LES DELOCALISATIONS FISCALES |
Délocaliser son siège social afin d’échapper à la fiscalité française jugée écrasante… Les chefs d’entreprises tentés par l’aventure doivent le savoir : ce procédé peut être illégal. | |
I
De quoi s'agit-il ?
Avec le marché unique européen, les PME, les artisans et les commerçants ont de nouvelles opportunités et une liberté d'établissement qui leur permet la constitution et la gestion de leur entreprise dans un autre Etat membre (article 220 du traité consacré à un véritable droit à la mobilité). On
a beaucoup parlé des délocalisations organisées par
des artisans et des commerçants français (questions des coiffeurs,
électriciens ..) s'estimant victimes de charges sociales et fiscales
trop lourdes en France .
II Est-ce un procédé illégal ? Oui
si il s'agit de délocalisations purement fictives puisque ces entreprises
servent de boites aux lettres alors que les activités, les dirigeants
et toutes les décisions relatives aux entreprises en question restent
intégralement en France.
III Que disent les législations européennes et françaises ? Si l'activité principale exercée de façon permanente est en France : la loi française s'appliquera. Il faut voir si il y a une activité réelle dans l'établissement secondaire. A défaut
l'assujettissement à l'étranger s'avère illégal.
Si le siège social est en France (c'est celui ou se trouve la direction effective de la société) et que l'activité principale est exercée de façon permanente en France tant en ce qui concerne la sécurité sociale que pour ce qui relève de la matière fiscale, le principe est que la société est redevable d'impôts ou de charges en France. Ainsi
le critère utile reste celui de l'établissement stable (arrêt
Van Binsbergen).
IV Vers une prise de position européenne L’affiliation
des dirigeants de ces entreprises aux institutions de Sécurité
sociale est donc évidemment obligatoire . De la même manière
les salariés français des entreprises délocalisées
doivent être affiliés aux régimes de sécurité
sociale et assurances chomâge français.
V Le mythe du paradis fiscal britannique Plusieurs études tendent à démontrer qu’une entreprise se délocalisant au Royaume-Uni ne réalise pas forcément une bonne affaire. En
effet, si l'impôt sur les sociétés est inférieur
d'environ 10% par rapport à l'impôt français, l e calcul
du bénéfice imposable ne s'effectue pas de la même
façon ,en raison de règles comptables et fiscales différentes
.
Isabelle
Herault /Novembre 1999
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