Technologies du vivant

La problématique

Depuis la découverte en 1953, par James Watson et Francis Crick, de la structure en double hélice de l'ADN, et la confirmation de son rôle en tant que support du pro gramme génétique des cellules, la connaissance des mécanismes régissant le vivant (structure et régulation de l'expression des gènes, biosynthèse des protéines, métabolismes cellulaires communication cellulaire, système immunitaire...) et des cellules et molécules originales qui le constituent (lymphocytes, neurones, anticorps, facteurs de croissance et de différenciation, récepteurs...) a crû de façon considérable.

Forts de ces connaissances, les biologistes ont conçu des outils biologiques et des méthodes qui, parfois associés à des techniques physico-chimiques, statistiques et informatiques, leur permettent d'aller plus loin dans leurs investigations : génie génétique, fusion cellulaire, anticorps monoclonaux, génie enzymatique, séparation, purification, caractérisation, séquençage et ingénierie des protéines...

Ces outils et techniques réunis sous le terme de biotechnologies, permettent de concevoir et de produire de nouveaux produits, d'élaborer des procédés ou de rendre des procédés traditionnels plus compétitifs.

Les domaines industriels pour lesquels l'impact des biotechnologies est le plus attendu sont ceux liés à la santé (pharmacie et diagnostic), à l'environnement (chimie, agro- chimie) et à l'alimentation (agriculture et agro-alimentaire).

Sur la base des potentialités des biotechnologies, on envisageait au début des années 80 un raccourcissement très significatif de l'écart temporel entre les découvertes scientifiques et les applications industrielles. D'une manière globale, l'observation des marchés invite à nuancer cette appréciation : les problèmes liés au développement ont induit des délais. Des succès remarquables ont cependant déjà été enregistrés, comme dans le cas de l'hépatite B où la production industrielle du vaccin a suivi de quelques semaines la découverte du virus.

Les biotechnologies présentent de plus l'intérêt considérable de permettre une approche autre, d'orienter le travail de recherche avec plus de rationalité: par exemple isoler le gène responsable de certaines maladies déterminées, utiliser des animaux transgéniques comme modèles ou encore déterminer des structures moléculaires. De même, dans le domaine agricole, on peut envisager, grâce au génie génétique, de trouver des plantes résistantes aux virus.

Conscients des enjeux économiques considérables des biotechnologies, nombre de pays industriels développés, comme les Etats-Unis, le Japon ou la Corée, lancent ou ont déjà lancé des programmes de recherche de grande envergure. Le développe ment des biotechnologies ne pourra cependant pas se faire sans l'accord de la société et nécessitera un effort particulier pour informer, éduquer, réglementer, animer une réflexion éthique et fixer des règles de brevetabilité. Les industriels d'un pays négligeant ces contraintes ou échouant dans la mise en place d'un consensus subiraient un handicap majeur.



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