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Atelier 3 « Actions collectives fondées sur l’utilisation d’Internet »

INTERVENANT : Mr Marco LOPRIORE

 
Organisme : Unioncamere Brussels Office
Pays : ITALIE
Adresse Postale : 22 Rue de l'Industrie 1040 BRUXELLES
Téléphone : 32 2 512 22 40
 


1. Les districts industriels face à Internet/Web

Le tissu industriel non seulement italien mais européen est caractérisé par une forte présence de petites et moyennes entreprises (PME). Celles-ci ont développé depuis quelques années des nouvelles formes d’organisation de leur processus de travail en réseau (travail vers le même marché final, système de valeurs et de connaissances partagées, -concept de l’entreprise "olonique-virtuelle"), de nouvelles formes de présence sur le térritoire (concentration géographique dans les districts industriels en Italie).

Ces évolutions sont dues non seulement aux réorganisations qui ont concerné surtout les grandes entreprises de l’industrie manufacturière, l’expansion des services, mais aussi à l’essor des nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC). Internet et le Web en particulier comportent pour les PME des opportunités/avantages (88% des PMEs le considère comme un moyen de business - enquête Assintel), mais comportent aussi des risques et difficultés.

Les districts industriels en particulier doivent gérer une adaptation d’un modèle de développement qui est très encré dans des liens sociaux de proximité, d’interaction face- à - face vers un nouveau modèle de développement où les TIC sont forts présentes (langage de l’anglais international vers une communication informatique, la codification du savoir, la capacité de gérer des relations virtuelles, etc), où les liens sont beaucoup plus vastes, divers, et où les espaces d’interactions avec d’autres acteurs sont beaucoup plus larges. Un des points forts de la compétitivité des districts est la concurrence hors-prix, c’est-à-dire l’effort surtout sur la qualité, l’innovation et le marketing ou l’image de marque. Ces facteurs peuvent bénéficier beaucoup d’Internet et du Web.

Ceci est un défi au modèle existant. Le modèle classique des districts garantissait un effet centripète à la société locale: les ressources financières et humaines pour le développement était repérées localement, et le système finissait par utiliser mais aussi donner de la valeur ajoutée aux ressources locales. Un cercle vertueux d’exploitation et d’enrichissement s’est installé caractérisé par la co-éxistance d’une forte concurrence et d’une coopération étroite. Les TIC accentuent certainement la concurrence en ouvrant un district aux concurrents mondiaux mais est ce que les TIC amélioreront la coopération ?

Le défi du passage d’un district réel à un district virtuel est de renouveler à travers les TIC les identités locales, la cohésion sociale, et de continuer à créer de la valeur ajoutée locale. Le risque sinon est que les TIC donnent un effet centrifuge au modèle en désarticulant la société locale, en accroissant les déséquilibres, etc.

2. Description de l’état de l’art des PME et Internet/web en Italie

La pénétration d’Internet auprès des PME italiennes varie en fonction de leurs taille. Bien sur l’Italie comme le reste de l’Europe a accusé un fort retard (environ 2 ans) de présence et diffusion d’Internet comparé aux pays plus développés.

Une enquête faite par Assintel en Italie montre que sur un échantillon de 1000 entreprises que les grandes entreprises (+ 500 employés ) sont déjà bien présentes sur le Web (96%) tandis que les PME (25- 100 employés) sont encore à 63%. Une question fondamentale est donc la rapidité de la diffusion des technologies auprès des PME et surtout l’utilisation qu’elles en font.

Environ 75% des entreprises du Nord Est sont connectées tandis que la valeur est de 46% au Centre Sud. Les fonctions d’utilisation du Web sont pour le marketing (67%), pour la présentation de catalogues (43%), et transactions on-line (11%).

En choisissant une région (Emilie Romagne) bien spécifique pour sa densité de PME, une étude effectuée par ASTER montre comment 60% des PME sont connectées à Internet, environ 70% sont connectées par ligne RNIS, et que 64% ont une page Web utilisée surtout pour des fins promotionnels. Toutefois, cette photographie concerne les entreprises de 50 à 500 employés. La situation des microentreprises (avec moins de 50 employés) est sûrement moins positive.

Les problèmes typiques des PME sont:

3. Internet/Web et les initiatives concernant les PMEs

Plusieures expériences et projets ont été lancés en Italie et ailleurs souvent avec des ressources propres mais aussi grâce aux financements communautaires de l’UE.

3.1 Initiatives régionales et locales

En Italie, 6 Unions Régionales de Chambres de Commerce et Industrie (Lombardie, Ligurie, EmilieRomagna, Piemont, Veneto, Umbrie et Friuli) se sont réunies dans un "Comité Réseau Sous-traitance" et ont développé un produit appelé Subfor.Net pour facilliter la rencontre entre l’offre et la demande pour 4000 PME des secteurs de la mécanique, électronique, plastique-caoutchou, textile-habillement, etc (ces secteurs emploient 500 000 personnes en Italie et environ 3 millions en Europe).

