La dynamique du développement technologique
La contrainte environnementale
Les enquêtes d'opinion révèlent un citoyen soucieux d'écologie et mettent volontiers en accusation les emballages ou les transports. Cependant, le consommateur reste surtout préoccupé par son intérêt individuel, sans beaucoup tenir compte caractère polluant ou non des produits ou de leur processus de production. D'une manière générale, des exigences de qualité de vie s'expriment, prenant la forme d'une demande individuelle d'un environnement de qualité. Le bruit apparaît à titre comme une nuisance majeure, insuffisamment traitée. C'est aux pouvoirs publics qu'il revient, au nom de l'intérêt général, de porter l'e semble de ces aspirations et d'en définir concrètement le contenu. En imposant d réglementations, en définissant des normes, en mettant en place des systèmes de redevance et de taxation ou en établissant des principes de responsabilité, ils modi. fient les conditions de la concurrence, suscitent de nouveaux marchés ou adressent aux entreprises des signaux sur l'évolution souhaitée du développement technologique.
Les entreprises doivent intégrer l'ensemble de ces contraintes dans leur calcul économique et dans leur organisation, et en particulier adapter leurs installation Désireuses de donner d'elles-mêmes une image positive sur un thème dont elles on bien peru le caractère pérenne, les entreprises sont prêtes à se conformer aux mesures prises, même lorsque celles-ci sont techniquement contestables. Elles souhaitent contribuer à la mise en place d'informations complètes et loyales qui permettraient de hiérarchiser les problèmes et éviteraient les attitudes parfois opérationnelles de l'opinion publique. D'où leur intérêt pour les études d'impact de polluants et les bilans écologiques, malgré les insuffisances et le caractère parfois polémique ou médiatique des travaux existants.
La gestion de l'environnement a cependant un coût croissant. En poursuivant la tendance actuelle, les dépenses de gestion de l'environnement atteindraient er France 9% du PIB dans trente ans, soit autant que les dépenses de santé aujour d'hui. Le traitement des problèmes hérités du passé (décontamination des sols, pa exemple) s'ajoute à la nécessité de gérer le cycle de vie des produits (y compris 1 stockage des déchets ultimes) et de maîtriser les risques industriels. Ces coûts pèsent sur les entreprises et les collectivités locales qui, les unes et les autres, s'efforcent de les répercuter sur les ménages et risquent de se heurter à une limite du consente ment à payer. Pour sortir de cette impasse, il est prioritaire de développer des solutions macro économiquement moins coûteuses et à caractère globalisant telles que les "technologies propres". Mais on cherche également à obtenir des gains de productivité pour les filières classiques de dépollution ("end of pipe") qui, en tout état de cause, resteront nécessaires. Relèvent notamment de cette orientation les technologies de nettoyage sans effluents, l'utilisation de filières transversales pour 1, destruction des déchets ainsi que les technologies relatives au traitement de déchets urbains. L'obligation de gérer le cycle de vie des produits dans sa totalité modifie les méthodes de conception des équipements professionnels et des biens de consommation en même temps que se développent des techniques nouvelles pour le recyclage ou le désassemblage des produits en fin de vie. Le système de transports es particulièrement visé. Il devra mieux gérer ses relations avec l'environnement: le particulier développer des techniques de réduction du bruit et, s'agissant de l'automobile, améliorer la recyclabilité des véhicules et poursuivre les travaux sur h "moteur propre". Les projets de véhicule électrique sont évidemment liés à ce préoccupations.
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