La culture de la canne à sucre à la Réunion
> Visite guidée dans l'usine du Gol
> Histoire de l'usine du Gol
> L'usine du Gol en quelques chiffres
> La production de sucre à la Réunion
> La canne à sucre à la Réunion
Visite de l'usine du Gol à Saint-Louis
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« Vous n'avez pas le vertige ? Faîtes-vous de l'asthme ? Les chaussures ouvertes sont interdites et le port du casque obligatoire », lance, tout sourire, un petit bout de femme dès notre arrivée. Le ton est donné. Nous ne sommes pas ici dans un musée mais dans une usine bien active.
De juillet à décembre, la campagne sucrière est en pleine effervescence et le Gol carbure à plein pot.
Chaque visiteur enfile sa charlotte et se coiffe d'un casque vert fluo. Hélène, notre guide munie d'un giga-phone entame la visite devant le va et vient des camions bondés de cannes. Appelés « cachalots », les engins acheminent ici, pendant cinq mois, plus de 9 000 tonnes de cannes à sucre par jour.
Pause photo devant les imposantes machines qui soulèvent des kilos de cannes. Puis, direction le broyeur où elles seront écrasées et défibrées sous de lourds moulins.
Constamment alerte, Hélène attend son petit groupe. Les escaliers en fer se hissent à travers l'usine où nous plongeons dans un univers fumant, bruyant et très chaud.
Notre guide arpente l'usine du Gol depuis 8 ans. Décantation, évaporation, cristallisation, séchage.Elle connaît par cour le déroulement de la canne au sucre et chaque recoin de l'immense structure industrielle.
Alors que le groupe casqué déambule le long des passerelles métalliques, les ouvriers s'activent à la tache. « Pendant les cinq mois de campagne sucrière, l'usine compte 380 employés. Aux machines, quatre équipes de 15 ouvriers se relayent nuit et jour » .
En dehors de la campagne sucrière, l'usine ne fonctionne pas. 190 employés s'occupent de l'entretien de l'équipement.
Le moment que tout le monde attend : la dégustation du sirop à la cuite et de différents sucres (voir encadré).
La visite touche à sa fin. Le groupe se dirige dans une salle pour une séance de questions. Nous nous rejoignons finalement la boutique pour une dégustation des rhums produits par le Groupe Quartier Français offerte à tous les visiteurs.
Visites guidées
4 visites par jour sur rendez-vous du mardi au samedi à 8h30, 10h30, 13 h et 15 heures pendant la campagne sucrière (de juillet à décembre). Age minimum : 7 ans. Tenue confortable conseillée, chaussures fermées obligatoires. Tarifs : 3 et 5 €
Accès : Route nationale vers Saint-Pierre, sortie "Saint-Louis centre". Au premier rond-point, c'est fléché ! De toutes façons, l'usine est tellement imposante qu'on ne risque pas de la rater !
Histoire du Gol
En 1924 Léonus Bénard , fils de petits planteurs de la Rivière Saint-Louis, crée la société L. Bénard . Il étend peu à peu son domaine agricole dans cette région de l'île et achète bientôt l'usine sucrière du GOL. Un quart de siècle plus tard , il monte une nouvelle société baptisée "Les Etablissements L. Bénard " , qui détiennent 4.300 hectares de terres et trois usines : Pierrefonds, Les Casernes à Saint-Pierre et bien sûr le GOL. Le GOL était devenu la propriété de plusieurs familles avant que M. Bénard ne l'achète.
Entre 1960 et 1970 interviennent un certain nombre de transformations, parmi lesquelles, une opération de concentration des trois sucreries en une seule implantée au GOL. La société L. Bénard Sucrerie-Distillerie du GOL est alors créée pour exploiter l'usine du GOL.
Création de la Sucrière de la Réunion
En 1994, une fusion eut lieu entre la Société L. Bénard Sucrerie - Distillerie du GOL et la Sucrière du NORD-EST. Ainsi la nouvelle dénomination sociale devient la "SUCRIERE DE LA REUNION" qui est une filiale du GROUPE QUARTIER FRANÇAIS et propriétaire de l'usine du GOL. En 1995 l'usine de BEAUFONDS ferme. Son activité "sucre de bouche" est transférée au GOL l'année suivante. La sucrerie du GOL augmente encore sa capacité et atteint un broyage horaire moyenne de 385 tonnes de cannes.
Une nouvelle source d'énergie
1996 marque un autre tournant important pour la Sucrière de la Réunion avec la création de la Compagnie Thermique du GOL. Cette centrale produit de la vapeur, à partir de la bagasse pendant la campagne sucrière et de charbon le reste de l'année. Elle assure l'approvisionnement énergique de la sucrerie. |
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L'usine du Gol en quelques chiffres
Elle fabrique plus de 1 000 tonnes de sucre par jour soit 45 tonnes par heure.
14 000 hectares de cannes environ sont traités par la sucrerie, soit 1 million de tonnes par an
Un cachalot alimente toutes les 4 minutes l'usine
190 personnes sont employées en inter-campagne, auxquelles s'ajoute 200 saisonniers pendant la récolte |
La canne à sucre à la Réunion
La filière canne-sucre représente la première source de revenus à l'exportation après le tourisme. Elle est aussi le première industrie agro-alimentaire de l'île avec un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros. Elle occupe 55 % des surfaces agricoles et participe au revenu de plus de 15 000 familles. Aujourd'hui, un hectare produit en moyenne 8 tonnes de sucre. Grâce aux centrales thermique bagasse-charbon, ¼ des besoins de l'île en électricité sont couverts par la canne. |
La production de sucre à la Réunion
Au terme du processus de transformation on obtient
des sucres de différents niveaux de qualité ainsi que du sucre de premier jet destiné à l'export pour y être raffiné. Les sucres spéciaux ( 30 % de la production) varient par les couleurs (du blond très clair au roux foncé) et par le granulométrie avec des cristaux plus ou moins fins. Ces sucres contiennent entre 98 et 99 % de saccharose et des éléments tel que les sels minéraux ou des oligo-éléments qui apportent arôme et couleur. Le sucre blanc très raffiné contient environ 99.7 % de saccharose.
La Réunion produit chaque année environ 210 000 tonnes de sucre. Le sucre de la Sucrière de la Réunion produit par l'usine du Gol est commercialisé à la Réunion sous la marque Mascarin. Le sucre en vrac et gros conditionnement est exporté vers la métropole. |
Texte et photos : Laurène Mazier
Septembre 2006
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