Habitat et infrastructures

La problématique

Le champ couvert comprend non seulement le bâtiment (logements, lieux de travail, installations industrielles, équipements publics) et les travaux publics (infra structures de transports, réseaux de fluides, grands ouvrages de génie civil), mais aussi l'urbanisme et l'aménagement du territoire.

AMELIORER LE RAPPORT QUALITE/COUT

La demande a toujours pour objectif une amélioration du rapport qualité/coût. La baisse des coûts peut résulter de gains de productivité (processus, machines) et d'économies de matières premières et d'énergie. L'augmentation de la qualité peut concerner aussi bien la qualité du travail pour celui qui produit, que celle des performances du bien ou du service produit pour ceux à qui il est destiné (c'est-à-dire tous les acteurs situés en aval de l'intervenant considéré, jusqu'au maître d'ouvrage et à l'usager).

L'attente de moyens permettant d'améliorer le rapport qualité/prix existe à tous les niveaux et chez tous les acteurs de la filière construction, avec d'éventuels conflits d'intérêt.

Deux grands domaines de progrès technologiques peuvent être définis: ceux qui tendent à réduire les coûts sans impact sur la qualité du produit/service final pour l'usager, ceux qui conduisent à une amélioration de la qualité du produit/service final pour l'usager.

Il convient également de distinguer deux types de qualités finales: la qualité du produit/service pour l'usager (individu ou entreprise) et la qualité du produit/ service pour le maître d'ouvrage ou le gestionnaire de l'ouvrage.

La qualité doit répondre à des exigences éventuellement contradictoires (promoteur, gestionnaire, usager), de plus en plus diversifiées (mode de vie, catégories de populations, catégories d'entreprises...) et de plus en plus évolutives. Elle dépend des capacités différentes des acteurs en présence à imposer la satisfaction de leurs exigences. Elle s'applique au cadre de vie dans toutes ses dimensions: logement, lieux de travail, environnement urbain.

PRENDRE EN COMPTE LE CYCLE DE VIE

Un autre mode d'approche des besoins technologiques consiste à suivre les ouvrages de BTP au cours de leur cycle de vie. Les besoins existent à tous les stades: études préalables, conception, réalisation, exploitation, adaptation, recyclage.

Ils touchent aussi bien aux outils utilisés par les acteurs de la filière construction (logiciels informatiques, instruments de mesure, engins de chantier, etc.) qu'aux matériaux, produits et équipements intégrés aux ouvrages.

Outils et produits sont de plus en plus intimement liés, au sein de filières technologiques impliquant une organisation intégrée des diverses catégories d'acteurs intervenant dans le processus de conception, de réalisation et d'exploitation des ouvrages.

LES SPÉCIFICITÉS DE LA CONSTRUCTION

Quelques caractéristiques propres à la construction, qui la distingue des autres secteurs, peuvent aider à structurer la réflexion dans un domaine a priori très hétérogène.

La plupart des ouvrages de BTP sont des produits non répétitifs, plus comparables aux prototypes de l'industrie qu'aux produits industriels eux-mêmes. D'où des besoins technologiques en termes d'amélioration de la flexibilité du processus de production et de gestion de cette flexibilité.

Le processus de production des ouvrages, de leur conception à leur réalisation, est "éclaté". Il y a multiplicité d'intervenants (maîtres d'ouvrage, maîtres d'oeuvre, entreprises de travaux, fabricants de produits de construction...). Il y a également multiplicité d'étapes dispersées dans le temps (de six mois à plusieurs années pour les plus grands ouvrages) et dans l'espace (une part variable, mais toujours importante, de la production est réalisée sur le site même de l'utilisation des produits). En découlent des besoins technologiques en outils qui permettent l'intégration du processus de production et la gestion des échanges d'information entre inter venants.

La taille unitaire des ouvrages est très importante. D'où des besoins de maîtrise des technologies spécifiques de réalisation (grands ouvrages d'art), des consommations d'énergie (réalisation et exploitation des ouvrages) et de matières premières (sur tout minérales), de l'impact sur l'environnement.

La durée de vie des ouvrages est très longue. On attend donc des solutions techniques capables de les adapter à l'évolution des besoins, qui dépend plus de la gestion optimale et des transformations du "stock" existant que de l'amélioration du "flux" de construction neuve. Il faut également traiter les problèmes du recyclage.

ÉMERGENCE ET DIFFUSION DE L'INNOVATION

Les spécificités précitées, qui déterminent l'organisation et le fonctionnement du processus de production, ont également une influence très importante sur les processus d'émergence et de diffusion des innovations techniques et organisationnelles dans la filière construction :

- marchés parfois trop étroits pour permettre la généralisation de certaines innovations (effet de série limité);

- multiples interfaces offre/demande entre les fabricants de matériaux et d'équipements et les utilisateurs finals, réduisant d'autant les chances de pénétration des innovations orientées vers une meilleure satisfaction de la demande finale;

- présence dominante de PME (entreprises de travaux) et de professions libérales (architectes, ingénieurs conseils) à l'aval de la filière, limitant les capacités d'intégration de certaines innovations technologiques;

- coût très élevé et permanence des conséquences néfastes des innovations non maîtrisées.



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