La Réunion en ligne

Coupe de France 2006 des marlins à la Réunion :
pêcher le plus beau marlin, à la loyale

Journée du jeudi 26 janvier 2006

Effervescence au Club nautique de Bourbon (CNB) à Saint-Gilles les Bains, organisateur en chef de cette grande épreuve sportive ouverte aux pêcheurs amateurs. Reportages et photos tout au long de la semaine !


Hugues Savalli (skypper) et le marlin
de 348 kilos pêché par son acolyte Hugues Ferrand

Jeudi 26 janvier 2006 : troisième jour de compétition.
Le verdict est tombé à 17H30 précises : le marlin bleu ramené par Hugues Ferrand (le pêcheur) et Hugues Savalli (le skipper) au port de Saint-Gilles-les-Bains pèse 348 kilos ! Le record de France de pêche de marlin bleu sorti avec une ligne de 80 livres (= résiste à 37kg de traction) venait bien d'être pulvérisé (l'ancien record date de l'an 2000 : 225 kg )!
Une heure et demie avant, encore en pleine mer, les deux acolytes du « Bemara » avaient annoncé, prudents, qu'ils venaient de sortir un « très gros marlin, peut-être pas loin de 300 kg ». La nouvelle se répand comme une traînée de poudre : Alain Vautrelle, président de la section pêche du CNB, organisateur de l'épreuve saint-gilloise et lui même concurrent au sein de l'équipage du Seawitch, confirme. Olivier Michal, ingénieur et bénévole reconverti pour l'occasion en « attaché de presse », appelle tous les media y compris Runweb qui affiche l'information dès 16h sur ce site.

Une histoire d'amitié doublée d'une très grande expérience

Trois heures de combat, en « stand-up », sans fauteuil, avec une canne et un baudrier ! Il est 19h30 et le pêcheur, Hugues Ferrand, est déjà parti. Sur la terrasse du Club nautique de Bourbon balayée par un bon vent, devant une mer encore houleuse, c'est le skipper, Hugues Savalli, qui raconte.
C'est d'abord une histoire d'amitié entre les deux hommes, et de passion commune pour la nature, la chasse, la pêche, l'aventure. Quinze ans qu'ils pêchent ensemble.et plusieurs années qu'ils remportent des compétitions ensemble. «  Pour nous, la pêche, c'est une philosophie de vie  ». Ils sont tous deux si complices, depuis si longtemps, qu'ils n'ont presque plus besoin de se parler. Ils échangent essentiellement des informations techniques pour que le skipper accompagne au mieux les fantastiques efforts du pêcheur. Et sont alternativement pêcheur et skipper.
«  On ne pêche jamais au leurre, toujours à l'appât vivant. Donc première opération ce matin, après être sorti du port à 6h, pêcher une bonite ! Et choisir le premier lieu de pêche : ce sera au large de la plage de l'Hermitage.  »


Le marlin et les autres prises de la journée

Michel Lescat. Les juges arbitres, bénévoles eux-aussi, jouent un rôle primordial.

Quatre heures d'attente sans rien et soudain à 13h, un très gros marlin est ferré

Une bonite au bout de chacune des deux lignes. Une ligne en profondeur, une ligne en surface. Et c'est parti pour la chasse au marlin.Durant quatre heures, les deux Hugues traînent leurs lignes. Rien. Patience.
Vers 13h, dans une mer avec trois mètres de creux et des déferlantes, à 23 miles de la côte, un marlin attrape la ligne en surface, à 80 mètres du Bemara. « Il prend énormément de « fil » tout de suite, 700 à 800 m et ne bondit pas. Le « rush » a duré un bon quart d'heure. Déjà nous avions compris qu'il s'agit là d'une très grosse prise » explique Hugues Savelli. En clair, le marlin, encore plein de vigueur et de force, essaie de s'échapper : le pêcheur est obligé de laisser filer la ligne, sous peine qu'elle casse sous la traction. Incessantes manouvres : le bateau recule, avance, part à babord, à tribord pour accompagner les mouvements du marlin.
Le combat va durer trois heures avec des conditions météorologiques dures, les plus difficiles enregistrées depuis le début de la compétition. Le pêcheur est épuisé, le marlin aussi : il va se réfugier tout au fond de l'Océan et se plaque au sol à 140 m . Une inertie terrible !

Qui sera le vainqueur de cette Coupe 2006 : le suspense est total 

Comment le remonter ? Le Bemara va tourner en rond pour le « décoller » du fond puis le remontera tout doucement jusqu'à la surface. Quelle joie en le découvrant !
Impossible de le monter à bord, le marlin est trop lourd. L'équipage du Bemara l'attache le long du plat-bord et rentre à toute petite vitesse (3 nouds) vers le port.
Après la pesée et les différentes vérifications (résistance réelle de la ligne utilisée etc..), le record est annoncé et le classement général est proclamé : en ce soir du jeudi 26 janvier 2006, le « Bemara » est premier.
Reste encore la journée de vendredi 27 janvier : rien n'est joué même s'ils ne sont plus qu'une poignée de bateaux à pouvoir prétendre à la victoire finale. Et le comptage des points est si complexe que pour gagner il ne faut pas seulement être un excellent équipage, très expérimenté, mais aussi.un fin stratège !

Laurence de Susanne


19h au Club nautique de Bourbon - chaque équipage appelle la famille, les amis...