(Last update : Mon, 27 Dec 1999)
[ Internet et PME ]

6.3.3.4.1 Le capital risque : le plancher du million de dollars

Ces fonds s'investissent aujourd'hui pour l'essentiel dans les NTIC (et dans une moindre mesure dans les biotechnologies)

Alimentés dans une large proportion par les fonds de pension, ils sont aujourd'hui pour une grande part d'origine américaine :

Les fonds de pension des Etats-Unis y consacrent aujourd'hui entre 2 et 3% de leurs investissements, ce qui représente des sommes considérables (journal de L'atelier-Bnp-Paribas avril-mai 1997 www.atelier.fr)

Les FCPI (fonds communs de placement innovation) et les contrats DSK assurance vie dont 5% sont investis dans des sociétés non cotées ou inscrites au second marché), qui bénéficient d'avantages fiscaux, devraient lui apporter de nouveaux capitaux (estimés à moyen terme à 13 milliards de francs, dont 3 milliards vers le nouveau marché)

D'autres dispositions prises en 1998, relatives aux conditions de réinvestissement de produits de contrats d'assurance vie dans les sociétés de capital investissement ou actions de sociétés cotées au second marché, pourraient selon certaines estimations générer quelque 5 milliards de francs de ressources nouvelles.

L'année 1998 a également vu la mise en place de dispositifs permettant l'amélioration des fonds disponibles pour le capital risque : La dotation en avril d'un fonds de 600 millions de francs gérés par la Caisse des Dépôts et Consignations et destinés à abonder les fonds privés de capital risque pour accompagner et renforcer le démarrage de ceux ci en est une des manifestations les plus visibles. 300 millions en provenance de la banque européenne d'investissement sont venus compléter en décembre 1998 un dispositif qui pourrait au total générer entre 4 et 6 milliards de fonds propres pour les PME innovantes ou de haute technologie.

On a pu également noter un impressionnant développement en 1998 des capitaux levés par les sociétés de capital-risque pour les entreprises «Internet», avec 12 milliards de francs, soit trois fois plus qu'en 1997 (source Afcic ):

notons en particulier Sofinova (790 MF) www.sofinnova.fr , Atlas Venture (2,4 milliards de francs) Apax Partner (2 milliards de francs) Auriga (410 MF)

Parmi les plus actives notons également Galileo Partners et au niveau européen voir l'EVCA (european venture capital association)
www.evca.com


Cette dynamique s'est encore accélérée en 1999 et au total le volume du capital risque aura été multiplié par 10 en 4 ans

L'émergence de fonds de pension dans notre pays conforterait sans aucun doute cette industrie qui a vocation à jouer un rôle majeur dans la construction de l'économie de demain : celle qui paiera nos retraites (on peut en effet douter, contrairement à une idée parfois répandue dans la sphère sociale, que les intérêts sur la dette contractée pour financer le déficit de l'Etat soient, à long terme, une ressource sûre : les travaux récents du Commissariat au Plan permettent d'en donner une idée).

Les Etats Unis comptaient plus de 500 fonds de capital-risque en 1997 qui investissaient 14,2 milliards de dollars dans des entreprises en phase de démarrage, contre une quinzaine de fonds en France qui investissaient ensemble moins de un milliard de francs en véritable capital-risque dans les jeunes entreprises (colloque d'Aspen) ils affichent une rentabilité de 30 à 40% contre 17% en France :

De plus, selon la commission européenne, les industries européennes des technologies de l'information n'avaient reçu que 17% des investissements du capital risque contre 55% aux USA

D'après une étude de MGT sur l'année 1997 l'écart entre France et Etats unis sur ce domaine état de 1 à 40

il est bien entendu encore trop tôt pour évaluer l'impact des mesures prises en 1998 dont certaines ne prennent effet qu'en 1999

" Il faudrait 20 à 30 Sofinova en France " déclarait récemment J. B. Schmidt lors du lancement du fond Sofinova capital 3

Les mécanismes d'engagement de ce type de société, qui ont des fonds très importants à investir, nécessitent une étude de dossier "sérieuse" et, de ce fait, onéreuse, 200 KF en moyenne. Comme seulement un dossier sur 10 est financé cela veut dire que le coût d'entrée dans une entreprise est majoré de ces frais d'étude soit 2 MF. On comprend bien dans ces conditions que de telles sociétés ne peuvent pas se "pencher" sur des projets ne nécessitant pas au minimum 5 MF.

Ce sont principalement les investisseurs du Venture capital, qui disent ne pas manquer de ressources financières, et qui se plaignent, à juste titre, de ne pas recevoir de "bons dossiers" (sous-entendu "qui sont à une phase de maturation justifiant d'y investir 5 millions de Francs).

On peut effectivement constater avec eux que, pour ces "bons dossiers" là, ce sont les porteurs de projets qui sont en position de force et qui mettent même de plus en plus souvent les investisseurs en concurrence.

Mais un projet ne nécessite que rarement 5 MF d'entrée de jeu lors de la création ou des premiers développements:

Le chaînon défaillant aujourd'hui nous paraît être celui qui permet d'aller d'une "bonne idée" (c'est-à-dire un marché, un produit, un homme) à un projet suffisamment étayé (prototype, validation de marché, équipe de direction) pour passer à la phase de réel développement nécessitant 5 MF.

Quelle solution ?

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