[ Yolin | 2001 | Sommaire ]

5.1.1.5 Des évolutions très rapides en hausse comme en baisse (Start-up et "Start-Down"), mais néanmoins une importance fortement croissante dans notre économie

Même si cet engouement pour les nouveaux leaders est jugé par de nombreux financiers exagérément spéculatif, notamment parce que la possibilité offerte au public de procéder d'un clic à des achats et des ventes en bourse, quasiment sans frais, peut conduire certains à des comportements boursiers ne prenant que peu en compte les fondamentaux économiques....

Ceux que l'on appelle les «day traders» qui liquident toutes leurs positions chaque soir avant la clôture de marché, vendent et achètent de 30 à 70 fois par jour (contre une fois par mois pour l'investisseur «normal»), tant et si bien qu'ils représentent 25 % des volumes échangés sur le Nasdaq

...et même si le marché est très volatil (par exemple dans l'après midi du lundi 10 avril l'ampleur des fluctuations sur le capital de Cisco était équivalent à la capitalisation totale... d'Alcatel!), il n'en reste pas moins qu'il est désormais aux Etats Unis à la fois majeur par sa taille et par sa vitesse de croissance sur longue période

"la capitalisation des valeurs Internet représente aux USA plus de la moitié de la capitalisation globale" Pierre Faure 25/10/99 et elles représentent même 70% du Nasdaq contre 5,4% pour les biotechnologies

Il a connu une croissance en valeur du capital spectaculaire sur longue période.

Sur la période 1994-1999 sur les 4125 entreprises dont la capitalisation dépassait 20 Milliards de Dollars, dans le classement établi par le BCG selon le critère de création de valeur, les 20 premières relevaient du secteur "Internet". La première européenne est Nokia (8ème, après 7 américain). Plus de 60% des 100 premiers relèvent de ce secteur. L'Oréal un des mieux classé est 62ème et Siemens 97ème

Le second semestre 1999 et le premier trimestre 2000 ont vu un vent de folie s'emparer des bourses avec des valorisation multipliées couramment par 10 sur moins d'un an.

Devant de tels résultats, perdant toute notion du fait que la valeur d'une entreprise ne pouvait s'écarter durablement de son espérance de bénéfice (ou de la valeur du fonds de commerce qu'elle crée pour un éventuel acquéreur) de nombreux investisseurs inexpérimentés, peu capables d'évaluer ces business models, s'en remettant aux ratios et aux discours bien rodés des "chasseurs de pigeons" (voir le site http://www.kasskooye.net/ ) ont massivement investi dans des sites de commerce électronique "grand public" (BtoC) : le résultat ne s'est pas fait attendre et le printemps a vu un effondrement de beaucoup de ces "dot.com" (que certains ont surnommé ironiquement depuis "dot.org", noms de domaine des "non profit" organisation)

Comme nous le verrons plus loin, pour être un Business Angel il ne suffit pas d'avoir de l'argent, il faut surtout avoir une solide expérience industrielle dans le secteur, connaître le marché, avoir un carnet d'adresse pour pouvoir compléter une équipe de manager, trouver des clients et apporter une crédibilité vis à vis du venture capital

Pour autant si les "pigeons plumés" peuvent avoir naturellement tendance à passer d'un excès d'attrait à un excès de méfiance vis à vis de ce type d'investissement la plupart des professionnels de ce marché se réjouissent de ce coup de tabac qui aura permis d'assainir la cote

Ils font d'ailleurs remarquer qu'une entreprise qui a perdu les 2/3 de sa valeur en 2 mois, mais qui l'avait multipliée par 10 dans l'année précédente (Europstat, Fi System, Framfab, Icon Medialab, Pixelpark, Business Object, Com1,...) réalise encore sur la distance une belle plus-value pour ses actionnaires (Valtech a perdu 60% dans la tourmente, ce qui réduit à 1.600% sa croissance sur un an, sans parler de Cisco qui après Krach réalise encore une plue-value de 100.000% depuis son introduction en Bourse en 1990)

La "secousse boursière" que l'on ne saurait appeler un Krach (car sur un an les valeurs internet, en moyenne, malgré le "krach", ont plus que doublé!) ne remet pas en cause cette analyse et il est vraissemblable qu'un marché qui se développe avec une telle dynamique ne peut pas espérer connaître une croissance à la fois très forte et sans à coups brutaux et de futures secousses sont à prévoir

D'ailleurs selon PriceWaterHouseCooper au second semestre 2000, 11,7 Milliards de dollars ont encore étés investis par des capitaux risqueurs dans des sociétés Internet, soit près du double de la même période 1999!

Un exemple typique : l'action VerticalNet est passée d'e 280$ à 30$... mais elle n'en valait que 8 un an plus tot lors de son introduction en bourse, freeserve de 921 à 284 pour une valeur de 190 un an plus tot,

Dans la seule semaine du 31 juillet au 4 aout 2000, le Monde a décompté27 introduction de start-up sur le Nasdaq et plus de 20 la semaine suivante

Sur 12 mois Aout 99, Aout 2000 l'indice des valeurs "internet" l'IT CAC 50, malgré le "Krach" a augmenté de 220,12%!

Bien entendu on a pu également assister à un certain nombre de faillites, mais qui peut penser que toutes les aventures risquées se terminent toujours bien? Dans une course de formule il n'y a aussi que peu de places sur le podium et si la pôle position est un avantage indéniable nul n'est à l'abri d'une casse mécanique

Une statistique de Broadvision montre que ce n'est pas moins de 6008 entreprise qui ont été rachetées en 1999 dans ce secteur pour un montant de 1200 Milliards de $: il y aura beaucoup de joueurs pour peu de gagnants, c'est ce que certains nomment la "hit economy", mais est-ce "perdre" que de vendre son entreprise avec une forte plue-value pour en créer une autre?

D'ailleurs un certain nombre de vedettes de l'industrie classique ont connu (à la baisse) des évolutions semblable en perdant plus de la moitié de leur valeur en quelques mois à la suite d'erreurs de gestion (Unilever, Procter&Gamble, Xerox, Bridgestone, Mitsubishi, Snow Brand, Kingsfisher, Mark&Spencer, British Airways, Lockheed, Usinor, Home Depot, Lucent,...), ont été au bord de la faillite (Philip Holzmann, Sogo, Chiyoda Mutual Life: les faillites japonnaises ont représenté 100 Milliards de $ sur la seule première moitié de 2000...) ou ont du prendre des décisions drastiques (C&A a ainsi fermé ses 110 magasins en Grande Bretagne).

En 10 ans la moitié des 300 plus grandes entreprises américaines ont disparu...

A noter la naissance dans ce domaine de start-up utilisant le filon des dépots de bilan : Bid for Asset www.bid4asset.com et Start-up Failure www.startupfailure.com et en France Orange Pulp François Le Guillou "Le premier service internet pour les sociétés en liquidation"

"à la hausse comme à la baisse, les excès des bourses s'inscrivent dans la démesure de la rupture technologique en cours" Fabrice Moullé-Berteaux, JP Morgan, les Echos

On peut seulement regretter que quelques beaux projets "qui ont vu leurs réacteurs coupés pendant la phase de décollage" (certains apporteurs de capitaux, pris de panique n'ont pas tenu leurs engagements d'apport de capitaux) se soient injustement écrasés:

A l'automne 2000 d'après l'enquête Leonardo-Digital Business, 60% des start-ups étaient à la recherche de fonds pour financer une nouvelle étape clé de leur développement

Gageons que leurs animateurs sauront rebondir

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(Last update : Fri, 9 Feb 2007)