Le service, en langue italienne et anglaise, met sur Internet une banque de données de consultation gratuite sur 4000 PME. Les données sur les PME concernent la qualité des produits, les activités faites pour tiers, composition du produit, les paramètres de dimension, et références commerciales. En 8 mois d’activité plus de 30,000 files ont été déchargés par les clients potentiels (chaque entreprise a été visitée 8 fois) et environ 30% provient de hors UE (USA, Canada, Brésil, Colombie).

TABLEAU N°1: La Lombardie, ses districts et sa présence sur Internet 

Secteur  Nombre d’entreprises Présence sur le Web/Internet Pourcentage du secteur
Textile/habillement 89 400 81 0.1%
Bois 42 750 11 0.02 %
Mécanique 53 710 300 0.5%
Source: www.lom.camcom.it

La CCI Como a promu la présentation du district textile sur Internet (www.textilecomo.com). Voir aussi le district métalméccanique de Lecco en Lombardie (www.leccomech.com).

Les projets de la CCI de Lucca (www.gmv.lunet.it), du CISI ("Fiera virtuale della moda" pour les districts textiles de Carpi et Lecce).

Le projet MARIO (Motore delle aziende di Roma interattivo) de la Chambre de Commerce de Rome/Promoroma (www.promoroma.com/mario) est un moteur de recherche disponible en français et anglais utilisant la nouvelle technologie Internet (ASP Active server page). Lancé en octobre 1998, Mario est une vitrine pour les entreprise romaines. L’intérêt des entreprises est mesuré du fait que déjà 579 entreprises romaines ont inséré, avec l’appui des techniciens de la Chambre, leur données dans Mario. Depuis octobre, il y a eu environ 3000 visiteurs.

Enfin, il est a signalé aussi que l’agence informatique CedCamere de la Chambre de Commerce de Milan a développé pour UCIMU (association italienne des machines crée en 1945) un catalogue qui est le plus large en Europe. Le catalogue "UCIMU on Line" contient les données des constructeurs de machines ainsi que des fournisseurs de composants et permet de décharger graphiques, les données techniques commerciales, etc.

Une expérience similaire a été développée avec la collaboration des CCI allemandes à travers le projet Agentisme financé par ESPRIT (www.agentisme.com).

Les Chambres de Commerce en Italie se sont adaptées aux besoins des districts en décentralisant, grâce à la signature digitale et aux connections télématiques, vers les districts la fourniture de services administratifs tels que le Registre des entreprises.

3.2 Initiatives soutenues par l’UE

Mais la Commission Européenne elle aussi a contribué ces dernières années au développement et à la diffusion de ces nouvelles technologies auprès des PME.

Les projets de diffusion auprès des PME de la DG 23

Les districts industriels du Nord de l’Italie se sont connectés en réseaux avec les districts industriels du reste de l’Europe (France, Allemagne, Espagne) ainsi que de la Norvège à travers le projet ENVIRDIS (European Network for Virtual Districts). Ce projet -qui vient d’être financé par la UE avec une contribution de 300 000 ECU- a comme objectif d’extraire les points forts du modèle classique des districts et de les répliquer à d’autres sites grâce à Internet. Partenaires de ce projet environ 16 associations d’entreprises y inclus le Club des districts italiens, Technapoli, Confindustria, et les associations industrielles de Vicenza, Bergamo, Varese, Belluno, Biella, et Rome.

Egalement, les projets financés par la DG 16 et 5. Sur le programme RECITE II, une initiative a été lancée nommée Eurotech Web qui a pour but d’amener (à travers l’assistance des bureaux du North West Lancashire) environ 20 PME de chaque région (Basilicata, Baléares, West Ireland, East Finland, Turin, ) vers le développement entre autres de sites Web. Enfin, le programme ADAPT a financé le Bologna virtual district.

Les projets pilotes de développement technologique de la DG 13

Chez nos voisins en France, c’est la Chambre de Commerce de Lyon qui a développé un prototype de service grâce au projet TISSUS -financé par le programme ESPRIT et développé avec le Musée du Tissu de Lyon- pour permettre au district textile de Lyon d’ illustrer les images de produits et la qualité de ceci à travers Internet (www.tissus.com). En effet, le système d’images dans les banques de données sur Internet permet de résoudre le problème de l’envoi d’échantillons textiles aux clients sans que ceux-ci doivent se déplacer ou que l’échantillon soit envoyé. Le prototype a été testé sur 50 entreprises textiles de Lyon et sera maintenant commercialisé par Euritis (une société liée à France Télécom).

Ces présences sur Internet permettent de joindre plus facilement et rapidement les clients. Les pas successif sera l’application de la signature digitale pour effectuer paiements directement sur Internet. Internet et le Web permettent non seulement d’améliorer la communication des PME et leurs stratégies de marketing mais également de revoir leurs processus de productions. A ce propos, des expériences pilotes sont en cours en Emilie-Romagne grâce au projet VIVE (Virtual Vertical Entreprise) financé par le programme ESPRIT. VIVE étudie en ce moment comment les PME peuvent grâce à Internet coopérer entre elles pour développer un certain produit qu’individuellement elles ne seraient pas en mesure de développer. Promoroma, agence de la Chambre de Commerce de Rome, est partenaire de cette opération pour appliquer la méthodologie dans les zones industrielles romaines spécialisées dans le développement de microsatellites, composants oléodynamqiues, et cellules combustibles pour la production d’énergie électrique.

