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Projeté sur la plage des Brisants
“Le passager de l’été” réalisé par la fille de Jean Gabin
C’est la troisième et dernière projection en plein air du 2ème Festival de l’île de La Réunion. Les pieds dans le sable d’une des plages de Saint-Gilles-les-Bains, et la tête dans les étoiles !
Sorti en juin 2006 sur les écrans métropolitains, il s’agit du premier long métrage de la fille de Jean Gabin, Florence Moncorgé-Gabin. Principaux acteurs : Catherine Frot (Monique, la patronne de la ferme), Grégori Derangère (le beau commis), Laura Smet (la fille institutrice) Mathilde Seigner (une jeune aguicheuse du village) et François Berléand (le maire du village, amant intermittent de Monique). Ce dernier sera présent tout au long du Festival.
Comme pour les deux premières fois, le démarrage du film se fera attendre mais les spectateurs ne protestent pas. Le cadre est assez exceptionnel et, comme on est vendredi, la plupart ne travaillent pas le lendemain. Alors…
Seule ombre au tableau : le matraquage publicitaire, sur l’immense écran blanc qui dresse ses 240m2 sur le ciel noir, en attendant l’intervention de tel ou tel artiste et le début du film. Car le spot publicitaire de chaque sponsor va passer facilement une huitaine de fois. Cela finit par donner la nausée.
Séduction insidieuse à la ferme
Dès les premières images du film, le calme revient. Nous sommes dans les années 50, en France, sur la côte Ouest de la presqu’île du Cotentin. Les lumières et les paysages sont doux.
Pierre Gaillard, la trentaine, arrive de Paris. Sa mère vient de mourir et il n’ a pas connu son père. Il vient là pour chercher ses origines et son passé et n’a comme indice qu’un vieux cahier d’écolier aux pages jaunies par les années sur lequel se trouvent écrits quelques noms dont celui de Paulo Granval. Paulo va lui raconter l’histoire de ce père qu’il cherche, Joseph, commis de ferme.
Joseph est arrivé un matin à "La Chesnaye", une ferme, pour "louer" ses services. La patronne s’appelle Monique, jouée par Catherine Frot. C’est une femme de 45 ans qui n’a pas froid aux yeux et qui travaille dur. Sa fille Jeanne, institutrice au village, vit dans une petite maison tout près et ne rêve que de partir à la ville. Il y a aussi la grand-mère. Aucun homme dans leur vie, sinon dans leurs souvenirs (le mari de Monique et père de sa fille a disparu un beau jour sans crier gare).
Joseph, homme libre, vagabond itinérant, personnage fort et fier à la limite de l’arrogance, aimant le travail bien fait, séducteur à sa manière, va bouleverser la vie de ces deux femmes. Il va s’amuser – « parce qu’il en a envie » explique-t’il égoïstement - à les séduire l’une après l’autre. Puis il quittera la ferme un beau matin, insouciant. Il ne les laissera pas indemnes, loin de là. La mère va s’enfermer dans la folie, la fille enceinte de Pierre élèvera seule cet enfant après avoir crû au grand amour.
Cette histoire se déroule sur fond de lente révolution du monde agricole, avec l’arrivée des premiers tracteurs qui remplacent la charrue au socle de bois tirée par la grosse jument.
Un film dont le thème est classique, sans grande originalité, mais qui n’est jamais ennuyeux.
Laurence de Susanne
01/12/06
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