 1996 un logiciel pour lui et ses amis afin de mieux comprimer le son
(MP3).
C'est également un groupe d'étudiants qui a
créé Firefly,
www.firefly.com
récemment racheté par Microsoft. En juillet 1999, lors de son
introduction en bourse, MP3.com représente les 2/3 de la valeur
boursière d'EMI group, la troisième plus grosse maison de disque
L'Allemande "de l'Est", Stephan Schambach n'a que 22 ans quand il
créé Intershop
www.Intershop.com qui est
devenu, à côté de SAP le leader Allemend de la nouvelle
économie
Martha Lane Fox a 25 ans quand elle crée lastminute.com
Steve Jobs n'a que 21 ans quand il fonde Apple
Marc Andressen est agé de 23 ans à la naissance de
Netscape
Michel Meyer a 25 ans quand il créa Multimania
www.multimania.fr, un
des sites français aujourd'hui les plus consulté
(hébergement de pages personnelles et de communautés
virtuelles)...et il avait déjà créé le
célèbre site francophone "the virtual baguette"
www.baguette.com lors de
son séjour en Californie
C'est au même âge qu'Alexandre Ross fonde Lokace
www.lokace.com avec
Orianne Garcia 23 ans que Sébastien Forest lance
Eat On Line
www.eatonline.fr
ou que Bernard Candau crée Chman, le premier
site qui crée des contenus de jeu optimisés pour les hauts
débits (interactivité comportementale: voir la maquette sur
www.banja.com)
Henri Tebeka et Eric Constantini "récidivistes" avec la
création d'Aplio
www.aplio.com
(téléphones IP) avaient créé leur première
entreprise, Kortex international,
www.primenet.com/~towens/ISDN/kortex.htm alors qu'ils étaient
étudiants, dans une cave à Sarcelle
Sébastien Pissavy était également
étudiant lorsqu'il créa avec ses copains l'Odyssée
Interactive, aujourd'hui leader francophone des webzines de jeux
Nicolas Gaume avait 19 ans lorsqu'il créa Kalisto
Entertainment
www.kalisto.com qui emploi
aujourd'hui, 4 ans après sa création 200 personnes à
Bordeaux et exporte 98% de son chiffre d'affaire
Buycentral, moteur de comparaison de prix créé par des
étudiants à la fin de leurs études en juin 1999 emploie un
an plus tard 40 personnes dans 4 pays
Jérémie Berrebi Pdg de Net2One
www.net2one.fr
(ex-Centralcast) et président pour la France de l'association
française des webmestres
www.iwanet.org &w n'a que
21 ans quand il lève 10MF pour internationaliser son entreprise
comme Alexandre Dreyfus Pdg de WebCity &w qui de son
côté obtient 12 MF de capital risque au même mois
d'août 1999 (Alexandre Dreyfus qui n'a pas même son bac
crée sa première entreprise à 18 ans à Lyon,
aujourd'hui à 21 ans il est à la tête de webcity.fr
présent dans 8 villes françaises (réseau de sites web de
proximité) et son chiffre d'affaire commence à se compter en
millions)
Paul Gautier 26 ans cofondateur d'Inktomi vient
déjà d'entrer dans la liste des hommes les plus riche du monde de
"Fortune" avec 418 millions de dollars (certes loin encore de Michael
Dell qui a créé Dell à 19 ans 21,49 Milliards
de dollars et de Jeff Bezos (35 ans 5,7 Milliards de dollars) ou
Steve Case qui a fondé Aol à 27 ans (valeur :
350 milliards $) sans parler de Bill Gates qui a fondé
Microsoft à 19 ans en compagnie de Paul Allen 22
ans (valeur 500 Milliards de $)
Sans compter les nombreux sites qui, sans être des entreprises
recueillent déjà un trafic très significatif : un site de
"confession"
www.javoue.com
réalisé par Daniel 14ans cité par Le Monde et
d'innombrables sites de ventes ou d'échange de jeux comme les
Pokémon
Pour les domaines nécessitant une bonne connaissance d'une profession ou
des réseaux de confiance qui ne peuvent être établis que
par une longue vie professionnelle, n'oublions pas qu'une création
d'entreprise est, contrairement à d'autres secteurs professionnels,
très rarement le fait d'une personne seule: quasi
systématiquement c'est l'oeuvre d'une équipe aux
compétences complémentaires (la qualité et la
cohérence de cette équipe sont d'ailleurs un des critère
essentiel d'un investisseur)
L'exemple des très nombreuses start-up que nous avons par exemple
rencontrées dans le réseau de business angel Léonardo
montre que très souvent ces équipes savent associer l'oeil neuf
et la maitrise technologique du jeune diplomé et la longue pratique
professionnelle d'un cadre qui prend souvent la responsabilité du
marketing ou de la gestion
5.1.2.2 On peut distinguer trois catégories de petites entreprises: les enfants les nains et les pygmées
Le Monde citant le livre de Denis Ettighoffer (e-business
génération) indique qu'aux USA se créent ainsi chaque
mois 15.000 nouvelles cyber-micro-entreprises
Yves Riquet, 60 ans passionné du "bas couture"
assure la survie de l'usine de Montceau les Mines, menacée de
fermeture, en commercialisant 22.000 paires de bas notamment au Japon
grâce à un site riche en "softselling"
www.sodibas.com Le Monde 24
sept 99
Les étoiles les plus brillantes ne doivent pas nous aveugler au point
de nous empêcher de voir la Voie lactée
Les entreprises pygmées, placées sur des niches correspondant
à un petit créneau de marché, ou dans lesquelles il n'y a
pas beaucoup d'économies d'échelle à attendre, (comme
d'ailleurs c'est le cas dans beaucoup d'autres secteurs industriels: conseil,
design, petits crénaux très spécialisés,...)
correspondent à une partie significative et tout à fait
importante du tissu industriel qui, pour être moins spectaculaire, ne
doit pas être négligé :
5.1.2.3 Pour démarrer peu de capitaux sont nécessaires
Au
moins dans un tout premier stade, créer une entreprise dans ce
domaine, demande très peu de capitaux et aux Etats Unis la
possibilité de payer en stock options collaborateurs, conseils et
fournisseurs diminue encore le besoin de "Cash" au démarrage
comme le rappelle Alex Gonthier
voir page
195
Realviz,
www.realviz.com
spécialisée dans la production d'effets spéciaux a
démarré en mars 1998 avec l'apport de 100 kF de chacun de ses 6
membres fondateurs, ils ont ensuite vu leurs capital abondé de 500kF par
l'arrivée de 2 business Angels: Alain Tingot,
l'ex-président de Siemens-Nixdorf France et Jean-Marie Hulot,
l'ex-bras droit de Steve Jobs chez Next. 6 mois plus tard un groupe de capital
risque franco-suédois apportait 5 MF pour...20% du capital
Frédérique Artru a créé Odisei
www.odisei.com en février
1998 avec 500.000 francs, et il l'a revendu, 18 mois après, pour 80MF au
groupe américain 8*8
C'est avec la même somme récoltée auprès de 5 amis
qu'a démarré Marc Refabert créateur du
célèbre "fromage.com
www.fromages.com
pour les entreprises de services les besoins sont quasi nuls:
CDNow
www.cdnow.com a
démarré dans le traditionnel garage familial,
Rouge-Blanc
www.rouge-blanc.com
(négoce international de vin) a démarré en 1997 avec
50.000F,
Vinternet
www.vinternet.fr/index.html
a été créé par Marc Perrin et Rodolphe
Boivin (27 ans chacun) avec la même somme
Teach&Toy créé en 1996 par Jean-Baptiste Gayet,
avec 30.000F
www.teachandtoy.com (dont 2.000F pour le site,
1.500F pour le logiciel serveur sécurisé SSL, plus le coût
du dépôt de marque à l'INPI
www.inpi.fr)
l'Odyssée interactive
www.jeuxvideo.com voir
page
54 demarre avec les
économies des étudiants-créateurs s'est autofinancé
Catherine Leroy, PieceUnique.com: mon site me coûte
39$/mois pour l'hébergement, 35$/mois pour le système de paiement
et 24$/mois pour un accès permanent à internet il est vrai que
ce sont des tarifs américains
Par ailleurs, même si pour les entreprises ayant pu saisir un
créneau commercial à très forte croissance les besoins de
financement peuvent s'avérer extrêmement important très
rapidement, il ne faut pas pour autant oublier que toutes les PME n'ont pas des
rythmes de croissance identique : les pygmées peuvent normalement
s'autofinancer
5.1.2.4 Un jeune diplômé est naturellement bien en phase avec ces nouveaux marchés
Les
internautes ont aujourd'hui 13 ans de moins que la population moyenne, ont fait
des études supérieures à 80 % et disposent
néanmoins d'un revenu double de celle-ci : c'est un public qu'un
jeune diplômé est particulièrement à même de
"sentir"
L'internaute " consommateur " a l'esprit critique, il est allergique
à toute forme de matraquage ou de manipulation : Il constitue ainsi
une cible très différente de celle qui sert de
référence au marketing classique (la traditionnelle et
caricaturale "ménagère de 50 ans") et à la TV
(considérée par beaucoup d'internautes comme "une machine
destinée à l'abrutissement distractif des masses" (C.
Huitema, Chief scientist des Bell Laboratories) ;
Certains pourraient objecter que l'usage d'internet se banalise et que la
population des internautes se rapproche de la moyenne. Cela est
indéniable pour les usages bien établis mais il nous semble qu'il
n'en va pas de même pour les développements innovants comme par
exemple ceux qui vont découler de l'internet à haut débit
Même sur le plan pathologique l'internaute se distingue par son soucis
de dépassement: ses médicaments préférés
sont le Viagra et la Nandrolone
L'internaute " créateur ", entrant dans la vie active, est
particulièrement à même de sentir le décalage
entre les aspirations des jeunes de sa génération et le
système économique issu de l'histoire et donc les
opportunités de développer des initiatives nouvelles
Quelques exemple typique :
ICQ (I seek you) est parti de l'initiative de trois jeunes au sortir
de leur service militaire qui ont ressenti le besoin d'un outil permettant
à des internautes de bavarder entre eux sur le Web de façon
simple et économique : ils ont revendu leur jeune entreprise 587
millions de dollars à AOL
MP3 développé par un jeune étudiant, Justin
Frankel, pour stocker des partitions musicales pour ses copains
Eat On Line créé par Sébastien Forest est
né, un soir après une longue journée de travail, du
constat qu'il était extrêmement long et difficile de se faire
livrer un repas à domicile de façon improvisée avec le
chois du style de cuisine, la possibilité de consulter une carte...et
pas de mauvaises surprise sur la qualité ou les coûts
Teach&Toy créé par un tout jeune papa,
Jean-Baptiste Gayet qui cherchait en vain des jeux éducatifs pour
sa progéniture
Les créateurs de geocities ont, pour leur part, eu l'idée
d'offrir gratuitement aux internautes des outils pour créer leur home
page ainsi que l'hébergement de celles-ci (3,5 millions de sites, 32
millions de pages vues, valeur boursière 5milliards de dollars
De même Yahoo! est partie du constat, en 1995, par deux jeunes
universitaires, Jerry Yang et David Filo, qu'il manquait à leurs
camarades un annuaire des sites, car ceux-ci se faisaient de plus en plus
nombreux et il devenait difficile de s'y retrouver : ils créèrent
alors le "Jerry's guide to the www"(dernières estimations
boursières 35 milliards de dollars pour 200 millions de dollars
de chiffre d'affaires et un effectif de 600 personnes, Yahoo! est
contrôlé à 31% par le japonais Softbank)
1999 a vu une croissance brutale des vocations de créateurs
d'entreprises tant dans les Ecole d'Ingénieurs que de Commerce. Un
patron déclarait récemment aux Echos "avant les étudiants
d'HEC nous contactaient en quête d'un stage, aujourd'hui ils viennent
nous demander 20MF"
5.1.2.5 Les artistes aussi
Sans
doute est-ce parce qu'ils sont par essence ceux qui "sentent" les
décalages entre ce qui se fait et ce à quoi certains aspirent ils
sont particulièrement à même de trouver les premiers les
créneaux pertinents
Patrick Robin créateur d'Imaginet, Régie Online
etKangaroo Village était éditeur d'art
Michel Forgues et Jean Chouraqui, experts et marchands
de tableaux à Toulouse souhaitaient pouvoir présenter
leurs tableaux à leurs clients.
Experts pour Sotheby's ils découvrirent à New York les
possibilités d'internet et eurent l'idée de faire fabriquer des
cartes format carte de visite la ViewCard, qui grâce à des
épaulements et à un équilibrage parfait pouvaient
être lues dans n'importe quel lecteur de CD Rom.
Avec 14Mo de mémoires (80 demain avec le format DVD)ces cartes ont un
marché considérable par le seul fait que le geste consistant
à offrir une carte est symboliquement très différent de
celui consistant à offrir un CD. L'entreprise est sur le point de
décrocher le marché des jeux Olympique de Melbourne.
Catherine Leroy créateur de Pieceunique.com était
photographe voir
page
162
5.1.2.6 Un domaine où la croissance de l'entreprise et la maîtrise d'un marché l'emporte sur une vision patrimoniale de contrôle et de transmission familiale
Le
caractère extrêmement évolutif tant des technologies que
des marchés condamne toute approche statique ou malthusienne : elle
implique souvent que le chef d'entreprise sacrifie son pouvoir en acceptant des
prises de contrôle majoritaires pour ne pas brider l'expansion de son
affaire (ce qui la conduirait dans bien des cas à la disparition) :
Le nombre de sociétés rachetées par d'autres
entreprises est 8 fois plus élevé que le nombre d'introductions
en bourse
"Ce qui est important ce n'est pas de faire des bénéfices,
bien au contraire : ce qui est important c'est de gagner de l'argent. Si
l'entreprise fait rapidement des bénéfices, c'est soit que
l'idée n'était pas très intéressante, soit qu'elle
a été gâchée en n'investissant pas massivement
dès le départ pour devenir la référence mondiale
dans le domaine"
Eric Benhamou CEO de 3Com
Un éditeur américain renchérit dans
Editor&Publishers: "si quelqu'un gagne de l'argent aujourd'hui
sur internet...c'est qu'il n'investit pas assez" (ce qui ne veut pas dire jeter
l'argent par les fenêtre, car le principe inverse n'est pas vrai : il ne
suffit pas de perdre de l'argent pour en valoir beaucoup!!!...)
Dans les NTIC, le créateur se focalisera davantage sur la
création de plus-values, gage de croissance forte à terme, que
sur la réalisation de bénéfices rapides :
"ses deux repères sont le burn et le stock" : le
"burn est la quantité d'argent "brûlé", c à d
dépensé chaque mois et le "stock" est la valeur boursière
"le plus grand risque d'échec est la panne de trésorerie au
moment fatidique" Serge Cuesta Pdg de Synchronix
www.synchronix.com dans
l'Essonne, (créateur du logiciel Bootsweb qui assure diviser par
2 ou par 3 les temps de connexion au web),
et Pierre Haren créateur d'Ilog, de renchérir "le Pdg d'un
grand groupe, membre de notre conseil avait conduit au départ le groupe
à stagner dans son développement avec le principe "on ne peut
dépenser plus d'argent qu'on en gagne". Nous n'avons compris que
plus tard que la véritable contrainte, mais celle-là est
mortelle, est de ne pas en dépenser plus que ce qu'elle en a
et que la différence ce sont les fonds propres..."
5.1.2.7 L'apparent paradoxe d'une économie de standards: la valeur d'une start-up est un multiple de ses pertes des premières années
Ce
paradoxe n'est qu'apparent car, comme nous l'avons vu nous nous trouvons dans
une économie de standards où les investissements de
départ sont importants (développements techniques et marketing)
et les coûts de "production" sont extrêmement faibles: il importe
donc de prendre le plus rapidement possible 30 à 40 % du marché
mondial pour devenir "la référence du secteur".(une entreprise
comme Oracle qui a maintenant 40.000 personnes a connu un taux de
croissance de 100% par an depuis 10 ans)
Dès la barre fatidique franchie, la rentabilité augmente
considérablement (puique les coûts de "production" sont faibles
(quasi nuls pour les start-up ne fabricant pas de produits physique) et les
rentrées financières sont proportionnelles au nombre de clients)
Par ailleurs les développeurs d'application, soucieux de leurs propres
débouchés, capitalisent sur le produit "phare" en
délaissant ceux qui représentent une part de marché trop
faible, entrainant un phénomène "boule de neige" en faveur du
produit qui a su devenir le "standard de fait". On passe ainsi sans grand
effort de 30 à 80 % du marché.
La rentabilité devient alors considérable et permet, grâce
à cette rente de situation, "d'achever" les concurrents (en les
rachetant et en finançant l'amélioration du produit leader afin
qu'après la bataille il devienne effectivement le meilleur).
La bataille Microsoft-Apple est sans doute la plus
emblématique de cette logique mais elle est loin d'être un cas
isolé.
C'est bien cette démarche qui a assuré en France le
succès du Minitel : distribution gratuite du terminal entrainant un
très fort déficit les premières années, (qui a fait
tant hurler en son temps la Cour des Compte), suivi d'une longue période
de traite des vache à lait (qui se poursuit discrètement
aujourd'hui encore)
...et qui a conduit à son échec à l'international,
car il ne suffit pas que sa technologie ne soit pas la plus performante, encore
aurait-il fallu se donner les moyens financiers pour l'imposer comme un
standard au niveau mondial
Il convient donc de lancer le produit sur le marché, même sans
attendre qu'il soit parfaitement au point et doté de toutes les
fonctionnalités dont le créateur voudrait bien le doter.
Plusieurs capitaux risqueurs américains nous ont dit leurs
difficultés avec des créateurs français à leur
faire mettre leurs produits sur le marché à un stade suffisamment
précoce pour ne pas se laisser doubler.
Ils considèrent que
Dans les deux ou trois premières années le chiffre d'affaire est
quasiment nul (Or les premières années les revenus sont
quasi-nuls puisque pour imposer ses produits encore imparfaits il est peu
courant de facturer les premiers clients en phase de béta-test)
Ce lancement mondial doit être très rapide et il exige des
capitaux considérables, bien supérieurs à ceux que
nécessite la mise au point technique (en moyenne le marketing
représente 63 % du budget pour ce type d'entreprise contre 13 % pour la
R & D, le coût d'acquisition d'un nouveau client est estimé
selon les marchés à une somme comprise entre 40 et 450$ (45$ pour
CDNow, 80$ pour Amazon, 100$ pour Barnes&Noble, 450$ pour Datek)
Autobytel continue à investir les deux tiers de son chiffre
d'affaires dans la promotion de son service.
Or le marketing, bien qu'il représente en fait l'investissement majeur,
ne peut être comptablement considéré que comme une
dépense de fonctionnement, et les frais de développement sont
bien souvent eux aussi comptabilisés en frais de fonctionnement.
Comme nous avons vu que le chiffre d'affaire était négligeable
le montant du déficit représente en fait celui de
l'investissement.
Or cet argent provient, non pas des économies des créateurs
(souvent bien faibles) mais de l'argent mis sur le projet par des capitaux
risqueurs.
Quand on sait que c'est dans cette profession que l'on trouve les meilleurs
spécialistes du sujet on peut conclure que l'ampleur de cet
investissement, et donc de ce déficit, est directement
liée à la qualité du projet tel qu'il est
estimé par les personnes les plus compétentes pour en juger
(tant, bien entendu, que les investisseurs se limitent aux personnes
compétentes, ce qui n'a visiblement plus été le cas quand
la lueur du pactole a attiré de nombreux investisseurs moins
expérimentés à partir de l'été 1999...).
Beaucoup ne comprennent pas la différence fondamentale entre des
capitaux préalablement levés et investis, conformément
à la stratégie prévue par l'entreprise et qui apparaissent
comptablement comme des pertes, et des pertes d'exploitations constatées
ex-post et qui ruinent une entreprise (la sidérurgie des années
80) et qui nécessitent, sous peine de dépôt de bilan de
"boucher le trou".
Du coup fleurissent les articles s'étonnant que tel grand constructeur
automobile soit valorisé 4 fois ses bénéfices et telle
start-up 50 fois ses pertes!
Si on part du principe que les capitaux-risqueurs qui sont des "pro" du
secteur ont un jugement de qualité et qu'ils s'imposent une forte
rentabilité de leurs investissements, il est logique que la valeur de
l'entreprise soit un multiple de ces capitaux investis et donc, vu de
façon purement comptable, un multiple des pertes
Bien entendu quand les investisseurs deviennent plus nombreux et moins
compétents, que ce soit des particuliers investissant sur la base de
rumeurs mélées d'extrapolations, ou de financiers qui s'appuient
sur des ratios sans rien comprendre au buisiness model lui même, on
assiste à des phénomènes d'emballement,
nécessairement suivis de réajustements qui ne démontrent
rien d'autre que la nécessité d'un vrai professionalisme du
côté des investisseurs...
Ce phénomène est de plus amplifié, comme souvent à
la bourse, par des spécialistes du "jeu du mistigri" qui
investissent non sur le seul critère économique valable (la
rentabilité prévue actualisée: bénéfices
d'exploitation après la phase de montée en puissance, ou revente
de la technologie ou du fonds de commerce à une grosse entreprise
capable de les valoriser), mais qui jouent sur leur capacité à
trouver un pigeon à qui revendre leur investissement avant
dégonflement de la baudruche voir le site
http://www.kasskooye.net/
Il importe alors que l'entreprise soit à l'écoute de ses
clients et soit extrêmement réactive pour corriger les
défauts signalés ou développer les fonctionnalités
demandées.
5.1.2.8 C'est l'âge ou l'on peut se permettre de prendre des risques
De plus,
créer une entreprise comporte toujours une part de risque.
Or le jeune diplômé qui n'est pas encore "installé" dans la
vie et qui en général n'a pas encore de charge de famille n'a
rien à perdre dans l'aventure, et un échec à ce stade de
la vie professionnelle n'est pas pénalisant dans un CV.
Il est à une époque de sa vie particulièrement favorable
à ce type de prise de risque.
5.1.2.9 1999: la rupture du contrat moral entre ingénieurs et Grandes Entreprises
A
Harvard cette année 35% des élèves ont
décidé de commencer leur carrière dans une start-up
En France les nombreux contacts que nous entretenons avec les
élèves des Grandes Ecoles montrent un mouvement analogue,
né tout à la fois des opportunités nouvelles offertes par
Internet et de la "rupture du contrat moral entre les grandes entreprises et
leurs cadres" (Bernard Corneau VP chase Manhattan Bank):
Jusqu'alors les ingénieurs, "officiers de la guerre économique"
(Bernard Esambert) avaient autant le sentiment de se battre pour leur
pays en travaillant dans une grande entreprise, "champion national", que
directement dans l'administration (avec d'ailleurs de nombreux passages de
l'une à l'autre, le défi de la compétitivité
étant "porté" par l'Etat, actionnaire des entreprises clé
de l'économie)
En contrepartie le cadre bénéficiait d'une forte
solidarité de son entreprise, notamment en matière d'emploi et de
statut social (lié en partie à l'organisation très
hiérarchique, quasi-militaire, voire "royale" de nos grandes entreprises
où il est souvent plus important de faire plaisir au chef qu'au client.
N'oublions pas que le terme de "barons" pour décrire un groupe n'a
disparu que récemment)
Aujourd'hui, les restructurations majeures et permanentes des Grands Groupes
avec leurs charrettes de cadres qui, parfois, avaient sacrifié leur vie
familiale à l'entreprise ajouté au fait que le
bénéficiaire ultime de leurs effort soit souvent un fonds de
pension de retraités américains ou des capitaux flottants
internationaux d'origine parfois floue, a considérablement fait baisser
"l'affectio sociatis".
L'embauche de conseillers psychologiques pour aider les cadres à vider
leur bureau, toucher leur chèque et rejoindre leur voiture sur le
parking (Apple) n'adoucit que peu le traumatisme
En particulier les jeunes qui ont vu leurs parents brisés au moment ou
eux-mêmes terminaient leurs études, ont profondément
changé leur vision du monde professionnel et la participation à
la création d'entreprise devient un objectif pour beaucoup d'entre eux
plus séduisant que la Grande Entreprise (au moins ils savent pour qui
ils travaillent)
Candice Carpenter, créatrice d'iVillage
(valorisation 2 Milliards de dollars), déclarait au Monde "ils ont vu
leurs parents donner toute leur vie à une même entreprise, ne
jamais être à la maison et se faire virer à 55 ans et ils
se disent "et tout ça pour quoi?".alors leur attitude à eux c'est
"MA vie c'est moi qui la gère, ... je garde ma loyauté pour
moi"
La plupart des Ecoles ont accompagné ce mouvement à travers la
"reconnaissance" du métier d'entrepreneur, les formations données
et les facilités mises en place notamment, nous le verrons plus loin les
incubateurs
La "reconnaissance" du créateur, tant par les média que par les
plus hautes autorités de l'Etat, dont nous avions souligné
l'importance, a sans doute aussi joué un rôle
1999 sur ce plan a montré clairement une rupture dans les comportement
5.1.2.10 N'oublions pas cependant une autre source de création : l'essaimage à partir des grandes entreprises
En effet
beaucoup de créations d'entreprises se réalisent de cette
façon : les grandes entreprises européennes semblent cependant
beaucoup plus réticentes que celle d'outre-Atlantique à laisser
filer leurs technologies même si elles ne sont pas les mieux
placés pour les développer.
Une exception peut-être Thomson et qui est à l'origine
de très nombreux essaimages encouragés et aidés,
Plus récemment France Télécom qui recentre le
CNET vers ses besoins d'opérateur de télécom, a
été amené à se dégager des recherches
concernant par exemple les composants: dans ce cadre il favorise (grâce
en particulier aux financements d'Innovacom) le départ des
équipes correspondantes notamment via la création d'entreprises.
82 sociétés ont été créées et 164
étaient en cours de constitution fin 2000 avec de remarquables
succès comme High Wave Optical et Algety dans les
technologies optiques NetCentrex pour la téléphonie IP,
Highdeal pour les outils de transactions électroniques ou
Wokup! Pour les technologies Wap
Notons également Hewlet Packard qui très habilement
l'utilise comme argument de recrutement pour ses jeunes ingénieurs: elle
leur laisse entrevoir la possibilité au bout de quelques années
de créer leur propre entreprise avec le soutien de HP.
Un problème fiscal à noter en passant : ces créateurs
n'ont souvent pas droit au régime fiscal des quasi Stock Option que sont
les Bons de Créateurs d'Entreprises car les services fiscaux
n'assimilent pas toujours essaimage et création
D'après une nomenclature esquissée par Jacques Dondoux lorsqu'il était Secrétaire d'État au commerce extérieur
5.2.1.1 Les "Chercheurs d'or" : Entreprises exploitant l'internet pour développer leurs activités
VPC (Wallmart, les trois Suisses, Wattel...), publicité (doubleclic), éditeurs (Cylibris, 00h00, les Echos,...), intermédiaires financiers (e-trade, Datek, Fimatex, Zebank...), fédérateurs de communautés (relais & châteaux,...), ventes aux enchères (Onsale, Degrifftour,...), bourses et places de marché virtuels (business-angel.com,...), nouveaux intermédiaires comme les fédérateurs de communautés (type autobytel, springstreet.com ou vitrail de France), petites annonces (monster,..), galeries marchandes, vendeurs de fichiers, centre d'appel, «pousseurs d'informations» push (Qwam,...),...
5.2.1.2 Les "fabricants de pelles et de pioches" : Entreprises créant les outils permettant l'exploitation des potentialités de l'Internet
Jusqu'à l'an dernier, certains s'interrogeaient pour savoir
si comme lors de la ruée vers l'or du siècle dernier, ce ne
seraient pas les seuls à faire véritablement des
bénéfices
Sont concernés les logiciels de création de boutiques
(intershop,...), de paiement électronique (Shop@ccess,...),
d'intelligence économique (arisem,...), de cryptage (Beauzamy,
Matra,...), les agents intelligents, les moteurs de recherche (voilà,
altavista,...), les jeux (infogrames,...), les CD ROM, les catalogues
intelligents, les outils de formation (placeware), la téléphonie
IP (applio,...),les portails (nomade) le " click&talk ", la
recherche de données , le data mining " (Umap,...),
le" groupware ", la visualisation 3D, l'EDI, les formulaires
électroniques (Systemia,...), la messagerie (eudora,...), le traitement
d'image (corel,...), la traduction automatique (Systran,...), la
cartographie, les cartes à puce (gemplus,...), les modems (olitec,...),
les routeurs (cisco,...), ...
Mais n'oublions pas que pelles et pioches ont des marchés beaucoup
plus importants dans le BTP et le jardinage que dans la recherche de l'or!!
5.2.1.3 Les "Maréchaux-Ferrants" : Entreprises de service Internet
Fournisseurs d'accès, SSII, hébergeurs, tiers de confiance (Afaq, verisign,..), faiseurs de Web, sécurité, animateurs de communautés virtuelles (multimania,...)..
5.2.1.4 "Shérifs, Saloon et banquiers" : Entreprises n'utilisant par nécessairement Internet mais créées à partir des nouveaux besoins qu'il génère
Logistique, Business Angels (Leonardo Partners, Apollo
Invest...), revues spécialisées (Netsurf), formation, cabinets de
conseil, distributeurs, avocats (notamment en propriété
intellectuelle et négociations de rachat), organisateurs de salons....
Mais aussi les despérados et les "croque-morts" : Bid for Asset
www.bid4asset.com et
www.startupfailure.com
5.4.1.1 Aujourd'hui les mieux formés sont les moins créateurs
Le
rapport réalisé par Robert Chabbal, Jacques
Béranger et Fabrice Dambrine, récemment remis au
ministre
www.cgm.org/chabbal/entrepreneur/entrepreneur.pdf, a mis en
évidence trois points qui nous interpellent fortement:
1 - aujourd'hui, paradoxalement, les diplômés des grandes
écoles d'ingénieurs créent deux fois moins d'entreprise
que la moyenne des Français
Ceci n'est pas le cas pour leurs homologues anglo-saxons
Depuis l'année 2000 on peut cependant observer une rupture dans les
comportements:
le mythe de la sécurité de l'emploi dans les grands groupes ayant
vécu, la création d'entreprise a un attrait nouveau.
Les opportunités présentées par les NTIC, (auxquelles ils
sont particulièrement bien préparés), joints aux
séjours à l'étranger qui leur permettent de prendre des
idées qui ne sont pas encore développées en France leur
fournissent l'occasion du passage à l'acte, ce que de plus en plus les
Grandes Ecoles encouragent et facilitent
2 - l'expérience de ces pays montre que, si des qualités de
caractère sont indispensables pour réussir une création
d'entreprise, le métier d'entrepreneur est un métier qui
s'enseigne
3 - devenir entrepreneur est aujourd'hui un projet professionnel qui a un
sens
5.4.1.2 Le contexte culturel est très important
D'après Jacques Marseille professeur à Paris I seulement 1,8% des Français sont impliqués dans le démarrage d'entreprises nouvelles contre 8,5% aux USA
5.4.1.3 Il dépend entre autres d'articles de presse, d'émissions de télévision, pour la sensibilisation des jeunes à la création d'entreprises
Les
émissions sur la création d'entreprises à la
télévision à une heure de grande écoute sont encore
trop rares, et il y aurait lieu de les développer en montrant des
exemples de réussite de création d'entreprises:
Les années 1999 et 2000 ont connu de très positives
évolution dans ces domaines avec de nombreuses émissions sur les
success stories de la nouvelle économie: ces initiatives ont sans aucun
doute joué un rôle très positif dans le très fort
développement des créations d'entreprises Internet en 2000.
5.4.1.4 Il dépend également de la reconnaissance sociale du créateur qui est aujourd'hui tenté de s'expatrier
"j'ai été invitée à parler
à la Maison-Blanche " souligne Tara Lemmey,
créatrice de Narrowline (place de marché électronique pour
la publicité sur Internet) :
Aux États-Unis les créateurs d'entreprise sont
considérés comme des héros. Les
sociétés européennes ne leur donnent pas une place
suffisamment prestigieuse de leur imaginaire collectif
L'expression même de "porteur de projet" est considéré par
Michel Garcin comme la négation même de celle d'entrepreneur,
"ce qui est important pour le créateur c'est le contexte culturel. Ce
qui est épuisant pour le créateur , c'est davantage de vaincre le
septicisme ambiant que les procédures administratives comptables ou
juridique" Eric Boissac, HEC, créateur d'entreprise dans une
lettre aux Echos
"ici ce ne sont pas les banquiers ou les hommes politiques qui sont des stars,
mais les Pdg. C'est leur réussite qui donne aux autres l'envie d'essayer
à leur tour" Eric Archambault fondateur de Datamind
www.datamindcorp.com et
désormais Business Angel interviewé par M.D. Boulet
L'idée de la création d'entreprise vient d'abord d'exemples
vécus par des personnes relativement proches du créateur. Pour
beaucoup de créateurs dans les NTIC, les stages ou les séjours
effectués en fin de scolarité aux Etats Unis et notamment dans la
Silicon Valley ont été décisifs
C'est le cas de Michel Meyer créateur de Multimania
www.multimania.fr Fabrice Grinda
fondateur d'Aucland
www.aucland.com ou de
Grégory Salinger cofondateur de ChateauOnline
http://www.chateau-online.fr
par exemple
Il en va de même pour les business angel: un des principaux
réseaux, l'association Léonardo a été
créée au départ par des anciens de Stanford
Cette reconnaissance de l'utilité sociale du créateur doit
évidemment trouver sa traduction sur le plan de la fiscalité
appliquée à la jeune entreprise (et aux personnes qui prennent le
risque de la financer) ainsi que sur le plan des contraintes administratives
qui pèsent sur elle
Certains considèrent que les insuffisances de notre système
fiscal et financier dans ce domaine étaient une des raisons majeures qui
ont conduit 80 000 Français à s'expatrier en Californie et
100.000 en Angleterre: si chacun d'eux créait seulement 5
emplois.....
En effet nos compatriotes quand ils s'expatrient réussissent
plutôt bien : l'association 2010 que nous avons
précédemment citée et qui regroupe des français
ayant créé leur entreprise en Californie avec succès en
sont le vivant témoignage
Didier Moretti, jeune polytechnicien, a créé en
1997 d'Annuncio
www.annuncio.com qui
automatise les campagnes marketing par internet et il vient de lever 7 millions
de dollars pour financer son développement
Laurent Massa a créé Xoom.com
https://www.2alpha.com/store
un "infomédiaire" (
voir page
91) qui regroupe dejà 7
millions de personnes dans sa communauté et est évalué en
bourse à 1,5 Milliard de dollars
Alain Rossman polytechnicien également qui est à l'origine du
protocole Wap: Phone.com valeur 17 Milliards de $
Eric Benhamou, Gadzart, patron de 3Com et père du fameux Palm Pilot
est une des star de la Silicon Valley: a valu jusqu'à 100 milliards
de $
Pierre Omidyar créateur de e-bay fait aussi parti de ceux qui ont
apporté au commerce électronique un concept nouveau majeur:
valeur 24 Milliards de $
Bernard Liautaud , créateur de Business Object valeur 1,2
Milliards de $
Jean-louis Gassé créateur de Be inc dont le B
OS est un challenger de microsoft
Alain Ayache inventeur des loteries gratuites Luckysurf.com est
classé parmi les 20 sites les plus visités du monde
Eric Brewer et Paul Gautier ont créé Inktomi, le
moteur utilisé par AOL, Yahoo!, Microsoft et 40% des portails faisant
appel à un moteur et leur entreprise vaut 15 milliards de $
Grégoire Sentilhes est de DG de screaming Media
La capitalisation cumulée de ces seules 9 start-up dépasse les
100 Milliards de dollars!
Il en est de même de ceux qui ont choisi la Grande Bretagne et qui se
sont regroupés dans l'association "la France Libre
...d'Entreprendre"
www.francelibre.org)
5.4.1.5 Outre-Atlantique il est valorisant d'avoir créé une entreprise, même si l'aventure s'est terminée par un échec et ce n'est malheureusement pas encore le cas chez nous
" Aux
USA, les échecs antérieurs sont considérés comme
des expériences enrichissantes et non comme des stigmates honteux "
(Aspen mars 98)
Frank Mars avant de créer un colosse de
l'agroalimentaire a fait 3 fois faillite...
La peur de l'échec est très certainement un obstacle important
à la création d'entreprise, ou plus exactement, la peur des
conditions qui sont faites par la suite à un entrepreneur ayant
essuyé un premier échec.
"en France celui qui échoue est condamné; celui qui
réussit est jalousé" Pierre Haren, co-fondateur
d'Ilog
www.ilog.fr
5.4.2 Dispositif d'appui : incubateurs et kiosques d'informations
5.4.2.1 Le créateur d'entreprise a besoin d'économiser son temps
Il doit
se consacrer à son projet et surtout à ses clients et se
focaliser sur son coeur de métier sans se disperser.
Pour cela il lui sera utile de pouvoir trouver avant même d'avoir
créé juridiquement sa société une structure
d'accueil (incubateur) lui apportant
La mise en place de " kiosques " d'informations, regroupant tout
à la fois les vade-mecum du créateur, répertoriant les
différentes aides (financières, méthodologiques,...),
donnant les points d'entrée sur les réseaux d'accès au
capital risque (business angels...) et fournissant les éléments
de référence (" foire aux questions "...) est un axe de
réflexion sur lequel il convient que les ministères se penchent,
avec les DRIRE, l'ANVAR et l'agence pour la création d'entreprise
(APCE).
Beaucoup de jeunes créateurs estiment, peut-être injustement,
que chaque administration ou organisme social s'attache davantage à
défendre son pré carré qu'à faciliter la vie du
créateur
5.4.2.2 Il a surtout besoin d'être connecté à des réseaux : les incubateurs publics et privés
Par ailleurs l'expérience, notamment celle de l'école des
mines d'Alès, montre qu'un créateur est davantage un
entrepreneur qu'un inventeur : bien souvent, au contact des laboratoires il est
amené à trouver une idée plus porteuse que celle avec
laquelle il est arrivé et à changer radicalement son projet.
Aussi, sur le modèle Américain (plus de 800 incubateurs), se
sont développés des incubateurs privés apportant
ces services en échange d'une part du capital et ceux-ci se sont
davantage développé dans des vieux quartiers commerciaux en
reconversion que près des Campus comme le bas de Manhattan, Clerkenwell
à Londre, zone d'entrepots près du marché aux viandes ou
le quartier du sentier (qui bénéficie en outre d'une
infrastructure de télécommunication exceptionnelle en France
installée là pour les besoins de la Bourse (avec Cegetel, Colt et
Siris) et du plus gros noeud d'interconnection Français avec Telehouse
d'où l'on peut diectement tirer un cable)
Republic Alley
www.republicalley.com
(Laurent Edel), Tocamak
www.tocamak.com, (Jean-Luc
Rivoire), Gorillapark
www.gorillapark.com
Jerome Mol , start-up avenue
www.startupavenue.com,
Kangaroo Village
www.kangaroovillage.com
(Philippe Hayat), I-Roe de Philippe Fillinger
www.i-roe.com , Xylux
www.xyluxpartners.com
d'Antoine Barde (créé sous l'impulsion de cadres de BNP-Paribas,
Premiers Pas de Patrick Le Granché à Cherbourg,
Chrysalead ° de Danone, Bull Internet Incubator, Antfactory,
Venture Park, Result, Nascendo,...
Les Ateliers numériques de Valencienne, un incubateur
associé à un pôle de compétence ciblé sur
l'image numérique et permettant un accès à du
matériel très performant a été créé
par les acteurs locaux (CCI, Collectivités locales,...)
Contrairement aux autres domaines "high tech", dans celui des NTIC la dimension
technologique, construction de prototypes et moyens d'essai (qui
nécessite souvent l'appui de laboratoires publics) n'est pas toujours la
plus importante, les problèmes essentiels étant juridiques,
marketing et mise en réseau.
5.4.3 Le financement de la création d'entreprises et du développement des jeunes entreprises: manque d'argent ou manque de projets?
Qui n'a
entendu ces affirmations aussi péremptoires qu'apparemment
contradictoires?:
"En France nous n'arrivons pas à trouver de l'argent pour financer
nos projets nous devons partir aux Amériques", "les banques refusent de
prendre des risques",
... mais aussi : "ce n'est pas l'argent qui manque ce sont les bons projets"
...
5.4.3.1 Paradoxalement les deux sont vrais
La
contradiction vient du fait que la notion de "bon" projet recouvre tout
à la fois une notion de qualité, mais aussi, et c'est de
là que vient l'ambiguïté, une notion de maturité
En fait, le financement d'une entreprise de sa naissance à sa mort, en
passant par la croissance, les mariages ou les cures d'amaigrissement
correspond à des métiers extrêmement différents que
l'on a trop tendance à regrouper sous un terme générique,
générateur d'incompréhensions, et de malentendus : "les
banquiers".
5.4.3.2 Soyons clairs : le banquier stricto sensu, celui qui prête l'argent des autres, ne peut et ne doit prendre de risques que très limités
Le voudrait-il d'ailleurs qu'il ne le ferait sans doute pas avec bonheur car
son personnel n'a pas été formé pour cela et en serait
bien incapable.
Il n'en reste pas moins que dans la limite des contraintes de son métier
il doit être capable de fournir à la jeune entreprise de
façon simple et rapide les moyens techniques de "faire tourner sa
boutique" (en particulier pour la trésorerie).
Les créateurs que nous avons rencontrés ont insisté en
particulier sur un point : l'autorisation "VAD" (vente à
distance) qui permet à un commerçant d'encaisser les paiements
par carte de crédit pour les ventes en ligne et qui n'est aujourd'hui
accordée qu'au compte-gouttes alors même qu'elle laisse tout le
risque au commerçant....
Devant les réticences des banques des solutions palliatives se
mettent en place pour la vente en devises: "we need banking...",
C'est le cas de la start-up beweb Securipay
www.securipay.com (la
compensation se fait sur la banque Natwest), américaine de Ibill
www.ibill.com et CCBill
www.ccbill.com ou anglaise
Datacash
www.datacash.com ,
Mais évidemment elles se payent parfois cher:
chez Securipay par exemple les commissions commencent à 15%
des ventes en l'absence de contrat VAD (87 monnaies, pas de commission de
change
Cet aspect asymétrique fait que son métier est d'assurer la
liquidité, non de financer des risques : il vend (et il crée), il
achète "de l'argent", pas des risques.
5.4.3.3 Les investisseurs : Ceux dont le métier est le commerce du "risque"
Ils ne
peuvent gagner leur vie que si les succès permettent de financer les
inévitables échecs et de rémunérer convenablement
le capital engagé par les actionnaires : on peut accepter de perdre 100
(en fait seulement 50 dans bien des cas grâce à l'intervention de
la SOFARIS qui apporte une garantie à hauteur de 50% des capitaux
engagés) quand l'entreprise disparaît quand on sait que l'on
gagnera 100 ... ou 10 000 quand elle réussira son aventure
Ce métier est celui des investisseurs et pour y réussir, les
qualités requises exigent bien davantage une expérience
professionnelle industrielle que purement financière comme le montre
bien la pratique américaine.
Les fonds dirigés par de purs financiers comme Soros (Georges
Soros) et Tiger Fund (Julian Robertson) ont d'ailleurs eux-même du
jeter le gant après avoir perdu des sommes colossales en tentant une
approche de la nouvelle économie selon leurs critères
traditionnels "je suis un dinosaure" a admis Stanley Druckenmiller en quittant
la direction de Soros Fund à 47 ans
5.4.3.4 Mais cette profession elle-même se subdivise en de nombreux métiers
Chacun
de ces métiers étant spécifique à un type
d'entreprise ou à une phase de sa croissance, il possède sa
propre définition du "bon" projet (càd celui qui correspond
à ses critères de sélection).
Or un seul chaînon fût-il défaillant, toute la chaîne
le devient car la jeune entreprise se trouve bloquée à un stade
de son développement, ce qui explique beaucoup de cas de "nanisme" (et
de rachat de ceux-ci) dans notre pays.
Essayons d'en dresser un rapide paysage en se limitant au champ de la
création et à celui des jeunes entreprises et de mettre en
évidence les maillons faibles .
