Réflexions autour de la candidature Lipietz La prétention au titre de président de la république implique pour le candidat de s'installer dans une relation à l'histoire, et plus seulement dans une relation à la gestion. La relation à l'histoire, c'est une rupture dans le regard que l'on porte sur l'événement, un renvoi à des mécanismes froids qui font partie de la marche éternelle du monde. C'est accepter de porter la dimension de Realpolitik que les autres, sous couvert de "faire de la politique autrement ..." ont peur d'attacher à leur personne. La relation à l'Histore ne peut s'exprimer que sous la forme d'une quête, mais le public n'aime pas la quête: il aime les certitudes. A..Lipietz est un être dont la pensée est en construction. Il livre au public cette pensée dans l'état où elle lui vient, alors que la plupart de ses concurrents ont une pensée déjà emballée. Il est comme un coiffeur qui couperait les cheveux en s'installant sur un trottoir, c'est à-dire sans le décorum commercial qui crée sa crédibilté dans l'opinion. Il cherche à ériger en système légal, et donc contrôlé par les administrations, des pratiques économiques de proximité qui de tous temps ont été le lieu des résistance des humbles. La démarche est louable, car il y a aujourd'hui une nécessité de redéfinir la créativité économique comme instrument de résistance contre les différentes formes d'oppression modernes. Mis le plus important n'est pas la dimension humaniste "anti-exclusion", habillage commode pour vendre cela à la social-démocratie. L'important est dans le retour à certains fondamentaux qui étaient les valeurs du mouvement populaire d'avant 1914. Après la première guerre mondiale, les partis politiques PC/PS ont progressivement renoncé à faire de l'économie sociale l'école de formation de leurs dirigeants. Ce qui était le cas, à l'époque ou l'anarcho-syndicalisme constituait le tronc commun des forces de contestation sociale dans ce pays. Il me semble que les fondamentaux hérités du XXème siècle sur lesquels on peut prendre appui pour proposer un projet de société, sont : - la vision anarcho-syndicaliste de l'autonomie individuelle et de la relation entre l'individu et le collectif - la part de l'héritage gaulliste qui fait référence à la croyance dans la volonté politique - l'attachement à la relation/client héritée du management par la qualité, et qui est une garantie contre la transformation de la volonté de changement en dérive bureaucratique. Les Verts n'auraient jamais construire leur identité politique se définissant comme les remplaçants du PC ou les anti-chevènement de service. Parce que ces trois partis ont quelque chose en commun: ils osent produire en public un projet politique inachevé, qui est le produit de l'action militante. F. TANNIOU http://www.cite.org http://www.memoirelocale.com