Conclusions et recommandations

Effort de R-D à poursuivre

Le développement de ces technologies n'a pas atteint le stade de la maturité. Un effort de R-D soutenu doit encore être poursuivi pour assurer à la France une position favorable.

Ce groupe comprend 20 technologies :

Pour ces technologies, l'effort de R-D doit permettre de valoriser sur le plan industriel la position scientifique de la France, qui est presque toujours au moins moyenne. La présence de certaines technologies dans cette liste mérite quelques explications :

"Niches"

Les écrans plats et les mémoires de masse sont des technologies importantes pour lesquelles la position industrielle de la France est pratiquement inexistante, alors que sa position scientifique est moyenne. Face aux technologies établies, la France a développé des technologies concurrentes. Celles-ci sont prometteuses mais soit sont en phase de pré-industrialisation, soit ne concernent qu'un segment de marché bien spécifique.

Le marché mondial des écrans plats est promis à un développement important, mais aujourd'hui, plus de 90 % de la production mondiale d'écrans plats à cristaux liquides (LCD) est réalisée au Japon. En Europe, Philips, associé à Thomson Consumer Electronics, à Sagem et à Merck au sein de la société Flat Panel Display (FPD), fabrique des écrans plats LCD avec pour objectif de prendre 8 % du marché mondial en 1998. Si la technologie dominante est, pour l'instant, à cristaux liquides, il existe deux autres technologies concurrentes: les écrans à plasma et les écrans à micropointes. Cette dernière a été mise au point par le CEA/LETI. Les droits des brevets ont été transférés à la société Pixel International, qui a la charge de l'industrialisation. Les écrans à micropointes offrent l'opportunité de se "repositionner" sur un marché à fort potentiel. Même si cette technologie ne concernera vraisemblablement, à moyen terme, qu'une niche du marché de la visualisation, l'enjeu justifie la poursuite de l'effort de R-D.

Le domaine des mémoires de masse n'est pas arrivé à maturité et les technologies employées évoluent rapidement. Globalement, l'industrie française du stockage d'information est dans une position jugée faible. Toutefois des entreprises récentes, bénéficiant souvent de transferts de technologie (de Thomson ou du CEA/LETI), ont su innover et proposent des produits performants sur des segments de marché bien ciblés. C'est le cas de Nomaï dans le domaine des disques durs amovibles, de Silmag dans celui des têtes de lecture, de MPO dans les technologies optiques et magnéto optiques et de DDP Pertech dans la technologie d'enregistrement parallèle sur bande magnétique. Ces résultats restent à confirmer sur le plan industriel et doivent être confortés par un effort de R-D.

Levée d'une vulnérabilité

Les architectures massivement parallèles et les composants de très forte puissance correspondent à une situation très différente. La position scientifique de la France est forte pour la première technologie, faible pour la seconde. En revanche, la position industrielle est très faible dans les deux cas, faisant courir aux secteurs utilisant ces technologies un risque important de dépendance industrielle.

Considérer le "massivement parallèle" comme une technologie-clé ne va pas de soi puisque les atouts de la France et les facteurs-clés de succès sont limités. Mais, alors qu'il était cantonné dans un marché de niche, essentiellement celui du calcul scientifique, le "massivement parallèle" est en phase d'expansion. Il va s'étendre de plus en plus au domaine de la gestion: par exemple, des ordinateurs massivement parallèles seront nécessaires pour traiter les bases de données marketing identifiant précisément les profils et les besoins des clients. Le secteur industriel utilisera également ces ordinateurs pour les besoins de simulation, comme pour la gestion des approvisionnements et des stocks. La France a une position scientifique forte dans ce domaine, notamment grâce à l'lnria et à des sociétés comme Telmat ou CS-TI (anciennement Acri). Elle a une très bonne expérience dans la programmation des systèmes parallèles qui est l'un des points critiques de cette technologie. Il est tout à fait envisageable de lever la vulnérabilité que représenterait l'absence de l'industrie française sur cette technologie.

pour les composants de très forte puissance (plus de 100 kW), la position scientifique de la France est faible et sa position industrielle est inexistante. Les débouchés essentiels de ces composants sont la traction ferroviaire et la commande de gros moteurs. La faiblesse des marchés accessibles et les positions prises par les principaux concurrents ne sont pas de nature à inciter un industriel français à se lancer sur ce marché. Néanmoins, compte tenu de la place de l'industrie française du transport ferroviaire à très grande vitesse, il est important, sur ces composants, de ne pas courir le risque d'une dépendance industrielle et donc de rester en mesure de lever cette vulnérabilité.


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