(Last update : Tue, 14 Dec 1999)
[ Internet et PME ]
4.1.1.1
Le site zombie modeste. Un seul avantage, l'achat de votre nom
Il
s'agit là de la présentation de l'entreprise par une page
hébergée sur un serveur externe (avec lequel la communication ne
se fait souvent que par fax par souci de maîtrise de l'information)
- Avantage : c'est un premier pas, très bon marché
(à partir de 500F), qui permet l'"acclimatation" du concept Internet
dans l'entreprise
- Avantage : cela apporte un petit mais indéniable plaisir
- Avantage :cela vous permet d'acheter votre nom ou
votre marque (si votre concurrent ou un spéculateur ne l'a pas
déjà fait pour vous la revendre...) : c'est là un
investissement limité (100$ pour "ma-marque.com" en 24h par e-mail ou
1500 F(prix moyen) pour "ma-marque.tm.fr" en 1 mois avec un lourd dossier
papier à l'appui et passage par un intermédiaire "à valeur
ajoutée" obligatoire)
Certains sous-estiment l'importance de posséder son nom en
considérant que l'on "découvre" l'entreprise à travers les
moteurs de recherche: c'est sous-estimer l'importance du marketing pour le site
fait par les média traditionnels (presse, radio,
télévision, rédactionnel, matériel
publicitaire,...) qui implique des noms simples, faciles à
mémoriser et capitalisant sur la marque
Alta Vista, pourtant entreprise avertie, n'avait pas
acheté toutes les déclinaisons de son nom et a vu
apparaître un site "spécialisé" pour adulte vers lequel
certains de ses clients étaient susceptibles de se fourvoyer : pour
éviter de regrettables erreurs d'orientation elle a dû racheter
www.altavista.com au prix
fort : 3 millions de dollars !
McDonnald et Rolex ont également du payer le prix fort
pour racheter leur nom
De même la petite histoire dit que le Vice-Président des
Etats-Unis a dû racheter Gore2000 qu'un auditeur averti avait
acheté dès la fin de son discours-programme !
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Cet achat de votre nom peut aussi avoir été fait en toute bonne
foi :
Combien y a t il à travers le monde de Dupont, de Smith ou de Perez ?
c'est le premier qui met les 70$ [6] sur
la table qui devient propriétaire, et le seul propriétaire de
Dupont.com, Smith.com ou Perez.com et vous êtes obligé de vous
rabattre sur des noms moins commodes du type Dupont-nom-de-mon-activité,
Ceci devient d'autant plus pénalisant qu'aujourd'hui, pour les adresses
en ".com" notamment, il suffit de taper "DUPONT" dans un navigateur moderne
pour arriver directement sur le site
www.Dupont.com d'autant plus
que pour certains moteurs, qui assimilent le tiret ("-") et le signe "moins"(
"-") la requête dupont-coiffeur est interprétée comme
"chercher tous les sites où il y a le mot "dupont" et pas le mot
"coiffeur" !!!"
D'autres mésaventures sont encore possibles : une
célèbre production de biscuits américains a vu
naître un site à son nom qui avait les apparences d'un site
officiel et qui était en fait animé par un consommateur
mécontent : autant dire qu'après avoir parcouru le site toute
envie de consommer les biscuits de cette marque vous était
définitivement passée.(exemple cité par William
Comcowich d'Ultitech séminaire Aftel NY 98)
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Selon une étude de Cybermark (www.cybermark.org) seuls 6,5 % des noms de
domaine appartiennent à la société propriétaire du
nom, 86 % ont été déposés par d'autres
sociétés (souvent distributeurs dans des pays ou acheter le nom
est un réflexe) et 7,5 % à des spécialistes connus de la
contrefaçon ou de la spéculation ("cybersquatters") et
ZDNet de son côté indique que 34,5 % des 25 millions des noms
d'entreprises françaises sont déjà enregistrées en
.com..
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Dans le domaine du vin par exemple une soixantaine d'appellations
contrôlées (comme château-du-pape.com) ont
déjà été piratées et sont
proposés à la revente (on parle de sommes de 200.000F) et les
fédérations de producteurs vont créer une association
pour essayer de les récupérer.
Récupérer son nom devant les tribunaux n'est pas toujours
possible et c'est une procédure toujours longue et coûteuse
Porsche
a déjà engagé 138 procès
pour utilisation des marques dont il est propriétaire dont 50 seulement
se sont conclus par des accords amiables dont on ignore les conditions, les
autres suivant leur cours après un premier rejet de sa plainte par une
cour de justice de virginie source
ZDNet
Panavision a du aller en appel pour mettre en échec le sieur
Dennis Troeppen
qui voulait lui revendre panavision.com pour 13.000$ (AP).
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Nous ne saurions donc trop recommander d'effectuer de toute urgence cet
investissement de précaution.
Nous ne saurions trop recommander non plus si vous créez un nouveau
produit ou une nouvelle marque de vous assurer que le nom de domaine
correspondant en ".com" est libre et de l'acheter de suite AVANT même de
le déposer à l'Inpi (Attention: le simple fait de s'assurer qu'un
nom est libre peut alerter un cybersquatter qui risque de l'acheter avant vous,
la consultation et la réservation doit être fait dans la
même session)
- DANGER : l'entreprise risque de considérer que l'effort
est fait puisque maintenant elle est sur le Web. Ayant le sentiment du devoir
accompli et constatant, comme prévu, que cela ne lui apporte pas grand
chose, elle court paradoxalement le risque de prendre du retard par rapport aux
autres. Il conviendrait sans doute de s'interroger sur certaines initiatives ne
visant qu'à faciliter ce premier pas
- DANGER : une présence aussi réduite - dite "
zombie" -, qui, le plus souvent n'est pas mise à jour, n'est
qu'en français et ne permet même pas d'envoyer un e-mail, peut
donner une image d'amateurisme.
comme nous l'a fait remarquer un industriel, ce qui est gênant avec le
Web c'est que, quand vous êtes mauvais, tout le monde peut le voir
et ce sera le premier réflexe d'un prospect étranger que d'aller
voir votre site: même un piètre référencement ne
vous en protège pas...).
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Conclusion : un site zombie modeste peut être
positif s'il est considéré comme la toute
première marche d'un escalier (achat du nom, processus
d'apprentissage) et ne reste à ce stade primitif que très peu de
temps.
Il est par contre fortement contre-productif s'il est
considéré comme un objectif qui se suffit à
lui-même (il ne faut pas que cette première marche soit
considérée comme un "podium") :
Sur ce plan il faut être très méfiant vis à vis
d'initiatives, partant d'un bon sentiment, qui conduisent à
"offrir" à des entreprises une page Web sans aucune réflexion
stratégique sur le développement de l'entreprise.
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De nombreux exemples pourraient être cités ici (concernant
autant des PME que des grands Groupes) qui illustreraient notre propos :
nous ne le ferons pas: il vous suffit de parcourir les sites de nos entreprises
vous avez 3 chances sur 4 de trouver une illustration à ce propos