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Vendredi 04 août 2006
Les Boukakes : rocky Maghreb !
Les Boukakes (1) -comme tant d'autres chanteurs et musiciens - sont « nés » musicalement parlant au Printemps de Bourges. Il y a deux ans. Premier album : « Blédi » (en argot français, un bled est un petit village. Provient du mot arabe « bilad » qui signifie « terrain, pays ». village en arabe). Et une tournée de 60 concerts à travers l'Europe mais aussi au Maroc, à Qatar.
Les Boukakes sont sept : le chanteur et chef de bande - Bachir -est algérien, les autres sont tunisien, corse, italien. Thierry est à la guitare , Stef aux claviers , Bubulle à la basse ,
Pascal à la batterie , Imed au derbouka (2), et Massimo au son.
Et ils chantent en.arabe. Forcément, l'arabe c'est un peu suspect, même en musique, la faute aux islamistes intégristes. Alors, pour éviter les amalgames, Bachir rassure : « Dans nos chansons, nous parlons d'amour et de tolérance ».
Le raï se fait presque doux avec eux, moins rocailleux et mêlé de rock. Le chanteur - qui vient pour la première fois à La Réunion, comme plusieurs autres artistes du Sakifo 2006 - pousse le public à se « lâcher », l'encourage : « C'est la grande classe » lui répéte-t'il. Coeur tendre, il dédicace une chanson à sa sour qui « n'a pas une vie facile, seule avec deux enfants ».
Peu à peu les festivaliers de la Kazern se laissent séduire et entraîner par l'enthousiasme et la joie de vivre des Boukakes. C'est gagné !
(1) Il paraît que « Boukake » cela veut dire « bougnoule », « macaque » en maghrébin. De l'autodérision en réponse aux xénophobes de tous poils.
(2) La derbouka ou darabukka ou tabla (en Egypte)
Tambour anciennement sur vase ou poterie à une seule peau, commun dans tout le monde proche-oriental, arabe, balkanique et maghrébin.
La derbouka était recouverte d'une peau de mouton, de chèvre ou de poisson en Egypte dont elle est originaire. Aujourd'hui, elle est quasiment de facture métallique alors que la peau de bête a été remplacée par une matière en plastique. Les nuances s'obtiennent en frappant alternativement au centre ou sur les bords de l'instrument pour alterner les « teks » (source : site internet de Zarman Production)
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Texte : Laurence de Susanne
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