5.4.3.4.1 Le capital risque : le plancher du million de dollars
Ces
fonds s'investissent aujourd'hui pour l'essentiel dans les NTIC (et dans une
moindre mesure dans les biotechnologies)
Alimentés dans une large proportion par les fonds de pension, ils
sont aujourd'hui pour une grande part d'origine américaine :
Les fonds de pension des Etats-Unis y consacrent aujourd'hui entre 2 et 3% de
leurs investissements, ce qui représente des sommes considérables
(journal de L'atelier-Bnp-Paribas avril-mai 1997
www.atelier.fr)
Les FCPI (fonds communs de placement innovation) et les contrats
DSK assurance vie dont 5% sont investis dans des sociétés non
cotées ou inscrites au second marché), qui
bénéficient d'avantages fiscaux, lui ont lui apporté de
nouveaux capitaux (estimés à moyen terme à 13
milliards de francs, dont 3 milliards vers le nouveau
marché)
D'autres dispositions prises en 1998, relatives aux conditions de
réinvestissement de produits de contrats d'assurance vie dans les
sociétés de capital investissement ou actions de
sociétés cotées au second marché, pourraient selon
certaines estimations générer quelque 5 milliards de
francs de ressources nouvelles.
L'année 1998 a également vu la mise en place de dispositifs
permettant l'amélioration des fonds disponibles pour le capital risque :
La dotation d'un fonds de 600 millions de francs
gérés par la Caisse des Dépôts et Consignations et
destinés à abonder les fonds privés de capital risque pour
accompagner et renforcer le démarrage de ceux ci en est une des
manifestations les plus visibles. 300 millions en provenance de la
banque européenne d'investissement sont venus compléter en
1998 un dispositif qui pourrait au total générer entre 4 et 6
milliards de fonds propres pour les PME innovantes ou de haute technologie.
On a pu également noter un impressionnant développement depuis
1998 des capitaux levés par les sociétés de
capital-risque largement investis dans les entreprises
«Internet», avec 17 milliards de francs en 1998, soit 4 fois plus
qu'en 1997 (source Afic Walter Butler&w). 1999 année ou ces
fonds ont été investis les montants sont en léger recul:
en 2000 c'est 28 équipes comptant 800 personnes qui travaillent
actuellement en France pour détecter et accompagner les projets
notons en particulier, outre les fonds de Corporate Venture,
voir page
177 Sofinnova Jean-Bernard
Schmidt Sofinnova Partners Olivier Protard et SofinnovaVentures
Alain Azan (avec son 12ème fonds de 200M$)
www.sofinnova.fr , Jet
Venture Eric Payre (100MF levés), AXA Innovation (135MF
investis en 99), Auriga
www.auriga-venture.com
,(410 MFlevés) Galileo Partners Joël Flichy(dg) Christophe
Viet139MF investis en 99
www.galileo.fr,
Europ@web Chahram Bechara (3,3 milliards de Francs levés)
www.europatweb.com,
Innovacom
www.innovacom.fr Denis
Champenois (dg)202MF investi en 99, Spef du groupe Banques Populaires
(132MF investi en 99), Net Discovery de la Financière de
Rotschild Christian Deblaye et Didier Benchimol (100M$ investi en 99),
Intuitu Capital
www.intuitu-capital.com
, Apollo Invest Hervé Giaaoui , Laurent Assher et
Xavier Schallebaum (100MFlevés), Seeft Venture Régis
Saleur, Ventech
www.ventech.fr,
Viventure
www.vivenditure.com
Besnoit Grossman 119MF investi en 99, Siparex
www.siparex.com
Dominique Nouvelet Paul Tholly (3 milliards de F d'actif), ainsi que la
Caisse des Dépots
www.cdcinnov.com,
Partech Jean-Marc Patouillaud (dg) 300M$ levés, France Finance
et Technologie ° Bernard Vergnes, Financière de
Brienne, Kairos, Part'Com Pierre de Fouquet (dg),Antoine Garrigues
Newport, FD 5, Trinova, Turenne Capital Partenaires, Mars Capital,
Frnetwork (Financière Rembrandt), Crescendo Venture, T Venture,
Pythagoras, Guillemot Venture, Net Partners, ADD Partners, NetsCapital,
Prescott SA, Innova France
Sans compter les innombrables fonds américains agissant en France (ils
investissent 10% de leurs fonds en europe) comme Apax Partner
www.apax.com),
Maurice Tchénio, Edgard Misrahi (N°2 en terme de montant investi en
France avec 236MF, Atlas Venture
www.atlasventure.com
,Joël Besse et Jean-Yves Quentel(2,4 milliards de francs levés),
&Andersen Consulting (1 Milliard de $ levés), Carlyle
Group de Jacques Garaïalde x (730M$ levés),
Ou européens comme l'anglais 3i
www.3i.com Clément
Cordier Frédéric de Broglie et Thomas Gubler (N°1 en terme
de montant investi en France avec 274MF), JellyWorks ou NewMedia
Spark, l'Allemand PopNet, le Néerlandais ABN Amro
Venture Dominique Agrech (131 MF investis en 99)
au niveau européen voir l'EVCA (european venture capital association)
www.evca.com
Cette dynamique s'est encore accélérée en 1999 et au
début de l'année 2000 (Innovacom4 vient encore de lever
1,4 milliards de Francs en sept 2000, soit 5 fois plus qu'Innovacom3): au total
le volume du capital risque aura été multiplié par plus
de 10 en 4 ans
L'émergence de fonds de pension dans notre pays conforterait sans
aucun doute cette industrie qui a vocation à jouer un rôle majeur
dans la construction de l'économie de demain : celle qui paiera nos
retraites (on peut en effet douter, contrairement à une idée
parfois répandue dans la sphère sociale, que les
intérêts sur la dette contractée pour financer le
déficit de l'Etat soient, à long terme, une ressource
sûre : les travaux récents du Commissariat au Plan permettent
d'en donner une idée).
Quand on regarde le panorama industriel d'aujourd'hui il faut se souvenir que
Etats Unis comptaient plus de 500 fonds de capital-risque en 1997
qui investissaient 14,2 milliards de dollars dans des entreprises en phase de
démarrage, contre une quinzaine de fonds en France qui investissaient
ensemble moins de un milliard de francs en véritable capital-risque dans
les jeunes entreprises (colloque d'Aspen) ils affichaient une
rentabilité de 30 à 40% contre 17% en France
En 1999 les investissements des 700 firmes de capital risque américain,
essentiellement orienté dans des projets liés de près ou
de loin à Internetest monté à 47 Milliards de dollars
avec un rendement moyen de 100% (qui sera vraissemblablement plus
modéré en 2000 (la NVCA prévoyait à l'automne 20%
en moyenne mais couvrant des résultats qui devraient être
extrêmement contrastés)
Le premier trimestre 2000 a vu la création de 18 nouveaux fonds de
capitalisation supérieure au milliard de dollar presque exclusivement
réservé aux start-up (Les Echos)
De plus, selon la commission européenne, les industries
européennes des technologies de l'information n'avaient reçu que
17% des investissements du capital risque contre 55% aux USA
D'après une étude de MGT sur l'année 1997
l'écart entre France et Etats unis sur ce domaine état de
1 à 40
il est bien entendu encore trop tôt pour évaluer l'impact des
mesures prises en 1998 dont certaines ne prennent effet qu'en 1999
"Il faudrait 20 à 30 Sofinova en France" déclarait
récemment J. B. Schmidt lors du lancement du fond Sofinova
capital 3
Les mécanismes d'engagement de ce type de société, qui ont
des fonds très importants à investir, nécessitent une
étude de dossier "sérieuse" et, de ce fait, onéreuse, 200
KF en moyenne. Comme seulement un dossier sur 10 est financé cela veut
dire que le coût d'entrée dans une entreprise est majoré de
ces frais d'étude soit 2 MF. On comprend bien dans ces conditions que de
telles sociétés ne peuvent pas se "pencher" sur des projets ne
nécessitant pas au minimum 5 MF (en fait aujourd'hui la barre est
même plutot remontée à 10 MF).
Ce sont principalement les investisseurs du Venture capital, qui disent ne pas
manquer de ressources financières, et qui se plaignent, à juste
titre, de ne pas recevoir de "bons dossiers" (sous-entendu "qui sont à
une phase de maturation justifiant d'y investir 5 à 10 millions de
Francs).
On peut effectivement constater avec eux que, pour ces "bons dossiers"
là, ce sont les porteurs de projets qui sont en position de force et qui
mettent même de plus en plus souvent les investisseurs en concurrence.
Mais un projet ne nécessite que rarement 5 MF d'entrée de jeu
lors de la création ou des premiers développements:
Le chaînon défaillant jusqu'à présent
paraît être celui qui permet d'aller d'une "bonne
idée" (c'est-à-dire un marché, un produit,
un homme) à un projet suffisamment étayé
(prototype, validation de marché, équipe de direction) pour
passer à la phase de réel développement
nécessitant 5 MF.
5.4.3.4.2 Les marchés des capitaux : un élément déterminant pour le capital-risque
Il
s'agit pour ce qui concerne notre sujet du second marché, et surtout du
Nouveau Marché (Fédéré maintenant dans
Euro-NM) et l' EASDAQ, sans oublier le Nasdaq
américain, qui a servi de modèles aux marchés
européens mais qui, ayant démarré quinze ans plus
tôt dispose d'une puissance qui le rend attrayant pour des projets
ambitieux : cette concurrence est un aiguillon pour la
réactivité et la compétitivité du Nouveau
Marché.
Les coûts d'introduction sont encore bien supérieurs aux
frais d'étude de dossier du capital risque
Alphamédia, assembleur de micro-ordinateurs
d'entrée de gamme pour la grande distribution a du débourser
2,1 MF pour l'introduction et 1,14MF chaque année
de frais divers (communication financière, commissaires aux comptes,
rémunération du teneur de marché,...)
Par ailleurs pour assurer un minimum de liquidité aux titres, le capital
doit être à ce stade encore substantiellement plus important.
Pour la création d'entreprise, l'élément majeur
apporté par le Nouveau Marché a été la
possibilité de sortie qu'il offre au capital risque.
Ceci n'est qu'apparemment paradoxal : un investisseur ne peut accepter de
"rentrer" que s'il sait qu'il pourra "sortir" dans des conditions convenables.
Aucun investisseur n'acceptera de gaîté de coeur d'être
"collé" et l'absence jusqu'à une période récente du
Nouveau Marché est sans doute une des explications des performances
décevantes du capital risque en France dans la dernière
décennie.
Sa croissance est donc un atout à conforter, étant entendu
que la participation aux levées de capitaux que permet l'Euro-NM,
restait encore trop modeste et la liquidité encore toute
relative : pour caricaturer, la France mettait alors un franc dans ce
marché lorsque l'Allemagne mettait un mark... et les Etats-Unis 160
$ (en "stock" la capitalisation du Nouveau Marché est de 5 GF, du
Neue Markt de 5 GDM et du NASDAQ de 2000G$, mais avec des
entreprises de tailles pour le moment différentes car ce marché
comporte en fait plusieurs segments).
Les restructuration en cours entre les places européennes qui font la
part belle aux marché des entreprises de croissance devraient
progressivement remédier à ce handicap, même si à
court terme "l'e-krach" a conduit à différer de nombreuses
introductions
Une entreprise comme Genesys (système de
téléconférences) a réussi à lever 156 MF, ce
qui aurait été difficilement possible quelques années plus
tôt
et Alain Berthet le jeune Pdg d'Alphamédia
précédemment citée souligne les "à cotés"
près positifs de son introduction (notoriété qui permet de
conforter la marque, crédibilité vis à vis des grandes
surfaces des fournisseurs et des banques qui lui facilite l'obtention de
crédits avantageux,...)
5.4.3.4.3 Le capital de proximité : une capacité de démultiplication
Il y a
de plus en plus de sociétés de capitaux de proximité,
souvent encouragées par les pouvoirs publics locaux, et
bénéficiant de l'appui technique et financier de la caisse des
dépôts.
Une quarantaine d'instituts régionaux de participation
actionnaires de 2.000 entreprises, ont bénéficié de
400MFd'apport en capitaux de la Caisse dans le cadre du programma PME
piloté par Albert Ollivier
Ces opérateurs investissent plus de 400MF par an, dont 10% pour la
création d'entreprises, et ont une capitalisation cumulée de3,5
Milliards de Francs
Une adaptation de la législation sera sans doute nécessaire pour
faciliter l'appel public à l'épargne par les structures de
capital de proximité, dans la mesure où les réseaux
internet ouvrent en l'espèce des possibilités nouvelles (qui sont
d'ailleurs, aux Etats Unis, la raison de l'engouement brutal d'investisseurs
individuels sur des valeurs très jeunes et en croissance, mais à
fort risque).
La difficulté que ces fonds rencontrent est celle de l'expertise,
notamment pour les dossiers NTIC : ils peuvent participer utilement à un
tour de table à condition que les dossiers soient "labellisés" de
façon crédible (cf. plus loin). Ils offrent de ce fait un bras de
levier extrêmement précieux pour démultiplier l'action des
Business Angels
Nord création par exemple, créée en 1991
compte parmi ses actionnaires les syndicats tant patronaux que de
salariés et la Caisse des Dépôts. Elle a accompagné
66 créations d'entreprises pour un engagement moyen de 225 kF
5.4.3.4.4 La "love money" : essentiel pour le démarrage
C'est
l'argent qu'apporte la famille et les amis, plus par affection que comme
placement financier. Le seul critère de "filtrage" est la confiance dans
le sérieux du créateur
Par extension des structures, comme celles qui sont réunies dans la
Fédération des associations "Love Money pour l'Emploi"
http://lovemoney.org ou comme le réseau
Entreprendre pour créer des employeurs
www.reseau-entreprendre.org
et qui fonctionnent avec des frais de gestion réduits
grâce à des bénévoles peuvent être
classés dans cette catégorie.
Les dispositions en matière d'encouragement au capital risque de
proximité comprennent notamment l'aménagement et l'extension du
dispositif de déduction fiscale pour les personnes qui investissent dans
les PME nouvelles, mais aussi l'extension du champ d'application de la
réduction d'impôt au titre du don aux oeuvres pour les dons
versés aux associations aidant à la création d'entreprises.
C'est bien souvent un élément essentiel pour les touts premiers
développements, souvent même en amont de la création
d'entreprises proprement dite.(les bourses attribuées aux "incubants"
dans les incubateurs relèvent de cette logique)
Mais la plupart du temps, en dehors de cas exceptionnels le montant de leur
intervention dépasse difficilement 300 à 500.000 F.
"en décembre 1995 j'ai envoyé sans succès une demande
à 6 capitaux-risqueurs, je me suis donc rabattu sur des financements en
provenance d'amis ou de relations" Gilles Guesquière co-fondateur
de Nomade
www.nomade.fr
un cas tout à fait exceptionnel : Integra dont les quatre
fondateurs (Philippe Guglielmetti, Pierre Gérard, Georgie Kishtoo
et William Rizzo) ont réussi à récupérer 3 MF
auprès de 70 amis et amis d'amis, ce qui leur a permis le premier
développement et l'accès au capital risque (8MF puis 46MF de
capitaux levés) pour atteindre une valorisation de 1,1 Milliard de $
début 2000
Notre " gap " se situe donc entre 500 KF et 5 MF et, dans des
phénomènes de croissance, il est bien difficile de sauter une des
étapes même quand celles-ci, comme c'est le cas des NTIC, peuvent
se succéder à un rythme très rapide.
5.4.3.4.5 Les "fonds d'amorçage" (Seed Money) : une bonne solution pour les entreprises technologiques
Conscient de cette carence, l'Etat commence à créer de
tels fonds (BIO - amorçage, Emertec lancé par le
CEA avec de nombreux partenaires scientifiques et financiers, dans le domaine
de l'énergie, de la micro électronique et des matériaux
avancés, ...) sur le modèle de I-source °
créée par l'Inria (présidé par Eric
Harlé) doté de 100MFdont le succès est tout à fait
encourageant (tickets unitaires de 1 à 3 MF pour passer du prototype
au business plan)
Le lancement récent d'un appel à propositions doté de 100
millions de francs pour la création de tels fonds, devrait permettre de
combler au moins partiellement partiellement cette lacune
Leur gestion devrait être confiée à des organismes
privés.
On peut penser que ces fonds seront bien adaptés pour des projets
issus de la recherche
80 entreprises ont été créées
par des chercheurs du CEA depuis 10 ans(Pixtech dans les
écrans plats, Incam dans les composants micro
électroniques avec l'aide du fonds de capital risque
épicéa, récemment cédé à au groupe
d'investissement lyonnais Siparex, Soitec dans le traitement des
tranches de silicium,...)
et une trentaine par ceux de l'inria (dont Ilog est le
fleuron et plus récemment Realviz
www.realviz.com voir
page
183 specialise dans
l'introduction d'objets virtuels dans des séquences de film en gagnant
un facteur 40 par rapport aux techniques employées dans Jurassic Park)
On peut craindre cependant qu'ils soient beaucoup moins à
même de savoir investir dans les innovations "d'usage" issues d'une
analyse des besoins du marché comme E-trade, e-bay ou Autobytel, alors
que ceux-ci représentent une part très importante des
succès de grande ampleur outre-atlantique.
5.4.3.4.6 Les aides publiques (Drire, Anvar, Crédits d'impot,...): problèmes d'adaptation et de vitesse
Bien
adaptées au financement de prototypes technologiques, les aides
publiques (ANVAR, DRIRE, aides des collectivités locales,...),
permettent d'apporter une contribution substantielle au plan de financement
(cette aide est extrêmement précieuse dans un domaine qui explose
aujourd'hui: celui des technologies optiques
voir page
146.
L'Anvar a décidé d'étendre son champ d'intervention
à l'innovation en terme de modèles économique et d'y
consacrer à terme 10 à 15% de son budget mais ses aides ne
peuvent cependant répondre complètement à la question pour
deux raisons :
De nombreux créateurs insistent sur le fait que certains gestionnaires
de procédures privilégient le "bon dossier" par rapport au
"bon projet". Or la vitesse est, dans les secteurs des NTIC le facteur
essentiel de la réussite
Les procédures d'aide peuvent même être
contre-productives lorsque leur perfectionnisme est excessivement
chronophage.
Ce n'est plus le gros ou le "très bon" qui mange le petit ou le "pas encore tout à fait au point", mais le rapide qui mange le lent :
Louis
Gerstner président d'IBM déclarait aux Echos
"on en est presque arrivé au point où être le premier
vaut mieux que d'être intelligent"
cette critique est revenue très fréquemment dans nos interviews
qui ont rappelé le célèbre propos d'Andy Grove :
"in a few years, companies will be classified in two categories : the Quick and the Dead".
"il a
fallu 22 mois entre le moment où Amazon a ouvert son
premier site et réalisé son entrée en bourse, 11
mois pour Priceline, 6 mois pour Drugstore.com et 3
mois pour Webvan" rappelle Jerome Mol, fondateur de
GorillaPark, structure d'incubation visant, comme Garage.com ou
Idealab de Ben Rosen en Californie, à accompagner des
créateurs visant une introduction en bourse en moins de 24 mois.
Il fournit hébergement et accompagnement managérial en
échange d'une participation au capital
En l'absence d'un apport de capital risque dans les 9 mois l'entreprise doit
quitter GorillaPark
Après une première implantation à Amsterdam, il
s'installe à Londres, Stockholm, Munich et
Paris
Le Crédit impôt recherche (dorénavant
remboursé les 3 premières années immédiatement) et
qui donne lieu à un contrôle a posteriori ne présente pas
ce défaut, mais lui aussi est peu adapté aux innovations
d'usage
5.4.3.4.7 Les Business Angels et les stock options : les éléments clé du dispositif
5.4.3.4.7.1 Les Business Angels : de l'argent, mais surtout une expertise et un réseau
La
carence essentielle qu'il convient de pallier aujourd'hui est donc entre la
"love money" et le "capital risque".
C'est le stade des premiers développements qui nécessitent un
financement entre 500.000 F et 5 MF et qui constitue un métier
très particulier nécessitant une capacité de
décision rapide, sans analyse lourde de dossiers, préalable
à l'engagement :
C'est ce que les Anglo-Saxons appellent les "Business Angels" terme que
nous adopterons en attendant qu'un équivalent français fasse
l'unanimité.(le terme "d'Investisseur Providentiel" a
été récemment proposé)
Ces investisseurs sont quasiment toujours des industriels (et non des
financiers), qui la plupart du temps ont créé eux-même une
entreprise, voire sont des multirécidivistes, (Serial
entrepreneurs),
Citons par exemple Marc Fourrier, Thierry Leyne (Consor France),
Alain Roubach (Léon de Bruxelle), Jean Guetta (Saari),
Nicolas Gaume (Kalisto), Gilles Pelisson (Disney), Charles
Petruccelli (American Express), André Levy-Lang (Paribas),
Jean-François Lepetit (BNP), Pierre Sissmann (Disney)
Marc Vasseur (Genset) Arnold Raichler (Partner Jouet), Frank
Thénot (Filipacchi), Bernard Vergnes (Microsoft)
Ils ont de l'argent, du temps, de l'expérience, une connaissance du
marché, un bon carnet d'adresse et une crédibilité sur la
place.
Ce peut être aussi parfois des consultants
comme Claude Rameau (ex-doyen de l'Insead), Michel de
Guilhermier ou Jean-Baptiste Daguerre
C'est de plus en plus des créateurs de start-up Internet qui ont
revendu leur entreprise
comme Denis Payre (Business Object) Patrice Magnard (Alapage
vendu 200MF) Patrick le Granché (Vif et Assurdata) Gilles
Ghesquière (Nomade) Loïc Lemeur (Rapidsite) ou qui sont
devenus riches après une introduction en bourse comme Philippe
Guglielmetti (ses actions valaient 800MF en mars 2000), Serge Cuesta
(Boostworks), Didier Benchimol (Imediation), Dominique Louis
(Assystem), Fabrice Grinda (Aucland) Patrick Robin (Imaginet)
Yacov Gorsd (Cibox), Marc Lassus (Gemplus), Huber Zimmermann
(Chorus Systèmes), Denis Lafond (FI System),
Louis-Christophe Laurent (GL Trade)
Ils ont une volonté d'entreprendre chevillée au corps et leur
volonté de "faire fortune" n'est souvent pas leur motivation principale
(ils auraient en général les moyens de prendre de longue,
heureuse et paisible retraite dorée).
Certains expriment l'idée que l'entreprise qu'ils avaient
créée au départ leur avait apporté des joies
analogues à celle ressenties avec leurs propre progéniture mais
qu'à travers leur métier de business Angels ils retrouvent les
plaisirs des grands-parents : la joie des parents sans les soucis de tous les
jours
"j'apporte de l'argent et de l'expérience, c'est à dire tout
ce qui manque généralement au créateur" déclare
Patrick Le Granché à Cherbourg, 43 ans qui a revendu la
première société qu'il avait créée à
McAfee pour une dizaine de millions et qui a déjà en un an et
demi aidé 5 créateurs (virtools dans les logiciels de jeu,
Jet spécialisé dans les outils de formation,...).
Sa motivation déclarée "le plaisir de revivre les
palpitations du chef d'entreprise, sans les inconvénients de la gestion
et du stress au quotidien"
"même dans les technologies porteuse ce n'est pas une activité
sans risque, et sur les 5 entreprises financées, une a
déjà disparu. On sait bien qu'il va y avoir des échecs, et
si on ne l'assume pas, mieux vaut placer son argent en obligations"
on estime que sur 10 start-up convenablement
sélectionnées,
"cela conduit à travailler à l'intuition, parce qu'à ce
stade la PME ne peut être modélisée" fait remarquer
Dominique Louis Pdg d'Assystem et business Angel ayant
consacré à titre personnel 45 MF à son fonds
d'investissement
"pour nous les mamelles du capital d'amorçage sont le capital de
proximité et les "business angels"" Bernard Maître, alors
patron de CDC-innovation
Il peut investir à titre principal dans 4 à 5 entreprises bien
qu'il n'y ait évidemment pas de règles générales
dans ce domaine
Mais il peut aussi, à titre secondaire, investir avec d'autres Business
Angels dans le cadre de Clubs qui permettent de mutualiser un peu les risques:
une enquête conduite auprès de 29 d'entre eux, citée par
les Echos (oct 98), indique qu'ils ont en moyenne des intérêts
dans 7 entreprises.
Le plus célèbre d'entre eux est le club "band of
Angels", constitué d'une centaine de membres dont la capacité
d'investissement cumulé dépasse le milliard de dollars
Ce club se réunit une fois par mois à Palo Alto et
étudie chaque fois 3 ou 4 projets: chacun des participants décide
à la fin de la réunion d'investir ou non
Un autre club, garage.com
www.garage.com, animé
par Guy Kawasaki (un des cadres "historique" d'Apple) pour drainer les
nouveaux talents, a ouvert un site web ou les candidats proposent leur projet
L'importance de la population des Business Angels est très
variable selon la définition donnée à cette
activité. Selon certains, il y aurait aujourd'hui de 400 à
1000 personnes en France susceptibles d'investir plus de 100.000 euros dans
des jeunes entreprises en création avec le profil défini
ci-dessus.
D'autres estiment cette évaluation beaucoup trop malthusienne, compte
tenu du potentiel important créé par le marché, et par une
image de marque désormais valorisée et en voie d'être
reconnue (l'opinion publique se rend compte en effet qu'ils créent de
l'emploi qualifié dans des métiers d'avenir).
La création du nouveau marché et le dynamisme que celui-ci a
donné au capital risque a été en outre un facteur
d'accélération considérable.
Les Business Angels seraient avec la même définition
250.000 aux Etats-Unis avec une capacité d'investissement de plus de
plus de 20 milliards de dollars en 1999,(50 milliards de dollars
même, si l'on en croit les chiffres donnés par la firme d'analyste
Venture One) "contre seulement 1 Milliard de Francs soit 140 fois moins en
France" d'après Yve Delacour de Leonardo
Ce développement peut s'expliquer en partie par les succes stories
qu'ont connu ce pays, et par les rachats de petites sociétés
prometteuses par des grands groupes qui ont permis aux anciens créateurs
de démultiplier leurs capacités d'entreprendre en investissant
sur de jeunes entrepreneurs.
Progressivement les réseaux s'organisent : ils permettent les
échanges d'expérience, mais aussi une fonction "place de
marché" qui aident le créateur à rencontrer le Business
Angel le plus pertinent
Ce "matching" n'est évidemment pas simple car il faut trouver un
partenaire qui connaît le marché que vous visez, mais aussi avec
lequel vous pouvez développer des relations humaines de confiance
très fortes, ingrédient indispensable dans ce type d'aventure
souvent mouvementée, nécessitant des décisions rapides,
risquées, et pas toujours agréables.
Deux catégories d'interlocuteurs sont particulièrement
précieux pour les porteurs de projets:
au niveau européen voir l'EVCA (european venture capital
association)
www.evca.com
certaines Chambres de Commerce, dans le cadre de conventions, ont noué
des partenariats avec ces réseaux et sont susceptibles, outre leur
rôle de conseil, d'en faciliter l'accès (Joël
Saingré CCIP
jsaingre@ccip.fr)
L'un des BA nous a déclaré: "aujourd'hui nous osons nous
montrer et nous ne sommes plus considérés comme d'affreux
capitalistes, mais comme ayant une activité vertueuse, créatrice
d'emplois et d'innovations".
Le business angel doit ainsi être capable
"je reçois un business plan par mois en moyenne, mais je n'ai investi
que dans 3 start-up" souligne Yann Corno BA de 33 ans "bien sûr le
projet compte beaucoup mais nous intervenons tellement en amont qu'on se fie
avant tout à la confiance que l'on peut avoir dans les fondateurs de la
start-up"
Thibault de Monclin cofondateur avec Frédéric
Iselin et David Pepy de Surgery on line raconte "nous avons
rencontré Dominique Louis à 10h du matin et une heure
plus tard il a accepté d'investir 4 MF dans notre
société qui a l'époque n'avait que 50 abonnés, ce
qui la valorisait 12 MF"
"à l'étape d'amorçage, ce métier consomme
beaucoup plus de temps que de capitaux" souligne Philippe Claude
d'Atlas Venture
"c'est grâce à François Poirier que
Marcopoly
www.marcopoly.fr , l'une des
premières enseignes de vente sur internet de produits
électroménagers a réussi son augmentation de capital pour
le porter à 5 MF (avant d'être racheté par France
Télécom)
"les gestionnaires de fonds reconnaissent au BA un rôle de
sélectionneur averti qui sait mettre une équipe gagnante en
piste" Christophe Chausson /les Echos
voir également :
www.defi-startup.com , ,
www.ipen.com , ,
www.financement-pme.com , ,
www.europe-acquisitions.com
,
www.ac.com ,
www.proxicap.com , ,
www.apce.com , ,
www.capital-initiative.com
, ,
www.capital-investissement.com , ,
www.updesk.net, ,
croissanceplus.com , ,
www.network-conseil.com, ,
www.people-international.com
5.4.3.4.7.2 Financer et fidéliser des cadres expérimentés, payer avocats, conseil et fournisseurs sans sortir de cash: les stock-options
Une
jeune entreprise à fort potentiel, qui vise à occuper dans des
délais très courts la place de leader sur son créneau, a
besoin de cadres expérimentés, notamment pour les fonctions
marketing et elle ne peut à l'évidence s'aligner sur les salaires
pratiqués par les entreprises déjà établies.
La solution qui a fait ses preuves dans les pays anglo-saxons pour tourner
cette difficulté est celle des stock options: le cadre ainsi
recruté est amené à accepter de voir son salaire
divisé par 2 ou 3 mais en contrepartie il reçoit des actions qui,
en cas de succès, lui permettent d'espérer faire fortune.
"c'est comme cela que nous avons réussi à faire venir le
directeur financier d'Adobe chez nous, son salaire était
inférieur de 40% à ce qu'il gagnait auparavant, mais le jour de
la vente de l'entreprise chacun a gagné bien davantage avec les stock
options que le montant des salaires cumulés depuis le début de
l'aventure: 12.000$ investis en stock options au départ de l'entreprises
ont rapporté 1,5 Million de dollars le jour du rachat" raconte Eric
Hautemont, un des 5 fondateurs de Raydream
de même Jim Barksdale, Pdg de Netscape, a quitté ATT
et la côte est des Etats unis pour venir gagner 10 fois moins à
Moutain View, Greg Maffei directeur financier de Microsoft est
parti diriger Worldwide Fiber, Georges Shaheen à
quitté la direction générale d'Andersen Consulting
et un salaire de 5M$ pour Webvan
Les Stock-options permettent en Californie non seulement de réunir
l'équipe de départ mais aussi de payer les honoraires des
avocats (c'est de cette manière que le cabinet Wilson,
Sonsini, Goodrich et Rosati, qui a accompagné les premiers pas de
Intel, Oracle ou Apple, est devenu si puissant, au point même de fonder
son propre fonds de capital-risque).
De même la PME peut ainsi sans bourse délier s'attacher les
services de consultants renommés, payer ses
fournisseurs,...ou son propriétaire immobilier
"les stock-options sont un excellent moyen de lancer une entreprise sans
le moindre capital" Alex Gonthier fondateur en Californie d'une
start-up en train de développer une nouvelle technique pour payer de
petits achats sur le Net sans utiliser de carte de crédit
(interviewé par Michel Ktitareff)
Par ailleurs les plans de stock options sont un moyen extrêmement
efficace de fidéliser les ingénieurs les plus doués
qui sont aujourd'hui sollicités de partout
Eric Moreau, Pdg d'Apogée communication (100MF
de CA, +50% par an) à Orsay, disait aux Echos à quel point un tel
plan lui manquait car son turn over de 7 à 8% était
extrêmement déstabilisant pour la conduite de son
développement
Cisco assure que c'est grâce à une politique de Stock
Options particulièrement importante qu'il a réussi à
limiter le turn over à 5% : 1$ investi il y a 4 ans en
vaut 870 aujourd'hui, tant et si bien que la plupart des
secrétaires sont millionnaires en dollars (Bill Finkelstein
séminaire Aftel NY nov 98)
Quant à Eric Monteil, Pdg d'Augeo (30 MF de CA,
doublement annuel, spécialiste du knowledge management), il a
décidé en partie pour cette raison de transférer sa
R&D en Californie
Enfin dernière vertu et non des moindres des stock options: ce sont
elles qui permettent l'émergence de Business Angels. En effet lors
de la réalisation du plan de stock options (introduction en bourse ou
rachat), les principaux acteurs du succès de l'entreprise se trouvent
avoir tout à la fois les moyens financiers et l'expérience
industrielle indispensables au succès dans ce métier
Ce système paraît particulièrement vertueux et il
est regrettable qu'à la suite de détournements par des grands
groupes pour contourner les règles fiscales il ait été
globalement abandonné dans notre pays.
Les "bons de créateurs d'entreprises", apportent une
première réponse mais certains leur reprochent leur manque de
lisibilité notamment à l'international
5.4.4 Manque de projet ou manque d'entrepreneur? la solution de l'atelier de l'innovation
Nos
concitoyens sont réputés inventifs et tout laisse penser que
cette réputation n'est pas usurpée, mais pour autant tous les
inventeurs n'ont pas les compétences requises d'un entrepreneur ou n'ont
tout simplement pas envie de l'être.
L'idée serait alors de clairement dissocier les deux fonctions
notons que c'est la clef du succès de Yahoo! : les deux inventeurs
Jerry Yang et David Filo sont aujourd'hui immensément
riches mais ce ne sont pas eux qui ont créé et
développé l'entreprise : ils ont préféré
s'en remettre à deux vieux routier de la finance et du marketing
Timothy Koogle (un des anciens dirigeants de Motorola) et Jeff
Malett et ils se contentent du titre de "chefs yahoo!".
Mais ceci implique un troisième intervenant celui qui
Le capital initial se répartit pour moitié pour
l'inventeur qui apporte son innovation, pour moitié à
l'atelier qui engage tous les frais nécessaires pour que le projet
soit susceptible d'intéresser des investisseurs.
Bien entendu une mécanique aussi lourde ne peut trouver sa
rentabilité que dans des projets à fort potentiel (objectif:
capitalisation de l'entreprise supérieure à 500 MF au bout de 5
ans).
Cette approche très originale et a priori extrêmement
séduisante est celle adoptée par l'atelier de l'innovation
http://www.atelier-innovation.com créé en août
1998, et animé par Jean-Yves Charron (9, place de la madeleine
75.008 Paris
atelier.innovation@mnet.fr
)
Pour
pouvoir mesurer l'ampleur du problème, évaluer
l'efficacité des différentes mesures prises,
bénéficier de l'expérience des pays avec lesquels nous
sommes en compétition il conviendrait de disposer des moyens
d'évaluer :
Est-ce un homme seul? Est-ce une équipe? de compétence et
d'age identique? Ou au contraire de profils très complémentaires?
À quel âge participe-t-on à une création
d'entreprise? est-il vrai que les créateurs sont de plus en plus
jeunes dans le secteur des NTIC ? (il conviendrait en particulier pour
cela d'examiner l'évolution en 1999 et 2000, années qui semblent
marquer une rupture dans le comportement des jeunes dipplomés)
Jusqu'à récemment il n'existait pratiquement aucun
élément permettant d'apporter des réponses mêmes
approximatives à ces questions en dehors d'une récente
étude de l'Agence pour la Création d'entreprise
www.apce.com sur les
systèmes d'aide dans les principaux pays Ocde
En 2000 l'Apce a procédé à une première
enquête° couvrant la période 1995-2000, fort instructive sur
ce sujet, reste néanmoins à étudier l'évolution du
profil des créateurs sur les années ou s'est produit le
véritable décollage en France : 1999-2000
Des études comparatives devraient en outre analyser les
décalages quantitatifs et qualitatifs avec ces pays:
Il serait également intéressant de mieux connaître les
profils des créateurs : est-ce plutôt un informaticien,
un ingénieur, un spécialiste du marketing, un artiste ou plus
généralement quelqu'un relevant du secteur culturel? Est-ce
quelqu'un de fortement diplomé ou un autodidacte? Dispose-t-il au
départ d'un pécule personnel substantiel?
5.6.1.1 Alléger les formalités : le cri du coeur!
C'est
une revendication véhémente que nous avons
régulièrement entendu: tous conviennent que la situation s'est
considérablement améliorée depuis 15 ans mais il n'en
reste pas moins qu'il semble subsister une marge de progrès significative
Catherine Leroy a choisi Hollywood pour créer son entreprise de vente
d'e vêtements de grand luxe de deuxième main
www.pieceunique.com "pour devenir marchand, i ci, il vous
faut faire 2 démarches administratives. Temps? 30 minutes chacune.
Coût? Une centaine de dollars, essence comprise" voir
page
162
5.6.1.2 Un problème important et urgent : le danger d'adopter une réglementation à l'américaine en matière de brevets sur les logiciels
Un
projet de directive européenne ° propose de remettre en cause la
non brevetabilité des logiciels, garantie aujourd'hui par la directive
européenne du logiciel de 1991.
Sans contester le principe général des brevets qui permet
Il faut veiller à ce qu'une extension "mécanique" du champ du
brevet, défendue par les professionnels de la propriété
industrielle, ne conduisent pas justement à l'inverse des buts
poursuivis par la société à travers cette
réglementation
5.6.1.2.1 le risque de pousser au secret quand le brevet devrait entrainer la connaissance publique des inventions
En effet
la notion "d'invention" (nouveau, non évident, utile) dans ce
domaine est particulièrement floue (plus de 100.000 brevets ont
été déposés aux USA) couvrant des process aussi
évident que celui du "one clic" : "quand quelqu'un a
déjà passé une commande chez vous, il est inutile de lui
redemander son adresse la seconde fois", Brevet déposé par
Amazone°
Tant et si bien qu'il est aujourd'hui quasiment impossible d'écrire un
programme sans "violer" involontairement un de ces brevets: la meilleure
protection est alors le secret des codes source (protégé par
une loi qui interdit la décompilation des logiciels), ce qui est
préjudiciable à la sécurité des programmes (les
bugs et les "entrées secrètes qui permettent d'espionner votre
ordinateur" sont beaucoup plus vite détectés et corrigés
dans un logiciel dont les codes sources sont publics) et conduit au
résultat strictement inverse du premier des objectifs visés par
le brevet (le progrès des connaissances publiques)
5.6.1.2.2 une durée de 20 ans inadaptée à l'innovation logicielle
De plus, dans le domaines des logiciels où les cycles d'innovation sont plutot de 3 ans que de 20, la durée actuelle des brevets paraît totalement inadaptée
5.6.1.2.3 paradoxalement, un outil au main des gros éditeurs pour s'approprier les innovations des petits
La
pratique actuelle des brevets sur les logiciels aux Etats-Unis et au Japon
conduit de fait à un détournement de la procédure pour
paradoxalement verrouiller l'innovation en "minant" le terrain vis-à-vis
des nouveaux entrants par le dépôt de nombreux brevets qui ne
se justifient pas par le caractère original ou majeur d'une invention.
Voir
www.freepatents.org
Le nombre considérable des brevets sans réelle valeur qui sont
déposés auprès des organismes de protection de la
propriété intellectuelle conduit à noyer le système
de classification et de recherche d'antériorité jusqu'à le
rendre pratiquement inopérant.
Ce type de brevets est alors utilisé comme un instrument de blocage
de l'émergence de nouveaux concurrents par certains éditeurs
de logiciels dont l'assise financière leur permet d'effectuer de
nombreux dépôts et d'engager des poursuites contre les
start-ups innovantes qui menacent leurs positions commerciales
(rappelons que Microsoft emploie plus d'avocats qu Yahoo! n'a de
personnel):
Même s'ils ont peu de chance de gagner leur procès devant un
tribunal...2 ans plus tard, le pouvoir de nuisance que leur confère
cette réglementation (frais de justice, temps et énergie
perdus par la jeune entreprise, fuite des investisseurs,...) est
extrêmement dissuasif et les met en position d'imposer à
celles-ci des contrats léonins pour s'approprier les véritables
inventions!.
De ce fait, le projet européen dans son état actuel constitue une
menace pour le développement des start-up européennes qui
seraient à la merci des multinationales d'outre atlantique
5.6.1.2.4 une arme contre les logiciels libres
D'autre
part il peut être une arme particulièrement dangereuse contre
logiciels libres qui se sont révélés être un moyen
puissant de rétablir une libre concurrence et d'encourager le strict
respect de normes communes sur un marché où l'on déplore
les stratégies anti-concurrentielles de certains grands éditeurs:
en effet les codes source de ces logiciel étant par définition
publics il est très facile d'y trouver des "violations" de brevet alors
que cela serait impossible si les mêmes programmes s'abritaient
derrière le secret des codes et l'interdiction de décompilation
Un leader du marché affirme d'ailleurs dans une note
stratégique interne que l'usage des brevets doit être
envisagé pour combattre l'essor des logiciels libres.
5.6.1.2.5 Une opportunité pour l'Europe: créer une réglementation sui generis performante
La
protection de la propriété intellectuelle étant
néanmoins dans ce secteur comme dans d'autre, un problème
important, il convient, au delà du "droit d'auteur", du "droit des
marques" et de la réglementation sur le "parasitisme commercial" de
définir une réglementation "sui generis", comme cela a
été fait avec succès par l'Europe dans le domaine des
banques de données
voir page
251
De nombreuses voix s'élèvent aux Etats Unis contre les
absurdités auxquelles conduit le système actuel et si l'Europe
prenait l'initiative de concevoir des règles qui tirent parti des
expériences heureuses ou malheureuse des autres pays, il n'est que
celles-ci s'imposent comme standard mondial
5.6.1.3 Aujourd'hui les règles des marchés publics éliminent les entreprises qui n'ont pas de références suffisantes et donc les créateurs
Si nous voulons faciliter l'émergence de nouvelles entreprises, qui peuvent apporter des idées neuves il faut aussi que l'administration apprenne à prendre des (bons) risques, ce que la réglementation des marchés publics d'aujourd'hui n'encourage guère
Dans le
domaine industriel, l'action de l'Etat (et des divers acteurs publics de
façon plus générale) a été souvent
critiquée, et l'échec du "plan calcul" invite à la
modestie.
Pour autant ceci doit-il, comme certains le préconisent, conduire l'Etat
à une absence de toute initiative?
Nous ne le pensons pas car au moins dans 5 domaines il ne peut pas rester
neutre.
Ne rien faire serait déjà une forme d'action :
désastreuse
D'ailleurs on ne peut que constater que dans tous les pays de l'OCDE les Etats
ont pris des initiatives de même que l'Union Européenne avec le
programme e-Europe
http://europa.eu.int/comm/information_society/eeurope
Voir le rapport de Bruno Oudet, président de l'Isoc
www-leibniz.imag.fr/PLAN
pour le compte du commissariat au plan
www.plan.gouv.fr qui fait
le point sur quelques initiatives parmi les plus significatives en particulier
aux USA
www.npr.gov et
www.ecrc.ctc.com . ou en
Grande Bretagne
www.dti.gov.uk/comp/competitive
6.1.1 L'Etat responsable de fixer les règles de droit
l'Internet bouleverse totalement le fonctionnement des
marchés en ouvrant de nouvelles possibilités aux acteurs mais en
créant en contrepartie un certain nombre de risques nouveaux.
Toutes les lois réglementant des actes immatériels et
spécifiques à notre pays sont susceptibles d'être remises
en cause
C'est le rôle des pouvoirs publics de créer le cadre juridique
permettant de fixer les règles indispensables à un fonctionnement
convenable du marché en assurant un minimum de sécurité
aux acteurs et une protection adéquate au consommateur et au citoyen.
Ce sont eux qui déterminent également les règles fiscales
dont l'adaptation à un vecteur nouveau comme l'Internet n'est pas
toujours évident dans la pratique
6.1.2 Les administrations génèrent des contraintes, facteurs de coûts de gestion
Dans
l'accomplissement de leurs missions les pouvoirs publics font peser une charge
administrative, toujours trop lourde, sur les entreprises :
Etablissement de déclarations sociales, fiscales, douanières,
règlement des impôts, demandes d'autorisations au titre du permis
de construire, des réglementations d'hygiène, de
sécurité, d'environnement, de droit du travail, réponse
aux enquêtes obligatoires, ... (la Cosiform a recensé
1.439 formulaires administratifs qui génèrent un coût
administratif se comptant en milliards).
Si dans la plupart des cas il n'est guère envisageable de supprimer
la formalité elle-même, il convient d'en réduire le
coût pour l'entreprise et d'en faciliter l'accès en simplifiant
les démarches.
6.1.3 Les pouvoirs publics sont un acteur économique majeur
A la
fois vendeur de produits et services (vente des domaines, monnaies et
médailles, péages d'ouvrages d'art, entrées dans les
musées,...) et acheteur (pour 750 milliards de biens et services
chaque année), ils sont de ce fait un des principaux acteurs
économiques du marché.
Par leur comportement vis à vis des possibilités offertes par
l'Internet ils peuvent soit jouer un rôle de frein, soit au contraire
avoir un rôle d'entraînement considérable.
6.1.4 Les pouvoirs publics responsables d'un développement harmonieux des territoires
Certes
avec la privatisation du secteur des télécommunications les
pouvoirs publics n'ont plus la responsabilité de la construction des
infrastructures.
