[ Yolin
| 2001
| Sommaire
]
6.3.6.3
De nouveaux métiers? Ou plutot un profond changement dans les métiers actuels?
Certes
quelques nouveaux métiers émergent: en parcourant les offres
d'emploi ou les descriptions de poste de France Télécom on
découvre outre les webmaster, les hot liner, cyber-rédacteur,
conseil en e-stratégie, manager en marketing interactif, techniciens en
réseau IP, chef de projet multimédia, les web designer, les
animateurs de forum, les chefs de publicité on-line, les conseillers en
e-commerce, les cyberwriter, les Sysop, les vendeurs-animateurs
multimédia,....
Derrière cette floraison de néologismes qui pourrait laisser
croire que l'arrivée de l'Internet se traduira seulement par
l'arrivée d'une nouvelle couche de spécialiste et la disparition
d'anciennes spécialités se cache une évolution beaucoup
plus profonde en particulier au niveau des cadres et des commerciaux:
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L'organisation de l'entreprise qu'implique la mutation en cours amène
à reconsidérer profondément le métier du
cadre:
- plus qu'un échelon hierarchique répercutant les
instructions et contrôlant leur application (logique de méfiance),
- il devient celui qui est en charge de créer les conditions
permettant les prises d'initiative et un service rapide, innovant et efficace
pour le client. Il veille au developpement des compétences de ses
collaborateurs et à leur épanouissement professionnel. On attend
de lui des qualités d'animateur, de capacité à
résister au stress, 'd'entrepreneur" et de créativité
(logique de confiance) :
cela implique de profonds changements dans la pédagogie de tous les
formateurs de cadre et des mutations sans doute parfois douloureuses pour
ceux qui sont aujourd'hui en activité : "aptitudes à
travailler en réseau,à communiquer et à faire face le plus
rapidement possible à des situations de plus en plus interactives"
Alain d'Iribarne directeur du LEST du CNRS à Aix en Provence
http://www.univ-aix.fr/lest
l'ESC de Grenoble a créé un centre de recherche
"Time" (Technological Impact on the Management of Enterprises
http://www.esc-grenoble.fr/med-itn) afin d'aider les cadres à
gérer cette mutation, la Fédération Française du
Batiment vient de publier une étude "Ntic pour le
développement de la compétence et de la formation, de même
l'AFB (banques) et les Ecoles des Mines et des Télécom
revoient en profondeur leur pédagogie dans cette optique
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Il en va de même pour les commerciaux (tant pour les acheteurs que
pour les vendeurs):
- d'un côté l'accélération des cycles de vie
des produits, la possibilité de les concevoir plus facilement des
solutions adaptées aux besoins, exige de lui des capacités
"d'écoute active", afin d'aider le client à définir ses
besoins, et d'innovation pour y apporter la réponse en mobilisant les
compétences de son entreprise (ou inversement de trouver auprès
de ses fournisseurs de sources de solutions nouvelles)
- d'un autre côté la diminution des taches administratives
(prise et gestion des ordres) qui sont effacées par le supply chain
management supprime le vendeur "preneur de commande" et le service "appro"
- enfin comme le souligne Yves Lasfargue
http://perso.wanadoo.fr/yves.lasfargue alors que jusqu'à
présent seule une minorité du personnel était au contact
du client (un tiers il y a une génération), ce sera demain la
grande majorité (78% déjà aujourd'hui) ce qui implique un
état d'esprit et des aptitudes tout à fait différentes :
c'est sans doute à France Télécom et dans les banques que
cette mutation a été la plus rapide (à cause du retard
pris) mais ce mouvement se produit dans tous les secteurs
plus encore que de nouvelles compétences c'est d'un nouvel
état d'esprit dont les entreprises ont besoin et c'est sans doute un des
facteurs explicatifs majeur aux différences constatées entre les
pays dans la capacité à tirer les fruits des nouvelles
opportunités offertes par Internet