J.O. Numéro 177 du 2 Août 2000       J.O. disponibles       Alerte par mail       Lois,décrets       codes       AdmiNet

Texte paru au JORF/LD page 11942

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Arrêté du 21 juillet 2000 modifiant l'arrêté du 23 décembre 1998 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux


NOR : MESS0022339A


La ministre de l'emploi et de la solidarité,
Vu le code de la sécurité sociale, notamment les articles L. 162-17, R. 161-50, R. 163-2 à R. 163-7 et R. 322-1 ;
Vu le code de la santé publique, notamment les articles L. 593, L. 601 et L. 625 ;
Vu l'arrêté du 8 décembre 1994 pris pour l'application de l'article R. 163-2 du code de la sécurité sociale et relatif aux spécialités remboursables ;
Vu l'arrêté du 23 décembre 1998 relatif à l'inscription de la spécialité Rebif sur la liste des médicaments remboursables aux assurés sociaux ;
Vu l'avis de la Commission de la transparence ;
Vu l'avis du Haut Comité de la sécurité sociale,
Arrête :


Art. 1er. - Les annexes de l'arrêté du 23 décembre 1998 susvisé modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux sont modifiées conformément aux dispositions suivantes :
I. - A l'annexe I :
A. - Les mots : « 3 inscriptions » sont remplacés par les mots : « 6 inscriptions ».
B. - Après la spécialité 347 417-0 Rebif 22 microgrammes, sont insérées les spécialités suivantes :
350 807-0 Rebif 44 microgrammes (12 M UI) (interféron bêta-la), solution injectable, 0,5 ml en seringue préremplie de 1 ml (B/1) (laboratoires Serono France).
350 808-7 Rebif 44 microgrammes (12 M UI) (interféron bêta-la), solution injectable, 0,5 ml en seringue préremplie de 1 ml (B/3) (laboratoires Serono France).
350 809-3 Rebif 44 microgrammes (12 M UI) (interféron bêta-la), solution injectable, 0,5 ml en seringue préremplie de 1 ml (B/12) (laboratoires Serono France).
II. - La fiche d'information thérapeutique prévue à l'annexe II est modifiée par l'annexe jointe au présent arrêté. Les annexes A, B 1 et B 2 restent inchangées.

Art. 2. - Le directeur général de la santé et le directeur de la sécurité sociale sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié ainsi que ses annexes au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 21 juillet 2000.


Pour la ministre et par délégation :
Par empêchement du directeur
de la sécurité sociale :
Le sous-directeur du financement
de l'offre de soins,
P. Ricordeau
Le directeur général
de la santé,
L. Abenhaïm


A N N E X E I I
FICHE D'INFORMATION THERAPEUTIQUE
Médicament d'exception
Rebif
Rebif 22 micro g (6 MUI)/0,5 ml, solution injectable pour voie SC en seringue préremplie.
Rebif 44 micro g (12 MUI)/0,5 ml, solution injectable pour voie SC en seringue préremplie.
Avis du Haut Comité médical de la sécurité sociale
(Article R. 163-2, troisième alinéa,
du code de la sécurité sociale)
Rebif (interféron bêta-1a) est un médicament soumis à prescription restreinte dont les conditions de prise en charge relèvent de la procédure des médicaments d'exception.
Il est remboursable aux assurés sociaux lorsqu'il est prescrit dans des formes de sclérose en plaques évoluant par poussées (de type récurrente/rémittente) caractérisée par au moins deux poussées avec atteinte neurologique (rechutes) au cours des deux années précédentes, chez des patients capables de se déplacer seuls. Rebif diminue la fréquence et la sévérité des poussées sur une période de deux ans et ralentit la progression du handicap.
Ce médicament très onéreux ne doit être utilisé qu'après estimation individuelle du bénéfice thérapeutique attendu.
La fiche d'information thérapeutique rédigée par la Commission de la transparence précise les conditions d'utilisation ainsi que l'intérêt clinique de ce médicament. La posologie recommandée de Rebif est de 22 micro g administrés par voie sous-cutanée, 3 fois par semaine chez l'adulte à partir de 16 ans. La dose ne doit être augmentée (posologie de Rebif 44 micro g) qu'en cas de nécessité clinique évidente évaluée par le neurologue.
