Le président du Grand Toulouse et maire PS de Toulouse, Pierre Cohen commente à propos du jugement du 24 septembre 2001 de l'Appel AZF-Toulouse : Je suis satisfait parce qu'une cause de la catastrophe est bien mise en évidence dans l'arrêt par rapport à tout ce qui a pu sortir de farfelu. Cette fois-ci, par rapport au premier jugement, il y a un véritable coupable. La culpabilité de Grande Paroisse me semble mettre un terme à onze années de souffrance et de malaise et j'espère que sans jamais oublier, on puisse reprendre espoir. Cet arrêt ne pansera jamais toutes les plaies, ce sont des plaies très fortes, donc il faudra encore beaucoup de temps, les choses sont très exacerbées.
Ouf, il était temps de verrouiller juridiquement enfin la thèse accidentelle chimique préconisée à 99% par le procureur de la République Michel Bréard, exactement 11 ans auparavant, le 24 septembre 2001, pour la plus grande satisfaction de tous les politiques français... de droite, d'extrême droite comme de gauche ou d'extrême gauche ! Un tel unisson politique à peine perturbé par les toutes petites voix politiques courageuses que furent récemment celle de Henri Farreny, ancien adjoint au maire de Ramonville Pierre Cohen et celle du président du CESR, Jean-Louis Chauzy, n'a d'égal que les rares unissons politiques établis lors des grandes décisions stratégiques impliquant la force nucléaire française ou dans les grandes affaires financières avec arrosage tout azimut.
La Dépêche du Midi du 24 septembre 2001
Une photographie aérienne maquillée par le Grand Toulouse (rappel)
Cette affaire de maquillage de document public n'est pas si innocente. Elle concerne au premier chef les présidents d'agglomération du Grand Toulouse, Philippe Douste Blazy en 2001 et Pierre Cohen actuellement ! En effet, le Grand Toulouse a bien fourni à la justice des photographies aériennes maquillées sur plus de 2 hectares au sud des terrains de Grande Paroisse. Ces photos ont été commandées en 2001 à la société AEROSCAN, une série en juin et juillet 2001 pour les besoins habituels cartographiques de la communauté urbaine et une autre série le 27 septembre 2001. Cette dernière série fut spécialement recalée sur celle de l'été 2001 à environ 2 km à la ronde autour du cratère afin d'aider la justice à la reconnaissance des dégâts.
Sur la version définitive numérique assemblée pour la justice et rendue publique, une zone de 2 hectares a bien été maquillée grossièrement par du "copier coller". Etrange procédé farfelu... que la ville de Toulouse n'a jamais su et voulu expliquer jusqu'à aujourd'hui. Ce secteur maquillé présente un intérêt très fort dans l'étude des événements perturbant le site de Grande Paroisse le 21 septembre 2001 depuis le début de la nuit (cf plus bas).
La zone recouvre l'ancien champ de tir au canon de la Grande Poudrerie. Cette zone abandonnée depuis des décennies a été vendue à la société Grande Paroisse dans la fin des années 1980 par le Ministère de la Défense tout comme la zone des 4 ballastières où dorment, immergées, des milliers de tonnes de nitrocellulose. Depuis ces années, aucune activité ne fut développée par l'usine sur ces terrains pour le plus grand bonheur des sangliers, lapins et autres hérons cendrés. La végétation a pu y fleurir en toute tranquillité.
La zone maquillée le 27 septembre 2001 ne l'a pas été par hasard !
Mais pourquoi un tel maquillage le 27 septembre 2001, date du survol de Toulouse par l'avion d'AEROSCAN ? Et pourquoi aucune retouche particulière sur la mission photographique aérienne de juillet 2001 ?
Quand on peut accéder aux clichés originaux grand format fournis par AEROSCAN et stockés par les archives municipales, on constate que la zone maquillée cache en réalité une différence notable entre juillet et septembre 2001.
Pourquoi avoir maquillé ce secteur ?... pour au moins 3 raisons !
1/- Ces clichés originaux possèdent au moins une infrastructure militaire avec la présence d'un bunker enterré, caché normalement sous la végétation, et bizarrement visible le 27 septembre 2001 !
2/- Une différence notable de végétation entre juillet et septembre 2001 montre la trace d'une activité à au moins un endroit de ce secteur de Grande Paroisse qui a nécessité l'enlèvement d'une partie de la végétation.
3/- Le bunker visible sur les originaux du 27 septembre 2001 fait partie du réseau souterrain de la SNPE. Profond d'une dizaine de mètres, en liaison avec le poste de garde de la SNPE, ce réseau rejoint Tolochimie puis l'ancien bunker de Sanofi, en passant auparavant sous les anciennes installations de l'usine de production d'armement chimique secrète arrêtée en 1987 juste avant la cession des terrains la voisinant à Grande Paroisse.