Il n'en reste pas moins que le strict jeu des lois du marché risque
d'accroître des disparités non souhaitées entre les
territoires (les licences pour la boucle locale radio, pourtant gratuites n'ont
pas trouvé preneur dans 4 Régions et les nouveaux
opérateurs délaissent les Régions
périphériques).
Par ailleurs un certain nombre d'investissements structurants ne peuvent
laisser les pouvoirs publics totalement indifférents, car comme
l'énergie la capacité de communication est un facteur
stratégique pour un Etat .
6.1.5 Les pouvoirs publics ont une mission "d'éclairage public"
Une de leurs missions est de permettre aux différents acteurs de pouvoir, chacun pour ce qui le concerne, prendre des décisions "éclairées"
6.1.5.1 Diffuser l'information qu'ils détiennent
En
premier lieu il convient de rappeler que les administrations, de par leur
activité (fiscalité, douane, Insee, Institut
géographique national, études macro-économiques,
réseau d'information des PEE et des DRIRE,...) sont
détentrices d'un immense gisement d'informations (toute action
administrative dans le domaine économique nécessite de rassembler
des informations et en produit d'autres)
Or chacun sait aujourd'hui l'importance stratégique de l'information
dans la compétition économique.°hiryol
6.1.5.2 Mettre en place un observatoire pour que chacun puisse se situer par rapport aux évolutions en cours
Comme le
souligne le rapport Lorentz il ne s'agit pas en première
priorité de mettre en place de nouveaux mécanismes de mesure mais
déjà de constituer un tableau de bord en rassemblant ce qui
existe après en avoir évalué le sérieux et la
pertinence:
Un observatoire du commerce électronique,
www.finances.gouv.fr/observat/innov/so_tbi.htm a été
mis en place
A plus long terme il convient toutefois de conduire des travaux de recherche
pour analyser la nature des mutations en cours et définir des
indicateurs adaptés pour en suivre les évolutions voir
www.ensmp.fr/industrie/digitip/osi/gemini.html
6.1.5.3 Assurer une formation adaptée aux évolutions
Ils ont
ensuite une responsabilité majeure dans la formation des jeunes
et, dans une moindre mesure, dans la formation continue : la
qualité de la formation et la pertinence des disciplines
enseignées sont évidemment un élément
déterminant pour l'objet qui nous préoccupe.
Nous avons vu l'importance de la dimension culturelle de l'Internet et c'est
sans doute dès le plus jeune âge que la réflexion sur les
évolution pédagogique doit être conduite
6.1.5.4 Orienter les efforts de la recherche publique aux fins de donner des armes à nos entreprises pour forger leur avenir
Dans des domaines qui évoluent aussi rapidement la recherche joue un rôle essentiel
6.1.5.5 Créer les conditions de la confiance : signature électronique, registre du commerce, certification,...
Le
commerce électronique ne se développera que si acheteurs et
vendeurs peuvent se faire mutuellement confiance:
La CONFIANCE a toujours été le maître mot du
commerce et, avec les contraintes de la logistique, elle a
structuré notre système actuel de distribution.
6.1.5.6 Un rôle d'éclairage public vis à vis du tissu des PME
Celles-ci forment en effet l'essentiel de notre tissu
économique et leur compétitivité est une des composantes
majeures de la compétitivité des grands groupes (ils
sous-traitent souvent jusqu'au 2/3 de leur chiffre d'affaire), Or:
Pour le seul centre d'Oakridge (
www.oackland.ecrc.org) , un
des 16 ECRC "Electronic Commerce Ressource Center"
www.ecrc.ctc.com
financé par le département de la défense, 5000
chefs d'entreprise ont été formés
Ces formations ont été suivies de plus de 1000 interventions
directes dans l'entreprise pour implanter les applications Internet, de
nombreux logiciels adaptés aux utilisations d'Internet par les PME
étant en outre gracieusement fournis
Toutes ces formations et interventions sont totalement gratuites
L'animateur de ces stages nous a indiqué qu'au démarrage en 1995,
un seul stagiaire sur les 50 était connecté à titre
personnel, à celui de nov 97, ils étaient 49 sur 50 (chiffre
rarement atteint 3 ans plus tard dans notre pays)
De plus en parallèle les échelons locaux de la SBA
(Small Business Administration) et ses relais locaux SBDC
(Small Business Développement Centers), cofinancés par les
collectivités locales, organisent de façon intensive des
formations adaptées à chaque secteur professionnel (en Californie
il y a 6 bureaux de la SBA et 36 SBDC)
En Allemagne le ministère fédéral finance, pendant
3 ans, 24 centres de compétence, organismes de formation et de conseil
à la disposition des PME, opérationnels depuis septembre 1998,
aux Pays Bas les PME se voient offrir deux jours de conseils gratuits
Le séminaire "boosting SMEs through the internet"
www.evariste.org/im/semin
permet d'avoir une vue d'ensemble sur les initiatives prises dans ce
domaine par les Etats-membres de l'UE
Les pouvoirs publics ont donc un rôle essentiel à jouer notamment
pour ce qui concerne
Nous avons pu constater aux USA, archétype du pays libéral et
de l'initiative individuelle, l'action très forte et résolue
conduite par l'Etat fédéral, relayé par les pouvoirs
publics locaux dans ce domaine:
6.1.5.7 Les pouvoirs publics se doivent enfin d'être exemplaires
Ils
doivent veiller à la pérennité des données
administratives et donc n'utiliser dans la mesure du possible que des logiciels
dont ils ont les codes source et s'assurer de ce que les normes de
communication ne fasse l'objet d'aucun brevet susceptible d'en restreindre
l'utilisation
Ils se doivent également de ne pas favoriser tel éditeur en
imposant, de facto, l'achat d'un certain logiciel de traitement de texte
à ses interlocuteurs : ils veilleront donc à n'utiliser que
des formats libres et des protocoles ouverts
(voir la proposition de loi du Sénateur Laffitte
www.senat.fr/grp/rdse/page/forum/index.htm
En particulier au niveau de l'éducation l'emploi des logiciels libres
sera encouragé (ce qui ne peut d'ailleurs qu'aller dans le sens de la
qualité pédagogique puisque ce sont des logiciels ouverts qu'il
est loisible d'analyser et sur lesquels il est possible de greffer des
développements)
Ils devront aussi veiller à suivre les recommandations concernant les
personnes handicapées afin de favoriser leur accès aux
documents publics et meilleure leur intégration dans la vie active
Le gouvernement américain a fait voter une loi obligeant les sites
web appartenant à l'administration ou recevant des fonds
fédéraux à devenir plus accessibles aux handicapés,
notamment aux aveugles
Le
présent rapport est centré spécifiquement sur les actions
à entreprendre au profit des PME, mais celles-ci ne peuvent tirer
toute la quintessence d'Internet que si l'environnement dans lequel elles
baignent y est propice.
C'est pourquoi nous rappelons ici brièvement les principales initiatives
à prendre qui concernent les entreprises pour concourir à cet
objectif, et dont le principe de beaucoup d'entre elles a été
retenu par le plan gouvernemental du 16 janvier 1998 (PAGSI programme
d'action gouvernemental pour la société de l'information)
complété chaque année depuis
www.internet.gouv.fr .
Ce programme consacre 3,6 Milliards de F à cet objectif, mais bien au
delà mobilise les efforts de tous les ministères
6.2.1 Faire évoluer l'environnement juridique
6.2.1.1 Faire évoluer les règles de droit pour qu'elles apportent des réponses claires et stables aux nouvelles questions posées par l'internet
"seuls un cadre réglementaire stable et incitatif
et une régulation souple permettront le développement des
réseaux et des services innovants sans lequel notre pays ne pourra
profiter des opportunités considérables ouvertes par la
société de l'information" Thierry Miléo de
Bouygues Télécom, président du groupe de travail
"les réseaux de la société de l'information du
commissariat au plan, soulignant "le rôle toujours indispensable
de la puissance publique"
Pour essayer d'apporter une réponse à cette préoccupation
une loi est actuellement en cours d'élaboration, mais l'Internet ne
connaissant pas les frontières, l'essentiel du travail devra être
conduit au niveau international : Bruxelles d'abord puis notamment
l'OCDE et l'OMC voir
page
204
Un des points de droit important concerne la fiscalité.
Outre les problèmes liés à l'aspect international des
transactions que nous verrons plus loin voir
page
208 les editeurs font ressortir
l'anomalie que constitue à leurs yeux la différence de
traitement entre l'édition papier (TVA de 2,1 ou 5,5%) et celle de
l'édition sur le Web (20,6%) qui les amène parfois
artificiellement a offrir le principal (l'édition web) et à
facturer l'accessoire envoyé d'office (le papier
Certains expliquent cette différence de traitement par le souci des
pouvoirs publics de l'époque de compenser partiellement les charges
salariales exorbitantes dues au statut accordé aux ouvriers du livre et
de permettre la survie des titres de presse. Or ces charges qui ne se
retrouvent pas dans l'édition électronique
Sur ce point il ne faut pas non plus oublier que les nouvelles formes de
criminalité, qui croissent à la même vitesse que les
apports positif de l'Internet nécessitent, au delà du cadre
légal et des instances permettant de trancher les conflits ou de rendre
la justice, que soient mis en place des services de police et de gendarmerie
spécialisés (y compris dans les organismes de
régulation: COB, Agence du médicament,...) capables de faire face
qualitativement et quantitativement dans le cadre d'une efficace
coopération internationale.
Une importante réunion du G8 s'est tenue à Paris en mai 2000,
occasion de l'annonce de la création de l'Office central de lutte
contre la criminalité liée aus technologies de l'information et
de la communication (Oclctic)
Cette réunion prolongée à Tokyo au printemps a clairement
acté que les progrès dans ce domaine ne pouvaient provenir que de
l'adoption de règles de droit communes et d'une coopération
renforcée entre les forces de l'ordre des différents pays
Le FBI a créé en 1999 un centre spécialisé de 135
spécialistes... et a ouvert un site pour les dépots de plaintes
6.2.1.2 Créer les conditions de la confiance ; signature électronique, nommage, registre du commerce, contrats type, certification,...
Un
contrat de vente sur internet pose toute une série de problèmes
juridiques nouveaux que ne connaissent bien ni les vendeurs ni leurs clients.
Aussi la CCI de Paris a-t-elle élaboré un contrat type qui
peut être adapté ensuite au cas de chaque entreprise
www.ccip.fr
Par ailleurs il n'y a pas de commerce sans un minimum de confiance entre les
parties, or Internet, sans changer la nature du problème, pose cependant
un défi d'une dimension nouvelle en démultipliant les occasions
de rencontre sur le Web entre des fournisseurs et des clients qui se
connaissent pas, et qui n'ont guère de moyens d'évaluer la
confiance qu'ils peuvent raisonnablement se faire mutuellement.
C'est pour répondre à ce besoin que se sont progressivement
créées de multiples formes de référencement
voir page
89 ceux-ci doivent être fortement
encouragés en veillant à ce que d'entrée de jeu ils se
situent dans une optique internationale
Le problème du nommage en France :On notera que le fait pour un
commerçant d'avoir un site en "tm.fr" implique qu'il soit
effectivement inscrit au registre du commerce qu'il soit domicilié en
France et ce simple élément apporte à son client la
garantie qu'il bénéficiera des lois françaises sur la
protection des consommateurs (VPC, démarchage à domicile...).
Il convient de promouvoir la marque "tm.fr" en tant que garantie de
sérieux (existence, propriété de la marque, situations
financières...) mais en même temps de revoir profondément
le mécanisme d'attribution du ".fr" aujourd'hui très
critiqué pour en accélérer la délivrance et en
baisser le coût (jusqu'à 2 400 F HT contre 12$ pour un ".com" chez
Gandi) avec des délais se comptant en heures dans un cas et en semaines
dans un autre ).
Ce n'est pas tant que l'Afnic fasse payer un droit de péage
élevé (encore qu'il soit supérieur au double de Gandi
www.gandi.net dont
l'animateur, Laurent Chemla déclare dans le Monde que cela lui laisse un
bénéfice "scandaleux") mais cet organisme impose le passage par
un des intermédiaires agréés et bien évidemment...
Valentin Lacambre, un des fondateurs de Gandi (mars 2000) explique qu'en 2 mois
il a enregistré 38.000 noms, soit davantage que l'Afnic en plusieurs
années...
A l'inverse, de nombreux petits pays (il y a 249 noms de domaines
nationaux les ccTLDs), à l'instar des produits
philatéliques assurent une lucrative commercialisation, sans aucun
contrôle, et sans grand recours possibles devant les tribunaux, de leurs
noms de domaine (Tukmenistan (.tm), Tonga (.to),Antigua
(.ag), Nioué (.nu), american Samoa (as),
Les îles Tuvalu (.tv) ont reçu 12 millions de dollars sur
la vente de noms de domaine en ".tv" soit plus que le Produit
intérieur brut pour l'année 1998. En concédant ce ".tv"
aux îles Tuvalu, l'Icann a donc transféré indirectement un
montant suffisamment important pour que toute l'économie de l'archipel
en soit modifiée. En particulier, les Tuvalu ont enfin pu réunir
le montant nécessaire pour payer leur inscription à l'ONU
où ils occupent le 189e siège. Dès la disponibilité
de ces noms de domaine en ".tv", WebTV s'est précipité pour
déposer : tf1.tv, france2.tv, france3.tv, canalplus.tv et m6.tv
(FtPresse)
En mai 2000 les iles Nioué avaient déjà
commercialisé presque autant de noms de domaines (68.000) en ".nu" (qui
se prononce ".new") que l'Afnic de ".fr" (72.000)
Le conseil d'Etat dans son rapport
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm
souligne le manque de souplesse de la procédure actuelle "qui semble
dissuader un certain nombre d'entreprises françaises de s'enregistrer
sous le .fr", le conseil s'interroge même sur la
légitimité de cette procédure et il préconise sa
réforme
La récente création de l'AFNIC
www.nic.fr qui devrait apporter
un peu de transparence, et la révision en cours de ses méthodes
de fonctionnement devrait permettre de répondre à cette
préoccupation: aujourd'hui l'Afnic facture un prix raisonnable (300F)
mais elle oblige les clients à passer par des intermédiaires dont
la valeur ajoutée est contestée et les tarifs jugés
prohibitifs.
Dans le cadre de la fin du monopole de Network Solution Inc (NSI)
www.networksolutions.com
, gérant l'internic et seule habilitée jusqu'alors à
vendre ces noms de domaine, France Télécom au travers de
sa filiale Oléane
www.oleane.net fait partie de
la première vague des 5 entreprises retenues en avril 1999 pour
commercialiser les noms de domaine en ".com", "net" et
".org" (beaucoup plus demandés par les entreprises et les
associations Une étude menée par Cybermark
www.cybermark.org a
montré que les sites qui s'étaient fait voler leur nom en .com et
qui l'ont récupéré ont vu leur chiffre d'affaire
multiplié par 2 à 5)
Worldnet
www.att.net vient de la
rejoindre en 1999 au côtés de 29 autres, ce qui permet d'entrevoir
une baisse des prix (150F par an contre 1500F pour France
Télécom-Oléane d'après les chiffres fournis par
ZDNet le 10 août 1999)
Gandi
www.gandi.net
agréé en Août1999, créé par Valentin
Lacambre, qui s'est illustré comme hébergeur gratuit
(Altern.org) déclare même que les noms de domaine ne
devraient pas être payants (il les facture actuellement 12$ par an)
Notons enfin l'initiative prise par Marcel Deturche Ingénieur de
l'AFNOR avec l'AFAQ pour créer un label de qualité
pour les sites de commerce électronique.
Bien entendu pour être pleinement efficace, ce label devra être
crédible au-delà de nos frontières ce qui impliquera
d'associer des tiers certificateurs internationaux.
Les systèmes qui ont véritablement pris de l'ampleur (comme
Netmarket.com
Netmarket.com
) [29] sont aujourd'hui
très logiquement pour la plupart anglo-saxons.
Pour la signature électronique la loi du 13 mars lui a
donné une force juridique probante (pour les signatures techniquement
évaluées et avec tiers certificateur accrédité)
reste à élaborer tous les textes d'application et a mettre en
place les acteurs compétents
Il conviendra de montrer l'exemple au niveau des pouvoirs publics (qui devront
s'abstenir de créer des systèmes spécifiques) et de
favoriser la mise en place de systèmes collectifs d'archivage
(documents signés et certificats), la pérennité de
la preuve étant consubstantielle à la notion de signature
Toutes ces organisation de certification sont elle-même en
général certifiées par un niveau hiérarchique
supérieur or aujourd'hui celui-ci est exclusivement américain
Sans prêter à ceux-ci le moins du monde la volonté de
privilégier les entreprises anglo-saxonnes, on ne peut s'empêcher
de penser que très naturellement ils favoriseront les entreprises qui
leur sont culturellement et économiquement proches et l'on peut
s'interroger sur l'opportunité de prendre des initiatives dans ce
domaine au niveau national, ou plus vraisemblablement européen:
L'initiative de La Poste associée à Sagem de
créer une autorité de certification française
"Certinomis" &&w va dans ce sens
On pourrait en particulier penser, comme dans d'autres domaines liés
à la qualité, à la sécurité où
à la protection des consommateurs à un système de
reconnaissance mutuelle entre organismes européen (en
France le Cofrac) en tant "qu'autorité supérieure de
certification" ceci permettrait d'échapper ainsi à la
question sans réponse dans le système hiérarchique "qui
certifie l'autorité supérieure?"
Il serait ainsi possible de capitaliser sur un des éléments
discrets mais important de la construction européenne
6.2.1.3 Réunir les conditions permettant un véritable développement du paiement électronique
Cela
nécessite la mise en oeuvre de systèmes simples, universels,
ouverts mais assurant néanmoins l'indispensable sécurisation des
transactions, notamment la carte à puce (réelle ou virtuelle
comme dans le procédé shop@ccess) et le porte-monnaie
électronique
Il ne faut pas exagérer l'importance de ce problème qui,
contrairement à ce que pourrait laisser penser une vue superficielle du
sujet, ne concerne que de façon très marginale le commerce
électronique (quelques % -
voir page
71) .
Cela étant pour certains créneaux de marché, ce point est
néanmoins important et il est regrettable de voir qu' aujourd'hui
certaines banques ayant classé le commerce électronique dans les
activités à risques refusent de délivrer le numéro
de compte de commerçant permettant aux nouveaux commerçants
d'utiliser la carte bleue pour les transactions
6.2.1.4 Autoriser un niveau raisonnable dans le domaine du cryptage
Une
entreprise ne pourra travailler en confiance sur l'internet que si elle dispose
des moyens lui permettant:
Le décret du 17 mars 1999 apporte une première réponse
substantielle mais il faudra aller jusqu'au bout et modifier la loi de 1996 en
veillant à ce que ces règles soient les mêmes pour tous
les pays de la communauté car il s'agit d'un élément
constitutif du grand marché unique et il n'est pas certain qu'il soit de
bonne politique d'être plus contraignant pour les entreprises qui
exercent une part de leurs activités sur notre territoire que ne le sont
nos partenaires et concurrents européens (Le comité SOGIS
(Senior Official Group on Information Security) officie sur ce
thème à Bruxelles)
"[une restriction sur le cryptage] ne sera cependant possible que si
d'autres Etats, notamment au sein de l'union européenne, retiennent un
dispositif analogue" disait le Conseil d'Etat à propos des
restrictions sur le cryptage
Imaginons en effet qu'un pays européen conduise ses appels d'offre
sur Internet : bien entendu les règles de confidentialité
"remise des propositions sous pli cachetés" imposent que
celles-ci soient solidement cryptées : il est évidemment
impératif que toutes les entreprises de l'Union Européenne
puissent soumissionner
Le développement mondial des market places (
voir page
91) rend ce probleme plus important
encore
Aujourd'hui certains acheteurs publics polonais ne publient leurs
appels d'offre internationaux que sur le Net afin d'éliminer
d'entrée de jeu les entreprises qu'ils considèrent comme
"attardées".
Aux USA de plus en plus de soumissions se font par Internet (tant pour
les appels d'offre publics - 80% dans 2 ans - que privés et l'usage du
cryptage y est totalement libre [30])
De même un équipementier français doit pouvoir continuer
à travailler avec un constructeur automobile américain
voir page:203 le projet ANX
www.anxo.com
En outre sur le plan de l'aménagement du territoire, une
réglementation plus restrictive que celle des autres pays de la
communauté pourrait nous pénaliser lourdement pour l'accueil des
quartiers généraux européens des grands groupes.
Bien entendu sur le plan offensif il serait souhaitable d'intensifier le
développement de nos propres logiciels de cryptage (si possible au
niveau européen) afin d'éviter que nos entreprises ne soient
contraintes d'utiliser des logiciels étrangers.
l'appel à proposition "Oppidum" va tout à fait dans la
bonne direction:
aap.oppidum@industrie.gouv.fr
Les logiciels anglo-saxons semblent parfois en effet comporter certaines
"erreurs de programmation" permettant à ceux qui les connaissent de lire
sans difficulté les messages cryptés (de telles "erreurs" ont
ainsi été récemment détectées sur un
très grand logiciel commercialisé par un leader du marché.
Ils sont appelés par nos amis américains "backdoors":
(portes de service...) et le gouvernement d'un pays européen semble en
avoir déjà fait les frais)
Il faudra veiller :
"On peut craindre que les délinquants se refusent à remettre
leurs clés à des tiers de séquestre" rappelait avec
quelque malignité le Conseil d'Etat
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm dans
son rapport. Il ne faudrait pas une ligne Maginot qui nous protège
de tout sauf de nos ennemis
6.2.1.5 Adapter le droit de la concurrence et le faire respecter notamment dans le domaine des Télécom
Veiller
à une véritable concurrence, ce qui implique d'avoir le courage
d'appliquer les sanctions prévues (amendes pouvant aller jusqu'à
3% du chiffre d'affaire: ce qui peut représenter jusqu'à 4,8
Milliard de F pour l'opérateur contre lequel une procédure est
actuellement engagé) quand le non respect des règles devint une
méthode de gestion pour retarder l'arrivée des concurrents).
Eviter les distorsions qui pourraient être entraînées par
les domaines encore sous monopole, ce qui pourra nécessiter certaines
évolutions dans les textes réglementaires, en particulier pour la
boucle locale, (problème du dégroupage dont l'importance a
été soulignée par l'ART: derrière ce terme
technique se cache la capacité pour les opérateurs concurrents
d'accéder au consommateur directement, avec la possibilité de lui
apporter de nouveaux services comme par exemple les hauts débits, la
téléphonie IP, la vidéo haute définition,.... A des
prix analogues au RNIS d'aujourd'hui)
"L'absence de concurrence dans la boucle locale peut être
considérée comme l'une des barrières les plus importantes
pour l'émergence d'une véritable concurrence sur le marché
des télécommunications" Karel Van Miert, à
l'époque commissaire chargé de la concurrence.
Ce point devrait enfin trouver son aboutissement en 2001
L'attribution des licenses sur la boucle locale Radio aura été un
modèle dans ce domaine (s'il ne l'a pas été en
matière d'aménagement du territoire) en permettant
l'arrivée d'opérateurs nouveaux
Un autre point majeur est comme nous l'avons vu à plusieurs reprise
celui du coût des liaisons loués, 5 à 10 fois plus
onéreuses qu'en Amérique du Nord sans que l'on puisse bien
trouver une explication économique à cet écart
Le développement rapide d'Internet implique que nos entreprises trouvent
en France des tarifs analogues à ceux pratiqués outre atlantique,
notamment pour les liaisons à haut débit (ce qui implique donc
une division par 5 ou 10 de certains tarifs
voir page
144)
L'AFTEL note dans son rapport annuel : "le peu d'empressement
de France Télécom à se créer sa propre concurrence
freine considérablement l'extension d'expériences qui se sont
montrées très positives : un jugement récent a
condamné France Télécom pour sa mauvaise
volonté...elle s'est empressée de faire appel"
Enfin une solution doit être rapidement trouvé pour l'annuaire
universel en en confiant la gestion à un organisme dont la
neutralité ne peut être soupçonnée
Une saine concurrence nécessite aussi la transparence et donc la
fourniture d'une information objective au consommateur: les fournisseurs
d'accès devraient avoir l'obligation de publier des statistiques de
qualité de service: Nb d'abonné/modem. Débit moyen
observé sur la journée. Débit minimum. Débit vers
les US / abonné...
Voir sur ces sujets le rapport Merlin
www.telecom.gouv.fr/francais/activ/techno/rap_merlin0499.htm
6.2.1.6 Devenir des acteurs encore plus actifs de la construction d'un droit nécessairement international: le problème du ressort
Comme
l'a souligné le Conseil d'Etat
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm dans
son récent rapport, Le développement d'Internet dans le commerce
mondial implique que les règles de droit et les modalités de
gestion des conflits soient convenablement définies et...
applicables.
"l'Internet ne change rien aux principes du droit "il n'existe pas et
il n'est nul besoin d'un droit spécifique de l'Internet et des
réseaux, considère le rapporteur Isabelle
Falque-Pierrotin, En matière pénale, les règles sont
claires et permettent d'appliquer la loi française dans la plupart des
cas. En matière civile, il convient pour l'instant aux règles du
droit international privé existantes"
...mais ces règles deviennent en fait comme le conseil le
souligne lui-même, dans de nombreux cas inapplicables "encadrement
national un peu théorique", "bouleversement profond de nos modes de
réflexion", "réglementations spécifiques qui risquent de
ne pas être appliquées", "inadaptation partielle du cadre
conventionnel", "difficultés qui résultent des règles
actuelles de territorialité", "recouvrement des taxes qui se heurtent
à de sérieuses difficulté",...et autres "problèmes
pratiques sérieux":
"Passé la langue de bois, les conseillers tendent ainsi à leur
employeur un étonnant miroir de son impuissance devant le
développement de l'internet" Christophe Dubuit,
rédacteur en chef de Netsurf
En effet pour la plupart, ces règles de droit ont été
conçue dans le cadre des Etats et n'ont, par essence
même, force de loi que dans leur ressort. (quand les états
se sont constitués au fil de conquêtes territoriales, certaines
règles en ont même parfois gardé les traces : en Alsace
Lorraine par exemple). La souveraineté a jusqu'à présent
une dimension essentiellement territoriale et la justice s'exerce dans ce cadre
Ces règles ont également parfois même une composante
territoriale de validité (impôts locaux, exclusivité
géographique d'une concession, période de solde,...)
Quand de plus ces règles concernent des actes immatériels, par
nature non localisés (ou qu'il est facile de délocaliser quand il
ne s'agit que d'un serveur ou d'un siège social), elles peuvent dans
bien des cas devenir inapplicables pour les transactions utilisant l'Internet
Or ces règles de droit traduisent la culture, les traditions et les
rapports de force au sein de la société qui les a produites
et même si certaines notions de base ont une relative acceptation
universelle et sans même parler du cas des bonnes moeurs, les divergences
sont innombrables, dès que l'on aborde les problèmes concrets :
Tous les pays n'ont pas exactement la même notion de la
liberté (d'expression, de protection de sa vie privée, du
droit de posséder une arme, d'association,...), de la
responsabilité (civile, pénale,...), du rôle des
états dans la protection de ses citoyens (et notamment de ceux qui
sont considérés comme en situation de
vulnérabilité), du rôle respectif de l'Etat et du Juge
Pour éclairer le propos prenons seulement quelques exemples de
réglementation que le développement de l'Internet interpelle
fortement et auxquels des réponses purement nationales ne peuvent
être utilement apportées (même si à titre
palliatif elles peuvent apporter une solution provisoire et préparer des
discussions internationale)
La société française Eurovirtuel exploitait le site
www.saint-tropez.com,
concurrent du site de la mairie (qui avait pris la précaution de
déposer la marque à l'INPI): la ville a gagné son
procès, mais le site racheté par une entreprise de droit
américain s'est mis hors de portée du juge français...
6.2.1.6.1.1 Quid de la propriété intellectuelle (droit d'auteur, copyright, droit du brevet sur les logiciels, droit de suite pour les oeuvres d'art, site "warez",...)?
ü Pour les productions électroniques sur internet (logiciels,
banques de données, site web, journal en ligne,...) comment faire la
part entre droit du salarié et droit de l'entreprise? Entre les
productions artistiques et les productions commerciales? Entre oeuvre
collective et individuelle?
ü Quel équilibre entre droit des auteurs et droit des
éditeurs? (voir le conflit aux DNA)
ü Dans le domaine musical Problème soulevé par le
fameux format MP3
www.mp3.com: la
réglementation actuelle protège-t-elle les auteurs ou les "big
five"? quelles conséquences tirer des initiatives de Napster?
Quelles conséquences aura le développement des technologies P to
P (peer to peer) ou chaque ordinateur étant un serveur les informations
circulent sans aucun serveur central (Gnutella)
www.troopers.state.ny.us/WStock2/WStockThumbs.html
La non-réponse à ces questions paralyse aujourd'hui bon nombre
d'initiatives
ü Quid des liens hypertexte qui couplés aux
technique d'encapsulation intègrent, parfois en la dénaturant et
en occultant l'auteur, l'oeuvre d'autrui? Quid de l'utilisation par ce
moyen d'une base de données?
La police de New York a été attaquée
début août pour viol des droits d'auteur par les avocats des
journalistes d'AP pour avoir publié sur leur site des photos de
délinquants en action...
6.2.1.6.1.2 Quid de la protection du droit des marques? des problèmes posés par les procédure de nommage sur Internet?
Le
processus d'attribution des noms de domaine, qui concerne les
entreprises et les citoyens du monde entier et qui n'est pas un mince enjeu ne
pouvait laisser les Etats indifférents:
Après une intense période de négociation où
l'Europe a pu parler d'une seule voix, une nouvelle instance s'est mise en
place, l'ICANN
www.icann.org
(Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), qui si elle laisse
aux Etats Unis leur rôle de leader, permet aux autre Etats de faire
entendre leur voix
ü Celle dont la notoriété est la plus étendue?
M.Parisi avait ouvert un site "pour adultes" à l'adresse
www.madonna.com. Une
chanteuse américaine portant ce nom lui intenta un procès. Pour
mettre fin à l'affaire M Parisi fit don du domaine au Madonna
Rehabilitation Hospital (Le Monde 13 sept 2000)
ü La marque la plus ancienne?
Cette décision n'est pas sans poser de graves problèmes de
sécurité juridique, de plus elle est de nature à favoriser
l'attentisme
Une entreprise avait déposé le nom de marque Abcool.com, son
concurrent a déposé abcool.fr et obtenu le nom de domaine
correspondant en détournant vers son site les internautes distraits:
quid de ce cas de parasitisme commercial?
PereNoel.com a acheté auprès de l'Afnic (?!)le
nom de son concurrent Abcool.com en ".fr", a ouvert une page à
l'adresse "www.abcool.fr" qui renvoyait le client de son concurrent chez lui.
Entre 2 entreprises françaises le litige se règlera sans doute
mais quid d'un tel conflit entre entreprises appartenant à des pays
différents
il ne suffit cependant pas de gagner un procès : le site
etoys.com créé en 1997 avait obtenu la fermeture du site
d'une association d'artistes Etoy.com créé en 1995 la
mobilisation mondiale des artistes qui s'est traduite par une violente campagne
d'opinion autour de toywar.com. cette campagne s'est traduite par
l'effondrement du cours de bourse d'etoys passé de 67$ à 19$ et
à la capitulation du vainqueur
Comment pour
www.dupont.com trancher entre
la grande entreprise chimique américaine et le fabricant de
célèbres briquets chinois...et monsieur Dupont lui-même?
ü Le premier arrivé?
C'est en ce sens qu'a tranché le TGI de Paris le16 juin 1998
mais il ne s'agissait que d'un conflit entre des PME française (ayant
toutes deux choisi la marque Alice) autour d'un nom en ".fr" :
ü Le conseil d'Etat
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm dans
son rapport du 2 juillet 1998
www.gouv.fr/ propose de
découper le ".fr" en sous-registres...mais cela, outre l'allongement des
nom ne règlerait pas grand chose car la majorité des entreprises
préfèrent, pour de multiples raisons les domaines en ".com"
une procédure d'arbitrage rapide et peu onéreuse a
été instaurée par l'Organisation Mondiale de la
Propriété Intellectuelle (OMPI) et l'Icann qui ont
déjà permis de régler un grand nombre de litiges mais un
arbitrage n'a pas force de loi (cela étant la plupart des tribunaux
s'appuient sur des conclusions d'experts et au premier chef ceux de l'Ompi)
voir le site en version française
http://arbiter.wipo.int/center/index-fr.html
6.2.1.6.1.3 Quid des règles de la concurrence (publicité comparative, dénigrement, appel à boycott, publicité mensongère, parasitisme commercial, paracommercialisme,...) ?
Quel est
le statut de liens intelligemment placés afin de permettre une
publicité comparative non autorisée, (tableaux de
concordance par exemple)
Que penser des systèmes qui permettent de "tagger" un site et,
à un consommateur (derrière lequel peut se cacher un concurrent)
de dire tout le bien (ou le mal) qu'il pense du produit ou de l'entreprise ?
C'est ce que permet Thirdvoice
www.thirdvoice.com : si vous téléchargez
ce logiciel, il s'intègre à votre navigateur et vous pouvez
déposer des "post it" sur les sites que vous visitez...et lire ceux
laissés par les autres visiteurs
Ceci n'est pas bien entendu sans provoquer l'ire des "victimes" qui ne se sont
pas gênées pour tagger Thirdvoice avec son propre logiciel et
exprimer leur mécontentement sur
www.saynotothirdvoice.com
Que penser d'un lien qui au sein d'un article très
critique sur un type de produit oriente sur le site d'une entreprise
ainsi indirectement mise en cause?
Ou d'un lien qui pointe directement sur les pages secondaires, riches en
contenu d'un autre éditeur court-circuitant au passage la
publicité qui assure ses revenus?
Voire même qui les "encapsule", dissimulant ainsi leur provenance
Comment faire la différence entre le rédactionnel et la
publicité? Celui-ci de ce fait n'est-il pas assujetti a la
réglementation sur la publicité trompeuse et sur la
publicité comparative?
Quel est la capacité d'action de la direction de la concurrence,
de la consommation et de répression des fraudes sur une entreprise
opérant depuis l'étranger?
Quel est le statut du lien commercial entre une page privée et un site
marchand? Un nouveau paracommercialisme?
6.2.1.6.1.4 Quid des règles régissant les situations de monopole et d'abus de position dominante?
Le
procès actuel intenté à Microsoft montre
l'inadéquation des outils juridique dont dispose le juge : tout d'abord
le champ national ne reste pertinent que lorsque l'action de la justice
s'exerce dans un pays qui représente à lui seul l'essentiel du
marché (et nous ne pouvons qu'espérer que cette situation
évolue), mais c'est surtout la sanction possible qui
paraît inadaptée
Autant quand il s'agit de Banque de Sidérurgie ou de Chimie, le
découpage de l'entreprise en plusieurs entités ou la
séparation de certaines activités pouvait apparaître comme
une solution pour recréer une véritable concurrence, autant la
transposition à un éditeur de logiciel, laisse sceptique
En effet, outre le fait que les produits évoluent à des rythmes
sans commune mesure avec ceux de la justice, rappelons que nous nous trouvons
ici dans une économie de "Standards" et non de production
(contrairement à l'acier, les coûts de production sont ici quasi
nuls) ni de technologie (beaucoup d'entreprises sont capables de faire
mieux, (mais c'est rarement le meilleur sur le plan technique qui gagne
voir page
178) mais de Norme
L'enjeu majeur dans une telle économie, c'est de devenir le standard du
marché: les clients n'ont alors plus le choix, ils sont
obligés d'acheter les logiciels qui leur permettent de communiquer avec
leurs interlocuteurs.
Même si vous préférez le traitement de texte de Corel,
vous êtes obligé d'utiliser celui de Microsoft sous peine
d'être exclu du circuit de l'information
Premiers inconvénients, bien mis en exergue par Roberto di Cosmo
www.dmi.ens.fr/~dicosmo
: les prix, l'infobésité, la facturation des
correction d'erreur, l'obligation pour les clients de changer de version
à un rythme effréné et totalement artificiel,
Mais plus grave encore cette situation de domination absolue du
marché met en situation de dépendance totale tous les
développeurs qui sont à la merci du bon vouloir de
l'éditeur de leur communiquer en temps utile les informations leur
permettant de développer leur propre logiciel Ce droit de vie et de mort
se traduit naturellement par une aspiration de la marge au profit de
l'éditeur dominant ainsi que par une impossibilité de fait de
refuser une proposition d'achat au prix qu'il condescend à offrir
La mesure la plus efficace pour éviter l'abus de position dominante, ne
serait-elle pas d'inventer une nouvelle forme de sanction tenant à la
nature très particulière de cette nouvelle économie de
standards? :
il conviendrait alors de décider que quand un logiciel représente
une part de marché dépassant 50%, dans un marché
dépassant 1 milliard de dollars, alors le logiciel en question serait
considéré comme une Norme de fait et l'éditeur serait
obligé de rendre public ses sources
6.2.1.6.1.5 Quid des Market places : plusieurs milliers de milliards de dollars pourraient y transiter sous peu
Outil de
baisse des couts administratifs, d'une optimisation permettant une meilleure
utilisation des outils de production, d'une plus grande fluidité et d'un
meilleur suivi qualité équitablement partagés?
Ou organisation permettant aux grosse entreprises de cartelliser leurs achats
et d'abuser de leur force vis à vis des fournisseurs?
6.2.1.6.1.6 Quid du droit de la preuve en cas de contrats électroniques?
Reconnaissance légale de la signature électronique?
Quelle est la valeur juridique d'un e-mail? (le procès anti-trust
intenté contre Microsoft montre qu'elle est grande), Quelle est la
traçabilité d'un message électronique?
Les Postes de tous les pays cherchent à développer un
système qui assurent les traditionnels services "le cachet de la poste
faisant foi" et "plis recommandés avec accusé de
réception".
Après une phase expérimentale menée par les Postes
françaises, américaines et canadiennes, l'IPC
(International Postal Corporation) qui rassemble 167 opérateurs a
passé un accord avec une start-up américaine, Tumbleweed
www.tumbleweed.com pour
assurer la traçabilité et la confidentialité de messages
électroniques horodatés (service PostECS): ce service
"équivalent" à "Chronopost" devrait être
développé en 2 000 : il sera ainsi possible de confier au mail
contrats et factures (le destinataire est prévenu par e-mail de
l'arrivée du message, il doit alors se connecter et entrer son mot de
passe pour prendre "livraison" de son message que lui seul peut
décrypter)
La Poste et Sagem s'associent pour déployer
l'autorité de certification pour les échanges
électroniques, Certipost (signature, authentification et
confidentialité)
www.certificat.com
Aux USA la signature électronique (qui doit garantir l'origine,
l'identité de l'émetteur et l'intégrité du message)
a maintenant valeur légale depuis le 30 juin 2000 une loi qui donnera
à la signature électronique la même valeur que la signature
manuscrite
En Europe un grand pas a été fait avec la publication de
la directive du 13 décembre 1999 garantissant la reconnaissance de la
valeur juridique de la signature électronique dans tous les pays de
l'Union et en France la loi correspondante a été votée
dès le 13 mars 2000 (pour les signatures techniquement
évaluées et avec tiers certificateur accrédité)
reste à élaborer tous les textes d'application et a mettre en
place les acteurs compétents voir
www.senat.fr/lc/lc67/lc67.html
Il conviendra de veiller à ce que les tiers de confiance qu'implique ce
système puissent relever d'un système de contrôle qui, in
fine, ne relève pas obligatoirement de structures Nord
américaines
6.2.1.6.1.7 Quid de la signification de l'exclusivité territoriale d'une concession? Quelle est la période légale des soldes sur la toile?
deux jugements récents ont posé le
problème : tribunal de Bordeaux (Norwich Union c/ JF Peytureau)
qui a donné raison à l'agent d'assurance qui avait
créé un site pour promouvoir et commercialiser les contrats
et tribunal de commerce de Pontoise (Pierre Fabre c/ Alain Breckler) qui
a tranché en faveur du pharmacien, bénéficiaire d'un
contrat de distribution sélective qui proposait les produits sur son
site internet
www.juriscom.net/jurisfr/fabre.htm
@ - Quid à terme pour les concessions automobile?: le
règlement accordant cette dérogation aux règles de la
concurrence dans la communauté arrivera à échéance
en 2002. Son renouvellement n'est pas assuré. Que se passera-t-il si ,
comme Chrysler le prévoit pour les USA en l'an 2.000 25% des voitures
sont vendues via internet?
@ - Quid pour les droits de diffusion en matière sportive qui
sont aujourd'hui attribués sur une base géographique
@ - la période légale des soldes est définie par
chaque préfet de département: qu'est-ce que cela veut dire
sur Internet?
6.2.1.6.1.8 Quid des organes de régulation dans le domaine des NTIC?
Comment
assurer au mieux la gestion des ressources rares (fréquences,
numéros à "un" chiffre,...)?
Comment prendre des décisions pertinentes en absence de la moindre
connaissance des coûts réels?
Comment établir des règles du jeu entre les opérateurs
historiques et les nouveaux entrants?: une parfaite
"équité" ne tenant pas compte de l'avantage acquis d'une
base installée à partir d'une situation monopolistique ne
permettrait qu'une très lente montée de la pression
concurrentielle au détriment des clients (autrefois appelés
"usagés"). L'organe de régulation doit alors gérer de
façon subtile une nécessaire dissymétrie pour
préserver au mieux l'intérêt collectif (tout en tenant
compte des problèmes sociaux que ses décisions sont susceptibles
de créer).
Mais peut-on imaginer longtemps que ces questions soient traitées au
niveau national, autrement que dans le cadre d'une première instance
d'examen
Par ailleurs on ne peut que constater la "convergence", au niveau de la
"tuyauterie" de la voix, des données et de la vidéo:
Quid de la convergence des organes de régulation? Comment
arbitrer pour les radiofréquences entre les usages internet ou
télévision qui sont soumis à des règles
différentes?
Est-il normal que pour un même service, comme la création de
service en ligne, les règles qui lui sont imposées
dépendent des réseaux qu'ils empruntent pour aller jusqu'à
l'utilisateur et pas uniquement de leur nature?
Aujourd'hui les journaux les radios et les émissions vidéo sur
le web échappent aux règles du CSA: celles-ci pourront elles
être maintenues si le mouvement actuel se poursuit?
Que signifient les quotas de production nationalequand c'est
l'internaute qui choisit ce qu'il regarde et que l'on ne peut plus lui imposer
comme à un téléspectateur qui ne peut que consommer ce que
l'on pense bon pour lui?
Comment gérer les interdictions de publicité à certains
secteurs d'activité à la télévision avec la
convergence technique des médias?
Quelle autorité le CSA peut-il avoir sur des chaînes
d'information installées à l'étranger et qui n'ont rien
à lui demander pour diffuser dans le monde entier France comprise?
6.2.1.6.1.9 Quid de la protection des données sensibles des entreprises
contrats
en cours de négociation, fichiers clients, fichiers de cartes de
crédit, technologies,.... : nécessité de crypter pour
éviter la vulnérabilité systémique de nos
entreprises et de notre économie
voir page
41 ?
Daniel Martin, auteur d'un livre sur la criminalité informatique,
rappelle que le réseau Echelon,
animé par la National Security Agency (NSA) en collaboration avec les
services anglo-saxons (Australie, Canada, Grande Bretagne,
Nouvelle-Zélande) dispose de 30.000 ingénieurs, 120 satellites, 2
sous marins"peut filtrer jusqu'à 2 millions de conversations, fax ou
e-mail à la minute soit près de 3 milliards par jour".
Elle s'appuie sur l'International Law Enforcement Telecommunications
Seminar dont l'objectif est de veiller à l'existence de "portes
de services" dans les matériels et logiciels comme Lotus Notes par
exemple (Le Monde Fev 2000)
L'an 2000 a vu la mise à jour de "Carnivore", son pendant civil
opéré par le FBI dispose lui d'une capacité de
traitement de 1 million de communications par secondes (Les Echos Juillet
2000)
6.2.1.6.1.10 Quid de la protection de certains privilèges (monopole des commissaires-priseurs, loi bancaire, quotas, régime des pharmacies d'officine, prix unique du livre,...)
voir le
rapport de la commission Cordier,
www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/cordier/intro.htm
quotas pour la production audiovisuelle, loi
bancaire,...)?