L'utilisation de Rebif dans les formes progressives de sclérose en plaques n'est pas justifiée dans l'état actuel des connaissances.
Compte tenu de la survenue possible d'effets graves et en raison de l'efficacité inconstante du produit, un carnet de suivi sur deux ans, auquel le médecin-conseil aura accès, sera remis au patient.
Afin d'identifier les patients justiciables de la prise en charge du traitement de Rebif, une grille d'aide à la décision est jointe en annexe.
Pour que la prise en charge soit effective, cette maladie entrant dans le cadre des affections de longue durée exonérantes, un protocole d'examen spécial prévu à l'article L. 324-1 du code de la sécurité sociale sera établi ou renouvelé à cette occasion.
Rebif est un nouvel interféron bêta indiqué dans le traitement de la sclérose en plaques (SEP) évoluant par poussées. Il s'agit d'un interféron bêta-1a, le second après Avonex.
Cette fiche a pour objet d'informer les prescripteurs en attirant leur attention sur la nécessité de respecter les critères cliniques de l'AMM pour la mise en oeuvre du traitement par Rebif 22 et 44 micro g et le suivi des patients, Rebif 44 micro g représentant une posologie supplémentaire pour traiter les patients atteints d'une forme rémittente de SEP en cas de nécessité clinique évidente évaluée par le neurologue.
Des modalités particulières de prescription et de délivrance ont été définies par l'AMM :
- médicament soumis à prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en neurologie ;
- médicament soumis à surveillance particulière pendant le traitement.
Rebif est un médicament particulièrement coûteux dont la prise en charge n'est justifiée que dans les indications de l'AMM.
Indications de l'AMM
Rebif 22 micro g (6 MUI) : AMM communautaire du 4 mai 1998 - modificatif du 1er février 1999
Rebif 44 micro g (12 MUI) : AMM communautaire du 29 mars 1999
Traitement des patients capables de se déplacer seuls, atteints de sclérose en plaques (SEP) évoluant par poussées (de type récurrente/rémittente) caractérisée par au moins 2 poussées avec atteinte neurologique (rechutes) au cours des deux années précédentes. Rebif diminue la fréquence et la sévérité des poussées sur une période de 2 ans et ralentit la progression du handicap.
Rebif n'a pas encore été étudié chez les patients atteints de formes progressives de sclérose en plaques. Le traitement doit être interrompu chez les patients développant une forme progressive.
Posologie
Le traitement devra être mis en place par un praticien expérimenté dans le traitement de cette maladie.
La posologie recommandée de Rebif est de 22 micro g administrés par voie sous-cutanée, trois fois par semaine chez l'adulte à partir de 16 ans.
A l'instauration du traitement par Rebif, afin de permettre le développement d'une tachyphylaxie et ainsi réduire les effets indésirables, il est recommandé d'administrer 20 % de la dose totale (soit 4,4 micro g par injection = 0,1 ml) durant les deux premières semaines de la thérapie, 50 % de la dose totale (11 micro g par injection = 0,25 ml) durant les 3e et 4e semaines, et une dose complète (22 micro g = 0,5 ml) à partir de la 5e semaine.
La dose ne doit être augmentée qu'en cas de nécessité clinique évidente évaluée par le neurologue.
La posologie de Rebif 44 micro g est de 44 micro g x 3/semaine par voie SC
Durée de traitement : en l'état actuel des connaissances, la durée de traitement ne peut être précisée. Aucune donnée clinique n'est actuellement disponible au-delà de deux ans. La décision d'un traitement à plus long terme sera prise au cas par cas sur la base d'une évaluation clinique.
Caractéristiques du médicament
Principe actif
Il s'agit de l'interféron bêta-1a recombinant qui est une glycoprotéine contenant 166 acides aminés produite par une souche recombinante de cellules CHO (Chinese hamster ovary cell) exprimant le gène codant pour l'interféron (IFN) naturel. De même qu'Avonex, la molécule est glycosylée et de séquence identique à celle de l'IFN naturel humain, à la différence de Betaferon (IFN bêta-1b), qui est non glycosylé et qui présente des différences structurelles de la séquence en acides aminés.