Enfin, les Chambres de Commerce en Europe contribuent à la diffusion et à la mobilisation avec le projet DEMARCHE (Developing Electronic Market Place for SMEs) d’Eurochambres de benchmarking sur les meilleurs pratiques en matière de commerce électronique.

4. Réflexions conclusives

Ces expériences montrent l’intérêt des PME mais surtout des organismes intermédiaires de cueillir l’occasion d’Internet et du Web pour promouvoir la réorganisation des PMEs, la révision des stratégies, d’acquisition de nouveaux instruments de marketing, etc.

Il s’agit maintenant surtout d’accélérer la diffusion et l’appropriation à la majorité des PME mais aussi d’en diffuser les meilleures pratiques à travers le benchmarking. Ceci permettra de créer la masse critique de PME et de développer le marché autant du coté de l’offre de services que du coté de la demande.

Les pouvoirs publics et les organismes liés aux entreprises tels que les Chambres de Commerce peuvent intervenir pour guider les Régions et les districts vers une dynamique idéale en fournissant services de base, des infrastructures adéquates (… à nuancer), et en améliorant les relations entre PME et administrations publiques. Il y a le problème les coûts excessifs des lignes dédiées qui porte à une fractionarisation des bandes disponibles et de la lenteur notoire d’Internet.

Toutefois, l’intervention publique doit tenir en compte que le marché d’Internet/web avance de toute façon. Les campagnes d’awareness dans les districts n’ont qu’une utilité relative - elles ne devraient être effectuées qu’en amont du marché.

Les ressources communautaires en particulier des prochains fonds structurels pour ce qui regarde les infrastructures pour le développement et le 5ème Programme Quadre pour le développement de nouvelles technologies (par exemple Internet 2 et ecom) pourraient certainement être utilisés pour cet objectif.

Ceci est particulièrement important maintenant atteint le résultat d’une Monnaie Unique en Europe l’on commence à réfléchir sur quelles politiques mener pour accroître la compétitivité de nos territoires face aux USA et Japon. Un débat devrait être ouvert sur ce thème en Europe.
 
 

ANNEXE 1
 
 

LE CATALOGUE ELECTRONIQUE M.A.R.I.0.

(MOTEUR INTERACTIF DES ENTREPRISES DE ROME)

UN INSTRUMENT POUR LES ENTREPRISES



M.A.R.I.0. signifie Moteur Interactif des Entreprises de Rome, c'est à dire un système qui permet aux entreprises, gratuitement, de se rendre visibles aux autres par le biais d’un simple enregistrement et communication de données à la Chambre de Commerce de Rome/PROMOROMA. Il s'agit en effet d'une « vitrine mondiale » dans laquelle n'importe quelle entreprise peut illustrer son activité, exposer et offrir ses produits et étendre son réseau de vente, ainsi faisant du commerce électronique. M.A.R.I.0., réalisé en italien et en anglais, est en effet un instrument concret dont l'objectif le plus important est la promotion de l'internationalisation des entreprises de Rome.

À travers M.A.R.I.0., toutes les entreprises qui sont déjà enregistrées peuvent être identifiées selon : la dénomination sociale, les noms des chefs d'entreprise, les activités, le nombre d'employés, le chiffre d'affaire, les clients, les fournisseurs, etc.

M.A.R.I.0. est donc un instrument qui peut être connecté à des systèmes similaires déjà existants dans d’autres pays, dans le but de créer des liaisons effectives entre les entreprise italiennes et les entreprises de ces pays. Les caractéristiques techniques de M. A. R. I. 0. M.A.R.I.0. a été crée selon ASP (Active Server Page), la nouvelle tecnologie de Internet, mise au point par Microsoft et donc compatible avec tous les types de « browser ». Les codes utilisés sont les mêmes que ceux de la Nomenclature NACE jusqu’au deuxième niveau. Le domaine « tîpologie de produit » a été en plus conçu pour donner aux usagers la possibilité d’effectuer un certain nombre de recherches simultanément; M.A.R.I.0. peut, par exemple, identifier, en même temps, toutes les entreprises qui produisent machines, boissons, couteaux, en utilisant une virgule pour séparer les domaines de recherche. Le résultat sera une liste d'entreprises correspondant à toutes les références requises. Chaque entreprise répertoriée dans M.A.R.I.0. peut mettre à jour sa fiche en temps réel , en utilisant un ‘nom utilisateur’ et un ‘mot de passe’.

Si un système comme M.A.R.I.0. n'existe pas encore, la Chambre de Commerce de Rome pourra collaborer à ce propôs à la création d'un catalogue électronique et, par conséquent, contribuer à la promotion de la coopération télématique entre les entreprises européennes.

Présentation Power Point