Que signifie le monopole des pharmaciens? Va-t-on connaître la même
évolution qu'en Hollande? Quelles conséquences tirer de
l'arrêt de la cour de cassation du 16 mai 2000 déboutant l'Ordre
des Pharmaciens qui cherchait à faire prévaloir son monopole pour
la livraison à domicile des médicaments? (aux USA
c'était déjà un marché de 11,2 Milliards de dollars
en 1998 selon IMS Health avec un taux de croissance de 20% par an)
Vibration, station FM d'Orléans, suspendue par le CSA pour non
respect des Quotas, a transféré sur internet sa diffusion en
toute légalité
"La loi Lang ne risque-t-elle pas de se transformer en
sévère handicap en n'incitant pas les entreprises qui se croient
à l'abri derrière ces murailles factices, à
préparer leur nécessaire évolution" Georges Fisher.
En effet le prix est fixe... mais pas ce que l'on obtient avec: livraison
gratuite de votre cadeau, emballé avec une carte d'anniversaire?
de plus l'édition électronique qui supprime le "risque
éditorial"en supprimant quasiment les couts fixes n'est-elle pas la
meilleure façon de permettre à des auteurs n'ayant pas atteint la
célébrité ou traitant de sujets difficiles d'être
édités?
6.2.1.6.1.11 Quid du droit d'émettre de la monnaie?
voir page 74 le lancement de la premiere monnaie virtuelle sur l'Internet
6.2.1.6.1.12 Quid des législations fiscales et douanières sur les produits dématérialisés ou vendus sur internet
TVA,
taxes locales, droits de douane, taxe sur les paris hippiques, taxe sur le bit
transporté?, zone de libre échange?, moratoire en attendant un
accord international et les possibilités techniques de percevoir les
taxes? ...)...
Quid de leur applicabilité pratique? "une approche purement
nationale est vouée à l'échec" (rapport du Conseil
d'Etat)
ü la Californie envisage de taxer les commerçants qui vendent
aussi par internet pour ne pas distordre la concurrence ... mais pas les
cybermarchands qui ne vendent que sur Internet ce qui la distordrait par
ailleurs...)
ü Comment éviter de taxer par commodité les produits des
entreprises européennes et non ceux de leurs concurrentes d'outre
atlantique, ce qui ne pourrait que conduire à la disparition ou
à la délocalisation de nos entreprises: aujourd'hui le
problème commence à se poser très concrètement pour
la musique ou pour les logiciels :
ü Comment éviter que les paradis fiscaux ne prennent une
ampleur encore plus grande en profitant des nouvelles facilités
d'évasion offertes par le net?
Un Etat s'est même créé spécialement pour devenir un
Cyber-Paradis: fondée par un ancien officier de l'Armée
britannique, la principauté de Sealand est installée dans
les eaux internationnales, au large de l'Angleterre, sur une ancienne
plateforme militaire abandonnée construite pour la lutte
antiaérienne pendant la seconde guerre mondiale.
La société HavenCo assure l'exploitation de ce fonds de
commerce
Il urge que l'OCDE mette bon ordre à ces pratiques qui risque de ruiner
les états et de fausser gravement la concurrence
ü Doit-on pour une transaction appliquer la fiscalité du
vendeur ou de l'acheteur?
Gérard Fournier, créateur de Softgallery
www.softgallery.fr se plaint amèrement de
devoir facturer 19,6% de TVA que ses concurrents nord américains
n'acquittent pas
ü Pourquoi une taxation différenciée entre la presse
classique et celle qui utilise l'internet?
Déjà une entreprise comme EOCnet.com offre des
bureaux virtuels aux Bermudes: elle propose selon les "lois" du pays des
identités légales virtuelles ("e-suites") permettant de
profiter des conditions fiscales locales "afin de promouvoir globalement le
business sur internet" comme le déclare son président Granger
Whitelaw à Zdnet:
6.2.1.6.1.13 Quid de la protection du consommateur?
@ -
Droit de renoncer à son achat dans un certain délai: comment
s'applique-t-il à un site étranger? Comment savoir si un site est
à l'étranger? (là le ".fr" est une garantie
appréciable qui mériterait d'être promue en tant que telle)
@ - Comment caractériser une commande pour éviter les
erreurs de manipulation? deux clic distincts sur deux boutons
séparés? Comment s'applique la loi "Toubon" sur la VPC?
@ - Comment adapter la faculté de rétractation (7
jours francs à compter de la commande) aux oeuvres faciles à
reproduire (oeuvres littéraires ou artistiques)?
@ - Comment discerner l'initiative du client et le démarchage
"à domicile" avec le délai de réflexion qu'il
comporte? De plus, en l'absence de contrat, selon que l'initiative est
considérée venir du client ou du fournisseur c'est la
législation du pays du premier ou celle du second qui s'appliquera
@ - Quelle est la valeur des éléments d'un contrat qui ne
sont mentionnés sur la page où se conclut la transaction
qu'à travers un lien plus ou moins visible?'
@ - Doit-on pour une transaction appliquer la législation du
vendeur ou de l'acheteur?: on pourrait penser que dans ce cas les
règles internationales apportent déjà la réponse,
mais c'est oublier que dorénavant le commerce international ne concerne
plus seulement des entreprise pour des transactions importantes mais une
multitude de consommateurs pour des montants modestes et il paraît
difficile de leur demander de connaître les réglementations de
tous les pays ce qu'impliquerait cette option, comme le relève Graeme
Myles de l'Office of Fair Trading (OFT) (c'est pourtant semble-t-il l'option
vers laquelle semble s'engager le parlement européen)
La déclaration d'Ottawa charge l'Ocde d'élaborer des propositions
dans ce domaine avant fin 1999
www.oecd.org
6.2.1.6.1.14 Quid de la protection de l'épargnant?:
@ -
C'est aujourd'hui un des problèmes les plus aigus, tant à
cause du montant des sommes en jeu, que du développement explosif de
l'internet dans ce domaine (tout du moins , en Grande Bretagne, en Allemagne,
dans les pays du Nord et surtout en Amérique du Nord avec 8,4 millions
de portefeuilles dépassant 10.000$ intervenant sur internet, 450.000
ordres quotidiens, soit 22% des échanges au premier trimestre
1999 et 30% de plus que le trimestre précédent)
@ - Réunis au sein de l'OICV (Organisation Internationale
des Commissions de Valeurs) les gendarmes des bourses ont jeté les base
d'une réflexion sur ce sujet en septembre 1998 avec comme objectif de
protéger les investisseurs, d'accroître l'efficacité des
marchés et d'éviter les risques d'accident systémique.
Dans ce cadre la COB
www.cob.fr et
www.cob.com a émis le 15
mars 1999 une recommandation en 9 points exigeant rigueur précision
transparence et loyauté de l'information. beaucoup de questions restent
cependant encore en suspens "c'est une première étape vers une
réflexion plus large qui devra intégrer les évolutions
tant techniques que juridiques qui vont inévitablement se produire dans
ce domaine"
@ - Le "day Trading" qui se développe sous l'influence de
la baisse des coûts de transaction et de leur extrême
facilité ne risque-t-elle pas de contribuer à la création
d'une bulle financière pouvant engendrer un risque systémique?(
Ceux que l'on appelle les «day traders» qui liquident toutes
leurs positions chaque soir avant la clôture de marché, vendent et
achète de 30 à 70 fois par jour (contre une fois par mois pour
l'investisseur «normal»), tant et si bien qu'ils représentent
25 % des volumes échangés sur le Nasdaq)
@ - Quelle est la nature du site consulté? La valeur des
informations trouvées? les "feuilles confidentielles" (certaines
dépassant 100.000 abonnés) et les forums de discussion dans un
contexte en évolution aussi rapide ont pris une influence
considérable (à tel point que même les analystes sont
obligés de s'y abonner car elles influent sur les cours):
un bon nombre d'entre-elles sont à la base d'escroqueries,
classiques dans leur principe (comme bonne vieille technique de la bouilloire)
mais qui prennent ici une autre dimension et dont leur non-localisation
handicape les gendarmes du marché (fausses actions, fausses entreprises,
fausse identité de l'émetteur, faux sites copiés de
l'original et convenablement trafiqué ("copycat sites")
manipulation de cours de "micro-caps", fausses informations et propagation de
rumeurs influençant les cours des grandes entreprises,...) : la SEC
(Security Exchange Commission) reçoit 300 plaintes par jour et fin 1998
elle a lancé une vaste opération de police prenant dans ses
filets une quarantaine d'opérateurs utilisant internet pour tromper les
investisseurs, en France la COB indique n'avoir encore jamais reçu de
plainte
en 1999 pour la société Française
Belvédère qui a été contrainte de renoncer
à son entrée en bourse à la suite d'une opération
de désinformation menée par son distributeur américain
en aout.2000, la société Emulex a perdu 18 milliards de
$ en 18 minutes (62% de son capital) à la suite d'un canular d'un
étudiant de 23 ans (qui a été arrêté jeudi 31
août): un faux communiqué de presse, publié d'abord par
Internet Wire puis repris par les autres principaux organes de diffusion
d'informations financières, a déclenché un vent de panique
sur le titre d'Emulex, dont l'action au Nasdaq est passée de 113
à 43 dollars en dix-huit minutes.
@ - Quelle est la nature du marché sur lequel se déroule
l'opération?: il y en a une cinquantaine rien qu'aux US avec le
développement des marchés totalement électroniques
(ECN) très peu régulés (certains estiment que ces
nouveaux marchés, totalement électroniques, plus efficaces et
beaucoup moins chers que les bourses traditionnelles pourraient à terme
rapproché remplacer totalement celles-ci: la SEC, gendarme des bourses
US souhaiterait la mise en place d'une autorité de régulation
commune...en laissant entière la dimension internationnale de la
question)
@ - Quelle est la valeur juridique d'un lien sur un site financier?
L'information à laquelle est conduit l'internaute
bénéficie-t-elle de la même garantie de rigueur que le site
lui-même ?peut-on pointer sur un analyste qui vous est favorable et
l'oublier le jour où il l'est moins?
@ - Comment éviter le blanchiment d'argent sale? Le
Gafi (Groupe d'Action Financière International contre le
blanchiment d'argent sale) qui réunit 26 pays, principalement de l'OCDE,
s'en est ému "la monnaie électronique est aujourd'hui un fil
impossible à suivre et même à connaître" Dominique
Strauss Kahn 6 juillet 1999
@ - Comment garantir la confidentialité sur les
informations pouvant influencer les cours (la nouvelle réglementation
sur le cryptage permet de lever ce blocage)
@ - Quelle est la juridiction compétente pour traiter les
litiges?
@ - Quelle est la responsabilité du courtier électronique
en cas de panne de son système
6.2.1.6.1.15 Quid de la protection contre la calomnie, les injures, la diffamation, l'atteinte à la vie privée (loi sur la presse, censure,...)?
@ - C'est un journal sur internet publiant de l'information "à 80% exacte" le "Drudge Report" qui a révélé l'information qui a déclenché l'affaire "Monica", alors que l'ensemble de la presse "établie" avait décidé de ne pas ébruiter l'affaire
6.2.1.6.1.16 Quid à l'inverse de la liberté d'expression
voir les débats enflammés à l'occasion de l'affaire Valentin Lacambre: jusqu'où peut-on s'exprimer sous couvert de l'anonymat?
6.2.1.6.1.17 Quid de la responsabilité pénale et civile pour un site accessible depuis tous les pays du monde,
répondant aux règles de certains et enfreignant celles
de certains autres, Quid de la responsabilité
éditoriale (auteur, hébergeur, transporteur, stockage
intermédiaire, fournisseurs d'accès,...)?
@ - Quid de la responsabilité d'un éditeur pointant sur un
site ayant un contenu illégal? Et d'un site qui pointe sur un site qui
pointe lui-même...(procès intenté contre libé qui
avait mis un pointeur sur la tribune de Genève permettant ainsi de
tourner la loi sur les sondages)
@ - Quid de la responsabilité de l'organisme qui accorde un label
à un site
@ - La loi proposée par Patrice Bloche au printemps 1999 a permis
pour la France, de clarifier les responsabilités sur internet et
éviter que ne se reproduise une affaire comme celle de Altern.org qui
avait profondément ému la communauté des internautes. Le
problème reste entier au niveau international
www.patrickbloche.org
6.2.1.6.1.18 Quid de la protection des travailleurs
comment
protéger un Indien travaillant pour une entreprise française...
ou un français travaillant de France pour une entreprise indienne)?
@ - pour le télétravail : comment mesurer la durée
du travail?
@ - Quid des heures d'ouverture et du travail du dimanche?
@ - Quid du droit syndical sur les intranets? "droit d'affichage"?
@ - Quid de l'utilisation des "sniffers", logiciels permettant de
surveiller tous les faits et gestes des salariés sur l'Internet et
l'Intranet,
voir page
142
Selon une enquête de l'American Management Association, 45% des
entreprises américaines ont mis en place un système de
surveillance électronique de leurs salariés
6.2.1.6.1.19 Quid des lois réglementant les publications? et Quid de l'égalité des citoyens
Quid des
règles nationales en matière de publications financières:
Que penser des mentions que l'on voit fleurir sur les sites d'entreprises
soumises à des réglementations internationales du style
"L'accès aux informations fournies sur ce site sont interdite aux
résidents des Etats Unis et d'Australie" (site financier de l'OPE
BNP-SG-Paribas
www.projetscparibas.com
, ou à l'inverse pour le site officiel d'information de Pfizer
www.viagra.com)
Quid de la protection du citoyen des influences susceptibles de troubler la
sérénité de son vote: interdiction de publication des
sondage, quand certains peuvent regarder le résultat de ces sondages sur
le site Internet à la tribune de Genève?
Le tribunal correctionnel de Paris, en relaxant le 15 décembre 1998
les journalistes qui avaient enfreint la loi de 1977, a pris acte du fait que,
en pratique, celle-ci créait une distorsion entre les citoyens et
qu'elle était devenue, sous l'influence de l'internet, contraire au
principe d'égalité, inscrite dans la convention relative aux
droits de l'homme
6.2.1.6.1.20 Quid de la protection des mineurs (âge de la majorité?,...)
les mentions "si vous avez moins de 18 ans cliquez sur "quitter" sont-elles vraiment dissuasives?
6.2.1.6.1.21 Quid de la protection de l'adulte contre des tentations préjudiciables à sa santé (drogue, alcool,...) ou à ses finances (jeux, loteries, casino, paris sur les match de foot,...) ou à sa moralité (censure,...)?
La
question est d'autant plus complexe que la frontière entre les produits
autorisés et interdits à la vente diffèrent
significativement selon les Etats (médicaments, religion, droit de
l'homme, armes et moyens de cryptage, sexe, drogue,...): quel pays peut imposer
ses règles de droit aux autres?
Une publicité d'Aucland jugée immorale a
été interdite à la télévision ... mais est
librement accessible sur internet
Alcool:
www.absolutvodka.com par
exemple est conforme à la loi américaine, mais pas à la
française
Drogue: Les coffee-shop, légaux en hollande affichent
le prix de leur cannabis sur leurs sites...et 2 Américains
ont annoncé en septembre 2000 la création d'un site de vente de
marijuana à partir de la hollande (le Monde du 6/9/00) et un moteur de
recherche est spécialement dédié à la recherche de
cette drogue
www.yahooka.com (le Monde
16/5/00)
Keith Hellawell responsable britannique de l'antidrogue a
repéré 1100 sites vendant de la drogue! (Reuters)
Médicament: le budget promotionnel vis à vis du grand
public investi par les laboratoire pharmaceutiques dépasse les
2 milliards de Dollars aux US dont un part de plus en plus importante
Online (270M$ prévu en 2002) : quid des sites correspondants
consultables depuis la France?
Limites de la liberté d'expression: les règles de censure
concernant la dernière guerre mondiale ne sont pas les mêmes des 2
côtés de l'Atlantique: Quid? Voir l'affaire yahoo! qui
defraie la chronique
Jeux de Hasard: Le 22 mai 1997 le tribunal du comté de
Jackson dans le Missouri, les jeux de hasard étant interdits
dans cet Etat, condamnait ICG immatriculée dans le Delaware dont
l'établissement principal est en Pennsylvanie et dont la filiale
internet, Global Casino, est installée dans l'île de Grenade.
Cette condamnation est restée de pure forme car seules les tribunaux du
Delaware, de Pennsylvanie et de Grenade avaient le pouvoir d'agir, chacun pour
ce qui le concerne, sur la base de lois très notablement
différentes.
Récemment un tel patron de casino Jay Cohen créateur de
Wsex (World Sport Exchange) à Antigua en toute
légalité a été néanmoins emprisonné:
il avait eu l'imprudence de se présenter physiquement au tribunal, sur
d'être juridiquement hors d'atteinte...
Mais cette affaire n'est pas sans en soulever une autre plus importante encore:
quel pays est légitime à imposer ses règles de droit aux
autres? Imaginons les jugements que pourraient rendre les procureurs de
certains pays intégristes?
Aujourd'hui c'est par milliers que se comptent les casinos "off shore"
accessibles par l'Internet Datamonitor
www.datamonitor.com leur
prévoit un chiffre d'affaire de 56 milliards de Francs en 2002.
Ultime pied de nez Parier.net, premier site en français
installé dans les îles caraïbes s'est inscrit à
l'internic a l'adresse 2, rue de La Nonymat 75 000
A titre anecdotique Sylvain Staub, avocat, cabinet Salans
Hertzfeld&Heilbronn, fait remarquer dans Les Echos qu'une loterie
"gratuite" pourrait être considérée comme légale sur
l'ADSL (communication payée au forfait) et illégale pour un
accès classique (car son accès nécessite un "sacrifice
pécuniaire" : le cout de la communication à la
durée)....
6.2.1.6.1.22 Quid de la protection assurée aux malades (consultations médicales en ligne, délivrance de médicaments à travers Internet, publicité pour les médicaments auprès des malades...)?
la
société MRT commercialisait des médicaments
non autorisés à la vente en France.
La société a cessé ses activités et ses deux
responsables ont été mis en examen "pour exercice illégal
de la pharmacie" mais il est clair selon les responsables l'Agence
française des produits de santé, que si le démarchage
avait été effectué par une société qui
n'avait pas été basée en France, aucune parade n'aurait pu
être trouvée (Le Monde du 26 mars 1999)
Aujourd'hui une grande entreprise comme Eli-Lilly organise la
communauté des diabétiques
http://diabetes.lilly.com
extrêmement riche en informations, conseils, newsgroup permettant un
marketing one to one pour promouvoir leurs médicaments
auprès des malades souffrant du diabète afin que ceux-ci se les
fassent prescrire par leur médecin...
L'American Medical Association s'alarme de l'augmentation rapide du nombre
d'ordonnances délivrées par l'Internet notamment de
médicaments potentiellement dangereux. Le gouvernement américain
a annoncé début 2000 une réglementation concernant la
vente de médicaments sur ordonnance: peut-on faire l'économie
d'un minimum de règles reconnues sur le plan international
La vedette incontestée étant aujourd'hui le Viagra (240
sites) suivi de près par la Nandrolone pour les "sportifs"
6.2.1.6.1.23 Quid de la capacité des Etats à se protéger (censure, interdiction de la cryptographie,...)?
Le
journal biélorusse Svoboda, interdit en 1997 par la cour suprême
fin novembre réapparaissait le 4 décembre
http://press.org.by/sv/current
et pendant la guerre du Kosovo internet a joué un rôle
important pour la diffusion de l'information
Internet permet également de contourner les censures "économiques"
le quotidien Hongrois Kurir s'était vu couper les vivres le 30
septembre 1998 par son propriétaire contrôlé par l'Etat car
ses propos avaient déplu: le web lui permet de pouvoir continuer
à s'exprimer
www.formula.hu/napikurir
Reporter sans frontières
www.rsf.fr aide les journaux de
tous les pays à contourner la censure et Freenet
www.freenet.sourceforge.net
a développé une technologie permettant de crypter,
d'anonymiser et de faire circuler en permanence les informations sans les
stocker pour les mettre à l'abri de toute censure (le Monde 27/5/00)
Est-il réaliste d'avoir pour un état des règles de
cryptage différentes de celles de ses partenaires? Ne risque-t-on
pas une marginalisation de notre pays et une moindre protection de nos
industriels sans pour autant gêner les organisations criminelles? De
grands progrès ont été accomplis mais est-ce suffisant?
voir page
41
6.2.1.6.1.24 Quid de la protection de la vie privée (réglementation concernant l'élaboration et la commercialisation des fichiers, droit de crypter les messages,...)?
A
plusieurs reprises Intel et Microsoft ont été
"épinglés" pour avoir introduit dans leurs produits qui
équipent pratiquement tous les ordinateurs de la planète, "pour
améliorer le service après-vente (et de surveiller les copies
pirate)" des dispositifs permettant d'identifier et de suivre à la trace
leurs clients: ils n'ont fait machine arrière que face à la
vigueur de la protestation des internautes et aux menaces de boycott voir Epic
(Electronic Privacy Information Center
www.epic.org
De même une clé nommée NSA (National Security Agency)
à été découverte dans Windows NT : celle-ci ne
permettrait-elle pas un contrôle par l'agence de renseignement
américaine du contenu de nos ordinateurs, y compris des clés de
cryptage?
En France la CNIL se soucie très légitimement de la protection de
nos vies privées, mais son pouvoir s'arrête aux frontières.
Au niveau européen une certaine homogénéité des
lois a été réalisée mais il n'en est pas de
même aux USA ou le législateur bute sur un problème de
nature constitutionnel : ce type de protection relève du contrat, de
l'argument commercial et du droit civil
Par ailleurs il faut veiller à ce que les entreprises
non-européennes ne disposent pas d'avantages concurrentiels
déterminants en étant en mesure de procéder à une
exploitation fine des données personnelles interdite à nos
entreprises (et qu'elles sont parfaitement à même de collecter
sans que l'on sache aujourd'hui s'y opposer)
Voir également sur ce point le rapport de Guy Braibant
www.internet.gouv.fr
et le chapitre concernant la cryptographie
page
40
6.2.1.6.1.25 Quid de la protection de la société contre la violence
sites
qui indiquent comment fabriquer une bombe, des armes, des munitions,...
sans parler de la vente d'armes par correspondance Guns America
www.gunamerica.com
&&w cité par Le Monde du 7 mai 1999 (mais qui semble avoir
disparu depuis comme celui de
www.buynuclear.com qui
permettait d'acheter des pièces de centrale nucléaire), car
normalement l'envoi physique peut être intercepté par les
douaniers et pose donc moins de problèmes?
En 1995 lors de la vague d'attentats islamistes on pouvait trouver sur le
web la recette pour la fabrication des bombes
6.2.1.6.1.26 Quid de la protection des individus contre de nouvelles formes de pollution comme le SPAM?.
le
nombre de messages publicitaires non sollicités
s'élèverait aujourd'hui à plus d'un milliard et demi par
semaine
voir page
86: l'Etat de Californie l'a interdit, mais
quelle portée pratique?(90% des internautes reçoivent des spam
au moins une fois par semaine
www.18h00.com)
Le Netizen Protection Act proposé par C Smith à la chambre des
représentants n'est toujours pas voté (voir le site d'Eric
Labbé spécialiste de la réglementation du spamming
à l'université de Montréal
www.droit.umontreal.ca/~labee,
www.digiplace.com/e-law
,
www.biozone.ml.org/juriscom
et
www.cauce.org
6.2.1.6.1.27 Quid de la protection contre les pirates, les producteurs de virus, de bombes logiques, de Worms, de Hoax, de Chevaux de Troie,...:
régulièrement des sites aussi bien
protégés que ceux du FBI, de la Maison Blanche, du Sénat
de la NASA,ou du Département de la Défense sont piratés.
Souvent il ne s'agit que d'un geste de défi aux autorités
établies, mais dans certains cas les conséquences peuvent
être extrêmement graves (vol, altération ou destruction de
fichiers, détournement de fonds...):
Devant la conférence des ambassadeurs le commissaire Daniel
Martin de la DST rapportait qu'en mai 1998 un groupe de jeunes
Hackers de 15 à 18 ans, the Milworm, est entré dans le
réseau d'un centre de recherche atomique indien et y a volé les
travaux sur les derniers essais nucléaires..
Des virus, comme récemment Melissa font des
dégâts considérables à l'échelle mondiale
Les peines encourues aux Etats Unis sont particulièrement lourdes mais
n'ont guère enrayé le phénomène et là encore
n'ont prise que sur les pirates américains qui attaquent des sites
américains: l'épisode récent du virus IloveYou pour
lequel les dégats ont été chiffrés en milliards de
dollars a permi de se rendre compte que sa dispersion sur la toile ne
constituait même pas une infraction dans le pays (les Philippines)
où il a été créé et diffusé
6.2.1.6.1.28 Comment lutter contre les nouvelles formes de cybercriminalité (cyber-escrocs, blanchiment d'argent, chaînes pyramidales, abus de confiance, désinformation, détournement de moyens de calcul,...)
Quels
moyens pour les mettre hors d'état de nuire? Les cartes de
crédit, indépendamment de leur usage sur internet par leurs
légitimes propriétaires, offrent-elle aujourd'hui un niveau de
sécurité convenable?
Voir page
74
Quelle frontière traçer entre les actions à faible indice
de déonthologie et les actes illégaux?
Aux Etats Unis un site proposait de gagner voitures ou voyages et demandait
pour "identification" le n° de carte de crédit...et nombreux sont
ceux qui ont répondu!!!
Après l'accident de l'ATR, un site avait mis en cause les
capacités de cet appareil pour nuire à son développement
(spécifications techniques - fausses- à l'appui) (le Monde 22
septembre 1998)
Un employé de la compagnie de téléphone US West a
été arrêté pour avoir reprogrammé à
distance 2.585 ordinateurs pour les faire travailler en réseau afin de
découvrir un nouveau nombre premier (AP)
Fraude aux examens : "une cinquantaine de sites commerciaux proposent
des thèses de doctorat toute faites "Evil House Of Cheat",
"School Sucks", "Jungle Page" &&w se livrent à une
concurrence acharnée; le premier affirmait avoir servi 2 millions de
clients depuis sa création, propose 9.500 documents dans 44
catégories (5 à 20$ pièce). Confidentialité
garantie. En France on en reste là aussi au stade artisanal" (le Monde
24 juin 1999)
En grande Bretagne Scotland Yard a enregistré 40.000 plaintes en
1998 contre 12.000 en 1997 et le National Criminal Intelligence Service
préconise la création d'une police
cybernétique(dépêche AFP du 22 juin 1999)
Dans notre pays la DST, la police (le Sefti, Service
d'enquête sur les fraude aux technologies de l'information, et le
BCRCI, brigade centrale de répression de la criminalité
informatique, ainsi qu'une cellule internet placée auprès de la
DGPN) et la gendarmerie (IRCGN institut de recherche en
criminologie de la gendarmerie nationale) disposent de sections
spécialisées mais dont les effectifs ne croissent peut-être
pas à la même vitesse que les infractions: la création d'un
office central pour la lutte contre la cybercriminalité vient fort
à propos d'être décidée
6.2.1.6.1.29 Quid du rôle à donner à l'autorégulation (codes de bonne conduite) par rapport au pouvoir normatif des Etats? La "corégulation"?
Prenons
seulement (voir ci-dessus) l'exemple de la loi sur les sondages (qui ne
s'applique pas à un site de Genève consultable depuis la France)
ou sur le prix unique du livre (quelle signification pour un livre
téléchargé sur 00h00.com) ou sur les jeux de hasard
(comment interdire de jouer dans un casino virtuel) ou sur les contrats
de distribution avec exclusivité territoriale, que veut dire
cette exclusivité si la vente se fait sur le WEB? ou sur les
consultations médicales en ligne assorties de la
délivrance de médicaments?. Quid du pouvoir de
censurer? ? De la publicité pour l'alcool? Des droits
d'auteur? De la fiscalité? De la réglementation sur la
vente aux enchères? Des bonnes moeurs?
De plus la fugacité extrême des contenus, l'anonymat des
délinquants, la diffusion internationale des contenus (qui constituent
des infractions dans certains pays et non dans d'autres) placent Etats,
policiers et juristes devant des défis totalement nouveaux car on peut
douter de l'efficacité des "e-Lignes Maginot" que certains pourraient
être tentés de vouloir mettre en place (même les pays
assurant un fort encadrement de leur population comme la Chine, la Tunisie ou
l'Arabie Saoudite, y rencontrent des difficultés)
La lenteur légendaire de la justice, aggravée encore par
la dimension internationale (un membre de la DST rappelle qu'il a fallu...3
ans pour l'exécution d'une commission rogatoire avec l'Australie pour
une affaire de piratage) se trouve mise en exergue par les changements
d'échelle de temps de l'internet
La plupart des nouvelles règles à mettre en place ne rempliront
pleinement leur office que si elles sont cohérentes au niveau
international, si elles sont réalistes, c'est à dire
effectivement applicables, et, tout du moins pour ce qui concerne le monde
économique, "efficaces" c'est à dire qu'elles permette le
règlement des litiges de façon rapide et peu onéreuse.
Sinon des "arbitragistes" jouerons sur les différences de
législation et feront fortune en proposant des services aux
habitants de pays où ceux-ci sont interdits à partir de pays
où ceux-ci sont autorisés: il suffit de parcourir les quelques
exemples précédents pour voir l'ampleur du champ ainsi offert aux
aventuriers imaginatifs.
Ladbrokes International (Hilton Group) va ouvrir au premier
semestre 2.000 un gigantesque centre de prise de paris à
Gibraltar, qui sera ultérieurement "enrichi" par de multiples
jeux de casino. Y aura-t-il uniquement une version anglophone?
Elles devront trouver un équilibre entre autorégulation et
réglementation
La société a besoin de règles pour fonctionner
harmonieusement mais Lao Tseu, dans sa sagesse rappelait à son
empereur "n'interdis pas ce que tu ne peux
empêcher":
Avant de se donner à bon compte la satisfaction intellectuelle de
dire le droit, il faut s'obliger à réfléchir aux moyens de
police.
Au niveau européen, marché unique oblige, la construction
avance à grand pas: et 5 projets de directives ont été
arrêtés au niveau du principe en 1998 concernant les droits
d'auteur, la signature électronique et le cryptage, la
création de monnaie électronique, la commercialisation
à distance des services financiers et la protection des
données personnelles
Le 5 février 1999 a été publiée le projet de
directive sur le commerce électronique concernant notamment la
communication commerciale, la formation des contrats, la responsabilité
des intermédiaires et la protection des consommateurs, ...
www.europa.eu.int
Les clivages culturels se retrouvent naturellement à cette
occasion entre
mais malheureusement la vitesse de réaction n'est pas une
caractéristique de l'élaboration des règles
européennes: il faut compter de l'ordre de 6 ans entre le
moment où se dessine un consensus sur la nécessité d'une
règle européenne et le moment où celle-ci est
élaborée et intégrée dans les droits nationaux
Au niveau mondial la conférence d'Ottawa des 29 pays de
l'OCDE a étudié cette question les 7 et 8 octobre 1998
www.oecd.org: ont
été abordés en particulier les problèmes de
protection de la vie privée, de protection du consommateur et de la
fiscalité: si les points de vue se sont rapprochés sur les grands
principes il restent encore éloignés dès que l'on aborde
les questions concrètes
Un pas important a néanmoins été franchi lors de la
réunion du G8 à Paris en mai 2000
http://www.g8parishightech.org
ou
www.telecom.gouv.fr/francais/activ/techno/g8frwe2.htm
La création de l'ICANN qui a le pouvoir de décider des
règles d'attribution des noms et des domaines, et qui est une
autorité "sui generis", doté de pouvoirs qui empiètent
quelque peu sur ceux des Etats est un premier exemple qui peut donner lieu
à réflexion
Notons comme un signe très encourageant que le rapport
précité du Conseil d'Etat
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm
et le mémorandum Français sur le e-commerce figurent
aujourd'hui comme des textes de référence sur le plan
européen.
Il y a là un enjeu majeur et notre pays, en étroite liaison avec
la communauté européenne doit activement participer à ces
travaux.
Blandine Poitevin essaye d'apporter quelques réponses
sur son site
www.jurisexpert.net
Comme d'habitude des compromis devraient être trouvés entre ces
deux approches qui sont en fait plus complémentaires qu'opposées
voir sur
www.internet.gouv.fr/rapportcpaul.htm le rapport de Christian
Paul proposant une corégulation
6.2.1.7 Assurer une participation active de spécialistes français aux instances informelles qui élaborent les règles de droit sur le net
Isabelle Falque-Pierrotin, Maître des Requêtes au
Conseil d'État, a souligné l'importance de cette dimension
autorégulation dans le bon fonctionnement d'Internet
Un grand nombre de structures informelles y contribuent: signalons en
particulier le secrétariat de Internet Law & Policy
installé à Montréal (pour une raison évidente: hors
des USA mais proche de New York)
Sa mission est d'élaborer des contrats types, des ententes cadres, des
codes de conduite, des modalités acceptables de certification des
transactions,... afin de donner des outils permettant une
auto-réglementation de la communauté virtuelle.
Notre tradition juridique nous conduit en effet à considérer que
les règles de droit ne s'élaborent que par des décisions
des Etats ou résultent, pour l'international, de négociations
entre ceux-ci :
Dans le cas présent, pour le droit commercial, ceci risque de
n'être vrai que sur le plan formel, tout le travail d'élaboration,
avec les choix qu'il implique, ayant lieu dans des instances informelles.
Une difficulté culturelle supplémentaire est liée aux
méthodes d'élaboration des règles "rough consensus and
running codes" qui s'applique aussi dans l'élaboration...des codes
juridiques, comme par exemple pour le nommage
"réunions informelles hâtivement convoquées, discussions
en ligne via des forums, interventions et prises de position individuelles
plutôt que représentatives..."Denis Crose Inpi, mission
Lorentz
Dans ces instances l'autorité vient de la compétence : quelques
chercheurs français (comme Jean-Pierre Chamoux à Marne La
Vallée ou Jean-Christophe Galloux a Versailles) participent à
la réflexion mais sans doute conviendrait-il d'examiner s'il ne serait
pas nécessaire de renforcer nos équipes de recherche dans ce
domaine afin de nourrir les compétences indispensables pour peser
davantage dans les débats (et pour former les jeunes juristes dont nos
entreprises auront besoin).
les Etats Unis pour leur part, bien que se déclarant "non
interventionnistes", soutiennent fortement, sur le plan financier, les
principales associations chargées de définir les standards et les
règles du jeu pour l'Internet et le commerce électronique.
6.2.2 Alléger le poids des contraintes administratives - moderniser l'Etat
Progressivement tous les formulaires vont pouvoir être
accessibles sur le web :
Au premier juin 1999, 300 d'entre eux, qui correspondent à la
moitié du volume total des procédures administratives,
étaient disponibles sur le site
www.cerfa.gouv.fr, en
outre le site
www.Admifrance.gouv.fr
comporte le guide des droits et démarches (2.500 fiches) et un annuaire
de 600 sites des services publics
Par ailleurs dans le but d'alléger le poids des déclarations
obligatoires, l'État va dématérialiser les formulaires
fiscaux et sociaux les plus fréquemment utilisés par les PME.
En concentrant son effort sur le "front office" (c'est-à-dire sur
la transaction entre l'État et le déclarant) pour le mettre aux
normes TCP/IP/EDI, il devrait être possible de réaliser cette
évolution à fort effet d'entraînement avant la fin de l'an
2000.
(L'optimisation du "back office", c'est-à-dire des traitements
informatiques internes à l'administration, qui implique parfois la
réécriture de certaines applications, et la réorganisation
des services, pourra être traitée dans un second temps).
Le rapport Martin-Lalande estime à 50 millions le nombre de
formulaires que les entreprises doivent remplir chaque année rien que
pour l' URSSAF, les ASSEDIC, la TVA et les caisses de retraite pour un
coût d' un milliard de francs.
Il sera donc progressivement possible pour les différentes
formalités administratives (en commençant par les 6 plus
importantes : IS, TVA, DEB, DUCS, DADS et DUE) de télécharger un
formulaire "intelligent" intégrant
§ une amélioration de la qualité et de la richesse de
l'information
§ accroît la convivialité des échanges
§ donne la possibilité à travers l'exploitation des
questions posées et des suggestions d'améliorer certains
textes réglementaires et d'assurer une meilleure
homogénéité dans les réponses faciles
On ne peut que se réjouir que dans le "benchmarking"
organisé par l'université de Maastricht-Amsterdam en août
1999 entre les sites des 15 pays de l'Union, la France soit classée
première (69 points) devant le Danemark (68), le Royaume Uni (67) et
l'Allemagne (67)
www.amsu.edu/JAC/default2.htm,
Mais en même temps cette étude souligne les marges de
progrès pour avoir des sites véritablement transactionnels
"we are a long way from seeing truly interactive government but things are
headed in the right direction" Jacques Monasch, superviseur de
l'étude
Pour les applications les plus pittoresques notons le dépôt de
plainte en ligne déjà mise en place dans un Etat américain
&&w et le divorce online lancé par un cabinet d'avocats
britanniques Destop Lawyer &&w permettant d'en diviser le
coût d'un facteur 5 (ZDNet)
Par ailleurs nos amis Anglais, toujours pragmatiques, et afin d'encourager
leurs compatriotes à faire leurs déclarations en ligne, ont
partagé les gains de productivité en offrant une réduction
de 10£ à ceux qui prenaient cette option
En outre un site web avec ses FAQ (Frequently Asked Question ou Foire
Aux Questions) et la possibilité de poster un e-mail permet
§ une disponibilité des services publics 7 jours sur 7 et 24
heures sur 24 (le fameux "24 by 7")
Internet peut indéniablement être un outil puissant dans le
processus de modernisation de l'Etat.
6.2.3 Les pouvoirs publics, acteurs économiques efficaces et facteurs de progrès
6.2.3.1 Gérer les achats publics sur l'Internet
En tout
état de cause en tant qu'acheteurs les pouvoirs publics jouent un
rôle d'agents économiques et se doivent d'agir sans
délai en:
Le Canada a mis en place un système officiel d'appels d'offre
(MERX
www.merx.cebra.com) qui lance un millier d'appels
d'offre par semaine, de même que la Grande Bretagne qui conduit
ses appels d'offre sur Internet: OGC
Cette mesure qui ne peut que contribuer à la transparence de la
procédure n'est pas difficile à mettre en oeuvre et devrait avoir
un fort effet d'entraînement.
Le département de la défense américain estime
que les coûts administratifs représentent 20 à
30% du coût total des systèmes d'arme qu'il achète et
que ces coûts peuvent être divisés par 12 par une
utilisation de bout en bout d'Internet
Tous les appels d'offre publics devraient dorénavant être accessibles gratuitement par Internet
c'est
déjà le cas pour le Ministre de l'Economie, des Finances et de
l'Industrie (juillet 1998) et, depuis le mois de juillet 1999 pour tous ceux
qui sont publiés au BOAMP
www.journal-officiel.gouv.fr/boamp/R1.htm.
La réforme en cours des marchés publics pourrait être
l'occasion d'avancées significatives sur ces points
Cette nouvelle façon de procéder, accompagnée d'une
conduite leur gestion par EDI/TCP/IP, devrait entraîner de fortes
économies tant pour les entreprises que pour l'Etat :
Les investissements informatiques nécessaires notamment dans les
Directions de l'Equipement devraient recevoir à ce titre une forte
priorité budgétaire
Les opérations pilote actuellement en cours pour la
construction du centre hospitalier de Puy-en-Velay et le marché
à commande du programme Rafale (EDI Rafale) devront être
rapidement suivi par une généralisation après avoir
tiré les enseignements de ces premières expérimentations
grandeur nature
Il serait souhaitable que les collectivités locales soient
incitées à suivre ce mouvement, même si la transparence,
qui peut perturber les préférences locales, n'est pas toujours
considérée, dans les faits, comme un avantage
comme le déclare Michel Treheux de France Telecom dans le
rapport 99 de l'AFTEL :
"on comparera les appels d'offre classiques à des appels d'offres
électroniques visibles de tous. Certes le média
électronique pourra se rémunérer, mais cela contribuera
à une transparence des marchés préjudiciables à
beaucoup d'acteurs".
Les petites entreprises qui souvent n'ont qu'à remplir un bordereau de
prix verraient leur travail très allégé car elles
pourraient télécharger tout le cadre de leur réponse qu'il
leur suffit alors de compléter par quelques chiffres
cette première phase ne présente aucune difficulté et
aurait un fort effet d'entraînement
Les dossiers techniques proprement dit, parfois lourds de plusieurs Kg
pouvant éventuellement, tant que les débits du réseau
restent ce qu'ils sont, être transmis par la poste sous forme d'un CD-ROM
dont le prix de revient n'excède guère 6 F. Quant aux frais
d'envoi, hors main d'oeuvre, le DoD a calculé qu'ils passent ainsi de
30$ à 0,5$
Pour aller au-delà dans le domaine de la procédure,
(remise en cause de la procédure de soumissions des propositions par
"enveloppe cachetée") il est nécessaire de procéder
à la mise à jour des textes légaux.
Les travaux du Conseil d'Etat en 1998 ont permis de faire un grand pas en avant
dans cette direction.
Par contre rien n'empêche dès aujourd'hui d'offrir la
possibilité aux entreprises d'assurer tout le suivi de
l'exécution par EDI / TCP/IP, ce qui entraînerait pour tous
des économies substantielles
Toujours selon les estimations du DoD le coût de chacun des 14
états intermédiaires en moyenne nécessaires pour
l'exécution d'une commande publique élémentaire
passerait ainsi de 50$ à 4$)
Les projets en ce sens du ministère de l'équipement
doivent être encouragés et l'équipement des DDE en
micro-ordinateurs développé en conséquence (il
s'agit-là d'un investissement hautement rentable) : nous avons plus
haut en particulier l'expérimentation en cours à COLMAR.
l'administration américaine qui a décidé de mettre
l'essentiel de ses appels d'offre uniquement sur Internet avant l'an 2000 et le
Royaume uni affiche un objectif de 90% en volume d'ici 2001 pour les achats des
administrations centrales
6.2.3.2 Encourager la migration sur Internet des services Minitel
Réservations de train ou d'avion, météo,
information sur les spectacles, VPC, services bancaires se sont
développés depuis de nombreuses années sur le minitel.
Il convient de les rendre également accessibles par l'Internet afin de
créer une masse critique d'offre de services (sans bien entendu fermer
les services Minitel correspondants qui seront encore pendant des années
les seuls utilisables pour des personnes n'ayant pas accès à un
micro ordinateur)
Cf sur ce sujet les propositions du rapport MERLIN
www.telecom.gouv.fr/francais/activ/techno/rap_merlin0499.htm
Aujourd'hui 95 % des éditeurs minitel privés ont
déjà migré au moins partiellement sur Internet (contre 50
% il y a un an): les plus en retard sont certains services publics notamment
pour recrutements (et souvent le minitel est le seul accès possible!!).
La situation actuelle, dans laquelle la passation d'une commande à un
vépéciste, ou même la consultation de la liste d'attente
à un concours public génère une rémunération
pour le serveur est aussi anormale que confortable :
Internet devrait permettre de remettre les pendules à l'heure
Après qu'un serveur suisse ait mis dès 1995 les
horaires de la SNCF gratuitement sur Internet notre entreprise nationale
vient de franchir le pas avec un site considéré comme très
réussi
wwwsncf.fr/voy/index.htm
.. mais qui a attendu 1998 pour ne plus obliger le client à se faire
facturer par le kiosque la réservation de son billet sur le 36 15
Les pouvoirs publics se doivent de donner l' exemple pour ce qui les concerne
en poursuivant l'action entreprise en 1998 dans le cadre du PAGSI : en
particulier toutes les inscriptions comme les résultats des concours des
écoles publiques devraient être accessibles gratuitement par
internet, en 1999 ce n'est toujours pas le cas.
6.2.4 Favoriser toute initiative permettant d'améliorer la vitesse de transmission et de diminuer les coûts pour le client
Voir
également sur ce sujet le rapport de Jean-François Abramatic
http://mission-dti.inria.fr/index.html
Le projet Quantum, successeur de TEN 34 ne semble viser que 0,155
gigabit/s!