Rebif se présente sous forme d'une solution prête à l'emploi titrant 6 ou 12 MUI d'activité antivirale d'IFN bêta-1a, additionnée de sérum albumine humaine utilisée comme stabilisant, en seringue préremplie pour administration par voie SC.
Propriétés pharmacologiques
Le mécanisme d'action de l'IFN dans la sclérose en plaques (SEP) n'est pas clairement élucidé. Expérimentalement, l'interféron bêta a des effets antagonistes sur l'activité, la synthèse et la liaison aux récepteurs de l'IFN gamma, dont le rôle est suspecté dans la genèse des lésions caractéristiques de la SEP. Il agit sur l'activité lymphocytaire cytotoxique et restaure la fonction T suppressive, déficiente dans la SEP.
L'activité de l'IFN se mesure sur des marqueurs biologiques, tels que la bêta-2 microglobuline et la néoptérine.
Les effets liés à la glycosylation de l'IFN ne sont pas complètement élucidés. La glycosylation d'autres protéines est connue pour modifier leur stabilité, leur distribution et leur demi-vie plasmatique.
Pharmacocinétique
Après administration par voie IV de Rebif à des volontaires sains, le taux sérique chute rapidement. La demi-vie initiale est de l'ordre de quelques minutes et la demi-vie finale est de plusieurs heures.
Après administration SC ou IM, les taux sériques d'IFN restent faibles mais encore décelables 12 à 24 heures après l'injection. Les administrations SC et IM de Rebif entraînent une exposition à l'IFN proche : en conséquence, c'est la voie SC, plus maniable par le patient, qui a été retenue.
Après une injection SC de 60 micro g, le pic de concentration maximum, mesuré par une méthode immunosérologique, est approximativement de 6 à 10 UI/ml, environ 3 heures après l'injection. Après administration répétée de la même dose toutes les 48 heures 4 fois de suite, il se produit une accumulation modérée (environ 2,5 x ASC).
Efficacité
La démonstration de l'efficacité repose sur un essai multicentrique en double aveugle qui a inclus 560 patients âgés de 18 à 50 ans présentant depuis au moins 1 an une SEP récurrente/rémittente avec un score EDSS compris entre 0 et 5. Ces patients devaient avoir présenté au moins 2 poussées durant les 2 ans précédant l'inclusion dans l'essai et aucune poussée pendant les 2 mois précédant l'inclusion. Les patients étaient randomisés en 3 groupes et recevaient, soit Rebif 22 micro g ou 44 micro g, soit un placebo par voie SC, 3 fois/semaine pendant une durée de 2 ans. Une IRM était réalisée tous les 6 mois pour tous les patients et tous les mois pendant les 9 premiers mois pour 205 patients.
Le critère principal d'efficacité a été le nombre de nouvelles poussées, celles-ci étant définies comme l'apparition de nouveaux symptômes neurologiques ou l'aggravation de symptômes existants, durant au moins 48 heures, chez un patient demeuré précédemment stable ou en amélioration pendant les 30 jours précédents, accompagnées de changements objectifs à l'examen neurologique. Il a ainsi été montré une réduction de l'ordre de 29 % sous 22 micro g et de 32 % sous 44 micro g par rapport au placebo.
Parmi les critères secondaires, le délai d'apparition de la 1re nouvelle poussée a été significativement prolongé sous traitement par Rebif puisqu'il est passé d'une valeur médiane de 4,5 mois sous placebo à 7,6 mois (22 micro g) et 9,6 mois (44 micro g), sans différence statistiquement significative entre les 2 doses. Il n'a pas été noté de différence dans la durée des poussées (en moyenne 47 jours), mais une différence significative a été observée par rapport au placebo sur la sévérité des poussées. Le pourcentage de patients présentant une progression du handicap, définie par l'augmentation d'un point ou plus à l'échelle EDSS confirmée à 3 mois, a été réduit de 39 % (placebo) à respectivement 30 % (Rebif 22 micro g) et 27 % (Rebif 44 micro g).
