Technologies de l'information
ÉMERGENCE DE FILIERES ET CHAINAGES
Le développement des technologies de l'information se fait ainsi dans une logique de filière technologique liant les matériaux, les composants électroniques et les technologies de l'information proprement dites. Le développement du multimédia ou de la TVHD est ainsi soumis à celui de circuits intégrés plus performants en termes de vitesse de traitement et de densité. L'évolution des composants électroniques est, quant à elle, marquée par les progrès réalisés dans le domaine des matériaux pour la fabrication des écrans LCD, des mémoires électroniques "flash" ou des composants optoélectroniques, mais aussi par la mise au point de technologies de fabrication plus élaborées: développement de "clusters" permettant l'automatisation et l'enchaînement des process sans remise à l'air, technologies de miniaturisation pour la conception des masques.
D'un point de vue plus global, ces mutations se font selon un chaînage technologique tel que les progrès qui s'effectuent dans les différentes familles des technologies de l'information ont un impact sur cette industrie dans son ensemble.
Les technologies de l'information ont en particulier des impacts significatifs sur les télécommunications. Les techniques algorithmiques de compression d'images ou la nouvelle conception de logiciels orientée objet vont permettre la transmission de tout type de données. Le génie logiciel devient essentiel pour la gestion et la sécurité d'un central téléphonique qui représente cinq millions de lignes de codes informatiques. La maîtrise des logiciels a des répercussions sur les services et l'intégration de systèmes complexes.
Rechercher la maîtrise d'une chaîne technico-économique complète ?
Pour un certain nombre d'acteurs du secteur, les chaînages technologiques apparaissent comme un facteur déterminant pour le développement des technologies de l'information: il importe dès lors de maîtriser l'ensemble des maillons technologiques permettant de se positionner sur un domaine considéré comme stratégique.
Dans ces conditions, la maîtrise d'un maillon situé en aval ne vaut rien si les technologies en amont ne sont pas contrôlées. C'est ainsi que, dans le domaine de l'image et du multimédia, qui apparaît comme essentiel à l'ensemble des acteurs, il ne servirait à rien de chercher à maîtriser les technologies de compression vidéo, si l'on ne s'assure pas aussi du contrôle en amont des technologies d'interface des contenus et, plus généralement, des technologies de conditionnement du contenu: technologies à l'interface des messages; technologies de traitement automatique de la parole, de l'écrit, de l'image; transmission et commutation large bande: serveurs vidéo haut débit; systèmes massivement parallèles (permettant de gérer de grandes quantités d'information); systèmes d'aide à la décision (pour la synthèse et la fusion des informations collectées et traitées), bandes magnétiques et disques (le marché du stockage est important pour le marché du multimédia).
La recherche de la maîtrise d'une chaîne technico-économique complète impose non seulement d'identifier les technologies les plus déterminantes, mais de repérer les technologies liées.
Pour d'autres acteurs, notamment les industriels qui achètent des technologies, il est d'abord essentiel de réduire le temps de mise sur le marché de leurs produits. Cela suppose de pouvoir disposer rapidement des technologies essentielles à leur activité, indépendamment de leur importance dans une chaîne technologique globale. C'est ainsi que, sans attendre la maîtrise de la chaîne des technologies de l'image, il apparaît essentiel aux industriels de disposer à court terme de technologies de compression vidéo.
Un compromis entre ces deux visions pourrait être recherché, notamment du côté de politiques d'alliances.