La
carence essentielle qu'il convient de pallier aujourd'hui est donc entre la
"
love money
" et le "
capital risque
".
C'est le stade des premiers développements qui nécessitent un
financement entre 500.000 F et 5 MF et qui constitue un métier
très particulier nécessitant une capacité de
décision rapide, sans analyse lourde de dossiers, préalable
à l'engagement :
C'est ce que les Anglo-Saxons appellent les "Business Angels" terme que
nous adopterons en attendant qu'un équivalent français fasse
l'unanimité.(le terme "d'Investisseur Providentiel" a
été récemment proposé)
Ce sont quasiment toujours des industriels (et non des financiers), qui
la plupart du temps ont créé une entreprise, voire sont des
multirécidivistes, (Serial entrepreneurs), comme
Marc Fourrier
:
Ils ont de l'argent, du temps, de l'expérience, une connaissance du
marché, un bon carnet d'adresse et une crédibilité sur la
place.
Ce peut être parfois des consultants comme
Claude Rameau
(ex-doyen de l'Insead),
Michel de Guilhermier
ou
Jean-Baptiste Daguerre
Ils ont une volonté d'entreprendre chevillée au corps et leur
volonté de "faire fortune" n'est souvent pas leur motivation principale
(ils auraient en général les moyens de prendre de longue,
heureuse et paisible retraite dorée).
Certains expriment l'idée que l'entreprise qu'ils avaient
créée au départ leur avait apporté des joies
analogues à celle ressenties avec leurs propre progéniture mais
qu'à travers leur métier de business Angels ils retrouvent les
plaisirs des grands-parents : la joie des parents sans les soucis de tous les
jours
"j'apporte de l'argent et de l'expérience, c'est à dire tout
ce qui manque généralement au créateur" déclare
Patrick Le Granché
à
Cherbourg
, 43 ans qui a revendu la
première société qu'il avait créée à
McAfee
pour une dizaine de millions et qui a déjà en un an et
demi aidé 5 créateurs (
virtools
dans les logiciels de jeu,
Jet spécialisé dans les outils de formation,...).
Sa motivation déclarée "le plaisir de revivre les palpitations du chef d'entreprise, sans les inconvénients de la gestion et du stress au quotidien" "même dans les technologies porteuse ce n'est pas une activité sans risque, et sur les 5 entreprises financées, une a déjà disparu. On sait bien qu'il va y avoir des échecs, et si on ne l'assume pas, mieux vaut placer son argent en obligations" |
"je reçois un business plan par mois en moyenne, mais je n'ai investi
que dans 3 start-up" souligne
Yann Corno
BA de 33 ans
"bien sûr le projet compte beaucoup mais nous intervenons tellement en amont qu'on se fie avant tout à la confiance que l'on peut avoir dans les fondateurs de la start-up" |
Thibault de Monclin
cofondateur avec
Frédéric Iselin
et
David Pepy
de
Surgery on line
raconte "nous avons
rencontré Dominique Louis à 10h du matin et une heure
plus tard il a accepté d'investir 4 MF dans notre
société qui a l'époque n'avait que 50 abonnés, ce
qui la valorisait 12 MF"
"cela conduit à travailler à l'intuition, parce qu'à ce stade la PME ne peut être modélisée" fait remarquer Dominique Louis Pdg d' Assystem et business Angel ayant consacré à titre personnel 45 MF à son fonds d'investissement |
"à l'étape d'amorçage, ce métier consomme beaucoup plus de temps que de capitaux" souligne Philippe Claude d' Atlas Venture |
"c'est grâce à François Poirier que
Marcopoly
www.marcopoly.fr , l'une des
premières enseignes de vente sur internet de produits
électroménagers a réussi son augmentation de capital pour
le porter à 5 MF
"pour nous les mamelles du capital d'amorçage sont le capital de proximité et les "business angels"" Bernard Maître , alors patron de CDC-innovation |
Le plus célèbre d'entre eux est le club "
band of Angels
", constitué d'une centaine de membres dont la capacité
d'investissement cumulé dépasse le milliard de dollars
Ce club se réunit une fois par mois à Palo Alto et étudie chaque fois 3 ou 4 projets: chacun des participants décide à la fin de la réunion d'investir ou non Un autre club, garage.com www.garage.com, animé par Guy Kawasaki (un des cadres "historique" d'Apple) pour drainer les nouveaux talents, a ouvert un site web ou les candidats proposent leur projet |
Les Business Angels seraient avec la même définition
250.000 aux Etats-Unis avec une capacité d'investissement de plus de
plus de20 milliards de dollars,(50 milliards de dollars même
investis dans des milliers de start-up, si l'on en croit les chiffres
donnés par la firme d'analyste Venture One)
Ce développement peut s'expliquer en partie par les succes stories qu'ont connu ce pays, et par les rachats de petites sociétés prometteuses par des grands groupes qui ont permis aux anciens créateurs de démultiplier leurs capacités d'entreprendre en investissant sur de jeunes entrepreneurs. |
voir également :
www.defi-startup.com www.ipen.com www.financement-pme.com www.europe-acquisitions.com www.proxicap.com www.apce.com www.capital-initiative.com www.capital-investissement.com ou www.updesk.net croissanceplus.com www.network-conseil.com www.people-international.com au niveau européen voir l'EVCA (european venture capital association) www.evca.com certaines Chambres de Commerce, dans le cadre de conventions, ont noué des partenariats avec ces réseaux et sont susceptibles, outre leur rôle de conseil, d'en faciliter l'accès ( Joël Saingré CCIP jsaingre@ccip.fr) |
Les 17 et 18 mars 1999 une manifestation d'ampleur a
été organisée en France capital IT
www.capital-it.com: elle
a réuni 320 participants dont 120 investisseurs et 40 dirigeants
d'entreprise. fort de ce succès une seconde édition est
prévue en novembre 1999
Leonardo-Finances organise régulièrement des rencontres au cours de petits déjeuners d'affaire et New (Net Economy Workshop) lancé par l'Atelier Bnp-Paribas organise tous les 2 mois une tournée européenne (Londres, Paris, Genève, Berlin) pour une sélection de start-up: elle devrait permettre de se rapprocher du niveau de professionnalisme américain. Quelques régions prennent également des initiatives comme Rhone-Alpes avec Capital Link (oct 99) à Grenoble www.lyon-infocite.org |
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