La navigatrice Maud Fontenoy a franchi le cap Horn, à l'extrême sud de l'Amérique du sud, seule à bord de son voilier de...26 mètres, "L'Oréal Paris" (un mono-coque). Elle vient donc de quitter l'Océan Atlantique pour entrer dans l'Océan Pacifique.
Hier, 10 décembre, sur son carnet de bord en ligne sur son site, elle prenait le temps de commenter le passage du Cap Horn, cette étape mythique.
« La liberté est à la fois belle et cruelle. Les moments de grâce, il faut sévèrement batailler pour les obtenir ».
Partie de l'île de la Réunion le 15 octobre pour un Tour du monde d'Est en Ouest, solitaire et sans escale, "à contre-courant" des vents dominants, Maud Fontenoy, 29 ans, a rencontré, pendant ces 57 jours de mer, des conditions climatiques difficiles.
Elle s'est notamment fracturé le pouce de la main gauche et un doigt de pied.
"Les dépressions grossissaient devant moi. j'étais trop secouée et fatiguée pour vraiment
goûter ce moment magique. Je ne pensais qu'à m'éloigner des hauts-fonds qui provoquent
une très forte houle à proximité du cap", explique la navigatrice.
Maud Fontenoy a déjà parcouru, en entrant dans les eaux de l'océan Pacifique, 7.500 milles nautiques (14.000 km). Il lui reste 17.500 milles (plus de 32.000 km) à couvrir pour boucler son périple à travers le Pacifique et l'océan Indien et retrouver la Réunion en mars 2007.
Célèbre pour ses traversées de l'Atlantique nord et du Pacifique à la rame, en 2003 et 2005, Maud Fontenoy avait prévenu au départ que son défi n'était "ni une course ni une compétition".
"Je ne cherche pas à battre un record pour entrer dans les livres d'histoire. Ma quête et ma démarche sont à trois dimensions: humaine, écologique et pédagogique", avait-elle affirmé avec détermination.
Laurence de Susanne
Consultez les deux reportages que Runweb a consacrés à Maud Fontenoy :
> son arrivée , en septembre 2006, à La Réunion après le convoyage du bateau de la Bretagne à La Réunion
> son départ de La Réunion; le 15 octobre 2006, pour le Tour du monde à l'envers, à la voile, sans escale et en solitaire.
Ecoutez Maud Fontenoy raconter son passage du cap Horn