On observe une réduction significative du nombre de lésions visualisées à l'IRM avec les groupes traités par rapport au placebo ainsi qu'une diminution du volume lésionnel total mesuré à 12 mois sur les séquences en T2. Sur cette variable, la dose de 44 micro g se révèle statistiquement supérieure à 22 micro g.
Dans un premier temps, les résultats cliniques obtenus ont conduit à ne retenir que la posologie de 22 micro g, 3 fois par semaine (AMM du 4 mai 1998). Puis, les différences cliniques et radiologiques, bien qu'observées essentiellement sur des critères secondaires, ont conduit à accepter le dosage complémentaire de 44 micro g en cas de nécessité clinique évidente évaluée par le neurologue (AMM du 29 mars 1999).
Chez les patients atteints d'une forme rémittente de SEP, Rebif, comme les autres spécialités à base d'IFN , a apporté la preuve de son efficacité dans le ralentissement de la progression du handicap. Cela conforte le service médical rendu important des IFN dans la prise en charge thérapeutique de ces patients. A la différence d'Avonex qui a démontré un ralentissement de la progression du handicap sur une période de 6 mois mais chez des patients atteints de formes peu sévères à modérées (score EDSS de 1 à 3,5), Rebif, de même que Betaferon, a démontré une efficacité comparable mais sur une durée plus courte (3 mois) ; en revanche, les patients présentaient des formes plus sévères (avec un handicap allant respectivement jusqu'à 5 et 5,5 à l'échelle EDSS).
Les effets indésirables sérieux ont été comparables à ceux observés habituellement avec les autres IFN , notamment des dépressions, des lymphopénies et de rares cas de nécroses au site d'injection.
Les données cliniques indiquent qu'après 24 mois, environ 12,5 à 24 % des patients ont développé des anticorps neutralisants à l'interféron bêta-1a, parfois de façon transitoire. Leur signification clinique n'est pas complètement établie mais pourrait être associée à une moindre efficacité clinique. Nous ne disposons pas de données permettant de comparer l'antigénicité des divers IFN .
Les patients ne répondent pas tous au traitement par IFN . Aucun critère permettant de prédire la réponse au traitement n'a été identifié.
Il n'y a pas eu d'études comparatives versus les IFN déjà commercialisés.
Il n'y a pas encore eu d'évaluation dans les formes progressives de SEP.
Remarques :
L'AMM est assortie d'un engagement de la firme à conduire des études dans les autres formes de SEP et à poursuivre l'évaluation en terme de sécurité d'emploi, de développement d'anticorps, d'analyse de la relation effet-dose.
La décision de poursuivre le traitement au-delà de 2 ans sera prise au cas par cas sur la base d'une évaluation clinique.
La présence d'une activité neutralisante peut conduire à une inefficacité thérapeutique.
Intérêt clinique
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique chronique et invalidante du système nerveux central qui touche l'adulte jeune. Elle évolue soit par poussées sur des périodes plus ou moins longues (forme rémittente), soit de façon progressive, d'emblée ou secondairement (forme progressive). L'évolution est imprévisible et variable d'un individu à l'autre. Le pronostic à long terme peut être grave, marqué par une altération de la marche, des troubles visuels et sphinctériens et une perte d'autonomie.
Rebif est le troisième IFN indiqué dans la forme rémittente de la SEP, évoluant par poussées chez des patients se déplaçant sans aide. Chez ces patients, Rebif a démontré une réduction de la fréquence et la sévérité des poussées et un ralentissement de la progression du handicap avec une tolérance satisfaisante.
Le dossier Rebif a établi l'existence d'un effet-dose des IFN . Toutefois, pour affirmer le bénéfice thérapeutique d'une plus forte dose, il est nécessaire d'étudier de façon rigoureuse la population de scléroses en plaques d'évolution rapide (élément dont on ne dispose pas dans le dossier). En conséquence, les indications thérapeutiques de Rebif 44 micro g sont identiques à celles du 22 micro g. En l'état actuel, Rebif 44 micro g représente une posologie supplémentaire pour traiter les patients atteints d'une forme de SEP évoluant par poussées lorsque le neurologue estime nécessaire une augmentation de la posologie.