Si le coût élevé de l'énergie a conduit nos
constructeurs automobile à déployer des trésors
d'intelligence pour développer des moteurs à faible consommation
d'énergie, ce qui s'est révélé un atout sur le long
terme, on peut douter qu'il en soit de même pour la bande passante
Il en va de notre capacité à permettre à nos
laboratoires et à nos entreprises de développer les logiciels et
les applications capables de tirer partie de ces évolutions
Il s'agit là d'un enjeu essentiel car
"l'ordinateur, connecté en permanence devient un outils beaucoup
plus utilisé et se transporte du bureau vers la cuisine. Trois fois plus
souvent interrogé, sa vitesse de navigation permet de visiter quatre
fois plus de pages" (Martin R Hannes President of Road Runner
International)
Selon Jupiter Communications 30% des internautes américains devraient
bénéficier des accès à haut débit en 2003
(alors que le RNIS totalement obsolète devrait disparaître
progressivement), et comme toujours il s'agira de la fraction de la population
la plus éduquée et la plus solvable avec laquelle se
bâtiront les nouveaux modèles
Un retard dans la disponibilité pour tous du large bande interdira
à nos entreprises de participer à la prochaine vague
d'évolutions. A Internet Fall 1999 il se disait
déjà
Aux USA, 500 000 personnes en bénéficient déjà
aujourd'hui,
www.cabledatacomnews.com/kinetic.htm depuis début 1998 on
assiste à de gigantesques rapprochements entre "Telco" et "Cablos"
Renater II (0,65 gigabit/s)
www.renater.fr et TEN
34 (0,034 Gigabit/s) sont loin du compte au regard des 1000 gigabit/s pour
le projet NGI, mais le prix "absurdement élevé" (c'est le
terme employé par l'Usine Nouvelle) des télécommunications
européennes fait qu'il coûte néanmoins40M$ par an.
Or certains projets comme ceux de la fondation Sandoz
voir page
146 ou les investissements
réalisés par les nouveaux opérateurs comme Level 3,
semblent indiquer que de tels débits pourraient être rapidement
disponibles sur le plan commercial.
"High Speed Online is the Future and the Future is Now".
Le
PCRD (programme cadre de Recherche et développement)
européen devrait fournir le cadre et les ressources de cette ambition.
Certes le 4ème programme cadre (1994-1998) il y avait selon
les estimations de la commission 200 projets traitant de l'internet, pour
l'essentiel dans le cadre des programmes ACTS (réseaux) et
Esprit (technologies de l'information), traitant des approches
sectorielles du commerce électronique, de l'impact sur le management, de
la propriété intellectuelle, des technologies innovantes comme
les agents intelligents, les aspects légaux, le développement des
terminaux et des lecteurs, l'interopérabilité,...
Le PCRD a indubitablement favorisé de fructueux échanges entre
les équipes européennes mais s'il est substantiel et consacre 15%
de son budget total aux NTIC (550 M d'euros) il ne répond pas au besoin
d'un véritable programme fédérateur ambitieux
Cela étant soyons bien clair il ne s'agit absolument pas de
promouvoir des réseaux "Propriétaires" qui ne seraient pas
strictement compatibles TCP/IP pour aider des entreprises nationales qui en
seraient les promoteurs (en l'absence d'une possibilité de cryptage,
l'incompatibilité avec les standards Internet, sert en effet parfois de
"technique" pour assurer la sécurité des transmissions):
utilisant les protocoles Internet mais :
voir aussi page 216 le projet ANX
www.anxo.com des industriels
américains du secteur automobile
6.2.5 Une mission d'éclairage public
6.2.5.1 Avoir au niveau des pouvoirs publics un discours fort clair et crédible sur Internet
L'opinion des différents acteurs sur Internet commence
à basculer et, dans ce type de période, le discours est un
élément important de l'action elle-même, peut-être
d'ailleurs davantage encore dans un pays comme le nôtre ou quoi qu'on en
dise chacun attend beaucoup de l'Etat.
Deux écueils doivent être soigneusement évités nous
semble-t-il :
L'immense importance du "discours d'HOURTIN" aura été d'avoir
réussi à neutraliser ceux qui dans les différentes
structures bloquaient tout développement et, à l'inverse, de
légitimer ceux qui jusqu'alors s'épuisaient à ramer
à contre-courant.
6.2.5.2 Diffuser l'information publique
Sur le
plan symbolique le Journal Officiel était évidemment une
priorité : il était en effet paradoxal qu'en janvier 98 notre JO
ne soit accessible sous une forme exploitable qu'en Allemagne et au Japon
En France il n'est sur Internet que depuis juillet 97 et dans un premier temps
seulement sous forme de facsimile occupant 100 fois le volume d'un document en
mode texte, et ne permettant ni navigation ni recherche sur mot clé,
(alors même que, par sa conception, il constitue déjà un
véritable document HTML avec des liens prévus pour une navigation
: "vu la loi du..." "En application de l'article...").
Il manquait jusqu'à l'arrivée de l'Internet la solution
technologique permettant pour un prix modique une consultation aisée: la
technologie papier ne pouvait proposer que la mise en forme de "code" alors que
HTML offre une solution beaucoup plus simple et plus appropriée :
depuis le 2 février 98 c'est chose faite même si l'ergonomie
est encore largement perfectible. En effet, le système mis en place
modifie régulièrement (volontairement ?) les adresses des pages
ce qui interdit de mettre un pointeur sur le texte
www.legifrance.gouv.fr
De même au niveau européen la commission a mis sur son site Europa
www.europa.eu.int 500.000
documents provenant de toutes les instances communautaires (y compris la Cour
de Justice ainsi qu'une pléiade d'agences).
EUR-Lex constitue une base de donnée juridique unique: 1 million de
pages en 11 langues, enrichi chaque jour de 1500 nouveaux documents, 5
personnes sont mobilisées pour répondre en 48h aux demandes dans
la langue du correspondant.
Informations opérationnelle en temps réel aussi pour
permettre à chacun de décider en connaissance de cause: pollution
atmosphérique
www.airparif.asso.fr ,
conditions de circulation
www.sytadin.tm.fr
www.lepilote.com
Par ailleurs les pouvoirs publics se devaient de mettre à
dispositions, sous une forme accessible, les gigantesques sources
d'information dont ils disposent (statistiques, études
économiques, brevets...).
Le Ministère de l'économie des finances et de l'industrie
a commencé pour sa part à publier sur internet une large partie
de ses immenses ressources: avec 100.000 page il constitue maintenant un des
sites de référence majeurs sur l'économie française
www.finances.gouv.fr .
Il convient toutefois de veiller à ce que l'Etat ne concurrence pas de
façon anormale les éditeurs privés dans l'exploitation des
données brute inhibant ainsi des capacités d'analyse
privées, et plus encore, que l'attribution de concessions exclusives ne
conduise à confisquer ces information au profit de certains
Mais il apparaît souhaitable également de donner accès aux
ressources culturelles dont il est propriétaire (musées,
patrimoine,...). le nombre de consultations déjà atteint (10.000
par jour), montre qu'il y a là une véritable attente
www.culture.fr.
L'approche "softselling"
voir page
95 appliquee aux
musées conduirait à offrir gratuitement la visite mais de
proposer à côté une boutique richement pourvue.
Vers une évolution de la politique commerciale de la documentation
française ?
L'objectif poursuivi normalement par les pouvoirs publics est de faire
connaître le plus largement possible un certain nombre de documents ou de
rapports participant à l'élaboration d'une réflexion
collective : ce n'est pas de faire fonctionner un service d'édition
Les auteurs ne sont pas rémunérés et la facturation n'est
justifiée que pour couvrir les coûts d'édition, tous les
documents devraient donc être téléchargeables à
coûts nuls :
Seuls les documents papier devraient être facturés à prix
coûtant, et on pourra, comme certains éditeurs, les imprimer
seulement à la demande, ce qui évite des stocks parfois dormants
(le coût d'une impression à l'unité d'un livre de taille
moyenne, avec une machine docutec de Xerox, est d'environ 30F).
"C'est le devoir de l'Etat que de permettre à tous les citoyens de
consulter gratuitement les rapports publics, et pourtant la plupart d'entre
eux, fort intéressants mais peu accessibles ne seront lu par personne"
Jean-Paul Baquiast contrôleur d'Etat, auteur du rapport sur
l'administration et l'Internet
www.admiroutes.asso.fr/mission/index.htm , président
d'Admiroute
www.admiroutes.asso.fr
Comme il est en général plus facile de travailler sur un document
papier quand on en a véritablement besoin, et comme il est sans doute
moins cher d'acheter un document que de l'imprimer soi-même, on peut
penser que loin de cannibaliser l'édition papier,
l'édition électronique, qui présente l'immense
avantage de permettre aux documents d'être détectés par les
moteurs de recherche, amènera de nouveaux clients pour
l'édition papier
cela implique néanmoins qu'il soit possible de l'obtenir simplement et
rapidement.
C'est la politique qui a été suivie par le Conseil
d'Etat pour son récent rapport (texte
téléchargeable gratuit, version papier 95F)
www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm et
qui devrait devenir le mode normal de diffusion pour les documents publics. Les
préconisations du rapport de Patrice Bloche remises récemment au
Premier Ministre procèdent du même esprit.
6.2.5.3 Faciliter les accès "grand public", favoriser l'usage d'Internet à toutes les étapes du processus éducatif et former les spécialistes nécessaires.
L'Education nationale avec le concours des collectivités
locales a accompli un pas déterminant en 1998 permettant de
dépasser des pays comme l'Angleterre ou l'Allemagne : aujourd'hui 90%
des lycées sont connectés, 70% des collèges et 15% des
écoles.°
Il reste cependant du chemin à faire vis à vis des pays du Nord
qui offrent déjà des connections à très haut
débit (gigabit) à leurs écoles
Certains pédagogues pensent que l'étape clé est celle
de l'école maternelle, à l'âge de la curiosité,
où les enfants n'ont de cesse en interrogeant leur environnement d'avoir
réponse à toutes leurs questions ("dis papa pourquoi les
cigognes...") avant d'être éduqués à se taire et
à écouter ce qu'on leur enseigne. C'est l'option prise par
Singapour
Des sites adaptés au plus jeune âge initient à
l'apprentissage des formes, des couleurs, de la lecture ou de l'écriture
à partir des contes fantastiques.
Ils invitent à la réalisation de pages personnelles, à la
recherche d'informations, à la création de communautés
voir
www.momes.net animé par
Marie Plassard et des enseignants bénévoles
Un effort tout particulier devrait être fait pour la formation de ceux
qui peuvent jouer un rôle démultiplicateur dans le
développement d'Internet (Ecoles de journalisme, Ecoles de gestion,
Ecole nationale d'administration, Facultés de droit et Ecole de la
magistrature).
Il va de soi que les écoles dépendant de notre
ministère doivent jouer un rôle exemplaire et moteur.
6.2.5.4 Conduire une politique de recherche ambitieuse
6.2.5.4.1 Bien entendu dans le domaine des technologies dures
Notre
pays sur ce plan tient une place tout à fait honorable avec
Aujourd'hui avec la création du RNRT (
www.Telecom.gouv.fr)
fonctionnant sur la base d'appel à proposition les choses sont plus
claires et l'irrigation de l'ensemble du potentiel recherche et enseignement
supérieur mieux assuré
Néanmoins Jean-François Abramatic souligne dans son
rapport "La France doit faire face à une situation où le
retard accumulé demande des mesures d'urgence...L'effort doit
aussi être conduit en accord avec la culture de l'Internet. Encourager le
développement de logiciels libres est un moyen de créer un
réseau de compétences rompu aux pratiques de la communauté
de l'internet"
Cela étant la mission Lorentz a souligné à juste
titre la portion tout à fait congrue accordée aux technologies
liées à Internet dans le dernier programme.
www.finances.gouv.fr/mission-commerce-electronique/travaux/synthèses/19-r
d.htm
En particulier la mission souligne l'importance du programme "Internet du
Futur" Américain et Canadien qui assurera une liaison entre les
meilleurs centres de recherches privés et publics avec un débit
1000 fois supérieur aux débits futurs de Rénater II
permettra ainsi de développer des applications radicalement nouvelles.
De même le programme européen (PCRD) s'il est substantiel
et consacre 15% de son budget total aux NTIC (550 M d'euros) manque encore d'un
programme fédérateur ambitieux.
"la concentration des efforts autour d'un programme fédérateur
peut avoir un effet mobilisateur comparable à ceux des programmes
spatiaux mais avec un potentiel très supérieur d'irrigation de
l'économie" &&w
Il est essentiel de conserver dans ce domaine stratégique des
équipes parmi l'élite mondiale pour 2 raisons :
La privatisation de France Telecom a permis de clarifier une situation
jusqu'alors un peu confuse : en effet le CNET était à la fois le
laboratoire de l'entreprise et en plus le centre technique de la profession de
l'électronique et des Télécom, l'enseignement
supérieur des Telecom (notamment l' ENST) étant de ce fait sous
doté en matière de recherche.
6.2.5.4.2 Mettre au point les outils adaptés aux PME
Un
nombre considérable d'esprits brillants (notamment dans les
universités américaines et les centres de recherche comme le CERN
ou l'INRIA) ont développé des outils tout à fait
remarquables qui permettent aujourd'hui à Internet de s'imposer dans le
monde
Jusqu'à présent cependant les PME n'ont pas été au
centre des préoccupations, et peu de produits spécifiquement
adaptés à leurs besoins ont été
développés (EDI ou EDT light, mini packages de gestion de
production incluant les fonctions Internet,....)
Les Écoles d'Ingénieurs qui ont tout à la fois les
compétences techniques et la connaissance du monde des entreprises
devraient être incitées à investir sur ce thème. Le
développement des stages longs en PME proposé plus haut devrait
permettre de détecter les sujets les plus importants à
travailler
6.2.5.4.3 Quelques sujets de recherche qui paraissent essentiels pour nous permettre d'utiliser les potentialités d'Internet plus intelligemment
Tout au
long de ce rapport nous avons vu quel bouleversement les technologies de
l'Internet apportait tant aux grandes entreprises qu'aux PME et plus encore au
fonctionnement de tout le tissu économique
Mais au-delà de l'économie, c'est toute l'organisation de la
société qui va devoir être repensée :
Si l'Internet ne change par les fondements du droit, elle gomme la notion de
territoire, et par la même elle remet en cause un certain nombre
d'aspects de la souveraineté des États
Pour ne rappeler que quelques petits exemples très terre à terre
voir page
204 :
ü Comment éviter que l'enseignement ne soit centralisé aux
US comme c'est le cas aujourd'hui pour le cinéma?
ü Comment empêcher les Indiens du Chiapas de communiquer en direct
au monde entier ? aux possesseurs de morceaux de musique de les transmettre
à travers le monde? Quid du pouvoir de censurer ? du copyright?
ü Quid du prix unique du livre? Des droits d'auteur?
ü De l'interdiction des sondages pendant les campagnes
électorales? De la publicité pour l'alcool? De la
réglementation sur les casinos?
ü De la possibilité d'avoir des droits plus restrictifs sur la
délivrance de soins médicaux et de médicaments d'un Etat
à l'autre
ü De la possibilité d'avoir en matière éditoriale
des règles de moralité publique différente des autre
état?
ü De la fiscalité?
ü Que penser de l'existence de fichiers qui permettent de répondre
la question "donnez-moi la liste des célibataires hispaniques
âgés de moins de trente-cinq ans, habitant dans des quartiers
résidentiels, ayant un épagneul breton et faisant des achats
d'impulsion"? (Louis Michel Morris PEE New York)
ü Dans un monde de plus en plus dépendant de la gestion de
l'information quelles seront les nouvelles formes de guerre? Quels seront les
nouveaux armements pour la soft-war?
Devant de telles interrogations qui ne manqueront pas de nous bousculer, comme
elles commencent à bousculer les pays qui ont compris l'Internet avant
nous, nous avons collectivement un cruel besoin d'éclairage public
Certes notre retard est certes là aussi un atout car il suffit de
traverser les frontières pour faire de la prospective
Mais on peut aussi penser que les chercheurs ont dans ce domaine un rôle
crucial à jouer pour éclairer nos concitoyens et tout
particulièrement les décideurs afin de les aider à
gérer au mieux tous ces défis
Mais contrairement à ce que pensent beaucoup en cédant à
la facilité d'une analogie trop facile entre les NTIC et les
biotechnologies, il faut prendre conscience qu'Internet est d'abord un
standard bien avant d'être une technologie:
ü Quels sont les nouveaux risques de fracture sociale? Nouveaux facteur
d'intégration et nouveaux exclus? Quid de l'impact sur la fracture
Nord-Sud? Du droit du travail?
Même dans les cas où le droit est clair, y a-t-il les gendarmes
pour le faire appliquer? Et que vaut un droit qui n'est pas applicable?
le protocole Internet (IP) n'est pas plus innovant que l'idée qui a conduit à convenir du fait qu'un rond avec une queue se prononçait "a" et que b-a se prononçait "ba"
Et
pourtant cette simple convention qu'est l'écriture a permis de signer
des contrats, d'écrire des lois, de capitaliser les connaissances,
d'établir une communication entre des personnes éloignées
l'une de l'autre et par là même de développer la science et
de modifier ainsi profondément l'organisation de la cité :
Comme pour l'Internet l'écriture a surtout permis des innovations
d'usages (comme le droit écrit, les catalogues de VPC, la signature de
contrats, la tenue de comptabilité ou les publications scientifiques)
plus encore que des innovations technologiques (comme la gomme, le crayon, le
stylo, l'entre et la machine à écrire)
Nous avons donc aussi besoin des chercheurs dans le domaine
économique, juridique politique et social pour nous permettre de
comprendre des phénomènes extraordinairement complexe et
espérer ainsi pouvoir utiliser les potentialités d'Internet plus
intelligemment tant pour notre économie que pour notre
société
De nombreux pays investissent dans ce domaine (en particulier Harvard,
l'université de Montréal ou la Sloan School of Economics du MIT
mais nous avons le sentiment que trop peu d'équipe française s'y
sont aujourd'hui investies)
Nous avons même cru comprendre que l'organisation des avancements
administratifs des chercheurs réservait ce domaine aux esprits forts qui
n'attendaient aucune reconnaissance académique et que cela excluait
pratiquement les jeunes
"je ne peux pas prendre la responsabilité de les orienter dans une voie
qui serait pour eux un suicide professionnel" (un éminent directeur de
recherche du CNRS) :
voici à titre d'exemple quelques sujets qui mériteraient sans
doute de faire l'objet de travaux de recherche
6.2.5.4.3.1 Quelles mutations Internet génère-t-il dans les structures industrielles ?
6.2.5.4.3.2 Quelles mutations dans l'organisation des entreprises ?:
de prestigieuses institutions comme Harvard étudient par
exemple les nouvelles formes d'organisation qui se mettent en place sous
l'influence des nouveaux circuits de l'information (Hyperarchie) ou les
mécanismes de création et de développement des
communautés virtuelles ainsi que leur impact sur l'organisation des
entreprises [31]
De telles recherches fourniraient en outre des éléments
précieux pour appréhender les conséquences en terme
d'emploi et de qualification, afin de pouvoir donner des guides pour les
initiatives en matière de formation et de conseils d'orientation.
Nous avons vu l'importance du facteur humain dans cette mutation qui est
susceptible d'apporter de profonds bouleversements dans les entreprises. Une
bonne compréhension des éléments de blocage ainsi que des
voies de solutions possibles mériteraient des recherches approfondies
6.2.5.4.3.3 l'Internet une économie de standards et non de High Tech: NTIC ou plutôt NST?
L'objectif premier ne semble pas en effet pas dans ce domaine d'avoir le
meilleur produit mais d'imposer son standard au marché : quelles sont
les stratégies des start-up? pourquoi ce ne sont que rarement les
meilleures technologies qui l'emportent?
Plutôt que NTIC, Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication dont nous avons vu à quel point ces mots étaient trompeurs, il serait plus exact de parler de NST : Nouveaux Standards Transactionnels
6.2.5.4.3.4 Quelles évolution dans les modèles économétriques: les coûts? La rentabilité des investissements immatériels? Les mécanismes de financement?
Cette situation est susceptible de créer de graves
instabilités boursières de nature nouvelle: il
conviendrait de s'appliquer à mieux comprendre ce
phénomène et à imaginer de nouveaux mécanismes de
régulation
6.2.5.4.3.5 Quelles conséquence sur la formation?
Comment
reconcevoir la formation avec l'émergence du e-learning?
Voir page
55
6.2.5.4.3.6 l'urbanisme
On n'a
jamais vu au cours de l'histoire l'arrivée d'un nouveau moyen de
communication qui n'ait pas entraîné une profonde
restructuration des villes, voire la disparition complète de
certaines et l'apparition de nouvelles (cf. les bateaux transatlantiques, le
train, la voiture,..)
L'objectif est d'essayer d'analyser et de mieux comprendre toutes les
conséquences de la "numérisation" d'une ville, le
séminaire de Parthenay de septembre 1999 qui fait un point sur ce projet
est accessible au
www.district-parthenay.fr/seminaire.htm ,
Notons ici la très intéressante initiative de la
communauté européenne qui a mis en place le projet
"IMAGINE" avec 4 villes européennes ayant fait le pari de
l'internet (Parthenay, Casale Monferrato en Italie,
Torgau et Weinstadt en Allemagne),en partenariat avec des
industriels du domaine des NTIC et des équipes de recherche en sciences
sociales
6.2.5.4.3.7 l'aménagement du territoire
6.2.5.4.3.8 dans le domaine juridique
être capable de peser dans les enceintes où se préparent
les nouvelles règles du jeu mondiales afin que nos légitimes
intérêts puissent être pris en compte
6.2.5.4.3.9 dans le domaine social et politique
6.2.5.4.3.10 dans le domaine artistique
6.2.5.4.3.11 Dans le domaine militaire
En janvier 1999 l'hebdomadaire anglais Sunday Business faisait état du
détournement du satellite Skynet4: les pirates qui
s'étaient introduits sur le site internet demandaient 3 millions de
£ pour cesser leurs agissements
Un groupe d'experts du Pentagone, le Csis, estime qu'une
trentaine de hackers répartis sur la planète et doté
d'un budget de 10 millions de dollars pourraient causer de très
sérieux dégâts à la première puissance du
monde (Netsurf juin 1999)
Comme en écho en Août 1999 l'armée chinoise annonce
qu'elle est favorable au recrutement et à la formation de hackers et au
même moment, le 8 août, trois sites officiels de Taiwan sont
victimes d'attaques
En septembre 1999 José Ramos Horta leader timorais menace
de lancer les "Hacktivists" à l'assaut des systèmes vitaux
indonésiens
"aujourd'hui la France n'avance dans ce domaine que sur la pointe des pieds
par rapport aux avions et aux chars" déclare aux Echos Paul Ivan de
Saint Germain ancien directeur des recherche au ministère de la
défense
6.2.5.4.3.12 Dans le domaine de la formation: NTE et e-learning
C'est
toute une nouvelle forme de pédagogie qu'il s'agit d'inventer pour
exploiter au mieux les potentialités des NTIC dans un monde de plus en
plus complexe, qui évolue de plus en plus rapidement et où la
qualification des personnes devient le principal atout
6.2.5.4.3.13 Dans le domaine médical
6.2.5.4.3.14 dans le domaine de la politique de la recherche et de l'évaluation des chercheurs
bien
entendu les chercheurs ont été les premiers à utiliser
l'Internet pour le fonctionnement de leur communauté par essence
mondiale pour autant toutes les conséquences ont-elles
étés tirées des possibilités de l'outil? prenons
seulement un exemple
C'est là un pouvoir immense qui se traduit par des tarifs prohibitifs
(jusqu'à 80.000F pour un abonnement annuel à une gazette qui ne
fait que rendre à la communauté ce qu'elle lui a fourni
gracieusement!!)
Ceci explique leur immense prospérité (40% de marges
d'après Le Monde), souvent dénoncée, surtout quand on sait
qu'un seul groupe de presse contrôle maintenant l'essentiel des
publications au plan mondial
On peut imaginer aujourd'hui un tout autre système d'évaluation
par les pairs basés sur des publications sur l'Internet (comme l'a
proposé Philippe Lazard ancien directeur général de
l'Inserm): les revues ont bien vu le danger et pour dissuader les chercheurs de
jouer cette carte interdisent de publication chez elles tout article
déjà divulgué sur le web
On peut dire qu'aujourd'hui ce sont les revues qui "font" la carrière
des scientifiques
6.2.5.4.4 Mobiliser tout particulièrement les écoles relevant de notre Ministère
Les
Écoles dépendant du Ministère de l'Economie, des Finances
et de l'Industrie (Écoles des mines et Écoles des
télécommunications tout particulièrement), devraient
être fortement mobilisées afin de jouer un rôle moteur dans
ces domaines dans le cadre du réseau de recherche qui se met en place.
Le réseau des Ecoles des mines (Paris
www.ensmp.fr - Saint-Etienne
www.emse.fr -
Alès
www.ensm-ales.fr -
Douai
www.ensm-douai.fr
- Nantes
www.emn.fr -
Albi-Carmaux
www.enstimac.fr
) dispose en effet à la fois
- d'une équipe qui n'a guère d'équivalent ailleurs, en
sociologie de l'innovation CSI (Michel Callon)
- d'équipes de recherche reconnues en informatique (notamment
François Bourdoncle a conçu et réalisé un
des éléments clefs du principal moteur de recherche mondial, Alta
Vista, celui qui se cache derrière la touche REFINE en se nourrissant
d'ailleurs de concepts de proximité linguistique
développée au CSI, (ce qui montre la fertilité potentielle
de telles collaborations entre sciences humaines et sciences dures) et
Robert Mahl qui a mis au point moteur de recherche et système
d'indexation permettant de mettre l'ensemble des textes officiels sur
l'Internet).
- d'Ecoles et de laboratoires implantés en province ayant l'habitude de
travailler au développement économique local, en étroite
liaison avec les DRIRE et ayant toutes développé des
compétences dans les NTIC. Voir en particulier l'audit
réalisé par Jacques LESOURNE et Pierre BERNHARD dans le cadre du
Comité d'évaluation scientifique (
www.cgm.org/themes/deveco/formati/rap-tic.html).
Les Écoles des Télécommunications, de leur
côté, comportent des équipes spécialisées en
réseaux et en nouvelles technologies de l'information.:
Département "Réseaux" à l'ENST Paris
www.enst.fr , Département
"Réseaux et Services multimédia" à l'ENST de
Bretagne
www.enst-bretagne.fr ,
Départements "Réseaux et services de
télécommunications" et "Logiciels réseaux" à
l'INT
www.int-evry.fr ,
Département "Informatique et réseaux" à l'ENIC
www.enic.fr , Unités
"Communications d'entreprise" et "Communications multimédia" à
EURECOM
www.eurecom.fr
.
Internet est aussi un défi majeur pour l'enseignement supérieur
et tout particulièrement pour nos écoles (Annexe &b "Internet
un triple défi pour l'enseignement supérieur" &&w)
L'étude de faisabilité d'une Grande Ecole d'Ingénieur
Virtuelle doit être activement poursuivie et donner lieu à des
débuts de réalisation dès 2001
voir page
55
Les réflexions conduites aujourd'hui sur ce point par Jean-Claude
Merlin et Claude Trink conduisent à penser qu'il serait
opportun de créer un Département "d'ingénierie
de la Formation" à part entière, capable
6.2.5.5 Favoriser la création de labels pour éclairer le client
Le
consommateur n'achètera que s'il a confiance dans le fournisseur
rencontré au hasard de sa navigation.
Un (ou plutôt des) système (s) de labellisation crédible(s)
sont un élément essentiel pour le décollage du commerce
électronique.
Aussi paraît-il important qu'au niveau national et européen soient
encouragées les initiatives permettant de fournir les indispensables
"intermédiaires de confiance" (référencement
proprement dit, plates-formes de commerce électronique, système
de garantie de bonne fin des transactions, "notaires" de clefs,...
voir page
89) pour un developpement du
commerce électronique qui permette à nos entreprises de lutter
à armes égales.
La création du domaine "france.fr", pour les entreprises des
secteurs du tourisme de la culture et de l'information, procède de cette
logique, de même que la labellisation des sites export par le
Secrétariat d'Etat au commerce extérieur
6.2.5.6 Les pouvoirs publics promoteurs du développement économique
Les
différentes aides et services proposés par les pouvoirs publics
aux entreprises sont souvent critiquées pour leur complexité, la
difficulté à trouver l'information et la personne
compétente est un reproche fréquemment adressé aux
administrations,: Internet semble particulièrement bien adapté
pour offrir une information exhaustive, cohérente, constamment mise
à jour, avec les coordonnées de l'interlocuteur pertinent
Les demandes d'aide pourraient être transmises électroniquement,
en un seul exemplaire rempli à partir d'un dossier type, limitant ainsi
le coût administratif des procédures. La rediffusion du dossier
aux services participant à l'instruction, au sein de l'administration,
serait pour sa part accélérée et allégée
Autre exemple : les entreprises devront pouvoir obtenir des PEE32(*) ou du CFCE
www.cfce.fr de façon
rapide et simple les informations abondantes dont ceux-ci disposent sur les
marchés étrangers (informations de synthèse et
pointeurs sur les sources riches en informations pertinentes et à
jour).
Pour les PEE quadrillant les Etats-Unis, internet est d'ores
et déjà devenu un outil majeur utilisé quotidiennement
- pour suivre l'actualité des entreprises ou des secteurs professionnels
(technologie PUSH)
- pour rechercher l'information sur le web
- pour travailler avec leurs interlocuteurs (e-mail) : une difficulté
est que beaucoup d'entreprises françaises cherchant à
pénétrer le marché américain n'ont même pas
d'e-mail (alors que la quasi totalité des demandes provenant
d'entreprises américaines utilisent le courrier électronique)
On nous a cité à San Francisco l'exemple d'une entreprise
présélectionnée pour faire une soumission et qui
s'était vue adresser une RFQ (Request For Quotation) après avoir
mené une onéreuse campagne de prospection. Elle ne disposait
malheureusement pas de boîte aux lettres électronique pour
recevoir cette requête...
- grâce à un Intranet, en cours de développement pour
rendre accessible à tous les membres des PEE l'ensemble de la
documentation et des notes de synthèse élaborées par
chacun, de faciliter la gestion (congés,..), et les échanges
internes
- pour mettre à disposition toute l'information souhaitable grâce
à un site web (avec une partie gratuite et une partie accessible par
abonnement)
- et même pour pré-vendre les publications du poste
(softselling...)
Un des chargés de mission nous a également indiqué, qu'a
titre personnel, pour éviter la "corvée" des courses, il fait ses
emplettes au supermarché par l'internet et se fait livrer ainsi à
domicile
Bien entendu ce qui vaut pour l'Etat vaut aussi pour l'ensemble des pouvoirs
publics (Conseils Régionaux, Conseils Généraux,
Mairies,...), et plus généralement pour tous ceux qui ont une
mission de développement (CCI, Organisations professionnelles,...).
6.2.5.7 Aider les PME à se saisir des opportunités offertes par Internet et favoriser la création d'entreprises
Ces deux points vont maintenant être développés dans les 2 prochains chapitres.
6.3.1 Une nécessité pour l'administration : travailler en équipe de projet interministérielle
Le plan
d'action que nous proposons à partir de l'analyse
précédente comporte 6 volets:
Les quelques exemples qui suivent illustrent clairement
ð construction : architectes, BTP, fournisseurs de composants du
bâtiment,...
ð agriculture, matériels agricoles, produits
phytosanitaires,...
ð industrie, courtier d'assurance, logistiques, distribution,
publicité...
ð culture avec les nombreux secteurs industriels qui y sont
liés tourisme, transport, télécommunications,....
Enfin comme nous l'avons vu les micro-entreprises (artisanat, service,
commerce, ...) sont particulièrement à même de tirer profit
de cette évolution, mais ont besoin plus encore que les autres d'un
environnement favorable pour en saisir l'occasion avec succès
Mais comme nous l'avons constaté plus haut, Internet, outil de
communication, ou plus exactement de transaction, ne prend tout son sens que
quand il se développe dans l'ensemble d'une communauté
économique.
Il est donc souhaitable, dans un souci d'efficacité, que dans ce domaine
l'administration puisse travailler en "équipe de projet"
interministériel (à Paris comme sur le terrain)
6.3.2 Informer les PME et les sensibiliser aux enjeux d'Internet
6.3.2.1 Les grandes réunions de sensibilisation: en général un coup d'épée dans l'eau
C'est
souvent la première idée, ce n'est pas toujours la meilleure:
on peut avoir un sentiment de gain de productivité en permettant d'un
coup à un grand nombre de chefs d'entreprises d'écouter des gens
de grande qualité leur expliquer l'internet et ce qu'ils peuvent en
attendre
Malheureusement, au grand dam des organisateurs on constate que ne
viennent à ces réunions chronophages que ceux qui sont
déjà sensibilisés et qui sont avides d'en savoir plus ou
de tester leurs projets:
Les initiateurs de ces manifestations se désolent en outre de voir le
faible nombre de vraies PME parmi un public essentiellement constitué
d'institutionnels et de sociétés de service qui recherchent le
client
Ceci est en fait tout à fait normal car un chef d'entreprise dynamique
est en général sollicité de toutes part et doit
gérer ses priorités. S'il n'est pas préalablement
convaincu qu'il y a un réel enjeu pour son affaire il ne se
déplacera pas (n'oublions pas non plus que toutes les entreprises ne
sont pas au chef lieu de région): "seuls les croyants vont
à l'office"
Les opérations "d'évangélisation" (cf §
suivant) sont un préalable incontournable au succès de telles
opérations
........ sauf à utiliser la "technique du coucou" en
profitant d'une réunion professionnelle incontournable et en profitant
de la présence effective des chefs d'entreprises pour faire passer le
message (qui doit alors être particulièrement percutant
pour atteindre des auditeurs qui se sont mis parfois "en position veille")
Le seul cas où la méthode consistant à inviter les
industriels à une réunion de sensibilisation sans travail de
terrain peut marcher c'est lorsque la puissance invitante a une
crédibilité incontournable pour faire passer le message comme
c'est le cas pour les acheteurs:
Quand le département de la défense organise un séminaire voir
page
158 dont le titre est "Using
Electronic Commerce to Win Federal Contracts", tous les fournisseurs
répondent présent, car la présensibilisation, montrant
qu'il s'agit d'un vrai enjeu, vital pour l'entreprise, est clairement
réalisée par les 2 lignes de l'invitation
Il est certain que si, comme pour la qualité, les acheteurs
automobile ou les grandes surfaces invitaient ainsi leurs
fournisseurs, peu se trouveraient une excuse pour décliner l'invitation.
On peut espérer que des opérations comme intr@net2000
www.intranet2000.net
participeront à cet objectif
DANGER : certains responsables régionaux, dépassés par
les évènements, ou n'ayant pas perçu que le monde avait
changé, se laissent circonvenir par des opérateurs pour assurer
cette sensibilisation.
Il n'est pas nécessaire de souligner le caractère très
contre-productif pour les PME de ce type de sensibilisation
nécessairement orienté par de légitimes
préoccupations commerciales (ce qui est normal) mais
bénéficiant d'un label public d'intérêt
général pour ce faire, (ce qui l'est beaucoup moins)
La distorsion de concurrence que cela peut de créer n'est-elle
pas susceptible d'entraîner la responsabilité des personnes
chargées de mission d'intérêt public
concernées?
6.3.2.2 Permettre au chef d'entreprise de voir concrètement ce qu'Internet peut lui apporter
Aujourd'hui il ne paraît plus nécessaire de sensibiliser les industriels à l'existence même d'Internet : il n'est plus possible à l'heure actuelle d'ouvrir un journal sans en entendre parler, et un grand événement est inconcevable sans une déclinaison Internet (livres censurés, atterrissage sur mars, visite du Pape, décès d'une princesse, ou le site de Nagano avec ses 635 millions de connections en 15 jours lui-même dépassé par le mundial98 74 millions dans la seule journée du 30 juin)
Mais cette information journalistique véhicule 2 niveaux de "leurres" qui finalement dissuadent le chef d'entreprise d'aller plus loin dans sa réflexion :
niveau 1 : l'insécurité des paiements
électroniques et l'aspect non professionnel (ludique, voire immoral
"naviguer sur une mer infestée de pirates et de violeurs de
sirènes...")
niveau 2 :la réduction des usages aux sites "WEB
plaquette" (qui ne sert effectivement pas à grand chose) au commerce en
ligne visant le grand public (qui ne concerne qu'un nombre très
limité de PME) et à la recherche d'information au hasard de la
navigation. Ils conduisent le patron de PME à considérer que ceci
ne le concerne pas vraiment.
Peu d'informations laissent imaginer au chef d'entreprise que la richesse
d'Internet se situe bien au-delà et le concerne de façon
incontournable.
Le chef d'entreprise est désespérément à la recherche d'une personne, à qui il sait pouvoir faire confiance, capable de lui montrer concrètement en quoi cette technologie peut lui être utile et si elle est à sa portée technique et financière.
Il a
aussi besoin de documents conçus pour une PME et lui permettant
d'y trouver de façon pratique, avec des exemples, ce qu'est Internet et
dans quels domaines celui-ci peut lui ouvrir des horizons nouveaux.
Pour faire rapidement prendre conscience à un chef d'entreprises des
enjeux d'Internet, et de la capacité qu'il peut avoir d'en
maîtriser l'usage, rien ne semble plus efficace que de lui montrer des
exemples de PME dont il se sent proche, et qui ont sauté le pas avec
succès.
"Demo or Die" a coutume de dire Jean-Michel Billaut animateur de
l'atelier de la BNP-Paribas, "le patron de PME est comme Saint Thomas il ne
croit que ce qu'il voit...et il a bien raison"
le Cybersite de Saint Etienne
www.loire-cybersite.net
, qui fédère les collectivités locales, la CCI, le Medef,
le pôle productique, l'Ecole des Mines et l'Université nous
paraît extrêmement interessant car, au lieu comme dans la plupart
des cas de se focaliser sur le "e-commerce" qui ne présente souvent que
peu d'importance pour une PME il essaie d'aborder toutes les fonctions
(notamment production organisation et conception) qui vont être
profondément transformés par les outils de l'internet avec des
gains de temps et d'argent à la clé
http://www.productique.org/Archives/pole/17%E8me%20JRP/yolin_fichiers\jmy3.mp3
A>
Cette proximité pourra être soit géographique, soit de
métiers, en tous cas l'entreprise présentée en exemple
devra être perçue comme étant de même niveau
technologique (un exemple d'entreprise considérée comme
high-tech, même très spectaculaire, est beaucoup moins
convaincant: "oui, d'accord, c'est très bien, mais ce n'est pas pour
nous")
Il est essentiel de constituer progressivement une "banque d'exemples"
disponible pour tous les intervenants en entreprise (et alimentée par
chacun)
Ces opérations "références" ont déjà
fait la preuve de leur efficacité dans le cadre des actions de diffusion
technologique.
Il faudra toutefois veiller à ce que ces actions (et les crédits
correspondants) soient gérées par les services directement
chargés de l'action auprès des PME : il ne s'agit pas là
en effet d'une action de communication visant au premier chef, à mettre
en valeur l'action du ministère, mais bien d'une action visant à
donner aux entreprises des éléments d'appréciations utiles
pour leur prise de décision
Il conviendra donc de mobiliser les DRIRE pour monter ces actions de
sensibilisation avec le concours de leurs partenaires habituels dans ces
domaines, notamment les autres services de l'état (en particulier les
DRCE dans la mesure où l'exportation est une dimension
essentielle du développement de l'Internet dans les PME), les
conseils régionaux avec lesquels ils oeuvrent de concert dans le
cadre des contrats de plan et qui se sont en général
révélés très motivés sur ce thème
ainsi que les CCI qui s'y investissent, de façon certes
inégale, mais parfois remarquable (Les efforts faits par certaines
CCI en faveur du développement des entreprises, par une utilisation
pertinente d'Internet, devraient être pris en compte par la tutelle lors
de l'examen des budgets)
L'opération cyberBretagne
wwwcyberbretagne.tm.fr , paraît tout à
fait exemplaire: elle a su exploiter la dynamique du projet
fédérateur Ouest Recherche, l'engagement d'établissements
comme l'irisa/inria et l'atout que représentait le gisement de
compétences télématiques du CNET
www.cnet.fr
Les acteurs régionaux réfléchissent à une seconde
phase qui après la sensibilisation serait plus tournée vers la
prise de décision, à travers la proposition aux chefs
d'entreprises de prédiagnostics (la difficulté sera bien
évidemment de trouver les personnes compétentes pour les
effectuer)
Sur le plan des infrastructures la récente décision des
collectivités locales d'acheter "en gros" de la capacité de
transmission, si elle paraît un acte de saine gestion pour leurs budgets,
pourrait par contre être susceptible de présenter le risque de
renforcer l'absence de concurrence dont pourraient pâtir les
entreprises locales
En Normandie, après un démarrage en 1998 centré sur
"l'intelligence économique"
www.basse-normandie.net
, dans le cadre d'un projet associant les partenaires régionaux et
l'Etat, 10 conseillers Internet ont été recrutés pour
aider les PME à tirer partie des nouvelles potentialités offertes
par l'Internet "non pas une fin en soi mais un outil destiné à
renforcer leur capacité d'action" (Stéphane Bresson du CTN
www.ctn.asso.fr) avec un
accent tout particulier sur un maillon clé pour les
développements internationaux : la logistique
www.letna.com .
637 entreprises ont été visitées avec des suites dans 42%
des cas
De même Acticiel
www.acticiel-98.net de la région
Limousin a fait un travail en profondeur qui mérite d'être
salué (prédiagnostics, animation de club d'échange
d'expérience, formation, concours pour mettre en exergue les success
stories, analyse des carences des infrastructures
A Saint Etienne un travail exemplaire de mise en réseau de tous
les acteurs (Collectivités locales, l'Ecole des Mines et
l'Université, la CCI, le Medef et la CGPME régionales, le
pôle productique Rhone-Alpes) a permis la création du Cybersite
www.loire-cybersite.net
permettant des démonstrations, mais surtout un accès à un
réseau de compétences
Ce qui distingue cette initiative de beaucoup d'autre est d'avoir lis l'accent
sur toutes les utilisations de l'Internet dans le processus de production alors
que bien souvent les initiatives régionales se limitent à la
partie marginale : le e-commerce
Signalons ici l'action de l'AFCEE [33] qui a mis
en place une très performante plate-forme de démonstration,
l'Echangeur (qui réunit 300 adhérents et a déjà
reçu plusieurs milliers de visiteurs -
www.echangeur.fr) ainsi que des guides sectoriels,
et qui doit maintenant trouver des relais régionaux et celle d'EDIFRANCE
pour le développement de l'EDI dans tous les secteurs
Pour ce qui est des actions de sensibilisation proprement dites, il est
proposé une approche visant à utiliser principalement les
réseaux de confiance qui se sont tissés au fil du temps en
donnant à ceux-ci les moyens d'apporter les information pertinentes au
chef d'entreprise :
6.3.2.3 Une sensibilisation individuelle des entreprises conduite en s'appuyant sur leurs réseaux de conseillers habituels
Comme
nous l'avons vu plus haut, la solution de facilité consistant à
organiser de grandes manifestations de sensibilisation est peu efficace
Une autre méthode a montré ses limites : faire appel
à des spécialistes pour démarcher les entreprises.
Le dialogue a alors beaucoup de mal à se nouer car la PME a une
réaction de défiance bien naturelle devant des personnes, certes
très compétentes dans leur domaine mais ne connaissant pas en
général celui de la PME.
Par ailleurs le chef d'entreprise se sentant en situation
d'infériorité peut craindre (souvent d'ailleurs à juste
titre) que ce conseiller en abuse pour l'orienter vers des solutions
correspondant à ses propres intérêts plus qu'aux siens
L'action de ces professionnels n'est efficace que dans la seconde étape
(prédiagnostics, conseil,...)
La seule méthode qui paraît efficace pour amener le chef
d'entreprise à prendre conscience des opportunités que lui offre
internet (et des risques qu'il y aurait à l'ignorer) est de
s'appuyer sur le réseau des conseillers habituels de l'entreprise et
de capitaliser ainsi sur les réseaux de confiance qui se sont
constitué au fil du temps
Il convient donc de mobiliser tous ceux, et ils sont nombreux,
dont le travail quotidien est d'aider les PME à renforcer leur
compétitivité (ATI des chambres de commerce, conseillers des
chambres de métier et d'agriculture, conseillers des chambres syndicales
ou des syndicats professionnels, ingénieurs des DRIRE, conseillers en
développement technologique,...)
La première mesure sera bien évidemment de commencer par
leur donner une formation de base sur les usages efficaces des
technologies de l'internet (en 1998 une formation commune a
été mise en place associant Drire et CCI : celle-ci doit
être encore amplifiée)
Il va de soi que l'efficacité du propos gagnera quand la pratique du
conseiller sera en cohérence avec ses paroles: celui-ci devra
disposer autant que faire se peut d'un micro portable doté d'un modem
permettant d'illustrer ses arguments dans l'entreprise devant un
écran, et de toucher du doigt les domaines dans lesquels Internet
peut concrètement lui apporter quelque chose, notamment en l'invitant
à une rapide visite guidée de ses concurrents étrangers
sur le Web
Il devra également être capable de présenter une
démo sur les intranets ou extranets, qui eux ne sont pas
directement accessibles sur le web mais dont nous avons vu dans les chapitres
précédents l'importance. le CD réalisé à
l'occasion du concours Intr@net'99
www.intranet99.org:fournit
déjà une bonne base d'exemples
un des dangers serait en effet de se limiter à la partie visible de
l'iceberg (le fameux syndrome du réverbère conduisant
à chercher la pièce là où il y a de la
lumière et non là où elle est tombée).