Qui est derrière ces manipulations ?
Il était urgent de cacher les photographies de ce secteur devenu "militairement" indécent au lendemain du 21 septembre 2001 et ce, avant de fournir ces documents à la justice... et tout ceci sans aucune démarche administrative autorisée et sous les yeux bien veillants du président du Grand Toulouse de l'époque, Philippe Douste-Blazy !
Le président actuel du Grand Toulouse et celui de 2001 sont parfaitement au courant de ce problème et en sont tout autant responsables d'autant que ces personnages applaudissent des deux mains une justice qui a travaillé sur ces documents truquées !
Le groupe Total, propriétaire des terrains depuis peu de temps, à travers sa filiale Grande Paroisse, a pu aussi en être informé et se préoccuper des infrastructures militaires notamment au moment où le problème de la dangerosité des ballastières a été évoqué vers 1999 par le directeur de l'usine AZF Serge Biechlin. Plusieurs des experts mandatés par le groupe Total ont eu en main les photos aériennes du Grand Toulouse comme les experts des sociétés Geoid et Fugro qui devaient détecter des anomalies magnétométriques depuis un hélicoptère.
La direction nationale de la SNPE, contrôlant la production de son unité d'armement chimique dans les années 1980 située à moins de 50 mètres de la zone maquillée connaissait nécessairement les connexions souterraines reliant l'usine principale à cette unité détruite après 1995. Les responsables socialistes de Haute-Garonne, proches du gouvernement Lionel Jospin de 2001, très bien introduits au sein de l'encadrement de l'usine SNPE, savaient-ils l'existence de ce bunker au sol et de ces structures souterraines en septembre 2001 ? La période faste et très lucrative des ventes d'armements chimiques dans les années 80 a-t-elle profité à l'ensemble de la classe politique au point de laisser le Grand Toulouse dissimuler aux yeux de la justice des traces très proches de ces installations ?
La Délégation Générale de l'Armement (DGA) a-t-elle pu exiger ces floutages ? D'autres entités de ces terrains militaires n'ont pas été maquillées. L'usine AZF possédait trois autres bunkers qui n'ont jamais été dissimulés et qui étaient connus du personnel. Le Ministère de la Défense aurait-t-il été perturbé par le fait que ces photographies pouvaient montrer une activité anormale en septembre 2001 sur un espace appartenant à la société Grande Paroisse, société qui n'a jamais demandé à exploiter ces terrains fournis en option dès 1987 ? Le groupe Total avait-il une idée de cette exploitation potentielle lorsqu'il a racheté Grande Paroisse ?
La DGA a empêché l'Institut Géographique National (IGN) de fournir à la justice ses photographies aériennes sur l'usine SNPE, mais elle n'a jamais empêché officiellement une telle censure sur la zone maquillée par le Grand Toulouse.
Des témoins ont vu des faisceaux et une activité dans ce secteur sud du pôle chimique !
Dès le 24 septembre 2001, des témoins ont communiqué des informations sur des faisceaux lumineux géants vus juste avant et juste après l'explosion du hangar 221.
C'est le cas de Mme Jacqueline Delmont, témoin située au 9ème étage de sa résidence à Colomiers. Cette dame a vu deux très grands éclairs rectilignes formant un "V" au dessus de la zone Sud du pôle chimique, bien loin du secteur du hangar 221. La base du "V" qu'elle ne pouvait pas voir jusqu'en bas coïncide dans sa direction à ce secteur Sud-Est des terrains de Grande Paroisse. Cet éclair est apparu près de 20 secondes après l'explosion d'AZF, laissant plus de 27 secondes au son de l'explosion pour parvenir à Colomiers. Ce témoin a déposé son témoignage au SRPJ dès le 24 septembre 2001 (D589) et a réalisé un dessin permettant de fournir une direction précise de ce grand "V".
C'est aussi le cas de M. Michel Correnson (D6112) qui, depuis le parking de la société Technal, a vu un très grand faisceau bleuté oblique surgir du secteur sud du pôle chimique et se prolonger vers le nord en biais. Il est apparu près d'une dizaine de seconde avant l'arrivée du souffle d'AZF. M. Correnson a réalisé un dessin montrant l'origine du faisceau très au Sud du pôle chimique. Ce témoin a vu aussi une colonne ocre monter très haut dans une direction Sud incompatible avec celle du cratère d'AZF.