Par rapport aux autres IFN , la présentation en seringue préremplie améliore la commodité et la sécurité d'emploi. Rebif, comme Betaferon, est administré en injections SC plurihebdomadaires (Rebif : 3 fois/semaine ; Betaferon : 1 jour sur 2), à la différence d'Avonex, une injection IM hebdomadaire.
Rebif constitue une alternative intéressante dans la prise en charge thérapeutique d'une maladie grave de l'adulte jeune, invalidante et d'évolution inexorable.
Stratégie thérapeutique
Le traitement doit être instauré et suivi par un spécialiste en neurologie.
Le diagnostic de SEP s'appuie sur des critères cliniques, biologiques et/ou radiologiques internationalement reconnus. Seuls les patients atteints de la forme rémittente de SEP ayant eu au moins 2 poussées authentifiées au cours des deux années précédentes sont justiciables du traitement.
Une poussée est définie par l'apparition ou l'aggravation d'un signe ou d'un symptôme neurologique durant plus de 24 heures et séparé d'au moins un mois de l'épisode précédent, en l'absence d'un épisode intercurrent (fièvre, infection...).
Mise sous traitement
1. Le neurologue doit s'assurer que le patient répond aux critères suivants :
- SEP définie, évoluant par poussées conformément à la définition énoncée ci-dessus ;
- patient ayant présenté au moins 2 poussées authentifiées par un examen neurologique durant les 2 années précédant le traitement ;
- patient ambulatoire, c'est-à-dire capable de se déplacer seul sans aide (handicap 5,5 sur l'échelle de Kurtzke).
2. L'absence de contre-indications doit être vérifiée.
3. Il est nécessaire de pratiquer certains examens de laboratoire (NFS, transaminases) et un ECG avant la mise sous traitement. La constatation d'une leucopénie ou d'une thrombopénie sévère, d'une élévation importante des transaminases, doit conduire à différer le traitement. La constatation de troubles du rythme doit conduire à prendre un avis spécialisé avant la mise en oeuvre du traitement.
4. Rebif doit être utilisé avec prudence chez les patients dépressifs, en cas d'antécédents de crises convulsives, ainsi que chez les patients atteints d'une maladie cardiaque ou d'une insuffisance hépatique ou rénale sévère et chez les patients immunodéprimés.
5. Une information exhaustive du patient sur la survenue possible d'effets indésirables et sur la nécessité de mesures contraceptives efficaces chez la femme, est indispensable. Les réactions générales (syndrome pseudo-grippal), fréquentes en début de traitement, peuvent être atténuées par la prise d'antalgiques ou d'AINS antipyrétiques.
6. En l'état actuel des connaissances, tout traitement immunosuppresseur doit avoir été interrompu depuis au moins 3 mois avant la mise en route du traitement par Rebif.
7. Il est souhaitable que le traitement soit instauré à distance d'au moins 1 mois d'une poussée.
8. L'administration progressive par paliers bihebdomadaires de la posologie recommandée favorise la tolérance au traitement. Afin de réduire le risque de réactions locales au site d'injection pouvant aller à la nécrose, il est conseillé de varier le site à chaque injection.
9. La posologie recommandée de Rebif est de 22 micro g administrés par voie sous-cutanée, trois fois par semaine. La dose ne devra être augmentée qu'en cas de nécessité clinique évidente évaluée par le neurologue.
Poursuite du traitement
Un bilan biologique (ASAT, ALAT) et une NFS doivent être réalisés régulièrement au cours du traitement.
En cas de poussée, il n'y a pas de contre-indication à la mise en oeuvre d'une corticothérapie.
Les patients à risques (antécédents de troubles dépressifs ou comitiaux, neutropénie, thrombopénie, troubles cardiaques, insuffisants rénaux ou hépatiques sévères) doivent faire l'objet d'une surveillance particulièrement attentive.
Chez les patients répondeurs, après 2 ans de traitement, une évaluation clinique globale devra être faite. La décision de poursuivre le traitement au-delà devra être prise au cas par cas en fonction des résultats cliniques.
