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Les technologies clés
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Fiche Technologie-clé n : 132
VERSION 3
Définition
le microsystème est
un dispositif multifonctionnel miniaturisé dont les dimensions maximales
n'excèdent pas quelques millimètres. Les microstructures de base
servant d'éléments sensibles ou d'actionneurs ont une taille de
l'ordre du micromètre et sont obtenues par des techniques de
micro-usinage issues de la fabrication des circuits intégrés
(dépôt de matière en couches minces, photolithographie,
gravure sèche ou en phase liquide...).
Techniques mises en oeuvre
les microtechniques
incluent non seulement des technologies de micro-électronique, mais
aussi de micromécanique, micro-optique, micromagnétisme, chimie...
Contexte concurrentiel et économique
les microtechniques, ou
microtechnologies, et les microsystèmes suscitent depuis plusieurs
années de grands programmes de recherche à travers le monde
(Japon, Etats-Unis, pays d'Europe...). Ces technologies ont un caractère
diffusant comparable à celui de la microélectronique qui trouve
des applications dans tous les secteurs d'activité.
Contexte concurrentiel et économique
les enjeux
technico-économiques majeurs de la miniaturisation sont de
réduire le coût unitaire des dispositifs, grâce à la
fabrication collective inspirée des technologies du silicium, pour les
marchés de gros volumes, et d'obtenir des gains en fiabilité,
sécurité, encombrement et poids, maniabilité,
miniaturisation des sources d'énergie et minimisation de la
consommation. Pour certains marchés de pointe, nécessitant des
petites séries, voire une fabrication à l'unité, la
miniaturisation et les gains en poids et encombrement sont les facteurs
déterminants (ex. aérospatial).
Fonctions remplies :
un microsystème est un
dispositif miniature multifonctionnel capable de détecter des grandeurs
physico-chimiques dans le milieu environnant, traiter les informations
recueillies, les communiquer à l'extérieur et déclencher
des actions. Ses trois modules fonctionnels de base sont : capteur, actionneur,
et électronique de traitement du signal. Pour certaines applications
où le microsystème doit être autonome s'ajoutent des
modules d'alimentation et de communication miniaturisés. Grâce
à la complémentarité de ses fonctionnalités, un
microsystème peut gérer intelligemment le fonctionnement d'une
machine, d'un process industriel ou d'un moteur automobile, par exemple.
Technologies concurrentes :
le plus souvent, les
microtechnologies apportent de nouvelles fonctionnalités qui arrivent en
complément des technologies existantes. Par exemple, l'airbag, dont le
dispositif de base est un micro-accéléromètre intelligent,
vient en complément de la ceinture de sécurité, ou
l'asservissement du pace-maker avec un accéléromètre biaxe
pour suivre l'activité du patient. Dans le domaine médical, les
systèmes miniaturisés pourraient faire évoluer certaines
techniques d'intervention invasives vers de la chirurgie mini-invasive.
Evolutions technologiques :
intégration de plus
en plus poussée sur une même plaque de silicium des
différentes fonctions ; mise au point de techniques collectives de
connectique, d'assemblage et d'encapsulation ; mise au point d'outils de
simulation, de conception et de fabrication assistées par ordinateur ;
amélioration de la compatibilité des technologies entre elles ;
résolution des problèmes liés aux dispositifs
d'alimentation et de contrôle des systèmes. Il existe
déjà des prototypes opérationnels de micropompes,
microvannes et microvalves (à partir de membranes souples de silicium),
de micro-interrupteurs, de coupleurs de fibres optiques. Beaucoup plus
futuristes sont les micromachines autonomes envisagées pour
réaliser des opérations de détection et d'intervention
dans des tuyaux d'installations industrielles difficiles d'accès, voire
dans les vaisseaux du corps humain. Les Japonais se proposent de mettre au
point d'ici la fin de la décennie de tels microrobots, articulés
autour de plusieurs microsystèmes reliés entre eux.
Programmes de recherche :
- grand programme "Micromachines" lancé par le MITI
(Ministry of International Trade and Industry) au Japon, sur la période
de 1991 à 2000, doté d'un budget d'environ un milliard de francs
(125 MF/an). Une vingtaine de grandes sociétés industrielles
japonaises participent à ce programme.
- grand programme "MST" (Microsystem Technology) lancé
par la NSF (National Science Foundation) aux Etats-Unis doté d'environ
15 millions de francs par an, concentré principalement sur une quinzaine
d'universités, et programme MEMS de la DARPA (Defense Advanced Research
Projects Agency) avec un financement "Dual Technology Use" militaire et civil
(50 millions de dollars/an).
- programmes européens : ESPRIT, où l'Union
Européenne apporte environ 17 MECU (inclut le programme Europractice
pour la mise en place de "Service Centers" en microsystèmes, ASICs et
MCM) ; BRITE-EURAM (Matériaux avancés), avec un montant de 80
MECU sur 5 ans, et Eurêka.
- programmes de recherche nationaux en Europe : principalement
en Allemagne (environ 350 MF/an), en Grande-Bretagne (90 MF/an), en France (60
MF/an) et en Suisse (100 MF/an).
- réseau d'excellence européen NEXUS (Network of
Excellence in Multifunctional Microsystems) : regroupe plus de 250 membres
comprenant des industriels fabricants et utilisateurs et des laboratoires de
recherche publics et privés européens.