À noter une initiative très intéressante en
Normandie de faire appel aux emplois jeunes pour apporter un
concours à ces opérations de sensibilisation &b
description.
6.3.2.4 Proposer des prédiagnostics courts
Le stade
de sensibilisation devrait conduire à mettre le doigt sur des domaines
où les technologies de l'internet sont susceptibles de contribuer au
développement ou à l'amélioration de la
compétitivité de la PME
A l'instar de ce qui a été fait dans le domaine de la
qualité, il serait très souhaitable de mettre en place une
procédure permettant de pouvoir faire appel à un conseiller en
stratégie compétent dans le domaine de l'internet, capable de
pousser la réflexion et avant de démarrer une opération
plus lourde
Ces prédiagnostics devraient avoir une durée de quelques
demi-journées et n'être facturés que partiellement aux
entreprises :
Ils nous paraissent extrêmement importants pour permettre au chef
d'entreprise d'avoir une vue d'ensemble avant de déterminer la voie dans
laquelle il va s'engager
Il serait être également utile de développer des outils
d'autodiagnostic permettant au chef d'entreprise une première
approche adaptée à sa situation : la CCI de Paris
développe un tel outil. Une autre initiative a été
portée à notre connaissance en Rhône Alpes
6.3.2.5 Veiller à ce que dans chaque prestation de conseil aidé (FRAC) il y ait un minimum de réflexion sur l'utilisation d'Internet dans le domaine considéré
Une
procédure a été mise en place dans toutes les
Régions pour aider les PME à faire appel à des conseils
extérieur et à bénéficier ainsi de
compétences extérieures de haut niveau pour conduire leur
développement :
Il s'agit des Fonds Régionaux d' Aide au
Conseil (FRAC) qui subventionnent l' intervention d' un conseil
privé dans les domaines ou le marché du conseil reste à
créer ou doit être conforté (export, marketing,
stratégie, qualité, intelligence économique...)
Il
paraîtrait aujourd'hui déraisonnable d'aider des entreprises
à faire appel à des conseils de spécialistes qui
n'auraient aucune idée de l'apport possible d'Internet dans leur domaine
de compétence risquant ainsi de passer à côté de
l'essentiel: leur intervention risquerait alors d'être fortement
contre-productive pour la PME:
les cabinets n'ayant aucune compétences sur les usages de l'Internet
doivent être exclus du bénéfice du FRAC
Cela implique une action de formation auprès des cabinets conseils régionaux assortie éventuellement de guides méthodologiques voir page 244
6.3.2.6 Sensibiliser les patrons de PME par l'intermédiaire de certains réseaux de professionnels ayant un rôle de conseil, souvent très écoutés, comme les experts-comptables
...il convient donc de sensibiliser aussi ces professionnels, non pas tellement pour qu'ils aient une action fortement incitative, mais pour que lorsque le patron de la PME leur fait part de leur projet et leur demande conseil ils soient suffisamment éclairés sur le sujet pour être en situation de jouer un rôle positif
6.3.2.7 Aider les chefs d'entreprise engagés dans une démarche internet à s'entraider et à se former mutuellement
Les clubs permettent un partage d'expérience extrêmement précieux. On apprend souvent plus de collègue vivant la même "aventure" que d'intervenants professionnels
La
meilleure solution semble être celle où le club est animé
par l'un de ses membres mais peut disposer d'experts qui n'interviennent que de
façon discrète et "subsidiaire" lorsque les membres ont
réellement besoin d'un apport extérieur pour progresser
La formule développée par la Chambre de Commerce de
Rockford (
www.rockford.il.us/chamber
) , parait tout à fait appropriée : après une
étape de sensibilisation et de formation très courte, elle anime
des clubs de PME intéressées par Internet où les
nouveaux venus peuvent bénéficier de l'expérience de ceux
qui les ont précédés dans la démarche.
De plus en plus de chambres de commerce françaises adoptent une telle
démarche, citons par exemple les "cyber ronds-points" de la
Chambre de Commerce et d'Industrie de PARIS qui se mettent en place.
C'est aussi la méthode adoptée par la Coop. Alsace "pour
faire passer les patrons des magasins de l'ère du minitel à celle
du Data Warehouse, les nouveaux gérants ne sont pas formés par
des spécialistes, mais par d'autres gérants
expérimentés", Yves Zehr, directeur
général
6.3.2.8 Une sensibilisation à travers des groupes d'entreprises déjà constitués autour d'un centre d'intérêt ou d'un projet commun.
Internet n'étant qu'un moyen et non une fin en soi, il
faut profiter de la dynamique de "communautés" d'entreprises
déjà constituées, partageant un même objectif ou
participant à des actions communes, pour leur montrer comment Internet
peut apporter une nouvelle dynamique à leurs actions.
Il conviendrait alors :
Une des
premières tâches serait bien entendu d'essayer de dresser une
"topologie" des réseaux, parfois peu visibles mais qui
structurent en fait la vie économique et sociale afin de pouvoir
s'appuyer dessus
v D'organiser (ou de profiter d') un voyage à l'étranger pour faire prendre conscience de nos marges de progrès dans ce domaine : l'expérience montre que l'électrochoc provoqué est souvent salutaire (...et que des entreprises françaises se montrent plus prêtes à coopérer entre-elles après ce type de voyage en milieu "hostile")
Sachons, dans ce domaine exploiter l'atout que constitue notre retard : il nous suffit parfois de prendre l'avion pour visiter l'avenir
"je me
suis aperçu que les professionnels américains du recyclage
automobile disposaient déjà de plusieurs site. Donc pourquoi pas
moi?" Olivier Wattel, ferrailleur-recycleur de Lesquin (
voir page
68)
La CCI de l'Essonne qui depuis 5 ans s'attache à sensibiliser
les entreprises de son ressort à l'Intelligence économique
a tout naturellement utilisé la dynamique ainsi créée
(3.500 entreprises) par un volet Internet en mettant en place un Portail dans
ce domaine
http://www.essonne.cci.fr/TF
Il ne s'agit finalement là que d'utiliser les techniques du
"marketing viral" que nous avons vu dans les chapitres
précédents
6.3.2.9 Une sensibilisation par une politique de communication au niveau régional ou local
Au
niveau national des journaux comme Le Monde, les Échos,
Libération ou l'Usine Nouvelle ont depuis 2 ans
joué un grand rôle dans la prise de conscience des enjeux
d'Internet par les entreprises en offrant à leurs lecteurs des chiffres
et des exemples en France mais surtout à l'étranger qui donnent
à réfléchir
Il conviendra de travailler en liaison avec la presse technique et la presse
régionale (journaux, radio, télévision) qui peut ici
apporter une efficace contribution, et qui apprécie de son
côté de pouvoir présenter des succès d'entreprises
locales.
L'organisation de "Prix Internet" pourra dans certains cas utilement
compléter cette action
la Région Limousin a lancé le concours Acticiel (
www.limousin.net/acticiel) , qui a permis de mettre
en avant plusieurs projets très intéressants comme par exemple:
@ Royal Limoge, &n entreprise de porcelaine, fière de ses 30
000 décors créés en 2 siècles, qui a mis sur
Intranet sa base de données artistique et peut ainsi accroître sa
productivité et sa créativité
@ Sothis, dont nous avons parlé précédemment
www.sothis.com animation d'un réseau de
prescripteur et de distributeurs
Dans le même ordre d'idées la "fête de Internet"
très largement décentralisée montée sur le
modèle de la fête de la science, encouragée au plus
haut niveau, a pu être utilisée pour sensibiliser aussi les PME
notamment à travers le concours Intr@net'99
www.intranet99.org et les Electrophées
www.finances.gouv.fr &&w).
6.3.3 Une claire priorité : le montage d'actions collectives
6.3.3.1 Six arguments forts pour cette priorité
Nous
proposons que les pouvoirs publics privilégient, au moins dans un
premier temps, une approche collective et travaillent avec des réseaux
préexistants de PMI, pour 6 raisons :
1 - une entreprise capable de tirer profit d'Internet est une
entreprise ouverte, une entreprise qui échange et donc une
entreprise qui participe déjà à un (ou plusieurs)
réseau(x). Vouloir aider une PME renfermée sur elle-même
à s'investir sur Internet cumule les difficultés et devra sans
doute être abordé seulement dans un second temps
2 - des entreprises travaillant en réseau ont souvent quelques
moyens techniques et logistiques communs (éventuellement
appuyés sur leur centre technique, un organisme consulaire, un
établissement de formation ou une grande entreprise) : il y a
là un partenaire naturel, au centre du réseau d'échange
d'information sur lequel s'appuyer pour conduire le projet
3 - les premières opérations seront
nécessairement à caractère expérimental et
comporteront une partie significative d'innovation, d'aléas et de
réorientations. Il sera sans doute difficile a priori de définir
un cahier des charges véritablement définitif du projet :
les fonctionnalités du système seront progressivement
définies au cours du développement.
On peut penser qu'une fois les premières références
établies il sera possible d'assurer une véritable diffusion de
produits standardisés arrivés à maturité en
particulier des guides de bonnes pratiques, permettant d'éviter les
principaux pièges, et fournissant un cadre aux relations avec les
consultants.
Mais, dans un premier temps, les inévitables tâtonnements seront
onéreux : travailler avec un réseau permet une meilleure
rentabilité de l'investissement public
4 - un système développé pour un réseau
comprend les "modules" de l'entreprise isolée mais aussi sans doute des
éléments collectifs que l'on ne saurait trouver dans une
application limitée à une entreprise isolée.
5 - une entreprise ne peut trouver intérêt à
développer ses moyens de communication... que si elle n'est pas la seule
à le faire: Développer une technologie basée sur
l'échange n'a de sens pour elle que si ses partenaires avancent du
même pas.
6 - ces opérations sont l'occasion "d'aguerrir" les
consultants dont les entreprises auront besoin dans la phase de diffusion
Ces opérations devront faire l'objet d'une étude
stratégique préalable et d'une évaluation pendant et
après l'action afin d'être en mesure d'en tirer les enseignements
au profit des autres initiatives
Bien entendu la démarche proposée conduira sans doute à
s'appuyer dans un premier temps sur des structures d'intérêt
général, souvent mieux outillées pour des
opérations à caractère expérimental (centre
technique, ADEPA, organisme consulaire) ou sur de grands groupes
(donneurs d'ordre ayant déjà développé un
Intranet par exemple)
Mais il faudra veiller dans la conduite de ces opérations "de
référence" à préparer la deuxième phase, qui
sera une phase de diffusion, et qui devra s'appuyer
préférentiellement sur des consultants privés:
Il faudra dès le départ associer ceux-ci d'une façon ou
d'une autre pour qu'ils soient prêts à prendre la relève.
L'appel d'offre UCIP (utilisation collective de l'Internet par les PME) répond tout à fait à cet objectif : cette opération lancée dès 98 (70 projets retenus) et poursuivie depuis, mérite d'être reconduite, et, dans un second temps, être transformée en une procédure capable de recevoir les projets au fur et à mesure de leur arrivée à maturité afin de ne point risquer de les retarder.
6.3.3.2 Pistes à creuser pour les actions collectives :
- 1
- examiner les Intranets et les extranets développés par
des groupes fortement décentralisés, et étudier les
possibilités de transfert d'expérience vers des réseaux de
PME
Cf les exemples présentés plus haut de Solectron,
AMP et Alcatel MobilPhone
voir page
140 ou d'entreprises comme
EDF, Schneider ou Hewlett-Packard pour le
télétravail)
- 2 - monter, avec un grand donneur d'ordre, une opération
pilote concernant la "grappe" sous-traitants :
- avec l'ADEPA
http://vigie.adepa.asso.fr
dans le cadre du projet "sous-traitance ferroviaire du valenciennois" ?
- avec le CETIM et Aérospatiale pour les sous-traitants de rangs 1 et 2
?
- avec les constructeurs automobile selon des modalités
inspirées du projet américain ANX,
(qui rappelons-le vise
à faire économiser 1 milliard de dollars par an par la
généralisation de l'utilisation de l'EDI (pour les
informations administratives et financières) et de l'EDT(pour
l'interconnexion des bureaux d'étude) à travers un extranet
sécurisé
voir page :229
La récente décision de Renault de se doter d'un gigantesque
Intranet et le lancement du projet ENX &w sur le modèle de
son homologue américain est sans doute le premier pas dans cette voie
La manifestation intr@net2000 pourrait être l'occasion d'une
sensibilisation sur ce thème
- 3 - monter des actions collectives dans le cadre du Fonctionnement
d'un réseau d'entreprises préexistant (Cluster)
voir page
135
Pour ce qui concerne l'Etat les initiateurs de ces opérations devraient
être dans la plupart des cas les DRIRE (si possible dans le cadre des
contrats Etat-Régions).
On peut penser en particulier à des réseaux d'entreprises avec
lesquels un travail de réflexion stratégique a déjà
été conduit concernant les aspects innovation, qualité,
développement à l'export comme par exemple avec les lunetiers
de MORET.
Cependant, certains réseaux à dominante sectorielle qui n'ont,
par essence, pas d'ancrage géographique devront pouvoir trouver un
interlocuteur au niveau national doté des moyens nécessaires
notamment sur le plan financier.
En règle générale on gagnera en rapidité de
mise en oeuvre, en motivation des entreprises, et in fine en efficacité
si le projet Internet n'est qu'une des composantes d'une action à
finalité directement opérationnelle déjà
mûre (export, qualité, intelligence économique,
sous-traitance, modernisation, reconversion,...)
Examiner en particulier si les relations développées dans le
cadre de jumelages entre régions européennes ont
développé un volet "relations interentreprises" suffisamment
concret pour que Internet y trouve un champ d'application pertinent
Faire d'Internet un des outils pour les opérations de
développement de partenariats internationaux montés par les DRIRE
entre les PMI de leurs régions et des pays comme l'Allemagne, la
Grande-Bretagne, le Japon ou les USA.
Une des actions prioritaires à conduire par les DRIRE est
d'établir une "cartographie" des réseaux existants dans leur
région, une sorte de "topologie de la confiance" afin de
démultiplier l'efficacité de leurs actions (
voir page
135)
6.3.3.3 Quelques idées de thèmes qui pourraient intéresser les entreprises participant à ces réseaux
Il en est de même pour les compétences dans les domaines
douaniers et sanitaires qui sont particulièrement
complexes notamment pour les produits agroalimentaires (comme le vin)
:
les célèbres couteaux Laguiole ont du, pour exporter leurs
produits aux USA, remplacer les manches en corne (produit animal), par du bois
d'olivier...
C'est un premier pas très simple mais déterminant
Soulignons tout particulièrement le besoin de compétences
juridiques car les contrats internationaux peuvent receler de nombreux
pièges, et l'expérience passée a montré que nous
n'étions pas particulièrement armés dans ce domaine
(notamment pour tout ce qui touche à la propriété
intellectuelle ou artistique ou les possibilités d'utiliser les
mécanismes d'arbitrage)
Exemple: projet de banques de données sur les aciers pour les
mécaniciens mené conjointement avec le CETIM et Usinor)
Nous avons noté à de nombreuses reprises que certaines PME
très avancées dans la maîtrise des technologies de
l'Internet (notamment celles qui se sont positionnées sur la
conception ou sur le métier d'architecte de industriel), sont
fortement pénalisées par le fait que leurs sous-traitants ne
sont pas prêts à utiliser ces technologies pour le travail
coopératif. Et pour autant contrairement aux grands groupes elles n'ont
guère les moyens ni l'influence pour pouvoir à eux seuls faire
évoluer leurs partenaires:
Il y a à l'évidence dans ce type de cas une initiative à prendre au niveau collectif en s'appuyant sur le donneur d'ordre petit ou grand:
L'entreprise Lenoir-Elec
www.nancy.cci.fr/LENOIR à Longwy, moins de
10 personnes, conçoit des connecteurs de puissance pour de grands
clients (Schneider, CEA, EDF, et leurs homologues à l'international).
Pour la production des pièces nécessaires à la
réalisation, qui relèvent de multiples technologies, elle fait
bien évidemment appel à des sous-traitants (une trentaine).
Bien entendu avec les gros clients les échanges se font sous forme
d'échange de fichiers numériques tant pour la conception
(fichiers CAO) que pour la partie administrative et logistique
Par contre pour faire fabriquer par exemple une joue nécessitant une
découpe laser par une machine pilotée par une commande
numérique...elle est obligée d'envoyer un fax avec les
coûts , les délais et les risques d'erreurs afférents
à un ressaisie des données
le même problème se pose par exemple pour les fournisseurs
d'Hervé Thermique ("si j'ai le choix entre un fournisseur
branché et un qui ne l'est pas il sera vite fait" Michel Hervé
intr@net99
www.intranet99.org) ou pour les clients de Supervox
Philippe Lemoine co-Pdg des Galeries Lafayetten'a pu trouver aucune
entreprises française pour lancer "canapé express" qui
nécessitait une intégration prise de commande / mise en
fabrication
Pour favoriser cette évolution il conviendra de favoriser la
production de "subset" pour les messages EDI permettant les échanges
entre PME:
Actuellement les "subset" (définition formelle précise des
données contenues dans le message) nécessaires pour mettre en
oeuvre les messages EDI (dont seule l' "enveloppe" est
normalisée) n'existent bien souvent que dans le cadre des relations
"donneur d'ordre - sous-traitant".
La généralisation souhaitable de l'EDI entre PME nécessite
l'élaboration des "subset" pour les autres catégories
d'échange.
Le développement de l'usage du langage XML devrait
considérablement simplifier ce problème car il suffira de se
mettre d'accord sur la nature précise des informations à
transmettre (définition fonctionnelle) sans qu'il soit nécessaire
de construire un consensus sur le détail de l'agencement entre les
données dans le message
voir page
128.
JP Morgan et Price Waterhouse proposent par exemple
à la communauté financière FpML (Financial product
Mark-up Langage), libre de droits, basé sur XML et permettant de
gérer toutes les transaction relatives au négoces d'actions,
d'obligations, d'indices ou de taux (source ZDNet)
Dans le même ordre d'idée un regroupement d'entreprises(AOL,
American Express, IBM, Compaq, Cybercash, Microsoft, Mastercard, Visa,
Sun,...ont lancé en juin 1999 ECML,
www.ecml.org pour les
portes-monnaie électroniques
Le CTI jouerait bien entendu dans ces forums un rôle important, mais non
exclusif, d'apporteur de solutions aux problèmes posés par les PMI
En retour le CTI bénéficierait, à travers l'analyse des
problèmes soulevés, d'éléments pour orienter sa
stratégie en matière de recherche, de diffusion technologique et
de formation.
Rôle possible d'un centre technique petit très ciblé :
CTDEC
www.ctdec.com
(centre technique du décolletage)?, d'un gros travaillant
avec des "PMI ordinaires" : le CETIM
www.cetim.fr
?, d'une Agence centrée sur la gestion de l'information en
milieu industriel et qui est l'une de celles qui a le plus investi sur
Internet: l'ADEPA
vigie.adepa.asso.fr?
Cette technique de forum pourrait également donner une nouvelle vie aux
"sociétés savantes" (trop parisiennes et trop
exclusivement scientifiques) en leur permettant de jouer leur rôle
d'outil d'information, d'échange d'idées ou d'expérience,
de formation continue, de force de proposition qui fut les leurs à une
certaine époque (et qui l'est toujours dans de nombreux pays
étrangers) et en y faisant participer les ingénieurs de
terrain aujourd'hui souvent très isolés
realtor information network (
www.realtor.com) regroupe
une large communauté d'agents immobiliers américains
Signalons ici le très remarquable travail réalisé par
la région basse Normandie qui a reçu le prix de l'Action
intelligence économique 1999 dans le cadre d'Idt/Net
Les forums technologiques pourraient en particulier être
extrêmement intéressant pour les centres techniques (ou
ce qui en tient lieu dans certaines professions), en prenant partiellement
le relais des services SVP actuels :
Malheureusement aujourd'hui on ne peut que constater (en dehors du CETIH &&w et du CSTB et dans une moindre mesure du CTBA et depuis peu le CETIM) un retard aussi inquiétant au niveau des centres technique qu'au niveau des entreprises que ceux-ci sont censés conseiller.
Ce ne
sont pas les talents qui font défaut dans les centres techniques mais le
manque dramatique de prise de conscience au niveau des structures de direction,
le blocage des services communication et informatique et les oeillères
de structures qui s'enferment dans les techniques spécifiques à
leur métier
Une action vigoureuse de leur tutelle ne serait peut-être pas
superfétatoire quitte à en tirer des conséquences
budgétaires pour des structures qui se seront
révélées incapables d'accomplir leur mission, c'est
à dire d'aider les entreprises de leur secteur à préparer
l'avenir
voir page
231
6.3.3.4 N'oublions pas l'intendance : la logistique, un facteur clé
Il
faudra également porter une attention toute particulière aux
professionnels de la logistique: en effet tous les produits ne sont pas, in
fine, livrables par le Web.
La performance des services logistiques est critique pour les entreprises : ils
doivent associer flexibilité, rapidité, fiabilité,
coûts compétitifs, qualité des prestations.
Les entreprises logistiques concernées devront bien entendu être
parmi les premières actives sur le Web.
Elles devront en particulier assurer la traçabilité des produits et le respect des
normes EDI (aujourd'hui les grandes entreprises américaines de
messageries comme Fedex
http://www.fedex.com/
UPS
http://www.ups.com/ DHL
http://www.dhl.com/w prennent
l'essentiel de ce nouveau créneau de marché sur le plan mondial)
ChateauOnline
http://www.chateau-online.fr
qui vend essentiellement à l'export plus de 700 vins qui
restent, pour l'essentiel, stockés chez les producteurs jusqu'à
l'expédition, souligne qu'il s'agit là d'un facteur essentiel de
succès
Aujourd'hui d'après les statistiques d'UFB-locabail les entreprises
de transport figurent paradoxalement dans le peloton de queue en
matière de maîtrise des technologies de l'Internet.
Les Drire qui, à travers les contrôles techniques qu'elles
assument pour le compte du ministère des transports ont une occasion de
contact permanent avec cette profession ont une responsabilité toute
particulière pour favoriser une évolution de cette
inquiétante situation
6.3.3.5 Des opérations qui nécessitent la mobilisation de tous les partenaires
Ces
différentes actions devraient associer autant que faire se peut :
L'implication des centres techniques industriels dans la diffusion des
technologies Internet auprès de leurs ressortissants par
redéploiement de leurs budgets et de leurs effectifs, peut être
considéré comme un bon indicateur de leurs capacités
à anticiper les besoins des PMI.(cf paragraphe suivant)
Ce serait aussi l'occasion d'y associer concrètement l'ADEPA
http://vigie.adepa.asso.fr
, qui apporterait sa compétence transversale, aux travaux de
ce réseau
Internet pourrait sans nul doute être un thème
privilégié de travail opérationnel pour le
réseau des Centres Techniques
http://www.reseau-cti.com
; ceux-ci pourraient ainsi mettre en commun leur expérience
ainsi que leurs moyens humains et financiers pour développer certains
outils en commun et ensuite les décliner chacun dans leur secteur
professionnel.
Le contrat de plan Etat Région se prête
particulièrement bien à la mise en place sur la durée d'un
plan d'action associant tous ces partenaires.
6.3.3.6 Un objectif prioritaire pour les Centres Techniques Industriels (CTI)
Internet concerne les centres Techniques à trois niveaux
6.3.3.6.1 Tout d'abord bien entendu utiliser cet outil de communication pour mieux travailler avec les "ressortissants" :
6.3.3.6.2 utiliser Internet comme une entreprise ayant réussi sa mutation vers la nouvelle économie doit le faire
Un
centre technique, comme toute entreprise se doit de gagner en
flexibilité, en réactivité, en performance en
allégeant ses coûts administratifs et en réduisant ses
délais. Bien que selon les centres (dont les missions sont très
diversifiées) les applications prioritaires puissent être
très différentes, on peut citer à titre d'illustration
quelques développements à étudier
Il est nécessaire que le CTI soit lui-même exemplaire dans tous
ces domaines pour être à la fois compétent et
crédible
...... sans parler bien entendu de toutes les fonctions banales des
Intranets (portail web interne, circulation de l'information, accès
aux documents, messagerie et annuaire LDAP, forums et news group, mise à
jour des logiciels, gestion des congés, offres d'emploi, petites
annonces, intranet des syndicats et du comité d'entreprise,
réservation de salles, formation en ligne,.... pour n'en citer que
quelques-uns au fil de la plume)
6.3.3.6.3 Enfin et surtout, rôle du CTI est d'aider les entreprises de la profession être plus performantes
L'irruption de l'Internet --qui concerne tous les secteurs
professionnels, tous les métiers et toutes les tailles d'entreprise--
remet en cause les moyens et l'organisation de production, la
conception, la gestion, la structure de l'entreprise et les
compétences de ses membres
Le "commerce électronique en ligne" qui remplit les journaux n'en est
que l'écume : il masque cette profonde révolution et conduit les
entreprises à croire qu'elles ne sont pas personnellement
concernées
Cette désinformation sur les véritables enjeux de l'Internet les
"anesthésie" devant le danger
Il n'est bien entendu pas question que les CTI s'éloignent de leur
domaine de compétence ciblé sur le processus de production,
mais il est sans doute aujourd'hui une de leurs missions prioritaires que de
faire prendre conscience des enjeux de l'Internet dans ce domaine et de les
aider à tirer partie de ces opportunités nouvelles
Ils sont la plupart du temps les mieux placés pour marier
spécificités métier et NTIC tant au niveau des processus
de production que de conception d'organisation et de relation avec les clients,
fournisseurs ou partenaires.
Pour les opérations collectives il devront s'attacher (voir ci-dessus)
à travailler avec des partenaires à compétence plus
"économique" pour pouvoir aider les PME dans une évolution qu'il
est parfois difficile de segmenter.
Nous avons un retard considérable avec les pays du Nord (il n'est pas
nécessaire d'aller en Amérique) et ces pays sont pour nous de
rudes compétiteurs : il s'agit donc là, dans le cadre d'une
rapide internationalisation de notre économie d'un enjeu de survie pour
nos entreprises dont tous les CTI n'ont pas bien toujours bien pris la mesure
(encore récemment un Directeur Général de CTI pensait
qu'en ayant un "beau site web" avec 1000 visites par mois il en "était
quitte" avec Internet!..)
Les CTI ont un rôle d'autant plus important à jouer qu'une
entreprise, surtout petite, ne peut efficacement tirer parti des nouvelles
capacités transactionnelles offertes par Internet si elle évolue
seule :
L'essentiel des gains se trouve dans les relations interentreprises
(logistique, sous-traitance, co-ingienering, achats, formation, SAV,
maintenance, ...) : il n'est possible d'avancer efficacement que si une partie
significative de la communauté professionnelle concernée
évolue de façon à peu près synchronisée (les
retardataires ayant vocation à disparaître, quelle que soient
leurs compétences techniques, car ils généreront des
surcoûts et des délais inacceptables pour leurs partenaires)
Il serait utile que les professions engagent une réflexion
stratégique sur ce point en évitant que, comme bien
souvent dans les instances de décision l'Urgent ne l'emporte sur
l'Important :
Quand celui-ci deviendra Urgent il sera trop tard car si les
problèmes techniques peuvent être réglés rapidement
il n'en va pas de même des bouleversements organisationnels (tant au
niveau de chaque entreprise que dans l'organisation du tissu industriel)
6.3.4 Accompagner les développements les plus ambitieux
6.3.4.1 Savoir résister à la tentation d'opérations spectaculaires, peu onéreuses, touchant un grand nombre d'entreprises et permettant un fort effet d'annonce...mais contreproductives
Il est en effet tentant d'offrir à chaque entreprise sa page Web et même de financer quelques menues dépenses d'équipement (PC, carte modem) : cela ne coûte quasiment rien et l'on peut avoir le sentiment d'avoir enclenché le mouvement
L'expérience semble malheureusement montrer qu'aider une entreprise à faire l'économie de la réflexion (et d'un véritable engagement de son patron) n'était guère bénéfique pour elle, et nous avons vu plus haut à quel point une présence "zombie" sur le Web était contre-productive pour la suite
On
pourrait rétorquer que pour ce qui est de l'accès au Net, pour la
messagerie ou la navigation sur le Web, il n'y a pas un tel risque :
Cela est exact mais les providers proposent déjà des
périodes d'essai gratuites et l'on voit se développer des
formules d'accès à l'Internet totalement gratuites. Quant aux
micro-ordinateurs, leur prix les classe plutôt dans le petit
matériel de bureau que dans l'investissement lourd
pour un simple usage de ce type une configuration coûte moins de
5.000 F : le budget Internet est inférieur au dixième d'un budget
voiture.
Les entreprises que nous avons rencontrées estiment d'ailleurs qu'une
telle aide n'est pas souhaitable :
- les entreprises industrielles considèrent que le " ticket
d'entrée" dans Internet n'est jamais l'obstacle réel et que de ce
fait, une aide financière portant sur ce point n'a pas de justification.
- les sociétés de conseil considèrent pour leur part que
c'est un très mauvais service à rendre aux PME que de les
renforcer dans l'idée que l'Internet rime avec gratuité :
cela ne les aide pas à aborder sainement le monde du Web où
l'information est la principale richesse
6.3.4.2 Par contre savoir intervenir au stade coûteux, risqué, mais à fort enjeu : celui du véritable engagement sur les technologies Internet
À
l'inverse de l'affichette électronique publicitaire, des "sites
plaquettes" des "boutiques clé en main" ou des Intranet "journal
d'entreprise", étrangers à la stratégie de la firme, une
réelle stratégie Internet qui intègre cette technologie
dans son processus de marketing, de conception, de conduite de projet, de
commercialisation, de communication interne, de coopération
interentreprises :
Elle nécessite de ce fait un très fort investissement dans la
réflexion stratégique préalable qui justifient le plus
souvent l'appel à des conseils extérieurs
Ce triptyque "enjeu - coûts - risques" est celui-là même
qui justifie une intervention publique, d'autant plus que la
compétition internationale qui n'est nulle part plus vive que sur le Web
nous invite fermement à ne pas prendre davantage de retard (et des
pays comme les USA et le Canada, conscients des enjeux ne ménagent pas
leurs concours vis à vis de leurs propres entreprises).
Cette intervention publique doit s'opérer à deux
niveaux
2. si nécessaire leur apporter un concours financier
Microsoft, a priori bien outillé pour maîtriser le Web, a du
déjà changer radicalement 5 fois sa stratégie dans ce
domaine
Ce constat ne doit certes pas servir de prétexte pour éviter la
réflexion préalable mais il invite sans doute à une
certaine humilité dans l'approche, une progressivité dans la
mise en oeuvre, et une marge de sécurité dans l'initiative.
Dans certains cas, mais qui ne sont pas la majorité, l'activité
sur le Web peut nécessiter un investissement.
L'investissement d'Opiocolor fabricant de mosaïque pour son système
de production (conception assistée sur la réalité
virtuelle) a dépassé 7MF
voir page
21
Néanmoins la priorité devra clairement être
donnée aux études approfondies de faisabilité,
réalisées avec le concours d'un cabinet extérieur, car
c'est là que l'intervention financière publique est la plus
efficace.
En cas de développements importants, nécessitant des capitaux
extérieurs, cette étude devra, le plus en amont possible,
associer les partenaires financiers de l'entreprise (notamment les
apporteurs de capitaux) afin de pouvoir déclencher, dans des
délais rapides, une décision pleinement éclairée de
leur part :
Il ne faut pas non plus sous estimer les risques liés au
succès : il n'est pas toujours simple de gérer une demande de
l'étranger très supérieure aux prévisions et avec
des variations souvent brutales.
1. s'assurer que les PME puissent disposer des outils adaptés et
trouver des partenaires compétents pour les aider à conduire une
telle mutation :
Il s'agit en effet, pour créer les conditions du succès, de
s'assurer de la cohérence entre la stratégie de présence
sur le Web et :
Prendre le grand large offre des horizons nouveaux, mais si l'étude
de la météo et de la cartographie est indispensable, et si le
bateau doit être conçu et équipé pour profiter des
alizés et faire face aux tempêtes, il faut accepter, comme
consubstantiel au Web, une navigation qui négocie avec les
éléments imprévisibles dont les forces vous
dépassent :
Les entreprises de croissance ont en effet bien davantage besoin de capitaux propres que de subventions pour financer leurs développements.
6.3.4.3 Ne pas inventer des procédures nouvelles. Le portail des concours publics
Pour
aider les PME, il faut utiliser des procédures qu'elles connaissent
déjà et dont elles ont pu apprécier l'efficacité
Au démarrage d'une telle opération deux préoccupations
s'affrontent toujours :
De plus, un financement à partir d'un même article
budgétaire assure une indispensable souplesse de trésorerie pour
un lancement qui se fera nécessairement à des rythmes
différents selon les régions.
Enfin en cas de décollage plus rapide que prévu, il sera possible
de mobiliser immédiatement des fonds plus importants pour accompagner la
dynamique crée
Ces deux préoccupations ont pu jusqu'alors être conjuguées
au sein de la procédure ATOUT: chaque nouvelle technologie dont
il apparaît utile de promouvoir l'emploi, donne lieu à une
déclinaison (un "volet") de celles-ci. Elle offre ainsi:
@ rester dans la ligne des animaux bondissant vers l'avant, avec
un clin d'oeil à la technologie visée (Puce, Puma) et dans cet
esprit on pourrait proposer Soutien au Projets Internet
pour le Développement des Entreprises en
Région (ce qui en outre donne une connotation de vitesse. Le mot
correspondant au sigle figure dans le dictionnaire Larousse) et renvoie
à une image positive d'araignée dynamique et sympathique).
Ariane, fil produit par les jeunes araignées, et qui aide
à trouver son chemin, est le symbole d'un remarquable succès
français dont l'objectif initial était de lancer des satellites
de télécommunications permettant à l'Europe
d'échapper à une totale dépendance américaine
@ choisir le nom d'un découvreur de terres nouvelles qui
se soient ultérieurement révélées
particulièrement fécondes: dans ce cas, Jacques Cartier,
découvreur du Canada, pays qui assure aujourd'hui la principale
présence francophone sur le Web, s'imposerait vraisemblablement.
(Malheureusement les épisodes historiques suivants symbolisent aussi
certaines erreurs d'appréciation de notre pays quant aux territoires
d'avenir)
Il est cependant important de disposer de moyens propres à
l'opération Internet pour financer les actions qui sortent du champ
habituel des procédures publiques : les crédits
spécifiquement prévus sur la ligne Internet devront pouvoir
financer notamment
Ces procédures devront cependant être élargies à
l'ensemble du champ des PMI (agroalimentaire, BTP,...), et,
au-delà, à certaines catégories de PME
(logistique , VPC, édition, courtiers,...) concourant
à notre compétitivité internationale comme ce fut le cas
pour l'opération "autoroutes de l'information".
Une segmentation sectorielle, par exemple entre PMI et PME serait, comme le
montrent les exemples ci-dessus, très contre productive
Cette option permet en outre une intégration dans les contrats
État-Régions dont nous avons vu l'importance.
Reste éventuellement à trouver un nom
Mais il convient parallèlement de mobiliser l'ensemble des outils
existants (la description de toutes ces procédures est disponible sur le
site
www.drire.org ou
www.evariste.org/aides/:
Aujourd'hui il nous paraît déraisonnable d'encourager des
entreprises à se laisser enfermer dans des solutions
"propriétaires" c'est à dire non conformes aux normes Internet
(protocoles TCP/IP) :
Nous proposons, dès aujourd'hui, de réserver LOGIC intégration à des projets Intranet et extranet c'est à dire conformes aux normes TCP/IP.
En
1996 10 % des réseaux internes des entreprises américaines
étaient des Intranet, cette proportion est passée à 60 %
en 1997 et à 75 % en 1998 selon IDC.
www.idcresearch.com On
estime que 25% des crédits informatiques sont aujourd'hui
consacrés aux Intranets aux États-Unis.
Le FRAC est particulièrement bien adapté pour aider au
financement des études préalables permettant de bâtir un
business plan crédible nécessaire à l'introduction
d'investisseurs dans une entreprise à fort potentiel de
développement
Le "FRAC court" paraît particulièrement bien adapté
au prédiagnostic
Il y a là un thème privilégié pour le rapprochement
École d'Ingénieurs / Ecoles de gestion - PME (susceptible de se
traduire ultérieurement en terme d'embauche ou de création
d'entreprises)
Le programme "stages longs en entreprises" devra donc être fortement
mobilisé sur cet objectif
Elles gagneraient à être présenté sous forme d'un
portail, géré par les DRIRE, répondant ainsi
à l'objectif du ministre du "one stop shop" : l'endroit où
il est possible d'avoir une information globale sur l'ensemble des moyens
disponibles du côté des pouvoirs publics pour conduire un projet
à bonne fin
voir page
246
les guides de bonnes pratiques, listant les questions à examiner,
les principales embûches et aidant les entreprises à mieux
maîtriser la conduite des projets réalisés par les
sociétés de conseil, seraient ici particulièrement utiles
Les critères de qualification devront être adaptés aux
aptitudes requises pour des fonctions complètement nouvelles comme
celles de webmaster
www.ensmp.fr/industrie/jmycs/divers/webmaitre.html
Nous avons pu constater, très souvent, voir plus haut les contrats
win.win.win
voir page
171; le rôle determinant des
stagiaires dans le démarrage des projets Internet réussis :
La principale aide toutefois reste clairement la performance des PEE
qui, en utilisant pleinement toutes les ressources des technologies Internet,
comme sont en train de le faire ceux que nous avons pu visiter à Chicago
New York et à San Francisco, peuvent considérablement renforcer
la qualité des services qu'ils rendent aux entreprises françaises
En outre les jeunes considérés acquièrent ainsi une
expérience professionnelle fort utile pour eux-mêmes mais aussi
pour les entreprises qui peuvent ainsi trouver de précieuses
compétences en les recrutant ultérieurement
Ces aides forment un ensemble qui peut paraître complexe pour les PME
auxquelles elles sont destinées
6.3.5 Utiliser Internet comme un outil d'une politique de développement local
Le
propre d'Internet est d'abolir les distances, et, paradoxalement, dans le
même temps où il ouvre les régions enclavées sur le
monde, il constitue un remarquable moyen pour renforcer les solidarités
de proximité : il constitue donc un outil privilégié d'une
politique active de développement local.
Mais rien ne va de soi : l'Internet a créé la plus forte
concentration jamais connue de compétence avec la Silicon Valley (qui ne
compte que 2,3 millions d'habitants) et dont les entreprises ont une
capitalisation dépassant celle de la Bourse de Paris: la Baie de San
Francisco regroupe 20% de l'industrie mondiale des TIC et 50% des
investissements US dans les hautes technologies (Philippe Coste PEE San
Francisco
"la Silicon Valley c'est un peu l'esprit "Sentier"" souligne
Jean-Louis Gassé, un des Français célèbres
de la Vallée: l'émulation repose sur l'effet fourmilière,
la masse critique de talents, la densité des relations en
réseau
Alors même que l'Internet permet à chacun de rester partout
branché sur le monde entier, il convient de réfléchir
activement pour essayer de comprendre et d'orienter ces nouvelles
opportunités de développement pour favoriser une
répartition harmonieuse des implantations d'activité sur notre
territoire et ne pas recréer des phénomènes comme celui
des banlieues "à problèmes" qui sont le drame de nos grandes
villes:
Si indéniablement nos grandes métropoles ont une carte
à jouer, il faut aussi créer les conditions, notamment en
terme d'infrastructures pour que des initiatives compétitives
puissent se développer en région...et pour que nos
entreprises traditionnelles aient leur chance dans la compétition
mondiale qui se joue largement sur la capacité à gérer
l'information (voir aussi sur ce sujet le rapport d'Henri
d'Attilio
www.industrie.gouv.fr/biblioth/docu/dossiers/sb_attil.htm)
Des start-up visant le marché national ou même mondial ont choisi
de se développer dans de petites villes:
Eat On Line
www.eat-on-line.com
, qui livre des repas à domicile dans toute la France , s'est
implantée à Azay-le-Rideau,
French Gourmet Fromage
www.fromages.com qui livre des
fromages frais dans le monde entier en moins de 72 heures a élu domicile
à Saint-Avertin en Indre et Loire,
Panier.com
www.panier.com une boutique
gourmande proposant, à toute l'Europe, des produits de pays introuvables
dans la distribution traditionnelle s'est installée à
Mamers (Sarthe)
l'Odyssée Interactive
www.jeuxvideo.com leader
francophone des sites de jeux est à Aurillac dans le Cantal,
Genesys
www.genesys.com start-up au
débuts très prometteurs puisque déjà introduite sur
le nouveau marché et présente sur 4 continents dans le domaine
des téléconférences est née à
Montpellier
nous avons pu constater, comme Francis Lorentz que l'appétence
des provinces n'était pas moindre que celle de Paris
Mais aujourd'hui le raccordement à Internet dans des conditions de
débits, de qualité et de prix convenables ne participe pas, ce
qui est sans doute normal, des obligations de service public imposé aux
opérateurs de télécommunication
Dans la logique précédente, la création du "kiosque
micro", bien que ses faiblesses techniques au départ aient
été fort critiquées, avait, à l'époque,
répondu pour partie à cette préoccupation
Néanmoins pour le fournisseur d'accès Internet, un client en
province (20 % du marché) lui coûtait 30 à 40 % plus cher
qu'un client parisien (80 % du marché), et c'était à son
niveau que se faisait la péréquation
Déjà pour le RNIS il n'en a plus été semble-t-il
tout à fait de même : le kiosque V 2 à
2 mégabits, qui permet la transmission vidéo, n'a
été rendu accessible qu'à France
Télécom-Wanadoo, AOL et Microsoft-MSN ce qui créait une
grave distorsion de concurrence et pénalisait les fournisseurs
d'accès régionaux.
Aujourd'hui par exemple les accès internet gratuits en tarif local
n'est offert par la plupart des provider que dans les grandes
métropoles
6.3.5.1 Infrastructures de Telecom : quand les pouvoirs publics retrouvent leur responsabilité en matière d'aménagement du territoire
6.3.5.1.1 Progressivement les infrastructures de télécommunications, tant au niveau de leur qualité que de leur coût sont devenues un élément déterminant dans la compétitivité d'un territoire.
Au
début des années 1990 déjà, une étude sur la
compétitivité de Paris par rapport à Londres, Amsterdam et
Francfort, montrait notre retard dans ce domaine, et le
déménagement du siège social de IBM - Telecom de Paris
à Londres a été perçu comme la confirmation de
cette analyse.
Aujourd'hui l'Internet devient le système nerveux du tissu
industriel, bien au-delà même du commerce électronique.
Il concerne toutes les fonctions vitales de l'entreprise : conduite
de projet, relations entre bureaux d'étude, recherche d'appel d'offres,
veille technologique, veille commerciale et concurrentielle, marketing,
recrutement des cadres, gestion de la logistique, service après vente,
formation, achats, télétravail, surveillance des risques, gestion
financière, relation entre donneurs d'ordre et sous traitants,
fonctionnement des réseaux d'entreprises, ...
La qualité comme la capacité et le coût des liaisons
devient de ce fait un élément déterminant
Par ailleurs actuellement tous les points d'interconnexion entre les
grands opérateurs de dorsales (backbones) se trouvent tous à
Paris or
"le niveau d'interconnexion d'une zone géographique est en train de devenir un critère d'installation important pour une entreprise et pas seulement dans le domaine des NTIC" J F Abramatic
Une
étude américaine que nous a transmise par Francis Lorentz
souligne ce point sans ambiguïté (Collaborative Economics) :
«When seeking new sites for their operations, companies no longer seek out
low wage communities. The new priorities are workforce quality, access to
innovation resources and networking infrastructure....
Changing Demands on Infrastructure:
Businesses are finding that not having access to high-quality, high-speed
connections to the Internet can put them at a disadvantage.....Smart
cities are more attractive because they save money for the
business.»