Remarque : il est souhaitable de pratiquer la recherche d'une activité neutralisante sérique anti-interféron, en cas d'absence de réponse ou de perte d'efficacité du traitement par Rebif
Arrêt du traitement
- Effets indésirables graves.
L'arrêt du traitement doit être envisagé, en particulier, lors de la survenue de troubles dépressifs accompagnés d'idées suicidaires ou de tentatives de suicide. En cas de réactions graves d'hypersensibilité (bronchospasme, réaction anaphylactique), l'administration de Rebif doit être interrompue et un traitement médical approprié rapidement instauré.
- Grossesse.
- Patients non-répondeurs.
Pour un patient donné, il n'y a pas de critère permettant de prévoir une absence de réponse ou une aggravation sous traitement. Il faut arrêter le traitement en cas de :
- recours à au moins 3 cures de corticoïdes ou d'ACTH, pendant une année de traitement par Rebif ;
- progression du handicap sur une période de 6 mois, sous traitement par Rebif.
Suivi des patients
Un carnet de suivi sur deux ans sera remis au patient par le neurologue, lors de l'instauration du traitement par Rebif. Sur ce carnet devront être notés : le handicap initial, les dates, durée et sévérité des poussées dans les 2 années précédant le traitement, les résultats des examens pratiqués (ECG, NFS, transaminases), la date de mise sous traitement. Le patient devra présenter ce carnet à chaque consultation chez le neurologue, afin qu'il y soit reporté : les dates de renouvellement de prescription, les dates et résultats des examens pratiqués (NFS, transaminases ASAT, ALAT, recherche éventuelle d'une activité neutralisante), les effets indésirables, les traitements associés, les nouvelles poussées sous Rebif et la progression éventuelle du handicap.
Sur le carnet de suivi, l'arrêt de traitement et son motif devront être précisés : patient non-répondeur, effets indésirables graves, désir de grossesse, abandon du patient...
La fiche d'initiation du traitement, les fiches récapitulatives de suivi à 3 mois, 6 mois, 12 mois, 18 mois et 24 mois, ainsi que, le cas échéant, la fiche d'arrêt de traitement seront à retourner au laboratoire Ares-Serono par le médecin traitant neurologue du patient.
Amélioration du service médical rendu
Dans les formes rémittentes de sclérose en plaques, Rebif 22 et 44 micro g partagent le même service médical rendu que les autres interferons , Avonex et Betaferon.
Evaluation du risque thérapeutique
Compte tenu de la survenue possible d'effets indésirables graves, liés à l'administration de l'interféron bêta-1a, l'information des patients et le respect des mentions légales actualisées de l'AMM sont essentiels, lors de chaque prescription de Rebif.
Contre-indications
Grossesse.
Antécédents d'hypersensibilité à l'interféron bêta naturel ou recombinant ou à l'albumine humaine.
Patients ayant des troubles dépressifs sévères et/ou des idées suicidaires.
Patients épileptiques ayant des antécédents de crises non contrôlées de façon satisfaisante sous traitement.
Mise en garde et précautions d'emploi
Les patients doivent être informés de la possibilité de survenue de troubles dépressifs et d'idées suicidaires qu'ils doivent immédiatement signaler au prescripteur.
La prudence est recommandée chez les patients ayant :
- des troubles dépressifs ;
- des troubles cardiaques ;
- des troubles comitiaux et chez ceux recevant un traitement anti-comitial ;
- une immunodépression ;
- une insuffisance hépatique ou rénale sévère.
Les données suggèrent que le développement d'une activité neutralisante est associée à une moindre efficacité chez certains patients.
Effets indésirables
L'effet le plus fréquent est un syndrome pseudo-grippal. survenant en début de traitement, mais qui diminue habituellement avec la poursuite du traitement.
Des réactions locales au site d'injection sont fréquentes, généralement légères et réversibles.
Des leucopénies (lymphopénie, neutropénie), thrombopénies, et/ou des modifications biologiques (élévation des ASAT, ALAT) peuvent être observées.
D'autres effets indésirables moins fréquents ont été rapportés, notamment diarrhées, vomissements, étourdissements, nécroses au site d'injection.
