From: "Michel Bujardet" Subject: Le Marais n'est pas la France Le 10 mars 2003, la 17ème chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris décidera du droit des citoyens homosexuels à protéger les détails de leur vie privée, ou laisser les journalistes le faire. Tout est parti de la tempête dans un microsome, en pleine bataille électorale pour la Mairie de Paris. Emale, petit gratuit distribué dans les lieux gays, habituellement consacré aux bars de rencontre, révéle l'homosexualité d'un candidat. La nouvelle est reprise immédiatement par France Soir, avec une diffusion nationale. Jean-Luc Romero, que cette publication a déstabilisé dans son parti autant que dans sa vie personnelle, et dont la propre mère n'était pas au courant, porte plainte pour violation de sa vie privée. Dans un fanzine consacré à l'homosexualité, il peut être difficile d'apprécier la déontologie de vrais journaux nationaux. Côté emale, le journaliste assume ses écrits : il assimile tout simplement la vie sexuelle à une catégorie sociale. Son avocat explique qu'il devrait être aussi évident de dire que quelqu'un qu'il est homosexuel, que de dire que "Madame Taubira (candidate présidentielle radicale) est femme et noire". Un journaliste d'Illico (autre gratuit gay) sourit d'imaginer une plainte pour l'outing d'un hétérosexuel. Peut-être devrait-il songer aux ragots destructeurs qui exposent les maîtresses de tel ou tel, voire les gâteries particu