"nous prenons un retard considérable" déclare aux Echos
Charles Chone, président de la Communauté Urbaine de
Nancy Echos, "A l'étranger des débits 100 fois
supérieurs sont offerts aux entreprises pour des prix 4 ou 5 fois
moindre qu'en France". Ce n'est pas la baisse de 70% de 1999 qui suffit
à combler un tel écart
Un des facteurs de succès de Savoie Technolac a été de
bénéficier d'un programme expérimental en matière
de haut débit
C'est la raison qui a ammené le Limousin, traditionnellement
pénalisé par sa situation à l'écart des grandes
infrastructures, à "prendre le taureau par les cornes" et à
financer le développement d'une boucle locale (620 km, 300 MF) et
l'implantation de pylones pour que les opérateurs puissent y accrocher
plus rapidement leurs émetteurs
L'Idate estime vital le haut débit à prix raisonnable pour le
secteur de l'Edition et la région dispose de 90 entreprises et 5.000
emplois dans ce secteur de la papeterie et de l'imprimerie. La capacité
de survie de cette activité est importante pour le Limousin, mais elle
ne saurait justifier des investissements pour les opérateurs: France
Télécom a transféré sa t^te de réseau
à Poitier et pour la Boucle Locale Radio les opérateurs retenus
se sont désistés
6.3.5.1.2 La fin du monopole entraîne une féroce concurrence qui conduit à un effondrement des prix ... dans les zones où cette concurrence se manifeste : le risque est de voir apparaître un accroissement des écarts entre ces zones et les autres
Les
conditions techniques et économiques étant assez voisines entre
les pays de l'OCDE, il y a tout lieu de penser que, là où la
concurrence s'exercera, les coûts en France pour disposer d'une desserte
à haut débit, vont s'aligner sur ceux de pays comme les USA,
c'est-à-dire baisser de 50 à 80%...par an , et que les
débits et la qualité vont considérablement augmenter.
Rappelons que 8% du marché des télécommunications se situe
à La Défense
Aujourd'hui si Lyon est le théâtre d'une
sévère compétition (une quarantaine
d'opérateurs s'y bousculent: Siris, Hermès, Cegetel, France
Télécom, Worldcom, Bouygues, Omnicom, Colt, Completel,..)
Il n'en est pas de même pour la plupart de nos capitales
régionales :
Qwest, Level3, Worldcom, GTS, Colt, Telia visent
les 20 à 30 villes européennes majeures et les cartes mondiales
de leurs réseaux en projet sont parlantes à cet égard:
elles se limitent à la fameuse "banane bleue" qui va de Londres à
Milan en passant par Amsterdam et la Bavière. Elle ne comprend pour la
France que Strasbourg et Lyon ainsi qu'un point singulier:
Paris
Interrogés sur le salon Internet Fall de New York en Octobre 1999 sur
leurs projets pour le reste de notre pays la réponse fut "it's not a
market"
MCI-Worldcom a récemment rappelé sa stratégie : "
Déploiement de boucle locale en fibre optique dans les quartiers
d'affaires et construction d'une infrastructure longue distance". Il a pour
cela déjà investi 32 milliards de dollars
Ce réseau devrait passer de 3.000 km en 1998 à 10.000 d'ici la
fin 1999 (réseau européen Ulysses, 800 millions de dollars par an
d'investissement , dont la branche française dessert aujourd'hui
Paris, Lyon, Lille, Strasbourg et Marseille)"
Colt, financé par le fonds de pension américain fidelity
(et dont la valeur boursière a été multiplié par
cinq en 1998), s'est spécialisé dans la boucle locale en fibre
optique dans les quartiers d'affaires,
Il loue ses capacités de transport longue distance à
Hermès-GTS en attendant de construire les siennes (500 millions
de livres ont été levés à cette fin au début
1999 pour relier, en association avec level3, Francfort, Amsterdam,
Bruxelles et Londres, soit 4. 900 km de fibre).
Il est présent dans neuf villes européennes et son objectif d'ici
2000 est de desservir 25 métropoles européennes dont, pour notre
pays, Paris, Lyon et Marseille. Il vient de lever pour cela
800 millions de dollars
GTS (global TeleSystem), soutenu par le financier George Soros, et
maintenant le groupe AXA, s'est jusqu'ici spécialisée dans
les réseaux longue distance à très haut débit
(Trans European Network construit en rachetant des réseaux ou des droits
de passage aux chemins de fer, voies navigables, compagnie des pipelines,
autoroutes,...) .
Ce réseau de 12.000 km Hermès, maillé pour des
raisons de sécurité, relie aujourd'hui 19 villes. Il doit passer
progressivement à 20.000 km
L'entreprise a décidé au printemps 1999 se jeter, elle aussi,
dans la bataille des boucles locales en fibre optique dans les quartiers
d'affaires et elle vient de racheter Omnicom (le 5) qui lui apporte
11.500 clients PME pour 1,3 milliards de francs, Esprit Telecom (le 6), ainsi
que des fournisseurs d'accès Internet Ebone et Netsource
Elle dispose de 10 Milliards de dollars de trésorerie pour assurer son
développement
Son président, Gerald Thames, considère que dans les 30
à 35 plus grandes villes européennes il y aura cinq ou six
compétiteur: dans les cinq ans à venir il prévoit
d'être actif dans treize d'entre elles (dont Paris pour la France)
Level3 a inauguré son activité en France en juin 1999 et
va de son côté construire son propre réseau dans le cadre
de son programme d'investissement de 10 Milliards de dollars
Il affirme être d'ores et déjà en mesure de réduire
de 50% le coût des liaisons spécialisées
La boucle parisienne, 118 km, sera raccordée au réseau
français long de 1100 km au total, bâti entièrement sur la
norme IP, y compris pour la voix.
D'ici 2001 il compte desservir Lille, Lyon et Strasbourg.
Le dispositif français intègre un réseau reliant plusieurs
centres économiques européens (Londres, Francfort,
Bruxelles, Amsterdam) et qui sera connecté en septembre
2.000 à l'autre rive de l'atlantique à son réseau
américain (10.000 km de lignes entre 50 métropoles US) par un
câble de 1 280 Gigabit/s (1,28 térabit/s)
"La plupart des réseaux actuels sont des réseaux
téléphoniques ajustés pour transmettre des données.
Nous construisons aujourd'hui le réseau international de demain pour un
service de transmission de données et de voix aux plus bas coût"
Colin Williams, patron Europe de level3
Teleglobe, opérateur canadien, ouvrira avant fin 1999 le premier
tronçon de son réseau paneuropéen. Celui-ci, long de 1.700
km reliera Paris, Londres, Rotterdam, Bruxelles et Anvers, puis
s'étendra vers l'Allemagne.
Telia l'opérateur Suédois investit 10Milliards de
couronnes dans son réseau pan-européen Viking qui reliera
les principales grandes villes
La technologie DWDM de multiplexage de longueurs d'onde utilisée,
fournie par Alcatel, lui permettra d'obtenir un débit de 400 Gigabit/s
par fibre
L'investissement prévu au niveau mondial pour ce réseau est de 5
Milliards de dollars
Quant à Cegetel, il fait encore preuve d'une
agressivité commerciale fort modérée d'après
les interlocuteurs que nous avons pu rencontrer, ce que confirme avec leur
sens habituel de l'understatement leur partenaire britannique Pat
Gallagher, patron de BT Europe : "le secteur entreprise de Cegetel n'a pas eu
des résultats aussi bons que nous le pensions" (cegetel n'avait, fin 98
que 6.200 clients, soit la moitié de la petite Omnicom)
Cette situation inquiète de nombreuses agglomérations comme
Besançon, Toulouse, Nancy, Dijon,
Caen ou Castres-Mazamet, qui craignent pour le
développement de leurs entreprises (le rapport Bourdier
www.telecom.gouv.fr/francais/lois-rapp/rapportbo.htm attire
l'attention sur le fait que seules 25 à 30 villes
bénéficieront d'une desserte)
La situation est encore plus préoccupante pour les zones rurales ou en
reconversion comme l'ont montré les Assises pour la
société de l'information de Midi Pyrénées
tenues à Albi les 5 et 6 mai 1999
www.cr-mip.fr
Il y a tout lieu de penser que dans les régions à dominante
agricole, comme le grand sud-ouest, ou dans les zones sinistrées comme
les zones minières et sidérurgiques les opérateurs Telecom
qui doivent concentrer leurs forces dans la bataille qui se prépare pour
conquérir les quartiers d'affaires, ne vont pas spontanément y
disperser leurs moyens et se bousculer pour investir:
c'est entre nos régions que la fracture numérique risque
d'aggraver les déséquilibres économiques
L'Odyssée interactive, leader francophone des sites de
jeux vidéo implanté à Aurillac dans le Cantal a du
délocaliser son serveur qui dispose d'une bande passante de 45 Mo/s aux
Etats Unis pour des raisons tant de coût que de bande passante
L'IME, imprimerie située à l'écart de
Besançon nous a dit se poser la question de sa délocalisation
à cause de la difficulté à obtenir une liaison à
haut débit et des coûts y afférent
Le risque est de voir augmenter dans de grandes proportions les
disparités tant de prix qu'en capacité de liaison entre
régions «branchées» et les autres.
France Télécom vient par exemple d'annoncer qu'elle
concentrerait ses efforts d'installation de l'ADSL là où
ses concurrents disposaient du câble et non dans les zones rurales
où aucun concurrent ne la menaçait (La Tribune 8 juin
1999)...
Aujourd'hui déjà les coûts d'une liaison 2 Mbps est 3
à 4 fois plus élevé dans le Tarn qu'en région
Parisienne (étudede notre ministère sur les PME du Tarn)
C'est le raisonnement qui a conduit le Conseil Général du
Tarn à lancer en 1998 un projet de développement de
réseau départemental à haut débit. Celui-ci
s'appuie sur un réseau de 120 km composé de plus de 70 fibres
optiques d'une capacité unitaire de 2,5 Gigabit/s. il sera
déployé en 1999 et en 2000 ("La France dans la
société de l'Information", Services du Premier Ministre
La Suède qui dispose d'un territoire plus grand que l'Angleterre
mais infiniment moins peuplé et qui ne souhaite pas voir toute la
population se concentrer sur la capitale travaille actuellement sur un projet
d'infrastructures à très haut débit, financé par
les pouvoirs publics et loué ensuite à des opérateurs dans
des conditions telles que les zones les plus reculées
bénéficient d'une qualité de raccordement
(cout/débit: 10 Mbps pour 150F) leur permettant de rester
compétitive:
pour le dernier état du projet voir
www.itkommissionen.se
6.3.5.1.3 Les Télécoms : une infrastructure qui pose les mêmes problèmes aux responsables de l'aménagement que les dessertes aériennes, les voies ferrées ou les routes
6.3.5.1.3.1 Les deux notions de rentabilité d'un investissement: pour l'opérateur et pour la collectivité concernée
La
rentabilité d'un investissement structurant quel qu'il soit peut
s'analyser de deux points de vue
Le cas extrême est la route communale qui a une
rentabilité intrinsèque nulle et que pourtant on construit car
elle conditionne la vie de la commune.
La situation la plus fréquente est celle d'une rentabilité
intrinsèque insuffisante comme c'est le cas par exemple pour le TGV Est,
le TGV de Floride, les autoroutes ou pour les lignes aériennes
desservant les villes moyennes : l'investissement ne trouve sa
rentabilité qu'en prenant en compte son impact sur l'économie.
Une infrastructure peut ne pas être rentable pour le premier et
être «rentable» pour le second en mettant dans la balance les
gains économiques externes (ceux dont bénéficie la
collectivité mais non l'opérateur).
6.3.5.1.3.2 Les conséquences à en tirer en matière de financement de ces infrastructures
Dans un
tel cas la solution qui s'est imposée depuis toujours, a consisté
à «internaliser» cette rentabilité externe par le canal
d'une subvention (investissement ou fonctionnement) permettant à
l'opérateur d'atteindre le seuil de rentabilité et ainsi de
déclencher la décision d'investir.
C'est la logique qui a présidé aux discussions sur le TGV de
Floride ou sur les lignes aériennes par exemple.
Les Télécoms rejoignent tout simplement le droit commun
maintenant que l'Etat n'est plus simultanément
«Unlike most other forms of public infrastructure, the National
Information Infrastructure is being built by the private sector. The old system
of publicly regulated monopolies is crumbling. New competitors are emerging
with new technologies and high ambitions.
Service providers are now deciding which communities they want to serve based
on economic returns and competitive strategies. Communities with fewer
sophisticated users and higher costs of installation will either have to pay
more or wait longer.
A small number of pathfinder communities are adopting proactive
strategies. Examples include the states of North Carolina and Utah,
Blacksburg, Virginia, Silicon Valley and San Bernadino, California. Such
communities decided that the cost of waiting for the new services is too
high.»
C'est en Europe ce qu'a bien compris un pays comme l'Irlande qui a su
attirer les entreprises moteurs de la net-économie (et notamment une
large partie des Call-Centers européens d'entreprises
informatiques) grâce à une infrastructure à haut
débit (Worldcom et BT) et des coûts de communication
préférentiels: ses infrastructures routières et
ferrovières sont en piteux état, il n'y que peu de ronds points
dans les villages mais le pays qui était le plus pauvre de l'europe des
15 en 1988 voit son PIB/habitant dépasser celui de la grande Bretagne
puis de la France
La Suède met en place un programme d'équipement
permettant l'accès internet à haut débit dans les zones
peu peuplées afin de maintenir à celle-ci la
possibilité d'y maintenir des activité économiques
compétitives et d'éviter des migrations de population du Nord
vers la capitale : ce programme est doté de 5,8 Milliards de
couronnes.
L'ossature à très haut débit du pays sera conduite sur des
bases strictement commerciales (80 Milliards de Kr) mais la connection
à ce réseau de toutes les communes représentera un
programme additionnel de 2,5 Milliards de Kr (1Kr=0,8F) d'argent
public
Une différence toutefois: l'Opérateur Historique garde
confidentielle l'information sur les capacités de son réseau
"On ne connaît pas l'état du déploiement des
réseauxde télécommunication sur le territoire"
Jean-Michel Linois de la DATAR.
Ceci complique singulièrement la capacité des pouvoirs publics
à estimer le niveau de sous équipement éventuel de la zone
car des capacités peuvent être dissimulées pour maintenir
le niveau de prix, et mises en service si un compétiteur se
présente
La Somme a remarquablement su profiter de sa situation
géographique privilégiée entre Paris et l'Angleterre
qui représente une forte densité d'utilisateurs de réseaux
Internet
En échange de la concession d'un droit de passage pour 25 ans
à l'Américain Viatel (réseau Circe pour relier la
Grande Bretagne à Paris), le département obtient 2 fibres
optiques pour son projet de réseau départemental (SAXO:
Somme Axe Optique), une porte d'accès à Amiens et un fourreau
vide lui permettant à l'avenir d'y glisser des fibres sans
investissements de génie civil
De même pour la somme de 2 MF, Global Crossing a accepté de
réserver un câble à la Somme sur la branche de son
réseau pan-européen reliant Londres à Paris
Enfin pour 2,5 MF Level 3 -Colt va poser à côté de
son réseau, entre Albert et Peronne, un foureau qui permettra de loger
les fibres de SAXO
A peu de frais (moins de 50MF, soit une dizaine de "ronds points" en 1999)
Amiens se met ainsi en situation de pouvoir accueillir des entreprises NTIC
et notamment des Centres d'Appel (depuis 18 mois ils sont
déjà plus d'une dizaine avec un millier d'emplois, en
général de bon niveau (Bac+2 à Bac+5) a avoir choisi
Amiens pour s'implanter)
Par ailleurs ces projets en matière d'infrastructures permettent de
rendre efficaces les initiatives prises par la Région en
matière de formation (SupMediaCom,...) et d'aide aux PME
(hotellerie, PMI, artisans,...)
Extrait de l'étude Collaborative Economics :
6.3.5.2 Quelques pistes de réflexion sur les actions à conduire au niveau des pouvoirs publics
6.3.5.2.1 Une solution de facilité désormais impossible : faire pression sur l'opérateur historique
Jusqu'à l'introduction en bourse et la fin du monopole,
l'administration des Telecom puis l'opérateur public qui lui a
succédé, bras séculier de l'Etat, était
également chargé, dans son domaine, de l'aménagement du
territoire.
Quand l'Etat, souvent sur la pression d'une collectivité locale,
considérait qu'il convenait de faire un effort particulier sur une zone,
il donnait ses instructions à l'opérateur qui les
exécutait sans difficultés, car sa situation de monopole lui
permettait de faire supporter ces coûts par les autres usagers (qui
n'étaient pas encore des clients).
Le monopole des Télécoms interdisait même aux
collectivités locales de prendre des initiatives : le feuilleton des
Téléports illustre bien cette période.
Aujourd'hui brutal changement de situation : l'opérateur de Telecom doit
veiller à sa rentabilité et, en dehors de la boucle locale pour
laquelle il bénéficie encore d'un monopole de fait, il ne peut
pas maintenir durablement des prix notablement supérieurs à ses
prix de revient.
De plus il doit concentrer son action et ses investissements dans les zones
à fort potentiel, là où se joue son avenir et où
les nouveaux entrants sur le marché portent le fer.
Il ne saurait investir dans une politique d'équilibre des territoires :
ce n'est plus sa mission et il n'en a plus les moyens.
L'accepterait-il sous l'influence de son actionnaire majoritaire qu'il se
mettrait dans une situation juridique inconfortable en prenant des
décisions conformes à l'intérêt de cet actionnaire
mais non de l'entreprise (abus de biens sociaux : cf l'incarcération
d'un grand patron Français en Belgique sous ce chef d'accusation).
L'exemple d'ERAMET ou l'Etat en 1997 a échoué dans sa tentative
d'imposer en tant qu'actionnaire majoritaire des décisions contraires
à l'intérêt de la société, montre que
l'époque de l'opérateur «aux ordres» est clairement
révolue.
6.3.5.2.2 Alors quels moyens d'action ? Pour quels pouvoirs publics ?
Les pouvoirs publics nous paraissent concernés au moins à trois niveaux :
6.3.5.2.2.1 Cohésion et solidarité : deux préoccupations au niveau européen:
6.3.5.2.2.1.1 une préoccupation de cohésion :
Actuellement il semble que la qualité des relations entre
chacun des «centres nerveux» européens avec les Etats Unis
soit très convenable, mais que ce ne soit pas le cas pour les liaisons
entre ces centres eux-mêmes :
Le "22 à Asnières" est de retour au niveau européen
: pour passer de Paris à Bruxelles le chemin le plus court passe
toujours par New York (ou plus exactement par Pennsauken dans le New
Jersey un des 4 NAP (Network Access Point) américain ou
GIX géré par Sprint qui vient lui aussi
d'être racheté par Worldcom);
Rigo Wenning de l'université de Sarrebruck a encore
fait le test début août 1999 pour accéder au site du Monde:
2 minutes ont été nécessaires et le "traceroute" a permis
de confirmer que sur les 22 routeurs (!!) de transit 12 se situaient aux USA:
son explication "les informaticiens européens ne regardent que
vers l'ouest car c'est là que se trouve les "contenus" et s'ignorent
superbement entre eux, ce qui a conduit à négliger les
interconnections au sein de l'Europe"
De plus les
accords d'échange entre pairs (peering) qui existent sur les NAP
américains permettent une gratuité du transit vers les autres
pays d'Europe alors qu'avec l'Ebone européen ils doivent acquitter des
droits pour celui-ci !
Pour la petite histoire notons qu'il n'y a pas non plus d'accord de peering
entre les 2 GIX parisiens pourtant tous deux opérés par France
Télécom...
voir page
149
Voir l'article de Red Herring "all roads lead to the states"
www.redherring.com/mag/issue63/news-telecom.html
6.3.5.2.2.1.2 une préoccupation de solidarité :
l'Europe
doit veiller à ce que les régions périphériques ne
voient pas leur «périphéricité» accrue
par l'Internet, comme risque d'y conduire les simples lois du marché,
mais bien au contraire leur permettre de gommer les distances.
Lesfonds structurels et notamment le FEDER doivent être
mobilisés sur ce type de projets
6.3.5.2.2.2 Au niveau national comme au niveau régional ou local à l'appui de la stratégie de développement ou de reconversion définie pour le territoire
6.3.5.2.2.2.1 Réaliser des infrastructures préalable permettant de baisser coûts et délais pour un nouvel entrant
C'est en
particulier la politique d'installation des «fibres noires»
pré-installées par certaines municipalités qui craignent
de ne pas être considérés comme des enjeux
économiques suffisamment attractifs pour attirer des concurrents
à l'Opérateur Historique, vecteurs de baisse des coûts et
d'amélioration des services (c'est la politique massivement suivie en
Suède pour éviter la désertification des Régions du
Nord)
Elles souhaitent offrir aux nouveaux entrants la possibilité de
pénétrer sur leur marché dans des délais
très courts et avec des investissements réduits.
France Telecom a porté cette affaire devant les tribunaux
administratifs, contestant leur droit à intervenir dans ce domaine en
considérant que l'absence de concurrence ne peut être
considéré comme une carence.
Jacques Poulet Président du Sipperec (un syndicat
intercommunal de la périphérie parisienne) fait remarquer que
"France Télécom est présent sur le réseau de fibre
noire de Stockholm..." et a porté plainte auprès de Bruxelle,
conjointement avec toulouse, Nancy et l'association des villes cablées
contre le blocage auquel il se heurte
Ce peut être aussi plus simplement une politique visant à poser
des "fourreaux" vides à chaque fois qu'une tranchée est ouverte,
permettant ainsi à un opérateur d'économiser le
génie civil et de gagner un temps considérable Télia a du
négocier 500 droits de passage pour son réseau...
Où encore l'installation de pylones bien placés, les
opérateurs n'ayant plus qu'à installer leurs émetteurs
(Limousin)
6.3.5.2.2.2.2 Gérer la "rente minière" liée à la concession de l'espace electromagnétique
Comme
pour le charbon ou le pétrole, l'Etat s'est attribué la
possession de l'espace Hertzien qu'il concède aux opérateurs
2 politiques sont alors possibles
Des formules intermédiaires sont évidemment possibles comme celle
adoptée en France pour l'UMTS, mais la méconnaissance de cette
logique de gestion optimale de la rente minière peut conduire à
de graves conséquences comme ce fut le cas pour la BLR
voir page
152
6.3.5.2.2.2.3 Traiter ce type d'investissement comme une liaison aérienne
Quelle politique de développement local?
Développement de PME régionales? Accueil d'entreprises
étrangères? Sur quelle zone? Pour quel type d'activité?
Il nous semble qu'il faut alors procéder en quatre étapes :
Il convient ensuite d'évaluer si le niveau de service correspond au
minimum requis en fonction des services nécessaires sur le territoire
concerné
Il faudra examiner l'opportunité et la faisabilité d'un renfort
de la desserte de certaines zones prioritaires sur le plan du
développement économique (zones industrielles ou tertiaires,
pépinières d'entreprises, zones de conversion, vallées de
régions de montagnes...)
En particulier il conviendra d'examiner le niveau de service offert par les
zones européennes concurrentes qui ont pour beaucoup misé sur la
qualité, la bande passante et le prix de leurs services de Telecom.
Le contrat de Plan semble être un moment privilégié pour
cette réflexion.
Savoie-Technolac dispose ainsi, grâce à
partenariat avec France Télécom de liaisons XDSL à haut
débit, ce qui a permis d'attirer des implantations nouvelles, sur 12
projets d'implantation, la totalité utilisent Internet
Il importera surtout de se mettre en situation d'être capable dans des
délais très courts de rendre opérationnels les services
nécessaires :
Ceci peut conduire par exemple à privilégier des investissements
peu coûteux en argent mais susceptibles de permettre des
réductions de délais significatifs lors de la mise en oeuvre
(servitudes de passage, ...).
En tout état de cause, ce cahier des charges ne devrait pas
préjuger de la technologie (câble, fibre optique, ADSL, satellite,
MMDS, ...) et s'en tenir strictement aux caractéristiques fonctionnelles
des besoins des utilisateurs.
Au cas où il apparaîtrait nécessaire de renforcer les
infrastructures Telecom, il n'est bien entendu pas question que Etat ou
collectivités locales recréent par ce biais des opérateurs
publics et creusent des tranchées.
Il s'agira, comme pour une desserte aérienne ou le TGV de Floride, de
sélectionner après appel d'offre l'opérateur qui
demande la somme minimum pour offrir le niveau de service demandé
à un niveau de tarification donné (ou la capacité
de le déployer dans un délai déterminé en cas
d'implantation d'une entreprise)
l'ART veillera à ce que les conditions de la concurrence entre
les opérateurs soient respectées (il faudra en particulier
veiller à ce que le cahier des charges ne soit pas rédigé
de façon telle que seul l'opérateur déjà
installé puisse y répondre, l'opération pouvant alors
paradoxalement renforcer sa mainmise sur le territoire concerné comme ce
fut semble-t-il le cas dans certaines régions)
Dans la mesure où cette subvention vise en général
à anticiper un investissement qui devrait être rentable à
terme et dans la mesure surtout où la date à laquelle cette
rentabilité sera atteinte dépend des autres efforts
d'aménagement de la collectivité (zones industrielles,
politique d'accueil d'investissements étrangers, autres infrastructures,
fiscalité, ...), il paraîtrait judicieux de prévoir en
tout état de cause une clause de partage des
bénéfices quand ils dépassent un certain seuil avant
une certaine date.
C'est la démarche adoptée en 2000 par le département
des Hautes Alpes qui n'a aucune chance d'interesser rapidement un
opérateur sur ses seuls atouts économiques
Dans cette optique la première urgence pour les acteurs concernés
(au premier chef sur le plan local) est de dresser une cartographie de
l'ossature de transport et des sous-réseaux afin de mettre en
évidence les éventuels goulots d'étranglement.
Il conviendra bien entendu, face à une avenir incertain de limiter au
maximum les investissements anticipant la demande.
Autant les deux étapes précédentes paraissent
indispensables pour toutes les régions, autant on ne saurait
préjuger de leurs résultats: peut-être arrivera-t-on
à la conclusion que le niveau d'équipement est parfaitement
satisfaisant ou que les opérateurs seront prêts à
répondre à la demande dès que celle-ci se manifestera.
Ce type de contrat ne sera sans doute pas simple à rédiger : il
devra en effet donner les moyens aux pouvoirs publics de contrôler son
exécution de façon ferme en limitant les risques de contentieux.
6.3.5.2.3 La nécessité pour les pouvoirs publics de se doter à chaque niveau des compétences nécessaires
Pour
"Face à de grands groupes délégataires, les
collectivités mêmes très importantes ne font par le poids .
Elles ne sont pas suffisamment armées à la fois pour discuter les
contrats et vérifier leur exécution" Alain Serieyx
Président de chambre régionale des comptes
Aujourd'hui ni l'Etat, ni les collectivités locales ne disposent de
telles compétences dans le domaine des Télécoms au niveau
régional : cet aspect du problème est essentiel et ne doit pas
être sous estimé
Cela nécessite une solide expérience face à des
opérateurs richement dotés en ingénieurs et en
juristes.(Pensons au domaine du BTP ou malgré une expérience
multiséculaire de l'administration, il est connu que les marges des
entreprises se font en grande partie sur les réclamations et la gestion
des contentieux, même si les records du Tunnel sous la Manche ne sont pas
la norme)
6.3.5.3 Il est clair cependant qu'une telle politique ne peut se limiter aux infrastructures, ni même au développement économique au sens étroit du terme
Il est
bien entendu nécessaire en outre d'équiper les
établissements de formation, de sensibiliser les PME individuelles ou
dans le cadre d'opérations collectives (cf les §
précédents), de favoriser le développement des
compétences des SSII locales et plus généralement de
toutes les structures de conseil (privées et publiques), de mettre
à disposition de chacun la possibilité d'accéder à
Internet, et de faire en sorte que tous les services publics (mairies, CCI,
services sociaux,...) soient accessibles sur le Web.
S'agissant d'une politique de solidarité, outil
privilégié de vivification de réseaux, le cadre naturel de
telles opérations paraît être celui des "pays" (tels que
définis dans la loi sur l'aménagement du territoire) : en effet
pour être efficace elle nécessite la définition d'une
stratégie claire et consensuelle des principaux acteurs locaux
(même si la mise en oeuvre doit rester très souple et
pragmatique)
6.3.5.4 Le projet de Parthenay illustre bien l'extrême imbrication de l'économique et de tous les autres aspects de la vie locale.
Cette
petite ville de 12 000 habitants rayonne sur un "pays" (organisé en
district comptant 18.000 habitants) composé de nombreux villages.
Il y règne une intense culture associative (250 associations, 200
manifestations culturelles dont notamment le festival mondial du jeu de
rôle qui réunit 100 000 personnes).
L'objectif était donc double
@ - renforcer la dynamique locale
@ - accroître le rayonnement de la ville.
Le serveur "In Town Net" (
www.district-parthenay.fr
) couvre progressivement l'ensemble des aspects de la vie locale voir
aussi
www.crit.cg47.fr
La mairie joue le rôle de fournisseur d'accès avec 13 serveurs,
4.000 comptes e-mail, 48.000 pages web (que le maire compare aux 1.500 de la
ville de Mexico 1000 fois plus grosse), élaborées par 350
producteurs et une boucle optique, 5 espaces équipés
d'ordinateurs connectés ouverts gratuitement au public, 1000
ordinateurs, équipés de modem, distribués pour 300F/mois
dans l'opération "1000 micros"
coût total de l'opération pour la commune 4MF par an (cette
opération a bénéficié d'un certain nombre d'aides,
en particulier au niveau européen et industriel):
L'information : les deux journaux et la radio locale ainsi que "infos
Parthenay", "où sortir" et "culture" permettent d'accéder
à l'actualité ainsi qu'aux données sur l'emploi, la
création d'entreprises, l'agenda des manifestations sportives et
culturelles ou les informations sur le tourisme ou les musées.
La rubrique "mairie" fournit bien entendu toutes les informations sur
qui est qui, qui fait quoi, sur les horaires d'ouverture, les démarches
à suivre et les actualités de la ville (la suppression du journal
"papier" a permis une économie de 250 kF)
Les forums sont à la disposition des habitants (notamment des
associations) pour débattre des sujets qui les intéressent comme
par exemple les projets d'urbanisme. À noter en particulier le forum
ouvert par le Trésor Public sur la fiscalité
L'annuaire des habitants permet à chacun de se présenter
grâce à une page personnelle avec la possibilité de faire
connaître ses centres d'intérêt
La santé : les trois hôpitaux sont reliés entre eux
par des liaisons à hauts débits et le projet intra-hôpitaux
doit permettre d'y connecter l'ensemble des professions de santé (200
médecins de ville, pharmaciens, infirmiers, maisons de retraite,
services d'aide ménagère et de repas à domicile,...) afin
d'améliorer le suivi des malades tout en réduisant les
coûts par une organisation plus efficace et une meilleure information de
chacun des intervenants
Les petites annonces : immobilier (300 offres en ligne) automobile (200
offres), gardes d'enfants,...
L'emploi : l'ANPE et le CIO sont directement accessibles, une rubrique
permet à ceux qui sont à la recherche d'emploi de publier leurs
CV, les trois agences d'intérim y publient leurs propositions et "Jobs
et Stages" offre une centaine d'opportunités chaque semaine
le commerce : l'hypermarché local
http://194.250.166.67 ainsi que de
nombreux commerçants (traiteur, bijoutier, livres, disques,
éleveurs de canards et de lapins,...) sont en ligne : chacun peut
visiter les rayons, visualiser certains produits, passer commande, se faire
livrer dans les 3h, dialoguer avec les commerçants (suggestions,
réclamations,...).
La vente de produits régionaux a bien entendu des ambitions qui
dépassent le district
hôtellerie : les 40 hôtels et restaurants ainsi que les
gîtes ruraux disposent d'une rubrique qui leur permet de se
présenter (photos de l'établissement, menus, prix,...)
l'industrie : les 200 entreprises de plus de 10 salariés
devraient progressivement disposer chacune de quelques pages de
présentation de leurs activités et l'association des entreprises
locales net.com a pour mission de les aider à développer leur
activité sur le Web (catalogue électronique,...)
Dans ce domaine l'initiative est cependant plus timide: la plupart des sites
restent des sites plaquette sans grande réflexion stratégique
Notons cependant quelques entreprises qui ont su véritablement saisir
cette opportunité: André Clisson
www.simar.com/ACMotors
qui reconstruit des BMW vendues par les Domaines a multiplié par
7 son activité, Didier Suire, marchand de chaussures
associé à l'entreprise locale Koboro
www.chaussures-vpc.com
réussit à exporter dans le monde entier en se spécialisant
dans les grandes tailles (du 46 au 52), Michel Castelot
découpe de dindes a doublé son 0personnel grâce aux
marchés à l'export, les établissements Fillon,
www.ets-fillon.fr qui vendent des
fêtes "clé en main" dénombrent 1000 nouveaux contacts, le
boulanger vend ses recettes en Australie, citons même le tatoueur
Denny Besnard que l'on vient voir de Paris °
Les agriculteurs sont également très présents avec
Agrinet :
@ - Observatoire du bétail et de la viande qui assure un
traçage des animaux afin de permettre à l'éleveur
d'améliorer sa production (géniteur, alimentation,...) et au
distributeur de savoir ce qu'il vend
@ - Observatoire des cotations et suivi des encours des
négociants qui devrait réduire les risques d'impayés.
Bien évidemment le succès de cette opération implique
que chacun ait accès à Internet. Pour ce faire deux mesures:
@ - accès gratuit à des espaces numérisés,
notamment dans les bars-tabac des villages
@ - négociations globales pour un achat en grande
quantité de PC ou de NetBox afin de permettre aux habitants de disposer
de matériels au meilleur prix (achat ou location).
Notons enfin la création d'une quasi monnaie : le PES
(Parthenay Exchange Service) sur le modèle des grains de SEL
(Systèmes d'Échange Local) permettant par exemple de vendre des
heures de garde d'enfants et d'acheter des heures de jardinage, pour l'instant
hors TVA.
Ce projet, qui bénéficie de financements de la commission
européenne, associe plusieurs communes appartenant à
différents pays de la communauté, ce qui permet
intéressant échange d'expérience
Par ailleurs, ce qui est extrêmement important pour en tirer des
leçons, une équipe du CNRS de l'Université de
Toulouse-le-Mirail conduite par Emmanuel Eveno et
bénéficiant de l'appui scientifique d'Alain d'Iribarne,
http://www.univ-aix.fr/lest
analyse l'évolution des comportements à la suite du
déploiement de ces initiatives
6.3.5.5 De nombreuses autres initiatives qui méritent d'être encouragées
Vercors connect
www.cyberaccess.fr/overcors , de son côté s'est
donné comme objectif de créer des activités
économiques sur le plateau du Vercors, et a misé sur le
Télétravail et les Téléservices
@ - le Telespace Vercors offre des locaux bien
équipés (Télécom, visioconférence...) aussi
bien aux grands groupes qui y localisent leurs Télétravailleurs
(EDF, HP, SCHNEIDER) qu'aux TPE du Vercors ayant pris le créneau des
Teléservices. Il sert également de centre de ressource pour les
entreprises locales et de lieu de démonstration
@ - l'équipement très performant en
Télécom à l'ensemble du plateau permet également le
Télétravail à domicile et Cyberposte offre un
accès simple à chaque habitant
@ - les cyberchampions peuvent aussi poursuivre en
parallèle leurs études au lycée par
télé-enseignement tout en parcourant l'Europe pour les
compétitions
@ - la vocation touristique est doublement renforcée
(promotion de la Région sur le Web et service offert sur place aux
vacanciers branchés)
@ - bien entendu toutes les classes, depuis la maternelle, sont
équipées d'ordinateurs et connectées au réseau et
une junior entreprise (ouebtime) fonctionne au lycée (
www.alpes-net.fr/38rugissants)
@ - un observatoire permet d'observer les évolutions et
d'aider les décideurs à anticiper
Marly le Roy
www.mairie-marlyleroi.fr
, Sophia-Antipolis, la Région Nord Pas de Calais avec
l'opération Déclic
www.declic.net
Saint-Dié, Issy-les-Moulineaux
www.issy.com,
MediaCastres à Castres-Mazamet
www.mediacastres.com,
Cyber-en-Marche à Felletin dans la Creuse
www.mairie-felletin.fr,
les Inforoutes de l'Ardèche
www.inforoutes-ardeche.fr
, Acti Limousin
www.acticiel-98.net,
Rimbaud en Champagne Ardennes, Chooz, les projets "cristal" et
"Rubis" en Alsace
www.rubis.cristal.net
l'ADEC à Val de Molder
www.adec.fr, "grand West"
à Nantes Saint-Nazaire ou "Cherbourg Channel" en
Normandie (citons aussi Blaksbird aux USA et Bologne en Italie
www.comune.bologna.it) sont
également des exemples instructifs
Une description détaillée de la plupart de ces projets est
accessible à
www.senat.fr,
www.creditloc.com,
www.admi.net,
www.crit.cg47.fr
voir Annexe "Internet, collectivités locales et développement
économique" : les 7 défis de l'Internet &&w
les nombreux jumelages qui existent avec les autres villes
européennes pourraient sans nul doute être fortement
vivifiés par Internet et, avec des outils comme les "bourses" d'offre et
de demandes de stages pour les jeunes, avoir des développements à
terme dans le domaine économique
Si les collectivités locales ne prennent pas leur destin en main,
Microsoft est près à le faire : son programme Side Walk (
www.sidewalk.com) qu'il a
déjà appliqué à Seattle puis à New York,
s'occupe de tout
Rapportons pour l'anecdote que la Silicon Valley est pour partie le
résultat d'un programme de reconversion "smart valley", la
vallée intelligente, quand, à la fin de la guerre froide, elle
connut une grave crise avec le déclin de nombreuses usines d'armement
qui y avaient élu domicile
6.3.6 Donner aux acteurs et aux intervenants chargés de les conseiller, la formation minimale leur permettant de conduire un développement efficace
6.3.6.1 Une priorité : former le patron
Comme
nous l'avons vu plus haut, le premier objectif est de former au moins un des
cadres dirigeants de la PME et si possible le patron lui-même afin de lui
donner les moyens
...et non par un spécialiste d'Internet n'ayant qu'une
connaissance superficielle de l'entreprise, de ses métiers et de ses
clients.
Des formations courtes (1 à 3 jours) analogues à celles
organisées par l'UIMM dans les domaines de l'environnement et de la
qualité devraient être rapidement mises en place
M. de Calan nous a indiqué que l'UIMM était prête
à aller de l'avant: le problème comme toujours étant de
convaincre les patrons de PME qu'il s'agit d'une véritable
priorité: dans le domaine) de l'environnement et de la qualité
il était possible de s'appuyer sur des "prescripteurs influents (les
acheteurs et la police technique). Dans le cas présent il conviendra de
pouvoir s'appuyer sur les donneurs d'ordre pour motiver les entreprises de la
mécanique
Un tel programme de formation doit se donner 2 objectifs et respecter une
contrainte :
Objectif 1 : faire découvrir les principales
fonctionnalités d'Internet
Objectif 2 : montrer les usages possibles pour une PME susceptibles de
concourir directement à sa compétitivité ou à son
développement
Contrainte : être très court (de l'ordre de 3
demi-journées de 5 h).
La présentation doit démythifier et donc être
extrêmement concrète : chacun doit disposer d'un
micro-ordinateur et découvrir les différentes
fonctionnalités, avec ses potentialités comme ses limites
à partir d'exemples concrets , au cours d'une visite guidée
à travers le réseau et de démonstrations simulées
pour la partie essentielle (le back office) qui n'est pas visible depuis le
Web.
Quelques créneaux devront être réservés pour :
Les projets Internet véritablement stratégiques
pour l'entreprise ne peuvent en effet être conçus que par un
cadre maîtrisant bien cette stratégie (bien souvent ce ne peut
être que le patron), et ayant la connaissance des potentialités
d'Internet,
Voir en annexe un canevas
établi à partir de l'analyse conduite aux chapitres
précédents
6.3.6.2 Former également les conseillers de l'entreprise sans oublier les experts comptables
Il va de
soi que ceux qui seront chargés, du côté des pouvoirs
publics de conduire l'action, devront, au minimum, suivre une formation de ce
type.
En 1998 une formation commune aux DRIRE et aux CCI a été
mise en place à titre expérimental. Après
évaluation et ajustement il a été décidé de
la généraliser en 1999.
Il conviendra de former
Est-il raisonnable à l'heure actuelle d'aider financièrement,
et donc de cautionner, l'intervention dans une entreprise d'un conseiller en
qualité, en export, en intelligence économique, en
intégration informatique ... qui n'aurait pas cette compétence
minimum ?
Que penserait-on d'un conseiller en énergie qui ignorerait les
principaux usages de l'électricité ?
Nous proposons que les aides du FRAC ne puissent être attribuées
que si le conseil est capable de justifier une compétence, même
minimum dans un premier temps dans ce domaine (il pourra bien entendu s'appuyer
sur un collègue plus pointu s'il s'avère nécessaire
d'aller plus loin).
Sur ce point notons l'initiative de la Drire Aquitaine qui a
organisé une formation, suivie d'une assistance techniques aux
conseillers en stratégie de sa région:
Trouver un formateur compétent ne s'est pas révélé
être une mince affaire...
Rappelons également le rôle essentiel de certaines professions
comme les experts comptables à qui il serait extrêmement
utile de proposer de telles formations (eux-même devant sans doute
profondément repenser leur métier et leur organisation en
réseau)
Des guides méthodologiques et des annuaires de compétences
régionales pourraient également se révéler
très utile pour les guider, au moins au début, dans leur
mission
Le problème des entreprises de conseil est par contre encore mal
résolu : trop peu d'entre elles ont aujourd'hui la compétence
pour diagnostiquer rapidement l'intérêt d'un développement
Internet
6.3.6.3 De nouveaux métiers? Ou plutot un profond changement dans les métiers actuels?
Certes
quelques nouveaux métiers émergent: en parcourant les offres
d'emploi ou les descriptions de poste de France Télécom on
découvre outre les webmaster, les hot liner, cyber-rédacteur,
conseil en e-stratégie, manager en marketing interactif, techniciens en
réseau IP, chef de projet multimédia, les web designer, les
animateurs de forum, les chefs de publicité on-line, les conseillers en
e-commerce, les cyberwriter, les Sysop, les vendeurs-animateurs
multimédia,....
Derrière cette floraison de néologismes qui pourrait laisser
croire que l'arrivée de l'Internet se traduira seulement par
l'arrivée d'une nouvelle couche de spécialiste et la disparition
d'anciennes spécialités se cache une évolution beaucoup
plus profonde en particulier au niveau des cadres et des commerciaux:
L'organisation de l'entreprise qu'implique la mutation en cours amène
à reconsidérer profondément le métier du
cadre:
l'ESC de Grenoble a créé un centre de recherche
"Time" (Technological Impact on the Management of Enterprises
http://www.esc-grenoble.fr/med-itn) afin d'aider les cadres à
gérer cette mutation, la Fédération Française du
Batiment vient de publier une étude "Ntic pour le
développement de la compétence et de la formation, de même
l'AFB (banques) et les Ecoles des Mines et des Télécom
revoient en profondeur leur pédagogie dans cette optique
Il en va de même pour les commerciaux (tant pour les acheteurs que
pour les vendeurs):
cela implique de profonds changements dans la pédagogie de tous les
formateurs de cadre et des mutations sans doute parfois douloureuses pour
ceux qui sont aujourd'hui en activité : "aptitudes à
travailler en réseau,à communiquer et à faire face le plus
rapidement possible à des situations de plus en plus interactives"
Alain d'Iribarne directeur du LEST du CNRS à Aix en Provence
http://www.univ-aix.fr/lest
plus encore que de nouvelles compétences c'est d'un nouvel
état d'esprit dont les entreprises ont besoin et c'est sans doute un des
facteurs explicatifs majeur aux différences constatées entre les
pays dans la capacité à tirer les fruits des nouvelles
opportunités offertes par Internet
6.3.6.4 Nécessité parfois de certaines formations plus pointues
Certaines entreprises, bien entendu, pourront avoir besoin de
personnel beaucoup plus "pointu" dans les technologies Internet (notamment les
sociétés de services dont le développement doit être
encouragé) :
Toujours avec le même souci d'utiliser des "produits" dont le mode
d'emploi est déjà connu par les PME, il conviendra de mobiliser
dans ces cas les procédures ARC, CORTECH et aide au
recrutement de chercheurs.
Par ailleurs l'AFTEL remarque, à juste titre, que pour des
fonctions de webmaster, des jeunes sans diplôme mais
"branchés" et fortement motivés peuvent être
particulièrement performants :
il convient néanmoins d'être capable de détecter et de
sélectionner ces jeunes à "haut potentiel" (plus encore
que de les former car, là encore, l'expérience montre qu'une
forte motivation permet une autoformation très rapide: le bilan du
programme FIDJIT de formation de techniciens a l'informatique a
été un échec en terme de formation, mais un franc
succès en terme de détection de talents et d'embauche
immédiate de ceux-ci).