Interactions médicamenteuses
L'utilisation concomitante de Rebif avec des immunomodulateurs autres que les corticoïdes ou l'ACTH n'est pas recommandée, en raison de l'absence de données cliniques.
Il a été rapporté avec les interférons une diminution de l'activité des enzymes hépatiques dépendants des cytochromes P450 chez l'homme et chez l'animal. La prudence s'impose en cas d'administration simultanée avec des médicaments ayant une marge thérapeutique étroite et dont la clairance dépend du système cytochrome P450, comme, par exemple, les anti-épileptiques et certaines classes d'antidépresseurs.
Grossesse et allaitement
L'effet de l'IFN sur le foetus ainsi que sur la fertilité n'est pas connu. L'interféron bêta-1a humain recombinant est abortif chez le singe rhésus. Rebif est contre-indiqué pendant la grossesse. Les femmes en âge de procréer doivent utiliser des méthodes efficaces de contraception. En cas de grossesse ou de désir de grossesse, la patiente doit être à nouveau informée de ce risque et l'arrêt du traitement est recommandé.
Le passage de l'interféron bêta-1a dans le lait maternel n'étant pas connu, l'arrêt de l'allaitement ou l'interruption du traitement doivent être envisagés.
Enfants et adolescents (moins de 16 ans)
L'efficacité et la sécurité d'emploi de Rebif n'ont pas été évaluées chez les enfants et adolescents de moins de 16 ans. En conséquence, l'AMM précise que Rebif ne doit pas être administré chez ces patients.
Coût de traitement comparé et spécifications particulières
Coût du traitement
Rebif 22 micro g, seringue préremplie :
Prix de la B/1 : 557,60 F.
Prix de la B/3 : 1 597,80 F.
Prix de la B/12 : 6 278,70 F.
Rebif 44 micro g, seringue préremplie :
Prix de la B/1 : 711,70 F.
Prix de la B/3 : 2 060,10 F.
Prix de la B/12 : 8 127, 80 F.
Ces médicaments très onéreux ne doivent être utilisés qu'après estimation individuelle du bénéfice thérapeutique attendu.
Conditions de prescription et de délivrance
Liste I.
Médicament soumis à surveillance particulière pendant le traitement.
Médicament soumis à prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en neurologie.
Conditions de prise en charge
Taux de remboursement : 65 %.
Rebif est remboursé aux assurés sociaux selon les modalités définies pour les médicaments particulièrement coûteux et d'indications précises, dans les conditions précisées en annexe.
Pour que la prise en charge soit effective, cette maladie entrant dans le cadre des affections de longue durée exonérantes, un protocole d'examen spécialisé prévu à l'article L. 324-1 du code de la sécurité sociale sera établi ou renouvelé à cette occasion.
Laboratoire titulaire de l'AMM : Ares-Serono (Europe) Ltd.
Dénomination commune internationale : interféron bêta-1a.
Présentation et dosage :
22 micro g (6 MUI)/0,5ml, solution injectable en seringue préremplie (SC), B/1, B/3, B/12.
44 micro g (12 M UI)/0,5ml, solution injectable en seringue préremplie (SC), B/1, B/3, B/12.
Conditions de délivrance :
Liste I.
Médicament soumis à surveillance particulière pendant le traitement.
Médicament soumis à prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en neurologie.
Classification :
Code ATC : L. 03A11.
L : antinéoplasiques et immunomodulateurs.
L. 03 : immunomodulateurs.
L. 03A : immunostimulants.
L. 03AA : cytokines.
L. 03AA11 : interféron bêta.
Nomenclature ACP : NC20P1-5.
N : système nerveux.
C20 : autres pathologies neurologiques.
P1-5 : sclérose en plaques.
Spécialités comparables :
Betaferon (laboratoire Schering SA) ; Avonex (Biogen).
Les fiches d'initiation et de suivi à 3, 6, 12, 18 et 24 mois et/ou d'arrêt de traitement doivent être adressées par le neurologue à : Serono France SA, à l'attention du directeur médical (division Immunologie), 738, rue Yves-Kermen, 92658 Boulogne Cedex.