Tour du monde en voilier dans le sens inverse des vents dominants
Maud Fontenoy partira de La Réunion mi-octobre
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« J'ai choisi La Réunion comme départ et arrivée de mon tour du monde à contre courant car c'est une île que j'affectionne tout particulièrement. De plus, La Réunion a besoin plus que jamais d'un écho positif » a déclaré Maud Fontenoy en arrivant de La Rochelle avec son voilier.
Le départ du tour du monde de Maud Fontenoy et de son voilier baptisé « L'Oréal Paris » du nom de son principal sponsor ayant pour point de départ La Réunion , il fallait bien en effet ammener le voilier sur l'île.
Une occasion idéale pour cette navigatrice connue pour ses exploits à la rame (traversée de l'Atlantique puis du Pacifique) de tester ce monocoque de 26 mètres et de 30 tonnes, le prendre en main, et éventuellement de faire modifier un certain nombre de réglages avant le grand départ.
Partie de La Rochelle avec trois hommes à bord (son père, son frère et son compagnon) fin juillet, Maud Fontenoy a posé le pied sur l'île vendredi 8 septembre après quelque 50 jours de navigation non-stop.
Cela n'a pas toujours été une partie de plaisir
" Les moments difficiles n'ont pas manqué , explique Maud. Notamment pendant trois jours nous avons affronté du très mauvais temps à l'approche du Cap de Bonne Espérance. Mais
ce voilier est parfaitement adapté à ce type d'aventure , précise la jeune femme. Avant de s'appeler « L'Oréal Paris », c' était « l'Adrien » de Jean-Luc Van Den Heede. Avec lui il détient le record du tour du monde à l'envers en 122 jours ."
Un record que Maud Fontenoy n'entend pas défier. Ce qui l'intéresse c'est d'une part de se lancer un challenge à elle-même, de se dépasser et d'autre part de prouver « qu'il est toujours possible d'emprunter un chemin différent. Qu'il faut sortir des sentiers battus ».
Bien sûr la navigatrice de 29 ans est consciente des difficultés qui l'attendent. " La superficie de la grande voile est équivalente à celle d'un terrain de tennis. Durant le convoyage La Rochelle / La Réunion , nous étions quatre. Quand je repartirai, je serai seule ».
Et de conclure : « L'important, c'est d'aller au bout »
Et quel « bout » ! Maud Fontenoy quittera La Réunion mi-octobre pour parcourir 46 300 km et naviguer pendant environ cinq mois dans le sens inverse des vents dominants : Cap de Bonne Espérance, Cap Horn, Mers du sud, 40 èmes rugissants, 50èmes hurlants.
Texte : Laurence de Susanne
Photos : Laurène Mazier
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Un défi en trois dimensions
Maud Fontenoy a souhaité donner trois dimensions fortes à son projet :
Humaine
Navigation à« contrecourant», échappant comme son nom
l'indique, à la course au record et au monde de la compétition. Ce projet a pour but de démontrer qu’avec du travail, de la persévérance et du courage on peut aller bien plus loin qu’on ne le croit et que peu importe le temps que l’on met, l’important est d’arriver au but.
Écologique
Maud s’engage pour Le Défi pour la Terre de la Fondation
Nicolas Hulot. Parce que la planète est bien plus fragile qu'on ne l'imagine, que ses ressources ne sont pas
inépuisables, que les océans représentent plus des 2/3 de la surface
du globe et qu’ils sont en danger,
Pédagogique
Depuis ses premiers défis, Maud partage ses aventures et ses expériences avec les enfants dans les écoles, de métropole et d'Outre-mer, mais aussi avec les enfants hospitalisés, pour leur dire combien il est important d’aller courageusement au bout de soi-même, à la quête de ses propres rêves.
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De cette aventure d’exception et de Maud Fontenoy, ils ont dit
Patrick Rabain, vice-président du groupe L’Oréal
« L’aventure qui attend Maud Fontenoy apporte énormément de bonheur aux 60 000 salariés du
groupe L’Oréal. Elle nous motive tous. Nous allons la suivre quotidiennement, pendant son tour du
monde à l’envers et en solitaire, dans les 150 filiales du groupe sur la planète. Cette rencontre
n’aurait jamais eu lieu sans Nicolas Hulot. Je veux l’en remercier, car nous sommes très fiers de
voir le nom L’Oréal Paris sur la coque de ce bateau. Personne n’avait jamais porté aussi beau, aussi
haut, et espérons-le aussi loin, le nom de notre groupe ».
Jocelyne Lauret, présidente du Conseil régional de la Réunion
« Quand nous avons rencontré Maud Fontenoy pour la première fois, il y a un an, nous avons tout
de suite répondu favorablement à son envie de partir et d’arriver à la Réunion. Maud est une
femme de courage. Elle est aussi une femme de défis. Et le défi qui l’attend est encore plus grand
que ceux que nous avons dû relever ces dernières semaines. Nous sommes sortis de la crise, mais
elle a tenu à rester à nos côtés, à s’impliquer jusqu’au bout ».(juin 2006)
Annette Roux, présidente du groupe Bénéteau, marraine du bateau l’Oréal Paris
« J’ai rencontré Maud Fontenoy pour la première fois en 2004, à l’inauguration du Salon Nautique.
Elle venait de rentrer de sa traversée de l’Atlantique Nord à la rame. Et deux choses m’avaient
surprise chez elle. La première, c’est la fierté qu’elle avait pour son bateau. Elle en parlait et le
présentait comme s’il était le plus beau de la flotte. Ma deuxième surprise a été de découvrir une
jeune femme rayonnante, en pleine forme, alors que je m’attendais à la trouver épuisée par son
aventure.».
Patrick Poivre d’Arvor, journaliste et écrivain, parrain du bateau l’Oréal Paris
« J’aime énormément Maud. Elle est tellement efficace, tellement volontaire dans tout ce qu’elle
décide, elle a tellement de coeur, qu’il est presque impossible de lui dire non. Et puis, je trouve sa
méthode très pédagogique, ce besoin et cette envie d’utiliser son aventure pour apprendre aux
enfants des leçons d’existence. Plus qu’un tour du monde, c’est une philosophie de la vie. Enfin, je
trouve très positif qu’elle ait souhaité amener un coup de projecteur sur l’île de la Réunion, en en
faisant le point de départ et d’arrivée de son tour du monde. C’est un petit bout de France qui
mérite cette attention ».
Nicolas Hulot, journaliste
« C’est un beau projet, qui lie la performance physique à l’intérêt sportif. Mais ça ne suffit pas.
Maud a voulu, en plus, lui donner du sens en y associant la défense de la planète. Son tour du
monde prend ainsi une dimension supplémentaire, plus citoyenne. Elle sait déliver de la sympathie
et de l’affection. Entre elle et son aventure, c’est l’équation parfaite ».
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