M. Michel Vaginay (attestation dans la cote D3113), depuis sa voiture, sur la bretelle d'accès à l'autoroute A64, vers le Sud, a vu aussi un grand faisceau oblique surgir derrière la base de la tour d'urée d'AZF rouge et blanche qu'il voyait face à lui. Lui aussi a vu ce faisceau naître derrière la tour et donc plus au Sud qu'elle avec une origine pouvant prendre naissance au Sud-Est des terrains de Grande Paroisse. Son premier témoignage communiqué à la gendarmerie le 5 octobre 2001 a été bizarrement filtré par le SRPJ de Toulouse pendant plusieurs années !
Melle Axelle Monnet de Lorbeau, habitant près de la Garonne le long du chemin des Etroits a également vu, dans le reflet de son piano laqué, un flash puissant au moment d'une première explosion provoquant l'ouverture brutale de sa fenêtre et ceci quelques secondes avant l'arrivée du souffle dévastateur de l'explosion d'AZF et l'apparition d'un nouveau flash encore plus lumineux. Elle était située à une courte distance de ces terrains maquillés et presqu'à la même latitude de l'autre côté de la Garonne. Aucune étude de son témoignage (D5371) ne fut lancée, aucune réponse par rapport à ces flashs et cette brutale ouverture de fenêtre antérieure à l'explosion ne fut donnée par les experts judiciaires.
Un autre témoin a vu un groupe d'homme important munis de torches dans le secteur sud de Tolochimie à moins de 300 mètres de cette zone maquillée, dans la nuit du 20 au 21 septembre 2001. Il faisait une ronde pour le compte du Domaine des Sables d'Auzun et a vu ces hommes à 3 heures du matin. A 7 heures du matin il prévint la police pour signaler cet événement et également le forçage du portail d'un local municipal situé face à Tolochimie, constaté au lever du jour. Ce témoin fut étrangement diffamé par les renseignements généraux dès le 3 octobre 2001, en même temps que M. Hassan Jandoubi qui connaissait son frère. Il dut se défendre des pires suspicions au lieu de voir son témoignage sérieusement étudié par le SRPJ de Toulouse. Les souterrains issus de la SNPE passant très près de son secteur, la présence humaine à 3 heures du matin était des plus intéressantes pour l'enquête AZF-Toulouse. A cette même heure de 3 heures du matin, à l'autre bout des souterrains concernés par le secteur maquillé, au poste de garde de la SNPE, émergeaient trois hommes inconnus du personnel dont un, grièvement blessé. Les pompiers de la caserne Vion arrivèrent en premier. Les deux inconnus valides sortirent sans se faire enregistrer du site, le blessé grave put sortir par une ambulance privée externe à la SNPE, appelée par le préfet Hubert Fournier, mais il y mourut vers 4h30 sans laisser la moindre trace administrative. Une plainte contre X a été déposée en Septembre 2008 pour que des témoins de ces événements puissent être entendus avec toutes les protections nécessaires mais cette plainte fut classée sans suite deux mois plus tard par le procureur de la République de Toulouse. Un de ces témoins était le chauffeur de l'ambulance privée, un autre connaissait les souterrains de la SNPE, un autre avait les informations détaillées des pompiers.
Conclusions...
Une telle falsification sur une pièce du dossier judiciaire exploitée comme support cartographique à maintes reprises par les experts judiciaires et les experts mandatés a apparemment été orchestrée par les services du Grand Toulouse en 2001. Il serait temps que M. Douste Blazy s'explique. Mais les réjouissances de Pierre Cohen à propos de la condamnation du directeur d'AZF et de la condamnation morale de ses employés sur la base d'une thèse officielle si mal étayée, serait-elle de nature à rassurer tous ses partenaires politiques de l'époque de septembre 2001 ?
Falsifier des documents publics sur cet ancien secteur militaire au sud d'AZF et faire croire, en 2012, qu'ils ne savent rien des vices cachés souterrains du grand domaine de la Cartoucherie que la Ville de Toulouse a racheté et qu'elle compte vendre à terme, relèverait bien d'une choquante duplicité de la part de Pierre Cohen et de son adjoint Nicolas Tissot !
Il serait aussi très intéressant de connaître les avis des partenaires écologistes sur de telles manoeuvres honteuses qui concernent un secteur anciennement militaire encore très mal connu et très mal dépollué à deux pas de Sanofi et de l'Oncopôle ! Soutiens inconditionnels des socialistes lorsqu'ils sont au pouvoir, les dirigeants d'EELV, à l'instar de Gérard Onesta, applaudissent le délibéré de l'Appel sans même se préoccuper de savoir ce que le dossier judiciaire contient, ni de s'intéresser au passé militaire de ce secteur.