Une des
mutations majeures entrainée par l'Internet est la remise en cause
radicale de ces process de conception, de production et de vente :
Jusqu'alors, dans l'économie traditionnelle, chacune des
opérations (prise de commande, approvisionnement, production, appel
à des sous-traitants, livraison,...) était initiée et
lancée l'une après l'autre: on était dans un processus
économique "séquentiel"
Ce que permet l'Internet, en interconnectant l'ensemble des acteurs de la
chaîne, c'est de lancer l'ensemble de ces opérations
simultanément. On passe ainsi à un processus "continu"
avec comme principale conséquence un écrasement radical des
délais
C'est cette mutation qui permet (nous le verrons moins) de produire des objet
"sur mesure" pour chaque client, avec des prix d'une production de masse, des
délais de livraison inférieure ceux de l'économie
traditionnelle tout en évitant d'avoir à financer des stocks
Dans la nouvelle organisation qui se dessine, l'ensemble des opérateurs
est interconnecté grâce à l'Internet, véritable
système nerveux qui les relie entre eux (on appelle cela un
"extranet"
voir page
124),
Demain notre client trouvera chez lui ou chez son marchand, un outil de
simulation et de visualisation lui permettant de "créer" sa
bibliothèque en fonction de ses gouts, de ses contraintes de place et de
son budget (mensurations, tiroirs, partie vitrée, accessoires,...):
lorsque son choix sera fait son "clic" de commande n'envoie pas une simple
"information" mais une "instruction" qui traverse sans délai
l'ensemble des maillons de la chaîne de production-livraison-paiement
sans aucune resaisie
Lorsque que le client lance sa commande, celle-ci "'irrigue", d'un clic, sans
aucun délais, chacun des acteurs avec les instructions qui le concerne :
il lance de ensemble des processus de fabrication, de facturation et de
paiement: Ce qu'il envoie alors sur l'Internet, ce n'est pas seulement des
informations, mais des instructions exécutoires.
Sans aucune resaisie intermédiaire, les mensurations qu'il aura choisies
iront directement commander la machine à commande numérique qui
usinera les panneaux dans l'usine, initiera les commandes de serrurerie,
lancera la production chez les sous-traitants concernés, organisera la
logistique pour la livraison, transmettra les ordres de paiement relatifs
à chacune de ces opérations, entrainera la passation de
l'ensemble des opérations comptables...
La valeur ajoutée des différents opérateurs change alors
profondément de nature. Elle se situera en particulier dans la
définition préalable de l'ensemble des process: ceux-ci devront
faire l'objet d'une programmation afin de pouvoir être
déclenchés automatiquement par les choix du client (programmation
de la machine-outil, processus comptable, organisation de la logistique,...)
L'action des acteurs se situe dorénavant au niveau du contrôle
de ce process (notamment de la gestion des anomalies qui permet d'en
améliorer l'efficacité) et non plus de son exécution qui
est automatisée
On comprend ainsi comment cette nouvelle organisation, permise par les
technologies de l'Internet, peut écraser les délais et
éviter d'avoir à constituer les stocks de produits aujourd'hui
nécessaires pour être en mesure de répondre dans des
délais courts au client (et cela avec des produits qui correspondent
seulement "à peu près" à ses besoins) voir l'exemple des
meubles Grange
page
29 ou de
Buronomic
(hebergé
chez Agemob
www.agemob-France.com)
On voit également en passant les évolutions que cela peut
entrainer en matière d'urbanisme et de compétences des
commerciaux : aujourd'hui les magasins sont immenses, plutot en
périphérie à cause des impératifs de stocks et de
parking. Demain ils pourraient être plus petits, réduits à
des boutiques d'exposition en centre ville (il sera encore longtemps
demandé par le client la possibilité d'évaluer la
qualité du meuble en le touchant) avec des
vendeurs-conseillers-décorateurs
Animation ppt accessible à www.yolin.net/process.ppt
Mutatis
mutandis, avec une organisation industrielle infiniment plus complexe (
voir page
140) l'industrie automobile bascule dans cette
nouvelle organisation avec pour objectif
de fournir aux clients exactement la voiture qu'il désire (et non le
modèle en stocks qu'un "bon" garagiste arrivera à lui "fourguer"
éventuellement avec une remise) :
Renault
estime
Bien entendu, tout au long de cette chaîne, le produit et ses composants
seront très précisément localisés avec un suivi
qualité continu
"Cela va nécessiter une adaptation de l'outil industriel et la
formation de 28000 personnespour être capable de produire une voiture
avec un préavis de 5 jours ...internet va booster la diversité
des modèles ... jusqu'à présent nos voitures neuves
attendaient les clients qui devaient se rabattre sur les modèles
disponibles"
(André Bodis,
Renault aux Echos
Derrière cette digression d'apparence très technique se cache une profonde révolution : |
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(Last update : Fri, 9 Feb 2007) |