(Last update : Tue, 28 Dec 1999)
[ Internet et PME ]

7.2.5.2 Diffuser l'information publique

Sur le plan symbolique le Journal Officiel était évidemment une priorité : il était en effet paradoxal qu'en janvier 98 notre JO ne soit accessible sous une forme exploitable qu'en Allemagne et au Japon

En France il n'est sur Internet que depuis juillet 97 et dans un premier temps seulement sous forme de facsimile occupant 100 fois le volume d'un document en mode texte, et ne permettant ni navigation ni recherche sur mot clé, (alors même que, par sa conception, il constitue déjà un véritable document HTML avec des liens prévus pour une navigation : "vu la loi du..." "En application de l'article...").

Il manquait jusqu'à l'arrivée de l'Internet la solution technologique permettant pour un prix modique une consultation aisée: la technologie papier ne pouvait proposer que la mise en forme de "code" alors que HTML offre une solution beaucoup plus simple et plus appropriée :

depuis le 2 février 98 c'est chose faite même si l'ergonomie est encore largement perfectible. En effet, le système mis en place modifie régulièrement (volontairement ?) les adresses des pages ce qui interdit de mettre un pointeur sur le texte www.legifrance.gouv.fr

De même au niveau européen la commission a mis sur son site Europa www.europa.eu.int 500.000 documents provenant de toutes les instances communautaires (y compris la Cour de Justice ainsi qu'une pléiade d'agences).

EUR-Lex constitue une base de donnée juridique unique: 1 million de pages en 11 langues, enrichi chaque jour de 1500 nouveaux documents, 5 personnes sont mobilisées pour répondre en 48h aux demandes dans la langue du correspondant.


Informations opérationnelle en temps réel aussi pour permettre à chacun de décider en connaissance de cause: pollution atmosphérique www.airparif.asso.fr , conditions de circulation www.sytadin.tm.fr www.lepilote.com

Par ailleurs les pouvoirs publics se devaient de mettre à dispositions, sous une forme accessible, les gigantesques sources d'information dont ils disposent (statistiques, études économiques, brevets...).

Le Ministère de l'économie des finances et de l'industrie a commencé pour sa part à publier sur internet une large partie de ses immenses ressources: avec 100.000 page il constitue maintenant un des sites de référence majeurs sur l'économie française www.finances.gouv.fr .

Il convient toutefois de veiller à ce que l'Etat ne concurrence pas de façon anormale les éditeurs privés dans l'exploitation des données brute inhibant ainsi des capacités d'analyse privées, et plus encore, que l'attribution de concessions exclusives ne conduise à confisquer ces information au profit de certains

Mais il apparaît souhaitable également de donner accès aux ressources culturelles dont il est propriétaire (musées, patrimoine,...). le nombre de consultations déjà atteint (10.000 par jour), montre qu'il y a là une véritable attente www.culture.fr.

L'approche " softselling " voir page 72 appliquee aux musées conduirait à offrir gratuitement la visite mais de proposer à côté une boutique richement pourvue.

Vers une évolution de la politique commerciale de la documentation française ?

L'objectif poursuivi normalement par les pouvoirs publics est de faire connaître le plus largement possible un certain nombre de documents ou de rapports participant à l'élaboration d'une réflexion collective : ce n'est pas de faire fonctionner un service d'édition

Les auteurs ne sont pas rémunérés et la facturation n'est justifiée que pour couvrir les coûts d'édition, tous les documents devraient donc être téléchargeables à coûts nuls :

Seuls les documents papier devraient être facturés à prix coûtant, et on pourra, comme certains éditeurs, les imprimer seulement à la demande, ce qui évite des stocks parfois dormants (le coût d'une impression à l'unité d'un livre de taille moyenne, avec une machine docutec de Xerox , est d'environ 30F).

"C'est le devoir de l'Etat que de permettre à tous les citoyens de consulter gratuitement les rapports publics, et pourtant la plupart d'entre eux, fort intéressants mais peu accessibles ne seront lu par personne" Jean-Paul Baquiast contrôleur d'Etat, auteur du rapport sur l'administration et l'Internet www.admiroutes.asso.fr/mission/index.htm , président d'Admiroute www.admiroutes.asso.fr


Comme il est en général plus facile de travailler sur un document papier quand on en a véritablement besoin, et comme il est sans doute moins cher d'acheter un document que de l'imprimer soi-même, on peut penser que loin de cannibaliser l'édition papier, l'édition électronique, qui présente l'immense avantage de permettre aux documents d'être détectés par les moteurs de recherche, amènera de nouveaux clients pour l'édition papier

cela implique néanmoins qu'il soit possible de l'obtenir simplement et rapidement.

C'est la politique qui a été suivie par le Conseil d'Etat pour son récent rapport (texte téléchargeable gratuit, version papier 95F) www.internet.gouv.fr/francais/textesref/rapce98/accueil.htm et qui devrait devenir le mode normal de diffusion pour les documents publics. Les préconisations du rapport de Patrice Bloche remises récemment au Premier Ministre procèdent du même esprit.

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