Il serait souhaitable qu'une initiative soit prise en ce domaine.
En tout état de cause la procédure ARC, citée plus
haut, a été instituée pour aider l'entreprise à
s'attacher les services d'un cadre capable de créer une nouvelle
fonction porteuse de développement.
6.3.6.5 ...et à l'inverse de formations touchant un public très large
En sens
inverse il apparaît également éminemment souhaitable que
très rapidement tout le personnel bénéficie d'un minimum
de formation à Internet :
L'expérience montre en effet que bien souvent des initiatives
extrêmement intéressantes naissent tout à fait à la
base, au contact des clients et des nécessités
opérationnelles.
6.3.6.6 Des initiatives pour aider les régions à mettre en place de telles formations
Nous
avons pu constater la difficulté pour un opérateur local de
trouver les compétences nécessaires pour conduire rapidement une
action de formation et nous avons été amenés pour ce faire
à procéder à un appel d'offre sur le Web.
A l'inverse, des équipes tout à fait compétentes ne
trouvent qu'avec difficulté des clients pourtant potentiellement
nombreux.
Ce problème étant récurrent tant pour conduire des actions
de formation que de conseil ou mener des actions collectives, nous proposons la
mise en place d'une "bourse de la formation et du conseil pour les PME et
les intervenants en PME" où pourraient
Le présent rapport s'est efforcé, pour chacun des sujets
traités, de fournir les références d'entreprises l'ayant
abordé avec succès, mais il convient de prévoir une base
de données vivante une "banque de success stories" à la
disposition de tous et alimentée par chacun (entreprises et organismes)
Nous saluons l'initiative prise en ce sens par l' ACFCI (Association des
Chambres françaises de commerce et d'industrie) et tout
particulièrement la CCI de Brest en coopération avec la
DARPMI (Direction de l'Action régionale et des PMI)
www.ensmp.fr/industrie/darpmi/ . Cette bourse mériterait
d'être encore enrichie et mieux connue des acteurs régionaux.
Cette plate-forme serait enrichie
De même nous avons constaté que les organismes chargés de
sensibilisation ou de formation sont tous à la recherche d'exemples pour
illustrer leurs propos.
6.3.7 Les services de l'Etat chargés de favoriser le développement des PMI se doivent de pleinement maîtriser et utiliser Internet
4
objectifs sont ici simultanément visés :
1- améliorer la performance des services de l'Etat en faveur d'un
développement économique durable et donc de l'emploi: une plus
grande efficacité dans les actions conduites
2- donner une raison supplémentaire aux PME de se connecter à
Internet pour pouvoir ainsi profiter des nouveaux services offerts: un
effet d'entraînement ;
3- donner aux DRIRE une crédibilité sur le sujet
Internet : il est difficile d'expliquer à une PME
l'intérêt d'Internet et de ne pas l'utiliser soi-même ;
4- donner aux DRIRE une connaissance vraie des atouts qu'apporte Internet
à une petite structure mais aussi des difficultés, des
limites et des points critiques pour le succès:
Seule une expérience vécue personnellement permet
d'acquérir une véritable compétence sur des sujets aussi
complexes qui mêlent technologie, organisation et relations humaines.
6.3.7.1 Les 10 points clef pour un Intranet-extranet-web de l'administration
Essayons
de décliner ces objectifs en terme de fonctionnalités: quels
outils mettre en place pour accroître l'efficacité,
améliorer la qualité du service, réduire les délais
et générer des économies tant pour l'administration que
pour ses interlocuteurs?
L'analyse des premières réalisations des DRIRE (accessibles
à travers
www.drire.org), mais aussi
celles des entreprises les plus dynamiques conduit à mettre l'accent sur
les 10 fonctionnalités essentielles suivantes
6.3.7.1.1.1 Une messagerie: chaque membre du personnel de la DRIRE doit être doté d'une adresse e-mail,
Ceci est déjà bien avancé grâce à la généralisation de CC-Mail qui, sur ce plan, apporte une première réponse même si une transition vers des standards ouverts doit être mis en oeuvre le plus rapidement possible
6.3.7.1.1.2 Un Intranet pour le fonctionnement interne (intégrant l'ERP)
Cet
Intranet permettra notamment messagerie interne, annuaire des DRIRE et
organisation, accès aux données et études, suivi des
affaires en cours, gestion des frais de déplacement, organisations des
réunions réelles ou virtuelles, élaboration et approbation
des notes et comptes rendus, affichages des postes disponibles,...
Un logiciel de workflow devra être développé.
Il permettra également de rendre accessibles à tous les agents
habilités, la base documentaire existante de la Drire
Il concernera toutes les fonctions de la DRIRE cela va de soi et pas seulement
pour le développement industriel)
6.3.7.1.1.3 Cet Intranet devra prendre en compte le nomadisme de la plupart des ingénieurs subdivisionnaires
ceux-ci
devront être dotés de micros portables avec modem et
téléphone GSM leur permettant le télétravail que le
programme gouvernemental du 16 janvier propose d'encourager
cette technologie, aujourd'hui onéreuse ne pourra sans doute dans un
premier temps être développée qu'à titre
expérimental avec la technologie GPRS (General Packet Radio
Service) disponible à partir de l'été 1999 (multiplication
par 10 des débits),
Dans une seconde étape la norme UMTS voir
page
153 qui devrait permettre une baisse sensible
des coûts dans les 3 à 5 prochaines années avec une
multiplication des débits d'un facteur 100
l'Atelier de Bnp-Paribas parle de 1 milliard de téléphones
sans fils connectés à l'Internet en 2003 contre "seulement" 550
millions de PC.
6.3.7.1.1.4 Un site WEB transactionnel véritable Portail d'accès à tous les services offerts
Celui-ci
devra permettre aux entreprises d'accéder directement ou par
l'intermédiaire de liens :
En particulier dans le champ prioritaire du développement
économique notamment grâce aux technologies de l'internet ces
sites devraient jouer le rôle d'un portail permettant de
présenter l'ensemble des aides et concours diverses sur lesquelles
une PME peut s'appuyer pour conduire son projet à bonne fin, et ceci que
les aides soient gérées par la Drire ou par d'autres structures
(en établissant dans ce cas des liens avec le gestionnaire de l'aide
) voir page
234
6.3.7.1.1.4.1.1 Il doit également permettre au grand public et aux associations
Ce Web gagnera sans doute à être construit progressivement en
s'appuyant sur les conseils d'un comité d'usagers.
6.3.7.1.1.5 Un accès Internet à partir de chaque poste de travail
Celui-ci devra permettre la recherche d'informations, de fournisseurs, de commander des billets de train ou d'avion...
6.3.7.1.1.6 Une application-serveur PUSH pour diffuser l'information
Il est important de pouvoir envoyer aux industriels ou autres acteurs de la vie socio-économique régionale qui le souhaitent des informations (ciblées en fonction de leur centre d'intérêt) ou des requêtes (rappel automatique des dates d'échéance...)
6.3.7.1.1.7 Une application-client PUSH et d'agents intelligents
Ceci doit permettre à chaque agent de la DRIRE d'être alimenté en permanence d'informations, sans en être submergé, sur les sujets qu'il aura préalablement définis et puisse assumer dans de meilleures conditions son rôle de veille technologique et économique avec la possibilité de capitalisation des connaissances au niveau de la DRIRE.
6.3.7.1.1.8 Des forums avec les usagers concernés et des listes de discussion
Ils
pourront concerner aussi bien le développement des usages de l'Internet
que le contrôle de la pollution atmosphérique
Il serait également intéressant, par le canal de listes de
discussion, de développer des échanges avec les administrations
de terrain ayant des missions analogues dans les autres pays
(sécurité, environnement, innovation,...)
6.3.7.1.1.9 Les DRIRE devront dans le même temps développer des extranets entre elles et avec les administrations centrales qui les concernent: économie, environnement, recherche, transports...
L'objectif est de permettre un travail de réseau plus
efficace en augmentant la densité et la vitesse des échanges avec
possibilité de visioconférences, tout en permettant de
limiter certains déplacements à Paris.
A travers cet Intranet et cet extranet, les pôles de compétence
couvrant plusieurs régions pourront donner leur pleine mesure : il
n'est en effet pas possible de disposer dans chaque région
administrative de toutes les compétences techniques exigées par
toutes les activités de la DRIRE. L'extranet pourrait apporter une
réponse, au moins partielle, à cette difficulté..
Cet extranet permettrait, en particulier, de constituer dans le domaine
passé ici en revue, une banque de données de projets d'actions,
d'opérations en cours dans les régions, de bilan d'actions
réalisées, ainsi que de consultants ayant oeuvré dans ce
secteur (formation, conseil, SSII), avec leurs références.
Cet extranet pourrait sans doute comporter quelques forums et news groups
internes au réseau des DRIRE comme celui qui a émergé,
à l'occasion de cette mission (le club Internet des DRIRE).
6.3.7.1.1.10 D'autres extranets devront être constitué avec les administrations régionales et les autres partenaires
Ils
permettront un travail en réseau entre administrations
(préfecture, TPG,...) et tous les partenaires de l'action
régionale (CCI, Conseil régional, banque de France,...)
Ces extranets doivent permettre une accélération dans le montage
d'opérations conjointes, une plus grande efficacité dans leur
pilotage et leur évaluation, une accélération de
l'instruction et, cela n'est pas négligeable, de fortes économies
dans les coûts administratifs
6.3.7.2 Une démarche originale de la DARPMI: d'abord favoriser les initiatives puis les harmoniser
La
démarche adoptée par la DARPMI pour conduire ce
développement apparaît extrêmement intéressante et
montre aujourd'hui son efficacité.
Dans un premier temps, en partant notamment du "prototype"
réalisé par la DRIRE de DOUAI, le Directeur de la DARPMI a
invité les DRIRE à prendre des initiatives, tant pour leurs
Intranets que pour leurs web, en rappelant les objectifs tels que
mentionnés ci-dessus, mais sans donner d'instructions précises
quant à la mise en oeuvre, et sans affecter les moyens
supplémentaires (si ce n'est la disponibilité du webmestre de la
direction pour apporter ses conseils lorsque ceux-ci étaient
souhaités).
Des projets ont ainsi éclos dans une douzaine de DRIRE, là
où s'est trouvé réunie la volonté du Directeur
régional et le dynamisme d'un ou deux ingénieurs.
Certes, ces développements découlant davantage d'une
démarche "biologique" que d'une planification cartésienne
ne pouvaient totalement échapper à un défaut
d'homogénéité dans leur réalisation. Mais :
Il a été en outre fortement encouragé par la DARPMI
qui en réunissant régulièrement sur ce sujet les DRIRE et
les services centraux concernés permet à chacun de suivre les
progrès des uns et des autres et favorisait l'émergence sur
chaque thème d'une ou deux DRIRE chef de file.
Un "Observatoire des DRIRE" (
www.drire.org)
constitué en parallèle permet de pointer sur les sites des DRIRE
déjà réalisés et de fournir un certain nombre
d'informations d'intérêt commun.
La seconde phase actuellement en cours consiste à essayer de
prendre pour chaque domaine d'activité le meilleur de chacune des
réalisations des DRIRE afin de fournir un indispensable cadre graphique
et fonctionnel homogène à travers tout le territoire ainsi que
les outils techniques les plus appropriés.
Chaque DRIRE reste néanmoins pleinement responsable des
développements spécifiques à sa région ou de
l'implémentation des fonctionnalités nouvelles qui lui
paraîtraient utiles.
L'objectif poursuivi est que toutes les DRIRE soient opérationnelles
dans ce domaine pour la fin de l'année 1999.
Ce comportement anti-NIH (Not Invented Here) avait déjà
présidé aux premiers développements du web et de
l'Intranet de la DRIRE Nord - Pas-de-Calais, largement inspiré de la
mission conduite aux USA en 1997 et des réalisations des PEE de
Chicago et de Los Angeles.
6.3.7.3 Un outil indispensable pour l'avenir : le KIT extranet
L'analyse ci-dessus montre la nécessité de disposer
d'un outil bon marché et facilement paramétrable
permettant à un groupe de personnes appartenant à des
administrations différentes (ou n'appartenant pas à
l'administration) de travailler sur un même ensemble de données
confidentielles, de gérer un projet et de prendre des
décisions; comme par exemple:
Le serveur commun hébergera le gestionnaire de base de
données, le serveur Web, l'annuaire, le serveur de
messagerie, l'espace de travail partagé, le gestionnaire
de Workflow, le moteur de recherche. Il supportera le formatage
XML pour permettre l'EDI
La confidentialité des messages sera assurée par un cryptage
fort (tunelling), avec une option carte à puce, (mais transparent
pour l'utilisateur final)
L'intégrité et l'identification permettant la prise de
décisions seront assurées par la signature
électronique
Les droits d'accès seront définis en lecture et en
écriture page par page par l'administrateur de l'extranet
La protection du serveur sera notamment assurée, outre par le firewall,
par le fait que seuls les messages cohérent en terme de cryptage et de
signature auront accès la machine
En fait, grâce à la possibilité pour l'administrateur du
système de paramétrer les droits d'accès, un même
serveur peut héberger un grand nombre de tels extranets. Ceci est
indispensable, puisqu'à chaque groupe de travail, chaque
procédure et chaque projet correspond un extranet spécifique
Projet de Kit Extranet du Conseil Général des Mines
www.cgm.org :
Présentation du projet
www.cgm.org/rapports/extranet.html et- cahier des charges
www.cgm.org/rapports/cdh.html
Bien entendu le cas des DRIRE n'est décrit ici qu'à titre
d'exemple mais les centres techniques, les CCI, les organisations
professionnelles, les collectivités locales devraient être
encouragées à poursuivre (ou à engager dans bien des cas)
des évolutions semblables.
Il en va de même pour des dizaines de procédures diverses
conduites par les DRIRE en matière de sécurité ou de
développement économique
Le projet "Kit extranet", de type VPN (Virtual Private Network), est
actuellement en cours d'expérimentation au conseil général
des Mines, il a vocation à être mis à disposition de tous
(en logiciel libre) sur base Linux-Apache. Il utilisera l'Internet
public pour la transmission des messages entre chacun des membres du
groupe°
Depuis
1999 le contexte psychologique (reconnaissance du créateur,
détérioration de l'image du cadre dans l'administration et les
grands groupes), fiscal (BCE Bonds de Créateurs d'Entreprise) et
administratif (Création des SAS, Sociétés par
Actions Simplifiée) s'est grandement amélioré au profit de
la création d'entreprise
Le sondage IFOP de début 2000 a montré que 61% des jeunes de la
ranche 18-24 ans étaient tentés par la création
d'entreprise
Par ailleurs les créateurs interviewés par l'Apce
considèrent le plus souvent qu'il s'agit d'une "aventure en
équipe" et non d'une épopés solitaire. Ils sont de plus en
plus nombreux à envisager de revendre leur société, une
fois mise sur les rails, pour en créer d'autres ou pour devenir Business
Angel
La création d'entreprise est maintenant perçue par tous comme un
ingrédient incontournable de l'innovation, de la croissance
économique, de la création de richesse et d'emploi: une marge de
progrès est encore possible:
6.4.1.1 Faire évoluer l'enseignement notamment dans les écoles d'ingénieur
Il
convient que les Ecoles fassent évoluer leurs enseignements pour
favoriser la création d'entreprise, et plus généralement
la création d'activité, parmi leurs anciens élèves
Cette recommandation s'adresse tout particulièrement aux écoles
d'ingénieurs pour la création d'entreprises à dominante
technologique: les Ecoles dépendant du ministère de
l'économie des finances et de l'industrie se doivent d'être
particulièrement exemplaires dans ce domaine.
Une telle formation entrepreneuriale devra comprendre:
Ces collaborations ne devront pas se limiter à l'aspect scolaire afin de
favoriser la création d'équipes mixtes technologie-gestion,
basée autant sur les affinités personnelles que sur les
complémentarités professionnelles (compétitions
sportives, organisation d'évènements culturels,...).
Une réflexion devra être conduite pour examiner le type de
services le plus utile au créateur (juridique, marketing,
technologique, ...) en s'appuyant notamment sur l'examen des
réalisations dans d'autres pays.
6.4.1.2 Favoriser les créations par des chercheurs
Les
entreprises créées par des chercheurs ou post-docs connaissent un
taux de succès plus grand que la moyenne comme l'a bien montré
les études conduites par Philippe Mustar du centre de sociologie de
l'innovation.
La seule chose que l'on puisse déplorer en l'espèce, reste leur
très petit nombre : on peut espérer que la loi sur
l'innovation pourra permettre une évolution de cet état de
fait, en particulier dans le domaine des NTIC
Cette loi vise en effet à favoriser les collaborations entre les
personnels de recherche et les entreprises . Il prévoit notamment que
les chercheurs et enseignants-chercheurs pourront être autorisés
à créer une entreprise sans rompre définitivement les
liens avec leur organisme d'origine.
La région de Cambridge compte à présent
près de mille PME de technologie qui ont ensemble
créé 35.000 emplois directs
6.4.1.3 Créer un contexte culturel favorable à la création d'entreprise
La
fête de l'Internet est un bon exemple de ce type d'initiative, de
même que le concours des Electrophées, &&w ou
l'appel à projet «les exportateurs sur la toile»
&&w,
Des initiatives fort intéressantes ont également
été prises au niveau régional (certains ont toutefois
souligné le danger de trop multiplier les concours qui dans certains cas
peuvent détourner le créateur de l'essentiel, qui n'est pas de
gagner des prix).
Dans la symbolique de la reconnaissance sociale française ne
pourrait-on imaginer que des créateurs d'entreprise puissent
être reçus dans l'ordre de la Légion d'honneur par le
président de la République à l'instar de ceux qui ont
ramené une médaille aux jeux olympiques ou une coupe de
football?: les visites des plus hauts responsables de la
république auprès de start-up a eu en 2000 un indéniable
impact sur ce plan
Le fait que les 10 lauréats du concours Défi Start-up (sur 400
projets et 20 création effectives prévues) aient
été solennellement reçus en mai dernier par le Chef de
l'Etat est un premier pas dans cette voie
Les initiatives notamment des associations "croissance+"
www.croissanceplus.com,
créé par Pierre Haren cofondateur d'Ilog et Denis
Payre cofondateur de Business Object et animé par Bruno Vanryb (BVRP
Software), Defi start-up
www.defi-startup.com
lancé par Antoine Decitre et Jean-Luc Rivoire et
"Objectif 2010" (animée par Philippe Pouletty, fondateur
de Sangsat, et d'autres Français qui ont créé leurs
entreprises en Californie comme Eric Benhamou, patron de 3Com, Bernard Liautaud
Pdg de Business Object, ou Maryvonne Hiance Présidente de Drug-Abuse),
méritent à ce titre de continuer à être fortement
soutenues.
De même il conviendrait comme le propose Denis Ettighoffer avec
son site
www.ebusinessgeneration.com
, première pépinière virtuelle, de favoriser
l'émergence de cyber-micro-entreprise, terreau indispensable pour
développer la culture entrepreneuriale
6.4.1.4 Ne plus pénaliser l'échec
Outre les questions d'ordre sociologiques et culturelles sur lesquelles il faut conduire des actions, auprès de tous les acteurs et notamment des media et des responsables politiques, mais qui ne pourront porter leurs fruits qu'à moyen terme, il est proposé d'ouvrir d'ores et déjà aux créateurs la possibilité de bénéficier d'une indemnisation de chômage en cas d'échec comme le propose Synergie, collectif informel regroupant 19 associations intervenant dans la création d'entreprise
6.4.1.5 Mettre en place des incubateurs bien branchés sur les réseaux gestion, finance, technologie et industrie
Nous
avons vu plus haut combien il était important d'encourager la
création d' "incubateurs" ou le développement de ceux qui
commencent à se mettre en place
Un certain nombre d'initiatives ont été lancées ces
dernières années avec des succès divers il conviendrait,
au moment ou celles-ci sont destinées à prendre de l'ampleur,
d'affiner l'analyse déjà conduite dans le rapport
précité
www.cgm.org/chabbal/entrepreneur/entrepreneur.pdf, afin de
préciser les conditions optimales pour le succès de telles
structures.
D'ores et déjà il semble nécessaire, pour permettre
l'éclosion d'un nombre significatif de ces nouvelles entreprises, de
mobiliser une forme basique de "Seed capital" : des bourses pour les
"incubants" analogues dans leur montant à celles offertes aux "
doctorants " attribuées pendant un an (et le cas échéant
renouvelable une fois) et de donner de façon analogue à ces
incubants un minimum de couverture sociale
Ceci se pratique d'ores et déjà dans un certain nombre de
régions (comme par exemple à l'école des mines
d'Alès) à partir de financements d'origine multiple
(locaux, régionaux et européens) mais au prix d'une
précarité préjudiciable à l'efficacité et
d'une dépense d'énergie considérable qui pourrait
être employée plus utilement
Il semble qu'en Israël un tel dispositif a été mis en
place et s'avère tout à la fois peu onéreux et très
efficace &w&b rapport de mission GP&&b
Les bourses de recherche affectées à des laboratoires dont
l'expérience montre qu'elles débouchent sur la formation de
chômeurs de haut niveau (notamment dans les biotechnologies)
pourraient sans doute utilement être redéployées
pour financer ce dispositif
Les business angels pourraient être utilement sollicités
pour procéder à la sélection des candidats en fonction de
la qualité du projet de l'existence d'un marché mais surtout de
la capacité entrepreneuriale du créateur (car celui-ci comme nous
l'avons vu plus haut devra savoir éventuellement saisir d'autres
opportunités si elles s'avèrent plus porteuses que son projet
initial).
Ces incubateurs pourront sans doute fonctionner eux-mêmes en
réseau ce qui permettra de mutualiser les compétences et de
réduire ainsi la taille critique ce qui favorisera une meilleure
irrigation du tissu économique local et une présence
auprès d'un plus grand nombre d'écoles d'ingénieurs (avec
l'impact que nous avons vu plus haut sur l'orientation de l'enseignement)
Le lancement d'un appel à propositions dans le cadre d'un fonds
d'amorçage doté de 200 millions de francs devrait notamment
permettre le financement d'incubateurs et la création de fonds
d'amorçage privés.
6.4.1.6 Favoriser l'émergence d'un tissu dense de petites sociétés de services
Ces
entreprises, très nombreuses dans tous les pays où Internet s'est
développé, même si elles ont vocation individuellement
à rester petites, représentent un grand nombre d'emplois
Les investissements nécessaires sont limités : pour favoriser
leur développement, outre ce qui a été dit en terme de
formation, l'action la plus utile au niveau des pouvoirs publics est sans aucun
doute de favoriser l'émergence de la demande et d'alléger encore
les formalités concernant les micro entreprises
6.4.1.7 Pour les entreprises à fort potentiel de développement favoriser le développement des Business Angels
Il
reste sans doute à faire en sorte que sur le plan fiscal ce type
d'investissement soit traité de façon au moins aussi favorable
que les placements immobiliers ou les objets d'art.
Des progrès ont été faits dans le cadre de la loi de
finances pour 1999 pour les business angels : la possibilité est
maintenant offerte aux entrepreneurs ayant cédé tout ou partie de
leur participation dans une entreprise et réinvestissant leur
gain dans une entreprise nouvelle, de reporter l'imposition de ce gain à
la date de cession de ce nouvel investissement.
Cet effort doit cependant être activement poursuivi dans l'optique de
substituer une forme active et créative de travail sur du capital
à la rente capitalistique traditionnelle en assurant en aval un
contexte fiscal "compétitif" par rapport à nos pays
concurrents
Cette remarque vaut notamment vis à vis des pays anglo-saxons :
l'association "la France Libre...d'Entreprendre"
www.francelibre.org
animée par un jeune créateur d'entreprise français
Olivier Cadic (à 20 ans il créé Info Elec avec
20.000F) affirme qu'outre les 40.000 Français partis pour la Californie,
100.000 sont partis de l'autre coté du tunnel sous la manche, privant
notre pays d'une capacité de création d'emplois qui nous fait
cruellement défaut
Comme disait plaisamment l'un d'entre eux "nous sommes passés de
l'économie de la saucisse à celle du boudin: "avant quand on
serrait la vis cela augmentait la pression, maintenant, avec
l'internationnalisation de l'économie, ça sort par les bouts".
A cette fin, les investissements de particuliers de type capital risque
seraient certainement fortement accrus par une déductibilité
de l'ISF des montants affectés à ce type d'activité
(comme c'est aujourd'hui le cas pour les oeuvres d'art dont l'utilité
sociale n'est peut-être pas aussi grande) :
On aurait ainsi une orientation automatique du produit de cet impôt vers
des activités à croissance rapide, induisant des comportements
des individus le plus éloignés possible de la rente, ce qui va
dans le sens d'une meilleure efficacité collective.
On limiterait simultanément les motivations d'évasion fiscale de
hauts potentiels, certains des business Angels français les plus en vue
s'étant d'ores et déjà installés à Londres
et à Bruxelles
Par ailleurs le niveau de déductibilité des impôts sur le
revenu qui existe aujourd'hui pour l'investissement dans une entreprise non
cotée de 150 KF pour un couple, devrait être aligné dans
leur montant plafond sur ce qui se pratique dans l'immobilier (où
l'ordre de grandeur est de 1 MF pour un couple).
Même chose pour les FCPI (réduction d'impôts de 25% dans la
limite de 150.000 F pour un couple)
6.4.1.8 Eviter que l'évolution sur la réglementation sur les brevets ne donne des armes aux grosses structures pour verrouiller l'innovation
Considérant
voir page
197, à la lumiere de la
pratique américaine et nipponne en matière de brevets sur les
logiciels les effets pervers
Il est proposé, qu'avant d'adopter tout texte réglementaire sur
les brevets logiciels en Europe, que l'on procède à une
étude fine de ses risques d'effets pervers afin
Considérant que des petites sociétés éditrices de
logiciels connaissent un succès mondial grâce à la
diffusion sous forme de logiciels libres de produits innovants comme la base de
données MySQL, le logiciel de sécurisation SSH, le
serveur Web Roxen, le serveur de courrier électronique
Sendmail, la distribution Linux SuSE, etc. qui, tous, ont
contribué à faire progresser les technologies de l'Internet et
à briser un certain nombre de monopoles,
Il conviendra sans doute de mettre en place au niveau européen une
réglementation sui generis permettant de répondre à ces
deux objectifs
6.4.1.9 Se donner les moyens d'observer la dynamique de la création d'entreprise pour agir de façon plus pertinente
Nous
avons vu l'importance pour tous les acteurs publics d'une connaissance fine de
la création d'entreprise dans les NTIC :
voir page
196
L'Agence pour la Création d'Entreprises (
www.apce.com)
paraît la structure adaptée pour conduire une telle
étude dans la suite de la première enquête 2000 (
www.apce.com/dossiers/startup.html)
Il convient maintenant de mettre en place les indicateurs pertinents, de
développer les contacts adéquats avec ses homologues
étrangers, notamment européens et surtout d'assurer un suivi dans
le temps de ces analyses
Par ailleurs, sur le plan qualitatif, il serait souhaitable de mobiliser des
équipes d'élèves ingénieurs ayant
déjà pour projet professionnel la création d'entreprises
pour interviewer de jeunes créateurs
Ils pourraient analyser les blocages que ceux-ci ont rencontrés, ou
à l'inverse des concours dont ceux-ci ont pu bénéficier,
afin de pouvoir formuler des propositions pour améliorer l'environnement
offert aux jeunes entreprises en France. L'école des mines
d'Alès, qui s'est largement impliquée dans ce processus pourrait
jouer un rôle de pilote pour cette opération
6.4.1.10 Ouvrir l'accès des marchés publics aux créateurs
Le développement des téléprocédures et la réflexion sur les marchés publics qui devrait être conduite à cette occasion, devraient prendre en compte la nécessité de donner leur chance aux PME de création récente en leur permettant de proposer des solutions innovantes.
6.4.1.11 Rétablir les Stock Options pour permettre aux Pme à forte capacité de croissance de recruter les cadres de haut niveau dont elles ont besoin
Notamment dans le domaine du marketing international et de
l'informatique le problème est de trouver des cadres qui acceptent de
travailler dans des PME, structurellement fragiles, et ne pouvant pas offrir le
salaire des grands groupes
Il est également de pouvoir composer de solides conseils
d'administration où des hommes d'expérience pourraient apporter
leurs compétences pour suivre les premiers pas de la start-up :
Le système actuel est jugé opaque, inégalitaire, complexe
et peu compétitif par rapport aux pays voisins (qui ont pour la
plupart réformé leur fiscalité en terme de stock options:
Suisse (avril 97), Italie (janv 98), Espagne (janv 99), Belgique (Avril 99))
Il ne permet en particulier pas de distribution à des dirigeants non
salariés et à des administrateurs de sociétés
innovantes dont l'expérience rend cruciale une participation active
à la vie de l'entreprise
Ce problème déjà mis en exergue l'an dernier dans le
groupe animé par JB. Séjourné pourrait trouver une
solution grâce au développement dans notre pays du
mécanisme des "stock options", une fois levées les
difficultés qui sont apparues à leur encontre lors de la
présentation de la loi sur l'innovation à la suite d'abus dans
les grands groupes.
Internet
lance à nos entreprises un défi majeur: La puissance de la
révolution qu'il porte tient principalement au fait qu'il est l'outil
technique qui correspond aux mutations de nos économies et de nos
sociétés avec:
Elles permettent en outre de faire des économies
considérables tant sur les développements informatiques que
sur les télécommunications.
Internet sera à terme l'outil universel du commerce inter-entreprise.
Très peu d'entreprises rencontrées, grandes ou petites, ont
conscience de l'ensemble de ces possibilités : les anecdotes mises
en exergue par les médias ne projettent bien souvent sous les feux de la
rampe que les sites WEB de vente au grand public, la navigation au hasard des
pages ou les problèmes de paiement en ligne (sans même parler des
sites "plaquette", des pirates ou de la pornographie) qui ne sont que
l'écume du sujet et qui masquent la profondeur des bouleversements en
cours
Sans doute serait-il plus significatif, même si ce n'est qu'un aspect
très partiel des potentialités d'Internet, de mettre en avant
La nature et les métiers de nombreux intermédiaires vont
être profondément bouleversés entraînant
l'apparition de nouveaux acteurs et la disparition d'anciens qui n'auront pas
su évoluer.
Certes, Internet, outil de démultiplication de la concurrence et de
développement du pouvoir des consommateurs est autant porteur de
menaces redoutables que de potentialités de croissance pour nos
entreprises, mais il doit être bien clair que la passivité
nous priverait des opportunités sans pour autant nous en épargner
les dangers notamment en matière d'emploi.
Internet n'est pas une mode ou un événement dont on peut
décider de se tenir à l'écart: William Daley,
Secrétaire américain au commerce estime qu'un tiers de la
croissance lui est du depuis 1995 et qu'en 2006 il concernera la moitié
des emplois
Une récente enquête de l'Insee, sans se prononcer sur les
relations de cause à effet, montre que les entreprises industrielles de
moins de 20 salariés "branchées" connaissent une croissance
double des autres tant pour le chiffre d'affaire que la valeur ajouté et
l'emploi, elles exportent 60% de plus et assurent des
rémunérations de 15% supérieure et le Bipe anticipe un
potentiel de 145.000 emplois nouveaux par an dans ce secteur pour les 3
prochaines années
Il est bien évident que l'essentiel du succès dans cette
évolution repose sur les entreprises elles même, sur leur
capacité d'adaptation et d'innovation et sur leur volonté de
gagner dans la compétition internationale
Il n'en reste pas moins que les Pouvoirs Publics ont un rôle important
à jouer pour créer un contexte favorable au
développement d'Internet, lever les facteurs de blocage, sensibiliser
aux enjeux et accompagner les efforts de ceux qui tracent le chemin, mais aussi
pour intégrer cette nécessaire évolution dans leur propre
organisation quand ils sont eux même clients, fournisseurs ou partenaires
des entreprises
C'est la raison pour laquelle nous proposons ici une action forte de
l'Etat, mais aussi de tous les acteurs porteurs de l'intérêt
collectif : collectivités locales, CCI, organisations professionnelles,
centres techniques,...
La plupart des pays industrialisés, au premier rang desquels les
Etats-Unis, mènent ainsi des politiques publiques très actives
dans ce domaine.
Les pouvoirs publics doivent tout d'abord créer un environnement
général propre au développement d'Internet dans notre
pays :
Internet qui est un standard mondial de communication, avant d'être un
réseau ou un ensemble de technologies, permet en effet tout à
la fois
Les technologies Internet concernent toutes les fonctions de
l'entreprise : vendre, se faire connaître, trouver des partenaires,
faire de la veille technologique et de l'intelligence économique, du
marketing, transmettre des documents écrits, sonores, vidéo ou
des programmes d'usinage de pièces techniques, trouver des appels
d'offre et y soumissionner, conduire des projets, faxer,
téléphoner, participer à des bourses, travailler en
réseau, assurer le service après vente, la maintenance ou l'aide
au dépannage, télésurveiller et télé-agir,
acheter au meilleur rapport qualité/prix, recruter du personnel et le
former, utiliser le télétravail, mettre davantage l'entreprise au
service du client....
Toutes les entreprises, même les plus petites, même celles qui ont
le sentiment de bénéficier d'une protection géographique,
nous paraissent potentiellement concernées.
Ces trois dernières années ont vu, dans le cadre du PAGSI, des
évolutions déterminantes dans ces domaines.
Dans le
même temps, il convient de conduire une intense action de terrain en
s'appuyant sur les DRIRE:
v
action de sensibilisation auprès de toutes les PME pour leur
faire prendre conscience très concrètement de toutes les
potentialités de ces technologies, tant pour gagner en
compétitivité que pour conquérir de nouveaux
marchés.
Ce retard, certes déjà pénalisant, ne paraît
toutefois nullement irrémédiable ;
Notre pays n'est en effet pas sans atout : les technologies de
l'information et des télécommunications sont
maîtrisées par nos ingénieurs et tous les domaines
d'application techniques, commerciaux, artistiques ou juridiques attirent les
jeunes. Dans l'opinion publique le développement de l'Internet est
plébiscité en tête des espoirs pour le prochain
millénaire (56% d'opinions favorables) enquête Les Echos nov
1999
Il n'est que de voir le succès des jeunes Français en Californie
pour ne nourrir aucun complexe en ce domaine.
Il convient toutefois maintenant d'agir sans délai : une action
résolue doit être engagée selon les lignes tracées
plus haut avec la préoccupation permanente de rester à
l'écoute des propositions venant du terrain et de se tenir
informés des réalisations dans les autres pays afin de pouvoir
adapter les mutations en fonction d'évolutions qui se produisent
à un rythme sans commune mesure avec celles que nous avons pu
connaître dans le passé avec les mutations technologiques
précédentes
Il devrait ainsi être possible à nos PME de tirer avantage de
la mondialisation des marchés, dans le contexte d'une compétition
internationale exacerbée au bénéfice de notre
économie et de l'emploi.
Notre pays et nos PME en particulier ont pris un retard certain sur beaucoup
de nos compétiteurs mondiaux pour exploiter les nouvelles
potentialités d'Internet et y adapter leur stratégie et leur
organisation.
ANNEXE I
Un plan de formation en trois journées
1ère esquisse
Un tel
programme de formation doit se donner 2 objectifs et respecter une
contrainte :
- Objectif 1 : faire découvrir les principales facettes d'Internet
- Objectif 2 : montrer les usages possibles pour une PME
- Contrainte : être court (entre 1/2 et 3 journées
maximum),
La présentation doit démythifier et donc être
extrêmement concrète : chacun doit disposer d'un micro-ordinateur
et découvrir les différentes fonctionnalités, avec ses
potentialités comme ses limites, au cours d'une visite guidée
à travers le réseau.
Quelques créneaux devront être réservés pour un
débat permettant d'aborder notamment les questions suivantes :
- 0 - utiliser le micro, la souris, le clavier, écrire une note
(logiciels de traitement de texte), l'enregistrer
- 1-le navigateur, envoyer un e-mail avec la note en
pièce attachée, répondre. Modem, FAI, les
coûts/ les économies (le Faxkiller)
- 2 - le moteur de recherche : qui parle de vous sur le Web ? Rechercher
à partir d'un mot clé (ne pas oublier que 90 % des sites sont
en anglais) ce que font vos concurrents. Enregistrer la présente
adresse dans le bookmark
- 3 - les hyperliens : un clic permet de visiter le concurrent
sélectionné
- 4 - retour sur le moteur de recherche grâce au bookmark. La
publicité cliquable, visite rapide du site correspondant,
l'e-mailing, les cookies, le SPAM, le flame (type
cyberpromotion)
- 5 - les ventes en ligne, musique téléchargeable
protégée par une clé de copyright et payable par le
porte-monnaie électronique (Paris music), achat à
l'étranger d'un CD audio (Amazon.com)
- 6 - les ventes grâce à Internet : le Softselling,
l'importance grandissante du phénomène aux USA (500 000
voitures vendues chaque année par le canal d'Internet par Autobytel)
- 7 - la nécessité impérative du
référencement (Netmarket.com)
- 8 - visite d'un site offrant un catalogue de produits techniques
à renouvellement rapide et nécessitant de nombreuses informations
techniques (type AMP), le coût d'un site (direct et indirect) et
les économies générées, ce qu'il ne faut pas faire
(le site "zombie")
mises à jour automatiques du catalogue (technologie objet)
l'importance toute relative du paiement électronique
- 9 - les liaisons nouvelles entre bureau d'étude, gestion et
commercial sur le terrain (Arel ingénierie), les
nécessaires réorganisations de l'appareil commercial et
logistique (Hervé Thermique)
- 10 - la conduite de projet, le groupware (Somfy),
l'interconnexion des bureaux d'étude en CAO, la
coingénierie de moules pour matière plastique
(Alpha-c/Salomon)
- 11 - l'EDI : présentation de l'EDI lite Les coûts.
Utilisation prévue dans les relations avec l'administration
- 12 -un gisement d'économies et de gains de
productivité considérable pour l'informatique interne par rapport
aux logiques propriétaires: le basculement vers l'Intranet
(Essilor), et pour les relations interentreprises notamment dans une
communauté professionnelle : l'extranet (projet ANX
voir page :256 des constructeurs automobile
américains)
- 13 -les achats sur le Web (Bargain Finder), la recherche de
partenaires (Lemaitre-securité)
- 14 - le service après-vente, maintenance, dépannage,
suivi des commandes : un contact plus étroit avec le client: visite
d'un site avec FAQ, click&talk, tutoring des
opérateurs, club d'utilisateurs. Transmission par document
attaché de la photo numérique d'une pièce cassée au
bureau d'étude à l'autre bout du monde pour diagnostique
- 15 - la veille technologique, l'intelligence économique,
le PUSH (appels-offres.com, Marimba, Qwam), les agents
intelligents (Closing Bell), la nécessité d'une
approche stratégique
- 16 - les Bourses : (le site Net Tronic), achat et
vente aux enchères (Onsale, Goinggoinggone)
- 17 - appels d'offre internationaux publics et
privés(visite du site polonais et de JAL)
- 18 - exemple d'un réseau d'entreprises (Graphic
village : forum, offres de sous-traitance, bourses d'emploi, veille
économique,...)
- 19 - le recrutement : visite d'un site (exemple de la CIA ou
des hôteliers)
- 20 - la téléphonie IP, les
téléconférences et les visioconférences :
coûts et horizons prévisibles.
- 21 - télésurveillance (caméra sur la
place du Kremlin), téléalarme (distributeur de
boisson), télémaintenance (Yellow connexion),
téléservices, télétravail (Vercors connect)
- 22 - la sécurité a sa juste place : pirates,
virus, espionnage, malveillance/cryptage, firewall, sniffer,
antivirus
L'objectif n'est bien évidemment pas d'arriver à une
maîtrise des points abordés à l'issue de trois demi
journées mais d'en "sentir" les potentialités. Le programme
ci-après est un programme enveloppe: il part d'un niveau de
compétence très bas et essaye de couvrir l'ensemble du champ : il
faudra à l'évidence n'en extraire qu'une partie adaptée au
public visé, à son niveau de départ et à son
secteur d'activité et à la disponibilité en temps de
l'auditoire
1 Anecdote rapportée par Katie Hafner et
Matthew Lyon dans leur livre "Where Wizards stay up late"
2 Rappelons qu'au départ le téléphone
avait été conçu pour écouter des concerts
3 D'après un professeur de l'Université de Rome
le @ aurait été "inventé par les Marchands
Vénitiens au 16ème siècle et correspondait à une
unité de mesure : l'amphore, ce symbole aurait transité par le
monde arabe et l'Espagne avant de devenir le "commercial a" Anglo-saxon
4 voir l'article de Robert Mahl, Annales des Mines nov 1996
5 1 mégabit/s annoncé par Nortel contre 0,028
mégabit/s pour le réseau commuté et 0,064 mégabit/s
pour le RNIS
6 Certains considèrent que la guerre de retardement
menée jusqu'à une période récente par
l'opérateur public tenait davantage à des raisons culturelles que
financières : n'y avait-il pas là en germe un considérable
risque de déstabilisation de l'édifice.
7 les HOAX (Canulars) qui sont de fausses alertes
(alerte au virus, alerte sanitaire, appel à la solidarité,..)
n'ont comme seule nuisance que l'encombrement des boites aux lettre à
cause de leur propagation par des internautes naïfs. Le site
hoaxbuster
http://www.hoaxbuster.com
vous permet, avant de propager quoi que ce soit de voir de quoi il retourne
8 Augmentation de la performance des matériels
notamment par une amélioration des logiciels de commande
9 ou moins maintenant que là aussi la concurrence
joue : les derniers tarifs annoncés tournent plutôt autour de 12$
par an (gandi :
www.gandi.net)
10 qui vient de passer à 1,29F/mn dans le cadre des
baisses liées à l'introduction de l'accès gratuit
12 Par ailleurs quand vous êtes vous même victime
de tels envois, ne cédez pas à la tentation de répondre
à l'invitation "si vous souhaitez ne plus recevoir d'information de
notre part, renvoyez nous ce mail", bien souvent vous ne faites alors que
valider votre adresse ce qui en accroit la valeur...surtout si dans votre
signature ou dans votre "carte"figurent vos coordonnées
13 JM Billaut de Bnp-Paribas-compagnie bancaire
14Reportage de Francis Pisani dans le Monde du 2 octobre 1997
15 la notion de PER est bien entendu absurde pour une start-up
16 Expression anglo-saxonne désignant les personnes
décervelées par suite d' un usage immodéré de la
télévision
17 d'autant plus qu'un grand groupe industriel a pu constater
curieusement que sur un moteur comme Altavista la même question
posée depuis la France recevait une réponse beaucoup moins
fournie que lorsqu'elle était posée depuis les USA ...
18 mais bien souvent les risques d' indiscrétion
pris (qui n' existent pas que sur Internet) sont largement compensés par
la dynamique collective créée
19 le magazine informatique n° 716 - avril 97
23 Citons ici une petite entreprise de meuble de Corbeil
Essonne : le fils du patron , jeune ingénieur frais émoulu de l'
école vient de mettre le catalogue tout à fait remarquable sur le
web et déjà un premier contact avec un distributeur
américain a été noué (http://www.chez.com/ecrin/)
24 personne maîtrisant parfaitement les
mécanismes de l'informatique et du Web. Au grand dam de ceux-ci ce terme
est habituellement utilisé pour désigner les pirates qui
utilisent ces talents à des fins agressives
25 Michael Zboray estime que les intranets des 10 plus
grandes entreprises américaines sont victimes de 700 attaques par jour
26 Ce que nous avons pu observer aux USA conforte cette
idée: les adolescents sont les premiers à se mettre à
Internet, puis les retraités. Les adultes de la tranche 40 - 55 ans ne
suivent qu' avec un retard certain
28 ce marché est loin d'être négligeable,
puisque le montant des achats de logiciels de loisirs (120 milliards de francs)
a d'ores et déjà dépassé celui de l'industrie du
cinéma
29 Une politique de qualification des produits telle que
recommandée par Yves Martin pourrait sans doute utilement contribuer
pour partie à ces système de référencement.
30 Mais non l' exportation encore que le 6 mai 1999 un
Tribunal californien ait jugé cette loi contraire à la
Constitution qui garantit la liberté d'expression (source New York Times)
31
http://www.hbsp.harvard.edu/noframes/groups/press/books/hagel.html
32 Postes d'Expansion Economique
33 Association Française pour le Commerce et les
Échanges Électroniques, créée en 1996 qui vient de
fusionner avec l'AFTEL pour devenir l'AFTELCE
34 Notons ici également l' initiative de l' AFCEE
(maintenant AFTELCE) qui met en chantier l' élaboration de guides
sectoriels (http://www.afcee.com)